Titre : Le Gaulois : littéraire et politique
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1914-08-11
Contributeur : Pène, Henri de (1830-1888). Directeur de publication
Contributeur : Tarbé des Sablons, Edmond Joseph Louis (1838-1900). Directeur de publication
Contributeur : Meyer, Arthur (1844-1924). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32779904b
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 11 août 1914 11 août 1914
Description : 1914/08/11 (Numéro 13450). 1914/08/11 (Numéro 13450).
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 25/04/2008
LE GAULOIS MARDI 11 AOUT 19i4
blessés militaires. Les frais en seront supportés
par les membres de la colonie.
Le docteur Couréménos a généreusement of-
fert, à cet effet, à la légation de Grèce, sa mai-
son de santé médico-chirurgicale, 6, rue Cha-
teaubriand.
Le service chirurgical et médical sera assuré
par le professeur P. Delbet, le docteur Coudray,
le docteur Paul Claisse et le docteur Courémé-
nos, avec le concours des médecins hellènes
1 exerçant à Paris. Les dames de la colonie grec-
que oui n'ont aucun engagement à la. Croix-.
Rouge se sont mises à la disposition du comité.
Les souscriptions et adhésions parviennent
tous les jours au siège du comité, 17, rue Au-
guste- Vacquerie.
M. Joseph Oller a mis à la disposition du ser-
vice des ambulances son imprimerie de Pu-
teaux, afin d'y établir un ouvroir qui, sous la
présidence de Mme la comtesse de Pourtalès, y
concentre et y prépare le matériel 'nécessaire.
Les bureaux suivants ont déjà été installés
pour l'œuvre Paul André
Bureau central 76, rue de Bondy (10° arron-
dissement).
17, rue Roquépine, chez M. Grenet.
37, rue Bouret, chez Mme Colache.
4, rue Leriche, chez Mme Charbonniez.
Nous avons annoncé que MM. Weill frères,
les joailliers de la. rue de la Paix, avaient fait
confectionner par des artistes parisiennes de
bonne volonté, au profit des œuvres de bienfai-
sance, des cocardes.
La vente de ces emblèmes patriotiques est
fort active. MM. Weill frères ont déjà versé
100 fr. 55 à l'œuvre de Mme Messimy.
85 fr. 45 à l'œuvre de Mme la colonelle
Raine.
82 fr. 50 aux ateliers d'Excelsior, Mlle Thom-
son.
115 francs à l'Hôpital des blessés militaires,
7, rue Newton.
La dernière création de nos .charmantes ar-
tistes est une cocarde alsacienne du plus heu-
reux effet.
les Consuls maltraités
par les allemands
Comment nos agents diplomatiques ont été
outrages et molestés en Allemagne
La lutte actuelle est celle de la civilisation
contre la barbarie. Ce sont des barbares, en ef-
fet, ces Allemands qui, sur tous les points de
l'empire, ont fait subir d'inqualifiables sévices
à nos agents diplomatiques.
Le ministère des affaires étrangères a reçu de
nos consuls en Allemagne toute une série de
rapports sur les mauvais traitements dont ils
ont été l'objet.
Citons, tout d'abord, celui de M. Armez, con-
sul à Stuttgart. Il est daté de Berne, 5 août, et
il expose que, dès le 29 juillet (la date de notre
mobilisation est le ier août), M. Armez a été
privé de toutes communications postales et té-
légraphiques. Le 31, après la proclamation en
Allemagne de l'état de « menace de guerre n, il
reçut de Paris une lettre datée du 25 juillet, qui
lui fut remise avec cette mention « Décachetée
pour sécurité militaire. » M. Armez n'avait plus
le droit d'écrire en France et il n'était autorisé
à correspondre avec notre ambassadeur qu'en
allemand.
Le 3 août, il reçut l'ordre de quitter Stutt-
gart, par Ulm, Friedrichshafen et Constance.
trois heures lui furent accordées pour se pré-
parer et il reçut son passeport.
Il ne lui fut permis de prendre ses disposi-
tions de voyage et d'aller à la gare que sous la
garde de soldats armés, c'est-à-dire comme un
prisonnier.
Le récit du voyage est à citer en entier le
voici .'>̃
Au momaufc où le train s'arrêtait à la première
station. un oiflcier qui était assis à côté de moi se
leva brusquement et, me prenant par le bras, me
cria « Vous êtes arrêté Vous êtes un espion
français » Aussitôt les autres voyageurs se mi-
rent à pousser des cris de fureur et se jetèrent sur
moi l'un d'eux sortit un revolver et me l'appliqua
contre la tête, tandis que les autres essayaient de
me jeter hors du wagon, tout en appelant la po-
lice. La foule s'ameuta rapidement, hurlante et
menaçante.
J'allais être projeté hors du wagon et tomber
au milieu d'elle lorsqu'un sergent de ville me barra
la route, ce qui me permit de rester sur le marche-
pied et même de rentrer dans le compartiment.
Sur l'ordre de l'officier qui m'avait tout d'abord
saisi, l'agent se mit en devoir de m'arrêter et avait
déjà, sorti les menottes qu'il voulait me passer,
malgré mes protestations, bien que je lui eusse
montré mon passeport, qu'il mit dans sa poche.
J'étais dans le coin du wagon, ne voulant pas
bouger. Il dut y avoir en ce moment une lutte
assez confuse et je dus recevoir quelques coups,
sans d'ailleurs m'en rendre bien compte, car je
me suis aperçu plus tard que j'avais les épaules
douloureuses, la tête meurtrie et que ma montre
avait été cassée.
J'allais être expulsé du wagon, lorsqu'un nou-
veau personnage, que je n'avais pas remarqué,
s'interposa entre l'agent de police et moi et lui fit
lâcher prise. Le nouveau venu exhiba une mé-
daille d'agent de la Sûreté et donna l'ordre de me
laisser, disant qu'il me reconnaissait. Il détourna
ainsi la colère de mes agresseurs, qui le rouèrent
de coups et le jetèrent sur la voie. Avec un courage
que je dois reconnaître, il s'obstina à me protéger,
remonta en wagon, exhiba divers papiers et fit
admettre que le train pouvait repartir, qu'il serait
toujours temps de m'arrêter à la station suivante.
Le train repartit, en effet, ce qui permit une dis-
cussion plus calme.
M. Armez termine son rapport en disant que
M. Bernardino Campos, ancien président de
d Sao-Paulo, au Brésil, fut, l'avant-
veille, ainsi que,sa femme, assommé à coups de
crosse par des soldats bavarois, dépouillé de ses
,bijoux et rejeté mourant à la frontière suisse.
De Breslau à Paris
Récit d'un voyageur français
Le hasard, qui souvent favorise les reporters,
nous a fait, hier, rencontrer un de nos
amis, qui devait avoir, pensions-nous, beaucoup
de choses intéressantes à nous dire il est le
dernier Français qui a quitté la ^ilésie par le
dernier train qui a transporté à 1& frontière de
Hollande la petite colonie françaiso de Breslau.
Une question s'imposait « Quel était l'état
d'esprit de cette partie de l'Allemagne au mo-
ment de votre départ 2
La peur du Russe, nous a-t-il répondu. La
peur du Cosaque. J'ai vu, vu de mes yeux, un
me du peuple, allant rejoindre son régi-
ment, donner un revolver à sa femme en lui
disant « Quand les Cosaques seront à la porte
de la ville, tue les enfants et tue-toi après »
La peur du Cosaque dominait tout. J'ai vu aussi
des enfants de seize ans astreints à quatorze
jours d'exercice pour apprendre le maniement
d'armes. On en faisait aussitôt après des sol-
dats.
» A Berlin, la note était différente. Là, l'en- <
nemi, c'est le Français. Vous ne sauriez imagi-
ner la haine q u'on lui porte, l'outrecuidance, la
grossièreté avec lesquelles on parle de lui. Les
manifestations dans la rue en étaient révoltantes 1
et ridicules, même de la part de l'Empereur,
qui, toutes les dix minutes, du haut du balcon
de son palais, haranguait la foule.
» Tout le long de la route, nous avons été en
butte aux vexations les plus brutales, les plus
humiliantes. Nous étions empilés à étoufer
avec nos valises et autres bagages, dans notre
compartiment survenait le chef de train, qui
nous sommait de faire place à des officiers. A
nos protestations il répondait par la menace de
jeter par la portière nos colis et nous avec. Et i
messieurs les officiers s'installaient, habillés de
neuf, tirés à quatre épingles, plus insolents, en-
vers nous Français, que jamais à ce point
qu'un Anglais, qui était du voyage et en qui j'ai
cru reconnaître un membre de la haute aristo-
cratie britannique, en rougissait autant que moi.
C'est à Osnabruck que nous fûmes le plus
indignement traités. « Haut les mains nous
a. crié la police, qui voulait nous fouiller pour
voir nos papiers. Sans l'intervention du consul
de France, M. Tondeur-Scheffer, qui, abrégeant
son congé, était accouru chercher la colonie de
Bvoslau, nous aurions sans doute passé un très
R. de Montreur
mauvais quart d'heure. Les choses se sont heu-
reusement arrangées, grâce au sang-froid et à
l'énergie de.M. Tondeur-Scheffer. »
Qu'avez-vous vu de la mobilisation alle-
mande ? avons-nous demandé à notre ami.
Pas grand'chose. Une certaine agitation
dans les gares. Beaucoup d'hommes qui sem-
blaient partir, mais qui n'étaient pas encore
équipés. Je croirais volontiers, quoi qu'on en
ait dit, que les Allemands ont bluffé en cela
comme en toutes choses. La mobilisation a dû
se faire là-bas théâtrale.
» C'est à Bendheim que nous quittâmes l'Alle-
magne. Ici encore, le consul de France eut à
faire montre d'énergie, et cette fois avec les
douaniers. Nous entrâmes enfin en Hollande.
Nous étions au bout de nos peines et la sympa-
thie que nous témoignèrent les Hollandais nous
apporta le réconfort dont nous avions grande-
ment besoin.
L'accueil que nous reçûmes à Bruxelles est
inexprimable. On criait c Vive la France
» A bas l'Allemagne Nous les battrons » On
s'accrochait à nos voitures pour nous serrer la
main.
Fait que nous ne saurions oublier le chef
de gare ne nous permit pas de nous arrêter.
« Tout fatigués que vous êtes, partez tout de
» suite, nous disait-il le bruit court que les
» Allemands ont empoisonné les sources qui
» fournissent l'eau à la ville. » Et l'excellent
homme se désespérait, parce que ses mécani-
ciens et ses chauffeurs venaient de boire et qu'ils
pouvaient en mourir.
Nous sommes arrivés en France sur des
chariots où s'étaient entassés les femmes et les
enfants, chariots réquisitionnés pour nous par
les autorités belges et que, pas plus que le che-
min de fer, on ne voulut nous faire payer.
» Notre dernier remerci e ment doit s'adresser
à la Compagnie du Nord, au commissaire. de
surveillance et au chef de gare de Feignies, qui.
pour épargner à nos pauvres membres exténués
les fatigues des transbordements, télégraphiè-
rent partout de diriger directement notre train
sur Paris. »
De Francfort à Reme
Nqtre'consul à Francfort, M. Roussin, reçut
l'ordre de quitter Francfort le 4 août. Il n'eut
que le temps de rassembler quelques bagages.
A cinq heures, il prenait le train, accompagné
d'une centaine de Français avec femmes et en-
fants. Ils furent tout d'abord dirigés sur la fron-
tière belge par les autorités allemandes, mais
celles-ci se ravisèrent en route et dirigèrent le
convoi sur Constance.
A la gare d'Offenburg, un officier fit descen-
dre du train M. Roussin et tous ses compagnons
français et les enferma pendant cinq heures
dans une salle d'attente que des soldats reçurent
mission de garder. Après ces heures cruelles,
le convoi fut dirigé sur Donaueschingen, où il
arriva à trois heures du matin.
Là, le consul de France, son personnel et tous
ses compagnons, escortés par des soldats, furent
conduits, sous une pluie battante, à l'autre ex-
trémité de la ville, dans une gare ouverte, où
-ils ne trouvèrent pour se reposer que quelques
mauvaises bottes de paille. Le lendemain, on
annonça que les Français avec leurs femmes et
.leurs enfants seraient retenus par les autorités
locales.
M. Roussin protesta énergiquement. Ce fut
inutile.
Le consul et son personnel ne purent repartir
que le soir, a cinq heures, pour Constance, d'où
ils se rendirent à Berne.
A Berne sont encore arrivés le personnel du
consulat de France à Leipzig et celui de la sec-
tion française de l'Exposition du Livre de cette
ville. Ils subirent en route les mêmes vexations
et les mêmes mauvais traitements.
LÉGION D'HONNEUR
Le Journal o f f iciel publie, ce matin, les pro-
motions et nominations dans l'ordre national
de la Légion d'honneur pour le ministère de
l'intérieur.
La place nous manque pour donner la liste
complète des nouveaux décorés, dans laquelle
nous relevons la promotion, au grade de com-
mandeur, de notre confrère M. Dubar.
Parmi les officiers MM. Calmès, directeur
des journaux officiels les docteurs Gosset,
Jayle, Dupré, Audigé, Sollier nos confrères
Laffitte et Perreau.
Parmi les chevaliers MM. Canot, directeur
de la police municipale (Paris) les docteurs
Fournier, Gordanis, Lévi, Terrien, Jeambraud
nos confrères Albert, Charlet, Dupuy, Hey-
mann, Charles Houssaye, Lordon, Rigolet,
Yves-Plessis, Carpentier.
DANS L'ARMÉE
Etat-major général
Le général Baumgarten, commandant par in-
térim les troupes d'occupation du Maroc occi-
dental, est nommé général de division et main-
tenu dans son commandement.
Le général de division Gaudin, directeur gé-
néral des services de l'administration centrale
de la guerre, a reçu rang et prérogatives de com-
mandant de corps d'armée.
Mes sœurs, vous toutes qui pleurez en ce mo-
ment un de nos fiers soldats partis pour la vic-
toire, séchez vos larmes, elles sont une faiblesse,
elles ne font qu'anéantir vos volontés et vous
obscurcissent la vue gardez-leur, gardez à
tous ces chers fils vos regards limpides et
prouvez-leur que notre faiblesse n'est qu'un
vain mot. Gardez vos yeux pour eux plus beaux!
vous les verrez mieux au retour, et ils seront
heureux. Heureux de vous voir fortes et de pen-
ser que vous avez traversé toutes ces atroces et
navrantes heures d'angoisse sans faiblir, sans
pleurer I Vos yeux seront leur joie après la vic-
toire, mes sœurs, et si, par la volonté du Sei-
gneur, quelques-uns'des leurs se tournent vers
l'éternité, vous les fermerez alors et laisserez
couler vos larmes.
A présent, nous devons donner l'exemple à
tous, paraître calmes, enfouir nos regrets, nos
révoltes, nos inquiétudes nous devons travail-
ler pour toutes les misères des hivers qui vien-
dront, occuper les mains pour nourrir les bou-
ches. Les larmes paralysent tout cela séchez-
les, mes soeurs refoulez-les, défendez-vous
avec toute la volonté qui vous reste contre l'at-
tendrissement et, si vous le pouvez, souriez
avec confiance à la victoire qui commence à
déployer ses ailes sur lesquelles nos chers hé-
ros trouveront le repos et la gloire 1
ÇA ET LA
La grande-duchesse de Luxembourg, qui
vient de célébrer son vingt et unième anniver-
saire, a protesté personnellement contre l'en-
trée des Allemands dans sa capitale. Elle fit pla-
cer sa voiture en travers du pont Adolphe, afin
d'empêcher les troupes allemandes d'avancer.
L'officier qui commandait l'armée des envahis-
seurs lui aurait ordonné brutalement de ren-
trer chez elle. Il tira son revolver. La grande-
duchesse, incapable de résister par la force, se
retira après avoir annoncé son intention de té-
légraphier à l'empereur Guillaume.
M. Joseph Reinach, ancien député, ancien ca-
pitaine de cavalerie territoriale, a été réintégré
dans les cadres avec son grade, à dater du 3 août
1914.
Tout commentaire ne pourrait qu'affaiblir -la
beauté de cette lettre d'un réserviste modeste
enfant du peuple à sa tante, qui nous fait
l'honneur de nous la communiquer
Je suis à Besançon depuis hier soir. Malheureu-
sement, tout était déjà parti, et je ne suis qu'au
régiment de réserve, à mon grand regret.
Mais je serai quand même au grand coup de
chien. Prie pour moi, à la fin de la semaine, si
c'est à ce moment-là; sois sûre que nous serons
vainqueurs.
L'enthousiasme ici est formidable, car nous som-
R. F,
Une mère
mes prêts, et bien prêts. Personne n'est morose,
car nous avons tous fait le sacrifice de notre vie
et nous ne souhaitons qu'une chose nous battre
le plus tôt possible.
Je ne sais quand je pourrai te récrire. Alors ce
sera pour t'annoncer la victo'ire. Je- vops em-
brasse n'ayez aucune crainte 1 Et si je laisse ma.
peau, tant pis ce sera pour la France 1
M. Neton, consul général de France à Dussel-
dorf, est arrivé hier matin à Paris.
Il a quitté Dusseldorf mardi et Cologne dans
la nuit de vendredi à samedi. M. Neton nous a
rapporté qu'on avait annoncé à Cologne et à
Dusseldorf que Liège avait été pris d'assaut à
la baïonnette, que Briaxelles était en feu, que
Paris flambait, qu'Anvers avait sauté et que
l'empereur Guillaume, à la tête de l'armée aile-
mande, marchait sur Paris, où il comptait arri-
ver dans une semaine.
M. Neton ajoute que ces nouvelles avaient
provoqué un grand enthousiasme à Dusseldorf
et à Cologne, et cela se comprend.
Mais se demande le Matin, à qui nous em-
pruntons ces lignes, quel sera l'état d'esprit
de ces deux villes lorsqu'elles apprendront la
vérité?
Les prisonniers de la Maison centrale de Me-
lun, occupés dans les ateliers de cordonnerie,
boulangerie et imprimerie, qui fournissent ac-
tuellement, soit pour l'armée, soit pour la popu-
lation civile, un travail considérable de jour et
de nuit, ont déclat°é spontanément qu'ils renon-
çaient à la part de salaire qui leur revient dans
le prix du travail.
Ajoutons ce détail très suggestif le préfet de
Seine-et-Marne, M. Dautresme, n'ayant pas
trouvé le moyen de faire imprimer-- les impri-
meurs étant mobilisés la proclamation du
président de la république, s'adressa aux prison-
niers imprimeurs de la Maison centrale de Me-
lun. Leur tâche remplie, les prisonniers se ren-
dirent auprès du directeur de la prison.
Nous vous demandons de nous faire le
plaisir, leur dirent-ils,, de ne pas indiquer ce
gain sur notre livret.
Le directeur leur accorda cette grâce.
P. R.
e auveau décret
sur les échéances
Le Journal officiel a publié, hier, un décret
relatif à la prorogation des échéances et au re-
trait des dépôts-espèces dans les banques et les
établissements de crédit, qui rapporte les dispo-
sitions des décrets des 31 juillet, ler août, 2 aoùt
et 5 août 1914.
Ncus allons en donner la substance.
L'article premier dit que, pour toutes les va-
leurs négociables échues depuis le 31 millet
1914 ou venant à échéance avant le 1er septem-
bre 1914, l'échéance est prorogée de trente jours
francs, Les valeurs visées au présent article
sont les lettres de change, les billets à ordre
ou au porteur, les chèques, à l'exception de ceux
présentés par le tireur lui-même, et les war-
rants.-
Par l'article 2, il est accordé un délai de trente
jours francs pour le paiement des fournitures
de marchandises faites, entre commerçants an-
térieurement au 4 août 1914.
Le paragraphe 2 de l'article 4 maintient les
dispositions relatives au remboursement des
sommes en dépôt dans les banques pendant la
période commençant le lor août et finissant le
31 août 1914. En d'autres termes, tout déposant
ou créditeur dont le dépôt ou le solde en sa
faveur sera inférieur à 250 francs, aura le droit
d'en effectuer le retrait intégral. Au-dessus du
chiffre de 250 francs, les déposants ou crédi-
teurs ne pourront exiger le paiement, en sus de
cette somme, que de 5 0/0 du surplus.
Il semble bien car la rédaction de l'arti-
cle 4l est peu claire que la clause qu'on vient
de lire ne jouera que pendant le mois d'août et
qu'un nouveau décret statuera au sujet des rem-
boursements ultérieurs.
Il est tout naturel que, dans les moments
troublés que nous traversons, on espace et ré-
duise les remboursements, mais il faut bien
avouer que le décret du 1er. août" f 914, heureu-
sement rapporté, était allé un peu loin dans
cette voie 1
MONDANITÉS^
LES COURS
S.A.R. le Comte d'Eu et son fils S.A.R. le Prince
Pierre d'Orléans-Bragance se sont enrôlés dans la garde
civique de la ville d'Eu.
PETIT CARNET
La comtesse Odet de Jumilhac vient de mettre au
monde un fils « Antoine ». La mère et l'enfant se portent
à merveille.
NECROLOGIE
On annonce la mort de M. Henri David, sénateur
de Loir-et-Cher, décédé à Arvillé, à l'âge de cinquante-
huit ans, après une longue maladie.
M. Henri David était, depuis 1898, conseiller géné-
ral du canton de Droué. En 1899, il remplaça M. G. Bo-
zérian comme député de l'arrondissement de Vendôme.
11 devint sénateur en 1906.
Les obsèques de Fv. Georges Cochery auront lieu
aujourd'hui mardi 11 courant, à dix heures, en l'église
Saint-Pierre de Chaillot. On se réunira à la maison mor-
tuaire avenue d'Iéna, n° 38. L'inhumation aura lieu au
cimetière Montmartre.
Nous apprenons la mort du capitaine Lucien Dorel,
qui vient de mourir à Lyon, à l'âge de cinquante-sept
ans; de M. Charles Morel, ancien conseiller d'arron-
dissement, ancien maire de Domène, médaillé de la
guerre de 1870, décédé à Domène (Isère), dans sa
soixante-septième année; de M. Paul Montagne, an-
cien directeur de l'agence Nationale, décédé à l'âge de
cinquante-trois ans. 11 était le frère de notre confrère
Charles' Corlieu, secrétaire de la rédaction du Journal
Intérim
Les Atrocités allemande s
avant ta
Déclaration de guerre
Nous publions ci-dessous la suite des déclara-
tions faites à M. Pachot, commissaire de police,
par M. Gaudefroy-Demonbynes, élève au lycée
Henri IV et fils du professeur à l'Ecole des lan-
gues orientales.
Meurtre d'un quatrième Français
1er août. -Un autre Français, grand, portant une
grande barbe noire, dont l'âge et le signalement m'é-
chappent et que je ne connais point, se mit à crier
« Lâches Assassins » Des soldats l'entourèrent.
Il se débattit contre eux. Rapidement ils le maîtri-
sèrent et, sans qu'ils se donnassent la peine de le
placer contre le mur, sans l'intervention d'aucun
officier, l'un de ces soldats lui appliqua le canon
de son fusil au niveau de l'estomac et ainsi, à bout
portant, l'abattit sous mes yeux. J'ai vu ces mêmes
soldats traîner son cadavre sur le sol. L'homme se
débattait encore.
Je n'ai pas eu la force d'en voir davantage.
J'ai entendu tirer d'autres coups de feu. Je ne
sais pas si d'autres victimes sont tombées.
Vers dix-neuf heures, les soldats qui nous escor-
taient nous contraignirent à reprendre un billet
pour Constance, c'est-à-dire pour la direction
même que nous avions suivie en venant. Il fallut
obéir.
Ce qui survivait de notre petite colonne a pris
place dans divers wagons de troisième classe. Dans
le wagon. où j'étais placé se trouvait également la
famille Martin, de Montpellier.
Pour nous garder dans le wagon il y avait dix
soldats en armes portant un uniforme vert, avec
un casque bas sans pointe.
Après la station de Wàldshut, que nous avons
quittée à deux heures du matin le dimanche 2 août,
j'ai entendu des coups de feu tirés pendant la mar-
che et qui paraissaient venir de wagons proches du
mien.
A Immendingen, vers quatre heures du matin,
les soldats nous ont quittés et nous avons pu conti-
nuer notre route sans entrave jusqu'à Constance,
où nous sommes arrivés vers huit heures.
De là, j'ai gagné la frontière française par Ror-
menshorn, Saint-Gall, Winterhur, Zurich, Brugg,
Bâle, Porrentruy, Delle, Montbéliard, etc.
Voilà donc ce que j'ai vu.
J'arrive à ce que j'ai entendu.
Meurtre de deux sujets italiens dans le train
entre Waldshut et Immendingen
2 août. Deux jeunes gens dont je ne connais
ni les noms ni les adresses, mais dont je pourrais
G. W.
donner le signalement très net, étudiants qui reve-
naient également d'Allemagne et qui se dirigeaient
sur Lyon, m'ont affirmé avoir vu des soldats alle-
mands tuer à bout portant dans le train où je me
trouvais moi-même et où j'avais entendu des coups
de feu, entre les stations de \Valdshut et de Im-
mehdingen, deux Italiens.
L'Un aurait été fusillé parce qu'il avait réclamé
la fermeture des glaces et qu'il protestait contre le
refus des soldats de lui donner satisfaction.
L'autre parce qu'un soldat allemands, par ma--
nière de plaisanterie grossière, s'étant assis sur lui,
il l'avait repoussé.
Enfin, des sujets russes, qui avaient fait partie
de la colonne à Lorrach et que j'ai retrouvés à la
gare de Zurich le 2 du courant, vers seize heures,
m ont confirmé dans tous leurs détails les faits que
je viens de rapporter, ces Russes ayant pris place,
comme vous le sav-z, dans le même tram.
Après lecture- persiste et signe.
Le commissaire de police. Signé Pachot.
Signé Gaudefroy-Demonbynes.
Mention. Mentionnons que cette déclaration
nous a été-faite en présence du père de l'exposant,
llf. Gaudefroy-Demonbynes. professeur à l'Ecole
des langues orientales, 9, rue Joseph-Bara, à Paris.
Le commissaire de police. Signé PACHOT.
Dont acte,
Le commissaire de police. Signé PACHOT.
(Communiqué.)
Calmons nos nerfs
C'est le conseil que donne M. Gustave Hervé
aux nombreux Français qu'inquiète la parci-
monie des nouvelles communiquées par le mi-
nistère de la guerre sur.les opérations militai-
res qui se déroulent en ce moment en Alsace et
sur notre frontière de l'Est.
Certes, la hâte d'avoir des informations s'ex-
plique trop pour que l'on soit tenté de blâmer
un pareil étât d'esprit. Mais il importe, avant
tout, que chacun fasse provision de force mo-
rale et s'arme de patience. Nos chefs militaires,
dans cette grande lutte qui doit décider du sort
de la patrie, doivent observer une réserve qui
leur est impérieusement dictée par le souci de
ne pas compromettre les suprêmes intérêts qui
leur sont confiés.
Voici ce que dit M. Edouard Hervé
La mobilisation s'achève à peine en France et
en Allemagne on ne peut pourtant pas annoncer
des combats qui n'ont pas lieu, ni fabriquer des
bulletins de victoire avant d'avoir vaincu l'en-
nemi
Si on s'énerve déjà, qu'est-ce que ce sera après
la première grande bataille ?
Ch-acun voudra savoir s'il n'a pas perdu un des
siens.
Ni affolement, ni griserie, continue le leader
de la Guerre sociale
Je supplie qu'on ne s'imagine pas que l'on va
entrer en Allemagne comme dans du beurre.
Certes, la victoire est certaine.
Nous avons, avec nos alliés, une supériorité nu-
mérique et matérielle écrasante.
Nous avons surtout une supériorité morale, un
élan, un enthousiasme qui nous rendent invinci-
bles, même si çà et là nous éprouvons quelques
revers.
Mais ce qu'il faut que chacun sache bien, c'est
que l'armée allemande est une machine de guerre
formidablt que nous subirons autour de Metz,
de Strasbourg, de Coblentz et de Cologne des pertes
aussi terrifiantes que les Allemands en subissent
actuellement autour de Liège.
Croire le contraire, termine M. Gustave
Hervé, ce serait se préparer de terribles décep-
tions.
A travers Paris
Comment fonctionne le service postal
Les événements actuels ont-ils désorganisé
notre service postal ? C'est là une question que
chacun se pose et qui est d'un intérêt général.
Nous avons fait une courte enquête à ce sujet
et voici les renseignements que nous avons re-
cueillis dans les milieux compétents.
A Paris et dans la banlieue immédiate, tout
fonctionne de façon normale. Pour les expédi-
tions en province, les choses se passent ainsi
Les services d'ambulants n'existent plus en
conséquence, les correspondances à destination
de la province sont expédiees par convoyeurs,
sans aucun tri en cours de route.
La recette principale de chaque département
reçoit deux envois, l'un pour les habitants du
chef-lieu, l'autre pour le reste du département.
Ce second envoi est dirigé sur les différentes
localités par les voies les plus rapides. Il en ré-
sulte évidemment quelques retards, mais tout
arrive néanmoins à destination dans d'assez
bonnes conditions.
C'est, d'ailleurs, l'organisation qui avait été
adoptée lors des grèves postales elle donna
les meilleurs résultats.
Les lettres de province a destination de Pa-
ris sont également centralisées dans chaque
chef-lieu de département et sont acheminées
vers la capitale sans éprouver de retards sé-
rieux.
Pour la France, les envois d'argent et de
mandats sont acceptés comme précédemment.
En ce qui concerne l'étranger, les communi-
cations postales demeurent à peu près norma-
les avec l'Angleterre, la Suisse, l'Espagne, l'Ita-
lie et même la Belgique. Mais pour ce dernier
pays, les envois d'argent ont cessé d'être reçus.
Par contre, les lettres à destination de l'Alle-
magne, de l'Autriche et du grand-duché du
Luxembourg ne sont pas expédiées elles sont
renvoyées à l'expéditeur s'il a eu le soin de se
faire -connaître dans le cas contraire, elles
sont purement et simplement mises au rebut.
L'administration des P.T.T. a publié, hier,
un long communiqué sur cette question des
communications postales. Nous en extrayons
ces lignes
Du fait de l'interruption des communications
postases résulte nécessairement la suspension des
services d'articles d'argent (mandats-poste, recou-
vrements, etc.) dans les relations avec les pays dé-
signés ci-dessus.
Contrairement à l'attitude adoptée par d'autres
pays, notamment par l'Allemagne, la poste fran-
çaise s'efforce de maintenir les échanges avec les
pays non belligérants. Mais les correspondances
subissent forcément des retards, par suite des dis-
positions d'ordre militaire prises, de l'encombre-
ment des voies ferrées, de la réduction du nombre
des agents en raison de l'interruption de la plu-
part des services maritimes postaux et de la fer-
meture de certaines voies terrestres utilisées d'or-
dinaire.
Quant aux télégrammes privés ou de
presse ils ne sont acceptés aux guichets que
s'ils portent le visa du commissaire de police
du quartier de l'expéditeur. En conséquence,
il est obligatoire de présenter les minutes de
ses dépêches au commissariat avant de les ex-
pédier, car le préposé ne pourrait les recevoir
et les faire mettre en transmission.
Pour assurer là sécurité de Paris
Des dispositions viennent d'être prises par le
préfet de police en vue d'assurer la sécurité à
Paris et dans le département de la Seine. Il y
aura deux secteurs Est et Ouest séparés par
une ligne allant de Montrouge à Saint-Denis et
passant avenue d'Orléans, boulevards Saint-
Michel, Sébastopol, faubourg Saint-Denis et
rue de la Chapelle.
Ces deux secteurs seront parcourus par un
contingent d'inspecteurs placés sous la direc-
tion de la police judiciaire, pour, le secteur
Ouest, et de M. Benezech, commissaire aux dé-
légations judiciaires, pour le secteur Est.
Les forces policières disposent d'autos et de
bicyclettes leur permettant de se déplacer ra-
pidement.
M.Mouton, avec MM. Vallet, commissaire
M. Mouton, avec MM. Vallet, commissaire
de la police judiciaire Poncet, Daru et Pachot,
commissaires aux délégations judiciaires, sont
chargés du service central, c'est-à-dire plus spé-
cialement de la répression de l'espionnage.
Armand Villette
PETITES NOUVELLES DIVERSES
La SQcfêté EuropGenne de publicité, dont plus
de 80 collaborateurs sont sous les drapeaux, à com-
mencer par notre excellent confrère Paul Méry
Van Minden, l'un de ses directeurs-administra-
teurs, a tenu à assurer à tous ses employés qu'elle
prenait en charge les femmes et les enfants de ceux
d'entre eux qui partent défendre le pays, et qu'elle
leur conservait leur emploi.
Société nationale de sauvetage. La Société
nationale de sauvetage,, dont le siège est à Paris,
148, faubourg Saint-Denis, reçoit tous les jours,
de l à 6 heures de l'après-midi, les personnes dési-
mi4ses de voir utiliser leurs services, afin de rem-
placer, dans la mesure du possible, les membres
.partis sous les drapeaux et les préparer aux se-
cours à donner aux blessés.
En présence des graves événements actuels, la
Société nationale de sauvetage fait un pressant
appel à la générosité du public en lui demandant
de l'aider en dons en argent ou en nature.
Curieuse conséquence, de la guerre. Dans plu-
sieurs communes de Seine-et-Marne dont tous les
coneeillers municipaux ont été mobilisés, les fem-
mes de ces conseillers ont été autorisées par le pré-
fet à siéger avec le maire pour voter les mesures
nécessaires aux secours des familles nécessiteuses.
Un nouveau timbre ci 15 centimes. M. G.
Thomson, ministre des postes et télégraphies, vient
de prendre une intéressante initiative.
En vue de procurer des ressources aux sociétés
de secours aux blessés, il a fait approuver par le
conseil des ministres la création d'un timbre-poste
spécial d'une valeur de 15 centimes. Ce timbre
n'entraînera affranchissement postal que jusqu'à
concurrence de 10 centimes les 5 centimes supplé-
mentaires seront versés et répartis aux muvres
de la Croix-Rouge, par les soins de la commission
instituée au ministère de la guerre par le décret
du 8 août 1914.
L'emploi de ce timbre sera naturellement facul-
tatif pour le public mais il n'est pas douteux que,
chacun aura à cœur d'apporter ainsi sa quote-part
à l'oeuvre si hautement humanitaire poursuivie
par les sociétés de secours aux blessés.
Ce timbre, qui comportera, pour indiquer sa des-
tination, une surcharge de 5 centimes et une croix
rouge, sera mis très prochainement à la» disposi-
tion du public.
A l'Assistance publique. Tous les services fonc-
tionnent normalement. Les admissions et les con-
sultations dans les hôpitaux se poursuivent régu-
lièrement,
Le régime douanier. D'accord avec le ministre
des affaires étrangères, le ministre des finances
a décidé de lever les prohibitions de sortie à des-
tination de la Belgique des farineux alimentaires
de toute sorte, du bétail, des viandes, des conser-
ves, du sel, du sucre, du lait naturel et concentré,
du fourrage et du son.
A la statuc de Strasbourg. Conduits par M.
Sansboeuf, leur président, les Alsaciens-Lorrains
de Paris sont allés déposer hier une gerbe de fleurs
à la statue de Strasbourg. Manifestation tou-
chante, mais silencieuse, des combattants de l'An-
Aux propriétaires de voitures automobiles.
Les propriétaires mobilisables, versés dans les ser-
vices ,auxiliaires ou réformés 2, possesseurs de
très fortes voitures automobiles, sont priés de se
présenter à la commission no 11, esplanade des In-
Les accaparements sont interdits Cinq cents
bidons de cinq litres de pétrole avaient été entre-
posés dans un hangar par un commerçant ver-
saillais. Le commissaire de police, M. Alquier,
ayant été informé de ce détail, a fait répartir cette
provision entre les autres commerçants.
Pour ne pas quitter la Prance. Dans la soirée
d'hier, le capitaine Dumont, du génie impasse
Adèle-Mulot, il. Versailles, constatait la disparition
de sa jeune domestique, Maria Schuler, âgée de
laissée d'origine allemande, Celle-ci, par une note
laissée sur la table de sa chambre, déclarait que,
désespérée de quitter ses maîtres, elle allait se sui-
Les moyens de transports s'améliorent, Plu-
sieurs lignes de tramways électriques sur lesquel-
les le trafic avait été totalement interrompu ont
été remises partiellement en service. Quelques voi-
tures crrculent sur les lignes La Muette-Taitbout,
Gare de 1 Est-Montrouge, Opéra-Les Lilas.
Deux maisons détruites par une explosion de
lampe allumée et détermina l'explosion. L'institu-
trice est morte. Son frère a de graves brûlures
M. Viviani chez les Italiens de Paris. Le pré-
sident du conseil et le ministre de l'intérieur se
sont rendus, hier après-midi, au petit lycée Char-
lemagne, qui abrite temporairement toute une po-
pulation italienne. Les ministres ont été reçus par
le personnel de l'ambassade et par les deux
prefets. Ils ont pu se rendre compte que -les Ita-
liens et leurs familles se trouvent l'abri du be-
soin. M. René Viviani a donné des instructions
pour que le plus grand nombre possible soit em-
ployé à des travaux et les autres rapatriés en Ita-
lie dans le plus bref délai. en ita-
DÉPLACEMENTS ET VILLÉGIATURES
des abonnés du c Caulo2s
lImes la baronne d'Arquinvilliers, à Dreux
Arvenesso, à la Baule.
Ausset de Lagerie, à Cahors.
Baronne Raoul Auvray, à Tours
Arthur Barault, à Orléans
François Bernard, à Carpentras.
De Boischevalier, au château de Courchamps.
Comtesse de Chaumont-Quitry, au château de Jan-
Henry Chavane, au château de Trémigny
Baronne Maurice de Croze, à Chamalières.
H. Delabarre, au château de Précy.
Delacour, à Bayeux.
Charles Delesalle, à Lille.
Edmond Dollfus, à Deauville
Duchesse de Doudeauville, au château de la Gau-
Escallier, au Mée.
Marquise de La Ferté-Meun, au château de Rezai.
Georges Gayraud, à Gâche.
Comtesse de Grasset, à Carlot.
Théodore Haviland, à Limoges.
Veuve Hervé, au château de Rosny-sur-Seine
Marquise de Jaucourt, à Deauville.
De Kerraoul, à Saintes.
Legrand, à Versailles.
Baronne Van Loo, à Saint-Raphaël.
Vicomtesse Mazenod' au château de Saint-Mar-
De Meegen, à Biarritz.
Marquise de Montault, au château de la Chapelle.
Comtesse de La Mure, au château de Port-Vieux'
Albert Pigeory, au manoir de Bénerville.
Renault-Lebreton, à Nantes.
De La Renommière, à Vigneulles.
Comtesse de Sars, à Mers-les-Bains.
André Scalbert, à Lille.
Julien Vauquelin, au château de Saint-Maclou
Vicomtesse de Verdalle, au château de Marsat*
Comtesse de Verrie, à Verneuil-sur-Avre.
De Villers, au château de Reyniès.
Georges Wattinne, à Roubaix.
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MM. le comte Elie d'Alès, à Orléans.
Marquais d'Armailié, au château de .la Douve.
Baron Lucien d'Aubigny, à Torcéi
Mgr Barillon, à Sens.
Auguste Bigo, à Marcq-en-Barœul.
Comte François de Bourbon-Busset, à Esclimont.:
Armand Denis, à Vichy.
Amédée Dufaure, au château de Gillevoisin.
George Elie, à Nancv.
Comte Charles d'Erceville, à Fontainebleau.
Comte de L Espinasse-Langeac, au château de La.
gny-le-Sec.
Comte Geoffrov de La, Guère, à Bourges.
Elie Ilcriard, à Cognac.
Baron Hervé-Gmyer, à Rosny-sur-Seine.
Joseph Joûbert, à Angers.
Lacombe, à Salies-de-Béarn.
Landry, à Longsault.
Lecointre, à Tarbes.
Gaston Lemaire, au château de
Comte de Louvel-Lupel, au château de Warvillera,
P. de Loynes de Fumichon, à Orléans. ̃
A. Muenier, au château de Coulevon.
Auguste Palun, à Avignon.
De La Péreile, à Clermont-Ferrand.,
Baron Portalis, au Chesnav.
Edouard Rousselle, à Granville.
Comte Ruffin, à Tours
Gustave Schlumberger, au château de Blanville
Surmont, à Deauville.
Maurice Trubert, à Biarritz.
1 Comte de Vau.drimey d'Avout, au château d'E*
Marcel Verdet, à Avignon.
llarquis de Verdun, au château de la Crenne.
Baron M. Vuillet, au château de Fumel.
RENTRÉES A PARIS
Mmes A. Bénard. Vicomtesse de Courson. De
Courson de La Villeneuve. Devouges. Du-
bois. Vicomtesse de Fontenay. Heimendahi
de Ocampo. Lambrecht. H. Naquet-Radi.
guet. Comtesse de La Prade. Gabriel Rey.
G. de Saint-Paul, Emile Touny.
M. Maurice Hamelin. Vicomte d'Hendecourt
Albert Maignan. Comte de Montkuir Vi.
comte A. de La Salle, Alfred Tondeur-Scheffer.
MM. Charvet et fils informent la population
parisienne que, désireux d'assurer, pendant
toute la durée de la guerre, la vie matérielle au
nombreux personnel de sa blanchisserie du
Marché Saint-Honoré, la maison travaillera à
un tarif extrêmement réduit.
Les nouveaux tarifs seront à la disposition du
public dans les magasins de la maison Charvet,
25, place Vendôme.
BULLETIN FINANCIER
Paris, le 10 août 1914.
Les opérations continuent sur le marché aussi
nombreuses que le permet la situation on a même
enregistré aujourd'hui un certain nombre de
transactions sur le marché en banque au comp-
tant, transactions que l'on a cru devoir annuler
en clôture, la fermeture générale du marché étran*
ger rendant impossible, d'après les membres du
Syndicat des banquiers, la cotation de valeurs
dont le marché est le plus souvent international.
Au Parquet, notre Rente se retrouve à 75 francs
à terme, à 75 50 au comptant. Le 3 1/2 0/0 fait
83 francs à terme. A terme aussi, la Banque de
Paris cote 1,120, le Crédit Lyonnais 1,300 Banque
Nationale du Mexique 470, Banque Esp. Rio de la
Au comptant, parmi les fonds étrangers, le
Russe 5 010 1906 s'inscrit à 90 fr. Portugais 3 0/0
60 fr. Russe 4 1/2 0/0 1909 85 fr. Quelques affaires
sur les titres coloniaux, l'obl. Madagascar 1903 à
80 fr., l'Afrique Occidentale Française à 409, le Ma.
roc nouveau à 450.
Crédit Foncier de France 800, Est 760, Ouest 790,
Sud de la France 125, Banque d'Orient 74, Banque
Ottomane 500, Omnibus 390, Wagons-Lits 320,
Suez 4,000, Electricité de Paris, parts 1,200 Pari-
sienne de Distribution 429, Rio-Tinto 1,400, Fives.
Aux obligations Saragosse 3 0/0 327, Portugais
3.°/°.17o, Altax 4 1/2 1912 448, Crédit Foncier Egyp-
tien 4 0;0 £',?• Compagnie Générale des Eaux 3 0/0
412, Krivoï-Rog 5 0/0 455, Suez 5 0/0 575, Forges e1
Aciéries de la Marine et d'Homecourt 4 0/0 485.
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Service spécial
t Mise- en marche d'un train express de Paris
à Lille-Bruxelles et Boulogne-Londres, à partir du
12 août 1914 (sous réserve des événements et sans
garantie d'aucune sorte), dont l'horaire est indi-
qué ci-dessous
Aller. Paris, dép. 7 h. Lille, arr. 12 h. 20 dép.
12 h. 2o Baisieux, arr. 12 h, 48, dép. (?) Elan-'
dain, arr. (?), dép. (?) Bruxelles-Midi, arr. (?).
Boulogne, am 13 h. 18 dép. 13 h. 25 Londres,
Ces trains ne prennent de voyageurs 28 et
3° classes) qu'à Parir, dans la limite des places
disponibles, et seulement pour Lille, la Belgique,
Boulogne et l'Angleterre.
Retour Bruxelles-Midi dép. (?) Baisieux, dép.
lo h. 50 Lille, arr. 14 h. 5, dép. 14 h. 20 Londres,
dép. (?) Boulogne, arr. 12 h. 15, dép. 12 h. 40;
Ces trains ne prennent que les voyageurs à des4
tination de Paris, en provenance de 1 Angleterre,
de Boulogne, de la Belgique et de Lille.
Un avis ultérieur fera connaître les heures d'ar-
rivée et de départ à Londres et à Bruxelles,
CHEMINS DE FER DE L'EST
La Compagnie des chemins de fer de l'Est in4
forme le public qu'elle a encore en dépôt, à sa gare
de Paris-Est, un certain nombre de colis bagages
arrivés pendant les derniers jours de juillet et
les deux premiers jours d'août.
Ces colis peuvent être retirés tôus les jours, de
7 heures à 19 heures.
Se présenter à la consigne de l'arrivée. Entrée
rue de Strasbourg, par la porte de droite de la
grille, la plus voisine du faubourg Saint-Martin.
Le Gérant responsable: En. Michel.
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Précepteur, licencié ès-lettres, demande precepto'
rat Franco ou étranger, ou bien leçons latin,
grec aHem., mathémat. Références de premier
ordre, Ecrire C. S., 8, bureaux du Gaulai»
blessés militaires. Les frais en seront supportés
par les membres de la colonie.
Le docteur Couréménos a généreusement of-
fert, à cet effet, à la légation de Grèce, sa mai-
son de santé médico-chirurgicale, 6, rue Cha-
teaubriand.
Le service chirurgical et médical sera assuré
par le professeur P. Delbet, le docteur Coudray,
le docteur Paul Claisse et le docteur Courémé-
nos, avec le concours des médecins hellènes
1 exerçant à Paris. Les dames de la colonie grec-
que oui n'ont aucun engagement à la. Croix-.
Rouge se sont mises à la disposition du comité.
Les souscriptions et adhésions parviennent
tous les jours au siège du comité, 17, rue Au-
guste- Vacquerie.
M. Joseph Oller a mis à la disposition du ser-
vice des ambulances son imprimerie de Pu-
teaux, afin d'y établir un ouvroir qui, sous la
présidence de Mme la comtesse de Pourtalès, y
concentre et y prépare le matériel 'nécessaire.
Les bureaux suivants ont déjà été installés
pour l'œuvre Paul André
Bureau central 76, rue de Bondy (10° arron-
dissement).
17, rue Roquépine, chez M. Grenet.
37, rue Bouret, chez Mme Colache.
4, rue Leriche, chez Mme Charbonniez.
Nous avons annoncé que MM. Weill frères,
les joailliers de la. rue de la Paix, avaient fait
confectionner par des artistes parisiennes de
bonne volonté, au profit des œuvres de bienfai-
sance, des cocardes.
La vente de ces emblèmes patriotiques est
fort active. MM. Weill frères ont déjà versé
100 fr. 55 à l'œuvre de Mme Messimy.
85 fr. 45 à l'œuvre de Mme la colonelle
Raine.
82 fr. 50 aux ateliers d'Excelsior, Mlle Thom-
son.
115 francs à l'Hôpital des blessés militaires,
7, rue Newton.
La dernière création de nos .charmantes ar-
tistes est une cocarde alsacienne du plus heu-
reux effet.
les Consuls maltraités
par les allemands
Comment nos agents diplomatiques ont été
outrages et molestés en Allemagne
La lutte actuelle est celle de la civilisation
contre la barbarie. Ce sont des barbares, en ef-
fet, ces Allemands qui, sur tous les points de
l'empire, ont fait subir d'inqualifiables sévices
à nos agents diplomatiques.
Le ministère des affaires étrangères a reçu de
nos consuls en Allemagne toute une série de
rapports sur les mauvais traitements dont ils
ont été l'objet.
Citons, tout d'abord, celui de M. Armez, con-
sul à Stuttgart. Il est daté de Berne, 5 août, et
il expose que, dès le 29 juillet (la date de notre
mobilisation est le ier août), M. Armez a été
privé de toutes communications postales et té-
légraphiques. Le 31, après la proclamation en
Allemagne de l'état de « menace de guerre n, il
reçut de Paris une lettre datée du 25 juillet, qui
lui fut remise avec cette mention « Décachetée
pour sécurité militaire. » M. Armez n'avait plus
le droit d'écrire en France et il n'était autorisé
à correspondre avec notre ambassadeur qu'en
allemand.
Le 3 août, il reçut l'ordre de quitter Stutt-
gart, par Ulm, Friedrichshafen et Constance.
trois heures lui furent accordées pour se pré-
parer et il reçut son passeport.
Il ne lui fut permis de prendre ses disposi-
tions de voyage et d'aller à la gare que sous la
garde de soldats armés, c'est-à-dire comme un
prisonnier.
Le récit du voyage est à citer en entier le
voici .'>̃
Au momaufc où le train s'arrêtait à la première
station. un oiflcier qui était assis à côté de moi se
leva brusquement et, me prenant par le bras, me
cria « Vous êtes arrêté Vous êtes un espion
français » Aussitôt les autres voyageurs se mi-
rent à pousser des cris de fureur et se jetèrent sur
moi l'un d'eux sortit un revolver et me l'appliqua
contre la tête, tandis que les autres essayaient de
me jeter hors du wagon, tout en appelant la po-
lice. La foule s'ameuta rapidement, hurlante et
menaçante.
J'allais être projeté hors du wagon et tomber
au milieu d'elle lorsqu'un sergent de ville me barra
la route, ce qui me permit de rester sur le marche-
pied et même de rentrer dans le compartiment.
Sur l'ordre de l'officier qui m'avait tout d'abord
saisi, l'agent se mit en devoir de m'arrêter et avait
déjà, sorti les menottes qu'il voulait me passer,
malgré mes protestations, bien que je lui eusse
montré mon passeport, qu'il mit dans sa poche.
J'étais dans le coin du wagon, ne voulant pas
bouger. Il dut y avoir en ce moment une lutte
assez confuse et je dus recevoir quelques coups,
sans d'ailleurs m'en rendre bien compte, car je
me suis aperçu plus tard que j'avais les épaules
douloureuses, la tête meurtrie et que ma montre
avait été cassée.
J'allais être expulsé du wagon, lorsqu'un nou-
veau personnage, que je n'avais pas remarqué,
s'interposa entre l'agent de police et moi et lui fit
lâcher prise. Le nouveau venu exhiba une mé-
daille d'agent de la Sûreté et donna l'ordre de me
laisser, disant qu'il me reconnaissait. Il détourna
ainsi la colère de mes agresseurs, qui le rouèrent
de coups et le jetèrent sur la voie. Avec un courage
que je dois reconnaître, il s'obstina à me protéger,
remonta en wagon, exhiba divers papiers et fit
admettre que le train pouvait repartir, qu'il serait
toujours temps de m'arrêter à la station suivante.
Le train repartit, en effet, ce qui permit une dis-
cussion plus calme.
M. Armez termine son rapport en disant que
M. Bernardino Campos, ancien président de
d Sao-Paulo, au Brésil, fut, l'avant-
veille, ainsi que,sa femme, assommé à coups de
crosse par des soldats bavarois, dépouillé de ses
,bijoux et rejeté mourant à la frontière suisse.
De Breslau à Paris
Récit d'un voyageur français
Le hasard, qui souvent favorise les reporters,
nous a fait, hier, rencontrer un de nos
amis, qui devait avoir, pensions-nous, beaucoup
de choses intéressantes à nous dire il est le
dernier Français qui a quitté la ^ilésie par le
dernier train qui a transporté à 1& frontière de
Hollande la petite colonie françaiso de Breslau.
Une question s'imposait « Quel était l'état
d'esprit de cette partie de l'Allemagne au mo-
ment de votre départ 2
La peur du Russe, nous a-t-il répondu. La
peur du Cosaque. J'ai vu, vu de mes yeux, un
me du peuple, allant rejoindre son régi-
ment, donner un revolver à sa femme en lui
disant « Quand les Cosaques seront à la porte
de la ville, tue les enfants et tue-toi après »
La peur du Cosaque dominait tout. J'ai vu aussi
des enfants de seize ans astreints à quatorze
jours d'exercice pour apprendre le maniement
d'armes. On en faisait aussitôt après des sol-
dats.
» A Berlin, la note était différente. Là, l'en- <
nemi, c'est le Français. Vous ne sauriez imagi-
ner la haine q u'on lui porte, l'outrecuidance, la
grossièreté avec lesquelles on parle de lui. Les
manifestations dans la rue en étaient révoltantes 1
et ridicules, même de la part de l'Empereur,
qui, toutes les dix minutes, du haut du balcon
de son palais, haranguait la foule.
» Tout le long de la route, nous avons été en
butte aux vexations les plus brutales, les plus
humiliantes. Nous étions empilés à étoufer
avec nos valises et autres bagages, dans notre
compartiment survenait le chef de train, qui
nous sommait de faire place à des officiers. A
nos protestations il répondait par la menace de
jeter par la portière nos colis et nous avec. Et i
messieurs les officiers s'installaient, habillés de
neuf, tirés à quatre épingles, plus insolents, en-
vers nous Français, que jamais à ce point
qu'un Anglais, qui était du voyage et en qui j'ai
cru reconnaître un membre de la haute aristo-
cratie britannique, en rougissait autant que moi.
C'est à Osnabruck que nous fûmes le plus
indignement traités. « Haut les mains nous
a. crié la police, qui voulait nous fouiller pour
voir nos papiers. Sans l'intervention du consul
de France, M. Tondeur-Scheffer, qui, abrégeant
son congé, était accouru chercher la colonie de
Bvoslau, nous aurions sans doute passé un très
R. de Montreur
mauvais quart d'heure. Les choses se sont heu-
reusement arrangées, grâce au sang-froid et à
l'énergie de.M. Tondeur-Scheffer. »
Qu'avez-vous vu de la mobilisation alle-
mande ? avons-nous demandé à notre ami.
Pas grand'chose. Une certaine agitation
dans les gares. Beaucoup d'hommes qui sem-
blaient partir, mais qui n'étaient pas encore
équipés. Je croirais volontiers, quoi qu'on en
ait dit, que les Allemands ont bluffé en cela
comme en toutes choses. La mobilisation a dû
se faire là-bas théâtrale.
» C'est à Bendheim que nous quittâmes l'Alle-
magne. Ici encore, le consul de France eut à
faire montre d'énergie, et cette fois avec les
douaniers. Nous entrâmes enfin en Hollande.
Nous étions au bout de nos peines et la sympa-
thie que nous témoignèrent les Hollandais nous
apporta le réconfort dont nous avions grande-
ment besoin.
L'accueil que nous reçûmes à Bruxelles est
inexprimable. On criait c Vive la France
» A bas l'Allemagne Nous les battrons » On
s'accrochait à nos voitures pour nous serrer la
main.
Fait que nous ne saurions oublier le chef
de gare ne nous permit pas de nous arrêter.
« Tout fatigués que vous êtes, partez tout de
» suite, nous disait-il le bruit court que les
» Allemands ont empoisonné les sources qui
» fournissent l'eau à la ville. » Et l'excellent
homme se désespérait, parce que ses mécani-
ciens et ses chauffeurs venaient de boire et qu'ils
pouvaient en mourir.
Nous sommes arrivés en France sur des
chariots où s'étaient entassés les femmes et les
enfants, chariots réquisitionnés pour nous par
les autorités belges et que, pas plus que le che-
min de fer, on ne voulut nous faire payer.
» Notre dernier remerci e ment doit s'adresser
à la Compagnie du Nord, au commissaire. de
surveillance et au chef de gare de Feignies, qui.
pour épargner à nos pauvres membres exténués
les fatigues des transbordements, télégraphiè-
rent partout de diriger directement notre train
sur Paris. »
De Francfort à Reme
Nqtre'consul à Francfort, M. Roussin, reçut
l'ordre de quitter Francfort le 4 août. Il n'eut
que le temps de rassembler quelques bagages.
A cinq heures, il prenait le train, accompagné
d'une centaine de Français avec femmes et en-
fants. Ils furent tout d'abord dirigés sur la fron-
tière belge par les autorités allemandes, mais
celles-ci se ravisèrent en route et dirigèrent le
convoi sur Constance.
A la gare d'Offenburg, un officier fit descen-
dre du train M. Roussin et tous ses compagnons
français et les enferma pendant cinq heures
dans une salle d'attente que des soldats reçurent
mission de garder. Après ces heures cruelles,
le convoi fut dirigé sur Donaueschingen, où il
arriva à trois heures du matin.
Là, le consul de France, son personnel et tous
ses compagnons, escortés par des soldats, furent
conduits, sous une pluie battante, à l'autre ex-
trémité de la ville, dans une gare ouverte, où
-ils ne trouvèrent pour se reposer que quelques
mauvaises bottes de paille. Le lendemain, on
annonça que les Français avec leurs femmes et
.leurs enfants seraient retenus par les autorités
locales.
M. Roussin protesta énergiquement. Ce fut
inutile.
Le consul et son personnel ne purent repartir
que le soir, a cinq heures, pour Constance, d'où
ils se rendirent à Berne.
A Berne sont encore arrivés le personnel du
consulat de France à Leipzig et celui de la sec-
tion française de l'Exposition du Livre de cette
ville. Ils subirent en route les mêmes vexations
et les mêmes mauvais traitements.
LÉGION D'HONNEUR
Le Journal o f f iciel publie, ce matin, les pro-
motions et nominations dans l'ordre national
de la Légion d'honneur pour le ministère de
l'intérieur.
La place nous manque pour donner la liste
complète des nouveaux décorés, dans laquelle
nous relevons la promotion, au grade de com-
mandeur, de notre confrère M. Dubar.
Parmi les officiers MM. Calmès, directeur
des journaux officiels les docteurs Gosset,
Jayle, Dupré, Audigé, Sollier nos confrères
Laffitte et Perreau.
Parmi les chevaliers MM. Canot, directeur
de la police municipale (Paris) les docteurs
Fournier, Gordanis, Lévi, Terrien, Jeambraud
nos confrères Albert, Charlet, Dupuy, Hey-
mann, Charles Houssaye, Lordon, Rigolet,
Yves-Plessis, Carpentier.
DANS L'ARMÉE
Etat-major général
Le général Baumgarten, commandant par in-
térim les troupes d'occupation du Maroc occi-
dental, est nommé général de division et main-
tenu dans son commandement.
Le général de division Gaudin, directeur gé-
néral des services de l'administration centrale
de la guerre, a reçu rang et prérogatives de com-
mandant de corps d'armée.
Mes sœurs, vous toutes qui pleurez en ce mo-
ment un de nos fiers soldats partis pour la vic-
toire, séchez vos larmes, elles sont une faiblesse,
elles ne font qu'anéantir vos volontés et vous
obscurcissent la vue gardez-leur, gardez à
tous ces chers fils vos regards limpides et
prouvez-leur que notre faiblesse n'est qu'un
vain mot. Gardez vos yeux pour eux plus beaux!
vous les verrez mieux au retour, et ils seront
heureux. Heureux de vous voir fortes et de pen-
ser que vous avez traversé toutes ces atroces et
navrantes heures d'angoisse sans faiblir, sans
pleurer I Vos yeux seront leur joie après la vic-
toire, mes sœurs, et si, par la volonté du Sei-
gneur, quelques-uns'des leurs se tournent vers
l'éternité, vous les fermerez alors et laisserez
couler vos larmes.
A présent, nous devons donner l'exemple à
tous, paraître calmes, enfouir nos regrets, nos
révoltes, nos inquiétudes nous devons travail-
ler pour toutes les misères des hivers qui vien-
dront, occuper les mains pour nourrir les bou-
ches. Les larmes paralysent tout cela séchez-
les, mes soeurs refoulez-les, défendez-vous
avec toute la volonté qui vous reste contre l'at-
tendrissement et, si vous le pouvez, souriez
avec confiance à la victoire qui commence à
déployer ses ailes sur lesquelles nos chers hé-
ros trouveront le repos et la gloire 1
ÇA ET LA
La grande-duchesse de Luxembourg, qui
vient de célébrer son vingt et unième anniver-
saire, a protesté personnellement contre l'en-
trée des Allemands dans sa capitale. Elle fit pla-
cer sa voiture en travers du pont Adolphe, afin
d'empêcher les troupes allemandes d'avancer.
L'officier qui commandait l'armée des envahis-
seurs lui aurait ordonné brutalement de ren-
trer chez elle. Il tira son revolver. La grande-
duchesse, incapable de résister par la force, se
retira après avoir annoncé son intention de té-
légraphier à l'empereur Guillaume.
M. Joseph Reinach, ancien député, ancien ca-
pitaine de cavalerie territoriale, a été réintégré
dans les cadres avec son grade, à dater du 3 août
1914.
Tout commentaire ne pourrait qu'affaiblir -la
beauté de cette lettre d'un réserviste modeste
enfant du peuple à sa tante, qui nous fait
l'honneur de nous la communiquer
Je suis à Besançon depuis hier soir. Malheureu-
sement, tout était déjà parti, et je ne suis qu'au
régiment de réserve, à mon grand regret.
Mais je serai quand même au grand coup de
chien. Prie pour moi, à la fin de la semaine, si
c'est à ce moment-là; sois sûre que nous serons
vainqueurs.
L'enthousiasme ici est formidable, car nous som-
R. F,
Une mère
mes prêts, et bien prêts. Personne n'est morose,
car nous avons tous fait le sacrifice de notre vie
et nous ne souhaitons qu'une chose nous battre
le plus tôt possible.
Je ne sais quand je pourrai te récrire. Alors ce
sera pour t'annoncer la victo'ire. Je- vops em-
brasse n'ayez aucune crainte 1 Et si je laisse ma.
peau, tant pis ce sera pour la France 1
M. Neton, consul général de France à Dussel-
dorf, est arrivé hier matin à Paris.
Il a quitté Dusseldorf mardi et Cologne dans
la nuit de vendredi à samedi. M. Neton nous a
rapporté qu'on avait annoncé à Cologne et à
Dusseldorf que Liège avait été pris d'assaut à
la baïonnette, que Briaxelles était en feu, que
Paris flambait, qu'Anvers avait sauté et que
l'empereur Guillaume, à la tête de l'armée aile-
mande, marchait sur Paris, où il comptait arri-
ver dans une semaine.
M. Neton ajoute que ces nouvelles avaient
provoqué un grand enthousiasme à Dusseldorf
et à Cologne, et cela se comprend.
Mais se demande le Matin, à qui nous em-
pruntons ces lignes, quel sera l'état d'esprit
de ces deux villes lorsqu'elles apprendront la
vérité?
Les prisonniers de la Maison centrale de Me-
lun, occupés dans les ateliers de cordonnerie,
boulangerie et imprimerie, qui fournissent ac-
tuellement, soit pour l'armée, soit pour la popu-
lation civile, un travail considérable de jour et
de nuit, ont déclat°é spontanément qu'ils renon-
çaient à la part de salaire qui leur revient dans
le prix du travail.
Ajoutons ce détail très suggestif le préfet de
Seine-et-Marne, M. Dautresme, n'ayant pas
trouvé le moyen de faire imprimer-- les impri-
meurs étant mobilisés la proclamation du
président de la république, s'adressa aux prison-
niers imprimeurs de la Maison centrale de Me-
lun. Leur tâche remplie, les prisonniers se ren-
dirent auprès du directeur de la prison.
Nous vous demandons de nous faire le
plaisir, leur dirent-ils,, de ne pas indiquer ce
gain sur notre livret.
Le directeur leur accorda cette grâce.
P. R.
e auveau décret
sur les échéances
Le Journal officiel a publié, hier, un décret
relatif à la prorogation des échéances et au re-
trait des dépôts-espèces dans les banques et les
établissements de crédit, qui rapporte les dispo-
sitions des décrets des 31 juillet, ler août, 2 aoùt
et 5 août 1914.
Ncus allons en donner la substance.
L'article premier dit que, pour toutes les va-
leurs négociables échues depuis le 31 millet
1914 ou venant à échéance avant le 1er septem-
bre 1914, l'échéance est prorogée de trente jours
francs, Les valeurs visées au présent article
sont les lettres de change, les billets à ordre
ou au porteur, les chèques, à l'exception de ceux
présentés par le tireur lui-même, et les war-
rants.-
Par l'article 2, il est accordé un délai de trente
jours francs pour le paiement des fournitures
de marchandises faites, entre commerçants an-
térieurement au 4 août 1914.
Le paragraphe 2 de l'article 4 maintient les
dispositions relatives au remboursement des
sommes en dépôt dans les banques pendant la
période commençant le lor août et finissant le
31 août 1914. En d'autres termes, tout déposant
ou créditeur dont le dépôt ou le solde en sa
faveur sera inférieur à 250 francs, aura le droit
d'en effectuer le retrait intégral. Au-dessus du
chiffre de 250 francs, les déposants ou crédi-
teurs ne pourront exiger le paiement, en sus de
cette somme, que de 5 0/0 du surplus.
Il semble bien car la rédaction de l'arti-
cle 4l est peu claire que la clause qu'on vient
de lire ne jouera que pendant le mois d'août et
qu'un nouveau décret statuera au sujet des rem-
boursements ultérieurs.
Il est tout naturel que, dans les moments
troublés que nous traversons, on espace et ré-
duise les remboursements, mais il faut bien
avouer que le décret du 1er. août" f 914, heureu-
sement rapporté, était allé un peu loin dans
cette voie 1
MONDANITÉS^
LES COURS
S.A.R. le Comte d'Eu et son fils S.A.R. le Prince
Pierre d'Orléans-Bragance se sont enrôlés dans la garde
civique de la ville d'Eu.
PETIT CARNET
La comtesse Odet de Jumilhac vient de mettre au
monde un fils « Antoine ». La mère et l'enfant se portent
à merveille.
NECROLOGIE
On annonce la mort de M. Henri David, sénateur
de Loir-et-Cher, décédé à Arvillé, à l'âge de cinquante-
huit ans, après une longue maladie.
M. Henri David était, depuis 1898, conseiller géné-
ral du canton de Droué. En 1899, il remplaça M. G. Bo-
zérian comme député de l'arrondissement de Vendôme.
11 devint sénateur en 1906.
Les obsèques de Fv. Georges Cochery auront lieu
aujourd'hui mardi 11 courant, à dix heures, en l'église
Saint-Pierre de Chaillot. On se réunira à la maison mor-
tuaire avenue d'Iéna, n° 38. L'inhumation aura lieu au
cimetière Montmartre.
Nous apprenons la mort du capitaine Lucien Dorel,
qui vient de mourir à Lyon, à l'âge de cinquante-sept
ans; de M. Charles Morel, ancien conseiller d'arron-
dissement, ancien maire de Domène, médaillé de la
guerre de 1870, décédé à Domène (Isère), dans sa
soixante-septième année; de M. Paul Montagne, an-
cien directeur de l'agence Nationale, décédé à l'âge de
cinquante-trois ans. 11 était le frère de notre confrère
Charles' Corlieu, secrétaire de la rédaction du Journal
Intérim
Les Atrocités allemande s
avant ta
Déclaration de guerre
Nous publions ci-dessous la suite des déclara-
tions faites à M. Pachot, commissaire de police,
par M. Gaudefroy-Demonbynes, élève au lycée
Henri IV et fils du professeur à l'Ecole des lan-
gues orientales.
Meurtre d'un quatrième Français
1er août. -Un autre Français, grand, portant une
grande barbe noire, dont l'âge et le signalement m'é-
chappent et que je ne connais point, se mit à crier
« Lâches Assassins » Des soldats l'entourèrent.
Il se débattit contre eux. Rapidement ils le maîtri-
sèrent et, sans qu'ils se donnassent la peine de le
placer contre le mur, sans l'intervention d'aucun
officier, l'un de ces soldats lui appliqua le canon
de son fusil au niveau de l'estomac et ainsi, à bout
portant, l'abattit sous mes yeux. J'ai vu ces mêmes
soldats traîner son cadavre sur le sol. L'homme se
débattait encore.
Je n'ai pas eu la force d'en voir davantage.
J'ai entendu tirer d'autres coups de feu. Je ne
sais pas si d'autres victimes sont tombées.
Vers dix-neuf heures, les soldats qui nous escor-
taient nous contraignirent à reprendre un billet
pour Constance, c'est-à-dire pour la direction
même que nous avions suivie en venant. Il fallut
obéir.
Ce qui survivait de notre petite colonne a pris
place dans divers wagons de troisième classe. Dans
le wagon. où j'étais placé se trouvait également la
famille Martin, de Montpellier.
Pour nous garder dans le wagon il y avait dix
soldats en armes portant un uniforme vert, avec
un casque bas sans pointe.
Après la station de Wàldshut, que nous avons
quittée à deux heures du matin le dimanche 2 août,
j'ai entendu des coups de feu tirés pendant la mar-
che et qui paraissaient venir de wagons proches du
mien.
A Immendingen, vers quatre heures du matin,
les soldats nous ont quittés et nous avons pu conti-
nuer notre route sans entrave jusqu'à Constance,
où nous sommes arrivés vers huit heures.
De là, j'ai gagné la frontière française par Ror-
menshorn, Saint-Gall, Winterhur, Zurich, Brugg,
Bâle, Porrentruy, Delle, Montbéliard, etc.
Voilà donc ce que j'ai vu.
J'arrive à ce que j'ai entendu.
Meurtre de deux sujets italiens dans le train
entre Waldshut et Immendingen
2 août. Deux jeunes gens dont je ne connais
ni les noms ni les adresses, mais dont je pourrais
G. W.
donner le signalement très net, étudiants qui reve-
naient également d'Allemagne et qui se dirigeaient
sur Lyon, m'ont affirmé avoir vu des soldats alle-
mands tuer à bout portant dans le train où je me
trouvais moi-même et où j'avais entendu des coups
de feu, entre les stations de \Valdshut et de Im-
mehdingen, deux Italiens.
L'Un aurait été fusillé parce qu'il avait réclamé
la fermeture des glaces et qu'il protestait contre le
refus des soldats de lui donner satisfaction.
L'autre parce qu'un soldat allemands, par ma--
nière de plaisanterie grossière, s'étant assis sur lui,
il l'avait repoussé.
Enfin, des sujets russes, qui avaient fait partie
de la colonne à Lorrach et que j'ai retrouvés à la
gare de Zurich le 2 du courant, vers seize heures,
m ont confirmé dans tous leurs détails les faits que
je viens de rapporter, ces Russes ayant pris place,
comme vous le sav-z, dans le même tram.
Après lecture- persiste et signe.
Le commissaire de police. Signé Pachot.
Signé Gaudefroy-Demonbynes.
Mention. Mentionnons que cette déclaration
nous a été-faite en présence du père de l'exposant,
llf. Gaudefroy-Demonbynes. professeur à l'Ecole
des langues orientales, 9, rue Joseph-Bara, à Paris.
Le commissaire de police. Signé PACHOT.
Dont acte,
Le commissaire de police. Signé PACHOT.
(Communiqué.)
Calmons nos nerfs
C'est le conseil que donne M. Gustave Hervé
aux nombreux Français qu'inquiète la parci-
monie des nouvelles communiquées par le mi-
nistère de la guerre sur.les opérations militai-
res qui se déroulent en ce moment en Alsace et
sur notre frontière de l'Est.
Certes, la hâte d'avoir des informations s'ex-
plique trop pour que l'on soit tenté de blâmer
un pareil étât d'esprit. Mais il importe, avant
tout, que chacun fasse provision de force mo-
rale et s'arme de patience. Nos chefs militaires,
dans cette grande lutte qui doit décider du sort
de la patrie, doivent observer une réserve qui
leur est impérieusement dictée par le souci de
ne pas compromettre les suprêmes intérêts qui
leur sont confiés.
Voici ce que dit M. Edouard Hervé
La mobilisation s'achève à peine en France et
en Allemagne on ne peut pourtant pas annoncer
des combats qui n'ont pas lieu, ni fabriquer des
bulletins de victoire avant d'avoir vaincu l'en-
nemi
Si on s'énerve déjà, qu'est-ce que ce sera après
la première grande bataille ?
Ch-acun voudra savoir s'il n'a pas perdu un des
siens.
Ni affolement, ni griserie, continue le leader
de la Guerre sociale
Je supplie qu'on ne s'imagine pas que l'on va
entrer en Allemagne comme dans du beurre.
Certes, la victoire est certaine.
Nous avons, avec nos alliés, une supériorité nu-
mérique et matérielle écrasante.
Nous avons surtout une supériorité morale, un
élan, un enthousiasme qui nous rendent invinci-
bles, même si çà et là nous éprouvons quelques
revers.
Mais ce qu'il faut que chacun sache bien, c'est
que l'armée allemande est une machine de guerre
formidablt que nous subirons autour de Metz,
de Strasbourg, de Coblentz et de Cologne des pertes
aussi terrifiantes que les Allemands en subissent
actuellement autour de Liège.
Croire le contraire, termine M. Gustave
Hervé, ce serait se préparer de terribles décep-
tions.
A travers Paris
Comment fonctionne le service postal
Les événements actuels ont-ils désorganisé
notre service postal ? C'est là une question que
chacun se pose et qui est d'un intérêt général.
Nous avons fait une courte enquête à ce sujet
et voici les renseignements que nous avons re-
cueillis dans les milieux compétents.
A Paris et dans la banlieue immédiate, tout
fonctionne de façon normale. Pour les expédi-
tions en province, les choses se passent ainsi
Les services d'ambulants n'existent plus en
conséquence, les correspondances à destination
de la province sont expédiees par convoyeurs,
sans aucun tri en cours de route.
La recette principale de chaque département
reçoit deux envois, l'un pour les habitants du
chef-lieu, l'autre pour le reste du département.
Ce second envoi est dirigé sur les différentes
localités par les voies les plus rapides. Il en ré-
sulte évidemment quelques retards, mais tout
arrive néanmoins à destination dans d'assez
bonnes conditions.
C'est, d'ailleurs, l'organisation qui avait été
adoptée lors des grèves postales elle donna
les meilleurs résultats.
Les lettres de province a destination de Pa-
ris sont également centralisées dans chaque
chef-lieu de département et sont acheminées
vers la capitale sans éprouver de retards sé-
rieux.
Pour la France, les envois d'argent et de
mandats sont acceptés comme précédemment.
En ce qui concerne l'étranger, les communi-
cations postales demeurent à peu près norma-
les avec l'Angleterre, la Suisse, l'Espagne, l'Ita-
lie et même la Belgique. Mais pour ce dernier
pays, les envois d'argent ont cessé d'être reçus.
Par contre, les lettres à destination de l'Alle-
magne, de l'Autriche et du grand-duché du
Luxembourg ne sont pas expédiées elles sont
renvoyées à l'expéditeur s'il a eu le soin de se
faire -connaître dans le cas contraire, elles
sont purement et simplement mises au rebut.
L'administration des P.T.T. a publié, hier,
un long communiqué sur cette question des
communications postales. Nous en extrayons
ces lignes
Du fait de l'interruption des communications
postases résulte nécessairement la suspension des
services d'articles d'argent (mandats-poste, recou-
vrements, etc.) dans les relations avec les pays dé-
signés ci-dessus.
Contrairement à l'attitude adoptée par d'autres
pays, notamment par l'Allemagne, la poste fran-
çaise s'efforce de maintenir les échanges avec les
pays non belligérants. Mais les correspondances
subissent forcément des retards, par suite des dis-
positions d'ordre militaire prises, de l'encombre-
ment des voies ferrées, de la réduction du nombre
des agents en raison de l'interruption de la plu-
part des services maritimes postaux et de la fer-
meture de certaines voies terrestres utilisées d'or-
dinaire.
Quant aux télégrammes privés ou de
presse ils ne sont acceptés aux guichets que
s'ils portent le visa du commissaire de police
du quartier de l'expéditeur. En conséquence,
il est obligatoire de présenter les minutes de
ses dépêches au commissariat avant de les ex-
pédier, car le préposé ne pourrait les recevoir
et les faire mettre en transmission.
Pour assurer là sécurité de Paris
Des dispositions viennent d'être prises par le
préfet de police en vue d'assurer la sécurité à
Paris et dans le département de la Seine. Il y
aura deux secteurs Est et Ouest séparés par
une ligne allant de Montrouge à Saint-Denis et
passant avenue d'Orléans, boulevards Saint-
Michel, Sébastopol, faubourg Saint-Denis et
rue de la Chapelle.
Ces deux secteurs seront parcourus par un
contingent d'inspecteurs placés sous la direc-
tion de la police judiciaire, pour, le secteur
Ouest, et de M. Benezech, commissaire aux dé-
légations judiciaires, pour le secteur Est.
Les forces policières disposent d'autos et de
bicyclettes leur permettant de se déplacer ra-
pidement.
M.Mouton, avec MM. Vallet, commissaire
M. Mouton, avec MM. Vallet, commissaire
de la police judiciaire Poncet, Daru et Pachot,
commissaires aux délégations judiciaires, sont
chargés du service central, c'est-à-dire plus spé-
cialement de la répression de l'espionnage.
Armand Villette
PETITES NOUVELLES DIVERSES
La SQcfêté EuropGenne de publicité, dont plus
de 80 collaborateurs sont sous les drapeaux, à com-
mencer par notre excellent confrère Paul Méry
Van Minden, l'un de ses directeurs-administra-
teurs, a tenu à assurer à tous ses employés qu'elle
prenait en charge les femmes et les enfants de ceux
d'entre eux qui partent défendre le pays, et qu'elle
leur conservait leur emploi.
Société nationale de sauvetage. La Société
nationale de sauvetage,, dont le siège est à Paris,
148, faubourg Saint-Denis, reçoit tous les jours,
de l à 6 heures de l'après-midi, les personnes dési-
mi4ses de voir utiliser leurs services, afin de rem-
placer, dans la mesure du possible, les membres
.partis sous les drapeaux et les préparer aux se-
cours à donner aux blessés.
En présence des graves événements actuels, la
Société nationale de sauvetage fait un pressant
appel à la générosité du public en lui demandant
de l'aider en dons en argent ou en nature.
Curieuse conséquence, de la guerre. Dans plu-
sieurs communes de Seine-et-Marne dont tous les
coneeillers municipaux ont été mobilisés, les fem-
mes de ces conseillers ont été autorisées par le pré-
fet à siéger avec le maire pour voter les mesures
nécessaires aux secours des familles nécessiteuses.
Un nouveau timbre ci 15 centimes. M. G.
Thomson, ministre des postes et télégraphies, vient
de prendre une intéressante initiative.
En vue de procurer des ressources aux sociétés
de secours aux blessés, il a fait approuver par le
conseil des ministres la création d'un timbre-poste
spécial d'une valeur de 15 centimes. Ce timbre
n'entraînera affranchissement postal que jusqu'à
concurrence de 10 centimes les 5 centimes supplé-
mentaires seront versés et répartis aux muvres
de la Croix-Rouge, par les soins de la commission
instituée au ministère de la guerre par le décret
du 8 août 1914.
L'emploi de ce timbre sera naturellement facul-
tatif pour le public mais il n'est pas douteux que,
chacun aura à cœur d'apporter ainsi sa quote-part
à l'oeuvre si hautement humanitaire poursuivie
par les sociétés de secours aux blessés.
Ce timbre, qui comportera, pour indiquer sa des-
tination, une surcharge de 5 centimes et une croix
rouge, sera mis très prochainement à la» disposi-
tion du public.
A l'Assistance publique. Tous les services fonc-
tionnent normalement. Les admissions et les con-
sultations dans les hôpitaux se poursuivent régu-
lièrement,
Le régime douanier. D'accord avec le ministre
des affaires étrangères, le ministre des finances
a décidé de lever les prohibitions de sortie à des-
tination de la Belgique des farineux alimentaires
de toute sorte, du bétail, des viandes, des conser-
ves, du sel, du sucre, du lait naturel et concentré,
du fourrage et du son.
A la statuc de Strasbourg. Conduits par M.
Sansboeuf, leur président, les Alsaciens-Lorrains
de Paris sont allés déposer hier une gerbe de fleurs
à la statue de Strasbourg. Manifestation tou-
chante, mais silencieuse, des combattants de l'An-
Aux propriétaires de voitures automobiles.
Les propriétaires mobilisables, versés dans les ser-
vices ,auxiliaires ou réformés 2, possesseurs de
très fortes voitures automobiles, sont priés de se
présenter à la commission no 11, esplanade des In-
Les accaparements sont interdits Cinq cents
bidons de cinq litres de pétrole avaient été entre-
posés dans un hangar par un commerçant ver-
saillais. Le commissaire de police, M. Alquier,
ayant été informé de ce détail, a fait répartir cette
provision entre les autres commerçants.
Pour ne pas quitter la Prance. Dans la soirée
d'hier, le capitaine Dumont, du génie impasse
Adèle-Mulot, il. Versailles, constatait la disparition
de sa jeune domestique, Maria Schuler, âgée de
laissée d'origine allemande, Celle-ci, par une note
laissée sur la table de sa chambre, déclarait que,
désespérée de quitter ses maîtres, elle allait se sui-
Les moyens de transports s'améliorent, Plu-
sieurs lignes de tramways électriques sur lesquel-
les le trafic avait été totalement interrompu ont
été remises partiellement en service. Quelques voi-
tures crrculent sur les lignes La Muette-Taitbout,
Gare de 1 Est-Montrouge, Opéra-Les Lilas.
Deux maisons détruites par une explosion de
lampe allumée et détermina l'explosion. L'institu-
trice est morte. Son frère a de graves brûlures
M. Viviani chez les Italiens de Paris. Le pré-
sident du conseil et le ministre de l'intérieur se
sont rendus, hier après-midi, au petit lycée Char-
lemagne, qui abrite temporairement toute une po-
pulation italienne. Les ministres ont été reçus par
le personnel de l'ambassade et par les deux
prefets. Ils ont pu se rendre compte que -les Ita-
liens et leurs familles se trouvent l'abri du be-
soin. M. René Viviani a donné des instructions
pour que le plus grand nombre possible soit em-
ployé à des travaux et les autres rapatriés en Ita-
lie dans le plus bref délai. en ita-
DÉPLACEMENTS ET VILLÉGIATURES
des abonnés du c Caulo2s
lImes la baronne d'Arquinvilliers, à Dreux
Arvenesso, à la Baule.
Ausset de Lagerie, à Cahors.
Baronne Raoul Auvray, à Tours
Arthur Barault, à Orléans
François Bernard, à Carpentras.
De Boischevalier, au château de Courchamps.
Comtesse de Chaumont-Quitry, au château de Jan-
Henry Chavane, au château de Trémigny
Baronne Maurice de Croze, à Chamalières.
H. Delabarre, au château de Précy.
Delacour, à Bayeux.
Charles Delesalle, à Lille.
Edmond Dollfus, à Deauville
Duchesse de Doudeauville, au château de la Gau-
Escallier, au Mée.
Marquise de La Ferté-Meun, au château de Rezai.
Georges Gayraud, à Gâche.
Comtesse de Grasset, à Carlot.
Théodore Haviland, à Limoges.
Veuve Hervé, au château de Rosny-sur-Seine
Marquise de Jaucourt, à Deauville.
De Kerraoul, à Saintes.
Legrand, à Versailles.
Baronne Van Loo, à Saint-Raphaël.
Vicomtesse Mazenod' au château de Saint-Mar-
De Meegen, à Biarritz.
Marquise de Montault, au château de la Chapelle.
Comtesse de La Mure, au château de Port-Vieux'
Albert Pigeory, au manoir de Bénerville.
Renault-Lebreton, à Nantes.
De La Renommière, à Vigneulles.
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André Scalbert, à Lille.
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Comte François de Bourbon-Busset, à Esclimont.:
Armand Denis, à Vichy.
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George Elie, à Nancv.
Comte Charles d'Erceville, à Fontainebleau.
Comte de L Espinasse-Langeac, au château de La.
gny-le-Sec.
Comte Geoffrov de La, Guère, à Bourges.
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Comte de Louvel-Lupel, au château de Warvillera,
P. de Loynes de Fumichon, à Orléans. ̃
A. Muenier, au château de Coulevon.
Auguste Palun, à Avignon.
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Marcel Verdet, à Avignon.
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parisienne que, désireux d'assurer, pendant
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un tarif extrêmement réduit.
Les nouveaux tarifs seront à la disposition du
public dans les magasins de la maison Charvet,
25, place Vendôme.
BULLETIN FINANCIER
Paris, le 10 août 1914.
Les opérations continuent sur le marché aussi
nombreuses que le permet la situation on a même
enregistré aujourd'hui un certain nombre de
transactions sur le marché en banque au comp-
tant, transactions que l'on a cru devoir annuler
en clôture, la fermeture générale du marché étran*
ger rendant impossible, d'après les membres du
Syndicat des banquiers, la cotation de valeurs
dont le marché est le plus souvent international.
Au Parquet, notre Rente se retrouve à 75 francs
à terme, à 75 50 au comptant. Le 3 1/2 0/0 fait
83 francs à terme. A terme aussi, la Banque de
Paris cote 1,120, le Crédit Lyonnais 1,300 Banque
Nationale du Mexique 470, Banque Esp. Rio de la
Au comptant, parmi les fonds étrangers, le
Russe 5 010 1906 s'inscrit à 90 fr. Portugais 3 0/0
60 fr. Russe 4 1/2 0/0 1909 85 fr. Quelques affaires
sur les titres coloniaux, l'obl. Madagascar 1903 à
80 fr., l'Afrique Occidentale Française à 409, le Ma.
roc nouveau à 450.
Crédit Foncier de France 800, Est 760, Ouest 790,
Sud de la France 125, Banque d'Orient 74, Banque
Ottomane 500, Omnibus 390, Wagons-Lits 320,
Suez 4,000, Electricité de Paris, parts 1,200 Pari-
sienne de Distribution 429, Rio-Tinto 1,400, Fives.
Aux obligations Saragosse 3 0/0 327, Portugais
3.°/°.17o, Altax 4 1/2 1912 448, Crédit Foncier Egyp-
tien 4 0;0 £',?• Compagnie Générale des Eaux 3 0/0
412, Krivoï-Rog 5 0/0 455, Suez 5 0/0 575, Forges e1
Aciéries de la Marine et d'Homecourt 4 0/0 485.
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Service spécial
t Mise- en marche d'un train express de Paris
à Lille-Bruxelles et Boulogne-Londres, à partir du
12 août 1914 (sous réserve des événements et sans
garantie d'aucune sorte), dont l'horaire est indi-
qué ci-dessous
Aller. Paris, dép. 7 h. Lille, arr. 12 h. 20 dép.
12 h. 2o Baisieux, arr. 12 h, 48, dép. (?) Elan-'
dain, arr. (?), dép. (?) Bruxelles-Midi, arr. (?).
Boulogne, am 13 h. 18 dép. 13 h. 25 Londres,
Ces trains ne prennent de voyageurs 28 et
3° classes) qu'à Parir, dans la limite des places
disponibles, et seulement pour Lille, la Belgique,
Boulogne et l'Angleterre.
Retour Bruxelles-Midi dép. (?) Baisieux, dép.
lo h. 50 Lille, arr. 14 h. 5, dép. 14 h. 20 Londres,
dép. (?) Boulogne, arr. 12 h. 15, dép. 12 h. 40;
Ces trains ne prennent que les voyageurs à des4
tination de Paris, en provenance de 1 Angleterre,
de Boulogne, de la Belgique et de Lille.
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rivée et de départ à Londres et à Bruxelles,
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La Compagnie des chemins de fer de l'Est in4
forme le public qu'elle a encore en dépôt, à sa gare
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arrivés pendant les derniers jours de juillet et
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