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DEM
DÉM
DEM
l'objet d'une question. Cela ne se demande pas. Est-
ce que cela se demande? || Proverbes. Qui nous doit
nous demande, c'est-à-dire nous sommes souvent
attaqués par ceux que nous devrions attaquer.
|| Faut-il demander à un malade s'il veut la santé?
|j Ne demander qu'amour et simplesse, vouloir vivre
en repos et y laisser vivre les autres.
— REM. 1. Des grammairiens ont voulu distin-
guer demander à et demander de suivis d'un infini-
tif, disant que le premier s'emploie lorsque l'objet
de la demande est une action : il demande à venir;
et le second, lorsque l'objet de la demande n'est pas
de faire une action : il demande d'être reçu dans
votre compagnie. L'usage ne ratifie pas cette dis-
tinction ; et l'on met d ou de suivant les exigences
de l'oreille. j'| 2. On dit je vous demande pardon; et
on ne dit pas ; je vous demande excuse Ou des ex-
cuses, mais je vous fais excuse ou des excuses. La
raison en est que le pardon est relatif à la personne
à qui on le demande; tandis que. l'excuse est rela-
tive à celui qui la fait. Votre pardon m'est néces-
saire ; mon excuse est dans ma jeunesse.
— HIST. xi' S. S'est quil demandet [s'il y en a
qui le demandent], ne l'esteut enseigner [il n'est
besoin dé le montrer, il se reconnaît de lui-même],
Ch; de ffoi.'Viu. [Ils] Demanderont où est li quens
cataines [capitaine], ib. ccv. Suer [soeur], chère
amie, d'home'mort [tu] me demandes, ib. CCLXX.
|| xii* s. C.onsel vel demander [je veux demander
conseil], Wonc. p. 2. Armes [il] demande por son
cors conraer, ib. p. 64. [Il] Va demandant pris de
chevalerie," ib. p. 68. [L'épée] Que vous m'avez en
mi mains demandée [confiée], ib. p. 66. Du premier
cop je vous demant le don [je vous demande l'oc-
troi de frapper le premier coup], ib. p. 4 26. Congié
demandent, et il leur a doné, ib. p. 203. Que d'ob-
tenird'uneautre quanqu'on peut demander, Couci,x.
Et s'il ne fust de remanoir viltance Et reproche,
j'alasse demander X ma dame congé de demeurer,
ib. xxw. Son^pere et sa mère [il] salue, Puis leur
demande de sa drue [nouvelles de son amie], Ro-
mancero, p. 60. De tout vostre gaainnevous demant-
je mie, Sax. va. Se l'offrande fu riche, ne fait à de-
mander, ib. xm. Il leur a demandé : Quels nouveles,
baron? ib. XXII. Et chose [il] nous demande que
nous ne povons faire, ib. xxxi. || xm* s. Pour aler
en Hongrie la dame demander, Berte, m. Il lui a
demandé s'ele estoit de part Dieu, ib. XLV. [Il] À sou-
vent du roi Flore nouvele demandée, ib. LXXXII. Or
ne demandez mie s'il furent esbaubi, ib. LXXXIX. De
la chose qu'il quierent [ils] vont partout demandant,
ib. cvtr. Mandé l'avez, bien un mois a, Mes onques
tant ne vos prisa Qu'il vosdaingnast contremander,
Ne jor ne respit demander, Ben. 17966. Ungbaisier
dous et savoré Ai pris de la rose erraument; Se j'oi
joie, nus nel dément [que nul ne le demande], la
Rose, 3490. Qui ne le set, si le demant X ceus qui
sitnt loial amant, ib. 2343. Les demandes qui sont
personix tant solement doivent estre demandées par
devant le segneur desoz lesquix li deffendeur sont
couquant [couchant] et levant, BEAUM. VI, 33. Aussi
comme nous mangions ou pavillon, une grande
tourbe de poures gens nous demandoient pour Dieu et
fesoient grant noise, JOINV. 259. || xv* s. De ces nou-
velles furent-ils tous resjouis [les barons de Gasco-
gne] et dirent c'estoit tout ce qu'ils demandoient,
FROISS.H, n, 5. Quant le roi fu là arresté, les ba-
rons et les seigneurs de France et de son conseil
qui demandoient pour lui [de ses nouvelles] y ar-
resterent aussi, ainsi qu'ils venoient, ID. 1, 1, 296.
Et adonc le dit duc s'escria assez haut en disant : Je
suis le duc d'Orléans; et aucuns d'iceux en frappant
sur lui respondirent : c'est ce que nous demandons,
MONSTR. 1, ch. 36. Le roy demanda à monseigneur
de Charolôiscesmotz: Monfrere,m'asseurez-vous....
ledit conte luy respondit : Ouy comme frère, COMM.
I, 4 2. Manda aucuns des prochains serviteurs dudit
duc et qui s'êstoient jà trouvez au conseil et leur
demanda de la conclusion, ID.II, 43.LeducdeBour-
gôngnê, contre l'oppinion de ceulx à qui il en de-
mandôit, délibéra d'aller au-devant d'eulx, m. v, 4.
Si je le susse, je ne le demandisse pas, LOUIS XI,
Nouv. XLI. H xvi' s. Ce que je demande de vous,
MONT. 1, 89. Quand Diogene avoit faute d'argent, il
disoit qu'il le redemandoit à ses amis, non qu'il le
demandoit, ID. 1, 246. Si deux en mesme temps de-
mandoient à estre secourus, auquel courriez-vous?
m. 1, 247. Le pape ayaatdemandé àbcire, m. 1, 252.
En une paroisse du diocèse du Mans, laquelle se de-
mande St-Georges, il y avoit.... DESPER. Contes,
xxry. Il ne fault pas demander si les ambassadeurs
se trouvèrent bien estonnez, AMYOT, Nicias, 4 8. Plus
demande qui dit : ce que tu voudras, que qui de-
mande : ce que tudoibs, GÉNIN, Récréations, t. n,
p. 247.
— ÉTYM. Provenç. demandar; catal. demanar;
espagn. et portug. demandât; ital. dimandare; du
latin demandare, confier, de de, et mandare, man-
der. Le sens propre du latin est confier, qui se trouve
en effet dans quelques-uns des vieux exemples. De
confier, remettre, les langues romanes ont tiré un
sens détourné qui est remettre à l'oreille, à l'esprit
de quelqu'un, et, par suite, faire une demande.
DEMANDERESSE (de-man-de-rè-s'), s. f. Voy. DE-
MANDEUR.
DEMANDEUR, EÛSE (de-man-deur, deu-z'), *.
m. et f. Il i" Celui. celle qui demande souvent, qui fait
le métier de demander. Il aime l'argent plus que
réputation, qu'honneur et que vertu; et la vue d'un
demandeur lui donne des convulsions, MOL. l'Âv. II,
6. Il Qui fait une question. Il demandait à son tour
à ces superbes demandeurs à quoi servait que le
Verbe se fût fait chair,BOSS. Var. u, § 30. || 2°Terme
de procédure. Celui qui intente une action, qui forme
une demande en justice. Le défendeur devient de-
mandeur dans les exceptions qu'il propose. Les lois
ordonnaient qu'avant le jugement définitif le de-
mandeur ne pût troubler le défendeur dans sa pos-
session, VERTOT, Rév. rom. v, p. 64. || Dans ce
sens il fait au féminin demanderesse. Que peut re-
quérir la demanderesse? mariage, à défaut de paye-
ment, BEADMARCH. Mar. de Fig. m, 46.
— HIST. xni* s. Li sires doit mètre le demandeur
en le [la] saizine de le [la] chose, en tel manière
que li demanderes baille seurté des levées, BEAUM.
48. Il xive s. Li libéral n'est pas demandeur ne re-
quereur, ORESME, Elh. 406. ||xvie s. Il avoit tous-
jours force demandeurs après luy, AMYOT, Nicias, 7.
— ÉTYM. Demander; provenç. demandaire, de-
mandador; au fém. demandairits ; catal. demana-
dor; espagn. demandador; ital. dimandatore. Le
provençal et le vieux français font au nominatif de-
mandaire, demandere, et au régime demandador,
demandeur ou demandeur, suivant l'accent qu'au-
rait eu ce mot, s'il était latin, au nominatif et au
régime.
DÉMANGEAISON (dé-man-jè-zon), s. f. || 1° Pi-
cotement à la peau qui excite à se gratter. Il éprouve
de vives démangeaisons. Il frappera aussi d'une gale
et d'une démangeaison incurable la partie du corps
par laquelle la nature rejette ce qui lui est resté de
sa nourriture, SACY, Bible, Deutéron. xxvm, 27.
Il 2° Fig. Envie immodérée de faire une chose. Ja-
mais autour du riche à flatter ne t'exerce, Vis sans
démangeaison de te montrer aux grands, CORN.
Imit. 1, 8. J'ai des démangeaisons de mariage aussi,
MOL. VÉtour. v, 4 6. Quel abus de quitter le vrai
nom de ses pères Pour en vouloir prendre un bâti
sur des chimères I De la plupart des gens c'est la
démangeaison, m. Éc. des f. 1, 4. Il faut qu'un ga-
lant homme ait toujours grand empire Sur les dé-
mangeaisons qui nous prennent d'écrire, ID. Mis.
1, 2. J'ai une démangeaison naturelle de faire part
des contes que je sais, in. Scapin, m, 3. c'était une
démangeaison d'innover sans fin, BOSS. Reine d'Ân-
glet. Par je ne sais quelle démangeaison de se mêler
de tout, on s'ingère en mille intérêts et en mille
intrigues, BOHRDAL. Exhort. char, entiers les pau-
vres. Demande aux hôtes de ces bois Si quelquefois
dans leurs tanières Ils eurent la démangeaison De
venir chercher tes lumières, CHAULIEU , Contre l'es-
prit. Une vaine démangeaison de tout savoir, MASS.
Car. F. légères.
— HIST. xvi* s. Icelle humeur a une petite acri-
monie piquante et aiguillonnante, avec un petit pru-
rit et démangeaison, qui irrite les parties à faire
leur action, PARÉ, XVIII, 4. Et m'escoula dans le
coeur une démangeaison [amoureuse] continuelle,
MONT. III, 380.
— ÊTYM. Démanger; Berry, demingure.
DÉMANGER (dé-man-jé. Le g prend un e de-
vant un a ou un 0 : démangeait, démangeons),
v. n. Éprouver une démangeaison. La tête, tout le
corps lui démange. Quand sous le corselet la crasse
lui démange, BÉGNIER, Sat. x. || Fig. Gratter
quelqu'un où il lui démange, le prendre par son
faible, entrer dans ses sentiments, dans ses vues.
Il Fig. et familièrement. La langue lui démange,
il a une excessive envie de parler. La main lui dé-
mange, il a un vif désir de battre X cette audace
étrange J'ai peine à me tenir et la main me dé-
mange, MOL. Tort, v, 4. H Par extension. Les mains
lui démangent, il a envie de "livrer bataille. M. de
Luxembourg à qui les mains démangent furieuse-
ment, SÉV. 246. Il La main lui démange, les doigts
lui démangent, il a envie d'écrire. Muse, c'est donc
en vain que la main vous démange, Bon. Sat. vu.
Il Les pieds lui démangent, il a envie de s'en aller.
Il Le dos lui démange, se dit d'une personne qui fait
tout ce qu'il faut pour être battue. Ma petite femme,
ma mie, votre peau vous démange, MOL. Méd. mal-
gré lui, 1, 4.11 La gorge lui démange, se disait d'un
homme en passe d'être pendu.
— RKM. On a dit autrefois se démanger, verbe ré-
fléchi, pour avoir des démangeaisons : Vous avez
tout à fait bon air avec cefhabit, et nous n'avons
point de jeunes gens à la cour qui soient mieux faits
que vous. —Il le gratte par où il se démange, MOL.
Bourg, gent. m, 4.
— HIST. xvi* s. Comme les mains lui déman-
geaient, il sortit de Paris, Jlfém. s. du G. ch. 8. En-
venimer la playe, à fin que pour un peu de douleur
qu'il a, qui le poingt.et luy démange, l'ulcère es-
gratigné s'empire tousjours, LA BOÉTIE, 337. Quand
viendra ce jour là, que ton nom au vray passe Par
France, dans mes vers? combien et quantes fois
S'en empresse mon coeur, s'en démangent mes doits?
m. 338. Les mains courent d'elles mesmes où il nous
démange, MONT, n, 67. Quelques humeurs aigres
ou acres, accumulées sous le cuir, qui chatouillent
et démangent, invitent à se gratter.....PARÉ, XVIII, t.
— ÉTYM. Dé.... préfixe, et manger, c'est-à-dire
manger continuellement, faire éprouver la sensa-
tion comme si quelque chose vous mangeait, ron-
geait. En provençal, desmanjar signifie perdre
l'appétit.
t DÉMANIIXAGE (dé-ma-ni-lla-j', i! mouillées),
s. m. Terme de marine. Séparation d'objets réunis
par des manilles.
— ÉTYM. Dé.... préfixe, et manille.
DÉMANTELÉ, ÉE (dé-man-te-lé, lèe),part- passé,
Le lion consent à cela, Tant son âme était aveuglée;
Sans dents ni griffes, le voilà Comme place déman-
telée, LA PONT. Fabl. IV, 4.
DEMANTELEMENT (dé-man-tè-le-man), s. m.
Action de démanteler. || État d'une place démante-
lée, y Par extension. Entre les excessives érosion»
des schistes et les grands démantèlements des gra-
nits, l'oeil saisit vite la différence qui résulte delà
structure compacte des uns et de l'état fossile des
autres, FOURNET, Acad. des se. Comptés rendus,
t. m, p. 4449.
— HIST. xvi* s. [Les causes de défiance] Consis-
toyent es desmantellemens d'aucunes villes et con-
structions de citadelles où Us avoyent l'exercice
public, LANGUE, 605. Le siège de la Rochelle, son
démantèlement, D'AUB. Vie, CXXXH.
— ÉTYM. Démanteler. "
DÉMANTELER (dé-man-te-lé. L'Académie ne con-
jugue pas ce verbe; mais, comme elle écrit déman-
tèlement et non démantellement, il est à croire qu'il
faut conjuguer non en doublant les II comme dans
appeler, mais en mettant, comme dans geler, l'ac
cent grave, quand la syllabe qui suit est muette:
je démantèle; je démantèlerai; je démantèlerais;
que je démantèle, etc. 11 est fâcheux que tous ces
verbes ne se conjuguent pas d'une façon uniforme),
v. a. H 1° Ôter le manteau, ancien sens qui est le
sens propre, qu'on peut voir à l'historique et qui
n'est plus du tout usité. || 2" Fig. Démolir les mu-
railles, les fortifications d'une ville. Démanteler une
place forte. Il permit aux habitants, qui s'étaient
sauvés par la fuite, de demeurer dans la ville après
l'avoir démantelée, et de cultiver lés terres, à con-
dition de payer un tribut aux Carthaginois, ROLLIN,
Hist. anc. 1.1, p. 266, dans PÔUGENS. || Par exten-
sion du sens figuré. Il voulait rétablir et réorgani-
ser les grandes monarchies qu'avaient démantelées
les guerres de Napoléon, VILLEMAIN, dans le Dict.
de POITEVIN. || Se démanteler, v. réfl. Détruire ses
propres fortifications. Cette ville fut obligée de se
démanteler.
— HIST. xvi' s. De l'effroi de ce siège lès chres-
tiens quittèrent Amazon, Arzil et Alxazër, en les dé-
mantelant, D'AUB. Hist. 1, 36. Encores ne nous ap-
perceusmes nous d'estre démantelez [volés de nos
manteaux] qu'à la seconde poste, ID. Foen.i, 3. Le
bruict fut que l'on demanteloit ta ville d'Orléans par
le commandement du roy, CONDÉ, Mémoires, p. 706.
— ÉTYM. Dé.... préfixe, et manlel, manteau,
proprement ôter le manteau, d'où ôter la muraille
qui est comme le manteau d'une place de guerre;
ital. smantellare,
DÉMANTIBULÉ, ÉE (dé-man-ti-bu-lê, ïèfypart.
passé. Ayant la face démantibulée. Une armoire dé-
mantibulée. " . .
DÉMANTIBULER (dé-man-ti-bu-ié), v. a. \\ Ie Rom-
pre la mâchoire. Il criait à se démantibuler la mâ-
choire. || 2° Par extension, mettre en pièces, briser
DEM
DÉM
DEM
l'objet d'une question. Cela ne se demande pas. Est-
ce que cela se demande? || Proverbes. Qui nous doit
nous demande, c'est-à-dire nous sommes souvent
attaqués par ceux que nous devrions attaquer.
|| Faut-il demander à un malade s'il veut la santé?
|j Ne demander qu'amour et simplesse, vouloir vivre
en repos et y laisser vivre les autres.
— REM. 1. Des grammairiens ont voulu distin-
guer demander à et demander de suivis d'un infini-
tif, disant que le premier s'emploie lorsque l'objet
de la demande est une action : il demande à venir;
et le second, lorsque l'objet de la demande n'est pas
de faire une action : il demande d'être reçu dans
votre compagnie. L'usage ne ratifie pas cette dis-
tinction ; et l'on met d ou de suivant les exigences
de l'oreille. j'| 2. On dit je vous demande pardon; et
on ne dit pas ; je vous demande excuse Ou des ex-
cuses, mais je vous fais excuse ou des excuses. La
raison en est que le pardon est relatif à la personne
à qui on le demande; tandis que. l'excuse est rela-
tive à celui qui la fait. Votre pardon m'est néces-
saire ; mon excuse est dans ma jeunesse.
— HIST. xi' S. S'est quil demandet [s'il y en a
qui le demandent], ne l'esteut enseigner [il n'est
besoin dé le montrer, il se reconnaît de lui-même],
Ch; de ffoi.'Viu. [Ils] Demanderont où est li quens
cataines [capitaine], ib. ccv. Suer [soeur], chère
amie, d'home'mort [tu] me demandes, ib. CCLXX.
|| xii* s. C.onsel vel demander [je veux demander
conseil], Wonc. p. 2. Armes [il] demande por son
cors conraer, ib. p. 64. [Il] Va demandant pris de
chevalerie," ib. p. 68. [L'épée] Que vous m'avez en
mi mains demandée [confiée], ib. p. 66. Du premier
cop je vous demant le don [je vous demande l'oc-
troi de frapper le premier coup], ib. p. 4 26. Congié
demandent, et il leur a doné, ib. p. 203. Que d'ob-
tenird'uneautre quanqu'on peut demander, Couci,x.
Et s'il ne fust de remanoir viltance Et reproche,
j'alasse demander X ma dame congé de demeurer,
ib. xxw. Son^pere et sa mère [il] salue, Puis leur
demande de sa drue [nouvelles de son amie], Ro-
mancero, p. 60. De tout vostre gaainnevous demant-
je mie, Sax. va. Se l'offrande fu riche, ne fait à de-
mander, ib. xm. Il leur a demandé : Quels nouveles,
baron? ib. XXII. Et chose [il] nous demande que
nous ne povons faire, ib. xxxi. || xm* s. Pour aler
en Hongrie la dame demander, Berte, m. Il lui a
demandé s'ele estoit de part Dieu, ib. XLV. [Il] À sou-
vent du roi Flore nouvele demandée, ib. LXXXII. Or
ne demandez mie s'il furent esbaubi, ib. LXXXIX. De
la chose qu'il quierent [ils] vont partout demandant,
ib. cvtr. Mandé l'avez, bien un mois a, Mes onques
tant ne vos prisa Qu'il vosdaingnast contremander,
Ne jor ne respit demander, Ben. 17966. Ungbaisier
dous et savoré Ai pris de la rose erraument; Se j'oi
joie, nus nel dément [que nul ne le demande], la
Rose, 3490. Qui ne le set, si le demant X ceus qui
sitnt loial amant, ib. 2343. Les demandes qui sont
personix tant solement doivent estre demandées par
devant le segneur desoz lesquix li deffendeur sont
couquant [couchant] et levant, BEAUM. VI, 33. Aussi
comme nous mangions ou pavillon, une grande
tourbe de poures gens nous demandoient pour Dieu et
fesoient grant noise, JOINV. 259. || xv* s. De ces nou-
velles furent-ils tous resjouis [les barons de Gasco-
gne] et dirent c'estoit tout ce qu'ils demandoient,
FROISS.H, n, 5. Quant le roi fu là arresté, les ba-
rons et les seigneurs de France et de son conseil
qui demandoient pour lui [de ses nouvelles] y ar-
resterent aussi, ainsi qu'ils venoient, ID. 1, 1, 296.
Et adonc le dit duc s'escria assez haut en disant : Je
suis le duc d'Orléans; et aucuns d'iceux en frappant
sur lui respondirent : c'est ce que nous demandons,
MONSTR. 1, ch. 36. Le roy demanda à monseigneur
de Charolôiscesmotz: Monfrere,m'asseurez-vous....
ledit conte luy respondit : Ouy comme frère, COMM.
I, 4 2. Manda aucuns des prochains serviteurs dudit
duc et qui s'êstoient jà trouvez au conseil et leur
demanda de la conclusion, ID.II, 43.LeducdeBour-
gôngnê, contre l'oppinion de ceulx à qui il en de-
mandôit, délibéra d'aller au-devant d'eulx, m. v, 4.
Si je le susse, je ne le demandisse pas, LOUIS XI,
Nouv. XLI. H xvi' s. Ce que je demande de vous,
MONT. 1, 89. Quand Diogene avoit faute d'argent, il
disoit qu'il le redemandoit à ses amis, non qu'il le
demandoit, ID. 1, 246. Si deux en mesme temps de-
mandoient à estre secourus, auquel courriez-vous?
m. 1, 247. Le pape ayaatdemandé àbcire, m. 1, 252.
En une paroisse du diocèse du Mans, laquelle se de-
mande St-Georges, il y avoit.... DESPER. Contes,
xxry. Il ne fault pas demander si les ambassadeurs
se trouvèrent bien estonnez, AMYOT, Nicias, 4 8. Plus
demande qui dit : ce que tu voudras, que qui de-
mande : ce que tudoibs, GÉNIN, Récréations, t. n,
p. 247.
— ÉTYM. Provenç. demandar; catal. demanar;
espagn. et portug. demandât; ital. dimandare; du
latin demandare, confier, de de, et mandare, man-
der. Le sens propre du latin est confier, qui se trouve
en effet dans quelques-uns des vieux exemples. De
confier, remettre, les langues romanes ont tiré un
sens détourné qui est remettre à l'oreille, à l'esprit
de quelqu'un, et, par suite, faire une demande.
DEMANDERESSE (de-man-de-rè-s'), s. f. Voy. DE-
MANDEUR.
DEMANDEUR, EÛSE (de-man-deur, deu-z'), *.
m. et f. Il i" Celui. celle qui demande souvent, qui fait
le métier de demander. Il aime l'argent plus que
réputation, qu'honneur et que vertu; et la vue d'un
demandeur lui donne des convulsions, MOL. l'Âv. II,
6. Il Qui fait une question. Il demandait à son tour
à ces superbes demandeurs à quoi servait que le
Verbe se fût fait chair,BOSS. Var. u, § 30. || 2°Terme
de procédure. Celui qui intente une action, qui forme
une demande en justice. Le défendeur devient de-
mandeur dans les exceptions qu'il propose. Les lois
ordonnaient qu'avant le jugement définitif le de-
mandeur ne pût troubler le défendeur dans sa pos-
session, VERTOT, Rév. rom. v, p. 64. || Dans ce
sens il fait au féminin demanderesse. Que peut re-
quérir la demanderesse? mariage, à défaut de paye-
ment, BEADMARCH. Mar. de Fig. m, 46.
— HIST. xni* s. Li sires doit mètre le demandeur
en le [la] saizine de le [la] chose, en tel manière
que li demanderes baille seurté des levées, BEAUM.
48. Il xive s. Li libéral n'est pas demandeur ne re-
quereur, ORESME, Elh. 406. ||xvie s. Il avoit tous-
jours force demandeurs après luy, AMYOT, Nicias, 7.
— ÉTYM. Demander; provenç. demandaire, de-
mandador; au fém. demandairits ; catal. demana-
dor; espagn. demandador; ital. dimandatore. Le
provençal et le vieux français font au nominatif de-
mandaire, demandere, et au régime demandador,
demandeur ou demandeur, suivant l'accent qu'au-
rait eu ce mot, s'il était latin, au nominatif et au
régime.
DÉMANGEAISON (dé-man-jè-zon), s. f. || 1° Pi-
cotement à la peau qui excite à se gratter. Il éprouve
de vives démangeaisons. Il frappera aussi d'une gale
et d'une démangeaison incurable la partie du corps
par laquelle la nature rejette ce qui lui est resté de
sa nourriture, SACY, Bible, Deutéron. xxvm, 27.
Il 2° Fig. Envie immodérée de faire une chose. Ja-
mais autour du riche à flatter ne t'exerce, Vis sans
démangeaison de te montrer aux grands, CORN.
Imit. 1, 8. J'ai des démangeaisons de mariage aussi,
MOL. VÉtour. v, 4 6. Quel abus de quitter le vrai
nom de ses pères Pour en vouloir prendre un bâti
sur des chimères I De la plupart des gens c'est la
démangeaison, m. Éc. des f. 1, 4. Il faut qu'un ga-
lant homme ait toujours grand empire Sur les dé-
mangeaisons qui nous prennent d'écrire, ID. Mis.
1, 2. J'ai une démangeaison naturelle de faire part
des contes que je sais, in. Scapin, m, 3. c'était une
démangeaison d'innover sans fin, BOSS. Reine d'Ân-
glet. Par je ne sais quelle démangeaison de se mêler
de tout, on s'ingère en mille intérêts et en mille
intrigues, BOHRDAL. Exhort. char, entiers les pau-
vres. Demande aux hôtes de ces bois Si quelquefois
dans leurs tanières Ils eurent la démangeaison De
venir chercher tes lumières, CHAULIEU , Contre l'es-
prit. Une vaine démangeaison de tout savoir, MASS.
Car. F. légères.
— HIST. xvi* s. Icelle humeur a une petite acri-
monie piquante et aiguillonnante, avec un petit pru-
rit et démangeaison, qui irrite les parties à faire
leur action, PARÉ, XVIII, 4. Et m'escoula dans le
coeur une démangeaison [amoureuse] continuelle,
MONT. III, 380.
— ÊTYM. Démanger; Berry, demingure.
DÉMANGER (dé-man-jé. Le g prend un e de-
vant un a ou un 0 : démangeait, démangeons),
v. n. Éprouver une démangeaison. La tête, tout le
corps lui démange. Quand sous le corselet la crasse
lui démange, BÉGNIER, Sat. x. || Fig. Gratter
quelqu'un où il lui démange, le prendre par son
faible, entrer dans ses sentiments, dans ses vues.
Il Fig. et familièrement. La langue lui démange,
il a une excessive envie de parler. La main lui dé-
mange, il a un vif désir de battre X cette audace
étrange J'ai peine à me tenir et la main me dé-
mange, MOL. Tort, v, 4. H Par extension. Les mains
lui démangent, il a envie de "livrer bataille. M. de
Luxembourg à qui les mains démangent furieuse-
ment, SÉV. 246. Il La main lui démange, les doigts
lui démangent, il a envie d'écrire. Muse, c'est donc
en vain que la main vous démange, Bon. Sat. vu.
Il Les pieds lui démangent, il a envie de s'en aller.
Il Le dos lui démange, se dit d'une personne qui fait
tout ce qu'il faut pour être battue. Ma petite femme,
ma mie, votre peau vous démange, MOL. Méd. mal-
gré lui, 1, 4.11 La gorge lui démange, se disait d'un
homme en passe d'être pendu.
— RKM. On a dit autrefois se démanger, verbe ré-
fléchi, pour avoir des démangeaisons : Vous avez
tout à fait bon air avec cefhabit, et nous n'avons
point de jeunes gens à la cour qui soient mieux faits
que vous. —Il le gratte par où il se démange, MOL.
Bourg, gent. m, 4.
— HIST. xvi* s. Comme les mains lui déman-
geaient, il sortit de Paris, Jlfém. s. du G. ch. 8. En-
venimer la playe, à fin que pour un peu de douleur
qu'il a, qui le poingt.et luy démange, l'ulcère es-
gratigné s'empire tousjours, LA BOÉTIE, 337. Quand
viendra ce jour là, que ton nom au vray passe Par
France, dans mes vers? combien et quantes fois
S'en empresse mon coeur, s'en démangent mes doits?
m. 338. Les mains courent d'elles mesmes où il nous
démange, MONT, n, 67. Quelques humeurs aigres
ou acres, accumulées sous le cuir, qui chatouillent
et démangent, invitent à se gratter.....PARÉ, XVIII, t.
— ÉTYM. Dé.... préfixe, et manger, c'est-à-dire
manger continuellement, faire éprouver la sensa-
tion comme si quelque chose vous mangeait, ron-
geait. En provençal, desmanjar signifie perdre
l'appétit.
t DÉMANIIXAGE (dé-ma-ni-lla-j', i! mouillées),
s. m. Terme de marine. Séparation d'objets réunis
par des manilles.
— ÉTYM. Dé.... préfixe, et manille.
DÉMANTELÉ, ÉE (dé-man-te-lé, lèe),part- passé,
Le lion consent à cela, Tant son âme était aveuglée;
Sans dents ni griffes, le voilà Comme place déman-
telée, LA PONT. Fabl. IV, 4.
DEMANTELEMENT (dé-man-tè-le-man), s. m.
Action de démanteler. || État d'une place démante-
lée, y Par extension. Entre les excessives érosion»
des schistes et les grands démantèlements des gra-
nits, l'oeil saisit vite la différence qui résulte delà
structure compacte des uns et de l'état fossile des
autres, FOURNET, Acad. des se. Comptés rendus,
t. m, p. 4449.
— HIST. xvi* s. [Les causes de défiance] Consis-
toyent es desmantellemens d'aucunes villes et con-
structions de citadelles où Us avoyent l'exercice
public, LANGUE, 605. Le siège de la Rochelle, son
démantèlement, D'AUB. Vie, CXXXH.
— ÉTYM. Démanteler. "
DÉMANTELER (dé-man-te-lé. L'Académie ne con-
jugue pas ce verbe; mais, comme elle écrit déman-
tèlement et non démantellement, il est à croire qu'il
faut conjuguer non en doublant les II comme dans
appeler, mais en mettant, comme dans geler, l'ac
cent grave, quand la syllabe qui suit est muette:
je démantèle; je démantèlerai; je démantèlerais;
que je démantèle, etc. 11 est fâcheux que tous ces
verbes ne se conjuguent pas d'une façon uniforme),
v. a. H 1° Ôter le manteau, ancien sens qui est le
sens propre, qu'on peut voir à l'historique et qui
n'est plus du tout usité. || 2" Fig. Démolir les mu-
railles, les fortifications d'une ville. Démanteler une
place forte. Il permit aux habitants, qui s'étaient
sauvés par la fuite, de demeurer dans la ville après
l'avoir démantelée, et de cultiver lés terres, à con-
dition de payer un tribut aux Carthaginois, ROLLIN,
Hist. anc. 1.1, p. 266, dans PÔUGENS. || Par exten-
sion du sens figuré. Il voulait rétablir et réorgani-
ser les grandes monarchies qu'avaient démantelées
les guerres de Napoléon, VILLEMAIN, dans le Dict.
de POITEVIN. || Se démanteler, v. réfl. Détruire ses
propres fortifications. Cette ville fut obligée de se
démanteler.
— HIST. xvi' s. De l'effroi de ce siège lès chres-
tiens quittèrent Amazon, Arzil et Alxazër, en les dé-
mantelant, D'AUB. Hist. 1, 36. Encores ne nous ap-
perceusmes nous d'estre démantelez [volés de nos
manteaux] qu'à la seconde poste, ID. Foen.i, 3. Le
bruict fut que l'on demanteloit ta ville d'Orléans par
le commandement du roy, CONDÉ, Mémoires, p. 706.
— ÉTYM. Dé.... préfixe, et manlel, manteau,
proprement ôter le manteau, d'où ôter la muraille
qui est comme le manteau d'une place de guerre;
ital. smantellare,
DÉMANTIBULÉ, ÉE (dé-man-ti-bu-lê, ïèfypart.
passé. Ayant la face démantibulée. Une armoire dé-
mantibulée. " . .
DÉMANTIBULER (dé-man-ti-bu-ié), v. a. \\ Ie Rom-
pre la mâchoire. Il criait à se démantibuler la mâ-
choire. || 2° Par extension, mettre en pièces, briser
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