Titre : La Presse
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1870-06-23
Contributeur : Girardin, Émile de (1806-1881). Directeur de publication
Contributeur : Laguerre, Georges (1858-1912). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34448033b
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 124274 Nombre total de vues : 124274
Description : 23 juin 1870 23 juin 1870
Description : 1870/06/23. 1870/06/23.
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Grande collecte... Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail
Description : Collection numérique : La Grande Collecte Collection numérique : La Grande Collecte
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k513387d
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 21/02/2008
eSets sur l'imagination des cesses popu-
laires, rendaient facile ïa tâche de l'honora-
Me membre qui n'a pas eu de peine à per-
suader un auditoire convaincu d'avance.
En vain M. Eàroche-Joubert a voulu dé-
fendre la publicité de l'exécution, pour le
singulier motif que l'horreur inspirée par
ce spectacle rejaillirait surla peine de mort
elle-même.
M. Nogènt Saint-Laurens lui a répondu
avec beaucoup de bon sens, ainsi que M.
Calmètes. Bref, les deux premiers articles
du projet portant suppression de la publi-
cité ont été ad~téa.
Désormais, les exécutions auront lieu
dans l'intérieur de la prison la plus voi-
sine de l'endroit OTi lé crime aura été com-
mis.
L'article 3, indiquant leshuissiers.gref-
Ëers et'autres personnages appelés a être
témoins du fait de l'exécution, ainsi que
les journalistes, a soulevé une discussion
assez animée, et a. été l'envoyé à la. commis-
sion pour qu'elle en Rt une rédaction nou-
velle.
Le reste dé la séance a été occupé par
des Dépôts de pétitions relatives au mode
nominatibn desmaires. Les élections mu-
nicipales devant avoir lieu, dit-on, le 2$
juilJLet, on comprend l'espèce d'émotion
qu'excite Te pétitionnement relatif à la
question des maires. c
LE SÉNAT
Au Sénat, où la séance a été d'un grand
Intérêt, et dont il est parlé plus haut, M.
Rouher, qui présidait, a annoncé que, la
commission de la loi s.ur la presse se réu-
nissant aujourd'hui. Ann que cette loi im-
portante ne subisse aucun retard, la séance
publiqueàura heu demain jeudi.
Nous serions charmé que cet empres-
sement vint dn désir qu~aurait le Sénat
de voir ennn le pays doté d'une loi qui ren-
voie au jury la connaissance des délits de
pressé. II est grand temps que cette~loi soit
enËn votée et promulguée. Mais estr-ce bien
ià. la pensée du Sénat? La discussion pu-
blique seule nous éclairera à cet égard.
FBANCIS MAUX.
MBERTÉ DE L'ENSEIGNEMENT ~PËR!EUR
Le ~oHFTMt! de~ De&ate dû projet dé loi propose par la. commission
de l'enseignement supérieur, présidée par M.
Guizot.
Nous reYiendpons sur ce grave sujet, qui
mérit~un examen spécial. Nous nous bornons
aujourd'hui à faire connaître les principales
dispositions du projet de loi de lacommission.
Ceprojet renferme yingt-trois articles et
est divise en cinq titres. `
Le premier, .De~ cours eic!eseH&resd'ertse~ne/yte~sHp~rtëMr, indique les
conditions exigées pour f'ou~érturë des cours
que seront autorisés à ouvrir les particuliers,
les associations formées dans ce but, !es dé-
partements et les comBlunes.
Le titre II, .Desassocta~tOtts~brn~e~e~a'M
un c~essetnd'eTMe.~neme~ sttperMH~, porte
que les dispositions'de l'article 391 du Code
pénal ne~sont pas applicables à ces associa-
tions, et exige une déclaration signée de trois
fondateurs ou administrateurs qui Indiquera
les statut de l'association, sa~dut'ée,: son sié~-
ge, et qm sei~ remise au rëctear~de l'Acadé-
mie ou à l'inspeeteur du départemeB~
Le titre HÏ, De co~Ct~o~T. des~ades,
porte que lés aspirants aux diplômes d& l'en-
seignement supérieur ou aux certificats spé-
ciaux d'aptitude exigés pour certaines profes-
sions, pourront, àleur choix, et sans aucune
condition d'inscription, subir leurs examens
derant les Facultés de l'Etat ou devant un ju-
ry spécial. :J
I.es membres du j)iry spécial sont nommés
pour neuf ans, par décret impérial, et renou-
tés par tiers tous les trois.ans.
Les professeurs'en .exercice dë:l'UQiKersité
ou appartenant aTenseignement superleur li-
bre ne~peuveht faire partie de ce jury.
Le titre IV, jDtspoM~orM spécules a ren,-
set~nreQT~~ de !a T~edectn.e, indique les éta-
blissements accessoires qui seront exigés pour
une Faculté llbredpmédecine, tels qu'hôpi-
taux, laboratoires, etc..
Le titre V, jDe~ ~'eKamendes dont seront punies les infractions
aux prescriptions précédentes, sans préjudice
des poursuites~ pour ~crimes ou~délits commis
dans les cours ou établissements..
FEUILLETON DE LA P.R~'&S~
cu23juMl870 13 13~
REINE COQUETTE
SCËNESOELAVjEDEPM~MCE
v ,4
XIV
-suite:
Lorsqu* arriva la voiture qn! amenait M*
Coquette, Rëifie et Victor, les danses étaient
commencées ;~e bruit de l'orchestre se mêlait
à la voix puissante de l'Océan et aux mugis-
sements des vents d'ouest. Ici, les sourires, le
bruit joveux, le jplaisir! En mer, la tempête
et sur les grèves désertes, dans de pauvres
cabanes, les appréhensions, les craintes, les:
larmes'
Demain, quoique barque qui ne rentrera.
pas auport, une femme veuve, des enfants
orphelins! les antithèses de là vie! -`
Les deux femmes et Victor'n'eurent qu'à à
jeter leurs manteaux au~. domestiques. Lt!
jeune homme oB'ritspn bras} là porte s'ouvrit
et nos personnages J5rent leur entrée, dans la:
salle J!jstè'au:moment où Ja danse se termi-
nait.r'
Il y eut un instant de silence, puis ~in mur~-
mure d'admiration parmi les hommes, d'en-
vie parmi, les femmes. Celles-ci n'enviaient
pas seulement l'éblouissante beauté de Reine,
ses seize ans, le triomphe de cette entrée ma-
gique là presque toutes les femmes étaient
jeunes et belles l'écla/t dë§ ~lumières eHès
pamres~esembelHssàient encore;
Ce &it'Ie bouquet: de ~Reme.quL attira les
regards'et Et naître dans tous les cœurs fé-
minins le&plus funeux mouvements de jalou-
sie. Quelques-unes, riches à millions; d'autres,
jeunes Biles dont les dots se chiffraient par
cent mille écus, jetèrent de dépit, sous les
Reproduction interdite pour les jourN~ux qui
a ont pM traite &vec la !Bociët6 des Cens de lettres.
La commission a exprimé ensuite.des yeeux
sur la réorganisation des Facultés de l'Etat,
dont nous nous occuperons quand ~nous re-
viendrons sur ce projet de loi.
FRANCIS NAUX.
Je tiens à rectïSer moi-même une erreur
bien involontaire que j'ai commise à propos
de la brochure:-Le ntMM~erejPtcar~.
Cette brochure étant signée HENRI MARTIN,
j'avais cru pouvoir l'attribuer à l'émment au-
teur de l'~ï~Otre d'e .Frcu~ce. `
C'étatt une confusion.
Z,~ Mt~Mitere .Ptcard est d'un homonyme
de M. Henri Martin. 7~. de~et Po~erM.
ÉCHOS DES, CHAMBRES
Lès députes ont reçu à domicile le rapport
de M. Ghesnelong sur les budgets. La..Presse
& commence! depuis trois jours l'analyse de ce
documenta qui place son auteur au premier
rang parmi les économistes et les écrivains
politiques.
La discussion générale sur le budget com-
mencera mardi S8. On croit que la session
sera close du N0 au 35 du mois prochain pour
le Corps législatif.
M. Chesnelong fera un rapport supplémen-
taire sur les amendements arrives depuis le
dépàt d~ rapport, et doint la cqmmission du
budget s'occupe en ce moment. Elle & entendu
hier MM. Malézieux et Ordinaire sur deux
an~endements.
La commission relattve a. l'introduction en
France des journaux étrangers a nommé rap-
porteur~ à l'unanimité moins une voix (colle
de M. Garnier-Pagès), M. Mathieu (de la Cor-
rèze).
La commission est décidée a. ne laisser en-
trer, sans autorisation préalable, que les feuil-
les imprimées en langue étrangère.
La proposition dé Ici de M. Ordinaire, dé-
puté du Doubs, sur la. modincation dé l'arti-
cle 90 du Code forestier, semble devoir être
accueillie à l'unanimité par la commission
chargée de l'examiner. ,'n.
II s'agit dé soumettre au régime forestier
les bols taillis où futaies appartenant aux com-
munes où établissements publics qui auront
été reconnus susceptibles d'aménagement pu
d'une exploitation régulière par l'autorité ad-
ministrative,. sur la proposition de l'adminis-
tration forestière, et d'après l'avis des conseils
municipaux où dés administrateurs des éta-
blissements publics. i
L'amendement suivant au projet de loi re-
latif à la nomination des maires et adjoints a
été présenté par. M. le marqua d'AndeIarre
Le maire de chaque commune est nommé par
l'Empereur ou en son nom par le préfet, sur une
liste de trois candidats présentée par le conseil
municipal.
La commission d'enquête parlementaire sur
le régime économique a terminé J'auditionnes
déposants et intéressés dans l'industrie co-
tonnière, l'une des plus importantes.
On racontait hier, au palais Bourbon, que
les déposants anglais, questionnés sur le prix
de journée accordé aux hommes~ dans teùr
district, fnt habilement répondu
Nôusn'avônsque des femmes.~
Que pensez-vous, demanda M. Pouyër-
Quertier, de la conscription qui, de vingt à
.vingt-sept ans, nous enlève nos~plus beaux:
garçons? iio,us.ai,ons ii.os vol~.nt 'aii,~S.
–Ah .'nous ayons nos volontau'es.
Braves Anglais, qui savent si bien répondre
~pour ne rien dire. r
La commission reprend aujourd'hui l'en-
(niête sur les laines, Le président, M. Paul-
mier, prie les représentants de l'industrie lai-
nière qui désireraient être entendus et qui
n'auraient pas encore fait parvenir leur nom
et leur adresse au secrétariat de la commis-
sion, de vouloir bien les-.envoyer le plus
promptement possible, a6n qu'il puisse les
convoquer entempsutlle-
M. Kern, ministre de ~aConfédératI()n hel
vétioue à Paris, est allé rendre Yisité à M. le
;minlstre des affaires étrangères, pour le re-
mercier des termes sympathiques dans lesr
quels il s'est exprime hier à l'égard de la
Suisse. (.France.)
La commission spéciale des travaux publics
instituée sous le ministère de M/dé Talhbuët,
banquettes, les maigres et chétives Heurs
qu'elles portaient â~Iamain~ et se démandè-
rent à l'aide de quel prodige Victor Marcel
avait pu se procurer ce fantastique bouquet,
compose des ,Seurs les plus rares et les plus
riches de tons..
Reine s'avançait, heureuse et Eère, entre
M"~ Coquette et Victor .'son sem se soulevait
doucement sous la, blanche, mousseline son
œil spupant Ïahpatt des- Bêches d'or et allu-;
mait l'incendie; elle jouissaitde son triomphe
en ~souveraine acclamée .par mille courtisans
et ne pensait plus à Victor, a qui elle dëyait
cependant la principale cause de son succès, j
Lorsque les deux femmes furent assises,
Victor Marcel put en6n contempler Reine il
fut! ébloui de sa magique beauté: dégagée des-
lourds vêtements d'hiyer.ile~braset les épau-
4es~ nus, elle lui apparaissait, avec ses longs
cheveux qui encadraient si merveilleusement
sa poétique figure, ses yeux bleus-acier aux
renets fauves, comme Eurynome, la mère des
grâces, la plus belle desOcéanides,–et sa
jalousie, endormie depuis longtemps, se ré-
veilla fiévreuse et ardente.
Il eût voulu recouvrir d'un châle ces beaux
bras et ces épaules rondes, blanches, fermés,
qui appelaient le baiser, et emporter Reine
dans quelque contrée lointaine, etaolitaire, où.
il eut été seul a l'aimer et a l'adm~er,
II y a dans l'amour des instants de: jalousi.es
eS'r.énees, de lièvres brûlantes, où le cerveau
est en délire, où le cœur bat à rompre la poi-
t~Ine. Victbr'était dans un deces'instants~Ià.
Qu'avez-vous donc, mon ami ? lui de-
manda Reine à mi-voix en voyant les traits
bbuleversésdu jeune homme. `
J'admire et j'envie, Rein& et je suis ja-.
Joux de tous ces regards qui s'adressent à vo-
tre merveilleuse beauté.
La jeune fille rougit et cacha l'incarnat de
se9Jou~s._sous~sonéKentaiI.
Tenez, repri~elle~ voici M. de Vieille-
cheze, allez donc saluer sa femme, et rame-
nez-les tous les deux, je veux les remercier
de leur obligeance. `
Au moment ou, Victor quittait Reine, ;uh
ôfËcier dé cavalerie, a.u brillant'uniforme
chamarré de décorations, s'approcha 'de .là
jeune BUe,! et/ après Jùi~voir' fait un compli
meht.'luidemanda~a faveur de lappémière
danse, c'était une~valae.
Cet ofScier était grand, bien ~faitj il avait
les formes vigoureuses, la moustache épaisse,
blonde et relevée en croc~ le teint clair, les
cheveux de couleur d'or taillés courts mais
frisonnanis son ceiL était petit, plem~d'au-
vient de décider, sous laprésidence de M. Pll-
chon, ministre, qu'il y avait lieu de classer et
d'exécuter comme lignes du grand réseau
1° Le chemin de fer d'Orléans à Honneur,
par Chàteaudun, Nogent-le-Rotrou, Gacé,
Vimoutlers, Livarot et LIzieux.
2° Le chemin d'Avranches à ia ligne de Pa-
ris au Mans, par Mortain, Domfront, AIen~on.
et Mamers.
Ces projets de nouvelles lignes ont été l'ob-
jet d'avis fàvoraBles du conseil général des
ponts et chaussées et de la commission con-
sultative des chemins de fer.
F. LAURENT..
DÉPENSES
POUR L'EXPOSITION UNIVERSELLE DE LONDRES
M.Lpuyet, ministre de l'agriculture et du
commerce, vient de présenter au Corps légis-
latif, un projet de loi portant demande 1°
d'un crédit de 500,000 francs pour l'exposi-
tion universelle de Londr.es, envoi du person-
nel et dû matériel nécessaires 3" d'un autre
créditde ~90,000 francs, pour les dépensés de
construction d'une annexe spéciale à l'indus-
trie française.
La commission du budget, à laquelle a été
renvoyée cette demande de deux crédits, en-
semble 730,000 francs, en outre d'un premier
crédit de 100,000 francs accordé au mois tl'a-
vnl pouE les préparatifs préliminaires, enten-
dra le ministre, avant de proposer à la Cham-
bre l'allocation de ces'7ap,OÔO francs. Elle ne
veut pas que lé ministre envoie ~l'exposition
les fonctionnaires de son ministère déjà am-
plement rétribués ainsi on prêté à M. Lon-
vet l'intention de nommer pour commissaire
général à cette exposition un fonctionnaire;
qui touche un traitement de ~5,000 francs sur
lebùdget. ` <'
Le commissaire général et les envoyés fran-
çais à.l'exposition anglaise doiventêtreclioisis
en dehors de l'administr.ationpar.mi les hommes
pratiques et compétents.– C. ~e~'re.
RENOUVELLEMENT
DES
CPN~EIL~ GËNËRA~X
SecorM~
Her«ters réxmMats
AISNE
Canton de Craonne, M. Dufrénoy ;–de Charly,
M.PiU.
ALUER
Ca.nton de Chevagne, Mt de Tracy; –de Dom-
p!érrë,M.Durocner.
ALPES (HAUTES)
Canton de Barcelonnetto, M. Augier; –de
Saint-Firmin,M.Long.
ALPES-MARÏMMES
Canton de Vence, M. Feraud.
~· ARDECHE
Canton de Saint-Agrève, M. le comte Boissy-
d'Ang]as; –deThueyts,M.ChabaHèr.
ARtÈGE~
Canton de VarHhes, M. GrUh,
i- ~t\~UPE. :i;
Canton de Mas-Cabardes, M, de Roquefere;;
deGtne9tas,M:B6urdëL';
~YEYRO;f'
Canton de Montbazens, M. Austry de Seve~;
rac-le-Châ.teau,~[.T)Eemolet. T.J ".j:
'BOUCHES-DU-RHÔXË'
Canton de Château-Renard, Masote' de'
MarsëiHe (sud intra-muros)," M. -Barthélémy
de Marseille (nord intra-muros), M. Brochier.
~OANTAti
Canton de SaIers,M. Rolland;–dePierre-
fb):t,~f..1Mniac..
CHARENTE.
CIIARE\TE
Canton de Roulllac, M. Plantevigne;d'Au-
beterre, M. de Plas; –de là Rochefoucauld, M.
BouMep~ 'j. ~i:L
CHAHEXTE-FÉR)EUHE
Canton d'Aulhay, M. Bourcy..
CHER
Canton du Châtelet, M. Cohin; de la Cha-
pelle~d~Ang~Qn, M. Henry des TureauK.
;,i,CQRREZE-
Canton de Beynat, M. de Coanac de Trei-
gn~, M~ Forest de'Faye de Tulle (nord),J\L
FloucaudPenardnie.
J -COT.E-D~OR:.
.CantondeMirebeau,M.Darcy. v
'cÔTES-nU-XORD
Canton de Cpriay, M. Cuven.
CREUSE
Cajiton d'Ahun, M. Defumade de la Cour-
tuto,M.Bayle-Saint-SeHer.
(~a.su~e.ad~m
dace et de feu, la tout formait un ensemble
qui rappelât le personnage de Coconnas, d'A-
lexandreDumas.
L'uniforme exerce, dit-on, une fascination
surlesfemmesefsùrles chiens. (Je demandé
pardon à mes lectrices pour ce rapproche-
ment.) Reine 'éprouva sans doute la fàscihà~-
tlpn de cette moustache ardente, si crânement
relevée, de cet uniforme vainqueur, car elle
répondit sans hésiter:
Oui, monsieur.
L'ingrate! elle oubliait qu'un seul homme
avatt droit, sans l'avoir demandée, à cette
première danse, et que cet homme était Vic-
torMarceI!
M. et M" de VIeIIlechèze vinrent saluer
leurs amies, les deux Coquette.'
Tu es belle comme un ange, ce soir, dit
M"~ de Vieillechèze à ReinëJ et tu as un bou-
quet si ravissante si extraordinaire, que plus
d'une femme Icy se damnerait pour en aypir
unsémblable.
L'introduction dé la valse se Bt entendre,
Vic&r s'àyança pour prendre le brasde Reine,
mais à ce moment l'officier se présenta, salua
les dames et entraîna la jeune Elle.
Victor eut la pàleur.livido de la mort; il Ht
un pas en ayant commepour se précipiter sur
l'ofticier; M.,de VIeniechéze le retint, et,
voyant tous les regarda Sxés sur le jeune hom-
me, tiluidittrèshaut:
Vous oubliez} cher ami, que vous avez
mvitéM'°s de Vieillechèze!
Celle-ci, souriante, lui fendit son bras.
–Merci, mes amis, Rt tout bas Victor, et,
s'adressant à sa~danseuse, iHui'démahda si la
valsé rapide ne la fatiguait point.
"Nullement, ,dit-eUe,~et~si vous voulez
satisfaire une petite vengeance en vous fai-
sant regretter, je serai volontiers votre com-
plice, car j'adore la valse.
~pne Vie~lleçhèze reconnut de suite que
~Victor était un valseuc émérité; elle avait
vingt-cinq ans, était fort jolie, très gracieuse
et, sans être coquette, n'était pas fâchée que
tous les regards se-tournassent un moment
.verselle. c. 'r~
.Bientôt tous les couples s'arrêtèrent, l'ex-
ception dé l'ôfScier et de Victor; tous les deux
valsaient admirablement; l'ofËcier av,aitle
préstigëj do l'U!uformevet des décorations
mais Victor, plus souple, plus nerveux, l'ém-
pprta.it sur son Hval) en élégance, en-légèreté,
en vigueur,
Etourdie ;p!tc le mouvement rapide de la
danse, Rejtne,' s'abandonnait complètement
dans les bras de !'oËEcier, et'semblait n~voir
CAtJS~EI~IE
Si vous remontez un peu dans vos souve-
nirs, à six mois seulement, il est impos-
sible que vous ne soyez pas frappé du chiffre
épouvantable des décès qu'il a fallu inscrire
dans la nécrologie parisienne. La mort a frap-
pé les plus illustres, les plus grands et les plus
éminents des savants, des artistes, des digni-
taires, des poètes et des écrivains, et cette
énumération funèbre n'a pas cessé. L'ange
noir plane sur Paris et jamais ses coups n'ont
été plus subits et plus sûrs.
Nous ne referons pas la longue énuméra-
tion de ces morts, toutes notées au passage,
on les connaît. Mais les illustrations n'ont
pas seules droit à la commisération générale.
La liste des Inconnus esï mille fois plus lon-
gue, elles deuils sontinnombrables.
A quelle causé cbnvient~il d'attribuer cette
mortalité effrayante. Je ne sais; mais un do-
cument, le bulletin de la .San~ publique, me
tombe sous lès yeux, et j'y trouve les rensei-
gnementssulYahts~:
En une seule semaine (la dernière) on a
noté 165 décès causés par la petite vérole; 16
par la fièvre scarlatine; 20 par la rougeole;
8A par la bronchite; 70 par la pneumonie; 1A
parladyssenterie, et 6ô6 pour des causes
thconrm.es.
Quelle est cette proportion surprenante?
300 décès sont classés par catégories, on en
connaît les causes, et 6~6 plus du double
sont confondus dédaigneusement sous cette
rubrique admirablement indinérente: Causer
!')Tcon7mes
Je sais bien que dans une grande ville com-
me Paris le chiffre des décès constatés est
énorme, et qu'il est difficile do savoir exacte-
ment, jour par jour, les causes de ces décès.
Mais convenez cependant qu'ici la proportion
est trop forte, et qu'il serait bon d'apporter
un peu plus dé soin à la recherché des causes.
Cette préoccupation a frappé le conseil
d'hygiène de Paris; un comité a été nommé
pour rechercher les mesures propres à com-
battre ~e mal et à en arrêter lés progrès Un
rapport a déjà été rédigé et remis au ministre
de 1 agriculture et du commerce.
deI ~.1- m
Je ne connais pour ma part encore rien de
ce rapport; je sais seulement qu'il s'y trouve
un mot qui fait froid « Empoisonnement par
lé plomb. M–Est-ce une allusion aux tuyaux
de conduite des. eaux de la ville? Peut-être.
S'il en était ainsi, la chose serait grave, et
vaudrait qu'on y pense.
Nous espérons que lés recherches de ce co-
mité aboutiront à un résultat sérieux, qu'on
trouvera par l'hygiène pure (la meilleure des
médecines au fond) un remède à ce dépipra-
blé état de choses, et qu'avant peu nous ver-
roms dispâraitré`éétte odlèusë mentiôn G'au-
rons dispàra.ître cette odieuse mention CaM-
~ses tft~on.nucs, faite pour~surprendre bien dés
gens, et pour terrifier lé plus grand nombre.
GEOR&ES MAILLARD.
NOUVELLES BU JOUR
C'est à cinq heures du soir que la cour & quitté
hier les Tuileries pour aller habiter Saint-Cloud
jusqu'après.Ia clôture do la session législative.
.~u départ, des Tuileries, l'Empereur, l'Impéra-
trice ~ët le Prince impérial étaient dans une voi-
ture décomverte, conduite à la.' Damnent. L'Em-
'pereur paraissait encore un peu Sounrant.
Le~ service d'honneur-de Lem's Majestés, à
Saintr-.CJou~I, estai~si composé
Le général Lepic, a.ide de cMnp;le comman-
dant .Reffye, ofncier d'ordonnance; le capitMne
d'Haudrecourt, ofËcier ~d'ordonnance également;
le baron deyaraigne, préfet du palais; le comte
d'Auldn, écùyèr vicomte Walsh, chambellan
marquis de Cossé-Brissac, chambellan; !ecom-
!mandantLaipey, aide de camp du Prince impé-
rial M. Bachon, écuyer; M. Filon, précepteur;
M. de Corvisart; Ressier, médecin adjoint de
l'Empereur et.M"?s d'Elbée et L'Herminat, de-
moiselles d'honjieur.de l'Impératrice.
Sous ce tttre': la Santé publique a Paris, du 12
an 18 juin, ~nbus lisons dans la J~r'ance: `
La~mortalité 'générale a. augmenté cette semai-
ne. Voici les~chinres 'des décès tels qu'ils résul-
tent des déclarations à., l'état civil Variole, 338;
scarlatine, 31.; rougeole, 29; Sevré typhoïde, 8;
érysipèlë; ~bronchite, 69; pneumonie; 70 diar-
rhée ,:10 ~dyasenterie, 2; choléra, X; angine couen-
nëuse, 3; croup, 5; affections puerpérales, 10;
autres causes, c'est-dire anections chroniques
'et accidentelles, 669. =
Les décès, par 'scarlatine augmentent a Lon-
dres, et les décès par diarrhée, a Berlin; donnent
un chiffre très considérable comparés à ceux de
Paris~et de Londres:
La pneumonie .diminue sensiblement à Paris;
maisia tWto/e,parun décès bonds qui ne sont
pas rares dans les épidémies et déjouent toutes
plus ~conscience d'elle-même; la main qui
s'appuyait~ sur son danseur tenait son bou-
quet,~ ef sa tête, légèrement penchée de ce
côte/se baignait au milieu des fleurs dont les
âcre~ parfums lui montaient au cerveau et
contribuaient à l'étourdir.
-La; 'tête de l'ofncier était si proche de celle
de Reine qu'on eût dit qu'il l'embrassait.
Victor ne voyait rien de tout cela.
On admirait, mais aussi l'onchuchottaitet
l'on calomniait un peu.
Voyez donc cette coquette, disaient les
bonnes amies, ne dirait-on, pas qu'elle va tom-
ber en pâmoison?
C est'indécent
Elle adonc abandonné le beau brun pour
le beau blond ?
–Du tout, ma chère, elle prend les deux,
et n'est point encore satisfaite tout à l'heure
elle jettera. le mouchoir à un troisième galant,
puis à un quatrième tous les hommes y pas-
seront.
–C'est une sultane! 1
Pis encore, c'est une ogresse 1
Ce cher Marcel doit être très vexé, dit
un grand maigre qui avait la manie d'épan-
cher sa bile et sa jalousie en prose rimée,
sous prétexte de poésie.
Vous devriez faire des vers sur la Co-
quette, monsieur Brémdntier.
Ma muse est à votre disposition, belle da-
me, je ferai un sonnet et vous en aurez le pre-
mier exemplaire.
Et moi? s'écria le.chœur féminin.
Vous serez satisfaites, mesdames.
M. de VieIIIechèze, seul dans un coin, mor-
dillait sa moustache ave& impatience; son re-
gard se promenait alternativement de Reine à
Victor; il ne perdait aucun des mouvements
de la jeune iille, et, eh la voyant au bras de
l'officier, dans sa molle attitude, dans son
abandon, il murmurait entre ses dents
–Qh! la folle coquette'
II arriva un moment ou Reine fut obligée de
s'arrêter;' elle le fit en face de M. de VieIHo-
chèzè.
~–Donnez-moi votre bouquet, Reine, lui
dit-il, II vous gêné–et se penchant vers elle,
il ajouta, tout bas Si vous avez juré de
désespérer Victor, vous avez réussi; encore
un~peu, et demain deux hommes se couperont
la gorge pour vous.
La jeune nlle, troublée par ces paroles,
-perdit un~ ~moment ses vives couleurs, mais
elle s& remit promptement. Cependant lors-
que l'ofncier voulut reprendre la valse, elle
!6 remercia et le pria de la reconduire à sa
les prévisions, s'élève cette semaine de 165 & 238
déces. Cette augmentation, il faut l'avouer, est
considérable, c'est le chiffre le plus haut que la
maladie ait atteint depuis le mois de novembre,
comme pour donner, à. point nommé, un démenti
aux espérances que nous exprimions la. semaine
dernière, et que nous trouvons aujourd'hui mê-
me, dit le docteur Decaisne, dans îe rapport du
comité de salubrité et d'hygiène publique au mi-
nistre de l'agriculture et du commerce.
Nous avons remarqué, dans ce rapport officiel,
la phrase suivante « Vaccin d'enfant, vaccin de
génisse, l'un et l'autre sont bons, s'ils sont bien
cultivés, inoculés par une main compétente. Se-
lon nous, le rapport est trop afnrmatif en ce qui
touche le vaccin animal, nous l'ayons dit, nous le
répétons.
Le vaccin animal n'est pas de même nature que'
le vaccin jennérien. Il s'Inocule plus difncùo-
ment. II n'a. pas encore fait ses preuves comme
préservatif. Nous nous rangeons, sur ce point, à
î'opinlon de M. le docteur Poirier, professeur à la
Faculté de médecine de Gand, qui, aprèsde nom-
breuses expériences, vient d'arriver aux conclu-
sions suivantes Jusqu'à cette heure, le vaccin
jennérien est le meilleur préservatif de la petite
vérole. Le vaccin animal est loin d'offrir la même
efnoacité, et sa pratique ne saurait être généra-
lisée."
Nous ne faisons qu'une réserve, qui a rapport
aux vaccinations en masse, sur un même point, et
surtout dans une même famille. Elles ne nous pa-
raissent pas tout à fait exemptes de dangers,
quoique nous ne puissions pas encore, nous l'a-
vouons et nous le répétons, le prouver d'une
manière évidente et certaine. Nous persistons a
penser que cette opinion toute sciëntiEque, et
que nous avons développée dans notre travail sur
la valeur respective des deux vaccins, n'a rien de
déraisonnable et peut se soutenir, n'en déplaise à
certains Infaillibîes qui l'ont traitée avec un dé-
dain superbe et ridicule.
Ce qu'il y a dé certain, c'est que le monde
scientinque donne, à l'heure qu'il est, a propos de
la variole, le spectacle d'uneontlit d'opinions tel
qu'on en a rarement vu de pareil. Toutes lès
doctrines les plus insensées, les rêveries les plue
extravagantes se donnent en ce moment carrière;
et il ne faut pas s'étonner de voir arriver a. leur
.suite, et s'abattre sur la. grande ville, les charla-
tans de haut et bas étage, et tous les oiseaux de
proie attachés aux Hancs de la race moutonnière.
Aujourd'hui, à six heures du matin, le thermo-
mètre centigrade de l'ingénieur Ducray-Cheva.l-
lier, opticien, marquait 16 degrés 9/10~ a.u-des-
sus de 0; à midi, N7 degrés au-dessus de 0 à
deux heures, 39 degrés au-dessus de 0. Hauteur
barométrique, à midi, 767" 0.
r
La 6° chambre doit s'occuper, dans son audien-
ce de ce jour, de la poursuite dirigée contre
trente-huit membres de l'association dite l'Inter-
nationale pour délit de société secrète.
Ce n'est pas Ja première fois que des membres
de cette association sont traduits en police cor~
rectionnelle. Du temps que M. Delesvaux prési-
dait la 6° chambre, il y a eu deux poursuites con-
tre plusieurs membres do l'Internationale mais
alors ils n'avaient été traduits en police correc-
tionnelle que pour association illégale.
Lors du premier procès, les prévenus furent
condamnés a 100 fr. d'amende; mais à la secon-
de poursuite, les prévenus ayant déclaré en plei-
ne audience qu'ils continueraient à faire partie
de l'association qu'ils considéraient comme per-
mise, furent condamnés à la même amende et
à un mois de prison.
Aujourd'hui, il s'agit d'un délit bien plus grave.
Il règne une grande animation dans la salle des
Pas-Perdus du tribunal correctionnel. Quelques-
uns des prévenus restés libres s'entretiennent
vivement avec leurs avocats.
Le 1*~ chambre du tribunal civil a rendu son
jugement dans le procès en séparation intenté
par M"~ Scholl à son mari.
Le tribunal a rejeté la demande de la femme,
et l'a condamnée aux dépens. Elle est obligée de
réintégrer le domicileconjugal.
La'GcMe~edes.TW~ufMtM; annonce que M.
Macé, commissaire de police, agissant en vertu
de mandats judiciaires, a procédé, hier, à dix
heures du matin, à l'arrestation de M. Auguste
Pisson, concierge,, rue de Larochefoucauld, in-
culpé d& complot contre la sûreté de l'Etat. .1
M. Pisson a été consigné au poste de police de
la rue Bréda.
J~ïouvelles étrangères
Le calmé n'est pas .complètement rétabli à
Verriers. On appréhendait de voir se renouveler
les dernières scènes de désordre.
Un des ouvriers Messes dans la lutte d'avant-
hier succombé.
Nous avons indiqué hier la cause de ces scènes
de désordre. Des miliciens en congé, mêlés à des
ouvriers faisant partie'de l'Internationale, s'é-
taient montres dansées rues, formant.un long
cortège. Ils chantaient la A~a~et~eH'se, et étaient
précédés de tambours et de deux drapeaux rou-
ges. La police voulut faire disparaître drapeaux
ettambours. Le cortège résista. Une lutte s'en-
gagea aussitôt. Les sabres furent dégamés, les
casse-têtes s'abattirent sur les groupes et lé sang
coula..<
place elle reprit son bouquet des mains de
M. de VIoIHechèze et lui lança un regard tout
boudeur et tout fâché.
Victor et M"~ de Vielllechèze valsaient en-
core tous les deux étaient si gracieux et for-
maient un couple si charmant que Reine en
ressentit un secret dépit.
–Arrêtons-nous, ditM"~ de VieiHechèze,
on nous cède la victoire
Reine était seule à côté de sa mère.
Elle prit un petit air honteux, contrit et
repentant, et dit à Victor, en usant de toute
la magie de son regard:
Mon ami, vous voyez ma confusion;
soyez généreux et ne me grondez pas, vous
me rendriez trop malheureuse C'est d'une
étourderie sans nom que devoir oublié que
la première danse vous appartenait.
Cette prière, cet aveu, désarmèrent le jeune
homme sa rancune s'évanouit sous le regard
de Reine et devant ses paroles comme la ro-
sée du matin disparaît sous les premiers
rayons du soleil.
À une condition, )ui dit-il. l.
–Laquelle? w
C'est que vous allez faire avec moi une
promenade dans la salle.
Pour Victor, cette promenade, avec son ca-
ractère d'intimité, était une espèce d'engage-
ment public que Reine et sa mère contrac-
taient à son égard. Reine n'y vit que l'occa-
sion d'un nouveau triompne.
–Volontiers, dit-elle.
Et, s'adressant à M" Coquette, elle ajouta
Nous faisons le tour do la salle.
Eile s'appuya sur !e bras do Victor comme
elle s'était appuyée sur celui de l'officier, avec
le même abandon et la même coquetterie;
mais ses yeux, qu'elle semblait parfois cacher
sous l'éventail, allaient cncrcher l'officier qui
ne cessait de la suivre avec obstination, et lui
décochaient leurs ftèches les plus acérées.
Sur le passage des deux jeunes gens plus
d'une voix s'écriait Quel couple char-
mant quels jolis mariés ils feront! Et Reine,
qui ne perdait pas une de ces paroles, sou-
riait, rougissait et regardait tour à tour Victor
,et l'officier.
Mais d'autres voix disaient Cette fem-
me est perfide comme l'onde CeHe-ei est
plus rusée que le renard ?
Et ces paroles, Reine ne les entendait pas!
Elle alla saluer toutes ses amies, recueillit
mille compliments plus ou moins sincères et
revint s'asseoir près de sa mère.
Victor prit place en face d'elle. ,j
L'orchestre préluda de nouveau~ mais Rei-
Un des gentlemen anglais impliquée dan$ la.
honteuse a&'aire de l'association de jeunes gens
déguisés en femmes, vient de mourir. Cette dé-
plorable aSairo, qui n'a. pas encore reçu son dé-
nouement judiciaire, continue d'être l'objet, de
toutes les conversations en Angleterre; les'por-
traits photographiés de ces mignons circulent
sous le manteau, et la malignité publique se com-
plaît dans les détails qu'on donne sur ce triste
exemple de la perversion des mœurs chez nos
voisins.
Le Ttmes annonce que lord Arthur Clinton est
mort avant-hier matin, à. Huddeford, près de
Christ-Church, où il sa tenait cache, sous le nom
et'ie titre de capitaine Edward Gray. Deux jours
auparavant, il avait été saisi de la Hèvre et a ré-
vélé son véritable nom. Il a déclaré à plusieurs
reprises qu'il était innocent du crime pour lequel
il était recherché par la justice.
Hier, à cinq heures du matin, on a pendu, dans
le voisinage d Athènes, cinq des brigands qui ont
pris part au massacre de Matathon.
Crimes
D'après le Temps, il aurait été beaucoup Ques-
tion, dimanche soir, dans un cerclé des boule-
vards, d'un vol consider:hble commis chez une
notabilité du sport.
Un jeune groom serait soupçonné de ce détour-
nement.
Mais on dit qu'il aurait eu pour complice une
actrice d'un de Jios principaux théâtres lyriques.
Hiar, à minuit, M. Tho. avocat à la cour Im-
périale, sortait d'une maison du boulevard du
Temple, lorsqu'il fut soudainement assailli par
trois individus, et fut frappe à la tête à coups de
canne.
M. Tho. tomba sur le trottoir; relevé et
transporté dans une pharmacie voisine, II a été
ensuite reconduit à son domicile, rue de Rivoli.
Accidents
Hier, après midi, un maçon,. Eugène B. qui
trayaillait à une maison en construction, rue
Watt, est tombe du deuxième étage et a. été tué
surlecoùp.
Ce malheureux laisse une Youye sans aucune
ressource pour nourrir trois pptits orphelins.
Hier soir, un cuirassier du 3" régiment se dé-
shabilla sur 1& berge de Ia.Seme, enface de ta
rue des Entrepreneurs, et entra dans l'eau pour
se baigner.
Un sut pas fait dix pas dans le neuve qu'il
disparut et n'en put être retiré que pl~ta de Vtngt
minutes après, par M. Vmcent, pêcheur, quai de
Javel, Ma!grètous les soins qui lui furent pro-
digués, ce malheureux soldat ne put' être ranimé
l'asphyxie àéte complète.
En garnison à I~unéville, il éten permission de quatre jours..
Le télégraphe de Constantinoplenous fait con-
naître le nombre des victimes de Fmcehdîe de
Péra.
D'après le C'sonnes aurMentpéri lesunes dans les flammes,
les antres écrasées sous les ruines de l'Incendie.
Pour tpntM le: nnuyeUea dn jour C. LEFÈVRE.
COMMUNICATIONS ET AV!SDH'ERS
Les sources minérales. Saint-Jean,
Désirée, Précieuse, Magdeleme et
Rigolette de Va.ts,; jsont gazeuses, très
agréables au goût ,et.; les plus richement
minera.lisee& qui soient connues en France.
Elles sont souveraines contre les aSec-
tions des voies digestives pesanteur d'es-
tomac, digestions difSciIes, inappétence;
contre les aH'ections biHaIres, du foie, des
rein"s,Iagoutfe,etc.
ZM ea:<'d6 ces sources ncs'a~ene~<~amia:'s.
Elles se trouvent dans toutes les pharma-
cies, dépôts d'eaux minérales et principaux
restaurants.
Expédition directe contre mandat sur la
poste, adressa à la .Société générale
des Eaux, .de Vais' (~Irdec/t.
Caisse de 50 bouteilles HO francs
Caisse de 3A bouteilles ISfrajics. M
–Ijê A/b/tt~Hr de~ rt'ragfM~TtancMT's s'est de-
puis longtemps fMt ac~pter cpnime l'autorité la
plus compétente en m&tiere nnancière. Aussi
ex&ct d&ns ses renseignements qu'impartia.1 dans
ses appréciàtion8,il~sfdevenumdispensaMeà la.
fois au porteur de titres, qui le consulte comme le
répertoire le plus complet de tous les tirages, et
&u capitaliste, qùichercho à employer ses fonda.
ne aperçut dans une glace la Ëgure de l'offi-
cier dont le regard la contemplait, elle dit à
Victor:
–Ce n'est qu'un quadrille; no préférez-
vous pas la valse ?
En en'ei, répondit Victor.
–Eh bien'laissons passer cette danse.
Victor, heureux d'êtreàçôtédelajeune El-
le, de la contempler àson aise, ne nt aucune
objection il ne se doutait nullement que tou- `
tes ses gentilles mines, ses mignons sourires,
le jeu de sa vive prunelle s'adressassent plus
encore à l'officier qu'il ne pouvait voir qu'à
lui-même..
Au milieu de la première figure du qua-
drille, M"~do VieIHechèze, vint, avec son
danseur, prier Victoret Reine de leur faire
vis-à-vis.
Un refus était Impossible; mais Reine ne
mit aucun empressement a son acceptation.
Cependant, quandcllefut en place et qu'elle
ne vit plus langurede l'officier, elle reprit
tout son enjouement et sa grâce.
Le quadrille n'est même pas une sauterie;
c'est une suite de marches et de contremar-
ches qui seraient lugubres sans la musique
qui leur sert d'accompagnement; il ne fait
point briller la femme et rend l'homme gro-
tesque. Le quadriile n'est une danse qu'à la
condition de lui donner l'entrain et la fougue
qu'il reçoit dans les bals publics ce qui n'é-
tait point encore admis dans le monde. Sous
ce rapport, nous avons fait de très grands pro-
grès, car aujourd'hui, quand arrivent quatre
heures du matin et que les miettes sont par-
ties, la danse du quadrille n'a souvent rien à
envier aux pas les plus risqués, aux poses les
plus anacréontiques de Mabiile et du Casino-
Cadet.
Lorsqu'elle rejoignit sa mère, Reine jeta
dans toutes les parties de la salle des regards
furtifs. Victor, s'en aperçut.
On dirait que vous cherchez quelqu'un,
Reine ?obscrva-t-il.
Reine rougit légèrement, mais ce fut un
éclair qui se transforma Immédiatement en un
sourire adorable.
Qui pourrais-je donc chercher, lorsque
je suis à votre bras? demanda-t-elle.
Certes, c'était là une délicate parole, si elle
eût été sincère. Victor en fut ravi; il pressa
la main de Reine et murmura à son oreille un
expressif remcrcîment.
ARMAND LAPOINi'E
(Lc!SH~e
laires, rendaient facile ïa tâche de l'honora-
Me membre qui n'a pas eu de peine à per-
suader un auditoire convaincu d'avance.
En vain M. Eàroche-Joubert a voulu dé-
fendre la publicité de l'exécution, pour le
singulier motif que l'horreur inspirée par
ce spectacle rejaillirait surla peine de mort
elle-même.
M. Nogènt Saint-Laurens lui a répondu
avec beaucoup de bon sens, ainsi que M.
Calmètes. Bref, les deux premiers articles
du projet portant suppression de la publi-
cité ont été ad~téa.
Désormais, les exécutions auront lieu
dans l'intérieur de la prison la plus voi-
sine de l'endroit OTi lé crime aura été com-
mis.
L'article 3, indiquant leshuissiers.gref-
Ëers et'autres personnages appelés a être
témoins du fait de l'exécution, ainsi que
les journalistes, a soulevé une discussion
assez animée, et a. été l'envoyé à la. commis-
sion pour qu'elle en Rt une rédaction nou-
velle.
Le reste dé la séance a été occupé par
des Dépôts de pétitions relatives au mode
nominatibn desmaires. Les élections mu-
nicipales devant avoir lieu, dit-on, le 2$
juilJLet, on comprend l'espèce d'émotion
qu'excite Te pétitionnement relatif à la
question des maires. c
LE SÉNAT
Au Sénat, où la séance a été d'un grand
Intérêt, et dont il est parlé plus haut, M.
Rouher, qui présidait, a annoncé que, la
commission de la loi s.ur la presse se réu-
nissant aujourd'hui. Ann que cette loi im-
portante ne subisse aucun retard, la séance
publiqueàura heu demain jeudi.
Nous serions charmé que cet empres-
sement vint dn désir qu~aurait le Sénat
de voir ennn le pays doté d'une loi qui ren-
voie au jury la connaissance des délits de
pressé. II est grand temps que cette~loi soit
enËn votée et promulguée. Mais estr-ce bien
ià. la pensée du Sénat? La discussion pu-
blique seule nous éclairera à cet égard.
FBANCIS MAUX.
MBERTÉ DE L'ENSEIGNEMENT ~PËR!EUR
Le ~oHFTMt! de~ De&a
de l'enseignement supérieur, présidée par M.
Guizot.
Nous reYiendpons sur ce grave sujet, qui
mérit~un examen spécial. Nous nous bornons
aujourd'hui à faire connaître les principales
dispositions du projet de loi de lacommission.
Ceprojet renferme yingt-trois articles et
est divise en cinq titres. `
Le premier, .De~ cours eic!ese
conditions exigées pour f'ou~érturë des cours
que seront autorisés à ouvrir les particuliers,
les associations formées dans ce but, !es dé-
partements et les comBlunes.
Le titre II, .Desassocta~tOtts~brn~e~e~a'M
un c~essetnd'eTMe.~neme~ sttperMH~, porte
que les dispositions'de l'article 391 du Code
pénal ne~sont pas applicables à ces associa-
tions, et exige une déclaration signée de trois
fondateurs ou administrateurs qui Indiquera
les statut de l'association, sa~dut'ée,: son sié~-
ge, et qm sei~ remise au rëctear~de l'Acadé-
mie ou à l'inspeeteur du départemeB~
Le titre HÏ, De co~Ct~o~T. des~ades,
porte que lés aspirants aux diplômes d& l'en-
seignement supérieur ou aux certificats spé-
ciaux d'aptitude exigés pour certaines profes-
sions, pourront, àleur choix, et sans aucune
condition d'inscription, subir leurs examens
derant les Facultés de l'Etat ou devant un ju-
ry spécial. :J
I.es membres du j)iry spécial sont nommés
pour neuf ans, par décret impérial, et renou-
tés par tiers tous les trois.ans.
Les professeurs'en .exercice dë:l'UQiKersité
ou appartenant aTenseignement superleur li-
bre ne~peuveht faire partie de ce jury.
Le titre IV, jDtspoM~orM spécules a ren,-
set~nreQT~~ de !a T~edectn.e, indique les éta-
blissements accessoires qui seront exigés pour
une Faculté llbredpmédecine, tels qu'hôpi-
taux, laboratoires, etc..
Le titre V, jDe~ ~'eK
aux prescriptions précédentes, sans préjudice
des poursuites~ pour ~crimes ou~délits commis
dans les cours ou établissements..
FEUILLETON DE LA P.R~'&S~
cu23juMl870 13 13~
REINE COQUETTE
SCËNESOELAVjEDEPM~MCE
v ,4
XIV
-suite:
Lorsqu* arriva la voiture qn! amenait M*
Coquette, Rëifie et Victor, les danses étaient
commencées ;~e bruit de l'orchestre se mêlait
à la voix puissante de l'Océan et aux mugis-
sements des vents d'ouest. Ici, les sourires, le
bruit joveux, le jplaisir! En mer, la tempête
et sur les grèves désertes, dans de pauvres
cabanes, les appréhensions, les craintes, les:
larmes'
Demain, quoique barque qui ne rentrera.
pas auport, une femme veuve, des enfants
orphelins! les antithèses de là vie! -`
Les deux femmes et Victor'n'eurent qu'à à
jeter leurs manteaux au~. domestiques. Lt!
jeune homme oB'ritspn bras} là porte s'ouvrit
et nos personnages J5rent leur entrée, dans la:
salle J!jstè'au:moment où Ja danse se termi-
nait.r'
Il y eut un instant de silence, puis ~in mur~-
mure d'admiration parmi les hommes, d'en-
vie parmi, les femmes. Celles-ci n'enviaient
pas seulement l'éblouissante beauté de Reine,
ses seize ans, le triomphe de cette entrée ma-
gique là presque toutes les femmes étaient
jeunes et belles l'écla/t dë§ ~lumières eHès
pamres~esembelHssàient encore;
Ce &it'Ie bouquet: de ~Reme.quL attira les
regards'et Et naître dans tous les cœurs fé-
minins le&plus funeux mouvements de jalou-
sie. Quelques-unes, riches à millions; d'autres,
jeunes Biles dont les dots se chiffraient par
cent mille écus, jetèrent de dépit, sous les
Reproduction interdite pour les jourN~ux qui
a ont pM traite &vec la !Bociët6 des Cens de lettres.
La commission a exprimé ensuite.des yeeux
sur la réorganisation des Facultés de l'Etat,
dont nous nous occuperons quand ~nous re-
viendrons sur ce projet de loi.
FRANCIS NAUX.
Je tiens à rectïSer moi-même une erreur
bien involontaire que j'ai commise à propos
de la brochure:-Le ntMM~erejPtcar~.
Cette brochure étant signée HENRI MARTIN,
j'avais cru pouvoir l'attribuer à l'émment au-
teur de l'~ï~Otre d'e .Frcu~ce. `
C'étatt une confusion.
Z,~ Mt~Mitere .Ptcard est d'un homonyme
de M. Henri Martin. 7~. de~et Po~erM.
ÉCHOS DES, CHAMBRES
Lès députes ont reçu à domicile le rapport
de M. Ghesnelong sur les budgets. La..Presse
& commence! depuis trois jours l'analyse de ce
documenta qui place son auteur au premier
rang parmi les économistes et les écrivains
politiques.
La discussion générale sur le budget com-
mencera mardi S8. On croit que la session
sera close du N0 au 35 du mois prochain pour
le Corps législatif.
M. Chesnelong fera un rapport supplémen-
taire sur les amendements arrives depuis le
dépàt d~ rapport, et doint la cqmmission du
budget s'occupe en ce moment. Elle & entendu
hier MM. Malézieux et Ordinaire sur deux
an~endements.
La commission relattve a. l'introduction en
France des journaux étrangers a nommé rap-
porteur~ à l'unanimité moins une voix (colle
de M. Garnier-Pagès), M. Mathieu (de la Cor-
rèze).
La commission est décidée a. ne laisser en-
trer, sans autorisation préalable, que les feuil-
les imprimées en langue étrangère.
La proposition dé Ici de M. Ordinaire, dé-
puté du Doubs, sur la. modincation dé l'arti-
cle 90 du Code forestier, semble devoir être
accueillie à l'unanimité par la commission
chargée de l'examiner. ,'n.
II s'agit dé soumettre au régime forestier
les bols taillis où futaies appartenant aux com-
munes où établissements publics qui auront
été reconnus susceptibles d'aménagement pu
d'une exploitation régulière par l'autorité ad-
ministrative,. sur la proposition de l'adminis-
tration forestière, et d'après l'avis des conseils
municipaux où dés administrateurs des éta-
blissements publics. i
L'amendement suivant au projet de loi re-
latif à la nomination des maires et adjoints a
été présenté par. M. le marqua d'AndeIarre
Le maire de chaque commune est nommé par
l'Empereur ou en son nom par le préfet, sur une
liste de trois candidats présentée par le conseil
municipal.
La commission d'enquête parlementaire sur
le régime économique a terminé J'auditionnes
déposants et intéressés dans l'industrie co-
tonnière, l'une des plus importantes.
On racontait hier, au palais Bourbon, que
les déposants anglais, questionnés sur le prix
de journée accordé aux hommes~ dans teùr
district, fnt habilement répondu
Nôusn'avônsque des femmes.~
Que pensez-vous, demanda M. Pouyër-
Quertier, de la conscription qui, de vingt à
.vingt-sept ans, nous enlève nos~plus beaux:
garçons? iio,us.ai,ons ii.os vol~.nt 'aii,~S.
–Ah .'nous ayons nos volontau'es.
Braves Anglais, qui savent si bien répondre
~pour ne rien dire. r
La commission reprend aujourd'hui l'en-
(niête sur les laines, Le président, M. Paul-
mier, prie les représentants de l'industrie lai-
nière qui désireraient être entendus et qui
n'auraient pas encore fait parvenir leur nom
et leur adresse au secrétariat de la commis-
sion, de vouloir bien les-.envoyer le plus
promptement possible, a6n qu'il puisse les
convoquer entempsutlle-
M. Kern, ministre de ~aConfédératI()n hel
vétioue à Paris, est allé rendre Yisité à M. le
;minlstre des affaires étrangères, pour le re-
mercier des termes sympathiques dans lesr
quels il s'est exprime hier à l'égard de la
Suisse. (.France.)
La commission spéciale des travaux publics
instituée sous le ministère de M/dé Talhbuët,
banquettes, les maigres et chétives Heurs
qu'elles portaient â~Iamain~ et se démandè-
rent à l'aide de quel prodige Victor Marcel
avait pu se procurer ce fantastique bouquet,
compose des ,Seurs les plus rares et les plus
riches de tons..
Reine s'avançait, heureuse et Eère, entre
M"~ Coquette et Victor .'son sem se soulevait
doucement sous la, blanche, mousseline son
œil spupant Ïahpatt des- Bêches d'or et allu-;
mait l'incendie; elle jouissaitde son triomphe
en ~souveraine acclamée .par mille courtisans
et ne pensait plus à Victor, a qui elle dëyait
cependant la principale cause de son succès, j
Lorsque les deux femmes furent assises,
Victor Marcel put en6n contempler Reine il
fut! ébloui de sa magique beauté: dégagée des-
lourds vêtements d'hiyer.ile~braset les épau-
4es~ nus, elle lui apparaissait, avec ses longs
cheveux qui encadraient si merveilleusement
sa poétique figure, ses yeux bleus-acier aux
renets fauves, comme Eurynome, la mère des
grâces, la plus belle desOcéanides,–et sa
jalousie, endormie depuis longtemps, se ré-
veilla fiévreuse et ardente.
Il eût voulu recouvrir d'un châle ces beaux
bras et ces épaules rondes, blanches, fermés,
qui appelaient le baiser, et emporter Reine
dans quelque contrée lointaine, etaolitaire, où.
il eut été seul a l'aimer et a l'adm~er,
II y a dans l'amour des instants de: jalousi.es
eS'r.énees, de lièvres brûlantes, où le cerveau
est en délire, où le cœur bat à rompre la poi-
t~Ine. Victbr'était dans un deces'instants~Ià.
Qu'avez-vous donc, mon ami ? lui de-
manda Reine à mi-voix en voyant les traits
bbuleversésdu jeune homme. `
J'admire et j'envie, Rein& et je suis ja-.
Joux de tous ces regards qui s'adressent à vo-
tre merveilleuse beauté.
La jeune fille rougit et cacha l'incarnat de
se9Jou~s._sous~sonéKentaiI.
Tenez, repri~elle~ voici M. de Vieille-
cheze, allez donc saluer sa femme, et rame-
nez-les tous les deux, je veux les remercier
de leur obligeance. `
Au moment ou, Victor quittait Reine, ;uh
ôfËcier dé cavalerie, a.u brillant'uniforme
chamarré de décorations, s'approcha 'de .là
jeune BUe,! et/ après Jùi~voir' fait un compli
meht.'luidemanda~a faveur de lappémière
danse, c'était une~valae.
Cet ofScier était grand, bien ~faitj il avait
les formes vigoureuses, la moustache épaisse,
blonde et relevée en croc~ le teint clair, les
cheveux de couleur d'or taillés courts mais
frisonnanis son ceiL était petit, plem~d'au-
vient de décider, sous laprésidence de M. Pll-
chon, ministre, qu'il y avait lieu de classer et
d'exécuter comme lignes du grand réseau
1° Le chemin de fer d'Orléans à Honneur,
par Chàteaudun, Nogent-le-Rotrou, Gacé,
Vimoutlers, Livarot et LIzieux.
2° Le chemin d'Avranches à ia ligne de Pa-
ris au Mans, par Mortain, Domfront, AIen~on.
et Mamers.
Ces projets de nouvelles lignes ont été l'ob-
jet d'avis fàvoraBles du conseil général des
ponts et chaussées et de la commission con-
sultative des chemins de fer.
F. LAURENT..
DÉPENSES
POUR L'EXPOSITION UNIVERSELLE DE LONDRES
M.Lpuyet, ministre de l'agriculture et du
commerce, vient de présenter au Corps légis-
latif, un projet de loi portant demande 1°
d'un crédit de 500,000 francs pour l'exposi-
tion universelle de Londr.es, envoi du person-
nel et dû matériel nécessaires 3" d'un autre
créditde ~90,000 francs, pour les dépensés de
construction d'une annexe spéciale à l'indus-
trie française.
La commission du budget, à laquelle a été
renvoyée cette demande de deux crédits, en-
semble 730,000 francs, en outre d'un premier
crédit de 100,000 francs accordé au mois tl'a-
vnl pouE les préparatifs préliminaires, enten-
dra le ministre, avant de proposer à la Cham-
bre l'allocation de ces'7ap,OÔO francs. Elle ne
veut pas que lé ministre envoie ~l'exposition
les fonctionnaires de son ministère déjà am-
plement rétribués ainsi on prêté à M. Lon-
vet l'intention de nommer pour commissaire
général à cette exposition un fonctionnaire;
qui touche un traitement de ~5,000 francs sur
lebùdget. ` <'
Le commissaire général et les envoyés fran-
çais à.l'exposition anglaise doiventêtreclioisis
en dehors de l'administr.ationpar.mi les hommes
pratiques et compétents.– C. ~e~'re.
RENOUVELLEMENT
DES
CPN~EIL~ GËNËRA~X
SecorM~
Her«ters réxmMats
AISNE
Canton de Craonne, M. Dufrénoy ;–de Charly,
M.PiU.
ALUER
Ca.nton de Chevagne, Mt de Tracy; –de Dom-
p!érrë,M.Durocner.
ALPES (HAUTES)
Canton de Barcelonnetto, M. Augier; –de
Saint-Firmin,M.Long.
ALPES-MARÏMMES
Canton de Vence, M. Feraud.
~· ARDECHE
Canton de Saint-Agrève, M. le comte Boissy-
d'Ang]as; –deThueyts,M.ChabaHèr.
ARtÈGE~
Canton de VarHhes, M. GrUh,
i- ~t\~UPE. :i;
Canton de Mas-Cabardes, M, de Roquefere;;
deGtne9tas,M:B6urdëL';
~YEYRO;f'
Canton de Montbazens, M. Austry de Seve~;
rac-le-Châ.teau,~[.T)Eemolet. T.J ".j:
'BOUCHES-DU-RHÔXË'
Canton de Château-Renard, Masote' de'
MarsëiHe (sud intra-muros)," M. -Barthélémy
de Marseille (nord intra-muros), M. Brochier.
~OANTAti
Canton de SaIers,M. Rolland;–dePierre-
fb):t,~f..1Mniac..
CHARENTE.
CIIARE\TE
Canton de Roulllac, M. Plantevigne;d'Au-
beterre, M. de Plas; –de là Rochefoucauld, M.
BouMep~ 'j. ~i:L
CHAHEXTE-FÉR)EUHE
Canton d'Aulhay, M. Bourcy..
CHER
Canton du Châtelet, M. Cohin; de la Cha-
pelle~d~Ang~Qn, M. Henry des TureauK.
;,i,CQRREZE-
Canton de Beynat, M. de Coanac de Trei-
gn~, M~ Forest de'Faye de Tulle (nord),J\L
FloucaudPenardnie.
J -COT.E-D~OR:.
.CantondeMirebeau,M.Darcy. v
'cÔTES-nU-XORD
Canton de Cpriay, M. Cuven.
CREUSE
Cajiton d'Ahun, M. Defumade de la Cour-
tuto,M.Bayle-Saint-SeHer.
(~a.su~e.ad~m
dace et de feu, la tout formait un ensemble
qui rappelât le personnage de Coconnas, d'A-
lexandreDumas.
L'uniforme exerce, dit-on, une fascination
surlesfemmesefsùrles chiens. (Je demandé
pardon à mes lectrices pour ce rapproche-
ment.) Reine 'éprouva sans doute la fàscihà~-
tlpn de cette moustache ardente, si crânement
relevée, de cet uniforme vainqueur, car elle
répondit sans hésiter:
Oui, monsieur.
L'ingrate! elle oubliait qu'un seul homme
avatt droit, sans l'avoir demandée, à cette
première danse, et que cet homme était Vic-
torMarceI!
M. et M" de VIeIIlechèze vinrent saluer
leurs amies, les deux Coquette.'
Tu es belle comme un ange, ce soir, dit
M"~ de Vieillechèze à ReinëJ et tu as un bou-
quet si ravissante si extraordinaire, que plus
d'une femme Icy se damnerait pour en aypir
unsémblable.
L'introduction dé la valse se Bt entendre,
Vic&r s'àyança pour prendre le brasde Reine,
mais à ce moment l'officier se présenta, salua
les dames et entraîna la jeune Elle.
Victor eut la pàleur.livido de la mort; il Ht
un pas en ayant commepour se précipiter sur
l'ofticier; M.,de VIeniechéze le retint, et,
voyant tous les regarda Sxés sur le jeune hom-
me, tiluidittrèshaut:
Vous oubliez} cher ami, que vous avez
mvitéM'°s de Vieillechèze!
Celle-ci, souriante, lui fendit son bras.
–Merci, mes amis, Rt tout bas Victor, et,
s'adressant à sa~danseuse, iHui'démahda si la
valsé rapide ne la fatiguait point.
"Nullement, ,dit-eUe,~et~si vous voulez
satisfaire une petite vengeance en vous fai-
sant regretter, je serai volontiers votre com-
plice, car j'adore la valse.
~pne Vie~lleçhèze reconnut de suite que
~Victor était un valseuc émérité; elle avait
vingt-cinq ans, était fort jolie, très gracieuse
et, sans être coquette, n'était pas fâchée que
tous les regards se-tournassent un moment
.verselle. c. 'r~
.Bientôt tous les couples s'arrêtèrent, l'ex-
ception dé l'ôfScier et de Victor; tous les deux
valsaient admirablement; l'ofËcier av,aitle
préstigëj do l'U!uformevet des décorations
mais Victor, plus souple, plus nerveux, l'ém-
pprta.it sur son Hval) en élégance, en-légèreté,
en vigueur,
Etourdie ;p!tc le mouvement rapide de la
danse, Rejtne,' s'abandonnait complètement
dans les bras de !'oËEcier, et'semblait n~voir
CAtJS~EI~IE
Si vous remontez un peu dans vos souve-
nirs, à six mois seulement, il est impos-
sible que vous ne soyez pas frappé du chiffre
épouvantable des décès qu'il a fallu inscrire
dans la nécrologie parisienne. La mort a frap-
pé les plus illustres, les plus grands et les plus
éminents des savants, des artistes, des digni-
taires, des poètes et des écrivains, et cette
énumération funèbre n'a pas cessé. L'ange
noir plane sur Paris et jamais ses coups n'ont
été plus subits et plus sûrs.
Nous ne referons pas la longue énuméra-
tion de ces morts, toutes notées au passage,
on les connaît. Mais les illustrations n'ont
pas seules droit à la commisération générale.
La liste des Inconnus esï mille fois plus lon-
gue, elles deuils sontinnombrables.
A quelle causé cbnvient~il d'attribuer cette
mortalité effrayante. Je ne sais; mais un do-
cument, le bulletin de la .San~ publique, me
tombe sous lès yeux, et j'y trouve les rensei-
gnementssulYahts~:
En une seule semaine (la dernière) on a
noté 165 décès causés par la petite vérole; 16
par la fièvre scarlatine; 20 par la rougeole;
8A par la bronchite; 70 par la pneumonie; 1A
parladyssenterie, et 6ô6 pour des causes
thconrm.es.
Quelle est cette proportion surprenante?
300 décès sont classés par catégories, on en
connaît les causes, et 6~6 plus du double
sont confondus dédaigneusement sous cette
rubrique admirablement indinérente: Causer
!')Tcon7mes
Je sais bien que dans une grande ville com-
me Paris le chiffre des décès constatés est
énorme, et qu'il est difficile do savoir exacte-
ment, jour par jour, les causes de ces décès.
Mais convenez cependant qu'ici la proportion
est trop forte, et qu'il serait bon d'apporter
un peu plus dé soin à la recherché des causes.
Cette préoccupation a frappé le conseil
d'hygiène de Paris; un comité a été nommé
pour rechercher les mesures propres à com-
battre ~e mal et à en arrêter lés progrès Un
rapport a déjà été rédigé et remis au ministre
de 1 agriculture et du commerce.
deI ~.1- m
Je ne connais pour ma part encore rien de
ce rapport; je sais seulement qu'il s'y trouve
un mot qui fait froid « Empoisonnement par
lé plomb. M–Est-ce une allusion aux tuyaux
de conduite des. eaux de la ville? Peut-être.
S'il en était ainsi, la chose serait grave, et
vaudrait qu'on y pense.
Nous espérons que lés recherches de ce co-
mité aboutiront à un résultat sérieux, qu'on
trouvera par l'hygiène pure (la meilleure des
médecines au fond) un remède à ce dépipra-
blé état de choses, et qu'avant peu nous ver-
roms dispâraitré`éétte odlèusë mentiôn G'au-
rons dispàra.ître cette odieuse mention CaM-
~ses tft~on.nucs, faite pour~surprendre bien dés
gens, et pour terrifier lé plus grand nombre.
GEOR&ES MAILLARD.
NOUVELLES BU JOUR
C'est à cinq heures du soir que la cour & quitté
hier les Tuileries pour aller habiter Saint-Cloud
jusqu'après.Ia clôture do la session législative.
.~u départ, des Tuileries, l'Empereur, l'Impéra-
trice ~ët le Prince impérial étaient dans une voi-
ture décomverte, conduite à la.' Damnent. L'Em-
'pereur paraissait encore un peu Sounrant.
Le~ service d'honneur-de Lem's Majestés, à
Saintr-.CJou~I, estai~si composé
Le général Lepic, a.ide de cMnp;le comman-
dant .Reffye, ofncier d'ordonnance; le capitMne
d'Haudrecourt, ofËcier ~d'ordonnance également;
le baron deyaraigne, préfet du palais; le comte
d'Auldn, écùyèr vicomte Walsh, chambellan
marquis de Cossé-Brissac, chambellan; !ecom-
!mandantLaipey, aide de camp du Prince impé-
rial M. Bachon, écuyer; M. Filon, précepteur;
M. de Corvisart; Ressier, médecin adjoint de
l'Empereur et.M"?s d'Elbée et L'Herminat, de-
moiselles d'honjieur.de l'Impératrice.
Sous ce tttre': la Santé publique a Paris, du 12
an 18 juin, ~nbus lisons dans la J~r'ance: `
La~mortalité 'générale a. augmenté cette semai-
ne. Voici les~chinres 'des décès tels qu'ils résul-
tent des déclarations à., l'état civil Variole, 338;
scarlatine, 31.; rougeole, 29; Sevré typhoïde, 8;
érysipèlë; ~bronchite, 69; pneumonie; 70 diar-
rhée ,:10 ~dyasenterie, 2; choléra, X; angine couen-
nëuse, 3; croup, 5; affections puerpérales, 10;
autres causes, c'est-dire anections chroniques
'et accidentelles, 669. =
Les décès, par 'scarlatine augmentent a Lon-
dres, et les décès par diarrhée, a Berlin; donnent
un chiffre très considérable comparés à ceux de
Paris~et de Londres:
La pneumonie .diminue sensiblement à Paris;
maisia tWto/e,parun décès bonds qui ne sont
pas rares dans les épidémies et déjouent toutes
plus ~conscience d'elle-même; la main qui
s'appuyait~ sur son danseur tenait son bou-
quet,~ ef sa tête, légèrement penchée de ce
côte/se baignait au milieu des fleurs dont les
âcre~ parfums lui montaient au cerveau et
contribuaient à l'étourdir.
-La; 'tête de l'ofncier était si proche de celle
de Reine qu'on eût dit qu'il l'embrassait.
Victor ne voyait rien de tout cela.
On admirait, mais aussi l'onchuchottaitet
l'on calomniait un peu.
Voyez donc cette coquette, disaient les
bonnes amies, ne dirait-on, pas qu'elle va tom-
ber en pâmoison?
C est'indécent
Elle adonc abandonné le beau brun pour
le beau blond ?
–Du tout, ma chère, elle prend les deux,
et n'est point encore satisfaite tout à l'heure
elle jettera. le mouchoir à un troisième galant,
puis à un quatrième tous les hommes y pas-
seront.
–C'est une sultane! 1
Pis encore, c'est une ogresse 1
Ce cher Marcel doit être très vexé, dit
un grand maigre qui avait la manie d'épan-
cher sa bile et sa jalousie en prose rimée,
sous prétexte de poésie.
Vous devriez faire des vers sur la Co-
quette, monsieur Brémdntier.
Ma muse est à votre disposition, belle da-
me, je ferai un sonnet et vous en aurez le pre-
mier exemplaire.
Et moi? s'écria le.chœur féminin.
Vous serez satisfaites, mesdames.
M. de VieIIIechèze, seul dans un coin, mor-
dillait sa moustache ave& impatience; son re-
gard se promenait alternativement de Reine à
Victor; il ne perdait aucun des mouvements
de la jeune iille, et, eh la voyant au bras de
l'officier, dans sa molle attitude, dans son
abandon, il murmurait entre ses dents
–Qh! la folle coquette'
II arriva un moment ou Reine fut obligée de
s'arrêter;' elle le fit en face de M. de VieIHo-
chèzè.
~–Donnez-moi votre bouquet, Reine, lui
dit-il, II vous gêné–et se penchant vers elle,
il ajouta, tout bas Si vous avez juré de
désespérer Victor, vous avez réussi; encore
un~peu, et demain deux hommes se couperont
la gorge pour vous.
La jeune nlle, troublée par ces paroles,
-perdit un~ ~moment ses vives couleurs, mais
elle s& remit promptement. Cependant lors-
que l'ofncier voulut reprendre la valse, elle
!6 remercia et le pria de la reconduire à sa
les prévisions, s'élève cette semaine de 165 & 238
déces. Cette augmentation, il faut l'avouer, est
considérable, c'est le chiffre le plus haut que la
maladie ait atteint depuis le mois de novembre,
comme pour donner, à. point nommé, un démenti
aux espérances que nous exprimions la. semaine
dernière, et que nous trouvons aujourd'hui mê-
me, dit le docteur Decaisne, dans îe rapport du
comité de salubrité et d'hygiène publique au mi-
nistre de l'agriculture et du commerce.
Nous avons remarqué, dans ce rapport officiel,
la phrase suivante « Vaccin d'enfant, vaccin de
génisse, l'un et l'autre sont bons, s'ils sont bien
cultivés, inoculés par une main compétente. Se-
lon nous, le rapport est trop afnrmatif en ce qui
touche le vaccin animal, nous l'ayons dit, nous le
répétons.
Le vaccin animal n'est pas de même nature que'
le vaccin jennérien. Il s'Inocule plus difncùo-
ment. II n'a. pas encore fait ses preuves comme
préservatif. Nous nous rangeons, sur ce point, à
î'opinlon de M. le docteur Poirier, professeur à la
Faculté de médecine de Gand, qui, aprèsde nom-
breuses expériences, vient d'arriver aux conclu-
sions suivantes Jusqu'à cette heure, le vaccin
jennérien est le meilleur préservatif de la petite
vérole. Le vaccin animal est loin d'offrir la même
efnoacité, et sa pratique ne saurait être généra-
lisée."
Nous ne faisons qu'une réserve, qui a rapport
aux vaccinations en masse, sur un même point, et
surtout dans une même famille. Elles ne nous pa-
raissent pas tout à fait exemptes de dangers,
quoique nous ne puissions pas encore, nous l'a-
vouons et nous le répétons, le prouver d'une
manière évidente et certaine. Nous persistons a
penser que cette opinion toute sciëntiEque, et
que nous avons développée dans notre travail sur
la valeur respective des deux vaccins, n'a rien de
déraisonnable et peut se soutenir, n'en déplaise à
certains Infaillibîes qui l'ont traitée avec un dé-
dain superbe et ridicule.
Ce qu'il y a dé certain, c'est que le monde
scientinque donne, à l'heure qu'il est, a propos de
la variole, le spectacle d'uneontlit d'opinions tel
qu'on en a rarement vu de pareil. Toutes lès
doctrines les plus insensées, les rêveries les plue
extravagantes se donnent en ce moment carrière;
et il ne faut pas s'étonner de voir arriver a. leur
.suite, et s'abattre sur la. grande ville, les charla-
tans de haut et bas étage, et tous les oiseaux de
proie attachés aux Hancs de la race moutonnière.
Aujourd'hui, à six heures du matin, le thermo-
mètre centigrade de l'ingénieur Ducray-Cheva.l-
lier, opticien, marquait 16 degrés 9/10~ a.u-des-
sus de 0; à midi, N7 degrés au-dessus de 0 à
deux heures, 39 degrés au-dessus de 0. Hauteur
barométrique, à midi, 767" 0.
r
La 6° chambre doit s'occuper, dans son audien-
ce de ce jour, de la poursuite dirigée contre
trente-huit membres de l'association dite l'Inter-
nationale pour délit de société secrète.
Ce n'est pas Ja première fois que des membres
de cette association sont traduits en police cor~
rectionnelle. Du temps que M. Delesvaux prési-
dait la 6° chambre, il y a eu deux poursuites con-
tre plusieurs membres do l'Internationale mais
alors ils n'avaient été traduits en police correc-
tionnelle que pour association illégale.
Lors du premier procès, les prévenus furent
condamnés a 100 fr. d'amende; mais à la secon-
de poursuite, les prévenus ayant déclaré en plei-
ne audience qu'ils continueraient à faire partie
de l'association qu'ils considéraient comme per-
mise, furent condamnés à la même amende et
à un mois de prison.
Aujourd'hui, il s'agit d'un délit bien plus grave.
Il règne une grande animation dans la salle des
Pas-Perdus du tribunal correctionnel. Quelques-
uns des prévenus restés libres s'entretiennent
vivement avec leurs avocats.
Le 1*~ chambre du tribunal civil a rendu son
jugement dans le procès en séparation intenté
par M"~ Scholl à son mari.
Le tribunal a rejeté la demande de la femme,
et l'a condamnée aux dépens. Elle est obligée de
réintégrer le domicileconjugal.
La'GcMe~edes.TW~ufMtM; annonce que M.
Macé, commissaire de police, agissant en vertu
de mandats judiciaires, a procédé, hier, à dix
heures du matin, à l'arrestation de M. Auguste
Pisson, concierge,, rue de Larochefoucauld, in-
culpé d& complot contre la sûreté de l'Etat. .1
M. Pisson a été consigné au poste de police de
la rue Bréda.
J~ïouvelles étrangères
Le calmé n'est pas .complètement rétabli à
Verriers. On appréhendait de voir se renouveler
les dernières scènes de désordre.
Un des ouvriers Messes dans la lutte d'avant-
hier succombé.
Nous avons indiqué hier la cause de ces scènes
de désordre. Des miliciens en congé, mêlés à des
ouvriers faisant partie'de l'Internationale, s'é-
taient montres dansées rues, formant.un long
cortège. Ils chantaient la A~a~et~eH'se, et étaient
précédés de tambours et de deux drapeaux rou-
ges. La police voulut faire disparaître drapeaux
ettambours. Le cortège résista. Une lutte s'en-
gagea aussitôt. Les sabres furent dégamés, les
casse-têtes s'abattirent sur les groupes et lé sang
coula..<
place elle reprit son bouquet des mains de
M. de VIoIHechèze et lui lança un regard tout
boudeur et tout fâché.
Victor et M"~ de Vielllechèze valsaient en-
core tous les deux étaient si gracieux et for-
maient un couple si charmant que Reine en
ressentit un secret dépit.
–Arrêtons-nous, ditM"~ de VieiHechèze,
on nous cède la victoire
Reine était seule à côté de sa mère.
Elle prit un petit air honteux, contrit et
repentant, et dit à Victor, en usant de toute
la magie de son regard:
Mon ami, vous voyez ma confusion;
soyez généreux et ne me grondez pas, vous
me rendriez trop malheureuse C'est d'une
étourderie sans nom que devoir oublié que
la première danse vous appartenait.
Cette prière, cet aveu, désarmèrent le jeune
homme sa rancune s'évanouit sous le regard
de Reine et devant ses paroles comme la ro-
sée du matin disparaît sous les premiers
rayons du soleil.
À une condition, )ui dit-il. l.
–Laquelle? w
C'est que vous allez faire avec moi une
promenade dans la salle.
Pour Victor, cette promenade, avec son ca-
ractère d'intimité, était une espèce d'engage-
ment public que Reine et sa mère contrac-
taient à son égard. Reine n'y vit que l'occa-
sion d'un nouveau triompne.
–Volontiers, dit-elle.
Et, s'adressant à M" Coquette, elle ajouta
Nous faisons le tour do la salle.
Eile s'appuya sur !e bras do Victor comme
elle s'était appuyée sur celui de l'officier, avec
le même abandon et la même coquetterie;
mais ses yeux, qu'elle semblait parfois cacher
sous l'éventail, allaient cncrcher l'officier qui
ne cessait de la suivre avec obstination, et lui
décochaient leurs ftèches les plus acérées.
Sur le passage des deux jeunes gens plus
d'une voix s'écriait Quel couple char-
mant quels jolis mariés ils feront! Et Reine,
qui ne perdait pas une de ces paroles, sou-
riait, rougissait et regardait tour à tour Victor
,et l'officier.
Mais d'autres voix disaient Cette fem-
me est perfide comme l'onde CeHe-ei est
plus rusée que le renard ?
Et ces paroles, Reine ne les entendait pas!
Elle alla saluer toutes ses amies, recueillit
mille compliments plus ou moins sincères et
revint s'asseoir près de sa mère.
Victor prit place en face d'elle. ,j
L'orchestre préluda de nouveau~ mais Rei-
Un des gentlemen anglais impliquée dan$ la.
honteuse a&'aire de l'association de jeunes gens
déguisés en femmes, vient de mourir. Cette dé-
plorable aSairo, qui n'a. pas encore reçu son dé-
nouement judiciaire, continue d'être l'objet, de
toutes les conversations en Angleterre; les'por-
traits photographiés de ces mignons circulent
sous le manteau, et la malignité publique se com-
plaît dans les détails qu'on donne sur ce triste
exemple de la perversion des mœurs chez nos
voisins.
Le Ttmes annonce que lord Arthur Clinton est
mort avant-hier matin, à. Huddeford, près de
Christ-Church, où il sa tenait cache, sous le nom
et'ie titre de capitaine Edward Gray. Deux jours
auparavant, il avait été saisi de la Hèvre et a ré-
vélé son véritable nom. Il a déclaré à plusieurs
reprises qu'il était innocent du crime pour lequel
il était recherché par la justice.
Hier, à cinq heures du matin, on a pendu, dans
le voisinage d Athènes, cinq des brigands qui ont
pris part au massacre de Matathon.
Crimes
D'après le Temps, il aurait été beaucoup Ques-
tion, dimanche soir, dans un cerclé des boule-
vards, d'un vol consider:hble commis chez une
notabilité du sport.
Un jeune groom serait soupçonné de ce détour-
nement.
Mais on dit qu'il aurait eu pour complice une
actrice d'un de Jios principaux théâtres lyriques.
Hiar, à minuit, M. Tho. avocat à la cour Im-
périale, sortait d'une maison du boulevard du
Temple, lorsqu'il fut soudainement assailli par
trois individus, et fut frappe à la tête à coups de
canne.
M. Tho. tomba sur le trottoir; relevé et
transporté dans une pharmacie voisine, II a été
ensuite reconduit à son domicile, rue de Rivoli.
Accidents
Hier, après midi, un maçon,. Eugène B. qui
trayaillait à une maison en construction, rue
Watt, est tombe du deuxième étage et a. été tué
surlecoùp.
Ce malheureux laisse une Youye sans aucune
ressource pour nourrir trois pptits orphelins.
Hier soir, un cuirassier du 3" régiment se dé-
shabilla sur 1& berge de Ia.Seme, enface de ta
rue des Entrepreneurs, et entra dans l'eau pour
se baigner.
Un sut pas fait dix pas dans le neuve qu'il
disparut et n'en put être retiré que pl~ta de Vtngt
minutes après, par M. Vmcent, pêcheur, quai de
Javel, Ma!grètous les soins qui lui furent pro-
digués, ce malheureux soldat ne put' être ranimé
l'asphyxie àéte complète.
En garnison à I~unéville, il éten permission de quatre jours..
Le télégraphe de Constantinoplenous fait con-
naître le nombre des victimes de Fmcehdîe de
Péra.
D'après le C'
les antres écrasées sous les ruines de l'Incendie.
Pour tpntM le: nnuyeUea dn jour C. LEFÈVRE.
COMMUNICATIONS ET AV!SDH'ERS
Les sources minérales. Saint-Jean,
Désirée, Précieuse, Magdeleme et
Rigolette de Va.ts,; jsont gazeuses, très
agréables au goût ,et.; les plus richement
minera.lisee& qui soient connues en France.
Elles sont souveraines contre les aSec-
tions des voies digestives pesanteur d'es-
tomac, digestions difSciIes, inappétence;
contre les aH'ections biHaIres, du foie, des
rein"s,Iagoutfe,etc.
ZM ea:<'d6 ces sources ncs'a~ene~<~amia:'s.
Elles se trouvent dans toutes les pharma-
cies, dépôts d'eaux minérales et principaux
restaurants.
Expédition directe contre mandat sur la
poste, adressa à la .Société générale
des Eaux, .de Vais' (~Irdec/t.
Caisse de 50 bouteilles HO francs
Caisse de 3A bouteilles ISfrajics. M
–Ijê A/b/tt~Hr de~ rt'ragfM~TtancMT's s'est de-
puis longtemps fMt ac~pter cpnime l'autorité la
plus compétente en m&tiere nnancière. Aussi
ex&ct d&ns ses renseignements qu'impartia.1 dans
ses appréciàtion8,il~sfdevenumdispensaMeà la.
fois au porteur de titres, qui le consulte comme le
répertoire le plus complet de tous les tirages, et
&u capitaliste, qùichercho à employer ses fonda.
ne aperçut dans une glace la Ëgure de l'offi-
cier dont le regard la contemplait, elle dit à
Victor:
–Ce n'est qu'un quadrille; no préférez-
vous pas la valse ?
En en'ei, répondit Victor.
–Eh bien'laissons passer cette danse.
Victor, heureux d'êtreàçôtédelajeune El-
le, de la contempler àson aise, ne nt aucune
objection il ne se doutait nullement que tou- `
tes ses gentilles mines, ses mignons sourires,
le jeu de sa vive prunelle s'adressassent plus
encore à l'officier qu'il ne pouvait voir qu'à
lui-même..
Au milieu de la première figure du qua-
drille, M"~do VieIHechèze, vint, avec son
danseur, prier Victoret Reine de leur faire
vis-à-vis.
Un refus était Impossible; mais Reine ne
mit aucun empressement a son acceptation.
Cependant, quandcllefut en place et qu'elle
ne vit plus langurede l'officier, elle reprit
tout son enjouement et sa grâce.
Le quadrille n'est même pas une sauterie;
c'est une suite de marches et de contremar-
ches qui seraient lugubres sans la musique
qui leur sert d'accompagnement; il ne fait
point briller la femme et rend l'homme gro-
tesque. Le quadriile n'est une danse qu'à la
condition de lui donner l'entrain et la fougue
qu'il reçoit dans les bals publics ce qui n'é-
tait point encore admis dans le monde. Sous
ce rapport, nous avons fait de très grands pro-
grès, car aujourd'hui, quand arrivent quatre
heures du matin et que les miettes sont par-
ties, la danse du quadrille n'a souvent rien à
envier aux pas les plus risqués, aux poses les
plus anacréontiques de Mabiile et du Casino-
Cadet.
Lorsqu'elle rejoignit sa mère, Reine jeta
dans toutes les parties de la salle des regards
furtifs. Victor, s'en aperçut.
On dirait que vous cherchez quelqu'un,
Reine ?obscrva-t-il.
Reine rougit légèrement, mais ce fut un
éclair qui se transforma Immédiatement en un
sourire adorable.
Qui pourrais-je donc chercher, lorsque
je suis à votre bras? demanda-t-elle.
Certes, c'était là une délicate parole, si elle
eût été sincère. Victor en fut ravi; il pressa
la main de Reine et murmura à son oreille un
expressif remcrcîment.
ARMAND LAPOINi'E
(Lc!SH~e
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 73.83%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 73.83%.
- Collections numériques similaires Eusèbe de Verceil Eusèbe de Verceil /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Eusèbe de Verceil" or dc.contributor adj "Eusèbe de Verceil")Firmicus Maternus Julius Firmicus Maternus Julius /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Firmicus Maternus Julius" or dc.contributor adj "Firmicus Maternus Julius")
- Auteurs similaires Eusèbe de Verceil Eusèbe de Verceil /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Eusèbe de Verceil" or dc.contributor adj "Eusèbe de Verceil")Firmicus Maternus Julius Firmicus Maternus Julius /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Firmicus Maternus Julius" or dc.contributor adj "Firmicus Maternus Julius")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 2/4
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k513387d/f2.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k513387d/f2.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k513387d/f2.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bpt6k513387d/f2.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k513387d
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k513387d
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bpt6k513387d/f2.image × Aide
Facebook
Twitter
Pinterest