1080
DÉP
fut sans péché créature, J. MAROT, V, 334. CeJX qui
nient que Jesus-Christ ait esté fils de Dieu que de-
puis avoir vestu nostre chair, ne font que caviller
malicieusement, CALV. Instit. 374. Depuis au dis-
ner jusques au souper, une larme n'attendant l'aul-
trè, elle ne cessa de me prescher, MARG. Lettre 20.
Depuis mercredy Madame s'est trouvée beaulcoup
plus mal qu'elle n'avoit esté despuis qu'elle a com-
mencé à se lever, ID. ib. 40. Ces parolles achevées,
s'escarta de la compaignie; depuys, ne feut possi-
ble tyrer de luy mot quelconque, RAB. Pant. in, 46.
Pasquil ha faict depuys nagueres ung chansonnet
auquel il dict ID. Ép. *3- Depuis qu'on est planté
en butte aux canonades.... MONT, I, 49. Il ne veit
oncques ce discours, depuis qu'il luyeschappa, ID.
I, 206. Depuis le jour que je le perdis, ID. I, 2f9.
Il souffrait la mesme passion en son cueur, que 1 ie-
mistocles longtemps depuis [après] souffrit, AMYOT,
Thésée, 8. Au reste depuis [après] la mort de son
père ^Egeus, il entreprit une chose grande à mer-
veille, ID. ib. 28. X Sparte, depuis que l'enfant estoit
né. le père n'en estoit plus le maistre,iD. Lyc. 32.
Et se feit porter depuis la cour du roy jusques à la
coste de la mer Mediterrane, ID. Pélop. 66. Aussi
n'estoit-il point cholere, ny prompt à se courrou-
cer : mais depuis qu'une fois il l'estoit, on avoit
beaucoup affaire à le rappaiser, ID. Cat. d'Utiq. t.
— ÉTYM. Dé.... préfixe, etpuis ; Berry, dépens,
dépuye, dépuire; bourguig. depeu, depô; wallon,
dipeû, dispeû, dispôie;provenç. despuvis, depueis,
depos; anc. catal. depus, depuys; espagn. despues;
portug. depois; ital. dopo.
DÉPURATIF, IVE (dé-pu-ra-tif, ti-v'), adj. Terme
de médecine. Oui passe pour avoir la propriété de
dépurer le sang, les humeurs. Remède dépuratif.
I| S. m. Un dépuratif. Les dépuratifs sont ou des
diurétiques ou des diaphorétiques.
— ÊTYM. Dépurer; provenç. depuraliu.
DÉPURATION (dé-pu-ra-sion), s. (. || 1° Action
par laquelle on dégage un corps quelconque des
matières qui en altèrent la pureté. La dépuration
d'un métal. || 2° Terme de pharmacie. Séparation
spontanée qui se fait dans un liquide trouble lors-
qu'on le laisse en repos dans un vase cylindrique.
La dépuration n'est le plus souvent qu'un prélimi-
naire de la clarification. || 3° Terme de pathologie.
Travail par lequel l'économie animale se purifie ou
plutôt se débarrasse de ce qui la trouble. La petite
vérole n'était qu'une simple dépuration du sang,
VOLT. Jenni, 9.
— HIST. xin" s. Ne voit l'en comment de fogiere
Font cil et cendre et voirre nestre Qui de voirrerie
sunt mestre Par depuracion legiere? laliose, t6302.
|| xiv" s. Les ungs [métaux] par dépuration Reçoi-
vent grant perfection, Nal. à Valch. crr. 123.
— ÉTYM. Dépurer; provenç. depuracio; espagn.
depuracion ; ital. dvpurasioue.
DËPURATOIRK (dénu-ra-toi-r'), adj. Qui sert à
dépurer. Machine, fontaine dépuratoire. || Terme de
médecine. Maladies dépuratoires, maladies qu'on
croyait servir à dépurer la masse des humeurs : la
variole, la rougeole, etc.
- ÊTYM. Dépurer.
DÉPURÉ. ÉE (dé-pu-ré, rée), part, passé. Un li-
quide dépuré.
DÉPURER (dé-pu-ré), v. a. Terme de chimie et
de médecine. Purifier. Dépurer un métal. Dépurer
le sang. || Se dépurer, v. réfl. Devenir pur. Le sang
continue à se dépurer, par le mouvement de la cir-
culation, de tout ce qui lui restait de molécules non
organiques, BUFF. Animaux, Rrproduclion.
— SYN. DÉPURER, ÉPURER. Ces deux mots ne dif-
fèrent que par la préposition : de, signifiant ôter de;
e, signifiant faire aller hors. Dépurer un liquide,
épurer un liquide sont vraiment synonymes. Mais,
au delà, il n'y a plus de synonymie :dfepurer ne se
dit qu'au propre, tandis que épurer s'emploie très-
bien au figuré.
— HIST. xi\" s. Mais luy. estant dans son mer-
cure. C'est à dire nonc séparé De la mine, ains
fortdesDure, Traité rt'a'ck.sie. \\x\T s. On pourra
mesler ces huiles arec les sucs dépurés de pourpié,
de laietns, PARE, XX bis, tu.
— ETYM. f)"'.... préfixe, et pur; provenç. et es-
pagn. depvrar; ital. depurare.
DÉPUTATION (dè-pu-ta-siun;en poésie, de cinq
syllabes), s. f. \\ 1e Envoi solennel de personnes
chargées .d'un message pour quelqu'un. Essayons
de mmener les esprits par une seconde députation,
VAOGEL. Q. C. dans RICHELET. Il proposa de faire
une députat'on au roi, SÉV. 23» Ils ne vont pas en
députation au-dev nt rie M. de Grignan, ID. 6G9.
|| 2° Fonction de député à une assemblée délibé-
I/ÉQ
rante. Aspirer à la députation. C'est dans le temps
que nous voulons la députation pour mon fils, dont
apparemment M. de Chaulnes sera le maître cette
année, SÉV. 568. || La députation d'un département,
tous-ses députés. || Députation des États,nom, dans
plusieurs gouvernements constitutionnels, d'un co-
mité revêtu de certaines attributions en l'absence
des États. || Assemblée des États de l'empire germa-
manique, dans laquelle se réglaient certaines af-
faires renvoyées par la diète.
— HIST. XVI" s. Sire, j'ai esté député des églises
malgré moi, et pendant que bien d'autres briguoient
cette députation, D'AUB. Vie, cix.
— ÉTYM. Lat. deputationem, répartition, de depu-
tare (voy. DÉPUTER).
'. DÉPUTÉ, ÉE (dé-pu-té, tée), part, passé. Les
membres du conseil députés pour aller faire des re-
présentations au ministre.
2. DÉPUTÉ (dé-pu-té), s. m. || 1° Celui qui est
chargé de certain message solennel auprès d'un
prince ou d'une puissance. Le député vint donc, et
fit cette harangue : Romains, et vous, sénat assis
pour m'écouter.... LA FONT. Fabl. xi, 7. Les dépu-
tés du peuple et les chefs des soldats, VOLT. Irène,
iv, 2. Puisque les actionnaires se sont réservé en
•commun le capital hypothéqué de leurs actions et
qu'ils ont une caisse particulière et des députés pour
veiller à leurs intérêts, RAYNAL, Hist. phil. iv, 27.
|| 2° Celui qui devient, par élection, membre d'une
assemblée délibérante. Les députés aux états géné-
raux. || Particulièrement, celui qui fait partie de ce
qu'oD appelle ordinairement seconde chambre, par
opposition à chambre des pairs, à sénat. La chambre
des députés. Les députés au corps législatif. || Pro-
verbe. Les députés de Vaugirard qui viennent en
corps, et ne sont qu'un, se dit par raillerie des so-
lennités qui se font pour peu de chose.
— HIST. xive s. Le visiteur ordenera un depputé
à chascun passaige, qui les dites laines pèsera, Or-
donn. dans le Dict. de DOCHEZ. || xvr s. Députés
[hommes choisis, désignés pour faire une chose],
AMYOT, Lyc. 35. Ce député est choisi au sort, MONT.
n, 257.
— ÉTYM. Député 4.
DÉPUTER (dé-pu-té), v. a. \\ i° Envoyer comme
député. Madame, le sénat nous députe tous deux
Pour vous jurer encor qu'il suivra tous vos voeux,
CORN. Pulch. v, 2. L'ambassadeur est l'homme du
prince qui le députe, BOURD. Pensées, t. il, p. 49t.
Cet homme ainsi bâti fut député des villes Que lave
le Danube; il n'était point d'asiles Où l'avarice des
Roriiains Ne pénétrât alors et ne portât les mains,
LA FONT. Fabl. xi, 7. || 2° Absolument. Envoyer une
députation. L'erreur alla si loin qu'Abdère députa
Vers Hippocrate, et l'invita X venir rétablir la rai-
son du malade, LA FONT. Fabl. vin, 26. On court,
on s'assemble, on députe  l'oiseau : seigneur Cor-
moran, D'où vous vient cet avis? Quel est votre ga-
rant? ID. Fabl. x, 4. Il déclara ouvertement qu'il
ne se séparerait point d'eux, et leur conseilla de
députer vers le prince, pour savoir de lui-même
contre qui il prétendait les mener, ROLLIN, Hist.
anc. t. iv, p. 145, dans POUGE-NS.
— HIST. xv= s. Lieu que nous avons député et or-
donné, Ora'onn. dans le Dict. de DOCHEZ. || xvr s.
Sans en faire plus longue inquisition, ils ont député
un anneau à cet usage, beau et riche, ne considé-
rant point la pauvreté en laquelle a vécu la sainte
Vierge, CALVIN, toi. La dernière portion [des
biens] estoit députée pour la réparation des temples
et autres despenses extraordinaires, ID. Instit. 880.
Depuis que l'enfant estoit né, le père n'en estoit
plus le maistre, ains le portoit en un certain lieu à
ce député, là où les plus anciens de la lignée visi-
toient l'enfant, AMYOT, Lyc. 65. On députa les pre-
miers et principaux personnages de l'une et de l'au-
tre partie pour envoyer devers luy, ID. Numa, 6,
Le cynosarges estoit un parc député aux exercices
des jeunes gens, ID. Thém. t. Si ne feust pas plus
tost député à celle charge, qu'il.... ID. Caton, 2).
— ÉTïM. Provenç. deputar ; espagn. deputar, di-
putar; ital. deputare; du latin deputare, tailler,
assigner, de la préposition ae, et putare, tailler,
penser (voy. PUTATIF). Députer, c'est proprement
assigner, puis, de là, confier une mission.
t DÉQUALIFICATION ( dé-ka-li-fi-ka-sion ), s. f.
Perte d'une qualification.
— ÉTYM. Déqualifier.
t DÉQUALIFIER (dé-ka-li-fi-é), v.a. Enlever une
qualification, une qualité.
— ÉTYM. Dé.... préfixe, et qualifier.
fDÉQUILLER (dé-ki-llô, Il mouillées), v.a.
Terme du jeu de quilles. Frapper une quille avec
DÉR
la boule, de manière à lui faire quitter sa place, à
la jeter hors du carré du jeu. || Fig. et familière-
ment, déposter, chasser d'un poste, d'une fonction.
On l'a déquillé à son grand regret. Vous voilà dé-
quillé.
— HIST. xvi" s. Duras, voulant prendre sa place,
l'accusa en mesme temps aux deux cours d'estre
double, et, pour peu d'indice qu'il en pust appor-
ter, le desquilla facilement de l'une et de l'autre,
D'AUB. Hist. II, 222.
— ÉTYM. Dé.... préfixe, et quille.
t DÉRACINABLE (dé-ra-si-na-bl'), adj. Qui peut
être déraciné, au propre et au figuré.
— ÉTYM. Déraciner.
DÉRACINÉ, ÉE (dé-ra-si-né, née), part, passe.
Dont les racines ont été arrachées de terre. Des ar-
bres aussi anciens que le monde sont déracinés, ou
leurs débris dispersés, RAYNAL, Hist. phil. x, 5.
|| Fig. Une opinion déracinée par la parole et par
les livrés. Le plus noble orgueil y germa sur les
débris de la vanité déracinée, J. i. ROUSS. Conf. ix.
DÉRACINEMENT (dé-ra-si-ne-man), s. m. Action
de déraciner un arbre. Le déracinement d'un chêne.
|| État de ce qui est déraciné.
— ÉTYM. Déraciner.
• DÉRACINER (dé-ra-si-né), v. a. \\ i° Renverser ce
qui tient au sol par racines. Le vent redouble ses
efforts Et fait si bien qu'il déracine Celui de qui la
tête au ciel était voisine Et dont les pieds touchaient
à l'empire des morts, LA FONT. Fabl. i, 22. Ce grand
Dieu qui se vante de déraciner par son souffle les
cèdres du Liban, tonne pour abattre les feuilles
des arbres, BOSS. la Tallière. Je le voyais déraciner
sans peine d'une main les hauts sapins, FËN. Tél.
xv. || Fig. Vous avez été choisi pour déraciner ma
vie de la terre; j'y tenais par un lien trop fort,
STAEL, Corinne, xx, 3. || 2° Par extension. Déraci-
ner un cor, l'extirper. || Faire sortir de sa place. Et
d'un grand maître tireur d'armes, qui vient avec ses
battements de pied, ébranler toute la maison et nous
déraciner tous les carreaux de notre salle, MOL. B.
gent. m, 3. || 3° Fig. Ôter, enlever, faire disparaî-
tre. Chacun se doit connaître et, par un exercice,
Cultivant sa vertu, déraciner son vice, RÉGNIER,
Sat. xv. Par là de nos trois coeurs l'amitié ressaisie
En déracinerait et haine et jalousie, CORN. Othon,
n, 4. Qui pourrait l'affermir dans un saint exercice
Qui du coeur tous les ans déracinât un vice, ID. Imit.
I, u Regarde en autrui Tout ce qui t'y déplaît,
tout ce qu'on y censure, Et déracine en toi ce qui
te choque en lui, ID. J'6. I, 25. St Bernard fit un
voyage dans ces pays-là pour y déraciner ce mau-
vais germe, et les miracles qu'il y fit en confirma-
tion de la vérité catholique sont plus éclatants que
le soleil, BOSS. Yar. xi, § 35. Commencez à déraci-
ner vos vicieuses inclinations, MASS. Car. Jeûne.
|| Déraciner les abus, les faire disparaître. || 4° Se
déraciner, v.réfl. Perdre son enracinement. Cet
arbre se déracine. || Fig. Les opinions anciennes ne
se déracinent pas facilement. Souvent le vain or-
gueil par là se déracine, L'amour-propre se mine,
Et fait place aux vertus avec facilité, CORN. Imit.
II, 2. •
— HIST. xive s Et si t'enfourme [conduis-toi
de telle manière], K'or'uel de ton cuer desrachin-
nes, j. DE CONDET, p. t58. ||xvie s. Timoleon pensa
d'affranchir aussi les autres villes, et de tout poinct
exterminer et déraciner les tyrannies de Sicile,
AMYOT, Timol. 3*.
— ÉTYM. Dé.... préfixe, et racine ; picard, déra-
cheiner, dérocher; provenç. desraygar, desraxigar;
anc. catal. desreygar; espagn. desraigar; ital. dis-
radicare. Le provençal, l'espagnol et l'italien sont
formés de rais, radice, racine.
f DÉRACINEUR (dé-ra-si-neur), s. m. Celui qui
déracine. Les niveleurs étaient de plusieurs espèces :
les uns, les fouilleurs et les déracineurs, s'empa-
raient des bruyères, CHATEAUB. Suarts, 248.
— ÉTYM. Déraciner.
f DÉRADELPHE (dé-ra-dèl-f ), adj. Terme de
tératologie. Monstre déradelphe, et, substantive-
ment, un déradelphe, monstre composé de deux
individus réunis par le cou.
— ÉTYM. Aép7), cou, et àSsAçè;, frère.
t DÉRADELPHIE (dé-ra-dèl-fie), s. f. Etat du
monstre déradelphe.
DÉRADER (dé-ra-dé), v. a. Terme Ue manne.
Emporter, en parlant d'un gros temps, d'un vent
violent, un vaisseau hors de la rade, avec ses an-
cres. || Terme de pêche. Désagréer un bateau qu&n la saison de la pêche est finie.
— ËTYM. Dé.... préfixe, et rade.
t DÉRAIDIR, voy. DÉROIDIR.
DÉP
fut sans péché créature, J. MAROT, V, 334. CeJX qui
nient que Jesus-Christ ait esté fils de Dieu que de-
puis avoir vestu nostre chair, ne font que caviller
malicieusement, CALV. Instit. 374. Depuis au dis-
ner jusques au souper, une larme n'attendant l'aul-
trè, elle ne cessa de me prescher, MARG. Lettre 20.
Depuis mercredy Madame s'est trouvée beaulcoup
plus mal qu'elle n'avoit esté despuis qu'elle a com-
mencé à se lever, ID. ib. 40. Ces parolles achevées,
s'escarta de la compaignie; depuys, ne feut possi-
ble tyrer de luy mot quelconque, RAB. Pant. in, 46.
Pasquil ha faict depuys nagueres ung chansonnet
auquel il dict ID. Ép. *3- Depuis qu'on est planté
en butte aux canonades.... MONT, I, 49. Il ne veit
oncques ce discours, depuis qu'il luyeschappa, ID.
I, 206. Depuis le jour que je le perdis, ID. I, 2f9.
Il souffrait la mesme passion en son cueur, que 1 ie-
mistocles longtemps depuis [après] souffrit, AMYOT,
Thésée, 8. Au reste depuis [après] la mort de son
père ^Egeus, il entreprit une chose grande à mer-
veille, ID. ib. 28. X Sparte, depuis que l'enfant estoit
né. le père n'en estoit plus le maistre,iD. Lyc. 32.
Et se feit porter depuis la cour du roy jusques à la
coste de la mer Mediterrane, ID. Pélop. 66. Aussi
n'estoit-il point cholere, ny prompt à se courrou-
cer : mais depuis qu'une fois il l'estoit, on avoit
beaucoup affaire à le rappaiser, ID. Cat. d'Utiq. t.
— ÉTYM. Dé.... préfixe, etpuis ; Berry, dépens,
dépuye, dépuire; bourguig. depeu, depô; wallon,
dipeû, dispeû, dispôie;provenç. despuvis, depueis,
depos; anc. catal. depus, depuys; espagn. despues;
portug. depois; ital. dopo.
DÉPURATIF, IVE (dé-pu-ra-tif, ti-v'), adj. Terme
de médecine. Oui passe pour avoir la propriété de
dépurer le sang, les humeurs. Remède dépuratif.
I| S. m. Un dépuratif. Les dépuratifs sont ou des
diurétiques ou des diaphorétiques.
— ÊTYM. Dépurer; provenç. depuraliu.
DÉPURATION (dé-pu-ra-sion), s. (. || 1° Action
par laquelle on dégage un corps quelconque des
matières qui en altèrent la pureté. La dépuration
d'un métal. || 2° Terme de pharmacie. Séparation
spontanée qui se fait dans un liquide trouble lors-
qu'on le laisse en repos dans un vase cylindrique.
La dépuration n'est le plus souvent qu'un prélimi-
naire de la clarification. || 3° Terme de pathologie.
Travail par lequel l'économie animale se purifie ou
plutôt se débarrasse de ce qui la trouble. La petite
vérole n'était qu'une simple dépuration du sang,
VOLT. Jenni, 9.
— HIST. xin" s. Ne voit l'en comment de fogiere
Font cil et cendre et voirre nestre Qui de voirrerie
sunt mestre Par depuracion legiere? laliose, t6302.
|| xiv" s. Les ungs [métaux] par dépuration Reçoi-
vent grant perfection, Nal. à Valch. crr. 123.
— ÉTYM. Dépurer; provenç. depuracio; espagn.
depuracion ; ital. dvpurasioue.
DËPURATOIRK (dénu-ra-toi-r'), adj. Qui sert à
dépurer. Machine, fontaine dépuratoire. || Terme de
médecine. Maladies dépuratoires, maladies qu'on
croyait servir à dépurer la masse des humeurs : la
variole, la rougeole, etc.
- ÊTYM. Dépurer.
DÉPURÉ. ÉE (dé-pu-ré, rée), part, passé. Un li-
quide dépuré.
DÉPURER (dé-pu-ré), v. a. Terme de chimie et
de médecine. Purifier. Dépurer un métal. Dépurer
le sang. || Se dépurer, v. réfl. Devenir pur. Le sang
continue à se dépurer, par le mouvement de la cir-
culation, de tout ce qui lui restait de molécules non
organiques, BUFF. Animaux, Rrproduclion.
— SYN. DÉPURER, ÉPURER. Ces deux mots ne dif-
fèrent que par la préposition : de, signifiant ôter de;
e, signifiant faire aller hors. Dépurer un liquide,
épurer un liquide sont vraiment synonymes. Mais,
au delà, il n'y a plus de synonymie :dfepurer ne se
dit qu'au propre, tandis que épurer s'emploie très-
bien au figuré.
— HIST. xi\" s. Mais luy. estant dans son mer-
cure. C'est à dire nonc séparé De la mine, ains
fortdesDure, Traité rt'a'ck.sie. \\x\T s. On pourra
mesler ces huiles arec les sucs dépurés de pourpié,
de laietns, PARE, XX bis, tu.
— ETYM. f)"'.... préfixe, et pur; provenç. et es-
pagn. depvrar; ital. depurare.
DÉPUTATION (dè-pu-ta-siun;en poésie, de cinq
syllabes), s. f. \\ 1e Envoi solennel de personnes
chargées .d'un message pour quelqu'un. Essayons
de mmener les esprits par une seconde députation,
VAOGEL. Q. C. dans RICHELET. Il proposa de faire
une députat'on au roi, SÉV. 23» Ils ne vont pas en
députation au-dev nt rie M. de Grignan, ID. 6G9.
|| 2° Fonction de député à une assemblée délibé-
I/ÉQ
rante. Aspirer à la députation. C'est dans le temps
que nous voulons la députation pour mon fils, dont
apparemment M. de Chaulnes sera le maître cette
année, SÉV. 568. || La députation d'un département,
tous-ses députés. || Députation des États,nom, dans
plusieurs gouvernements constitutionnels, d'un co-
mité revêtu de certaines attributions en l'absence
des États. || Assemblée des États de l'empire germa-
manique, dans laquelle se réglaient certaines af-
faires renvoyées par la diète.
— HIST. XVI" s. Sire, j'ai esté député des églises
malgré moi, et pendant que bien d'autres briguoient
cette députation, D'AUB. Vie, cix.
— ÉTYM. Lat. deputationem, répartition, de depu-
tare (voy. DÉPUTER).
'. DÉPUTÉ, ÉE (dé-pu-té, tée), part, passé. Les
membres du conseil députés pour aller faire des re-
présentations au ministre.
2. DÉPUTÉ (dé-pu-té), s. m. || 1° Celui qui est
chargé de certain message solennel auprès d'un
prince ou d'une puissance. Le député vint donc, et
fit cette harangue : Romains, et vous, sénat assis
pour m'écouter.... LA FONT. Fabl. xi, 7. Les dépu-
tés du peuple et les chefs des soldats, VOLT. Irène,
iv, 2. Puisque les actionnaires se sont réservé en
•commun le capital hypothéqué de leurs actions et
qu'ils ont une caisse particulière et des députés pour
veiller à leurs intérêts, RAYNAL, Hist. phil. iv, 27.
|| 2° Celui qui devient, par élection, membre d'une
assemblée délibérante. Les députés aux états géné-
raux. || Particulièrement, celui qui fait partie de ce
qu'oD appelle ordinairement seconde chambre, par
opposition à chambre des pairs, à sénat. La chambre
des députés. Les députés au corps législatif. || Pro-
verbe. Les députés de Vaugirard qui viennent en
corps, et ne sont qu'un, se dit par raillerie des so-
lennités qui se font pour peu de chose.
— HIST. xive s. Le visiteur ordenera un depputé
à chascun passaige, qui les dites laines pèsera, Or-
donn. dans le Dict. de DOCHEZ. || xvr s. Députés
[hommes choisis, désignés pour faire une chose],
AMYOT, Lyc. 35. Ce député est choisi au sort, MONT.
n, 257.
— ÉTYM. Député 4.
DÉPUTER (dé-pu-té), v. a. \\ i° Envoyer comme
député. Madame, le sénat nous députe tous deux
Pour vous jurer encor qu'il suivra tous vos voeux,
CORN. Pulch. v, 2. L'ambassadeur est l'homme du
prince qui le députe, BOURD. Pensées, t. il, p. 49t.
Cet homme ainsi bâti fut député des villes Que lave
le Danube; il n'était point d'asiles Où l'avarice des
Roriiains Ne pénétrât alors et ne portât les mains,
LA FONT. Fabl. xi, 7. || 2° Absolument. Envoyer une
députation. L'erreur alla si loin qu'Abdère députa
Vers Hippocrate, et l'invita X venir rétablir la rai-
son du malade, LA FONT. Fabl. vin, 26. On court,
on s'assemble, on députe  l'oiseau : seigneur Cor-
moran, D'où vous vient cet avis? Quel est votre ga-
rant? ID. Fabl. x, 4. Il déclara ouvertement qu'il
ne se séparerait point d'eux, et leur conseilla de
députer vers le prince, pour savoir de lui-même
contre qui il prétendait les mener, ROLLIN, Hist.
anc. t. iv, p. 145, dans POUGE-NS.
— HIST. xv= s. Lieu que nous avons député et or-
donné, Ora'onn. dans le Dict. de DOCHEZ. || xvr s.
Sans en faire plus longue inquisition, ils ont député
un anneau à cet usage, beau et riche, ne considé-
rant point la pauvreté en laquelle a vécu la sainte
Vierge, CALVIN, toi. La dernière portion [des
biens] estoit députée pour la réparation des temples
et autres despenses extraordinaires, ID. Instit. 880.
Depuis que l'enfant estoit né, le père n'en estoit
plus le maistre, ains le portoit en un certain lieu à
ce député, là où les plus anciens de la lignée visi-
toient l'enfant, AMYOT, Lyc. 65. On députa les pre-
miers et principaux personnages de l'une et de l'au-
tre partie pour envoyer devers luy, ID. Numa, 6,
Le cynosarges estoit un parc député aux exercices
des jeunes gens, ID. Thém. t. Si ne feust pas plus
tost député à celle charge, qu'il.... ID. Caton, 2).
— ÉTïM. Provenç. deputar ; espagn. deputar, di-
putar; ital. deputare; du latin deputare, tailler,
assigner, de la préposition ae, et putare, tailler,
penser (voy. PUTATIF). Députer, c'est proprement
assigner, puis, de là, confier une mission.
t DÉQUALIFICATION ( dé-ka-li-fi-ka-sion ), s. f.
Perte d'une qualification.
— ÉTYM. Déqualifier.
t DÉQUALIFIER (dé-ka-li-fi-é), v.a. Enlever une
qualification, une qualité.
— ÉTYM. Dé.... préfixe, et qualifier.
fDÉQUILLER (dé-ki-llô, Il mouillées), v.a.
Terme du jeu de quilles. Frapper une quille avec
DÉR
la boule, de manière à lui faire quitter sa place, à
la jeter hors du carré du jeu. || Fig. et familière-
ment, déposter, chasser d'un poste, d'une fonction.
On l'a déquillé à son grand regret. Vous voilà dé-
quillé.
— HIST. xvi" s. Duras, voulant prendre sa place,
l'accusa en mesme temps aux deux cours d'estre
double, et, pour peu d'indice qu'il en pust appor-
ter, le desquilla facilement de l'une et de l'autre,
D'AUB. Hist. II, 222.
— ÉTYM. Dé.... préfixe, et quille.
t DÉRACINABLE (dé-ra-si-na-bl'), adj. Qui peut
être déraciné, au propre et au figuré.
— ÉTYM. Déraciner.
DÉRACINÉ, ÉE (dé-ra-si-né, née), part, passe.
Dont les racines ont été arrachées de terre. Des ar-
bres aussi anciens que le monde sont déracinés, ou
leurs débris dispersés, RAYNAL, Hist. phil. x, 5.
|| Fig. Une opinion déracinée par la parole et par
les livrés. Le plus noble orgueil y germa sur les
débris de la vanité déracinée, J. i. ROUSS. Conf. ix.
DÉRACINEMENT (dé-ra-si-ne-man), s. m. Action
de déraciner un arbre. Le déracinement d'un chêne.
|| État de ce qui est déraciné.
— ÉTYM. Déraciner.
• DÉRACINER (dé-ra-si-né), v. a. \\ i° Renverser ce
qui tient au sol par racines. Le vent redouble ses
efforts Et fait si bien qu'il déracine Celui de qui la
tête au ciel était voisine Et dont les pieds touchaient
à l'empire des morts, LA FONT. Fabl. i, 22. Ce grand
Dieu qui se vante de déraciner par son souffle les
cèdres du Liban, tonne pour abattre les feuilles
des arbres, BOSS. la Tallière. Je le voyais déraciner
sans peine d'une main les hauts sapins, FËN. Tél.
xv. || Fig. Vous avez été choisi pour déraciner ma
vie de la terre; j'y tenais par un lien trop fort,
STAEL, Corinne, xx, 3. || 2° Par extension. Déraci-
ner un cor, l'extirper. || Faire sortir de sa place. Et
d'un grand maître tireur d'armes, qui vient avec ses
battements de pied, ébranler toute la maison et nous
déraciner tous les carreaux de notre salle, MOL. B.
gent. m, 3. || 3° Fig. Ôter, enlever, faire disparaî-
tre. Chacun se doit connaître et, par un exercice,
Cultivant sa vertu, déraciner son vice, RÉGNIER,
Sat. xv. Par là de nos trois coeurs l'amitié ressaisie
En déracinerait et haine et jalousie, CORN. Othon,
n, 4. Qui pourrait l'affermir dans un saint exercice
Qui du coeur tous les ans déracinât un vice, ID. Imit.
I, u Regarde en autrui Tout ce qui t'y déplaît,
tout ce qu'on y censure, Et déracine en toi ce qui
te choque en lui, ID. J'6. I, 25. St Bernard fit un
voyage dans ces pays-là pour y déraciner ce mau-
vais germe, et les miracles qu'il y fit en confirma-
tion de la vérité catholique sont plus éclatants que
le soleil, BOSS. Yar. xi, § 35. Commencez à déraci-
ner vos vicieuses inclinations, MASS. Car. Jeûne.
|| Déraciner les abus, les faire disparaître. || 4° Se
déraciner, v.réfl. Perdre son enracinement. Cet
arbre se déracine. || Fig. Les opinions anciennes ne
se déracinent pas facilement. Souvent le vain or-
gueil par là se déracine, L'amour-propre se mine,
Et fait place aux vertus avec facilité, CORN. Imit.
II, 2. •
— HIST. xive s Et si t'enfourme [conduis-toi
de telle manière], K'or'uel de ton cuer desrachin-
nes, j. DE CONDET, p. t58. ||xvie s. Timoleon pensa
d'affranchir aussi les autres villes, et de tout poinct
exterminer et déraciner les tyrannies de Sicile,
AMYOT, Timol. 3*.
— ÉTYM. Dé.... préfixe, et racine ; picard, déra-
cheiner, dérocher; provenç. desraygar, desraxigar;
anc. catal. desreygar; espagn. desraigar; ital. dis-
radicare. Le provençal, l'espagnol et l'italien sont
formés de rais, radice, racine.
f DÉRACINEUR (dé-ra-si-neur), s. m. Celui qui
déracine. Les niveleurs étaient de plusieurs espèces :
les uns, les fouilleurs et les déracineurs, s'empa-
raient des bruyères, CHATEAUB. Suarts, 248.
— ÉTYM. Déraciner.
f DÉRADELPHE (dé-ra-dèl-f ), adj. Terme de
tératologie. Monstre déradelphe, et, substantive-
ment, un déradelphe, monstre composé de deux
individus réunis par le cou.
— ÉTYM. Aép7), cou, et àSsAçè;, frère.
t DÉRADELPHIE (dé-ra-dèl-fie), s. f. Etat du
monstre déradelphe.
DÉRADER (dé-ra-dé), v. a. Terme Ue manne.
Emporter, en parlant d'un gros temps, d'un vent
violent, un vaisseau hors de la rade, avec ses an-
cres. || Terme de pêche. Désagréer un bateau qu&n
— ËTYM. Dé.... préfixe, et rade.
t DÉRAIDIR, voy. DÉROIDIR.
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 93.59%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 93.59%.
- Collections numériques similaires Bibliographie de la presse Bibliographie de la presse /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "BIPNOUV"
- Auteurs similaires Bibliographie de la presse Bibliographie de la presse /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "BIPNOUV"
-
-
Page
chiffre de pagination vue 143/1146
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k5406698m/f143.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k5406698m/f143.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k5406698m/f143.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bpt6k5406698m/f143.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k5406698m
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k5406698m
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bpt6k5406698m/f143.image × Aide