DEP
HIST. xn* s. Et dist li rois : tôt ce làissiés ester;
Li dons est faiz; ne m'en puis desparler [dédire],
Raoul de C. 42. Il xv" s. Iceluy seigneur de l'isle
Adam fut moult deparlé et blasmé, pour ce qu'ainsi
négligemment par faute de guet, il avoit laissé per-
dre la dicte ville de Ponthoise, MONSTRELET, t. i,
f° 279, dans LACURNE.
ÉTYM. Dé.... préfixe, et parler; desparler ou
déparoler signifiait dans l'ancien français médire,
blâmer, se dédire.
f DÉPARQUEMENT (dé-par-ke-man), s. m. Ac-
tion de déparquer.
— HIST. XV s. Lesquels Flamens, quant ils ouv-
rent nouvelles de la venue du Roy, s'enfuyrent et
desparquerent; et, au dit desparquement [décampe-
ment} faire, frappèrent nos gens sur les dessusdits
Flamens, JEAN DE TROYES, Chronique, 4477.
— -ÉTYM. Déparquer.
t DÉPARQUER (dé-par-ké), «. a. Terme rural.
Faire sortir les moutons d'un parc. || Terme de vé-
nerie. Pousser la bête hors d'un parc. || Terme de
pêche. Déparquer des huîtres, les tirer du parc où
on les engraisse, pour les vendre.
— HIST. xvï" s. Il le mena chasser en un bois pro-
chain de son chastéau, où tous deux ils coururent
un cerf desparqué, YVER, p. 686. Voyant le desar-
roy, je deparquay [je m'en allai] du lieu, RABEL.
dans LACUHNE.
— ÉTYM. Dé.... préfixe, et parc.
■ DÉPART (dé-par ; le t ne se lie pas : un dé-par
inattendu ; au pluriel, des dé-par inattendus ; quel-
ques-uns lient l's : des dè-par-z inattendus), s. m.
|| i' Action de partager, séparer, trier. 11 y a dans
les contes de fée une princesse malheureuse à qui
on commande dans un grand tas de blé et d'a-
voine de faire le départ de ces grains. || Terme de
chimie. Opération par laquelle on sépare certains
métaux et, en particulier, l'or et l'argent, d'autres
substances métalliques, par l'emploi de certains
acides. |[ Eau de départ, ancien nom de l'eau régale.
|| 2° Fig. Action de séparer, de distinguer. Faire le
départ entre les diverses attributions. || 9° Action de
partir. Dans l'ombre de la nuit cache bien ton dé-
part, CORN. Cid, m, 4. Demain elle entendra ce
peuple furieux Me venir demander son départ à ses
yeux, RAC. Bérén. m, 4. Quoi! ce départ n'est donc
qu'un cruel stratagème? ID. ib. v, 6. Gardez que
ce départ ne leur soit révélé, ID. Iphig. îv, 40. || Être
sur son départ, être sur le point de partir. Quoiqu'il
fût sur son départ, HAMILT. Gramm. i.
— HIST. xvi* s. Quelques pantagruelistes moder-
nes, evitans le labeur des mains que seroyt à faire
tel départ [triage], usent de certains instrumeus,
RAB. Pont, m, 40. Quant je pense es prodiges les-
quels veismes apertement cinq ou six jours avant
son départ, ID. ib. iv,27. Mort pourra bien du corps
faire départ; Mais nul malheur n'aura jamais puis-
sance De mettre un coeur des deux autres à part,
Les Marguerites de la Marguerite, f» 368, dans LA-
CURNE. Chascun eut son départ et quartier, Mém. de
Ch. IX, t. i, f" 383, dans LAOURNE.
— ÉTYM. Voy. DÉPARTIR. Départ signifie propre-
ment partage ; et de là vient sans peine le sens de
s'éloigner d'un lieu. Pour départ dans le sens d'ac-
tion de partir, l'ancien français disait départie.
DÉPARTAGÉ, ÉE (dé-par-ta-jé, jée), part, passé.
Des experts départagés par un tiers.
DÉPARTAGER (dé-par-ta-jé. Le g prend un e de-
vant o ou o: nous départageons, je départageais),
v. a. Terme de jurisprudence. Faire cesser le par-
tage ou l'égalité des voix, des suffrages, par un suf-
frage nouveau qui établit une majorité. Le duc de
Coislin me dit qu'il sera plaisant de voir la grand'
chambre s'aller faire départager à une chambre des
enquêtes, ST-SIM. 2fl4, 3411| Se départager, v. ré/l.
Être départagé. Une assemblée se départage quand
la voix du président compte double.
— ÉTYM. Dé.... préfixe, elpartager.
DÉPARTEMENT (dé-par-te-man), s. m. ||.i° Ac-
tion de départir, de partager : ce sens a vieilli. Aus-
sitôt que les nouveaux consuls furent en exer-
cice, la première affaire qu'ils mirent sur le tapis fut
le département des provinces, MALH. Le xxxin" Itère
de Tite Live, ch. 25. Cela fait, les préteurs firent
leur.» départements au sort, ID. ib. ch. 26. || Ancien-
nement, terme de finances. Distribution, assigna-
tion qu'on faisait des tailles et autres impositions sur
les élections et les paroisses. || Étendue de pays sur
laquelle on avait'quelque pouvoir, conformément à
là charge ou à la commission qu'on exerçait. Parmi
les génies qui président aux empires du monde,
Ituriel tient un des premiers rangs, et il a le dé-
partement de la haute Asie, VOLT. Babouc. |-| Terme
DÉP
en usage parmi les prêtres de l'Oratoire pour désigner
la province dont un visiteur devait faire la visite. Le
père N. fera cette année le premier département.
Il Assignation de logement qu'on faisait à des troupes.
Ce régiment a obtenu cette année un bon départe-
ment pour passer son quartier d'hiver. || 2° Aujour-
d'hui, partie de l'administration des affaires d'État
dont la connaissance est attribuée à un ministre. Le
département de la justice, des cultes. M. le duc
abandonna tout le département de l'Église à l'évêque
de Fréjus, VOLT. Louis XV, 3. || Fig. Je ne prends
point, madame, tant de liberté avec M. le duc qu'a-
vec vous; mais c'est que j'imagine que vous avez un
peu plus de temps que lui, quoique vous n'en ayez
guère, et que votre département de faire du bien
vous occupe beaucoup, VOLT. Lett. Mme de Choiseul,
2 sept. 4 770. || Familièrement. Cela est ou n'est pas
de son département, dans son département, cela ne
le regarde pas, n'est pas de sa compétence. ^"Cha-
cune des quatre-vingt-six, et, actuellement, depuis
la réunion de la Savoie et du comté de Nice, des
quatre-vingt-neuf grandes divisions administratives
du territoire français. Les départements furent sub-
stitués aux provinces en 4790. Chaque'départe-
ment est administré par un préfet. || La province,
par opposition à Paris. Le bruit en a couru dans
Paris et dans les départements. Il faut être un peu
de son' département pour croire qu'il s'agit du roi,
lorsqu'on crie : Vengez le roi, p. L. COUR, I, 24.
|| 4° Terme d'architecture. La première partie du
devis, qui consiste dans l'ordonnance des parties
dont un édifice doit être composé. || 5° Département
s'est dit autrefois'pour appartement, logis. Le plus
haut étage est le département ordinaire des domes-
tiques. Ils demeuraient autour du temple du Sei-
gneur chacun dans leur département, afin que,
quand l'heure était venue, ils en ouvrissent eux-mê-
mes les portes dès le matin, SACY, Bible,Paralip. i,
IX, 27.
— HIST. xm" s. Departemenz est diz de la diver-
sité à ceus qui sont assemblez par mariage, ou por
ce que cil qui despiecent leur mariage s'en vont en
diverses parties, Digeste, f° 272. Car les bons sans
département Aront joieuse vision, Et les maulvais
confusion Qui'durra pardurablement, j. DE MEUNO,
Tr. 6D. || xiv" s. Département [limite] de deux ter-
res ou.de deux païs, DU CANOË, bi/inium. || xv" s.
Et après le département du roi de France et de son
ost du Mont de Sangaltes, FROISS. I, I, 320. Et gi-
rent à l'ancre cette première marée devant les di-
gues de Hollande sur le département de la terre,
ID. I, I, 48. Par vous soit doncques honnourée, Et
servie soingneusement;Tant comme vous aurez du-
rée Sans point faire département, CH. D'OR. Bal. 34.
|| xvr s' J'ay esté conseillé de donnera chacun des
quatre mareschaux de France ung département de
toutes les provinces.... leur départant la France en
quatre.... CARL. X, 4. De manière qu'ilz l'eussent à
dextre vers le levant, qui on département leur es-
toyt à senestre, RAB. Pant. iv, 4. Quand Florinde
se trouva seule après le département de son servi-
teur, MARG. Nouv. 4 0. X peine est il nulle commu-
nauté si chestive, qui n'aye en soy des hommes as-
sez pour fournir commodément à chascun de ses
offices, pourveu que le despartement et le triage
s'en peust justement faire, MONT. Lettres, 4.
— ETYM. Voy. DÉPARTIR ; Berry, département, ac-
tion de départir; provenç. deparliment, départe-
ment; anc. espagn. despartimiento ; ital. diparti-
menlo. Outre le sens de partage, circonscription,
département, dans l'ancien français, a aussi le sens
de action de partir.
DÉPARTEMENTAL, ALE (dé-par-te-man-tal, ta-
1'), adj. Qui a rapport au département, division
administrative du territoire. Dépenses départemen-
tales. Les budgets départementaux. La presse dépar-
tementale, les journaux qui sont rédigés dans les
départements.
— ÉTYM. Département.
t DÉPARTEMENTALEMENT (dé-par-te-man-ta-
le-man), adv. Par rapport au département.
t DÉPARTEUR (dé-par-teur), s. m. Ouvrier qui
fait le départ de l'or et de l'argent.
— HIST. xm" s. Dame, c'est un tains [teint, tein-
ture] de folie Qui par le païs est espars; Li depar-
terre en fist granz pars, Lai du conseil. || xvï" s. Les
aflineurs et departeurs d'or et d'argent ne fondront
et n'affineront aucune matière d'argent audessous
de 10 deniers de loy, Édil, 44 juin 4649,
— ÉTYM. Voy. DÉPARTIR. Deparlerre dans l'ancien
français est le nominatif dont deparleor serait le ré-
gime, tirés l'un et l'autre, suivant l'accent, d'un
bas-latin departitor, departifirem.
DÉP
1063
^DÉPARTI, IE (dé-par-ti, tie), part, passé de dé-
partir. Distribué, partagé. Ses biens aux pauvres dé-
partis, LA FONT. Oies. Ce second empire [des esprits
sur les esprits] me paratt d'autant' plus équitable
qu'il ne peut être départi et conservé que par la
mérite, PASC. dans COUSIN. || Autrefois, les com-
missaires départis, les intendants des provinces.
Il m'appelle commissaire départi par le roi auprès
des fermiers généraux, pendant que je suis op-
primé départi par ces messieurs, VOLT. Lett. Mme du
Deffant, 26 nov. 4 776.
DÉPARTIE (dé-par-tie), s. f. Départ, action de
partir. Que l'extrême regret ne m'ait point empê-
ché De me laisser résoudre à cette départie.... MALH.
v, 40. Cruelle départie, Malheureux jour! Que ne
suis-je sans vie Ou sans amour, dons la chanson
Charmante Gabrielle, attribuée à Henri IV. || Terme
vieilli.
— HIST. xi" Moût ainz le vespre gref [grief] erl
[sera] la départie, Ch. de Roi. cxxix. S'onques nuls
noms por dure départie Ot cuer dolent, je l'aurai
par raison,'Couet, xxiv. Ahi 1 amours, com dure
départie Me conviendra faire de la meilleur Qui on-
quesfust aimée ne servie, QUESNES, Romancero, p. 93.
|| xm" s. Biaus très dous fius, cornent pora li miens
cuers endurer la départie de moi et de vous? Chron.
de Rains, 4 98. Li evesques del Puidebien faire lor
prie, La porte lor ouvri el non sainte Marie, De l'aive
beneoite lor fait grant départie [distribution], Ch.
d'Ant. vin, 4 93. Ceste départie [partage] ne se pot
fere sans l'acort des deus parties, BEAUM. xvin, 24.
|| xv" s. Assez tost après sa revenue en France, et
la départie des osts dessus dits, FROISS. I, I, 212.
— ETYM. Départi; provenç. deparlida, departia.
DÉPARTIR (dé-par-tir), je dépars, tu dépars, il
départ, nous départons, vous départez, ils dépar-
tent; je départais; je départis; je départirai; je dé-'
partirais; dépars, qu'il départe, départons, dépar-
tez, qu'ils départent, que je départe, que nous
départions; que je départisse ; départant, départi,
t). a. Il 1" Distribuer, partager. Entre autres den-
réesj ce marchand trafiquait d'esclaves; si bien
qu'allant à Éphèse pour se défaire de ceux qu'il
avait, ce que chacun d'eux devait porter pour la
commodité du voyage fut départi selon leur em-
ploi et selon leurs forces, LA FONT. Vie d'Ésope.
Il Terme de pratique. Partager des procès entre les
juges et leur distribuer les pièces qui en dépendent.
Il Terme de chasse. Départir la quête, assigner à
chaque veneur le canton de sa quête. || 2° Accorder.
....Bien qu'elle ne m'ait sa faveur départie, RÉGNIER,
Sat. 11 Tout ce que la faveur départ aux favoris, ID.
ib. xiv. C'est toi qui règles les états, C'est toi qui
dépars les couronnes, CORN. Tois. V, 7. Sa main
seule départ ses libéralités, ID. Othon, 11, 4. Auteur
de la victoire, Ainsi qu'il vous plaira départez-en la
gloire, ID. Mèdée, îv, 3. Il est vrai que du ciel la
prudence infinie Départ à chaque peuple un diffé-
rent génie, ID. Cinna, n, 4. Auteur de ina nais-
sance aussi bien que du jour, Qu'à regret tu dépars
à ce fatal séjour, ID. Médée, I, 4. Du Dieu qui t'a
commis dépars-moi les bontés, ROTROU, St Gen. iv,
5. La prudence est un don de Dieu qui départ ses
grâces à qui il lui plaît, BOURDAL. Pensées, t. 11,
p. 477 II [St Paul] ne visite les frères répandus dans
la Macédoine et dans PIllyrie que pour leur départir
les richesses d'une grâce spirituelle, MASS. Confér.
Cond. des clers d. le monde. Le ciel nous a-t-il dé-
parti quelques-uns de ces talents rares parmi le com-
mun des hommes.... ID. Panég. St Thomas. || 3° Se
départir, v. réfl. Se désister. Tu ne t'es pas départi
d'y prétendre? MOL. l'Av. iv, 6. 11 ne s'est point dé-
parti des droits qu'il avait sur son ouvrage, MASS.
Car. Voc. Il est à croire qu'il ne s'est pas départi de
ses sûretés sans-raison, PATRU, Plaidoyer 4 0, dans
RICHELET. || S'écarter. Ce n'est pas une règle dont
on ne puisse se départir, ID. ib. 8, ib. Ne vous
départez point d'une si noble audace, CORN. Nicom,
1,3. Un reste de scrupule Dont mon coeur soup-
çonneux ne peut se départir, ID. Théodore, n,
4. Prenez, Dieux, contre Christ, prenez votre parti
Dont ce rebelle coeur s'est presque départi, ROTROU,
St Gen. n, 4. Ils déclarèrent en 4 648 que c'était sans
se départir de leur première confession, qui, encore
qu'elle leur eût fait rejeter celle d'Augsbourg, à ce
coup s'y trouva conforme, BOSS. Var. xv, § 425.
Loi dont il n'y a pas un seul exemple que les Ro-
mains se soient départis, ID. Hist. 111, 6. Les États
où la multitude gouverne.... se départent aussi fa-
cilement des lois que du culte de leurs pères, MASS,
Pet. car. Écueils. \\ Etre réparti, accordé, octroyé.
Les biens et les honneurs qui se départent souvent
au hasard-
HIST. xn* s. Et dist li rois : tôt ce làissiés ester;
Li dons est faiz; ne m'en puis desparler [dédire],
Raoul de C. 42. Il xv" s. Iceluy seigneur de l'isle
Adam fut moult deparlé et blasmé, pour ce qu'ainsi
négligemment par faute de guet, il avoit laissé per-
dre la dicte ville de Ponthoise, MONSTRELET, t. i,
f° 279, dans LACURNE.
ÉTYM. Dé.... préfixe, et parler; desparler ou
déparoler signifiait dans l'ancien français médire,
blâmer, se dédire.
f DÉPARQUEMENT (dé-par-ke-man), s. m. Ac-
tion de déparquer.
— HIST. XV s. Lesquels Flamens, quant ils ouv-
rent nouvelles de la venue du Roy, s'enfuyrent et
desparquerent; et, au dit desparquement [décampe-
ment} faire, frappèrent nos gens sur les dessusdits
Flamens, JEAN DE TROYES, Chronique, 4477.
— -ÉTYM. Déparquer.
t DÉPARQUER (dé-par-ké), «. a. Terme rural.
Faire sortir les moutons d'un parc. || Terme de vé-
nerie. Pousser la bête hors d'un parc. || Terme de
pêche. Déparquer des huîtres, les tirer du parc où
on les engraisse, pour les vendre.
— HIST. xvï" s. Il le mena chasser en un bois pro-
chain de son chastéau, où tous deux ils coururent
un cerf desparqué, YVER, p. 686. Voyant le desar-
roy, je deparquay [je m'en allai] du lieu, RABEL.
dans LACUHNE.
— ÉTYM. Dé.... préfixe, et parc.
■ DÉPART (dé-par ; le t ne se lie pas : un dé-par
inattendu ; au pluriel, des dé-par inattendus ; quel-
ques-uns lient l's : des dè-par-z inattendus), s. m.
|| i' Action de partager, séparer, trier. 11 y a dans
les contes de fée une princesse malheureuse à qui
on commande dans un grand tas de blé et d'a-
voine de faire le départ de ces grains. || Terme de
chimie. Opération par laquelle on sépare certains
métaux et, en particulier, l'or et l'argent, d'autres
substances métalliques, par l'emploi de certains
acides. |[ Eau de départ, ancien nom de l'eau régale.
|| 2° Fig. Action de séparer, de distinguer. Faire le
départ entre les diverses attributions. || 9° Action de
partir. Dans l'ombre de la nuit cache bien ton dé-
part, CORN. Cid, m, 4. Demain elle entendra ce
peuple furieux Me venir demander son départ à ses
yeux, RAC. Bérén. m, 4. Quoi! ce départ n'est donc
qu'un cruel stratagème? ID. ib. v, 6. Gardez que
ce départ ne leur soit révélé, ID. Iphig. îv, 40. || Être
sur son départ, être sur le point de partir. Quoiqu'il
fût sur son départ, HAMILT. Gramm. i.
— HIST. xvi* s. Quelques pantagruelistes moder-
nes, evitans le labeur des mains que seroyt à faire
tel départ [triage], usent de certains instrumeus,
RAB. Pont, m, 40. Quant je pense es prodiges les-
quels veismes apertement cinq ou six jours avant
son départ, ID. ib. iv,27. Mort pourra bien du corps
faire départ; Mais nul malheur n'aura jamais puis-
sance De mettre un coeur des deux autres à part,
Les Marguerites de la Marguerite, f» 368, dans LA-
CURNE. Chascun eut son départ et quartier, Mém. de
Ch. IX, t. i, f" 383, dans LAOURNE.
— ÉTYM. Voy. DÉPARTIR. Départ signifie propre-
ment partage ; et de là vient sans peine le sens de
s'éloigner d'un lieu. Pour départ dans le sens d'ac-
tion de partir, l'ancien français disait départie.
DÉPARTAGÉ, ÉE (dé-par-ta-jé, jée), part, passé.
Des experts départagés par un tiers.
DÉPARTAGER (dé-par-ta-jé. Le g prend un e de-
vant o ou o: nous départageons, je départageais),
v. a. Terme de jurisprudence. Faire cesser le par-
tage ou l'égalité des voix, des suffrages, par un suf-
frage nouveau qui établit une majorité. Le duc de
Coislin me dit qu'il sera plaisant de voir la grand'
chambre s'aller faire départager à une chambre des
enquêtes, ST-SIM. 2fl4, 3411| Se départager, v. ré/l.
Être départagé. Une assemblée se départage quand
la voix du président compte double.
— ÉTYM. Dé.... préfixe, elpartager.
DÉPARTEMENT (dé-par-te-man), s. m. ||.i° Ac-
tion de départir, de partager : ce sens a vieilli. Aus-
sitôt que les nouveaux consuls furent en exer-
cice, la première affaire qu'ils mirent sur le tapis fut
le département des provinces, MALH. Le xxxin" Itère
de Tite Live, ch. 25. Cela fait, les préteurs firent
leur.» départements au sort, ID. ib. ch. 26. || Ancien-
nement, terme de finances. Distribution, assigna-
tion qu'on faisait des tailles et autres impositions sur
les élections et les paroisses. || Étendue de pays sur
laquelle on avait'quelque pouvoir, conformément à
là charge ou à la commission qu'on exerçait. Parmi
les génies qui président aux empires du monde,
Ituriel tient un des premiers rangs, et il a le dé-
partement de la haute Asie, VOLT. Babouc. |-| Terme
DÉP
en usage parmi les prêtres de l'Oratoire pour désigner
la province dont un visiteur devait faire la visite. Le
père N. fera cette année le premier département.
Il Assignation de logement qu'on faisait à des troupes.
Ce régiment a obtenu cette année un bon départe-
ment pour passer son quartier d'hiver. || 2° Aujour-
d'hui, partie de l'administration des affaires d'État
dont la connaissance est attribuée à un ministre. Le
département de la justice, des cultes. M. le duc
abandonna tout le département de l'Église à l'évêque
de Fréjus, VOLT. Louis XV, 3. || Fig. Je ne prends
point, madame, tant de liberté avec M. le duc qu'a-
vec vous; mais c'est que j'imagine que vous avez un
peu plus de temps que lui, quoique vous n'en ayez
guère, et que votre département de faire du bien
vous occupe beaucoup, VOLT. Lett. Mme de Choiseul,
2 sept. 4 770. || Familièrement. Cela est ou n'est pas
de son département, dans son département, cela ne
le regarde pas, n'est pas de sa compétence. ^"Cha-
cune des quatre-vingt-six, et, actuellement, depuis
la réunion de la Savoie et du comté de Nice, des
quatre-vingt-neuf grandes divisions administratives
du territoire français. Les départements furent sub-
stitués aux provinces en 4790. Chaque'départe-
ment est administré par un préfet. || La province,
par opposition à Paris. Le bruit en a couru dans
Paris et dans les départements. Il faut être un peu
de son' département pour croire qu'il s'agit du roi,
lorsqu'on crie : Vengez le roi, p. L. COUR, I, 24.
|| 4° Terme d'architecture. La première partie du
devis, qui consiste dans l'ordonnance des parties
dont un édifice doit être composé. || 5° Département
s'est dit autrefois'pour appartement, logis. Le plus
haut étage est le département ordinaire des domes-
tiques. Ils demeuraient autour du temple du Sei-
gneur chacun dans leur département, afin que,
quand l'heure était venue, ils en ouvrissent eux-mê-
mes les portes dès le matin, SACY, Bible,Paralip. i,
IX, 27.
— HIST. xm" s. Departemenz est diz de la diver-
sité à ceus qui sont assemblez par mariage, ou por
ce que cil qui despiecent leur mariage s'en vont en
diverses parties, Digeste, f° 272. Car les bons sans
département Aront joieuse vision, Et les maulvais
confusion Qui'durra pardurablement, j. DE MEUNO,
Tr. 6D. || xiv" s. Département [limite] de deux ter-
res ou.de deux païs, DU CANOË, bi/inium. || xv" s.
Et après le département du roi de France et de son
ost du Mont de Sangaltes, FROISS. I, I, 320. Et gi-
rent à l'ancre cette première marée devant les di-
gues de Hollande sur le département de la terre,
ID. I, I, 48. Par vous soit doncques honnourée, Et
servie soingneusement;Tant comme vous aurez du-
rée Sans point faire département, CH. D'OR. Bal. 34.
|| xvr s' J'ay esté conseillé de donnera chacun des
quatre mareschaux de France ung département de
toutes les provinces.... leur départant la France en
quatre.... CARL. X, 4. De manière qu'ilz l'eussent à
dextre vers le levant, qui on département leur es-
toyt à senestre, RAB. Pant. iv, 4. Quand Florinde
se trouva seule après le département de son servi-
teur, MARG. Nouv. 4 0. X peine est il nulle commu-
nauté si chestive, qui n'aye en soy des hommes as-
sez pour fournir commodément à chascun de ses
offices, pourveu que le despartement et le triage
s'en peust justement faire, MONT. Lettres, 4.
— ETYM. Voy. DÉPARTIR ; Berry, département, ac-
tion de départir; provenç. deparliment, départe-
ment; anc. espagn. despartimiento ; ital. diparti-
menlo. Outre le sens de partage, circonscription,
département, dans l'ancien français, a aussi le sens
de action de partir.
DÉPARTEMENTAL, ALE (dé-par-te-man-tal, ta-
1'), adj. Qui a rapport au département, division
administrative du territoire. Dépenses départemen-
tales. Les budgets départementaux. La presse dépar-
tementale, les journaux qui sont rédigés dans les
départements.
— ÉTYM. Département.
t DÉPARTEMENTALEMENT (dé-par-te-man-ta-
le-man), adv. Par rapport au département.
t DÉPARTEUR (dé-par-teur), s. m. Ouvrier qui
fait le départ de l'or et de l'argent.
— HIST. xm" s. Dame, c'est un tains [teint, tein-
ture] de folie Qui par le païs est espars; Li depar-
terre en fist granz pars, Lai du conseil. || xvï" s. Les
aflineurs et departeurs d'or et d'argent ne fondront
et n'affineront aucune matière d'argent audessous
de 10 deniers de loy, Édil, 44 juin 4649,
— ÉTYM. Voy. DÉPARTIR. Deparlerre dans l'ancien
français est le nominatif dont deparleor serait le ré-
gime, tirés l'un et l'autre, suivant l'accent, d'un
bas-latin departitor, departifirem.
DÉP
1063
^DÉPARTI, IE (dé-par-ti, tie), part, passé de dé-
partir. Distribué, partagé. Ses biens aux pauvres dé-
partis, LA FONT. Oies. Ce second empire [des esprits
sur les esprits] me paratt d'autant' plus équitable
qu'il ne peut être départi et conservé que par la
mérite, PASC. dans COUSIN. || Autrefois, les com-
missaires départis, les intendants des provinces.
Il m'appelle commissaire départi par le roi auprès
des fermiers généraux, pendant que je suis op-
primé départi par ces messieurs, VOLT. Lett. Mme du
Deffant, 26 nov. 4 776.
DÉPARTIE (dé-par-tie), s. f. Départ, action de
partir. Que l'extrême regret ne m'ait point empê-
ché De me laisser résoudre à cette départie.... MALH.
v, 40. Cruelle départie, Malheureux jour! Que ne
suis-je sans vie Ou sans amour, dons la chanson
Charmante Gabrielle, attribuée à Henri IV. || Terme
vieilli.
— HIST. xi" Moût ainz le vespre gref [grief] erl
[sera] la départie, Ch. de Roi. cxxix. S'onques nuls
noms por dure départie Ot cuer dolent, je l'aurai
par raison,'Couet, xxiv. Ahi 1 amours, com dure
départie Me conviendra faire de la meilleur Qui on-
quesfust aimée ne servie, QUESNES, Romancero, p. 93.
|| xm" s. Biaus très dous fius, cornent pora li miens
cuers endurer la départie de moi et de vous? Chron.
de Rains, 4 98. Li evesques del Puidebien faire lor
prie, La porte lor ouvri el non sainte Marie, De l'aive
beneoite lor fait grant départie [distribution], Ch.
d'Ant. vin, 4 93. Ceste départie [partage] ne se pot
fere sans l'acort des deus parties, BEAUM. xvin, 24.
|| xv" s. Assez tost après sa revenue en France, et
la départie des osts dessus dits, FROISS. I, I, 212.
— ETYM. Départi; provenç. deparlida, departia.
DÉPARTIR (dé-par-tir), je dépars, tu dépars, il
départ, nous départons, vous départez, ils dépar-
tent; je départais; je départis; je départirai; je dé-'
partirais; dépars, qu'il départe, départons, dépar-
tez, qu'ils départent, que je départe, que nous
départions; que je départisse ; départant, départi,
t). a. Il 1" Distribuer, partager. Entre autres den-
réesj ce marchand trafiquait d'esclaves; si bien
qu'allant à Éphèse pour se défaire de ceux qu'il
avait, ce que chacun d'eux devait porter pour la
commodité du voyage fut départi selon leur em-
ploi et selon leurs forces, LA FONT. Vie d'Ésope.
Il Terme de pratique. Partager des procès entre les
juges et leur distribuer les pièces qui en dépendent.
Il Terme de chasse. Départir la quête, assigner à
chaque veneur le canton de sa quête. || 2° Accorder.
....Bien qu'elle ne m'ait sa faveur départie, RÉGNIER,
Sat. 11 Tout ce que la faveur départ aux favoris, ID.
ib. xiv. C'est toi qui règles les états, C'est toi qui
dépars les couronnes, CORN. Tois. V, 7. Sa main
seule départ ses libéralités, ID. Othon, 11, 4. Auteur
de la victoire, Ainsi qu'il vous plaira départez-en la
gloire, ID. Mèdée, îv, 3. Il est vrai que du ciel la
prudence infinie Départ à chaque peuple un diffé-
rent génie, ID. Cinna, n, 4. Auteur de ina nais-
sance aussi bien que du jour, Qu'à regret tu dépars
à ce fatal séjour, ID. Médée, I, 4. Du Dieu qui t'a
commis dépars-moi les bontés, ROTROU, St Gen. iv,
5. La prudence est un don de Dieu qui départ ses
grâces à qui il lui plaît, BOURDAL. Pensées, t. 11,
p. 477 II [St Paul] ne visite les frères répandus dans
la Macédoine et dans PIllyrie que pour leur départir
les richesses d'une grâce spirituelle, MASS. Confér.
Cond. des clers d. le monde. Le ciel nous a-t-il dé-
parti quelques-uns de ces talents rares parmi le com-
mun des hommes.... ID. Panég. St Thomas. || 3° Se
départir, v. réfl. Se désister. Tu ne t'es pas départi
d'y prétendre? MOL. l'Av. iv, 6. 11 ne s'est point dé-
parti des droits qu'il avait sur son ouvrage, MASS.
Car. Voc. Il est à croire qu'il ne s'est pas départi de
ses sûretés sans-raison, PATRU, Plaidoyer 4 0, dans
RICHELET. || S'écarter. Ce n'est pas une règle dont
on ne puisse se départir, ID. ib. 8, ib. Ne vous
départez point d'une si noble audace, CORN. Nicom,
1,3. Un reste de scrupule Dont mon coeur soup-
çonneux ne peut se départir, ID. Théodore, n,
4. Prenez, Dieux, contre Christ, prenez votre parti
Dont ce rebelle coeur s'est presque départi, ROTROU,
St Gen. n, 4. Ils déclarèrent en 4 648 que c'était sans
se départir de leur première confession, qui, encore
qu'elle leur eût fait rejeter celle d'Augsbourg, à ce
coup s'y trouva conforme, BOSS. Var. xv, § 425.
Loi dont il n'y a pas un seul exemple que les Ro-
mains se soient départis, ID. Hist. 111, 6. Les États
où la multitude gouverne.... se départent aussi fa-
cilement des lois que du culte de leurs pères, MASS,
Pet. car. Écueils. \\ Etre réparti, accordé, octroyé.
Les biens et les honneurs qui se départent souvent
au hasard-
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