Titre : Le Gaulois : littéraire et politique
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1871-04-23
Contributeur : Pène, Henri de (1830-1888). Directeur de publication
Contributeur : Tarbé des Sablons, Edmond Joseph Louis (1838-1900). Directeur de publication
Contributeur : Meyer, Arthur (1844-1924). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 23 avril 1871 23 avril 1871
Description : 1871/04/23 (Numéro 2020). 1871/04/23 (Numéro 2020).
Description : Note : erreur de numérotation, rectification... Note : erreur de numérotation, rectification manuscrite.
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k520195s
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 04/04/2011
-;̃̃< \i" (Départements et Gares ::|50c0' 'S* ̃̃̃ -^t-
~(DepMtemeatsetGares~OcJ~ 7~-
-ft B ONU EÎB EU TS PO U R PA R S 'k ,? -h
Un an, 54 fr. Sfrmois,27fivTrois mois àS^S^s.
ANNONCES ir?-"
CHEZ- .MM. IAGRANGE ET CEHF, 6, PLACE DE LA. if^fiB^A.^ %-W'
'̃ SI àl» rédaction du jour nafë'l jH -s -^r 2-
• ̃ /j;? Pi
Les mannscrils ne sont pas rendus. >L.^r.'> "y |
Versailles/ 1 5, rue Colbert, ancienne riie. des Hôtels.
̃ -:̃ EBMÔI^BÎÉ:i>îrecte»r.GéraRt.̃ v<
ÏJimanche 23 Avril 1871
LE NUMÉRO ÎS.'CENTIHES
|. (Départements et Gares 20 ç.) J v
| ABOHIEfflEHTS P0UR1ES DÉPARTEBTeHTS
Un an, 64 fr. Six mois, 32 fr. Trois mois* 16 fr.
.̃ ANNONCES
3 GHBZMH. LAGBANGE ET CEIIF, 6,' JLACB DE LA. BOURSE*, A. PARIS
S El à la rédaction du journal
Les manuscrits he^sont pas rendus.
Versailles, 15, rue -Colbérl, antienne: rue des. Hôtels.
'?* "Versailles, » 1 avril
-̃ -̃- »_– ̃̃ ̃ -'̃ "*̃% i
• •̃- Nous n'examinerons pas la loi sut les
loyers qui a été votée dans la séance d'hier
aune majorité de 390 voix contre 128; laite
centre vents, et Tnarées, au hasard, sans
esprit philosophique ni social, celte loi
demeurera dans les -néfastes parlementai-
res, comme un des spécimens les plus
étranges du décousu politique. Les dix ou
eouze articles votés un à -un, après avoir
été amendés, émondés, corrigés, revus et
augmentés, ne se rattachent entre eux par
aucun- lien logique cela, n'est pas d'a-
plomb cela.- danse, pour employer un ter-
me vulgan-e. qui rend bien notre pensée.
k D'ailleurs; il ne faut pas' s'y tromper,
< l Assemblée qui vote'cctte loi si médio-
cre? sait lien sans doute ce qu'elle a fait;
mkis quand on s'est fourré dans un nïaù-
Tais pas,- il faut en sortir, coûte que coûte,
et la Chambre devait être pressée d'en ter-
-miner avec une discussion inopportuné-
ment commencée,. en dehors des vérita-
nies intéressés; l'Assemblée doit déjà se
rendre compte que peut-être faudra-il
quand l'ordre, sera rétabli dans Paris, re-
prendre en sous-œuvre cette bâ'isse mal
• yenue, et donner satisfaction à bien des
etonnements et à bien dès mécontente-
ments elle Soit déjà comprendre qu'elle
aurait dû attendre la soumission de l'in-
surrection et -la constatation' des maux
nouveaux créés, par elle avant de compter
les plaies et dé les vouloir guérir..>
A je ne sais quel moment de la discus-
sion,- M- Tirard est venu faire l'apologie
de 1 ouvrier parisien et exalter ses vertus
et sa probité il a affirmé que la loi sur les
™y.e*éi srelle Satisfaisait l'ouvrier de Pa-
ris, rie tarderait,pas à terminer ce que M.
^JBranët appelle un; malentendu, et ce que
ia -France tout entière appelle un crime
letablissement.de la Commune par lavio-
lence et son maintien par le vol, le pillage,
1 assassinat. Il faudrait cependant en finir
̃ atec ces 'sentimentalités déplacées et ne
plus.se .payer, de ihots. De deux choses
l'une,; ou l'ouvrier, reconnaît et sert la
Commune, ou bien il la méprise et lui re-
fuse le concours de son bras et de son
vote. *•
Dans le premier cas, nous nous étonne-
rions -que M, Tirard eût l'audace de qua-
lifier en pleifie Chambre l'ouvrier d'hon-
'"nête, et qu'il' demandât pour lui ia moin-
ârè faveur. Dans le second. cas, et nous
.̃ sommes convaincus que t'est celui dont
M. Tirard Voulait parler ,*nans le cas de
-i.'oùvfier- hostile à la rébellion, il est évi-
dent que le vote de la loi ne peut rien mo-
difier sa conduite.. Ce n'est pas parce que
l'Assemblée aura voté' un 'délai plus ou
moins long, un rabais plus ou .moins con^
sidérable cpne les bataillons de l'ordre se
.reforjnef aient; Aux premiers jours, le vote
it £At peut-être eu quelque importance, au-
jourd'huLil n'en aurait aùcuuc.,jC'es't trop
tard.. L'ouvrier honuête s'est sauvé, s'est
caché ou refuse de marclier; être passif,
¡) c'est tout ce que nous avons le. droit de lui
demander quant à présent.
Qu'on fasse donc, à l'avenir, des lois
sans s!àttar'der davantage à des propos va-
gues quïoiit pour but de (lattej\dcs pas-
sion.s,;de créer .dès sympathies, de rega-
"guer des popularités perdues, en s'adre's-
sai;t..à;Cêt, être multiple qui s'appelle Tow-
,vrici\ et qui se- compose iai plus ni moins
que les autres classes de 'la' société d'un
certain nombre d'honnêtes gens, d'un
certain nombre de coquins et d'une partie
Qotjante, la plus cqr{sidérable.\neùt-être,
;hon"nê.Le; pu'no'n, suivant J^ieùre, lès chan
..ces d;ïmpûûité et l'éutràînement..Mlil.Ti-
rard, Tolain et leurs collègues nous par-
-.) donneront dé leur parler si franchement
mais nous ayous la prétention de connaî-
tire" les ouvriers aussi bien que qui que ce
._soi,t'po"iir' travailler âa' milieu d'eux et en èn
'̃^ ïainM'ivfVun grand nombre. •;
• ,•̃ Le secrétaire de la- réduction,
JDmile Cardon.
̃;̃.̃ îlia::j0iirnêe\ du 2i:
La Commune va- entrer dans la voie dps
grandes opérations; elle a î-cndu un dç-
Jprèt qui forme une. compagnie d'aéros-
.ïtiers pivils .et' militaires. Lès. membres de
::la Commune ne s.e contentent pas d'éti-e
..i.de,.grands:politiques et- des économistes,
f ingénieux ils sont des organisateurs et
ides devanciers dans l'ordre du progrès
scientifique.
̃- JJn des ^génei'aux exotiques qui com-
mandent à -Paris j le citoyen Olokowicz,
qui. n'est pas précisément du faubourg
Antoine, a été, blessé à la tête, au bras, et
à reçu de fortes contusions aux reins à.
l'affaire dAsuières. Le village nous appar-
tient sans nous appartenir, disent les rap-.
ports, et, à Nèuilly, deux barricades, ahan-
uoauées la nuit, ont été occupées par l'eii–
QemL L'e)i»iemii c'est nous, naturelle =
:meM" ̃̃' ,-̃ ̃ G :'̃̃ ,t' ̃̃
Nous voyons bien qu'ici et là'Hl est
q^ëstiou de combats, mais nous n'avons!
aucune; notion de ces attaques violentés
J:'gue*le' 'Jmîrjtiil officiel de la Commune
'cpiisliité,/ Tout ce" que nous savons,- c'est
que nos entrepreneurs rétablissent les
[ .ponts de pierre de Sèvres et de Saint-;
Çloud; lès insurgés-, en vue de contrarier
.ce travail, 6iû!vouvert -une batterie à mi-
c^te des îàouiinfla'ux; en face de la Capsu-
̃1èrie^ • ̃
MuitV denptie côté, nous armons^eton
en tendra, parler -de -nous' d'iei'à. quelques
jpurs;: II ne ;/ponvait- venir dans -'notre
peu.séè d'-affanier -Paris, pùinoua comptons
v ù-ôp 'da'mis, "dé" frères 'et- d'^fres intéres-
̃i: ̃̃̃ sants-rà tant:;de degrés. Aussi? la /.Corn-
"<-mïinè-a-:t-élle tort d'envisager l'entrée de"
̃(jO0 bœufs comme une véritable victoire;
tiOO iboaufs c%stuiie: bouchée pour Paris, ̃'̃.
et voici comment, cette bouchée a-pu clie"
mihèr ^jùsgii'gù çœûF .flé la place. Les,.
-bcéùfs'Qn.t.pa^sélaSéinp, à la.hautem:de
J. ̃ViUeueuvè-Hauit'-G;èorges? et par un .ai1»
tifi.ee de bonne guerre; outrepassé- la
Seine, nçus ne saTOns trop où, pour, en-,
trerdans Paris par, Chareaton. Nous crai-
gnons que ce supterfuge ingénieux ne
puisse être souvent employé»
Des bruits singuliers semés par des voix
irresponsables annonçaient pour ces jours-
ci une attaque formidable des chouans d&
Versailles; -aussi la Commune, dans sa
séance du 20,s'est-"ello constituée en co-
mité secret pour, discuter des plans pro-
fonds et des mouvements stratégiques
d'une baute'portée.
Les troupes continuent à se masser
trois nouveaux généraux, Douai, Ducrot
et Clinchant, ayant tous trois commandé
en chef, se trouvent prêts à prendre une
part à nos opérations, et les soldats de
Metz, reformés, .réhabillés et réarmés,
continuent à arriver à Versailles, destinés
à compléter l'armée considérable qui va se
mettre en mouvement pour le maintien de
l'ordre et le triomphe dé la République
honnête et sincère.
LES
mODiFICÂTIOMS MINISTÉRIELLES
*̃
Les bruits de modifications ministériel-
les continuent à circuler.
Sans parler des combinaisons qui ont été
mises en avant par quelques nouvellistes
trop bien informés, et que nous ue rappe-
lons que pour mémoirp
M. Dufaure, à l'intérieur; M. BarthéT
lemy-Saïnt-Hilaire ou Lefèvre-Pontalis,
à la justice;
Il en est une autre plus sérieuse qui
même a été agitée çn conseil des minis-
tres, mais qui, par des considérations pu-
rement individuelles,. n'aboutira pas.
Il est incontestable que M. Ernest Pi-
card n'a pas. les sympathies de la majorité.
Il est certain aussi que la. majorité,
comprenant la gravité de tout changement
ministériel en ce moment, désirant, mal-
gré cela, la retraite de M.E. Picard, mais
ne voulant pas qu'il soit remplacé par, un
homme dont le nom ait une signification
politique, s'efforce de trouver un ministre
de l'intérieur que l'on qualifie déjà de
mitiistre administratif.
Le choix d'un ministre administratif,
qui semble n'offrir que peu de difficultés,
est cependant des plus délicats sous un
régime parlementaire.
Il faut, en effet, qu'un tel personnage
soit agréé, non seulement de la majorité,
mais encore de la totalité de ses collègues;
sa situation, sans cela, serait intenable.
Aucun, dés noms. mis- en avant ces jours
derniers, et plus particulièrement hier et
aujourd'hui n^a réuni:. et ne réunirait
cette unanimité de sympathies dans le
conseil des ministres du Pouvoir exécutif.
AJ>>ns nu les citerons pas
II est donc a présumer que, pônl n'é-
tant pas en la demeure, nul changement
ministériel n'aura licu^tan! que la situa-
tion ne sera pas changée ct.que Paris ne
sera pas pris ouiie.se sera pas rendu.
On a encore fait circuler hier au
soir le bruit;d:une nouvelle combinaison
gouvernementale et minislcrielle.
M. Thiers serait nommé par l'Assem-
blée président de la République il pren-
drait pour ministres MM. do Rémusat
(pèrej, Victor Lefranc, Dorian, Pouyer-
Quertier, Léon de Malleville, etc.
Ce. sont là. des bruits sans fondement
encore.
FRERES ET AMIS
J u
Parmi, toutes ces 'feuilles .nouvelles, qui
pUllullent aujourd'hui sur le pavé de
Paris, écloses de la révolution du 18. mars,
comme les grenouilles d'un jour d'orage,
il y en -a une qui se nomme Y Affranchi.
UAffranchï, 'cela s'entend de reste,' c'est
un journal qui s'affranchit de; bon sens,
de bon goût, de bon stylé, de. 'tout respect
des plus ordinaires bienséances; aussi se
douue-t-il fièrement pour être le Journal
des hommes libres
^Affranchi est l'organe de Paschal
Grousset;" '̃
Paschal Grousset ayanliin organe C'est
.à pouffer de rire Il me fait l'effet de £3
gate-saûces qui parlait de son étoile. Pour-
quoi. tt'aurait-il pas eu une étoile à lui? 9
César avait bien la sienne. Eh.l faquin,
crést que tun'es pas- César! Il faut, pour
avoir .un organe à' soi, être quelque chose
ou tout au moins quelqu'un. On comprend
un organe à un- homme 'ii'Eiat'én dispo-
nibilité.; on le passe niêrrie à lin ministre
de second* ordre, s'il adès.lidées -à; lui,' un
pjaji de conduite, une règle de. ^gouverne-
ment. Mais un organe à Paschal Grousset! 1
JSfon,' il faut avoirconnù ce gentil petit
Pasçh'al Grousset, si frais -si rosé, si.insi-
gnifiaîit, pour sentir la prodigieuse drôle-
rie dé ce contraste. La seule supériorité
de Paschal Grousset, c[était la coupe de
son pantalon. Jamais homme ne lut mieux
culotté que ce futur grand homme. Je inè
pouvions que, lorsqu'il dut. entrer à Y Epo-
que, que ̃ -venait d'acheter; -ÏÏ Dusautoy,
Clément Duvèrnois Tayant'v-çrésenté au
patron,- le tailleur de sa majesté. impériale
tomba en -arrêt dèyaht-le pantalon âé son
nouveau rédacteur::
Àh! monsieur, lui-.dit-i], quel pan-
talon dites-moi de quelle .maison il sort!
c'est une. merveille! ,->v '̃> >
P.aschal- Grousset faisait des effets de
cuisse et buvait "du. lait. Il ne: songeait
point encore en ^ce temps Ah à; régénérer
le monde; Il se tenait cour fort- heureux
quand il avait fait pâsserV dans.quélqù'un
des journaux où ,il /travaillait eu troisièine i
ou Quatrième Jo.rdre^ r.uue; centaine de li-
gieStà -vingt centimes, ;JL écrivait dë.;pç-
tlt^s brochures que lui*, commandai t. Jés
libraires, et qui -lui étaient payées deux
cents fi^ancs. Fort remuant; du reste, très
ambitieux, et grand amateuè de réclames.'
Il était assez connu .au.câfc. de.Madrid, et
danslesalentpurs.Maisj^ersonnôiies&iîiou-
tâitàlQrs~q"âè:"lB'caîéde Madrid donnerait
des maîtres à la France, et que ces bu-
veurs de bocks auraient un jour des or-
̃ ganes.
| Le principal rédacteur, le téilor de' l'ai*
gane en question, c'est un certain Vési-
nier, émergé on ne sait comment des bas-
j fonds du journalisme, où il grouillait dans
1 obscurité la plus, noire. Petit, rachitiqiie,
plus bossu que M. de Peyramont, le teint
bilieux, un de ces gens sur le visage de
qui ou lit qu'ils sont enragés de n'être
rien. Rochefort l'appelle « celte racine de
buis; » je ne puis pas juger de la justesse
delà comparaison, n'ayant jamais vu de
de racine de buis. Mais je suis vraiment
j lâche pour la racine de buis, si elle rés-
semble à Vésiuier. Ce Vésiuicr est charge
de tomber sur ceux qui déplaisent à Pas-
chal Grousset. Il est son ôsëftuteui? des
hauies=œuvi'es..
C'est ainsi que Vésinier a, depuis deux
ou trois jours, pris à partie Rochefort, et
1 accable de son mépris.-
i D'où vient que Paschal Grousset e'est
brouillé avec Rochefort! C'étaient pour-
tant deux grands amis autrefois. A Bor-
deaux, il. y a deux mois à peiue, quand
Paschal Grousset songea à fonder un
journal, dont le but avoué était de dé-
fendre la République et le véritable but
de gagner beaucoup, d'argent, il s'en était
aUédi-oit à Rpchefort-et lui avait- dit
Voulez-vous écrire chez moi? Je vous
prendrais volontiers pour collaborateur.
'L'auteur do la Lanterne avait été, comme
on le pense bie», très flatté que Paschal
Grousset l'eût ainsi distingué et lui eût
o2ert de travailler sous ses ordres.
Cela lie deux hommes. Comment cette
grande affection a-t-elle péri? Je n'en sais
rien. Rochefort s'est-il offusqué de la gloire
nouvelle de Paschal Grousset? ou Paschal
Grousset a-t-il conçu quelque ombrage de
la popularité de Rocnefort? Qui saurait le
dire.
J'imagine que Rochefort,- qui n'est pas
de son naturel ̃ -très-respectueux, n'aura pas
marqué, par sa contenance, en abordant
Paschal Grousset, qu'il élait suffisam-
ment 'ébloui de ses grandeurs.1 Paschal
Grousset, pénétré de son-importance, l'au-
ra reçu de l'air dégagé dont il accueillerait
lord Lyons ou ~I.Virashburn. Ces manières
auront peut-être semblé hétéroclites au
célèbre pamphlétaire, qui ne sera pas gêné
pour railleï- les prétentions de monsieur le
délégué aux affaires étrangères.
Peut-être après cela, s'en veulent-ils
l'un à l'autre, parce qu'ils ne sont pas
d accord sur les questions politiques. Il ne
suffit pas de n'avoir aucune idée dlnnè r
chose pour n'en pas' disputer ensemble.
C'est, au contraire, quand on ne connaît
ni 1 un ni l'autro, un sujet, que la discus-
sion, est le dIus vire. I
Tant il y a que A'csimer est tombé à bras
raccourcis sur Rochefort. Il lui a repro-
ché son passage au Figaro il lui a dit
en propres ternes qu'il n'aurait jamais dû
en sortir, et qu'il ferait bien d'y rentrer,
dès. que cet honnête journal reparaîtrait
le comble de l'injure `
J'attendais avec quelque curiosité la
réponse de Rochefort. Il n'est pas tendre,
Rochefort, quaiid^ on l'attaque, et il ne fait
pas bon se jouer àlui. Elle nous est arrivée
ce matin, et c'est bien la chose la plus
étrange du monde.
Oh I qu'elle donne matière a de.fiérieuses
et piquantes réflexions pour un moraliste!
Devinez ce- -quoi trouve >à répliquer, ce
Rochefort^ qui a vécu du pamphlet, ^qui; a
poussé jusqu'à l'hyperbole de l'outrage
le droit de critique du journalisme; pour,
qui nul homme n'a. été sacré,- qui a raillé,
avec l'impitoyable cynisme d'un gavroche
les plus hauts personnages «tles noms les
plus illustres de France; quin!a pas même-
épargné les femmes dans. sa rage de mo-
querie, et qui, forçant les secrets de JaTie-
privée, a traîné au grand jour du 'scandale,
des secrets qui n'appartenaient, point au
public qui pour tout dire d!un .seuimdt,
a publié, après la1 Lanterne de Paris, lâXan-.
teriie belge, et: qui écrit aujourd'hui le
Mot d'ordre! 1
Nou, vous ne le croiriez jamais, etjene
le croirais pas moi-même, si je n'avais |è
journal sous les yeux.Il en appelle' à l'au-
torité, et demande qu'on, punisse l'çlre,bï$r
cornu qui se permet de le ciitiquer. L"'e
passage est trop curieux pour que j'en re-
tranche un seul, mot y
«Puisque la Commune possède l'autoriité
voulue pour faire taire ceux qui l'insul-
tent, elle, je la somme d'employer- cette
autorité pour empêcher qu'on m'insulte
moi. »
Vlan! _çà y est Rochefort deman-
dant protection au. gendarme' contre les
attaques d'un journaliste. ,0 ironie, du
sort Lui qui a tant crié contre les magis-
trats, ces magistrats qu'il appelait siplai-
samment des hommes en jupon noir; lui,
qui leur contestait, en termes si''acerbes'
le droit de réprimer les injures, 'quand
c'était' lui' qui lès disait, le voiià/qui les iii-
>oque à présent 1
Et., encore, si jetait aux^ juges "dé" sou.
pays qu'il eût- recours 1 Mais. non, ;îl fait
appel à la force brutale aux membres de
la Commune «Vous avez- le pouvoir iïû1
main; vous disposez de la prison^ fourrez--
y Vésinier vous avoz; le droit de s'ùpprï-
̃mer les journaux'; tuez celui où Véfi-
nierni^insulte.
« II a osé s'attaquer à moi! k moi, Ro- -'̃
jfiheforti;».; .,̃̃}̃; -̃
Est-ce que par hasard' Rojhefort eu' est"' t
là qu'il se oroit: plus sacré,; que tous. ceux
qu'il a jadis couverts de boue Est-il donc
assé Dieu?
passé Dieu? '>̃ ;̃-
VAh'i qu'il rirai ty si -un autre avait- laisser"
échapper l'énorme sottise qu'il vient de'
4irâ-si.;gaÙiai-dement. .> ."<% a
̃ Mais1 quelle leçon .pour'iiôus, dans cette' Pl
sottisertombpe de la. plume;d'un; homme
si spirituel !;comme il faut se défier de l'iù-
fatuation
FrancisquèSargey.
M£ VISITE DE W. THIERS
a l'Hôpital militaire.
M. Thier3 .est..allé aujourd'hui visi-
ter les blesses qui sont soignés a l'Hâ-
pital militaire. Tout le personnel était
présent. Le chef du Pouvoir exécutif a
̃ passé successivement devant chaque lit
-adressant aux uns et aux autres des paro-
les de consolation. « Cette nouvelle lutte
sei'a. encore. lon§ue;. >s a-L-il dit, et ces
paroles ont été recueillies bidii entendu et
commentées par tout le monde.
Plusieurs récompenses on t'étédécernées.
M. Froppo, médecin en chef de l'hôpital
jnilitan-e, aj été nommé commandeur de
la Légion d honneui' pour l'éconlpelise de
ses bons soins donnés à nos soldats pen-'
dantl'oQcupaticin allemandCi
II a été, çii. outre, distribué, des mé-
dailles et des croix aux, blessés des der-
nières affaires et à des convaiescents qui
sont en traitement depuis le 21 septem-'
bre. ̃' ̃ r
Parmi les nouveaux légionnaires, il y a
un nommé Maugeard, blessé très griève-
ment, et dont le père, partisan de la Com-
mune, vient d'être fait prisonnier.
Un lieutenant "de la garde nationale
̃mobilisée, appartenant .au 171e balaillou
(finances)- blessé dans. les dernières af-
faires, s'est effacé, pour demander que- iô
soldat qui l'avait rapporté du champ de
bataille ne fût pas oublié. C'est généreux
et M. Thiers n'a pas hésité à faire droit à
cette demande. ̃
Cette visite a produit un' très bon effet
sur le moral des malades.
En partant-, M. Thiers a -manifesté le
désir que le médecin- en chef de. l'Hôpital
militaire lui fît de nouvelles propositions
pour le personnel médical qui a servi pen-
dant la guerre.
DANS LE: PÉTRIN
La Commune de Paris a mis la main à
la pute.. Du premier coup,- elle a supprimé
le travail de nuit, pour ̃ les. ouvriers bou-
langers et remplacé les placeurs par des
.registres'. Autant de mairies; autant de re-
gistres. Allez vous inscrire, on ne travaillé
plus la nuit! Ainsi l'a décrété la brave
Commune qui aime lès braves ouvriers
boulangers et se moque des aristocrates et
du reste. Assez longtemps un las de bôur-
geo'.s s'est nourri de pain frais et'a a fait, le
^matin^ses.provisions, s;his: çe; soucier des
Y -P S;l,]j s. ~e,soucier des,
rEuëïïrs du. pauvre peuple. La Commune,'
̃elle,.ne.maugo pas de en ^nn-l -.Les ou-
vriers le savent bien, lis w,;iudlos la trou-
ver. Ils ont crié Vivo la Cômuiuue! La
s commune les a reçus. C'est le citoyen
Pyat qui le dit, il faut l'en croii-e. Les ré-
clamants ont donné des raisons de « mo-
ralité », de « famille » et de « santé », qui
ont été trouvées sans réplique. Et ce sage
gouvernement qui se compose d'un peu
1 de Pyàt, d'un peu de Vermorel, d'un peu
de Tridon et de beaucoup de Delescluzp,
1 n'a pas fait attendre un jour le décret que
vous avez lu et qui exauce ks vœux de la
corporation.
3 C'est fort bien, L du moment, quo ce sont
5 les ouvriers qui ^commandent et. les pa-
trons qui se soumettent. -Il n!est plusmême
3 besoin de consulter ces derniers; Et quant
à l'opinion^des consommateurs; la Com-
î munè 'nexonnaît pas'çaMes bravés bù-
i vriers- sont satisfaits. que- fâutriï de plus ?
î Et puis leurs raisons étaient' ,effe(>,tivé-
?. ment. de ..celles .qui.ne sp discutent pas I
î. la moralité, la famille, la. santé! Y. avez-
î vous seulement réfléchi,, bourgeois que
> que vous êtes ? Avez-vous jamaisapérçu,ia
}'̃̃• -nuit, dans la clarté rougédtre dUsoupiraïl,
-1b profil immoral dé l'ouvrier boulanger! à
s; demi nu, et, de ses bras. T^elus, jétrissaût
la pâte .pleine de mauyaises^pensées et de
i tentations' déshonnêtés ? C'est en laissant
se développer de ,,tels;ferments.de çorrup-
-̃ 'tion que les .sociétés périssent, et il- n'est
que temps de songer à sauver les sociétés I
Encore quelques nocturnes," et là^corpora-
i tion des "ouvriers boulangers, tout entièi-e
atteinte, /entraînait avec elle \lés. masses
gangrenées dans, un abîme d'impudeurs fet
de perversités sans jemède.-Le vertueux
Vermorel «t ses. amis _le savaient bien. Et
ils; ont. rendu, les ouvriers -boulangers 'à à
leurs familles. Laissons les rosés aux rp-
siers.v;: ̃ .̃ ̃ -k- ̃ -i:' |
Je /ne sais pas si Jes travailleurs ..èn-jjù^s-
tion.,s'én porteront, niieux, mais4i,y',à.-dps
frères^auxqueïs la Commune de ^Par^s
semble' n'avoir pas, songé et quLcpntinuè-
ront de se porter, tout aussi înaL A?moins
qu'unç. loi .générale intervienne et sujj-
prinie, sans exception pourperspnue,1 tout"
ce qui est travail de nùiE! Ces raisons sont
les mêmes pour tous.. Il n'j a^pàs. deux
lois et deux; morales i,L*a ,morjalç' dés* bou-
langers est aussi la mpràlëdes.w.employës.
.de la maison Richer,.Domrnangeet;G0-. La
.Commune neipeut pas arguer. dlgnorancë:
elle îi dans le-seiiide sesebminissions son-
̃ Iiefrançais qui connaîtra matière. AllOnM
viteitléci'étpns que -les «,|fùipag.esprèfendiis: .c,
inodores ne circuleion lplus~ passé 'minui't,
JJt.que les industriels..dont le. nimx^'jîè s'è-
,c'ri.t ,pas.;jexerçeront dé jour.ùLdpnp. ose-
['.1 ;iait,se; pjain.di;e?' A ipein.ëjrq'uèiques- nez-
:̃ .chatoiu'Ueuxse.ipermettront-iîsdepra tester
en demèuramibouchésàla:faGe de kCom.
muneet des corporations gii' elle protège?
Plus de.4ràvtail de nuitraii nom dé la-jus-"
̃ tice, de la/morale, dê.laj'amillè et 'dé l'hu-'
V manité! Làc^jise Mgt 'entendue. Nqus at-
tendonsla^ulté.dès.'décEétSi., .'i.
Çar>,iliy.ura toute une^érie.L'^sèmple
fliii précède, potorait, rrr.éstril besoin 4ë le-
iaire remarquer?- >– se "renforcer vde dix-
autres. Supprimé, par exemple, :1e travail
H de nuit dès imprimeries .Est-ce ^qu'il'est
i.moral de faire1 dés jôiu-n;àû.x du matin. ? Il
est vrai quë^la':Gommune\a.pris -par la
..Voie; la plus'directe, en' supprimant les
j ourn aux mêmes è t les ] oufnalis tes Sup-
primé le travail,de;auit desjùaralchers,et
remise au jour l'alimentation considérable
de la ville! On fera SQn
la lanterné. Supprimé le travail de nuit'
des hauts fourneaux, des. usines mêtallur-
giques et de toutes ces grandes indus tries
où les fours, cependant, ne peuvent pas se 1
j rallumera chaque minute! Mais qu'est-ce
que cela fait à la. morale universelle, qui
est au-dessus de tous les-fours du monde ?
Supprimé le travail de nuit des chemins
de fer! Si çàai'est pas très pratique, c'est
en tout cas si moral
J'ose même espérer que le cliiffonnier
ne sera pas oublié, n'est-ce pas, M..Pyat?
Ce. serait de votre part, au moins, une
Criante injustice. Bien que, cependant, le
chiffonnier n'aura jamais. eu tant à faire
que sous le règne de. la Commune et que
ce n'est pas trop pour lui de la nuit, et du
jour, pour ramasser les tristes chiffons,
noircis du venin des journalistes et des
compères de l'Hôtel-de- Ville.
` LÉON GOILLET.
CE,:QUI' SE ~P~E
GE QUI SE PASSE
A VERSAILLES
Dernier train de Versailles côté de'
l'arrivée
M. le baron Jeannin, ancien conseiller
..d'Etat, coja.s.in ;.duiiaron-J«rônîe^Bavid et-.1
-parent également de M. Dugué de la Fau-
connerie qui l'accompagne.
Les obus continuent de pleuvoir, est-il
besoin de le faire remarquer? <
"Hier, pondant -que M, Pagôs-Dupbrt s')u-
dignait à la Chambre contré ceux qu'il
appalait des factieux .( voir, lé compte-
rendu), une maison à lui appartenant et
sise tout près de Conrhévoie, recevait deux
obus, qui l'arrangeaient de la façon que
vous pensez.
C'était la réponse des « factieux ».
Nous avons raconté .à cè.tte:place, il y. a
unehuitaine de jours, que.iapërsonne.du
duc d'Aumale avait dû- être l'objet d'une
tentative criminelle, nous avons donné le
signalement des individus qui avaient ac-
cepté cette coupable mission îious rece-
vons de nouveaux détails: sur cette affaire .i
heureusement demeurée sans effet..
Les dépêches dont nous avons parlé au-
aient été transmises au procureur de laL
République àDreux; celui-ci, après avoir"
pris les mesures de sûreté qu'il jugeait i
nécessaires, avait cru cependant devoir en
référer au procureur général, M Leblond.
Lelendofljain,loma£is[rat(JeDreux, sur j J
les inquiétudes que lui avaient témoignées-
quelques amis du prince les rassurait en 5
leur indiquant les mesures déjà mises en ]
ic-uvre par la jus'lii'cot le service dû la sû-: 1
reté: et il aioutait-aue laiua^isUature et l
le Gouvernement lui-même s'étonnaient
de voir le duc d'Aumale encore présent-
er le sol français, «'au mèpj-isdcs Ibis », et1
espéraient lui voir .prendre le ,sage pari
d'aller attendre au dehors la décision de
l'Assemblée.
On dit qu'alors le duc d'Àumalo fit de-
mander officieusement nu procureur gé-
néral, et mênie, ajoute-t-on au chef du
Gouvernement, quelle était leur pensée
intime à cet égard.
Tous deux, paraît-il, auraient manifesté
leur surprise d'être consultés à. cette oc-,
casion et auraient déclaré qu'ils n'avaieùt
jamais envoyé de semblables instruction?.
Peut-être y a-t-il là; encore une fois, excès
de zèle! r `
On a soumis au Pouvoir exécutif le mo-
dèle d'un- blockhaus mobile propre à la
guerre des nies èt à la défense des ponts.
~r, t
Hier^ on.remarquait. dans~, rùë Saint-
Piètre ̃" deux- pièces de 30. de, marine qui
étaientchargéesrsur des 'yoituresra-lirànè-
porter les pierres. Le fond en était défoncé
et il a fallu amarrer,, les -pièces; pour leur
.permettre d'arriver à bon port,, sans capo-
tajje. Ce,s pièces proviennent de. la frégate:.
l'Hermione du port de Brest et complètent
une batterie du même calibre. )
^m i i
̃Oji se. rappelle les services rendus par
les ballons-poste pendant l'investissemenf
de Paris. Tous mal heureusement n'ont t
pu atterrir à bon port. L'un d'eux, parti de
Paris au mois de janvier, est allé se perdre
en pleine mer non loin de la Rochelle; £t
les aéronautès ont été noyés.
Une correspondance particulj^re nous
annonce aujourd'hui -que. les sacs, de dé-
pêches provenant de ce ballon ont :été re-
cueillis aularge, il y a deux.jours.i'par un
pêcheur,, et rèmisan directeûr'des jjostes
de-la Rochelle? • • -̃̃;•- '̃'̃ ?
Presque au même endroit-uri'.autre pê-
cheur,, patron de,la^ chaloupé' de pêche (a
Girpn^iné, atrouvéjun :çgtdaVr1e^flo'.ttaût.- %q
corps paraissait avoir .séjourné plusiëui's
mpis dans l'eau: et était, -â Vnioitié "couvert
de yêtements^en .mauvais état par suite de
leur séjour dans là mer.; i^: J
II était muni d'un bandage -herniaire
la tête à l'état cbmplet-de-squèlette.;DaBs.
cet çtat;. il était impossible de .constater
spn-idendité: Le cadavre a été immédià-
..tementiûhumé. '•.>;
Qui sait, si ces restes; né sont pas ceux
du malheureux :aé.rona,u.te qui, a .péri fei-
?tristement.*t dont nous ignorons onême ïe'
nom. Et cependant- cet; homme n'a-t-^r
pas donné sa vie pour la patrie? ̃-̃* S
V"'A^PARIS' 'f'ï j -̃
'il ï'~ .J i -S- ̃' :'̃• -Ï-" ['̃ '1 >J !»1 '.II. ..̃
11 paraît certain Tju'àLia-:b.iblicithè.qùe;-de Ja
Tue dé 'Richelieu, pour 'laquelle ̃̃«tout- d'abord"
on ̃poûvait-craindré, rien n'est en trop grand
danger. ̃̃ ̃-̃̃ ̃̃:)•:̃
H nly a eu.de changé que l'administrateur
genëM. ̃ *<ï»'- •̃;<(̃?''̃̃̃̃̃*̃ 'f.. <
M- T~schereaa qui; ~prévénü'à tÉinps, avait:
̃pu partir a ét|^reiiràlacé.-par:! le1" citbyeii Vin-
céntj;ex-intéïes'sêi'aaiis "une entreprise de vi-'
dângejiDù ses foncions in'e Je .prédestinaient"-
guère pourtant, à la 'conservation des livrés: et
papiers,"
,11 ta daigné maintenir dana leur pkee les
conservateurs, rconservatêurs^idjoïnts.-iét em-
ployés.
f 'Ils ont même obtenu de' lui un*écritpar le-
quel il les reconnaît;- ûuïiQm defla'Çouimuhe
« gardiens d'une propriété de la'Nation. »
/Tous sont donc encore à leur poste. .excepta
un, pourtant, M. Eugène d'Àuriao;^ menacé des
faveurs de la Commune,' qui voulait à toute
forcé le nommer directeur deUa presse et de
l'imprimerie, il' n'a eu; que' le temps:-de s'en-
fuir, pour venir retrouver M. iTâschereau, à
Versailles.. ̃
r.. "̃̃ '=*
Le corps consulaire) -habitcfîît actuellement
Paris, s'est réuni-aujoard'hui poTUT décider s'il
y avait lieu de quiiter- Paris en présence des
circonstances que la ville traverse.
On n'a rien décidé encore et on s'est ajourné
a demain pour résoudre ia question.
Les compositeurs Ile l'Opinion nai&nale et
du Bienpublic ayantprotesté contre la suppres-
sion violenté et illégale que 'là ?Gommîibe a Aê-
crétéo contre ces deux feuilles; ̃les^rédacteurs
leur ont demandé s'ils étaient prêts à repous-
ser la force par la force.
Sur Ja'réponse affirmative des-ou!yriers typo-
graphes les deux journaux ihdiqués^ont décidé
de continuer à paraître,' en- exigeant r cependant
de leurs compositeurs de venir ârmesipour va-
quer à lour travail. i
Et voilà comment, dans le Paris «ommunal,
on jouit de, la liberté de la prjessejjchaasepot ai-
dant. '̃'
Hier, à trois heures, le pâté dè;maisons
compris- entre les.rues, d'Amsterdam, de
Berlin et de -Clichy étaiÉ;,eerné,;$ar un
cordon de gardes nationaux^, jputrèles vi-
sites dornicîliôiresi ilJ9!àgiss'âit%dîune per-
qùisitiôn chez M:1 Grandperret. v
T* ̃
PHÔCL AVIATION
DU 0 É M i K AL c'O II M AN D AU T' EN CHEF
̃v. --̃: DE-
l'année de Clierljourg
•
'"1
Xé. général Pûcrot 'à rameiië de Cher-
bourg uiqiè division de ,10,'DOp *le;'nps sol-
dats.prisouniérs en Àll'femagiïé; ell0 a été
pàsséeenrevue hier,. dans lès terrains qui
s'éteudent au-delà de la Pièce-dè^-Suisses.
Voici le texte de lav proclamation^ que le
général Ducrot'a adressé à l'armée^ avant
son départ de Cherbourg.
Ofûciers, sous-ofQciers et soldats du corps
d'armée de Cherbourg. c' t
La patrio- nous, demande jin nouvel et der-
nier, elfort. La. Eranco 'toute sanglante- est en-
core envahie"; elle estdépouUlée; saccadée; on
vient de lui arracher deux de ses plus belles
provinces; nos cbèrs.mortsxoiivrant le>sol; du
Nord au Midi, sont à.peine ffifroidis
Et voilà qu'aùjmilieu de, si effroyables cala-
mités, une tourbe de misérables essaye d'éta-
blir, sur les ruines de notre malheureux pays,
le triomphe de la paresse, de la débauche, du
brigandage etde l'assassinat, ̃ ]• '[
Par Tiii" nn"aissemer/[,idofar'^ans:cemple"
dans l'iiistoii-e, Paris si admirable;, '̃'s'iïi'aillant
pendants mois, p.st devenu au lendemain de
son inarty'rà la proie de ces geriïj écume d uno
trop funeste guerre. Soldats, allons 'les_ on.
chasser. Allons rejeter à jamais de notre ca-
pitale ces insensés et ces scélérats.
.t Officiers, fous-olficiers et soldats;;çomposés
diélements; divers, presque inconnus:iles uns
aux, autres, wous êtes tous nnisrf par la-
confraternité du malheur, lei sentiment du de-
-voir,:l'amourjde.'lapatrie.r ̃ ̃
Apres iant d'épreuves, .tant d'iriforiuTie's, quo
.votre abnégation, que Votre discîpÙrie inon-
,i trent. no que vgus.airiêz.puïàire^'si,' tians la
terrible ,lutte,qui' vient 'de se terminer, vous
̃ n'aviez. pas été acca"bîés par le "nombre! par la
fatalité.i. •̃̃ -• :<• •>
Au grand quartier général, vlë:A9 avril .1871.
1 Le: général^ commandant en chef,
Signé J)uchot.
"p,_
LËS~CÔR~RÉSP©Nfl~NCÉS.
ientr:© werlsaîlles ̃-
ÉT ~LËS ~C$É~iRNS ~Ê FER'
̃ -pt
Voici ^quelques dëtails'qùi'iriteressenJ
los personnes qiii' sont ̃appelées<àfsyërsail-
les et quj.dë'iàjdôi'vent' se rénurs.'à desti-
nation dahs'léreste de la Froncé.
Versailles se trouve têté.cie îig'Qe pour
toiiie'la ^Bretàgiié' .ef c'orV^Bpoiidy par le
Mans et,Tp,urs"1àyè!i':law^^e^prléans^
C'est .dôncfle^^èmm îe^plSis âircgj à"pren-
dre pqur aUër"avB6rcieaux'et'd'aîis le cen-
tre delà France. ̃ ̃•
Pour les .lignes dé '"N6rmânQi8j,'Porssy
est le point de départ. On péuÇ.'gagher
çet^e ville par .les ,.yojtures.: qui'^pnt éta-
̃blie's, à .ers^illês ôu^aiv^i^sq'tfslLaffilte, 1
̃ 'i'ôii partjcha*quei''jclirr, à't^ôis^em'ès'trej!.
te minutes., du sôiç, un. fraûi, spécial qui
correspond à Poissyavecle tràin.prenant
les voyageurs pour les lignes du "Havre,
de Dieppe, de. Gàèn è.t ëmhraïîcli.èments,
à l'exception dé celles 'de Técamp èf. de
Trouville-Dpauville. ,̃ ^.V"
v .La ligne ^du ^ord,part;^èi:fs. jnais
,cqmin;e,Bien^es^firspînnës2ne^e^pucié^
-pas, d^aller faire ,,Ge;Voya.ge.sOu, pour des
ïaispnsimajeums^nËs^eUvenïiy-é^lrerj le
•plus simple ièst'de^àg-nèrdiïectferaen^de
Versaitlès- Sa£nt-Ouèri-&r'Aiimo.i]B-; "d'où
.on arrive facileiiieiU à CrgiL Jly a'des
voitures qui font le sërviçè~rntre:pés deux
villes. '•' ̃' ̃Uv-;J.w'fl^
Nous, ne, parlprikpas dii^çheiniù'-de fer
de l'Est qui- est. entré les, rnain^s~idë.i#UT
4orité^llemande,.ma3s,^dans,to.usiiesjoas, 1
les personnes xpii VjOudraic'ntjseAriîndré à
.;Reims, parex€mplài'peu.v-en't-'lë îairuîen
-allant pr.endi-e'lè traiii^Saint-DejiiB; ̃
Au rester d'unejïaçofl-,gen|ralg"ïès .sêr-
yicès entrer 'lés..têj^sdg-Jigne'lli^Çinous in-
diquons "et "'tout' lftVjésèaixIfdes^iemijis
Ji^çaisO:d^stà-p'acl;^feiisonCJ3i|nt^
,-roinpus\ et-JeSïCQçpesppiidance&^trei.les
diverses .lignesètl'étrangérjfonctidnnent
d'une manière régulière. ̃'•
..A. pariir 4'aujpijrdïiui; .unei ï>'oi|ùre de
la^p.sje'partn^.tous ̃Ies-jpiirsi4 ^heures
itdejr^aprèsrjàiidiapo.uf^J.tivâsy," emportant
̃lfisMépêGhés;pour'la?lignë..4u!Midiv:. ̃
• On'.év.ile»ainsHa|.ligrie'ÏÏu-.M£Ûàs èïuu'
retod-àé' douap heuresdahs le Qfajetda
Versailles à Bordeaux. ̃̃
~(DepMtemeatsetGares~OcJ~ 7~-
-ft B ONU EÎB EU TS PO U R PA R S 'k ,? -h
Un an, 54 fr. Sfrmois,27fivTrois mois àS^S^s.
ANNONCES ir?-"
CHEZ- .MM. IAGRANGE ET CEHF, 6, PLACE DE LA. if^fiB^A.^ %-W'
'̃ SI àl» rédaction du jour nafë'l jH -s -^r 2-
• ̃ /j;? Pi
Les mannscrils ne sont pas rendus. >L.^r.'> "y |
Versailles/ 1 5, rue Colbert, ancienne riie. des Hôtels.
̃ -:̃ EBMÔI^BÎÉ:i>îrecte»r.GéraRt.̃ v<
ÏJimanche 23 Avril 1871
LE NUMÉRO ÎS.'CENTIHES
|. (Départements et Gares 20 ç.) J v
| ABOHIEfflEHTS P0UR1ES DÉPARTEBTeHTS
Un an, 64 fr. Six mois, 32 fr. Trois mois* 16 fr.
.̃ ANNONCES
3 GHBZMH. LAGBANGE ET CEIIF, 6,' JLACB DE LA. BOURSE*, A. PARIS
S El à la rédaction du journal
Les manuscrits he^sont pas rendus.
Versailles, 15, rue -Colbérl, antienne: rue des. Hôtels.
'?* "Versailles, » 1 avril
-̃ -̃- »_– ̃̃ ̃ -'̃ "*̃% i
• •̃- Nous n'examinerons pas la loi sut les
loyers qui a été votée dans la séance d'hier
aune majorité de 390 voix contre 128; laite
centre vents, et Tnarées, au hasard, sans
esprit philosophique ni social, celte loi
demeurera dans les -néfastes parlementai-
res, comme un des spécimens les plus
étranges du décousu politique. Les dix ou
eouze articles votés un à -un, après avoir
été amendés, émondés, corrigés, revus et
augmentés, ne se rattachent entre eux par
aucun- lien logique cela, n'est pas d'a-
plomb cela.- danse, pour employer un ter-
me vulgan-e. qui rend bien notre pensée.
k D'ailleurs; il ne faut pas' s'y tromper,
< l Assemblée qui vote'cctte loi si médio-
cre? sait lien sans doute ce qu'elle a fait;
mkis quand on s'est fourré dans un nïaù-
Tais pas,- il faut en sortir, coûte que coûte,
et la Chambre devait être pressée d'en ter-
-miner avec une discussion inopportuné-
ment commencée,. en dehors des vérita-
nies intéressés; l'Assemblée doit déjà se
rendre compte que peut-être faudra-il
quand l'ordre, sera rétabli dans Paris, re-
prendre en sous-œuvre cette bâ'isse mal
• yenue, et donner satisfaction à bien des
etonnements et à bien dès mécontente-
ments elle Soit déjà comprendre qu'elle
aurait dû attendre la soumission de l'in-
surrection et -la constatation' des maux
nouveaux créés, par elle avant de compter
les plaies et dé les vouloir guérir..>
A je ne sais quel moment de la discus-
sion,- M- Tirard est venu faire l'apologie
de 1 ouvrier parisien et exalter ses vertus
et sa probité il a affirmé que la loi sur les
™y.e*éi srelle Satisfaisait l'ouvrier de Pa-
ris, rie tarderait,pas à terminer ce que M.
^JBranët appelle un; malentendu, et ce que
ia -France tout entière appelle un crime
letablissement.de la Commune par lavio-
lence et son maintien par le vol, le pillage,
1 assassinat. Il faudrait cependant en finir
̃ atec ces 'sentimentalités déplacées et ne
plus.se .payer, de ihots. De deux choses
l'une,; ou l'ouvrier, reconnaît et sert la
Commune, ou bien il la méprise et lui re-
fuse le concours de son bras et de son
vote. *•
Dans le premier cas, nous nous étonne-
rions -que M, Tirard eût l'audace de qua-
lifier en pleifie Chambre l'ouvrier d'hon-
'"nête, et qu'il' demandât pour lui ia moin-
ârè faveur. Dans le second. cas, et nous
.̃ sommes convaincus que t'est celui dont
M. Tirard Voulait parler ,*nans le cas de
-i.'oùvfier- hostile à la rébellion, il est évi-
dent que le vote de la loi ne peut rien mo-
difier sa conduite.. Ce n'est pas parce que
l'Assemblée aura voté' un 'délai plus ou
moins long, un rabais plus ou .moins con^
sidérable cpne les bataillons de l'ordre se
.reforjnef aient; Aux premiers jours, le vote
it £At peut-être eu quelque importance, au-
jourd'huLil n'en aurait aùcuuc.,jC'es't trop
tard.. L'ouvrier honuête s'est sauvé, s'est
caché ou refuse de marclier; être passif,
¡) c'est tout ce que nous avons le. droit de lui
demander quant à présent.
Qu'on fasse donc, à l'avenir, des lois
sans s!àttar'der davantage à des propos va-
gues quïoiit pour but de (lattej\dcs pas-
sion.s,;de créer .dès sympathies, de rega-
"guer des popularités perdues, en s'adre's-
sai;t..à;Cêt, être multiple qui s'appelle Tow-
,vrici\ et qui se- compose iai plus ni moins
que les autres classes de 'la' société d'un
certain nombre d'honnêtes gens, d'un
certain nombre de coquins et d'une partie
Qotjante, la plus cqr{sidérable.\neùt-être,
;hon"nê.Le; pu'no'n, suivant J^ieùre, lès chan
..ces d;ïmpûûité et l'éutràînement..Mlil.Ti-
rard, Tolain et leurs collègues nous par-
-.) donneront dé leur parler si franchement
mais nous ayous la prétention de connaî-
tire" les ouvriers aussi bien que qui que ce
._soi,t'po"iir' travailler âa' milieu d'eux et en èn
'̃^ ïainM'ivfVun grand nombre. •;
• ,•̃ Le secrétaire de la- réduction,
JDmile Cardon.
̃;̃.̃ îlia::j0iirnêe\ du 2i:
La Commune va- entrer dans la voie dps
grandes opérations; elle a î-cndu un dç-
Jprèt qui forme une. compagnie d'aéros-
.ïtiers pivils .et' militaires. Lès. membres de
::la Commune ne s.e contentent pas d'éti-e
..i.de,.grands:politiques et- des économistes,
f ingénieux ils sont des organisateurs et
ides devanciers dans l'ordre du progrès
scientifique.
̃- JJn des ^génei'aux exotiques qui com-
mandent à -Paris j le citoyen Olokowicz,
qui. n'est pas précisément du faubourg
Antoine, a été, blessé à la tête, au bras, et
à reçu de fortes contusions aux reins à.
l'affaire dAsuières. Le village nous appar-
tient sans nous appartenir, disent les rap-.
ports, et, à Nèuilly, deux barricades, ahan-
uoauées la nuit, ont été occupées par l'eii–
QemL L'e)i»iemii c'est nous, naturelle =
:meM" ̃̃' ,-̃ ̃ G :'̃̃ ,t' ̃̃
Nous voyons bien qu'ici et là'Hl est
q^ëstiou de combats, mais nous n'avons!
aucune; notion de ces attaques violentés
J:'gue*le' 'Jmîrjtiil officiel de la Commune
'cpiisliité,/ Tout ce" que nous savons,- c'est
que nos entrepreneurs rétablissent les
[ .ponts de pierre de Sèvres et de Saint-;
Çloud; lès insurgés-, en vue de contrarier
.ce travail, 6iû!vouvert -une batterie à mi-
c^te des îàouiinfla'ux; en face de la Capsu-
̃1èrie^ • ̃
MuitV denptie côté, nous armons^eton
en tendra, parler -de -nous' d'iei'à. quelques
jpurs;: II ne ;/ponvait- venir dans -'notre
peu.séè d'-affanier -Paris, pùinoua comptons
v ù-ôp 'da'mis, "dé" frères 'et- d'^fres intéres-
̃i: ̃̃̃ sants-rà tant:;de degrés. Aussi? la /.Corn-
"<-mïinè-a-:t-élle tort d'envisager l'entrée de"
̃(jO0 bœufs comme une véritable victoire;
tiOO iboaufs c%stuiie: bouchée pour Paris, ̃'̃.
et voici comment, cette bouchée a-pu clie"
mihèr ^jùsgii'gù çœûF .flé la place. Les,.
-bcéùfs'Qn.t.pa^sélaSéinp, à la.hautem:de
J. ̃ViUeueuvè-Hauit'-G;èorges? et par un .ai1»
tifi.ee de bonne guerre; outrepassé- la
Seine, nçus ne saTOns trop où, pour, en-,
trerdans Paris par, Chareaton. Nous crai-
gnons que ce supterfuge ingénieux ne
puisse être souvent employé»
Des bruits singuliers semés par des voix
irresponsables annonçaient pour ces jours-
ci une attaque formidable des chouans d&
Versailles; -aussi la Commune, dans sa
séance du 20,s'est-"ello constituée en co-
mité secret pour, discuter des plans pro-
fonds et des mouvements stratégiques
d'une baute'portée.
Les troupes continuent à se masser
trois nouveaux généraux, Douai, Ducrot
et Clinchant, ayant tous trois commandé
en chef, se trouvent prêts à prendre une
part à nos opérations, et les soldats de
Metz, reformés, .réhabillés et réarmés,
continuent à arriver à Versailles, destinés
à compléter l'armée considérable qui va se
mettre en mouvement pour le maintien de
l'ordre et le triomphe dé la République
honnête et sincère.
LES
mODiFICÂTIOMS MINISTÉRIELLES
*̃
Les bruits de modifications ministériel-
les continuent à circuler.
Sans parler des combinaisons qui ont été
mises en avant par quelques nouvellistes
trop bien informés, et que nous ue rappe-
lons que pour mémoirp
M. Dufaure, à l'intérieur; M. BarthéT
lemy-Saïnt-Hilaire ou Lefèvre-Pontalis,
à la justice;
Il en est une autre plus sérieuse qui
même a été agitée çn conseil des minis-
tres, mais qui, par des considérations pu-
rement individuelles,. n'aboutira pas.
Il est incontestable que M. Ernest Pi-
card n'a pas. les sympathies de la majorité.
Il est certain aussi que la. majorité,
comprenant la gravité de tout changement
ministériel en ce moment, désirant, mal-
gré cela, la retraite de M.E. Picard, mais
ne voulant pas qu'il soit remplacé par, un
homme dont le nom ait une signification
politique, s'efforce de trouver un ministre
de l'intérieur que l'on qualifie déjà de
mitiistre administratif.
Le choix d'un ministre administratif,
qui semble n'offrir que peu de difficultés,
est cependant des plus délicats sous un
régime parlementaire.
Il faut, en effet, qu'un tel personnage
soit agréé, non seulement de la majorité,
mais encore de la totalité de ses collègues;
sa situation, sans cela, serait intenable.
Aucun, dés noms. mis- en avant ces jours
derniers, et plus particulièrement hier et
aujourd'hui n^a réuni:. et ne réunirait
cette unanimité de sympathies dans le
conseil des ministres du Pouvoir exécutif.
AJ>>ns nu les citerons pas
II est donc a présumer que, pônl n'é-
tant pas en la demeure, nul changement
ministériel n'aura licu^tan! que la situa-
tion ne sera pas changée ct.que Paris ne
sera pas pris ouiie.se sera pas rendu.
On a encore fait circuler hier au
soir le bruit;d:une nouvelle combinaison
gouvernementale et minislcrielle.
M. Thiers serait nommé par l'Assem-
blée président de la République il pren-
drait pour ministres MM. do Rémusat
(pèrej, Victor Lefranc, Dorian, Pouyer-
Quertier, Léon de Malleville, etc.
Ce. sont là. des bruits sans fondement
encore.
FRERES ET AMIS
J u
Parmi, toutes ces 'feuilles .nouvelles, qui
pUllullent aujourd'hui sur le pavé de
Paris, écloses de la révolution du 18. mars,
comme les grenouilles d'un jour d'orage,
il y en -a une qui se nomme Y Affranchi.
UAffranchï, 'cela s'entend de reste,' c'est
un journal qui s'affranchit de; bon sens,
de bon goût, de bon stylé, de. 'tout respect
des plus ordinaires bienséances; aussi se
douue-t-il fièrement pour être le Journal
des hommes libres
^Affranchi est l'organe de Paschal
Grousset;" '̃
Paschal Grousset ayanliin organe C'est
.à pouffer de rire Il me fait l'effet de £3
gate-saûces qui parlait de son étoile. Pour-
quoi. tt'aurait-il pas eu une étoile à lui? 9
César avait bien la sienne. Eh.l faquin,
crést que tun'es pas- César! Il faut, pour
avoir .un organe à' soi, être quelque chose
ou tout au moins quelqu'un. On comprend
un organe à un- homme 'ii'Eiat'én dispo-
nibilité.; on le passe niêrrie à lin ministre
de second* ordre, s'il adès.lidées -à; lui,' un
pjaji de conduite, une règle de. ^gouverne-
ment. Mais un organe à Paschal Grousset! 1
JSfon,' il faut avoirconnù ce gentil petit
Pasçh'al Grousset, si frais -si rosé, si.insi-
gnifiaîit, pour sentir la prodigieuse drôle-
rie dé ce contraste. La seule supériorité
de Paschal Grousset, c[était la coupe de
son pantalon. Jamais homme ne lut mieux
culotté que ce futur grand homme. Je inè
pouvions que, lorsqu'il dut. entrer à Y Epo-
que, que ̃ -venait d'acheter; -ÏÏ Dusautoy,
Clément Duvèrnois Tayant'v-çrésenté au
patron,- le tailleur de sa majesté. impériale
tomba en -arrêt dèyaht-le pantalon âé son
nouveau rédacteur::
Àh! monsieur, lui-.dit-i], quel pan-
talon dites-moi de quelle .maison il sort!
c'est une. merveille! ,->v '̃> >
P.aschal- Grousset faisait des effets de
cuisse et buvait "du. lait. Il ne: songeait
point encore en ^ce temps Ah à; régénérer
le monde; Il se tenait cour fort- heureux
quand il avait fait pâsserV dans.quélqù'un
des journaux où ,il /travaillait eu troisièine i
ou Quatrième Jo.rdre^ r.uue; centaine de li-
gieStà -vingt centimes, ;JL écrivait dë.;pç-
tlt^s brochures que lui*, commandai t. Jés
libraires, et qui -lui étaient payées deux
cents fi^ancs. Fort remuant; du reste, très
ambitieux, et grand amateuè de réclames.'
Il était assez connu .au.câfc. de.Madrid, et
danslesalentpurs.Maisj^ersonnôiies&iîiou-
tâitàlQrs~q"âè:"lB'caîéde Madrid donnerait
des maîtres à la France, et que ces bu-
veurs de bocks auraient un jour des or-
̃ ganes.
| Le principal rédacteur, le téilor de' l'ai*
gane en question, c'est un certain Vési-
nier, émergé on ne sait comment des bas-
j fonds du journalisme, où il grouillait dans
1 obscurité la plus, noire. Petit, rachitiqiie,
plus bossu que M. de Peyramont, le teint
bilieux, un de ces gens sur le visage de
qui ou lit qu'ils sont enragés de n'être
rien. Rochefort l'appelle « celte racine de
buis; » je ne puis pas juger de la justesse
delà comparaison, n'ayant jamais vu de
de racine de buis. Mais je suis vraiment
j lâche pour la racine de buis, si elle rés-
semble à Vésiuier. Ce Vésiuicr est charge
de tomber sur ceux qui déplaisent à Pas-
chal Grousset. Il est son ôsëftuteui? des
hauies=œuvi'es..
C'est ainsi que Vésinier a, depuis deux
ou trois jours, pris à partie Rochefort, et
1 accable de son mépris.-
i D'où vient que Paschal Grousset e'est
brouillé avec Rochefort! C'étaient pour-
tant deux grands amis autrefois. A Bor-
deaux, il. y a deux mois à peiue, quand
Paschal Grousset songea à fonder un
journal, dont le but avoué était de dé-
fendre la République et le véritable but
de gagner beaucoup, d'argent, il s'en était
aUédi-oit à Rpchefort-et lui avait- dit
Voulez-vous écrire chez moi? Je vous
prendrais volontiers pour collaborateur.
'L'auteur do la Lanterne avait été, comme
on le pense bie», très flatté que Paschal
Grousset l'eût ainsi distingué et lui eût
o2ert de travailler sous ses ordres.
Cela lie deux hommes. Comment cette
grande affection a-t-elle péri? Je n'en sais
rien. Rochefort s'est-il offusqué de la gloire
nouvelle de Paschal Grousset? ou Paschal
Grousset a-t-il conçu quelque ombrage de
la popularité de Rocnefort? Qui saurait le
dire.
J'imagine que Rochefort,- qui n'est pas
de son naturel ̃ -très-respectueux, n'aura pas
marqué, par sa contenance, en abordant
Paschal Grousset, qu'il élait suffisam-
ment 'ébloui de ses grandeurs.1 Paschal
Grousset, pénétré de son-importance, l'au-
ra reçu de l'air dégagé dont il accueillerait
lord Lyons ou ~I.Virashburn. Ces manières
auront peut-être semblé hétéroclites au
célèbre pamphlétaire, qui ne sera pas gêné
pour railleï- les prétentions de monsieur le
délégué aux affaires étrangères.
Peut-être après cela, s'en veulent-ils
l'un à l'autre, parce qu'ils ne sont pas
d accord sur les questions politiques. Il ne
suffit pas de n'avoir aucune idée dlnnè r
chose pour n'en pas' disputer ensemble.
C'est, au contraire, quand on ne connaît
ni 1 un ni l'autro, un sujet, que la discus-
sion, est le dIus vire. I
Tant il y a que A'csimer est tombé à bras
raccourcis sur Rochefort. Il lui a repro-
ché son passage au Figaro il lui a dit
en propres ternes qu'il n'aurait jamais dû
en sortir, et qu'il ferait bien d'y rentrer,
dès. que cet honnête journal reparaîtrait
le comble de l'injure `
J'attendais avec quelque curiosité la
réponse de Rochefort. Il n'est pas tendre,
Rochefort, quaiid^ on l'attaque, et il ne fait
pas bon se jouer àlui. Elle nous est arrivée
ce matin, et c'est bien la chose la plus
étrange du monde.
Oh I qu'elle donne matière a de.fiérieuses
et piquantes réflexions pour un moraliste!
Devinez ce- -quoi trouve >à répliquer, ce
Rochefort^ qui a vécu du pamphlet, ^qui; a
poussé jusqu'à l'hyperbole de l'outrage
le droit de critique du journalisme; pour,
qui nul homme n'a. été sacré,- qui a raillé,
avec l'impitoyable cynisme d'un gavroche
les plus hauts personnages «tles noms les
plus illustres de France; quin!a pas même-
épargné les femmes dans. sa rage de mo-
querie, et qui, forçant les secrets de JaTie-
privée, a traîné au grand jour du 'scandale,
des secrets qui n'appartenaient, point au
public qui pour tout dire d!un .seuimdt,
a publié, après la1 Lanterne de Paris, lâXan-.
teriie belge, et: qui écrit aujourd'hui le
Mot d'ordre! 1
Nou, vous ne le croiriez jamais, etjene
le croirais pas moi-même, si je n'avais |è
journal sous les yeux.Il en appelle' à l'au-
torité, et demande qu'on, punisse l'çlre,bï$r
cornu qui se permet de le ciitiquer. L"'e
passage est trop curieux pour que j'en re-
tranche un seul, mot y
«Puisque la Commune possède l'autoriité
voulue pour faire taire ceux qui l'insul-
tent, elle, je la somme d'employer- cette
autorité pour empêcher qu'on m'insulte
moi. »
Vlan! _çà y est Rochefort deman-
dant protection au. gendarme' contre les
attaques d'un journaliste. ,0 ironie, du
sort Lui qui a tant crié contre les magis-
trats, ces magistrats qu'il appelait siplai-
samment des hommes en jupon noir; lui,
qui leur contestait, en termes si''acerbes'
le droit de réprimer les injures, 'quand
c'était' lui' qui lès disait, le voiià/qui les iii-
>oque à présent 1
Et., encore, si jetait aux^ juges "dé" sou.
pays qu'il eût- recours 1 Mais. non, ;îl fait
appel à la force brutale aux membres de
la Commune «Vous avez- le pouvoir iïû1
main; vous disposez de la prison^ fourrez--
y Vésinier vous avoz; le droit de s'ùpprï-
̃mer les journaux'; tuez celui où Véfi-
nierni^insulte.
« II a osé s'attaquer à moi! k moi, Ro- -'̃
jfiheforti;».; .,̃̃}̃; -̃
Est-ce que par hasard' Rojhefort eu' est"' t
là qu'il se oroit: plus sacré,; que tous. ceux
qu'il a jadis couverts de boue Est-il donc
assé Dieu?
passé Dieu? '>̃ ;̃-
VAh'i qu'il rirai ty si -un autre avait- laisser"
échapper l'énorme sottise qu'il vient de'
4irâ-si.;gaÙiai-dement. .> ."<% a
̃ Mais1 quelle leçon .pour'iiôus, dans cette' Pl
sottisertombpe de la. plume;d'un; homme
si spirituel !;comme il faut se défier de l'iù-
fatuation
FrancisquèSargey.
M£ VISITE DE W. THIERS
a l'Hôpital militaire.
M. Thier3 .est..allé aujourd'hui visi-
ter les blesses qui sont soignés a l'Hâ-
pital militaire. Tout le personnel était
présent. Le chef du Pouvoir exécutif a
̃ passé successivement devant chaque lit
-adressant aux uns et aux autres des paro-
les de consolation. « Cette nouvelle lutte
sei'a. encore. lon§ue;. >s a-L-il dit, et ces
paroles ont été recueillies bidii entendu et
commentées par tout le monde.
Plusieurs récompenses on t'étédécernées.
M. Froppo, médecin en chef de l'hôpital
jnilitan-e, aj été nommé commandeur de
la Légion d honneui' pour l'éconlpelise de
ses bons soins donnés à nos soldats pen-'
dantl'oQcupaticin allemandCi
II a été, çii. outre, distribué, des mé-
dailles et des croix aux, blessés des der-
nières affaires et à des convaiescents qui
sont en traitement depuis le 21 septem-'
bre. ̃' ̃ r
Parmi les nouveaux légionnaires, il y a
un nommé Maugeard, blessé très griève-
ment, et dont le père, partisan de la Com-
mune, vient d'être fait prisonnier.
Un lieutenant "de la garde nationale
̃mobilisée, appartenant .au 171e balaillou
(finances)- blessé dans. les dernières af-
faires, s'est effacé, pour demander que- iô
soldat qui l'avait rapporté du champ de
bataille ne fût pas oublié. C'est généreux
et M. Thiers n'a pas hésité à faire droit à
cette demande. ̃
Cette visite a produit un' très bon effet
sur le moral des malades.
En partant-, M. Thiers a -manifesté le
désir que le médecin- en chef de. l'Hôpital
militaire lui fît de nouvelles propositions
pour le personnel médical qui a servi pen-
dant la guerre.
DANS LE: PÉTRIN
La Commune de Paris a mis la main à
la pute.. Du premier coup,- elle a supprimé
le travail de nuit, pour ̃ les. ouvriers bou-
langers et remplacé les placeurs par des
.registres'. Autant de mairies; autant de re-
gistres. Allez vous inscrire, on ne travaillé
plus la nuit! Ainsi l'a décrété la brave
Commune qui aime lès braves ouvriers
boulangers et se moque des aristocrates et
du reste. Assez longtemps un las de bôur-
geo'.s s'est nourri de pain frais et'a a fait, le
^matin^ses.provisions, s;his: çe; soucier des
Y -P S;l,]j s. ~e,soucier des,
rEuëïïrs du. pauvre peuple. La Commune,'
̃elle,.ne.maugo pas de en ^nn-l -.Les ou-
vriers le savent bien, lis w,;iudlos la trou-
ver. Ils ont crié Vivo la Cômuiuue! La
s commune les a reçus. C'est le citoyen
Pyat qui le dit, il faut l'en croii-e. Les ré-
clamants ont donné des raisons de « mo-
ralité », de « famille » et de « santé », qui
ont été trouvées sans réplique. Et ce sage
gouvernement qui se compose d'un peu
1 de Pyàt, d'un peu de Vermorel, d'un peu
de Tridon et de beaucoup de Delescluzp,
1 n'a pas fait attendre un jour le décret que
vous avez lu et qui exauce ks vœux de la
corporation.
3 C'est fort bien, L du moment, quo ce sont
5 les ouvriers qui ^commandent et. les pa-
trons qui se soumettent. -Il n!est plusmême
3 besoin de consulter ces derniers; Et quant
à l'opinion^des consommateurs; la Com-
î munè 'nexonnaît pas'çaMes bravés bù-
i vriers- sont satisfaits. que- fâutriï de plus ?
î Et puis leurs raisons étaient' ,effe(>,tivé-
?. ment. de ..celles .qui.ne sp discutent pas I
î. la moralité, la famille, la. santé! Y. avez-
î vous seulement réfléchi,, bourgeois que
> que vous êtes ? Avez-vous jamaisapérçu,ia
}'̃̃• -nuit, dans la clarté rougédtre dUsoupiraïl,
-1b profil immoral dé l'ouvrier boulanger! à
s; demi nu, et, de ses bras. T^elus, jétrissaût
la pâte .pleine de mauyaises^pensées et de
i tentations' déshonnêtés ? C'est en laissant
se développer de ,,tels;ferments.de çorrup-
-̃ 'tion que les .sociétés périssent, et il- n'est
que temps de songer à sauver les sociétés I
Encore quelques nocturnes," et là^corpora-
i tion des "ouvriers boulangers, tout entièi-e
atteinte, /entraînait avec elle \lés. masses
gangrenées dans, un abîme d'impudeurs fet
de perversités sans jemède.-Le vertueux
Vermorel «t ses. amis _le savaient bien. Et
ils; ont. rendu, les ouvriers -boulangers 'à à
leurs familles. Laissons les rosés aux rp-
siers.v;: ̃ .̃ ̃ -k- ̃ -i:' |
Je /ne sais pas si Jes travailleurs ..èn-jjù^s-
tion.,s'én porteront, niieux, mais4i,y',à.-dps
frères^auxqueïs la Commune de ^Par^s
semble' n'avoir pas, songé et quLcpntinuè-
ront de se porter, tout aussi înaL A?moins
qu'unç. loi .générale intervienne et sujj-
prinie, sans exception pourperspnue,1 tout"
ce qui est travail de nùiE! Ces raisons sont
les mêmes pour tous.. Il n'j a^pàs. deux
lois et deux; morales i,L*a ,morjalç' dés* bou-
langers est aussi la mpràlëdes.w.employës.
.de la maison Richer,.Domrnangeet;G0-. La
.Commune neipeut pas arguer. dlgnorancë:
elle îi dans le-seiiide sesebminissions son-
̃ Iiefrançais qui connaîtra matière. AllOnM
viteitléci'étpns que -les «,|fùipag.esprèfendiis: .c,
inodores ne circuleion lplus~ passé 'minui't,
JJt.que les industriels..dont le. nimx^'jîè s'è-
,c'ri.t ,pas.;jexerçeront dé jour.ùLdpnp. ose-
['.1 ;iait,se; pjain.di;e?' A ipein.ëjrq'uèiques- nez-
:̃ .chatoiu'Ueuxse.ipermettront-iîsdepra tester
en demèuramibouchésàla:faGe de kCom.
muneet des corporations gii' elle protège?
Plus de.4ràvtail de nuitraii nom dé la-jus-"
̃ tice, de la/morale, dê.laj'amillè et 'dé l'hu-'
V manité! Làc^jise Mgt 'entendue. Nqus at-
tendonsla^ulté.dès.'décEétSi., .'i.
Çar>,iliy.ura toute une^érie.L'^sèmple
fliii précède, potorait, rrr.éstril besoin 4ë le-
iaire remarquer?- >– se "renforcer vde dix-
autres. Supprimé, par exemple, :1e travail
H de nuit dès imprimeries .Est-ce ^qu'il'est
i.moral de faire1 dés jôiu-n;àû.x du matin. ? Il
est vrai quë^la':Gommune\a.pris -par la
..Voie; la plus'directe, en' supprimant les
j ourn aux mêmes è t les ] oufnalis tes Sup-
primé le travail,de;auit desjùaralchers,et
remise au jour l'alimentation considérable
de la ville! On fera SQn
la lanterné. Supprimé le travail de nuit'
des hauts fourneaux, des. usines mêtallur-
giques et de toutes ces grandes indus tries
où les fours, cependant, ne peuvent pas se 1
j rallumera chaque minute! Mais qu'est-ce
que cela fait à la. morale universelle, qui
est au-dessus de tous les-fours du monde ?
Supprimé le travail de nuit des chemins
de fer! Si çàai'est pas très pratique, c'est
en tout cas si moral
J'ose même espérer que le cliiffonnier
ne sera pas oublié, n'est-ce pas, M..Pyat?
Ce. serait de votre part, au moins, une
Criante injustice. Bien que, cependant, le
chiffonnier n'aura jamais. eu tant à faire
que sous le règne de. la Commune et que
ce n'est pas trop pour lui de la nuit, et du
jour, pour ramasser les tristes chiffons,
noircis du venin des journalistes et des
compères de l'Hôtel-de- Ville.
` LÉON GOILLET.
CE,:QUI' SE ~P~E
GE QUI SE PASSE
A VERSAILLES
Dernier train de Versailles côté de'
l'arrivée
M. le baron Jeannin, ancien conseiller
..d'Etat, coja.s.in ;.duiiaron-J«rônîe^Bavid et-.1
-parent également de M. Dugué de la Fau-
connerie qui l'accompagne.
Les obus continuent de pleuvoir, est-il
besoin de le faire remarquer? <
"Hier, pondant -que M, Pagôs-Dupbrt s')u-
dignait à la Chambre contré ceux qu'il
appalait des factieux .( voir, lé compte-
rendu), une maison à lui appartenant et
sise tout près de Conrhévoie, recevait deux
obus, qui l'arrangeaient de la façon que
vous pensez.
C'était la réponse des « factieux ».
Nous avons raconté .à cè.tte:place, il y. a
unehuitaine de jours, que.iapërsonne.du
duc d'Aumale avait dû- être l'objet d'une
tentative criminelle, nous avons donné le
signalement des individus qui avaient ac-
cepté cette coupable mission îious rece-
vons de nouveaux détails: sur cette affaire .i
heureusement demeurée sans effet..
Les dépêches dont nous avons parlé au-
aient été transmises au procureur de laL
République àDreux; celui-ci, après avoir"
pris les mesures de sûreté qu'il jugeait i
nécessaires, avait cru cependant devoir en
référer au procureur général, M Leblond.
Lelendofljain,loma£is[rat(JeDreux, sur j J
les inquiétudes que lui avaient témoignées-
quelques amis du prince les rassurait en 5
leur indiquant les mesures déjà mises en ]
ic-uvre par la jus'lii'cot le service dû la sû-: 1
reté: et il aioutait-aue laiua^isUature et l
le Gouvernement lui-même s'étonnaient
de voir le duc d'Aumale encore présent-
er le sol français, «'au mèpj-isdcs Ibis », et1
espéraient lui voir .prendre le ,sage pari
d'aller attendre au dehors la décision de
l'Assemblée.
On dit qu'alors le duc d'Àumalo fit de-
mander officieusement nu procureur gé-
néral, et mênie, ajoute-t-on au chef du
Gouvernement, quelle était leur pensée
intime à cet égard.
Tous deux, paraît-il, auraient manifesté
leur surprise d'être consultés à. cette oc-,
casion et auraient déclaré qu'ils n'avaieùt
jamais envoyé de semblables instruction?.
Peut-être y a-t-il là; encore une fois, excès
de zèle! r `
On a soumis au Pouvoir exécutif le mo-
dèle d'un- blockhaus mobile propre à la
guerre des nies èt à la défense des ponts.
~r, t
Hier^ on.remarquait. dans~, rùë Saint-
Piètre ̃" deux- pièces de 30. de, marine qui
étaientchargéesrsur des 'yoituresra-lirànè-
porter les pierres. Le fond en était défoncé
et il a fallu amarrer,, les -pièces; pour leur
.permettre d'arriver à bon port,, sans capo-
tajje. Ce,s pièces proviennent de. la frégate:.
l'Hermione du port de Brest et complètent
une batterie du même calibre. )
^m i i
̃Oji se. rappelle les services rendus par
les ballons-poste pendant l'investissemenf
de Paris. Tous mal heureusement n'ont t
pu atterrir à bon port. L'un d'eux, parti de
Paris au mois de janvier, est allé se perdre
en pleine mer non loin de la Rochelle; £t
les aéronautès ont été noyés.
Une correspondance particulj^re nous
annonce aujourd'hui -que. les sacs, de dé-
pêches provenant de ce ballon ont :été re-
cueillis aularge, il y a deux.jours.i'par un
pêcheur,, et rèmisan directeûr'des jjostes
de-la Rochelle? • • -̃̃;•- '̃'̃ ?
Presque au même endroit-uri'.autre pê-
cheur,, patron de,la^ chaloupé' de pêche (a
Girpn^iné, atrouvéjun :çgtdaVr1e^flo'.ttaût.- %q
corps paraissait avoir .séjourné plusiëui's
mpis dans l'eau: et était, -â Vnioitié "couvert
de yêtements^en .mauvais état par suite de
leur séjour dans là mer.; i^: J
II était muni d'un bandage -herniaire
la tête à l'état cbmplet-de-squèlette.;DaBs.
cet çtat;. il était impossible de .constater
spn-idendité: Le cadavre a été immédià-
..tementiûhumé. '•.>;
Qui sait, si ces restes; né sont pas ceux
du malheureux :aé.rona,u.te qui, a .péri fei-
?tristement.*t dont nous ignorons onême ïe'
nom. Et cependant- cet; homme n'a-t-^r
pas donné sa vie pour la patrie? ̃-̃* S
V"'A^PARIS' 'f'ï j -̃
'il ï'~ .J i -S- ̃' :'̃• -Ï-" ['̃ '1 >J !»1 '.II. ..̃
11 paraît certain Tju'àLia-:b.iblicithè.qùe;-de Ja
Tue dé 'Richelieu, pour 'laquelle ̃̃«tout- d'abord"
on ̃poûvait-craindré, rien n'est en trop grand
danger. ̃̃ ̃-̃̃ ̃̃:)•:̃
H nly a eu.de changé que l'administrateur
genëM. ̃ *<ï»'- •̃;<(̃?''̃̃̃̃̃*̃ 'f.. <
M- T~schereaa qui; ~prévénü'à tÉinps, avait:
̃pu partir a ét|^reiiràlacé.-par:! le1" citbyeii Vin-
céntj;ex-intéïes'sêi'aaiis "une entreprise de vi-'
dângejiDù ses foncions in'e Je .prédestinaient"-
guère pourtant, à la 'conservation des livrés: et
papiers,"
,11 ta daigné maintenir dana leur pkee les
conservateurs, rconservatêurs^idjoïnts.-iét em-
ployés.
f 'Ils ont même obtenu de' lui un*écritpar le-
quel il les reconnaît;- ûuïiQm defla'Çouimuhe
« gardiens d'une propriété de la'Nation. »
/Tous sont donc encore à leur poste. .excepta
un, pourtant, M. Eugène d'Àuriao;^ menacé des
faveurs de la Commune,' qui voulait à toute
forcé le nommer directeur deUa presse et de
l'imprimerie, il' n'a eu; que' le temps:-de s'en-
fuir, pour venir retrouver M. iTâschereau, à
Versailles.. ̃
r.. "̃̃ '=*
Le corps consulaire) -habitcfîît actuellement
Paris, s'est réuni-aujoard'hui poTUT décider s'il
y avait lieu de quiiter- Paris en présence des
circonstances que la ville traverse.
On n'a rien décidé encore et on s'est ajourné
a demain pour résoudre ia question.
Les compositeurs Ile l'Opinion nai&nale et
du Bienpublic ayantprotesté contre la suppres-
sion violenté et illégale que 'là ?Gommîibe a Aê-
crétéo contre ces deux feuilles; ̃les^rédacteurs
leur ont demandé s'ils étaient prêts à repous-
ser la force par la force.
Sur Ja'réponse affirmative des-ou!yriers typo-
graphes les deux journaux ihdiqués^ont décidé
de continuer à paraître,' en- exigeant r cependant
de leurs compositeurs de venir ârmesipour va-
quer à lour travail. i
Et voilà comment, dans le Paris «ommunal,
on jouit de, la liberté de la prjessejjchaasepot ai-
dant. '̃'
Hier, à trois heures, le pâté dè;maisons
compris- entre les.rues, d'Amsterdam, de
Berlin et de -Clichy étaiÉ;,eerné,;$ar un
cordon de gardes nationaux^, jputrèles vi-
sites dornicîliôiresi ilJ9!àgiss'âit%dîune per-
qùisitiôn chez M:1 Grandperret. v
T* ̃
PHÔCL AVIATION
DU 0 É M i K AL c'O II M AN D AU T' EN CHEF
̃v. --̃: DE-
l'année de Clierljourg
•
'"1
Xé. général Pûcrot 'à rameiië de Cher-
bourg uiqiè division de ,10,'DOp *le;'nps sol-
dats.prisouniérs en Àll'femagiïé; ell0 a été
pàsséeenrevue hier,. dans lès terrains qui
s'éteudent au-delà de la Pièce-dè^-Suisses.
Voici le texte de lav proclamation^ que le
général Ducrot'a adressé à l'armée^ avant
son départ de Cherbourg.
Ofûciers, sous-ofQciers et soldats du corps
d'armée de Cherbourg. c' t
La patrio- nous, demande jin nouvel et der-
nier, elfort. La. Eranco 'toute sanglante- est en-
core envahie"; elle estdépouUlée; saccadée; on
vient de lui arracher deux de ses plus belles
provinces; nos cbèrs.mortsxoiivrant le>sol; du
Nord au Midi, sont à.peine ffifroidis
Et voilà qu'aùjmilieu de, si effroyables cala-
mités, une tourbe de misérables essaye d'éta-
blir, sur les ruines de notre malheureux pays,
le triomphe de la paresse, de la débauche, du
brigandage etde l'assassinat, ̃ ]• '[
Par Tiii" nn"aissemer/[,idofar'^ans:cemple"
dans l'iiistoii-e, Paris si admirable;, '̃'s'iïi'aillant
pendants mois, p.st devenu au lendemain de
son inarty'rà la proie de ces geriïj écume d uno
trop funeste guerre. Soldats, allons 'les_ on.
chasser. Allons rejeter à jamais de notre ca-
pitale ces insensés et ces scélérats.
.t Officiers, fous-olficiers et soldats;;çomposés
diélements; divers, presque inconnus:iles uns
aux, autres, wous êtes tous nnisrf par la-
confraternité du malheur, lei sentiment du de-
-voir,:l'amourjde.'lapatrie.r ̃ ̃
Apres iant d'épreuves, .tant d'iriforiuTie's, quo
.votre abnégation, que Votre discîpÙrie inon-
,i trent. no que vgus.airiêz.puïàire^'si,' tians la
terrible ,lutte,qui' vient 'de se terminer, vous
̃ n'aviez. pas été acca"bîés par le "nombre! par la
fatalité.i. •̃̃ -• :<• •>
Au grand quartier général, vlë:A9 avril .1871.
1 Le: général^ commandant en chef,
Signé J)uchot.
"p,_
LËS~CÔR~RÉSP©Nfl~NCÉS.
ientr:© werlsaîlles ̃-
ÉT ~LËS ~C$É~iRNS ~Ê FER'
̃ -pt
Voici ^quelques dëtails'qùi'iriteressenJ
los personnes qiii' sont ̃appelées<àfsyërsail-
les et quj.dë'iàjdôi'vent' se rénurs.'à desti-
nation dahs'léreste de la Froncé.
Versailles se trouve têté.cie îig'Qe pour
toiiie'la ^Bretàgiié' .ef c'orV^Bpoiidy par le
Mans et,Tp,urs"1àyè!i':law^^e^prléans^
C'est .dôncfle^^èmm îe^plSis âircgj à"pren-
dre pqur aUër"avB6rcieaux'et'd'aîis le cen-
tre delà France. ̃ ̃•
Pour les .lignes dé '"N6rmânQi8j,'Porssy
est le point de départ. On péuÇ.'gagher
çet^e ville par .les ,.yojtures.: qui'^pnt éta-
̃blie's, à .ers^illês ôu^aiv^i^sq'tfslLaffilte, 1
̃ 'i'ôii partjcha*quei''jclirr, à't^ôis^em'ès'trej!.
te minutes., du sôiç, un. fraûi, spécial qui
correspond à Poissyavecle tràin.prenant
les voyageurs pour les lignes du "Havre,
de Dieppe, de. Gàèn è.t ëmhraïîcli.èments,
à l'exception dé celles 'de Técamp èf. de
Trouville-Dpauville. ,̃ ^.V"
v .La ligne ^du ^ord,part;^èi:fs. jnais
,cqmin;e,Bien^es^firspînnës2ne^e^pucié^
-pas, d^aller faire ,,Ge;Voya.ge.sOu, pour des
ïaispnsimajeums^nËs^eUvenïiy-é^lrerj le
•plus simple ièst'de^àg-nèrdiïectferaen^de
Versaitlès- Sa£nt-Ouèri-&r'Aiimo.i]B-; "d'où
.on arrive facileiiieiU à CrgiL Jly a'des
voitures qui font le sërviçè~rntre:pés deux
villes. '•' ̃' ̃Uv-;J.w'fl^
Nous, ne, parlprikpas dii^çheiniù'-de fer
de l'Est qui- est. entré les, rnain^s~idë.i#UT
4orité^llemande,.ma3s,^dans,to.usiiesjoas, 1
les personnes xpii VjOudraic'ntjseAriîndré à
.;Reims, parex€mplài'peu.v-en't-'lë îairuîen
-allant pr.endi-e'lè traiii^Saint-DejiiB; ̃
Au rester d'unejïaçofl-,gen|ralg"ïès .sêr-
yicès entrer 'lés..têj^sdg-Jigne'lli^Çinous in-
diquons "et "'tout' lftVjésèaixIfdes^iemijis
Ji^çaisO:d^stà-p'acl;^feiisonCJ3i|nt^
,-roinpus\ et-JeSïCQçpesppiidance&^trei.les
diverses .lignesètl'étrangérjfonctidnnent
d'une manière régulière. ̃'•
..A. pariir 4'aujpijrdïiui; .unei ï>'oi|ùre de
la^p.sje'partn^.tous ̃Ies-jpiirsi4 ^heures
itdejr^aprèsrjàiidiapo.uf^J.tivâsy," emportant
̃lfisMépêGhés;pour'la?lignë..4u!Midiv:. ̃
• On'.év.ile»ainsHa|.ligrie'ÏÏu-.M£Ûàs èïuu'
retod-àé' douap heuresdahs le Qfajetda
Versailles à Bordeaux. ̃̃
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