DEB
— HIST. xvi* s. Ils se firent passer le bras de mer
pour venir joindre leurs compagnons qui se desem-
barquoient à St Michel, D'AUB. Hist. n, 274. Trois
filles de la reine.... le regardant comme un nouveau
débarqué, voulurent le turlupiner sur ses habille-
ments, ID. Hist. secrète de sa vie, 1.1, p. 30, Co-
logne, 4729.
— ÉTYM. Dé.... préfixe, et barque. Dèsembarquer
est tombé en désuétude : « Débarquer est plus doux
et plus en usage que désembarquer,J> ditvAUGELAS.
DÉBARRAS (dé-ba-râ; l's se lie), s. m. Terme
familier. Délivrance de ce qui embarrassait. Les voilà
partis, c'est un grand débarras. Si je m'étais noyé,
le bon débarras pour moi et pour les autres, CHA-
TEAUB. Toy. Âmér. 306.
— REM. Débarras est quelquefois employé pour
lieu de décharge; c'est une mauvaise locution.
— ÉTYM. De'.... préfixe, et barre, par l'intermé-
diaire d'un augmentatif barras.
DÉBARRASSÉ, ÉE (dé-ba-ra-sé, sée), part, passé.
Qui n'est plus embarrassé de. Débarrassé de ses
liens. Il n'est rien de plus beau que ces tendres pen-
sées, Du commerce des sens si bien débarrassées,
MOL. Femm. sav. iv, 41. Un coeur débarrassé dès soins
de l'avenir, CRÉBILLON, Xerxès,i,i. || Être débarrassé
de quelqu'un, n'avoir plus autour de soi quelqu'un
qui était à charge ou qui gênait. Mais iln'est rien d'é-
gal au fâcheux d'aujourd'hui; J'ai cru n'être jamais
débarrassé de lui, MOL. Fâch. i, 4. Si j'avais refusé
le baron, ma mère, qui voudrait être débarrassée
de moi, ne me l'aurait jamais pardonné, MARI VAUX,
Marianne, 9e part. t. m, p. 368, dans POUGENS. Que
tout l'or du monde périsse et que je sois débarrassé
de lui, BEAUMARCH. Mère coup, v, 4.
t DÉBARRASSEMENT (dé-ba-ra-se-man), s. ni.
Action de débarrasser.
— ÉTYM. Débarrasser.
DÉBARRASSER (dé-ba-ra-sé),«. a. [| 1° ôter ce qui
embarrasse, au propre et au figuré. Débarrasser la
voie publique. Cette nouvelle l'a débarrassé d'une
grande inquiétude. Mais je veux de mon doute être
débarrassée, RAC. Athal.il, 6. 11 ne fallait sans doute
que l'embarras d'un défilé, quelques marches forcées
ou une boutade de cosaques, pour nous débarrasser
de tout cet attirail [les bagages de l'armée sortant
de Moscou] ; mais le sort ou l'ennemi avaient seuls
le droit de nous alléger ainsi, SËGUR, Hist. de Nap.
IX, 4. || Par plaisanterie. Des voleurs le débarrassè-
rent de son argent. Considérez que nos guerres ci-
viles avaient fait verser en France les trésors du
Mexique, lorsque Philippe II voulait acheter la France,
et que depuis ce temps-là les guerres étrangères nous
ont débarrassés de la moitié de notre argent, VOLT.
VII. aux 40 écus, Préambule. || Débarrasser de quel-
qu'un, dêlivrerdequelqu'unenl'écartant, l'éloignant
ou même le faisant mourir. || 2" Se débarrasser,
v. réfl. Se délivrer de ce qui embarrasse. Se débar-
rasser de ses créanciers. Et se débarrasser du fatal
vêtement, LEMERC. Electre, n, 4. Heureuse donc et
infiniment heureuse la puissance qui, la première,
se débarrassera des entraves, des taxes, des prohi-
bitions qui arrêtent et oppriment partout le com-
merce, RAYNAL, Hist. phil. xix, 6. || Se débarrasser
de quelqu'un, éloigner de soi quelqu'un qui gêne ou
est à charge, et aussi le faire mourir.
— ÉTYM. Débarras.
DÊBARRË, ÉE (dé-ba-ré, rée), part, passé. Les
portes ayant été débarrées.
DÉBARRER, (dé-ba-ré), v. a.\\l° Ôter la barre.
Débarrer une porte. || 2° Terme de musique. Débar-
rer un violon, en ôter l'âme, qui est une petite
pièce de bois dont la table est soutenue. || 3° Terme
d'ancienne pratique. Lorsque les juges d'une cham-
bre étaient barrés, c'est-à-dire lorsque les avis s'é-
taient également partagés, le procès était porté dans
une autre chambre, qui sur l'exposé des raisons don-
nait l'arrêt; cela s'appelait débarrer.
— HIST. xn* s. Les uis ad il meesmes overtedes-
barez, Buta le pueple ariere, qui i ert asemblez Pur
veer l'aventure.... Th. le mari. 447. ||xvie s. Incon-
tinent que l'aube jour-apporte Du grand Olympe eut.
desbarré la porte, RONS. 647.
— ÉTYM. Dé.... préfixe, et barre.
f DÉBARRICADER (dé-ba-ri-ca-dé), v. a. Ôter
les barricades.
— ÉTYM. De'.... préfixe, et barricader.
t DÉBASSA1RE (dé-ba-sê-r'), s. f. Nom d'une
sorte de mésange.
DÉBAT (dé-ba; le t se lie : un dé-ba-t éloquent;
au pluriel, l's se lie : des dé-ba-z éloquents; débats
rime avec pas, appâts, etc.), s. m. || 1° Différend
dans lequel de part et d'autre on allègue des paroles
ou des raisons. Le débat fut violent. Du crime glo-
DEB
rieux qui cause nos débats, CORN. Cid, il, 9. Afin
d'être témoin comme, après nos débats, Je chéris
sa mémoire et venge son trépas, m. Pomp. ni, 4.
Il veut sur nos débats conférer avec moi, ID. Sertor.
i, 4. Mais il est temps qu'un mot termine ces débats,
m. ib. m, 4. Petits princes, videz vos débats entre
vous; De recourir aux rois vous seriez de grands
fous; Il ne les faut jamais engager dans vos guerre"S,
Ni les faire entrer sur vos terres, LA FONT. Fabl.
iv, 4. Vous avez bien d'autres affaires X démêler,
que les débats Du lapin et de la belette; Lisez-les,
ne les lisez pas; Mais empêchez qu'on ne nous
mette Toute l'Europe sur les bras, ID. Fab. vin, 4.
N'entends-tu point comme ils sont en débat? ID.
Berc. Vainqueurs de nos débats, nous marchons
réunis, VOLT. Brutus, il, 2. Et quand ces longs dé-
bats qui troublèrent nos jours.... ID. Tancr. i, 3. Je
m'attendais à des débats, à des objections sans nom-
bre; et je la trouve juste, bonne, généreuse, BEAUM.
Mère coup, m, 9. || Fig. X eux, entre eux le débat,
c'est-à-dire je ne me mêle pas de leur contestation,
qu'ils s'arrangent entre eux. Je laisse entre vous ce
débat, SËV. 9 août 4 674. || 2° Action de débattre, de
discuter. Le peuple en corps avait le débat des affai-
res, MONTESQ. Espr. n, 6. || Débat décompte, discus-
sion entre deux intéressés sur un article de compte.
|| 3" Au plur. Discussions des assemblées politiques.
Les débats du parlement anglais. Cet orateur était
l'aigle de nos débats. || Terme de palais. La partie
de l'instruction judiciaire qui est publique, y com-
pris les plaidoiries. Ouvrir, fermer les débats. Le
président a résumé les débats avec beaucoup d'im-
partialité. || Au sing. Consultez-vous ; demain, si le
débat commence.... Moi-même du forfait j'établirai
la preuve, M. J. CHÉN. Tibère, m, 3. || Ce mot est em-
ployé comme titre de journaux. Le Journal des Débats
politiques et littéraires, ou. simplement, les Débats.
— HIST. XIII« s. Noz avons veu plusors debas de
cix [ceux] qui estoient ajorné, par devant lor se-
gneur, à requeste d'autrui, BEAUM. 54. Noz avons
veu moult de debas, es bones viles, des uns contre
les autres, si comme des povres contre les rices,
ID. L, 45. Quant nous feumes là et les Turs s'en fu-
rent partis, les Sarrazins qui estoient en la cité, se
desconfirent et lesserent la ville à nostre gent sans
débat, JOINV. 278. || xive s. Le jour que li mesquiés
[méchef] fu pour vous aparans, Ou palais àNimaie,
où li debas fu grans, Je me mis en la mer.... Baud.
deScb. iv, 645. || xve s. Au commandement du comte
[de Flandre] couvertement Jean Lyon prit paroles
et débat à lui [un homme de Gand ennemi du comte]
et l'occit, FROISS. il, n, 52. || xvi° s Là où on
oit, par manière d'esbat, Sur les beautez chacun jour
maint débat, MAROT, IV, 4 07. Qui cherche argent
cherche débat, La farce du poulier, dans LE ROUX
DE LINCY, t. n, p. 489. Il leur semble faire bien les
modérez et les entendus, quand ils quittent aux ad-
versaires aulcuns articles de ceulx qui sont en débat,
MONT, I, 204.
— ÉTYM. Voy.DÉBATTRE; provenç. débat; espagn.
et portug. debate; ital. dibatto.
DÉBÂTÉ,ÉE (dé-bà-té, tée), part, passe'. Xqui on
aôtésonbât. Unânedébâté. ||Fig. C'est un âne débâté,
c'est un homme très-porté aux plaisirs de l'amour.
f DÉBATELAGE (dé-ba-te-la-j'), s. m. Décharge
des bateaux, des navires.
— ÉTYM. Débateler.
f DÉBATELER (dé-ba-te-lé. La syllabe tel double
l'i, quand la syllabe qui suit est muette : je déba-
telle), v. a. Faire le débatelage.
— ÉTYM. Dé.... préfixe, et bateau.
DÉBÂTER (dé-bâ-té), v. a. Ôter le bât.
— HIST. xvie s. Ce bon frère estoit tousjours joyeux
et brusque comme un petit asne debasté, LANOUE ,
537. Comme un grand asne desbaté, MAROT, III, 229.
— ÉTYM. Dé.... préfixe, et bâter.
f 4. DÉBÂTIR (dé-bà-tir), v. a. Démolir ce qu'on
a bâti. Quelle rage est la sienne de bâtir et de débâ-
tir? SÉV. 64 8.
— HIST. xvie s. Lors l'unique remède gist au re-
faire, à quoi l'adresse desserves [regardsd'aqueduc]
vous servira à ce que, ne desbastissant de l'aque-
duct que ce qu'il sera force, la réparation nécessaire
en sera de moindre despense, o. DE SERRES, 769.
— ÉTYM. Dé.... préfixe, et bâtir 4.
f 2. DÉBÂTIR (dé-bà-tir), v. a. ôter les bâtis d'un
corsage. Corsage débâti.
— ÉTYM. Dé.... préfixe, et bâtir 2.
f DÉBATTABLE (dé-ba-ta-bl'), adj. Qui peut être
débattu.
— HIST. xvie s. Des erreurs contestées et- debat-
tables, MONT. I, 4 22.
— ÉTYM. Débattre.
DEB 965
DÉBATTRE (dé-ba-tr'), je débats, tu débats, il
débat, nous débattons, vous débattez, ils débat-
tent; je débattais; je débattis; je débattrai ; je dé-
battrais; débats, qu'il débatte, débattons; que je
débatte, que nous débattions; que je débattisse; dé-
battant; débattu. || 1° Se débattre, v. réfl. S'agiter
vivement, faire de grands efforts pour résister, pour
se dégager. Quoique la victime se débatte devant les
autels, BOSS. il, Annonc. 3. Je l'ai vu dans leurs
mains quelque temps se débattre, RAC. Androm. v, i
3. Le poisson commença à faire quelques mouve- '
ments et à se débattre à ses pieds, SACY, Bible,
Tobie, vi, 4. jj Fig. Les papes se sont débattus con-
tre l'authenticité de ce canon, VOLT. Phil. ni, 377
Les sauvages se débattent fort peu contre la mort,
j. J. ROUSS. Ém. il. On ne lui répondit pas [à l'em-
pereur] ; il était évident qu'il ne cherchait pas de
conseils; on voyait qu'il s'était tout dit à lui-même,
qu'il se débattait contre ses propres réflexions, et -
que, par ce torrent de conjectures, il cherchait à
s'en imposer et s'efforçait d'entraîner ainsi' dans ses
illusions les autres et lui-même, SÊGUR, Hist. de
Napol. vi, 5. || 2° Se débattre, avoir un débat avec
quelqu'un. Ils se sont longtemps débattus entre eux.
|| Fig. Se débattre de la chape à l'évêque, dispu-
ter à qui appartiendra une chose que n'a ou n'aura
aucun de ceux qui se la disputent. || 3" V. a. Lutter
pour, disputer, contester. Il faut débattre encore
une palme gagnée, TRISTAN, Mort de Chrispe, m,
2. Cet heur injustement lui serait débattu, Et le
grade éminent est peu pour sa vertu, ROTROU, BC-
lis. n, 7. Le Thermodon avu seoir autrefois Des rei-
nes au trône des rois; Mais que vit-il par qui soit
débattu Le prix à ta vertu? MALH. m, 4. Ce titre
[d'hommes pieux] par aucun ne leur est débattu,
MOL. Tart. i, 6. || Se dit de deux ou plusieurs per-
sonnes qui soumettent une chose, un point à une
contestation. Débattre le prix d'un objet. Débattons
d'abord ce point. Il faut débattre les faits. Les autres
peuples intéressés y envoyèrent aussi leurs députés,
et l'affaire fut débattue devant le peuple, ROLUN,
Hist. anc. OEuvres, t. v, p. 602, dans POUGENS.
....Avant que de nous battre, Messieurs, il est un
point qu'il est bon de débattre, COLLIN D'HARLEV.
M. de Crac, se. 22. || Absolument. Avoir une con-
testation. Et bien qu'avec les dieux on ne doive dé-
battre.... RÉGNIER, Élég. t. Je l'empêche, on débatj
et je fais tellement Qu'enfin il se réduit à son ban-
nissement, CORN. Médée, 1, 4. Amusez-le du moins
à débattre avec vous, ID. Nicom. v, 6. || Se dé-
battre , v. réfl. Être débattu. Cette question se dé-
bat en ce moment. || Proverbe. Il se débat comme un
procureur qui se meurt [qui a peur d'être damné].
— REM. Le sens propre, ne s'étant conservé que
dans la forme réfléchie, a obligé de mettre cette
forme la première ; puis de faire suivre la forme ac-
tive qui est un sens dérivé et figuré.
— SYN. DÉBATTRE, DISCUTER. Comme débattre est
composé de battre, il implique quelque chose de
violent qui n'est pas dans discuter. Débattre suppose
plus de chaleur et d'emportement; discuter plus de
réflexion. Aussi débattre ne se dira guère des cho-
ses générales, des causes théoriques qui émeuvent
peu; c'est discuter qui y convient. Mais il se dira
des questions et des causes qui touchent et qui pas-
sionnent. Une discussion peut être froide ou languis-
sante ; des débats sont toujours animés.
— HIST. XIIIe s. Li faucon qui ont tout enduit Se
débattent pour la rivière, l'Escou/le. Neis Tulles, qui
mist si grant cure En cerchier secrés d'escripture,
Ne pot tant son engin debatre Qu'onc plus de trois
père [paires] ou de quatre.... la Rose, 5423. Quant
j'oi [j^eus] Raison bien entendue Qui pour noient
s'est debatue : Dame, fis-ge.... ib. 4374. Et por ce
ne doit nus estre oys en debatre testament, s'il ne
sont damacié par le fet du testament, BEAUM. XII,
46. Debatre [ils] poent le [la] justice, et convient
qu'autres juges lor soit bailliés, ID. XXXIV, 34. Et
adont, se le [la] partie qui fist ajorner,veut debatre
tantost et dire... ID. 66. La sisime [sixième] manière
de proeve, si est quant aucunes raisons sont propo-
sées en cort, et eles ne sunt niées ne debatues de
parties, ID. XXXIV, 9. Devant qu'il fet cel serement,
il n'est pas à rechevôir, se partie le débat, ID. V, 2. ;
Li chevaliers debati que li escuiers n'eust pas tel
capel, ne glaive, ne escu, ID. LXI, 63. Et tant que i
une chance fu un jour debatue, Le sénateur lui dit ;
que il l'avoit perdue, JUBINAL, JeudedeX, t. n, !
233, Il xiv" s. Qui plus demandera, nous le débatte- \
rons; Et qui nous assaudra nous nous defenderons, ''
Guescl. 2(454. Vostre conseil pas [je] ne débat, Ains
le vueil du tout acomplir, BRUYANT, dans Ména-
gier, t. n, p. 34. || xve s. Quoi que je die ni monstre
— HIST. xvi* s. Ils se firent passer le bras de mer
pour venir joindre leurs compagnons qui se desem-
barquoient à St Michel, D'AUB. Hist. n, 274. Trois
filles de la reine.... le regardant comme un nouveau
débarqué, voulurent le turlupiner sur ses habille-
ments, ID. Hist. secrète de sa vie, 1.1, p. 30, Co-
logne, 4729.
— ÉTYM. Dé.... préfixe, et barque. Dèsembarquer
est tombé en désuétude : « Débarquer est plus doux
et plus en usage que désembarquer,J> ditvAUGELAS.
DÉBARRAS (dé-ba-râ; l's se lie), s. m. Terme
familier. Délivrance de ce qui embarrassait. Les voilà
partis, c'est un grand débarras. Si je m'étais noyé,
le bon débarras pour moi et pour les autres, CHA-
TEAUB. Toy. Âmér. 306.
— REM. Débarras est quelquefois employé pour
lieu de décharge; c'est une mauvaise locution.
— ÉTYM. De'.... préfixe, et barre, par l'intermé-
diaire d'un augmentatif barras.
DÉBARRASSÉ, ÉE (dé-ba-ra-sé, sée), part, passé.
Qui n'est plus embarrassé de. Débarrassé de ses
liens. Il n'est rien de plus beau que ces tendres pen-
sées, Du commerce des sens si bien débarrassées,
MOL. Femm. sav. iv, 41. Un coeur débarrassé dès soins
de l'avenir, CRÉBILLON, Xerxès,i,i. || Être débarrassé
de quelqu'un, n'avoir plus autour de soi quelqu'un
qui était à charge ou qui gênait. Mais iln'est rien d'é-
gal au fâcheux d'aujourd'hui; J'ai cru n'être jamais
débarrassé de lui, MOL. Fâch. i, 4. Si j'avais refusé
le baron, ma mère, qui voudrait être débarrassée
de moi, ne me l'aurait jamais pardonné, MARI VAUX,
Marianne, 9e part. t. m, p. 368, dans POUGENS. Que
tout l'or du monde périsse et que je sois débarrassé
de lui, BEAUMARCH. Mère coup, v, 4.
t DÉBARRASSEMENT (dé-ba-ra-se-man), s. ni.
Action de débarrasser.
— ÉTYM. Débarrasser.
DÉBARRASSER (dé-ba-ra-sé),«. a. [| 1° ôter ce qui
embarrasse, au propre et au figuré. Débarrasser la
voie publique. Cette nouvelle l'a débarrassé d'une
grande inquiétude. Mais je veux de mon doute être
débarrassée, RAC. Athal.il, 6. 11 ne fallait sans doute
que l'embarras d'un défilé, quelques marches forcées
ou une boutade de cosaques, pour nous débarrasser
de tout cet attirail [les bagages de l'armée sortant
de Moscou] ; mais le sort ou l'ennemi avaient seuls
le droit de nous alléger ainsi, SËGUR, Hist. de Nap.
IX, 4. || Par plaisanterie. Des voleurs le débarrassè-
rent de son argent. Considérez que nos guerres ci-
viles avaient fait verser en France les trésors du
Mexique, lorsque Philippe II voulait acheter la France,
et que depuis ce temps-là les guerres étrangères nous
ont débarrassés de la moitié de notre argent, VOLT.
VII. aux 40 écus, Préambule. || Débarrasser de quel-
qu'un, dêlivrerdequelqu'unenl'écartant, l'éloignant
ou même le faisant mourir. || 2" Se débarrasser,
v. réfl. Se délivrer de ce qui embarrasse. Se débar-
rasser de ses créanciers. Et se débarrasser du fatal
vêtement, LEMERC. Electre, n, 4. Heureuse donc et
infiniment heureuse la puissance qui, la première,
se débarrassera des entraves, des taxes, des prohi-
bitions qui arrêtent et oppriment partout le com-
merce, RAYNAL, Hist. phil. xix, 6. || Se débarrasser
de quelqu'un, éloigner de soi quelqu'un qui gêne ou
est à charge, et aussi le faire mourir.
— ÉTYM. Débarras.
DÊBARRË, ÉE (dé-ba-ré, rée), part, passé. Les
portes ayant été débarrées.
DÉBARRER, (dé-ba-ré), v. a.\\l° Ôter la barre.
Débarrer une porte. || 2° Terme de musique. Débar-
rer un violon, en ôter l'âme, qui est une petite
pièce de bois dont la table est soutenue. || 3° Terme
d'ancienne pratique. Lorsque les juges d'une cham-
bre étaient barrés, c'est-à-dire lorsque les avis s'é-
taient également partagés, le procès était porté dans
une autre chambre, qui sur l'exposé des raisons don-
nait l'arrêt; cela s'appelait débarrer.
— HIST. xn* s. Les uis ad il meesmes overtedes-
barez, Buta le pueple ariere, qui i ert asemblez Pur
veer l'aventure.... Th. le mari. 447. ||xvie s. Incon-
tinent que l'aube jour-apporte Du grand Olympe eut.
desbarré la porte, RONS. 647.
— ÉTYM. Dé.... préfixe, et barre.
f DÉBARRICADER (dé-ba-ri-ca-dé), v. a. Ôter
les barricades.
— ÉTYM. De'.... préfixe, et barricader.
t DÉBASSA1RE (dé-ba-sê-r'), s. f. Nom d'une
sorte de mésange.
DÉBAT (dé-ba; le t se lie : un dé-ba-t éloquent;
au pluriel, l's se lie : des dé-ba-z éloquents; débats
rime avec pas, appâts, etc.), s. m. || 1° Différend
dans lequel de part et d'autre on allègue des paroles
ou des raisons. Le débat fut violent. Du crime glo-
DEB
rieux qui cause nos débats, CORN. Cid, il, 9. Afin
d'être témoin comme, après nos débats, Je chéris
sa mémoire et venge son trépas, m. Pomp. ni, 4.
Il veut sur nos débats conférer avec moi, ID. Sertor.
i, 4. Mais il est temps qu'un mot termine ces débats,
m. ib. m, 4. Petits princes, videz vos débats entre
vous; De recourir aux rois vous seriez de grands
fous; Il ne les faut jamais engager dans vos guerre"S,
Ni les faire entrer sur vos terres, LA FONT. Fabl.
iv, 4. Vous avez bien d'autres affaires X démêler,
que les débats Du lapin et de la belette; Lisez-les,
ne les lisez pas; Mais empêchez qu'on ne nous
mette Toute l'Europe sur les bras, ID. Fab. vin, 4.
N'entends-tu point comme ils sont en débat? ID.
Berc. Vainqueurs de nos débats, nous marchons
réunis, VOLT. Brutus, il, 2. Et quand ces longs dé-
bats qui troublèrent nos jours.... ID. Tancr. i, 3. Je
m'attendais à des débats, à des objections sans nom-
bre; et je la trouve juste, bonne, généreuse, BEAUM.
Mère coup, m, 9. || Fig. X eux, entre eux le débat,
c'est-à-dire je ne me mêle pas de leur contestation,
qu'ils s'arrangent entre eux. Je laisse entre vous ce
débat, SËV. 9 août 4 674. || 2° Action de débattre, de
discuter. Le peuple en corps avait le débat des affai-
res, MONTESQ. Espr. n, 6. || Débat décompte, discus-
sion entre deux intéressés sur un article de compte.
|| 3" Au plur. Discussions des assemblées politiques.
Les débats du parlement anglais. Cet orateur était
l'aigle de nos débats. || Terme de palais. La partie
de l'instruction judiciaire qui est publique, y com-
pris les plaidoiries. Ouvrir, fermer les débats. Le
président a résumé les débats avec beaucoup d'im-
partialité. || Au sing. Consultez-vous ; demain, si le
débat commence.... Moi-même du forfait j'établirai
la preuve, M. J. CHÉN. Tibère, m, 3. || Ce mot est em-
ployé comme titre de journaux. Le Journal des Débats
politiques et littéraires, ou. simplement, les Débats.
— HIST. XIII« s. Noz avons veu plusors debas de
cix [ceux] qui estoient ajorné, par devant lor se-
gneur, à requeste d'autrui, BEAUM. 54. Noz avons
veu moult de debas, es bones viles, des uns contre
les autres, si comme des povres contre les rices,
ID. L, 45. Quant nous feumes là et les Turs s'en fu-
rent partis, les Sarrazins qui estoient en la cité, se
desconfirent et lesserent la ville à nostre gent sans
débat, JOINV. 278. || xive s. Le jour que li mesquiés
[méchef] fu pour vous aparans, Ou palais àNimaie,
où li debas fu grans, Je me mis en la mer.... Baud.
deScb. iv, 645. || xve s. Au commandement du comte
[de Flandre] couvertement Jean Lyon prit paroles
et débat à lui [un homme de Gand ennemi du comte]
et l'occit, FROISS. il, n, 52. || xvi° s Là où on
oit, par manière d'esbat, Sur les beautez chacun jour
maint débat, MAROT, IV, 4 07. Qui cherche argent
cherche débat, La farce du poulier, dans LE ROUX
DE LINCY, t. n, p. 489. Il leur semble faire bien les
modérez et les entendus, quand ils quittent aux ad-
versaires aulcuns articles de ceulx qui sont en débat,
MONT, I, 204.
— ÉTYM. Voy.DÉBATTRE; provenç. débat; espagn.
et portug. debate; ital. dibatto.
DÉBÂTÉ,ÉE (dé-bà-té, tée), part, passe'. Xqui on
aôtésonbât. Unânedébâté. ||Fig. C'est un âne débâté,
c'est un homme très-porté aux plaisirs de l'amour.
f DÉBATELAGE (dé-ba-te-la-j'), s. m. Décharge
des bateaux, des navires.
— ÉTYM. Débateler.
f DÉBATELER (dé-ba-te-lé. La syllabe tel double
l'i, quand la syllabe qui suit est muette : je déba-
telle), v. a. Faire le débatelage.
— ÉTYM. Dé.... préfixe, et bateau.
DÉBÂTER (dé-bâ-té), v. a. Ôter le bât.
— HIST. xvie s. Ce bon frère estoit tousjours joyeux
et brusque comme un petit asne debasté, LANOUE ,
537. Comme un grand asne desbaté, MAROT, III, 229.
— ÉTYM. Dé.... préfixe, et bâter.
f 4. DÉBÂTIR (dé-bà-tir), v. a. Démolir ce qu'on
a bâti. Quelle rage est la sienne de bâtir et de débâ-
tir? SÉV. 64 8.
— HIST. xvie s. Lors l'unique remède gist au re-
faire, à quoi l'adresse desserves [regardsd'aqueduc]
vous servira à ce que, ne desbastissant de l'aque-
duct que ce qu'il sera force, la réparation nécessaire
en sera de moindre despense, o. DE SERRES, 769.
— ÉTYM. Dé.... préfixe, et bâtir 4.
f 2. DÉBÂTIR (dé-bà-tir), v. a. ôter les bâtis d'un
corsage. Corsage débâti.
— ÉTYM. Dé.... préfixe, et bâtir 2.
f DÉBATTABLE (dé-ba-ta-bl'), adj. Qui peut être
débattu.
— HIST. xvie s. Des erreurs contestées et- debat-
tables, MONT. I, 4 22.
— ÉTYM. Débattre.
DEB 965
DÉBATTRE (dé-ba-tr'), je débats, tu débats, il
débat, nous débattons, vous débattez, ils débat-
tent; je débattais; je débattis; je débattrai ; je dé-
battrais; débats, qu'il débatte, débattons; que je
débatte, que nous débattions; que je débattisse; dé-
battant; débattu. || 1° Se débattre, v. réfl. S'agiter
vivement, faire de grands efforts pour résister, pour
se dégager. Quoique la victime se débatte devant les
autels, BOSS. il, Annonc. 3. Je l'ai vu dans leurs
mains quelque temps se débattre, RAC. Androm. v, i
3. Le poisson commença à faire quelques mouve- '
ments et à se débattre à ses pieds, SACY, Bible,
Tobie, vi, 4. jj Fig. Les papes se sont débattus con-
tre l'authenticité de ce canon, VOLT. Phil. ni, 377
Les sauvages se débattent fort peu contre la mort,
j. J. ROUSS. Ém. il. On ne lui répondit pas [à l'em-
pereur] ; il était évident qu'il ne cherchait pas de
conseils; on voyait qu'il s'était tout dit à lui-même,
qu'il se débattait contre ses propres réflexions, et -
que, par ce torrent de conjectures, il cherchait à
s'en imposer et s'efforçait d'entraîner ainsi' dans ses
illusions les autres et lui-même, SÊGUR, Hist. de
Napol. vi, 5. || 2° Se débattre, avoir un débat avec
quelqu'un. Ils se sont longtemps débattus entre eux.
|| Fig. Se débattre de la chape à l'évêque, dispu-
ter à qui appartiendra une chose que n'a ou n'aura
aucun de ceux qui se la disputent. || 3" V. a. Lutter
pour, disputer, contester. Il faut débattre encore
une palme gagnée, TRISTAN, Mort de Chrispe, m,
2. Cet heur injustement lui serait débattu, Et le
grade éminent est peu pour sa vertu, ROTROU, BC-
lis. n, 7. Le Thermodon avu seoir autrefois Des rei-
nes au trône des rois; Mais que vit-il par qui soit
débattu Le prix à ta vertu? MALH. m, 4. Ce titre
[d'hommes pieux] par aucun ne leur est débattu,
MOL. Tart. i, 6. || Se dit de deux ou plusieurs per-
sonnes qui soumettent une chose, un point à une
contestation. Débattre le prix d'un objet. Débattons
d'abord ce point. Il faut débattre les faits. Les autres
peuples intéressés y envoyèrent aussi leurs députés,
et l'affaire fut débattue devant le peuple, ROLUN,
Hist. anc. OEuvres, t. v, p. 602, dans POUGENS.
....Avant que de nous battre, Messieurs, il est un
point qu'il est bon de débattre, COLLIN D'HARLEV.
M. de Crac, se. 22. || Absolument. Avoir une con-
testation. Et bien qu'avec les dieux on ne doive dé-
battre.... RÉGNIER, Élég. t. Je l'empêche, on débatj
et je fais tellement Qu'enfin il se réduit à son ban-
nissement, CORN. Médée, 1, 4. Amusez-le du moins
à débattre avec vous, ID. Nicom. v, 6. || Se dé-
battre , v. réfl. Être débattu. Cette question se dé-
bat en ce moment. || Proverbe. Il se débat comme un
procureur qui se meurt [qui a peur d'être damné].
— REM. Le sens propre, ne s'étant conservé que
dans la forme réfléchie, a obligé de mettre cette
forme la première ; puis de faire suivre la forme ac-
tive qui est un sens dérivé et figuré.
— SYN. DÉBATTRE, DISCUTER. Comme débattre est
composé de battre, il implique quelque chose de
violent qui n'est pas dans discuter. Débattre suppose
plus de chaleur et d'emportement; discuter plus de
réflexion. Aussi débattre ne se dira guère des cho-
ses générales, des causes théoriques qui émeuvent
peu; c'est discuter qui y convient. Mais il se dira
des questions et des causes qui touchent et qui pas-
sionnent. Une discussion peut être froide ou languis-
sante ; des débats sont toujours animés.
— HIST. XIIIe s. Li faucon qui ont tout enduit Se
débattent pour la rivière, l'Escou/le. Neis Tulles, qui
mist si grant cure En cerchier secrés d'escripture,
Ne pot tant son engin debatre Qu'onc plus de trois
père [paires] ou de quatre.... la Rose, 5423. Quant
j'oi [j^eus] Raison bien entendue Qui pour noient
s'est debatue : Dame, fis-ge.... ib. 4374. Et por ce
ne doit nus estre oys en debatre testament, s'il ne
sont damacié par le fet du testament, BEAUM. XII,
46. Debatre [ils] poent le [la] justice, et convient
qu'autres juges lor soit bailliés, ID. XXXIV, 34. Et
adont, se le [la] partie qui fist ajorner,veut debatre
tantost et dire... ID. 66. La sisime [sixième] manière
de proeve, si est quant aucunes raisons sont propo-
sées en cort, et eles ne sunt niées ne debatues de
parties, ID. XXXIV, 9. Devant qu'il fet cel serement,
il n'est pas à rechevôir, se partie le débat, ID. V, 2. ;
Li chevaliers debati que li escuiers n'eust pas tel
capel, ne glaive, ne escu, ID. LXI, 63. Et tant que i
une chance fu un jour debatue, Le sénateur lui dit ;
que il l'avoit perdue, JUBINAL, JeudedeX, t. n, !
233, Il xiv" s. Qui plus demandera, nous le débatte- \
rons; Et qui nous assaudra nous nous defenderons, ''
Guescl. 2(454. Vostre conseil pas [je] ne débat, Ains
le vueil du tout acomplir, BRUYANT, dans Ména-
gier, t. n, p. 34. || xve s. Quoi que je die ni monstre
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