DÉS
DÉS
DÈS
108D
t DÉSABONNEMENT (dé-za-bo-ne-man), s. m.
Action de se désabonner. Ce genre de nouvelles à la
main [des nouvelles déjà connues et sans intérêt]
ne tarda pas à attirer aux propriétaires du Corsaire
[nom d'un journal] quelques lettres dans lesquelles
on leur demandait un désabonnement de faveur,
H. MURGER, Propos de ville et propos de théâtre,
p. 70.
t DÉSABONNER (dé-za-bo-né), v. a. Faire cesser
l'abonnement. Vous me désabonnerez dès le mois
prochain. || Se désabonner, v. rèfl..Cesser de s'a-
bonner.
— ÉTYM. Dés.... préfixe, et abonner.
t DÉSABORDER (dé-za-bor-dé), v. a. Faire ces-
ser l'abordage.
. — HIST. xvie s. X l'abordage, le feu s'estant mis
dans une caque de poudre, lui et tout l'équipage
faillirent à périr; cela pourtant servit à faire que
l'amiralle le desabordast, D'AUB. Hist. n, 209.
— ÉTYM. Dés.... préfixe, et aborder.
t DÉSABRITER (dé-za-bri-té), v. a. Enlever un
abri.
— HIST. xrae s. Nud ne desabrié, Mort de faim
ou de soif, Fabl. mss. du roi, n° 7615, t. il, f° -143,
dans LACURNE.
— ÉTYM. Dés.... préfixe, et abri.
t DÉSABUSABLE (dé-za-bu-za-bi'), adj. Qui peut
être désabusé.
— ËTYM. Désabuser.
DÉSABUSÉ, ÉE (dé-za-bu-zé, zée), part, passé.
Qui n'est plus abusé. Désabusé par une rude expé-
rience. Je vois, je sais, je crois, je suis désabusée,
CORK. Poly. v, B. Je suis désabusée des projets des
hommes, SÉV. 674. Ce superbe croit s'élever au-des-
sus de tout et au-dessus de lui-même, quand il s'é-
lève, ce lui semble, au-dessus de la religion, qu'il
a si longtemps révérée ; il se met au rang des gens
désabusés, BOSS. Anne de Gonz. Et de son vain cour-
roux trop tard désabusé, RAC. Alex, m, 2. Cher ami,
si mon père, un jour désabusé, Plaint le malheur
d'un fils faussement accusé, ro. Pkèd. v, 6. De ton
espoir frivole es-tu désabusé? m. Athal. v, 5. De
mon aimable erreur je fus désabusée, ID. Bérén. H,
2. Roxane méprisée Bientôt de son erreur sera désa-
busée, m. Baj. i, 4. Voir Télémaque si désabusé
des victoires et des conquêtes, FËN. Tél. XXH. Mais
de ce style enfin la cour désabusée Dédaigna de ces
vers l'extravagance aisée, Distingua le naïf du plat
et du bouffon.... BOIL. Art p. i. La vérité est que ce
secret-là n'est qu'une chimère.... je n'en ai été désa-
busé qu'ici-bas, FONTEN. Artc'mise, Raimond Lutte.
Si vous êtes désabusé du monde, MASS. Car. Resp.
hum.
t DÉSABUSEMENT (dé-za-bu-ze-man), s. m. Ac-
tion de désabuser; résultat de cette action. Il y a
des erreurs agréables qui valent mieux que ce qu'on
appellerait le désabusement, BUSSY RABUTIN, dans
RICHELET. Ce désabusement, si l'on peut parler ainsi,
est un des principaux avantages que nous devions
essayer de tirer de l'oraison, L'ABBÉ REIGNIER, dans
BOUHOURS, Nouv. rem.
— ËTYM. Désabuser.
DÉSABUSER (dé-za-bu-zé), v. a. || 1° Faire qu'on
ne soit plus abusé, trompé. Je t'aime encore assez
pour te désabuser, CORN. Héracl. i, 2. Quoi ! pour
désabuser une aveugle furie.... ID. ib. rv, i. Il faut
que le monde nous désabuse du monde ; ses appas
ont assez d'illusion, ses faveurs assez d'inconstance,
ses rebuts assez d'amertume, BOSS. la Vallière. X
l'erreur de Roxane ai-je dû m'opposer, Et perdre mon
amant pour la désabuser? RAC. Baj. i, 4. Il me sem-
ble déjà que ces murs, que ces voûtes Vont prendre
la parole, et, prêts à m'accuser, Attendent mon
époux pour le désabuser, ID. Phèd. m, 3. j| Ab-
solument. La mort donne les plus grandes leçons
pour désabuser de tout ce que le monde croit mer-
veilleux, FÉN. Dial. des morts anc. Scipion, Anni-
bal. Du héros l'homme désabuse, Et l'admiration
confuse S'enfuit et fait place au mépris, LAMOTTE,
Odes, t.1, p. 289, danspouGENS. ||2" Se désabuser,
v. rèfl. Cesser d'être abusé. h s'est désabusé des
vanités du monde. Surtout, mortels, désabusez-vous
de la pensée dont vous vous flattez, qu'après une
longue vie la mort vous sera plus douce et plus fa-
cile, BOSS. le Tellier. Plus je vis, et plus je me
désabuse des soins et des projets à venir, MAINTE-
NON, Lett. à d'Aubigné, 7 sept. 1783. Désabusez-
vous de cela, s'il vous plaît, HAMILT. Gramm. 4.
— SYN. DÉTROMPER, DÊSABIJSER. On est détrompé
quand on n'est plus trompé; on est désabusé quand
on n'est plus abusé. Or abuser, c'est, étymologi-
quement, user mal de quelqu'un, faire un mauvais
usage de sesi défauts pour l'induire en erreur. Là
BICT. DE LA LANGUE FRANÇAISE
est l'indication de la nuance entre détromper et dés-
abuser. Les charlatans, dit Laveaux, abusent la po-
pulace par de faux raisonnements, par des faits con-
trouvés et absurdes, et, quand ils l'ont abusée, ils
la trompent en lui vendant de mauvaises drogues
pour des remèdes efficaces; on est détrompé quand
on voit que les drogues n'opèrent point ; mais on
n'est pas désabusé, si l'on n'a pas perdu toute con-
fiance dans les discours du trompeur.
— ÉTYM. Dés.... préfixe, et abus. Désabus se trouve
dans le Dict. (J'OUDIN.
t DÉSACCEPTER (dé-za-ksè-pté), v. a. Refuser ce
qu'on avait accepté.
— HIST. xve s. Pour nul trésor je ne vouldroye
desaccepter ne refuser l'honneur de ceste feste,
Perceforest, t. m, f" 5).
— ÉTYM. Dés.... préfixe, et accepter.
T DÉSACCOINTANCE ( dé-za-koin-tan-s'), s. f.
Cessation d'accointance, de fréquentation, d'amitié
avec quelqu'un.
— ÉTYM. Dés.... préfixe, et accointance.
t DÉSACCOINTER (dé-za-koin-té), v. a. Rompre
l'accoïntance, la société. j| Se désaccointer, v. réfl.
Cesser de fréquenter.
— HIST. xme s. Ensi furent desacointié li Franc
et li Grieu [Grecs], VILLEH. XCI. Nostre ostel verrez
bel et cointe ; Mes mainte gent s'en desacointe,
Qu'au soir i vient, s'en va au main, RDTEB. n, 49.
— ÉTYM. Dés.... préfixe, et accointer.
t DÉSACCOMMODER (dé-za-ko-mo-dé), v. a, Ces-
ser d'accommoder.
— HIST. xvie s. La première particularité gist en
la situation, où l'on void une chose qui desaccom-
mode merveilleusement la ville, et l'autre qui l'ac-
commode, LANOUE, 680.
— ÉTYM. Dés.... préfixe, et accommoder.
■f DËSACCOMPAGNER (dé-za-kon-pa-gné), v. n.
Cesser d'accompagner. Il s'en alla désaccompagné.
— HIST. xvie s. Quoy voyant, un magicien qui
ne l'avoit jamais voulu desaccompagner pour le pro-
fit qu'il tiroit, du vivant d'elle, de son art, PARÉ,
XIX, 31.
— ÉTYM. Dés.... préfixe, et accompagner.
DÉSACCORD (dé-za-kor; le d ne se lie pas: un
dé-za-kor accidentel; au pluriel, l's ne se lie pas :
des dé-za-kor accidentels; mais quelques-uns lient:
des dé-za-kor-z accidentels), s. m. || 1° Dissenti-
ment , désunion. Le désaccord est dans ce ménage.
|| 2°Par extension, état de ce qui n'a plus l'accord.
Le désaccord de deux instruments.
— HIST. xvie s. Cet ancien joueur de lyre, que
Pausanias recite avoir accoustumé à contraindre ses
disciples d'aller ouir un mauvais sonneur, qui logeoit
vis-à-vis de luy, où ils apprinssent à haïr ses desac-
cords et faulses mesures, MONT, IV, 34. Le ciel n'a
point veu un si poisant desaccord [entre la justice
de la cause et le succès] que celuy de César et de
Pompeius, ny ne verra pour l'advenir, ID. IV, 161.
— ÉTYM. Dés.... préfixe, et accord.
DÉSACCORDÉ, ÉE (dé-za-kor-dé, dée), part.
passé. || 1" Désuni. Des coeurs désaccordés. Tout
est désaccordé, plus d'ensemble, plus d'unité, plus
de beauté, DIDER. Regr. s. sa robe de chambre.
|| 2° Par extension, qui a perdu l'accord. Un piano
désaccordé. || Terme de peinture. Couleurs désac-
cordées, couleurs qui ne sont pas convenablement
nuancées.
DÉSACCORDER (dé-za-kor-dé), v. a. || 1° Pro-
duire le désaccord, la désunion. Des calomnies ont
désaccordé ces familles. || 2° Terme de musique.
Faire que les cordes d'un instrument ne soient plus
d'accord. La chaleur a désaccordé ce piano. Son
oreille [au musicien] est un instrument qu'un son
discordant démonte et désaccorde, BUFF. Nature des
animaux. |] Par extension , mettre le désaccord
dans dés couleurs, dans un tableau. Cette draperie
rouge, dont vous l'avez chamarré, blessait l'art et
désaccordait le tableau, DIDEROT, Salon de 1765,
OEuvres, t. xni, p. 14, dans POHGENS. || 3" Se désac-
corder, v. réfl. Cesser d'être d'accord. Cette harpe
s'est désaccordée.
— HIST. xvie s. Il faut tellement prendre sa sen-
tence qu'elle ne desaccorde point d'avec Christ....
CALVIN, Instit. 641. Lors la cité, ne plus ne moins
que si son harmonie eust esté desaccordée et con-
fuse, tomba en dissensions civiles, AMYOT, Arat. 2
Après, si nous voulons considérer comme les sujets
entr'eux estoyent bien accordans, que ferons-nous
sinon nous esmerveiller de quoy ils se sont depuis
tant desaccordez? LANOUE, 62.
— ÉTYM. Dés.... préfixe, et accorder.
DÉSACCOUPLÉ, ÉE (dé-za-kou-plé, plée), part.
passé. Des draps désacoouplés.
t DÈS"ACCOUPLEMENT (dé - za- kou - plè-man),
s. m. Terme d'histoire naturelle. Cessation de l'ac-
couplement des animaux.
— ÉTYM. Désaccoupler.
DÉSACCOUPLER (dé-za-kou-plé), v. a. || i" Sépa-
rer des choses qui étaient par couple, par paire.
Désaccoupler des draps. || Désaccoupler des chiens,
leur ôter la couple. || 2° Se désaccoupler,». rèfl. Cesser
l'accouplement. Ces chiens se sont désacoouplés. .
— ÉTYM. Dés.... préfixe, et accoupler.
I DÉSACCOUTRER (dé-za-kou-tré), v. a. Oter
l'accoutrement. || Se désacooutrèr, v. réfl. Se débar-
rasser d'un accoutrement.
— HIST. xve s. Il se desacoustra et se coucha,
Perceforest, t. v, f° 28.
— ÉTYM. Dés.... préfixe, et accoutrer.
DÉSACCOUTUMANCE (dé-za-kou-tu-man-s'), s. f.
Perte d'une coutume, d'une habitude. Lorsque les
nerfs optiques, par une longue désaccoutumance de
souffrir la lumière même réfléchie,, sont exposés
tout à coup à une grande lumière, BOSS. Conn. m, 3,
— HIST. xme s. Que les lois soient abatues par
desacostumance, Liv. dejust. 6.Sefamesnes[neles]
noment en France, Ce n'est fors desacoustumance,
la Rose, ^72. || xvie s. Mon latin [ma connaissance
du latin] s'abastardit incontinent, du quel depuis
par desaccoustumance j'ay perdu tout usage, MONT,
I, 196. C'a esté plus par desaccoustumance que par
loy expresse, CHARRON, Sagesse, i, 48.
— ÉTYM. Désaccoutumer.
DÉSACCOUTUMÉ, ÉE (dé-za-kou-tu-mé, mée),
part, passé. Qui n'a plus la coutume, l'habitude. Les
savants doivent d'autant plus s'intéresser à ces sor-
tes d'honneurs rendus à leurs pareils qu'ils en sont
aujourd'hui plus désaccoutumés, FONTEN. Sébas-
tien. Venir nous alléguer des inclinations désaccou-
tumées de tout ioug, MASS. Car. Samar.
DÉSACCOUTUMER (dé-za-kou-tu-mé), v. a.
|| 1" Faire perdre une coutume, une habitude. L'oi-
siveté l'avait désaccoutumé de faire aucun effort.
En vain de son train ordinaire On le [naturel] veut
désaccoutumer : Quelque chose qu'on puisse faire,
On ne saurait le réformer, LA FONT. Fabl. n, 18.
La mortification lui rend la mort familière, le déta-
chement des plaisirs le désaccoutume du corps; il
n'a point de peine à s'en séparer, BOSS. Or. fun.
Bourgoing. || 2° Se désaccoutumer, t). réfl. Perdre
l'habitude. Il faut se désaccoutumer de souhaiter
quelque chose, SÉV. 144. Je souhaite de tout mon
coeur que vous ne vous désaccoutumiez ni de m'é-
crire ni de me parler, MAINTENON , Lett. au card.
de tfoailles, 9 janv. 1704. L'incrédule, qui a se-
coué le joug de la foi, se désaccoutume bientôt
du joug de l'obéissance, MASS. Or. fun. Dauphin.
Comme la raison s'accoutume à examiner, elle se
désaccoutume de croire, ID. Panég. St Thomas.
|| Absolument. Le commandeur: on s'est accou-
tumé. — D. Japhet : qu'on se désaccoutume, SCAR-
RON, D. Japhet, m, 4.
— HIST. xive s. Jà ne me puist aidier li Pères qui
ne ment, Se je ne descoutume, ains mon départe-
ment, Ce servaige villain, qu'ensi honnist la gent,
Baud. de Seb. VIÏI, 888. || xvie s. Celui qui par déli-
cate paresse desdaigne ou desaccoustume d'em-
ployer ses mains à frotter son propre corps, AMYOT,
Alex. 72.
— ËTYM. Dés.... préfixe, et accoutumer.
t DÉSACCUMULER fdé-za-ku-mu-lé), D. o. Dé-
truire un amas, une accumulation.
— ÉTYM. Dés.... préfixe, et accumuler.
•f DÉSACHALANDAGE (dé-za-cha-lan-da-j'), s. m.
Perte de chalands; état d'une boutique désachalandée.
DÉSACHALANDÉ, ÉE ( dé-za-cha-lan-dé, dée),
part, passé. Boutique désachalandée.
DÉSACHALANDER (dé-za-cha-lan-dé), v.a. Éloi-
gner les chalands d'un marchand, d'une boutique ; lui
faire perdre ses pratiques. || Sedésachalander,«.re'/Ï.
Perdre ses chalands. Ce magasin s'est désachalandé.
— ÉTYM. Dés.... préfixe, et achalander.
f DÉSACIDIFICATION (dé-za-si-di-fi-ka-sion), s.
f. Action de désaoidifier.
t DÉSACIDIFIER (dé-za-si-di-fi-é), v. a. Terme
de chimie. Détruire l'état d'acidité d'une substance.
— ÉTYM. Dés.... préfixe, et acidifier.
t DÉSACD5RER (dé-za-sié-ré. La syllabe cié prend
l'accent grave quand la syllabe qui suit est muette:
je désacière, excepté au futur et au conditionnel :
je désaciérerai), v. a. Faire perdre les propriétés de
l'acier. La partie de la lame, qui a subi l'influence
de l'hydrogène et qui a perdu son azote, est entiè-
rement désaciérée, FREMY, Comptes rendus, Acad.
des SC. t. LU, p. 626.
— ÉTYM. Dés.... préfixe, et acier.
I. -- 137
DÉS
DÈS
108D
t DÉSABONNEMENT (dé-za-bo-ne-man), s. m.
Action de se désabonner. Ce genre de nouvelles à la
main [des nouvelles déjà connues et sans intérêt]
ne tarda pas à attirer aux propriétaires du Corsaire
[nom d'un journal] quelques lettres dans lesquelles
on leur demandait un désabonnement de faveur,
H. MURGER, Propos de ville et propos de théâtre,
p. 70.
t DÉSABONNER (dé-za-bo-né), v. a. Faire cesser
l'abonnement. Vous me désabonnerez dès le mois
prochain. || Se désabonner, v. rèfl..Cesser de s'a-
bonner.
— ÉTYM. Dés.... préfixe, et abonner.
t DÉSABORDER (dé-za-bor-dé), v. a. Faire ces-
ser l'abordage.
. — HIST. xvie s. X l'abordage, le feu s'estant mis
dans une caque de poudre, lui et tout l'équipage
faillirent à périr; cela pourtant servit à faire que
l'amiralle le desabordast, D'AUB. Hist. n, 209.
— ÉTYM. Dés.... préfixe, et aborder.
t DÉSABRITER (dé-za-bri-té), v. a. Enlever un
abri.
— HIST. xrae s. Nud ne desabrié, Mort de faim
ou de soif, Fabl. mss. du roi, n° 7615, t. il, f° -143,
dans LACURNE.
— ÉTYM. Dés.... préfixe, et abri.
t DÉSABUSABLE (dé-za-bu-za-bi'), adj. Qui peut
être désabusé.
— ËTYM. Désabuser.
DÉSABUSÉ, ÉE (dé-za-bu-zé, zée), part, passé.
Qui n'est plus abusé. Désabusé par une rude expé-
rience. Je vois, je sais, je crois, je suis désabusée,
CORK. Poly. v, B. Je suis désabusée des projets des
hommes, SÉV. 674. Ce superbe croit s'élever au-des-
sus de tout et au-dessus de lui-même, quand il s'é-
lève, ce lui semble, au-dessus de la religion, qu'il
a si longtemps révérée ; il se met au rang des gens
désabusés, BOSS. Anne de Gonz. Et de son vain cour-
roux trop tard désabusé, RAC. Alex, m, 2. Cher ami,
si mon père, un jour désabusé, Plaint le malheur
d'un fils faussement accusé, ro. Pkèd. v, 6. De ton
espoir frivole es-tu désabusé? m. Athal. v, 5. De
mon aimable erreur je fus désabusée, ID. Bérén. H,
2. Roxane méprisée Bientôt de son erreur sera désa-
busée, m. Baj. i, 4. Voir Télémaque si désabusé
des victoires et des conquêtes, FËN. Tél. XXH. Mais
de ce style enfin la cour désabusée Dédaigna de ces
vers l'extravagance aisée, Distingua le naïf du plat
et du bouffon.... BOIL. Art p. i. La vérité est que ce
secret-là n'est qu'une chimère.... je n'en ai été désa-
busé qu'ici-bas, FONTEN. Artc'mise, Raimond Lutte.
Si vous êtes désabusé du monde, MASS. Car. Resp.
hum.
t DÉSABUSEMENT (dé-za-bu-ze-man), s. m. Ac-
tion de désabuser; résultat de cette action. Il y a
des erreurs agréables qui valent mieux que ce qu'on
appellerait le désabusement, BUSSY RABUTIN, dans
RICHELET. Ce désabusement, si l'on peut parler ainsi,
est un des principaux avantages que nous devions
essayer de tirer de l'oraison, L'ABBÉ REIGNIER, dans
BOUHOURS, Nouv. rem.
— ËTYM. Désabuser.
DÉSABUSER (dé-za-bu-zé), v. a. || 1° Faire qu'on
ne soit plus abusé, trompé. Je t'aime encore assez
pour te désabuser, CORN. Héracl. i, 2. Quoi ! pour
désabuser une aveugle furie.... ID. ib. rv, i. Il faut
que le monde nous désabuse du monde ; ses appas
ont assez d'illusion, ses faveurs assez d'inconstance,
ses rebuts assez d'amertume, BOSS. la Vallière. X
l'erreur de Roxane ai-je dû m'opposer, Et perdre mon
amant pour la désabuser? RAC. Baj. i, 4. Il me sem-
ble déjà que ces murs, que ces voûtes Vont prendre
la parole, et, prêts à m'accuser, Attendent mon
époux pour le désabuser, ID. Phèd. m, 3. j| Ab-
solument. La mort donne les plus grandes leçons
pour désabuser de tout ce que le monde croit mer-
veilleux, FÉN. Dial. des morts anc. Scipion, Anni-
bal. Du héros l'homme désabuse, Et l'admiration
confuse S'enfuit et fait place au mépris, LAMOTTE,
Odes, t.1, p. 289, danspouGENS. ||2" Se désabuser,
v. rèfl. Cesser d'être abusé. h s'est désabusé des
vanités du monde. Surtout, mortels, désabusez-vous
de la pensée dont vous vous flattez, qu'après une
longue vie la mort vous sera plus douce et plus fa-
cile, BOSS. le Tellier. Plus je vis, et plus je me
désabuse des soins et des projets à venir, MAINTE-
NON, Lett. à d'Aubigné, 7 sept. 1783. Désabusez-
vous de cela, s'il vous plaît, HAMILT. Gramm. 4.
— SYN. DÉTROMPER, DÊSABIJSER. On est détrompé
quand on n'est plus trompé; on est désabusé quand
on n'est plus abusé. Or abuser, c'est, étymologi-
quement, user mal de quelqu'un, faire un mauvais
usage de sesi défauts pour l'induire en erreur. Là
BICT. DE LA LANGUE FRANÇAISE
est l'indication de la nuance entre détromper et dés-
abuser. Les charlatans, dit Laveaux, abusent la po-
pulace par de faux raisonnements, par des faits con-
trouvés et absurdes, et, quand ils l'ont abusée, ils
la trompent en lui vendant de mauvaises drogues
pour des remèdes efficaces; on est détrompé quand
on voit que les drogues n'opèrent point ; mais on
n'est pas désabusé, si l'on n'a pas perdu toute con-
fiance dans les discours du trompeur.
— ÉTYM. Dés.... préfixe, et abus. Désabus se trouve
dans le Dict. (J'OUDIN.
t DÉSACCEPTER (dé-za-ksè-pté), v. a. Refuser ce
qu'on avait accepté.
— HIST. xve s. Pour nul trésor je ne vouldroye
desaccepter ne refuser l'honneur de ceste feste,
Perceforest, t. m, f" 5).
— ÉTYM. Dés.... préfixe, et accepter.
T DÉSACCOINTANCE ( dé-za-koin-tan-s'), s. f.
Cessation d'accointance, de fréquentation, d'amitié
avec quelqu'un.
— ÉTYM. Dés.... préfixe, et accointance.
t DÉSACCOINTER (dé-za-koin-té), v. a. Rompre
l'accoïntance, la société. j| Se désaccointer, v. réfl.
Cesser de fréquenter.
— HIST. xme s. Ensi furent desacointié li Franc
et li Grieu [Grecs], VILLEH. XCI. Nostre ostel verrez
bel et cointe ; Mes mainte gent s'en desacointe,
Qu'au soir i vient, s'en va au main, RDTEB. n, 49.
— ÉTYM. Dés.... préfixe, et accointer.
t DÉSACCOMMODER (dé-za-ko-mo-dé), v. a, Ces-
ser d'accommoder.
— HIST. xvie s. La première particularité gist en
la situation, où l'on void une chose qui desaccom-
mode merveilleusement la ville, et l'autre qui l'ac-
commode, LANOUE, 680.
— ÉTYM. Dés.... préfixe, et accommoder.
■f DËSACCOMPAGNER (dé-za-kon-pa-gné), v. n.
Cesser d'accompagner. Il s'en alla désaccompagné.
— HIST. xvie s. Quoy voyant, un magicien qui
ne l'avoit jamais voulu desaccompagner pour le pro-
fit qu'il tiroit, du vivant d'elle, de son art, PARÉ,
XIX, 31.
— ÉTYM. Dés.... préfixe, et accompagner.
DÉSACCORD (dé-za-kor; le d ne se lie pas: un
dé-za-kor accidentel; au pluriel, l's ne se lie pas :
des dé-za-kor accidentels; mais quelques-uns lient:
des dé-za-kor-z accidentels), s. m. || 1° Dissenti-
ment , désunion. Le désaccord est dans ce ménage.
|| 2°Par extension, état de ce qui n'a plus l'accord.
Le désaccord de deux instruments.
— HIST. xvie s. Cet ancien joueur de lyre, que
Pausanias recite avoir accoustumé à contraindre ses
disciples d'aller ouir un mauvais sonneur, qui logeoit
vis-à-vis de luy, où ils apprinssent à haïr ses desac-
cords et faulses mesures, MONT, IV, 34. Le ciel n'a
point veu un si poisant desaccord [entre la justice
de la cause et le succès] que celuy de César et de
Pompeius, ny ne verra pour l'advenir, ID. IV, 161.
— ÉTYM. Dés.... préfixe, et accord.
DÉSACCORDÉ, ÉE (dé-za-kor-dé, dée), part.
passé. || 1" Désuni. Des coeurs désaccordés. Tout
est désaccordé, plus d'ensemble, plus d'unité, plus
de beauté, DIDER. Regr. s. sa robe de chambre.
|| 2° Par extension, qui a perdu l'accord. Un piano
désaccordé. || Terme de peinture. Couleurs désac-
cordées, couleurs qui ne sont pas convenablement
nuancées.
DÉSACCORDER (dé-za-kor-dé), v. a. || 1° Pro-
duire le désaccord, la désunion. Des calomnies ont
désaccordé ces familles. || 2° Terme de musique.
Faire que les cordes d'un instrument ne soient plus
d'accord. La chaleur a désaccordé ce piano. Son
oreille [au musicien] est un instrument qu'un son
discordant démonte et désaccorde, BUFF. Nature des
animaux. |] Par extension , mettre le désaccord
dans dés couleurs, dans un tableau. Cette draperie
rouge, dont vous l'avez chamarré, blessait l'art et
désaccordait le tableau, DIDEROT, Salon de 1765,
OEuvres, t. xni, p. 14, dans POHGENS. || 3" Se désac-
corder, v. réfl. Cesser d'être d'accord. Cette harpe
s'est désaccordée.
— HIST. xvie s. Il faut tellement prendre sa sen-
tence qu'elle ne desaccorde point d'avec Christ....
CALVIN, Instit. 641. Lors la cité, ne plus ne moins
que si son harmonie eust esté desaccordée et con-
fuse, tomba en dissensions civiles, AMYOT, Arat. 2
Après, si nous voulons considérer comme les sujets
entr'eux estoyent bien accordans, que ferons-nous
sinon nous esmerveiller de quoy ils se sont depuis
tant desaccordez? LANOUE, 62.
— ÉTYM. Dés.... préfixe, et accorder.
DÉSACCOUPLÉ, ÉE (dé-za-kou-plé, plée), part.
passé. Des draps désacoouplés.
t DÈS"ACCOUPLEMENT (dé - za- kou - plè-man),
s. m. Terme d'histoire naturelle. Cessation de l'ac-
couplement des animaux.
— ÉTYM. Désaccoupler.
DÉSACCOUPLER (dé-za-kou-plé), v. a. || i" Sépa-
rer des choses qui étaient par couple, par paire.
Désaccoupler des draps. || Désaccoupler des chiens,
leur ôter la couple. || 2° Se désaccoupler,». rèfl. Cesser
l'accouplement. Ces chiens se sont désacoouplés. .
— ÉTYM. Dés.... préfixe, et accoupler.
I DÉSACCOUTRER (dé-za-kou-tré), v. a. Oter
l'accoutrement. || Se désacooutrèr, v. réfl. Se débar-
rasser d'un accoutrement.
— HIST. xve s. Il se desacoustra et se coucha,
Perceforest, t. v, f° 28.
— ÉTYM. Dés.... préfixe, et accoutrer.
DÉSACCOUTUMANCE (dé-za-kou-tu-man-s'), s. f.
Perte d'une coutume, d'une habitude. Lorsque les
nerfs optiques, par une longue désaccoutumance de
souffrir la lumière même réfléchie,, sont exposés
tout à coup à une grande lumière, BOSS. Conn. m, 3,
— HIST. xme s. Que les lois soient abatues par
desacostumance, Liv. dejust. 6.Sefamesnes[neles]
noment en France, Ce n'est fors desacoustumance,
la Rose, ^72. || xvie s. Mon latin [ma connaissance
du latin] s'abastardit incontinent, du quel depuis
par desaccoustumance j'ay perdu tout usage, MONT,
I, 196. C'a esté plus par desaccoustumance que par
loy expresse, CHARRON, Sagesse, i, 48.
— ÉTYM. Désaccoutumer.
DÉSACCOUTUMÉ, ÉE (dé-za-kou-tu-mé, mée),
part, passé. Qui n'a plus la coutume, l'habitude. Les
savants doivent d'autant plus s'intéresser à ces sor-
tes d'honneurs rendus à leurs pareils qu'ils en sont
aujourd'hui plus désaccoutumés, FONTEN. Sébas-
tien. Venir nous alléguer des inclinations désaccou-
tumées de tout ioug, MASS. Car. Samar.
DÉSACCOUTUMER (dé-za-kou-tu-mé), v. a.
|| 1" Faire perdre une coutume, une habitude. L'oi-
siveté l'avait désaccoutumé de faire aucun effort.
En vain de son train ordinaire On le [naturel] veut
désaccoutumer : Quelque chose qu'on puisse faire,
On ne saurait le réformer, LA FONT. Fabl. n, 18.
La mortification lui rend la mort familière, le déta-
chement des plaisirs le désaccoutume du corps; il
n'a point de peine à s'en séparer, BOSS. Or. fun.
Bourgoing. || 2° Se désaccoutumer, t). réfl. Perdre
l'habitude. Il faut se désaccoutumer de souhaiter
quelque chose, SÉV. 144. Je souhaite de tout mon
coeur que vous ne vous désaccoutumiez ni de m'é-
crire ni de me parler, MAINTENON , Lett. au card.
de tfoailles, 9 janv. 1704. L'incrédule, qui a se-
coué le joug de la foi, se désaccoutume bientôt
du joug de l'obéissance, MASS. Or. fun. Dauphin.
Comme la raison s'accoutume à examiner, elle se
désaccoutume de croire, ID. Panég. St Thomas.
|| Absolument. Le commandeur: on s'est accou-
tumé. — D. Japhet : qu'on se désaccoutume, SCAR-
RON, D. Japhet, m, 4.
— HIST. xive s. Jà ne me puist aidier li Pères qui
ne ment, Se je ne descoutume, ains mon départe-
ment, Ce servaige villain, qu'ensi honnist la gent,
Baud. de Seb. VIÏI, 888. || xvie s. Celui qui par déli-
cate paresse desdaigne ou desaccoustume d'em-
ployer ses mains à frotter son propre corps, AMYOT,
Alex. 72.
— ËTYM. Dés.... préfixe, et accoutumer.
t DÉSACCUMULER fdé-za-ku-mu-lé), D. o. Dé-
truire un amas, une accumulation.
— ÉTYM. Dés.... préfixe, et accumuler.
•f DÉSACHALANDAGE (dé-za-cha-lan-da-j'), s. m.
Perte de chalands; état d'une boutique désachalandée.
DÉSACHALANDÉ, ÉE ( dé-za-cha-lan-dé, dée),
part, passé. Boutique désachalandée.
DÉSACHALANDER (dé-za-cha-lan-dé), v.a. Éloi-
gner les chalands d'un marchand, d'une boutique ; lui
faire perdre ses pratiques. || Sedésachalander,«.re'/Ï.
Perdre ses chalands. Ce magasin s'est désachalandé.
— ÉTYM. Dés.... préfixe, et achalander.
f DÉSACIDIFICATION (dé-za-si-di-fi-ka-sion), s.
f. Action de désaoidifier.
t DÉSACIDIFIER (dé-za-si-di-fi-é), v. a. Terme
de chimie. Détruire l'état d'acidité d'une substance.
— ÉTYM. Dés.... préfixe, et acidifier.
t DÉSACD5RER (dé-za-sié-ré. La syllabe cié prend
l'accent grave quand la syllabe qui suit est muette:
je désacière, excepté au futur et au conditionnel :
je désaciérerai), v. a. Faire perdre les propriétés de
l'acier. La partie de la lame, qui a subi l'influence
de l'hydrogène et qui a perdu son azote, est entiè-
rement désaciérée, FREMY, Comptes rendus, Acad.
des SC. t. LU, p. 626.
— ÉTYM. Dés.... préfixe, et acier.
I. -- 137
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