. DÉT
intellectuelle. Ces discussions détendirent quelque
peu les âmes irritées. Un prince qui a de pareils
ministres.... peut détendre la contention de son
esprit,sans que ses affaires en pâtissent, BALZ. Avis
écrit. || 2° Détacher ce qui était tendu, déployé,
dressé. Détendre une tapisserie, un lit. On le déten-
dra [le tabernacle du témoignage], et on le dressera
de nouveau dans le même ordre, SACI, Bible, Nom-
bres, il, 4 7. || On dit dans le même sens, détendre un
salon, une chambre à coucher. Va demain, le plus
matin que tu pourras, me chercher un tapissier pour
détendre mon cabinet et ma chambre, MARIVAUX,
Pays. parv. t. i, 2< part. p. 63, dans POUGENS. || Ab-
solument. Défaire les tentures. On détendit après
que le sainl sacrement eut passé. || Défaire les tentes
d'un camp. On avait déjà détendu dans tout le camp.
L'armée eut ordre de charger les gros bagages avec
défense de détendre et de rien remuer, ST-SIM.
47, 49. || 3° Se détendre, v. réfl. Gesserd'être tendu,
se relâcher. Un ressort qui se détend. || Fig. Si le
sens de vos vers tarde à se faire entendre, Mon es-
prit aussitôt commence à se détendre, BOIL. Art p. i.
|| Se détendre se dit aussi du temps qui devient
moins froid, de la température qui commence à
s'adoucir. Le vent du nord a cessé, le temps s'est
détendu. || Dans le style du journalisme. Les rapports
entre les cabinets de Vienne et de Paris se sont dé-
tendus, c'est-à-dire iln'ya plus entre eux l'hostilité,
suite de différends.
— HIST. xne s. Plustost [le cheval] lui court que
carraus destendus [lancés par l'arc], Ronc. p. 54.
|| xmc s. Et il s'en fu destornés vers Constantino-
ble, et avoitfait destendre très [tentes] etpaveillons,
VILLEH. LXXI. Tangrés li fis Marquis n'i va plus de-
morant, Ains fait soner ses grailes, ses très va des-
tendant, Tout droit au castelet en sont venu errant,
Ci. d'Ant. iv, 603. S'il veut porter arc et sajetes,
port [qu'il porte] l'arc destendu et les sajetes en la
main ou en forrel, BEAUM. LVIII, 48. Et se tans
[mauvais temps] monte dont on destenge muelins,
et il [le meunier] ne le destent, s'il en mesvient,
damages en est sien, TAILLIAR", Recueil, p. 462. Li
arz est tendus et tout presl de destendre, Fabliaux
mss. t. il, f° 4 44, dans LACURNE. || XIVC S. Tant
comchevauspeuenldestendre [s'élancer], G.GUIART,
iïs. î" 228, dans LACURNE. Au lundi matin se des-
tendent, Touz ordenez comme à bataille, ib.P 337.
.... Tu tenderas ton trebuchet, lequel se desten-
dera tout par luy quand le chevreul tirera à la
viande [pâture] que tu luy auras donnée, Modus,
f° LXXI. || xv° s. Reboutez vos espées, et dites à vos
archers qu'ils destendent les arcs; car la ville est
vostre sans coup ferir, FROISS, II, in, 43. Ainsy se
détendit [sépara] cette armée, o. DE LA MARCHE,
Uêm. liv. î, p. 484, dans LACURNE. || xvie s. Com-
mencans jà à destendre leurs tentes, à. serrer bagage,
AMYOT, Pomp. G.
— ÉTYM. Dé.... préfixe, et tendre, v. a.; provenç.
destendre; ital. distendere.
DÉTENDU, UE (dé-tan-du, due), part, passé de
détendre. Qui n'est plus tendu. Un ressort détendu.
DÉTENIR (dé-te-nir),je détiens, tu détiens, il dé-
tient, nous détenons, vous détenez, ils détiennent;
jedétenais; je détins; je détiendrai ; je détiendrais ;
détiens, qu'il détienne; détenons, détenez, qu'ils
détiennent; que je détienne, que nous détenions,
que vous déteniez; que je détinsse; détenant; dé-
tenu, v. a. || 1° tenir entre ses mains. L'on veut
absolument que, contre mon intérêt visible, j'aie
mutilé ce morceau, que je venais de détenir et dont
j'étais maître, P. L. COUR, J, 96. || 2- Terme de ju-
risprudence. Garder en sa possession ce qui appar-
tient à d'autres. Détenir le bien d'autrui. || 3° Rete-
nir quelqu'un contre sa volonté. L'Angleterre, avant
de déclarer la guerre en 4 766, attaqua les navires
français et détint les matelots. || Par extension. Tant
que nous sommes détenus dans cette demeure mor-
telle, nous vivons assujettis au changement, parce
que, si vous me permettez de parler ainsi, c'est la
loi du pays que nous habitons, BOSS. Duch. d'Orl.
|| Terme de législation. Détenir quelqu'un en prison,
ou, simplement, détenir, le retenir en prison. Ses
créanciers le détiennent à Clichy depuis quelque
temps. || 4° Se détenir, v. réfl. Être détenu. Des biens
qui se détiennent illégalement.
— HIST. xii" s. Ensi qu'il la veriteit de Deu de-
tienent en menzonge, si cum pluisor gent suelent
faire à la fieye [parfois], s. BERN. p. 673. || xme s. Ne
pourquant n'oserent-il mie delenir la cité de Car-
rliopte, et l'endemain la guerpirent et revindrent à
la cité du Curlot, VILLEH. CXXXVII. Et je m'en irai
devant, pour détenir nostre gent qui grant mëstier
en ont. ID. CXLVI. Se sovrains sires le détient, por ce
DICT. DE LA LANGUE FRANÇAISE.
DÉT
qu'il a à fere de li, se potli pièges escuser,BEADM.
XLIII, 36. Le conseil le roy leur offri que il dete-
nissent un des frères le roy tant que il reussent Da-
miete, JOINV. 237. || xve s. Ils prièrent à monsei-
gneur de Hainaut qu'il voulust encore demeurer
jusques après Noël, et qu'il detinst les compagnons
avec lui le plus qu'il en pourroit détenir, FROISS. Î,
î, 26. 11 ne cessa mie de faire grands promesses
[Edouard aux Flamands] pour détenir leur amitié,
m. î, î, 340. Et encore détint le dit brigand le dit
chastel et le garnit bien, et en guerroya le pays,iD.
î, î, 324. La dignité que vous détenez, MONSTREL.
1.1, ch. 9. || xvie s. Je ne détiendrai point mon lec-
teur de tous les disners, visites et circonstances du
grand festin fait h la table de marbre, D'AUB. Ilist.
il, -104. Or estoit, entre les prisonniers que l'on de-
tenoit pour leur faire leur procès, l'orateur Andoci-
des, AMYOT, Aie. 37. Elle sera mariée et dottéehon-
nestement selon la faculté des biens, au détenu [à
proportion] de la maison dont elle procède, Nouv.
coust. gêner, t. î, p. 908. Detenuz prisonniers aprez
avoir rendu la place, contre ce qui avoit esté capi-
tulé, MONT, m, 63.
— ÉTYM. Provenç. delener, destener; catal. déte-
nir; espagn. delener; portug. deter; ital. ditenere;
du latin detinere, du préfixe de, et tenere, tenir,
qui devient tinere en composition.
DÉTENTE (dé-tan-f), s. f. || i° Pièce de la bat-
terie d'une arme à feu, qui sert à détendre le res-
sort. Presser la détente. Tirer la détente. || Les ar-
muriers donnent le nom de pièce d'écusson ou de
pièce de détente à une pièce qui, placée sous le
pontet, est fendue pour laisser passer la détente.
La pièce de détente et le pontet forment la sous-
garde, LEGOARANT. Il Terme d'horlogerie. Levier qui
fait partie de la sonnerie d'une pendule. || Fig. C'est
[les larmes] chez elle un ressort, un jeu dont la
détente s'échappe à volonté, LANOUE, Coquette cor-
rigée, m, 4. Il 2° Action de lâcher la détente. Fusil
dur, aisé à la détente. || Fig. Être dur à la détente,
être avare, ne se résoudre que difficilement à payer,
à donner de l'argent. Cette expression a le même
sens que être dur à la desserre (voy. DESSERRE) ; mais
elle est moins exacte. || 3° Relâchement de quelque
tension morale ou intellectuelle. Il y avait sur son
visage une détente visible d'esprit et d'inquiétude.
— REM. Lâcher la détente est une expression im-
propre, en ce que cette pièce ne fonctionne nulle-
ment comme un ressort. C'est un simple levier qui
sert à faire partir la gâchette contre la grande bran-
che de laquelle il agit à l'intérieur de la platine,
LEGOARANT.
— ÉTYM. Détendre.
DÉTENTEUR, TRICÈ (dé-tan-teur,tri-s'), s. m. et f.
Terme de jurisprudence. Celui, celle qui retient une
chose, qui en est en possession. Légitime, injuste dé-
tenteur. || Celui qui possède une chose à un titre
légal. Guillaume le Conquérant chargea les terres
envers lui de redevances annuelles et d'un droit
payable à la mort de chaque détenteur, FÉN. t. xxn,
p. 40&.\\ Adj. Tiers détenteur, l'acquéreur d'un ob-
jet sur lequel on prétend un droit de propriété ou
de créance, contre le vendeur.
— HIST. xve s. En la fin de la dite réponse fut
conclu par le roi d'Angleterre qu'il ne se desisteroit
pas de son voyage, entreprise et armée, mais des-
truiroit de tout en tout à son pouvoir le royaume
et le roi de France son adversaire et détenteur d'i-
ceux pays injustement, MONSTREL. liv. î, ch. 446.
|| XVI* s. Son détenteur [celui dont il était prison-
nier] le mena chasser, YVER, p. 685. Le tiers-dé-
tenteur, déguerpissant après contestation, est quitte
en rendant tous les fruits qu'il a perçus, LOYSEL, 623.
— ÉTYM. Lat. delentorem, de detinere (voy. DÉTE-
NIR); provenç. et espagn. detenedor; catal. dete-
nidor; ital. ditenitore.
t DÉTENTILLON (dé-tan-ti-llon, Il mouillées),
s. m. Terme d'horlogerie. Détente levée par la roue
des minutes.
— ÉTYM. Détente.
DÉTENTION (dé-tan-sion; en vers, de quatre
syllabes), s. f. || 1° Terme de jurisprudence. Action
de détenir, de garder en sa possession. La détention
des effets d'une succession. Souvent on oppose la
simple détention à la possession légale. || 2" État de
celui qui est détenu en prison. Détention préventive,
arbitraire. |i Terme de droit criminel. Peine qui con-
siste à être enfermé dans une forteresse pendant 6 ans
au moins et 20 ans au plus. La détention occupe
le cinquième rang parmi les peines afflictives et infa-
mantes. Être condamné à cinq ans de détention.
— HIST. xvie s. La roine [Catherine de Médicis]
avoit aussi ceux qui commandoient en la chambre
DÉT
H2î
et en la garderobe [de Henri de Navarre, prison-
nier], tous affidez à la détention de ce prmee,
D'AUB. Hist. il, <84. On deviendra propriétaire de
semblables fonds et rentes, par l'une de cinq ma-
nières, sçavoir par succession, par transport, par
prescription de temps que l'on nomme teneure ou
détention, par purge et éviction en justice, et par
donation, Nouveau coust. génér. t. î, p. 7(3.
— ÉTYM. Provenç. détention; espagn. detencion;
ital. defensi'one; du latin detcnlionern (voy. DÉTENIR).
DÉTENU, UE(dé-te-nu, nue), part, passé de dé-
tenir. || 1° Dont la possession reste entre les mains.
Un bien détenu injustement. || 2° Qui est retenu
contre sa volonté. La fille de Stenon Promise à Fré-
déric, détenue en esclave, PIRON, Gust. Wasa, i{
4. || 3° Retenu dans un lieu de détention. Détenu
pour dettes. || Substantivement. Un détenu. Les dé-
tenus. Les jeunes détenus, les enfants repris de jus-
tice avant l'âge où la loi leur donne la responsabi-
lité de leurs actions, et privés de leur liberté par
mesure de précaution.
t DÉTENUE (dé-te-nue), s. f. Terme de juris-
prudence. Action de détenir. La détenue d'un bien,
d'un gage.
— HIST. xive s. Vous entendez à persévérer à vos-
tre injurieuse détenue [du royaume de France],
Chron. de St Denis, t. n, f° 499, dans LACURNE.
— ÉTYM. Détenu.
DÉTERGÉ, ÉE (dé-tèr-jé, jée), part, passé. Une
plaie détergée avec soin à chaque pansement.
DÉTERGENT, ENTE (dé-tèr-jan, jan-t'), adj.
Terme de médecine. Qui déterge. || Substantivement.
Un détergent. Les détergents.
DÉTERGER (dé-tèr-jé. Le g prend un e devant a
ou o: nous détergeons, je détergeai), v. a. Terme
de médecine. Nettoyer, purifier. Déterger les intes-
tins, les nettoyer à l'aide d'un purgatif ou d'un
lavement. || Absolument. Prenez, prenez, monsieur;
c'est pour déterger, déterger, déterger, MOL. Pourc.
î, 45. || Déterger une plaie, la débarrasser du pus et
du sang épanchésà sa surface. || Se déterger, v.réjl.
Devenir détergé. La plaie s'est détergée depuis hier.
— HIST. xvie s. Ces pouldres seichent et détergent
sans acrimonie ny picqueure, PARÉ, vin, 4.
— ÉTYM. Lat. detergere, de la préposition de, et
tergere, nettoyer; Berry, déterger, désaltérer.
■[DÉTÉRIORANT, ANTE (dé-té-ri-o-ran, ran-t'),
adj. Qui détériore. Des causes, des actions détério-
rantes.
DÉTÉRIORATION (dé-té-ri-o-ra-sion), s. f. Ac-
tion de détériorer; résultat de cette action. Respon-
sable des détériorations faites au logis occupé.
|| Fig. La détérioration de l'art, CHATEAUBR. cité
dans le Dict. de POITEVIN.
— ÉTYM. Détériorer. On trouve, dansOudin, de-
teriorement et deteriorité.
DÉTÉRIORÉ, ÉE (dé-té-ri-o-ré, rée), part, passé.
Une arme détériorée.
DÉTÉRIORER (dé-té-ri-o-ré), u. a, || i° Rendre
pire, gâter. Détériorer une habitation, un héritage.
Faire une imposition sur les marchands et négo-
ciants, ou plutôt sur les marchandises, telle que le
commerce la pourrait supporter sans être altéré ou
détérioré, VAUB. Dîme, p. 87. || 2° Se détériorer,
v. réfl. Eprouver des dégradations, se gâter. Cette
maison se détériore. || Avec ellipse du pronom se.
On a laissé détériorer ces marchandises.
— HIST. xvie s. S'ils [les médecins] servent à la
santé des malades, ils détériorent la leur par la con-
tagion, la veue continuelle et praticque des mala-
dies, MONT, I, 274.
— ÉTYM. Provenç. et espagn. deteriorar ; ital.
deteriorare; du latin deterior, comparatif de deter,
mauvais.
f DÉTERMINABLE (dé-tèr-mi-na-bl'), adj. Oui
peut être déterminé. Une quantité détërminable.
— ÉTYM. Lat. determinabilis, de determiriare,
déterminer.
| DÉTERMINANCE (dé-tèr-mi-nan-s'), s. f. Dans
l'ancienne université, acte qui se composait de thè-
ses soutenues sur plusieurs des ouvrages qui ser-
vaient de base à l'e'nseignement public.
— ÉTYM. Déterminant.
DÉTERMINANT, ANTE (dé-tèr-mi-nant nan-t'),
adj. Qui détermine. Ce motif est déterminant. J'ex-
pose celles de mes raisons que je pouvais dire sans
compromettre Mme Levasseur et sa famille ; car les
plus déterminantes venaient de là, et je les tus,
j. î. ROUSS. Confess. vin. || En grammaire, proposi-
tion déterminante, plus souvent nommée proposi-
tion secondaire, celle qui en détermine une autre.
DÉTERMINATIF, 1VE (dé-tèr-mi-na-tif, ti-v').
adj. Terme de logique et de grammaire. Qui a lr
I. — 141
intellectuelle. Ces discussions détendirent quelque
peu les âmes irritées. Un prince qui a de pareils
ministres.... peut détendre la contention de son
esprit,sans que ses affaires en pâtissent, BALZ. Avis
écrit. || 2° Détacher ce qui était tendu, déployé,
dressé. Détendre une tapisserie, un lit. On le déten-
dra [le tabernacle du témoignage], et on le dressera
de nouveau dans le même ordre, SACI, Bible, Nom-
bres, il, 4 7. || On dit dans le même sens, détendre un
salon, une chambre à coucher. Va demain, le plus
matin que tu pourras, me chercher un tapissier pour
détendre mon cabinet et ma chambre, MARIVAUX,
Pays. parv. t. i, 2< part. p. 63, dans POUGENS. || Ab-
solument. Défaire les tentures. On détendit après
que le sainl sacrement eut passé. || Défaire les tentes
d'un camp. On avait déjà détendu dans tout le camp.
L'armée eut ordre de charger les gros bagages avec
défense de détendre et de rien remuer, ST-SIM.
47, 49. || 3° Se détendre, v. réfl. Gesserd'être tendu,
se relâcher. Un ressort qui se détend. || Fig. Si le
sens de vos vers tarde à se faire entendre, Mon es-
prit aussitôt commence à se détendre, BOIL. Art p. i.
|| Se détendre se dit aussi du temps qui devient
moins froid, de la température qui commence à
s'adoucir. Le vent du nord a cessé, le temps s'est
détendu. || Dans le style du journalisme. Les rapports
entre les cabinets de Vienne et de Paris se sont dé-
tendus, c'est-à-dire iln'ya plus entre eux l'hostilité,
suite de différends.
— HIST. xne s. Plustost [le cheval] lui court que
carraus destendus [lancés par l'arc], Ronc. p. 54.
|| xmc s. Et il s'en fu destornés vers Constantino-
ble, et avoitfait destendre très [tentes] etpaveillons,
VILLEH. LXXI. Tangrés li fis Marquis n'i va plus de-
morant, Ains fait soner ses grailes, ses très va des-
tendant, Tout droit au castelet en sont venu errant,
Ci. d'Ant. iv, 603. S'il veut porter arc et sajetes,
port [qu'il porte] l'arc destendu et les sajetes en la
main ou en forrel, BEAUM. LVIII, 48. Et se tans
[mauvais temps] monte dont on destenge muelins,
et il [le meunier] ne le destent, s'il en mesvient,
damages en est sien, TAILLIAR", Recueil, p. 462. Li
arz est tendus et tout presl de destendre, Fabliaux
mss. t. il, f° 4 44, dans LACURNE. || XIVC S. Tant
comchevauspeuenldestendre [s'élancer], G.GUIART,
iïs. î" 228, dans LACURNE. Au lundi matin se des-
tendent, Touz ordenez comme à bataille, ib.P 337.
.... Tu tenderas ton trebuchet, lequel se desten-
dera tout par luy quand le chevreul tirera à la
viande [pâture] que tu luy auras donnée, Modus,
f° LXXI. || xv° s. Reboutez vos espées, et dites à vos
archers qu'ils destendent les arcs; car la ville est
vostre sans coup ferir, FROISS, II, in, 43. Ainsy se
détendit [sépara] cette armée, o. DE LA MARCHE,
Uêm. liv. î, p. 484, dans LACURNE. || xvie s. Com-
mencans jà à destendre leurs tentes, à. serrer bagage,
AMYOT, Pomp. G.
— ÉTYM. Dé.... préfixe, et tendre, v. a.; provenç.
destendre; ital. distendere.
DÉTENDU, UE (dé-tan-du, due), part, passé de
détendre. Qui n'est plus tendu. Un ressort détendu.
DÉTENIR (dé-te-nir),je détiens, tu détiens, il dé-
tient, nous détenons, vous détenez, ils détiennent;
jedétenais; je détins; je détiendrai ; je détiendrais ;
détiens, qu'il détienne; détenons, détenez, qu'ils
détiennent; que je détienne, que nous détenions,
que vous déteniez; que je détinsse; détenant; dé-
tenu, v. a. || 1° tenir entre ses mains. L'on veut
absolument que, contre mon intérêt visible, j'aie
mutilé ce morceau, que je venais de détenir et dont
j'étais maître, P. L. COUR, J, 96. || 2- Terme de ju-
risprudence. Garder en sa possession ce qui appar-
tient à d'autres. Détenir le bien d'autrui. || 3° Rete-
nir quelqu'un contre sa volonté. L'Angleterre, avant
de déclarer la guerre en 4 766, attaqua les navires
français et détint les matelots. || Par extension. Tant
que nous sommes détenus dans cette demeure mor-
telle, nous vivons assujettis au changement, parce
que, si vous me permettez de parler ainsi, c'est la
loi du pays que nous habitons, BOSS. Duch. d'Orl.
|| Terme de législation. Détenir quelqu'un en prison,
ou, simplement, détenir, le retenir en prison. Ses
créanciers le détiennent à Clichy depuis quelque
temps. || 4° Se détenir, v. réfl. Être détenu. Des biens
qui se détiennent illégalement.
— HIST. xii" s. Ensi qu'il la veriteit de Deu de-
tienent en menzonge, si cum pluisor gent suelent
faire à la fieye [parfois], s. BERN. p. 673. || xme s. Ne
pourquant n'oserent-il mie delenir la cité de Car-
rliopte, et l'endemain la guerpirent et revindrent à
la cité du Curlot, VILLEH. CXXXVII. Et je m'en irai
devant, pour détenir nostre gent qui grant mëstier
en ont. ID. CXLVI. Se sovrains sires le détient, por ce
DICT. DE LA LANGUE FRANÇAISE.
DÉT
qu'il a à fere de li, se potli pièges escuser,BEADM.
XLIII, 36. Le conseil le roy leur offri que il dete-
nissent un des frères le roy tant que il reussent Da-
miete, JOINV. 237. || xve s. Ils prièrent à monsei-
gneur de Hainaut qu'il voulust encore demeurer
jusques après Noël, et qu'il detinst les compagnons
avec lui le plus qu'il en pourroit détenir, FROISS. Î,
î, 26. 11 ne cessa mie de faire grands promesses
[Edouard aux Flamands] pour détenir leur amitié,
m. î, î, 340. Et encore détint le dit brigand le dit
chastel et le garnit bien, et en guerroya le pays,iD.
î, î, 324. La dignité que vous détenez, MONSTREL.
1.1, ch. 9. || xvie s. Je ne détiendrai point mon lec-
teur de tous les disners, visites et circonstances du
grand festin fait h la table de marbre, D'AUB. Ilist.
il, -104. Or estoit, entre les prisonniers que l'on de-
tenoit pour leur faire leur procès, l'orateur Andoci-
des, AMYOT, Aie. 37. Elle sera mariée et dottéehon-
nestement selon la faculté des biens, au détenu [à
proportion] de la maison dont elle procède, Nouv.
coust. gêner, t. î, p. 908. Detenuz prisonniers aprez
avoir rendu la place, contre ce qui avoit esté capi-
tulé, MONT, m, 63.
— ÉTYM. Provenç. delener, destener; catal. déte-
nir; espagn. delener; portug. deter; ital. ditenere;
du latin detinere, du préfixe de, et tenere, tenir,
qui devient tinere en composition.
DÉTENTE (dé-tan-f), s. f. || i° Pièce de la bat-
terie d'une arme à feu, qui sert à détendre le res-
sort. Presser la détente. Tirer la détente. || Les ar-
muriers donnent le nom de pièce d'écusson ou de
pièce de détente à une pièce qui, placée sous le
pontet, est fendue pour laisser passer la détente.
La pièce de détente et le pontet forment la sous-
garde, LEGOARANT. Il Terme d'horlogerie. Levier qui
fait partie de la sonnerie d'une pendule. || Fig. C'est
[les larmes] chez elle un ressort, un jeu dont la
détente s'échappe à volonté, LANOUE, Coquette cor-
rigée, m, 4. Il 2° Action de lâcher la détente. Fusil
dur, aisé à la détente. || Fig. Être dur à la détente,
être avare, ne se résoudre que difficilement à payer,
à donner de l'argent. Cette expression a le même
sens que être dur à la desserre (voy. DESSERRE) ; mais
elle est moins exacte. || 3° Relâchement de quelque
tension morale ou intellectuelle. Il y avait sur son
visage une détente visible d'esprit et d'inquiétude.
— REM. Lâcher la détente est une expression im-
propre, en ce que cette pièce ne fonctionne nulle-
ment comme un ressort. C'est un simple levier qui
sert à faire partir la gâchette contre la grande bran-
che de laquelle il agit à l'intérieur de la platine,
LEGOARANT.
— ÉTYM. Détendre.
DÉTENTEUR, TRICÈ (dé-tan-teur,tri-s'), s. m. et f.
Terme de jurisprudence. Celui, celle qui retient une
chose, qui en est en possession. Légitime, injuste dé-
tenteur. || Celui qui possède une chose à un titre
légal. Guillaume le Conquérant chargea les terres
envers lui de redevances annuelles et d'un droit
payable à la mort de chaque détenteur, FÉN. t. xxn,
p. 40&.\\ Adj. Tiers détenteur, l'acquéreur d'un ob-
jet sur lequel on prétend un droit de propriété ou
de créance, contre le vendeur.
— HIST. xve s. En la fin de la dite réponse fut
conclu par le roi d'Angleterre qu'il ne se desisteroit
pas de son voyage, entreprise et armée, mais des-
truiroit de tout en tout à son pouvoir le royaume
et le roi de France son adversaire et détenteur d'i-
ceux pays injustement, MONSTREL. liv. î, ch. 446.
|| XVI* s. Son détenteur [celui dont il était prison-
nier] le mena chasser, YVER, p. 685. Le tiers-dé-
tenteur, déguerpissant après contestation, est quitte
en rendant tous les fruits qu'il a perçus, LOYSEL, 623.
— ÉTYM. Lat. delentorem, de detinere (voy. DÉTE-
NIR); provenç. et espagn. detenedor; catal. dete-
nidor; ital. ditenitore.
t DÉTENTILLON (dé-tan-ti-llon, Il mouillées),
s. m. Terme d'horlogerie. Détente levée par la roue
des minutes.
— ÉTYM. Détente.
DÉTENTION (dé-tan-sion; en vers, de quatre
syllabes), s. f. || 1° Terme de jurisprudence. Action
de détenir, de garder en sa possession. La détention
des effets d'une succession. Souvent on oppose la
simple détention à la possession légale. || 2" État de
celui qui est détenu en prison. Détention préventive,
arbitraire. |i Terme de droit criminel. Peine qui con-
siste à être enfermé dans une forteresse pendant 6 ans
au moins et 20 ans au plus. La détention occupe
le cinquième rang parmi les peines afflictives et infa-
mantes. Être condamné à cinq ans de détention.
— HIST. xvie s. La roine [Catherine de Médicis]
avoit aussi ceux qui commandoient en la chambre
DÉT
H2î
et en la garderobe [de Henri de Navarre, prison-
nier], tous affidez à la détention de ce prmee,
D'AUB. Hist. il, <84. On deviendra propriétaire de
semblables fonds et rentes, par l'une de cinq ma-
nières, sçavoir par succession, par transport, par
prescription de temps que l'on nomme teneure ou
détention, par purge et éviction en justice, et par
donation, Nouveau coust. génér. t. î, p. 7(3.
— ÉTYM. Provenç. détention; espagn. detencion;
ital. defensi'one; du latin detcnlionern (voy. DÉTENIR).
DÉTENU, UE(dé-te-nu, nue), part, passé de dé-
tenir. || 1° Dont la possession reste entre les mains.
Un bien détenu injustement. || 2° Qui est retenu
contre sa volonté. La fille de Stenon Promise à Fré-
déric, détenue en esclave, PIRON, Gust. Wasa, i{
4. || 3° Retenu dans un lieu de détention. Détenu
pour dettes. || Substantivement. Un détenu. Les dé-
tenus. Les jeunes détenus, les enfants repris de jus-
tice avant l'âge où la loi leur donne la responsabi-
lité de leurs actions, et privés de leur liberté par
mesure de précaution.
t DÉTENUE (dé-te-nue), s. f. Terme de juris-
prudence. Action de détenir. La détenue d'un bien,
d'un gage.
— HIST. xive s. Vous entendez à persévérer à vos-
tre injurieuse détenue [du royaume de France],
Chron. de St Denis, t. n, f° 499, dans LACURNE.
— ÉTYM. Détenu.
DÉTERGÉ, ÉE (dé-tèr-jé, jée), part, passé. Une
plaie détergée avec soin à chaque pansement.
DÉTERGENT, ENTE (dé-tèr-jan, jan-t'), adj.
Terme de médecine. Qui déterge. || Substantivement.
Un détergent. Les détergents.
DÉTERGER (dé-tèr-jé. Le g prend un e devant a
ou o: nous détergeons, je détergeai), v. a. Terme
de médecine. Nettoyer, purifier. Déterger les intes-
tins, les nettoyer à l'aide d'un purgatif ou d'un
lavement. || Absolument. Prenez, prenez, monsieur;
c'est pour déterger, déterger, déterger, MOL. Pourc.
î, 45. || Déterger une plaie, la débarrasser du pus et
du sang épanchésà sa surface. || Se déterger, v.réjl.
Devenir détergé. La plaie s'est détergée depuis hier.
— HIST. xvie s. Ces pouldres seichent et détergent
sans acrimonie ny picqueure, PARÉ, vin, 4.
— ÉTYM. Lat. detergere, de la préposition de, et
tergere, nettoyer; Berry, déterger, désaltérer.
■[DÉTÉRIORANT, ANTE (dé-té-ri-o-ran, ran-t'),
adj. Qui détériore. Des causes, des actions détério-
rantes.
DÉTÉRIORATION (dé-té-ri-o-ra-sion), s. f. Ac-
tion de détériorer; résultat de cette action. Respon-
sable des détériorations faites au logis occupé.
|| Fig. La détérioration de l'art, CHATEAUBR. cité
dans le Dict. de POITEVIN.
— ÉTYM. Détériorer. On trouve, dansOudin, de-
teriorement et deteriorité.
DÉTÉRIORÉ, ÉE (dé-té-ri-o-ré, rée), part, passé.
Une arme détériorée.
DÉTÉRIORER (dé-té-ri-o-ré), u. a, || i° Rendre
pire, gâter. Détériorer une habitation, un héritage.
Faire une imposition sur les marchands et négo-
ciants, ou plutôt sur les marchandises, telle que le
commerce la pourrait supporter sans être altéré ou
détérioré, VAUB. Dîme, p. 87. || 2° Se détériorer,
v. réfl. Eprouver des dégradations, se gâter. Cette
maison se détériore. || Avec ellipse du pronom se.
On a laissé détériorer ces marchandises.
— HIST. xvie s. S'ils [les médecins] servent à la
santé des malades, ils détériorent la leur par la con-
tagion, la veue continuelle et praticque des mala-
dies, MONT, I, 274.
— ÉTYM. Provenç. et espagn. deteriorar ; ital.
deteriorare; du latin deterior, comparatif de deter,
mauvais.
f DÉTERMINABLE (dé-tèr-mi-na-bl'), adj. Oui
peut être déterminé. Une quantité détërminable.
— ÉTYM. Lat. determinabilis, de determiriare,
déterminer.
| DÉTERMINANCE (dé-tèr-mi-nan-s'), s. f. Dans
l'ancienne université, acte qui se composait de thè-
ses soutenues sur plusieurs des ouvrages qui ser-
vaient de base à l'e'nseignement public.
— ÉTYM. Déterminant.
DÉTERMINANT, ANTE (dé-tèr-mi-nant nan-t'),
adj. Qui détermine. Ce motif est déterminant. J'ex-
pose celles de mes raisons que je pouvais dire sans
compromettre Mme Levasseur et sa famille ; car les
plus déterminantes venaient de là, et je les tus,
j. î. ROUSS. Confess. vin. || En grammaire, proposi-
tion déterminante, plus souvent nommée proposi-
tion secondaire, celle qui en détermine une autre.
DÉTERMINATIF, 1VE (dé-tèr-mi-na-tif, ti-v').
adj. Terme de logique et de grammaire. Qui a lr
I. — 141
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