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DIL
DIL
DIM
l'adroite diligence, VOLT. Mérope, l, *. || Faire
diligence, se dépêcher, se hâter. Quelque dili-
gence que je puisse faire, SÉV. 45). Adraste avait
fait une incroyable diligence pour faire le tour
d'une montagne presque inaccessible, FÉN. Tél. xvi.
|| En diligence, loc. adv. Promptement, en toute
hftte. Si vous me l'ordonnez, j'y cours en diligence,
CORN. Poly. iv, 4. Sur nous à main armée il fond
8n diligence, ID. liodog. i, 6. Prince, que tardez-
vous? partez en diligence, RAC. Bril.v, 2.11 se
tourna en diligence vers le camp des alliés, FÉN.
Tél. xix. || 3° Terme d'enseignement religieux. De-
voir écrit, sorte de résumé de la leçon du prêtre
que font surtout, parmi les jeunes filles, celles qui
sont les plus diligentes. || Dans l'enseignement
profane, diligence se dit souvent d'un devoir fait
ou d'une leçon apprise du bon gré de l'élève, le
professeur ne l'exigeant pas. || 4° Voiture publique
de voyage, ainsi nommée à cause de la rapidité que
les diligences promettaient et qu'elles ont en partie
effectuée pour le parcours. Prendre la diligence de
Bordeaux. Il est parti par la diligence. Bureau de
diligence. || Familièrement. C'est la diligence em-
bourbée, se dit d'une personne trop lente dans ce
qu'elle fait. Il Les personnes qui sont dans une dili-
gence. La diligence dîne en tel endroit. || Cheval de
diligence, catégorie de chevaux admise par les hip-
pologues et propre au service des postes et des dili-
gences. || Diligence d'eau, ou, simplement, dili-
gence, se disait pour coche , bateau public de
voyage. || Dans les chemins de fer, on nomme dili-
gences des wagons de première classe qui, devant
recevoir moins de voyageurs, ont en effet la forme
d'une caisse de diligence. || Diligence est une locu-
tion abrégée pour carosse de diligence, qui s'est
dit d'abord (voy. CARROSSE).
— HIST. ïin' s. Le roy, qui metoit grant dili-
gence comment le menu peuple feust gardé, JOINV.
S»7. || xv" s. Monseigneur Jean le Bel, qui grand
cure et toute bonne diligence mit en cette matière,
FROISS. Prof. [Dans la cour].... ami n'y a, n'amie,
Congnoissance, diligence, raison, Manière, sens,
boneur, discrétion, E. DESCH. De l'intér. des cours.
Aucuns dient que diligence passe sens; mais qui tous
les deux peult avoir ensemble, il ne fault mie à at-
teindre maints grands biens# Ilist. de J. Bouciq. Pa-
ris, 1.620, p. 332, dans LACURNE. Et fist grant dili-
gence d'envoyer vers ces deux princes, COMM. m, n.
fi xvi' s. Sus l'heure envoya le basque son lacquay
quérir à toute diligence Gargantua, RAB. Gar. i, 28.
En diligence [à la hâtej, LANOUE, 624. Changeant
de chevaulx pour faire diligence, MONT, m, 95. Ils
font des extrêmes diligences, ID. m, 96. Ils marchè-
rent en toute diligence vers Rome, AMTOT, Cam. 29.
11 ne défendit pas à ses citoyens ceste diligence de
mesnager, ID. Ârist. et Caton, 5 Passant les di-
ligences De leurs grands tours [des astres], ST-GELAIS
(25). Diligence passe science, COTGRAVE.
— ËTYM. Provenç. et espagn. diligencia; ital.
diligenzia; du lalin diligentia, de diligens, diligent.
DILIGENT, ENTE (di-li-jan, jan-f), adj. || 1° Qui
, a de la diligence, qui s'applique avec attention. Un
écolier diligent. Il est diligent en ses affaires. || Qui
a le caractère de la diligence, en parlant des choses.
Sans l'avis diligent que j'ai cru vous devoir, DESM.
Erigone, m, 3. Le berger plut au roi par ses soins
diligents: Tu mérites, dit-il, d'être pasteur de gens,
LA FONT. Fàbl. x, 4 0. || 2° Qui fait avec activité et
rapidité. Valet diligent. Ouvrière diligente. Il est
diligent à exécuter les ordres qu'on lui donne. Un
démon diligent qui sans cesse regarde Les dépôts
que le ciel a commis à sa garde, THISTAN, Mariant,
iv, t. Lorsqu'occupé d'un côté, il envoie reconnaî-
tre l'autre, le diligent officier qui porte ses ordres
s'étonne d'être prévenu et trouve déjà tout ranimé
par la présence du prince, BOSS. Louis de Bourbon.
Imposez au notaire et soyez diligent, Autant que
vous pourrez, à toucher cet argent, REGNARD, Mé-
nechmes, H, 4. || Terme de jurisprudence. Partie la
plus diligente, celle qui agit la première dans une
poursuite dont le droit lui étuit commun avec d'au-
tres. || Rapide, en parlant des choses. Sous leurs pas
diligents le chemin disparaît, BOIL. Lutr. v. || 3° S.
m. Le diligent, machine pour dévider l'or en brins.
î| 4° S. f. Diligente, variété de tulipe printanière.
— REM. Marguerite Buffet, Observ. p. 33, en 4668,
signale la mauvaise prononciation déligent.
— SYJJ. DILIGENT, PROMPT. Ce qui différencie ces
deux mots, c'est que diligent implique toujours une
idée d'application, d'intention qui n'est pas dans
prompt.
— HIST. xm* s. Soiet diligens d'avoir bons pre-
vos et bons baillis, JOII.V. 304.||xives. Soient les
maistres deligens de veoir les tiltres, Ordonn. des
rois de France, t. vu, p. "76. ||xv s. Le bien com-
mun doit [le prince] sur touz préférer, Son peuple
avoir en grant dilection, Estre saige et diligent,
E. DEsen. Des vertus du prince. || xvi" s. Quand la
pauvreté se trouve en un personnage bien vivant,
laborieux, diligent, juste, vaillant, alors elle est
une grande preuve de magnanimité, AMYOT, Arist.
et Caton comp. 8. Ceux qui ne sont diligens d'ob-
server telles différences, LANOUE, 89.
— ÊTYM. Provenç. diligent; espagn. et ital. dili-
gente; du latin diligentem, proprement qui aime,
qui chérit, et, de là, soigneux, diligent, de dili-
gere, aimer avec choix (voy. DILECTION).
DILIGENTE, ÉE (di-li-jan-té, tôe), part, passé.
Cet écolier diligente'par son professeur.
D1L1GENTER (di-li-jan-té), v. a. || 1° Presser
quelqu'un de mettre de la diligence. Le maréchal de
Joyeuse se tint au pont pour maintenir l'ordre et
diligenter tout, ST-SIM. 22, 204. Vendôme se mit à
faire tout ce qui étoit en lui pour diligenter une
conquête si différente de ce qu'il se l'était figurée,
ID. 283, 94. [J Absolument. Mettre de l'activité. Il
faut diligenter. || 2" Se diligenter, v. ré/l. Mettre de
la diligence à ce qu'on fait. Notre galant s'étant di-
ligente Se retira.... LA FONT. Uul.
— HIST. xv° s. Lesquelz ambassadeurs avoient si
bien diligente que.... COMM. H, 7. ||xvi« s. J'ay faict
cequej'ay peu pour diligenter mon.voyage, MARG.
Lell. 30. Je vous prie vous diligenter en sorte que
vous ne demeurés après le roi, ID. ib. 113. Je voys
[vais] coucher à Medine, où je pense trouver Brion,
et ne fauldray à le vous diligenter, ID. ib. 22. Has-
ter les mariniers de diligenter et de se sauver,
MONT, l, 63. Il diligenta si bien qu'il devancea de
beaucoup ses sommiers qui portoient les vivres,
AMYOT, Brutus, 31. Fut tellement diligente, [on se
bâta tellement], DUBELLAY, J/e'm. liv. vm, f" 248,
dans LACURNE.
— ETYM. Diligent.
t DILOBÉ, ÉE (di-lo-bé, bée), adj. Terme d'his-
toire naturelle. Qui a deux lobes.
— ÉTYM. Aiç, deux, et lobe.
fDILOGIË (di-lo-jie), s. f. || 1° Nom donné par
quelquesauteurs modernesàl'antanaclase.H 2°Drame
qui se déroule en deux pièces distinctes.
— ÉTYM. Ai;, deux, et /ôyoç, pièce.
t DILOPUE (di-lo-f), adj. Terme d'histoire natu-
relle. Qui porte une double crête ou deux huppes.
— ËTYM. Ai;, deux, et Aotpo;, huppe.
f DiLUCIDATiON (di-lu-si-da-sion), s. f. Lati-
nisme. Éclaircissement.
— ÊTYM. Dilucider.
f DILUCIDER (di-lu-si-dé), v. a. Latinisme. Éclair-
cir.
— HIST. xvie s. Dilucider, OUDIN.
— ÉTYM. Lat. dilucidare, de di.... préfixe, et luci-
dus, clair (voy. LUCIDE).
t DILUÉ, EE (di-lu-é, ée), part, passé. De l'al-
cool dilué.
f DILUER (di-lu-é), v. a. Terme technique. Eten-
dre d'eau une liqueur quelconque. || Séparer, par la
suspension dans l'eau, les parties des corps plus di-
visées d'avec les plus grossières. || Opérer la dilution
homoeopathique. || Se diluer, v. réfl. Etre étendu
d'eau.
— ÉTYM. Lat. diluere, de di.... préfixe, et luere,
laver (voy. LOTION).
f DILUTION,(di-lu-sion), s.f.\\ 1° Terme technique.
Action d'étendre d'eau une liqueur, une dissolution.
|| Chez les homoeopathes, opération par laquelle ils
atténuent la dose d'un médicament, délayant, par
exemple, cinq centigrammes d'un certain médica-
ment dans une certaine quantité de liquide, puis
prenant cinq centigrammes de cette liqueur et la
délayant ensuite dans une quantité égale au liquide
employé la première fois, et ainsi de suite jusqu'à
la 30e dilution. || 2° Procédé qu'on emploie, en dé-
layant une substance dans un liquide, pour séparer
les parties les plus ténues, qui, après l'agitation,
restent les dernières en suspension, et sont enle-
vées par la décantation.
— ÉTYM. Lat. dilulionem (voy. DILUER).
fDILUVlAL, ALE (di-lu-vi-al, a-1'), adj: Syno-
nyme de diluvien. Terrains diluviaux.
t DILUVIÉ, ÉE (di-lu-vi-é, ée), adj. Terme de
géologie. Submergé par un déluge.
— ÉTYM. Voy. DILUVIUM.
DILUVIEN, IENNE (di-lu-viin, \iè-n'),adj. Terme
de géologie. Qui a rapport au déluge. Roches dilu-
viennes. Eaux diluviennes. || Dépôt diluvien ou di-
luvial, dépôt fort irrégulier de sable, d'argile, de
gravier à gros grains, dont la formation est due à
d'anciens courants considérables. || Terrains dilu-
viens, ceux qui ont été formés par les alluvions an-
térieures aux temps historiques. Les tet rains dilu-
viens recouvrent une grande partie de la surface
habitable du globe. || 2" Fig. Pluie diluvienne, pluie
très-abondante.
— ÉTYM. Lat. diluvium (voy. DÉLUGE).
t DILUVIUM (di-lu-vi-om'), s. m. Terme de géo-
logie. Matière des alluvions antérieures aux temps
historiques. Le diluvium, examiné dans une grande
surface, se montre tantôt calcaire, tantôt siliceux;
dans quelques endroits, vers l'embouchure du
Rhône, par exemple, il consiste en de vastes dé-
pôts de cailloux roulés.
— ÊTYM. Voy. DÉLUGE.
f DÎMABLE (di-ma-bl'), adj. Qui est sujet à la
dime.
— HIST. xvi' s. Dimable, MONET, Diet.
— ÉTYM. Dimer.
DIMANCHE (rii-man-ch'), s. m. || 1° Le premier
jour de la semaine, celui qui est consacré aux exer-
cices de dévotion chez les chrétiens. Le premier
dimanche du mois. Observer, sanctifier le dimanche.
Mère Jeanne avec ses habits de dimanche, c'est la
plus aimable femme de village que j'aie jamais vue,
SÉV. 441. || Brave comme un dimanche [très-bien
paré], Hist. du Théâtre fr. t. vm, p. 484, dans LA-
CCBNE. || Fig. Jour de fête, de plaisir. Grâce à l'or
de mon jeune amant,Là lousm» jouis soi.t des di-
manches, BÉRANG. Cinq étages. || Le dimanche gras,
celui qui précède le mercredi des Cendres. || Di-
manche se dit quelquefois pour u» temps à venir
indéterminé, surtout en parlant à celui qui fait ac-
tuellement ce qu'on ne lui demande pas et qu'il n'a
pas le temps de faire. Tu éternueras dimanche [Bar-
tholo parlant à un domestique qui éternuait sans
cesse], BEAUM. Barbier, n, 7. || Air de dimanche, air
de fête, de gaieté. Il y a un petit air de dimanche
gras répandu sur cette lettre, qui la rend d'un goût
nonpareil, SÉV. 4 25. || 2° Terme de marine. Palan
portatif. || Le plus petit des palans dont on fait
usage dans les grands bâtiments. || Proverbe. Tel qui
rit vendredi dimanche pleurera, RAC. Plaid, i, 4.
— HIST. xn° s. Là le truevent li mes [messagers]
à jour de diemaine, Sax. xxx. ||xtii' s. Adonc as-
sembla tous li pueples de Venise à.un diemenche
qu'il fu moult grans feste de saint Marc, VILLEH,
xxxix. Tout droit un diemenche, ainsi com je l'en-
ten, Berte, ix. Cïert [c'était] diemanche par ma-
tin, lien. 8901. Ce fu une dimence que l'os [armée]
fu estormie, Dont oïssiés mil grades soner à la bon-
die; Crestiien et paien chascuns s'enseigne escrie,
Ch. d'Anl. i, 422. Donc devez vous croire ferme-
ment touz les articles de la foy. lesquiex les apostres
tesmoingnent aussi comme vous oez chanter audy-
manche en la credo, JOINV. 198. ||xvr s. Naquitun
dimanche ou ffste. Qui n'aime que besogne faite,
LEROUX DE LINCY, PrOV. t. I, p. 97.
— ÉTYM. Génev. une dimanche ; bourguig. di-
mainche; provenç. dimange, dimergue, ditzmergue;
anc. catal. digmenge; espagn. et portug. domingo;
ital. domenica. L'italien, l'espagnol et le portugais
viennent du latin dominica ou dominicus, sous-en-
tendu dies,jourdu Seigneur, dominus; voy. DOM. Le
français est pour didemaine. ou di-demenche, jour
■lu.ninical, contracté en diemenche, de quatre syl-
ianes. Il est masculin ou féminin suivant qu'on fit,
cemme en latin, dies masculin ou féminin. Demaine
■rent de l'adjectif fictif dominius, et demenche de
dominicus.
t DIMANCHIER, IËRE (di-man-chié, chiê-r'), s.
m. el'f. Personne qui fête régulièrement les di-
manches. || Terme populaire.
— ÊTYM. Dimanche.
DÎME(dî-m'), s. f. || 1° Prélèvement qui se faisait sur
les Juifs du dixième des fruits de la terre pour offrir
au Seigneur ou pour donner aux lévites. Le Seigneur
votre Dieu vous ayant bénis, vous ne pourrez lui ap-
porter toutes ces dîmes; vous vendrez tout, et en
aurez de l'argent que vous porterez en votre main,
SACI, Bible, Deuléronome, xiv, 24. Ceux qui, étant
de la race de Lévi, entrent dans le sacerdoce, ont
droit, selon- la loi, de prendre la dîme du peuple,
ID. ib. Ép. aux Ilébr. de St Paul, vu, 5. || Il !.e dit
aussi d'un dixième prélevé pour tout autre objet.
Alors Abraham lui donna [à Melchisédech] la dîme
de tout ce qu'il avait pris, ID. ib. Genèse, xiv, 30.
C'ert à lui [Melchisédech] qu'il paye la dlme du bu-
tin qu'il avait gagné sur les rois \aincus, BOSS. Hist
i, 3. || 2° Prélèvement que l'Église ou le seigneur
laissât sur les récoltes, et qui en était ordinairement
le dixième. Lever, payer la dîme des blés, du vin.
U y avait des dîmes qui faisaient la douzième partie,
DIL
DIL
DIM
l'adroite diligence, VOLT. Mérope, l, *. || Faire
diligence, se dépêcher, se hâter. Quelque dili-
gence que je puisse faire, SÉV. 45). Adraste avait
fait une incroyable diligence pour faire le tour
d'une montagne presque inaccessible, FÉN. Tél. xvi.
|| En diligence, loc. adv. Promptement, en toute
hftte. Si vous me l'ordonnez, j'y cours en diligence,
CORN. Poly. iv, 4. Sur nous à main armée il fond
8n diligence, ID. liodog. i, 6. Prince, que tardez-
vous? partez en diligence, RAC. Bril.v, 2.11 se
tourna en diligence vers le camp des alliés, FÉN.
Tél. xix. || 3° Terme d'enseignement religieux. De-
voir écrit, sorte de résumé de la leçon du prêtre
que font surtout, parmi les jeunes filles, celles qui
sont les plus diligentes. || Dans l'enseignement
profane, diligence se dit souvent d'un devoir fait
ou d'une leçon apprise du bon gré de l'élève, le
professeur ne l'exigeant pas. || 4° Voiture publique
de voyage, ainsi nommée à cause de la rapidité que
les diligences promettaient et qu'elles ont en partie
effectuée pour le parcours. Prendre la diligence de
Bordeaux. Il est parti par la diligence. Bureau de
diligence. || Familièrement. C'est la diligence em-
bourbée, se dit d'une personne trop lente dans ce
qu'elle fait. Il Les personnes qui sont dans une dili-
gence. La diligence dîne en tel endroit. || Cheval de
diligence, catégorie de chevaux admise par les hip-
pologues et propre au service des postes et des dili-
gences. || Diligence d'eau, ou, simplement, dili-
gence, se disait pour coche , bateau public de
voyage. || Dans les chemins de fer, on nomme dili-
gences des wagons de première classe qui, devant
recevoir moins de voyageurs, ont en effet la forme
d'une caisse de diligence. || Diligence est une locu-
tion abrégée pour carosse de diligence, qui s'est
dit d'abord (voy. CARROSSE).
— HIST. ïin' s. Le roy, qui metoit grant dili-
gence comment le menu peuple feust gardé, JOINV.
S»7. || xv" s. Monseigneur Jean le Bel, qui grand
cure et toute bonne diligence mit en cette matière,
FROISS. Prof. [Dans la cour].... ami n'y a, n'amie,
Congnoissance, diligence, raison, Manière, sens,
boneur, discrétion, E. DESCH. De l'intér. des cours.
Aucuns dient que diligence passe sens; mais qui tous
les deux peult avoir ensemble, il ne fault mie à at-
teindre maints grands biens# Ilist. de J. Bouciq. Pa-
ris, 1.620, p. 332, dans LACURNE. Et fist grant dili-
gence d'envoyer vers ces deux princes, COMM. m, n.
fi xvi' s. Sus l'heure envoya le basque son lacquay
quérir à toute diligence Gargantua, RAB. Gar. i, 28.
En diligence [à la hâtej, LANOUE, 624. Changeant
de chevaulx pour faire diligence, MONT, m, 95. Ils
font des extrêmes diligences, ID. m, 96. Ils marchè-
rent en toute diligence vers Rome, AMTOT, Cam. 29.
11 ne défendit pas à ses citoyens ceste diligence de
mesnager, ID. Ârist. et Caton, 5 Passant les di-
ligences De leurs grands tours [des astres], ST-GELAIS
(25). Diligence passe science, COTGRAVE.
— ËTYM. Provenç. et espagn. diligencia; ital.
diligenzia; du lalin diligentia, de diligens, diligent.
DILIGENT, ENTE (di-li-jan, jan-f), adj. || 1° Qui
, a de la diligence, qui s'applique avec attention. Un
écolier diligent. Il est diligent en ses affaires. || Qui
a le caractère de la diligence, en parlant des choses.
Sans l'avis diligent que j'ai cru vous devoir, DESM.
Erigone, m, 3. Le berger plut au roi par ses soins
diligents: Tu mérites, dit-il, d'être pasteur de gens,
LA FONT. Fàbl. x, 4 0. || 2° Qui fait avec activité et
rapidité. Valet diligent. Ouvrière diligente. Il est
diligent à exécuter les ordres qu'on lui donne. Un
démon diligent qui sans cesse regarde Les dépôts
que le ciel a commis à sa garde, THISTAN, Mariant,
iv, t. Lorsqu'occupé d'un côté, il envoie reconnaî-
tre l'autre, le diligent officier qui porte ses ordres
s'étonne d'être prévenu et trouve déjà tout ranimé
par la présence du prince, BOSS. Louis de Bourbon.
Imposez au notaire et soyez diligent, Autant que
vous pourrez, à toucher cet argent, REGNARD, Mé-
nechmes, H, 4. || Terme de jurisprudence. Partie la
plus diligente, celle qui agit la première dans une
poursuite dont le droit lui étuit commun avec d'au-
tres. || Rapide, en parlant des choses. Sous leurs pas
diligents le chemin disparaît, BOIL. Lutr. v. || 3° S.
m. Le diligent, machine pour dévider l'or en brins.
î| 4° S. f. Diligente, variété de tulipe printanière.
— REM. Marguerite Buffet, Observ. p. 33, en 4668,
signale la mauvaise prononciation déligent.
— SYJJ. DILIGENT, PROMPT. Ce qui différencie ces
deux mots, c'est que diligent implique toujours une
idée d'application, d'intention qui n'est pas dans
prompt.
— HIST. xm* s. Soiet diligens d'avoir bons pre-
vos et bons baillis, JOII.V. 304.||xives. Soient les
maistres deligens de veoir les tiltres, Ordonn. des
rois de France, t. vu, p. "76. ||xv s. Le bien com-
mun doit [le prince] sur touz préférer, Son peuple
avoir en grant dilection, Estre saige et diligent,
E. DEsen. Des vertus du prince. || xvi" s. Quand la
pauvreté se trouve en un personnage bien vivant,
laborieux, diligent, juste, vaillant, alors elle est
une grande preuve de magnanimité, AMYOT, Arist.
et Caton comp. 8. Ceux qui ne sont diligens d'ob-
server telles différences, LANOUE, 89.
— ÊTYM. Provenç. diligent; espagn. et ital. dili-
gente; du latin diligentem, proprement qui aime,
qui chérit, et, de là, soigneux, diligent, de dili-
gere, aimer avec choix (voy. DILECTION).
DILIGENTE, ÉE (di-li-jan-té, tôe), part, passé.
Cet écolier diligente'par son professeur.
D1L1GENTER (di-li-jan-té), v. a. || 1° Presser
quelqu'un de mettre de la diligence. Le maréchal de
Joyeuse se tint au pont pour maintenir l'ordre et
diligenter tout, ST-SIM. 22, 204. Vendôme se mit à
faire tout ce qui étoit en lui pour diligenter une
conquête si différente de ce qu'il se l'était figurée,
ID. 283, 94. [J Absolument. Mettre de l'activité. Il
faut diligenter. || 2" Se diligenter, v. ré/l. Mettre de
la diligence à ce qu'on fait. Notre galant s'étant di-
ligente Se retira.... LA FONT. Uul.
— HIST. xv° s. Lesquelz ambassadeurs avoient si
bien diligente que.... COMM. H, 7. ||xvi« s. J'ay faict
cequej'ay peu pour diligenter mon.voyage, MARG.
Lell. 30. Je vous prie vous diligenter en sorte que
vous ne demeurés après le roi, ID. ib. 113. Je voys
[vais] coucher à Medine, où je pense trouver Brion,
et ne fauldray à le vous diligenter, ID. ib. 22. Has-
ter les mariniers de diligenter et de se sauver,
MONT, l, 63. Il diligenta si bien qu'il devancea de
beaucoup ses sommiers qui portoient les vivres,
AMYOT, Brutus, 31. Fut tellement diligente, [on se
bâta tellement], DUBELLAY, J/e'm. liv. vm, f" 248,
dans LACURNE.
— ETYM. Diligent.
t DILOBÉ, ÉE (di-lo-bé, bée), adj. Terme d'his-
toire naturelle. Qui a deux lobes.
— ÉTYM. Aiç, deux, et lobe.
fDILOGIË (di-lo-jie), s. f. || 1° Nom donné par
quelquesauteurs modernesàl'antanaclase.H 2°Drame
qui se déroule en deux pièces distinctes.
— ÉTYM. Ai;, deux, et /ôyoç, pièce.
t DILOPUE (di-lo-f), adj. Terme d'histoire natu-
relle. Qui porte une double crête ou deux huppes.
— ËTYM. Ai;, deux, et Aotpo;, huppe.
f DiLUCIDATiON (di-lu-si-da-sion), s. f. Lati-
nisme. Éclaircissement.
— ÊTYM. Dilucider.
f DILUCIDER (di-lu-si-dé), v. a. Latinisme. Éclair-
cir.
— HIST. xvie s. Dilucider, OUDIN.
— ÉTYM. Lat. dilucidare, de di.... préfixe, et luci-
dus, clair (voy. LUCIDE).
t DILUÉ, EE (di-lu-é, ée), part, passé. De l'al-
cool dilué.
f DILUER (di-lu-é), v. a. Terme technique. Eten-
dre d'eau une liqueur quelconque. || Séparer, par la
suspension dans l'eau, les parties des corps plus di-
visées d'avec les plus grossières. || Opérer la dilution
homoeopathique. || Se diluer, v. réfl. Etre étendu
d'eau.
— ÉTYM. Lat. diluere, de di.... préfixe, et luere,
laver (voy. LOTION).
f DILUTION,(di-lu-sion), s.f.\\ 1° Terme technique.
Action d'étendre d'eau une liqueur, une dissolution.
|| Chez les homoeopathes, opération par laquelle ils
atténuent la dose d'un médicament, délayant, par
exemple, cinq centigrammes d'un certain médica-
ment dans une certaine quantité de liquide, puis
prenant cinq centigrammes de cette liqueur et la
délayant ensuite dans une quantité égale au liquide
employé la première fois, et ainsi de suite jusqu'à
la 30e dilution. || 2° Procédé qu'on emploie, en dé-
layant une substance dans un liquide, pour séparer
les parties les plus ténues, qui, après l'agitation,
restent les dernières en suspension, et sont enle-
vées par la décantation.
— ÉTYM. Lat. dilulionem (voy. DILUER).
fDILUVlAL, ALE (di-lu-vi-al, a-1'), adj: Syno-
nyme de diluvien. Terrains diluviaux.
t DILUVIÉ, ÉE (di-lu-vi-é, ée), adj. Terme de
géologie. Submergé par un déluge.
— ÉTYM. Voy. DILUVIUM.
DILUVIEN, IENNE (di-lu-viin, \iè-n'),adj. Terme
de géologie. Qui a rapport au déluge. Roches dilu-
viennes. Eaux diluviennes. || Dépôt diluvien ou di-
luvial, dépôt fort irrégulier de sable, d'argile, de
gravier à gros grains, dont la formation est due à
d'anciens courants considérables. || Terrains dilu-
viens, ceux qui ont été formés par les alluvions an-
térieures aux temps historiques. Les tet rains dilu-
viens recouvrent une grande partie de la surface
habitable du globe. || 2" Fig. Pluie diluvienne, pluie
très-abondante.
— ÉTYM. Lat. diluvium (voy. DÉLUGE).
t DILUVIUM (di-lu-vi-om'), s. m. Terme de géo-
logie. Matière des alluvions antérieures aux temps
historiques. Le diluvium, examiné dans une grande
surface, se montre tantôt calcaire, tantôt siliceux;
dans quelques endroits, vers l'embouchure du
Rhône, par exemple, il consiste en de vastes dé-
pôts de cailloux roulés.
— ÊTYM. Voy. DÉLUGE.
f DÎMABLE (di-ma-bl'), adj. Qui est sujet à la
dime.
— HIST. xvi' s. Dimable, MONET, Diet.
— ÉTYM. Dimer.
DIMANCHE (rii-man-ch'), s. m. || 1° Le premier
jour de la semaine, celui qui est consacré aux exer-
cices de dévotion chez les chrétiens. Le premier
dimanche du mois. Observer, sanctifier le dimanche.
Mère Jeanne avec ses habits de dimanche, c'est la
plus aimable femme de village que j'aie jamais vue,
SÉV. 441. || Brave comme un dimanche [très-bien
paré], Hist. du Théâtre fr. t. vm, p. 484, dans LA-
CCBNE. || Fig. Jour de fête, de plaisir. Grâce à l'or
de mon jeune amant,Là lousm» jouis soi.t des di-
manches, BÉRANG. Cinq étages. || Le dimanche gras,
celui qui précède le mercredi des Cendres. || Di-
manche se dit quelquefois pour u» temps à venir
indéterminé, surtout en parlant à celui qui fait ac-
tuellement ce qu'on ne lui demande pas et qu'il n'a
pas le temps de faire. Tu éternueras dimanche [Bar-
tholo parlant à un domestique qui éternuait sans
cesse], BEAUM. Barbier, n, 7. || Air de dimanche, air
de fête, de gaieté. Il y a un petit air de dimanche
gras répandu sur cette lettre, qui la rend d'un goût
nonpareil, SÉV. 4 25. || 2° Terme de marine. Palan
portatif. || Le plus petit des palans dont on fait
usage dans les grands bâtiments. || Proverbe. Tel qui
rit vendredi dimanche pleurera, RAC. Plaid, i, 4.
— HIST. xn° s. Là le truevent li mes [messagers]
à jour de diemaine, Sax. xxx. ||xtii' s. Adonc as-
sembla tous li pueples de Venise à.un diemenche
qu'il fu moult grans feste de saint Marc, VILLEH,
xxxix. Tout droit un diemenche, ainsi com je l'en-
ten, Berte, ix. Cïert [c'était] diemanche par ma-
tin, lien. 8901. Ce fu une dimence que l'os [armée]
fu estormie, Dont oïssiés mil grades soner à la bon-
die; Crestiien et paien chascuns s'enseigne escrie,
Ch. d'Anl. i, 422. Donc devez vous croire ferme-
ment touz les articles de la foy. lesquiex les apostres
tesmoingnent aussi comme vous oez chanter audy-
manche en la credo, JOINV. 198. ||xvr s. Naquitun
dimanche ou ffste. Qui n'aime que besogne faite,
LEROUX DE LINCY, PrOV. t. I, p. 97.
— ÉTYM. Génev. une dimanche ; bourguig. di-
mainche; provenç. dimange, dimergue, ditzmergue;
anc. catal. digmenge; espagn. et portug. domingo;
ital. domenica. L'italien, l'espagnol et le portugais
viennent du latin dominica ou dominicus, sous-en-
tendu dies,jourdu Seigneur, dominus; voy. DOM. Le
français est pour didemaine. ou di-demenche, jour
■lu.ninical, contracté en diemenche, de quatre syl-
ianes. Il est masculin ou féminin suivant qu'on fit,
cemme en latin, dies masculin ou féminin. Demaine
■rent de l'adjectif fictif dominius, et demenche de
dominicus.
t DIMANCHIER, IËRE (di-man-chié, chiê-r'), s.
m. el'f. Personne qui fête régulièrement les di-
manches. || Terme populaire.
— ÊTYM. Dimanche.
DÎME(dî-m'), s. f. || 1° Prélèvement qui se faisait sur
les Juifs du dixième des fruits de la terre pour offrir
au Seigneur ou pour donner aux lévites. Le Seigneur
votre Dieu vous ayant bénis, vous ne pourrez lui ap-
porter toutes ces dîmes; vous vendrez tout, et en
aurez de l'argent que vous porterez en votre main,
SACI, Bible, Deuléronome, xiv, 24. Ceux qui, étant
de la race de Lévi, entrent dans le sacerdoce, ont
droit, selon- la loi, de prendre la dîme du peuple,
ID. ib. Ép. aux Ilébr. de St Paul, vu, 5. || Il !.e dit
aussi d'un dixième prélevé pour tout autre objet.
Alors Abraham lui donna [à Melchisédech] la dîme
de tout ce qu'il avait pris, ID. ib. Genèse, xiv, 30.
C'ert à lui [Melchisédech] qu'il paye la dlme du bu-
tin qu'il avait gagné sur les rois \aincus, BOSS. Hist
i, 3. || 2° Prélèvement que l'Église ou le seigneur
laissât sur les récoltes, et qui en était ordinairement
le dixième. Lever, payer la dîme des blés, du vin.
U y avait des dîmes qui faisaient la douzième partie,
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