DEM
Démantibuler une machine. || 3° Se démantibuler,
v. réfi. Être mis en pièces. Ce coffre, pendant qu'on
!e transportait, s'est démantibulé.
•»- Hisr. xvi» s, Dsmandibuler, OUDIN, Dict.
■—ÉTYM. Dé.,..' préfixe, et mandibuk, propre-
ment se démancher la mandibule, la mâchoire.
tDÉMARAUDER (dé-ma-rô-dé), », a. Faire perdre
la qualité de maraud. Ce n'était qu'un maraud, mais
il a fait fortune; Puisqu'il a du douzain, il est dé-
maraudé, TH. CORN, la Comtesse d'orgueil, i, 3. .
— REM. Ce mot ne peut guère être employé qu'à
la condition que maraud sera placé avant lui.
— ÉTYM. Dé,... préfixe, et maraud.
t DÉMARCATIF, IVE (dé-mar-ka-tif, ti-v'), adj.
Qui sert de démarcation. Ligne, borne démarcalive
d'une propriété.
— ÉTYM. Démarquer.
DÉMARCATION (dé-mar-ka-sion; en poésie, de
cinq syllabes), s. f.\\ i" Action de marquer, de limi-
ter, Le prétexte politique de cette espèce d'insur-
rection sacerdotale, c'est, messieurs, que la même
puissance qui a changé l'ancienne distribution du
royaume, ne pouvait rien changer à l'ancienne dé-
marcation des diocèses sans le concert de la puis-
sance spirituelle, MIRABEAU, Collection, t. iv, p. 340.
|| Ligne de démarcation, ligne fictive que le pape
Alexandre VI fit tracer d'un pôle à l'autre pour don-
ner en partage les Indes orientales aux Portugais et
les occidentales aux Espagnols. || Par extension. Li-
gne de démarcation, toute ligne tracée sur un ter-
rain pour y fixer des limites. || 2" Fig. Séparation,
distinction. La démarcation entre la noblesse et la
bourgeoisie. La démarcation des classes en Alle-
magne devait anéantir l'esprit militaire parmi les
bourgeois, STAÈL, Allem, i, ch. 2.
— ÉTYM. Dé.... préfixe, dans le sens affirmatif,
et marquer.
DÉMARCHE (dé-mar-ch'), s. f. || 1° Le pas qu'on
commence a faire quand on veut aller en quelque
lien ou en sortir. Il a fait une chute dès sa première
démarche. || L'espace de terrain contenu dans le
premier pas. Mais comment l'eût-on vue? à peine
la lumière Osait franchir du seuil la démarche pre-
mière, LA FONT. Captivité de St Haie, v. 445.|| Vieilli
en ces deux sens qui sont les sens propres. || 2° Mar-
che (du style poétique en ce sens). Allez, et laissez-
moi quelque fidèle guide Oui conduise vers vous ma
démarche timide, RAC. Phèd. v, 4. Ce vieillard le
suivait d'une démarche lente, VOLT. Scytlies, m, t.
|| Fig. Qui suivra ces étonnantes démarches? PASC.
danscoosw. Quellesgrandesdémarchesnefait-on pas
au despotique par cette indulgence? LA BRUY. X.,
Les hommes frivoles, qui ont besoin de temps pour
suivre ces grandes démarches de la réflexion, sont
dans une espèce d'impuissance de les admirer, VAU-
VEN. Des saillies. || 8" Allure, façon de marcher.
En achevant ces mots, d'une démarche fière II s'ap-
proche du roi couché dans la poussière, RAC. Théo,
v, 8. Sa démarche, ses yeux et tous ses traits en-
fin, va. Athal. il, 6. Le vêtement du corps, le ris
des dents «t la démarche de l'homme font connaître
quel il est, SACÎ, Bible, Ecclésiastique, xrx, 27.
|| 4» Fig. Manière d'agir. La première démarcha
qu'on exige d'un disciple de Jésus-Christ, est de
captiver son esprit et de croire ce qu'il ne peut com-
prendre, MASS. Car. Vérité de larel. Ce n'est point
là, pour me le faire croire, La démarche d'un roi
qui court Si la victoire, RAC. Alex, n, 6; || 5° Ce qu'on
fait pour la réussite de quelque chose. Bien aise de
n'avoir pas fait de certaines démarchés inutilement,
HAMILT. Gramm. 4. Le prince de Condé fit quelques
démarches qui n'eurent aucun effet, BOSS. Déf. La
démarche que l'Angleterre avait faite du côté de
Rome, ID. Tar. to. On nous a fait faire une fausse
démarche, MASS. Pet carême, Écueils. Vous qui
faites tant de démarches de conversion, m. Car.
Rechute, t. Avancé dans la vertu ou encore dans les
premières démarches de la pénitence, m. Cor. Prière,
*. J'ose me flatter Qu'après cette démarche, après cette
entreprise, Un coeur qui m'était dû saura me méri-
ter, VOLT. Tancr. n, «. || 6° Défaut dans la tonte
des draps, quand il s'y trouve des endroits qui ne
sont pas tondus d'assez près.
— HIST. xvi" s. Les nymphes [pions] marchent
d'ung carreau en aultre ; exceptée la première de-
marche , en laquelle leur est libre passer deuz car-
reaulx, RAB. Pont. Vi 2*. Si une nymphe passe jus-
ques à la filière de son roy ennemy, elle est couronnée
royne de son roy, et prend sa desmarche doresna-
vant en mesme privilège que la royne, ID. ib. v, 24.
Et les enseignes despioyées, à desmarche grave et
lente se présentèrent en veue des tenans, ID. Scio-
mach. Adonc l'assault redoubla si très-fort Que pour
DEM
fuyr ennemys font desmarche, i. MAROT, V, 90.
Adoncques fist simple double et démarche Pour à
Trevy venir faire reprinse, m. v, 95. Obstiné de
mourir en ceste desmarche [train de vie], MONT, n,
78. Et conjecturoit on à leur grave desmarche, et à
leur bonne ordonnance que c'estoient naturelz Car-
thaginois, AMYOT, Timol. 36. Après l'armée du duc
de Guise renforcée et r'accommodée de ce qui lui
manquoit, ses premières desmarches furent à Es-
tampes et Pluviers, D'AUB. Hist. i, <72. Voiant que
sur le branle la trouppe du roi qu'il voioit ne par-
donnerait pas la desmarche [retraite], m.ib. n, 464.
Par ainsi n'estant ni en guerre, ni en paix, ni en
trêve, ils s'imaginoyent au quatrième estât, qui ne
fut jamais, et bransloyent un pied en l'air, qui n'est
pas pour faire une bonne démarche, ID. Conf. n, 6.
En moins de quatre desmarches, il luy fist perdre
toutes ses escrimes, CARL. VI, 6.
— ÉTYM. Dé.... préfixe, et marche.
t DÉMARCHIE (dé-mar-chie), s. f. Charge et ju-
ridiction d'un démarque.
— ÉTYM. Démarque 2.
+ DÉMARGER (dé-mar-jé), ». a. Ôter ce qui est
en marge; ôter la marge. || Déboucher les orifices
d'un four de verrerie.
— ÉTYM. Dé.... préfixe, et marge.
t DÉMARGTJER (dé-mar-ghé), ». a. Terme de
métallurgie. Enlever et démancher le marteau.
t DÉMARIAGE (dé-ma-ri-a-j'), s. m. Action de
démarier. Dès qu'elle [la reine de Portugal] fut la
maîtresse, dès avant son démariage,elle rappela le
duc de Cadaval, ST-SIM. 88, ne.
— ÉTYM. Démarier.
DÉMARIÉ, ÉE (dé-ma-ri-é, ée), part, passé. Ces
époux démariés par un jugement.
DÉMARIER (dé-ma-ri-é), v. a. || i° Séparer juri-
diquement deux époux. || 2° Se démarier, ». ré(l.
Divorcer. [Henri VIII] Je voulais me démarier ; cette
Aragonaise me déplaisait; je voulais épouser Anne de
Boulen, FËN. t. xix, p. 379. Ils [le duc et la duchesse
d'Épernon] se brouillèrent, se démarièrent et n'eu-
rent point d'enfants, ST-SIM. 57, 2)0. En vous disant
d'abord que je suis mariée, Vous devinez assez que
je viens vous prier De vouloir me démarier, RE-
GNARP, Souhaits, i.
— HIST. XIV" s. Les curez seront desmariez [sépa-
rés de leurs concubines], Hist. littér. de la France,
Disc, de M. LECLERC, t. xxiv, p. 375. || xve s. Or ça,
ma fille, dit-elle, il vous convient desmarier, LOUIS XI,
flou», LXXXVI. || xvie s. Jeme demarie, PALSGR.p. 350.
— ÉTYM. Dé.... préfixe, et marier.
f i. DEMARQUE (dé-mar-k'), s. f. Terme de jeu.
Se dit de la partie à démarquer. Jouer à la dé-
marque.
— ÉTYM. Voy. DÉMARQUER.
j-2. DÉMARQUE (dé-mar-k'), s. m. Terme d'anti-
quité grecque. Magistrat supérieur d'un dème.
— ÉTYM. Dème 2, et oepy.eiv, commander.
DÉMARQUE, ÉE (dé-mar-ké, kée), part, passé.
Dont on a défait la marque. Du linge démarqué.
f DÉMARQUEMENT ( Jé-mar-ke-man ), s. m.
Terme d'eaux et forêts. Enlèvement de la marque
d'un arbre, dans des intentions frauduleuses.
— ÉTYM. Démarquer.
DÉMARQUER (dé-mar-ké), ». a. || 1° Oter une
marque. Démarquer du linge, un livre. Ci-git mon-
seigneur de Marca [nommé archevêque de Paris en
46G2 et moitié jour même que ses bulles arrivè-
rent] Que le plus grand des rois marqua Pour le
prélat de son église; Mais la mort, qui le remar-
qua Et qui se plaît à la surprise, Tout aussitôt le
démarqua, COLLETET, dans RICHELET. || 2° V. n.
Terme de maquignon. N'avoir plus de marque
indiquant l'âge, en parlant des chevaux. Ce cheval
est jeune, il ne démarque pas encore. || Ce verbe
n'est plus guère usité en ce sens; on dit : ce che-
val est hors d'âge, il ne marque plus. || 3" Jouera
démarquer, se dit, au billard principalement, d'une
partie où l'un des deux joueurs consent à démar-
quer, à perdra tous sespoints, quand l'autre en prend
un ou plusieurs. || 4" Se démarquer, ». réfi. Être
démarqué. Ce linge est si vieux qu'il se démarque.
— HIST. XVIe s Comme il a démarqué les
bornes de la France Pour les planter plus loin par
le fer de sa lance, RONS. 934.
— ÉTYM. Dé.... préfixe, et marque.
t DÉMARQUISER (dé-mar-ki-zé), ». o. Ôter le
titre de marquis. Je l'ai démarquisé bien loin de
son attente [au moment où il s'y attendait le moins];
J'en voudrais faire autant à tous les faux marquis,
REGNARD, Je Joueur, v, 6.
— ÉTYM. Dé.... préfixe, et marquis.
DÉMARRAGE (dé-ma-ra-j'), s. m. |j 1° Terme de
DÉM
1043
marine. Déplacement d'un navire amarré. || !• Terme
de pêche. Nom de chaque petite campagne que font
les pêcheurs, les pêcheurs comptant leurs petites
campagnes par le nombre de démarrages qu'ils font.
|| 3° Action de défaire les noeuds ou amarrages.
— ÉTYM. Démarrer.
DÉMARRÉ, ÉE (dé-ma-ré,rée),part, passé. Dont
les amarres sont défaites.
DÉMARRER (dé-ma-ré). || 1° F. a. Terme de ma-
rine. Détacher ce qui est amarré, défaire un amar-
rage. || Démarrer une bouche à feu, en larguer les
amarrages. || 2° V. n. Quitter l'amarrage, le port. Le
navire démarra par un beau temps. Les vaisseaux du
port démarrèrent; Les vents dans les voiles soufflè-
rent, SCARRON, Virg. trav. vu. On nous fait cou-
cher ce soir à bord, pour démarrer demain au lever
du soleil, VOLT. Amabed, i" lettre. || 3° Familière-
ment, quitter une place, un lieu. Ne démarrez pas
de là jusqu'à mon retour. Je ne démarrai pas du
fruitier que toutes les poires ne fussent mangées. Le
bon Jupin, sans dire gare, Très-vergogneusement
démarre, SCARRON, Gigantomachie, ch. ni. Puisque
vous me tenez pour chef, Démarrons d'ici derechef,
ID. Virg. trav. iv. Il n'y eut pas un ouvrier de la
ville que je pusse faire démarrer de l'antichambre ou
de l'escalier, p. L. COUR. Lett. i, 108. || 4° Se démar-
rer, v. réfi. Rompre ses amarres, quitter l'ancrage.
— HIST. xrve s. La dite nef fut desamarrée, Cou-
tume locale d'Oleron, ch. 8. || xvie s. Si tost que Ly-
sander de sa galère capitainesse eut fait sonner la
trompette pour le signe de desmarer, incontinent
les galères commencèrent à voguer à l'envy les unes
des autres, AMYOT, Lysand. 20. Les trois canonna-
des tirées, on desmare, flottants les <5 galères en-
semble, CARL. i, 37. [Les matelots] D'un cry naval,
hors du rivage proche, Demarent l'anchre à la mâ-
choire croche, ROKS. 605.
—ÉTYM. Dé.... préfixe, etun radical qui est dans
a-morrer (voy. AMARRER).
t DÉMASCLAGE (dé-ma-skla-j'), s. m. Action
d'ôter l'écorce. Le démasclage des chênes-liéges.
DÉMASQUÉ, ÉE (dé-ma-ské, skée), part, passé.
Qui n'a plus son masque. Il entra démasqué au bal.
|| Fig. Vous êtes démasqué, vous n'êtes plus à
craindre, GRESSET, Méchant, v, 7.
DÉMASQUER (dé-ma-ské), v. a. || 1° ôter à quel-
qu'un le masque qu'il a sur le visage. || 2° Fig. Faire
connaître quelqu'un pour ce qu'il est, mettre en
évidence des secrets de conduite et d'intentions.
Quel plaisir pour moi, quelle joie De démasquer des
scélérats, A qui le vrai mérite est tous les jours en
proie! DESHOULIÈRES, dans RICHELET. Ils tremblent
qu'un censeur, que sa verve encourage, Ne vienne
en ses écrits démasquer leur visage, BOIL. Disc, au
roi. Si l'on ne démasque l'imposteur, la crédulité
sera séduite, MASS. AV. Disp. Pour moi qui, démas-
quant nos sages dangereux, Peignis de leurs er-
reurs les effets désastreux, GILB. Le is'siècle. Comme
elle a démasqué, vilipendé le traître 1 VOLT, le Dé-
posa, v, 5. ]| II se dit aussi des choses dont on dé-
voile le vrai caractère. Pour combattre l'erreur, pour
démasquer le mensonge, BOURD. Exlwrl. sur -le souf-
flet donné à J. C. Nous pouvons aisément, malgré
tant d'artifice, Dans ses fausses vertus démasquer
tous ses vices, M. J. CHÉN. Tibère, îv, 3. Dans un
siècle où tant d'erreurs sont courageusement démas-
quées, il serait honteux de taire des vérités impor-
tantes à l'humanité, RAYNAL, Hist. pliilos. xi, 23.
|| 3° Terme de guerre. Démasquer une batterie, dé-
couvrir une batterie auparavant cachée. || 4° Se dé-
masquer, ». réfi. ôter son masque. L'inconnu se
démasqua. Sans aucun préambule ni se démasquer,
SÉv. 153. || Fig. Se faire connaître pour ce qu'on est,
découvrir ses desseins. L'orgueil ne se démasque ja-
mais tout à fait, MASS. Car. Aum. || En termes de
guerre. La batterie se démasqua.
— HIST. xvie s. Le roy lui commanda de donner
la main \ sa maistresse, et la fit mesme démasquer
pour le saluer, D'AUB. Vie., xcix. Le plus apparent
[d'une bande qui avait arrêté Montaigne], qui la
démasqua et me fit cognoistre son nom, MONT.
IV, 229.
— ÉTYM. De.... préfixe, et masque.
t DÉMASTIQUAGE (dé-ma-sti-ka-j'), s. m Ac-
tion de démastiquer.
— ÉTYSZ. Démastiquer.
■\ DÉMASTIQUER (dé-ma-sti-ké), ». a. Enlever
lemastiGqui tenait une chose attachée; détacher
une chose retenue par,du mastic.
'— ÉTYM. Dé.... préfixe, et mastic.
DÉMÂTAGE (dé-mà-ta-j'). s. m. Terme de ma-
rine. Action de démâter.
— ÉTYM. Démâter.
Démantibuler une machine. || 3° Se démantibuler,
v. réfi. Être mis en pièces. Ce coffre, pendant qu'on
!e transportait, s'est démantibulé.
•»- Hisr. xvi» s, Dsmandibuler, OUDIN, Dict.
■—ÉTYM. Dé.,..' préfixe, et mandibuk, propre-
ment se démancher la mandibule, la mâchoire.
tDÉMARAUDER (dé-ma-rô-dé), », a. Faire perdre
la qualité de maraud. Ce n'était qu'un maraud, mais
il a fait fortune; Puisqu'il a du douzain, il est dé-
maraudé, TH. CORN, la Comtesse d'orgueil, i, 3. .
— REM. Ce mot ne peut guère être employé qu'à
la condition que maraud sera placé avant lui.
— ÉTYM. Dé,... préfixe, et maraud.
t DÉMARCATIF, IVE (dé-mar-ka-tif, ti-v'), adj.
Qui sert de démarcation. Ligne, borne démarcalive
d'une propriété.
— ÉTYM. Démarquer.
DÉMARCATION (dé-mar-ka-sion; en poésie, de
cinq syllabes), s. f.\\ i" Action de marquer, de limi-
ter, Le prétexte politique de cette espèce d'insur-
rection sacerdotale, c'est, messieurs, que la même
puissance qui a changé l'ancienne distribution du
royaume, ne pouvait rien changer à l'ancienne dé-
marcation des diocèses sans le concert de la puis-
sance spirituelle, MIRABEAU, Collection, t. iv, p. 340.
|| Ligne de démarcation, ligne fictive que le pape
Alexandre VI fit tracer d'un pôle à l'autre pour don-
ner en partage les Indes orientales aux Portugais et
les occidentales aux Espagnols. || Par extension. Li-
gne de démarcation, toute ligne tracée sur un ter-
rain pour y fixer des limites. || 2" Fig. Séparation,
distinction. La démarcation entre la noblesse et la
bourgeoisie. La démarcation des classes en Alle-
magne devait anéantir l'esprit militaire parmi les
bourgeois, STAÈL, Allem, i, ch. 2.
— ÉTYM. Dé.... préfixe, dans le sens affirmatif,
et marquer.
DÉMARCHE (dé-mar-ch'), s. f. || 1° Le pas qu'on
commence a faire quand on veut aller en quelque
lien ou en sortir. Il a fait une chute dès sa première
démarche. || L'espace de terrain contenu dans le
premier pas. Mais comment l'eût-on vue? à peine
la lumière Osait franchir du seuil la démarche pre-
mière, LA FONT. Captivité de St Haie, v. 445.|| Vieilli
en ces deux sens qui sont les sens propres. || 2° Mar-
che (du style poétique en ce sens). Allez, et laissez-
moi quelque fidèle guide Oui conduise vers vous ma
démarche timide, RAC. Phèd. v, 4. Ce vieillard le
suivait d'une démarche lente, VOLT. Scytlies, m, t.
|| Fig. Qui suivra ces étonnantes démarches? PASC.
danscoosw. Quellesgrandesdémarchesnefait-on pas
au despotique par cette indulgence? LA BRUY. X.,
Les hommes frivoles, qui ont besoin de temps pour
suivre ces grandes démarches de la réflexion, sont
dans une espèce d'impuissance de les admirer, VAU-
VEN. Des saillies. || 8" Allure, façon de marcher.
En achevant ces mots, d'une démarche fière II s'ap-
proche du roi couché dans la poussière, RAC. Théo,
v, 8. Sa démarche, ses yeux et tous ses traits en-
fin, va. Athal. il, 6. Le vêtement du corps, le ris
des dents «t la démarche de l'homme font connaître
quel il est, SACÎ, Bible, Ecclésiastique, xrx, 27.
|| 4» Fig. Manière d'agir. La première démarcha
qu'on exige d'un disciple de Jésus-Christ, est de
captiver son esprit et de croire ce qu'il ne peut com-
prendre, MASS. Car. Vérité de larel. Ce n'est point
là, pour me le faire croire, La démarche d'un roi
qui court Si la victoire, RAC. Alex, n, 6; || 5° Ce qu'on
fait pour la réussite de quelque chose. Bien aise de
n'avoir pas fait de certaines démarchés inutilement,
HAMILT. Gramm. 4. Le prince de Condé fit quelques
démarches qui n'eurent aucun effet, BOSS. Déf. La
démarche que l'Angleterre avait faite du côté de
Rome, ID. Tar. to. On nous a fait faire une fausse
démarche, MASS. Pet carême, Écueils. Vous qui
faites tant de démarches de conversion, m. Car.
Rechute, t. Avancé dans la vertu ou encore dans les
premières démarches de la pénitence, m. Cor. Prière,
*. J'ose me flatter Qu'après cette démarche, après cette
entreprise, Un coeur qui m'était dû saura me méri-
ter, VOLT. Tancr. n, «. || 6° Défaut dans la tonte
des draps, quand il s'y trouve des endroits qui ne
sont pas tondus d'assez près.
— HIST. xvi" s. Les nymphes [pions] marchent
d'ung carreau en aultre ; exceptée la première de-
marche , en laquelle leur est libre passer deuz car-
reaulx, RAB. Pont. Vi 2*. Si une nymphe passe jus-
ques à la filière de son roy ennemy, elle est couronnée
royne de son roy, et prend sa desmarche doresna-
vant en mesme privilège que la royne, ID. ib. v, 24.
Et les enseignes despioyées, à desmarche grave et
lente se présentèrent en veue des tenans, ID. Scio-
mach. Adonc l'assault redoubla si très-fort Que pour
DEM
fuyr ennemys font desmarche, i. MAROT, V, 90.
Adoncques fist simple double et démarche Pour à
Trevy venir faire reprinse, m. v, 95. Obstiné de
mourir en ceste desmarche [train de vie], MONT, n,
78. Et conjecturoit on à leur grave desmarche, et à
leur bonne ordonnance que c'estoient naturelz Car-
thaginois, AMYOT, Timol. 36. Après l'armée du duc
de Guise renforcée et r'accommodée de ce qui lui
manquoit, ses premières desmarches furent à Es-
tampes et Pluviers, D'AUB. Hist. i, <72. Voiant que
sur le branle la trouppe du roi qu'il voioit ne par-
donnerait pas la desmarche [retraite], m.ib. n, 464.
Par ainsi n'estant ni en guerre, ni en paix, ni en
trêve, ils s'imaginoyent au quatrième estât, qui ne
fut jamais, et bransloyent un pied en l'air, qui n'est
pas pour faire une bonne démarche, ID. Conf. n, 6.
En moins de quatre desmarches, il luy fist perdre
toutes ses escrimes, CARL. VI, 6.
— ÉTYM. Dé.... préfixe, et marche.
t DÉMARCHIE (dé-mar-chie), s. f. Charge et ju-
ridiction d'un démarque.
— ÉTYM. Démarque 2.
+ DÉMARGER (dé-mar-jé), ». a. Ôter ce qui est
en marge; ôter la marge. || Déboucher les orifices
d'un four de verrerie.
— ÉTYM. Dé.... préfixe, et marge.
t DÉMARGTJER (dé-mar-ghé), ». a. Terme de
métallurgie. Enlever et démancher le marteau.
t DÉMARIAGE (dé-ma-ri-a-j'), s. m. Action de
démarier. Dès qu'elle [la reine de Portugal] fut la
maîtresse, dès avant son démariage,elle rappela le
duc de Cadaval, ST-SIM. 88, ne.
— ÉTYM. Démarier.
DÉMARIÉ, ÉE (dé-ma-ri-é, ée), part, passé. Ces
époux démariés par un jugement.
DÉMARIER (dé-ma-ri-é), v. a. || i° Séparer juri-
diquement deux époux. || 2° Se démarier, ». ré(l.
Divorcer. [Henri VIII] Je voulais me démarier ; cette
Aragonaise me déplaisait; je voulais épouser Anne de
Boulen, FËN. t. xix, p. 379. Ils [le duc et la duchesse
d'Épernon] se brouillèrent, se démarièrent et n'eu-
rent point d'enfants, ST-SIM. 57, 2)0. En vous disant
d'abord que je suis mariée, Vous devinez assez que
je viens vous prier De vouloir me démarier, RE-
GNARP, Souhaits, i.
— HIST. XIV" s. Les curez seront desmariez [sépa-
rés de leurs concubines], Hist. littér. de la France,
Disc, de M. LECLERC, t. xxiv, p. 375. || xve s. Or ça,
ma fille, dit-elle, il vous convient desmarier, LOUIS XI,
flou», LXXXVI. || xvie s. Jeme demarie, PALSGR.p. 350.
— ÉTYM. Dé.... préfixe, et marier.
f i. DEMARQUE (dé-mar-k'), s. f. Terme de jeu.
Se dit de la partie à démarquer. Jouer à la dé-
marque.
— ÉTYM. Voy. DÉMARQUER.
j-2. DÉMARQUE (dé-mar-k'), s. m. Terme d'anti-
quité grecque. Magistrat supérieur d'un dème.
— ÉTYM. Dème 2, et oepy.eiv, commander.
DÉMARQUE, ÉE (dé-mar-ké, kée), part, passé.
Dont on a défait la marque. Du linge démarqué.
f DÉMARQUEMENT ( Jé-mar-ke-man ), s. m.
Terme d'eaux et forêts. Enlèvement de la marque
d'un arbre, dans des intentions frauduleuses.
— ÉTYM. Démarquer.
DÉMARQUER (dé-mar-ké), ». a. || 1° Oter une
marque. Démarquer du linge, un livre. Ci-git mon-
seigneur de Marca [nommé archevêque de Paris en
46G2 et moitié jour même que ses bulles arrivè-
rent] Que le plus grand des rois marqua Pour le
prélat de son église; Mais la mort, qui le remar-
qua Et qui se plaît à la surprise, Tout aussitôt le
démarqua, COLLETET, dans RICHELET. || 2° V. n.
Terme de maquignon. N'avoir plus de marque
indiquant l'âge, en parlant des chevaux. Ce cheval
est jeune, il ne démarque pas encore. || Ce verbe
n'est plus guère usité en ce sens; on dit : ce che-
val est hors d'âge, il ne marque plus. || 3" Jouera
démarquer, se dit, au billard principalement, d'une
partie où l'un des deux joueurs consent à démar-
quer, à perdra tous sespoints, quand l'autre en prend
un ou plusieurs. || 4" Se démarquer, ». réfi. Être
démarqué. Ce linge est si vieux qu'il se démarque.
— HIST. XVIe s Comme il a démarqué les
bornes de la France Pour les planter plus loin par
le fer de sa lance, RONS. 934.
— ÉTYM. Dé.... préfixe, et marque.
t DÉMARQUISER (dé-mar-ki-zé), ». o. Ôter le
titre de marquis. Je l'ai démarquisé bien loin de
son attente [au moment où il s'y attendait le moins];
J'en voudrais faire autant à tous les faux marquis,
REGNARD, Je Joueur, v, 6.
— ÉTYM. Dé.... préfixe, et marquis.
DÉMARRAGE (dé-ma-ra-j'), s. m. |j 1° Terme de
DÉM
1043
marine. Déplacement d'un navire amarré. || !• Terme
de pêche. Nom de chaque petite campagne que font
les pêcheurs, les pêcheurs comptant leurs petites
campagnes par le nombre de démarrages qu'ils font.
|| 3° Action de défaire les noeuds ou amarrages.
— ÉTYM. Démarrer.
DÉMARRÉ, ÉE (dé-ma-ré,rée),part, passé. Dont
les amarres sont défaites.
DÉMARRER (dé-ma-ré). || 1° F. a. Terme de ma-
rine. Détacher ce qui est amarré, défaire un amar-
rage. || Démarrer une bouche à feu, en larguer les
amarrages. || 2° V. n. Quitter l'amarrage, le port. Le
navire démarra par un beau temps. Les vaisseaux du
port démarrèrent; Les vents dans les voiles soufflè-
rent, SCARRON, Virg. trav. vu. On nous fait cou-
cher ce soir à bord, pour démarrer demain au lever
du soleil, VOLT. Amabed, i" lettre. || 3° Familière-
ment, quitter une place, un lieu. Ne démarrez pas
de là jusqu'à mon retour. Je ne démarrai pas du
fruitier que toutes les poires ne fussent mangées. Le
bon Jupin, sans dire gare, Très-vergogneusement
démarre, SCARRON, Gigantomachie, ch. ni. Puisque
vous me tenez pour chef, Démarrons d'ici derechef,
ID. Virg. trav. iv. Il n'y eut pas un ouvrier de la
ville que je pusse faire démarrer de l'antichambre ou
de l'escalier, p. L. COUR. Lett. i, 108. || 4° Se démar-
rer, v. réfi. Rompre ses amarres, quitter l'ancrage.
— HIST. xrve s. La dite nef fut desamarrée, Cou-
tume locale d'Oleron, ch. 8. || xvie s. Si tost que Ly-
sander de sa galère capitainesse eut fait sonner la
trompette pour le signe de desmarer, incontinent
les galères commencèrent à voguer à l'envy les unes
des autres, AMYOT, Lysand. 20. Les trois canonna-
des tirées, on desmare, flottants les <5 galères en-
semble, CARL. i, 37. [Les matelots] D'un cry naval,
hors du rivage proche, Demarent l'anchre à la mâ-
choire croche, ROKS. 605.
—ÉTYM. Dé.... préfixe, etun radical qui est dans
a-morrer (voy. AMARRER).
t DÉMASCLAGE (dé-ma-skla-j'), s. m. Action
d'ôter l'écorce. Le démasclage des chênes-liéges.
DÉMASQUÉ, ÉE (dé-ma-ské, skée), part, passé.
Qui n'a plus son masque. Il entra démasqué au bal.
|| Fig. Vous êtes démasqué, vous n'êtes plus à
craindre, GRESSET, Méchant, v, 7.
DÉMASQUER (dé-ma-ské), v. a. || 1° ôter à quel-
qu'un le masque qu'il a sur le visage. || 2° Fig. Faire
connaître quelqu'un pour ce qu'il est, mettre en
évidence des secrets de conduite et d'intentions.
Quel plaisir pour moi, quelle joie De démasquer des
scélérats, A qui le vrai mérite est tous les jours en
proie! DESHOULIÈRES, dans RICHELET. Ils tremblent
qu'un censeur, que sa verve encourage, Ne vienne
en ses écrits démasquer leur visage, BOIL. Disc, au
roi. Si l'on ne démasque l'imposteur, la crédulité
sera séduite, MASS. AV. Disp. Pour moi qui, démas-
quant nos sages dangereux, Peignis de leurs er-
reurs les effets désastreux, GILB. Le is'siècle. Comme
elle a démasqué, vilipendé le traître 1 VOLT, le Dé-
posa, v, 5. ]| II se dit aussi des choses dont on dé-
voile le vrai caractère. Pour combattre l'erreur, pour
démasquer le mensonge, BOURD. Exlwrl. sur -le souf-
flet donné à J. C. Nous pouvons aisément, malgré
tant d'artifice, Dans ses fausses vertus démasquer
tous ses vices, M. J. CHÉN. Tibère, îv, 3. Dans un
siècle où tant d'erreurs sont courageusement démas-
quées, il serait honteux de taire des vérités impor-
tantes à l'humanité, RAYNAL, Hist. pliilos. xi, 23.
|| 3° Terme de guerre. Démasquer une batterie, dé-
couvrir une batterie auparavant cachée. || 4° Se dé-
masquer, ». réfi. ôter son masque. L'inconnu se
démasqua. Sans aucun préambule ni se démasquer,
SÉv. 153. || Fig. Se faire connaître pour ce qu'on est,
découvrir ses desseins. L'orgueil ne se démasque ja-
mais tout à fait, MASS. Car. Aum. || En termes de
guerre. La batterie se démasqua.
— HIST. xvie s. Le roy lui commanda de donner
la main \ sa maistresse, et la fit mesme démasquer
pour le saluer, D'AUB. Vie., xcix. Le plus apparent
[d'une bande qui avait arrêté Montaigne], qui la
démasqua et me fit cognoistre son nom, MONT.
IV, 229.
— ÉTYM. De.... préfixe, et masque.
t DÉMASTIQUAGE (dé-ma-sti-ka-j'), s. m Ac-
tion de démastiquer.
— ÉTYSZ. Démastiquer.
■\ DÉMASTIQUER (dé-ma-sti-ké), ». a. Enlever
lemastiGqui tenait une chose attachée; détacher
une chose retenue par,du mastic.
'— ÉTYM. Dé.... préfixe, et mastic.
DÉMÂTAGE (dé-mà-ta-j'). s. m. Terme de ma-
rine. Action de démâter.
— ÉTYM. Démâter.
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