DIV
DIV
DIV
1201
BOIL. Art p. m. || 3° Par antonomase, le vrai Dieu.
Il semble que ce sentiment [de la toute-puissance
de Dieu] n'est pas moins gravé dans l'esprit des
hommes que celui de leur liberté, puisqu'ils com-
prennent, dans les voeux qu'ils font et .dans'les ac-
tions de grâces qu'ils rendent à la divinité, plu-
sieurs choses qui ne leur arriventque par leur liberté
ou celle des autres, BOSS. Libre arb. 3. Du séjour
bienheureux de la divinité, RAC. Eslh. Prol. On en-
voyé de la divinité Eût semblé moins terrible au
peuple épouvanté, DELAV. Vêpres sicil. v, 2. |j 4° Par
extension, ce qu'on adore, ou qu'on est censé ado-
rer. Je jure donc par vous,ô pitoyable reste, Ma di-
vinité seule après ce coup funeste.... CORN. M. de P.
v, 1. Ni l'or ni la grandeur ne nous rendent heu-
reux; Ces deux divinités n'accordent à nos voeux
Que des biens peu certains, des plaisirs peu tran-
quilles, LA FONT. PHI. et Baucis. Une divinité vo-
lage [la mode] Nous anime et nous conduit tous,
BEENis. || 5° Fig. Femme très-belle. C'est une divi-
nité. Sachez que je m'impute à trop de lâcheté
D'entendre mal parler de ma divinité [la femme que
j'adore], MOL. l'Etour. III,'3
— HIST. xmc s. Ainsinc preeschier le soloient Ja-
dis par Paris la cité Li mestre de divinité [théolo-
gie], la Rose, H496. ||xive s. Si seront 20 escolier
enfant en gramaire et 30 en logique et en philoso-
phie et 20 en théologie ou en divinité, DU CANGE,
ors.
— ÉTYM. Provenç. divinitat; espagn. divinidad;
ital. divinité; du latin divinitatem, de divinus,
divin. Dans l'ancien français ce mot signifie théolo-
gie, d'où l'anglais divinity, qui a ce sens.
DIVIS (di-vi), s. m. Terme de jurisprudence.
Partage. Demander le divis. Posséder par divis.
— ÉTYM. Lat. divisus, part, passif de dividere
(voy. DIVISER).
t DIVISANT, ANTE*(di-vi-zan, zan-f), adj. Qui
divise. Dieu n'a pas fait la mauvaise volonté ; mais,
en la divisant d'avec la bonne, il l'assujettit à l'or-
dre et la fait servir à la beauté de l'univers et de
l'Église; il faut donc entendre dans Dieu, lorsqu'il
agit dans les pécheurs, cette opération divisante,
BOSS. dans le Dict. de DOCHEZ.
t DIVISE (di-vi-z'), s. f. Terme de blason. Pièce
qui n'a que la moitié de sa largeur ordinaire ou qui
' est divisée. || Fasce qui n'a en hauteur qu'une demi-
partie des sept de la largeur de l'écu.
— ÉTYM. Lat. divisa, part. fém. passif de divi-
dere, diviser (voy. ce mot).
DIVISÉ, ÉE (di-vi:zé, zée), part, passé. ||i° Sé-
paré par parties. Uri parterre divisé en plusieurs
compartiments. Voilà les enfants de Dan divisés par
familles, SACI, JBtbie, Nombres, xxvi, 42. || Se dit,
en botanique, de tout organe qui, bien que formé
en apparence d'une seule pièce, se partage profon-
dément en plusieurs parties qui vont jusqu'à sa base.
|| Terme dé blason. Se dit de la fasce, de la bande
qui n'ont que la moitié de leur largeur. || 2° Qui n'a
pas de contact avec, de rapport avec. Du reste des
humains ils semblent divises, RAO. Esth. n, i. |j Fig.
Celte âme, d'avec soi tout à coup divisée, Reprend
de ses remords la chaîne mal brisée, CORN. Sertor.
i, l. || 3° Terme de mathématique. Qui a subi l'opé-
ration de la division, loo divisé par 10 donne 10.
a divisé par x s'écrit f. || 4° Qui est en discorde.
Tenez toujours divisés les méchants; La sûreté du
. reste de la terre Dépend de là.... LA FONT. Fables,
vu, 8. Vos yeux ne verront plus tous ces chefs en-
nemis Divises d'intérêt et pour le crime unis, VOLT.
Mér. i, l.
f DIVISÉMENT (di-vi-zé-man), adv. Séparément.
Il [Dieu] est sa propre cause : il existe par lui-même,
infini comme il est; et rien ne peut être conçu di-
visément dans son être substantiel, BOULLAINVIL-
LIERS, Réfutation deSpinosa, p. 67.
— HIST. xiv° s. Ordennons que inventaire soit fait
de tous les escriptz de la Chambre, et les-corrigiez
mis d'un part, et les autres d'autre, et chascuns es-
criptz d'un pays mis ensemble en huches devisie-
ment, Ordonn. janv. 1319. Ils usent de teles amis-
tés diviséement, ORESME, Eth. 240,
— ÉTYM. Divisée, et le suffixe ment.
DIVISER (di-vi-zé), v. a. || 1° Séparer par par-
ties. Diviser un corps avec un instrument tranchant.
Diviser un sermon en trois points. Mais parce qu'elle
voit avec la Bithynie Par trois sceptres conquis trop
de puissance unie. Il iaut la diviser, CORN. Nicom.
Il, 3. Si la reine en eût été crue, si, au lieu de di-
viser les armées royales et de les amuser, contre
son avis, aux sièges infortunés de Hull et de Gloces-
ter, on eût marché droit à Londres, l'affaire était
décidée, et cette campagne eût fini la guerre, BOSS.
m-'T. DE LA LANGUR FRANÇAISE-
Reine d'Ânglet Rohault assure qu'un cube d'or de
5 lignes et -1/7 est divisé par des ouvriers en 661690
parties égales à la baso,ROLLiN, Traité desÉt.liv. vi,
art. 3 et 4. Ce mage divisa en plusieurs parties ce
qui n'avait pas besoin d'être divisé, VOLT. Babouc.
|| Terme de typographie. Diviser un mot, le séparer
en deux parties, dont la première reste à la fin d'une
ligne. || Fig. Il faudra que je perde ou divise son
coeur, ROTR. Herc. mour. n, 2. || Séparer par par-
ties pour partager. Je divisai mon argent entre eux.
X ce tendre dépôt du sort abandonné Je divisai le
pain que le sort m'a donné, VOLT. Guèb. iv, 6. Il
fonde les cités, familles immortelles, Et, pour les
soutenir, il élève les lois, Qui, de ces monuments
colonnes immortelles, Du temple social se divisent
le poids, LAMART. Harm. n, 1. || Absolument. Éta-
blir des divisions. Diviser et classer. || 2° Par ex-
tension, séparer l'un de l'autre. 11 fuit pour mieux
combattre, et cette prompte rusé Divise adroite-
ment trois frères qu'elle abuse, CORN. Hor. IV, 2.
|| 3° Diviser se dit avec de et d'avec. Vous diriez
qu'il [Jésus-Christ] ne saurait se passer d'eux, et
que son royaume ne lui plairait pas s'il ne le pos-
sédait en leur compagnie et s'il ne leur en faisait
part; il ne veut pas même que son père les divise
de lui dans son affection, BOSS. 2e serm. pour la
Toussaint, ni. Ces mers qui divisent la Grèce d'avec
l'Italie, FÉN. Tél. xn. Rien de plus matériel que la
théogonie antique; loin qu'elle ait songé, comme
le • christianisme, à diviser l'esprit du corps, elle
donne forme et visage à tout, même aux essences,
même aux intelligences, v. HUGO, Cromivell, préf.
|| Ces exemples prouvent que Voltaire a eu tort de
blâmer Corneille d'avoir dit : Une âme d'avec soi
divisée (voy. DIVISÉ). || 4° Terme de mathématiques.
Diviser un nombre, une quantité, une grandeur par
une autre, chercher combien de fois cette autre est
contenue dans la première. ||S° Semer la discorde,
la désunion entre les personnes. Lorsque deux fac-
tions divisent un empire, CORN. Sertor. m, 2. J'au-
rai pu jusqu'ici brouiller tous les chapitres, Diviser
cordeliers, carmes et cèlestins, BOIL. Lutr. i. Si une
maison est divisée contre elle-même, il est impos-
sible que cette maison subsiste, SACI, Bible, Év.
St Marc, ni, 25. Mais que notre intérêt jamais ne
nousdivise, VOLT. Triumv. 1, 4 Diviser les es-
prits, Aigrir des gens brouillés ou brouiller des
amis, GRESSET, Méchant iv, 4. Cet arrangement
mêlait trop des hommes qui ne pouvaient s'unir, et
la jalousie divisa bientôt ceux qu'un intérêt mo-
mentané avait unis, BAYNAL, Hist. phil. xiv, 14.
Il Absolument. Diviser pour régner. || 6° Se 'diviser,
v. réfl. Être séparé en parties. L'armée se divisa.
Seul on s'acquitte mieux d'une grande entreprise ;
Le travail s'affaiblit alors qu'il se divise, ROTR. Anlig.
111, 5. Tout le temps de l'histoire romaine depuis
Romulus jusqu'à Auguste, qui est de 763 ans, peut
se diviser en cinq parties, ROLLIN, Traité des Et.
liv. v, chap. i, 3» part. § l. || Fig. C'est en cette sorte
que les esprits une fois émus, tombant de ruines en
ruines, se sont divisés en tant de sectes, BOSS. Reine
d'Anglet. Si Dieu tire un si grand bien de l'hérésie
même, il le tire d'une manière encore plus douce
et plus avantageuse des troubles qui s'excitent
parmi les enfants de l'Église, sans qu'aucun d'eux, •
pour cela, se divise de son unité, ARNAULD, Apolo-
gie pour les saints Pères, préf. \\ 7° Terme d'arith-
métique. Contenir un -certain nombre de fois. Vingt-
cinq se divise exactement par cinq. || 8° N'être pas
de même opinion. Les juges se divisèrent sur la
question de droit, CHATEAUB. Nalch. 11, 213. || Etre
en dissension. Les esprits se divisèrent.bientôt.
- —REM. Lorsqu'on dit diviser en, les substantifs
qui suivent doivent être employés sans article :-Le
poème dramatique se divise en tragédie et en comé-
die, et non pas : en la tragédie et en la comédie.
— SYN. DIVISER, PARTAGER. Diviser, c'est séparer
les parties d'un tout; partager, c'est faire les parts
ou portions; de sorte que, dans partager, il y a
une idée d'attribution qui n'est pas dans diviser. On
divisa.l'armée, c'est-à-dire qu'on en fit deux ou plu-
sieurs corps séparés; on partagea l'armée, c'est-à-
dire qu'on en attribua les parts à tel ou tel officier,
à telle ou telle occupation. Pourtant diviser étant
plus général que partager, peut s'employer pour ce
verbe ; seulement alors la nuance d'attribution dis-
paraît.
— HIST. xiie s. [Dieu] chi devisât la Ruge mer en
divisiuns, Liber psalm. p. 212. || xme s. Quant tu
avéras tôt devisé que li nombres deseuie sera men-
res [moindres] de celi desous.... Comput, f° 16.
Il xive s. Au pié de la montaigne qui devise France
et Italie, Uénagier, I, 6. || f;e s. Quand il entre
au coeur de l'homme de se diviser d'une congréga-
tion, CALV. Inslil. 821. Pourquoy se diviseroyent-
elles d'ensemble? ID. ïb. 812. La mer a joinct des
terres qui estoyent divisées, comblant.... MONT, I,
231. Aussitost que la raison perd ce grand chemin,
elle se va divisant et dissipant en mille routes di-
verses, ID. 11, 256.
— ÉTYM. Lat. divisum, supin de dividere, de di,
préfixe, et d'un radical vidëre, que quelques-uns
rattachent à l'étrusque iduo (voy. IDES) , et d'autres
à vidëre, voir, par abréviation de la voyelle. Dans
les autres langues romanes la dérivation est faite
de l'infinitif: provenç. devire, devezir, dividir, di-
vizir; espagn. dividir; ital. dividere.
DIVISEUR (di-vi-zeur), s. m. || 1" Terme d'arith-
métique. Nombre par lequel on en divise un autre.
Il Commun diviseur, nombre qui en divise plusieurs
autres. Le plus grand commun diviseur, le plus
grand nombre qui est commun diviseur entre plu-
sieurs nombres. || Diviseur premier, nombre qui en
divise un autre, mais qui, étant lui-même'un nom-
bre premier, n'a pas de diviseur. Les diviseurs pre-
miers de 4S sont 2 et 3. |[Fraction diviseur. On di-
vise une fraction par une fraction en multipliant la
fraction dividende par la fraction diviseur renver-
sée. |] Adj. Le nombre diviseur. |j 2° Terme de mé-
tier. Appareil diviseur, se dit d'un certain système
de vidanges.
— HIST. xvic s. En division ne sont requis que deux
nombres, c'est asçavoir le diviseur ou partileur et
le nombre à partir, DE LA ROCHE, Arismetique,
î°9, verso.
— ÉTYM. Lat. divisor, de divisum, supin de di-
videre (voy. DIVISER).
DIVISIBILITÉ (di-vi-zi-bi-li-té), s. f. Qualité de
ce qui peut être divisé. La divisibilité de tout nom-
bre pair par 2. || Propriété générale de la matière
pondérable, en vertu île laquelle elle peut être sé-
parée en parties de plus en plus ténues, jusqu'à ce
qu'elles échappent à nos sens et à nos instruments.
L'esprit se perd dans la divisibilité de la matière;
le sentiment le plus reçu est que, quelque division
qui ait été faite de la matière, quelque petites que
soient ces parties, elles peuvent encore être divisées
à l'infini, ROLLIN, Traité des Et. liv. vi, art. 3 et 4,
La divisibilité de la matière à l'infini est une vérité
géométrique et une erreur physique, BONNET, OEU-
mes mêlées, t. xvm, p. 86, danspouGENS.
— ÉTYM. Divisible.
DIVISIBLE (di-vi-zi-W), adj. || 1» Qu'on peut di-
viser. Plusieurs philosophes ont prétendu que la
matière est divisible à l'infini. Tout ce qui se di-
vise, se divise en parties divisibles; et ces parties,
en d'autres parties divisibles ; donc il n'y a point
de divisible qui soit le plus petit divisible, DIDE
ROT, Opin. des anc. phil. (Hobbisme). || 2° Terme
de mathématiques. Qui contient exactement? un cer-
tain nombre de fois. Six est divisible par deux et
trois. Il 3° Terme de législation. L'obligation est
divisible ou indivisible selon qu'elle a pour objet
une chose qui dans la livraison, ou un fait qui
dans l'exécution est ou n'est pas susceptible de
division, soit matérielle, soit intellectuelle (Code.
civil).
— HIST. xive s. L'en doit savoir que, en toute chose
continue et divisible, l'en peut prendre ce qui est
plus et ce qui est moyen et ce qui est egual, ORESME,
Eth. 44.
— ÉYTM. Lat. divisibilis, de divisum, supin de
dividere (voy. DIVISER).
fDIVISIBLEMENT (di-vi-zi-ble-man), adv. D'une
manière divisible.
— ÉTYM. Divisible, et le suffixe ment.
fDIVISIF, IVE (di-vi-zif, zi-v'), adj. Qui di-
vise, qui sert à diviser. Propriété divisive. || Terme
de chirurgie. Bandages divisifs, ceux qui tiennent
certaines parties écartées l'une de l'autre.
— ÉTYM. Lat. divisum, supin . de dividere (voy.
DIVISER) ;.provenç. diviziu.
DIVISION (di-vi-zion; en vers, de quatre sylla-
bes), s. f. Il 1" Opération par laquelle on réduit un
corps solide en parties plus ou moins ténues. On
trouve, dans l'art et dans la nature, des divisions
qui vont infiniment plus loin qu'on ne peut l'imagi-
ner, ROLLIN, Traité des Et. liv. vi, art. 3 et 4.
Il Terme de minéralogie. Division mécanique, pro-
priété qu'ont un grand nombre de cristaux de se
partager dans des directions planes. || Terme de chi-
rurgie. Séparation fortuite et accidentelle de parties
naturellement réunies; dans ce sens il est synonyme
de solution de continuité; ou séparation méthodique'
de ces parties opérée par le chirurgien dans des vues
de guérison. !| Terme d'imprimerie. Petit tiret qui se
I- — Vol <
DIV
DIV
1201
BOIL. Art p. m. || 3° Par antonomase, le vrai Dieu.
Il semble que ce sentiment [de la toute-puissance
de Dieu] n'est pas moins gravé dans l'esprit des
hommes que celui de leur liberté, puisqu'ils com-
prennent, dans les voeux qu'ils font et .dans'les ac-
tions de grâces qu'ils rendent à la divinité, plu-
sieurs choses qui ne leur arriventque par leur liberté
ou celle des autres, BOSS. Libre arb. 3. Du séjour
bienheureux de la divinité, RAC. Eslh. Prol. On en-
voyé de la divinité Eût semblé moins terrible au
peuple épouvanté, DELAV. Vêpres sicil. v, 2. |j 4° Par
extension, ce qu'on adore, ou qu'on est censé ado-
rer. Je jure donc par vous,ô pitoyable reste, Ma di-
vinité seule après ce coup funeste.... CORN. M. de P.
v, 1. Ni l'or ni la grandeur ne nous rendent heu-
reux; Ces deux divinités n'accordent à nos voeux
Que des biens peu certains, des plaisirs peu tran-
quilles, LA FONT. PHI. et Baucis. Une divinité vo-
lage [la mode] Nous anime et nous conduit tous,
BEENis. || 5° Fig. Femme très-belle. C'est une divi-
nité. Sachez que je m'impute à trop de lâcheté
D'entendre mal parler de ma divinité [la femme que
j'adore], MOL. l'Etour. III,'3
— HIST. xmc s. Ainsinc preeschier le soloient Ja-
dis par Paris la cité Li mestre de divinité [théolo-
gie], la Rose, H496. ||xive s. Si seront 20 escolier
enfant en gramaire et 30 en logique et en philoso-
phie et 20 en théologie ou en divinité, DU CANGE,
ors.
— ÉTYM. Provenç. divinitat; espagn. divinidad;
ital. divinité; du latin divinitatem, de divinus,
divin. Dans l'ancien français ce mot signifie théolo-
gie, d'où l'anglais divinity, qui a ce sens.
DIVIS (di-vi), s. m. Terme de jurisprudence.
Partage. Demander le divis. Posséder par divis.
— ÉTYM. Lat. divisus, part, passif de dividere
(voy. DIVISER).
t DIVISANT, ANTE*(di-vi-zan, zan-f), adj. Qui
divise. Dieu n'a pas fait la mauvaise volonté ; mais,
en la divisant d'avec la bonne, il l'assujettit à l'or-
dre et la fait servir à la beauté de l'univers et de
l'Église; il faut donc entendre dans Dieu, lorsqu'il
agit dans les pécheurs, cette opération divisante,
BOSS. dans le Dict. de DOCHEZ.
t DIVISE (di-vi-z'), s. f. Terme de blason. Pièce
qui n'a que la moitié de sa largeur ordinaire ou qui
' est divisée. || Fasce qui n'a en hauteur qu'une demi-
partie des sept de la largeur de l'écu.
— ÉTYM. Lat. divisa, part. fém. passif de divi-
dere, diviser (voy. ce mot).
DIVISÉ, ÉE (di-vi:zé, zée), part, passé. ||i° Sé-
paré par parties. Uri parterre divisé en plusieurs
compartiments. Voilà les enfants de Dan divisés par
familles, SACI, JBtbie, Nombres, xxvi, 42. || Se dit,
en botanique, de tout organe qui, bien que formé
en apparence d'une seule pièce, se partage profon-
dément en plusieurs parties qui vont jusqu'à sa base.
|| Terme dé blason. Se dit de la fasce, de la bande
qui n'ont que la moitié de leur largeur. || 2° Qui n'a
pas de contact avec, de rapport avec. Du reste des
humains ils semblent divises, RAO. Esth. n, i. |j Fig.
Celte âme, d'avec soi tout à coup divisée, Reprend
de ses remords la chaîne mal brisée, CORN. Sertor.
i, l. || 3° Terme de mathématique. Qui a subi l'opé-
ration de la division, loo divisé par 10 donne 10.
a divisé par x s'écrit f. || 4° Qui est en discorde.
Tenez toujours divisés les méchants; La sûreté du
. reste de la terre Dépend de là.... LA FONT. Fables,
vu, 8. Vos yeux ne verront plus tous ces chefs en-
nemis Divises d'intérêt et pour le crime unis, VOLT.
Mér. i, l.
f DIVISÉMENT (di-vi-zé-man), adv. Séparément.
Il [Dieu] est sa propre cause : il existe par lui-même,
infini comme il est; et rien ne peut être conçu di-
visément dans son être substantiel, BOULLAINVIL-
LIERS, Réfutation deSpinosa, p. 67.
— HIST. xiv° s. Ordennons que inventaire soit fait
de tous les escriptz de la Chambre, et les-corrigiez
mis d'un part, et les autres d'autre, et chascuns es-
criptz d'un pays mis ensemble en huches devisie-
ment, Ordonn. janv. 1319. Ils usent de teles amis-
tés diviséement, ORESME, Eth. 240,
— ÉTYM. Divisée, et le suffixe ment.
DIVISER (di-vi-zé), v. a. || 1° Séparer par par-
ties. Diviser un corps avec un instrument tranchant.
Diviser un sermon en trois points. Mais parce qu'elle
voit avec la Bithynie Par trois sceptres conquis trop
de puissance unie. Il iaut la diviser, CORN. Nicom.
Il, 3. Si la reine en eût été crue, si, au lieu de di-
viser les armées royales et de les amuser, contre
son avis, aux sièges infortunés de Hull et de Gloces-
ter, on eût marché droit à Londres, l'affaire était
décidée, et cette campagne eût fini la guerre, BOSS.
m-'T. DE LA LANGUR FRANÇAISE-
Reine d'Ânglet Rohault assure qu'un cube d'or de
5 lignes et -1/7 est divisé par des ouvriers en 661690
parties égales à la baso,ROLLiN, Traité desÉt.liv. vi,
art. 3 et 4. Ce mage divisa en plusieurs parties ce
qui n'avait pas besoin d'être divisé, VOLT. Babouc.
|| Terme de typographie. Diviser un mot, le séparer
en deux parties, dont la première reste à la fin d'une
ligne. || Fig. Il faudra que je perde ou divise son
coeur, ROTR. Herc. mour. n, 2. || Séparer par par-
ties pour partager. Je divisai mon argent entre eux.
X ce tendre dépôt du sort abandonné Je divisai le
pain que le sort m'a donné, VOLT. Guèb. iv, 6. Il
fonde les cités, familles immortelles, Et, pour les
soutenir, il élève les lois, Qui, de ces monuments
colonnes immortelles, Du temple social se divisent
le poids, LAMART. Harm. n, 1. || Absolument. Éta-
blir des divisions. Diviser et classer. || 2° Par ex-
tension, séparer l'un de l'autre. 11 fuit pour mieux
combattre, et cette prompte rusé Divise adroite-
ment trois frères qu'elle abuse, CORN. Hor. IV, 2.
|| 3° Diviser se dit avec de et d'avec. Vous diriez
qu'il [Jésus-Christ] ne saurait se passer d'eux, et
que son royaume ne lui plairait pas s'il ne le pos-
sédait en leur compagnie et s'il ne leur en faisait
part; il ne veut pas même que son père les divise
de lui dans son affection, BOSS. 2e serm. pour la
Toussaint, ni. Ces mers qui divisent la Grèce d'avec
l'Italie, FÉN. Tél. xn. Rien de plus matériel que la
théogonie antique; loin qu'elle ait songé, comme
le • christianisme, à diviser l'esprit du corps, elle
donne forme et visage à tout, même aux essences,
même aux intelligences, v. HUGO, Cromivell, préf.
|| Ces exemples prouvent que Voltaire a eu tort de
blâmer Corneille d'avoir dit : Une âme d'avec soi
divisée (voy. DIVISÉ). || 4° Terme de mathématiques.
Diviser un nombre, une quantité, une grandeur par
une autre, chercher combien de fois cette autre est
contenue dans la première. ||S° Semer la discorde,
la désunion entre les personnes. Lorsque deux fac-
tions divisent un empire, CORN. Sertor. m, 2. J'au-
rai pu jusqu'ici brouiller tous les chapitres, Diviser
cordeliers, carmes et cèlestins, BOIL. Lutr. i. Si une
maison est divisée contre elle-même, il est impos-
sible que cette maison subsiste, SACI, Bible, Év.
St Marc, ni, 25. Mais que notre intérêt jamais ne
nousdivise, VOLT. Triumv. 1, 4 Diviser les es-
prits, Aigrir des gens brouillés ou brouiller des
amis, GRESSET, Méchant iv, 4. Cet arrangement
mêlait trop des hommes qui ne pouvaient s'unir, et
la jalousie divisa bientôt ceux qu'un intérêt mo-
mentané avait unis, BAYNAL, Hist. phil. xiv, 14.
Il Absolument. Diviser pour régner. || 6° Se 'diviser,
v. réfl. Être séparé en parties. L'armée se divisa.
Seul on s'acquitte mieux d'une grande entreprise ;
Le travail s'affaiblit alors qu'il se divise, ROTR. Anlig.
111, 5. Tout le temps de l'histoire romaine depuis
Romulus jusqu'à Auguste, qui est de 763 ans, peut
se diviser en cinq parties, ROLLIN, Traité des Et.
liv. v, chap. i, 3» part. § l. || Fig. C'est en cette sorte
que les esprits une fois émus, tombant de ruines en
ruines, se sont divisés en tant de sectes, BOSS. Reine
d'Anglet. Si Dieu tire un si grand bien de l'hérésie
même, il le tire d'une manière encore plus douce
et plus avantageuse des troubles qui s'excitent
parmi les enfants de l'Église, sans qu'aucun d'eux, •
pour cela, se divise de son unité, ARNAULD, Apolo-
gie pour les saints Pères, préf. \\ 7° Terme d'arith-
métique. Contenir un -certain nombre de fois. Vingt-
cinq se divise exactement par cinq. || 8° N'être pas
de même opinion. Les juges se divisèrent sur la
question de droit, CHATEAUB. Nalch. 11, 213. || Etre
en dissension. Les esprits se divisèrent.bientôt.
- —REM. Lorsqu'on dit diviser en, les substantifs
qui suivent doivent être employés sans article :-Le
poème dramatique se divise en tragédie et en comé-
die, et non pas : en la tragédie et en la comédie.
— SYN. DIVISER, PARTAGER. Diviser, c'est séparer
les parties d'un tout; partager, c'est faire les parts
ou portions; de sorte que, dans partager, il y a
une idée d'attribution qui n'est pas dans diviser. On
divisa.l'armée, c'est-à-dire qu'on en fit deux ou plu-
sieurs corps séparés; on partagea l'armée, c'est-à-
dire qu'on en attribua les parts à tel ou tel officier,
à telle ou telle occupation. Pourtant diviser étant
plus général que partager, peut s'employer pour ce
verbe ; seulement alors la nuance d'attribution dis-
paraît.
— HIST. xiie s. [Dieu] chi devisât la Ruge mer en
divisiuns, Liber psalm. p. 212. || xme s. Quant tu
avéras tôt devisé que li nombres deseuie sera men-
res [moindres] de celi desous.... Comput, f° 16.
Il xive s. Au pié de la montaigne qui devise France
et Italie, Uénagier, I, 6. || f;e s. Quand il entre
au coeur de l'homme de se diviser d'une congréga-
tion, CALV. Inslil. 821. Pourquoy se diviseroyent-
elles d'ensemble? ID. ïb. 812. La mer a joinct des
terres qui estoyent divisées, comblant.... MONT, I,
231. Aussitost que la raison perd ce grand chemin,
elle se va divisant et dissipant en mille routes di-
verses, ID. 11, 256.
— ÉTYM. Lat. divisum, supin de dividere, de di,
préfixe, et d'un radical vidëre, que quelques-uns
rattachent à l'étrusque iduo (voy. IDES) , et d'autres
à vidëre, voir, par abréviation de la voyelle. Dans
les autres langues romanes la dérivation est faite
de l'infinitif: provenç. devire, devezir, dividir, di-
vizir; espagn. dividir; ital. dividere.
DIVISEUR (di-vi-zeur), s. m. || 1" Terme d'arith-
métique. Nombre par lequel on en divise un autre.
Il Commun diviseur, nombre qui en divise plusieurs
autres. Le plus grand commun diviseur, le plus
grand nombre qui est commun diviseur entre plu-
sieurs nombres. || Diviseur premier, nombre qui en
divise un autre, mais qui, étant lui-même'un nom-
bre premier, n'a pas de diviseur. Les diviseurs pre-
miers de 4S sont 2 et 3. |[Fraction diviseur. On di-
vise une fraction par une fraction en multipliant la
fraction dividende par la fraction diviseur renver-
sée. |] Adj. Le nombre diviseur. |j 2° Terme de mé-
tier. Appareil diviseur, se dit d'un certain système
de vidanges.
— HIST. xvic s. En division ne sont requis que deux
nombres, c'est asçavoir le diviseur ou partileur et
le nombre à partir, DE LA ROCHE, Arismetique,
î°9, verso.
— ÉTYM. Lat. divisor, de divisum, supin de di-
videre (voy. DIVISER).
DIVISIBILITÉ (di-vi-zi-bi-li-té), s. f. Qualité de
ce qui peut être divisé. La divisibilité de tout nom-
bre pair par 2. || Propriété générale de la matière
pondérable, en vertu île laquelle elle peut être sé-
parée en parties de plus en plus ténues, jusqu'à ce
qu'elles échappent à nos sens et à nos instruments.
L'esprit se perd dans la divisibilité de la matière;
le sentiment le plus reçu est que, quelque division
qui ait été faite de la matière, quelque petites que
soient ces parties, elles peuvent encore être divisées
à l'infini, ROLLIN, Traité des Et. liv. vi, art. 3 et 4,
La divisibilité de la matière à l'infini est une vérité
géométrique et une erreur physique, BONNET, OEU-
mes mêlées, t. xvm, p. 86, danspouGENS.
— ÉTYM. Divisible.
DIVISIBLE (di-vi-zi-W), adj. || 1» Qu'on peut di-
viser. Plusieurs philosophes ont prétendu que la
matière est divisible à l'infini. Tout ce qui se di-
vise, se divise en parties divisibles; et ces parties,
en d'autres parties divisibles ; donc il n'y a point
de divisible qui soit le plus petit divisible, DIDE
ROT, Opin. des anc. phil. (Hobbisme). || 2° Terme
de mathématiques. Qui contient exactement? un cer-
tain nombre de fois. Six est divisible par deux et
trois. Il 3° Terme de législation. L'obligation est
divisible ou indivisible selon qu'elle a pour objet
une chose qui dans la livraison, ou un fait qui
dans l'exécution est ou n'est pas susceptible de
division, soit matérielle, soit intellectuelle (Code.
civil).
— HIST. xive s. L'en doit savoir que, en toute chose
continue et divisible, l'en peut prendre ce qui est
plus et ce qui est moyen et ce qui est egual, ORESME,
Eth. 44.
— ÉYTM. Lat. divisibilis, de divisum, supin de
dividere (voy. DIVISER).
fDIVISIBLEMENT (di-vi-zi-ble-man), adv. D'une
manière divisible.
— ÉTYM. Divisible, et le suffixe ment.
fDIVISIF, IVE (di-vi-zif, zi-v'), adj. Qui di-
vise, qui sert à diviser. Propriété divisive. || Terme
de chirurgie. Bandages divisifs, ceux qui tiennent
certaines parties écartées l'une de l'autre.
— ÉTYM. Lat. divisum, supin . de dividere (voy.
DIVISER) ;.provenç. diviziu.
DIVISION (di-vi-zion; en vers, de quatre sylla-
bes), s. f. Il 1" Opération par laquelle on réduit un
corps solide en parties plus ou moins ténues. On
trouve, dans l'art et dans la nature, des divisions
qui vont infiniment plus loin qu'on ne peut l'imagi-
ner, ROLLIN, Traité des Et. liv. vi, art. 3 et 4.
Il Terme de minéralogie. Division mécanique, pro-
priété qu'ont un grand nombre de cristaux de se
partager dans des directions planes. || Terme de chi-
rurgie. Séparation fortuite et accidentelle de parties
naturellement réunies; dans ce sens il est synonyme
de solution de continuité; ou séparation méthodique'
de ces parties opérée par le chirurgien dans des vues
de guérison. !| Terme d'imprimerie. Petit tiret qui se
I- — Vol <
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