Titre : La Presse
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1870-06-17
Contributeur : Girardin, Émile de (1806-1881). Directeur de publication
Contributeur : Laguerre, Georges (1858-1912). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34448033b
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 124274 Nombre total de vues : 124274
Description : 17 juin 1870 17 juin 1870
Description : 1870/06/17. 1870/06/17.
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Grande collecte... Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail
Description : Collection numérique : La Grande Collecte Collection numérique : La Grande Collecte
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k513380r
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 21/02/2008
LE PARLEMENT
LE CORPS LÉGISLATIF
Avant-hier la Chambre avait résolu la
question des annonces judiciaires elle a
réglé hier celle du timbre sur les journaux,
en adoptant, à une majorité de 165 voix
contre 9j un article /proposé par M. Dréolle
comme un compromis entre le projet de la
commission et celui du gouvernement..
C'est, par Je fait,, un réel service que no-
trelipnorable confrère a rendu au minis-
tère; c£uT s'était assez, mal embarqué dans
cette question du timbré des journaux.
jigouThaiit à lét2 la réalisation des
promesses de son programme question,
sd'éqUïBbre du budget, le ministère se
trouvait .̃̃en face du projet de la com-
mission qui supprimait le timbre, et
qui cherchait une compensation pour lé
Trésor- dans un droit de poste imposé aux
journaux littéraires. On sait que ceux-ci
peuvent se faire transporter en ballots par
les chemins de fer, ce qui n'est pas permis
.aux journaux politiques.
'̃? Éri même temps qu'il ajournait à 1872
la suppression du timbré, le projet du gou-
vernement le réduisait d'un centime sur
cinq à partir' du 1" janvier 1871; mais
il' cherchait la compensation de la perte
causée au Trésor parce léger dégrèvement,
.perte é, vaJuée à environ 3;millions et demi,
̃ à. un droit sur les annonces et à une aug-
mentation des droits de poste sur les cir-
çulsLirès, les prospectus et les imprimés.
Ces < deux s'ystèmesr avaient' l'inconvé--
nieiit de faire peser sur le commerce, qui
-vitavanitôut de publicité, là suppression
partielle ou totale du timbre des journaux.
C'était déplacer une injustice plutôt que
,la faire cesser. ,-̃̃ ,v
i& On, ne prévoyait, pas comment le minis-
tère pourrait se tirer heureusement de la
situation peu favorable ou il s'étaitpïacé,'
lorsque' hier; .au moment- où l'ordre "du
jour appelait là discussion sur ces divers
projets, un député de la droite, M. Dréolle,
a proposé un compromis à la commission
et au gouvernement.
II a, remplacé, l'article Ie1', du projet mi-
nistériel par. une disposition partant, qu'à
d^terdu If" janvier •1871 le timbre des
journaux serait diminué de 1 centime; la
presse de Paris ne supporterait plus ainsi
qu'un timbre de A centimes, et celle des dé-
partements un timbre de 1 centime^ En
• apparence, le dégrèvement est uniforme;
en: réalité, il est d'un cinquième seulement
pourlapresse;delacapitale, et de moitié
gpjtr les journaux des, départements
Iya suppression du timbre est complète
pour les brochures politiques.
Une surtaxe postale dé 9 centimes sur
le.s frais d'expédition et: de distiubution
dès circulaires et imprimés servira de'
compensation au Trésor pour la perte ;du
centime supprimé dans le timbre des jour-
naux politiques; ;I I
,̃•̃' La ̃ proposition de M .-̃̃.•̃ D réolle porte, en
outrej que lé ministère s'engage positi ve-
inent à abolir le timbre radicalenient en
\$7% D'ici à,- cette époque, il cherchera
d'autres moyens, que ceux qu'il avait prou-
vés pour obvier a la piérië :qiu"(>n résul-
tera pour le1' Trésor.
C'était; à la fois, tirer le ministère des
'embarras où le jetait son projet de frap-
'̃ per lés annoncés d'un impôt'dè 3 centimes,
ctliùdonner.'du. temps pour aviser. '• •
Aussi, le 'compromis dé MhDréolie à-t-il
élé accepté., ay;eç empressement par le mi-
nistre. des finances. •> ̃
On a suspendu la séance. -pour que la
commission put'eii .délibérer, et la .corn-'
mission," imitant le ministre,' s'est ralliée
au compromis proposé.
'C'a été un véritable- coup de théâtre. La
question se trouvait, pour ainsi d ire réào- j
lûé.àvant d'avôi'rété discutée^ '̃"•
M. le président Schneider a bien dit aux l
orateurs, qui voulaient parler, que la dis-
cussion était ouverte; et que la discussion
n 'était nielosgjii supprimée. ̃•̃
Maisc^mment;se faire écouter d'un au-
ditoire qui: à son opinion faite, et; qui ne de-
mande qu'à voter?;; ::̃̃
En vain M.Laroche-Joubert a-t-il voulu
défendre la suppression totale du timbre
et en, signaler lés avantages autant que, la
"justice ;;pei'spnne ne lûj'a répondu, et la
FEUILLETON DE LA PRESSE
du 1" juin 1870 10
`~i~:I~ ~~0~,1U ~`~L
SGcN;S D IA,U(t DE,PRO~HÇE,
~1
ViçtpJ' "Marcel avait fait tous les efforts ima-
ginahlesï pour refuser. ï invitation de M. de la
Clérissaie"; mais celui-ci y avait mis une in-
sistance si tenace, et en même temps si polie,
que lo jeune homme avait fini par accepter. Il
envo.yaimmé^iatement, sa carte chez M3etM^8
de la Clérissaie, et, le lendemain, il s'y pré-
senta un peu avant l'heure du dîn er.
M^6de la, Glérissaie était seule au salon.
Que vous êtes_ aimable, lui dit-elle, d'a-
voir voulu accepter un dîner sans façon et
tout à fait intime je; devrais in' excuser d'une
invitation à si.cpui'te éçheançeV mais j'adore
Timprévu et j'enuse ainsi avec tous mesariiis.
Victor s'inclina. -'̃̃ '̃•
Voilà des paroles si bienveillautès, ma-
dame, qu'elles me font oublier tous lès enuuis
que j'ai éprouvés depuis mon arrivée cri ce
pays, '̃ '̃' '̃' "•
--Bah, cela n^est. rien; j'en ai vu. bien d'au-
tres, iiwlquï ne, suis qu'une i femme'! Çr.ôyez
cIue;l®Witquisé;^ garçon
ne lui- nuit jamais dans l'qsprtt.des femmps
pbùr ma part, je n'ai point entendu dire que.
Vous ayez été maltraité par les dames.
^production interdite pour les journaur qui'
nont pastraité avec la' Société des gens de lettres.
Chambre a passé à la discussion des ar-
ticles.
M. Laroche- Joubert, M. Glais-Bizoin,
M. Garnier-Pagès, M. Pelletan, M.'Bcth-
mont, M. de Tillancourt, M. Haentjens ont
présenté des observations dont plusieurs
étaient fort justes. M. le ministre des fi-
nances y a répondu en se fondant sur les
intérêts du Trésor et sur ceux de la poste
pour faire rejeter les amendements. Le
compromis a été voté.
Npus n'ajouterons aucune observation.
Par le fait, ce n'est pas une solution, ce
n'est qu'un ajournement. La loi nouvelle
maintient un privilège inexplicable pour la
presse dite littéraire, et ne permet pas les
progrès qu'une presse à bon marché ferait
faire à l'éducation politique du suffrage
universel;: ,i
Au commencement de la séance, M.
Haentjens avait proposé d'urgence l'aboli-
tion des droits d'entrée sur les grains à
partir du 15 juillet mais la crainte de
troubler le commerce des céréales, exposée
par M. de Forcade la Roquette, a fait que
M. Haentjens a renoncé de lui-même à de-
mander l'urgence.
FRANCIS ltlALX.
L'Empereur est encore légèrement souf-
frant, mais sans être alité. 11 continue à rece-
voir les ministres qui ont 'à l'entretenir d'afr
faires urgentes. On dit cependant que les doc-
teurs Corvisart et Nélaton, qui le visitent
chaque' jour, lui conseillent de prendre du
repos, l'état actuel de la politique n'exigeant
pas son intervention active.
Quant au prince 'Napoléon, nous sommes
heureux de pouvoir dire qu'il n'y a rien
d'exact dans les bruits qui ont couru sur une
légère indisposition, qu'il aurait ressentie.
Ç. Lefèvre. ̃
On lit dans la Giizeite des Tribunaux
M Mirés a déposé aujourd'hui mercredi
au greffe de la chambre criminelle de la
•cour de 'cassation, une plainte on forfaiture
contre les président et conseillers de la
chambre d'accusation de la cour impériale
de Paris, qui ont rendu l'arrêt de non-lieu
dans l'affaire Mpnginot.
Cette plainte étant incidente à l'affaire
pendante devant la cour de cassation sûr le
pourvoi de M. Mirés contre l'arrêt delà
chambre correctionnelle qui l'a condamné
à six mois d'emprisonnement pour diffa-
mation et outrages à ces magistrats, a dû
être directement produite à la cour de cas-
sation. ̃ ̃
• Voici les noms des magistrats contre lesquels
a été déposée cette plainte en forfaiture ̃ •
SIM. Berthelin, président à, la cour impériale.
Faget de Baure, conseiller, idem.
Bonnevilje dëMarsangy, id.
Satinâc, id: ̃ ̃
Dubois, id.
̃̃ ̃ '-̃̃ l.KS DIÏPCTÉS l;UKi.l:U\ •: •'̃:• y
I)aris les élections partielles qui vien--
nent d'avoir lieu pour lé renouvellement,
partiel des conseils généraux, "soixante-
quatre députés ont subi victorieusement
l'épreuve du scrutin.
Bien qu'il soit difficile, à cause du dé-
sarroi des partis parlementaires, et surtout
de l'ancienne majorité, d'arriver à une-
classificatibn exacte,' voici comment on
peut lés subdiviser
Députés appartenant à la droite, plus:
ou moins mitigée MM. André (de la Gha-.
l'ente), d'Arjuzon, d'Aygues vives, de Boi-
gne, deBourgoing, Çhadçiiel, Christophle,
Delebecque, Dollius', Douesiiel, I?hilèmon
Fouquet, de Guilloutet, ïliie-t, de Laclou-
cette, Lerct d'Aub]ghy,dèLëusse, Mathieu
(du Pas-de-Calais), Noubël, Peyrusse, de;
la Poezé, Sens, 'Seydodx, Sibuet et de lar
Tourrette.
'An-centre droit MM. Bournat, Bour-
beau, de Beauvau, Calmètes, Ooste-Elo-
ret, Duvernois, Darracq, Drouot, de Four-
ment, Gavini, Gaudin, Girod (de l'Ain), de
Kerjégu,. Labat,-de Lagrange, Le. kon,
jMangirti, Mége, îMorin, de Moùehy, Pier-
TOt-Desseilligny, Rqydelïoùlay. ̃-̃̃ y
Au centre g <àuçhe MM. Bramèj Buffet,
Dâru, Durfprt de Çiyraç^ Guyeîp^ Goràsk.
Goerg, de Guiraud1, Lacroix Sàintr^Pïerré,
iÇeféburè, Plichpn, Tassin ,Vieilard-Mi-
aeoii:7 .̃•' ̃ ̃: "̃̃
Le jeune homme eut un sourire dont'l'ex-
pi-ession mélancolique n'échappa point au re-
gard expérimente de M?16 de la Glérissaie.
.• Voyons/ dit-elle avec la franchise tpiite
.masculine qui la caractérisait, je .suis une
vieille femme, etpeux, à'ce titre, vous parler
à cœur ouvert. Eh bien, ià,"vous iri^inspirez
beaucoup d'intérêt et. une grande sympathie
voulez-vous que je sois votre amie? ̃'̃'̃'̃
Si je le veux ? s'écria Victor émerveillé
de la façon nette dont Mme de la Clérissaie po-
i sait les questions, certes.
Oh! pas de phrases, allez. C'estoui, c'est
j.dit, je suis une femme toute ronde, moi.
Elle présenta sa main à Victor et ajputa
Tppçzlà; et, maintenant, entro nous*
c'est comme si le notaire y avait. j)àssé'Nôus
sommes de vieux ainis, causons à cœurou vert-
Volontiers..
Que pensez-vous de Reine Coquette?
Cette question inattendue déconcerta un
peu Victor Marcel mais il se remit prompte-
ment. = '̃̃'̃̃ ̃ '̃̃, •̃ :r: •••
Je pense, dit-il, qu'elle est bien nom-
mée! ̃,]. ̃'
Mme de la Clérissaie prit, un ton sérieux
Ecoutez-moi, dit-elle au jeune homme,
la ville que nous habitons– comme toutes les
petites villes de province– est une maison dé
verre où; chacun voit ce que fait son yoisin
ncs soyez donc pas surpris si, avec: toute la
ville, jjê sais, qu'après avoir été très': assidu l~
chez mon amie Cotjuette, vous n'y allez plus
depuis trois jours. Pourquoi cela?
Jè.vousi:ai dit, madame, Wlk Ilchié.Co-
.(Hiette porte trop bien son norn^
Et c'est ppurquelque .innpceïite- coquet-
terie que; vous fuyez cette adorable fille Mais
songez donc, cher monsieur, que la beauté
sans coquetterie est un appât sans hameçon;
Croyez-moi, vous seriez bientôt fatigué d'une
femme qui' se contenterait d;être belle à la
façon de ces beaux ciels sans nuages qui plai-
sent un jour, mais dontla continuité finit ^ar
être d>ne monotonie désespérante q!ui amène
l'ennui et le's'bâillenienfs. ̃
Vous reprochez à" ïieine d'être coquette,
À la gauche: MM. Crémieux, Girault
(du Cher), Le Cèsne, Magnin et Jules Si-
mon.
Huit députés ont échoué: deux de la
droite, M. Mathieu (de la Corrèze) et M.
Talabot, dans le Gard; un du centre droit,
M. Vendre, dans l'Isère; trois du centre
gauche, M, de Grammont, 'dans. la Haute-
Saône, M. Lefèvre-Pontalis, dans Seine-
ét-Oise, M. Planât, dans la Charente deux
de la gauche, MM. Ramppnt et Jayal dans
l'Yonne'. ̃̃-•̃̃- ̃̃̃
C. LEJFÈVRE.
-̃̃̃̃•" :iLE SEHVÎCE DU'KBÉDIVE
Siiious restons dans réqùivoque, nous rie
sortirons pas de cette malheureuse affairedes
capitulations.
M. de Gramont a déclaré avant-hier, à la
tribune, que sur ce point rien n'avait été^si-
gné "par M. le garde des sceaux pendant son
intérim.
Le Moniteur universel- commente ces pa-
roles •
Plusieurs journaux persistent à prétendre que,
pendant son intérim du ministère des affaires
étrangère^, M. le garde des sceaux a signé avec
le représentant du khédive une convention au
sujet de l'exercice de' la juridiction consulatoirc
en;Egypte,
Cette rectilication ne s'adi'csse pas à nous.
îSous ayons parlé d'une intervention obli-
geante, Nous n'avons jamais fait mention d'u-
ne convention conclue, d'un acte diplomatique
formel. •̃•̃•
Et le Moniteur, qui lions rectifie, se charge
lui-même de nous donner raison, car il
ajoute
Cette allégation n'est pas exacte. D'accord avec
,M. Duvergier, l'honorable "président dé la commis^
sion chargée' d'examiner les projets de réformé
dont il s'agit, M. le garde des sceaux a fait seule-
ment aux puissances une proposition indiquant
dans quelles mesures le gouvernement français
est déterminé à déférer aux vœux du gouverne-
ment égyptien.
̃ Yoilà: donc notre diplomatie" qui, grâce à
faction passagère de M, le garde des sceaux,
se fait l'auxiliaire des prétentions du vice-roi
et remplacé à Sai n t-Pétersbou rg à Loiidrës,
à'Vieiine' par ses propres agents, lés envoyés
du'khétïivo. !;•̃;•̃ ̃̃
y Cette affaire cause, du;ros(e, dans la presse
.et dans le public, une émotion qui s'accroît
tous les jours.
Ainsi' le Pays d'hier soir s'exprime dans
-cestermes:^ "f :>'
L'opinion publique s'est émue. Elle a fait des
rapprochements qui semblent tout naturels.
Pendant dix années, M. Emile Ollivier a été le'
conséilie'rdu vice-ïoi à raison de. 30,000 francs
par an.
Aujourd'hui, il n.'exerce plus ces fonctions dé-
licates, mais les bons rapports subsistent natu-
rellement entre] le: vice-roi et son .ancien con-
seiller.
l Un bruit court nous n'avons pas la preuve
du fait; mais on affirme'qùe les fonctions et le
traitement annuel de 30, 000 ;fr. ne sontpas sor-
tis de la famille. C'est au frère de M. Emile 0 lli-
vier que serait dévolue la: confiance dn A'ice-roi,'
ciei: que serait'dévoluo la cg>ifiance dia vice-noi, '1
avec les émoluments qui enalépenderit.
S'il en était ainsi, l'ojiinion publique aurait le
droit d'apprécier la complaisance de M" Emile
Ollivier et l'empressement avec, lequel il aurait'
satisfait aux désirs exprimés par le vice-roi iTE-
gypte: r 'A. Lomon.
II est impossible que ce jugement porte par,
les, organes les plus divers de l'opinion ne
fasse pas comprendre à M. Emile Olliyiçr. la
nécessité d'une explication publique.
II rie faut pas qu'il laisse rapprocher son
silence, dans ïirie occasion si grave, de sa vi-
vacité à Ja Châinbrè et pour la moindre' of-
fense.. • ̃̃̃•.
Un député lui dit Vous êtes le continua-
teur dé "M; i'touhër. M. Qllivier s'emporte et
répliqué par des brusqueries qui surprennent.
j Dix journaux lui demandent Gomnientj
avez-vous pu, vous, ancienagent du khédive,
donner aux prétentions de ce prince^par votre:
volonté seule et dans un intérim de quelques j
jours, l'appui du. nom delà France? Il se tait
et aucune des explications qu'il dicte n'aborde
ce point si précis.1
11 a l'honneur imperturbable et là vanité.-
irascible. Le peuple est ainsi fait que pour
croire à l'existence,' il aime le mouvement.
L'impassibilité né le persuade guère; Quand
on est un homme politique soumis" au juge--
ment de tous on a, dans l'intérêt môme de sa
dignité, quelque cliose de mieux à faire que
de garder le silence d'un sphinx, c'est d'en-
trer devant tous dans une explication claire et
loyale.– i?. delà Ponierle.
oici le texte de l'article i:ei', devenu le
projet de Ipiyoté par la1 Chambre
A partir du 1er janvier 1871, le droit de tim-
bre auiquel sont assujettis les journaux péripdi-
d'aimer à plaire c'est comme si vous repro-
chiez aux fleurs leurs parfums et leurs bril-
lantes couleurs! Reine a seize: insj elle est au
printemps de la vie et ne peut avoir la matu-
rité d'esprit d'une matrone elle a été élevée
d'après les traditions du pays, qui laissent aux
jeunes filles une certaine liberté, et elle n'en
abuse pas.
Est-ce cette tradition qui vous épouvante?
Est-ée cette liberté, quq vous redoutiez ?-. ̃ Si
,oui, fuyez la Vendée et n'y prenez point fem-
•mé, car 'toutes les filles y sont: élevées de la
même façon mais, soyez bien convaineii de
cette vérité, c'est que les jeunes filles sont par-
itout les mêmes- ici comme ailleurs, franches
et expansives ou sournoises et dissimulées.
l" II n'y a pas â sortir de là, c'est le fond delà
fnature humaine, que l'éducation ne modifiera
-jamais-. Pour moi, si.j'étais homme, je préfé,-
rerais choisir parmi Celles qui laissent voir
leurs défauts, caries défauts cbrindsjri'ont rien
_de. dangereux et la pratique de la vie sait bien
-vite les effacer tandis que les autre?; c'est
l'inconnu
Mais, înadame, répliqua Victor, il ne
s'agit point, dans l'espèce, de cette coquette-
:rie innocente, de ce désir de plaire communs
à toutes les jeunes filles; si vous saviez ce
que.
Bah ditMmede la Clérissaie en inter-
rompant vivement le jeune homme et en re-
prenant son ton détonne femme, des bêtises!
des enfantillages sans importance!
̃ Cependant;•
Avouez que tous les, hommes même
'les plus intelligents sont égoïstes, extrava-
gants, ridicules et jaloux sans raison; pétris
de défauts, ils exigent dès femmes toutes les
qualités,' et, le plus souvent, se laissent pren-
dre aux façons hypocrites d'une- sainte Ni-
touche, ne -jugent que sur les apparences; et
ne savent point distinguer là vérité du meri-
'sorig'e. j ',̃̃ .̃ 1
̃– Ah madame,; dit Victor Marcel qui lais-
sait échapper ainsi son secret,' je pardonne-
rais à Reine sa' coquetterie et sa: légèreté si
elle m'aimait.
ques par l'article 6 du décret du 17 février 1852
et l'article 3 de la loi du 11 mai 1868, sera réduit
à A centimes pour les journaux et écrits périodi-
ques publiés dans le département de la Seine, et
à. 1 centime pour ceux de ces écrits publiés par-
tout ailleurs.
A partir de la même époque, sont supprimés
les droits de timbre qui frappent les écrits non
périodiques d'après l'article 9 du décret du 17
février 1852.
A partir aussi du 1er janvier 1871, Io port des
imprimés, prospectus et auiros objets de cor-
respondance spécifiés au premier paragraphe de
l'article de la loi du 25 juin 1856 est fixé à 2 cen-
times pour chaque exemplaire' du poids de dix
grammes et au-dessous.
Le port est augmenté de 2 centimes par chaque
10 grammes ou fractioa de 10 grammes excé-
dant. •-̃•:̃-
Lorsque le poids dépasse 50 grammes ou lors-
que les objets sont réunis en un paquotd'un poids
excédant 50 grammes adressé à un seul destina-
taire, le port est augmenté de 10 centimes pour
chaque 50 grammes ou fractidn de 50 grartmies
«cidant..
Lorsque le poids dépasse 500 grammes, le port
est augmenté de 10 centimes par chaque 100
grammes ou fraction do 100 grammes excédant.
̃ÉCHOS DES, CHAMBRES
Le projet de loi relatif à l'indemnité séna-
toriale dont le Moniteur universel, a annoncé
le retrait avant-hier,, subsiste toujours et le
rapporteur, M. le baron Itcillc, annonçait hier!
qu'il s'attendait lire son rapport aujourd'hui
à là commission. La commission n'a p'as.été;
convoquée, suivant son désir. On infère de ce
nouveau- retard à convoquer la commission,
que legouvememeni délibérait encore ce ma-
tin sur le parti à prendre concernant ce projet
de loi qui a mécontenté tout le monde.
On assure qu'à la suite d'un conseil tenu ce
matin à la chancellerie, il a été décidé que le
garde des sceaux en conférera ""avec, la com-
mission du budget et la coriimission spéciale.
On s'attend à ce que le projet soit retiré à
la prochaine séance, sous réserve de quelques
explications du chef du cabinet qui l'a pré-
senté.
Les, députés de la gauche irréconciliable
qui ont demandé par un amendement au bud-
get la suppression d'un certain nombre de
cours impériales, .rédigent un projet de loi ré-
clamant la suppression d'un grand nombre de
tribunaux, de premièrêihstancéj ce qui réali-
serait, cette fois, une économie de G à 7 mil-
lions. '̃̃•' '-̃ '̃̃ ̃̃̃
La commission chargée de statuer sur le
projet de loi concei-narit ̃ la nomination des
maires et adjoints a tenu trois longues séan-
ces, qui ont été employées à la discussion du
projet et à l'audition des auteurs des amende-
ments, MM. de Chambruri, Lefèvre-Pontalis
et d'Andelarre. •:
M. le comté de Chambrun a développé son
amendement, qui a pour objet de faire nom-
mer les maires et lesfadjoints par les conseils
municipaux. Mais.les maires et les adjoints ne
pourraient entrer en fonctions qu'après avoir
été institués par le pouvoir exécutif/ Cette in-
stitution' devrait avoir lieu dans un délai de
trois mois, à partir du jour.de leur nomina-
tion. ̃̃;••' ̃
Les deux autres amendements sont les mô-
mes qui ont été discutés dans là commission
de décentralisation.
Le ministre de^ l'intérieur .a déclaré dans la
commission qu'il accepte, le scrutin^ de listé
pour les élections municipales, alors même
que les villes seraient, divisées en sections
pour là facilité-des opérations électorales. •̃;
La commission, à la presque unanimité, est
d'avis de proposer l'adoption du projet-, du,
gouvernement, avec la modification atloptée
par M. Chevandierde Valdrômq.' T
La première commission des pétitions a
nommé pour président M. Boutéli^i- (Saône-
et-Loire), et pour secrétaire M-.Cr. Foùld.
Le Progrès de Lyon insère une protesta-
tion que hl. Ordinaire fils, propriétaire àSaint-,
Gérmain-au-Mont-d'Or, a adressée' aux dé-
mocrates du canton de Neuville, au sujet de
l'intervention des g.ardes champêtres pour la
nomination des candidats 'officiels comme con-?
seillërs généraux^ '̃ '• ̃'
La commission du hudget -.a rejeté l'amen-
dement dé M. Jules Simon, réclamant d'une
part là translation' au ministère du commerce
de la direction des consulats qui relève du
ministère des affaires étrangères, et de l'autre
la suppression des légations françaises de
Carslsruhe,Darmstadt, Dresde, Munich, Stutt-
gard, Wëiriiar.
:Lé premier amendement touchant la direc-
tion des' consulats, a donné lieu à 'des bbseri-
vations qu'il est utile de noter. C'est que les
consulats sont beaucoup mieux â leur place
que lu direction des eaux et forêts au minis-
• Etjqui vous a dit qu'elle ne vous aimait
point ? •
:En ce moment, la porté s'ouvrit et Reine
entra dans le salon. En apercevant Victor, elle
fit un petit cri et devint pourpre
–Viens çà, petite Reine, dit Mme de la Ciéris-
saie sans laisser à; Victor le temps de se remet-
tre de cette visite inattendue, et s'adressant à
tous les;deux, elle ajouta Faites la paix, mes
beaux amoureux! Monsieur Marcel, je vous
permets d'embrasser Reine.
La jeune fille tendit si: naïvement sa joue
toute fleurie à A'ictor; il y avait une telle gen-
tillesse, si empreinte d'abandon, de pudeur et
de sincérité dans son attitude; sohregard était
si' calme et si pur que toutes les craintes de
Victor s'évanouirent; son cœur bondit de joie;
il prit les deux mains de Reirié, l'attira si
près de lui qu'il sentait les battements de sa
poitrine, et, plein de lièvre, l'embrassa lon-
guement.. a
C'en était, fait; Victor -Marcel reprenait sa
chaîne
Ta mère est avec toi? demanda Mmo. de
la: Clérissaie à Reine, comme si elle l'eût
ignoré. ̃ ̃ ̃;
̃ Oui, madame. ''̃̃•
,-r- \a. faire mettre deux couverts en plus
vous dînerez avec nous.
Etes-vous satisfait -'? demanda ..M" de la
Qîérissaie. à Victor lorsqu'ils furent seuls.
Je vous remercie, madame, répondit lo
jeune homme que le souvenir du baiser en-
thpusiasihàit..
Cinq minutes plus tard Mme Coquette,
Reine, le chevalier de Clérissaie, sa femme et
Victor Marcel étaient réunis>utour do la ta-
ble de la salle à manger. Mlne Coquette ne lit
aucune allusion au brusque départ de Victor
lors de s'a. dernière visite et le nom du petit
neveu ne fut même pas prononcé. A'ictor avait
appris de M. deVieillechèze comment celui-ci
l'avait débarrasse de M. Auguste Dùfougerais.
Victor Marcel était placé à table entre Reine
et Mm0 de la Clérissaie. Cette dernière et Mme
Coquette donnaient un libre cours à leur ba-
vardage et s'abandonnaient à- la joie de faire
1ère des finances. Après bien des hésitations,
le conseil des ministres s'est décidé à resti-
tuer au ministère de l'agriculture et du com-
merce les haras, qu'un ministre fantaisiste et
puissant lui avait enlevés en î 855
Les députés se proposent de demander à la
tribune, pourquoi on maintient dans les attri-
butions du ministre des finances le service
des eaux et forêts, qui se lie essentiellement
à l'agriculture.
Dans la Vienne, l'élection au conseil géné-
ral de Vivonne présente un caractère: tout
nouveau. M. de Coral, grand propriétaire du
pays, vient d'être réélu pour la quatrième fois
depuis deux ans, et toujours, à une grande ma- 1-
jorité.. '̃ '̃•̃•-̃
Le conseil d'Etat avait annulé les préeé-l
doutes élections sur les protestations succes-
sives du concurrent, Io juge de paix du can-
ton, qui invoquait un décret do 18/iS, jusqu'ici
inappliqué, aux termes duquel le nombre' dos
membres du conseil général domiciliés hors;
du département ne peut dépasser le quart.
C'est un véritable conflit entre- le. conseil
d'Etat et le suffrage universel.
_A. qui restera la victoire?
̃ F. LAURENT.
_y.
M DE BiSlîAliH ET LE 'SÂLYr-GOlEARD
A l'appui de notre article sur le Saint-:
Gothard, nous donnons le texte du "dis-
cours prononcé par M. de Bismark dans le
Parlement de l'Allemagne du Nord sur
cette question F. P.
LE CHANCELIER DE LA CO-NTÉDElt.iT ION, COMTE DE
bismark. Messieurs, les gouvernements de la
Confédération du Nord doivent être profondé-
ment convaincus « qiie des nécessités :politique3
exigent la création d'une route directs reliant
l'Allemagne à l'Italie, d'une route qui ne dépende
que d'un pays neutre comme la Suisse, et ne soit
pas entre les mains d'une grande puissance. »
(Ecoutez écoutez !)
Il a fallu de graves circonstances, mûrement
pesées, pour amener ces gouvernements au désir
inaccoutumé, je pourrais même dire sans précé-
dent, d'engager des gouvernements voisins à
proposer une demande de fonds aussi considéra-
bles pour subventionner une ligne de chemin de
fer située, ndn-seiilëment au deliors de la Confé-
dération du Nord, mais encore en dehors do
l'Allemagne. Les considérations .qui ont décidé
les gouvernements à cette démarche inusitée
sont, je le crois du moins, tellement évidentes,
elles ont été si bien examinées, sont en partie de
nature tellement délicate, que je vous prie do.me
dispenser de vous les éhumérer encore une fois
publiquement. (Très bien très bien !)
Si vous ne nous aidez pas; si vous refusez vo-
tre concours à l'accomplissement de ce besoin
national si le Parlement refuse sa coopéra-
tion à ce projet, alors naturellement nous ne
pourrons y donner suite nous serons forcés
de déclarer ceci aux autres gouvernements con-
tractants Le Parlement de l'Allemagne du Nord
nous a refusé son concours absolument nécés^-
saire, ou ne l'a accordé qu'à des conditions équi-
valant à un refus,' et plus pernicieux encore.
(Marques d'assentiment.) ;•
̃ La prise en considération de l'amendement de
l'honorable M. Lasker aurait cette signification,
le président de la Chancellerie vous l'a déjà ex-
pliqué tout à l'heure, et cela parce que la prise en
considération de l'amendement rendrait impos-
sible, vu le peu de temps qui nous reste avant la
clôture du Parlement, de faire voter le projet
de loi.
Mais quand même cela serait possible, l'accep-
tation du terme du 30 avril prochain mettrait
.l'entente établie à si grande peine entre les diffé-
rentes puissances, créée si péniblement entre les
différents pays, à la merci d'une échéance fatale
peut-être, vous n'ignorez pas que" des efforts con-
sidérables sont tentés par diftérents Etats, pour
traîner la chose en longueur et tuer l'entre-
prise par des retards successifs. Des considéra-
tions et des intérêts puissants ont été mis en^
avant auerèsdu gouvernement et des populations
de l'Italie pour faire avorter le chemin du Saint-
Gothard, et on a nourri l'espoir que l'œuvre
tout entière serait anéantie par le changement
du terme convenu d'abord avec l'Italie et la:
Suisse.. ̃ -•
Ces craintes ou ces espérances ne se sont pas
réalisées parce que le gouvernement, italien a,
comme vous le savez, prolongé le délai primiti-
vement fixé. Mais les événements qui se sont pro-
duits à cette occasion démontrent qu'un délai
nouveau et les conditions posées par M. le dé-
puté Kasker pour le consentement de la subven-
tion, pourraient toujours servir à faire avorter
l'entreprise. M. Lasker dit que le prochain Par-
lement pourra toujours très facilement accorder
un nouveau délai, s'il le juge convenable. Mais le
prochain Parlement n'exercera aucune influence,
sur les résolutions qui doivent être prises par les
autres gouvernements, ni sur l'activité que dé-
ploieront des influenças diverses, dont le but
nous est trop connu.
Un examen des avantages que le Saint-Gothard
présente sur le Spliigen, ou le Splugen sur le
Saint-Gothard, ne peut à mon avis être pris en
considération, eu égard à l'intérêt que l'Allema-
gne, et surtout l'Allemagne du Nord, a dans cette
affaire. (Très bien très bien!) !) `
Pour nous, le principal est d'avoir une commu-
nication, presque directe avec l'Italie, qui estno-
de la médisance à huis-clos; c'était un assaut
de paroles emmiellées,, mais perfides, contre
toutes les femmes absentes. Victor regardait
amoureusement Reine et la jeune fille souriait
à Victor de la bouche et du regard. Jamais ce-
lui-ci n'avait été plus heureux, jamais il n'a-
vait été si près de Reine, jamais il ne l'avait si
bien vue et jamais elle ne lui avait semblé
aussi belle et aussi désirable il admirait son
cou blanc et pur, ses oreilles petites et dia-
phanes, rosées comme une conque marine; ses
épaules, dont on admirait la rondeur et la
courbe gracieuse sous l'étoffe de soie qui les
recouvrait, et les riches perfections de son
corsage; son genou touchait celui de Reine; sa
main effleurait à chaque instant celle de la
jeune fille lo parfum d'une verveine blan-
che qu'elle avait mise dans son sein lui arri-
vait tout imprégné détenteurs délicieuses qui
l'enivraient doucement et portaient le trouble
en son cerveau.
Lorsque Reine le regardait, ses yeux pail-
letés d'or jetaient des flammes dont l'éclat,
tempéré par les longs cils de ses'paupièrés,
allumait l'incendie dans le cœur de Victor.
Jamais femme n'eut une semblable fascina-
tion dans le, regard, alliée à une naïveté qui
semblait parfois se transformer en une audace
inouïe. Sous un masque de velours, ce regard
magique eût été pris pour celui de quelque
courtisane amoureuse et cependant le cœur
de Reine n'avait jamais battu d'amour, ses
sens étaient calmes comme ceux d'un enfant
Quant au chevalier de la Clérissaie, assis
entre Reine et Mmo Coquette, il regardait, à la
dérobée, les deux femmes nous avons dit
que Mme Coquette était encore belle rem-
plissait les verres nombreux placés en face do
ses convives et ne disait mot.
Le chevalier possédait une cave très remar-
quable c'est le grand luxe de la province
il faisait l'exhibition de ses meilleurs. vins.
Reine, inconsciente de ce qu'elle buvait,
trempait tour à tour ses lèvres rosées dans
chacun des verres qui lui appartenaient, et ce
mélange de chaudes liqueurs colorait son vi-
sage, exaltait son imagination et faisait briller
tre amie et qui, je l'espère, l'est pour longtemps.
(Ecoutez!) je
Cet avantage était sur le point de nous échap-
per, parce qu'il était très difficile de prendre une
décisibnrolativemont à' celle des deux voies qui
devait être choisie d'autre pari, l'hésitation
qui régnait pour savoir laquelle do ces deux li-
gnes, devait être construites, était le levier le
plus puissant des efforts "coalisés pour empocher
la construction d'une ligne quelconque de chomin
de fer dans les Alpes suisses. (Ecoutez !)
C'est pourquoi nous avons pris à cœur d'éloi-
gner avant tout, par notre déclaration expresse,
le danger d'être entre deux chaises, et de no pas
savoir sur laquelle s'asseoir.
Parla nous croyons avoir rendu un servico
considérable aux intérêts suisses en mettant fin,
par notre déclaration, à l'indécision qui régnait
sur le choix du Saint-Gothard ou du Splugen. En
déclarant décidément, et nous le déclarons de
de nouveau aujourd'hui que nous ne nous asso-
cierons en aucun cas à l'entreprise du Spliiçcii,
nous nous sommes attachés au Saitn-Gothard "non
parce que nous méconnaissons los bons côtés du
Splugen, mais parce que nous prévoyons qu'aus-
sitôt après avoir remis de nouveau on question
la possibilité du Splugen, aucun réseau do che-
min de fer no sera établi, tandis que si le chemin
du Sâiht-Gothard est construit; on conserve l'es-
poir que lo chemin de fer de Splugen ne tardera
pas non plus à être exécuté. (Très bien !)
RENOUVELLEMENT
DES- '̃
CONSEILS GENERAUX
Eleçtions'des J I et 13 juin.
:'̃'̃ WotsvcatHs résîaïiais soîîsjras
aism:. Canton de Vic-sur-Aisne, M. Estave
de Valsery de Wailly, M. Légry.
ALPES-jiARiTiMES Canton de Cannes, M. Mé-
ro de Vbnce, pas do résultat.
ariége.– Canton de Saiiite-Croix, M. le comte
de Foix; de Saint-Lizier,: M. de Nouaalhan; de
Saverdun, M. Lefèvre. >
En dehors do la série sortante canton de Va-
rilhes, pas de résultat.
avevron. Canton de la Salyetat, M: Rodât.
cantal.– En dehors de la série sortante can-
̃ton de Riom, M. de Murât. T;
cher. Canton de Mehun, M.. Pillivuyt.
corse. Canton de Petrèto-Bicchisano, M. Ca-
sibianca; de Ghisoni, M., Çoîonna; d'Olmi-Ca-
polla, M. Giùdicelli (Pierre^; de Pero Casevec-
cliie, M. de Corsi de PiédicOrte dï Gaggio, M.
Benedetti (Jean); de Bocognano; M.lecomte Pozzo
di Borgo (Jérôme); de Léyie, M. Peretti (don
Paul); de Zicavo, M. le, général Abbatucci; de
l'Ile-Rousse, M. FrancescHini Piëtri.
drome. Canton do La Chapelle-en-Vercors,
M. Joïibert; r
iNnRE. Canton de Saiht-Benoît-du-Sault, M.
Redoud-Perràud.
..isère.: Canton duGrand-Lemps, M. le marquis,
de Virieu de Cremieu, M. de Vërna de Bour-
goin, M. Caffarel: '̃̃.• • ̃' r
̃'jura. ^Canton do Poligny, M: Legerot; deVil-
lers-Farlay, M. Pavans de-Ceccaty. -'T-
7 landes. Canton d'Àmou, pas: de résultat de
Castets, M. Turpin. ;̃̃
loir-ét-cher. Canton de Montrichard, pas
de résultat; de Selommas, M. Martellière de
Selles-sur-Cher, M. Romiéu de Tendôme, M.
de Rochambeau. • '• '̃̃̃'̃̃̃ •
LOIRE ['haute-}, t- Canton de Langeac, M. Char-
les de Paulhaguet, M. de-Flàghac; du Monas-
tier, M/'Éynacr de Cayres, M.- Louis Paul; de
Saint-Didier-la-Seaùve,' M. Duplay; de Vorer,
M. Experton; de Sauguesi M.. Menarçl; de Fay-le-
Froid, M. le marquis dé Fay de la Tour-Mau-
bourg; député. •
marne. En dehors de lasérie sortante: can-
ton de Ville-en-Tardenois, M. d'Aubilly.
marne (haute-). Canton deTignory, M. La-
voeàt.: •̃;̃ •;••1-: < ̃'̃̃
nord. Canton de Gravelines,, M. Goussard,
conseiller d'Etat;:
puy-DE-Do.ME. Canton de Tauves, M. Ber-
trand/ ̃̃̃•
sao.ne (haute-). r Canton.de Champagney, M.
Dosloye.
Savoie. Canton des Echelles, M. Milliost.
vendse. Gaaton de l'IIe-Dieu, M. Vandier.
̃ vienne. Canton de 'Plemnartin, M. Berge-
rault. ̃ ̃ :̃ '̃ • •
Le Journal. officiel publie les errata suivants
C'est par erreur que l'élection du canton sud
de Confolens (Charente) a: été indiquée comme
n'ayant pas donné de résultat au premier tour.
M. de Chamborant a été élu conseiller général.
C'est également par erreur que, dàns;le même
̃numéro, l'élection du canton de Donzenac (Cor-
rèze) est portée comme devant donner lieu à un
seçond.tour de scrutin.. M. Leclère a été élu con-
seiller général.
La même rectification doit être faite enfin pour
le canton de Bais (Mayenne). M. Robillard a été
élu conseiller général.
«
son regard d'une flamme plus vive. Au des
sert, M. de la Clérissaie versa du Champagne,
Reine en but un verre et devint d'une gaîté
très expansive.
On sortit de table, et comme la soirée était t
belle, le temps très doux, Mm0 de la Cléris-
saie proposa une promenade au jardin.
Faisons mieux, dit M"10 Coquette, allons
visiter aux lumières ]ès;ser'res de M. de la Clé-
rissaie. ̃ ̃.̃•
La proposition fut adoptée.
Le petit chevalier prit une lampe et précéda
ses convives.
Donne-moi ton bras, la Coquette, dit Aïmo
de la Clérissaie en lançant un regard malin à
Victor:
Il prit le bras de Reine et suivit les deux
femmes. Mais son pas était lent,, et bientôt il
fut assez éloigné de celles-ci pour pouvoir
murmurer à l'oreille de la jeune fille, sans
crainte d'être entendu pat1 ceux qui les de-
vançaient.'
Reine, ma chère Reine, je vous aime.
Et tandis que les trois personnages admi-
raient les fleurs, Victor entourait de son bras
la taille souple de la jeune fille et couvrait son
cou et son visage de baisers ardents.
Reine semblait émue, tremblante elle se
laissait embrasser et enlacer la taille; ses
yeux, demi clos et allanguis, souriaient tou-
jours à Victor sa tête s'inclinait sur l'épaule
du jeune homme, et son silence, mille fois
plus éloquent que les plus tendres aveux,
laissait croire à Victor qu'elle l'aimait.
Et tout cela n'était qu'un jeu de la part de
Reine, un raffinement de la plus abominable
coquetterie .̃̃-
Reine n'aimait pas. Victor a.
Reine n'aimait qu'elle-même! '̃
ARMAND LAPOINTE
(La suite à demain.) ̃̃̃
LE CORPS LÉGISLATIF
Avant-hier la Chambre avait résolu la
question des annonces judiciaires elle a
réglé hier celle du timbre sur les journaux,
en adoptant, à une majorité de 165 voix
contre 9j un article /proposé par M. Dréolle
comme un compromis entre le projet de la
commission et celui du gouvernement..
C'est, par Je fait,, un réel service que no-
trelipnorable confrère a rendu au minis-
tère; c£uT s'était assez, mal embarqué dans
cette question du timbré des journaux.
jigouThaiit à lét2 la réalisation des
promesses de son programme question,
s
trouvait .̃̃en face du projet de la com-
mission qui supprimait le timbre, et
qui cherchait une compensation pour lé
Trésor- dans un droit de poste imposé aux
journaux littéraires. On sait que ceux-ci
peuvent se faire transporter en ballots par
les chemins de fer, ce qui n'est pas permis
.aux journaux politiques.
'̃? Éri même temps qu'il ajournait à 1872
la suppression du timbré, le projet du gou-
vernement le réduisait d'un centime sur
cinq à partir' du 1" janvier 1871; mais
il' cherchait la compensation de la perte
causée au Trésor parce léger dégrèvement,
.perte é, vaJuée à environ 3;millions et demi,
̃ à. un droit sur les annonces et à une aug-
mentation des droits de poste sur les cir-
çulsLirès, les prospectus et les imprimés.
Ces < deux s'ystèmesr avaient' l'inconvé--
nieiit de faire peser sur le commerce, qui
-vitavanitôut de publicité, là suppression
partielle ou totale du timbre des journaux.
C'était déplacer une injustice plutôt que
,la faire cesser. ,-̃̃ ,v
i& On, ne prévoyait, pas comment le minis-
tère pourrait se tirer heureusement de la
situation peu favorable ou il s'étaitpïacé,'
lorsque' hier; .au moment- où l'ordre "du
jour appelait là discussion sur ces divers
projets, un député de la droite, M. Dréolle,
a proposé un compromis à la commission
et au gouvernement.
II a, remplacé, l'article Ie1', du projet mi-
nistériel par. une disposition partant, qu'à
d^terdu If" janvier •1871 le timbre des
journaux serait diminué de 1 centime; la
presse de Paris ne supporterait plus ainsi
qu'un timbre de A centimes, et celle des dé-
partements un timbre de 1 centime^ En
• apparence, le dégrèvement est uniforme;
en: réalité, il est d'un cinquième seulement
pourlapresse;delacapitale, et de moitié
gpjtr les journaux des, départements
Iya suppression du timbre est complète
pour les brochures politiques.
Une surtaxe postale dé 9 centimes sur
le.s frais d'expédition et: de distiubution
dès circulaires et imprimés servira de'
compensation au Trésor pour la perte ;du
centime supprimé dans le timbre des jour-
naux politiques; ;I I
,̃•̃' La ̃ proposition de M .-̃̃.•̃ D réolle porte, en
outrej que lé ministère s'engage positi ve-
inent à abolir le timbre radicalenient en
\$7% D'ici à,- cette époque, il cherchera
d'autres moyens, que ceux qu'il avait prou-
vés pour obvier a la piérië :qiu"(>n résul-
tera pour le1' Trésor.
C'était; à la fois, tirer le ministère des
'embarras où le jetait son projet de frap-
'̃ per lés annoncés d'un impôt'dè 3 centimes,
ctliùdonner.'du. temps pour aviser. '• •
Aussi, le 'compromis dé MhDréolie à-t-il
élé accepté., ay;eç empressement par le mi-
nistre. des finances. •> ̃
On a suspendu la séance. -pour que la
commission put'eii .délibérer, et la .corn-'
mission," imitant le ministre,' s'est ralliée
au compromis proposé.
'C'a été un véritable- coup de théâtre. La
question se trouvait, pour ainsi d ire réào- j
lûé.àvant d'avôi'rété discutée^ '̃"•
M. le président Schneider a bien dit aux l
orateurs, qui voulaient parler, que la dis-
cussion était ouverte; et que la discussion
n 'était nielosgjii supprimée. ̃•̃
Maisc^mment;se faire écouter d'un au-
ditoire qui: à son opinion faite, et; qui ne de-
mande qu'à voter?;; ::̃̃
En vain M.Laroche-Joubert a-t-il voulu
défendre la suppression totale du timbre
et en, signaler lés avantages autant que, la
"justice ;;pei'spnne ne lûj'a répondu, et la
FEUILLETON DE LA PRESSE
du 1" juin 1870 10
`~i~:I~ ~~0~,1U ~`~L
SGcN;S D IA,U(t DE,PRO~HÇE,
~1
ViçtpJ' "Marcel avait fait tous les efforts ima-
ginahlesï pour refuser. ï invitation de M. de la
Clérissaie"; mais celui-ci y avait mis une in-
sistance si tenace, et en même temps si polie,
que lo jeune homme avait fini par accepter. Il
envo.yaimmé^iatement, sa carte chez M3etM^8
de la Clérissaie, et, le lendemain, il s'y pré-
senta un peu avant l'heure du dîn er.
M^6de la, Glérissaie était seule au salon.
Que vous êtes_ aimable, lui dit-elle, d'a-
voir voulu accepter un dîner sans façon et
tout à fait intime je; devrais in' excuser d'une
invitation à si.cpui'te éçheançeV mais j'adore
Timprévu et j'enuse ainsi avec tous mesariiis.
Victor s'inclina. -'̃̃ '̃•
Voilà des paroles si bienveillautès, ma-
dame, qu'elles me font oublier tous lès enuuis
que j'ai éprouvés depuis mon arrivée cri ce
pays, '̃ '̃' '̃' "•
--Bah, cela n^est. rien; j'en ai vu. bien d'au-
tres, iiwlquï ne, suis qu'une i femme'! Çr.ôyez
cIue;l®Witquisé;^ garçon
ne lui- nuit jamais dans l'qsprtt.des femmps
pbùr ma part, je n'ai point entendu dire que.
Vous ayez été maltraité par les dames.
^production interdite pour les journaur qui'
nont pastraité avec la' Société des gens de lettres.
Chambre a passé à la discussion des ar-
ticles.
M. Laroche- Joubert, M. Glais-Bizoin,
M. Garnier-Pagès, M. Pelletan, M.'Bcth-
mont, M. de Tillancourt, M. Haentjens ont
présenté des observations dont plusieurs
étaient fort justes. M. le ministre des fi-
nances y a répondu en se fondant sur les
intérêts du Trésor et sur ceux de la poste
pour faire rejeter les amendements. Le
compromis a été voté.
Npus n'ajouterons aucune observation.
Par le fait, ce n'est pas une solution, ce
n'est qu'un ajournement. La loi nouvelle
maintient un privilège inexplicable pour la
presse dite littéraire, et ne permet pas les
progrès qu'une presse à bon marché ferait
faire à l'éducation politique du suffrage
universel;: ,i
Au commencement de la séance, M.
Haentjens avait proposé d'urgence l'aboli-
tion des droits d'entrée sur les grains à
partir du 15 juillet mais la crainte de
troubler le commerce des céréales, exposée
par M. de Forcade la Roquette, a fait que
M. Haentjens a renoncé de lui-même à de-
mander l'urgence.
FRANCIS ltlALX.
L'Empereur est encore légèrement souf-
frant, mais sans être alité. 11 continue à rece-
voir les ministres qui ont 'à l'entretenir d'afr
faires urgentes. On dit cependant que les doc-
teurs Corvisart et Nélaton, qui le visitent
chaque' jour, lui conseillent de prendre du
repos, l'état actuel de la politique n'exigeant
pas son intervention active.
Quant au prince 'Napoléon, nous sommes
heureux de pouvoir dire qu'il n'y a rien
d'exact dans les bruits qui ont couru sur une
légère indisposition, qu'il aurait ressentie.
Ç. Lefèvre. ̃
On lit dans la Giizeite des Tribunaux
M Mirés a déposé aujourd'hui mercredi
au greffe de la chambre criminelle de la
•cour de 'cassation, une plainte on forfaiture
contre les président et conseillers de la
chambre d'accusation de la cour impériale
de Paris, qui ont rendu l'arrêt de non-lieu
dans l'affaire Mpnginot.
Cette plainte étant incidente à l'affaire
pendante devant la cour de cassation sûr le
pourvoi de M. Mirés contre l'arrêt delà
chambre correctionnelle qui l'a condamné
à six mois d'emprisonnement pour diffa-
mation et outrages à ces magistrats, a dû
être directement produite à la cour de cas-
sation. ̃ ̃
• Voici les noms des magistrats contre lesquels
a été déposée cette plainte en forfaiture ̃ •
SIM. Berthelin, président à, la cour impériale.
Faget de Baure, conseiller, idem.
Bonnevilje dëMarsangy, id.
Satinâc, id: ̃ ̃
Dubois, id.
̃̃ ̃ '-̃̃ l.KS DIÏPCTÉS l;UKi.l:U\ •: •'̃:• y
I)aris les élections partielles qui vien--
nent d'avoir lieu pour lé renouvellement,
partiel des conseils généraux, "soixante-
quatre députés ont subi victorieusement
l'épreuve du scrutin.
Bien qu'il soit difficile, à cause du dé-
sarroi des partis parlementaires, et surtout
de l'ancienne majorité, d'arriver à une-
classificatibn exacte,' voici comment on
peut lés subdiviser
Députés appartenant à la droite, plus:
ou moins mitigée MM. André (de la Gha-.
l'ente), d'Arjuzon, d'Aygues vives, de Boi-
gne, deBourgoing, Çhadçiiel, Christophle,
Delebecque, Dollius', Douesiiel, I?hilèmon
Fouquet, de Guilloutet, ïliie-t, de Laclou-
cette, Lerct d'Aub]ghy,dèLëusse, Mathieu
(du Pas-de-Calais), Noubël, Peyrusse, de;
la Poezé, Sens, 'Seydodx, Sibuet et de lar
Tourrette.
'An-centre droit MM. Bournat, Bour-
beau, de Beauvau, Calmètes, Ooste-Elo-
ret, Duvernois, Darracq, Drouot, de Four-
ment, Gavini, Gaudin, Girod (de l'Ain), de
Kerjégu,. Labat,-de Lagrange, Le. kon,
jMangirti, Mége, îMorin, de Moùehy, Pier-
TOt-Desseilligny, Rqydelïoùlay. ̃-̃̃ y
Au centre g <àuçhe MM. Bramèj Buffet,
Dâru, Durfprt de Çiyraç^ Guyeîp^ Goràsk.
Goerg, de Guiraud1, Lacroix Sàintr^Pïerré,
iÇeféburè, Plichpn, Tassin ,Vieilard-Mi-
aeoii:7 .̃•' ̃ ̃: "̃̃
Le jeune homme eut un sourire dont'l'ex-
pi-ession mélancolique n'échappa point au re-
gard expérimente de M?16 de la Glérissaie.
.• Voyons/ dit-elle avec la franchise tpiite
.masculine qui la caractérisait, je .suis une
vieille femme, etpeux, à'ce titre, vous parler
à cœur ouvert. Eh bien, ià,"vous iri^inspirez
beaucoup d'intérêt et. une grande sympathie
voulez-vous que je sois votre amie? ̃'̃'̃'̃
Si je le veux ? s'écria Victor émerveillé
de la façon nette dont Mme de la Clérissaie po-
i sait les questions, certes.
Oh! pas de phrases, allez. C'estoui, c'est
j.dit, je suis une femme toute ronde, moi.
Elle présenta sa main à Victor et ajputa
Tppçzlà; et, maintenant, entro nous*
c'est comme si le notaire y avait. j)àssé'Nôus
sommes de vieux ainis, causons à cœurou vert-
Volontiers..
Que pensez-vous de Reine Coquette?
Cette question inattendue déconcerta un
peu Victor Marcel mais il se remit prompte-
ment. = '̃̃'̃̃ ̃ '̃̃, •̃ :r: •••
Je pense, dit-il, qu'elle est bien nom-
mée! ̃,]. ̃'
Mme de la Clérissaie prit, un ton sérieux
Ecoutez-moi, dit-elle au jeune homme,
la ville que nous habitons– comme toutes les
petites villes de province– est une maison dé
verre où; chacun voit ce que fait son yoisin
ncs soyez donc pas surpris si, avec: toute la
ville, jjê sais, qu'après avoir été très': assidu l~
chez mon amie Cotjuette, vous n'y allez plus
depuis trois jours. Pourquoi cela?
Jè.vousi:ai dit, madame, Wlk Ilchié.Co-
.(Hiette porte trop bien son norn^
Et c'est ppurquelque .innpceïite- coquet-
terie que; vous fuyez cette adorable fille Mais
songez donc, cher monsieur, que la beauté
sans coquetterie est un appât sans hameçon;
Croyez-moi, vous seriez bientôt fatigué d'une
femme qui' se contenterait d;être belle à la
façon de ces beaux ciels sans nuages qui plai-
sent un jour, mais dontla continuité finit ^ar
être d>ne monotonie désespérante q!ui amène
l'ennui et le's'bâillenienfs. ̃
Vous reprochez à" ïieine d'être coquette,
À la gauche: MM. Crémieux, Girault
(du Cher), Le Cèsne, Magnin et Jules Si-
mon.
Huit députés ont échoué: deux de la
droite, M. Mathieu (de la Corrèze) et M.
Talabot, dans le Gard; un du centre droit,
M. Vendre, dans l'Isère; trois du centre
gauche, M, de Grammont, 'dans. la Haute-
Saône, M. Lefèvre-Pontalis, dans Seine-
ét-Oise, M. Planât, dans la Charente deux
de la gauche, MM. Ramppnt et Jayal dans
l'Yonne'. ̃̃-•̃̃- ̃̃̃
C. LEJFÈVRE.
-̃̃̃̃•" :iLE SEHVÎCE DU'KBÉDIVE
Siiious restons dans réqùivoque, nous rie
sortirons pas de cette malheureuse affairedes
capitulations.
M. de Gramont a déclaré avant-hier, à la
tribune, que sur ce point rien n'avait été^si-
gné "par M. le garde des sceaux pendant son
intérim.
Le Moniteur universel- commente ces pa-
roles •
Plusieurs journaux persistent à prétendre que,
pendant son intérim du ministère des affaires
étrangère^, M. le garde des sceaux a signé avec
le représentant du khédive une convention au
sujet de l'exercice de' la juridiction consulatoirc
en;Egypte,
Cette rectilication ne s'adi'csse pas à nous.
îSous ayons parlé d'une intervention obli-
geante, Nous n'avons jamais fait mention d'u-
ne convention conclue, d'un acte diplomatique
formel. •̃•̃•
Et le Moniteur, qui lions rectifie, se charge
lui-même de nous donner raison, car il
ajoute
Cette allégation n'est pas exacte. D'accord avec
,M. Duvergier, l'honorable "président dé la commis^
sion chargée' d'examiner les projets de réformé
dont il s'agit, M. le garde des sceaux a fait seule-
ment aux puissances une proposition indiquant
dans quelles mesures le gouvernement français
est déterminé à déférer aux vœux du gouverne-
ment égyptien.
̃ Yoilà: donc notre diplomatie" qui, grâce à
faction passagère de M, le garde des sceaux,
se fait l'auxiliaire des prétentions du vice-roi
et remplacé à Sai n t-Pétersbou rg à Loiidrës,
à'Vieiine' par ses propres agents, lés envoyés
du'khétïivo. !;•̃;•̃ ̃̃
y Cette affaire cause, du;ros(e, dans la presse
.et dans le public, une émotion qui s'accroît
tous les jours.
Ainsi' le Pays d'hier soir s'exprime dans
-cestermes:^ "f :>'
L'opinion publique s'est émue. Elle a fait des
rapprochements qui semblent tout naturels.
Pendant dix années, M. Emile Ollivier a été le'
conséilie'rdu vice-ïoi à raison de. 30,000 francs
par an.
Aujourd'hui, il n.'exerce plus ces fonctions dé-
licates, mais les bons rapports subsistent natu-
rellement entre] le: vice-roi et son .ancien con-
seiller.
l Un bruit court nous n'avons pas la preuve
du fait; mais on affirme'qùe les fonctions et le
traitement annuel de 30, 000 ;fr. ne sontpas sor-
tis de la famille. C'est au frère de M. Emile 0 lli-
vier que serait dévolue la: confiance dn A'ice-roi,'
ciei: que serait'dévoluo la cg>ifiance dia vice-noi, '1
avec les émoluments qui enalépenderit.
S'il en était ainsi, l'ojiinion publique aurait le
droit d'apprécier la complaisance de M" Emile
Ollivier et l'empressement avec, lequel il aurait'
satisfait aux désirs exprimés par le vice-roi iTE-
gypte: r 'A. Lomon.
II est impossible que ce jugement porte par,
les, organes les plus divers de l'opinion ne
fasse pas comprendre à M. Emile Olliyiçr. la
nécessité d'une explication publique.
II rie faut pas qu'il laisse rapprocher son
silence, dans ïirie occasion si grave, de sa vi-
vacité à Ja Châinbrè et pour la moindre' of-
fense.. • ̃̃̃•.
Un député lui dit Vous êtes le continua-
teur dé "M; i'touhër. M. Qllivier s'emporte et
répliqué par des brusqueries qui surprennent.
j Dix journaux lui demandent Gomnientj
avez-vous pu, vous, ancienagent du khédive,
donner aux prétentions de ce prince^par votre:
volonté seule et dans un intérim de quelques j
jours, l'appui du. nom delà France? Il se tait
et aucune des explications qu'il dicte n'aborde
ce point si précis.1
11 a l'honneur imperturbable et là vanité.-
irascible. Le peuple est ainsi fait que pour
croire à l'existence,' il aime le mouvement.
L'impassibilité né le persuade guère; Quand
on est un homme politique soumis" au juge--
ment de tous on a, dans l'intérêt môme de sa
dignité, quelque cliose de mieux à faire que
de garder le silence d'un sphinx, c'est d'en-
trer devant tous dans une explication claire et
loyale.– i?. delà Ponierle.
oici le texte de l'article i:ei', devenu le
projet de Ipiyoté par la1 Chambre
A partir du 1er janvier 1871, le droit de tim-
bre auiquel sont assujettis les journaux péripdi-
d'aimer à plaire c'est comme si vous repro-
chiez aux fleurs leurs parfums et leurs bril-
lantes couleurs! Reine a seize: insj elle est au
printemps de la vie et ne peut avoir la matu-
rité d'esprit d'une matrone elle a été élevée
d'après les traditions du pays, qui laissent aux
jeunes filles une certaine liberté, et elle n'en
abuse pas.
Est-ce cette tradition qui vous épouvante?
Est-ée cette liberté, quq vous redoutiez ?-. ̃ Si
,oui, fuyez la Vendée et n'y prenez point fem-
•mé, car 'toutes les filles y sont: élevées de la
même façon mais, soyez bien convaineii de
cette vérité, c'est que les jeunes filles sont par-
itout les mêmes- ici comme ailleurs, franches
et expansives ou sournoises et dissimulées.
l" II n'y a pas â sortir de là, c'est le fond delà
fnature humaine, que l'éducation ne modifiera
-jamais-. Pour moi, si.j'étais homme, je préfé,-
rerais choisir parmi Celles qui laissent voir
leurs défauts, caries défauts cbrindsjri'ont rien
_de. dangereux et la pratique de la vie sait bien
-vite les effacer tandis que les autre?; c'est
l'inconnu
Mais, înadame, répliqua Victor, il ne
s'agit point, dans l'espèce, de cette coquette-
:rie innocente, de ce désir de plaire communs
à toutes les jeunes filles; si vous saviez ce
que.
Bah ditMmede la Clérissaie en inter-
rompant vivement le jeune homme et en re-
prenant son ton détonne femme, des bêtises!
des enfantillages sans importance!
̃ Cependant;•
Avouez que tous les, hommes même
'les plus intelligents sont égoïstes, extrava-
gants, ridicules et jaloux sans raison; pétris
de défauts, ils exigent dès femmes toutes les
qualités,' et, le plus souvent, se laissent pren-
dre aux façons hypocrites d'une- sainte Ni-
touche, ne -jugent que sur les apparences; et
ne savent point distinguer là vérité du meri-
'sorig'e. j ',̃̃ .̃ 1
̃– Ah madame,; dit Victor Marcel qui lais-
sait échapper ainsi son secret,' je pardonne-
rais à Reine sa' coquetterie et sa: légèreté si
elle m'aimait.
ques par l'article 6 du décret du 17 février 1852
et l'article 3 de la loi du 11 mai 1868, sera réduit
à A centimes pour les journaux et écrits périodi-
ques publiés dans le département de la Seine, et
à. 1 centime pour ceux de ces écrits publiés par-
tout ailleurs.
A partir de la même époque, sont supprimés
les droits de timbre qui frappent les écrits non
périodiques d'après l'article 9 du décret du 17
février 1852.
A partir aussi du 1er janvier 1871, Io port des
imprimés, prospectus et auiros objets de cor-
respondance spécifiés au premier paragraphe de
l'article de la loi du 25 juin 1856 est fixé à 2 cen-
times pour chaque exemplaire' du poids de dix
grammes et au-dessous.
Le port est augmenté de 2 centimes par chaque
10 grammes ou fractioa de 10 grammes excé-
dant. •-̃•:̃-
Lorsque le poids dépasse 50 grammes ou lors-
que les objets sont réunis en un paquotd'un poids
excédant 50 grammes adressé à un seul destina-
taire, le port est augmenté de 10 centimes pour
chaque 50 grammes ou fractidn de 50 grartmies
«cidant..
Lorsque le poids dépasse 500 grammes, le port
est augmenté de 10 centimes par chaque 100
grammes ou fraction do 100 grammes excédant.
̃ÉCHOS DES, CHAMBRES
Le projet de loi relatif à l'indemnité séna-
toriale dont le Moniteur universel, a annoncé
le retrait avant-hier,, subsiste toujours et le
rapporteur, M. le baron Itcillc, annonçait hier!
qu'il s'attendait lire son rapport aujourd'hui
à là commission. La commission n'a p'as.été;
convoquée, suivant son désir. On infère de ce
nouveau- retard à convoquer la commission,
que legouvememeni délibérait encore ce ma-
tin sur le parti à prendre concernant ce projet
de loi qui a mécontenté tout le monde.
On assure qu'à la suite d'un conseil tenu ce
matin à la chancellerie, il a été décidé que le
garde des sceaux en conférera ""avec, la com-
mission du budget et la coriimission spéciale.
On s'attend à ce que le projet soit retiré à
la prochaine séance, sous réserve de quelques
explications du chef du cabinet qui l'a pré-
senté.
Les, députés de la gauche irréconciliable
qui ont demandé par un amendement au bud-
get la suppression d'un certain nombre de
cours impériales, .rédigent un projet de loi ré-
clamant la suppression d'un grand nombre de
tribunaux, de premièrêihstancéj ce qui réali-
serait, cette fois, une économie de G à 7 mil-
lions. '̃̃•' '-̃ '̃̃ ̃̃̃
La commission chargée de statuer sur le
projet de loi concei-narit ̃ la nomination des
maires et adjoints a tenu trois longues séan-
ces, qui ont été employées à la discussion du
projet et à l'audition des auteurs des amende-
ments, MM. de Chambruri, Lefèvre-Pontalis
et d'Andelarre. •:
M. le comté de Chambrun a développé son
amendement, qui a pour objet de faire nom-
mer les maires et lesfadjoints par les conseils
municipaux. Mais.les maires et les adjoints ne
pourraient entrer en fonctions qu'après avoir
été institués par le pouvoir exécutif/ Cette in-
stitution' devrait avoir lieu dans un délai de
trois mois, à partir du jour.de leur nomina-
tion. ̃̃;••' ̃
Les deux autres amendements sont les mô-
mes qui ont été discutés dans là commission
de décentralisation.
Le ministre de^ l'intérieur .a déclaré dans la
commission qu'il accepte, le scrutin^ de listé
pour les élections municipales, alors même
que les villes seraient, divisées en sections
pour là facilité-des opérations électorales. •̃;
La commission, à la presque unanimité, est
d'avis de proposer l'adoption du projet-, du,
gouvernement, avec la modification atloptée
par M. Chevandierde Valdrômq.' T
La première commission des pétitions a
nommé pour président M. Boutéli^i- (Saône-
et-Loire), et pour secrétaire M-.Cr. Foùld.
Le Progrès de Lyon insère une protesta-
tion que hl. Ordinaire fils, propriétaire àSaint-,
Gérmain-au-Mont-d'Or, a adressée' aux dé-
mocrates du canton de Neuville, au sujet de
l'intervention des g.ardes champêtres pour la
nomination des candidats 'officiels comme con-?
seillërs généraux^ '̃ '• ̃'
La commission du hudget -.a rejeté l'amen-
dement dé M. Jules Simon, réclamant d'une
part là translation' au ministère du commerce
de la direction des consulats qui relève du
ministère des affaires étrangères, et de l'autre
la suppression des légations françaises de
Carslsruhe,Darmstadt, Dresde, Munich, Stutt-
gard, Wëiriiar.
:Lé premier amendement touchant la direc-
tion des' consulats, a donné lieu à 'des bbseri-
vations qu'il est utile de noter. C'est que les
consulats sont beaucoup mieux â leur place
que lu direction des eaux et forêts au minis-
• Etjqui vous a dit qu'elle ne vous aimait
point ? •
:En ce moment, la porté s'ouvrit et Reine
entra dans le salon. En apercevant Victor, elle
fit un petit cri et devint pourpre
–Viens çà, petite Reine, dit Mme de la Ciéris-
saie sans laisser à; Victor le temps de se remet-
tre de cette visite inattendue, et s'adressant à
tous les;deux, elle ajouta Faites la paix, mes
beaux amoureux! Monsieur Marcel, je vous
permets d'embrasser Reine.
La jeune fille tendit si: naïvement sa joue
toute fleurie à A'ictor; il y avait une telle gen-
tillesse, si empreinte d'abandon, de pudeur et
de sincérité dans son attitude; sohregard était
si' calme et si pur que toutes les craintes de
Victor s'évanouirent; son cœur bondit de joie;
il prit les deux mains de Reirié, l'attira si
près de lui qu'il sentait les battements de sa
poitrine, et, plein de lièvre, l'embrassa lon-
guement.. a
C'en était, fait; Victor -Marcel reprenait sa
chaîne
Ta mère est avec toi? demanda Mmo. de
la: Clérissaie à Reine, comme si elle l'eût
ignoré. ̃ ̃ ̃;
̃ Oui, madame. ''̃̃•
,-r- \a. faire mettre deux couverts en plus
vous dînerez avec nous.
Etes-vous satisfait -'? demanda ..M" de la
Qîérissaie. à Victor lorsqu'ils furent seuls.
Je vous remercie, madame, répondit lo
jeune homme que le souvenir du baiser en-
thpusiasihàit..
Cinq minutes plus tard Mme Coquette,
Reine, le chevalier de Clérissaie, sa femme et
Victor Marcel étaient réunis>utour do la ta-
ble de la salle à manger. Mlne Coquette ne lit
aucune allusion au brusque départ de Victor
lors de s'a. dernière visite et le nom du petit
neveu ne fut même pas prononcé. A'ictor avait
appris de M. deVieillechèze comment celui-ci
l'avait débarrasse de M. Auguste Dùfougerais.
Victor Marcel était placé à table entre Reine
et Mm0 de la Clérissaie. Cette dernière et Mme
Coquette donnaient un libre cours à leur ba-
vardage et s'abandonnaient à- la joie de faire
1ère des finances. Après bien des hésitations,
le conseil des ministres s'est décidé à resti-
tuer au ministère de l'agriculture et du com-
merce les haras, qu'un ministre fantaisiste et
puissant lui avait enlevés en î 855
Les députés se proposent de demander à la
tribune, pourquoi on maintient dans les attri-
butions du ministre des finances le service
des eaux et forêts, qui se lie essentiellement
à l'agriculture.
Dans la Vienne, l'élection au conseil géné-
ral de Vivonne présente un caractère: tout
nouveau. M. de Coral, grand propriétaire du
pays, vient d'être réélu pour la quatrième fois
depuis deux ans, et toujours, à une grande ma- 1-
jorité.. '̃ '̃•̃•-̃
Le conseil d'Etat avait annulé les préeé-l
doutes élections sur les protestations succes-
sives du concurrent, Io juge de paix du can-
ton, qui invoquait un décret do 18/iS, jusqu'ici
inappliqué, aux termes duquel le nombre' dos
membres du conseil général domiciliés hors;
du département ne peut dépasser le quart.
C'est un véritable conflit entre- le. conseil
d'Etat et le suffrage universel.
_A. qui restera la victoire?
̃ F. LAURENT.
_y.
M DE BiSlîAliH ET LE 'SÂLYr-GOlEARD
A l'appui de notre article sur le Saint-:
Gothard, nous donnons le texte du "dis-
cours prononcé par M. de Bismark dans le
Parlement de l'Allemagne du Nord sur
cette question F. P.
LE CHANCELIER DE LA CO-NTÉDElt.iT ION, COMTE DE
bismark. Messieurs, les gouvernements de la
Confédération du Nord doivent être profondé-
ment convaincus « qiie des nécessités :politique3
exigent la création d'une route directs reliant
l'Allemagne à l'Italie, d'une route qui ne dépende
que d'un pays neutre comme la Suisse, et ne soit
pas entre les mains d'une grande puissance. »
(Ecoutez écoutez !)
Il a fallu de graves circonstances, mûrement
pesées, pour amener ces gouvernements au désir
inaccoutumé, je pourrais même dire sans précé-
dent, d'engager des gouvernements voisins à
proposer une demande de fonds aussi considéra-
bles pour subventionner une ligne de chemin de
fer située, ndn-seiilëment au deliors de la Confé-
dération du Nord, mais encore en dehors do
l'Allemagne. Les considérations .qui ont décidé
les gouvernements à cette démarche inusitée
sont, je le crois du moins, tellement évidentes,
elles ont été si bien examinées, sont en partie de
nature tellement délicate, que je vous prie do.me
dispenser de vous les éhumérer encore une fois
publiquement. (Très bien très bien !)
Si vous ne nous aidez pas; si vous refusez vo-
tre concours à l'accomplissement de ce besoin
national si le Parlement refuse sa coopéra-
tion à ce projet, alors naturellement nous ne
pourrons y donner suite nous serons forcés
de déclarer ceci aux autres gouvernements con-
tractants Le Parlement de l'Allemagne du Nord
nous a refusé son concours absolument nécés^-
saire, ou ne l'a accordé qu'à des conditions équi-
valant à un refus,' et plus pernicieux encore.
(Marques d'assentiment.) ;•
̃ La prise en considération de l'amendement de
l'honorable M. Lasker aurait cette signification,
le président de la Chancellerie vous l'a déjà ex-
pliqué tout à l'heure, et cela parce que la prise en
considération de l'amendement rendrait impos-
sible, vu le peu de temps qui nous reste avant la
clôture du Parlement, de faire voter le projet
de loi.
Mais quand même cela serait possible, l'accep-
tation du terme du 30 avril prochain mettrait
.l'entente établie à si grande peine entre les diffé-
rentes puissances, créée si péniblement entre les
différents pays, à la merci d'une échéance fatale
peut-être, vous n'ignorez pas que" des efforts con-
sidérables sont tentés par diftérents Etats, pour
traîner la chose en longueur et tuer l'entre-
prise par des retards successifs. Des considéra-
tions et des intérêts puissants ont été mis en^
avant auerèsdu gouvernement et des populations
de l'Italie pour faire avorter le chemin du Saint-
Gothard, et on a nourri l'espoir que l'œuvre
tout entière serait anéantie par le changement
du terme convenu d'abord avec l'Italie et la:
Suisse.. ̃ -•
Ces craintes ou ces espérances ne se sont pas
réalisées parce que le gouvernement, italien a,
comme vous le savez, prolongé le délai primiti-
vement fixé. Mais les événements qui se sont pro-
duits à cette occasion démontrent qu'un délai
nouveau et les conditions posées par M. le dé-
puté Kasker pour le consentement de la subven-
tion, pourraient toujours servir à faire avorter
l'entreprise. M. Lasker dit que le prochain Par-
lement pourra toujours très facilement accorder
un nouveau délai, s'il le juge convenable. Mais le
prochain Parlement n'exercera aucune influence,
sur les résolutions qui doivent être prises par les
autres gouvernements, ni sur l'activité que dé-
ploieront des influenças diverses, dont le but
nous est trop connu.
Un examen des avantages que le Saint-Gothard
présente sur le Spliigen, ou le Splugen sur le
Saint-Gothard, ne peut à mon avis être pris en
considération, eu égard à l'intérêt que l'Allema-
gne, et surtout l'Allemagne du Nord, a dans cette
affaire. (Très bien très bien!) !) `
Pour nous, le principal est d'avoir une commu-
nication, presque directe avec l'Italie, qui estno-
de la médisance à huis-clos; c'était un assaut
de paroles emmiellées,, mais perfides, contre
toutes les femmes absentes. Victor regardait
amoureusement Reine et la jeune fille souriait
à Victor de la bouche et du regard. Jamais ce-
lui-ci n'avait été plus heureux, jamais il n'a-
vait été si près de Reine, jamais il ne l'avait si
bien vue et jamais elle ne lui avait semblé
aussi belle et aussi désirable il admirait son
cou blanc et pur, ses oreilles petites et dia-
phanes, rosées comme une conque marine; ses
épaules, dont on admirait la rondeur et la
courbe gracieuse sous l'étoffe de soie qui les
recouvrait, et les riches perfections de son
corsage; son genou touchait celui de Reine; sa
main effleurait à chaque instant celle de la
jeune fille lo parfum d'une verveine blan-
che qu'elle avait mise dans son sein lui arri-
vait tout imprégné détenteurs délicieuses qui
l'enivraient doucement et portaient le trouble
en son cerveau.
Lorsque Reine le regardait, ses yeux pail-
letés d'or jetaient des flammes dont l'éclat,
tempéré par les longs cils de ses'paupièrés,
allumait l'incendie dans le cœur de Victor.
Jamais femme n'eut une semblable fascina-
tion dans le, regard, alliée à une naïveté qui
semblait parfois se transformer en une audace
inouïe. Sous un masque de velours, ce regard
magique eût été pris pour celui de quelque
courtisane amoureuse et cependant le cœur
de Reine n'avait jamais battu d'amour, ses
sens étaient calmes comme ceux d'un enfant
Quant au chevalier de la Clérissaie, assis
entre Reine et Mmo Coquette, il regardait, à la
dérobée, les deux femmes nous avons dit
que Mme Coquette était encore belle rem-
plissait les verres nombreux placés en face do
ses convives et ne disait mot.
Le chevalier possédait une cave très remar-
quable c'est le grand luxe de la province
il faisait l'exhibition de ses meilleurs. vins.
Reine, inconsciente de ce qu'elle buvait,
trempait tour à tour ses lèvres rosées dans
chacun des verres qui lui appartenaient, et ce
mélange de chaudes liqueurs colorait son vi-
sage, exaltait son imagination et faisait briller
tre amie et qui, je l'espère, l'est pour longtemps.
(Ecoutez!) je
Cet avantage était sur le point de nous échap-
per, parce qu'il était très difficile de prendre une
décisibnrolativemont à' celle des deux voies qui
devait être choisie d'autre pari, l'hésitation
qui régnait pour savoir laquelle do ces deux li-
gnes, devait être construites, était le levier le
plus puissant des efforts "coalisés pour empocher
la construction d'une ligne quelconque de chomin
de fer dans les Alpes suisses. (Ecoutez !)
C'est pourquoi nous avons pris à cœur d'éloi-
gner avant tout, par notre déclaration expresse,
le danger d'être entre deux chaises, et de no pas
savoir sur laquelle s'asseoir.
Parla nous croyons avoir rendu un servico
considérable aux intérêts suisses en mettant fin,
par notre déclaration, à l'indécision qui régnait
sur le choix du Saint-Gothard ou du Splugen. En
déclarant décidément, et nous le déclarons de
de nouveau aujourd'hui que nous ne nous asso-
cierons en aucun cas à l'entreprise du Spliiçcii,
nous nous sommes attachés au Saitn-Gothard "non
parce que nous méconnaissons los bons côtés du
Splugen, mais parce que nous prévoyons qu'aus-
sitôt après avoir remis de nouveau on question
la possibilité du Splugen, aucun réseau do che-
min de fer no sera établi, tandis que si le chemin
du Sâiht-Gothard est construit; on conserve l'es-
poir que lo chemin de fer de Splugen ne tardera
pas non plus à être exécuté. (Très bien !)
RENOUVELLEMENT
DES- '̃
CONSEILS GENERAUX
Eleçtions'des J I et 13 juin.
:'̃'̃ WotsvcatHs résîaïiais soîîsjras
aism:. Canton de Vic-sur-Aisne, M. Estave
de Valsery de Wailly, M. Légry.
ALPES-jiARiTiMES Canton de Cannes, M. Mé-
ro de Vbnce, pas do résultat.
ariége.– Canton de Saiiite-Croix, M. le comte
de Foix; de Saint-Lizier,: M. de Nouaalhan; de
Saverdun, M. Lefèvre. >
En dehors do la série sortante canton de Va-
rilhes, pas de résultat.
avevron. Canton de la Salyetat, M: Rodât.
cantal.– En dehors de la série sortante can-
̃ton de Riom, M. de Murât. T;
cher. Canton de Mehun, M.. Pillivuyt.
corse. Canton de Petrèto-Bicchisano, M. Ca-
sibianca; de Ghisoni, M., Çoîonna; d'Olmi-Ca-
polla, M. Giùdicelli (Pierre^; de Pero Casevec-
cliie, M. de Corsi de PiédicOrte dï Gaggio, M.
Benedetti (Jean); de Bocognano; M.lecomte Pozzo
di Borgo (Jérôme); de Léyie, M. Peretti (don
Paul); de Zicavo, M. le, général Abbatucci; de
l'Ile-Rousse, M. FrancescHini Piëtri.
drome. Canton do La Chapelle-en-Vercors,
M. Joïibert; r
iNnRE. Canton de Saiht-Benoît-du-Sault, M.
Redoud-Perràud.
..isère.: Canton duGrand-Lemps, M. le marquis,
de Virieu de Cremieu, M. de Vërna de Bour-
goin, M. Caffarel: '̃̃.• • ̃' r
̃'jura. ^Canton do Poligny, M: Legerot; deVil-
lers-Farlay, M. Pavans de-Ceccaty. -'T-
7 landes. Canton d'Àmou, pas: de résultat de
Castets, M. Turpin. ;̃̃
loir-ét-cher. Canton de Montrichard, pas
de résultat; de Selommas, M. Martellière de
Selles-sur-Cher, M. Romiéu de Tendôme, M.
de Rochambeau. • '• '̃̃̃'̃̃̃ •
LOIRE ['haute-}, t- Canton de Langeac, M. Char-
les de Paulhaguet, M. de-Flàghac; du Monas-
tier, M/'Éynacr de Cayres, M.- Louis Paul; de
Saint-Didier-la-Seaùve,' M. Duplay; de Vorer,
M. Experton; de Sauguesi M.. Menarçl; de Fay-le-
Froid, M. le marquis dé Fay de la Tour-Mau-
bourg; député. •
marne. En dehors de lasérie sortante: can-
ton de Ville-en-Tardenois, M. d'Aubilly.
marne (haute-). Canton deTignory, M. La-
voeàt.: •̃;̃ •;••1-: < ̃'̃̃
nord. Canton de Gravelines,, M. Goussard,
conseiller d'Etat;:
puy-DE-Do.ME. Canton de Tauves, M. Ber-
trand/ ̃̃̃•
sao.ne (haute-). r Canton.de Champagney, M.
Dosloye.
Savoie. Canton des Echelles, M. Milliost.
vendse. Gaaton de l'IIe-Dieu, M. Vandier.
̃ vienne. Canton de 'Plemnartin, M. Berge-
rault. ̃ ̃ :̃ '̃ • •
Le Journal. officiel publie les errata suivants
C'est par erreur que l'élection du canton sud
de Confolens (Charente) a: été indiquée comme
n'ayant pas donné de résultat au premier tour.
M. de Chamborant a été élu conseiller général.
C'est également par erreur que, dàns;le même
̃numéro, l'élection du canton de Donzenac (Cor-
rèze) est portée comme devant donner lieu à un
seçond.tour de scrutin.. M. Leclère a été élu con-
seiller général.
La même rectification doit être faite enfin pour
le canton de Bais (Mayenne). M. Robillard a été
élu conseiller général.
«
son regard d'une flamme plus vive. Au des
sert, M. de la Clérissaie versa du Champagne,
Reine en but un verre et devint d'une gaîté
très expansive.
On sortit de table, et comme la soirée était t
belle, le temps très doux, Mm0 de la Cléris-
saie proposa une promenade au jardin.
Faisons mieux, dit M"10 Coquette, allons
visiter aux lumières ]ès;ser'res de M. de la Clé-
rissaie. ̃ ̃.̃•
La proposition fut adoptée.
Le petit chevalier prit une lampe et précéda
ses convives.
Donne-moi ton bras, la Coquette, dit Aïmo
de la Clérissaie en lançant un regard malin à
Victor:
Il prit le bras de Reine et suivit les deux
femmes. Mais son pas était lent,, et bientôt il
fut assez éloigné de celles-ci pour pouvoir
murmurer à l'oreille de la jeune fille, sans
crainte d'être entendu pat1 ceux qui les de-
vançaient.'
Reine, ma chère Reine, je vous aime.
Et tandis que les trois personnages admi-
raient les fleurs, Victor entourait de son bras
la taille souple de la jeune fille et couvrait son
cou et son visage de baisers ardents.
Reine semblait émue, tremblante elle se
laissait embrasser et enlacer la taille; ses
yeux, demi clos et allanguis, souriaient tou-
jours à Victor sa tête s'inclinait sur l'épaule
du jeune homme, et son silence, mille fois
plus éloquent que les plus tendres aveux,
laissait croire à Victor qu'elle l'aimait.
Et tout cela n'était qu'un jeu de la part de
Reine, un raffinement de la plus abominable
coquetterie .̃̃-
Reine n'aimait pas. Victor a.
Reine n'aimait qu'elle-même! '̃
ARMAND LAPOINTE
(La suite à demain.) ̃̃̃
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 77.01%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 77.01%.
- Collections numériques similaires Arts de la marionnette Arts de la marionnette /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "Pam1"The Romanic review : a quarterly journal devoted to research, the publications of texts and documents, critical discussions, notes, news and comment, in the field of the romance languages and literatures / edited by Henry Alfred Todd and Raymond Weeks /ark:/12148/bpt6k119586.highres Bibliothèque de l'École des Chartes /ark:/12148/bpt6k12501c.highresLa Grande Collecte La Grande Collecte /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "GCGen1"
- Auteurs similaires Girardin Émile de Girardin Émile de /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Girardin Émile de" or dc.contributor adj "Girardin Émile de")Laguerre Georges Laguerre Georges /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Laguerre Georges" or dc.contributor adj "Laguerre Georges")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 2/4
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k513380r/f2.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k513380r/f2.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k513380r/f2.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bpt6k513380r/f2.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k513380r
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k513380r
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bpt6k513380r/f2.image × Aide
Facebook
Twitter
Pinterest