DÉN
Le ciel vous ravira ce sang qu'on lui dénie, m. ib.
La Basse-Bretagne, à laquelle Dieu a dénié la vi-
gne, "OLT. l'Ingénu, i. Les soldats d'un régiment,
appelés sous serment secret à celte oeuvre [dècapi-
taiion de. Charles Ier], dénièrer.t leurs b"as. CHA-
TEAUB. Stuarts;23t. || 3° Se dénier, <•■ réfl. Être dé-
nié. Ce que veut tout l'État se peut-»! dénier? ROTH.
Vencesl. m, 6.
•— IIIST. xiii' s. U il volsist, u' il dengnast, Au
leu [loup] covint qu'il l'emportast, MARIE, Fable 62.
Dahez [mal à] qui char me denea. Quant oremangier
n'enoson, Ren. 23)91. S'aucunshéritages est vendus
à commune, li sires pot denier le [la] sesine à fere,
BEAUM. L, 16. || xive s. Il denoientou refusent l'un
à l'autre aide et suhside, ORESME, Eth. 258. || xvcs.
Il cuidoit que ceux de Valenciennes dussent vuider
et là venir combattre; aussi l'eussent-ils très-volon-
tiers fait; maismessire Henryd'Antoiny, qui la ville
avoit à garder, leur deneoit et defendoit, FROISS.
I, i, )H. Le jeune duc n'osa denyer de le lui bail-
ler, COMM. iv, I. || xvi" s. Qui fief dénie, ou qui à
escient fait faux aveu, ou commet félonie, fief perd,
LOYSEL, G48. L'aide de ma bourse ne vous sera des-
niéé, pour.... LANOUE, 48). Il n'y eut pas un de
tous ceulx que Ciceron feit exécuter par justice, à
qui on deniast sépulture, AMYOT, Ant. ). Aprez
avoir attendu quelque temps qu'il [La Boëtie mou-
rant] ne parloit plus et qu'il tiroit des soupirs tren-
chants pour s'en efforcer, car des lors la langue
commenceoit fort à luy denier son office.... MONT.
Lett. v.
— ÊTYM. Provenç. denegar, deneyar, desnegar,
desnedar; espagn. denegar ; ital. dinegare; du la-
tin denegare, de la préposition de, et negare (voy.
NIER). La forme dengner, par suppression de ï'i
bref, est correcte et fort ancienne. Denoier était une
forme usilée dans certains dialectes, comme loier
et lier, proier et prier, et, dans la langue actuelle,
ployer et plier.
f DÉNIGRANT, ANTE (dé-ni-gran, gran-t'), adj.
Qui dénigre, qui exprime le dénigrement. Un lan-
gage dénigrant. Çà, mesdames les dénigrantes, Si
cet honneur vient la trouver.... BÉRANG. Vertu de
Lisette. M. le R.... élait aulrefois moins dur et moins
dénigrant qu'aujourd'hui; il a usé toute son indul-
gence, et le peu qui lui en reste, il le garde pour
lui, CHAMPFORT, Caract. el portraits, p. no, édit.
d'Arsène Uoussnye, 1857.
DÉNIGRÉ, ÉE (dé-ni-gré, grée) , part, passé.
Dont on dit du mal. Si les gens de latin des sots
sonl dénigrés, RÉGNIER," Sat. ni.
DÉNIGREMENT (dé-ni-gre-man), s. m. || i° Ac-
tion de dénigrer. Ce jargon éternel de la froide iro-
nie. L'air de dénigrement, l'aigreur, la jalousie, Ce
ton mystérieux, ces petits mots sans fin, GRESSET,
iléchant, îv, 7. L'impératrice d'Autriche, traitée
par Napoléon avec des égards délicats, flattée de son
accueil..... s'adoucit beaucoup, sauf à revenir à son
dénigrement habituel, lorsqu'elle serait de retour à
Vienne, TUIERS, Hist. du tons, et de l'Emp. XLIII.
|| 2° Etat de mépris. Tomber dans le dénigre-
ment.
— HIST. Tu y comprends blasphème et denigra-
tion non demeries [méritées], G. CHASTEL. Expos, s.
vérité mal prise.
— ETYM. Dénigrer.
DÉNIGRER (dé-ni-gré), v. a. || 1° S'efforcer par
ses discours de rendre noir, c'est-à-dire d'effacer la
bonne opinion que les autres ont de quelqu'un, ou
de dépriser la qualité d'une chose. On a tantôt dé-
nigré les dames du palais d'une manière qui m'a
fait rire, SÊV. )8l. Tout cela vient, de ce que cha-
cun, épris de soi-même, veut tout mettre à ses
pieds et s'établir une damnable supériorité, en dé-
nigrant tout le genre humain, BOSS. Concupisc. )6.
J'ai loué les sots, j'ai dénigré les talents, VOLT. l'É-
cossaise, i, ). 11 satisfit son mécontentement secret,
en dénigrant la nation pour laquelle il voyait avec
tant de peine la prédilection de Corinne, STAEL,
Corinne, vi,2. || 2°Se dénigrer, v. réfl. Dire du mal
de soi-même. Ne cessant de se dénigrer par ironie,
HAMILT. Gramm. io. || Dire du mal les uns des au-
tres. Ces gens-là ne cessent de se dénigrer les uns
les autres.
— HIST. xvi« s. Na fréquente point avec hommes
diffame/, et dénigrez pour leur mescliante vie, AMÏOT ,
Connu, iifnut'iourrir les enfants, 38.
— RTYM. Dé... préfixe, et le latin niner, noir :
rendre no.r, noircir. Le provençal a denigratiu,
noircissant.
+ DÉNIGREUR (dé-ni-greur), s. m. Celui qui dé-
nigre. On n'entend partout tant de dénigreurs que
parce que les hommes sont en général médiocres
DICT. DE LA LANGUE FRANÇAISE.
DËN
sots et jalojix.-detfnite espèce de succès, MERCIER,
dans LAVEA'UX. ."' ' >i~*\. .
— ETYM. Dénigrer.
t DÉNIVELER (dé-ni-ve-lé. VI se double quand
elle est suivie d'une syllabe muette -je dénivelle, je
dénivellerai), v. a. Oter le niveau. Cela dénivellera
le terrain.
— ETYM. Dé.... préfixe, et niveler.
t DÉNIVELLATION (dé-ni-vè-la-sion), s. f. Ac-
tion de déniveler; résultat de cette action. Un ac-
cident avait causé la dénivellation des rails. Les
facules du soleil sont attribuées à la hauteur de cer-
taines dénivellations de la photosphère, FAYE, Comp-
tes rendus de l'Acad. des se. t. XLIX, p. 704.
t DÉNIVELLEMENT (dé-ni-vè-le-man), s. m. Le
résultat de la dénivellation; variation de niveau.
Ce coup de vent a produit des dénivellements de
plusieurs mètres, LKGOARANT.
— ETYM. Déniveler.
tDÉNIZATION(dé-ni-za-sion),s.f.Sortedenatura-
lisation accordée en Angleterre. Lettre de dénizatinn.
— ËTYM. Anglais, denization, de denizen, étran-
ger admis à la jouissance des droits civils, sauf ce-
lui de succession.
t DÉNOIRCIR (dé-noir-sir), v. a. \] 1° Ôter la
couleur noire. || 2°Fig. Se dénoircir, v. réfl. Dissi-
per les calomnies dont on a été l'objet. Que faire
d'ailleurs pour se dénoircir auprès du roi paqueté
de la sorte? ST-SIM. 363, 28.
— HIST. xvi* s. C'est peindre en l'eau, et c'est
vouloir encore Prendre ie vent et desnoircir un more,
RONS. )85.
— ETYM. Dé.... préfixe, et noircir.
DÉNOMBRÉ, ÉE (dé-non-bré, brée), port, passé.
Le peuple romain dénombré à chaque lustre par les
censeurs.
DÉNOMBREMENT (dé-non-bre-man), s. m.
|| 1° Compte de personnes. Il ne se dit guèie qu'en
parlant d'un très-grand nombre. Tout ce dénombre-
ment, madame, est inutile; Cent Hèctors pourraient-
ilsme payer un Achille? p. Troade, iv,4. Voici le dé-
nombrement des fils de Sem, Cham et Japhet,
enfants de Noé; et ces fils naquirent d'eux après le dé-
luge, SACY, Bible, Genèse, x, ). || Terme d'adminis-
tration. Compte des personnes qui habitent un pays.
Ce que je dois dire à cet égard suppose un dénom-
brement exact de toutes les personnes qui habitent
ce royaume, VAUBAN, Dime, p. 67. Voyons combien
vous avez d'hommes; passons-en le dénombrement,
FÉN. Tél. xn. C'est là le dénombrement des en-
fants d'Israël, qui fut fait par Moïse, par Aaron
et par les duuze princes d'Israël, chacun étant mar-
qué par sa maison et par sa famille, SACY, Bible,
Nombres, i, 44. Il est prouvé que la France ne
contient qu'environ vingt millions d'âmes tout
au plus, par le dénombrement des feux exacte-
ment donné en 176), VOLT. Dial. 24, )««■ entretien.
|| 2° Énumération, en parlant des choses. Il a pris
le soin de faire le dénombrement de tous les cas
qui.... PASC. Prov. 8. Tous les péchés dont Ëzé-
chiel fait le dénombrement, BOSS. Conc. Il serait
mal aisé de faire le dénombrement de tous les ef-
fets de la grâce, n>. m, Pent. ). Le Saint-Esprit a
voulu entrer dans un dénombrement exact de tous
les ornements de la vanité, m. la Vallière. Quand,
sur une si belle montre, l'on a seulement essayé
du personnage et qu'on l'a un peu écouté, l'on re-
connaît qu'il manque au dénombrement de ses qua-
lités celle de mauvais prédicateur, LA BRUY. xv. Les
obstacles dont elle faisoit le dénombrement, HA-
MILT. Gramm. 8. Il harangua le peuple, et se crut
en droit de lui reprocher avec force son injustice,
son ingratitude et sa perfidie, en faisant le dénom-
brement de beaucoup d'illustres généraux dont il
avait payé les services par une mort infâme, ROL-
LIN, Hist. anc. OEuvres, t. i, p. 296, dans POUGENS.
Le dernier précepte était de faire partout des dénom-
brements si entiers et des revues si générales, que
je fusse assuré de ne rien omettre, DESC. Mélh. n, )0.
|| 3° Terme de fief. Déclaration par écrit, donnée
par le vassal, des héritages, cens et autres droits
qu'il tient de son seigneur. || 4° Terme de logique.
Dénombrement imparfait, faute de raisonnement
par laquelle on tire une conclusion générale de
plusieurs cas examinés, lorsqu'on a oublié précisé-
ment ceux qui rendent la conclusion fausse. Par
exemple si de ce que les quadrilatères, les penta-
gones, les hexagones, etc. peuvent avoir des angles
rentrants, on concluait que tous les poiygones peu-
vent avoir des angles rentrants, la conclusion serait
fausse, puisque dans le dénombrement des poly-
gones on aurait justement oublié les triangles,qui
ne peuvent pas a^oir de tels angles.
DÉN 1057
— HIST. xvie s. Dénombrement [4tat détaillé de
ce que le vassal avoue tenir de son seiuneur] baillé
sert de confession contre celui qui le baille, mais
ne prejudicieà autrui, ni au seigneur qui le reçoit,
LOYSEL, 6'-'8. Après tous ces eshntemens fui famé la
reveue et le dénombrement accoustunié du peuple,
AMYOT, César, 7). Et aprez tout ce dénombrement
d'opinions, MONT, n, 280.
— ÉTYM. Dénombrer.
DENOMBRER (dé-non-bré), v. a. Faire un dé-
nombrement. Joseph et Marie vinrent se faire dé-
nombrer à Bethléem, VOLT. l'hil. n, i77; Démétiius
les dénombra, comme dans un marché l'on compte
les esclaves, MONTESQ. Esp. m, 5. [Peuples]! Dieu
vous dénombrera d'une voix solennelle, v.'nrGO,
Odes, m, ). || Se dénombrer,», réfl. Être, dénombré.
Le peuple romain se dénombrait à chaque lustre.
— HIST. xvie s. Faussement il dénombre tels in-
convénients, CONDË, Mémoires, dans leDt'cl. de DO-
CHEZ.
— ÉTYM. Lat. denumerare, de la préposition de,
et nvmerare, nombrer.
DÉNOMINATEUR (dé-no-mi-na-teur), s. m.
Terme d'arithmétique. Celui des deux termes d'une
fraction qui marque en combien de parties l'unité
est divisée.
—HIST. xvie s. Lesquelz numérateur et dénomi-
nateur se peuvent composer en tant de différences
de nombre que l'on voudra, EST. DE LA ROCHE , Ari-
smetique, f° 45.
— ÉTYM. Lat. denominator, de denominare (voy.
HÉNOMBRER) ; ainsi dit parce que ce terme dénomme
l'espèce des unités que l'on considère, l'autre ne
faisant que les compter.
DÉNOMINATIF. IVE(dé-no-mi-na-tif, ti-v'), adj.
Qui sert à nommer. Terme dénominatif.
— ÉTYM. Provenç. denomina.tiu; ital. denomina-
DÉNOMINATION (dé-no-mi-na-sion, en poésie,
de six syllabes), s. f. Désignation d'une personne
eu d'une chose par un nom. Les dénominations ne
sont pas des choses indifférentes, et il serait à sou-
hailer que celles par lesquelles on désigne les êtres
delà nature réveillassent toujours dans l'esprit l'idée
de quelqu'un des caractères principaux par lesquels
ces êtres s'offrent d'abord à nous, BONNET, Con-
templ. natur. 12e part. ch. 2). || En arithmétique,
réduire des fractions à même dénomination, leur
donner le même dénominateur. Cette expression
ne s'emploie plus guère; on dit réduire au même
dénominateur.
— HIST. xvie s. Et reste zéro pour dénomination
du nombre à partir, EST. DE LA ROCHE, Arismeli-
que. f° 44, verso.
— ÉTYM. Provenç. denominatio ; espagn. deno-
minacion; ital. denominazione; du latin denomi-
nationem, de denominare (voy. DÉNOMMER).
DÉNOMMÉ, ÉE (dé-no-mé, mée). part, passé.
Un tel dénommé dans l'acte.
DÉNOMMER (dé-no-mé), v. a. || 1° Terme de
pratique. Nommer une personne dans un acte.
j| 2° Dans le langage général, assigner un nom. Les
plantes ont été dénommées par les botanistes d'a-
près des considérations très-diverses. |j 3° Se dénom-
mer, v. réfl. Être dénommé. Ces parties se dénom-
ment d'après leur usage.
— HIST. xne s. [Il] Li denome del lonc, délié [en
long et en large],Tulelamo;tiédel régné [royaume],
Si cum les citez sunt asises, BENOÎT, II, 4710.
|| xive s. Et dient une chose estre indéterminée et
non bonne, pour ce que, selon elle, l'en [l'on] est
dénommé et dit tel plus ou moins, ORESME, Eth.
298. Elle précède telles operacions aussi comme les
ars précèdent les operacions qui de eulx sont de-
nommées, ID. ib. 40. || xve s. Et pour ce que excuser
ne se deust de non cognoistre les dits parlicipans,
il les dénomma en ses lettres, VIRIVILLE, Geste des
nobles, p. )33. || xvie s. Le nom du quel nous l'a-
vons dénommée, MONT, I, 69. De toute ancienneté
on denommoit et specifioit les années par le nom
de celui qui estoit prevost, AMYOT, Démétr. 13.
— ÉTYM. Provenç. denommar; espagn. denomi-
nar; ital. denominare; du latin denominare, de la
prépnsition de, et nominare, nommer.
DÉNONCÉ, ÉE (dé-non-sê, sée), part, passé.
|| 1° Déclaré. La guerre dénoncée par les l aux Carthaginois. Il 2° Annoncé. Les chàiimems dé-
noncés par les prophètes au peuple juif. || 3" In ii-
qué soit à la justice soit à une autorité supérieure.
Le fait dénoncé au commissaire de police. Dénoncé
à la convention nationale comme coupable de me-
nées royalistes. . i
DÉNONCER (dé-non-sé. Le f prend une cédille '
I. — 133
Le ciel vous ravira ce sang qu'on lui dénie, m. ib.
La Basse-Bretagne, à laquelle Dieu a dénié la vi-
gne, "OLT. l'Ingénu, i. Les soldats d'un régiment,
appelés sous serment secret à celte oeuvre [dècapi-
taiion de. Charles Ier], dénièrer.t leurs b"as. CHA-
TEAUB. Stuarts;23t. || 3° Se dénier, <•■ réfl. Être dé-
nié. Ce que veut tout l'État se peut-»! dénier? ROTH.
Vencesl. m, 6.
•— IIIST. xiii' s. U il volsist, u' il dengnast, Au
leu [loup] covint qu'il l'emportast, MARIE, Fable 62.
Dahez [mal à] qui char me denea. Quant oremangier
n'enoson, Ren. 23)91. S'aucunshéritages est vendus
à commune, li sires pot denier le [la] sesine à fere,
BEAUM. L, 16. || xive s. Il denoientou refusent l'un
à l'autre aide et suhside, ORESME, Eth. 258. || xvcs.
Il cuidoit que ceux de Valenciennes dussent vuider
et là venir combattre; aussi l'eussent-ils très-volon-
tiers fait; maismessire Henryd'Antoiny, qui la ville
avoit à garder, leur deneoit et defendoit, FROISS.
I, i, )H. Le jeune duc n'osa denyer de le lui bail-
ler, COMM. iv, I. || xvi" s. Qui fief dénie, ou qui à
escient fait faux aveu, ou commet félonie, fief perd,
LOYSEL, G48. L'aide de ma bourse ne vous sera des-
niéé, pour.... LANOUE, 48). Il n'y eut pas un de
tous ceulx que Ciceron feit exécuter par justice, à
qui on deniast sépulture, AMYOT, Ant. ). Aprez
avoir attendu quelque temps qu'il [La Boëtie mou-
rant] ne parloit plus et qu'il tiroit des soupirs tren-
chants pour s'en efforcer, car des lors la langue
commenceoit fort à luy denier son office.... MONT.
Lett. v.
— ÊTYM. Provenç. denegar, deneyar, desnegar,
desnedar; espagn. denegar ; ital. dinegare; du la-
tin denegare, de la préposition de, et negare (voy.
NIER). La forme dengner, par suppression de ï'i
bref, est correcte et fort ancienne. Denoier était une
forme usilée dans certains dialectes, comme loier
et lier, proier et prier, et, dans la langue actuelle,
ployer et plier.
f DÉNIGRANT, ANTE (dé-ni-gran, gran-t'), adj.
Qui dénigre, qui exprime le dénigrement. Un lan-
gage dénigrant. Çà, mesdames les dénigrantes, Si
cet honneur vient la trouver.... BÉRANG. Vertu de
Lisette. M. le R.... élait aulrefois moins dur et moins
dénigrant qu'aujourd'hui; il a usé toute son indul-
gence, et le peu qui lui en reste, il le garde pour
lui, CHAMPFORT, Caract. el portraits, p. no, édit.
d'Arsène Uoussnye, 1857.
DÉNIGRÉ, ÉE (dé-ni-gré, grée) , part, passé.
Dont on dit du mal. Si les gens de latin des sots
sonl dénigrés, RÉGNIER," Sat. ni.
DÉNIGREMENT (dé-ni-gre-man), s. m. || i° Ac-
tion de dénigrer. Ce jargon éternel de la froide iro-
nie. L'air de dénigrement, l'aigreur, la jalousie, Ce
ton mystérieux, ces petits mots sans fin, GRESSET,
iléchant, îv, 7. L'impératrice d'Autriche, traitée
par Napoléon avec des égards délicats, flattée de son
accueil..... s'adoucit beaucoup, sauf à revenir à son
dénigrement habituel, lorsqu'elle serait de retour à
Vienne, TUIERS, Hist. du tons, et de l'Emp. XLIII.
|| 2° Etat de mépris. Tomber dans le dénigre-
ment.
— HIST. Tu y comprends blasphème et denigra-
tion non demeries [méritées], G. CHASTEL. Expos, s.
vérité mal prise.
— ETYM. Dénigrer.
DÉNIGRER (dé-ni-gré), v. a. || 1° S'efforcer par
ses discours de rendre noir, c'est-à-dire d'effacer la
bonne opinion que les autres ont de quelqu'un, ou
de dépriser la qualité d'une chose. On a tantôt dé-
nigré les dames du palais d'une manière qui m'a
fait rire, SÊV. )8l. Tout cela vient, de ce que cha-
cun, épris de soi-même, veut tout mettre à ses
pieds et s'établir une damnable supériorité, en dé-
nigrant tout le genre humain, BOSS. Concupisc. )6.
J'ai loué les sots, j'ai dénigré les talents, VOLT. l'É-
cossaise, i, ). 11 satisfit son mécontentement secret,
en dénigrant la nation pour laquelle il voyait avec
tant de peine la prédilection de Corinne, STAEL,
Corinne, vi,2. || 2°Se dénigrer, v. réfl. Dire du mal
de soi-même. Ne cessant de se dénigrer par ironie,
HAMILT. Gramm. io. || Dire du mal les uns des au-
tres. Ces gens-là ne cessent de se dénigrer les uns
les autres.
— HIST. xvi« s. Na fréquente point avec hommes
diffame/, et dénigrez pour leur mescliante vie, AMÏOT ,
Connu, iifnut'iourrir les enfants, 38.
— RTYM. Dé... préfixe, et le latin niner, noir :
rendre no.r, noircir. Le provençal a denigratiu,
noircissant.
+ DÉNIGREUR (dé-ni-greur), s. m. Celui qui dé-
nigre. On n'entend partout tant de dénigreurs que
parce que les hommes sont en général médiocres
DICT. DE LA LANGUE FRANÇAISE.
DËN
sots et jalojix.-detfnite espèce de succès, MERCIER,
dans LAVEA'UX. ."' ' >i~*\. .
— ETYM. Dénigrer.
t DÉNIVELER (dé-ni-ve-lé. VI se double quand
elle est suivie d'une syllabe muette -je dénivelle, je
dénivellerai), v. a. Oter le niveau. Cela dénivellera
le terrain.
— ETYM. Dé.... préfixe, et niveler.
t DÉNIVELLATION (dé-ni-vè-la-sion), s. f. Ac-
tion de déniveler; résultat de cette action. Un ac-
cident avait causé la dénivellation des rails. Les
facules du soleil sont attribuées à la hauteur de cer-
taines dénivellations de la photosphère, FAYE, Comp-
tes rendus de l'Acad. des se. t. XLIX, p. 704.
t DÉNIVELLEMENT (dé-ni-vè-le-man), s. m. Le
résultat de la dénivellation; variation de niveau.
Ce coup de vent a produit des dénivellements de
plusieurs mètres, LKGOARANT.
— ETYM. Déniveler.
tDÉNIZATION(dé-ni-za-sion),s.f.Sortedenatura-
lisation accordée en Angleterre. Lettre de dénizatinn.
— ËTYM. Anglais, denization, de denizen, étran-
ger admis à la jouissance des droits civils, sauf ce-
lui de succession.
t DÉNOIRCIR (dé-noir-sir), v. a. \] 1° Ôter la
couleur noire. || 2°Fig. Se dénoircir, v. réfl. Dissi-
per les calomnies dont on a été l'objet. Que faire
d'ailleurs pour se dénoircir auprès du roi paqueté
de la sorte? ST-SIM. 363, 28.
— HIST. xvi* s. C'est peindre en l'eau, et c'est
vouloir encore Prendre ie vent et desnoircir un more,
RONS. )85.
— ETYM. Dé.... préfixe, et noircir.
DÉNOMBRÉ, ÉE (dé-non-bré, brée), port, passé.
Le peuple romain dénombré à chaque lustre par les
censeurs.
DÉNOMBREMENT (dé-non-bre-man), s. m.
|| 1° Compte de personnes. Il ne se dit guèie qu'en
parlant d'un très-grand nombre. Tout ce dénombre-
ment, madame, est inutile; Cent Hèctors pourraient-
ilsme payer un Achille? p. Troade, iv,4. Voici le dé-
nombrement des fils de Sem, Cham et Japhet,
enfants de Noé; et ces fils naquirent d'eux après le dé-
luge, SACY, Bible, Genèse, x, ). || Terme d'adminis-
tration. Compte des personnes qui habitent un pays.
Ce que je dois dire à cet égard suppose un dénom-
brement exact de toutes les personnes qui habitent
ce royaume, VAUBAN, Dime, p. 67. Voyons combien
vous avez d'hommes; passons-en le dénombrement,
FÉN. Tél. xn. C'est là le dénombrement des en-
fants d'Israël, qui fut fait par Moïse, par Aaron
et par les duuze princes d'Israël, chacun étant mar-
qué par sa maison et par sa famille, SACY, Bible,
Nombres, i, 44. Il est prouvé que la France ne
contient qu'environ vingt millions d'âmes tout
au plus, par le dénombrement des feux exacte-
ment donné en 176), VOLT. Dial. 24, )««■ entretien.
|| 2° Énumération, en parlant des choses. Il a pris
le soin de faire le dénombrement de tous les cas
qui.... PASC. Prov. 8. Tous les péchés dont Ëzé-
chiel fait le dénombrement, BOSS. Conc. Il serait
mal aisé de faire le dénombrement de tous les ef-
fets de la grâce, n>. m, Pent. ). Le Saint-Esprit a
voulu entrer dans un dénombrement exact de tous
les ornements de la vanité, m. la Vallière. Quand,
sur une si belle montre, l'on a seulement essayé
du personnage et qu'on l'a un peu écouté, l'on re-
connaît qu'il manque au dénombrement de ses qua-
lités celle de mauvais prédicateur, LA BRUY. xv. Les
obstacles dont elle faisoit le dénombrement, HA-
MILT. Gramm. 8. Il harangua le peuple, et se crut
en droit de lui reprocher avec force son injustice,
son ingratitude et sa perfidie, en faisant le dénom-
brement de beaucoup d'illustres généraux dont il
avait payé les services par une mort infâme, ROL-
LIN, Hist. anc. OEuvres, t. i, p. 296, dans POUGENS.
Le dernier précepte était de faire partout des dénom-
brements si entiers et des revues si générales, que
je fusse assuré de ne rien omettre, DESC. Mélh. n, )0.
|| 3° Terme de fief. Déclaration par écrit, donnée
par le vassal, des héritages, cens et autres droits
qu'il tient de son seigneur. || 4° Terme de logique.
Dénombrement imparfait, faute de raisonnement
par laquelle on tire une conclusion générale de
plusieurs cas examinés, lorsqu'on a oublié précisé-
ment ceux qui rendent la conclusion fausse. Par
exemple si de ce que les quadrilatères, les penta-
gones, les hexagones, etc. peuvent avoir des angles
rentrants, on concluait que tous les poiygones peu-
vent avoir des angles rentrants, la conclusion serait
fausse, puisque dans le dénombrement des poly-
gones on aurait justement oublié les triangles,qui
ne peuvent pas a^oir de tels angles.
DÉN 1057
— HIST. xvie s. Dénombrement [4tat détaillé de
ce que le vassal avoue tenir de son seiuneur] baillé
sert de confession contre celui qui le baille, mais
ne prejudicieà autrui, ni au seigneur qui le reçoit,
LOYSEL, 6'-'8. Après tous ces eshntemens fui famé la
reveue et le dénombrement accoustunié du peuple,
AMYOT, César, 7). Et aprez tout ce dénombrement
d'opinions, MONT, n, 280.
— ÉTYM. Dénombrer.
DENOMBRER (dé-non-bré), v. a. Faire un dé-
nombrement. Joseph et Marie vinrent se faire dé-
nombrer à Bethléem, VOLT. l'hil. n, i77; Démétiius
les dénombra, comme dans un marché l'on compte
les esclaves, MONTESQ. Esp. m, 5. [Peuples]! Dieu
vous dénombrera d'une voix solennelle, v.'nrGO,
Odes, m, ). || Se dénombrer,», réfl. Être, dénombré.
Le peuple romain se dénombrait à chaque lustre.
— HIST. xvie s. Faussement il dénombre tels in-
convénients, CONDË, Mémoires, dans leDt'cl. de DO-
CHEZ.
— ÉTYM. Lat. denumerare, de la préposition de,
et nvmerare, nombrer.
DÉNOMINATEUR (dé-no-mi-na-teur), s. m.
Terme d'arithmétique. Celui des deux termes d'une
fraction qui marque en combien de parties l'unité
est divisée.
—HIST. xvie s. Lesquelz numérateur et dénomi-
nateur se peuvent composer en tant de différences
de nombre que l'on voudra, EST. DE LA ROCHE , Ari-
smetique, f° 45.
— ÉTYM. Lat. denominator, de denominare (voy.
HÉNOMBRER) ; ainsi dit parce que ce terme dénomme
l'espèce des unités que l'on considère, l'autre ne
faisant que les compter.
DÉNOMINATIF. IVE(dé-no-mi-na-tif, ti-v'), adj.
Qui sert à nommer. Terme dénominatif.
— ÉTYM. Provenç. denomina.tiu; ital. denomina-
DÉNOMINATION (dé-no-mi-na-sion, en poésie,
de six syllabes), s. f. Désignation d'une personne
eu d'une chose par un nom. Les dénominations ne
sont pas des choses indifférentes, et il serait à sou-
hailer que celles par lesquelles on désigne les êtres
delà nature réveillassent toujours dans l'esprit l'idée
de quelqu'un des caractères principaux par lesquels
ces êtres s'offrent d'abord à nous, BONNET, Con-
templ. natur. 12e part. ch. 2). || En arithmétique,
réduire des fractions à même dénomination, leur
donner le même dénominateur. Cette expression
ne s'emploie plus guère; on dit réduire au même
dénominateur.
— HIST. xvie s. Et reste zéro pour dénomination
du nombre à partir, EST. DE LA ROCHE, Arismeli-
que. f° 44, verso.
— ÉTYM. Provenç. denominatio ; espagn. deno-
minacion; ital. denominazione; du latin denomi-
nationem, de denominare (voy. DÉNOMMER).
DÉNOMMÉ, ÉE (dé-no-mé, mée). part, passé.
Un tel dénommé dans l'acte.
DÉNOMMER (dé-no-mé), v. a. || 1° Terme de
pratique. Nommer une personne dans un acte.
j| 2° Dans le langage général, assigner un nom. Les
plantes ont été dénommées par les botanistes d'a-
près des considérations très-diverses. |j 3° Se dénom-
mer, v. réfl. Être dénommé. Ces parties se dénom-
ment d'après leur usage.
— HIST. xne s. [Il] Li denome del lonc, délié [en
long et en large],Tulelamo;tiédel régné [royaume],
Si cum les citez sunt asises, BENOÎT, II, 4710.
|| xive s. Et dient une chose estre indéterminée et
non bonne, pour ce que, selon elle, l'en [l'on] est
dénommé et dit tel plus ou moins, ORESME, Eth.
298. Elle précède telles operacions aussi comme les
ars précèdent les operacions qui de eulx sont de-
nommées, ID. ib. 40. || xve s. Et pour ce que excuser
ne se deust de non cognoistre les dits parlicipans,
il les dénomma en ses lettres, VIRIVILLE, Geste des
nobles, p. )33. || xvie s. Le nom du quel nous l'a-
vons dénommée, MONT, I, 69. De toute ancienneté
on denommoit et specifioit les années par le nom
de celui qui estoit prevost, AMYOT, Démétr. 13.
— ÉTYM. Provenç. denommar; espagn. denomi-
nar; ital. denominare; du latin denominare, de la
prépnsition de, et nominare, nommer.
DÉNONCÉ, ÉE (dé-non-sê, sée), part, passé.
|| 1° Déclaré. La guerre dénoncée par les l
noncés par les prophètes au peuple juif. || 3" In ii-
qué soit à la justice soit à une autorité supérieure.
Le fait dénoncé au commissaire de police. Dénoncé
à la convention nationale comme coupable de me-
nées royalistes. . i
DÉNONCER (dé-non-sé. Le f prend une cédille '
I. — 133
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 93.59%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 93.59%.
- Collections numériques similaires Arts de la marionnette Arts de la marionnette /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "Pam1"Paris, Sèvres, Saint-Cloud, Versailles, Saint-Germain, Fontainebleau, Saint-Denis, Chantilly : avec la liste des rues de Paris / par Paul Joanne... /ark:/12148/bd6t5774757r.highres La comédie à la cour : les théâtres de société royale pendant le siècle dernier, la duchesse du Maine et les grandes nuits de Sceaux, Mme de Pompadour et le théâtre des petits cabinets, le théâtre de Marie-Antoinette à Trianon / Adolphe Jullien /ark:/12148/bd6t5773930r.highres
- Auteurs similaires Littré Émile Littré Émile /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Littré Émile" or dc.contributor adj "Littré Émile")Histoire littéraire de la France. T. XXVI-XXVIII, quatorzième siècle et suite. Tome 27 / ouvrage commencé par des religieux bénédictins de la Congrégation de Saint Maur et continué par des membres de l'Institut (Académie des Inscriptions et Belles lettres) /ark:/12148/bd6t57813555.highres Application de la philosophie positive au gouvernement des sociétés et en particulier à la crise actuelle / par É. Littré,... /ark:/12148/bpt6k30562987.highres
-
-
Page
chiffre de pagination vue 120/1146
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k5406698m/f120.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k5406698m/f120.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k5406698m/f120.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bpt6k5406698m/f120.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k5406698m
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k5406698m
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bpt6k5406698m/f120.image × Aide