Titre : La Presse
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1870-09-18
Contributeur : Girardin, Émile de (1806-1881). Directeur de publication
Contributeur : Laguerre, Georges (1858-1912). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
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Description : 18 septembre 1870 18 septembre 1870
Description : 1870/09/18. 1870/09/18.
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Grande collecte... Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 21/02/2008
auprès de M. Grêmicux, chef de ta. détection I
du aiouv.ëruement pro'.i&oiM!. AI. de C'eoHroy
eat «.cco-tEpunnê de deux secrétaires attaches A
s-a. mission.
B'U~E ~m~'ne~ DE L'EMPiRE
IMPOSHE PAU LA PRUSSE
Sous la- forme assez dédaigneuse d'un
c<:)/nnnut!'r/He adressé par les autorités
prussionues aux journaux de Reims, le
roi de Prusse vient de i'airo savoir aux
Français que les ~ouf-er~eyn.e~.s' a//c-
?)tC{n.(. (on remarquera cette expression)
M n'ont pas reconnu Jug~H\'( ~j/se~t,
d'autre gOUverneïaeHL en Frano.e que ce-
lui do l'empereur Napoléon et, à leurs
yeux le gouvernement impérial est le
seul,Hs~n'a aoKt~'i* ordre, qui soit au-
torise & entrer dans !cs négociions d'un
caractère national. ')
Le cbmmn/t: ajoute tt Les gouver-
noinents ademands ponvalent entrer en
ueg.oeia.tion n.ec ronpereiu' Napoteon,
dont le gouYernemout est ie seul reconnu
jusqu'à présent, ou avec la régence insti-
tuée par in'. Ils puai'raient entrer en com-
munication avec ie maréchal Bazainc, qui
tient son commandement de remncrenr.
HMaisiIestiiQpGSsible de comprendre
à quel titre les gouvernements aUcn'iands
pourraient traiter avec un pouvoir qui,
jusqu'à présent, ne représente qu'une
-.partie de la gauche de l'ancien Corps lé-
~IsJatif à Paris.
Ce document est le premier act,c du. roi
de Prusse ou il-soit parle des negociaijions
pourîa paix. Il serait susceptible de nom-
breuses réuexions et l'on peut y voir
une réponse indirecte aux projets ou. aux
tentatives de. médiation attribuées à quel-
ques puissances neutres.
En avançant au dimanche 3 octobre la
convocation des élections pour l'Assemblée
constituante, le gouvernement de l'Assem-
blée nationale répond, ce matin même,
pcrempt.ou'ement, à~ ce qu'il peut y avoir
de spécieux dans l'objection dn roi de
Prnsëe. C'est un ac~.e éminemment loua-
ble, et la pi us digue réponse que le gouver-
nement de la déi'euse pouvait adresser à
l'ennemi. La France entière,~acclamant.
avec transport la proclamation de la Ré-
publique et oHrant son concours énergique
aux membres du gouvernement do la dé-
iense nationale, était aussi uu& réponse
anticipée au conwHm~He. Libre à la Prus-
se de ne rien voir de ce fait Immense.
Mais ce qui frappera dans le document
qui nous occupe et que nos lecteurs trou-
veront ci-après, c'est l'auectation du roi
Guillaume de vouloir que la France consi-
dère encore comme son souverain l'homme
él~ a imj osé à Ilo,l'é a!'tn'~c, te llésastl'u et.
qui a imposé à nou'e armée le désastre et;
la capitulation do Sedan-
Oui, suns doute, U est dur pour HuLre
ennemi de vuir qu'en, faisant'Napoléon 111
pnsoi!t)!n'a l'ait, au contraire, que simpHHer la
question de la. guerre, en réunissaiit tous
les França.Is, ~ns exception, da.'i". une
conitimne pensée de résistance.
On comprend maintenant, au auni'tier-
s,énéralduroiGniIla.u'!i':c, dequeile impor-
tance il serait pour lui'de po&séder, sous la
garde de ses seutinpUes, le vrai-souverain
ci.e la. France, le véritable pouvoir avec le-
quel il pourrait traiter, ci auquel il Impo-
scra.i' eu échange du trône renda, teUes
couditio~s qu'il, lui pkurait. Ce sorfut !c
comble du succès, âne réelle et décisive
~'ictoiro. Peut ftre, ce compte, lo ro! et
son état-major feraieut-its ie sacrifice de la,
gloire qu'ils so promettent en entrant a,
Paris.
Mais ce rêve d'une restauration de l'em-
pire n'est pas seulement le plus Irréalisa-
ble des rêves ce serait aussi la plus irré-
parable faute que puisse commettre la
Prusse.
La capture de Napoléon HI- a résolu
po:ir nous, à notre &vanta.s,e et sans coup
férir, la question intérieure que chacun
-voyait surgir à l'horizon d'heure eu heure
depuis nos premiers échecs, et qui n'était
pas un médiocre souci pour beaucoup de
patriotes. Les Prussiens comptaient sur
nos dissentions intestines, et, d'un seul
bond, faisant prisonnier l'empereur, ils se
trouvent avoir supprimé eux-mêmes toute
cause de dissension
FËUiLLË'i On LU;. LA P~.S'-S~
BUl8sEr'H;HBREl.87b
A.I~<~i~LE
La c~uu~eMe de F~eprc,s t< ~ct ?)t'<.i~e cJe .A/era:'n.t.'tMe
Loadres, déoambre 181..
Ah si j'étais près de toi, Adélaïde, comme
je te pincerais le bout de l'oreille, quoique tu
sois mon aînée, ne l'oublie pas,– de quatre
mois six jours, deux heures et vingt-huit mi-
nutes
Commettre à ton âge une pareille folie, toi,
la sagesse blonde, toi ia Minerve aux cheveux
d'or, ainsi qu'on te désignait au couvent..
Toute grand'mère n. le droit d'idolâtrer son
petit-Bis~ surtout quand ce dernier ressemble
à mon 6i!eul, mais lu sais mieux que per-
sonne qus la passion la pius pure, quand elle
n'accepte pas do limites, est une sourno de
fautes et de malheurs.
Si ta dernière lettre, que j'ai sous les yeux,
ne me disait formellement, dans trois passa-
ges, que ta parole et celle d'Arm&nd sont en-
gagées, je romprais, pour quelques jours, un
exil que ledevoir m'impose et je me rendrais
à Paris, où~e sàur&is brouiller vos cartes, je
te le jure, dusse-je aM~r, en personne, repro-
'cher à cesijomoinc leur incroyable audace.
Mais que sont donc ces gens-là pour oser
marier îeur fille à un Mérainvilie-Rianccy?
Tu no m'en dis presque rien.
Je sais seulement que le père de la future
est général. La belle aSaire' Qui n'est pas
un peu général dans notre pauvre France par
te temps qui court? Et do plus, ajoutes-tu,
baron. Oui, baron d'un empiF'~ qui court à
saCa.n'endoute-pas.
D'antre' Bonâpaite n'avait pas encore
ôbtenu.dans son tra'.a.il de fusion, entre ses
créa.tm'es et les familles anciennes, une reus-
eit6 phts Mai&h~ Et je cdmpreMb que, dans
La France a gémi de honte et de douleur
& la nouveHé de la capitulation de Sedan.
Mais qui donc a. versé une seule larme sur
le sort trop mérité da l'auteur de la guerre,
s~r le grand coupable qui a. trahi de toutes
façons la confiance excessive et funeste
que la nation avait placée en lui ? Ou sont t
les regrets de la nation?
Ce qu'on a u do la. capitulation, de ses
causes, du rôle qu'y a joue l'empereur,
de son attitude et de ses paroles en remet-
tant son épée et sa personne aux pieds de
son vainqueur; tout cet ensemble de. cir-
constances a été tel. que la plume ne
peut rendreTimpression éprouvée par fous
les cccurs français. La chute, si profonde
qu'elle fût, avait un tel caractère que le
sentiment inspiré a été tout autre .que la
pitié.
Que le roi de Prusse an'ccte de considé-
rer son prisonnier comme étant encore le
pouvoir légitime pour la. France qu'il
songe a nous imposer une paix convenue
avec l'auteur de tous nos maux,. I! peut
être certain qu'il n'aura jamais imaginé
une condition de pa.i' pius outrageante
pour la nation.
De toutes les humiliations que nous
pouvons attendre du vainqueur, il y en a
une, à coup sûr, que la France ne consen-
tira jamais a subir, c'est 'celle d'une res-
tauration de l'empire déchu.
Il n'y a qu'a lire le rapport ofnciel de
M. de Bismark au roi de Prusse, sur son en-
trevue avec l'empereur, pour apprécier
l'homme qui a osé dire, après la capitula-
tion de Sedan, ordonnée par lui, qu'il n'a-
vait pas voulu la guerre!
Après cet outrage à la vérité, et après cet
abandon de toute dignité, l'homme a cessé
d'exister pour la France.
Mais il est impossible que le roi Guillau-
me et M. de Bismark se fassent illusion, et
s'arrêtent sérieusement à la pensée d'une
restauration du régime tombé sous le poids
de tant de fautes et de tant de honte Ja-
mais une impassibilité aussi absurde, aussi
gratuitement outrageante pour la France
ne sera tentée par les politiques avisés qui
Inspirent le roi de Prusse. Cette prétention,
afSchéc dans le contnM!/u~n< n'est proba-
blement qu'un moyen dilatoire, une forme
de nu de non-recevoir opposée a des teata-
tives de médiation qui gêneraient l'action
de nos ennemis.
Tel est, du moins, notre sentiment réflé-
chi. Un avenir prochain dira si nous nous
sommes trompé.
I-'RANCIS MAUX".
Voici le texte du conti)tun.Ut;' do l'autorité
prussienne aux journaux de Reims
Les journaux qui paraissent à Reims ont re-
produit la proclamation Je la Republique et
les décrets qui émanent du nouveau pouvoir
institué à Paris. La ville étant occupée paries
troupes aiiomMides, l'attitude des fcui!h';s ps-
bliques pom'rnit faire penser qu'citcs,expri-
ment ~une opinion inspirée ou autorisée par
les gouvernements allemands.
Cela. n'est nullement le cas. Eii leur accor-
dant l'autorisation de publier leurs opinions,
Ijs gouvernements allemands ne font que res-
pecter la Mberté de la presse comme i!s la
respectent chez eux. Mais ils n'ont pas re-
connu jusqu'à présent d'autre gouvernement
en France que celui de l'empereur Napoléon,
et à leurs yeux le gouvernement impérial est
le seul, jusqu'à, nouvel ordre, qui soit autorisé
entrer dnus des négociations d'un os.ra.ctcre*
naUoaa.1.
It coav!cn{. d'ajouter qu'à Paris c-n fait .cou-
rt lo bruit d'une médiation entreprise par
presque chacune des puissances étrangères.
Ce bruit, n'est pas fondé. Aucune puissance
n'a essayé d'intervenir jusqu'à présent,, et il
est peu probable qu'une médiation soit tentée,
car el!e n'aurait aucune chance d'aboutir,
aussi longtemps que les bases d'un arrange-
ment n'auront pas été discutées avec l'Alle-
magne, et qu'il n'y &ura pas en France un
gouvernement reconnu pa. le pays, e~qui
peut être considère comme a~issa~i en son
nom. `
Les gouveruemeni.s aiiemands, dont le but t
n est pas ta guerre, ne repousseraient pas un
désir sérieux du pays de conclure 'a, paix. I)
s'agit scutement dans ce cas de savoir avec
qui elie pourrait être onndu.e. Les gouverne-
ments a.omandspouvaienL.entrcr en négocia-
tion avec l'empereur !\ap.oléon, dont te gou-
vernement est !e seul reconnu jusqu'à présent,
ou avec la régence instituée par lui. lis pour-
raient entrer en communication avec le ma-
réchal Bazainc, qui t'c~t son commandement
de l'empereur.
sa joie, il ait racheté, de ses deniers, ton
beau domaine de Clermont et tes deux fermes
d.tns la Limagne, pour te les rendre. r
Je n'écrirai à Armand ni pou;' le féliciter
ni pour le gronder. On ne raisonne pas avec
ics amoureux.
Ainsi te voilà brouillée à mort avec notre
faubourg. Je t'avoue qu't} me faudrait tout le
dévouement qu'inspire une amitié aussi vieil-
1e, aussi inaltérable que la nôtre pour te fré-
quenter commè autrefois, si j'habitais encore
mon hôtel de la rue deA'emeuil.
Quel bruit va faire cette mésalliance Le
scandale en retentira jusqu'ici, et je me gar-
derai de te défendre, crois-le bien.
Tu me demandes ce que j'aurais fait à ta
place. Eh mon Dieu! les chagrins d'amour ne
tuent pas. Nous en savons toutes deux quelque
chose. Puis n'existe-t-il plus, dans notre mon-
de, des filles d'uue beauté supérieure aux
charmes bourgeois de toutes les Angèle de la
terre?
Cette petite est donc un phénix Elle
ignore, la malheureuse, qu'on prenant mon
pauvre HUeul dans les pièges de sa coquette-
rie, elle s'est ménagé pour l'avenir de cruelles
souS'rances.–Armmid obtiendra, tôt ou tard,
le pardon du faubourg Saint-Germain. Quel-
que comtesse désœuvrée l'y ramonera. sans
sa femme, bien entendu. "Et la famille Ls-
moine ne sera plus pou:' lui qu'un poids vul-
gaire et qu'une honte qu'il fuira nuit et jour.
Riais à quoi bon toutes ces vérités?. Elles
-ne te sont pas étrangères. Quant à ton fou
d'enfant, ~1 me traiterait, toutb~s, de vieille
radoteuse. 0 jeunesse! jeunesse! quelle ra-
pide et admirable chose
Je ne terminerai pas toutefois, Adélaïde,
sans te glisser dans l'oreille un petit aveu que
je dois à la franchise.
Je connais l'aveugle tendresse que t'inspire
Armand; je la, comprends même, et je l'excu-
se. Je no doute pas qu'il ne soit sérieusement
épris. J'admets enËn qu'un refus formel de ta
part, quand il s'est mis à tes genoux pour ar-
racher un consentement, aurait pu ahérer sa
santé et son caractère. <*
Mais je crois aussi, ma bonne vieille amie
et cousine, que le désir de rentrer en posses-
sion du manoir de tes ancêtres a .beaucoup
incliné de,
uicliné lu pcfite de tu. condescendance mat-~t'
nelle.
iMent&eL.. Deux Mî de patience, moia!
Mais il est impossible de comprendre à quel
titre les gouvernements allemands pourraient
tra'ter avec un pouvmr qu! jusqu'à présent ne~
représente qu'une pa.rt~p de lagauelw de l'an-
cien Corps Iegis)a,tif à Paris.
11 septembre 1970.
-L'Ftl'H~
Deux sortes d'Influences agissent en politi-
que l'influence morale et l'iniluence maté-
rielle. La première est surtout l'apanage des
Etats secondaires elle est la force des fai-
bles. Que la Belgique, la Hollande, la. Suisse,
l'ftalie n'oublient pas l'action qu'elles doi-
vent exercer. Chacun est tenu d'apporter,
dans la mesure de ses forces, une pierre à
l'édiucc do la paix. Malheur à qui ne trouve-
rait pas en soi unepensée généreuse pour d'in-
dicibles infortunes.
Toutc~ les correspondances qui nous arri-
vent do 1~ Belgique nous apprennent, à la
iouange de ce peuple, qu'il sait compatir à
nos malheurs mais il no suffit pas de verser
!o baume sur If s plaies, H faut éviter l'effu-
sion du sang qu'appelle l'avenir. La tâche de
cette généreuse nation n'est que commencée.
De nobles et eHioaces eHoris doivent encore
être faits. Par les relations do son souverain
avec la famIHc royale 'de l'Angleterre, par
l'intérêt matériel qui unit les deux pays; la
Belgique peut et doit avoir sur les résolutions
du cabinet de Londres, une grande InHuence.
Venant de sabouche, les conseils serôntmipux
écoutés.
La Grande-Bretagne croit-elle que, si la
France éta.it abattue, la Prusse bornerait son
ambition à !a conquête de l'Alsace et do la.
Lorraine? Non. Après avoir cnva.l'ii ces deux
provinces, au nom de l'unité allemande, elle
cnvahii'aitie Danemark et la. Hollande qui
lui donneraient une Hotte et des colonies; elle
envahirait aussi !a Belgique aun de posséder
le fort d'Anvers et d'avoir ainsi un canon di-
risé sur le cœur de l'Angleterre.
Tpar do sages conseils, la Belgique payera.
la dette de reconnaissance qu'elle a contrac-
tée envers l'Angleterre qui a sauvegardé sa,
-neutralité. Par là, elle obtiendra une grande
infiuenco sur les destinées de l'Europe, et
acquerra la reconnaissance du peuple fran-
çais, qui pardonne des Injures, mais n'oublie
jamais un bienfait.
La Hollande, la Suisse, l'Italie doivent unir
leurs efforts à ceux de la Belgique. Que tous
les peuples, au lieu de dresser des autels au
dieu de la guerre, e6 étëvent à fa pitié, et que
son culte soit désormais sacré. Dans le grand
naufrage du passé, qui menace ces nations
aussi bien que la Franco, tournons nos yeux
vers l'avenir, car il est tel que nous le ferons.
Pas d'illusions. La Prusse, comme le iit
Rome, combat tout autour d'cïle. Nous avons
dit combien la Hollande doit craindre pour
son indépendance. La Suisse n'a-t-elle rien à
redouter? N'entravera-t-ello pas l'extensioe '1
de cette puissance envahissante, lorsqu'elln
étendra sa ma.in rapace sur Venise, aSn de
dominera !a. fois la Baltique par le Dane-
mark, l'Océan par Anvers et la Hollande, la
Méditerranée par l'ancienne reine des~mers?
Agissons, le temps presse; le temps, chaque ~I
jour, amoncenc ruines sur ruines.
Mais à côté et au-dessus des eiforts que fe-
ront les puissances pour la paix, il ne faut
pas oublier que nous sommes assez forts pour
vaincre notre malheur et refouler nos enne-
mis au delà de nos ft'ontières. Que la France
se soulève_commo un seul homme pour reje-
tefdeson sein l'élément barbare que l'im-
prudence de l'empire et la mauvaise fortune
y ont introduit.
Que plutôt une éternelle alliance soit con-
clue entre le passé et le présent; que des
décombres sajogla.nts s'élève un édiSce nou-
veau, dans lequel les Nations abjureront leurs
vieiUes haiHes et fonderont un droit européen
di~ne du progrès des temps modernes
LES ÉLECT60NS
'CUKSMLS ?.lUN)CtPAUX COXSriTUAXTE
Le gouvernement de la. défense nationale dé-
crête
.Art.l' H sera procédé dans toutes les
communes de France à une nouvelle élection
des conseils municipaux.
Ar~. Lo nombre des conseiilers à élire
et le mode de l'élection sont réglés par la lé-
gislation existante.
Art. 3. Le premier tour de scrutin aura
lieu le dimanche ~5 septembre le second
tour, le mercredi â8.
Art. ~t. Les conseils municipaux élus nom-
meront les maires et adjoints le jeudi 39.
Art. 5. Les élections pour l'Aseernblée
constituante sont avancées au dimanche 3 oc-
tobre.
peut-être, t'auraient fait atteindre ce but, sans
compromettre le bonheur et l'avenir du vi-
comte Buonaparte est sur son déclin, les
revers se précipitent. L'aveugle fortune est
lasse. C'est ici, à Londres, qu'est le vrai ther-
momètre de la destinée de cet homme.
La perfide Albion nous sera donc, une fois,
bonne à quelque chose 1
Je te blâme, et beaucoup, parce que je vous
aime tous les deux.
La, un de ma lettre m'engage à no la confier
qu'à une personne'sûre que je charge en même
temps de quelques lignes pour mon neveu, lo
chevalier d'Aibi.
Ecris-moi d'abondance, si ton pouce gout-
teux te le permet. Adieu, ma vieille amie;
puissent les événements me permettre de te
revoir bientôt et de t'embrasser!
Ta cousine,
l'.UJLIXE DE VtLLEt'REZ.
H
~o (.et'<(;t' j~a,M< d':4.'&t a dttc/tc-Me
do I~s/)r'M.
Pa.t'Js, dGfei'Gbro 18].
Ma chère tan'c,
Pvous donner, sur la famille Lemoine, les ren-
seignements que'vo~s désirex, et je m'em-
presse de vous les transmettre. Je les tiens
de mon valet de chambre, fi!s d'un fermier
picard, compatriote du général.
Cette famille se composait de quatre frères.
On croit que l'aîné n'existe plus; sa trace, du
moins, semble perdue; et l'on ne parle jamais
de lui.
Les détails qui vont suivre motivent, d'ail-
leurs, ce mystère et ce sitence.
Lemoine, le père, était t'abric~mt ~e draps
'à Beauvais. H était eonire-maitre des atG!iers;
Simon, le troisième, voyageait et prenait des
commandes sur échantillons; cnihi, Jean, le
quatrième, ne faisait rien. C'était le Bcuja-
min, l'enfaut gâté on excusait sa paresse et
ses peccadilles.
II est devenu général et c'est le pcre de M""
Angèle. future vicomtesse de MérainviDe.
Un 1777, et après trente ans de succès, le
crédit d'i ~èrs Lemoine baissa sensiblement.
Lechitfre de ses affaires diminua, de plus
de moitié.
Un de sst t'o~iaSt manufacturier ecmme
Elles auront lieu conformément aux dis-
positions du décret du 15 septembre.
jVot!&n& municipales de PM!s ei. de Lyca,
~ang, 10 septembre 1870. (Suiventle's&igaa.tm'es.)
ÉLECTIONS POUR LA SMSÏiïUANIE
7ett~f'HH Je.s !'f/Ms/~arK'fi a e~t'r~ pc d~M~M~n<
so~anH LI
!,h.AKTE.S POPULATION ~j,
heiirs
Ain. 371'.6A3 7
Aisne. 56S.055 IL
Atiier. 376.16& 7
~pes (Hautes-). 1~3.783 3
A! pes (Basses-). 132 H7 a
Atpes-Maritimes. 198.818 A
Ardèche. 387.17A 8
Ardonuos. 336.86A 6
Ariége. 2SO.A36 5
Aube. S61951 5
Aude. 388.626 6
A vevro-n. A00.070 8
Bouchea-dn-Rhône.. 5Ji7.9(t3 II
Calvados. A7A.909 9
Cantal 337.99A 5
Charente. 378.818 7
Charente Inférieure. /t89.S59 M
Ct'ot' 33C.613 7
Corrè,CM-se. 359.861 5
Côtc-d'Or. 383.762 8
Côtes-du-Nord. 6M.310 13
Creusa. 37~.057 5
DordogM. 502.673 10
Doul)s. S93.072 6
Dfôme. 3SA.a31 6
Eure. 3M.567 8
Eure-et-Loir. 390.763 6
Finistère. 6C2./)85 13
Gard.9.7~7 9
Garonne (Haute-). ~93.777 10
Gers. S93.693! 6
Gironde. 701.855 I&
Hérault. ~37.~5 8
IUe-et-VHame. 692.609 13
ladre. ~77.860 5
Indrs-et-Loire. 3~5.193 6
Isère. 581.386 12
Jura. 298.~77 6
LMdes. 306.693 9
Loir-et-Char. 375.737 5
Loire. 537.108 11
Loire (Haute-). 313.66l 6
Loire-Inferienro. 598.598 18
Loiret. 357.110 7
Lot. 288.919 6
Lotet-Garonno. 327.963 6
Lozère. 137363 3
Maiae-et-Loire. 53S.335 11
MMche. 573.899 11 11
M-sn'ne. "390.809 8
Marne (Haute-). S59.096 5
MayeNne. ~67.850. 7
Meurihe. 7/28.387 8
Meuse. 301.653 6
Morbihan. 501.08A 10
Moseiie.52.157 '9
Nièvre. 3~3.273 7:.
Nord. 1.392.0'~ SS
Oise. AOY.a7A 8
Orne. MA 618 8
Pas-da-CalaM. 7A9.777 ]5
Puy-de-Dôme. 571.690 11
Pyrënées (Basses-).. A35.A86 :)
PSménées (Haut®s- 2G0.252 rh
Pyrénées (Hautes-).. 3A0.252 5 5
Pyrénées-Orientales. 189 A90 A
Rhin(BM-). S88.970 13
Rhin (Haut-). 530. ?5 II
Rhône.678.6Aar 13
Saône (Haute-). 317.7()6 0
SaSno-et-Loire. 600.006 12
S~Moe.. A63.6i9 9 `
SsMMe. 371.663 5
Savoie (Haute-). S73.768 5'
Seine. S.150.916 M
Some-Ioférieure: 793.768 16
Seine-et-Marne. 35A. AOO 7
Seine-et-Oise. 533.727 .11
Sèvres (Deux-). 333.155 7
Somme: 572.6AO 11
Tarn. 355.513 7
Tarn-et-Garocno. 328.a6A A
Var. 308.550 6 ~j
Vauduse. 266.091 5
Vsndée: J'tOA.A73 ',8 3'
Vienhe. 32&.520 6
Vienne (Haute-). 326.037 7 7
Vosaes. &18.998 8
Yonne. 372.589 7
Total. 753
Algérie. S
t Martinique. S
Colonies. Gnadeloupe. 2
Colon~
Sénégal. 1
~Réunion. 1
Réunion* 2
Total. 7M
Fait à l'hôtel de ville de Paris, te 16 septem-
bre 1870.
(San'snit ~n~un's).
La loi électorale du 15 mars 18~9, d'après
laquelle les éleptions auront Heu par scrutin
lui, homme rusé, sournois et flatteur, s'en-
graissait de tout ce qu'un incompréhensible
guignon enlevait aux efforts et à l'industMe
des Lemoine..
Les matières premières les plus avanta-
geuses lui étaient adjugées; d'importantes
commissions périodiques passaient, chaque
jour, d'une manufacture à l'autre, sans motif
plausible.
Malgré la douceur et les attentions du con-
tre-maitro Bernard, les meilleurs ouvriers,
pour le prétexte le plus futile, quittaient les
ateliers do son père 'et travaillaient, dès le
lendemain, aux métiers de Jérôme Klein.
Le rival du père Lemoine se nommait
ainsi.
Nul douta qu'une révolution si étrange ne
fût le résultat de manœuvres sourdes. Un en-
nemi insaisissable, un invisible démon avait,
pour atteindre ce but, préparé lentement de
savantes machinations dont nul œil humain
ne sut, à cette époque, découvrir les rouages.
La calomnie, ce poison moral, aidait à cette
œuvre infernale.
Le père Lemoine. était un homme simple et
droit: il n'attribua d'abord ses revers qu'à la
versatiilté d&s bommes et à l'instabilité des
choses.
Ensuite il s'étonna mais ses Gis s'Indi-
gnèrent. Jean surtout, le moins patient, vou-,
lut sonder cet abîme au fond duquel devaient
se cacher la lâcheté et le mensonge.
Quoique vagues, certains bruits l'autorisè-
rent à interroger hautement dans le çafé le
plus fréquenté do la ville, de méchants ba-
vards qui s'apitoyaient tout bas et en termes
hypocrites sur la déchéance dus Lemoine.
De scandaleuses explications et un duel eu-
rent !!eu. Jean blessa, grièvement son adver-
saire,beau-frère de Jérôme Klein. ·
Dans la situation où se trouvaient les Le-
moine, c'était le plus grand malheur qui pût
leur arriver. C'est dans les pertes viHes sur-
tout que l'innocence attaquée doit dédaigner
toute défense.
Plus irrité que désolé, le père Lcmoine'!
s'obstina, se buta, comme on dit.
Au Heu de renoncer à une lutte aussi Iné-
gale et ds comprendre que le plus vigoureux
athlète est impuissant à parer les coups qu'on
lui porte s'il ne les voit paa au lieu dé liqui-
der et de réunir–tous créanciers satisfaits–-
une fortune qui: même MMindne de: trois
de liste, était accompagnée d'un iaMeau qui
nxait à 750 Je nombre des représentant à
élire. Lo tableau ci-dessus l'élève à 7(J/. il y
aura. donc IA. représentants de plus qu'en
18ML
Pitris, qui avait 38 députés en I8M), ça aura.
~3, et la députation do Lyon, qui était de Hj
sera de 13 membres.
L'article 2 da décret sur les éieci.ion~, in-
séré hier au .Toume~ o~cte~, et qu.e nous
avons reproduit, doit être retab]i do !a, ma-
nière suivaute
Art. '2. L'eiifpbliiié sera i'i'ee con!o''m&-
ment aux disposidons du titre IV do la loi du
15 mars 18/'9. Toutefois, le déiai de eix mois
indiqué par le paragraphe 1~' de LsrtI~e 83
est réduit à dix jours.
Des'nobHcsdtiH'' L.ita.IHGii apercevaient
hier, du haut du donjon de Vinccnncs, des
uhia.ns qui chev&uchs.ientdu cô':édoJo!nviiie-
le-Pont.Ltie vingtaine de mobila~ s'y sont
rendus et ont fait huit prisonniers. Quatre
chevaux ont c.t6 emmenés.
Une trentaine de soldats du furt de Cha-
renion, envoyés ensurveî!!ance, auraient tuo
deux uh!ans et repousse une soixs.niajno Jti
c~vatters.
Far décision du ministre des finances, i':n-
térèt atia.shé aax bons du. TrésOt' de trois
mois à un an est uniformément uxeu.5 L'~
0/0, àp3.rtit' du 17 septembre inclusivement.
Le nombre des ingénieurs civils Je bo~no
volonté qui ont mis leur dévouement à la dis-
positiou de la c&use nationa.!o dépasse toute
espérance.
Les Ingénieurs civiis des mines ont saisi
avec,empressement l'exemple donné par ceux
de l'Ecole centrale et ceux.dcs ecoiies d'arta
et métiers, et les services sont concentrés au
Conservatoire entre les mains do MM. ies
directeur et sous-directeur.
Des uhia.ns se seraient~ as.turc-i-!)n, avan-
ces jusqu'à Saint-Ouen. l!s ont éi.a s.ccuci!iis
par une vive mousqueierio. Se voyant sur le
pofnl d'être enveloppés, :!s se sont retirés en
toute hâte. Mais lour i'u'te n'a pas été assez
prompte pour qu'on ne !eur fit des prison-
niers. Une vingtaine de uMans auraient été
pris.
On a saisi, dit-on, ce matin, chez un com-
missionnaire du faubourg Poissonnière, un
certain, nombre d'uniformes do gardes natio-
naux.
Cette saisie avait occasionné un assez vif
émoi dans le quartier, où te bruit s'était ré-
pandu que les uniformes saisis étaient des
uniformes prussiens.
_·
LA
LE GËKËRAL LE FLO
Le gouvernemeut do la défcssa nailo:le,
Considérant que !e géneru.LLo Fiô, représen-
tant du peuple, l'ayé des cadres de l'armée à
raison de su résist-incc aucoupd'Eta.t du S
décembre 1851, a été restitué dans ses droits
par le décret du 1 S septembre 1870,
Décrète
Le généra! do brigade Le F)ô est réintégré
dans l'armée avec le grade de général de divi-
sion, à ia date du 3 décembre 1851.
Paris, te 1S septembre 1870..
(Smt.'e.AM~'na~Mt'e.s.)
ELt-CTIOX DJbS OFFICIERS DE LA GARDE MOBILE
Le gouvernement do la défense n&ilo ale,
Vu la loi du a8 janvier 1868 (art. 8)
Considérant que les cireonsta.nces dans les-
quelles a eu lieu la nomination des oi'nt'Iers
de la. garde mobile rendent nécessaire l'élee-
-UondesaHcIers,
DËCItÈTE
Art. 1~. Les bataillons de la garde mobile
actuellement armés et réunis à Paris sont
appelés à élire leurs ofnciers.
Art. 3. Los élections auront l!eu le luudi
19 septembre par les soins du chef do ba-
taillon en exercice.
Art. 3. Le ministre de la guerre est chargé
de l'exécution du pré&cnt décret.
Fait à Paris, le 17 septembre 1870.
(Snn'en< ~M M~M~'as.)
GARDES KATiOKALES DE LA SEINE
Pa.r décret en date du 18 septembre 1870,
M. Schœlcher, nnclan représentant du peuple,
quarts, représentait encore pour lui eties siens
une indépendance confortable comme on
dit à Londres, il crut de son honneur, il
s'imposa le faux devoir de continuer une fa-
brication que d'Inexplicables circonstances
rendaient ators pour lui beaucoup plus oné-
reuse que Iuc.ra.tive.
Après divers Incidents assez dramatiques,
mais qui n'Intéresseraient en rie!), ma chère
tante, votre curiosité relativement & ce qu'il
vous importe d'apprendra, je vous dira! qu'en
1779 la ruine des Lemoine était accomplie.
Mais les vaincus obtinrent to!is les hon-
neurs de la guerre. Le père Lemoino quitta !e
champ de bataille en emportant miilo éeus de
rente et sans laisser une dette.
Seulement, six mois plus tard, !e bonhom-
me mourut de chagrin. Ses cendres n'étalent
pas encore froides quand Gustave, son fils
aîné, annonça, à ses frèros son mariage avec
M"° Julie Ktsin, la nUe du manufacturier qui
s'était enrichi aux dépens de son pè.'e.
Vous comprenez, ma. chère taote, l'hort'eur
et la stupéfaction de ces tt'ois jeunes hommes,
modèles de piété RIinle, et dont le cœur soi-
gnait encore de la perte qu'ils venaient de
faire. Le jour, un jour horribto se faisait. Le
mot de cette aSTOUso énigme éi.alt donné-Gus
ta.ve L<;moiitC avdit ruiné et tué son père. Une
ligue existait, depuis longtemps c!i:e ce n!s
dénaturé et .lerôme K)cm.
Je vous épa!'s:M;a.I le récit des moyens dont
li. se servit pour devenir !o gcndi'o de Jérôme
Klein, et, p~r la suite, son Kucccsseur. Ap-
prenez seulement que, souj te polda de !a ma-
lédict'ion publique, il i'ut obHgc de vondi-e sa
fabrique et de quitter le pays pour aUcr on
ne sait où.
Ses frères, d'un commun a.ccui'd, avaient
fui Bca.uvais le lendern.un du jcttr où les bans
du mariage do .Gustave furent pubiic-s. lisse
rendii'ent en Atf:éi'ique et s'enrôicrent i-ons
les drapeaux de WMhiagton.
Bernard et Jeun revinrent en Fra.u~e en
179~.
Simon demeut' se m'aria et s'cta~it sur le
nouveau continent où rayonnait cnfiti, dans
toute sa splendeur, le soisit de !a, liberté.
Jean prit du service dans !es arzust's de !a
RépubHque française. Oa iui miumini p'tr nue
faveur exceptIonneUe, le grade de Jieutcna:ii
qu'il avait conquis 6ur un sol étranger'
Bernard ne put Ml~re t'exempte de son
S(
!i éis nommé colonBt d'éta,i'!najor genéraj de~
~t des nationales do ta Seine.
Par décret eu dato du 16 septembre 1870,
M/Pau! Hcm'te!6np a.é~e nommé chi!'nrg(e!t-
major à 1'éta.t-major général des gardes na.-
t,ion!).tes.de.)a Seific~ en.rcn)pla.cemen:t de M.
CoHiicau, destitue.
Lemiaïsh'e des ira.vaux pubUcs, sut' ta pro-
s!tton de là commission d'armemeut, s'c&i
préoccupé de créer des abris pour les ga.)'J{ s
nationaux qui l'eront ie service des fortinca.-
tiens. Ua inspecteur généra! des ponts et
chaussées est chargé de concentrer ce ser-
vice e:itre ses mains.
SOLUE DES CORM DE yOLOKTÀtHES
Le décret du 7 septembre 1870, sur les sub-
ventions à aHoucr aux corps de voloniaircs
armés on équipés pour la défense natiouRie,
doit être complète do la manière suivante
Le ministre do l'Intérieur est autorisé A
payer des subventions, à titre de~soide, aux
corps de To!ont défense n&tioB&Ie, lorsqu'il te jugera néces-
saire.
LES AMDULANCKS
P&ris.IetSsaptembre.
Le président du gouvernement de la, défen-
se na,ti0[)n!e, gouverneur de Paris, comman-
dant l'état de siège
Considérant qu'il Importo d'organiser Je
service des ambulances destinées à donner
!es premiers soins a.ux blessés des forts et de
l'enceinte.
Chaj'ge 1~ commission centrale d'hyg~ao
d'organiser le service des ambulances da.ns
tous lea arrondissements de la. périphérie; à
cet effet, lui donne pouvoirs de requérir tous
ofnclers municipaux, tous agents de le. force
publique, tous médecins et pha.rm.iclens de
prendre possession de tous looa.ux publics et
privés nécessaires à l'établissement desdites
ambulances, de t'eqùérir enHn toutiomaté-
rie! et tous les médicaments propr&s à leur
serTiee.
CÉXËRALTnocHU.
VIStTE A L ENCEINTE CON'I'tI\ UE
M. Henri Brissoa, adjoint au maire de I?a-
ris, et MM. Béhiér, Verneuil, Labbé, Onimus,
membres de la commission centrale d'hygiè-
ne, agissant en vertu de la délégation spéciale
qui leur a. été donnée ce m~im par le gouver'
Hement, OHt suivi aujourd'hui l'enceinte con-
tinne denuis la porte d'AuberviIIiera jusqu'à
la porta de la G&re (19", 20', 1~ et 13'' nr-
roHdissements'); ensemble, 33 bastions.
M. Moring, directeur de I'admlu:~irattoa
préfectorale, accompagnait les délégués.
Vingt six ambulances de rempart, destinées
A donner les premiers soins aux blessés, ont
été désignées sur ce périmètre, qui parait
aujourd'hui le plus directement menacé par
l'ennemi..
Demain, le même trava.tl/sèra. fait dans les
t/i", 15", 16") 17~ etJS* arrondissements.
La commission tient à constater que les
oouToirs de réquisition dont cHe était armée
lui ont été iautiies les locaux privés ont été
m!s à sa disposit'on avec un empressement au
dessus de tout éloge.
La. commission a aussi admiré, durant cette
visii.o, qui n'a pas duré moins de onze heures,
i'espritd'erdre, de vigilance et de discipline
dont les gardes nationaux défenseurs des bas-
tions font preuve sur tous les points.
Au moment où la commission passai tdevant
le bastion n° entre la porte de Reuilly et la
porte de Charenton, trois détonations, parais-
sant venir du fort, ont retenti. La garde na-
tionale a. Immédiatement pris les armes, toute
M'été au combat. L'adjoint et les délégués,
ayant mis pied à terre, ont pu se rendre comp-
te de la résolution virile qui animait tous les
visages et de l'enthousiasme patriotique qui
faisait battre tous les cœurs.
w FABR!CATtOX DBSM:'ft:A!LLECSt:;S
Le ministre de la. guerre avait donné des
ordres pour que la fabrication des mitrail-
leuses se fit dans de larges proportions à Pa-
ris et en province, *et pour que l'industrie
privée fut appelée à y concourir.
Mais il. a été reconnu par les industriels
eu~-mèmes, appelés à examiner la question,
que l'exécution de cee machines exige I&
création d'un ensemble d'outils spéciaux, et
que le temps nécessaire à cette installation,
s'ajoutant à celui qu'exige la succession des
opérations d'une même pièce, entraînerait
des délais non en rapport avec l'urgence com-
mandée par les circonstances. `
Le ministre de la guerre a décidé, en eea-
séquence, dans le but d'arriver à une solu-
tion plus prompte et de ne pas désorganiser
les ateliers établie, que le travail serait cen-
frère. Il n'a.va.it rapporté d'Amérique qu'une
jambe.
Grâce à mon valet de chambre, vous voilà,
ma chère tante, suffisamment édifiée sur l'ori-
gine de la famiile Lemoine. Vous reconnaî-
trez, jo pense, qu'en dehors de l'mqualinabb
conduite de l'aîné, crime ignoré de bien
des gens, elle est composée de gens hono-
rables.
Je vais maintenant vous esquisser, tant bien
que mal, le portrait des membres de cette fa-
mille avec lesquels je suis en relations depuis
que les yeux noirs de la divine Angèie ont
rendu f(Mi d'amour, mon pauvre cousin.
Le généra! est un homme de cinq pieds huit
pouces. Son briitant uniforme lui sied à mor-
veliis. De grandes moustaches grises donnent
à sa figure encore jeune un caractère d'éner-
gie que tempèrent la douceur de son regard et
la franchise de son sourire. C'est an magni-
nquosôld.it.
Devenu veuf après quatre ans de mariage,
H n'aqu' deux enfants, un Hts qui sa nomme
Luo:e:t etsa iiite Angèle. Je ne puts comparer
te sentiment admiratif et passionné qu'il res-
sent pour cette dernière qu'à celui de la m;r.r-
quise douairière de Mérai[n'H!o pour son pe-
tit-Sis Armand.
Je no sais pas où s'arroiorait. Hnnuence
qu'exerce sur le général cette, créature Idolâ-
trés. Si elle voulait le faire renoncer à tirer
vengeance d'un souNet qu'i! aurait reçu en
pabtic, je c:'u!c! qu'cUe réussirait.
Le baron Jean Lctnoiaerstuntype~eIL.
mcntcara, iér!si!quedans sa, mate simplicité,
que je n'ajouterais aucun Iran !i ce proBt, si
to pins odieux des vices ne présenta!! avec
cette bonhomie, osttc aSabiti~é pteino do dis-
tinction e~ cette r.itideu'' toute mart!a!e, le
contraste le p!us étrange.
Le générai est avare
La fortune qu'on lui connaJ~, et qu'ti doit à
N;ipo!éon, dont il possède t'estime et .ia .c6ti-
Hance, porfnettrait à l'homme io moins pro-
digue un train de maison trois fois ptus con-
sidérable que ceiui qu'il mène. JI habite t'hô-
tet le plus mesquin de la rue Saint-Louis, au
Marais. H n'a que les chet'aux nécessaires au
service de son grade; pas )a. moindre voiture!
un scu! domestique mâle.
GABRIEL DANTRAGUHSf,
(~a ~Ht
du aiouv.ëruement pro'.i&oiM!. AI. de C'eoHroy
eat «.cco-tEpunnê de deux secrétaires attaches A
s-a. mission.
B'U~E ~m~'ne~ DE L'EMPiRE
IMPOSHE PAU LA PRUSSE
Sous la- forme assez dédaigneuse d'un
c<:)/nnnut!'r/He adressé par les autorités
prussionues aux journaux de Reims, le
roi de Prusse vient de i'airo savoir aux
Français que les ~ouf-er~eyn.e~.s' a//c-
?)tC{n.(. (on remarquera cette expression)
M n'ont pas reconnu Jug~H\'( ~j/se~t,
d'autre gOUverneïaeHL en Frano.e que ce-
lui do l'empereur Napoléon et, à leurs
yeux le gouvernement impérial est le
seul,Hs~n'a aoKt~'i* ordre, qui soit au-
torise & entrer dans !cs négociions d'un
caractère national. ')
Le cbmmn/t: ajoute tt Les gouver-
noinents ademands ponvalent entrer en
ueg.oeia.tion n.ec ronpereiu' Napoteon,
dont le gouYernemout est ie seul reconnu
jusqu'à présent, ou avec la régence insti-
tuée par in'. Ils puai'raient entrer en com-
munication avec ie maréchal Bazainc, qui
tient son commandement de remncrenr.
HMaisiIestiiQpGSsible de comprendre
à quel titre les gouvernements aUcn'iands
pourraient traiter avec un pouvoir qui,
jusqu'à présent, ne représente qu'une
-.partie de la gauche de l'ancien Corps lé-
~IsJatif à Paris.
Ce document est le premier act,c du. roi
de Prusse ou il-soit parle des negociaijions
pourîa paix. Il serait susceptible de nom-
breuses réuexions et l'on peut y voir
une réponse indirecte aux projets ou. aux
tentatives de. médiation attribuées à quel-
ques puissances neutres.
En avançant au dimanche 3 octobre la
convocation des élections pour l'Assemblée
constituante, le gouvernement de l'Assem-
blée nationale répond, ce matin même,
pcrempt.ou'ement, à~ ce qu'il peut y avoir
de spécieux dans l'objection dn roi de
Prnsëe. C'est un ac~.e éminemment loua-
ble, et la pi us digue réponse que le gouver-
nement de la déi'euse pouvait adresser à
l'ennemi. La France entière,~acclamant.
avec transport la proclamation de la Ré-
publique et oHrant son concours énergique
aux membres du gouvernement do la dé-
iense nationale, était aussi uu& réponse
anticipée au conwHm~He. Libre à la Prus-
se de ne rien voir de ce fait Immense.
Mais ce qui frappera dans le document
qui nous occupe et que nos lecteurs trou-
veront ci-après, c'est l'auectation du roi
Guillaume de vouloir que la France consi-
dère encore comme son souverain l'homme
él~ a imj osé à Ilo,l'é a!'tn'~c, te llésastl'u et.
qui a imposé à nou'e armée le désastre et;
la capitulation do Sedan-
Oui, suns doute, U est dur pour HuLre
ennemi de vuir qu'en, faisant'Napoléon 111
pnsoi!t)!n'a l'ait, au contraire, que simpHHer la
question de la. guerre, en réunissaiit tous
les França.Is, ~ns exception, da.'i". une
conitimne pensée de résistance.
On comprend maintenant, au auni'tier-
s,énéralduroiGniIla.u'!i':c, dequeile impor-
tance il serait pour lui'de po&séder, sous la
garde de ses seutinpUes, le vrai-souverain
ci.e la. France, le véritable pouvoir avec le-
quel il pourrait traiter, ci auquel il Impo-
scra.i' eu échange du trône renda, teUes
couditio~s qu'il, lui pkurait. Ce sorfut !c
comble du succès, âne réelle et décisive
~'ictoiro. Peut ftre, ce compte, lo ro! et
son état-major feraieut-its ie sacrifice de la,
gloire qu'ils so promettent en entrant a,
Paris.
Mais ce rêve d'une restauration de l'em-
pire n'est pas seulement le plus Irréalisa-
ble des rêves ce serait aussi la plus irré-
parable faute que puisse commettre la
Prusse.
La capture de Napoléon HI- a résolu
po:ir nous, à notre &vanta.s,e et sans coup
férir, la question intérieure que chacun
-voyait surgir à l'horizon d'heure eu heure
depuis nos premiers échecs, et qui n'était
pas un médiocre souci pour beaucoup de
patriotes. Les Prussiens comptaient sur
nos dissentions intestines, et, d'un seul
bond, faisant prisonnier l'empereur, ils se
trouvent avoir supprimé eux-mêmes toute
cause de dissension
FËUiLLË'i On LU;. LA P~.S'-S~
BUl8sEr'H;HBREl.87b
A.I~<~i~LE
La c~uu~eMe de F~eprc,s t< ~ct ?)t'<.i~e cJe .A/era:'n.t.'tMe
Loadres, déoambre 181..
Ah si j'étais près de toi, Adélaïde, comme
je te pincerais le bout de l'oreille, quoique tu
sois mon aînée, ne l'oublie pas,– de quatre
mois six jours, deux heures et vingt-huit mi-
nutes
Commettre à ton âge une pareille folie, toi,
la sagesse blonde, toi ia Minerve aux cheveux
d'or, ainsi qu'on te désignait au couvent..
Toute grand'mère n. le droit d'idolâtrer son
petit-Bis~ surtout quand ce dernier ressemble
à mon 6i!eul, mais lu sais mieux que per-
sonne qus la passion la pius pure, quand elle
n'accepte pas do limites, est une sourno de
fautes et de malheurs.
Si ta dernière lettre, que j'ai sous les yeux,
ne me disait formellement, dans trois passa-
ges, que ta parole et celle d'Arm&nd sont en-
gagées, je romprais, pour quelques jours, un
exil que ledevoir m'impose et je me rendrais
à Paris, où~e sàur&is brouiller vos cartes, je
te le jure, dusse-je aM~r, en personne, repro-
'cher à cesijomoinc leur incroyable audace.
Mais que sont donc ces gens-là pour oser
marier îeur fille à un Mérainvilie-Rianccy?
Tu no m'en dis presque rien.
Je sais seulement que le père de la future
est général. La belle aSaire' Qui n'est pas
un peu général dans notre pauvre France par
te temps qui court? Et do plus, ajoutes-tu,
baron. Oui, baron d'un empiF'~ qui court à
saCa.n'endoute-pas.
D'antre' Bonâpaite n'avait pas encore
ôbtenu.dans son tra'.a.il de fusion, entre ses
créa.tm'es et les familles anciennes, une reus-
eit6 phts Mai&h~ Et je cdmpreMb que, dans
La France a gémi de honte et de douleur
& la nouveHé de la capitulation de Sedan.
Mais qui donc a. versé une seule larme sur
le sort trop mérité da l'auteur de la guerre,
s~r le grand coupable qui a. trahi de toutes
façons la confiance excessive et funeste
que la nation avait placée en lui ? Ou sont t
les regrets de la nation?
Ce qu'on a u do la. capitulation, de ses
causes, du rôle qu'y a joue l'empereur,
de son attitude et de ses paroles en remet-
tant son épée et sa personne aux pieds de
son vainqueur; tout cet ensemble de. cir-
constances a été tel. que la plume ne
peut rendreTimpression éprouvée par fous
les cccurs français. La chute, si profonde
qu'elle fût, avait un tel caractère que le
sentiment inspiré a été tout autre .que la
pitié.
Que le roi de Prusse an'ccte de considé-
rer son prisonnier comme étant encore le
pouvoir légitime pour la. France qu'il
songe a nous imposer une paix convenue
avec l'auteur de tous nos maux,. I! peut
être certain qu'il n'aura jamais imaginé
une condition de pa.i' pius outrageante
pour la nation.
De toutes les humiliations que nous
pouvons attendre du vainqueur, il y en a
une, à coup sûr, que la France ne consen-
tira jamais a subir, c'est 'celle d'une res-
tauration de l'empire déchu.
Il n'y a qu'a lire le rapport ofnciel de
M. de Bismark au roi de Prusse, sur son en-
trevue avec l'empereur, pour apprécier
l'homme qui a osé dire, après la capitula-
tion de Sedan, ordonnée par lui, qu'il n'a-
vait pas voulu la guerre!
Après cet outrage à la vérité, et après cet
abandon de toute dignité, l'homme a cessé
d'exister pour la France.
Mais il est impossible que le roi Guillau-
me et M. de Bismark se fassent illusion, et
s'arrêtent sérieusement à la pensée d'une
restauration du régime tombé sous le poids
de tant de fautes et de tant de honte Ja-
mais une impassibilité aussi absurde, aussi
gratuitement outrageante pour la France
ne sera tentée par les politiques avisés qui
Inspirent le roi de Prusse. Cette prétention,
afSchéc dans le contnM!/u~n< n'est proba-
blement qu'un moyen dilatoire, une forme
de nu de non-recevoir opposée a des teata-
tives de médiation qui gêneraient l'action
de nos ennemis.
Tel est, du moins, notre sentiment réflé-
chi. Un avenir prochain dira si nous nous
sommes trompé.
I-'RANCIS MAUX".
Voici le texte du conti)tun.Ut;' do l'autorité
prussienne aux journaux de Reims
Les journaux qui paraissent à Reims ont re-
produit la proclamation Je la Republique et
les décrets qui émanent du nouveau pouvoir
institué à Paris. La ville étant occupée paries
troupes aiiomMides, l'attitude des fcui!h';s ps-
bliques pom'rnit faire penser qu'citcs,expri-
ment ~une opinion inspirée ou autorisée par
les gouvernements allemands.
Cela. n'est nullement le cas. Eii leur accor-
dant l'autorisation de publier leurs opinions,
Ijs gouvernements allemands ne font que res-
pecter la Mberté de la presse comme i!s la
respectent chez eux. Mais ils n'ont pas re-
connu jusqu'à présent d'autre gouvernement
en France que celui de l'empereur Napoléon,
et à leurs yeux le gouvernement impérial est
le seul, jusqu'à, nouvel ordre, qui soit autorisé
entrer dnus des négociations d'un os.ra.ctcre*
naUoaa.1.
It coav!cn{. d'ajouter qu'à Paris c-n fait .cou-
rt lo bruit d'une médiation entreprise par
presque chacune des puissances étrangères.
Ce bruit, n'est pas fondé. Aucune puissance
n'a essayé d'intervenir jusqu'à présent,, et il
est peu probable qu'une médiation soit tentée,
car el!e n'aurait aucune chance d'aboutir,
aussi longtemps que les bases d'un arrange-
ment n'auront pas été discutées avec l'Alle-
magne, et qu'il n'y &ura pas en France un
gouvernement reconnu pa. le pays, e~qui
peut être considère comme a~issa~i en son
nom. `
Les gouveruemeni.s aiiemands, dont le but t
n est pas ta guerre, ne repousseraient pas un
désir sérieux du pays de conclure 'a, paix. I)
s'agit scutement dans ce cas de savoir avec
qui elie pourrait être onndu.e. Les gouverne-
ments a.omandspouvaienL.entrcr en négocia-
tion avec l'empereur !\ap.oléon, dont te gou-
vernement est !e seul reconnu jusqu'à présent,
ou avec la régence instituée par lui. lis pour-
raient entrer en communication avec le ma-
réchal Bazainc, qui t'c~t son commandement
de l'empereur.
sa joie, il ait racheté, de ses deniers, ton
beau domaine de Clermont et tes deux fermes
d.tns la Limagne, pour te les rendre. r
Je n'écrirai à Armand ni pou;' le féliciter
ni pour le gronder. On ne raisonne pas avec
ics amoureux.
Ainsi te voilà brouillée à mort avec notre
faubourg. Je t'avoue qu't} me faudrait tout le
dévouement qu'inspire une amitié aussi vieil-
1e, aussi inaltérable que la nôtre pour te fré-
quenter commè autrefois, si j'habitais encore
mon hôtel de la rue deA'emeuil.
Quel bruit va faire cette mésalliance Le
scandale en retentira jusqu'ici, et je me gar-
derai de te défendre, crois-le bien.
Tu me demandes ce que j'aurais fait à ta
place. Eh mon Dieu! les chagrins d'amour ne
tuent pas. Nous en savons toutes deux quelque
chose. Puis n'existe-t-il plus, dans notre mon-
de, des filles d'uue beauté supérieure aux
charmes bourgeois de toutes les Angèle de la
terre?
Cette petite est donc un phénix Elle
ignore, la malheureuse, qu'on prenant mon
pauvre HUeul dans les pièges de sa coquette-
rie, elle s'est ménagé pour l'avenir de cruelles
souS'rances.–Armmid obtiendra, tôt ou tard,
le pardon du faubourg Saint-Germain. Quel-
que comtesse désœuvrée l'y ramonera. sans
sa femme, bien entendu. "Et la famille Ls-
moine ne sera plus pou:' lui qu'un poids vul-
gaire et qu'une honte qu'il fuira nuit et jour.
Riais à quoi bon toutes ces vérités?. Elles
-ne te sont pas étrangères. Quant à ton fou
d'enfant, ~1 me traiterait, toutb~s, de vieille
radoteuse. 0 jeunesse! jeunesse! quelle ra-
pide et admirable chose
Je ne terminerai pas toutefois, Adélaïde,
sans te glisser dans l'oreille un petit aveu que
je dois à la franchise.
Je connais l'aveugle tendresse que t'inspire
Armand; je la, comprends même, et je l'excu-
se. Je no doute pas qu'il ne soit sérieusement
épris. J'admets enËn qu'un refus formel de ta
part, quand il s'est mis à tes genoux pour ar-
racher un consentement, aurait pu ahérer sa
santé et son caractère. <*
Mais je crois aussi, ma bonne vieille amie
et cousine, que le désir de rentrer en posses-
sion du manoir de tes ancêtres a .beaucoup
incliné de,
uicliné lu pcfite de tu. condescendance mat-~t'
nelle.
iMent&eL.. Deux Mî de patience, moia!
Mais il est impossible de comprendre à quel
titre les gouvernements allemands pourraient
tra'ter avec un pouvmr qu! jusqu'à présent ne~
représente qu'une pa.rt~p de lagauelw de l'an-
cien Corps Iegis)a,tif à Paris.
11 septembre 1970.
-L'Ftl'H~
Deux sortes d'Influences agissent en politi-
que l'influence morale et l'iniluence maté-
rielle. La première est surtout l'apanage des
Etats secondaires elle est la force des fai-
bles. Que la Belgique, la Hollande, la. Suisse,
l'ftalie n'oublient pas l'action qu'elles doi-
vent exercer. Chacun est tenu d'apporter,
dans la mesure de ses forces, une pierre à
l'édiucc do la paix. Malheur à qui ne trouve-
rait pas en soi unepensée généreuse pour d'in-
dicibles infortunes.
Toutc~ les correspondances qui nous arri-
vent do 1~ Belgique nous apprennent, à la
iouange de ce peuple, qu'il sait compatir à
nos malheurs mais il no suffit pas de verser
!o baume sur If s plaies, H faut éviter l'effu-
sion du sang qu'appelle l'avenir. La tâche de
cette généreuse nation n'est que commencée.
De nobles et eHioaces eHoris doivent encore
être faits. Par les relations do son souverain
avec la famIHc royale 'de l'Angleterre, par
l'intérêt matériel qui unit les deux pays; la
Belgique peut et doit avoir sur les résolutions
du cabinet de Londres, une grande InHuence.
Venant de sabouche, les conseils serôntmipux
écoutés.
La Grande-Bretagne croit-elle que, si la
France éta.it abattue, la Prusse bornerait son
ambition à !a conquête de l'Alsace et do la.
Lorraine? Non. Après avoir cnva.l'ii ces deux
provinces, au nom de l'unité allemande, elle
cnvahii'aitie Danemark et la. Hollande qui
lui donneraient une Hotte et des colonies; elle
envahirait aussi !a Belgique aun de posséder
le fort d'Anvers et d'avoir ainsi un canon di-
risé sur le cœur de l'Angleterre.
Tpar do sages conseils, la Belgique payera.
la dette de reconnaissance qu'elle a contrac-
tée envers l'Angleterre qui a sauvegardé sa,
-neutralité. Par là, elle obtiendra une grande
infiuenco sur les destinées de l'Europe, et
acquerra la reconnaissance du peuple fran-
çais, qui pardonne des Injures, mais n'oublie
jamais un bienfait.
La Hollande, la Suisse, l'Italie doivent unir
leurs efforts à ceux de la Belgique. Que tous
les peuples, au lieu de dresser des autels au
dieu de la guerre, e6 étëvent à fa pitié, et que
son culte soit désormais sacré. Dans le grand
naufrage du passé, qui menace ces nations
aussi bien que la Franco, tournons nos yeux
vers l'avenir, car il est tel que nous le ferons.
Pas d'illusions. La Prusse, comme le iit
Rome, combat tout autour d'cïle. Nous avons
dit combien la Hollande doit craindre pour
son indépendance. La Suisse n'a-t-elle rien à
redouter? N'entravera-t-ello pas l'extensioe '1
de cette puissance envahissante, lorsqu'elln
étendra sa ma.in rapace sur Venise, aSn de
dominera !a. fois la Baltique par le Dane-
mark, l'Océan par Anvers et la Hollande, la
Méditerranée par l'ancienne reine des~mers?
Agissons, le temps presse; le temps, chaque ~I
jour, amoncenc ruines sur ruines.
Mais à côté et au-dessus des eiforts que fe-
ront les puissances pour la paix, il ne faut
pas oublier que nous sommes assez forts pour
vaincre notre malheur et refouler nos enne-
mis au delà de nos ft'ontières. Que la France
se soulève_commo un seul homme pour reje-
tefdeson sein l'élément barbare que l'im-
prudence de l'empire et la mauvaise fortune
y ont introduit.
Que plutôt une éternelle alliance soit con-
clue entre le passé et le présent; que des
décombres sajogla.nts s'élève un édiSce nou-
veau, dans lequel les Nations abjureront leurs
vieiUes haiHes et fonderont un droit européen
di~ne du progrès des temps modernes
LES ÉLECT60NS
'CUKSMLS ?.lUN)CtPAUX COXSriTUAXTE
Le gouvernement de la. défense nationale dé-
crête
.Art.l' H sera procédé dans toutes les
communes de France à une nouvelle élection
des conseils municipaux.
Ar~. Lo nombre des conseiilers à élire
et le mode de l'élection sont réglés par la lé-
gislation existante.
Art. 3. Le premier tour de scrutin aura
lieu le dimanche ~5 septembre le second
tour, le mercredi â8.
Art. ~t. Les conseils municipaux élus nom-
meront les maires et adjoints le jeudi 39.
Art. 5. Les élections pour l'Aseernblée
constituante sont avancées au dimanche 3 oc-
tobre.
peut-être, t'auraient fait atteindre ce but, sans
compromettre le bonheur et l'avenir du vi-
comte Buonaparte est sur son déclin, les
revers se précipitent. L'aveugle fortune est
lasse. C'est ici, à Londres, qu'est le vrai ther-
momètre de la destinée de cet homme.
La perfide Albion nous sera donc, une fois,
bonne à quelque chose 1
Je te blâme, et beaucoup, parce que je vous
aime tous les deux.
La, un de ma lettre m'engage à no la confier
qu'à une personne'sûre que je charge en même
temps de quelques lignes pour mon neveu, lo
chevalier d'Aibi.
Ecris-moi d'abondance, si ton pouce gout-
teux te le permet. Adieu, ma vieille amie;
puissent les événements me permettre de te
revoir bientôt et de t'embrasser!
Ta cousine,
l'.UJLIXE DE VtLLEt'REZ.
H
~o (.et'<(;t' j~a,M< d':4.'&t a dttc/tc-Me
do I~s/)r'M.
Pa.t'Js, dGfei'Gbro 18].
Ma chère tan'c,
P
seignements que'vo~s désirex, et je m'em-
presse de vous les transmettre. Je les tiens
de mon valet de chambre, fi!s d'un fermier
picard, compatriote du général.
Cette famille se composait de quatre frères.
On croit que l'aîné n'existe plus; sa trace, du
moins, semble perdue; et l'on ne parle jamais
de lui.
Les détails qui vont suivre motivent, d'ail-
leurs, ce mystère et ce sitence.
Lemoine, le père, était t'abric~mt ~e draps
'à Beauvais. H était eonire-maitre des atG!iers;
Simon, le troisième, voyageait et prenait des
commandes sur échantillons; cnihi, Jean, le
quatrième, ne faisait rien. C'était le Bcuja-
min, l'enfaut gâté on excusait sa paresse et
ses peccadilles.
II est devenu général et c'est le pcre de M""
Angèle. future vicomtesse de MérainviDe.
Un 1777, et après trente ans de succès, le
crédit d'i ~èrs Lemoine baissa sensiblement.
Lechitfre de ses affaires diminua, de plus
de moitié.
Un de sst t'o~iaSt manufacturier ecmme
Elles auront lieu conformément aux dis-
positions du décret du 15 septembre.
jVo
~ang, 10 septembre 1870. (Suiventle's&igaa.tm'es.)
ÉLECTIONS POUR LA SMSÏiïUANIE
7ett~f'HH Je.s !'f/Ms/~arK'fi a e~t'r~ pc
so~anH LI
!,h.AKTE.S POPULATION ~j,
heiirs
Ain. 371'.6A3 7
Aisne. 56S.055 IL
Atiier. 376.16& 7
~pes (Hautes-). 1~3.783 3
A! pes (Basses-). 132 H7 a
Atpes-Maritimes. 198.818 A
Ardèche. 387.17A 8
Ardonuos. 336.86A 6
Ariége. 2SO.A36 5
Aube. S61951 5
Aude. 388.626 6
A vevro-n. A00.070 8
Bouchea-dn-Rhône.. 5Ji7.9(t3 II
Calvados. A7A.909 9
Cantal 337.99A 5
Charente. 378.818 7
Charente Inférieure. /t89.S59 M
Ct'ot' 33C.613 7
Corrè,
Côtc-d'Or. 383.762 8
Côtes-du-Nord. 6M.310 13
Creusa. 37~.057 5
DordogM. 502.673 10
Doul)s. S93.072 6
Dfôme. 3SA.a31 6
Eure. 3M.567 8
Eure-et-Loir. 390.763 6
Finistère. 6C2./)85 13
Gard.9.7~7 9
Garonne (Haute-). ~93.777 10
Gers. S93.693! 6
Gironde. 701.855 I&
Hérault. ~37.~5 8
IUe-et-VHame. 692.609 13
ladre. ~77.860 5
Indrs-et-Loire. 3~5.193 6
Isère. 581.386 12
Jura. 298.~77 6
LMdes. 306.693 9
Loir-et-Char. 375.737 5
Loire. 537.108 11
Loire (Haute-). 313.66l 6
Loire-Inferienro. 598.598 18
Loiret. 357.110 7
Lot. 288.919 6
Lotet-Garonno. 327.963 6
Lozère. 137363 3
Maiae-et-Loire. 53S.335 11
MMche. 573.899 11 11
M-sn'ne. "390.809 8
Marne (Haute-). S59.096 5
MayeNne. ~67.850. 7
Meurihe. 7/28.387 8
Meuse. 301.653 6
Morbihan. 501.08A 10
Moseiie.52.157 '9
Nièvre. 3~3.273 7:.
Nord. 1.392.0'~ SS
Oise. AOY.a7A 8
Orne. MA 618 8
Pas-da-CalaM. 7A9.777 ]5
Puy-de-Dôme. 571.690 11
Pyrënées (Basses-).. A35.A86 :)
PSménées (Haut®s- 2G0.252 rh
Pyrénées (Hautes-).. 3A0.252 5 5
Pyrénées-Orientales. 189 A90 A
Rhin(BM-). S88.970 13
Rhin (Haut-). 530. ?5 II
Rhône.678.6Aar 13
Saône (Haute-). 317.7()6 0
SaSno-et-Loire. 600.006 12
S~Moe.. A63.6i9 9 `
SsMMe. 371.663 5
Savoie (Haute-). S73.768 5'
Seine. S.150.916 M
Some-Ioférieure: 793.768 16
Seine-et-Marne. 35A. AOO 7
Seine-et-Oise. 533.727 .11
Sèvres (Deux-). 333.155 7
Somme: 572.6AO 11
Tarn. 355.513 7
Tarn-et-Garocno. 328.a6A A
Var. 308.550 6 ~j
Vauduse. 266.091 5
Vsndée: J'tOA.A73 ',8 3'
Vienhe. 32&.520 6
Vienne (Haute-). 326.037 7 7
Vosaes. &18.998 8
Yonne. 372.589 7
Total. 753
Algérie. S
t Martinique. S
Colonies. Gnadeloupe. 2
Colon~
Sénégal. 1
~Réunion. 1
Réunion* 2
Total. 7M
Fait à l'hôtel de ville de Paris, te 16 septem-
bre 1870.
(San'snit ~n~un's).
La loi électorale du 15 mars 18~9, d'après
laquelle les éleptions auront Heu par scrutin
lui, homme rusé, sournois et flatteur, s'en-
graissait de tout ce qu'un incompréhensible
guignon enlevait aux efforts et à l'industMe
des Lemoine..
Les matières premières les plus avanta-
geuses lui étaient adjugées; d'importantes
commissions périodiques passaient, chaque
jour, d'une manufacture à l'autre, sans motif
plausible.
Malgré la douceur et les attentions du con-
tre-maitro Bernard, les meilleurs ouvriers,
pour le prétexte le plus futile, quittaient les
ateliers do son père 'et travaillaient, dès le
lendemain, aux métiers de Jérôme Klein.
Le rival du père Lemoine se nommait
ainsi.
Nul douta qu'une révolution si étrange ne
fût le résultat de manœuvres sourdes. Un en-
nemi insaisissable, un invisible démon avait,
pour atteindre ce but, préparé lentement de
savantes machinations dont nul œil humain
ne sut, à cette époque, découvrir les rouages.
La calomnie, ce poison moral, aidait à cette
œuvre infernale.
Le père Lemoine. était un homme simple et
droit: il n'attribua d'abord ses revers qu'à la
versatiilté d&s bommes et à l'instabilité des
choses.
Ensuite il s'étonna mais ses Gis s'Indi-
gnèrent. Jean surtout, le moins patient, vou-,
lut sonder cet abîme au fond duquel devaient
se cacher la lâcheté et le mensonge.
Quoique vagues, certains bruits l'autorisè-
rent à interroger hautement dans le çafé le
plus fréquenté do la ville, de méchants ba-
vards qui s'apitoyaient tout bas et en termes
hypocrites sur la déchéance dus Lemoine.
De scandaleuses explications et un duel eu-
rent !!eu. Jean blessa, grièvement son adver-
saire,beau-frère de Jérôme Klein. ·
Dans la situation où se trouvaient les Le-
moine, c'était le plus grand malheur qui pût
leur arriver. C'est dans les pertes viHes sur-
tout que l'innocence attaquée doit dédaigner
toute défense.
Plus irrité que désolé, le père Lcmoine'!
s'obstina, se buta, comme on dit.
Au Heu de renoncer à une lutte aussi Iné-
gale et ds comprendre que le plus vigoureux
athlète est impuissant à parer les coups qu'on
lui porte s'il ne les voit paa au lieu dé liqui-
der et de réunir–tous créanciers satisfaits–-
une fortune qui: même MMindne de: trois
de liste, était accompagnée d'un iaMeau qui
nxait à 750 Je nombre des représentant à
élire. Lo tableau ci-dessus l'élève à 7(J/. il y
aura. donc IA. représentants de plus qu'en
18ML
Pitris, qui avait 38 députés en I8M), ça aura.
~3, et la députation do Lyon, qui était de Hj
sera de 13 membres.
L'article 2 da décret sur les éieci.ion~, in-
séré hier au .Toume~ o~cte~, et qu.e nous
avons reproduit, doit être retab]i do !a, ma-
nière suivaute
Art. '2. L'eiifpbliiié sera i'i'ee con!o''m&-
ment aux disposidons du titre IV do la loi du
15 mars 18/'9. Toutefois, le déiai de eix mois
indiqué par le paragraphe 1~' de LsrtI~e 83
est réduit à dix jours.
Des'nobHcsdtiH'' L.ita.IHGii apercevaient
hier, du haut du donjon de Vinccnncs, des
uhia.ns qui chev&uchs.ientdu cô':édoJo!nviiie-
le-Pont.Ltie vingtaine de mobila~ s'y sont
rendus et ont fait huit prisonniers. Quatre
chevaux ont c.t6 emmenés.
Une trentaine de soldats du furt de Cha-
renion, envoyés ensurveî!!ance, auraient tuo
deux uh!ans et repousse une soixs.niajno Jti
c~vatters.
Far décision du ministre des finances, i':n-
térèt atia.shé aax bons du. TrésOt' de trois
mois à un an est uniformément uxeu.5 L'~
0/0, àp3.rtit' du 17 septembre inclusivement.
Le nombre des ingénieurs civils Je bo~no
volonté qui ont mis leur dévouement à la dis-
positiou de la c&use nationa.!o dépasse toute
espérance.
Les Ingénieurs civiis des mines ont saisi
avec,empressement l'exemple donné par ceux
de l'Ecole centrale et ceux.dcs ecoiies d'arta
et métiers, et les services sont concentrés au
Conservatoire entre les mains do MM. ies
directeur et sous-directeur.
Des uhia.ns se seraient~ as.turc-i-!)n, avan-
ces jusqu'à Saint-Ouen. l!s ont éi.a s.ccuci!iis
par une vive mousqueierio. Se voyant sur le
pofnl d'être enveloppés, :!s se sont retirés en
toute hâte. Mais lour i'u'te n'a pas été assez
prompte pour qu'on ne !eur fit des prison-
niers. Une vingtaine de uMans auraient été
pris.
On a saisi, dit-on, ce matin, chez un com-
missionnaire du faubourg Poissonnière, un
certain, nombre d'uniformes do gardes natio-
naux.
Cette saisie avait occasionné un assez vif
émoi dans le quartier, où te bruit s'était ré-
pandu que les uniformes saisis étaient des
uniformes prussiens.
_·
LA
LE GËKËRAL LE FLO
Le gouvernemeut do la défcssa nailo:le,
Considérant que !e géneru.LLo Fiô, représen-
tant du peuple, l'ayé des cadres de l'armée à
raison de su résist-incc aucoupd'Eta.t du S
décembre 1851, a été restitué dans ses droits
par le décret du 1 S septembre 1870,
Décrète
Le généra! do brigade Le F)ô est réintégré
dans l'armée avec le grade de général de divi-
sion, à ia date du 3 décembre 1851.
Paris, te 1S septembre 1870..
(Smt.'e.AM~'na~Mt'e.s.)
ELt-CTIOX DJbS OFFICIERS DE LA GARDE MOBILE
Le gouvernement do la défense n&ilo ale,
Vu la loi du a8 janvier 1868 (art. 8)
Considérant que les cireonsta.nces dans les-
quelles a eu lieu la nomination des oi'nt'Iers
de la. garde mobile rendent nécessaire l'élee-
-UondesaHcIers,
DËCItÈTE
Art. 1~. Les bataillons de la garde mobile
actuellement armés et réunis à Paris sont
appelés à élire leurs ofnciers.
Art. 3. Los élections auront l!eu le luudi
19 septembre par les soins du chef do ba-
taillon en exercice.
Art. 3. Le ministre de la guerre est chargé
de l'exécution du pré&cnt décret.
Fait à Paris, le 17 septembre 1870.
(Snn'en< ~M M~M~'as.)
GARDES KATiOKALES DE LA SEINE
Pa.r décret en date du 18 septembre 1870,
M. Schœlcher, nnclan représentant du peuple,
quarts, représentait encore pour lui eties siens
une indépendance confortable comme on
dit à Londres, il crut de son honneur, il
s'imposa le faux devoir de continuer une fa-
brication que d'Inexplicables circonstances
rendaient ators pour lui beaucoup plus oné-
reuse que Iuc.ra.tive.
Après divers Incidents assez dramatiques,
mais qui n'Intéresseraient en rie!), ma chère
tante, votre curiosité relativement & ce qu'il
vous importe d'apprendra, je vous dira! qu'en
1779 la ruine des Lemoine était accomplie.
Mais les vaincus obtinrent to!is les hon-
neurs de la guerre. Le père Lemoino quitta !e
champ de bataille en emportant miilo éeus de
rente et sans laisser une dette.
Seulement, six mois plus tard, !e bonhom-
me mourut de chagrin. Ses cendres n'étalent
pas encore froides quand Gustave, son fils
aîné, annonça, à ses frèros son mariage avec
M"° Julie Ktsin, la nUe du manufacturier qui
s'était enrichi aux dépens de son pè.'e.
Vous comprenez, ma. chère taote, l'hort'eur
et la stupéfaction de ces tt'ois jeunes hommes,
modèles de piété RIinle, et dont le cœur soi-
gnait encore de la perte qu'ils venaient de
faire. Le jour, un jour horribto se faisait. Le
mot de cette aSTOUso énigme éi.alt donné-Gus
ta.ve L<;moiitC avdit ruiné et tué son père. Une
ligue existait, depuis longtemps c!i:e ce n!s
dénaturé et .lerôme K)cm.
Je vous épa!'s:M;a.I le récit des moyens dont
li. se servit pour devenir !o gcndi'o de Jérôme
Klein, et, p~r la suite, son Kucccsseur. Ap-
prenez seulement que, souj te polda de !a ma-
lédict'ion publique, il i'ut obHgc de vondi-e sa
fabrique et de quitter le pays pour aUcr on
ne sait où.
Ses frères, d'un commun a.ccui'd, avaient
fui Bca.uvais le lendern.un du jcttr où les bans
du mariage do .Gustave furent pubiic-s. lisse
rendii'ent en Atf:éi'ique et s'enrôicrent i-ons
les drapeaux de WMhiagton.
Bernard et Jeun revinrent en Fra.u~e en
179~.
Simon demeut' se m'aria et s'cta~it sur le
nouveau continent où rayonnait cnfiti, dans
toute sa splendeur, le soisit de !a, liberté.
Jean prit du service dans !es arzust's de !a
RépubHque française. Oa iui miumini p'tr nue
faveur exceptIonneUe, le grade de Jieutcna:ii
qu'il avait conquis 6ur un sol étranger'
Bernard ne put Ml~re t'exempte de son
S(
!i éis nommé colonBt d'éta,i'!najor genéraj de~
~t des nationales do ta Seine.
Par décret eu dato du 16 septembre 1870,
M/Pau! Hcm'te!6np a.é~e nommé chi!'nrg(e!t-
major à 1'éta.t-major général des gardes na.-
t,ion!).tes.de.)a Seific~ en.rcn)pla.cemen:t de M.
CoHiicau, destitue.
Lemiaïsh'e des ira.vaux pubUcs, sut' ta pro-
s!tton de là commission d'armemeut, s'c&i
préoccupé de créer des abris pour les ga.)'J{ s
nationaux qui l'eront ie service des fortinca.-
tiens. Ua inspecteur généra! des ponts et
chaussées est chargé de concentrer ce ser-
vice e:itre ses mains.
SOLUE DES CORM DE yOLOKTÀtHES
Le décret du 7 septembre 1870, sur les sub-
ventions à aHoucr aux corps de voloniaircs
armés on équipés pour la défense natiouRie,
doit être complète do la manière suivante
Le ministre do l'Intérieur est autorisé A
payer des subventions, à titre de~soide, aux
corps de To!ont
saire.
LES AMDULANCKS
P&ris.IetSsaptembre.
Le président du gouvernement de la, défen-
se na,ti0[)n!e, gouverneur de Paris, comman-
dant l'état de siège
Considérant qu'il Importo d'organiser Je
service des ambulances destinées à donner
!es premiers soins a.ux blessés des forts et de
l'enceinte.
Chaj'ge 1~ commission centrale d'hyg~ao
d'organiser le service des ambulances da.ns
tous lea arrondissements de la. périphérie; à
cet effet, lui donne pouvoirs de requérir tous
ofnclers municipaux, tous agents de le. force
publique, tous médecins et pha.rm.iclens de
prendre possession de tous looa.ux publics et
privés nécessaires à l'établissement desdites
ambulances, de t'eqùérir enHn toutiomaté-
rie! et tous les médicaments propr&s à leur
serTiee.
CÉXËRALTnocHU.
VIStTE A L ENCEINTE CON'I'tI\ UE
M. Henri Brissoa, adjoint au maire de I?a-
ris, et MM. Béhiér, Verneuil, Labbé, Onimus,
membres de la commission centrale d'hygiè-
ne, agissant en vertu de la délégation spéciale
qui leur a. été donnée ce m~im par le gouver'
Hement, OHt suivi aujourd'hui l'enceinte con-
tinne denuis la porte d'AuberviIIiera jusqu'à
la porta de la G&re (19", 20', 1~ et 13'' nr-
roHdissements'); ensemble, 33 bastions.
M. Moring, directeur de I'admlu:~irattoa
préfectorale, accompagnait les délégués.
Vingt six ambulances de rempart, destinées
A donner les premiers soins aux blessés, ont
été désignées sur ce périmètre, qui parait
aujourd'hui le plus directement menacé par
l'ennemi..
Demain, le même trava.tl/sèra. fait dans les
t/i", 15", 16") 17~ etJS* arrondissements.
La commission tient à constater que les
oouToirs de réquisition dont cHe était armée
lui ont été iautiies les locaux privés ont été
m!s à sa disposit'on avec un empressement au
dessus de tout éloge.
La. commission a aussi admiré, durant cette
visii.o, qui n'a pas duré moins de onze heures,
i'espritd'erdre, de vigilance et de discipline
dont les gardes nationaux défenseurs des bas-
tions font preuve sur tous les points.
Au moment où la commission passai tdevant
le bastion n° entre la porte de Reuilly et la
porte de Charenton, trois détonations, parais-
sant venir du fort, ont retenti. La garde na-
tionale a. Immédiatement pris les armes, toute
M'été au combat. L'adjoint et les délégués,
ayant mis pied à terre, ont pu se rendre comp-
te de la résolution virile qui animait tous les
visages et de l'enthousiasme patriotique qui
faisait battre tous les cœurs.
w FABR!CATtOX DBSM:'ft:A!LLECSt:;S
Le ministre de la. guerre avait donné des
ordres pour que la fabrication des mitrail-
leuses se fit dans de larges proportions à Pa-
ris et en province, *et pour que l'industrie
privée fut appelée à y concourir.
Mais il. a été reconnu par les industriels
eu~-mèmes, appelés à examiner la question,
que l'exécution de cee machines exige I&
création d'un ensemble d'outils spéciaux, et
que le temps nécessaire à cette installation,
s'ajoutant à celui qu'exige la succession des
opérations d'une même pièce, entraînerait
des délais non en rapport avec l'urgence com-
mandée par les circonstances. `
Le ministre de la guerre a décidé, en eea-
séquence, dans le but d'arriver à une solu-
tion plus prompte et de ne pas désorganiser
les ateliers établie, que le travail serait cen-
frère. Il n'a.va.it rapporté d'Amérique qu'une
jambe.
Grâce à mon valet de chambre, vous voilà,
ma chère tante, suffisamment édifiée sur l'ori-
gine de la famiile Lemoine. Vous reconnaî-
trez, jo pense, qu'en dehors de l'mqualinabb
conduite de l'aîné, crime ignoré de bien
des gens, elle est composée de gens hono-
rables.
Je vais maintenant vous esquisser, tant bien
que mal, le portrait des membres de cette fa-
mille avec lesquels je suis en relations depuis
que les yeux noirs de la divine Angèie ont
rendu f(Mi d'amour, mon pauvre cousin.
Le généra! est un homme de cinq pieds huit
pouces. Son briitant uniforme lui sied à mor-
veliis. De grandes moustaches grises donnent
à sa figure encore jeune un caractère d'éner-
gie que tempèrent la douceur de son regard et
la franchise de son sourire. C'est an magni-
nquosôld.it.
Devenu veuf après quatre ans de mariage,
H n'aqu' deux enfants, un Hts qui sa nomme
Luo:e:t etsa iiite Angèle. Je ne puts comparer
te sentiment admiratif et passionné qu'il res-
sent pour cette dernière qu'à celui de la m;r.r-
quise douairière de Mérai[n'H!o pour son pe-
tit-Sis Armand.
Je no sais pas où s'arroiorait. Hnnuence
qu'exerce sur le général cette, créature Idolâ-
trés. Si elle voulait le faire renoncer à tirer
vengeance d'un souNet qu'i! aurait reçu en
pabtic, je c:'u!c! qu'cUe réussirait.
Le baron Jean Lctnoiaerstuntype~eIL.
mcntcara, iér!si!quedans sa, mate simplicité,
que je n'ajouterais aucun Iran !i ce proBt, si
to pins odieux des vices ne présenta!! avec
cette bonhomie, osttc aSabiti~é pteino do dis-
tinction e~ cette r.itideu'' toute mart!a!e, le
contraste le p!us étrange.
Le générai est avare
La fortune qu'on lui connaJ~, et qu'ti doit à
N;ipo!éon, dont il possède t'estime et .ia .c6ti-
Hance, porfnettrait à l'homme io moins pro-
digue un train de maison trois fois ptus con-
sidérable que ceiui qu'il mène. JI habite t'hô-
tet le plus mesquin de la rue Saint-Louis, au
Marais. H n'a que les chet'aux nécessaires au
service de son grade; pas )a. moindre voiture!
un scu! domestique mâle.
GABRIEL DANTRAGUHSf,
(~a ~Ht
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