Titre : Le Gaulois : littéraire et politique
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1924-02-12
Contributeur : Pène, Henri de (1830-1888). Directeur de publication
Contributeur : Tarbé des Sablons, Edmond Joseph Louis (1838-1900). Directeur de publication
Contributeur : Meyer, Arthur (1844-1924). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32779904b
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 94503 Nombre total de vues : 94503
Description : 12 février 1924 12 février 1924
Description : 1924/02/12 (Numéro 16931). 1924/02/12 (Numéro 16931).
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k539697t
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 28/03/2008
f < 5 h. du matin) 'PARIS ET- DEPARTEMENTS 20 CENTIMES (5 h. du matin) #1 MARpj^2 FEVRIER
ARTHUR MEYER
Directeur
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j Un an 54 fr.
Belgique et Luxembourg. Un au 64 fr.
Etntàgcr (Union postale) Un an fr.
[' Compte. Chèque Postal 263-04, Paris
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ARTHUR MEYER
Directeur.
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ADRESSE TÉLÉGRAPHIQUE GAULOIS, PARIS
ke 'Panache
̃^ -Gui, je, sais bien que le vent est au-
-'jôilïrd'hui aux économies. Après avoir
"beaucoup gaspillé, en avancement d'une
hoirie qui n'est pas venue, on s'est
gperçu que les sources du Pactole com-
mençaient à s'assécher, et qu'il fallait en
écarter des assoiffés devenus trop nom-
breux. On va donc pourchasser les para-
sites et les profiteurs. Du moins'on l'af-
firme, et nous l'espérons sur la foi de
promesses solennelles. Je suis assuré
qu'en dehors des victimes légitimement
jsacrif iées_ au rétablissement de l'ordre,
financier, personne ne se plaindra si le
coulage, érigé en institution par la repu-'
tolique des camarades, subit un assaut
décisif, ou même seulement un temps
d'arrêt.
Mais qui dit ordre dans les dépenses
he dit point ladrerie. L'un est une qua-
lité précieuse, l'autre un assez vilain dé-
faut, aussi bien chez les individus que
dans les collectivités, et sa laideur de-
vient de la. malfaisance quand il s'atta-
que à des choses que chacun voudrait
voir grandes et belles,'l'armée par exem-
ple, qui est non seulement la protectrice,
mais la parure d'un pays. Or, je n'ap-
prendrai rien à qui que ce soit en disant
que nos soldats sont actuellement les'
plus mal vêtus du monde entier et que
ce fait, pour les vainqueurs que nous
sommes, est quelque peu humiliant.
Allez à Londres. Vous y verrez de ma-
jestueux horse-guards et des grenadiers
magnifiques sous leur tûmque écarlate
et leurs bonnets à poil. A Rome, des cui-
rassiers à l'étincelante armure forment
l'escorte royale ou celle des personnages
de marque qui viennent visiter la Ville
éternelle. A Madrid, à Bruxelles, voire
,à Moscou, si je ne m'abuse, il existe des
'corps de, troupe dont les brillants unifor-
mes' rehaussent les cérémonies publie-
ques. Evidemment, il ne saurait être
question de revenir ici aux chamarrures
ni aux fanfreluches d'antan. Du moins
pourrait-on trouver quelque moyen
ternie qui fit un peu plus d'honneur au
goût français.
Les morts vont vite, hélas Nous avions
assisté ces temps-ci à de fréquentes ob-
eèques qui comportaient des honneurs
Visiblement, la, simplic'téj ru-
<$jnh'e*ntaire des uniformes a choqué le pu-
'biie. Ce n'est point dans de pareilles, vê-
tures que devraient comparaître devant
la foule les successeurs de ces poilus
mémorables à qui nous devons d'avoir
retrouvé la gloire et conservé la liberté.
On oublie trop qu'ils ne vivent plus dans
la boue des tranchées, mais qu'iL sont
maintenant à l'honneur.
Et quelle confusion déplorable dans
ces habillements si pauvres qu'on les
dirait extraits de quelques magasins aux
rebûts Plvs de distinctions d'armes,
plus de variétés d'aspect, plus de coquet-
terie, plus de panache. Rien qu'un vête-
ment uniformément laid, qui ne se dif-
férencie que par des attributs à peine
perceptibles. Cuirassiers, hussards, fan-
tassins, artilleurs, tout se ressemble,
-1 'tout se confond. A trois mètres de dis-
tance, Dieu ne reconnaîtrait pas ses
saints.
Que sont-ils devenus
Les dragons chevelus, les grenadiers épiques
Et les rouges lanciers fourmillant dans les piques
Comme des fleurs de pourpre en l'épaisseur des
̃ • [blés?
Nous les voyons encore passer, par le
souvenir, dans des lueurs d'apothéose,
tandis qu'une épopée nouvelle étale sa
floraison superbe au-dessus de celle
qu'ils ont écrite et signée de leur sang.
Seulement, de celle-ci, l'éclat semble
nous offusquer, et nous en abdiquons la
fierté en avouant que nous ne sommes
plus assez riches pour donner des habits
convenables aux successeurs des héros
qui en furent les auteurs immortels.
Je ne veux pas faire de lyrisme. Les
questions pratiques doivent se traiter
pratiquement. Je dis seulement qu'il est
malséant de voir les chefs d'Ltat ou les
ambassadeurs étrangers reçus par une
• troupe qui n'a d'autre tenue de parade
où de gala que celle qu'elle endosse pour
l'exercice et la corvée de quartier. Quel-
les réflexions doivent-ils faire et quelles
comparaisons fâcheuses pour nous,
quand ils rapprochent de notre médio-
crité les splendeurs auxquelles ils sont
Rccoutumés chez eux Je J.e sais vrai-
ment ce que le renom de la France peut
gagner à l'étalage d'une misère qui,
d'ailleurs, n'existe pas, ni pourquoi des
administrations indolentes ou routiniè-
res infligent de telles blessures à
l'amour-propre national.
Passons maintenant il un point de vue
encore plus objectif. La réduction du
temps de service, jju'il a bien fallu ad-
mettre, porte uné^tteinte grave à la
puissance des effectifs et la solidité des
cadres. Or, sans cadres permanents et
professionnellement qualifiés, pas d'ins-
truction possible, pas de préparation à
la guerre. Organisme à qui manquent
les muscles et les nerfs, l'armée ne re-
présente plus qu'une sorte de milice
amorphe, prête à se dissocier au moin-
dre choc. Et les auteurs des lois nouvel-
les l'ont si bien compris, qu'ils ont envi-
sagé comme indispensable la constitu-
tion d'un noyau de cent mille engagés ou
rengagés. Malheureusement, promettre
n'est pas tenir.
Pour attirer ces volontaires, il faut au-
tre chose que de vagues a'-lusions à des
avantages hypothétiques, et je dois dire
que jusqu'ici on ne leur a guère offert
que cela. Aussi ne répondent-ils point à
l'appel. Et puis, on ne se rappelle pas
Sssez que le Français a toujours été
amoureux de ce qu'on appelle le pana-
che, cet appareil décoratif par quoi il
pense se distinguer du commun: On: sa-
vait autrefois exploiter sa faiblesse, si
c'en est une, et on en tirait 1 même un
indéniable profit. L'élégance des unifor-'
mes était un appât pour la jeunesse qui
cherchait sa voie, et jamais les régiments
bien habillés n'ont manqué de suJets.
Aujourd'hui, nous faisons fi de l'élé-
gance, et nous avons grand tort. Par là,
le-recrutement des sous-officiers de car-
rière devient très difficile, sinon impos-
sible. Parce qu'on prend le narti des
armes, comme disaient nos 'ancêtres,
on n'en est pas moins homme, et on ne
se soucie guère de ne revêtir, « 'en toute
occasion, ou secrète ou publique»,
qu'un costume beaucoup moins flatteur'
que celui des employés d'octroi ou des
gardiens de prison. Qui veut la fin veut
les moyens, dit un proverbe. Et en voici
encore un autre, tout aussi actuel' On
ne prend pas les mouches avec du vinai-
gre, mais avec du miel. »
Lieutenant-colonel Rousset
UN DEMENTI
Un journal du m," tin a publié hier,
sous forme de question, une informa-
tion erronnée reprise et commentée aus-
sitôt par les journaux du soir, Nous de-
vons à la naémoire de notre r'egretfé
directeur un démenti immédiat et- ca-
tégorique. Il n'y a pas de légende
autour du cercueil de A/. A.rtliur Meyer.
Le corps de M. Arthur Meyer repose
toujours aans le caveau provisoire où, il
fut déposé le jouer des obsèques. Son
testamerrt, rlni raous a été communiqué
-par la famille, contient des
clauses auquel ce journal lit eut
famille liant eu communication ou
spécifiant ses intuitions au sujet de sa
sépulture. M. Arthur Meyer sera
gare loi font préparer, en terrain catho-
lique, Mlles Jacquet te. et Françoise
Meyer, ses /ille.s, et dès leur retour, de
Tunisie.
Mort du Peintre Raffaelli
Le peintre Raffaelli est mort hier, à Paris,
eu son' domicile de la rue Chardin, "C V1
En Raffaeli, l'art français perd un des peintres
le$ plus originaux dé cSs quarante dernières
années.
Au moment, où tant d'artistes ne pensaient
qu'à se faire les chroniqueurs de la vie mon-
daine ou les chantres dela vie politique, Raffaelli
se tourna vers les misérables et, peignant nos
tristes paysages de la banlieue et leurs humbles
figurants, il mérita de Huysmans le nom de
« Millet parisien ». Peintre des gueux, il eut l'es-
prit de n'affecter aucune prétention humanitaire.
Ses Invités de la Noce (musée du Luxembourg),
ses Forgerons buvant, et tant d'autres de ses
tableaux, resteront comme des pages exactes et
sincères de notre vie populaire. On lui doit aussi
un beau portrait de Clemenceau (musée du
Luxembourg) dans une manière incisive, pleine
d'énergie.
Après avoir eu des débuts difficiles et beau-
coup voyagé en France, en Italie, jusqu'en Amé-
rique, il était venu habiter, depuis une quinzaine
d'années, rue Chardin. Là, au bord de la Seine,
devant les quas du Trocadéro, presque au pied
de la Tour Eiffel, dans un paysage qui est l'un
des plus récents et des plus frappants aspects
du Paris nu.:erne, Raffaelli occupait un appar-
tement dont il avait converti le salon en salle
de travail. Assis devant ses chevalets, il aper-
cevait tout Paris.
Sans que j'aie à bouger, me disait-il un
jour, Paris défile sous mes yeux. De chez moi,
je vois la vie qui passe. Du fond de mon fau-
teuil, je n'ai qu'à regarder.
L'art classique, art de sélection, porte l'artiste
à s'isoler de la vie; l'atelier est nécessaire, il
facilite le travail d'idéalisation. L'art moderne,
au contraire, rapproche l'artiste de la nature.
Il semble que l'atelier tende à disparaître peu
à peu, à devenir le hall luxueux de l'amateur.
Déjà quelques-uns y renoncent et peignene dans
des appartements, c'est-à-dire dans le milieu actif
et vivant. L'œuvre y gagne autant que l'auteur.
Exécutée dans un éclairage analogue à celui qui
lui est destiné, elle ne prépare aucune désillusion
à l'amateur lorsqu'elle passe du chevalet au clou
de la muraille.
^Sensible aux manifestations de l'existence
actuelle, non seulement Raffaelli les a observées
et exprimées, mais il a usé de tous les procédés
pour les fixer. Le crayon, le pinceau, la plume,
l'ébauchoir, il a tout manié. Tour à tour peintre,
sculpteur, graveur, musicien, écrivain, confé-
rencier, aussi chercheur qu'artiste, il a tout
abordé, tout étudié, il a même beaucoup inventé.
Ne lui doit-on pas un procédé de couleurs solides
qui. porte son nom et qui présente, au gré de
l'exécutant, les qualités et l'aspect du pastel, de
l'aquarelle ou de l'huile ?
Enfin, à entendre la conversation agréable.
instructive et variée de cet explorateur d'art et
de technique, toujours en quête de nouveau,
on reconnaissait l'homme de son talent, un
philosophe sans amertume et sans pédanterie,
un ami des humbles qui ne faisait pas de poli-
tique, un homme d'esprit qui n'était pas méchant,
un artiste d'intelligence ouverte et de souple
métier, avant tout un sincère capable de com-
prendre et de rendre la vie moderne dans ses
aspects les plus caractéristiques:
Ch. Moreau-Vauthic
A cette parfaite appréciation du beau talent du
peintre Raffaelli, j'ajouterai cette particularité
que sa manière très heureuse de trouver une
poésie dans les terrains squameux et les misé-
rables échoppes voisines des fortifications trouva
le succès auprès du public parisien, alors que te
réalisme de Zola apparaissait triomphant. Ceci
répondait à cela. Dans ses vues de Paris, Raf-
faelli rpportait le même réalisme et trouvait un
aspect inédit aux carrefours les plus fréquentés.'
Enfin, ses paysages des bords de la Seine, d'ùne
observation aiguë et toute personnelle, resteront
aussi appréciés que ses scènes ouvrières.
On a fait, il y a un an, rue de Richelieu, une
exposition de ses eaux-fortes en noir ou en
couleur; l'artiste était déjà malade et ne pouvait
y venir, mais la réputation de ces œuvres était
faite depuis longtemps, et l'on sait que telle de
ces gravures atteint le prix d'un tableau.
Raffaelli, né à Paris en 1850, avait été l'élève
de Gérôme, dont il n'adopta nullement la manière.
Il était alors fort pauvre, et pour subvenir à
ses besoins et aux frais de l'école, il chantait le
soir dals quelque café-concert. Son énergie a
vaincu tous les obstacles. Ses débuts au Salon
sont de 1870, mais sa note personnelle est de
1879, avec Ja Rentrée des Chiffoaniers.
Sa physionomie donnait, avec des traits.régu-
liers, l'impression d'une volonté intense et d'une
claire intelligence. Son amitié très sûre était
des plus appréciées; mais des amis de sa jeu-
nesse, bien peu survivent aujourd'hui, et sa vieil-
lesse en était attristée. autant que de la longue
maladie qui l'a conduit au tombeau.
L. M.
LA SANCTION
DES CHAMBRES DE COMMERCE
La Chambre des députés n'entamera
qu'aujourd'hui la discussion de l'article
concernant le double décime. Le gou-
vernement se présente devant elle sin-
gulièrement fortifié par l'approbation
des chambres de commerce. Cent de
leurs présidents réunis à Paris ont ap-
prouvé l'augmentation des charges
qu'ils se déclarent prêts è subir. Et, de-
puis cette décision, les chambres de
Roubaix, de Dunkerque. de Troyes, de
Flers, etc. ont envoyé au président du
conseil leur adhésion et leur encoura-
gement.
Les commerçants, ce n'est évid«w-
ment pas toute la France mais ils re-
présentent, par leur nombre, par leur
importance dans la vie sociale, par le
rôle que joue le commerce dans, le
monde moderne, une fraction très im-
portante de la nation. L'avis de ces
hommes, habitués a manier les affaires,
devrait être prépondérant dès qu'il s'agit
de finances. C'est d'eux que nous pou-
vons attendre les cqnseils les plus au-
torisés pour « a un meilleur'aménagement
de notre système fiscal ». Que cette caté-
gorie d'électeurs nynüre aujourd'hui
qu'elle. comprend l'opération de conser-
vation sociale entreprise par le gouver-
moment, cela me semble essentiel.
Ces esprits réalistes ne se perdent
point ..en considérations politiques. Ils
voient dans les mesures proposées par
le gouvernement une sorte' d' « assu-
rance ». Ils se disent que pour conser-
ver ce qu'ils possèdent un sacrifice mo-
mentané est nécessaire, que leur crédit
est solidaire de celui de la France, et
que si le franc s'écroulait, tout leur
avoir disparaîtrait. Ils font en sens in-
verse le raisonnement des communistes,
qui ^calculent que l'effondrement de
notre monnaie serait celui de la pro-
priété et qui, poursuivant leur rûye çpl,-
lectivistê, poursuivent l'avilisseriienfclii
Les radicaux font aux députés de la
majorité qui soutiennent* M. Poincaré
un épouvantail du mécontentement de
l'électeur. Mais les commerçants, voilà
des électeurs, et vous voyez comment ils
raisonnent
Le courtage fiscal ne manque pas aux
commerçants français. Le gouverne-
ment les trouve prêts à tous les sacri-
fices intelligents. Et nos dirigeants de-
vraient comprendre, comme eux, que
les intérêts du commerce et ceux du
Trésor sont dans une relation constante.
Quand les mauvais procédés des agents
du fisc, la routine administrative vien-
nent créer des entraves au commerce,
ils appauvrissent le Trésor,. iout ce qui
tend, au contraire, à développer l'essor
de notre commerce, les facilités et les
libertés qu'on lui octroie, assurent à nos
finances des ressources nouvelles. Quand
saura-t-on s'en apercevoir en haut lieu?
Curtius
LE DÉBAT p'AWOVRD'Hvi
Le projet sur les « décrets-lois voté
par la Chambre donna lieu un déhat
ardent et tumultueux. 1;'est qu'il posait
le principe de droit constitutionnel et
touchait à la politique intérieure eu gou-
vernement. Il n'est donc pas surprenant
que les discussions qui se déroulèrent
autour de ce projet aient provoqué, de
la part d'une assemblée politique, tant
de heurts, tant de controverses et tant
de passions.
La Chambre va aborder, cet après-
midi, la discussion de l'article qui
établit le principe du double décime
sur tous les impôts.
Un débat général s'engagera tout d'a-
bord, sur lequel vingt et un députés se
sont fait inscrire. IL- n'est pas douteux
que la Chambre voudra mettre un frein
à ce flot d'éloquence et nous pensons
qu'après avoir entendu deux ou trois ora-
teurs, le président du conseil et le rap-
porteur général de la commission des
finances, la Chambre prendra la mesure
très sage de demander et de voter la
clôture.
C'est alors que se livrera sur le double
décime la vraie bataille. On prête à un
député modéré, M. Le Mire (Eure), l'in-
tention de soulever, avant que ne soit
abordée au fond la question du double
décime, celle du monopole des allumet-
tes, qui figure à l'article. 26 du projet.
M. Le Mire et plusieurs de ses amis vou-
draient obtenir du gouvernement une dé-
claration très nette sur 'IL', suppression du
monopole des allumettes, cette déclara-
tion devant conditionner le vote qu'ils
auront à émettre sur le double décime.
Puis la Chambre aura à discuter une
vingtaine d'amendements, et notamment
celui de M. E. Brousse, qui tend à
exempter de l'impôt les vins, cidres et
hydromels.
Donc, sans tenir compte des incidents
qui peuvent surgir et; des manœuvres
obstructionnistes de l'extrême gauche, le
débat qui va s'ouvrir aujourd'hui occu-
pera un grand nombre de séances.
Lire en 2e page
LES PROJETS FINANCIERS
A LA CHAMBRE
Le vote de .article 2
Les ch os
M. Arthur Meyer <4 les inondés de
Murcie. •
-Notre confrère de Madrid, la Epoca,
rappelle qu'en 1879, 1ers des grandes
inondations de Murcie, qui suscitèrent
en France un si admirable mouvement
de charité, M. Arthur Meyer sut mettre
en œuvre toute son ingéniosité, son ac-
tivité et son bel esprit de charité.
C'est grâce à lui que se publia le fa-
meux numéro Paris-Mur rie, auquel col-
labarèrent toutes les célébrités littérai-
res de l'époque, entre autres Victor
Hugo et Alexandre Dumas fils. C'est lui
encore qui organisa il l'ancien Hippo-
drome cette grande iéte tauromachique,
à laquelle prirent part le fameux toréa-
dor Lagartijo, qu'accompagnai* son
quadrille, au grand complet. Une musi-
que militaire espagnole était venue de
Madrid pour la circonstance, et joua
le ̃« paso doble » La Giralda, qui,, en-
suite, devint si:populaire à Paris.
Cette fête fut un succès sans précé-
dent, ce qui récompensa notre directeur
de. tout le mal qu'il ¡s'était donné en fa-
veur des infortunés sinistrées espagnols.
L' « autobus direct ».
Hier matin, son modèle a été examiné
par la «̃ sous-commission ,du matériel
du comité consultatif des Transports en
commun ». 11 comporte vingt-cinq pla-
ces, qui sont toutes des places assises.
Il est aussi large que* les autobus que
nous prenons chaque jour, mais il est
moins long. Les voyageurs pénLrent
dans la voiture par l'avant. C'est le
chauffeur qui perçoit les places ;.vant
le départ.
Le modèle pressenti a été accepté par
la sous-commission, ^,us une réserve
le système du portillon d'entrée, ayant
paru défectueux, sera modifié.
'J'rente exemplaires du 'môme type
voitt être mis en construction. La voi-
ture reçue hier nlatin circulera dès la se-
maine prochaine de la Bourse à Passy.
A cette nouvelle, celui des colla-
borateurs du Coq qui lui fourmi des
rimes riches a, improvisé ces cinq octo-
Le nouvel autobus direct
Hier fit un essai circonspect.
On admira fort son aspect.
;Et bientôt,, voyageuf correct, < «'̃
J'y vais njonter avec respect,
Un. propriétaire unique dans son
genre.
Il est Américain raturellement
et il habite une petite ville de l'Etat de
New- York. Cet homme extraordinaire a
fait apposer sur la façade de sa maison
une affiche ainsi libellée
Ma maison comprend rl-ix apparte-
ments, lesquels auront pour locataires
dix familles. Mais j'entends ne louer
aucun de ces locaux à une famille qui
compterait moins de cinq enfants. Cer-
laines gens se comportent infiniment
mieux avec les chiens qu'avec les gosses.
Moi q2ci ne veux pas de chiens dans
ma maison je veu.r voir entre ses
mura des enfants, des petits. Les enfants,,
je les considère comme la meilleure Il,1/-
pothèque qu'on puisse prenclre en ce
monde Chaque lois qu'un de. mes loca-
taires aura un bébé de plus, je diminue-
rai sort loyer
Même dans ce pays des paradoxes
qu'est la République nord-américaine,
l'affiche de -NI. Zacharie Huntley ainsi
se nomme cet original propriétaire
fait sensation.
Notre ancien confrère Horace Valbel,
dont nous annoncions l;t mort diman-
che, faillit, un jour, ctre précipité dans
la Seine par des manifestants massés
sur le pont de la Concorde et qui le pre-
naient pour M. Wilson, gendre de M.
Jules Grévy. La ressemblance des deux
hommes était, en effet, étonnante.
C'était v l'époque déjà lointaine
d'une affaire appelée le « scandale des
décorations ». M. Wilson, député, était
assez gravement compromis, et, par
contrecoup, son beau-père, le président
Grévy, était en si fâcheuse posture,
qu'il dut quitter l'Elysée.
La fameuse scie « Ah quel malheur
d'avoir un gendre. 1 était chantée par
tout le monde. Mais cela ne suffisait
pas à ceux, toujours très nombreux, qui
recherchent à Paris toutes les occasion
d'organiser des cortèges et de crier leur
mécontentement dans le rue. Il fallait
une grande manifestation publique.
Elle eut lieu, une après-midi, devant
le Palais-Bourbon. Elle réunit une foule
considérable qui conspuait M. Wilson.
Au plus fort de la démonstration,
Horace Valbel, à ce moment rédacteur
parlementaire à l'Evénement, de M. Ed-
mond Magnier, parut sur le pont de la
Concorde. On crut reconnaître en lui
M. Wilson on l'entoura, on l'insulta
des bras vigoureux l'avaient déjà saisi,
avec le dessein de le basculer dans .la
Seine, quand, heureusement, des gar-
diens de la paix accoururent et le déga-
gèrent. Mais il était temps.
M. Mussolini a décidé de soumettre
l'usage des termes étrangers à un im-
pôt de vingt lire par ledre. Si cette
taxe venait jamais à être appliquée chez
nous, quelle source de'revenus pour
l'Etat français I Depuis 'les « five
o'clock » jusqu'aux « dancing » depuis
le simple « bar » jusqu'au palace »
depuis le 'chair dresser » jusqu'à la
« latest fashion » en passant par le
« high life » depuis les « american
drinks » jusqu'au savoureux « sand-
wich », sans oublier l'excellent beef-
steack » ou le « rumsteack », que d'ap-
pellations anglaises 1
Nous n'avons pas moins de vocables
italiens sous forme de « l'asti spu-
mante » nous trouvons un « scafer-
lati », que l'Etat nous vend au plus haut
prix, et nous avalons le macaroni » et
le ravioli ».
Mais.sans tomber dans la xénophobie,
et sans transporter la question sur le
terrain irritant des impôts, ne pensez-
vous pas que beaucoup de termes étran-
gers pourraient être aisément rempla-
cés par des mots de notre bonne et
claire langue française ? Sans compter
que ces mëtiaues du langage sont géné-
ralement incompris, et tout d'abord par
ceux qui les emploient fi preuve ce
« five o'clock à toute heure » dont on
peut lire l'annonce dans une de nos rues
les-plus fréquentées.
Tel est le galant prénom d'une tortue
qui, depuis six lustres déjà, appartient à
la famille de M. Macdonald.
Elle est très gentille et affectueuse, et,
lorsqu'on l'appelle par son pétit nom,
elle, accourt. c'estrà-dire s'approche
aussi' vite que le peut faire une tortue
d'un certain âge.
M. Macdonald, qui a;me voir cet hôte
familier de son foyer, ne manque pas
de promener sur la carapace de Rita une
main bienveillante.
Lui, demande-t-il des conseils ou un
exemple pour la vie politique ?
Le Coq
Le nouvel ambassadeur allemand
au quai d'Orsay
M. von Hœsch, le î.ouvel âmbassa-
deur d'Allemagne à T)aris, a été reçu
hier après-midi, à 2 h. 15, par M. Poin-
caré, au Quai d'Orsay.
11 il. remis au présidant du conseil la
copie des lettres do créance qu'il pré-
sentera très prochainement au président
de la République, ainsi que de l'allocu-
tion qu'il prononcera cette occasion.
Un entretien assez long a eu lieu entre
MM. Poincaré et von Hœsch. On dit
que M. von Hœsch a remis à M. Pain-
caré un aide-mémoire précisant les con-
tre-arguments dn Reich .aux objections
présentées par la' France dans sa note
du..11 janvier dernier.
Le Parlement anglais
rentre aujourd'hui
Le discours de M. Macdonald La
question du Palatinat Les réu.
nions des partis M. Bald-
win reste chef des
conservateurs
Londres, 11 février.
La rentrée du Parlement demain fait na-
turellement, dans les milieux politiques, le
sujet de toutes les conversations. On se
préoccupe déjà déclaration que M. Macdo-
na[d fera aux Communes et on fait, à ce
propos, grand état de la visite que. le comte
de Saint-Aulaire, ambassadeur de France,
a rendue aujourd'hui au Premier ministre.
On pense que l'entretien a roulé sur la
question du Palatinat. Dans les cercles bien
inforurés, on donne il entendre que, dans
son discours, JM. Ranisay Macdonald pour-
ra s'appuyer sur lo fait que les relations
outre la France et la Grande-Bretagne sont
maintenant bien meilleures qu'il y a un
mois. Il pourra,, ajoute-t-on, signaler qu'un
est intervenu entre les gouverne-
ments français et anglais sur la question
du séparatisme dans le Palatinat.
D'autre part, :'IL Ranisay Macdonald a
été reçu par le Roi au palais de Buckin-
gham. Il a mis le souverain au courant des
dernier détails concernant sa politique ex-
Les divers partis se sont réunis en vue
de la rentrée le Labour-Party au Hyde
Park Ilotel, chez Mme Noel Buxton. Les in-
vités avaient été informés qu'ils pouvaient
se présenter dans la tenue qui leur convien-
drait el la plupart étaient en costume de
ville. La réception, commencée à 8 heures
du soir, était terminée à 10 heures, pour
permettre à chacun de rentrer chez soi par
le métropolitain ou par les autobus.
La réunion des libéraux a eu lieu chez la
vicomtesse Grey de Fallodon elle était as-
sez restreinte, une cinquantaine de person-
̃m\ comprenant presque tous les mem-
bres influents du parti y assistaient,
Les conservateurs, au nombre d'un mil-
lier, se sont rencontrés dans la magnifique
résidence de lady Londonderry, à .Park
Lane.
Toutefois, une autre réunion. conserva-
trice, a eu lieu il l'hôtel Cecil. Environ six
cents lords, députés et candidats battus aux
élections étaient présents.
M. Baldwin a fait une longue déclaration
sur les grandes lignes de la politique future
du parti conservateur elles se résument
en deux points abandon de le, politique de
protection générale, mais maintien de la
lii dite de sauvegarde des intérêts britanni-
ques.
M. Baldwin a dit encore
« Le Labour Party stest servi de la ques-
tion du chômage pour arriver au pouvoir:
on peut tenir pour certain que nous n'a-
vons pas l'intention de battre le parti so-
cialiste par une politique négative et toute
de tranquillité, en dépit d'une diminution
de notre représentation à la Chambre.
Nous avons appris la leçon et, à l'avenir,
nous serons beaucoup plus forts et beau-
coup plus unis.,)J
M. Baldwin a proposé la motion suif
vante
« Après avoir entendu les déclarations
faites par le chef du parti, l'assemblée ex-
prime sa confiance en lui et se déclare en
accord avec la politique qu'il a exposée. »
Cette motion, que M. Austen Chariiber-
lai a'énergiquement appuyée, a été adoptée
à la presque unanimité. M. Baldwin reste
donc chef de l'opposition officielle. LoYs.
NOTRE PROCHAIN FEUILLETON
Nous sommes heureux d'annoncer qui
le Gaulois publiera prochainement
LE ROMAN DU BONHEUR
par M. Jean Rameau, qui l'a écrit spécia-
lement pour nos lecteur §. C'est une]
oeuvre aussi forte qu'émouvante^.
M. Jean Rameau, nos le, sa*
vent depuis longtemps, m des dons rares
non seulement de poète mais de roman-
cier. Il sait composer et il sait écrire*
Nous ne croyons pas que de La
Robe de Lin, de L'Inoubliable,1 de La
Rose de Grenade et de tant d'autres
livres renommés ait jamais rien conçu
de plus dramatique que
LE ROMAN DU BONHEUR
Pefife Feuille
LA DANSE EST-ELLE UN SPORT 7
On enquête en ce moment, non sang
esprit, auprès d'un gentil choix de célé-
brités, pour savoir si la danse et un sport
et si elle doit être admise aux Jeux olym-
piques. Les avis sont partagés. M. René
Boylesve, Mlle Régina Camier, M. Henri
Duvernois, Mlle Parisys, M. Max pearly
répondent oùi, M. SacJui, Guitry dit nonj:
Clément Vautel dit oui et non'. On m'a
demandé par téléphone ce que je pensais.,
J'ai répondu que j'irais; pour mu faire une
opinion, siroter, d'affreuses orangeade
dans un dancing. J'y fus. En vérité il y
a danse et danse, et le difficile justement
est de faire une sélection entre l'art et le
reste.' Saris parler, comme mon maître
Clément Vautel (qui ne sait pas mêmo Ja
polka, heureux veinard !), sans parler de lit
danse devant le buffet, il est..certain que
la, danse en général et celle des dancings
en particulier est mieux qu'un sport.
C'est la synthèse de tous les sports. l:n
voulez-vous une preuve éclatante ? J'ai un
ami qui tangotte ravir; mais tangotter,
la belle affaire ce n'est pas sorcier le
tout est de savoir avec qui on tangottc
Or, mon ami, à chaque tango, change do
tangotteuse, et comme chaque soir, en l'en.
trant chez lui, il note ses impressions,
voici ce qu'on lit dans son livre d'heures
« Mardi natation. je danse avec la
grosse Mme Teuf-Teuf. (on nage !).
Mercredi saut la perche je danse avec'
la cousine de ma femme (une grande
bringue !). Jeudi football je danse
avec la vicomtesse de Poidslourd (ellc me
fait tout le temps des crocs-en-jambe !).i
Vendredi .sports d'hiver je danse avec
la petite Perleflne, une poseuse (c'est un
glaçon !), Samedi aviation je danse
avec Pimprenelle, la belle-fille de mon
dentiste, c'est un poids plume (on eole !).
Dimanche.
Mais au fait, en volià assez Que ceux
qui croient encore que la danse n'est pas
un sport prennent la peine do réflecluer et
téléphonent à Sacha pour le convertir.. Ça
l'empêchera d'engraisser 1
Pierre-Plessis
PARIS EST-IL.
"LAVÏLLELDMIÈRE"?
On ne s'en douterait guère en dehors des
grands boulevards. On ne peut même
pas lire les plaques des rues.
PAR M. JACQUES NORMAND
.18'ne sais si '.vus êtes comme moi,
mais cette dc.^omination a, comme on
dit, le privilège de ni'agacer.
D'abord, je trou- infiniment préten-.
tieux, outrecuidant, fat, indécent, mal
élevé tout ce que- vous voudrez de
se décerner il soi-même de pareils élo-
ges, de balancer l~us son propre nez de
si formidables encensoirs. Un peu de
réserve, que diable
Oui, certes, Paris, notre cher Paris, est
une admirable, une délicieuse ville, à
la fois belle et jolie. Je l'aime, tu l'aimes,
nous l'aimons, vous l'aimez, ils ou elles
l'aiment. Depuis que j'y ai vu le jour
voilà belle lurette j'ai su en appré-
cier tout le charme, toute la grâce,
toute la joie. Ville-Lumière? Oui,
comme intelligence, élégance, goût, vi-
vacité d'esprit, compréhension raphide
des choses comme « en avant trop
en avant quelque fois. Mais elle n'est
point parfaite en tout, cette bonne ville
dont Henri IV qui s'y connaissait #n
femmes et en ci' .'s a dit qu'elle va-
lait bien une messe. En tout cas, si!
cette appellation de YiUe-Lv.mière lui
convient moralement, elle ne la mérita
guère au sens propre du mot, car, à
mon avis, Paris est une des grandes
villes les plus mal éclairées qui soient.
Dans ma jeunesse, le gaz seul y était
connu; j'ai assista, plus tard, aux dé-
buts de l'éclairage électrique. Ils furent
timides, indécis, jusqu'au jour où un
homme vint qui c'est l'expression
juste éclaira brusquement la situa-
tion..
Louis Denayrouze était une personna-
lité originale. Chez lui, l'ingénieur sa
doublait d'un écrivain. A ce dernier ti-
tre, il se fit connaître par un charmant
acte en vers, La Belle Paule, joué avec
succès à la Comédie-Française, par Sa-
rah-Bernhardt. ;e autre pièce en qua-
tre actes, Régina dont l'action se
passait en Corse, représentée sur un
théâtre de drame du Boulevard, af-
firma la réputation du jeune drama-
turge. J'ai beaucoup connu cet Aveyron-
nais intelligent, adipeux et sympathi-
que. Nous avons même commis ensem-
ARTHUR MEYER
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ke 'Panache
̃^ -Gui, je, sais bien que le vent est au-
-'jôilïrd'hui aux économies. Après avoir
"beaucoup gaspillé, en avancement d'une
hoirie qui n'est pas venue, on s'est
gperçu que les sources du Pactole com-
mençaient à s'assécher, et qu'il fallait en
écarter des assoiffés devenus trop nom-
breux. On va donc pourchasser les para-
sites et les profiteurs. Du moins'on l'af-
firme, et nous l'espérons sur la foi de
promesses solennelles. Je suis assuré
qu'en dehors des victimes légitimement
jsacrif iées_ au rétablissement de l'ordre,
financier, personne ne se plaindra si le
coulage, érigé en institution par la repu-'
tolique des camarades, subit un assaut
décisif, ou même seulement un temps
d'arrêt.
Mais qui dit ordre dans les dépenses
he dit point ladrerie. L'un est une qua-
lité précieuse, l'autre un assez vilain dé-
faut, aussi bien chez les individus que
dans les collectivités, et sa laideur de-
vient de la. malfaisance quand il s'atta-
que à des choses que chacun voudrait
voir grandes et belles,'l'armée par exem-
ple, qui est non seulement la protectrice,
mais la parure d'un pays. Or, je n'ap-
prendrai rien à qui que ce soit en disant
que nos soldats sont actuellement les'
plus mal vêtus du monde entier et que
ce fait, pour les vainqueurs que nous
sommes, est quelque peu humiliant.
Allez à Londres. Vous y verrez de ma-
jestueux horse-guards et des grenadiers
magnifiques sous leur tûmque écarlate
et leurs bonnets à poil. A Rome, des cui-
rassiers à l'étincelante armure forment
l'escorte royale ou celle des personnages
de marque qui viennent visiter la Ville
éternelle. A Madrid, à Bruxelles, voire
,à Moscou, si je ne m'abuse, il existe des
'corps de, troupe dont les brillants unifor-
mes' rehaussent les cérémonies publie-
ques. Evidemment, il ne saurait être
question de revenir ici aux chamarrures
ni aux fanfreluches d'antan. Du moins
pourrait-on trouver quelque moyen
ternie qui fit un peu plus d'honneur au
goût français.
Les morts vont vite, hélas Nous avions
assisté ces temps-ci à de fréquentes ob-
eèques qui comportaient des honneurs
Visiblement, la, simplic'téj ru-
<$jnh'e*ntaire des uniformes a choqué le pu-
'biie. Ce n'est point dans de pareilles, vê-
tures que devraient comparaître devant
la foule les successeurs de ces poilus
mémorables à qui nous devons d'avoir
retrouvé la gloire et conservé la liberté.
On oublie trop qu'ils ne vivent plus dans
la boue des tranchées, mais qu'iL sont
maintenant à l'honneur.
Et quelle confusion déplorable dans
ces habillements si pauvres qu'on les
dirait extraits de quelques magasins aux
rebûts Plvs de distinctions d'armes,
plus de variétés d'aspect, plus de coquet-
terie, plus de panache. Rien qu'un vête-
ment uniformément laid, qui ne se dif-
férencie que par des attributs à peine
perceptibles. Cuirassiers, hussards, fan-
tassins, artilleurs, tout se ressemble,
-1 'tout se confond. A trois mètres de dis-
tance, Dieu ne reconnaîtrait pas ses
saints.
Que sont-ils devenus
Les dragons chevelus, les grenadiers épiques
Et les rouges lanciers fourmillant dans les piques
Comme des fleurs de pourpre en l'épaisseur des
̃ • [blés?
Nous les voyons encore passer, par le
souvenir, dans des lueurs d'apothéose,
tandis qu'une épopée nouvelle étale sa
floraison superbe au-dessus de celle
qu'ils ont écrite et signée de leur sang.
Seulement, de celle-ci, l'éclat semble
nous offusquer, et nous en abdiquons la
fierté en avouant que nous ne sommes
plus assez riches pour donner des habits
convenables aux successeurs des héros
qui en furent les auteurs immortels.
Je ne veux pas faire de lyrisme. Les
questions pratiques doivent se traiter
pratiquement. Je dis seulement qu'il est
malséant de voir les chefs d'Ltat ou les
ambassadeurs étrangers reçus par une
• troupe qui n'a d'autre tenue de parade
où de gala que celle qu'elle endosse pour
l'exercice et la corvée de quartier. Quel-
les réflexions doivent-ils faire et quelles
comparaisons fâcheuses pour nous,
quand ils rapprochent de notre médio-
crité les splendeurs auxquelles ils sont
Rccoutumés chez eux Je J.e sais vrai-
ment ce que le renom de la France peut
gagner à l'étalage d'une misère qui,
d'ailleurs, n'existe pas, ni pourquoi des
administrations indolentes ou routiniè-
res infligent de telles blessures à
l'amour-propre national.
Passons maintenant il un point de vue
encore plus objectif. La réduction du
temps de service, jju'il a bien fallu ad-
mettre, porte uné^tteinte grave à la
puissance des effectifs et la solidité des
cadres. Or, sans cadres permanents et
professionnellement qualifiés, pas d'ins-
truction possible, pas de préparation à
la guerre. Organisme à qui manquent
les muscles et les nerfs, l'armée ne re-
présente plus qu'une sorte de milice
amorphe, prête à se dissocier au moin-
dre choc. Et les auteurs des lois nouvel-
les l'ont si bien compris, qu'ils ont envi-
sagé comme indispensable la constitu-
tion d'un noyau de cent mille engagés ou
rengagés. Malheureusement, promettre
n'est pas tenir.
Pour attirer ces volontaires, il faut au-
tre chose que de vagues a'-lusions à des
avantages hypothétiques, et je dois dire
que jusqu'ici on ne leur a guère offert
que cela. Aussi ne répondent-ils point à
l'appel. Et puis, on ne se rappelle pas
Sssez que le Français a toujours été
amoureux de ce qu'on appelle le pana-
che, cet appareil décoratif par quoi il
pense se distinguer du commun: On: sa-
vait autrefois exploiter sa faiblesse, si
c'en est une, et on en tirait 1 même un
indéniable profit. L'élégance des unifor-'
mes était un appât pour la jeunesse qui
cherchait sa voie, et jamais les régiments
bien habillés n'ont manqué de suJets.
Aujourd'hui, nous faisons fi de l'élé-
gance, et nous avons grand tort. Par là,
le-recrutement des sous-officiers de car-
rière devient très difficile, sinon impos-
sible. Parce qu'on prend le narti des
armes, comme disaient nos 'ancêtres,
on n'en est pas moins homme, et on ne
se soucie guère de ne revêtir, « 'en toute
occasion, ou secrète ou publique»,
qu'un costume beaucoup moins flatteur'
que celui des employés d'octroi ou des
gardiens de prison. Qui veut la fin veut
les moyens, dit un proverbe. Et en voici
encore un autre, tout aussi actuel' On
ne prend pas les mouches avec du vinai-
gre, mais avec du miel. »
Lieutenant-colonel Rousset
UN DEMENTI
Un journal du m," tin a publié hier,
sous forme de question, une informa-
tion erronnée reprise et commentée aus-
sitôt par les journaux du soir, Nous de-
vons à la naémoire de notre r'egretfé
directeur un démenti immédiat et- ca-
tégorique. Il n'y a pas de légende
autour du cercueil de A/. A.rtliur Meyer.
Le corps de M. Arthur Meyer repose
toujours aans le caveau provisoire où, il
fut déposé le jouer des obsèques. Son
testamerrt, rlni raous a été communiqué
-par la famille, contient des
clauses auquel ce journal lit eut
famille liant eu communication ou
spécifiant ses intuitions au sujet de sa
sépulture. M. Arthur Meyer sera
gare loi font préparer, en terrain catho-
lique, Mlles Jacquet te. et Françoise
Meyer, ses /ille.s, et dès leur retour, de
Tunisie.
Mort du Peintre Raffaelli
Le peintre Raffaelli est mort hier, à Paris,
eu son' domicile de la rue Chardin, "C V1
En Raffaeli, l'art français perd un des peintres
le$ plus originaux dé cSs quarante dernières
années.
Au moment, où tant d'artistes ne pensaient
qu'à se faire les chroniqueurs de la vie mon-
daine ou les chantres dela vie politique, Raffaelli
se tourna vers les misérables et, peignant nos
tristes paysages de la banlieue et leurs humbles
figurants, il mérita de Huysmans le nom de
« Millet parisien ». Peintre des gueux, il eut l'es-
prit de n'affecter aucune prétention humanitaire.
Ses Invités de la Noce (musée du Luxembourg),
ses Forgerons buvant, et tant d'autres de ses
tableaux, resteront comme des pages exactes et
sincères de notre vie populaire. On lui doit aussi
un beau portrait de Clemenceau (musée du
Luxembourg) dans une manière incisive, pleine
d'énergie.
Après avoir eu des débuts difficiles et beau-
coup voyagé en France, en Italie, jusqu'en Amé-
rique, il était venu habiter, depuis une quinzaine
d'années, rue Chardin. Là, au bord de la Seine,
devant les quas du Trocadéro, presque au pied
de la Tour Eiffel, dans un paysage qui est l'un
des plus récents et des plus frappants aspects
du Paris nu.:erne, Raffaelli occupait un appar-
tement dont il avait converti le salon en salle
de travail. Assis devant ses chevalets, il aper-
cevait tout Paris.
Sans que j'aie à bouger, me disait-il un
jour, Paris défile sous mes yeux. De chez moi,
je vois la vie qui passe. Du fond de mon fau-
teuil, je n'ai qu'à regarder.
L'art classique, art de sélection, porte l'artiste
à s'isoler de la vie; l'atelier est nécessaire, il
facilite le travail d'idéalisation. L'art moderne,
au contraire, rapproche l'artiste de la nature.
Il semble que l'atelier tende à disparaître peu
à peu, à devenir le hall luxueux de l'amateur.
Déjà quelques-uns y renoncent et peignene dans
des appartements, c'est-à-dire dans le milieu actif
et vivant. L'œuvre y gagne autant que l'auteur.
Exécutée dans un éclairage analogue à celui qui
lui est destiné, elle ne prépare aucune désillusion
à l'amateur lorsqu'elle passe du chevalet au clou
de la muraille.
^Sensible aux manifestations de l'existence
actuelle, non seulement Raffaelli les a observées
et exprimées, mais il a usé de tous les procédés
pour les fixer. Le crayon, le pinceau, la plume,
l'ébauchoir, il a tout manié. Tour à tour peintre,
sculpteur, graveur, musicien, écrivain, confé-
rencier, aussi chercheur qu'artiste, il a tout
abordé, tout étudié, il a même beaucoup inventé.
Ne lui doit-on pas un procédé de couleurs solides
qui. porte son nom et qui présente, au gré de
l'exécutant, les qualités et l'aspect du pastel, de
l'aquarelle ou de l'huile ?
Enfin, à entendre la conversation agréable.
instructive et variée de cet explorateur d'art et
de technique, toujours en quête de nouveau,
on reconnaissait l'homme de son talent, un
philosophe sans amertume et sans pédanterie,
un ami des humbles qui ne faisait pas de poli-
tique, un homme d'esprit qui n'était pas méchant,
un artiste d'intelligence ouverte et de souple
métier, avant tout un sincère capable de com-
prendre et de rendre la vie moderne dans ses
aspects les plus caractéristiques:
Ch. Moreau-Vauthic
A cette parfaite appréciation du beau talent du
peintre Raffaelli, j'ajouterai cette particularité
que sa manière très heureuse de trouver une
poésie dans les terrains squameux et les misé-
rables échoppes voisines des fortifications trouva
le succès auprès du public parisien, alors que te
réalisme de Zola apparaissait triomphant. Ceci
répondait à cela. Dans ses vues de Paris, Raf-
faelli rpportait le même réalisme et trouvait un
aspect inédit aux carrefours les plus fréquentés.'
Enfin, ses paysages des bords de la Seine, d'ùne
observation aiguë et toute personnelle, resteront
aussi appréciés que ses scènes ouvrières.
On a fait, il y a un an, rue de Richelieu, une
exposition de ses eaux-fortes en noir ou en
couleur; l'artiste était déjà malade et ne pouvait
y venir, mais la réputation de ces œuvres était
faite depuis longtemps, et l'on sait que telle de
ces gravures atteint le prix d'un tableau.
Raffaelli, né à Paris en 1850, avait été l'élève
de Gérôme, dont il n'adopta nullement la manière.
Il était alors fort pauvre, et pour subvenir à
ses besoins et aux frais de l'école, il chantait le
soir dals quelque café-concert. Son énergie a
vaincu tous les obstacles. Ses débuts au Salon
sont de 1870, mais sa note personnelle est de
1879, avec Ja Rentrée des Chiffoaniers.
Sa physionomie donnait, avec des traits.régu-
liers, l'impression d'une volonté intense et d'une
claire intelligence. Son amitié très sûre était
des plus appréciées; mais des amis de sa jeu-
nesse, bien peu survivent aujourd'hui, et sa vieil-
lesse en était attristée. autant que de la longue
maladie qui l'a conduit au tombeau.
L. M.
LA SANCTION
DES CHAMBRES DE COMMERCE
La Chambre des députés n'entamera
qu'aujourd'hui la discussion de l'article
concernant le double décime. Le gou-
vernement se présente devant elle sin-
gulièrement fortifié par l'approbation
des chambres de commerce. Cent de
leurs présidents réunis à Paris ont ap-
prouvé l'augmentation des charges
qu'ils se déclarent prêts è subir. Et, de-
puis cette décision, les chambres de
Roubaix, de Dunkerque. de Troyes, de
Flers, etc. ont envoyé au président du
conseil leur adhésion et leur encoura-
gement.
Les commerçants, ce n'est évid«w-
ment pas toute la France mais ils re-
présentent, par leur nombre, par leur
importance dans la vie sociale, par le
rôle que joue le commerce dans, le
monde moderne, une fraction très im-
portante de la nation. L'avis de ces
hommes, habitués a manier les affaires,
devrait être prépondérant dès qu'il s'agit
de finances. C'est d'eux que nous pou-
vons attendre les cqnseils les plus au-
torisés pour « a un meilleur'aménagement
de notre système fiscal ». Que cette caté-
gorie d'électeurs nynüre aujourd'hui
qu'elle. comprend l'opération de conser-
vation sociale entreprise par le gouver-
moment, cela me semble essentiel.
Ces esprits réalistes ne se perdent
point ..en considérations politiques. Ils
voient dans les mesures proposées par
le gouvernement une sorte' d' « assu-
rance ». Ils se disent que pour conser-
ver ce qu'ils possèdent un sacrifice mo-
mentané est nécessaire, que leur crédit
est solidaire de celui de la France, et
que si le franc s'écroulait, tout leur
avoir disparaîtrait. Ils font en sens in-
verse le raisonnement des communistes,
qui ^calculent que l'effondrement de
notre monnaie serait celui de la pro-
priété et qui, poursuivant leur rûye çpl,-
lectivistê, poursuivent l'avilisseriienfclii
Les radicaux font aux députés de la
majorité qui soutiennent* M. Poincaré
un épouvantail du mécontentement de
l'électeur. Mais les commerçants, voilà
des électeurs, et vous voyez comment ils
raisonnent
Le courtage fiscal ne manque pas aux
commerçants français. Le gouverne-
ment les trouve prêts à tous les sacri-
fices intelligents. Et nos dirigeants de-
vraient comprendre, comme eux, que
les intérêts du commerce et ceux du
Trésor sont dans une relation constante.
Quand les mauvais procédés des agents
du fisc, la routine administrative vien-
nent créer des entraves au commerce,
ils appauvrissent le Trésor,. iout ce qui
tend, au contraire, à développer l'essor
de notre commerce, les facilités et les
libertés qu'on lui octroie, assurent à nos
finances des ressources nouvelles. Quand
saura-t-on s'en apercevoir en haut lieu?
Curtius
LE DÉBAT p'AWOVRD'Hvi
Le projet sur les « décrets-lois voté
par la Chambre donna lieu un déhat
ardent et tumultueux. 1;'est qu'il posait
le principe de droit constitutionnel et
touchait à la politique intérieure eu gou-
vernement. Il n'est donc pas surprenant
que les discussions qui se déroulèrent
autour de ce projet aient provoqué, de
la part d'une assemblée politique, tant
de heurts, tant de controverses et tant
de passions.
La Chambre va aborder, cet après-
midi, la discussion de l'article qui
établit le principe du double décime
sur tous les impôts.
Un débat général s'engagera tout d'a-
bord, sur lequel vingt et un députés se
sont fait inscrire. IL- n'est pas douteux
que la Chambre voudra mettre un frein
à ce flot d'éloquence et nous pensons
qu'après avoir entendu deux ou trois ora-
teurs, le président du conseil et le rap-
porteur général de la commission des
finances, la Chambre prendra la mesure
très sage de demander et de voter la
clôture.
C'est alors que se livrera sur le double
décime la vraie bataille. On prête à un
député modéré, M. Le Mire (Eure), l'in-
tention de soulever, avant que ne soit
abordée au fond la question du double
décime, celle du monopole des allumet-
tes, qui figure à l'article. 26 du projet.
M. Le Mire et plusieurs de ses amis vou-
draient obtenir du gouvernement une dé-
claration très nette sur 'IL', suppression du
monopole des allumettes, cette déclara-
tion devant conditionner le vote qu'ils
auront à émettre sur le double décime.
Puis la Chambre aura à discuter une
vingtaine d'amendements, et notamment
celui de M. E. Brousse, qui tend à
exempter de l'impôt les vins, cidres et
hydromels.
Donc, sans tenir compte des incidents
qui peuvent surgir et; des manœuvres
obstructionnistes de l'extrême gauche, le
débat qui va s'ouvrir aujourd'hui occu-
pera un grand nombre de séances.
Lire en 2e page
LES PROJETS FINANCIERS
A LA CHAMBRE
Le vote de .article 2
Les ch os
M. Arthur Meyer <4 les inondés de
Murcie. •
-Notre confrère de Madrid, la Epoca,
rappelle qu'en 1879, 1ers des grandes
inondations de Murcie, qui suscitèrent
en France un si admirable mouvement
de charité, M. Arthur Meyer sut mettre
en œuvre toute son ingéniosité, son ac-
tivité et son bel esprit de charité.
C'est grâce à lui que se publia le fa-
meux numéro Paris-Mur rie, auquel col-
labarèrent toutes les célébrités littérai-
res de l'époque, entre autres Victor
Hugo et Alexandre Dumas fils. C'est lui
encore qui organisa il l'ancien Hippo-
drome cette grande iéte tauromachique,
à laquelle prirent part le fameux toréa-
dor Lagartijo, qu'accompagnai* son
quadrille, au grand complet. Une musi-
que militaire espagnole était venue de
Madrid pour la circonstance, et joua
le ̃« paso doble » La Giralda, qui,, en-
suite, devint si:populaire à Paris.
Cette fête fut un succès sans précé-
dent, ce qui récompensa notre directeur
de. tout le mal qu'il ¡s'était donné en fa-
veur des infortunés sinistrées espagnols.
L' « autobus direct ».
Hier matin, son modèle a été examiné
par la «̃ sous-commission ,du matériel
du comité consultatif des Transports en
commun ». 11 comporte vingt-cinq pla-
ces, qui sont toutes des places assises.
Il est aussi large que* les autobus que
nous prenons chaque jour, mais il est
moins long. Les voyageurs pénLrent
dans la voiture par l'avant. C'est le
chauffeur qui perçoit les places ;.vant
le départ.
Le modèle pressenti a été accepté par
la sous-commission, ^,us une réserve
le système du portillon d'entrée, ayant
paru défectueux, sera modifié.
'J'rente exemplaires du 'môme type
voitt être mis en construction. La voi-
ture reçue hier nlatin circulera dès la se-
maine prochaine de la Bourse à Passy.
A cette nouvelle, celui des colla-
borateurs du Coq qui lui fourmi des
rimes riches a, improvisé ces cinq octo-
Le nouvel autobus direct
Hier fit un essai circonspect.
On admira fort son aspect.
;Et bientôt,, voyageuf correct, < «'̃
J'y vais njonter avec respect,
Un. propriétaire unique dans son
genre.
Il est Américain raturellement
et il habite une petite ville de l'Etat de
New- York. Cet homme extraordinaire a
fait apposer sur la façade de sa maison
une affiche ainsi libellée
Ma maison comprend rl-ix apparte-
ments, lesquels auront pour locataires
dix familles. Mais j'entends ne louer
aucun de ces locaux à une famille qui
compterait moins de cinq enfants. Cer-
laines gens se comportent infiniment
mieux avec les chiens qu'avec les gosses.
Moi q2ci ne veux pas de chiens dans
ma maison je veu.r voir entre ses
mura des enfants, des petits. Les enfants,,
je les considère comme la meilleure Il,1/-
pothèque qu'on puisse prenclre en ce
monde Chaque lois qu'un de. mes loca-
taires aura un bébé de plus, je diminue-
rai sort loyer
Même dans ce pays des paradoxes
qu'est la République nord-américaine,
l'affiche de -NI. Zacharie Huntley ainsi
se nomme cet original propriétaire
fait sensation.
Notre ancien confrère Horace Valbel,
dont nous annoncions l;t mort diman-
che, faillit, un jour, ctre précipité dans
la Seine par des manifestants massés
sur le pont de la Concorde et qui le pre-
naient pour M. Wilson, gendre de M.
Jules Grévy. La ressemblance des deux
hommes était, en effet, étonnante.
C'était v l'époque déjà lointaine
d'une affaire appelée le « scandale des
décorations ». M. Wilson, député, était
assez gravement compromis, et, par
contrecoup, son beau-père, le président
Grévy, était en si fâcheuse posture,
qu'il dut quitter l'Elysée.
La fameuse scie « Ah quel malheur
d'avoir un gendre. 1 était chantée par
tout le monde. Mais cela ne suffisait
pas à ceux, toujours très nombreux, qui
recherchent à Paris toutes les occasion
d'organiser des cortèges et de crier leur
mécontentement dans le rue. Il fallait
une grande manifestation publique.
Elle eut lieu, une après-midi, devant
le Palais-Bourbon. Elle réunit une foule
considérable qui conspuait M. Wilson.
Au plus fort de la démonstration,
Horace Valbel, à ce moment rédacteur
parlementaire à l'Evénement, de M. Ed-
mond Magnier, parut sur le pont de la
Concorde. On crut reconnaître en lui
M. Wilson on l'entoura, on l'insulta
des bras vigoureux l'avaient déjà saisi,
avec le dessein de le basculer dans .la
Seine, quand, heureusement, des gar-
diens de la paix accoururent et le déga-
gèrent. Mais il était temps.
M. Mussolini a décidé de soumettre
l'usage des termes étrangers à un im-
pôt de vingt lire par ledre. Si cette
taxe venait jamais à être appliquée chez
nous, quelle source de'revenus pour
l'Etat français I Depuis 'les « five
o'clock » jusqu'aux « dancing » depuis
le simple « bar » jusqu'au palace »
depuis le 'chair dresser » jusqu'à la
« latest fashion » en passant par le
« high life » depuis les « american
drinks » jusqu'au savoureux « sand-
wich », sans oublier l'excellent beef-
steack » ou le « rumsteack », que d'ap-
pellations anglaises 1
Nous n'avons pas moins de vocables
italiens sous forme de « l'asti spu-
mante » nous trouvons un « scafer-
lati », que l'Etat nous vend au plus haut
prix, et nous avalons le macaroni » et
le ravioli ».
Mais.sans tomber dans la xénophobie,
et sans transporter la question sur le
terrain irritant des impôts, ne pensez-
vous pas que beaucoup de termes étran-
gers pourraient être aisément rempla-
cés par des mots de notre bonne et
claire langue française ? Sans compter
que ces mëtiaues du langage sont géné-
ralement incompris, et tout d'abord par
ceux qui les emploient fi preuve ce
« five o'clock à toute heure » dont on
peut lire l'annonce dans une de nos rues
les-plus fréquentées.
Tel est le galant prénom d'une tortue
qui, depuis six lustres déjà, appartient à
la famille de M. Macdonald.
Elle est très gentille et affectueuse, et,
lorsqu'on l'appelle par son pétit nom,
elle, accourt. c'estrà-dire s'approche
aussi' vite que le peut faire une tortue
d'un certain âge.
M. Macdonald, qui a;me voir cet hôte
familier de son foyer, ne manque pas
de promener sur la carapace de Rita une
main bienveillante.
Lui, demande-t-il des conseils ou un
exemple pour la vie politique ?
Le Coq
Le nouvel ambassadeur allemand
au quai d'Orsay
M. von Hœsch, le î.ouvel âmbassa-
deur d'Allemagne à T)aris, a été reçu
hier après-midi, à 2 h. 15, par M. Poin-
caré, au Quai d'Orsay.
11 il. remis au présidant du conseil la
copie des lettres do créance qu'il pré-
sentera très prochainement au président
de la République, ainsi que de l'allocu-
tion qu'il prononcera cette occasion.
Un entretien assez long a eu lieu entre
MM. Poincaré et von Hœsch. On dit
que M. von Hœsch a remis à M. Pain-
caré un aide-mémoire précisant les con-
tre-arguments dn Reich .aux objections
présentées par la' France dans sa note
du..11 janvier dernier.
Le Parlement anglais
rentre aujourd'hui
Le discours de M. Macdonald La
question du Palatinat Les réu.
nions des partis M. Bald-
win reste chef des
conservateurs
Londres, 11 février.
La rentrée du Parlement demain fait na-
turellement, dans les milieux politiques, le
sujet de toutes les conversations. On se
préoccupe déjà déclaration que M. Macdo-
na[d fera aux Communes et on fait, à ce
propos, grand état de la visite que. le comte
de Saint-Aulaire, ambassadeur de France,
a rendue aujourd'hui au Premier ministre.
On pense que l'entretien a roulé sur la
question du Palatinat. Dans les cercles bien
inforurés, on donne il entendre que, dans
son discours, JM. Ranisay Macdonald pour-
ra s'appuyer sur lo fait que les relations
outre la France et la Grande-Bretagne sont
maintenant bien meilleures qu'il y a un
mois. Il pourra,, ajoute-t-on, signaler qu'un
est intervenu entre les gouverne-
ments français et anglais sur la question
du séparatisme dans le Palatinat.
D'autre part, :'IL Ranisay Macdonald a
été reçu par le Roi au palais de Buckin-
gham. Il a mis le souverain au courant des
dernier détails concernant sa politique ex-
Les divers partis se sont réunis en vue
de la rentrée le Labour-Party au Hyde
Park Ilotel, chez Mme Noel Buxton. Les in-
vités avaient été informés qu'ils pouvaient
se présenter dans la tenue qui leur convien-
drait el la plupart étaient en costume de
ville. La réception, commencée à 8 heures
du soir, était terminée à 10 heures, pour
permettre à chacun de rentrer chez soi par
le métropolitain ou par les autobus.
La réunion des libéraux a eu lieu chez la
vicomtesse Grey de Fallodon elle était as-
sez restreinte, une cinquantaine de person-
̃m\ comprenant presque tous les mem-
bres influents du parti y assistaient,
Les conservateurs, au nombre d'un mil-
lier, se sont rencontrés dans la magnifique
résidence de lady Londonderry, à .Park
Lane.
Toutefois, une autre réunion. conserva-
trice, a eu lieu il l'hôtel Cecil. Environ six
cents lords, députés et candidats battus aux
élections étaient présents.
M. Baldwin a fait une longue déclaration
sur les grandes lignes de la politique future
du parti conservateur elles se résument
en deux points abandon de le, politique de
protection générale, mais maintien de la
lii dite de sauvegarde des intérêts britanni-
ques.
M. Baldwin a dit encore
« Le Labour Party stest servi de la ques-
tion du chômage pour arriver au pouvoir:
on peut tenir pour certain que nous n'a-
vons pas l'intention de battre le parti so-
cialiste par une politique négative et toute
de tranquillité, en dépit d'une diminution
de notre représentation à la Chambre.
Nous avons appris la leçon et, à l'avenir,
nous serons beaucoup plus forts et beau-
coup plus unis.,)J
M. Baldwin a proposé la motion suif
vante
« Après avoir entendu les déclarations
faites par le chef du parti, l'assemblée ex-
prime sa confiance en lui et se déclare en
accord avec la politique qu'il a exposée. »
Cette motion, que M. Austen Chariiber-
lai a'énergiquement appuyée, a été adoptée
à la presque unanimité. M. Baldwin reste
donc chef de l'opposition officielle. LoYs.
NOTRE PROCHAIN FEUILLETON
Nous sommes heureux d'annoncer qui
le Gaulois publiera prochainement
LE ROMAN DU BONHEUR
par M. Jean Rameau, qui l'a écrit spécia-
lement pour nos lecteur §. C'est une]
oeuvre aussi forte qu'émouvante^.
M. Jean Rameau, nos le, sa*
vent depuis longtemps, m des dons rares
non seulement de poète mais de roman-
cier. Il sait composer et il sait écrire*
Nous ne croyons pas que de La
Robe de Lin, de L'Inoubliable,1 de La
Rose de Grenade et de tant d'autres
livres renommés ait jamais rien conçu
de plus dramatique que
LE ROMAN DU BONHEUR
Pefife Feuille
LA DANSE EST-ELLE UN SPORT 7
On enquête en ce moment, non sang
esprit, auprès d'un gentil choix de célé-
brités, pour savoir si la danse et un sport
et si elle doit être admise aux Jeux olym-
piques. Les avis sont partagés. M. René
Boylesve, Mlle Régina Camier, M. Henri
Duvernois, Mlle Parisys, M. Max pearly
répondent oùi, M. SacJui, Guitry dit nonj:
Clément Vautel dit oui et non'. On m'a
demandé par téléphone ce que je pensais.,
J'ai répondu que j'irais; pour mu faire une
opinion, siroter, d'affreuses orangeade
dans un dancing. J'y fus. En vérité il y
a danse et danse, et le difficile justement
est de faire une sélection entre l'art et le
reste.' Saris parler, comme mon maître
Clément Vautel (qui ne sait pas mêmo Ja
polka, heureux veinard !), sans parler de lit
danse devant le buffet, il est..certain que
la, danse en général et celle des dancings
en particulier est mieux qu'un sport.
C'est la synthèse de tous les sports. l:n
voulez-vous une preuve éclatante ? J'ai un
ami qui tangotte ravir; mais tangotter,
la belle affaire ce n'est pas sorcier le
tout est de savoir avec qui on tangottc
Or, mon ami, à chaque tango, change do
tangotteuse, et comme chaque soir, en l'en.
trant chez lui, il note ses impressions,
voici ce qu'on lit dans son livre d'heures
« Mardi natation. je danse avec la
grosse Mme Teuf-Teuf. (on nage !).
Mercredi saut la perche je danse avec'
la cousine de ma femme (une grande
bringue !). Jeudi football je danse
avec la vicomtesse de Poidslourd (ellc me
fait tout le temps des crocs-en-jambe !).i
Vendredi .sports d'hiver je danse avec
la petite Perleflne, une poseuse (c'est un
glaçon !), Samedi aviation je danse
avec Pimprenelle, la belle-fille de mon
dentiste, c'est un poids plume (on eole !).
Dimanche.
Mais au fait, en volià assez Que ceux
qui croient encore que la danse n'est pas
un sport prennent la peine do réflecluer et
téléphonent à Sacha pour le convertir.. Ça
l'empêchera d'engraisser 1
Pierre-Plessis
PARIS EST-IL.
"LAVÏLLELDMIÈRE"?
On ne s'en douterait guère en dehors des
grands boulevards. On ne peut même
pas lire les plaques des rues.
PAR M. JACQUES NORMAND
.18'ne sais si '.vus êtes comme moi,
mais cette dc.^omination a, comme on
dit, le privilège de ni'agacer.
D'abord, je trou- infiniment préten-.
tieux, outrecuidant, fat, indécent, mal
élevé tout ce que- vous voudrez de
se décerner il soi-même de pareils élo-
ges, de balancer l~us son propre nez de
si formidables encensoirs. Un peu de
réserve, que diable
Oui, certes, Paris, notre cher Paris, est
une admirable, une délicieuse ville, à
la fois belle et jolie. Je l'aime, tu l'aimes,
nous l'aimons, vous l'aimez, ils ou elles
l'aiment. Depuis que j'y ai vu le jour
voilà belle lurette j'ai su en appré-
cier tout le charme, toute la grâce,
toute la joie. Ville-Lumière? Oui,
comme intelligence, élégance, goût, vi-
vacité d'esprit, compréhension raphide
des choses comme « en avant trop
en avant quelque fois. Mais elle n'est
point parfaite en tout, cette bonne ville
dont Henri IV qui s'y connaissait #n
femmes et en ci' .'s a dit qu'elle va-
lait bien une messe. En tout cas, si!
cette appellation de YiUe-Lv.mière lui
convient moralement, elle ne la mérita
guère au sens propre du mot, car, à
mon avis, Paris est une des grandes
villes les plus mal éclairées qui soient.
Dans ma jeunesse, le gaz seul y était
connu; j'ai assista, plus tard, aux dé-
buts de l'éclairage électrique. Ils furent
timides, indécis, jusqu'au jour où un
homme vint qui c'est l'expression
juste éclaira brusquement la situa-
tion..
Louis Denayrouze était une personna-
lité originale. Chez lui, l'ingénieur sa
doublait d'un écrivain. A ce dernier ti-
tre, il se fit connaître par un charmant
acte en vers, La Belle Paule, joué avec
succès à la Comédie-Française, par Sa-
rah-Bernhardt. ;e autre pièce en qua-
tre actes, Régina dont l'action se
passait en Corse, représentée sur un
théâtre de drame du Boulevard, af-
firma la réputation du jeune drama-
turge. J'ai beaucoup connu cet Aveyron-
nais intelligent, adipeux et sympathi-
que. Nous avons même commis ensem-
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