Titre : La Lumière : journal non politique... : beaux-arts, héliographie, sciences
Auteur : Société héliographique (France). Auteur du texte
Éditeur : Société d'héliographie (Paris)
Éditeur : A. GaudinA. Gaudin (Paris)
Éditeur : M.-A. GaudinM.-A. Gaudin (Paris)
Date d'édition : 1856-11-29
Contributeur : Monfort, Benito R. de (18..-18..). Directeur de publication
Contributeur : Gaudin, Alexis (1816-1894). Directeur de publication
Contributeur : Lacan, Ernest (1829-1879). Rédacteur
Contributeur : Gaudin, Marc-Antoine (1804-1880). Rédacteur. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32809606x
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 3408 Nombre total de vues : 3408
Description : 29 novembre 1856 29 novembre 1856
Description : 1856/11/29 (A6,N48). 1856/11/29 (A6,N48).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k54053135
Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, V-3100
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 02/07/2008
SIXIÈME ANNÉE. — N° 48.
SAMEDI, 29 NOVEMBRE 1856
2" TIRAGE 1858
LA LUMIERE
REVUE DE LA PHOTOGRAPHIE
iEAUX-ARTS — HÉLIOGRAPHIE — SCIENCES
JOURNAL HEBDOMADAIRE PARAISSANT LE SAMEDI
BUREAUX, A PARIS, 9, RUE DE LA PERLE-
BUREAUX, A LONDRES, 26, SKINNER STREET, SNOW H1LL.
ABONNEMENTS : Paius, 1 an, 20 fr.; 6 mois, 12 fr.; 3 moi!, 1 fr. — Départements, 1 an, 22 fr.; 6 moi», 13 fr.; 3 moii, 8 fr. — Étranger, 1 an, 25 fr.; Cmoii, 15 fr.; 3 moii, 10 fr.
Pour la Rédaction, écrire franco au Rédacteur en chef, M. Ernest LACAN, 80, avenue de Saint-Cloud (barrière de l'Étoile).
SOMMAIRE.
EXPOSITION photographique de Bruxelles (XIIearticle), par
M. Ernest Lacan. — DISTRIBUTION des récompenses. —
SCIENCES. Ilélicine du Dr de Lamare. — MISSION
de M. le comte d'Escayrac Lauture. Recherches des
sources du Nil. — NOUVELLE méthode pour le tirage
des épreuves positives, par M. A. Moitessieu (Suite). —
DE L'ALUMINIUM, par M. M.-A. Gaudin.
Exposition photographique de Bruxelles.
XII
Les portraitistes sont peu nombreux à l'Expo-
sition de Bruxelles, mais leurs épreuves sont
très-remarquables. Ainsi, il est impossible de
nier l'association intime de la photographie
avec l'art quand on a vu les beaux portraits
(grandeur naturelle) de Lamartine, de Jules
•Tanin , de Meissonnier et de Dantau, que
MM. Tournachon (Nadar jeune) et Comp. ont
exposés. Le crayon nerveux et spirituel du pein-
tre, animant l'ébauche photographique, en fait
un dessin où se trouvent, à un degré que les
grands maîtres seuls ont pu atteindre, ces deux
choses qui font les chefs-d'oeuvre : la vérité
alliée à l'idéal. Si la perfection dans l'art con-
siste à reproduire exactement la nature en
l'immatérialisant, voilà des oeuvres parfaites.
Aussi ces portraits ont-ils produits une vive sen-
sensation dans le public.
Pourquoi avons-nous vu un grand nombre
de personnes revenir, comme nous, plusieurs
fois devant le cadre de M. Nadar aîné? C'est
que lui aussi est un artiste, et que ses portraits
ont ce charme indéfinissable que l'art prête à
tout ce qu'il aime. Il y a dans l'exposition du
spirituel caricaturiste, devenu sérieux, de ravis-
sants portraits de femmes que le pinceau le
plus habile, nous ne craignons pas de l'avancer,
ne pourrait faire éclore sur la toile avec plus
de grâce et d'esprit. Pourtant, ces épreuves
sont telles que l'objectif les a données. C'est que
l'objectif, il faudra bien qu'on finisse par le
reconnaître, est, entre les mains de l'artiste,
comme la brosse, ou le burin, ou le ciseau, un
instrument qui se prête docilement à ses inspi-
rations, à sa fantaisie ; et, si l'on pouvait en
douter, il suffirait de comparer les portraits de
tel photographe, praticien des plus consommés,
dont il est inutile de citer le nom, et dont les
produits figurent également à Bruxelles, avec
ceux des deux frères Nadar. Les uns ne sont
que de froides images parfaitement pures,mais
sans expression et sans couleur ; les autres sont
des oeuvres pleines de chaleur, de mouvement
et de vie. Pourtant l'instrument et les procédés
sont identiquement les mêmes.
Voilà ce qu'il faudrait que l'on put compren-
dre. Au lieu déjuger la photographie sur les
productions insignifiantes du premier amateur
ou du premier industriel venu, si l'on étudiait
ce qu'elle peut donner entre des mains vrai-
ment intelligentes, on cesserait de répéter
qu'elle est l'antithèse, voir même la profana-
tion de l'art.
On disait devant nous, à propos des portraits
de MM. Nadar, qu'ils étaient fort beaux, mais
qu'ils ne plairaient jamais au public. C'est encore
là une profonde erreur. Le public n'est pas si
niais qu'on veut bien le penser, et nous croyons
sincèrement que jamais un photographe, pas
plus qu'un peintre, qu'un compositeur ou qu'un
écrivain, ne pourra se flatter de gagner sa la-
veur en lui présentant de mauvaises oeuvres,
alors qu'il peut en faire de bonnes.
MM. Mayer frères etPierson ont tout lieu de
se féliciter du succès qu'ont obtenu leurs beaux
portraits des membres du Congrès de Paris.
C'est une collection du plus haut intérêt au
point de vue de l'histoire ; elle sera également
précieuse pour les écrivains et pour les artistes
qui voudront retracer, dans un livre ou sur la
toile, ce grand événement, l'un des plus impor-
tants de notre époque.
Si nous n'avons pas parlé plus tôt de M. Gus-
tave Le Gray, c'est que, par son exposition, il
s'est rangé lui-même dans la catégorie des por-
traitistes. Son cadre ne renferme qu'une
seule vue sur papier ciré, et nous le regret-
tons, car nous aimions tout particulièrement ses
paysages, où l'on retrouvait si bien l'indéfinissa-
ble aspect de la nature, qui échappe si souvent
au talent même du peintre. Du reste, en chan-
geant de genre, M. Le Gray a conservé le rang
distingué que ses études, son expérience et son
sentiment artistique lui ont dès longtemps as-
suré. Les derniers portraits que nous avons vus
de lui sont des oeuvres de premier ordre aux-
quelles peut s'appliquer tout ce que nous avons
dit plus haut à propos de MM. Nadar jeune et
Nadar aîné. A Bruxelles, il n'a exposé que
trois portraits • ceux de llossini, de M. Van
Hayck et une tête de piffarero, qui ont été très-
remarques ; puis deux reproductions : La Jo-
conde, que l'on connaît déjq, et une tête d'après
Raphaël.
M. Pesme, à qui de ravissants paysages (dont
son cadre renferme quelques spécimens) ont
fait une brillante réputation, est devenu aussi
depuis peu portraitiste, en s'associant avec
M. Varin. Mais de même que M. Le Gray, il est
resté ce qu'il était : un artiste qui comprend la
nature et sait la reproduire en la poétisant.
Nous regrettons vivement que les portraits
stéréescopiques de M. Claudet n'aient pu trouver
place que dans les salles supérieures du musée,
où le nombre dos visiteurs est beaucoup plus
restreint. A coup sur ils étaient dignes à tous
égards de la lumière et du public ; mais, au
moment où l'Exposition de Bruxelles s'organi-
sait, les séances annuelles de l'Association bri-
tannique auxquelles il devait prendre part pour
y faire connaître le résultat de nouvelles études
scientifiques, éloignaient M. Claudet de son ate-
lier de Londres, en sorte que, quand ses spéci-
mens sont arrivés, toutes les places étaient prises,
et c'est vraiment dommage, car ils auraient
montré au public belge jusqu'à quel degré de
perfection on peut arriver dans ce genre.
M. Millet, qui n'a pas abandonné les procédés
du daguerréotype, et s'en trouve fort bien, a
exposé quelques portraits sur plaque très-habi-
lement réussis.
M. Paul Perier, dont on a remarqué les nom-
breux portraits à l'Exposition universelle, en a.
envoyé quelques-uns aussi à Bruxelles. Nous
signalerons surtout cçux de petite dimension
qui nous ont paru les meilleurs, et nous citerons,
comme une charmante épreuve, certain groupe
très-naturellement posé près d'une porte qu'en-
toure une épaisse bordure de lierre et de clé-
matites. Nous aimons moins, bien qu'elles soient
très-satisfaisantes, plusieurs vues sur papier
ciré par le même auteur.
Mais à l'Exposition de Bruxelles, comme au
palais des Champs-Elysées, il est un cadre de-
vant lequel tous les visiteurs, amateurs, artis-
tes ou bourgeois (si l'on veut bien nous passer
ce terme d'atelier qui exprime notre pensée)
s'arrêtent indistinctement et reviennent à plu-
sieurs reprises : c'est celui, de M. Hanfstangl,
de Munich. Il est impossible, en effet, de rien
voir de plus complet, de plus admirablement
beau. Dans ces merveilleuses épreuves, le pro-
cédé disparaît entièrement : ce n'est pas plus de
la photographie que du dessin ou de la pein-
ture; c'est quelque chose d'indéfinissable comme
un rêve fixé sur le papier et encadré d'or. En
un mot, il y a dans les épreuves de M. Hanf-
stangl ce je ne sais quoi qui caractérise si
exceptionnellement la poésie de Goethe, ou la
musique'd'Haydn et de Mozart: c'est de In
photographie allemande.
Ernest Lacan.
(La fin au j.rochain numéro.)
M. Iluml'ert de Motard nous a adressé la semaine
dernière une réclamation à laquelle nous aurions
déjà fait droit si sa lettre ne nous était parvenue
trop tard. Il paraît que nous nous étions trompé en
disant qu'il opérait déjà sur albumine dès 1S-1G;
c'est seulement de 1868,1819 et 1850 que datent ses
plus anciennes épreuves de ce genre, tandis que la
publication des procédés de M. Nio.pce de Saint-
Victor est du 25 octobre 1847. Nous remercions
notre spirituel correspondant de nous avoir lui-même
mis en mesure de préciser un fait qui n'est pas sans-
important'.' 1, à savoir, que ses travaux ont suivi, eu
non précède ceux de il. Niepce.
SAMEDI, 29 NOVEMBRE 1856
2" TIRAGE 1858
LA LUMIERE
REVUE DE LA PHOTOGRAPHIE
iEAUX-ARTS — HÉLIOGRAPHIE — SCIENCES
JOURNAL HEBDOMADAIRE PARAISSANT LE SAMEDI
BUREAUX, A PARIS, 9, RUE DE LA PERLE-
BUREAUX, A LONDRES, 26, SKINNER STREET, SNOW H1LL.
ABONNEMENTS : Paius, 1 an, 20 fr.; 6 mois, 12 fr.; 3 moi!, 1 fr. — Départements, 1 an, 22 fr.; 6 moi», 13 fr.; 3 moii, 8 fr. — Étranger, 1 an, 25 fr.; Cmoii, 15 fr.; 3 moii, 10 fr.
Pour la Rédaction, écrire franco au Rédacteur en chef, M. Ernest LACAN, 80, avenue de Saint-Cloud (barrière de l'Étoile).
SOMMAIRE.
EXPOSITION photographique de Bruxelles (XIIearticle), par
M. Ernest Lacan. — DISTRIBUTION des récompenses. —
SCIENCES. Ilélicine du Dr de Lamare. — MISSION
de M. le comte d'Escayrac Lauture. Recherches des
sources du Nil. — NOUVELLE méthode pour le tirage
des épreuves positives, par M. A. Moitessieu (Suite). —
DE L'ALUMINIUM, par M. M.-A. Gaudin.
Exposition photographique de Bruxelles.
XII
Les portraitistes sont peu nombreux à l'Expo-
sition de Bruxelles, mais leurs épreuves sont
très-remarquables. Ainsi, il est impossible de
nier l'association intime de la photographie
avec l'art quand on a vu les beaux portraits
(grandeur naturelle) de Lamartine, de Jules
•Tanin , de Meissonnier et de Dantau, que
MM. Tournachon (Nadar jeune) et Comp. ont
exposés. Le crayon nerveux et spirituel du pein-
tre, animant l'ébauche photographique, en fait
un dessin où se trouvent, à un degré que les
grands maîtres seuls ont pu atteindre, ces deux
choses qui font les chefs-d'oeuvre : la vérité
alliée à l'idéal. Si la perfection dans l'art con-
siste à reproduire exactement la nature en
l'immatérialisant, voilà des oeuvres parfaites.
Aussi ces portraits ont-ils produits une vive sen-
sensation dans le public.
Pourquoi avons-nous vu un grand nombre
de personnes revenir, comme nous, plusieurs
fois devant le cadre de M. Nadar aîné? C'est
que lui aussi est un artiste, et que ses portraits
ont ce charme indéfinissable que l'art prête à
tout ce qu'il aime. Il y a dans l'exposition du
spirituel caricaturiste, devenu sérieux, de ravis-
sants portraits de femmes que le pinceau le
plus habile, nous ne craignons pas de l'avancer,
ne pourrait faire éclore sur la toile avec plus
de grâce et d'esprit. Pourtant, ces épreuves
sont telles que l'objectif les a données. C'est que
l'objectif, il faudra bien qu'on finisse par le
reconnaître, est, entre les mains de l'artiste,
comme la brosse, ou le burin, ou le ciseau, un
instrument qui se prête docilement à ses inspi-
rations, à sa fantaisie ; et, si l'on pouvait en
douter, il suffirait de comparer les portraits de
tel photographe, praticien des plus consommés,
dont il est inutile de citer le nom, et dont les
produits figurent également à Bruxelles, avec
ceux des deux frères Nadar. Les uns ne sont
que de froides images parfaitement pures,mais
sans expression et sans couleur ; les autres sont
des oeuvres pleines de chaleur, de mouvement
et de vie. Pourtant l'instrument et les procédés
sont identiquement les mêmes.
Voilà ce qu'il faudrait que l'on put compren-
dre. Au lieu déjuger la photographie sur les
productions insignifiantes du premier amateur
ou du premier industriel venu, si l'on étudiait
ce qu'elle peut donner entre des mains vrai-
ment intelligentes, on cesserait de répéter
qu'elle est l'antithèse, voir même la profana-
tion de l'art.
On disait devant nous, à propos des portraits
de MM. Nadar, qu'ils étaient fort beaux, mais
qu'ils ne plairaient jamais au public. C'est encore
là une profonde erreur. Le public n'est pas si
niais qu'on veut bien le penser, et nous croyons
sincèrement que jamais un photographe, pas
plus qu'un peintre, qu'un compositeur ou qu'un
écrivain, ne pourra se flatter de gagner sa la-
veur en lui présentant de mauvaises oeuvres,
alors qu'il peut en faire de bonnes.
MM. Mayer frères etPierson ont tout lieu de
se féliciter du succès qu'ont obtenu leurs beaux
portraits des membres du Congrès de Paris.
C'est une collection du plus haut intérêt au
point de vue de l'histoire ; elle sera également
précieuse pour les écrivains et pour les artistes
qui voudront retracer, dans un livre ou sur la
toile, ce grand événement, l'un des plus impor-
tants de notre époque.
Si nous n'avons pas parlé plus tôt de M. Gus-
tave Le Gray, c'est que, par son exposition, il
s'est rangé lui-même dans la catégorie des por-
traitistes. Son cadre ne renferme qu'une
seule vue sur papier ciré, et nous le regret-
tons, car nous aimions tout particulièrement ses
paysages, où l'on retrouvait si bien l'indéfinissa-
ble aspect de la nature, qui échappe si souvent
au talent même du peintre. Du reste, en chan-
geant de genre, M. Le Gray a conservé le rang
distingué que ses études, son expérience et son
sentiment artistique lui ont dès longtemps as-
suré. Les derniers portraits que nous avons vus
de lui sont des oeuvres de premier ordre aux-
quelles peut s'appliquer tout ce que nous avons
dit plus haut à propos de MM. Nadar jeune et
Nadar aîné. A Bruxelles, il n'a exposé que
trois portraits • ceux de llossini, de M. Van
Hayck et une tête de piffarero, qui ont été très-
remarques ; puis deux reproductions : La Jo-
conde, que l'on connaît déjq, et une tête d'après
Raphaël.
M. Pesme, à qui de ravissants paysages (dont
son cadre renferme quelques spécimens) ont
fait une brillante réputation, est devenu aussi
depuis peu portraitiste, en s'associant avec
M. Varin. Mais de même que M. Le Gray, il est
resté ce qu'il était : un artiste qui comprend la
nature et sait la reproduire en la poétisant.
Nous regrettons vivement que les portraits
stéréescopiques de M. Claudet n'aient pu trouver
place que dans les salles supérieures du musée,
où le nombre dos visiteurs est beaucoup plus
restreint. A coup sur ils étaient dignes à tous
égards de la lumière et du public ; mais, au
moment où l'Exposition de Bruxelles s'organi-
sait, les séances annuelles de l'Association bri-
tannique auxquelles il devait prendre part pour
y faire connaître le résultat de nouvelles études
scientifiques, éloignaient M. Claudet de son ate-
lier de Londres, en sorte que, quand ses spéci-
mens sont arrivés, toutes les places étaient prises,
et c'est vraiment dommage, car ils auraient
montré au public belge jusqu'à quel degré de
perfection on peut arriver dans ce genre.
M. Millet, qui n'a pas abandonné les procédés
du daguerréotype, et s'en trouve fort bien, a
exposé quelques portraits sur plaque très-habi-
lement réussis.
M. Paul Perier, dont on a remarqué les nom-
breux portraits à l'Exposition universelle, en a.
envoyé quelques-uns aussi à Bruxelles. Nous
signalerons surtout cçux de petite dimension
qui nous ont paru les meilleurs, et nous citerons,
comme une charmante épreuve, certain groupe
très-naturellement posé près d'une porte qu'en-
toure une épaisse bordure de lierre et de clé-
matites. Nous aimons moins, bien qu'elles soient
très-satisfaisantes, plusieurs vues sur papier
ciré par le même auteur.
Mais à l'Exposition de Bruxelles, comme au
palais des Champs-Elysées, il est un cadre de-
vant lequel tous les visiteurs, amateurs, artis-
tes ou bourgeois (si l'on veut bien nous passer
ce terme d'atelier qui exprime notre pensée)
s'arrêtent indistinctement et reviennent à plu-
sieurs reprises : c'est celui, de M. Hanfstangl,
de Munich. Il est impossible, en effet, de rien
voir de plus complet, de plus admirablement
beau. Dans ces merveilleuses épreuves, le pro-
cédé disparaît entièrement : ce n'est pas plus de
la photographie que du dessin ou de la pein-
ture; c'est quelque chose d'indéfinissable comme
un rêve fixé sur le papier et encadré d'or. En
un mot, il y a dans les épreuves de M. Hanf-
stangl ce je ne sais quoi qui caractérise si
exceptionnellement la poésie de Goethe, ou la
musique'd'Haydn et de Mozart: c'est de In
photographie allemande.
Ernest Lacan.
(La fin au j.rochain numéro.)
M. Iluml'ert de Motard nous a adressé la semaine
dernière une réclamation à laquelle nous aurions
déjà fait droit si sa lettre ne nous était parvenue
trop tard. Il paraît que nous nous étions trompé en
disant qu'il opérait déjà sur albumine dès 1S-1G;
c'est seulement de 1868,1819 et 1850 que datent ses
plus anciennes épreuves de ce genre, tandis que la
publication des procédés de M. Nio.pce de Saint-
Victor est du 25 octobre 1847. Nous remercions
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