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1146 pages
1090
DÉS
fDÉSAFFAlRÉ, ÉE (dé-za-fè-ré, rée), ad}. Qui
n|est point affairé, qui est sans affaires.
— ÊTYM. Dés.... préfixe, et affaire.
+ DÉSAFFAMER ( dé-za-fa-mé ), v. a. Ôter la
faim.
— HIST. xvi" s Que je ne puis ma faim desaf-
famer Qu'en l'admirant ou voyant sa peinture, RONS.
81. Plus tost donc dessous la mer Le feu s'abaisse
Qu'on nous voie desaffamer De nous aimer, YVER,
p. 661.
— ÉTYM. Dés.... préfixe, et affamer.
■(■DÉSAFFECTION (dé-za-fè-ksion; en poésie, de
cinq syllabes), s. f. Néologisme. Perte de l'affection.
La désaffection des citoyens.
— ÉTYM. Dés.... préfixe, et affection.
tDÉSAFFECTIONNÉ, ÊE (dé-za-fè-ksio-né, née),
part, passé. Qui n'a plus d'affection. Des peuples
désaffectionnés
i DÉSAFFECTIONNEMENT (dé - za - fè - ksio - ne-
man), sim. Néologisme. Enlèvement de l'affection;
renoncement à l'affection, en parlant du refroidis-
sement de l'amour du peuple pour le souverain.
— ÉTYM. Désaffectionner.
T DÉSAFFECTIONNER (dé-za-fè-ksio-né), v. a.
Néologisme, ôter, faire perdre l'affection. || Se désaf-
fectionner, v. réfl. Perdre l'affection qu'on avait. Le
peuple se désaffectionne.
— ÉTYM. Désaffection.
■j-DÉSAFFLEUREMENT (dé-za-fleu-re-man), s. m.
État de ce qui est désaffleuré.
— ÉTYM. Dés.... préfixe, et affleurement.
t DÉSAFFLEURER (dé-za-fleu-ré), v. a. Faire
ressortir certaines parties d'une surface sur les
autres.
— ÊTYM. Dés.... préfixe, et affleurer.
DÉSAFFOURCHÉ, ÉE (dé-za-four-çhé, chêe),
part, passé. Ancre désaffourchée.
t DÉSAFFOTJRCHEMENT (dé-za-four-che-man),
s. m. Action de désaffourcher. Le désaffourchement
de l'ancre;
DÉSAFFOURCHER (dé-za-four-ché). || i" V. n.
Terme de mariné. Lever l'ancre d'affourche, la remet-
tre à bord. On commanda de désaffourcher. || 2° V. a.
Désaffourcher l'ancre.
— ÊTYM. Dés.... préfixe, et affotirche.
f DÉSAFFRANCHIR (dé-za-fran-chir), v. a. Ré-
voquer un affranchissement.
— ÉTYM. Dés.... préfixe, et affranchir.
f <. DÉSAFFRONTER (dé-za-fron-té), v. a. Faire
réparation d'un affront. Vous n'avez rien senti des
coups que j'ai reçus, Et c'est moi seulement qu'il
faut qu'on désaffronte, TH. CORK. les Engagements
du hasard, u, 6.
— ÊTYM. Dés.... préfixe, et affront.
f 2. DÉSAFFRONTER (dé-za-fron-té), v. a. Terme
de construction. Faire cesser un affrontement.
— ÉTYM. Dés.... préfixe, et affronter.
î DÉSAFFUBLER (dé-za-fu-blé), v. a. Oter l'af-
fublement. Puis sa tête il désaffubla, SCARRON, Tirg.
trav. i. || Se désaffubler, v. réfl. Se débarrasser de
ce qui affuble.
— HIST. xur* s. Mes que desafublés me soie De
ceste chasuble de soie, la Rose, 19G3J. || xvr" s. De-
mosthenes, sentant que le poison avoit desjà pris et
gaigné sur luy, se désaffubla, et, regardant Archias
fermement au visage, lui dit.... AMYOT, Démosth. 43.
— ÉTYM. Dés.... préfixe, et affubler.
+ DÉSAGENCEMENT (dé-za-jan-se-man), s. m.
Action de désagencer; état de ce qui est désagencé.
— HIST. xvi° s. Desagencement, COTGRAVE.
— ÉTYM. Désagencer.
t DâSAGENCÉR ( dé-za-jan-sé. Le c prend une
cédille avant a et o : nous désagençons), v. a. Dé-
truire l'agencement. Désagencer une machine. || Se
désagencer, v. réfl. Perdre son agencement. Cette
machine se désagencé.
— HIST. xm" s. Lors esperonne, et li renc meu-
vent, Uns et autres se desajancent, GUILL. GUIART,
t. H, p. 204, V. 6204 [44193].
— ÉTYM. Dés.... préfixe, et agencer.
■j-DÉSAGRAFER (dé-za-gra-fé), v. a. Mauvais
mot pour dégrafer.
DÉSAGRÉABLE (dé-za-gré-a-bl'), ad). Qui dé-
plaît. Figure, aspect désagréable. Personne, humeur
désagréable. Il m'est désagréable de le voir., [Je de-
mande vôtre fille] à des conditions qui peut-être
ne vous seront pas désagréables, HAUTEROCHE, Cris-
pin médecin, l, S. Vous vous moquez; la tranquil-
lité en amour est un calme désagréable, MOL. Sca-
pin, m, -i. Cette passion vous remplira l'esprit de
mille idées, de mille vues, de mille réflexions désa-
gréables, BOURD. Pensées, t. i, p. 384. Dieu a ses
raisons pour laisser ici-bas les âmes les plus justes
DES
dans un état en quelque sorte violent et désagréable
à la nature, MASS. Carême, Dégoûts. Il est injuste
de chercher une félicité et des consolations humai-
nes dans un séjour si triste et si désagréable aux
enfants de Dieu, m. ib. [St Bernard] Cherchant dans
ses discours, non pas à se rendre agréable au pé-
cheur, mais à rendre le pécheur désagréable à soi-
même, m. Panég. St Bcrn. Quintius, qui n'était
pas désagréable à la multitude, aborde les tribuns,
VERTOT, Révol. rom.m, 274. Les uns [de nos sol-
dats] crevaient d'indigestion, les autres coulaient
des jours fort désagréables (expression que me four-
nit bien à propos le style moderne), p. L. COUR.
Lett. i, 28.
— HIST. xiv» s. Si grief et si tristre jugement et
si désagréable au pueple, BERCHEURE, f° 15, verso.
Celle dedicion a esté nient mains [nullement moins]
désagréable que si la ville eust esté prinse par force,
ID. f° 33, verso. || xvi' s. C'est, de tous les actes de
Timoleon, celuy qui me semble le plus desaggreahle
[blâmable], AMYOT, Timol. 44.
— ÊTYM. Dés.... préfixe, et agréable; provenç.
desagradable.
DÉSAGRÉABLEMENT (dé-za-gré-a-ble-man),
adv. D'une manière désagréable. Passer désagréa-
blement sa vie. Mettre quelqu'un désagréablement
en jeu, LE COMTE DE BUSSI, dans RICHELET.
— ÊTYM. Désagréable, et le suffixe ment.
DÉSAGRÉÉ, ÉE (dé-za-gré-é, ée), part, passé
de désagréer 2.
4. DÉSAGRÉER (dé-za-gré-é), je désagréais,nous
désagréions; je désagréerai; je désagréerais; que
je désagrée, que nous désagréions, v. n. Ne pas
agréer. Si cela ne vous désagrée pas. Retenez la plus
petite parole qui puisse désagréer à Jésus-Christ,
BOSS. Visite, 2. Il a le malheur de désagréer à tout
le monde, RICHELET.
— HIST. xm* s. Car me monstrez la voie, s'il ne
vous desagrée, Berte, XLVI. Et no baron s'entor-
nent, n'i font plus dèmorée, Tôt ont perdu Pengien,
n'i a mais recovrée, Et del pont n'ont il mie, qui
moult lor desagrée, Ch. d'Ant.iv, 408. Sire vesque,
fait il, ice me desagrée; Ançois istrai là fors soste-
nir la meslée, t&. vin, i 69. || xiv" s. Moult fu dolant
Henry et moult li desagrée Que Brenesque li fu tel-
lement deveée, Guescl. 8)92. || xvi* s. Le corps ainsi
enchâssé apparoissoit au travers le verre, sans ren-
dre mauvaise odeur, et sans désagréer aucunement,
PARE, Mumie, n. Si le trop de profit que cestui là
fait sur vostre bien vous est odieux, la perte de
cestui-ci vous desagrée, o. DE SERRES, 63. Si que,
possible, aucunes [dames] qui en liront des contes
d'elles mesmes, ne s'en desagreeront, BRANT. Da-
mes illustr. p. 104, dans LACORNE.
— ÉTYM. Dés.... préfixe, et agréer.
2. DÉSAGRÉER (dé-za-gré-é), je désagréais,nous
désagréions; je désagréerai; je désagréerais; que
je désagrée, que nous désagréions, v. a. Terme de
marine. Ancien synonyme de dégréer.
— ÉTYM. Dés.... préfixe, et agrès.
f DÉSAGRÉGATION (dé-za-gré-ga-sion), s. f.
Terme didactique. Séparation de parties agrégées,
qui se réduisent en grains ou en poussière.
— ÊTYM. Dés.... préfixe, et agrégation.
f DÉSAGRÉGÉ, ÉE (dé-za-gré-jé,jée),part, passé.
Des parties désagrégées.
•(■DÉSAGRÉGEANT, ANTE (dé-za-gré-jan,jan-f),
adj. || i° Terme didactique. Qui désagrège. || 2°Terme
de médecine. Qui disjoint des choses agrégées. || S.
m. Employer les désagrégeants pour résoudre les
fausses membranes de la diphthérite.
f DÉSAGRÉGER (dé-za-gré-jé. Le g prend un e
devant a et o: désagrégeant, désagrégeons; la syl-
labe gré prend un accent grave quand la syllabe
qui suit est muette : je désagrège, excepté au futur
et au conditionnel : je désagrégerai), v. a. Terme
didactique. Disjoindre ce qui était agrégé. || Se désa-
gréger, v. réfl. Être désagrégé. Ces cavités [dans
des dépôts de silice] s'opposent à ce que la substance
ait de la cohésion dans toutes ses parties, aussi, en
se desséchant, se désagrège-t-elle en fragments plus
ou moins petits, BECQUEREL, Acad. des se. Comptes-
rendus, t. un, p. 4 4 98.
— ÉTYM. Dés.... préfixe, et agréger.
DÉSAGRÉMENT (dé-za-gré-man), s. m. || 1° Chose
qui désagrée, sujet de contrariété. Il s'est attiré des
désagréments. Je crains qu'il n'essuyé bien des désa-
gréments, MAINTENON, Lett. à Mme des TJrsins,
7 août )706. Des plaisirs qu'il a fallu acheter bien
cher et dont il n'a presque jamais que le désagré-
ment et l'amertume, MASS. Avent, Mort du Péch.
Au lit de la mort, oserez-vous présenter à Jésus-
Christ vos fatigues et les désagréments journaliers
DÉS
de votre emploi? ID. dans le Dict. de DOCHEE. (| Ï* Dé-
faut qui nuit aux agréments extérieurs. Cette tache
au visage est un grand désagrément. M. de Saint-
Ruth, quel homme, bon Dieu! et que le désagré-
ment de sa physionomie donne de grandes idées des
qualités qu'on ne connaît pas! SÊV. 49.
— REM. Bouhours, dans ses Remarques, dit que
le mot est nouveau et commence à s'établir ; et il
signale comme une locution précieuse: ce fut un
grand désagrément pour moi. Aujourd'hui le mot
est établi et n'a plus rien de précieux.
— ÉTYM. Dés.... préfixe, et agrément.
fDÉSAGUERRIR (dé-za-ghè-rir), v. a. Désac-
coutumer des dangers de la guerre. Une population
désaguerrie.
— HIST. xvie s. Entre les autres maux et inconve-
niens qui t'adviennent pour estre desaguerri, il faut
compter que tu te rends desprisable à un chacun,
le Prince de Machiavel, p. 97, dans LACCRNE. Il y a
des princes qui, pour tenir leur estât en main as-
surée, desagguerissent, tant qu'ils peuvent, leurs
sujets, ib. p. 136.
— ÉTYM. Dés.... préfixe, et aguerrir.
tDÉSAIGRHl (dé-zè-grir). || 1° V. a. ôterl'aigreur,
les qualités aigres. On désaigrit un liquide avec un
alcali. || 2" V. n. Cesser d'être aigre. Ces cerises sont
encore aigres ; elles désaigriront en mûrissant.
— HIST. xvi» s. Me plaist lascher, pour desaigrir
ma peine, Aux pleurs, aux criz et aux souspirs la
bride, DO BELLAY, II, 21, recto. Lequel, ains que
son espée Au sang haineux fust trempée, Du miel
de sa langue molle Se desaigrit le souci, RONS. 347.
— ÊTYM. Dés.... préfixe, et aigre.
f DÉSAIGUILLETER(dé-zè-gui-lle-té, II mouil-
lées; «t comme dans huile. Le t se double quand la
syllabe qui suit est muette : je désaiguillette), v. a.
Défaire les aiguillettes.
— ÊTYM. Dés.... préfixe, et aiguillette.
t DÉSAIMANTER (dé-zè-man-té)j v. a. Terme
de physique. Détruire l'aimantation. || Se désaiman-
ter, v. réfl. Perdre son aimantation.
— ÉTYM. Dés.... préfixe, et aimanter.
f DÉSAIMER (dé-zè-mé), v. a. Cesser d'aimer.
Pourquoi les Français ne diraient-ils pas désaimer,
quand ils aiment si vite et désaiment si vite encore
d'après le caprice du moment? MERCIER, Néologie,
mot désaimer. En vivant avec lui [St-Simon, l'au-
teur des mémoires], j'ai passé par plus d'une phase ;
je l'ai adopté, critiqué; je l'ai aimé et désaimé, MI-
CHELET, LouisXIV et le duc de Bourgogne, p. 45).
— REM. Le mot est ancien, et non, comme le
croyait Mercier, un néologisme.
— HIST. xm" s. Cils me veut bien desnuer De
joieuse vie, Qui m'exhorte à desamer Dame si jolie
Et qui tant fet à loer, Poésies mss. avant 1 300, t. iv,
p. )396, dans LAOURNE. || xvi* s. L'ardent ennui de
ma froide poison Un autre aimant, jemesuisdésaimé;
Ainsi je meur, vivant sans estre aimé, Poésies de
Loys le Caron, î° 12, dans LACURNE.
— ÉTYM. Dés.... préfixe, et aimer; provenç. de-
gamar.
t DÉSAIRER (dé-zè-ré), v. o. Terme de fauconne-
rie. Tirer les oiseaux de l'aire ou de l'endroit où on
les nourrit.
— HIST. xvi" s. Prendre et desairer oyseaux de
proye, Coustumier génér. t. n, p. 759.
— ÉTYM.',J9&.... préfixe, et aire.
f DÉSA1SE (dé-zè-z') , s. m. Incommodité, ma-
laise..Peu usité.
— HIST. xv° s. Car mieux me vault tout a- un cop
morir, Que longuement en desaise languir, en.
D'ORL. 4 0.
— ÉTYM. Dés.... préfixe, et aise.
DÉSAJUSTÉ, ÉE (dé-za-ju-sté, stée), part, passé.
Pièces désajustées dans une machine. || Terme de
manège. Cheval désajusté, cheval dont les bonnes
allures sont dérangées.
f DÉSAJUSTEMENT (dé-za-ju-ste-man), s. m. Ac-
tion de désajuster une machine.
— ÉTYM. Désajuster.
DÉSAJUSTER (dé-zà-ju-sté), v. a. Déranger ce
qui était ajusté. Désajuster un canon. Désajuster la
parure de quelqu'un. Si le soin que l'on aura de
l'éviter [un mauvais son] d'un côté, fait que de l'au-
tre on désajusté sa période, il vaut mieux tomber
dans l'inconvénient du mauvais son, pourvu qu'il
ne choque pas trop rudement l'oreille, que de rom-
pre la juste cadence d'une période, VADGEL. Rem.
t. i, p. 33, dans POUGENS. || Se désajuster, v. réfl,
Être désajusté. La machine s'est désajustée.
— HIST. xvi« s. Desadjuster, COTGRAVE.
— ÉTYM. Dés.... préfixe, et ajuster.
t DÉSALIGNEMENT (dé-za-li-gne-man), t..m.
DÉS
fDÉSAFFAlRÉ, ÉE (dé-za-fè-ré, rée), ad}. Qui
n|est point affairé, qui est sans affaires.
— ÊTYM. Dés.... préfixe, et affaire.
+ DÉSAFFAMER ( dé-za-fa-mé ), v. a. Ôter la
faim.
— HIST. xvi" s Que je ne puis ma faim desaf-
famer Qu'en l'admirant ou voyant sa peinture, RONS.
81. Plus tost donc dessous la mer Le feu s'abaisse
Qu'on nous voie desaffamer De nous aimer, YVER,
p. 661.
— ÉTYM. Dés.... préfixe, et affamer.
■(■DÉSAFFECTION (dé-za-fè-ksion; en poésie, de
cinq syllabes), s. f. Néologisme. Perte de l'affection.
La désaffection des citoyens.
— ÉTYM. Dés.... préfixe, et affection.
tDÉSAFFECTIONNÉ, ÊE (dé-za-fè-ksio-né, née),
part, passé. Qui n'a plus d'affection. Des peuples
désaffectionnés
i DÉSAFFECTIONNEMENT (dé - za - fè - ksio - ne-
man), sim. Néologisme. Enlèvement de l'affection;
renoncement à l'affection, en parlant du refroidis-
sement de l'amour du peuple pour le souverain.
— ÉTYM. Désaffectionner.
T DÉSAFFECTIONNER (dé-za-fè-ksio-né), v. a.
Néologisme, ôter, faire perdre l'affection. || Se désaf-
fectionner, v. réfl. Perdre l'affection qu'on avait. Le
peuple se désaffectionne.
— ÉTYM. Désaffection.
■j-DÉSAFFLEUREMENT (dé-za-fleu-re-man), s. m.
État de ce qui est désaffleuré.
— ÉTYM. Dés.... préfixe, et affleurement.
t DÉSAFFLEURER (dé-za-fleu-ré), v. a. Faire
ressortir certaines parties d'une surface sur les
autres.
— ÊTYM. Dés.... préfixe, et affleurer.
DÉSAFFOURCHÉ, ÉE (dé-za-four-çhé, chêe),
part, passé. Ancre désaffourchée.
t DÉSAFFOTJRCHEMENT (dé-za-four-che-man),
s. m. Action de désaffourcher. Le désaffourchement
de l'ancre;
DÉSAFFOURCHER (dé-za-four-ché). || i" V. n.
Terme de mariné. Lever l'ancre d'affourche, la remet-
tre à bord. On commanda de désaffourcher. || 2° V. a.
Désaffourcher l'ancre.
— ÊTYM. Dés.... préfixe, et affotirche.
f DÉSAFFRANCHIR (dé-za-fran-chir), v. a. Ré-
voquer un affranchissement.
— ÉTYM. Dés.... préfixe, et affranchir.
f <. DÉSAFFRONTER (dé-za-fron-té), v. a. Faire
réparation d'un affront. Vous n'avez rien senti des
coups que j'ai reçus, Et c'est moi seulement qu'il
faut qu'on désaffronte, TH. CORK. les Engagements
du hasard, u, 6.
— ÊTYM. Dés.... préfixe, et affront.
f 2. DÉSAFFRONTER (dé-za-fron-té), v. a. Terme
de construction. Faire cesser un affrontement.
— ÉTYM. Dés.... préfixe, et affronter.
î DÉSAFFUBLER (dé-za-fu-blé), v. a. Oter l'af-
fublement. Puis sa tête il désaffubla, SCARRON, Tirg.
trav. i. || Se désaffubler, v. réfl. Se débarrasser de
ce qui affuble.
— HIST. xur* s. Mes que desafublés me soie De
ceste chasuble de soie, la Rose, 19G3J. || xvr" s. De-
mosthenes, sentant que le poison avoit desjà pris et
gaigné sur luy, se désaffubla, et, regardant Archias
fermement au visage, lui dit.... AMYOT, Démosth. 43.
— ÉTYM. Dés.... préfixe, et affubler.
+ DÉSAGENCEMENT (dé-za-jan-se-man), s. m.
Action de désagencer; état de ce qui est désagencé.
— HIST. xvi° s. Desagencement, COTGRAVE.
— ÉTYM. Désagencer.
t DâSAGENCÉR ( dé-za-jan-sé. Le c prend une
cédille avant a et o : nous désagençons), v. a. Dé-
truire l'agencement. Désagencer une machine. || Se
désagencer, v. réfl. Perdre son agencement. Cette
machine se désagencé.
— HIST. xm" s. Lors esperonne, et li renc meu-
vent, Uns et autres se desajancent, GUILL. GUIART,
t. H, p. 204, V. 6204 [44193].
— ÉTYM. Dés.... préfixe, et agencer.
■j-DÉSAGRAFER (dé-za-gra-fé), v. a. Mauvais
mot pour dégrafer.
DÉSAGRÉABLE (dé-za-gré-a-bl'), ad). Qui dé-
plaît. Figure, aspect désagréable. Personne, humeur
désagréable. Il m'est désagréable de le voir., [Je de-
mande vôtre fille] à des conditions qui peut-être
ne vous seront pas désagréables, HAUTEROCHE, Cris-
pin médecin, l, S. Vous vous moquez; la tranquil-
lité en amour est un calme désagréable, MOL. Sca-
pin, m, -i. Cette passion vous remplira l'esprit de
mille idées, de mille vues, de mille réflexions désa-
gréables, BOURD. Pensées, t. i, p. 384. Dieu a ses
raisons pour laisser ici-bas les âmes les plus justes
DES
dans un état en quelque sorte violent et désagréable
à la nature, MASS. Carême, Dégoûts. Il est injuste
de chercher une félicité et des consolations humai-
nes dans un séjour si triste et si désagréable aux
enfants de Dieu, m. ib. [St Bernard] Cherchant dans
ses discours, non pas à se rendre agréable au pé-
cheur, mais à rendre le pécheur désagréable à soi-
même, m. Panég. St Bcrn. Quintius, qui n'était
pas désagréable à la multitude, aborde les tribuns,
VERTOT, Révol. rom.m, 274. Les uns [de nos sol-
dats] crevaient d'indigestion, les autres coulaient
des jours fort désagréables (expression que me four-
nit bien à propos le style moderne), p. L. COUR.
Lett. i, 28.
— HIST. xiv» s. Si grief et si tristre jugement et
si désagréable au pueple, BERCHEURE, f° 15, verso.
Celle dedicion a esté nient mains [nullement moins]
désagréable que si la ville eust esté prinse par force,
ID. f° 33, verso. || xvi' s. C'est, de tous les actes de
Timoleon, celuy qui me semble le plus desaggreahle
[blâmable], AMYOT, Timol. 44.
— ÊTYM. Dés.... préfixe, et agréable; provenç.
desagradable.
DÉSAGRÉABLEMENT (dé-za-gré-a-ble-man),
adv. D'une manière désagréable. Passer désagréa-
blement sa vie. Mettre quelqu'un désagréablement
en jeu, LE COMTE DE BUSSI, dans RICHELET.
— ÊTYM. Désagréable, et le suffixe ment.
DÉSAGRÉÉ, ÉE (dé-za-gré-é, ée), part, passé
de désagréer 2.
4. DÉSAGRÉER (dé-za-gré-é), je désagréais,nous
désagréions; je désagréerai; je désagréerais; que
je désagrée, que nous désagréions, v. n. Ne pas
agréer. Si cela ne vous désagrée pas. Retenez la plus
petite parole qui puisse désagréer à Jésus-Christ,
BOSS. Visite, 2. Il a le malheur de désagréer à tout
le monde, RICHELET.
— HIST. xm* s. Car me monstrez la voie, s'il ne
vous desagrée, Berte, XLVI. Et no baron s'entor-
nent, n'i font plus dèmorée, Tôt ont perdu Pengien,
n'i a mais recovrée, Et del pont n'ont il mie, qui
moult lor desagrée, Ch. d'Ant.iv, 408. Sire vesque,
fait il, ice me desagrée; Ançois istrai là fors soste-
nir la meslée, t&. vin, i 69. || xiv" s. Moult fu dolant
Henry et moult li desagrée Que Brenesque li fu tel-
lement deveée, Guescl. 8)92. || xvi* s. Le corps ainsi
enchâssé apparoissoit au travers le verre, sans ren-
dre mauvaise odeur, et sans désagréer aucunement,
PARE, Mumie, n. Si le trop de profit que cestui là
fait sur vostre bien vous est odieux, la perte de
cestui-ci vous desagrée, o. DE SERRES, 63. Si que,
possible, aucunes [dames] qui en liront des contes
d'elles mesmes, ne s'en desagreeront, BRANT. Da-
mes illustr. p. 104, dans LACORNE.
— ÉTYM. Dés.... préfixe, et agréer.
2. DÉSAGRÉER (dé-za-gré-é), je désagréais,nous
désagréions; je désagréerai; je désagréerais; que
je désagrée, que nous désagréions, v. a. Terme de
marine. Ancien synonyme de dégréer.
— ÉTYM. Dés.... préfixe, et agrès.
f DÉSAGRÉGATION (dé-za-gré-ga-sion), s. f.
Terme didactique. Séparation de parties agrégées,
qui se réduisent en grains ou en poussière.
— ÊTYM. Dés.... préfixe, et agrégation.
f DÉSAGRÉGÉ, ÉE (dé-za-gré-jé,jée),part, passé.
Des parties désagrégées.
•(■DÉSAGRÉGEANT, ANTE (dé-za-gré-jan,jan-f),
adj. || i° Terme didactique. Qui désagrège. || 2°Terme
de médecine. Qui disjoint des choses agrégées. || S.
m. Employer les désagrégeants pour résoudre les
fausses membranes de la diphthérite.
f DÉSAGRÉGER (dé-za-gré-jé. Le g prend un e
devant a et o: désagrégeant, désagrégeons; la syl-
labe gré prend un accent grave quand la syllabe
qui suit est muette : je désagrège, excepté au futur
et au conditionnel : je désagrégerai), v. a. Terme
didactique. Disjoindre ce qui était agrégé. || Se désa-
gréger, v. réfl. Être désagrégé. Ces cavités [dans
des dépôts de silice] s'opposent à ce que la substance
ait de la cohésion dans toutes ses parties, aussi, en
se desséchant, se désagrège-t-elle en fragments plus
ou moins petits, BECQUEREL, Acad. des se. Comptes-
rendus, t. un, p. 4 4 98.
— ÉTYM. Dés.... préfixe, et agréger.
DÉSAGRÉMENT (dé-za-gré-man), s. m. || 1° Chose
qui désagrée, sujet de contrariété. Il s'est attiré des
désagréments. Je crains qu'il n'essuyé bien des désa-
gréments, MAINTENON, Lett. à Mme des TJrsins,
7 août )706. Des plaisirs qu'il a fallu acheter bien
cher et dont il n'a presque jamais que le désagré-
ment et l'amertume, MASS. Avent, Mort du Péch.
Au lit de la mort, oserez-vous présenter à Jésus-
Christ vos fatigues et les désagréments journaliers
DÉS
de votre emploi? ID. dans le Dict. de DOCHEE. (| Ï* Dé-
faut qui nuit aux agréments extérieurs. Cette tache
au visage est un grand désagrément. M. de Saint-
Ruth, quel homme, bon Dieu! et que le désagré-
ment de sa physionomie donne de grandes idées des
qualités qu'on ne connaît pas! SÊV. 49.
— REM. Bouhours, dans ses Remarques, dit que
le mot est nouveau et commence à s'établir ; et il
signale comme une locution précieuse: ce fut un
grand désagrément pour moi. Aujourd'hui le mot
est établi et n'a plus rien de précieux.
— ÉTYM. Dés.... préfixe, et agrément.
fDÉSAGUERRIR (dé-za-ghè-rir), v. a. Désac-
coutumer des dangers de la guerre. Une population
désaguerrie.
— HIST. xvie s. Entre les autres maux et inconve-
niens qui t'adviennent pour estre desaguerri, il faut
compter que tu te rends desprisable à un chacun,
le Prince de Machiavel, p. 97, dans LACCRNE. Il y a
des princes qui, pour tenir leur estât en main as-
surée, desagguerissent, tant qu'ils peuvent, leurs
sujets, ib. p. 136.
— ÉTYM. Dés.... préfixe, et aguerrir.
tDÉSAIGRHl (dé-zè-grir). || 1° V. a. ôterl'aigreur,
les qualités aigres. On désaigrit un liquide avec un
alcali. || 2" V. n. Cesser d'être aigre. Ces cerises sont
encore aigres ; elles désaigriront en mûrissant.
— HIST. xvi» s. Me plaist lascher, pour desaigrir
ma peine, Aux pleurs, aux criz et aux souspirs la
bride, DO BELLAY, II, 21, recto. Lequel, ains que
son espée Au sang haineux fust trempée, Du miel
de sa langue molle Se desaigrit le souci, RONS. 347.
— ÊTYM. Dés.... préfixe, et aigre.
f DÉSAIGUILLETER(dé-zè-gui-lle-té, II mouil-
lées; «t comme dans huile. Le t se double quand la
syllabe qui suit est muette : je désaiguillette), v. a.
Défaire les aiguillettes.
— ÊTYM. Dés.... préfixe, et aiguillette.
t DÉSAIMANTER (dé-zè-man-té)j v. a. Terme
de physique. Détruire l'aimantation. || Se désaiman-
ter, v. réfl. Perdre son aimantation.
— ÉTYM. Dés.... préfixe, et aimanter.
f DÉSAIMER (dé-zè-mé), v. a. Cesser d'aimer.
Pourquoi les Français ne diraient-ils pas désaimer,
quand ils aiment si vite et désaiment si vite encore
d'après le caprice du moment? MERCIER, Néologie,
mot désaimer. En vivant avec lui [St-Simon, l'au-
teur des mémoires], j'ai passé par plus d'une phase ;
je l'ai adopté, critiqué; je l'ai aimé et désaimé, MI-
CHELET, LouisXIV et le duc de Bourgogne, p. 45).
— REM. Le mot est ancien, et non, comme le
croyait Mercier, un néologisme.
— HIST. xm" s. Cils me veut bien desnuer De
joieuse vie, Qui m'exhorte à desamer Dame si jolie
Et qui tant fet à loer, Poésies mss. avant 1 300, t. iv,
p. )396, dans LAOURNE. || xvi* s. L'ardent ennui de
ma froide poison Un autre aimant, jemesuisdésaimé;
Ainsi je meur, vivant sans estre aimé, Poésies de
Loys le Caron, î° 12, dans LACURNE.
— ÉTYM. Dés.... préfixe, et aimer; provenç. de-
gamar.
t DÉSAIRER (dé-zè-ré), v. o. Terme de fauconne-
rie. Tirer les oiseaux de l'aire ou de l'endroit où on
les nourrit.
— HIST. xvi" s. Prendre et desairer oyseaux de
proye, Coustumier génér. t. n, p. 759.
— ÉTYM.',J9&.... préfixe, et aire.
f DÉSA1SE (dé-zè-z') , s. m. Incommodité, ma-
laise..Peu usité.
— HIST. xv° s. Car mieux me vault tout a- un cop
morir, Que longuement en desaise languir, en.
D'ORL. 4 0.
— ÉTYM. Dés.... préfixe, et aise.
DÉSAJUSTÉ, ÉE (dé-za-ju-sté, stée), part, passé.
Pièces désajustées dans une machine. || Terme de
manège. Cheval désajusté, cheval dont les bonnes
allures sont dérangées.
f DÉSAJUSTEMENT (dé-za-ju-ste-man), s. m. Ac-
tion de désajuster une machine.
— ÉTYM. Désajuster.
DÉSAJUSTER (dé-zà-ju-sté), v. a. Déranger ce
qui était ajusté. Désajuster un canon. Désajuster la
parure de quelqu'un. Si le soin que l'on aura de
l'éviter [un mauvais son] d'un côté, fait que de l'au-
tre on désajusté sa période, il vaut mieux tomber
dans l'inconvénient du mauvais son, pourvu qu'il
ne choque pas trop rudement l'oreille, que de rom-
pre la juste cadence d'une période, VADGEL. Rem.
t. i, p. 33, dans POUGENS. || Se désajuster, v. réfl,
Être désajusté. La machine s'est désajustée.
— HIST. xvi« s. Desadjuster, COTGRAVE.
— ÉTYM. Dés.... préfixe, et ajuster.
t DÉSALIGNEMENT (dé-za-li-gne-man), t..m.
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