DES
morale. Désenflé-la si bien Pa superbe et l'ambition],
qu'elle soit toujours prête X voir que cbacun sur ta
tête Par un dernier mépris ose imprimer ses pas,
CORN. Imit. ni, 13. ||ôter l'enflure du langage. Les
dieux, quand leur esprit est sage, Désenflent pour
nous leur langage,"Et veulent bien être entendus,
PARNY, Mélanges, A quelques poètes. \\ 2° Y. n. De-
venir moins enflé. Son bras commence à désenfler.
1] 3° Se désenfler, v, rëfl. Cesser d'être enflé. Le ballon
se désenfla. || Fig. Insensiblement je croyais voir sa
tète se désenfler du vent dont elle était remplie,
MARMONTEL, Wém. II.
— HlST.xines. Emplaistre càut sur les mameles
îjui sont enflées par l'abundânce de lait ; si les desen-
ie, ALEBRANTJ f° 42. || xvie s. Il se resjouissoit de
veoir les eaux couler, et son ventre desenfler, PARÉ,
VI, 12. Faut différer la réduction jusques à ce que
la partie soit desenflée, m. xm, 3. Et delàson ven-
tre se desenfloit, m. xvin, 89. Voyant les difficultés
de parler à.sa sainteté, et que sa bourse desenfloit,
NOEL DU FAÏL, Contes d'Eutrap. cli. <7.
— ÉTYM. Dès.... préfixe, et enfler; proyenç. desen-
flar, deseflar; catal. desinflar.
DÉSENTLÙRÉ (dé-zan-flu-r'), s./. Diminution
d'enflure. .,'..'.."
— ÉTYM. Dés.... préfixe, et enflure.
t DÉSENFÔURNER (dé-zan-four-né), v. a. Tirer
du four. || Absolument. Vider le four. Il fallut désén-
fourner à la hâte.
— HIST. XYIC s. Plusieurs de mes créditeurs ac-
coururent dès le matin, quand je commençois à
desenfourner, PALISSY, 3)8.
— ËTYM. Dés.... préfixe, et enfourner.
t DÉSENFUMER (dé-zan-fu-mé), v. a. Chasser la
fumée d'un lieu. Désenfumer une chambre. || Fig.
Raviver les couleurs ternies par la fumée. Désenfu-
mer un tableau.
— ËTYM. Dés.... préfixe, et enfumer.
t DÉSENGAGEMENT (dé-zan-ga-je-man), s. m.
Action de désengager ou de se désengager.
— HIST. xve s. Le rachat et desengagement que
nous eh avons fait [d'un bien], COMM. Mém. t. ni,
Preuves, p. 36, dans LACURNE. ||xvi' S. Les sauts,
les entrelasseures, les desengagemens, le port de la
jarretière et la grâce des filles portaient je ne sçay
quelle petite lascivité mignarde, BRANT. Dames gai.
t. n, p. 366, dans LACURNE.
— ÉTYM. Désengager.
t DÉSENGAGER (dé-zan-ga-jé. Le g prend un e
devant o ou o : nous désengageons; je désengageais),
v. a. Retirer d'un engagement || Retirer une invita-
tion. || Terme militaire. Annuler l'enrôlement. || Se
désengager, v. réfl. Retirer un engagement qu'on a
pris, l'acceptation qu'on avait faite d'une invitation.
— HIST. xvi" s. Se trouver desengagé de la néces-
sité qui bride les aultres, MONT, n, 232. Desengager
celui qui me doibt en usant de luy, ou m'engager
envers celui qui ne me doibt rien, ce m'est un, m.
iv, 98. Socrates plaingnoit l'argent de ses amis à des-
engager sa vie, m. iv, -103. Si le maistrede ceux qui
estoient là eust esté desengagé [délivré], la besogne
estoit faiste, D'ADB. Hist. H, •H9. Le cheval ayant
esté tué sous luy, après qu'il s'enfust desengagé, vint
le capitaine de Castaldo à cheval, qui le prit prison-
nier, BHANT. Cap. fr. t. i, p. si, dans LACURNE.
— ÉTYM. Dés.... préfixe, et engager. On dit plus
souvent et mieux dégager.
fDÉSENGEANCER (dé-zan-jan-sé. Le c prend une
cédille,devant o pu o: nous désengeançons, je dés-
engeançais), v. a. Débarrasser d'une engeance.
— HIST. xvi" s. Ceste plante se plaist contre les
murailles es vieilles mazures, où s'estant une fois
attachéej difficilement l'en peut-on desengeancer,
O. DE SERRES, 672.
— ÉTYM. Dés.... préfixe, et engeance. ■
t DÉSENGOURDDi (dé-zan-gour-dir), v. a. Reti-
rer de l'engourdissement. || Sedésengourdir, v. réfl,
Sortir de l'engourdissement. Que leur corps se dé-
noue et se désengourdisse.... RÉGNIER, Sat. i.
— ÉTYM. Dés.... préfixe, et engourdir.
t DÉSENGRENER (dé-zan-gre-né. La syllabe gre
prend un accent grave quand la syllabe qui suit est
muette : je désengrène, je désengrènerai), v. a. Dé-
tacher un engrenage. || Se désengrener, v. réfl.
Sortir de son engrenage.
— ÉTYM. Dés.... préfixe, et engrener.
t DÉSENGRENEUR (dé-zan-gre-neur), s. m.
Terme de marine. Pièce de fer qui aide à désengre-
ner les maillons des câbles-chaînes.
— ÉTYM. Désengrener.
DÉSENIVRÉ, ÉE (dé-zan-ni-vrê, vrée), part.
passé. Il but avec excès, puis, désenivré, il s'effraya
des discours qu'il avait tenus.
DÉS
t DËSENIVREMENT (dé-zan-ni-vre-man), s. m.
Action de désenivrer ou de se désenivrer.
— ÉTYM. Désenivrer.
DÉSENIVRER (dé-zan-ni-vré, an prononcé comme
dans antique), v. a.\\ 1°.Faire passer l'ivresse. L'effet
du vin, par haut et par bas, fut tel qu'on en fut en
peine, et ne la désenivra pas [la duchesse de Berry],
ST-SIM. 28(, 74. || Absolument. Cet homme ne dés-
enivre point. Cette marche si désordonnée et si dis-
solue [d'Alexandre] dura sept jours, pendant lesquels
l'armée ne désenivra point, R0LLiK,iîtsï. anc. OEu-
vres, t..vl, p.' 647, dans POUGENS. || 2° Fig. Tout roi
que la peur désenivre Nous prodigue aussi les jou-
joux, BËRANG. Nègres. || 8° Se désenivrer, v. réfl.
Sortir de son ivresse. || Fig. Sortir d'un transport,
d'un ravissement, d'une illusion. Je suis en danger
de ne me désenivrer que l'année prochaine, BALZ.
liv. iv, lett. a. Pour me désenivrer, je viens vite
à la prose, VOLT. Lett. Pruss. 39.
—HIST. xne s. Va, bonne femme, à tunosteldor-
mir; si te desenivreras par le dormir, Rois, p. 4.
|| xive s. Quant il est desenyvré ou bien esveillé, et
les fumées sont passées et disgerées, adoneques il
a ses sens desliés et desempeschiés, ORESME, Thèse
de MEUNIER. ;|| xvie s. Les uns disent, quand il eut
prins son pli, que depuis il ne desenivra, DESPER.
Contes, LXXIX. Estant desenivré, et se voyant ainsi
logé, YVER, p. 605. Ils ne purent qu'ils ne fissent
savoir leur soubçon à l'amiral, le priant de se des-
enyvrer des fumées de la cour et de penser à sa
seureté et à la leur ensemble, D'AUB. Hist. Il, 8.
— ÉTYM. Dés.... préfixe, et enivrer.
■f DÉSENLACEMENT (dé-zan-la-se-man), s .m. Ac-
tion de désenlacer.
— ÉTYM. Désenlacer.
f DÉSENLACER (dé-zan-la-sé. Le c prend une cé-
dille devant o ou o: nous désenlaçons, je désenla-
çais), v. a. Tirer hors des lacets. [| Fig. Délivrer^
d'un piège. || Se désenlacer, v. réfl. Se délivrer des
lacets, des pièges.
— HIST. xvi" s. Desenlacer, OUDIN.
— ÉTYM. Dés.... préfixe, et enlacer.
t DÉSENLAIDm (dé-zan-lè-dir), v. a. Atténuer
la laideur. || 7. n. Cesser d'enlaidir.
— ÉTYM. Dés.... préfixe, et enlaidir.
f DÉSENNUI (dé-zan-nui), s. m. Cessation de
l'ennui.
— HIST. xvi" s. [Il chassait] pour son passètemps,
et pour donner desennui à son neveu, qui tant y
prenoit plaisir, j. DE ST-GELAIS, Hist. de LouisXII,
p. -179, dansXACURNE.
— ;ÉTYM. Dé.... préfixe, et ennui.
DÉSENNUYÉ, ÉE(dé-zan-nui-ié, iée),part.passé.
Désennuyé par un spectacle si nouveau pour lui.
DÉSENNUYER (dé-zan-nui-ié, an prononcé comme
dans antique), je désennuie, tu désennuies, il dés-
ennuie, nous désennuyons, vous désennuyez, ils
désennuient; je désennuyais, nous désennuyions ; je
désennuyai; je désennuierai; je désennuierais; dés-
ennuie,, désennuyons; que je désennuie, que nous
désennuyions; que je désennuyasse; désennuyant;
désennuyé, ». a. || 1° Délivrer de l'ennui. Mon fils
•vous embrasse mille fois, il me désennuie extrême-
ment et songe fort à meplaire, SÉV. 66. || Absolu-
ment. La lecture désennuie. |j 2° Se désennuyer, v.
réfl. Chasser l'ennui qu'on a. Jouons pour nous dés-
ennuyer. Le comte Ory disait pour s'égayer Qu'il vou-
lait prendre le couvent Farmoutier, Pour plaire aux
nonnes et se désennuyer, Clianson du comte Ory.
— HIST. xvi° s. Ils ne chantoient autre chanson,
et mesmes en cheminant pour se desennuyer, BRANT.
Bourbon.
— ÉTYM. Dés.... préfixe, et ennuyer; Berry, den-
nuyer.
t DÉSENORGUEILtm (dé-zan-nor-gheu-llir, Il
mouillées, an prononcé comme dans antique), v. a.
Habattre l'orgueil de quelqu'un.
— ÉTYM. Dés.... préfixe, et enorgueillir.
. DÉSENRAYÉ, ÉE (dé-zan-rè-ié, iée), part, passé.
La roue désenrayée.
t DÉSENRAYEMENT (dé-zan-rê-man), s. m. Ac-
tion de désenrayer.
— ÉTYM. Désenrayer.
DÉSENRAYER (dé-zan-rè-ié), je désenraye, tu
désenrayes, il désenraye ou désenraie,.nousdésen-
rayons, vous désenrayez,"ils désenrayent ou désen-
raient; je désenrayais, nous désenrayions; je désen-
rayai ; je désrenrayerai, ou désenraierai, ou
désenraîrai; je désenrayerais, ou désenraierais, ou
désenraîrais; désenraye, désenrayez; que je désen-
raye, que nous désenrayions, que vous désenrayiez,
qu'ils désenrayent; que je désenrayasse ; désen-
rayant; désenraye, v. a. Débarrasser une roue de I
DES
1099
. ce qui la tenait enrayée. || Absolument. Il faut dés-
enrayer. || Se désenrayer, v. réfl. Être désenraye,'
La roue se désenraye.
3 — ÉTYM. Dés.... préfixe, et enrayer.
t DÉSENRHUMÉ, ÉE (dé-zan-ru-mé, mée), part.
i passé. Cet acteur désenrhumé et pouvant dire son
, rôle.
DÉSENRHUMER(dé-zan-ru-mé), v. a. Faire ces-
- ser le rhume. Le beau temps m'a désenrhumé. |) Se
3 désenrhumer, v. réfl. Cesser d'être enrhumé.
— ÉTYM. Dés.... préfixe, et enrhumer.
i f DÉSENRÔLEMENT ( dè-zan-rô-le-man ), s. m.
■ Action de désenrôler.
j DÉSENRÔLER (dé-zan-rô-lé), v. a. Casser un
, enrôlement.
r — HIST. xvi" s. Desenroullé, ROB. EST. Dict.
— ÉTYM. Dés....préfixe, et enrôler.
3 DÉSENROUÉ, ÉE (dé-zan-rou-é, ée), part, passé.
Désenroué par le repos de la voix et par la chaleur,
f DÉSENROUEMENT (dé-zan-rou-man), s. m.
. Cessation de l'enrouement,
t — ÉTYM. Dèsenrouer.
1 DÈSENROUER (dé-zan-rou-é), v. a. Faire cesser
e l'enrouement. || Se dèsenrouer, v. réfl. Cesser d'être
t enroué. Il se désenrouà en buvant quelque chose
. de chaud.
i — ÉTYM. Dés.... préfixe, et enrouer._
t f DÉSENSABLER (dé-zan-sa-blé), v. a. Dégager
- un bateau ensablé. On eut bien de la peine à désen-
a sabler le bateau.
— ÉTYM. Dés.... préfife,. et ensabler.
t DÉSENSEIGNER (dé-zan-sè-gné), v. a. Faire
i- oublier ce qui avait été enseigné.
— HIST. xne s.; Amors le me desenseigne, Coud,
ix. || xmc s. Maistre qui desensaigne, Son aprenant
i- mehagne [estropie], Prov. mss. de St-G. f° \\ 4, dans
- LACURNE.
r, — ËTYM. Dés.... préfixe, et enseigner; provenç.
s desensenhar; catal. desensenyar; espagn. desenseiiar.
t DÉSENSELLER (dé-zan-sè-lé), v. a. Faire per-
dre la selle, jeter à bas de cheval.
— HIST. xme s-. Si rudement le desenselle, Le
r cuer lui part dessoubs l'esselle, Roman d'Athis,
dans DU CANGE , sella 2.
— ÉTYM. Dés.... préfixe, en, et selle.
e DÉSENSEVELI, IE (dé-zan-seu-ve-li, lie), part.
passé de désensevelir. Tiré de la sépulture. Un corps
, désenseveli. ||Fig. Ce sont deux hommes que l'Ê-
y glise regarde comme deux saints désensevelis de la
, mémoire de ses annales, BALZ. liv. iv, lett. 30.
DÉSENSEVELIR (dé-zan-seu-ve-lir; comme il y
a deux e muets de suite, le premier se renforce et
L prend le son de eu), v. a. Tirer de la sépulture.
— ÉTYM. Dés.... préfixe, et ensevelir.
e f DÉSENSEVELISSEMENT (dé-zan-seu-ve-li-se-
- man), s. m. Action de désensevelir.
s — ÉTYM. Désensevelir.
e . DÉSENSORCELÉ, ÉE (dé-zan-sor-se-lé, lée), part.
'r- passé. Désensorcelé à la fin, il s'aperçut que cette
s femme le jouait.
; DÉSENSORCELER (dé-zan-sor-se-lé. La syllabe cel
s prend deux II, quand la syllabe qui suit est muette :
- je désensorcelle; je désensorcellerai), v. a. || 1° Dé-
- livrer de l'ensorcellement. |{ 2° Fig. On ne peut le
'. désensorceler de cette fatale passion. ||'3° Se désen-
- sorceler, v. réfl. Cesser d'être ensorcelé. || Fig. N'a-
- voir plus l'esprit captivé.
s — HIST. XVIe s Que d'Aubigné appelloit ouver-
tement la comtesse de Guiche sorcière, l'accusant
, de l'avoir ensorcelé, qu'il avoit mesme consulté là-
. dessus le médecin Hotteman sur des philtres qui
pouvoient le desorceler, D'AUB. Vie, LXXIV. Que
- quelque bon prédicateur non pédant soit sorty des
villes rebelles pour aider à desensorceler le simple
l peuple, Sat. Mén. Catholicon, -19.
— ËTYM. Dés.... préfixe, et ensorceler.
DÉSENSORCELLEMENT (dé-zan-sor-sè-le-man),
s. m. Action de désensorceler; état de celui qui est
. désensorcelé.
— ÉTYM. Désensorceler.
t DÉSENTASSEMENT (dé-zan-tâ-se-man), s. m.
Action de désentasser.
t DÉSENTASSER (dé-zan-tâ-sé), v. a. Défaire
i ie tas. Désentasser des matelas, des plumes.
T- HIST. xvie s. Lors l'on desentasse les pommes,
- les portans sous la meule tournante pour y estre es-
■ cachées à la mode de l'huile, o. DE SERRES, 248.
i — ËTYM. Dés.... préfixe, et entasser.
i f DÉSENTERKER (dé-zan-tê-ré), v. a. Retirer
- de la terre, et, dans un sens restreint, de la sépul-
, ture. Désenterrer un trésor. On lui a désenterré
• son argent. Désenterrer un corps.
: —HIST. xve s. Un homme en peut estre accusé
morale. Désenflé-la si bien Pa superbe et l'ambition],
qu'elle soit toujours prête X voir que cbacun sur ta
tête Par un dernier mépris ose imprimer ses pas,
CORN. Imit. ni, 13. ||ôter l'enflure du langage. Les
dieux, quand leur esprit est sage, Désenflent pour
nous leur langage,"Et veulent bien être entendus,
PARNY, Mélanges, A quelques poètes. \\ 2° Y. n. De-
venir moins enflé. Son bras commence à désenfler.
1] 3° Se désenfler, v, rëfl. Cesser d'être enflé. Le ballon
se désenfla. || Fig. Insensiblement je croyais voir sa
tète se désenfler du vent dont elle était remplie,
MARMONTEL, Wém. II.
— HlST.xines. Emplaistre càut sur les mameles
îjui sont enflées par l'abundânce de lait ; si les desen-
ie, ALEBRANTJ f° 42. || xvie s. Il se resjouissoit de
veoir les eaux couler, et son ventre desenfler, PARÉ,
VI, 12. Faut différer la réduction jusques à ce que
la partie soit desenflée, m. xm, 3. Et delàson ven-
tre se desenfloit, m. xvin, 89. Voyant les difficultés
de parler à.sa sainteté, et que sa bourse desenfloit,
NOEL DU FAÏL, Contes d'Eutrap. cli. <7.
— ÉTYM. Dès.... préfixe, et enfler; proyenç. desen-
flar, deseflar; catal. desinflar.
DÉSENTLÙRÉ (dé-zan-flu-r'), s./. Diminution
d'enflure. .,'..'.."
— ÉTYM. Dés.... préfixe, et enflure.
t DÉSENFÔURNER (dé-zan-four-né), v. a. Tirer
du four. || Absolument. Vider le four. Il fallut désén-
fourner à la hâte.
— HIST. XYIC s. Plusieurs de mes créditeurs ac-
coururent dès le matin, quand je commençois à
desenfourner, PALISSY, 3)8.
— ËTYM. Dés.... préfixe, et enfourner.
t DÉSENFUMER (dé-zan-fu-mé), v. a. Chasser la
fumée d'un lieu. Désenfumer une chambre. || Fig.
Raviver les couleurs ternies par la fumée. Désenfu-
mer un tableau.
— ËTYM. Dés.... préfixe, et enfumer.
t DÉSENGAGEMENT (dé-zan-ga-je-man), s. m.
Action de désengager ou de se désengager.
— HIST. xve s. Le rachat et desengagement que
nous eh avons fait [d'un bien], COMM. Mém. t. ni,
Preuves, p. 36, dans LACURNE. ||xvi' S. Les sauts,
les entrelasseures, les desengagemens, le port de la
jarretière et la grâce des filles portaient je ne sçay
quelle petite lascivité mignarde, BRANT. Dames gai.
t. n, p. 366, dans LACURNE.
— ÉTYM. Désengager.
t DÉSENGAGER (dé-zan-ga-jé. Le g prend un e
devant o ou o : nous désengageons; je désengageais),
v. a. Retirer d'un engagement || Retirer une invita-
tion. || Terme militaire. Annuler l'enrôlement. || Se
désengager, v. réfl. Retirer un engagement qu'on a
pris, l'acceptation qu'on avait faite d'une invitation.
— HIST. xvi" s. Se trouver desengagé de la néces-
sité qui bride les aultres, MONT, n, 232. Desengager
celui qui me doibt en usant de luy, ou m'engager
envers celui qui ne me doibt rien, ce m'est un, m.
iv, 98. Socrates plaingnoit l'argent de ses amis à des-
engager sa vie, m. iv, -103. Si le maistrede ceux qui
estoient là eust esté desengagé [délivré], la besogne
estoit faiste, D'ADB. Hist. H, •H9. Le cheval ayant
esté tué sous luy, après qu'il s'enfust desengagé, vint
le capitaine de Castaldo à cheval, qui le prit prison-
nier, BHANT. Cap. fr. t. i, p. si, dans LACURNE.
— ÉTYM. Dés.... préfixe, et engager. On dit plus
souvent et mieux dégager.
fDÉSENGEANCER (dé-zan-jan-sé. Le c prend une
cédille,devant o pu o: nous désengeançons, je dés-
engeançais), v. a. Débarrasser d'une engeance.
— HIST. xvi" s. Ceste plante se plaist contre les
murailles es vieilles mazures, où s'estant une fois
attachéej difficilement l'en peut-on desengeancer,
O. DE SERRES, 672.
— ÉTYM. Dés.... préfixe, et engeance. ■
t DÉSENGOURDDi (dé-zan-gour-dir), v. a. Reti-
rer de l'engourdissement. || Sedésengourdir, v. réfl,
Sortir de l'engourdissement. Que leur corps se dé-
noue et se désengourdisse.... RÉGNIER, Sat. i.
— ÉTYM. Dés.... préfixe, et engourdir.
t DÉSENGRENER (dé-zan-gre-né. La syllabe gre
prend un accent grave quand la syllabe qui suit est
muette : je désengrène, je désengrènerai), v. a. Dé-
tacher un engrenage. || Se désengrener, v. réfl.
Sortir de son engrenage.
— ÉTYM. Dés.... préfixe, et engrener.
t DÉSENGRENEUR (dé-zan-gre-neur), s. m.
Terme de marine. Pièce de fer qui aide à désengre-
ner les maillons des câbles-chaînes.
— ÉTYM. Désengrener.
DÉSENIVRÉ, ÉE (dé-zan-ni-vrê, vrée), part.
passé. Il but avec excès, puis, désenivré, il s'effraya
des discours qu'il avait tenus.
DÉS
t DËSENIVREMENT (dé-zan-ni-vre-man), s. m.
Action de désenivrer ou de se désenivrer.
— ÉTYM. Désenivrer.
DÉSENIVRER (dé-zan-ni-vré, an prononcé comme
dans antique), v. a.\\ 1°.Faire passer l'ivresse. L'effet
du vin, par haut et par bas, fut tel qu'on en fut en
peine, et ne la désenivra pas [la duchesse de Berry],
ST-SIM. 28(, 74. || Absolument. Cet homme ne dés-
enivre point. Cette marche si désordonnée et si dis-
solue [d'Alexandre] dura sept jours, pendant lesquels
l'armée ne désenivra point, R0LLiK,iîtsï. anc. OEu-
vres, t..vl, p.' 647, dans POUGENS. || 2° Fig. Tout roi
que la peur désenivre Nous prodigue aussi les jou-
joux, BËRANG. Nègres. || 8° Se désenivrer, v. réfl.
Sortir de son ivresse. || Fig. Sortir d'un transport,
d'un ravissement, d'une illusion. Je suis en danger
de ne me désenivrer que l'année prochaine, BALZ.
liv. iv, lett. a. Pour me désenivrer, je viens vite
à la prose, VOLT. Lett. Pruss. 39.
—HIST. xne s. Va, bonne femme, à tunosteldor-
mir; si te desenivreras par le dormir, Rois, p. 4.
|| xive s. Quant il est desenyvré ou bien esveillé, et
les fumées sont passées et disgerées, adoneques il
a ses sens desliés et desempeschiés, ORESME, Thèse
de MEUNIER. ;|| xvie s. Les uns disent, quand il eut
prins son pli, que depuis il ne desenivra, DESPER.
Contes, LXXIX. Estant desenivré, et se voyant ainsi
logé, YVER, p. 605. Ils ne purent qu'ils ne fissent
savoir leur soubçon à l'amiral, le priant de se des-
enyvrer des fumées de la cour et de penser à sa
seureté et à la leur ensemble, D'AUB. Hist. Il, 8.
— ÉTYM. Dés.... préfixe, et enivrer.
■f DÉSENLACEMENT (dé-zan-la-se-man), s .m. Ac-
tion de désenlacer.
— ÉTYM. Désenlacer.
f DÉSENLACER (dé-zan-la-sé. Le c prend une cé-
dille devant o ou o: nous désenlaçons, je désenla-
çais), v. a. Tirer hors des lacets. [| Fig. Délivrer^
d'un piège. || Se désenlacer, v. réfl. Se délivrer des
lacets, des pièges.
— HIST. xvi" s. Desenlacer, OUDIN.
— ÉTYM. Dés.... préfixe, et enlacer.
t DÉSENLAIDm (dé-zan-lè-dir), v. a. Atténuer
la laideur. || 7. n. Cesser d'enlaidir.
— ÉTYM. Dés.... préfixe, et enlaidir.
f DÉSENNUI (dé-zan-nui), s. m. Cessation de
l'ennui.
— HIST. xvi" s. [Il chassait] pour son passètemps,
et pour donner desennui à son neveu, qui tant y
prenoit plaisir, j. DE ST-GELAIS, Hist. de LouisXII,
p. -179, dansXACURNE.
— ;ÉTYM. Dé.... préfixe, et ennui.
DÉSENNUYÉ, ÉE(dé-zan-nui-ié, iée),part.passé.
Désennuyé par un spectacle si nouveau pour lui.
DÉSENNUYER (dé-zan-nui-ié, an prononcé comme
dans antique), je désennuie, tu désennuies, il dés-
ennuie, nous désennuyons, vous désennuyez, ils
désennuient; je désennuyais, nous désennuyions ; je
désennuyai; je désennuierai; je désennuierais; dés-
ennuie,, désennuyons; que je désennuie, que nous
désennuyions; que je désennuyasse; désennuyant;
désennuyé, ». a. || 1° Délivrer de l'ennui. Mon fils
•vous embrasse mille fois, il me désennuie extrême-
ment et songe fort à meplaire, SÉV. 66. || Absolu-
ment. La lecture désennuie. |j 2° Se désennuyer, v.
réfl. Chasser l'ennui qu'on a. Jouons pour nous dés-
ennuyer. Le comte Ory disait pour s'égayer Qu'il vou-
lait prendre le couvent Farmoutier, Pour plaire aux
nonnes et se désennuyer, Clianson du comte Ory.
— HIST. xvi° s. Ils ne chantoient autre chanson,
et mesmes en cheminant pour se desennuyer, BRANT.
Bourbon.
— ÉTYM. Dés.... préfixe, et ennuyer; Berry, den-
nuyer.
t DÉSENORGUEILtm (dé-zan-nor-gheu-llir, Il
mouillées, an prononcé comme dans antique), v. a.
Habattre l'orgueil de quelqu'un.
— ÉTYM. Dés.... préfixe, et enorgueillir.
. DÉSENRAYÉ, ÉE (dé-zan-rè-ié, iée), part, passé.
La roue désenrayée.
t DÉSENRAYEMENT (dé-zan-rê-man), s. m. Ac-
tion de désenrayer.
— ÉTYM. Désenrayer.
DÉSENRAYER (dé-zan-rè-ié), je désenraye, tu
désenrayes, il désenraye ou désenraie,.nousdésen-
rayons, vous désenrayez,"ils désenrayent ou désen-
raient; je désenrayais, nous désenrayions; je désen-
rayai ; je désrenrayerai, ou désenraierai, ou
désenraîrai; je désenrayerais, ou désenraierais, ou
désenraîrais; désenraye, désenrayez; que je désen-
raye, que nous désenrayions, que vous désenrayiez,
qu'ils désenrayent; que je désenrayasse ; désen-
rayant; désenraye, v. a. Débarrasser une roue de I
DES
1099
. ce qui la tenait enrayée. || Absolument. Il faut dés-
enrayer. || Se désenrayer, v. réfl. Être désenraye,'
La roue se désenraye.
3 — ÉTYM. Dés.... préfixe, et enrayer.
t DÉSENRHUMÉ, ÉE (dé-zan-ru-mé, mée), part.
i passé. Cet acteur désenrhumé et pouvant dire son
, rôle.
DÉSENRHUMER(dé-zan-ru-mé), v. a. Faire ces-
- ser le rhume. Le beau temps m'a désenrhumé. |) Se
3 désenrhumer, v. réfl. Cesser d'être enrhumé.
— ÉTYM. Dés.... préfixe, et enrhumer.
i f DÉSENRÔLEMENT ( dè-zan-rô-le-man ), s. m.
■ Action de désenrôler.
j DÉSENRÔLER (dé-zan-rô-lé), v. a. Casser un
, enrôlement.
r — HIST. xvi" s. Desenroullé, ROB. EST. Dict.
— ÉTYM. Dés....préfixe, et enrôler.
3 DÉSENROUÉ, ÉE (dé-zan-rou-é, ée), part, passé.
Désenroué par le repos de la voix et par la chaleur,
f DÉSENROUEMENT (dé-zan-rou-man), s. m.
. Cessation de l'enrouement,
t — ÉTYM. Dèsenrouer.
1 DÈSENROUER (dé-zan-rou-é), v. a. Faire cesser
e l'enrouement. || Se dèsenrouer, v. réfl. Cesser d'être
t enroué. Il se désenrouà en buvant quelque chose
. de chaud.
i — ÉTYM. Dés.... préfixe, et enrouer._
t f DÉSENSABLER (dé-zan-sa-blé), v. a. Dégager
- un bateau ensablé. On eut bien de la peine à désen-
a sabler le bateau.
— ÉTYM. Dés.... préfife,. et ensabler.
t DÉSENSEIGNER (dé-zan-sè-gné), v. a. Faire
i- oublier ce qui avait été enseigné.
— HIST. xne s.; Amors le me desenseigne, Coud,
ix. || xmc s. Maistre qui desensaigne, Son aprenant
i- mehagne [estropie], Prov. mss. de St-G. f° \\ 4, dans
- LACURNE.
r, — ËTYM. Dés.... préfixe, et enseigner; provenç.
s desensenhar; catal. desensenyar; espagn. desenseiiar.
t DÉSENSELLER (dé-zan-sè-lé), v. a. Faire per-
dre la selle, jeter à bas de cheval.
— HIST. xme s-. Si rudement le desenselle, Le
r cuer lui part dessoubs l'esselle, Roman d'Athis,
dans DU CANGE , sella 2.
— ÉTYM. Dés.... préfixe, en, et selle.
e DÉSENSEVELI, IE (dé-zan-seu-ve-li, lie), part.
passé de désensevelir. Tiré de la sépulture. Un corps
, désenseveli. ||Fig. Ce sont deux hommes que l'Ê-
y glise regarde comme deux saints désensevelis de la
, mémoire de ses annales, BALZ. liv. iv, lett. 30.
DÉSENSEVELIR (dé-zan-seu-ve-lir; comme il y
a deux e muets de suite, le premier se renforce et
L prend le son de eu), v. a. Tirer de la sépulture.
— ÉTYM. Dés.... préfixe, et ensevelir.
e f DÉSENSEVELISSEMENT (dé-zan-seu-ve-li-se-
- man), s. m. Action de désensevelir.
s — ÉTYM. Désensevelir.
e . DÉSENSORCELÉ, ÉE (dé-zan-sor-se-lé, lée), part.
'r- passé. Désensorcelé à la fin, il s'aperçut que cette
s femme le jouait.
; DÉSENSORCELER (dé-zan-sor-se-lé. La syllabe cel
s prend deux II, quand la syllabe qui suit est muette :
- je désensorcelle; je désensorcellerai), v. a. || 1° Dé-
- livrer de l'ensorcellement. |{ 2° Fig. On ne peut le
'. désensorceler de cette fatale passion. ||'3° Se désen-
- sorceler, v. réfl. Cesser d'être ensorcelé. || Fig. N'a-
- voir plus l'esprit captivé.
s — HIST. XVIe s Que d'Aubigné appelloit ouver-
tement la comtesse de Guiche sorcière, l'accusant
, de l'avoir ensorcelé, qu'il avoit mesme consulté là-
. dessus le médecin Hotteman sur des philtres qui
pouvoient le desorceler, D'AUB. Vie, LXXIV. Que
- quelque bon prédicateur non pédant soit sorty des
villes rebelles pour aider à desensorceler le simple
l peuple, Sat. Mén. Catholicon, -19.
— ËTYM. Dés.... préfixe, et ensorceler.
DÉSENSORCELLEMENT (dé-zan-sor-sè-le-man),
s. m. Action de désensorceler; état de celui qui est
. désensorcelé.
— ÉTYM. Désensorceler.
t DÉSENTASSEMENT (dé-zan-tâ-se-man), s. m.
Action de désentasser.
t DÉSENTASSER (dé-zan-tâ-sé), v. a. Défaire
i ie tas. Désentasser des matelas, des plumes.
T- HIST. xvie s. Lors l'on desentasse les pommes,
- les portans sous la meule tournante pour y estre es-
■ cachées à la mode de l'huile, o. DE SERRES, 248.
i — ËTYM. Dés.... préfixe, et entasser.
i f DÉSENTERKER (dé-zan-tê-ré), v. a. Retirer
- de la terre, et, dans un sens restreint, de la sépul-
, ture. Désenterrer un trésor. On lui a désenterré
• son argent. Désenterrer un corps.
: —HIST. xve s. Un homme en peut estre accusé
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