DAV
Une tuile qui tombe d'un toit peut nous blesser da
vantage, mais ne nous navre pas tant qu'une pierre
lancée à dessein par une main malveillante, i. J.
ROUSS. s'Promen. ||2. En recherchant historique-
ment, on voit que davantage est venu en usage aux
xiV et xv' siècles et qu'alors il n'était pas suivi de
que; il est vrai qu'il paraît signifier : sans ressource,
inévitablement. C'est dans lé xvi" siècle qu'on lui
donne le sens ieplus, qu'on en fait un véritable
comparatif, ce qui entratna l'emploi de que; usage
qui fut suivi dans tout le cours du xvu* siècle et
que les grammairiens de la fin du xvme siècle ont
réu«si k abolir, sous prétexte que ce n'était pas un
véritable adverbe et qu'il ne devait pas être suivi
de que.
— SYN. PLUS, DAVANTAGE. La différence entre ces
deux mots, c'est que davantage, s'employant abso-
lument, indique une comparaison avec un terme
énoncé d'abord; tandis que plus, ne s'employant
guère absolument, indique la comparaison avec un
terme qui s'énonce ensuite. Cette femme est belle;
son amie l'est davantage. Mais on dira cette femme
est plus belle que son amie.
— HIST. xv* s. Seigneurs, le fuir ne nous vaut
rien; et si nous fuyons, nous sommes perdus d'a-
vantage, moiss. 1,1, 327. Et les Anglois ne pou-
voient aller jusques à eux [les Escots], qu'ils ne fus-
sent tous morts et tous perdus d'avantage, ou pris
à grand meschef, ID. i, i, 42. Adonc descendirent
les seigneurs et les gens d'armes de leurs navires,
et vinrent devant la ville de Carenten, et l'assailli-
rent vitement et fortement; quand les bourgeois
virent ce, ils eurent grand peur de perdre corps et
avoir; si se rendirent saufs leurs corps, leurs fem-
mes et leurs enfants, malgré les gens oVarmes et les
soudoyers qui avec eux estaient; et mirent leur avoir
à volonté, car ils savoient bien qu'il estait perdu
d'avantage, ID. I, I, 267. [Un grand tourment les
prit en mer qui les mit si hors de leur chemin,
qu'ils ne surent dedans deux jours, là où ils estaient;
de quoi Dieu leur fit grand grâce et leur envoya
belle aventure] s'ils se fussent combatus en icelui
port qu'ils avoient choisi,ou aucques [unpeu] près,ils
estaient perdus davantage et chus es mains de leurs
ennemis,, ID. i, i, 4 8. Le roi de France avoit fait
establir si bonnes gens d'armes et forteresses que
les Anglois qui vouloient issir hors, à cheval ou à
pied, pour aller fourrer ou aventurer, ne l'avoient
mie d'avantage, mais trouvoient souvent des ren-
contres dures et fortes, ID. I, I, 309. Vous povez
veoir en lisant ces choses (avec ce que vous en sa-
vez davantage) que, de ces mauvais princes, nuls ou
peu en demeurent impunis, COMM. m, 4. Jusques
environ en I'aage qu'ils sont de cinquante ans tous
deux : combien que la roine avoit deux ans davan-
tage, ID. vni, 47. ||xvr»s. Jefqys, distlemoyne,
bien d'advantaige, car.... RAB. Gar. i, 40. Puys ad-
visa.... d'advantaige [en outre] sillogisoyt, disant....
ID. ib. I, 44. Il vault mieulx plourer moins etboyre
d'advantaige, ID. Pont, II, 3. Il n'entreprend rien
d'avantage sur les autres, qu'il leur permet sur soy,
CALVIN, jnstit. 966. [Après divers arguments] Da-
vantage, pauvre fol que tu es, qui t'a estably les
termes de ta vie? MONT, I, 73. Tout ce que vous y
recognoissez d'avantage [le plus] c'est.... ID. I, 4 45.
Voylà cinq esclaves, mange les et nous t'en amer-
rons davantage, ID. I, 220. Pour en renger davan-
tage, je n'en entasse que les testes, ID. I, 290. Il
estait impossible de leur en faire tirer un tour da-
vantage, ID. H, 474. Un bien tout clair, je l'ayme
davantage Que je ne fay un grand bien en partage,
LA BOÉïiE, Poés. div. p. 474. En faisant deux lieues
davantage que par le droit chemin, LANOUE, 664.
Pherecides dit davantage [de plus], qu'il brisa et
gasta les quilles et les carènes de tous les vaisseaux
de Candie, AMYOT, Thésée, 22. Ceste response l'en-
couragea encore d'avantage, ID. Lyc. 8. De manière
que l'un n'eust en biens rien d'avantage que l'autre,
ID. ib. 42. Hz avoient retenu l'office d'avantage que
le terme qui leur estait prefix, quatre mois entiers,
m. Pélop. 43. De peur qu'il ne leur commandast
d'apprester quelque chose d'avantage que pour lui
seul, ID. Lucull. 82.
— ÉTYM. D' (voy. DE) , et avantage.
tDAVIBIQUE (da-vi-di-k'), adj. Dont le style
est inspiré, comme celui des psaumes de David.
— ÉTYM. David, roi de Judée.
DAVIER (da-vié; 1Y ne se lie jamais; au pluriel,
l'j ge lie : les da-vié-z et autres instruments), s. m.
Pince recourbée dont les dentistes se servent pour
arracher les dents. || Instrument de menuiserie,
composé d'une barre de fer qui se termine par un
crochet, avec une main qui se meut d'un bout k
DR
l'autre pour assembler et serrer les pièces. || Petite
patte insérée entre les deux couplets de la presse
typographique pour maintenir le petit tympan dans
l'enchâssure du grand. || Barre de fer qui, attachée
par des crampons à la pièce qu'on veut forger, per-
met de la transporter sur l'enclume. || Outil servant
à faire entrer les cerceaux d'un tonneau.
— HIST. xvi« s. Si on concoist que la dent ne
puisse estre arrachée par le poussoir, on prent un
daviet, lequel est propre à rompre la dent qu'on
veut quasser, PARÉ. Un davied, un pélican, un cro-
chet, et quelques autres ferrements, dont il n'y avoit
porte ni coffre qu'il ne crochetast, RAB. Pant.
II, 46.
— ÉTYM. Origine inconnue; à moins qu'on n'y
voye un diminutif daviet de David, qui a été le nom
d'un outil de menuisier; des noms propres et des
noms d'animaux étant parfois donnés à des outils.
■fDA"W (dô), s. m. Terme d'histoire naturelle.
Nom sous lequel on désigne au cap de Bonne Espé-
rance le cheval quaccha ou couagga (voy. COUAGGA).
t DAVYNE (da-vi-n', ou plutôt, à l'anglaise,
dè-vi-n'), s.f. Lampe de sûreté pour les mineurs.
On dit plutôt lampe de Davy.
— ÉTYM. Davy, célèbre chimiste anglais qui en
est l'inventeur.
DE (de) ,pre'pos. Suivi de l'article le, de se contracte
en du avant un nom qui commence par une con-
sonne ou une h aspirée; suivi de l'article les, il se
contracte en des ; devant une voyelle ou une h muette,
l'e de de s'élide. Les sens de la préposition de, comme
ceux de la préposition à, sont très-nombreux et
passent par des nuances que l'on saisit mieux en
la considérant dans ses constructions avec les espèces
de mots qu'en essayant de les rendre par des péri-
phrases. En conséquence ces constructions seront
rangées en dix classes, ainsi qu'il suit : A. De
entre un substantif et un autre mot; B. de entre un
adjectif et un autre mot; C. de construit avec un
pronom personnel; D. de construit avec un pronom
interrogatif; de construit avec le pronom démon-
stratif celui; E. de entre un nom de nombre et un
autre mot ; F. de entre un verbe et un verbe ou un
autre mot; G^ de avec un adverbe ; H. de avec une
préposition ; I* de construit avec une conjonction; J.
conjonction composée avec de. || A. De entre un sub-
stantif et un autre substantif, i". Il marque un rap-
port d'appartenance. Le livre de Pierre. Les fables
de la Fontaine. Les malheurs de la guerre. J'ai
suivi en cela l'avis de tous les jurisconsultes et de
la plupart des casuistes. Pour vous voir renoncer
par l'hymen d'une reine A la part qu'ils avaient
à la grandeur romaine, CORN. Nicom. 1, 2. Lui-
même en diverses formes Range les troncs cou-
pés des chênes et des ormes, ROTR. Herc. mour.
v, 4. Jusqu'ici de l'amour dédaignant la puis-
sance, Je n'ai connu d'ardeur que celle des com-
bats , ID. Bélis. 1,6. Le cardinal Charles de
Lorraine, archevêque de Reims.... grand génie,
grand homme d'Etat, d'une vive et agréable élo-
quence, savant même pour un homme de sa qua-
lité et de ses emplois, BOSS. Var. ix, § 94. Il paraît
que Quintilien est né la seconde année de l'em-
pereur Claude, qui est la quarante-deuxième de
Jésus-Christ, ROLLIN, Hist. anc. OEuvres, t. xi, 2e
part. p. 706,dansPOUGENS. Ômuses, accourez, soli-
taires divines, Amantes des ruisseaux, A. CHËN.
Élég. xiv. Il II exprime le sentiment qu'on a pour
quelqu'un ou quelque chose. Antoine sur sa tête at-
tira notre haine En se déshonorant par l'amour d'une
reine, CORN. Cinna, ni, 4. L'horreur que tu fais
voir d'un mari vertueux.... ID. Hor. v, 3. Quelle
reconnaissance, ingrate, tu me rends Des bienfaits....
ID. Héracl. iv, B. Grâce à ce conquérant, à ce pre-
neur de ville! Grâce....'— De quoi, madame? est-
ce d'avoir conquis Trois sceptres.... ID. Nicom. iv,
2. Le respect des autels, la présence des dieux, ID.
Théodore, 11, 4. C'est elle [la foi] qui a produit dans
les patriarches l'amour de Dieu, la confiance en ses
bontés, le zèle de sa religion, l'espérance de ses
promesses, FLÉCH. Panég. H, 473. Sans respect des
aïeux dont elle est descendue, BOIL. Sat. v. Du zèle
de ma loi que sert de se parer? RAC.-Athal. 1, 4.
Est-ce que de Baal le zèle vous transporte? ID. ib.
m, 3. X l'amour de Pharnace on impute mes pleurs,
ID. Hiilir. 11, 6. Il II exprime un rapport d'origine,
de dérivation. Le vent du nord. Les peuples du midi.
Les productions des colonies. || Il marque l'objet,
le but, la fin, la nature, la qualité; dans ce sens il
forme avec le terme qui le suit une expression ad-
jective. Acte de vente. Un homme de génie. Un
homme de rien. Il est certain que les oeuvres de
miséricorde ne sont pas seulement de conseil, mais
DE 957
de précepte dans le christianisme, BOURD. EaUort.
cliar. env. les nouv. cath. 1.1, p. 4 34. Des conseillers
d'iniquité, des ministres de la volupté, MASS. Cor.
Dang. desprosp. temp. Pour aller consulter l'homme
de Dieu, ID. ib. Inconstance. Tout pécheur est donc
un enfant de mort et de colère, ID. ib. Empl. du
temps. Hélas! ils sont des enfants de lumière pour
les affaires du siècle, ID. ib. Pet. nombre des élus.
Dieu à qui il n'est pas plus difficile de faire naître
l'enfant de la promesse d'une vieillesse stérile que
d'un âge plus fécond, ID. ib. Fausse confiance. Le
crime, cet enfant de ténèbres, ne craint pas la lu-
mière, ID. ib. Resp.hum. Lorsque nous vous exhor-
tons à fuir les spectacles lubriques, les assemblées de
péché, ID. ib. Fausse conf. La malignité de l'en-
nemi, dit saint Augustin, dresse depuis longtemps
deux pièges dangereux à la faiblesse des hommes :
un piège de séduction et un piège de terreur, ID.
ib. Resp. hum. Des entretiens dangereux et des
commerces de passion remplissent le reste de ses
journées, ID. ib. Ilauv. riche. Ce n'est pas ici une
chaire de contention, c'est le lieu de la vérité, ID.ib.
Par. de Dieu. Plus Jésus-Christ diminue dans votre
coeur, plus l'homme de péché augmente et se for-
tifie, ID. ib. Commun. Cette eau de jalousie dont
il est parlé dans le Lévitique, ID. ib. Commun. 2,
Dans ces maisons de retraite, de prière, d'austérité,
où il semble que le Seigneur devrait trouver cette foi
qui n'est plus dans le reste de la terre, ID. ib. 7o-
cation. Cet homme de péché que nous portons dans
notre fonds, ID. Panég. St Bernard. Ne faisons pas
de la profession sainte de la piété une vie d'humeur
et de caprice, ID. Car.Injust. du monde. Cette voix
de vertu qui se fait entendre dans l'abîme où l'âme
est ensevelie, ID. ib. Lazare. Après bien des an-
nées de vertu, ID. ib. Qu'il est difficile de regar-
der comme un exil une terre de délices ! ID. ib.
Dang. des prosp. temp. Vous placez dans le sanc-
tuaire des vases de rebut et d'ignominie, ID. ib.
On ne passe pas en un instant d'un état de justice
à un état de péché, ID. ib. Inconst. .L'éducation
chrétienne.est une éducation de retraite, de pudeur,
de modestie, de haine du monde, ID. ib. Petit nombre
des élus. Une vie entière de prière et de vigilance,
ID. ib. Tiédeur. || Il exprime, l'instrument. Un cou'v
de fusil. Un signe de tête. Un serrement de main
Il II exprime la destination. Une salle de spectacle.
Un habit de ville. Couverture de mulet. Couvertures
de chevaux. Des souliers de chasse. |] La profession.
Un homme de guerre. Une femme de ménage. Un
garçon de magasin. Un marchand de vin. Un mar-
chand de vins fins. Un marchand de paille, de foin.
Un marchand de plumes à écrire. Un marchand de
plumes pour faire des lits || La matière. Une table
de marbre. Une tabatière d'or. Pâte d'amandes. Du
sucre de pomme. Une marmelade de pommes. Sirop
de groseille. De la fécule de pomme de terre. Un
ragoût de pommes de terre, || Le contenu. Une pièce
de vin. Une tasse de lait. Un baril d'olives. Une as-
siette de poires. Une pension de femmes. || La durée.
Une guerre de vingt ans. Un travail de dix années.
Il II exprime la date. Un lièvre de trois jours [un
lièvre tué depuis trois jours]. Les démons chassés,
les aveugles nés guéris, les morts de quatre jours
ressuscites, BOURD. Myst. Résurr. de J.-C. t. 1,
p. 320. Il La dimeosion. Un voile de deux aunes. Un
homme de six pieds. || La valeur. Une pièce de cent
sous. Une maison de cent mille francs. ||La quan-
tité. Une armée de cent mille hommes. Une popula-
tion de quinze cents âmes. || 2° De sert à unir le
nom commun d'ene chose avec le mot particulier
qui la distingue de toutes les autres choses sem-
blables. La ville de Paris. Le mois de mai. Le mot
de langue. Ils ont exclu l'unité de la signification
du mot de nombre, PASC. Pens. 1, 2. On entend ce
que l'on conçoit par le terme de temps; c'est ca
mouvement supposé, ID. ib. 1, 2. Il ne s'ensuivra
pas de là que la chose qu'on entend naturellement
par le mot de temps soit en effet le mouvement
d'une chose créée, ID. ib. Par suite de cette défi-
nition il y aura deux choses qu'on appellera du nom
de temps, ID. ib. Cet usage du mot de sceptre
se trouve à toutes les pages de l'Ecriture, BOSS.
Hist. 11, 2. Tous les termes de la prophétie sont
clairs ; il n'y a que le mot de sceptre que l'usage de
notre langue nous pourrait faire prendre pour la
seule royauté, ID. ib. || On disait de même dans le
XVII" siècle : l'année de 4 694, et ainsi de suite. Au-
jourd'hui on supprime de préférence le de : l'année
4 862. Il 3° Construction de de entre un substantif
ou un adjectif pris substantivement et un autre sub-
stantif, laquelle est analogue à celle de : la ville de
Paris, et dans laquelle le nom construit avec de
Une tuile qui tombe d'un toit peut nous blesser da
vantage, mais ne nous navre pas tant qu'une pierre
lancée à dessein par une main malveillante, i. J.
ROUSS. s'Promen. ||2. En recherchant historique-
ment, on voit que davantage est venu en usage aux
xiV et xv' siècles et qu'alors il n'était pas suivi de
que; il est vrai qu'il paraît signifier : sans ressource,
inévitablement. C'est dans lé xvi" siècle qu'on lui
donne le sens ieplus, qu'on en fait un véritable
comparatif, ce qui entratna l'emploi de que; usage
qui fut suivi dans tout le cours du xvu* siècle et
que les grammairiens de la fin du xvme siècle ont
réu«si k abolir, sous prétexte que ce n'était pas un
véritable adverbe et qu'il ne devait pas être suivi
de que.
— SYN. PLUS, DAVANTAGE. La différence entre ces
deux mots, c'est que davantage, s'employant abso-
lument, indique une comparaison avec un terme
énoncé d'abord; tandis que plus, ne s'employant
guère absolument, indique la comparaison avec un
terme qui s'énonce ensuite. Cette femme est belle;
son amie l'est davantage. Mais on dira cette femme
est plus belle que son amie.
— HIST. xv* s. Seigneurs, le fuir ne nous vaut
rien; et si nous fuyons, nous sommes perdus d'a-
vantage, moiss. 1,1, 327. Et les Anglois ne pou-
voient aller jusques à eux [les Escots], qu'ils ne fus-
sent tous morts et tous perdus d'avantage, ou pris
à grand meschef, ID. i, i, 42. Adonc descendirent
les seigneurs et les gens d'armes de leurs navires,
et vinrent devant la ville de Carenten, et l'assailli-
rent vitement et fortement; quand les bourgeois
virent ce, ils eurent grand peur de perdre corps et
avoir; si se rendirent saufs leurs corps, leurs fem-
mes et leurs enfants, malgré les gens oVarmes et les
soudoyers qui avec eux estaient; et mirent leur avoir
à volonté, car ils savoient bien qu'il estait perdu
d'avantage, ID. I, I, 267. [Un grand tourment les
prit en mer qui les mit si hors de leur chemin,
qu'ils ne surent dedans deux jours, là où ils estaient;
de quoi Dieu leur fit grand grâce et leur envoya
belle aventure] s'ils se fussent combatus en icelui
port qu'ils avoient choisi,ou aucques [unpeu] près,ils
estaient perdus davantage et chus es mains de leurs
ennemis,, ID. i, i, 4 8. Le roi de France avoit fait
establir si bonnes gens d'armes et forteresses que
les Anglois qui vouloient issir hors, à cheval ou à
pied, pour aller fourrer ou aventurer, ne l'avoient
mie d'avantage, mais trouvoient souvent des ren-
contres dures et fortes, ID. I, I, 309. Vous povez
veoir en lisant ces choses (avec ce que vous en sa-
vez davantage) que, de ces mauvais princes, nuls ou
peu en demeurent impunis, COMM. m, 4. Jusques
environ en I'aage qu'ils sont de cinquante ans tous
deux : combien que la roine avoit deux ans davan-
tage, ID. vni, 47. ||xvr»s. Jefqys, distlemoyne,
bien d'advantaige, car.... RAB. Gar. i, 40. Puys ad-
visa.... d'advantaige [en outre] sillogisoyt, disant....
ID. ib. I, 44. Il vault mieulx plourer moins etboyre
d'advantaige, ID. Pont, II, 3. Il n'entreprend rien
d'avantage sur les autres, qu'il leur permet sur soy,
CALVIN, jnstit. 966. [Après divers arguments] Da-
vantage, pauvre fol que tu es, qui t'a estably les
termes de ta vie? MONT, I, 73. Tout ce que vous y
recognoissez d'avantage [le plus] c'est.... ID. I, 4 45.
Voylà cinq esclaves, mange les et nous t'en amer-
rons davantage, ID. I, 220. Pour en renger davan-
tage, je n'en entasse que les testes, ID. I, 290. Il
estait impossible de leur en faire tirer un tour da-
vantage, ID. H, 474. Un bien tout clair, je l'ayme
davantage Que je ne fay un grand bien en partage,
LA BOÉïiE, Poés. div. p. 474. En faisant deux lieues
davantage que par le droit chemin, LANOUE, 664.
Pherecides dit davantage [de plus], qu'il brisa et
gasta les quilles et les carènes de tous les vaisseaux
de Candie, AMYOT, Thésée, 22. Ceste response l'en-
couragea encore d'avantage, ID. Lyc. 8. De manière
que l'un n'eust en biens rien d'avantage que l'autre,
ID. ib. 42. Hz avoient retenu l'office d'avantage que
le terme qui leur estait prefix, quatre mois entiers,
m. Pélop. 43. De peur qu'il ne leur commandast
d'apprester quelque chose d'avantage que pour lui
seul, ID. Lucull. 82.
— ÉTYM. D' (voy. DE) , et avantage.
tDAVIBIQUE (da-vi-di-k'), adj. Dont le style
est inspiré, comme celui des psaumes de David.
— ÉTYM. David, roi de Judée.
DAVIER (da-vié; 1Y ne se lie jamais; au pluriel,
l'j ge lie : les da-vié-z et autres instruments), s. m.
Pince recourbée dont les dentistes se servent pour
arracher les dents. || Instrument de menuiserie,
composé d'une barre de fer qui se termine par un
crochet, avec une main qui se meut d'un bout k
DR
l'autre pour assembler et serrer les pièces. || Petite
patte insérée entre les deux couplets de la presse
typographique pour maintenir le petit tympan dans
l'enchâssure du grand. || Barre de fer qui, attachée
par des crampons à la pièce qu'on veut forger, per-
met de la transporter sur l'enclume. || Outil servant
à faire entrer les cerceaux d'un tonneau.
— HIST. xvi« s. Si on concoist que la dent ne
puisse estre arrachée par le poussoir, on prent un
daviet, lequel est propre à rompre la dent qu'on
veut quasser, PARÉ. Un davied, un pélican, un cro-
chet, et quelques autres ferrements, dont il n'y avoit
porte ni coffre qu'il ne crochetast, RAB. Pant.
II, 46.
— ÉTYM. Origine inconnue; à moins qu'on n'y
voye un diminutif daviet de David, qui a été le nom
d'un outil de menuisier; des noms propres et des
noms d'animaux étant parfois donnés à des outils.
■fDA"W (dô), s. m. Terme d'histoire naturelle.
Nom sous lequel on désigne au cap de Bonne Espé-
rance le cheval quaccha ou couagga (voy. COUAGGA).
t DAVYNE (da-vi-n', ou plutôt, à l'anglaise,
dè-vi-n'), s.f. Lampe de sûreté pour les mineurs.
On dit plutôt lampe de Davy.
— ÉTYM. Davy, célèbre chimiste anglais qui en
est l'inventeur.
DE (de) ,pre'pos. Suivi de l'article le, de se contracte
en du avant un nom qui commence par une con-
sonne ou une h aspirée; suivi de l'article les, il se
contracte en des ; devant une voyelle ou une h muette,
l'e de de s'élide. Les sens de la préposition de, comme
ceux de la préposition à, sont très-nombreux et
passent par des nuances que l'on saisit mieux en
la considérant dans ses constructions avec les espèces
de mots qu'en essayant de les rendre par des péri-
phrases. En conséquence ces constructions seront
rangées en dix classes, ainsi qu'il suit : A. De
entre un substantif et un autre mot; B. de entre un
adjectif et un autre mot; C. de construit avec un
pronom personnel; D. de construit avec un pronom
interrogatif; de construit avec le pronom démon-
stratif celui; E. de entre un nom de nombre et un
autre mot ; F. de entre un verbe et un verbe ou un
autre mot; G^ de avec un adverbe ; H. de avec une
préposition ; I* de construit avec une conjonction; J.
conjonction composée avec de. || A. De entre un sub-
stantif et un autre substantif, i". Il marque un rap-
port d'appartenance. Le livre de Pierre. Les fables
de la Fontaine. Les malheurs de la guerre. J'ai
suivi en cela l'avis de tous les jurisconsultes et de
la plupart des casuistes. Pour vous voir renoncer
par l'hymen d'une reine A la part qu'ils avaient
à la grandeur romaine, CORN. Nicom. 1, 2. Lui-
même en diverses formes Range les troncs cou-
pés des chênes et des ormes, ROTR. Herc. mour.
v, 4. Jusqu'ici de l'amour dédaignant la puis-
sance, Je n'ai connu d'ardeur que celle des com-
bats , ID. Bélis. 1,6. Le cardinal Charles de
Lorraine, archevêque de Reims.... grand génie,
grand homme d'Etat, d'une vive et agréable élo-
quence, savant même pour un homme de sa qua-
lité et de ses emplois, BOSS. Var. ix, § 94. Il paraît
que Quintilien est né la seconde année de l'em-
pereur Claude, qui est la quarante-deuxième de
Jésus-Christ, ROLLIN, Hist. anc. OEuvres, t. xi, 2e
part. p. 706,dansPOUGENS. Ômuses, accourez, soli-
taires divines, Amantes des ruisseaux, A. CHËN.
Élég. xiv. Il II exprime le sentiment qu'on a pour
quelqu'un ou quelque chose. Antoine sur sa tête at-
tira notre haine En se déshonorant par l'amour d'une
reine, CORN. Cinna, ni, 4. L'horreur que tu fais
voir d'un mari vertueux.... ID. Hor. v, 3. Quelle
reconnaissance, ingrate, tu me rends Des bienfaits....
ID. Héracl. iv, B. Grâce à ce conquérant, à ce pre-
neur de ville! Grâce....'— De quoi, madame? est-
ce d'avoir conquis Trois sceptres.... ID. Nicom. iv,
2. Le respect des autels, la présence des dieux, ID.
Théodore, 11, 4. C'est elle [la foi] qui a produit dans
les patriarches l'amour de Dieu, la confiance en ses
bontés, le zèle de sa religion, l'espérance de ses
promesses, FLÉCH. Panég. H, 473. Sans respect des
aïeux dont elle est descendue, BOIL. Sat. v. Du zèle
de ma loi que sert de se parer? RAC.-Athal. 1, 4.
Est-ce que de Baal le zèle vous transporte? ID. ib.
m, 3. X l'amour de Pharnace on impute mes pleurs,
ID. Hiilir. 11, 6. Il II exprime un rapport d'origine,
de dérivation. Le vent du nord. Les peuples du midi.
Les productions des colonies. || Il marque l'objet,
le but, la fin, la nature, la qualité; dans ce sens il
forme avec le terme qui le suit une expression ad-
jective. Acte de vente. Un homme de génie. Un
homme de rien. Il est certain que les oeuvres de
miséricorde ne sont pas seulement de conseil, mais
DE 957
de précepte dans le christianisme, BOURD. EaUort.
cliar. env. les nouv. cath. 1.1, p. 4 34. Des conseillers
d'iniquité, des ministres de la volupté, MASS. Cor.
Dang. desprosp. temp. Pour aller consulter l'homme
de Dieu, ID. ib. Inconstance. Tout pécheur est donc
un enfant de mort et de colère, ID. ib. Empl. du
temps. Hélas! ils sont des enfants de lumière pour
les affaires du siècle, ID. ib. Pet. nombre des élus.
Dieu à qui il n'est pas plus difficile de faire naître
l'enfant de la promesse d'une vieillesse stérile que
d'un âge plus fécond, ID. ib. Fausse confiance. Le
crime, cet enfant de ténèbres, ne craint pas la lu-
mière, ID. ib. Resp.hum. Lorsque nous vous exhor-
tons à fuir les spectacles lubriques, les assemblées de
péché, ID. ib. Fausse conf. La malignité de l'en-
nemi, dit saint Augustin, dresse depuis longtemps
deux pièges dangereux à la faiblesse des hommes :
un piège de séduction et un piège de terreur, ID.
ib. Resp. hum. Des entretiens dangereux et des
commerces de passion remplissent le reste de ses
journées, ID. ib. Ilauv. riche. Ce n'est pas ici une
chaire de contention, c'est le lieu de la vérité, ID.ib.
Par. de Dieu. Plus Jésus-Christ diminue dans votre
coeur, plus l'homme de péché augmente et se for-
tifie, ID. ib. Commun. Cette eau de jalousie dont
il est parlé dans le Lévitique, ID. ib. Commun. 2,
Dans ces maisons de retraite, de prière, d'austérité,
où il semble que le Seigneur devrait trouver cette foi
qui n'est plus dans le reste de la terre, ID. ib. 7o-
cation. Cet homme de péché que nous portons dans
notre fonds, ID. Panég. St Bernard. Ne faisons pas
de la profession sainte de la piété une vie d'humeur
et de caprice, ID. Car.Injust. du monde. Cette voix
de vertu qui se fait entendre dans l'abîme où l'âme
est ensevelie, ID. ib. Lazare. Après bien des an-
nées de vertu, ID. ib. Qu'il est difficile de regar-
der comme un exil une terre de délices ! ID. ib.
Dang. des prosp. temp. Vous placez dans le sanc-
tuaire des vases de rebut et d'ignominie, ID. ib.
On ne passe pas en un instant d'un état de justice
à un état de péché, ID. ib. Inconst. .L'éducation
chrétienne.est une éducation de retraite, de pudeur,
de modestie, de haine du monde, ID. ib. Petit nombre
des élus. Une vie entière de prière et de vigilance,
ID. ib. Tiédeur. || Il exprime, l'instrument. Un cou'v
de fusil. Un signe de tête. Un serrement de main
Il II exprime la destination. Une salle de spectacle.
Un habit de ville. Couverture de mulet. Couvertures
de chevaux. Des souliers de chasse. |] La profession.
Un homme de guerre. Une femme de ménage. Un
garçon de magasin. Un marchand de vin. Un mar-
chand de vins fins. Un marchand de paille, de foin.
Un marchand de plumes à écrire. Un marchand de
plumes pour faire des lits || La matière. Une table
de marbre. Une tabatière d'or. Pâte d'amandes. Du
sucre de pomme. Une marmelade de pommes. Sirop
de groseille. De la fécule de pomme de terre. Un
ragoût de pommes de terre, || Le contenu. Une pièce
de vin. Une tasse de lait. Un baril d'olives. Une as-
siette de poires. Une pension de femmes. || La durée.
Une guerre de vingt ans. Un travail de dix années.
Il II exprime la date. Un lièvre de trois jours [un
lièvre tué depuis trois jours]. Les démons chassés,
les aveugles nés guéris, les morts de quatre jours
ressuscites, BOURD. Myst. Résurr. de J.-C. t. 1,
p. 320. Il La dimeosion. Un voile de deux aunes. Un
homme de six pieds. || La valeur. Une pièce de cent
sous. Une maison de cent mille francs. ||La quan-
tité. Une armée de cent mille hommes. Une popula-
tion de quinze cents âmes. || 2° De sert à unir le
nom commun d'ene chose avec le mot particulier
qui la distingue de toutes les autres choses sem-
blables. La ville de Paris. Le mois de mai. Le mot
de langue. Ils ont exclu l'unité de la signification
du mot de nombre, PASC. Pens. 1, 2. On entend ce
que l'on conçoit par le terme de temps; c'est ca
mouvement supposé, ID. ib. 1, 2. Il ne s'ensuivra
pas de là que la chose qu'on entend naturellement
par le mot de temps soit en effet le mouvement
d'une chose créée, ID. ib. Par suite de cette défi-
nition il y aura deux choses qu'on appellera du nom
de temps, ID. ib. Cet usage du mot de sceptre
se trouve à toutes les pages de l'Ecriture, BOSS.
Hist. 11, 2. Tous les termes de la prophétie sont
clairs ; il n'y a que le mot de sceptre que l'usage de
notre langue nous pourrait faire prendre pour la
seule royauté, ID. ib. || On disait de même dans le
XVII" siècle : l'année de 4 694, et ainsi de suite. Au-
jourd'hui on supprime de préférence le de : l'année
4 862. Il 3° Construction de de entre un substantif
ou un adjectif pris substantivement et un autre sub-
stantif, laquelle est analogue à celle de : la ville de
Paris, et dans laquelle le nom construit avec de
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