Titre : Le Gaulois : littéraire et politique
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1896-10-11
Contributeur : Pène, Henri de (1830-1888). Directeur de publication
Contributeur : Tarbé des Sablons, Edmond Joseph Louis (1838-1900). Directeur de publication
Contributeur : Meyer, Arthur (1844-1924). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 11 octobre 1896 11 octobre 1896
Description : 1896/10/11 (Numéro 545). 1896/10/11 (Numéro 545).
Description : Note : numérotation incomplète. Note : numérotation incomplète.
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 03/03/2008
t.Ë GAULOIS MMA~dH~ 11 OCTOBRE 1896
la Défense nationale s'il jugeait le moment venu
de préciser le caractère de certains événements
qui précédèrent l'armistice.
La réponse du vieux soldat, restée inédite, fut
!a suivante:
Monsieur, Tours, le 15 décembre 1895. 1
Monsieur,
Je suis volontairement sorti da inonde il y a bien
longtemps; sort~ en faisant le douloureux sacrince
d'une carrière qui m'était chère, et de grands intérêts
de famille que, ne possédant rien, je servais avec tes
traitements de mes emplois; sorti, enfin, dans un
parti-pris tel, que jamais je M'dt )'ecM fsWs, que
jSMKMs, d Tours, on ne m'a aperçu dans une réunion
publique ou privée.
C'est que pendant quarante ans d'observations fai-
tes et d'expérience acquise dans les guerres et les ré-
volutions contemporaines, expressément au cours du
siège de Paris, j~vais été pénétré de l'inébranlable
conviction que notre pays marchait vers un avenir
dont, ma dette publique payée, je devais me refuser
à courir le risque d'être l'instrument, le complice ou
le bênéSciaire.
J'ai a&sez vécu dans une retraite à présent vieille
d'un quart de siècle systématiquement silencieuse et
étroitement fermée pour voir hélas t cet avenir se
réaliser.
De ce silence vous voudriez faire sortir par des ré-
cits sur un passé qu'il s'efforce d'oublier, le vétéran
octogénaire {quatre-vingt-un ans), valétudinaire, in-
valide, et qui touche à la En ? C'est impossible.
Ce ne peut 6tre dans son intérêt que lui-même a
mis bien au-dessus de l'injure et de la dinamation en
n'y répondant pas; c'est donc dans l'intérêt de la vé-
rité, ou au moins de quelques vérités.
Les auriez-vous trouvées, à qui et à quoi servi-
raient-elles en l'état présent du pays ? Comment la
leçon des livres pourrait-elle le réformer, quand la
terrible leçon des événements n'a eu sur lui aucun
eSet ? Y
La longueur et l'eBort de cette lettre vous diront
tout le prix que, sans vous connaître, j'attache à vous
persuader. Je vous offre, monsieur, l'assurance de
~a considération très distinguée.
Général TRoœu
-3K
A l'époque ou il remplissait les fonctions de
gouverneur de Paris, le général Trochu s'était
entouré d'un état-major dont faisaient partie les
généraux Schmitz et Foy, le colonel Usquin, le
lieutenaut-colone] de Lemud, les commandants
prince Bibesco, de Brou, Faivre, Vigneral, Les-
trohan, Madelor, Bidot, les chefs d'escadrons
Bourcart, Lunel les capitaines Brunet, Barrois,
Thory, de Montebello, deBéarn, de Montesquieu,
d'Hérisson, de Beaumont, Barthélemy, Delâtre,
Brunet, Richard, Lair, les lieutenants de Langle
d'HendecourtetChoppind'Â.rnouviUe.
Plus d'un parmi les survivants doit posséder
des lettres qui seront autant de documents histo-
riques. Le prince Bibesco, entre autres, a entre
les mains une assez volumineuse correspon-
dance du général Trochu, ainsi d'ailleurs que le
général Turr.
Le général Trochu était secondé sur plus d'un
point par Mme Trochu, femme du plus grand
mérite, dont la vie fut pendant le siège presque
entièrement consacrée aux ambulances.
Elle aimait à répéter le mot de Mlle Favart
qu'on lui avait un jour présentée à l'ambulance
du Théâtre-Français et qui lui avait dit avec un
geste de reine
-Comment, madame, c'est vous la femme de
ce héros 1
Malicieusement, Trochu ajoutait, en manière
de conclusion
Le théâtre ne perd jamais ses droits 1
Sait-on que le général Tfochu était un grand
fumeur devant l'Eternel ? II poussait jusqu'à la
passion l'amour de la pipe, si bien que chacun de
ses repas était mené par lui tambour battant,
simplement pour avoir le plaisir de fumer plus
vite une « bonne pipe )), comme il disait en sou-
riant.
Il passait alors dans son cabinet de travail et,
tout en recevant ses visiteurs, il tirait d'épaisses
bouffées de son calumet. Vers deux heures, il vi-
sitait les forts, rentrait chez lui, où il se mettait
de nouveau à la besogne, sa pipe au coin de la
bouche. Il fumait une ou deux pipes avant de se
coucher et je ne suis pas bien sûr qu'il ne cou-
pait pas son sommeil pour fumer encore 1
Parmi les familiers que le général Trochu
écoutait volontiers, se trouvait le Père Olivaiut,
qui faisait de fréquentes visites au gouverneur.
Le Père Olivaint, qui devait mourir si tragi-
quement, a laissé d'ineffaçables souvenirs c'é-
tait un ancien élève de l'Ecole normale, essentiel-
lement homme de devoir, très courageux, et qui
avait sur l'esprit de Trochu une grande inQuence.
C'est sans doute à celle-ci qu'on doit l'affirmation
solennelle d'un miracle possible dans les procla-
mations de Trochu, et il ne dépendit pas du gé-
néral qu'une proclamation plaçant Paris sous la
protection directe de sainte Geneviève ne fut pla-
cardée sur les murs de la capitale.
Cette proclamation, Trochu la rédigea
« Je suis croyant, disait-il, et j'ai demandé à
sainte Geneviève, libératrice de Paris au temps
de l'invasion des Barbares, de couvrir encore
one fois Paris de sa protection. ?, mais le pré-
sident du gouvernement de la Défense dut eu
donner lecture à ses collègues, et la proclamation
lui resta pour compte elle ne fut jamais affichée 1
_Saint-Réal
MONDANITÉS
CHRONIQUE DE L'ELEGANCE
On a pu remarquer que l'Impératrice de Russie se
soiËe d'une façon très simple, très personnelle et qui
ne se rapproche nullement de la coiffure bouffante,
soufflée, compliquée, à la mode du jour. Les cheveux
'très abondants, d'un blond châtain à renets lumineux
et dorés, sont entièrement relevés sur te front, laissant
voir et aplatis sur tes tempes sont légèrement soulevés vers
!e milieu du devant. Un chignon rond enroulé à triple
rang de torsade dégage la nuque.
Cette coiffure très jeune accompagne admirablement t
tes traits purs et réguliers de la jeune souveraine, l'o-
vale aUongé qui donne à toute sa physionomie un
charme délicat, une rare distinction.
L'Ir.përatrice s'esiconstamment montrée dans le jour
coi6' de petites capotes de couleur, assorties à la nuan-
ce c la toilette, régulières devant, avec de légers orne-
me~ s en plumes ou en aigrettes. Sa Majesté paraît af-
fectionner les nuances tendres, qui conviennent mer-
veilleusement du reste au doux éclat de son teint le
lilas, le mauve rosé, le gris, le beige, le blanc surtout,
paraît-i). A toutes les soirées de gala de sptendides dia-
dèmes en pierreries différentes, posés très simplement,
*Mtt couronné ce front auguste et charmant.
LES COURS
Le Roi de Grèce a quitté Kronberg hier après-midi
pour Paris, où il arrivera aujourd'hui à dix heures du
matin.
Le Palais de Castille était en fête hier, à l'occa-
sion du double anniversaire de ta naissance et des no-
ces d'or de la Reine Isabelle II d'Espagne, née à Ma-
drid le to octobre t83oet mariée le 10 octobre :8~6, à
Don François d'Assise, infant d'Espagne, proclamé
Roi le même jour.
La belle salle à manger avait reçu une merveilleuse
décoration norate sur la table, au centre, un splen-
dide surtout d'argent d'où émergeaient des touffes de
Seurs à la place de chaque convive, des gerbes de
rosés et de bégonias. C'était d'un effet ravissant.
Déjeuner intime, présidé par la Reine Isabelle II, et
auquel assistaient te Prince et la Princesse François
de Bavière, i'tnfante Eutalie et ses enfants, ainsi que
les personnages de la Maison de la Reine Isabelle H.
La Reine a reçu un grand nombre de personnes, qui
sont ailées lui présenter leurs félicitations. Des centai-
nes de lettres et de dépêches ont été également adres-
sées, depuis quarante-huit heures, au palais de Cas-
LES AMBASSADES
Le comte de Pradère; l'un des membres les plus
sympathiques de l'ambassade d'Espagne en France,
vient d'être nommé secrétaire a ta légation espagnole à
Bruxelles. Z>
PARIS HORS PARIS
La marquise deBetbeufestactuef'ementauchâteau
de Belbeuf, dans la Seine-Inférieure, avec son fils le
marquis de Beibeuf, son frère le comte Siméon, son
neveu et sa nièce, te comte et la comtesse Hubert de
Montesquiou-Fezensac, née Siméon.
Les réunions les plus brillantes viennent d'avoir lieu
dans cette belle demeure, et l'on y a joué ta comédie
avec un grand succès. Deux des plus jolies pièces d'Oc-
tave Feuillet, le Cas de conscience et Z.ejMt ont été représentées avec un ensemble parfait.
Dreux et ses environs seront bientôt très animés.
On annonce un bat au château d'Anet chez la vicom-
tesse ae Leusse, un autre au château de Vatimesnit.
dont t' aimable propriétaire est là, comme à Paris,
très recherché pour mener tes cotittons.
La comtesse de Viel-Castet est avec ses enfants au
château de Louye, te comte et la comtesse Alan de
Montgomery au château de Comteville, et l'équipage
du marquis de Poatoi-Pontcarré prépare ses prouesses
cynégétiques.
La princesse Marie GortschakofF, Ëtte du prince
Miche! Stourdza, qui fut prince régnant de Motdavie,
et bette-Site du célèbre chancelier de l'empire russe~ se
trouve, ea ce moment, dans sa vitia de Sorrente, où
eUe reçoit t& visite de ta vicomtesse Yitaia X!Hi.
MARIAGES
M. l'abbé Tournadre a béni, à Notre-Dame, le
mariage de M. Joseph Pêrard, ingénieur des arts et ma-
nufactures, avec Mlle Emilie Cacheux, fille du prési-
dent de ta Société française d'hygiène.
Les témoins du marié étaient le docteur Pieehaud,
médecin du Sénat, et M. Buquet, directeur de i'Ëcote
centrale ceux de la mariée M. Cacheux, Sts 4e l'in-
dustrie bien connu, et M. Yves, ses onctes.
NËCROLOGŒ
Aujourd'hui partent pour te château de Magnas
où auront lieu demain les obsèques du marquis de
Galard le comte d'Hunotstein et la comtesse, née
d'Uzès, bette-sœur du défunt le duc et la duchesse
d'Uzès, !e duc et la duchesse de Luynes, le duc et la
duchesse de Brissac, le duc et la duchesse de Morte-
mart, ses neveux et nièces.
On a célébré hier les obsèques du marquis d'Ay-
mar de Châteaurenard, ancien conseiller d'Etat, com-
mandeur de la Légion d'honneur, administrateur de la
Compagnie Paris-Lyon-Méditerranée, vice-président du
Jockey-Club. Après avoir été exposé au domicile du dé-
funt, te corps a été transporté à l'église Saint-François-
Xavier, où a eu lieu la cérémonie funèbre.
-L'église était entièrement tendue de noir. Sur les
draperies se détachaient tes armes de Châteaurenard,
une colombe d'or à rameau d'or sur fond de sinople
au fond.d'azur, à trois étoiles d'or. Un catafalque avait
été dressé au milieu de la nef. A t'arriére était déposée
une grande couronne de roses thé et de violettes avec
l'inscription <: Le conseil d'administration de ta Com-
pagnie de 'Paris-Lyon-Méditerranée à son administra-
teur ».
Le deuit était conduit par le comte de Chateaure-
nard, lieutenant au 3e cuirassiers, fils du défunt. Des
employés du P.-L.-M. formaient la haie te long du cor-
billard de 3e classe.
Dans l'assistance, on remarquait
MM. leduc de Doudeauville; prince de Broglie, vicomte de
Noailles, comte de Juignë, marquis et comte des Isnards,
comte de Riancey, comte de Chaudordy, comte de Saint-
Quentin, comtesse de Cholet, comte et comtesse de Beau-
mont, Nisard, directeur politique aux an'airea étrangè-
res Tirman, ancien gouverneur de l'Algérie; baron Alphonse
de Rothschild, prince d'Arenberg, vicomte de Savigny de
Moatcorps, de Kergorlay, L. de La Salle, marquis de
Jaucourt, comte de Ma.istre. marquis de Beauvoir, marquis
d'AHgre, vicomte de Vaufretand, vicomte Melchior de Vo-
gué, de l'Académie française; comte d'Hautpouî, comte de
Béarn, baron Rottinguer, amiral SaHaadrouze do Lamor-
naix, Bartholdi, Noblemairo, directeur de la Compagnie
du P.-L.-M., et le haut personnel de la Compagnie, etc.
La messe a été dite par le R. P. Sommervoget, su-
périeur des Jésuites de la rue Monsieur.
M. l'abbé Rivier, curé de Saint-François-Xavier, a
donné l'absoute.
Durant l'office, la maîtrise de la paroisse a joué.sous
la direction de M. Boussago), de l'Opéra, maître de
chapeite.Etie aexécuté le Kyrie, de Th. Dubois; l'O/~r-
~o:'re, de Liszt, a été rendu par M. Brun, violon solo,
et MM. Marthe et Franck., de t'Opéra te Pie JM:<, de
Stradella, a été chanté par MM. Muratet et Chancet, de
t'Opéra M. Marty tenait le grand orgue.
Après ta cérémonie, te corps a été descendu dans tes
caveaux de i'égtise en attendant son transfert dans le
Lot.
Hier à onze heures, ont eu lieu, en l'église Saint-
Honoré d'Eytau, !es obsèques de M. Victor de Lesseps,
secrétaire d'ambassade, le second fils de M. Ferdinand
de Lesseps.
Le corbillatd disparaissait sous les superbes couron-
nes qui avaient été envoyées par les nombreux amis du
défunt.
Le deuil était conduit par M. Charles de Lesseps et
les frères du défunt.
Derrière les membres de la famittë une foule considé-
rable de notabilités du monde de la politique et de la
finance
Le conseil d'administration de la Compagnie du Suez
ayant à sa tête le président, prince d'Arenberg; M. Denor-
mandie, général Turr, M.-A. Picard, baron M. de Gunz-
burg, comte Louis de Périgord, baron Sipière, baron G.
d'Orgeval, comte d'Héliand. marquis de Castrone, mar-
quis de Montferrier, 51. Austin Lea, secrétaire de l'ambas-
sade d'Angleterre; comte E. de Launay, MM. Henri Bar-
bonx, de La Faye, Edwards, Lefebvro de Viefville, Vlas-
to, Antonin Proust, Zarifi, Ludovic de Sineay, lieute-
nant-colonel Monteil, Gh. Homberg. Ph. Bunau-Varilla,
H. Tenré, Ralli, Nicolopoulo, Maurice Herbette, Paul
Fould, comte de Zogheb, Fernand de Ribes, Rodocanachi,
David Oppenheim, Maurice de Jonquieres, Le Gouppey,
etc.
La messe a été dite par un vicaire de la paroisse et
t'absoute donnée par l'abbé Marbeau, curé de Saint-
Honoré d'Eytau.
Après la cérémonie religieuse, le cortège s'est dirigé
vers le cimetière du Père-Lachaise~ où a eu lieu l'inhu-
mation.
Hier, également, ont eu lieu les obsèques de M.
Gustave Ravenaz, en l'église de la Madeleine.
Le deuit a été conduit par: MM. Alexis Ravenaz, son
Sis; Pastré, le docteur Ch. Nélaton et Ch. Vergé, ses
beaux-frères; M. Hèiuis, son oncle.
L'inhumation a eu lieu au cimetière du Père-La-
chaise.
Les obsèques du générât Troçha ont eu lieu hier
matin, à dix heures, à Tours. L'abbé Archambault et
te clergé de la paroisse de Saint-Pierre-des-Corps ont
procédé à la levée du corps.
Le corbillard, très simple, et sur lequel aucune fleur,
aucune couronne n'avait été déposée, était immédiate-
ment suivi de huit sous-officiers portant une superbe
couronne de fleurs naturelles, offerte par le gouverne-
ment.
Le deuil était conduit par M. Armand Trochu, frère
du général, et ses deux neveux. Puis venaient
Colonel de Lacroix et commandant Humbert, de la mai-
son militaire du président de la république; généraux de e
Boyot, Olivier, Brunet, Danloux, de'Chochy, Bruneau, l'in-
tendant militaire Roche, colonels Maraud, Vedea.u, Brusiot,
Humbel, commandant de Monthodon, représentant le géné-
ral commandant le 9° corps; tous les officiers de la garni-
son, M. Viguié, préfet d'Indre-et-Loire comte de Maillé,
sénateur de Maine-et-Loire; M.Charles Ferry,député des Vos-
ges M.Fournior, ancien ambassadeur à Conatantinople.ami
personnel du défunt, la municipalité de Tours, les fonc-
tionnaires, etc.
Suivant la volonté expresse du défunt, aucun hon-
neur militaire n'a été rendu, et le cercueil ne portait
aucune de ses décorations.
L'absoute a été donnée par Mgr Renou, archevêque
de Tours.
Après la cérémonie religieuse, le corps a été trans-
porté au cimetière de Lasalle et mhumé sans aucune
pompe. Aucun discours n'a été prononcé.
–M. Edmond Leconte, vice-consul de France, atta-
ché au ministère des affaires étrangères, a succombé
hter, à t'âge de cinquante ans.
Le défunt était allié à M. t'abbé Leconte, vicaire à la
Trinité, et à la famille Le Moyne de La Chevallerie.
Les obsèques auront tieu demain, à Notre-Dame-de-
Lorette l'inhumation sera faite à Thiais.
Dantim
tPRËS LE DEPART
DES SOUVERAINS RUSSES
A DstFmatîMtt
Le Tsar et la Tsarine sont arrivés, hier matin,
à Darmsiadt, quelques minutes après neuf heu-
res. Sur le quai de la gare du Rhin et Neckar
(-R/~M und ~Vec~a?" ~ec~tt), le grand-duc de
Hesse, frère de l'Impératrice, et la grande-du-
chesse attendaient les souverains. La gare était
magninquement décorée les troupes formaient
la haie jusqu'au nouveau palais qui s'élève sur
le Louisenpiatz.
La foule qui se pressait dans les rues pavoi-
sées aux couleurs russes et hessoises ont fait à
Nicolas II et à l'ex-princesse Alix un accueil
enthousiaste.
Le soir, les souverains russes ont dîné, à sept
heures, au nouveau palais. Dîner tout intime,
auquel seuls assistaient les membres de la fa-
mille hessoise.
A neuf heures, les souverains ont écouté, du
balcon qui donne sur la place Louise, une séré-
nade des chorales darmstadtoises et ont été vi-
vement acclamés. Le palais et beaucoup d'habi-
tations particulières sont illuminées.
On croit que le séjour du Tsar et de la Tsarine
à Darmstadt sera d'une dizaine de jours. Ce
voyage a un caractère tout intime.
On sait, en effet, que depuis son mariage et
son avènement au trône de Russie, Nicolas II
n'a pas encore rendu visite à son beau-frère, qui
était le tuteur de la princesse Alix. Au cours de
leur séjour, le Tsar assistera, avec son beau-
frère, le grand-duc régnant de Hesse, à de gran-
des chasses, et fera une courte visite, avec la
Tsarine, à Wiesbaden, où réside la grande-du-
chesse Alexandra Josefovna, veuve du défunt
grand-duc Constantin Nieolaïevitch, grand-oncle
de l'empereur de Russie.
A Hombourg, les souverains comptent assis-
ter, le 18 octobre, à la pose de la première pierre
de l'église russe qu'on va construire dans la sta-
tion thermale allemande de là. Leurs Majestés
doivent se rendre à Friedrichshof, le château de
l'impératrice Frédéric, mère de Guillaume II. Du
reste, on parle égatement d'une entrevue à Darm-
stadt, entre le couple impérial allemand et les
souverains russes. Guillaume II devant se rendre,
du 19 au 21 octobre, à Wiesbaden, le souverain
allemand en profiterait pour aller saluer, avant
leur retour en Russie, le Tsar et la Tsarine.
ÇA ET LA
En présence des chiffres divergents publiés
sur les effectifs des différentes armes représen-
tées à la revue du camp de Châlons, donnons le
relevé résultant des états authentiques
Officiers, 3,065; hommes de troupes, 65,756;
chevaux, 18,644.
Nous ne comptons pas le 5* régiment du génie,
section des chemins de fer, venu de Versailles
pour la constractien de la voie ferrée entre la
gare de Mourmelon et le terrain de la revue, et
comprenant 35 ofSciers, 1,000 hommes et 25 che-
vaux.
!t!
<;
M. B&ootaut & reçu, M~r après-midi, M.
Chichkine, gérant des a.Saires étrangères de
Russie, avec lequel il s'esHoaguerneBientretenu.
:1<
M. Dadan, ministre de ïâ justice, & reçu le
grand'cordon de FÂigIe-Blaac.
M. Delpeuch, sous-secrétaire d'Etat aux postes
et télégraphes, qui avait reçu mardi le grand-cor-
don de l'ordre de Saint-Stanislas, a reçu avant-
hier celui de Sainte-Anne.
`
A propos du défilé et de la charge de cavalerie
grandiose exécutée en fin de la revue du camp de
Châlons:
II a ét6 unaniment remarqué que dans cette
mise en mouvement et cette évolution à grande
vitesse de plus de dix mille cavaliers, il n'y en a
eu qu'un de démonté, un chasseur, dont le che-
val au surplus était reparti au grandissime ga-
lop pour rejoindre son régiment.
Remis aussitôt sur pied, notre cavalier voulait
à son tour rejoindre sa monture en courant d'une
vélocité qui faisait honneur à son amour-propre.
Mais il allait être pris dans le tourbillon de la
charge de cavalerie.
Un officier d'ordonnance est accouru au galop
pour lui faire rebrousser chemin, au grand dé-
sespoir de notre chasse ur.
L'épisode a fort égayé la loge impériale en fai-
sant par contraste ressortir la solidité de nos ca-
valiers car une seule et unique chute dans une
pareille masse de cavalerie, c'est presque un mi-
racle.
1\:
Ceci sera certainement regretté. Un de nos
chefs arabes parlant le français comme sa lan-
gue maternelle, devait tourner et dire un co mpli-
ment au Tsar avant son départ. Au dernier mo-
ment, il a douté de sa mémoire ou de sa pronon-
ciation, et il s'est abstenu.
En substance, il devait dire au souverain
russe
Sire,
Nous nous considérons comme des enfants de la
France, et c'est à ce titre que nous sommes heureux
de saluer en vous so~ ~fa~d NMM.
C'eût été pourtant le comme nta.ire le mieux ap-
proprié de la figuration si décorative de nos chefs
algériens et tunisiens dans le cortège impérial.
:1<
On télégraphie de Moscou que les dépêches de
Paris occupent entièrement la population.
La foule se dispute les journaux.
Les lettrés lisent aux illettrés les nouvelles.
La presse est unanime à constater que les ré-
ceptions ont été splendides. Elle exprime la re-
connaissance de la Russie tout entière envers la
nation française.
Le président du Comité central de la jeunesse
royaliste de France, M. Roger Lambelin, a
envoyé, vendredi, à l'empereur Nicolas II une
lettre dans laquelle il adresse à Sa Ma'esté le
respectueux et public hommage de la Fédération
des groupes de jeunesse royaliste de France,
qui forment l'avant-garde du grand parti de-
meuré fidèle à toutes nos traditions historiques
et confiant dans toutes nos espérances nationales.
Paul Roche
LE LUXE PRATIQUE
S'habiller avec richesse, avec la sobriété de
haut goût qui constitue la véritable élégance,
et cependant ne pas dépasser les limites d'un
budget raisonnable, tel est le problème que cha-
cun se pose aujourd'hui et que le Petit-Saint-
Thomas résoud à chaque saison nouvelle. Grâce
à sa vigilance, au souci qu'il conserve de satis-
faire une clientèle toujours exigeante et avec
raison parce qu'elle est d'élite ) il perfectionne
sans cesse son exécution à mesure qu'il aug-
mente l'importance de ses ateliers presque cen-
tenaires.
On remarque, au catalogue de l'Exposition an-
noncée pour demain lundi, des jaquettes,des col-
lets brodés,des manteaux garnis de fourrure; des
costumes de ville en tissus haute nouveauté.dans
des prix variant autour de cinquante francs les
chapeaux les plus séduisants n'atteignent pas
trente francs, pas même la délicieuse capote
« coin'ante a pour dames sérieuses. Un pardessus
d'homme coupé aussi fièrement que dans la spé-
cialité et livré à partir de quarante-deux francs;
les jeunes gens, Elle ou garçon, peuvent être ha-
billés avec autant de grâce que de correction
pour moins de deux louis.
Nous renvoyons au catalogue, véritable cours
d'économie et de pratique élégance, pour les dé-
tails impossibles a préciser en quelques lignes.
DERNIÈRES NOTES
SUR LA
Jmse E~ ae CM!oBS
L'inévitable bousculade au télégraphe et à
l'approche de tous les trains, une longue marche
forcée dans la nuit jusqu'à la gare de Mourmelon
où, par un chemin de traverse, j'ai pu pénétrer
dans Je quatrième train parlementaire pour ren-
trer très tard à Paris m'ont forcément obligé à
écourter les impressions et notes que j'ai pu re-
cueillir avant, pendant et après la magnifique
solennité militaire à laquelle il a été donné aux
souverains de Russie d'assister au camp de Châ-
lons.
Je reviens aujourd'hui sur quelques points
laissés dans l'ombre. Voici d'ailleurs quelques
détails ignorés touchant l'arrivée du train impé-
rial en gare de Bouy.
Par un attaché à la présidence de la républi-
que, pendant que M. Félix Faure, arrivé quinze e
minutes, comme on le sait, avant le Tsar, causai t
avec MM. Méline, Hanotaux et les généraux Bil-
lot et Saussier, et que les conversations étaient t
animées entre les officiers présents, j'ai appris
que le Tsar avait instamment prié les officiers
attachés à sa personne de bien recommander que
même en cas de mauvais temps et de pluie la
voiture qui devait amener les souverains et M.
t~élix Faure sur le terrain de la revue restât dé-
couverte.
Les deux fidèles Cosaques attachés à la per-
sonne de Leurs Majestés, qui ont pris place au-
dessous des deux valets de pied attachés à la pré-
sidence, étaient munis de parapluies, qu'on pou-
vait ûxer sur la voiture en cas de besoin.
A Mourmelon-le-Grand, le défilé des voitures
et des piétons se rendant sur le terrain de la re-
vue, au plateau des Perches, a commencé dans
la nuit de jeudi à vendredi vers minuit, malgré
la pluie qui, du reste, n'a pas persisté.
Pour donner une idée du prix qn'à la der-
nière heure les voitures et breaks de toute sorte
ont atteint, un méchant landau appartenant à un
habitant de Châlons a été loué mille francs tout
rond à un groupe de cinq Anglais qui tenaient à
voir la revue.
J'ai vu des officiers sur une charrette traînée
par des boeufs ) Des hommes en habit prenaient
au prix fort place sur d'infâmes voitures pleines
de provisions.
Mais dans le groupe de ces voitures, il y en a
une qui a fait véritablement sensation celle-ci
venait d'une petite ville des environs de Reims
et n'était autre que le corbillard de cette localité,
sur lequel se trouvaient six personnes, assises
sur des bancs. Le corbillard n'avait, du reste,
nullement un aspect funèbre.
Je ne saurais assez dire combien a été patrio-
tique l'attitude des ecclésiastiques accourus des
quatre coins de l'Est à la revue. J'en ai vu qui
applaudissaient à tout rompre et, après le dénié,
embrassaient avec effusion les soldats qu'ils ren-
contraient sur leur passage.
Dans la soirée, l'encombrement aux stations
de Mourmelon a été tel que plus de dix mille per-
sonnes ont dû attendre, dans la boue et l'obscu-
rité et dénuées de vivres, les premières heures
du matin avant de pouvoir prendre le train. A
six heures du matin,. il y avait encore I~r
à Mourmelon dea mUUers de personnes <~ cam-
pées dans la plaine, sur le gazon humide, n'a-
vaient pu être transportées. L'insufnsance des
trains était évidente.
Quantité de personnalités appartenant au meil-
Ïettr monde et d'ofnciers supérieurs ont pu, avec
toutes les peines du monde, prendre place dans
un des fourgons du train parJementaire, bien
heureux encore d'y être parvenus au prix de mille
difficultés. J'ai vu un ofacier du génie s'impro-
viser garde-frein et grimper dans le petit réduit
destiné à cet agent du train; puis, philosophi-
quement, se couvrir de son manteau 1 C'est ainsi
~u'i.1 a pu arriver & Paris encore hier soir.
Le Tsar, après le déjeuner sous la tente impé-
riale, s'est entretenu longuement avec les géné-
raux Saussier et Billot. Mais il a tenu également
à se faire présenter les oiaciers supérieurs pré-
sents.
C'est ainsi que le souverain, d'après ce qui m'a
été conté, a eu quelques mots très aimables.
Quand ce fut le tour du général Brugère, com-
mandant le 8e corps
–Je sais que vous avez été-très longtemps le
chef de la maison .militaire du président Carnot,
et mes oncles ont vanté souvent, devant moi, à
mon père, votre courtoisie et vos grandes quali-
tés. Je suis heureux de vous voir à la tête d'un
beau corps d'armée.
~Au général Hervé le Tsar a serré à trois re-
prises la main, le félicitant de l'admirable tenue
des troupes du 6° corpa il a agi de même avec
les généraux d'Aubigny et Pierron.
La Tsarine, de son côté, s'est entretenue fort
aimablement avec un grand nombre d'officiers
généraux et s'est fait présenter les femmes des
officiers généraux présentes au déjeuner.
=~
On a beaucoup remarqué l'absence de Mme et
de Mlle Félix Faure, qui n'ont pas paru dans la
tribune impériale et n'ont pas assisté à la revue.
Nous savons cependant qu'au moment de la sépa-
ration à Bouy, le Tsar et la Tsarine ont prié le
Président de présenterleurs meilleurs souvenirs à
Mme et à Mlle Faure.
Marcel Bhitm
COIFFURE DE LA FEMME
Si vous voulez avoir des cheveux soufflés a la
mode, employez l'Eau de Wa-ver, 4 fr., et les
Flou-Flou ondulateurs, 13 fr.de Lenthéric, par-
fumeur, 245, rue Saint-Honoré, Paris.
.LE.
V:EE-mm BÂMN M~S!N
Le vice-amital baron Roussin, dont nous avons
récemment annoncé la mort, était d'une famille
originaire de la Bourgogne. Fils de l'amiral baron
Roussin, qui, avec une audace extraordinaire,
força l'embpuchurs du Tage, sous le canon des
forts de Lisbonne, sans éprouver ni une avarie,
ni la perte d'un seul homme de son escadre, et
fut créé baron par le roi Louis XVIII, en 1831,
puis trois fois ministre de la marine sous la mo-
narchie de Juillet, il fut promu à la dignité d'ami-
ral de France et nommé ambassadeur à Constan-
tinople.
Avec de tels exemples, son fils ne pouvait être
que marin. Entré à quinze ans à l'école navale,
M. Roussin était aspirant en 1838. Des le début
de sa carrière, il prenait part au bombardement
de Saint-Jean d'Ulloa. Il était lieutenant de vais-
seau lorsqu'éclata la guerre de Crimée et assista
dans la mer Noire au bombardement de Sébas-
topol. Capitaine de frégate à son retour en
France, il iut choisi comme chef d'éi.at-major par
l'amiral Penaud, qui commandait la deuxième
expédition dans la Baltique.
Dans ces fonctions, le baron Roussin'eutà pré-
parer l'attaque de Sweaborg la part qu'il prit
dans la réussite de l'expédition le fit citer à
l'ordre du jour et nommer officier de la Légion
d'honneur. La campagne finie, iL commanda la
station du Danube durant laquelle il fut promu
capitaine de vaisseau, à l'âge de .trente-huit ans.
.En 1870, l'amiral Fourichon qui venait d'arbo-
rer son pavillon sur le Me~MCMtHM, en qualité
de commandant en chef de l'escadre de la mer du
Nord, le prit comme chef d'état-major.
L'amiral Fourichon ne resta que peu de temps
à la tête de cette escadre, qui assurait le blocus
des ports allemands. Appelé le 4 septembre à
prendre le portefeuille de la marine, il emmena
son chef d'état-major, le fit contre-amiral et lui
confia la direction de son cabinet et des mouve-
ments de la flotte.
L'amiral Roussin, après avoir commandé l'es-
cadre du Pacifique, revint au ministère avec l'a-
miral Fouric ion, en 1876, et reprit les fonctions
de cheid'état-major général. Il fut nommé vice-
amiral, puis élevé à la dignité de gra.ad-of6cicr
de la Légion d'honneur durant cette même an-
née.
Le portefeuille de la marine lui fui confié par
le général de Rochebouêt pendant son court mi-
nistère Le baron Roussin devint ensuite préfet
maritime à Cherbourg, puis prit la présidence du
conseil des travaux et la vice-présidence du con-
seil d'amirauté. C'est dans cette dernière situa-
tion qu'il atteignit l'âge de la retraite. Cédant a
de nombreuses sollicitations, il se présenta dans
la Manche/en 1887, aux élections législatives, en
remplacement du vice-amiral de Gueydon. Mal-
gré l'opposition gouvernementale, il réunit 45,000
voix et faillit être élu. D'un caractère loyal, che-
valeresque, aimant passionnément la France,
dont il fut toujours un grand et vaillant servi-
teur, ce fut un homme de bien.
L.
1 t~ Ull
? 6~6 MTS~ BS~ RE~~MS
LRo jp&ii&o iF~ M~iiMo
Reims, 10 octobre.
Les fêtes de Reims touchent à leur terme.
Quelques évêques sont arrivés aujourd'hui
afin d'assister demain aux cérémonies de clô-
ture. Ce sont Mgr Hautin, archevêque de Cham-
béry Mgr Turinaz, évêque de Nancy; Mgr Du-
val, évêque de Soissons, qui a fait le voyage
trois fois; Mgr Leroy, évêque d'Alinda; Mgr
Latty, évêque de Chalons; Mgr Chapon, évêque
de Nice.
Mgr Latty a célébré ce matin la messe pontifi-
cale à la basilique de Saint-Rémi. Le sermon a
été prononcé, aux vêpres, par le R. P. Marcilly,
prêtre de l'Oratoire.
Il avait pour sujet: <( la France, foyer de vie
chrétienne,par les lettres,les arts et les sciences, a
L~orateur a développé ce thème avec beaucoup
de précision etde clarté, en montrant tour à tour
ce qui a été dans cet ordre d'idées, ce qui est et
ce qui sera. Ce discours a produit une vive im-
pression sur l'auditoire.
Hier. le Père Léon, Capucin,avait montré dans
la France le « Soldat de Dieu )) et dressé en
quelque sorte le bilan des services rendus à l'E-
glise par notre pays, qui si souvent guerroya
pour elle et contribua plus que toute autre na-
tion à étendre son inûuence dans le monde.
ft*~& t~t~tf F*B* ~~9 BS*6?BE'
FRANCE. ET &iUeS§E
Service d'actions de grâces à la cathédrale de
Saint-Pétersbourg
De la Correspondance rMsse
Saint-Pétersbourg, 10 octobre.
A l'occasion de la réception chaleureuse et splen-
dide faite en France aux souverains russes et de leur
heureux séjour sur le sol français, le métropolite de
Saint-Pétersbourg, Mgr Palladius, entouré de son
haut clergé, a célèbre aujourd'hui un service solen-
nel d'actions de grâces à la cathédrale de Saint-
Alexandre Newsky.
Une prière spéciale a été dite à la fin de l'office
pour la prospérité et la gloire de la nation française,
amie et alliée de la Russie.
Télégrammes des souverains russes à l'impé-
ratrice douairière
Saint-Pétersbourg, 10 octobre.
De la CorrespOK~aKcg rMMg nous venons d'appren-
dre, dans les hautes sphères pétersbourgeoises, que
les souverains russes ont adressé à l'Impératrice
douairière, dès après la revue de Châlons, des télé-
grammes faisant part de leur impression des belles
fêtes données en leur honneur pendant le séjour
qu'ils viennent de faire en France. Les souverains
ont exprime, dans les termes les plus chaleureux,
combien ils avaient été touchés de l'accueil que la
France, toute entière leur a fait et du tact avec lequel
ay&it été composé pour eux un programme de fêtes
littéralement merveilleuses, formant un spectacle ab-
solument unique.
Les souverains ont ëM extrêmement satisfaits du
bon ordre qui n'a tessé de régner pendant toutes ces
fêtes, malgré l'afjQuence <&ormé~ de plusieurs millions
de personnes mues par un même enthousiasme. On
dit ici qu'il n'est encore que le peuple français pour
'savoir garder, lorsqu'il manifeste pour la patrie, tant
de noblesse et de dignité dans l'expression de son en-
thousiasme.
Ce télégramme connrme pleinement, on le
voit, nos informations.
Le chef de gare de la gare du Nord a reçu au-
jourd'hui la dépêche suivante
Chef de gare Nord Paris de Saint-Pétersbourg,
n" 5495 Note 10.
Les rêves de la Russie et de la France se sont réa-
lisés. Profondément touchés de l'accueil enthousiaste
fait à nos souverains adorés, nous remercions infini-
mentet félicitons nos chers collègues en leur tendant
une main amicale.
Signe Chefs et employés de la gare de SMnt-Peters-
bourg, chemin de fer de l'empereur Nicolas I"
Le chef de la gare du Nord a repondu
C7M/'de~t?'e,&M~PB'<<'?'~6oMrs'
C'est le cœur plein de reconnaissance que nons re-
cevons'vos cordiales félicitations, nous vous en-
voyons l'expression de notre sincère amitié, et comme
l'a dit S. M. l'Empereur, de notre confraternité dans
l'armée des chemins de fer.
Signe Au nom de tous les employés da. che-
min do Ter du Nord, le chef de gare,
AVEKLAST.
r~x~rj~HT ®
LE DiSCOuHS DE LORD R8SE8ERY
Lord Rosebery a prononcé à Edimbourg un
discours destiné à expliquer les motifs de sa dé-
mission de leader du parti libéral et dans le-
quel il s'est énergiquement prononcé contre la
politique préconisée par M. Gladstone relative-
ment aux affaires d'Orient.
Le noble lord, sans condamner précisément
l'agitation en faveur des Arméniens, a cependant
dit avec une franchise, dont il faut le féliciter,
qu'elle était pleine de dangers, non seulement
pour l'Angleterre, mais pour la paix de l'Europe,
et qu'il n'était pas admissible que tous les inté-
rêts de la Grande-Bretagne fussent sacrifiés à
un seul intérêt: celui des Arméniens de Turquie.
Passant ensuite en revue les divers moyens
proposés pour résoudre le problème oriental,
il a trouvé ces moyens inutiles ou même dange-
reux, notamment celui qui consisterait de la
part de l'Angleterre à retirer son ambassadeur
de Constantinople et à cesser ainsi d'être repré-
sentée dans le concert européen. « Ce serait d'ail-
leurs, a ajouté l'orateur, nous ôter le seul moyen
d'agir sur le Sultan, et cela aSaiblirait l'autorité
de nos consuls qui peuvent secourir les Armé-
niens. a
Enfin, après avoir soutenu que la convention
de Chypre est inexécutable et qu'elle n'engage
nullement l'honneur de l'Angleterre, lord Rose-
bery a déclaré qu'il savait pertinemment que,
jusqu'à ces tout derniers temps, les puissances
étaient unanimement résolues à s'opposer par les
armes à une action isolée du gouvernement an-
glais en Orient, et il a terminé en protestant de
toutes ses forces contre une politique qui serait
d'abord le signal d'un massacre général des Ar-
méniens et qui ne manquerait pas de faire écla-
ter, en outre, une guerre européenne.
Tout cela est fort juste, iort sage, fort oppor-
tun et on ne saurait, je le répète, trop approuver,
en cette circonstance, lord Rosebery. Son discours
est un acte de courage et d indépendance qui lui
fait grand honneur. On oublie presque en le li-
sant que l'homme d'Etat qui l'a prononcé ne s'est
peut-être pas, étant au pouvoir, suffisamment
inspiré des idées qu'il exprime si bien dans l'op-
position.
Quant aux conséquences de la démission du
chef des libéraux, elles ne me semblent pas de-
voir être telles qu'il les eût sans doute désirées
et j'estime qu'il se fait illusion s'il suppose que
sa retraite inattendue rétablira l'union dans son
parti.
Le premier résultat de cette retraite sera vrai-
semblablement de rendre plus profonde la scis-
sion entre les modérés et les radicaux et consé-
quemment d'affaiblir encore le parti libéral déjà
très divisé. D'autre part, la résolution de lord
Rosebery est, à tout prendre, la justification de
la ligne de conduite modérée suivie par le cabinet
Salisbury et ce n'est certainement pas par là
qu'elle contribuera à accroître le prestige et la
force de l'opposition.
A. de Maugny
AJLt~EMA-GNJE
La saKtc de .M'. de .B~Mtarc/t. Les journaux de
Berlin publient la note suivante au sujet de la santé
du prince de Bismarck
« Abstraction faite de douleurs dans les hanches,
le priMC souffre beaucoup d'insomnie et ne quitte le
lit qu'à midi au plus tôt. On lui épargne toute émo-
tion. Il marche avec difficulté et se borne la plupart
du temps à faire de petites promenades en voiture. M
On assure que l'état de santé de l'ex-chancelier est
beaucoup plus grave que ne le dit cette note. Des
renseignements de source autorisée portent que le
prince de Bismarck est complètement alité depuis
plusieurs jours et que son entourage se montre très
inquiet.
D.
à T~~UPM~ t PMP~<3~?
i iRÂwDR~ Là mÈi~~Ëi
Les toasts de Châlons
JOURNAUX DU MATIN
M. de Kérobant, dans le 5'o~e~, considère
comme un grand événement le toast prononcé
par le Tsar au camp de Châlons.
On peut dire que, depuis hier, il y a quelque
chose de changé dans le monde. La triple alliance est
brisée.
Ce n'est plus la Fr&nca qui est isolée en Europe,
c'est l'Allemagne..
Le Journal
L'alliance franco-russe a été consacrée, hier, dans
des termes qui ne prêtent à aucune équivoque et qui
feront tressaillir de joie, jusque dans les plus hum-
bles chaumières, le cœur de tous les Français.
JOURNAUX DU SOIR
Les Dg&
Les dernières paroles que l'empereur de Russie a
prononcées avant de quitter la France sont, en quel-
que sorte, la consécration politique de son voyage.
On ne saurait, ni au dedans, ni au dehors, en më-
connaitre l'importance. Elles sont claires, elles sont
fermes, elles donnent à la siluation son caractère
véritable.
LaZ~er~
II est impossible de n'être pas frappé de la progres-
sion significative des déclarations que l'empereur de
Russie, en répondant successivement aux toasts por-
tés en son honneur, a faites, en trois occasions solen-
neltes, depuis qu'il a mis le pied sur la terre de
France, non seulement pour attester ses sentiments
de vive amitié, mais pour caractériser l'entente qui
existe entre les deux pays.
Quand il aurait prononcé le mot même d'alliance,
autour duquel s'agitent et épiloguent certains organes
de la presse étrangère, qu'aurait-il exprimé de plus
décisif ? i
La presse étrangère
ALLEMAGNE
Les jS<ï?M&Mr~er .AacMcMeM, organe du
pr'nce de Bismarck, veulent voir dans la chaleur
des paroles du Tsar une compensation pour le
mot alliance qu'il n'a pas voulu prononcer.
Un peuple à l'imagination vive comme la France
se contente de satisfactions de détail, comme une
conversation avec M. Ribot ou une couronne à Car-
Dot.
ITALIE
Le Ca/ff~o, dans un article sympathique, ad-
mire .!a résurrection de la France, sa grandeur et
sa puissance. Il compare la Duplice et la Tri
ptice et trouve que cette dernière est bien afiai-
blie.
La Focede~x Fërtif et la jalousie secrètes, mal dissimulées par la
presse libérale italienne à l'égard de la France,
qui, malgré ses malheurs, dit le journal, a su
démontrer au monde entier sa puissante vita-
lité.
Le Don C~tSCïO~e note le crescendo de l'into-
nation des paroles du Tsar'et de M. Félix Faure
depuis Cherbourg. Les toasts de Châlons, dit le
journal, revêtent une importance particulière,
par suite de la présence de la force colossale que
la France a présentée au Tsar. Ils affirment, dit-
il, non seulement l'amitié des deux peuples, mais
l'intimité des deux armées.
Pour lui, il serait déplacé de déduire dea p&-
roles échangées une menace pour la paix. Cepen-
dant il est évident que la paix dépend désormais
de la volonté de la Russie.
ANGLETERRE `
Le JPctï~ Grap~tC, à propos de la revue de
Châlons, dit qu'une on're d'alliance de la part de
la France serait de nature à tenter les puissances
européennes, quelles qu'elles soient.
Le correspondant spécial du Daily Ma:/à Châ-
lons affirme que jamais revue ne fut plus à l'hon-
neur de l'armée française.
Le .S~Mdard dit que la façon brillante dont
s'est affirmée l'amitié de laFrance et de la Russie,
loin d'inspirer de la crainte à l'Angleterre, attire
toutes ses sympathies.
Ni le Tsar ni M. Félix Faure, ajoute ledard, n'ont prononcé un seul mot qui puisse
nous choquer ou que nous désirions voir retran-
cher.
Le Tt~es dit que la France, avec l'aide de la
Russie, a évidemment remporté une brillante
victoire diplomatique elle a renversé le chef-
d'œuvre politique de Bismarck et repris sa place
dans le concert des nations européennes. Le
journal rend ensuite hommage au caractère paci-
fique du Tsar.
AUTRICHE
-L'raëfa~dit qu'il faudra compter désor-
mais avec deux puissances étroitement unies et
que l'entente a un caractère défénsif. Le main-
tien de la paix est assuré, puisque personne ne
songe à attaquer la France ou la Russie.
BELGIQUE
L'Etoile &e~g écrit à propos des toasts échan-
gés à Châlons )
Les paroles impériales impliquent plus qu'une al-
liance. La diplomatie y a lu la consécration d'une
étroite solidarité entre l'Empire russe et la répu-
blique.
Les cours seront surprises de l'éclectisme du Tsar.
Celui-ci, rompant avec des traditions considérées
comme sacrées, a embrassé en M. Félix. Faure Iq
nation française tout entière.
L'JMe~e~aMce&e~yedit:
II y a eu de part et d'autre l'affirmation la plus
nette et la plus catëgoriquedel'ententela plus étroite,
la plus entière. De quels termes plus chaleureux
pourraient se servir deux alliés qui voudraient faire
comprendre au monde qu'ils so~.rcciproquementliés
par des engagements formels, précis et définitifs.
Cb Demailiy
J~~ Fi~8 ~? "~F~"8
~F IIJFORN#4 TlOjYqgi
.D!'t?MMe/M ~j! oe
LA. TEMPERATURE
Vent faible sur nos côtes. Mer agitée. On signale
des pluies en Norvège et en Angleterre. En France,
on a recueilli 35 mm d'eau à Limoges, 21 à Bordeaux,
18 à Rochefort, 5 à Brest, 4 à Cherbourg. Inondations
dans le Nord.
A Paris, pluie continue. Le thermomètre marquait
hier dans l'apiès-midilo". Le temps va rester ai 1
pluie avec abaissement de la température.
Faits dn jour
L'Exposition du Soudan, au Champ de
Mars, va bientôt fermer ses portes. C'est en e3et
le 20 octobre que doit avoir lieu la clôture. Nous
ne saurions donc trop engager les retardataires
à proûter des quelques jours qui leur restent
pour visiter l'Exposition la plus curieuse et la
plus instructive qui soit. Le mauvais temps, qui
semble vouloir se continuer, ne doit point gêner
les amateurs, car de nombreux abris ont été
aménagés pour garantir les visiteurs contre les
pluies et les bourrasques les plus violentes.
Inutile d'ajouter que, malgré la proximité du
départ, rien n'a été modifié dans la composition
du spectacle.
Aujourd'hui dimanche, pour la première
fois, projections du cortège impérial et autres su-
jets choisis, au cinématographe Eug. Pirou, café
de la Paix, boulevard des Capucines. Ce sera
une compensation pour les personnes qui n'ont
pas eu la chance d'assister aux fêtes en bonne
place.
Le monde astv&nt
Aca~/ne des 6s<ïM.ï'-arprésidée par M. Bonnat, président, l'Académie a dé-
cidé que le prix Estrade-Delcros, de la valeur de huit
mille francs, qui ne devra en aucun, cas être partagé,
a pour objet de récompenser une œuvre appartenant
soit à l'un des arts du dessin (peinture, sculpture, ar-
chitecture, gravure en taille-douce, gravure sur me'
dailles), soit à l'art de la. composition musicale, qui
aura été produite dans le cours des cinq dernières
années et que l'Académie aura jugée particulièrement
digne d'être signalée au public.
Le prix Estrade-Delcros sera décerné pour la pre-
mière fois en 1890 et ne pourra être attribué qu'à ua
artiste français et n'appartenant pas à l'Académie des
beaux-arts.
M. le comte Henri Delaborde, secrétaire perpétuel.
a donné ensuite connaissance à ses confrères de la
très intéressante notice sur la vie et les oeuvres d'Ain*
broise Thomas qu'il se propose de lire à la séance pu'
blique annuelle de l'Académie des beaux-arts, qui
aura lieu, comme nous l'avons déjà annoncé, le sa-
medi 31 octobre prochain. –G. P.
M
Par décision du cardinal-archevêque de Paris:
M. l'abbé Lamielle, actuellement curé de Saint-
Ouen, vient d'être nommé curé de Villejuif.
L'installation de M. l'abbé Lamielle dans sa nou"
velle paroisse aura lieu dimanche prochain à la
grand'messe. La cérémonie sera présidée par M.
l'abbé Fages, vicaire gênera], archidiacre de Saint-
Denis.
Le gouvernement vient de décerner une médailla
d'or à la sœur Guilhem, de l'hospice de Vernoux (Ar-
dèche), pour récompense).' ses longs et dévoués servi-
ces aux malades de tout rang, de tout &ge, sans dis-
tinction de religion.
M. Joseph Bouet, prêtre de Saint-Sulpice, ancien
supérieur du séminaire de Reims, vient de mourir, &
l'âge de soixante ans, à la Solitude d'Issy, dont U
était le directeur.
Nouvelles ntiitit&ïpea)
~es jjroHMttOKS d'M r~ar. C'est le nom qu'on
peut donner aux promotions signées après la revue
du camp de ChMons, et qui n'avaient été diSërées
jusque-là que pour servir d'èpitogue à cette grande
fête militaire. Par décrets présidentiels, viennent
d'étrepromus:
Généraux de division les généraux de brigade
Massiet, commandant la brigade de cavalerie du 6"
corps d'Hugonneau de Bo.yat, commandant la 35~
brigade d'infanterie Godai't, commandant la 77e bri-
gade d'infanterie.
Généraux de brigade les colonels Torel, du 8~
cuirassiers de Santi, du 97" d'infanterie Gosse-
Dubois, du 2<= régiment étranger d'Esdaibes, à
l'état-major hors cadre de La Forgue de Bellegarde,
du 2e chasseurs Sage, du 133~ d'infan.terie O'Con-
nor, du 2c chasseurs d Afrique, et Millet, du 104'
d'infanterie.
Promotions d'officiers supérieurs:
Infanterie.Au grade de colonel: les lieutenants-colo*
mois Malpel, au 103"; Bugnet, au 13'; Mercier, an 74';
Rungs, au 150' Féry, au 163'; Maury, au 19'; Guillaume,
au à' tirailleurs algériens Bérenger, au 35' Soycr,
au ?3~.
Au grade de lieutenant-colonel les chefs de bataillon
Gouy, au 73"; Bertin-Mourot, au 94'; Cavaignac, au 36';
DeHandre, au 89°; Camps, hors cadres; de Schreiber, Des-
vaux de Saint-Maurice, au 36'; Caton, au 53'; Gadaud, au.
116"; de Préval, au 66'; Barrere, hors cadres; Bollanger,
au M'; Vcndenheim, au 11'; Chazottes, au 3°; Camion, au
148'; Dufait, au 21'; Penon, au 67°; d'Abza.e, au 15"; Vau
den Vaero, hors cadres (état-major); Durand de Rame-,
fort, a.u 50'; Bonavita, au 35"; Jullian, au 71; Donnat,
aul63'. ·
Cavalerie. Au grade de colonel, les lieutenants-colo-
nels Ferre, du 16' dragons; Ledochowski, au 3" dragons;
de Carné-Trécesson, au 1"' cuirassiers. Au grade de lieute-
nant-cotone), les chefs d'escadrons Masson, a.u 10' chas-
seurs Sanaon de Sansal, au 20' chasseurs; Ghabon, au 11*
dragons.
Gendarmerie. A un emploi de colonel, chef de légion
le lieutenant-co)o.ne! Loyer, chef de la 6' légion. A un em-
ploi de lieutenant-colonel chef de légion le chef d'escadron
Weick, aBiois.
ArtiHarie. Au grade de colonel le lieutenant-colonel
Barbe, directeur à Mtmbeugo. Au grade de lieutenant-colo-
nel, le chef d'escadron Coudret, directeur de l'école du
11'corps.
Génie. Au grade de colonel, ie lieutenant-colonel Mar-
ga, directeur *du génie à Châlons-sur-Marno. Au grade de
lieutenant-colonel, le chef de bataillon de Villeles, chef du
génie à Bourges.
La reuMg de C/tf~oK.5 et jpfMss oK~aMe. Le
correspondant du T'êtes à la revue de Chalons con-
firme ce que nous avons noté nous-mêmes c'est que
lorsque dënicreut les bataillons de chasseurs, leur
attitude était si belle, leur pas si régulier et si ca-
dencé, que le Tsar fit un geste d'admiration, recueilli
et applaudi par les spectateurs.
Le même correspondant rapporte les observations
suivantes d'un officier anglais qui avait assisté aux
manoeuvres allemandes
Le défilé des troupes françaises lui a paru admira*
ble, l'infanterie et l'artillerie supérieures à celles des
Allemands.
La cavalerie seule aurait encore des progrés à
faire.
Cet officier admirait encore le dë&Ié de notre artil-
lerie, mais il estimait que la présence de chevaux
blancs dans les attelages les rendait trop visibles
sur un champ de bataille.
L'observation n'est pas à négliger, tout en tenant
compte des diuéronces de visibilité dues à l'etandaa
des champs de batailles fu.tures et aux distaocea qne
comportera te tir. <
-?- En transmettant aumiaistre de J~ mariM) p~f
la Défense nationale s'il jugeait le moment venu
de préciser le caractère de certains événements
qui précédèrent l'armistice.
La réponse du vieux soldat, restée inédite, fut
!a suivante:
Monsieur, Tours, le 15 décembre 1895. 1
Monsieur,
Je suis volontairement sorti da inonde il y a bien
longtemps; sort~ en faisant le douloureux sacrince
d'une carrière qui m'était chère, et de grands intérêts
de famille que, ne possédant rien, je servais avec tes
traitements de mes emplois; sorti, enfin, dans un
parti-pris tel, que jamais je M'dt )'ecM fsWs, que
jSMKMs, d Tours, on ne m'a aperçu dans une réunion
publique ou privée.
C'est que pendant quarante ans d'observations fai-
tes et d'expérience acquise dans les guerres et les ré-
volutions contemporaines, expressément au cours du
siège de Paris, j~vais été pénétré de l'inébranlable
conviction que notre pays marchait vers un avenir
dont, ma dette publique payée, je devais me refuser
à courir le risque d'être l'instrument, le complice ou
le bênéSciaire.
J'ai a&sez vécu dans une retraite à présent vieille
d'un quart de siècle systématiquement silencieuse et
étroitement fermée pour voir hélas t cet avenir se
réaliser.
De ce silence vous voudriez faire sortir par des ré-
cits sur un passé qu'il s'efforce d'oublier, le vétéran
octogénaire {quatre-vingt-un ans), valétudinaire, in-
valide, et qui touche à la En ? C'est impossible.
Ce ne peut 6tre dans son intérêt que lui-même a
mis bien au-dessus de l'injure et de la dinamation en
n'y répondant pas; c'est donc dans l'intérêt de la vé-
rité, ou au moins de quelques vérités.
Les auriez-vous trouvées, à qui et à quoi servi-
raient-elles en l'état présent du pays ? Comment la
leçon des livres pourrait-elle le réformer, quand la
terrible leçon des événements n'a eu sur lui aucun
eSet ? Y
La longueur et l'eBort de cette lettre vous diront
tout le prix que, sans vous connaître, j'attache à vous
persuader. Je vous offre, monsieur, l'assurance de
~a considération très distinguée.
Général TRoœu
-3K
A l'époque ou il remplissait les fonctions de
gouverneur de Paris, le général Trochu s'était
entouré d'un état-major dont faisaient partie les
généraux Schmitz et Foy, le colonel Usquin, le
lieutenaut-colone] de Lemud, les commandants
prince Bibesco, de Brou, Faivre, Vigneral, Les-
trohan, Madelor, Bidot, les chefs d'escadrons
Bourcart, Lunel les capitaines Brunet, Barrois,
Thory, de Montebello, deBéarn, de Montesquieu,
d'Hérisson, de Beaumont, Barthélemy, Delâtre,
Brunet, Richard, Lair, les lieutenants de Langle
d'HendecourtetChoppind'Â.rnouviUe.
Plus d'un parmi les survivants doit posséder
des lettres qui seront autant de documents histo-
riques. Le prince Bibesco, entre autres, a entre
les mains une assez volumineuse correspon-
dance du général Trochu, ainsi d'ailleurs que le
général Turr.
Le général Trochu était secondé sur plus d'un
point par Mme Trochu, femme du plus grand
mérite, dont la vie fut pendant le siège presque
entièrement consacrée aux ambulances.
Elle aimait à répéter le mot de Mlle Favart
qu'on lui avait un jour présentée à l'ambulance
du Théâtre-Français et qui lui avait dit avec un
geste de reine
-Comment, madame, c'est vous la femme de
ce héros 1
Malicieusement, Trochu ajoutait, en manière
de conclusion
Le théâtre ne perd jamais ses droits 1
Sait-on que le général Tfochu était un grand
fumeur devant l'Eternel ? II poussait jusqu'à la
passion l'amour de la pipe, si bien que chacun de
ses repas était mené par lui tambour battant,
simplement pour avoir le plaisir de fumer plus
vite une « bonne pipe )), comme il disait en sou-
riant.
Il passait alors dans son cabinet de travail et,
tout en recevant ses visiteurs, il tirait d'épaisses
bouffées de son calumet. Vers deux heures, il vi-
sitait les forts, rentrait chez lui, où il se mettait
de nouveau à la besogne, sa pipe au coin de la
bouche. Il fumait une ou deux pipes avant de se
coucher et je ne suis pas bien sûr qu'il ne cou-
pait pas son sommeil pour fumer encore 1
Parmi les familiers que le général Trochu
écoutait volontiers, se trouvait le Père Olivaiut,
qui faisait de fréquentes visites au gouverneur.
Le Père Olivaint, qui devait mourir si tragi-
quement, a laissé d'ineffaçables souvenirs c'é-
tait un ancien élève de l'Ecole normale, essentiel-
lement homme de devoir, très courageux, et qui
avait sur l'esprit de Trochu une grande inQuence.
C'est sans doute à celle-ci qu'on doit l'affirmation
solennelle d'un miracle possible dans les procla-
mations de Trochu, et il ne dépendit pas du gé-
néral qu'une proclamation plaçant Paris sous la
protection directe de sainte Geneviève ne fut pla-
cardée sur les murs de la capitale.
Cette proclamation, Trochu la rédigea
« Je suis croyant, disait-il, et j'ai demandé à
sainte Geneviève, libératrice de Paris au temps
de l'invasion des Barbares, de couvrir encore
one fois Paris de sa protection. ?, mais le pré-
sident du gouvernement de la Défense dut eu
donner lecture à ses collègues, et la proclamation
lui resta pour compte elle ne fut jamais affichée 1
_Saint-Réal
MONDANITÉS
CHRONIQUE DE L'ELEGANCE
On a pu remarquer que l'Impératrice de Russie se
soiËe d'une façon très simple, très personnelle et qui
ne se rapproche nullement de la coiffure bouffante,
soufflée, compliquée, à la mode du jour. Les cheveux
'très abondants, d'un blond châtain à renets lumineux
et dorés, sont entièrement relevés sur te front, laissant
voir et aplatis sur tes tempes sont légèrement soulevés vers
!e milieu du devant. Un chignon rond enroulé à triple
rang de torsade dégage la nuque.
Cette coiffure très jeune accompagne admirablement t
tes traits purs et réguliers de la jeune souveraine, l'o-
vale aUongé qui donne à toute sa physionomie un
charme délicat, une rare distinction.
L'Ir.përatrice s'esiconstamment montrée dans le jour
coi6' de petites capotes de couleur, assorties à la nuan-
ce c la toilette, régulières devant, avec de légers orne-
me~ s en plumes ou en aigrettes. Sa Majesté paraît af-
fectionner les nuances tendres, qui conviennent mer-
veilleusement du reste au doux éclat de son teint le
lilas, le mauve rosé, le gris, le beige, le blanc surtout,
paraît-i). A toutes les soirées de gala de sptendides dia-
dèmes en pierreries différentes, posés très simplement,
*Mtt couronné ce front auguste et charmant.
LES COURS
Le Roi de Grèce a quitté Kronberg hier après-midi
pour Paris, où il arrivera aujourd'hui à dix heures du
matin.
Le Palais de Castille était en fête hier, à l'occa-
sion du double anniversaire de ta naissance et des no-
ces d'or de la Reine Isabelle II d'Espagne, née à Ma-
drid le to octobre t83oet mariée le 10 octobre :8~6, à
Don François d'Assise, infant d'Espagne, proclamé
Roi le même jour.
La belle salle à manger avait reçu une merveilleuse
décoration norate sur la table, au centre, un splen-
dide surtout d'argent d'où émergeaient des touffes de
Seurs à la place de chaque convive, des gerbes de
rosés et de bégonias. C'était d'un effet ravissant.
Déjeuner intime, présidé par la Reine Isabelle II, et
auquel assistaient te Prince et la Princesse François
de Bavière, i'tnfante Eutalie et ses enfants, ainsi que
les personnages de la Maison de la Reine Isabelle H.
La Reine a reçu un grand nombre de personnes, qui
sont ailées lui présenter leurs félicitations. Des centai-
nes de lettres et de dépêches ont été également adres-
sées, depuis quarante-huit heures, au palais de Cas-
LES AMBASSADES
Le comte de Pradère; l'un des membres les plus
sympathiques de l'ambassade d'Espagne en France,
vient d'être nommé secrétaire a ta légation espagnole à
Bruxelles. Z>
PARIS HORS PARIS
La marquise deBetbeufestactuef'ementauchâteau
de Belbeuf, dans la Seine-Inférieure, avec son fils le
marquis de Beibeuf, son frère le comte Siméon, son
neveu et sa nièce, te comte et la comtesse Hubert de
Montesquiou-Fezensac, née Siméon.
Les réunions les plus brillantes viennent d'avoir lieu
dans cette belle demeure, et l'on y a joué ta comédie
avec un grand succès. Deux des plus jolies pièces d'Oc-
tave Feuillet, le Cas de conscience et Z.ejMt
Dreux et ses environs seront bientôt très animés.
On annonce un bat au château d'Anet chez la vicom-
tesse ae Leusse, un autre au château de Vatimesnit.
dont t' aimable propriétaire est là, comme à Paris,
très recherché pour mener tes cotittons.
La comtesse de Viel-Castet est avec ses enfants au
château de Louye, te comte et la comtesse Alan de
Montgomery au château de Comteville, et l'équipage
du marquis de Poatoi-Pontcarré prépare ses prouesses
cynégétiques.
La princesse Marie GortschakofF, Ëtte du prince
Miche! Stourdza, qui fut prince régnant de Motdavie,
et bette-Site du célèbre chancelier de l'empire russe~ se
trouve, ea ce moment, dans sa vitia de Sorrente, où
eUe reçoit t& visite de ta vicomtesse Yitaia X!Hi.
MARIAGES
M. l'abbé Tournadre a béni, à Notre-Dame, le
mariage de M. Joseph Pêrard, ingénieur des arts et ma-
nufactures, avec Mlle Emilie Cacheux, fille du prési-
dent de ta Société française d'hygiène.
Les témoins du marié étaient le docteur Pieehaud,
médecin du Sénat, et M. Buquet, directeur de i'Ëcote
centrale ceux de la mariée M. Cacheux, Sts 4e l'in-
dustrie bien connu, et M. Yves, ses onctes.
NËCROLOGŒ
Aujourd'hui partent pour te château de Magnas
où auront lieu demain les obsèques du marquis de
Galard le comte d'Hunotstein et la comtesse, née
d'Uzès, bette-sœur du défunt le duc et la duchesse
d'Uzès, !e duc et la duchesse de Luynes, le duc et la
duchesse de Brissac, le duc et la duchesse de Morte-
mart, ses neveux et nièces.
On a célébré hier les obsèques du marquis d'Ay-
mar de Châteaurenard, ancien conseiller d'Etat, com-
mandeur de la Légion d'honneur, administrateur de la
Compagnie Paris-Lyon-Méditerranée, vice-président du
Jockey-Club. Après avoir été exposé au domicile du dé-
funt, te corps a été transporté à l'église Saint-François-
Xavier, où a eu lieu la cérémonie funèbre.
-L'église était entièrement tendue de noir. Sur les
draperies se détachaient tes armes de Châteaurenard,
une colombe d'or à rameau d'or sur fond de sinople
au fond.d'azur, à trois étoiles d'or. Un catafalque avait
été dressé au milieu de la nef. A t'arriére était déposée
une grande couronne de roses thé et de violettes avec
l'inscription <: Le conseil d'administration de ta Com-
pagnie de 'Paris-Lyon-Méditerranée à son administra-
teur ».
Le deuit était conduit par le comte de Chateaure-
nard, lieutenant au 3e cuirassiers, fils du défunt. Des
employés du P.-L.-M. formaient la haie te long du cor-
billard de 3e classe.
Dans l'assistance, on remarquait
MM. leduc de Doudeauville; prince de Broglie, vicomte de
Noailles, comte de Juignë, marquis et comte des Isnards,
comte de Riancey, comte de Chaudordy, comte de Saint-
Quentin, comtesse de Cholet, comte et comtesse de Beau-
mont, Nisard, directeur politique aux an'airea étrangè-
res Tirman, ancien gouverneur de l'Algérie; baron Alphonse
de Rothschild, prince d'Arenberg, vicomte de Savigny de
Moatcorps, de Kergorlay, L. de La Salle, marquis de
Jaucourt, comte de Ma.istre. marquis de Beauvoir, marquis
d'AHgre, vicomte de Vaufretand, vicomte Melchior de Vo-
gué, de l'Académie française; comte d'Hautpouî, comte de
Béarn, baron Rottinguer, amiral SaHaadrouze do Lamor-
naix, Bartholdi, Noblemairo, directeur de la Compagnie
du P.-L.-M., et le haut personnel de la Compagnie, etc.
La messe a été dite par le R. P. Sommervoget, su-
périeur des Jésuites de la rue Monsieur.
M. l'abbé Rivier, curé de Saint-François-Xavier, a
donné l'absoute.
Durant l'office, la maîtrise de la paroisse a joué.sous
la direction de M. Boussago), de l'Opéra, maître de
chapeite.Etie aexécuté le Kyrie, de Th. Dubois; l'O/~r-
~o:'re, de Liszt, a été rendu par M. Brun, violon solo,
et MM. Marthe et Franck., de t'Opéra te Pie JM:<, de
Stradella, a été chanté par MM. Muratet et Chancet, de
t'Opéra M. Marty tenait le grand orgue.
Après ta cérémonie, te corps a été descendu dans tes
caveaux de i'égtise en attendant son transfert dans le
Lot.
Hier à onze heures, ont eu lieu, en l'église Saint-
Honoré d'Eytau, !es obsèques de M. Victor de Lesseps,
secrétaire d'ambassade, le second fils de M. Ferdinand
de Lesseps.
Le corbillatd disparaissait sous les superbes couron-
nes qui avaient été envoyées par les nombreux amis du
défunt.
Le deuil était conduit par M. Charles de Lesseps et
les frères du défunt.
Derrière les membres de la famittë une foule considé-
rable de notabilités du monde de la politique et de la
finance
Le conseil d'administration de la Compagnie du Suez
ayant à sa tête le président, prince d'Arenberg; M. Denor-
mandie, général Turr, M.-A. Picard, baron M. de Gunz-
burg, comte Louis de Périgord, baron Sipière, baron G.
d'Orgeval, comte d'Héliand. marquis de Castrone, mar-
quis de Montferrier, 51. Austin Lea, secrétaire de l'ambas-
sade d'Angleterre; comte E. de Launay, MM. Henri Bar-
bonx, de La Faye, Edwards, Lefebvro de Viefville, Vlas-
to, Antonin Proust, Zarifi, Ludovic de Sineay, lieute-
nant-colonel Monteil, Gh. Homberg. Ph. Bunau-Varilla,
H. Tenré, Ralli, Nicolopoulo, Maurice Herbette, Paul
Fould, comte de Zogheb, Fernand de Ribes, Rodocanachi,
David Oppenheim, Maurice de Jonquieres, Le Gouppey,
etc.
La messe a été dite par un vicaire de la paroisse et
t'absoute donnée par l'abbé Marbeau, curé de Saint-
Honoré d'Eytau.
Après la cérémonie religieuse, le cortège s'est dirigé
vers le cimetière du Père-Lachaise~ où a eu lieu l'inhu-
mation.
Hier, également, ont eu lieu les obsèques de M.
Gustave Ravenaz, en l'église de la Madeleine.
Le deuit a été conduit par: MM. Alexis Ravenaz, son
Sis; Pastré, le docteur Ch. Nélaton et Ch. Vergé, ses
beaux-frères; M. Hèiuis, son oncle.
L'inhumation a eu lieu au cimetière du Père-La-
chaise.
Les obsèques du générât Troçha ont eu lieu hier
matin, à dix heures, à Tours. L'abbé Archambault et
te clergé de la paroisse de Saint-Pierre-des-Corps ont
procédé à la levée du corps.
Le corbillard, très simple, et sur lequel aucune fleur,
aucune couronne n'avait été déposée, était immédiate-
ment suivi de huit sous-officiers portant une superbe
couronne de fleurs naturelles, offerte par le gouverne-
ment.
Le deuil était conduit par M. Armand Trochu, frère
du général, et ses deux neveux. Puis venaient
Colonel de Lacroix et commandant Humbert, de la mai-
son militaire du président de la république; généraux de e
Boyot, Olivier, Brunet, Danloux, de'Chochy, Bruneau, l'in-
tendant militaire Roche, colonels Maraud, Vedea.u, Brusiot,
Humbel, commandant de Monthodon, représentant le géné-
ral commandant le 9° corps; tous les officiers de la garni-
son, M. Viguié, préfet d'Indre-et-Loire comte de Maillé,
sénateur de Maine-et-Loire; M.Charles Ferry,député des Vos-
ges M.Fournior, ancien ambassadeur à Conatantinople.ami
personnel du défunt, la municipalité de Tours, les fonc-
tionnaires, etc.
Suivant la volonté expresse du défunt, aucun hon-
neur militaire n'a été rendu, et le cercueil ne portait
aucune de ses décorations.
L'absoute a été donnée par Mgr Renou, archevêque
de Tours.
Après la cérémonie religieuse, le corps a été trans-
porté au cimetière de Lasalle et mhumé sans aucune
pompe. Aucun discours n'a été prononcé.
–M. Edmond Leconte, vice-consul de France, atta-
ché au ministère des affaires étrangères, a succombé
hter, à t'âge de cinquante ans.
Le défunt était allié à M. t'abbé Leconte, vicaire à la
Trinité, et à la famille Le Moyne de La Chevallerie.
Les obsèques auront tieu demain, à Notre-Dame-de-
Lorette l'inhumation sera faite à Thiais.
Dantim
tPRËS LE DEPART
DES SOUVERAINS RUSSES
A DstFmatîMtt
Le Tsar et la Tsarine sont arrivés, hier matin,
à Darmsiadt, quelques minutes après neuf heu-
res. Sur le quai de la gare du Rhin et Neckar
(-R/~M und ~Vec~a?" ~ec~tt), le grand-duc de
Hesse, frère de l'Impératrice, et la grande-du-
chesse attendaient les souverains. La gare était
magninquement décorée les troupes formaient
la haie jusqu'au nouveau palais qui s'élève sur
le Louisenpiatz.
La foule qui se pressait dans les rues pavoi-
sées aux couleurs russes et hessoises ont fait à
Nicolas II et à l'ex-princesse Alix un accueil
enthousiaste.
Le soir, les souverains russes ont dîné, à sept
heures, au nouveau palais. Dîner tout intime,
auquel seuls assistaient les membres de la fa-
mille hessoise.
A neuf heures, les souverains ont écouté, du
balcon qui donne sur la place Louise, une séré-
nade des chorales darmstadtoises et ont été vi-
vement acclamés. Le palais et beaucoup d'habi-
tations particulières sont illuminées.
On croit que le séjour du Tsar et de la Tsarine
à Darmstadt sera d'une dizaine de jours. Ce
voyage a un caractère tout intime.
On sait, en effet, que depuis son mariage et
son avènement au trône de Russie, Nicolas II
n'a pas encore rendu visite à son beau-frère, qui
était le tuteur de la princesse Alix. Au cours de
leur séjour, le Tsar assistera, avec son beau-
frère, le grand-duc régnant de Hesse, à de gran-
des chasses, et fera une courte visite, avec la
Tsarine, à Wiesbaden, où réside la grande-du-
chesse Alexandra Josefovna, veuve du défunt
grand-duc Constantin Nieolaïevitch, grand-oncle
de l'empereur de Russie.
A Hombourg, les souverains comptent assis-
ter, le 18 octobre, à la pose de la première pierre
de l'église russe qu'on va construire dans la sta-
tion thermale allemande de là. Leurs Majestés
doivent se rendre à Friedrichshof, le château de
l'impératrice Frédéric, mère de Guillaume II. Du
reste, on parle égatement d'une entrevue à Darm-
stadt, entre le couple impérial allemand et les
souverains russes. Guillaume II devant se rendre,
du 19 au 21 octobre, à Wiesbaden, le souverain
allemand en profiterait pour aller saluer, avant
leur retour en Russie, le Tsar et la Tsarine.
ÇA ET LA
En présence des chiffres divergents publiés
sur les effectifs des différentes armes représen-
tées à la revue du camp de Châlons, donnons le
relevé résultant des états authentiques
Officiers, 3,065; hommes de troupes, 65,756;
chevaux, 18,644.
Nous ne comptons pas le 5* régiment du génie,
section des chemins de fer, venu de Versailles
pour la constractien de la voie ferrée entre la
gare de Mourmelon et le terrain de la revue, et
comprenant 35 ofSciers, 1,000 hommes et 25 che-
vaux.
!t!
<;
M. B&ootaut & reçu, M~r après-midi, M.
Chichkine, gérant des a.Saires étrangères de
Russie, avec lequel il s'esHoaguerneBientretenu.
:1<
M. Dadan, ministre de ïâ justice, & reçu le
grand'cordon de FÂigIe-Blaac.
M. Delpeuch, sous-secrétaire d'Etat aux postes
et télégraphes, qui avait reçu mardi le grand-cor-
don de l'ordre de Saint-Stanislas, a reçu avant-
hier celui de Sainte-Anne.
`
A propos du défilé et de la charge de cavalerie
grandiose exécutée en fin de la revue du camp de
Châlons:
II a ét6 unaniment remarqué que dans cette
mise en mouvement et cette évolution à grande
vitesse de plus de dix mille cavaliers, il n'y en a
eu qu'un de démonté, un chasseur, dont le che-
val au surplus était reparti au grandissime ga-
lop pour rejoindre son régiment.
Remis aussitôt sur pied, notre cavalier voulait
à son tour rejoindre sa monture en courant d'une
vélocité qui faisait honneur à son amour-propre.
Mais il allait être pris dans le tourbillon de la
charge de cavalerie.
Un officier d'ordonnance est accouru au galop
pour lui faire rebrousser chemin, au grand dé-
sespoir de notre chasse ur.
L'épisode a fort égayé la loge impériale en fai-
sant par contraste ressortir la solidité de nos ca-
valiers car une seule et unique chute dans une
pareille masse de cavalerie, c'est presque un mi-
racle.
1\:
Ceci sera certainement regretté. Un de nos
chefs arabes parlant le français comme sa lan-
gue maternelle, devait tourner et dire un co mpli-
ment au Tsar avant son départ. Au dernier mo-
ment, il a douté de sa mémoire ou de sa pronon-
ciation, et il s'est abstenu.
En substance, il devait dire au souverain
russe
Sire,
Nous nous considérons comme des enfants de la
France, et c'est à ce titre que nous sommes heureux
de saluer en vous so~ ~fa~d NMM.
C'eût été pourtant le comme nta.ire le mieux ap-
proprié de la figuration si décorative de nos chefs
algériens et tunisiens dans le cortège impérial.
:1<
On télégraphie de Moscou que les dépêches de
Paris occupent entièrement la population.
La foule se dispute les journaux.
Les lettrés lisent aux illettrés les nouvelles.
La presse est unanime à constater que les ré-
ceptions ont été splendides. Elle exprime la re-
connaissance de la Russie tout entière envers la
nation française.
Le président du Comité central de la jeunesse
royaliste de France, M. Roger Lambelin, a
envoyé, vendredi, à l'empereur Nicolas II une
lettre dans laquelle il adresse à Sa Ma'esté le
respectueux et public hommage de la Fédération
des groupes de jeunesse royaliste de France,
qui forment l'avant-garde du grand parti de-
meuré fidèle à toutes nos traditions historiques
et confiant dans toutes nos espérances nationales.
Paul Roche
LE LUXE PRATIQUE
S'habiller avec richesse, avec la sobriété de
haut goût qui constitue la véritable élégance,
et cependant ne pas dépasser les limites d'un
budget raisonnable, tel est le problème que cha-
cun se pose aujourd'hui et que le Petit-Saint-
Thomas résoud à chaque saison nouvelle. Grâce
à sa vigilance, au souci qu'il conserve de satis-
faire une clientèle toujours exigeante et avec
raison parce qu'elle est d'élite ) il perfectionne
sans cesse son exécution à mesure qu'il aug-
mente l'importance de ses ateliers presque cen-
tenaires.
On remarque, au catalogue de l'Exposition an-
noncée pour demain lundi, des jaquettes,des col-
lets brodés,des manteaux garnis de fourrure; des
costumes de ville en tissus haute nouveauté.dans
des prix variant autour de cinquante francs les
chapeaux les plus séduisants n'atteignent pas
trente francs, pas même la délicieuse capote
« coin'ante a pour dames sérieuses. Un pardessus
d'homme coupé aussi fièrement que dans la spé-
cialité et livré à partir de quarante-deux francs;
les jeunes gens, Elle ou garçon, peuvent être ha-
billés avec autant de grâce que de correction
pour moins de deux louis.
Nous renvoyons au catalogue, véritable cours
d'économie et de pratique élégance, pour les dé-
tails impossibles a préciser en quelques lignes.
DERNIÈRES NOTES
SUR LA
Jmse E~ ae CM!oBS
L'inévitable bousculade au télégraphe et à
l'approche de tous les trains, une longue marche
forcée dans la nuit jusqu'à la gare de Mourmelon
où, par un chemin de traverse, j'ai pu pénétrer
dans Je quatrième train parlementaire pour ren-
trer très tard à Paris m'ont forcément obligé à
écourter les impressions et notes que j'ai pu re-
cueillir avant, pendant et après la magnifique
solennité militaire à laquelle il a été donné aux
souverains de Russie d'assister au camp de Châ-
lons.
Je reviens aujourd'hui sur quelques points
laissés dans l'ombre. Voici d'ailleurs quelques
détails ignorés touchant l'arrivée du train impé-
rial en gare de Bouy.
Par un attaché à la présidence de la républi-
que, pendant que M. Félix Faure, arrivé quinze e
minutes, comme on le sait, avant le Tsar, causai t
avec MM. Méline, Hanotaux et les généraux Bil-
lot et Saussier, et que les conversations étaient t
animées entre les officiers présents, j'ai appris
que le Tsar avait instamment prié les officiers
attachés à sa personne de bien recommander que
même en cas de mauvais temps et de pluie la
voiture qui devait amener les souverains et M.
t~élix Faure sur le terrain de la revue restât dé-
couverte.
Les deux fidèles Cosaques attachés à la per-
sonne de Leurs Majestés, qui ont pris place au-
dessous des deux valets de pied attachés à la pré-
sidence, étaient munis de parapluies, qu'on pou-
vait ûxer sur la voiture en cas de besoin.
A Mourmelon-le-Grand, le défilé des voitures
et des piétons se rendant sur le terrain de la re-
vue, au plateau des Perches, a commencé dans
la nuit de jeudi à vendredi vers minuit, malgré
la pluie qui, du reste, n'a pas persisté.
Pour donner une idée du prix qn'à la der-
nière heure les voitures et breaks de toute sorte
ont atteint, un méchant landau appartenant à un
habitant de Châlons a été loué mille francs tout
rond à un groupe de cinq Anglais qui tenaient à
voir la revue.
J'ai vu des officiers sur une charrette traînée
par des boeufs ) Des hommes en habit prenaient
au prix fort place sur d'infâmes voitures pleines
de provisions.
Mais dans le groupe de ces voitures, il y en a
une qui a fait véritablement sensation celle-ci
venait d'une petite ville des environs de Reims
et n'était autre que le corbillard de cette localité,
sur lequel se trouvaient six personnes, assises
sur des bancs. Le corbillard n'avait, du reste,
nullement un aspect funèbre.
Je ne saurais assez dire combien a été patrio-
tique l'attitude des ecclésiastiques accourus des
quatre coins de l'Est à la revue. J'en ai vu qui
applaudissaient à tout rompre et, après le dénié,
embrassaient avec effusion les soldats qu'ils ren-
contraient sur leur passage.
Dans la soirée, l'encombrement aux stations
de Mourmelon a été tel que plus de dix mille per-
sonnes ont dû attendre, dans la boue et l'obscu-
rité et dénuées de vivres, les premières heures
du matin avant de pouvoir prendre le train. A
six heures du matin,. il y avait encore I~r
à Mourmelon dea mUUers de personnes <~ cam-
pées dans la plaine, sur le gazon humide, n'a-
vaient pu être transportées. L'insufnsance des
trains était évidente.
Quantité de personnalités appartenant au meil-
Ïettr monde et d'ofnciers supérieurs ont pu, avec
toutes les peines du monde, prendre place dans
un des fourgons du train parJementaire, bien
heureux encore d'y être parvenus au prix de mille
difficultés. J'ai vu un ofacier du génie s'impro-
viser garde-frein et grimper dans le petit réduit
destiné à cet agent du train; puis, philosophi-
quement, se couvrir de son manteau 1 C'est ainsi
~u'i.1 a pu arriver & Paris encore hier soir.
Le Tsar, après le déjeuner sous la tente impé-
riale, s'est entretenu longuement avec les géné-
raux Saussier et Billot. Mais il a tenu également
à se faire présenter les oiaciers supérieurs pré-
sents.
C'est ainsi que le souverain, d'après ce qui m'a
été conté, a eu quelques mots très aimables.
Quand ce fut le tour du général Brugère, com-
mandant le 8e corps
–Je sais que vous avez été-très longtemps le
chef de la maison .militaire du président Carnot,
et mes oncles ont vanté souvent, devant moi, à
mon père, votre courtoisie et vos grandes quali-
tés. Je suis heureux de vous voir à la tête d'un
beau corps d'armée.
~Au général Hervé le Tsar a serré à trois re-
prises la main, le félicitant de l'admirable tenue
des troupes du 6° corpa il a agi de même avec
les généraux d'Aubigny et Pierron.
La Tsarine, de son côté, s'est entretenue fort
aimablement avec un grand nombre d'officiers
généraux et s'est fait présenter les femmes des
officiers généraux présentes au déjeuner.
=~
On a beaucoup remarqué l'absence de Mme et
de Mlle Félix Faure, qui n'ont pas paru dans la
tribune impériale et n'ont pas assisté à la revue.
Nous savons cependant qu'au moment de la sépa-
ration à Bouy, le Tsar et la Tsarine ont prié le
Président de présenterleurs meilleurs souvenirs à
Mme et à Mlle Faure.
Marcel Bhitm
COIFFURE DE LA FEMME
Si vous voulez avoir des cheveux soufflés a la
mode, employez l'Eau de Wa-ver, 4 fr., et les
Flou-Flou ondulateurs, 13 fr.de Lenthéric, par-
fumeur, 245, rue Saint-Honoré, Paris.
.LE.
V:EE-mm BÂMN M~S!N
Le vice-amital baron Roussin, dont nous avons
récemment annoncé la mort, était d'une famille
originaire de la Bourgogne. Fils de l'amiral baron
Roussin, qui, avec une audace extraordinaire,
força l'embpuchurs du Tage, sous le canon des
forts de Lisbonne, sans éprouver ni une avarie,
ni la perte d'un seul homme de son escadre, et
fut créé baron par le roi Louis XVIII, en 1831,
puis trois fois ministre de la marine sous la mo-
narchie de Juillet, il fut promu à la dignité d'ami-
ral de France et nommé ambassadeur à Constan-
tinople.
Avec de tels exemples, son fils ne pouvait être
que marin. Entré à quinze ans à l'école navale,
M. Roussin était aspirant en 1838. Des le début
de sa carrière, il prenait part au bombardement
de Saint-Jean d'Ulloa. Il était lieutenant de vais-
seau lorsqu'éclata la guerre de Crimée et assista
dans la mer Noire au bombardement de Sébas-
topol. Capitaine de frégate à son retour en
France, il iut choisi comme chef d'éi.at-major par
l'amiral Penaud, qui commandait la deuxième
expédition dans la Baltique.
Dans ces fonctions, le baron Roussin'eutà pré-
parer l'attaque de Sweaborg la part qu'il prit
dans la réussite de l'expédition le fit citer à
l'ordre du jour et nommer officier de la Légion
d'honneur. La campagne finie, iL commanda la
station du Danube durant laquelle il fut promu
capitaine de vaisseau, à l'âge de .trente-huit ans.
.En 1870, l'amiral Fourichon qui venait d'arbo-
rer son pavillon sur le Me~MCMtHM, en qualité
de commandant en chef de l'escadre de la mer du
Nord, le prit comme chef d'état-major.
L'amiral Fourichon ne resta que peu de temps
à la tête de cette escadre, qui assurait le blocus
des ports allemands. Appelé le 4 septembre à
prendre le portefeuille de la marine, il emmena
son chef d'état-major, le fit contre-amiral et lui
confia la direction de son cabinet et des mouve-
ments de la flotte.
L'amiral Roussin, après avoir commandé l'es-
cadre du Pacifique, revint au ministère avec l'a-
miral Fouric ion, en 1876, et reprit les fonctions
de cheid'état-major général. Il fut nommé vice-
amiral, puis élevé à la dignité de gra.ad-of6cicr
de la Légion d'honneur durant cette même an-
née.
Le portefeuille de la marine lui fui confié par
le général de Rochebouêt pendant son court mi-
nistère Le baron Roussin devint ensuite préfet
maritime à Cherbourg, puis prit la présidence du
conseil des travaux et la vice-présidence du con-
seil d'amirauté. C'est dans cette dernière situa-
tion qu'il atteignit l'âge de la retraite. Cédant a
de nombreuses sollicitations, il se présenta dans
la Manche/en 1887, aux élections législatives, en
remplacement du vice-amiral de Gueydon. Mal-
gré l'opposition gouvernementale, il réunit 45,000
voix et faillit être élu. D'un caractère loyal, che-
valeresque, aimant passionnément la France,
dont il fut toujours un grand et vaillant servi-
teur, ce fut un homme de bien.
L.
1 t~ Ull
? 6~6 MTS~ BS~ RE~~MS
LRo jp&ii&o iF~ M~iiMo
Reims, 10 octobre.
Les fêtes de Reims touchent à leur terme.
Quelques évêques sont arrivés aujourd'hui
afin d'assister demain aux cérémonies de clô-
ture. Ce sont Mgr Hautin, archevêque de Cham-
béry Mgr Turinaz, évêque de Nancy; Mgr Du-
val, évêque de Soissons, qui a fait le voyage
trois fois; Mgr Leroy, évêque d'Alinda; Mgr
Latty, évêque de Chalons; Mgr Chapon, évêque
de Nice.
Mgr Latty a célébré ce matin la messe pontifi-
cale à la basilique de Saint-Rémi. Le sermon a
été prononcé, aux vêpres, par le R. P. Marcilly,
prêtre de l'Oratoire.
Il avait pour sujet: <( la France, foyer de vie
chrétienne,par les lettres,les arts et les sciences, a
L~orateur a développé ce thème avec beaucoup
de précision etde clarté, en montrant tour à tour
ce qui a été dans cet ordre d'idées, ce qui est et
ce qui sera. Ce discours a produit une vive im-
pression sur l'auditoire.
Hier. le Père Léon, Capucin,avait montré dans
la France le « Soldat de Dieu )) et dressé en
quelque sorte le bilan des services rendus à l'E-
glise par notre pays, qui si souvent guerroya
pour elle et contribua plus que toute autre na-
tion à étendre son inûuence dans le monde.
ft*~& t~t~tf F*B* ~~9 BS*6?BE'
FRANCE. ET &iUeS§E
Service d'actions de grâces à la cathédrale de
Saint-Pétersbourg
De la Correspondance rMsse
Saint-Pétersbourg, 10 octobre.
A l'occasion de la réception chaleureuse et splen-
dide faite en France aux souverains russes et de leur
heureux séjour sur le sol français, le métropolite de
Saint-Pétersbourg, Mgr Palladius, entouré de son
haut clergé, a célèbre aujourd'hui un service solen-
nel d'actions de grâces à la cathédrale de Saint-
Alexandre Newsky.
Une prière spéciale a été dite à la fin de l'office
pour la prospérité et la gloire de la nation française,
amie et alliée de la Russie.
Télégrammes des souverains russes à l'impé-
ratrice douairière
Saint-Pétersbourg, 10 octobre.
De la CorrespOK~aKcg rMMg nous venons d'appren-
dre, dans les hautes sphères pétersbourgeoises, que
les souverains russes ont adressé à l'Impératrice
douairière, dès après la revue de Châlons, des télé-
grammes faisant part de leur impression des belles
fêtes données en leur honneur pendant le séjour
qu'ils viennent de faire en France. Les souverains
ont exprime, dans les termes les plus chaleureux,
combien ils avaient été touchés de l'accueil que la
France, toute entière leur a fait et du tact avec lequel
ay&it été composé pour eux un programme de fêtes
littéralement merveilleuses, formant un spectacle ab-
solument unique.
Les souverains ont ëM extrêmement satisfaits du
bon ordre qui n'a tessé de régner pendant toutes ces
fêtes, malgré l'afjQuence <&ormé~ de plusieurs millions
de personnes mues par un même enthousiasme. On
dit ici qu'il n'est encore que le peuple français pour
'savoir garder, lorsqu'il manifeste pour la patrie, tant
de noblesse et de dignité dans l'expression de son en-
thousiasme.
Ce télégramme connrme pleinement, on le
voit, nos informations.
Le chef de gare de la gare du Nord a reçu au-
jourd'hui la dépêche suivante
Chef de gare Nord Paris de Saint-Pétersbourg,
n" 5495 Note 10.
Les rêves de la Russie et de la France se sont réa-
lisés. Profondément touchés de l'accueil enthousiaste
fait à nos souverains adorés, nous remercions infini-
mentet félicitons nos chers collègues en leur tendant
une main amicale.
Signe Chefs et employés de la gare de SMnt-Peters-
bourg, chemin de fer de l'empereur Nicolas I"
Le chef de la gare du Nord a repondu
C7M/'de~t?'e,&M~PB'<<'?'~6oMrs'
C'est le cœur plein de reconnaissance que nons re-
cevons'vos cordiales félicitations, nous vous en-
voyons l'expression de notre sincère amitié, et comme
l'a dit S. M. l'Empereur, de notre confraternité dans
l'armée des chemins de fer.
Signe Au nom de tous les employés da. che-
min do Ter du Nord, le chef de gare,
AVEKLAST.
r~x~rj~HT ®
LE DiSCOuHS DE LORD R8SE8ERY
Lord Rosebery a prononcé à Edimbourg un
discours destiné à expliquer les motifs de sa dé-
mission de leader du parti libéral et dans le-
quel il s'est énergiquement prononcé contre la
politique préconisée par M. Gladstone relative-
ment aux affaires d'Orient.
Le noble lord, sans condamner précisément
l'agitation en faveur des Arméniens, a cependant
dit avec une franchise, dont il faut le féliciter,
qu'elle était pleine de dangers, non seulement
pour l'Angleterre, mais pour la paix de l'Europe,
et qu'il n'était pas admissible que tous les inté-
rêts de la Grande-Bretagne fussent sacrifiés à
un seul intérêt: celui des Arméniens de Turquie.
Passant ensuite en revue les divers moyens
proposés pour résoudre le problème oriental,
il a trouvé ces moyens inutiles ou même dange-
reux, notamment celui qui consisterait de la
part de l'Angleterre à retirer son ambassadeur
de Constantinople et à cesser ainsi d'être repré-
sentée dans le concert européen. « Ce serait d'ail-
leurs, a ajouté l'orateur, nous ôter le seul moyen
d'agir sur le Sultan, et cela aSaiblirait l'autorité
de nos consuls qui peuvent secourir les Armé-
niens. a
Enfin, après avoir soutenu que la convention
de Chypre est inexécutable et qu'elle n'engage
nullement l'honneur de l'Angleterre, lord Rose-
bery a déclaré qu'il savait pertinemment que,
jusqu'à ces tout derniers temps, les puissances
étaient unanimement résolues à s'opposer par les
armes à une action isolée du gouvernement an-
glais en Orient, et il a terminé en protestant de
toutes ses forces contre une politique qui serait
d'abord le signal d'un massacre général des Ar-
méniens et qui ne manquerait pas de faire écla-
ter, en outre, une guerre européenne.
Tout cela est fort juste, iort sage, fort oppor-
tun et on ne saurait, je le répète, trop approuver,
en cette circonstance, lord Rosebery. Son discours
est un acte de courage et d indépendance qui lui
fait grand honneur. On oublie presque en le li-
sant que l'homme d'Etat qui l'a prononcé ne s'est
peut-être pas, étant au pouvoir, suffisamment
inspiré des idées qu'il exprime si bien dans l'op-
position.
Quant aux conséquences de la démission du
chef des libéraux, elles ne me semblent pas de-
voir être telles qu'il les eût sans doute désirées
et j'estime qu'il se fait illusion s'il suppose que
sa retraite inattendue rétablira l'union dans son
parti.
Le premier résultat de cette retraite sera vrai-
semblablement de rendre plus profonde la scis-
sion entre les modérés et les radicaux et consé-
quemment d'affaiblir encore le parti libéral déjà
très divisé. D'autre part, la résolution de lord
Rosebery est, à tout prendre, la justification de
la ligne de conduite modérée suivie par le cabinet
Salisbury et ce n'est certainement pas par là
qu'elle contribuera à accroître le prestige et la
force de l'opposition.
A. de Maugny
AJLt~EMA-GNJE
La saKtc de .M'. de .B~Mtarc/t. Les journaux de
Berlin publient la note suivante au sujet de la santé
du prince de Bismarck
« Abstraction faite de douleurs dans les hanches,
le priMC souffre beaucoup d'insomnie et ne quitte le
lit qu'à midi au plus tôt. On lui épargne toute émo-
tion. Il marche avec difficulté et se borne la plupart
du temps à faire de petites promenades en voiture. M
On assure que l'état de santé de l'ex-chancelier est
beaucoup plus grave que ne le dit cette note. Des
renseignements de source autorisée portent que le
prince de Bismarck est complètement alité depuis
plusieurs jours et que son entourage se montre très
inquiet.
D.
à T~~UPM~ t PMP~<3~?
i iRÂwDR~ Là mÈi~~Ëi
Les toasts de Châlons
JOURNAUX DU MATIN
M. de Kérobant, dans le 5'o~e~, considère
comme un grand événement le toast prononcé
par le Tsar au camp de Châlons.
On peut dire que, depuis hier, il y a quelque
chose de changé dans le monde. La triple alliance est
brisée.
Ce n'est plus la Fr&nca qui est isolée en Europe,
c'est l'Allemagne..
Le Journal
L'alliance franco-russe a été consacrée, hier, dans
des termes qui ne prêtent à aucune équivoque et qui
feront tressaillir de joie, jusque dans les plus hum-
bles chaumières, le cœur de tous les Français.
JOURNAUX DU SOIR
Les Dg&
Les dernières paroles que l'empereur de Russie a
prononcées avant de quitter la France sont, en quel-
que sorte, la consécration politique de son voyage.
On ne saurait, ni au dedans, ni au dehors, en më-
connaitre l'importance. Elles sont claires, elles sont
fermes, elles donnent à la siluation son caractère
véritable.
LaZ~er~
II est impossible de n'être pas frappé de la progres-
sion significative des déclarations que l'empereur de
Russie, en répondant successivement aux toasts por-
tés en son honneur, a faites, en trois occasions solen-
neltes, depuis qu'il a mis le pied sur la terre de
France, non seulement pour attester ses sentiments
de vive amitié, mais pour caractériser l'entente qui
existe entre les deux pays.
Quand il aurait prononcé le mot même d'alliance,
autour duquel s'agitent et épiloguent certains organes
de la presse étrangère, qu'aurait-il exprimé de plus
décisif ? i
La presse étrangère
ALLEMAGNE
Les jS<ï?M&Mr~er .AacMcMeM, organe du
pr'nce de Bismarck, veulent voir dans la chaleur
des paroles du Tsar une compensation pour le
mot alliance qu'il n'a pas voulu prononcer.
Un peuple à l'imagination vive comme la France
se contente de satisfactions de détail, comme une
conversation avec M. Ribot ou une couronne à Car-
Dot.
ITALIE
Le Ca/ff~o, dans un article sympathique, ad-
mire .!a résurrection de la France, sa grandeur et
sa puissance. Il compare la Duplice et la Tri
ptice et trouve que cette dernière est bien afiai-
blie.
La Focede~x Fërtif
presse libérale italienne à l'égard de la France,
qui, malgré ses malheurs, dit le journal, a su
démontrer au monde entier sa puissante vita-
lité.
Le Don C~tSCïO~e note le crescendo de l'into-
nation des paroles du Tsar'et de M. Félix Faure
depuis Cherbourg. Les toasts de Châlons, dit le
journal, revêtent une importance particulière,
par suite de la présence de la force colossale que
la France a présentée au Tsar. Ils affirment, dit-
il, non seulement l'amitié des deux peuples, mais
l'intimité des deux armées.
Pour lui, il serait déplacé de déduire dea p&-
roles échangées une menace pour la paix. Cepen-
dant il est évident que la paix dépend désormais
de la volonté de la Russie.
ANGLETERRE `
Le JPctï~ Grap~tC, à propos de la revue de
Châlons, dit qu'une on're d'alliance de la part de
la France serait de nature à tenter les puissances
européennes, quelles qu'elles soient.
Le correspondant spécial du Daily Ma:/à Châ-
lons affirme que jamais revue ne fut plus à l'hon-
neur de l'armée française.
Le .S~Mdard dit que la façon brillante dont
s'est affirmée l'amitié de laFrance et de la Russie,
loin d'inspirer de la crainte à l'Angleterre, attire
toutes ses sympathies.
Ni le Tsar ni M. Félix Faure, ajoute le
nous choquer ou que nous désirions voir retran-
cher.
Le Tt~es dit que la France, avec l'aide de la
Russie, a évidemment remporté une brillante
victoire diplomatique elle a renversé le chef-
d'œuvre politique de Bismarck et repris sa place
dans le concert des nations européennes. Le
journal rend ensuite hommage au caractère paci-
fique du Tsar.
AUTRICHE
-L'raëfa~dit qu'il faudra compter désor-
mais avec deux puissances étroitement unies et
que l'entente a un caractère défénsif. Le main-
tien de la paix est assuré, puisque personne ne
songe à attaquer la France ou la Russie.
BELGIQUE
L'Etoile &e~g écrit à propos des toasts échan-
gés à Châlons )
Les paroles impériales impliquent plus qu'une al-
liance. La diplomatie y a lu la consécration d'une
étroite solidarité entre l'Empire russe et la répu-
blique.
Les cours seront surprises de l'éclectisme du Tsar.
Celui-ci, rompant avec des traditions considérées
comme sacrées, a embrassé en M. Félix. Faure Iq
nation française tout entière.
L'JMe~e~aMce&e~yedit:
II y a eu de part et d'autre l'affirmation la plus
nette et la plus catëgoriquedel'ententela plus étroite,
la plus entière. De quels termes plus chaleureux
pourraient se servir deux alliés qui voudraient faire
comprendre au monde qu'ils so~.rcciproquementliés
par des engagements formels, précis et définitifs.
Cb Demailiy
J~~ Fi~8 ~? "~F~"8
~F IIJFORN#4 TlOjYqgi
.D!'t?MMe/M ~j! oe
LA. TEMPERATURE
Vent faible sur nos côtes. Mer agitée. On signale
des pluies en Norvège et en Angleterre. En France,
on a recueilli 35 mm d'eau à Limoges, 21 à Bordeaux,
18 à Rochefort, 5 à Brest, 4 à Cherbourg. Inondations
dans le Nord.
A Paris, pluie continue. Le thermomètre marquait
hier dans l'apiès-midilo". Le temps va rester ai 1
pluie avec abaissement de la température.
Faits dn jour
L'Exposition du Soudan, au Champ de
Mars, va bientôt fermer ses portes. C'est en e3et
le 20 octobre que doit avoir lieu la clôture. Nous
ne saurions donc trop engager les retardataires
à proûter des quelques jours qui leur restent
pour visiter l'Exposition la plus curieuse et la
plus instructive qui soit. Le mauvais temps, qui
semble vouloir se continuer, ne doit point gêner
les amateurs, car de nombreux abris ont été
aménagés pour garantir les visiteurs contre les
pluies et les bourrasques les plus violentes.
Inutile d'ajouter que, malgré la proximité du
départ, rien n'a été modifié dans la composition
du spectacle.
Aujourd'hui dimanche, pour la première
fois, projections du cortège impérial et autres su-
jets choisis, au cinématographe Eug. Pirou, café
de la Paix, boulevard des Capucines. Ce sera
une compensation pour les personnes qui n'ont
pas eu la chance d'assister aux fêtes en bonne
place.
Le monde astv&nt
Aca~/ne des 6s<ïM.ï'-ar
cidé que le prix Estrade-Delcros, de la valeur de huit
mille francs, qui ne devra en aucun, cas être partagé,
a pour objet de récompenser une œuvre appartenant
soit à l'un des arts du dessin (peinture, sculpture, ar-
chitecture, gravure en taille-douce, gravure sur me'
dailles), soit à l'art de la. composition musicale, qui
aura été produite dans le cours des cinq dernières
années et que l'Académie aura jugée particulièrement
digne d'être signalée au public.
Le prix Estrade-Delcros sera décerné pour la pre-
mière fois en 1890 et ne pourra être attribué qu'à ua
artiste français et n'appartenant pas à l'Académie des
beaux-arts.
M. le comte Henri Delaborde, secrétaire perpétuel.
a donné ensuite connaissance à ses confrères de la
très intéressante notice sur la vie et les oeuvres d'Ain*
broise Thomas qu'il se propose de lire à la séance pu'
blique annuelle de l'Académie des beaux-arts, qui
aura lieu, comme nous l'avons déjà annoncé, le sa-
medi 31 octobre prochain. –G. P.
M
Par décision du cardinal-archevêque de Paris:
M. l'abbé Lamielle, actuellement curé de Saint-
Ouen, vient d'être nommé curé de Villejuif.
L'installation de M. l'abbé Lamielle dans sa nou"
velle paroisse aura lieu dimanche prochain à la
grand'messe. La cérémonie sera présidée par M.
l'abbé Fages, vicaire gênera], archidiacre de Saint-
Denis.
Le gouvernement vient de décerner une médailla
d'or à la sœur Guilhem, de l'hospice de Vernoux (Ar-
dèche), pour récompense).' ses longs et dévoués servi-
ces aux malades de tout rang, de tout &ge, sans dis-
tinction de religion.
M. Joseph Bouet, prêtre de Saint-Sulpice, ancien
supérieur du séminaire de Reims, vient de mourir, &
l'âge de soixante ans, à la Solitude d'Issy, dont U
était le directeur.
Nouvelles ntiitit&ïpea)
~es jjroHMttOKS d'M r~ar. C'est le nom qu'on
peut donner aux promotions signées après la revue
du camp de ChMons, et qui n'avaient été diSërées
jusque-là que pour servir d'èpitogue à cette grande
fête militaire. Par décrets présidentiels, viennent
d'étrepromus:
Généraux de division les généraux de brigade
Massiet, commandant la brigade de cavalerie du 6"
corps d'Hugonneau de Bo.yat, commandant la 35~
brigade d'infanterie Godai't, commandant la 77e bri-
gade d'infanterie.
Généraux de brigade les colonels Torel, du 8~
cuirassiers de Santi, du 97" d'infanterie Gosse-
Dubois, du 2<= régiment étranger d'Esdaibes, à
l'état-major hors cadre de La Forgue de Bellegarde,
du 2e chasseurs Sage, du 133~ d'infan.terie O'Con-
nor, du 2c chasseurs d Afrique, et Millet, du 104'
d'infanterie.
Promotions d'officiers supérieurs:
Infanterie.Au grade de colonel: les lieutenants-colo*
mois Malpel, au 103"; Bugnet, au 13'; Mercier, an 74';
Rungs, au 150' Féry, au 163'; Maury, au 19'; Guillaume,
au à' tirailleurs algériens Bérenger, au 35' Soycr,
au ?3~.
Au grade de lieutenant-colonel les chefs de bataillon
Gouy, au 73"; Bertin-Mourot, au 94'; Cavaignac, au 36';
DeHandre, au 89°; Camps, hors cadres; de Schreiber, Des-
vaux de Saint-Maurice, au 36'; Caton, au 53'; Gadaud, au.
116"; de Préval, au 66'; Barrere, hors cadres; Bollanger,
au M'; Vcndenheim, au 11'; Chazottes, au 3°; Camion, au
148'; Dufait, au 21'; Penon, au 67°; d'Abza.e, au 15"; Vau
den Vaero, hors cadres (état-major); Durand de Rame-,
fort, a.u 50'; Bonavita, au 35"; Jullian, au 71; Donnat,
aul63'. ·
Cavalerie. Au grade de colonel, les lieutenants-colo-
nels Ferre, du 16' dragons; Ledochowski, au 3" dragons;
de Carné-Trécesson, au 1"' cuirassiers. Au grade de lieute-
nant-cotone), les chefs d'escadrons Masson, a.u 10' chas-
seurs Sanaon de Sansal, au 20' chasseurs; Ghabon, au 11*
dragons.
Gendarmerie. A un emploi de colonel, chef de légion
le lieutenant-co)o.ne! Loyer, chef de la 6' légion. A un em-
ploi de lieutenant-colonel chef de légion le chef d'escadron
Weick, aBiois.
ArtiHarie. Au grade de colonel le lieutenant-colonel
Barbe, directeur à Mtmbeugo. Au grade de lieutenant-colo-
nel, le chef d'escadron Coudret, directeur de l'école du
11'corps.
Génie. Au grade de colonel, ie lieutenant-colonel Mar-
ga, directeur *du génie à Châlons-sur-Marno. Au grade de
lieutenant-colonel, le chef de bataillon de Villeles, chef du
génie à Bourges.
La reuMg de C/tf~oK.5 et jpfMss oK~aMe. Le
correspondant du T'êtes à la revue de Chalons con-
firme ce que nous avons noté nous-mêmes c'est que
lorsque dënicreut les bataillons de chasseurs, leur
attitude était si belle, leur pas si régulier et si ca-
dencé, que le Tsar fit un geste d'admiration, recueilli
et applaudi par les spectateurs.
Le même correspondant rapporte les observations
suivantes d'un officier anglais qui avait assisté aux
manoeuvres allemandes
Le défilé des troupes françaises lui a paru admira*
ble, l'infanterie et l'artillerie supérieures à celles des
Allemands.
La cavalerie seule aurait encore des progrés à
faire.
Cet officier admirait encore le dë&Ié de notre artil-
lerie, mais il estimait que la présence de chevaux
blancs dans les attelages les rendait trop visibles
sur un champ de bataille.
L'observation n'est pas à négliger, tout en tenant
compte des diuéronces de visibilité dues à l'etandaa
des champs de batailles fu.tures et aux distaocea qne
comportera te tir. <
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