Titre : La Presse
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1868-09-23
Contributeur : Girardin, Émile de (1806-1881). Directeur de publication
Contributeur : Laguerre, Georges (1858-1912). Directeur de publication
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Description : 23 septembre 1868 23 septembre 1868
Description : 1868/09/23. 1868/09/23.
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Grande collecte... Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 11/03/2008
Mercredi 23 septembre 1868
Trois mois *3f.5O
PARIS ET SEINE Six mois. «TV-V». /:<;
> • 'Un ah. 64 » f-i:
BUREAUX D'ABONNEMENT, 123, RUE «ONTISARTRE [ c5
Mercredi 23 septembre IBBB
̃ ̃' .̃ ̃ ̃ t'Trola mois .tfifranos
̃-̃. DlPJRTEMENTS,. Siamois. 83.
̃̃-̃ (Un an. 64
ANNONCES, 8, PL. DE LA BOURSE, ET 7, RUE COQ-HÉRO»
Tout ce qui coneehié rAMinisli^iiM^û ïo/rDal doit li-irè adressé au Gérant
~.l,
~Illl:O:.
a; ,z;
'·i,
L'Adminislratiop se réserve le droit de modifier la rédaction des Annonces
JLi£l JPSL'BSSSE commencera
LE 28 SEPTEMBRE
LES AMOtlRS D'IUHORE
SECONDS PARTIS DO r
FORGERON DE LA COUR-DIEU
-rxn R 'lR
M. P0HS01 Dïï TfSfâï},
r~:a. c~a
'• • -LeB.AB©BiIIl-ÈS".W®i!VJBAlJX'ont.
droit à recevoir' Marcelle, par M^'Amèdée
Achard la première partie du Forgeron
de la Cour-Dieu, par M. le vicomte Ponson
du ,Terrail, et tout ce qui a paru delà
Pupille de la Légion d'Jiohneur, par M.
Lqyis Enault..
AVIS IMPftRTANT
POOBX.ES CHAHOEMBM'S'S Bffi IDOSSICULB
.Pour que, le Journal soit envoyé aime
nouvelle résidence, il est indispensable
que la demandé soit accompagnée d'une
bande du Journal indiquant l'ancienne
adresse. .« ̃
PARIS, 22 SEPTEMBREV1868
LES FANFARONNADES JACOBINES •:
Rien ne grise comme le succès, surtout
lorsqu'on n'y est pas habitué. Depuis
qu'un concours de_.circonstances excep- -i
tionnelles et. l'insigne maladresse- d'un
jiréfet ont procuré à M; Grévy un, succès
électoral, qui; a dépassé les espérances de
ses amis, il semble^ à lire certains jour-
naux, que la Frahcesoit retombée au pou-
voir des jacobins. On, s'adjuge la disposi-
tion des collèges électoraux et des votes,
on s'érige en arbitres du suffrage univei"-
sely' on exhume tous les vétérans du ra-
dicalisme, pour leur distribuer les can-
didatures, et, l'on fait, à l'avance, éta-
lage. des victoires qu'on est sûr de rein-
porter. Quant à .nous, autres. libéraux
qui sommes convaincus que les révolu-
e> tions retardent l'avénernent de la liberté
au lieu de l'avancer, qui voulons ferme-
ment le progrès, mais qui l'attendons sur-
tout de l'emploi persévérant des voies lé-
gales, de la propagande pacifique et du dé-
veloppement de l'instruction, on nous si-
gnifie. que ,les opinions que nous représen-
tons n'ont rien à prétendre dans le mour-
vement électoral, que nous n'avons aucun
rôle à jouer dans notre pays avec une, dé-
daigneuse indulgence,_on veut bien accep-
ter le tribut de nx% suffrages, et nous .in-
vitèr à suivre, en humbles comparses, le
char de la, démagogie triomphante^.
Est-il vrai que les opinions libérales
comptent pour si peu dans cette France
qu'un illustre orateur disait être centre
gauche ? Est-il vrai que le suffrage univer-
sel, et surtout ces millions d'électeurs qui
sont entrés dans la vie politique sans avoir
connu ni les folles terreurs ni les passions i
de 18A8, ne connaissent point d'intermé-
diaires entre la défiance et Paversion de
touteliberté, et, les rancunes et les rêvés
de la démocratie radicale ? Les feuilles ja-
cobines le prétendent, et, par un accord
x touchant, les organes de là réaction, qui
prétendent que les seissionnaires de la
majorité sont les plus dangereux ennemis
d u gouvernement, font chorus- sur ce point
"avec les adversaires de nos institutions.
Nous ne croyons point que la France, qui
se:pique d'être le pays de- la^nodération et
du bon sens, ait rompu à ce point avec les
-traditions de;, l'esprit français. Nôjus ne
croyons point que les opinions .extrêmes
FEUILLETON DE LA PRESSE
v DU 2â SEPTEMBRB 1868
a. .-̃̃. <•
̃ '•'̃ '̃̃' LA • 63
ïMii i u ii« DiËip
DEUXIÈME PAiRTIE
:V;. xxvr ï ̃̃̃
Jeanne avait a un trop haut degré le senti-
ment du devoir pour ne pas refouler en elle-
même ses émotions, si vives qu'elles fussent
d'ailleurs, quand le mbment était venu où
toute son attention et tout son temps apparte-
naient à ses élèves. Le calme se fit en elle au
moment où elle toucha les livres. À la ma-
nière dont elle dirigea les travaux de Mlle de
Fresnelles, il eût été difficile de s'apercevoir
du trouble si profond qu'elle venait d'éprou-
ver. '•
La mère de son élève entra au salon juste'
comme l'institutrice allait partir.
Il paraît, dit-elle à M"e Derville, que
nous nous trouvons tout â fait en pays de
connaissance. Hier même, M. de Verteins
nous a beaucoup parlé du colonei Derville,
sans être certain, comme à présent, qu'il fût
votre père i'il sera heureux, je n'en doufepas,
d'en parler encore à sa fille. Voulez-vous res-
ter à dîner avec nous, sans façon? '{
Jeanne n'avait pas le moins du monde en-
vie de refuser elle accepta.
Ce fut un dîner7 intime, tout à fait char-
mant. M. de Verteins qui mettait de l'esprit,
'et du plus fin, au service des idées les plus
hautes et des connaissances les plus variées,
-fit des'frais pour tout le monde. Léonie ne
l'avait jamais, trouvé plus aimable, ni Mmo de
Fresnelles plus amusant. Il ne parut point se
se partagent exclusivement les masses
électorales, et que notre pays doive néces-
sairement opter entre la perpétuité de la
tutelle administrative ou la révolution.
Voyons donc, par l'examen des dernières
élections, si les faits donnent raison aux
prétentions du jacobinisme.
Nous avons déjà indiqué, d'après des
renseignements précis dont l'exactitude
n'a r&s été contestée, les causes du succès
de- M. Grévy dans le Jura. Quoiqu'il se
soit fait inscrire au.barroau de Paris, M.
;prévy ji'a. pas .essé d'être eri^relatidits
constantes avec son pays natal; il compte
un-gï'and nombre dé parents et d'alliés; il
avait des camarades d'enfance et des amis
dévoués danstoutes les opinions, et jusque
dans les administrations publiques et mu-
nicipales. Sa réputation d'orateur, son élé-
vation opportune au bâtonhat du barreau
de Paris, flattaient l'amour-propre de ses
compatriotes, et l'attention spéciale dont
sa candidature était l'objet ne pouvait
que" chatouiller agréablement les habi-
tants du Jura.
Mal gré ces heureuses conditions, M. Gré-
vy aurait peut-être échoué, si on n'avait
pas fait tourner à son profit la rivalité de
certaines villes, si onne lui avait pas oppo-
sé un homme, honorable d'ailleurs, dont
la candidature rencontrait des préventions
avec lesquelles on aurait dû compter si,
surtout, on n'avait pas écarté une candi-
dature indépendante, dont les partisans,
en presque totalité, ont reporté leurs voix
sur le candidat radical.
Faites le décompte de toutes les voix que
le désappointement, des ressentiments an-
ciens et les rivalités locales ont values à
M. Grévy, et vous vous expliquerez com-
ment la même circonscription; qui nom-
mait un député arcadien, a pu donner une
forte majorité à un adversaire déclaré du
gQuvernemenf?*€Jûâtit à croire que les pb-
puîations du Jura soient acquises aux opi-
nions révolutionnaires, c'est une illusion
que la prochaine élection générale dissi-
pera.
Le jacobinisme revendique, dans le Ju-
ra, des suffrages réellement exprimés
dans le Var, par une prétention plus exor-
bitante, il réclame des suffrages non. ex-
primés. Il "s'adjuge les 19,000 électeurs
qui n'ont pas voté, et il s'attribue la ma-
jorité. Si M. Dufaure n'a pas été élu, c'est
que le jacobinisme a gardé son armée,sous
la tente le jour où il la mettra en mouve-
ment-, la victoire lui appartient. Voyons
si les faits et les chiffres justifient cette
prétention.
Aux élections de 1863, le nombre des
électeurs inscrits dans la 2e circonscrip-
tion du Var était de Mî,509 il y eut
28,3i8 votants. A l'élection qui vient d'a-
voir lieu, il y avait. A8, 777 inscrits il y a
eu 30,M)7 votants..
La proportion des votants aux inscrits
a donc été sensiblement la même dans les
deux élections cependant, en 1863, les
feuilles radicales n'avaient pas prêché
bruyamment l'abstention, et' un candi-
dat auquel ces feuilles maintiennent tou-
tes leurs sympathies, M. Philis, était sur
les rangs.. "'̃ ̃
Ce fait, à lui seul, ne suffit-il pas à prou-
ver que le silence majestueux du 'Siècle et
les déclamations des feuilles radicales
n'ont pas exercé sur l'élection une influen-
ce sensible car cette influence se serait
traduite par un accroissement notable dans
le nombre des non-votants ? Mais entrons
plus avant dans l'examen des chiffres.
Lès hommes présentsjsous les: drapeaux.,
à un titre quelconque, sont inscrits néan-
moins sur les listes électorales, et repré-
sentent 10 à 12 pouf 100 du chiffre des
électeurs. Cette proportion doit être élevée
à 15 pour 100 dans les arrondissements
maritimes, à raison des hommes qui navi-
guent pour 4'Etat ou pour le commerce.
Ajoutez-y les absents, les malades, les
gens qui ont changé de résidence, ceux qui
ne se: saventpas inscrits, et vous arrive^
rez aisément à 30 0/0, qui est la proportion
préoccuper de Mlle Derville le moins du mon-
de il n'eut pour elle ni un mot; ni un regard
de plus que pour ses deux cousines. Mais :il
apporta dans la conversation une verve et un
entrain, dont il était, permis de faire honneur
à Jeanne. Déjà, de son côté, la fille du colo-
nel se sentait attirée à lui.
Ce sentiment encore vague, qrfelle n'eût
pu elle-même ni préciser ni définir, ne res-
semblait point à ce qu'elle avait jadis ^prouvé
pour Maxehce de Bois-Robert, dans la premiè-
re efflorescence de son cœur. Ce qu'elle res-
sentait maintenant éi ait r tout à la fois: plus
calme, plus sérieux et plus profond. D'ail-
leurs, la pensée de son père, qui se mêlait à
cette sympathie naissante, la justifiait para-
vance à ses. yeux. Elle lui semblait sans dan-
ger, et comme protégée et sanctifiée par cette
ombre auguste et chère.
Le café, que l'on prit au salon, prolongea
une causerie qui intéressait tout le monde, et
il fallut qu'une pendule indiscrète, en son-
nant l'heure "qu'on ne lui demandait pas,
vint rappeler Jeanne aux sévères exigences
de la réalité.
Oh dit-elle, neuf heures je me dé-
range! Ma pauvre Jacqueline est capable
de me réclamer à son,de trompe. Il faut que
je m'en aille..
–r Vos gens sont-ils prévenus ? demanda
M. de Verteins avec un bon rire. Voulez-vous
que je fasse avancer-? ̃
J'ai en effet un cocher et un valet de
pied, ou plutôt de marche-pied, répondit
Jeanne en riant elle-même. Qua.nt à mon' é-
quipage il est excellent et change de chevaux
quatre ou cinq fois, par jour. seulement je
ne 'sais- pas pourquoi il ne vient jamais me
chercher jusqu'ici, et j'ai l'habitude d'aller
l'attendre au passage, là tout près, au bout
de la rue.
Alorsje devine que ce n'est ni un cla-
rence, ni un brougham, ni une calèche, ni un
brislca, ni un coupé.
Oh non, monsieur, rien de tout cela,
en effet; c'est. im omnibus.
Si vous le permettez, mademoiselle;
nous l'attendrons de compagnie.
Jeanne, avant de répondre, consulta ingé-
nument du regard Mme de Fresn elles, qui lui
fit comprendre, par, un petit kigne de, tête
ordinaire des non-votants dans; toute é-
leotion Quand la lutte est extrêmement
vive et qu'aucune circonstance atmosphé-
rique ou aucune occupation agricole ne met
obstacle au déplacement dès électeurs, la
proportion des non votants s'abaisse par-
fois à 25 pour 100; on ne trouverait pas,
depuis seize ans, dix élections où elle soit
descendue au-dessous de ce chiffre.
La proportion des non-votants dans la
dernière élection du Var a été" de"38 pour
100 elle a dépassé la moyenne' de 8 à 10a
pour 100; mettons 15 pour 100, et cou si-
dérons ces 15 pour 100 comme représentant
des abstentions politiques, en exécution
du mot d'ordre donné par les feuilles jaco-
bines il en résulterait que le radicalisme
disposerait dans le Var de 8 à 9,000- voix,
et non de 19;000. Ce chiffre de 8 à 9,000
voix concorde, du reste, avec celui des
non- votants dans les deux agglomérations
ouvrières du Mourillon et de la Seyne.
Le jacobinisme n'est donc pas maître de
la position dans le Var, comme il lé pré-
tend avec une jactance que les faits démen-
tent, et ce n'est pas son abstention qui a
fait échouer M. Dufaure. Les causes de cet
échec doivent être cherchées ailleurs.
La candidature de M. Dufa,ure est née de
la conviction que M. Philis avait obtenu,
dès 1863, toutes les voix dont là démocra-
tie radicale, dispose de l'impossibilité de
faire accepter, parl'arrondissement deBri-
gnoles, cette candidature trop accentuée,
et de la certitude d'un échec si Fon ne pou-
vait rallier à une candidature nouyeflle lès'
Aroix des libéraux indépendants.
C'est alors que le nom de M: Dufaure
fut prononcé; on crut/ qu'un ancien ^mi-
nistre; du général Cavaigoac, qui avait
rompu d'une manière éclatante avec ,1e
pTince-présidenty et qui depuis lôrs' était
d^m^u^é dans l'apposition^ serait ac-:
cepté aisément par les radicaux: D'au-
tre part, les opinions bien connues de
M: Dufaure, en matière de législation éco-
nomique et sociale, donnaient toute ga-
rantie aux conservateurs les plus exigeants.
L'accueil fait tout d'abord à cette candi-
dature sembla prouver que ce calcul était
juste.
-Quelles ont donc été les causes de l'échec
de M. Dufaure? En premier lieuj le peu
de liens personnels qu'il avait avec: la
circonscription; ses hésitations, sa len-
teur, son arrivée tardive, qui ne lui a pas
permis de faire les démarches indis-
pensables. En second lieu, une circulaire
maladroite, écrite sur un ton aigre et
cassant, et se terminant par, une décla-
ration blessante pourles hommes qui, en
voulant le progrès des libertés publiques,-
ne sont point animés de sentiments hos-
tiles pour l'Empire.
La cause déterminante de l'échec de
M. Dufaure a. été, non pas l'abstention
prétendue des radicaux, mais les efforts
qui ont été faits pour lui rallier les voies
des jacobins. Plus les journaux hostiles, à
l'Empire' ont fait d'efforts en sa faveur,:
plus on a essayé de donner à sa candida-
ture une couleur d'opposition radicale,
plus on a refroidi, découragé, éloigné les
sympathies de ces libéraux f; dont on avait
jugé l'appui indispensable au succès. Il
ne pouvait convenir aux gens indépen-
dants, instruits et éclairés qu'une vil-
le comme Toulon renferme en si grand
nombre, de ménager un triomphe à la
démagogie. M. Dufaure, patronné par
M. Jules Favre et consorts, n'était plus
lé candidat pour lequel ils avaient ré-
solu de voter. Ce n'est pas à Toulon seulej-
ment, -c'est- dans plusieurs, centres impor-
tants, à Cuers notamment, qu'on a vu des
influences libérales sur lesquelles on avait
justement compté, s'abstenir au dernier
moment, et même passer du côté de M.
Peyruc.. > ,'̃:̃. '̃ .;̃;
La démagdgae n'a pas eu da_ns le Vav
une yi.ctoii'ë morale plus qu'une .victoire
matérielle'. Elle a réduit à. l'abstention
ou rejeté versle candidat officiel une foule
d'électeurs libéraux qui ne veulent pa?
amical, qu'on lui demandait la chose la plus
naturelle du monde et qu'elle pouvait aè-
;cepter.f r
Vive et sincère dans ses impressions, trou^
vant M. de Verteins très sympathique,; Jeanne
ne demandait pas mieux que de demeurer
encore, quelque temps -avec. lui. Elle noua
prestement les brides de son chapeau/croisa
son châle sur ?a poitrine, embrassa: Léohiè,
prit congé de sa mère, et se tournant vers
celui qui allait être, pour un instant, son
compagnon de route
-.Si vous. voalez?, .^îi dit-elle. /̃ V
Ils s'en allèrent tpufe. deux. Pierre lui offrit
apn bras ;elle refusa. Et. comme il en pa-
raissait un. peu étonné
J'ai tellement: l'habitude, de marcher
seule! "Il me semble que cela, me gênerait,
lui dit-elle. Vous pardonnez?. <̃
II n'insista. pas.
Ah J'fit Jeanne tout coup, en pressant
le pas, voici ma voiture.
En effet, l'omnibus qui. descend dés.hau-
teurs du faubourg Saint-Gerniflin vers la
Seine et le nouveau Paris, passait à vingt-cinq
pas d'eux, dans la rue. qui coupait celle où ils
se trouvaient. ̃
Elle fit un signe qu'on ne vit pas M. de
Verteins appela, il ne fut pas entendu.
Complet, sans doute! Rien n'est plus
rare que de trouver une place à cette heure-
ci. Qu'allez-vous faire?
–Je ne sais, dit-elle en regardant; de tous
côtés pour découvrir quelque fiacre en ma-
raude mais à Paris on ne trouve.de voitures
que quand on n'en a pas besoin.; Chacun sait
cela..
L'autre omnibus, passe dans cinq minu-
tes, fit M. de Verteins; voulez-vous que nous
l'attendions?
Et, apercevant comme une ombre sur le
visage de sa compagne .'<
^–Est-ce que le bureau est loin? lui de-
manda-t-il. =
Assez loin.
^-Eh bien! que voulez-vous faire? Je suis
ii vos ordres. Si nous marchions dans la di-
rection de la voiture ? Elle va nous rejoin-
dre, un peu plus tôt, un peu plus tard. Qu'on
dites- vous? .̃ r-,
.Je;ci'bis que vous avez raison."
accepter ses ;nots d'ordre, qui étaient
prêts à voter pour un candidat indépen-
dant, mais qui n?ont pas voulu que le sens
de leur, vote pût être dénaturé.
Pareille évolution s'est produite dans la
Nièvre, et se produira partout où la dé-
magogie manifestera les mêmes éspéran-'
ces et les mêmes prétentions. Le jour où la
candidature libérale deM. d'Osmonda dis-r
paru," le succès de M. de Bourgbing a été
assuré. Dans la Nièvre, seulement, le jaco-'
binisme a voulu mesurer ses forces, et les
1,800 -bulletins déposés au nom de M.
Gambon, ont1 montré ce qu'il fallait pen-
ser de ces prétentions.
II est temps que les héros de 18.48 ren-
trent dans la retraite d'où ils n'auraient
jamais dû sortir. Qu'ils aient désormais la
modestie qui convient à le.ur passé. Le
plus grand service qu'ils puissent rendre à
la liberté est de se faire oublier. Partoutoù
ils paraîtront, où ils auront la prétention
de parler au nom de la liberté et de s'i-
dentifier avec elle, ils feront' merveilleuse-
ment les affaires de nos Arcadiens la
France acceptera tout plutôt que les hom-
mes dont' elle a gardé un si déplorable
souvenir.- ̃'
Quanta la; pi'esse officieuse qui ne se
sent pas de joie à la vue de ces revenants
de 18A8, et qui s'en sert comme d'autant
d'épouvantails pour faire rentrer au ber-
cail les électeurs récalcitrants, nous ne
voulons pas troubler sa satisfaction:' II
nous suffit de lire les circulaires de M.
Peyruc et de M. Lejoindre, si différentes
_des circulaires dé 1863, d'où les préfets
expurgeaient le mot de liberté; il nous:
isuffit de voir M. de Bourgoing lui-même
s'affubler du titre de libéral pour; être,
convaincu que lés affaires des libéraux
ne vont pas si mal en France. Combien
trouverait-on aujourd'hui de députés qui
Voulussent prendre pour programme élec-'
toraFle discours de M. Rouher "contre
l'amendement des ko ?
CUCHEVAL-CLARISNT.
BËPlSip TÉLË6EAPII0BSS
ALLEMAGNE;
· Berlin, 21 septembre.
La Gazette de V Allemagne du Nord déclare
dénuée ds tout fondement la nouvelle donnée
par V Indépendance belge que le chargé d'aii'aires
de'Prusse à, Paris ait eu un entretien avec M. de
Moustier, relativement au discours du roi de
Prusse à Kiel.
'•̃ ANGLETERRE
'̃̃•̃ •" Londres, 22 septembre.
Lora Lennox' est nommé, cliàncelier du duché
de Lancastre, avec place dans le cabinet.
On mande de Cork que/ dans la nuit dû 20' au
21, .soixante individus awnés, revêtus d'un uni-
forme vert, en partie à cheval, et ayant un chef •
américain, ont envahi la maison du juge, à Dill-
street, et ont emporté les /armes qui s'y trou- 7
vaient. "̃
'̃ ÉTATS-UNIS '̃̃ ,Su'w
New-York, lOiseptembre. >
Les républicains ont eu la majorité dans les é-
lections législatives du Colorado, au nouveau
Mexique> et ont élu un des membres de leur.parli
député au Congrès.. '̃<.
La Convention républicaine du Massachûsets a
approuvé, à l'unanimité, -les actes du Congrès. Le
programme de la ville de Chicago porte, qu'il y a
̃lieu de payer en or la dette, et dénonce la politi-
que démocratique comme étant révolutionnaire-.
Washington, 21 septembre.
Le Congrès s'est, réuni aujourd'hui pour s'a-
journer de nouveau jusqu'au 16 octobre prochain.
Il a décidé,que si, à cette date, il n'y avait pas un
nombre suffisant" de députés présents, il s'ajour-
nerait an 10 novembre, puis, en cas de nouvelle
insuffisance, au 7 décembre, à moins que, dans
l'intervalle, il n'en soit décidé autrement.
SUISSE ̃̃̃• .L
"̃~ ."̃'̃•.̃'̃-̃̃' '̃'̃ 7 Berne, 21 septemjjre.,
Aujoiird!hui ,;l eu lieu, à l'hôtel du Faucon, la
réunion, préparatoire du congres. •̃
80 membres étaient préseiits;
Pierre prit un bras que, cette fois, on ne lui
refusa point. Ils marchèrent sans trop parleiv
Elle éprouvait un peu( d'embarras qu'il res-
pectait. • '["
L'omriibiis attendu parut bientôt. Jeanne
fut heureuse.1' et fcàchée, mais elle cacha
soigneusement cette dernière impression: •̃;
Adieu mademoiselle; fit;le jeune hom-
me un peu tristement le bonheur dos .uns
fait le malheur des autres. J'aurais bien mar-
ché encore
Merci et au revoir! fit Jeanne qui ne
voulut point comprendre ce qu'il y avait peut-
être d'un peu trop significatif dansc.es der-
nières paroles. '̃ r
Pendant qu'ils échangeaient ainsi leurs
adieux, l'omnibus s'était arrêté, et une fem-
me qui se trouvait seule sur l'autre trottoir,
et que personne ne retardait, s'élança leste-
ment sur le marche-pied et disparut dans
les profondeurs de l'immense véhicule. ̃
II n'y avait plus qu'une seule place. Le con-
ducteur agita sa ficelle, les deux perchei-ons
repartirent.
Ce n'est, je crois, la faute de personne,
fit M116 Derville, .prenant sa mésaventure-as-
sez gaiment. Us sont tons ^complets. Qne je
vous plains!
Allons toujours
Ils arrivèrent sur les quais. ,̃
C'était une belle soirée de printemps, tiède
et lumineuse, parfumée de ces bonnes sen-
teurs qui s'exhalent des .grands arbres des
Tuileries les mille lueurs tremblantes du gaz
prolongeaient leur scintillement incertain
dans l'onde endormie, ;que travei'saient les
rayons des- premières étoiles s'allumant là-
haut dans les cieux. Au loin les grands mo-
numents.de la cité détachaient leur silhouette
sombre sur l'azur profond et calme/ que la
lune'argentait.'
Sans s'être rien dit, tous deux s'arrêtèrent
au milieu du .pont des Tuileries. L'un et l'au-
tre, ils avaient vu cent fois ce spectacle mais
on eût ditqu'il leur semblait pjus beau à tous
deux parce qu'ils le voyaient ensemble. C'était
une raison. Sans doute ils devaient avoir l'ad-
miration muette, car .tous deux gardèrent le
silence,/ ̃.
M. de Verteuis aperçut. les lanternes rouges
d'un troisième omnibus. Cette fois, il n'osa
On a traité la question militaire. 1
Le général Cluseret a envoyé un mémoire.
̃ M. Chaudey, avocat de Paris, blâme les propo-
sitions exagérées de l'Association des travailleurs
au congrès de Bruxelles; il demande si les chefs
du congrès de Bruxelles auraient menacé de dis-
soudre le congrès de Berner
M. Richard, délégué des ouvriers français, dit
que lajninorité seule est hostile, à la réunion ac-
tuelle. ,11 déclare adhérer au congrès de Berne.
B,erne,-Bl septembre.
Le comité central soumettra au congrès, dans
la séance du SA,, une résolution concernant, la
suppression dé "Ta 'reconnaissance 'officielle clës
cultes, l'annulation dès concordats, le budget des
cultes, l'interdiction de l'enseignement religieux
dans les écoles publiques le comité proteste dans
cette résolution contre le maintien du pouvoir
temporel et contré l'intervention, étrangère en fa-
veur du. pape. M. Barni est nommé rapporteur.
Une adresse suédoise a été envoyée au congrès.
La ville de Saint-Gall est désignée pour le pro-
chain congrès. • • i
La présidence, sera dévolue à M. Bernet, mem-
bre du conseil national suisse.
(Agence Havas-Bullier.)
:'̃ '•
Nous avions, raison* de faire; hier
des réserves sur les questions de forme
et, de date à propos des rapports ac-
tuels de la France et de 'l'Italie; mais nous
étions dans le vrai en admettant l'existen-
ce de pourparlers sérieux: Si'nous sommes
bien renseignés, les pourparlers seraient
dus à l'initiative, de l'Italie ils auraient
pour objet apparent la question romaine
et pour cause réelle les embarras- du gou-
vernement de Florence, Depuis quelques
semaines, lé parti d'action se remue beau-
coup, il tient des réunions secrètes et fait
des enrôlements. Celan'est pas nouveau et
l'on n'en avait témoigné jusqu'ici que peii
d'inquiétude'- mais l'objectif du parti était
Jtîoïs; la-ville de Rome; c'est aujourd'hui
contre ia'monarchië que le mouvement se-
rait dirigé. L'inquiétude qu'on ressent à
Florence a donc un caractère toutperson^.
neL
1 Dans- de telles conditions, l'Italie cher-
chant à se rapprocher dé la France, devait
se montrer et se serait montrée, en.: effet,
assez facile sur les conditions. 'Elle a pu
demander iout d'abord le, rappeldenos
troupes, mais elle n'a pas insisté devant
unrefus gracieux. 'Aujourd'hui, les pré-
tentions de l'Italie n'iraient pas au-delà
d'une occupation mixte ^dù territoire pon-
tifical, c'est-à dire. le' çasepnement dans
une place ^frontière des, Etat s romains s
d'une brigade ïitalienn,e, faisant, pendant à
la brigade française de Civita^Vecchia. ̃.̃:•;
̃̃̃'̃'Ce" projet, s'il existe, n'avira probable^
ment pas; un meilleur sort que le premier;
cela n'empêchera 'sans doute pas les négo-
ciations de se poursuivre, e.t' la preuve de
l'intérê.t.,qa om y* attache à Florence, c'est
que le .général Meuabrea lui-même doit
arriver à Paris pour les mener à fin.
Sans prévoir l'avenir, et sans prétendre
même dégager lé- présent de ses nuages,
nofis.çroyons qu'on peut considérer le gou-
-vernement actuel à Florence comme entré
dans un nouvel ordre d'idées. Il admet la
possibilité de Fexistence sans Rdme^ et il"
s'inquiète, avant tout, "des menées du parti
-r d'action. C'est là le point grave. La révo-
lution italienne a elle-même changé d'al-
lures. Au lieu dé se: jeter dans la grande
aventure.de Rome, entre les résistances de;
l'Europe, les baïonnettes de la France et
les hésitations de l'Italie officielle, elle
s'attaquerait d'abord à celle-ci, r en ver se-
rait-la dynastie, s'éinparerait du 'pouvoir,
et alors, comme, puissance, et non plus
comme parti, elle reprendrait la grande
œuvré de l'unification sur les ruines de la
papauté. .̃
Ce plan a du moins le mérite d'être lo-
gique^ et nous ne: sommes nullement éton^
né qu'on1 l'attribue, à -Mazzini, car, il rie
ressenible en rieiliaux élucubrations théâ-
trales dit solitaire de Caprera.
;J II. -VRIGN'AULT. I ̃
pas compter sur la complicité d'un troisième
hasard, et tout bas il regretta' qu'il .fallût se
quitter.déjà
J'; Est-ce que vousimài'chezHbien? deiiian-
da-t-il à Jeanne,- un-peu brusquement -^peut-
être.
être. '̃.̃̃' ,•' • ̃̃••̃
r– C'èst;mbn métier de bien- marcher' J'ai
fài't't'aht"déuc6ùrsi3S 'dàns-iîna ̃̃'vië.i-Si'-vous s
croyez que j'ai toujours eu des omnibus! oh
non. Que de fois je suis partie- -de mon pied
.̃léger'-poiir aller de la rue dé Clichy à la rue
!de ,1a Santé Savëz-vous bien:, monsieur, où
est la rue de la Santé?- ̃
Vaguement J'en ai entendu parler, ce- J
pendant, et.je m'imagine que ce ne doit pas
être près. d'ici. > ̃ ̃'
Eh bien.! j'y allais et j'en revenais, sans
être plus fatiguée que -votre charmante cou-
sine, quand elle a fait -deux fois le tour de
son parterre '_̃ '̃̃ i;'
Alors vous iriez; bieii d'ici jusque chez
vous?~'`- Il .1
vous?'w- ̃" 'r;" '̃̃
Je serais capable de cet effort, i-,
̃ Eh bien! alors,, allons-nous-en à pied,
comme deux: bons' bourgeois. voulez-vous ?
Cette petite promenade me sera tout à fait fa-
'voràblé.' Je me sens un mal de (été, comme
quelqu'un qui a travaillé toute sa journée.
–Ah. vous, travaillez donc,au.ssi, vous?'
demanda Jeanne d'un ton d'affectueux inté-
rêt, et en se rapprochant un peu deM. deYer-
teins, par.un mouverrierit' instinctif tout à' fait
involontaire, et qui n'en était que plus Char-
mant. ,̃
Certainoment, j'e. travaille. et beaucoup,
même, .• •'
Pour votre .plaisir,, .alors?
̃ C'est-à-dire., .entendons-nous, que '.cola
me- fait plaisir dé travailler, niais il faut
que ja travaille Je ne m'en cache point.
Tant mieux! fît:. Jeanne; avec un élan
spontané et si vif qu'il 1 ui échappa sans qu'elle
en fût la maîtresse.
̃ •– Et pouquoi,tant mieux ? demanda -Pier-
re, en s'arrêtant pour, regarder plus attenti-
vement la jeune fille, -r
Mais, répliqua Jeanne un peu troublée,
c'est parce que le travail est une bonne cho-
se. Quelquefois, en commençant,. cela sem-
ble v bien un peu- dur mais on a *vits fait de
G~I~~OIIIQD~ PQhITIQüv s r,
/.iP~i~fr,1~;
j Nous avons, publié, d'après la (ffîrotyft^
une lettre que le juge de :pàix defero^!y(#l^ '=
aurait adressée auxiliaires de ceu-ail^i^ e^
Dans cette lettre, le juge de paix ave&£H^
maires qu'un candidat à la députai Lon»4asj£ii_-s£J
tre que M. Dréollé doit se présenter chez
eux pour leur faire signer uae pétition au
ministre. Il les invite; au nom de la pru-
dence, à s'aBstenir d'une semblable de-
marche.
Cette lettre inspire au Constitutionnel
les réflexions, suivantes `
La doctrine de M. le ministre de l'intérieur ét~
blit que les maires sont parfaitement indépén*;
dants de l'administration centrale qu'ils peuvent
voter comme bon leur semble, et manifeste li-
brement leurs sympathies pour tel candidat qui
leur paraît répondre le mieux aux vœux des po-
pulations. -̃
Le candidat officiel désigné au choix- du goii-
vernement par la majorité des maires, telle est la
théorie nouvelle. ,•"̃
Assurément,, ce n'est pas encore "la liberléélec-
torale telle que nous la souhaitons, mais, à tout
prendre, c'est un progrès, à la condition toute-
fois que les magistrats municipaux pourront don-
ner leur avis spontanément, à l'abri de toute in-
fluence ou de toute -pression supérieure.
Si donc un candidat « qui n'est -pas M. Dréolle?
se présente chez MM. les maires pour leur faire
signer une pétition au ministre », MM. les maires
ont incontestablement Je droit de lui- donner sa-
tisfaction s'ils le jugent convenable, et,t ce fai-
sant, ils agissent conformément aux principes
développés, il y a quatre mois, à Ja( tribune
du Corps législatif par M. le ministre de l'inté-
rieur. ;.•̃
Une circulaire comme, celle de M. Delgèr ner
peùf que compromettre legouvernëment, en lais-
sànt supposer qu'il continue, sous une autre foi!
me, Hancien, mode des: can4idatures fabriquées
dans les. bureaux. ̃'̃̃̃
Et, grâce à Dieu, le règne des fonctionnaires
àpoigne est à jamas terminé, et M. Pinard, qui a t
eu la gloire d'inaugurer dans le Varuu isystèm»
électoral à la fois plus habile et mieux en- rapport
avec- nos .mœurs' actuelles s'empressera, sans
doute, de désavouer la lettre o.nachronique de
M.' le juge de paix de Fronsac. RobertMit-
chell.
M. le ministre de l'intérieur, qui avait a
fixé au il septembre son déparfrpour Au-
tun, où il devait aller prendre quelques
jours de repos, se. trouvé retenu à Paris par
lès événements d'Espagne qui nécessiter) I;
l'envoi d'instructions pi'ëcises aux préfets
des dépailements frontières. =
Une serait pas impossible que le séjour
de l'Empereur à Biarritz fût abrège par
les mêmes raisons.
Plusieurs bâtiments de la marine mili-
taire ont reçu l'ordre de se tenir pi'êts à
partir pour les côtes- d'Espagne, pouf Je
cas où la protection! de nos nationaux
exigerait leur présence. Ces bâtiments se
mettront à la disposition des consuls- fran-
çais. ,< ̃ ̃̃>
Certaines j>ersonnes, bien auicouran t dts'
affaires générales .de l'Europe, semblent
croire que la révolution qui vient d'éclater
en Espagne pourrait n'être pas isolée que
l'Italie, fort Li-availléejen ce moment par !o
.-parti d'action, pourrait suivre cet exemple
et tenter à son tour de. renverser la dynas-
tie régnante. On va jusqu'à dire qu'un ac-
cord se serait préalablement éhxbli entre
le chef du parti d'action italien«t )a géné-
ral Prim, qui serait, en réalité, i'instiga-
,teur et le directeur du :soulèvementi espa-
gnol.
Comme, une dépêche l'a annoncé, M. de
Trauttmansdorff irait occuper le poste
d'ambassadeur d'Autricîie à Rome. M. de
Meysenbug, sous-secrétaire d'Etat, qui
vient de passer quelques semaines dans cet-
teyille, n'y retoui'nerait pas, contrairement
au bruit qui avait couru. On dit, à celte
occasion,. que la mission de cet homme
d'Etat aurait en réalité réussi, et que si le
Saint-Siège proteste pro §ornXu contre les
lois anticoncordataires, il n'est nullement
disposé à user de rigueur, rocomiai^saiit.la
gravité des circonstances et les nécessités
tmi\m mil ̃mu» iw
s'y accoutumer, et on finit par ne plus rien
aimer autant que lui. -•̃'
Yous devez le savoir, car vous êtes, je
Crois, fûl'ti occupée. ̃̃ •
:̃– -Tant que les jours sont longs et ;m(mui
davantage: en: hiver Je donne nia première
leçon à huit heures, et, comme c'est loin il
faatpartirà sept! .̃• ;)̃
Avant l'aube?' v .•;̃ ]
-• Cela dëpend.des. saisons., J..
̃̃ Pauvre créature ;̃•. 'i: ̃]̃:̃' ̃ -̃
Bah! on s'y fait:; Je ne me. plains pas.
J'échelonnenies heures par quartiers,; de fe.-
çoni perdre le moins de temps possible. ,Jb
connais bien mon Paris; allez! et je pourrais
demander une place d'inspectrice; des. rues et
moniiments publies r à M, le sénateur préfet
de là Seine. ..i.
̃ Qiii s'empresserait de vrous la. refuser.:
̃j ''Naturellement. aussi je nela demande
pas. • ̃:̃
• Ils rirent tous- deiiX:: do rfie bon ttire franc,
sans ai-rière-pensée, sans ainertume, qui us!,
comme uû écho de l'àme lionriete.' •
-Et- vos Soirées, du-moina, le* avez, vuiis?
̃ -r– Oh 1 pas toutes liaes. soirées L. je serais, 1
trop heureuse. Mais, non je .donne paVfoi-ï
uneou deux leçons après-dîner. Onne peut
pas refuser les gens, i
i -r-Mais>,dumoms,! gagnez-vous beaucoup
à 'cette rude; vie?' ':̃̃:̃• ̃'̃/
Assez, du moins, pouv quelqu'un qui
n'est ipas trop exigeant. Avec ,de la persévé-
rance et du bonheur, je pourrai ,pevit-être, en
sept ou huit an3, amasser de,, quoi ne pas
mourir dé faim.
̃r–. Et vous né ,.vo;us;plaignez. pas .vpvis, ne
vous récriez pas!. vous n'accuse* pas la vie!
̃voushe jetez pas la pierre à la destinée, com-
me feraient tant d'autres à. v.oti-e,-place? Vous
vivez tranquille, sereine. heure.use peat-
êtro!. -̃. > •̃
C'est que, j'ai un peu de philosophie et
beaucoup de religion, monsieur. Quand, je
suis tentée de me plaindre, car j'ai aussi mes
mauvais quarts d'heure;quoi que vous en pen-
siez* je regarde au-dessous de moi. et je ne
murmure plus. Je me souviens dupasse et jo
bénis le présent. Oui, certes," j'ai eu des mo-
ment? d'épreuves, mais ils m'ont- appris à
connaître, ils m'ont permis d'apprécier ua
Trois mois *3f.5O
PARIS ET SEINE Six mois. «TV-V». /:<;
> • 'Un ah. 64 » f-i:
BUREAUX D'ABONNEMENT, 123, RUE «ONTISARTRE [ c5
Mercredi 23 septembre IBBB
̃ ̃' .̃ ̃ ̃ t'Trola mois .tfifranos
̃-̃. DlPJRTEMENTS,. Siamois. 83.
̃̃-̃ (Un an. 64
ANNONCES, 8, PL. DE LA BOURSE, ET 7, RUE COQ-HÉRO»
Tout ce qui coneehié rAMinisli^iiM^û ïo/rDal doit li-irè adressé au Gérant
~.l,
~Illl:O:.
a; ,z;
'·i,
L'Adminislratiop se réserve le droit de modifier la rédaction des Annonces
JLi£l JPSL'BSSSE commencera
LE 28 SEPTEMBRE
LES AMOtlRS D'IUHORE
SECONDS PARTIS DO r
FORGERON DE LA COUR-DIEU
-rxn R 'lR
M. P0HS01 Dïï TfSfâï},
r~:a. c~a
'• • -LeB.AB©BiIIl-ÈS".W®i!VJBAlJX'ont.
droit à recevoir' Marcelle, par M^'Amèdée
Achard la première partie du Forgeron
de la Cour-Dieu, par M. le vicomte Ponson
du ,Terrail, et tout ce qui a paru delà
Pupille de la Légion d'Jiohneur, par M.
Lqyis Enault..
AVIS IMPftRTANT
POOBX.ES CHAHOEMBM'S'S Bffi IDOSSICULB
.Pour que, le Journal soit envoyé aime
nouvelle résidence, il est indispensable
que la demandé soit accompagnée d'une
bande du Journal indiquant l'ancienne
adresse. .« ̃
PARIS, 22 SEPTEMBREV1868
LES FANFARONNADES JACOBINES •:
Rien ne grise comme le succès, surtout
lorsqu'on n'y est pas habitué. Depuis
qu'un concours de_.circonstances excep- -i
tionnelles et. l'insigne maladresse- d'un
jiréfet ont procuré à M; Grévy un, succès
électoral, qui; a dépassé les espérances de
ses amis, il semble^ à lire certains jour-
naux, que la Frahcesoit retombée au pou-
voir des jacobins. On, s'adjuge la disposi-
tion des collèges électoraux et des votes,
on s'érige en arbitres du suffrage univei"-
sely' on exhume tous les vétérans du ra-
dicalisme, pour leur distribuer les can-
didatures, et, l'on fait, à l'avance, éta-
lage. des victoires qu'on est sûr de rein-
porter. Quant à .nous, autres. libéraux
qui sommes convaincus que les révolu-
e> tions retardent l'avénernent de la liberté
au lieu de l'avancer, qui voulons ferme-
ment le progrès, mais qui l'attendons sur-
tout de l'emploi persévérant des voies lé-
gales, de la propagande pacifique et du dé-
veloppement de l'instruction, on nous si-
gnifie. que ,les opinions que nous représen-
tons n'ont rien à prétendre dans le mour-
vement électoral, que nous n'avons aucun
rôle à jouer dans notre pays avec une, dé-
daigneuse indulgence,_on veut bien accep-
ter le tribut de nx% suffrages, et nous .in-
vitèr à suivre, en humbles comparses, le
char de la, démagogie triomphante^.
Est-il vrai que les opinions libérales
comptent pour si peu dans cette France
qu'un illustre orateur disait être centre
gauche ? Est-il vrai que le suffrage univer-
sel, et surtout ces millions d'électeurs qui
sont entrés dans la vie politique sans avoir
connu ni les folles terreurs ni les passions i
de 18A8, ne connaissent point d'intermé-
diaires entre la défiance et Paversion de
touteliberté, et, les rancunes et les rêvés
de la démocratie radicale ? Les feuilles ja-
cobines le prétendent, et, par un accord
x touchant, les organes de là réaction, qui
prétendent que les seissionnaires de la
majorité sont les plus dangereux ennemis
d u gouvernement, font chorus- sur ce point
"avec les adversaires de nos institutions.
Nous ne croyons point que la France, qui
se:pique d'être le pays de- la^nodération et
du bon sens, ait rompu à ce point avec les
-traditions de;, l'esprit français. Nôjus ne
croyons point que les opinions .extrêmes
FEUILLETON DE LA PRESSE
v DU 2â SEPTEMBRB 1868
a. .-̃̃. <•
̃ '•'̃ '̃̃' LA • 63
ïMii i u ii« DiËip
DEUXIÈME PAiRTIE
:V;. xxvr ï ̃̃̃
Jeanne avait a un trop haut degré le senti-
ment du devoir pour ne pas refouler en elle-
même ses émotions, si vives qu'elles fussent
d'ailleurs, quand le mbment était venu où
toute son attention et tout son temps apparte-
naient à ses élèves. Le calme se fit en elle au
moment où elle toucha les livres. À la ma-
nière dont elle dirigea les travaux de Mlle de
Fresnelles, il eût été difficile de s'apercevoir
du trouble si profond qu'elle venait d'éprou-
ver. '•
La mère de son élève entra au salon juste'
comme l'institutrice allait partir.
Il paraît, dit-elle à M"e Derville, que
nous nous trouvons tout â fait en pays de
connaissance. Hier même, M. de Verteins
nous a beaucoup parlé du colonei Derville,
sans être certain, comme à présent, qu'il fût
votre père i'il sera heureux, je n'en doufepas,
d'en parler encore à sa fille. Voulez-vous res-
ter à dîner avec nous, sans façon? '{
Jeanne n'avait pas le moins du monde en-
vie de refuser elle accepta.
Ce fut un dîner7 intime, tout à fait char-
mant. M. de Verteins qui mettait de l'esprit,
'et du plus fin, au service des idées les plus
hautes et des connaissances les plus variées,
-fit des'frais pour tout le monde. Léonie ne
l'avait jamais, trouvé plus aimable, ni Mmo de
Fresnelles plus amusant. Il ne parut point se
se partagent exclusivement les masses
électorales, et que notre pays doive néces-
sairement opter entre la perpétuité de la
tutelle administrative ou la révolution.
Voyons donc, par l'examen des dernières
élections, si les faits donnent raison aux
prétentions du jacobinisme.
Nous avons déjà indiqué, d'après des
renseignements précis dont l'exactitude
n'a r&s été contestée, les causes du succès
de- M. Grévy dans le Jura. Quoiqu'il se
soit fait inscrire au.barroau de Paris, M.
;prévy ji'a. pas .essé d'être eri^relatidits
constantes avec son pays natal; il compte
un-gï'and nombre dé parents et d'alliés; il
avait des camarades d'enfance et des amis
dévoués danstoutes les opinions, et jusque
dans les administrations publiques et mu-
nicipales. Sa réputation d'orateur, son élé-
vation opportune au bâtonhat du barreau
de Paris, flattaient l'amour-propre de ses
compatriotes, et l'attention spéciale dont
sa candidature était l'objet ne pouvait
que" chatouiller agréablement les habi-
tants du Jura.
Mal gré ces heureuses conditions, M. Gré-
vy aurait peut-être échoué, si on n'avait
pas fait tourner à son profit la rivalité de
certaines villes, si onne lui avait pas oppo-
sé un homme, honorable d'ailleurs, dont
la candidature rencontrait des préventions
avec lesquelles on aurait dû compter si,
surtout, on n'avait pas écarté une candi-
dature indépendante, dont les partisans,
en presque totalité, ont reporté leurs voix
sur le candidat radical.
Faites le décompte de toutes les voix que
le désappointement, des ressentiments an-
ciens et les rivalités locales ont values à
M. Grévy, et vous vous expliquerez com-
ment la même circonscription; qui nom-
mait un député arcadien, a pu donner une
forte majorité à un adversaire déclaré du
gQuvernemenf?*€Jûâtit à croire que les pb-
puîations du Jura soient acquises aux opi-
nions révolutionnaires, c'est une illusion
que la prochaine élection générale dissi-
pera.
Le jacobinisme revendique, dans le Ju-
ra, des suffrages réellement exprimés
dans le Var, par une prétention plus exor-
bitante, il réclame des suffrages non. ex-
primés. Il "s'adjuge les 19,000 électeurs
qui n'ont pas voté, et il s'attribue la ma-
jorité. Si M. Dufaure n'a pas été élu, c'est
que le jacobinisme a gardé son armée,sous
la tente le jour où il la mettra en mouve-
ment-, la victoire lui appartient. Voyons
si les faits et les chiffres justifient cette
prétention.
Aux élections de 1863, le nombre des
électeurs inscrits dans la 2e circonscrip-
tion du Var était de Mî,509 il y eut
28,3i8 votants. A l'élection qui vient d'a-
voir lieu, il y avait. A8, 777 inscrits il y a
eu 30,M)7 votants..
La proportion des votants aux inscrits
a donc été sensiblement la même dans les
deux élections cependant, en 1863, les
feuilles radicales n'avaient pas prêché
bruyamment l'abstention, et' un candi-
dat auquel ces feuilles maintiennent tou-
tes leurs sympathies, M. Philis, était sur
les rangs.. "'̃ ̃
Ce fait, à lui seul, ne suffit-il pas à prou-
ver que le silence majestueux du 'Siècle et
les déclamations des feuilles radicales
n'ont pas exercé sur l'élection une influen-
ce sensible car cette influence se serait
traduite par un accroissement notable dans
le nombre des non-votants ? Mais entrons
plus avant dans l'examen des chiffres.
Lès hommes présentsjsous les: drapeaux.,
à un titre quelconque, sont inscrits néan-
moins sur les listes électorales, et repré-
sentent 10 à 12 pouf 100 du chiffre des
électeurs. Cette proportion doit être élevée
à 15 pour 100 dans les arrondissements
maritimes, à raison des hommes qui navi-
guent pour 4'Etat ou pour le commerce.
Ajoutez-y les absents, les malades, les
gens qui ont changé de résidence, ceux qui
ne se: saventpas inscrits, et vous arrive^
rez aisément à 30 0/0, qui est la proportion
préoccuper de Mlle Derville le moins du mon-
de il n'eut pour elle ni un mot; ni un regard
de plus que pour ses deux cousines. Mais :il
apporta dans la conversation une verve et un
entrain, dont il était, permis de faire honneur
à Jeanne. Déjà, de son côté, la fille du colo-
nel se sentait attirée à lui.
Ce sentiment encore vague, qrfelle n'eût
pu elle-même ni préciser ni définir, ne res-
semblait point à ce qu'elle avait jadis ^prouvé
pour Maxehce de Bois-Robert, dans la premiè-
re efflorescence de son cœur. Ce qu'elle res-
sentait maintenant éi ait r tout à la fois: plus
calme, plus sérieux et plus profond. D'ail-
leurs, la pensée de son père, qui se mêlait à
cette sympathie naissante, la justifiait para-
vance à ses. yeux. Elle lui semblait sans dan-
ger, et comme protégée et sanctifiée par cette
ombre auguste et chère.
Le café, que l'on prit au salon, prolongea
une causerie qui intéressait tout le monde, et
il fallut qu'une pendule indiscrète, en son-
nant l'heure "qu'on ne lui demandait pas,
vint rappeler Jeanne aux sévères exigences
de la réalité.
Oh dit-elle, neuf heures je me dé-
range! Ma pauvre Jacqueline est capable
de me réclamer à son,de trompe. Il faut que
je m'en aille..
–r Vos gens sont-ils prévenus ? demanda
M. de Verteins avec un bon rire. Voulez-vous
que je fasse avancer-? ̃
J'ai en effet un cocher et un valet de
pied, ou plutôt de marche-pied, répondit
Jeanne en riant elle-même. Qua.nt à mon' é-
quipage il est excellent et change de chevaux
quatre ou cinq fois, par jour. seulement je
ne 'sais- pas pourquoi il ne vient jamais me
chercher jusqu'ici, et j'ai l'habitude d'aller
l'attendre au passage, là tout près, au bout
de la rue.
Alorsje devine que ce n'est ni un cla-
rence, ni un brougham, ni une calèche, ni un
brislca, ni un coupé.
Oh non, monsieur, rien de tout cela,
en effet; c'est. im omnibus.
Si vous le permettez, mademoiselle;
nous l'attendrons de compagnie.
Jeanne, avant de répondre, consulta ingé-
nument du regard Mme de Fresn elles, qui lui
fit comprendre, par, un petit kigne de, tête
ordinaire des non-votants dans; toute é-
leotion Quand la lutte est extrêmement
vive et qu'aucune circonstance atmosphé-
rique ou aucune occupation agricole ne met
obstacle au déplacement dès électeurs, la
proportion des non votants s'abaisse par-
fois à 25 pour 100; on ne trouverait pas,
depuis seize ans, dix élections où elle soit
descendue au-dessous de ce chiffre.
La proportion des non-votants dans la
dernière élection du Var a été" de"38 pour
100 elle a dépassé la moyenne' de 8 à 10a
pour 100; mettons 15 pour 100, et cou si-
dérons ces 15 pour 100 comme représentant
des abstentions politiques, en exécution
du mot d'ordre donné par les feuilles jaco-
bines il en résulterait que le radicalisme
disposerait dans le Var de 8 à 9,000- voix,
et non de 19;000. Ce chiffre de 8 à 9,000
voix concorde, du reste, avec celui des
non- votants dans les deux agglomérations
ouvrières du Mourillon et de la Seyne.
Le jacobinisme n'est donc pas maître de
la position dans le Var, comme il lé pré-
tend avec une jactance que les faits démen-
tent, et ce n'est pas son abstention qui a
fait échouer M. Dufaure. Les causes de cet
échec doivent être cherchées ailleurs.
La candidature de M. Dufa,ure est née de
la conviction que M. Philis avait obtenu,
dès 1863, toutes les voix dont là démocra-
tie radicale, dispose de l'impossibilité de
faire accepter, parl'arrondissement deBri-
gnoles, cette candidature trop accentuée,
et de la certitude d'un échec si Fon ne pou-
vait rallier à une candidature nouyeflle lès'
Aroix des libéraux indépendants.
C'est alors que le nom de M: Dufaure
fut prononcé; on crut/ qu'un ancien ^mi-
nistre; du général Cavaigoac, qui avait
rompu d'une manière éclatante avec ,1e
pTince-présidenty et qui depuis lôrs' était
d^m^u^é dans l'apposition^ serait ac-:
cepté aisément par les radicaux: D'au-
tre part, les opinions bien connues de
M: Dufaure, en matière de législation éco-
nomique et sociale, donnaient toute ga-
rantie aux conservateurs les plus exigeants.
L'accueil fait tout d'abord à cette candi-
dature sembla prouver que ce calcul était
juste.
-Quelles ont donc été les causes de l'échec
de M. Dufaure? En premier lieuj le peu
de liens personnels qu'il avait avec: la
circonscription; ses hésitations, sa len-
teur, son arrivée tardive, qui ne lui a pas
permis de faire les démarches indis-
pensables. En second lieu, une circulaire
maladroite, écrite sur un ton aigre et
cassant, et se terminant par, une décla-
ration blessante pourles hommes qui, en
voulant le progrès des libertés publiques,-
ne sont point animés de sentiments hos-
tiles pour l'Empire.
La cause déterminante de l'échec de
M. Dufaure a. été, non pas l'abstention
prétendue des radicaux, mais les efforts
qui ont été faits pour lui rallier les voies
des jacobins. Plus les journaux hostiles, à
l'Empire' ont fait d'efforts en sa faveur,:
plus on a essayé de donner à sa candida-
ture une couleur d'opposition radicale,
plus on a refroidi, découragé, éloigné les
sympathies de ces libéraux f; dont on avait
jugé l'appui indispensable au succès. Il
ne pouvait convenir aux gens indépen-
dants, instruits et éclairés qu'une vil-
le comme Toulon renferme en si grand
nombre, de ménager un triomphe à la
démagogie. M. Dufaure, patronné par
M. Jules Favre et consorts, n'était plus
lé candidat pour lequel ils avaient ré-
solu de voter. Ce n'est pas à Toulon seulej-
ment, -c'est- dans plusieurs, centres impor-
tants, à Cuers notamment, qu'on a vu des
influences libérales sur lesquelles on avait
justement compté, s'abstenir au dernier
moment, et même passer du côté de M.
Peyruc.. > ,'̃:̃. '̃ .;̃;
La démagdgae n'a pas eu da_ns le Vav
une yi.ctoii'ë morale plus qu'une .victoire
matérielle'. Elle a réduit à. l'abstention
ou rejeté versle candidat officiel une foule
d'électeurs libéraux qui ne veulent pa?
amical, qu'on lui demandait la chose la plus
naturelle du monde et qu'elle pouvait aè-
;cepter.f r
Vive et sincère dans ses impressions, trou^
vant M. de Verteins très sympathique,; Jeanne
ne demandait pas mieux que de demeurer
encore, quelque temps -avec. lui. Elle noua
prestement les brides de son chapeau/croisa
son châle sur ?a poitrine, embrassa: Léohiè,
prit congé de sa mère, et se tournant vers
celui qui allait être, pour un instant, son
compagnon de route
-.Si vous. voalez?, .^îi dit-elle. /̃ V
Ils s'en allèrent tpufe. deux. Pierre lui offrit
apn bras ;elle refusa. Et. comme il en pa-
raissait un. peu étonné
J'ai tellement: l'habitude, de marcher
seule! "Il me semble que cela, me gênerait,
lui dit-elle. Vous pardonnez?. <̃
II n'insista. pas.
Ah J'fit Jeanne tout coup, en pressant
le pas, voici ma voiture.
En effet, l'omnibus qui. descend dés.hau-
teurs du faubourg Saint-Gerniflin vers la
Seine et le nouveau Paris, passait à vingt-cinq
pas d'eux, dans la rue. qui coupait celle où ils
se trouvaient. ̃
Elle fit un signe qu'on ne vit pas M. de
Verteins appela, il ne fut pas entendu.
Complet, sans doute! Rien n'est plus
rare que de trouver une place à cette heure-
ci. Qu'allez-vous faire?
–Je ne sais, dit-elle en regardant; de tous
côtés pour découvrir quelque fiacre en ma-
raude mais à Paris on ne trouve.de voitures
que quand on n'en a pas besoin.; Chacun sait
cela..
L'autre omnibus, passe dans cinq minu-
tes, fit M. de Verteins; voulez-vous que nous
l'attendions?
Et, apercevant comme une ombre sur le
visage de sa compagne .'<
^–Est-ce que le bureau est loin? lui de-
manda-t-il. =
Assez loin.
^-Eh bien! que voulez-vous faire? Je suis
ii vos ordres. Si nous marchions dans la di-
rection de la voiture ? Elle va nous rejoin-
dre, un peu plus tôt, un peu plus tard. Qu'on
dites- vous? .̃ r-,
.Je;ci'bis que vous avez raison."
accepter ses ;nots d'ordre, qui étaient
prêts à voter pour un candidat indépen-
dant, mais qui n?ont pas voulu que le sens
de leur, vote pût être dénaturé.
Pareille évolution s'est produite dans la
Nièvre, et se produira partout où la dé-
magogie manifestera les mêmes éspéran-'
ces et les mêmes prétentions. Le jour où la
candidature libérale deM. d'Osmonda dis-r
paru," le succès de M. de Bourgbing a été
assuré. Dans la Nièvre, seulement, le jaco-'
binisme a voulu mesurer ses forces, et les
1,800 -bulletins déposés au nom de M.
Gambon, ont1 montré ce qu'il fallait pen-
ser de ces prétentions.
II est temps que les héros de 18.48 ren-
trent dans la retraite d'où ils n'auraient
jamais dû sortir. Qu'ils aient désormais la
modestie qui convient à le.ur passé. Le
plus grand service qu'ils puissent rendre à
la liberté est de se faire oublier. Partoutoù
ils paraîtront, où ils auront la prétention
de parler au nom de la liberté et de s'i-
dentifier avec elle, ils feront' merveilleuse-
ment les affaires de nos Arcadiens la
France acceptera tout plutôt que les hom-
mes dont' elle a gardé un si déplorable
souvenir.- ̃'
Quanta la; pi'esse officieuse qui ne se
sent pas de joie à la vue de ces revenants
de 18A8, et qui s'en sert comme d'autant
d'épouvantails pour faire rentrer au ber-
cail les électeurs récalcitrants, nous ne
voulons pas troubler sa satisfaction:' II
nous suffit de lire les circulaires de M.
Peyruc et de M. Lejoindre, si différentes
_des circulaires dé 1863, d'où les préfets
expurgeaient le mot de liberté; il nous:
isuffit de voir M. de Bourgoing lui-même
s'affubler du titre de libéral pour; être,
convaincu que lés affaires des libéraux
ne vont pas si mal en France. Combien
trouverait-on aujourd'hui de députés qui
Voulussent prendre pour programme élec-'
toraFle discours de M. Rouher "contre
l'amendement des ko ?
CUCHEVAL-CLARISNT.
BËPlSip TÉLË6EAPII0BSS
ALLEMAGNE;
· Berlin, 21 septembre.
La Gazette de V Allemagne du Nord déclare
dénuée ds tout fondement la nouvelle donnée
par V Indépendance belge que le chargé d'aii'aires
de'Prusse à, Paris ait eu un entretien avec M. de
Moustier, relativement au discours du roi de
Prusse à Kiel.
'•̃ ANGLETERRE
'̃̃•̃ •" Londres, 22 septembre.
Lora Lennox' est nommé, cliàncelier du duché
de Lancastre, avec place dans le cabinet.
On mande de Cork que/ dans la nuit dû 20' au
21, .soixante individus awnés, revêtus d'un uni-
forme vert, en partie à cheval, et ayant un chef •
américain, ont envahi la maison du juge, à Dill-
street, et ont emporté les /armes qui s'y trou- 7
vaient. "̃
'̃ ÉTATS-UNIS '̃̃ ,Su'w
New-York, lOiseptembre. >
Les républicains ont eu la majorité dans les é-
lections législatives du Colorado, au nouveau
Mexique> et ont élu un des membres de leur.parli
député au Congrès.. '̃<.
La Convention républicaine du Massachûsets a
approuvé, à l'unanimité, -les actes du Congrès. Le
programme de la ville de Chicago porte, qu'il y a
̃lieu de payer en or la dette, et dénonce la politi-
que démocratique comme étant révolutionnaire-.
Washington, 21 septembre.
Le Congrès s'est, réuni aujourd'hui pour s'a-
journer de nouveau jusqu'au 16 octobre prochain.
Il a décidé,que si, à cette date, il n'y avait pas un
nombre suffisant" de députés présents, il s'ajour-
nerait an 10 novembre, puis, en cas de nouvelle
insuffisance, au 7 décembre, à moins que, dans
l'intervalle, il n'en soit décidé autrement.
SUISSE ̃̃̃• .L
"̃~ ."̃'̃•.̃'̃-̃̃' '̃'̃ 7 Berne, 21 septemjjre.,
Aujoiird!hui ,;l eu lieu, à l'hôtel du Faucon, la
réunion, préparatoire du congres. •̃
80 membres étaient préseiits;
Pierre prit un bras que, cette fois, on ne lui
refusa point. Ils marchèrent sans trop parleiv
Elle éprouvait un peu( d'embarras qu'il res-
pectait. • '["
L'omriibiis attendu parut bientôt. Jeanne
fut heureuse.1' et fcàchée, mais elle cacha
soigneusement cette dernière impression: •̃;
Adieu mademoiselle; fit;le jeune hom-
me un peu tristement le bonheur dos .uns
fait le malheur des autres. J'aurais bien mar-
ché encore
Merci et au revoir! fit Jeanne qui ne
voulut point comprendre ce qu'il y avait peut-
être d'un peu trop significatif dansc.es der-
nières paroles. '̃ r
Pendant qu'ils échangeaient ainsi leurs
adieux, l'omnibus s'était arrêté, et une fem-
me qui se trouvait seule sur l'autre trottoir,
et que personne ne retardait, s'élança leste-
ment sur le marche-pied et disparut dans
les profondeurs de l'immense véhicule. ̃
II n'y avait plus qu'une seule place. Le con-
ducteur agita sa ficelle, les deux perchei-ons
repartirent.
Ce n'est, je crois, la faute de personne,
fit M116 Derville, .prenant sa mésaventure-as-
sez gaiment. Us sont tons ^complets. Qne je
vous plains!
Allons toujours
Ils arrivèrent sur les quais. ,̃
C'était une belle soirée de printemps, tiède
et lumineuse, parfumée de ces bonnes sen-
teurs qui s'exhalent des .grands arbres des
Tuileries les mille lueurs tremblantes du gaz
prolongeaient leur scintillement incertain
dans l'onde endormie, ;que travei'saient les
rayons des- premières étoiles s'allumant là-
haut dans les cieux. Au loin les grands mo-
numents.de la cité détachaient leur silhouette
sombre sur l'azur profond et calme/ que la
lune'argentait.'
Sans s'être rien dit, tous deux s'arrêtèrent
au milieu du .pont des Tuileries. L'un et l'au-
tre, ils avaient vu cent fois ce spectacle mais
on eût ditqu'il leur semblait pjus beau à tous
deux parce qu'ils le voyaient ensemble. C'était
une raison. Sans doute ils devaient avoir l'ad-
miration muette, car .tous deux gardèrent le
silence,/ ̃.
M. de Verteuis aperçut. les lanternes rouges
d'un troisième omnibus. Cette fois, il n'osa
On a traité la question militaire. 1
Le général Cluseret a envoyé un mémoire.
̃ M. Chaudey, avocat de Paris, blâme les propo-
sitions exagérées de l'Association des travailleurs
au congrès de Bruxelles; il demande si les chefs
du congrès de Bruxelles auraient menacé de dis-
soudre le congrès de Berner
M. Richard, délégué des ouvriers français, dit
que lajninorité seule est hostile, à la réunion ac-
tuelle. ,11 déclare adhérer au congrès de Berne.
B,erne,-Bl septembre.
Le comité central soumettra au congrès, dans
la séance du SA,, une résolution concernant, la
suppression dé "Ta 'reconnaissance 'officielle clës
cultes, l'annulation dès concordats, le budget des
cultes, l'interdiction de l'enseignement religieux
dans les écoles publiques le comité proteste dans
cette résolution contre le maintien du pouvoir
temporel et contré l'intervention, étrangère en fa-
veur du. pape. M. Barni est nommé rapporteur.
Une adresse suédoise a été envoyée au congrès.
La ville de Saint-Gall est désignée pour le pro-
chain congrès. • • i
La présidence, sera dévolue à M. Bernet, mem-
bre du conseil national suisse.
(Agence Havas-Bullier.)
:'̃
Nous avions, raison* de faire; hier
des réserves sur les questions de forme
et, de date à propos des rapports ac-
tuels de la France et de 'l'Italie; mais nous
étions dans le vrai en admettant l'existen-
ce de pourparlers sérieux: Si'nous sommes
bien renseignés, les pourparlers seraient
dus à l'initiative, de l'Italie ils auraient
pour objet apparent la question romaine
et pour cause réelle les embarras- du gou-
vernement de Florence, Depuis quelques
semaines, lé parti d'action se remue beau-
coup, il tient des réunions secrètes et fait
des enrôlements. Celan'est pas nouveau et
l'on n'en avait témoigné jusqu'ici que peii
d'inquiétude'- mais l'objectif du parti était
Jtîoïs; la-ville de Rome; c'est aujourd'hui
contre ia'monarchië que le mouvement se-
rait dirigé. L'inquiétude qu'on ressent à
Florence a donc un caractère toutperson^.
neL
1 Dans- de telles conditions, l'Italie cher-
chant à se rapprocher dé la France, devait
se montrer et se serait montrée, en.: effet,
assez facile sur les conditions. 'Elle a pu
demander iout d'abord le, rappeldenos
troupes, mais elle n'a pas insisté devant
unrefus gracieux. 'Aujourd'hui, les pré-
tentions de l'Italie n'iraient pas au-delà
d'une occupation mixte ^dù territoire pon-
tifical, c'est-à dire. le' çasepnement dans
une place ^frontière des, Etat s romains s
d'une brigade ïitalienn,e, faisant, pendant à
la brigade française de Civita^Vecchia. ̃.̃:•;
̃̃̃'̃'Ce" projet, s'il existe, n'avira probable^
ment pas; un meilleur sort que le premier;
cela n'empêchera 'sans doute pas les négo-
ciations de se poursuivre, e.t' la preuve de
l'intérê.t.,qa om y* attache à Florence, c'est
que le .général Meuabrea lui-même doit
arriver à Paris pour les mener à fin.
Sans prévoir l'avenir, et sans prétendre
même dégager lé- présent de ses nuages,
nofis.çroyons qu'on peut considérer le gou-
-vernement actuel à Florence comme entré
dans un nouvel ordre d'idées. Il admet la
possibilité de Fexistence sans Rdme^ et il"
s'inquiète, avant tout, "des menées du parti
-r d'action. C'est là le point grave. La révo-
lution italienne a elle-même changé d'al-
lures. Au lieu dé se: jeter dans la grande
aventure.de Rome, entre les résistances de;
l'Europe, les baïonnettes de la France et
les hésitations de l'Italie officielle, elle
s'attaquerait d'abord à celle-ci, r en ver se-
rait-la dynastie, s'éinparerait du 'pouvoir,
et alors, comme, puissance, et non plus
comme parti, elle reprendrait la grande
œuvré de l'unification sur les ruines de la
papauté. .̃
Ce plan a du moins le mérite d'être lo-
gique^ et nous ne: sommes nullement éton^
né qu'on1 l'attribue, à -Mazzini, car, il rie
ressenible en rieiliaux élucubrations théâ-
trales dit solitaire de Caprera.
;J II. -VRIGN'AULT. I ̃
pas compter sur la complicité d'un troisième
hasard, et tout bas il regretta' qu'il .fallût se
quitter.déjà
J'; Est-ce que vousimài'chezHbien? deiiian-
da-t-il à Jeanne,- un-peu brusquement -^peut-
être.
être. '̃.̃̃' ,•' • ̃̃••̃
r– C'èst;mbn métier de bien- marcher' J'ai
fài't't'aht"déuc6ùrsi3S 'dàns-iîna ̃̃'vië.i-Si'-vous s
croyez que j'ai toujours eu des omnibus! oh
non. Que de fois je suis partie- -de mon pied
.̃léger'-poiir aller de la rue dé Clichy à la rue
!de ,1a Santé Savëz-vous bien:, monsieur, où
est la rue de la Santé?- ̃
Vaguement J'en ai entendu parler, ce- J
pendant, et.je m'imagine que ce ne doit pas
être près. d'ici. > ̃ ̃'
Eh bien.! j'y allais et j'en revenais, sans
être plus fatiguée que -votre charmante cou-
sine, quand elle a fait -deux fois le tour de
son parterre '_̃ '̃̃ i;'
Alors vous iriez; bieii d'ici jusque chez
vous?~'`- Il .1
vous?'w- ̃" 'r;" '̃̃
Je serais capable de cet effort, i-,
̃ Eh bien! alors,, allons-nous-en à pied,
comme deux: bons' bourgeois. voulez-vous ?
Cette petite promenade me sera tout à fait fa-
'voràblé.' Je me sens un mal de (été, comme
quelqu'un qui a travaillé toute sa journée.
–Ah. vous, travaillez donc,au.ssi, vous?'
demanda Jeanne d'un ton d'affectueux inté-
rêt, et en se rapprochant un peu deM. deYer-
teins, par.un mouverrierit' instinctif tout à' fait
involontaire, et qui n'en était que plus Char-
mant. ,̃
Certainoment, j'e. travaille. et beaucoup,
même, .• •'
Pour votre .plaisir,, .alors?
̃ C'est-à-dire., .entendons-nous, que '.cola
me- fait plaisir dé travailler, niais il faut
que ja travaille Je ne m'en cache point.
Tant mieux! fît:. Jeanne; avec un élan
spontané et si vif qu'il 1 ui échappa sans qu'elle
en fût la maîtresse.
̃ •– Et pouquoi,tant mieux ? demanda -Pier-
re, en s'arrêtant pour, regarder plus attenti-
vement la jeune fille, -r
Mais, répliqua Jeanne un peu troublée,
c'est parce que le travail est une bonne cho-
se. Quelquefois, en commençant,. cela sem-
ble v bien un peu- dur mais on a *vits fait de
G~I~~OIIIQD~ PQhITIQüv s r,
/.iP~i~fr,1~;
j Nous avons, publié, d'après la (ffîrotyft^
une lettre que le juge de :pàix defero^!y(#l^ '=
aurait adressée auxiliaires de ceu-ail^i^ e^
Dans cette lettre, le juge de paix ave&£H^
maires qu'un candidat à la députai Lon»4asj£ii_-s£J
tre que M. Dréollé doit se présenter chez
eux pour leur faire signer uae pétition au
ministre. Il les invite; au nom de la pru-
dence, à s'aBstenir d'une semblable de-
marche.
Cette lettre inspire au Constitutionnel
les réflexions, suivantes `
La doctrine de M. le ministre de l'intérieur ét~
blit que les maires sont parfaitement indépén*;
dants de l'administration centrale qu'ils peuvent
voter comme bon leur semble, et manifeste li-
brement leurs sympathies pour tel candidat qui
leur paraît répondre le mieux aux vœux des po-
pulations. -̃
Le candidat officiel désigné au choix- du goii-
vernement par la majorité des maires, telle est la
théorie nouvelle. ,•"̃
Assurément,, ce n'est pas encore "la liberléélec-
torale telle que nous la souhaitons, mais, à tout
prendre, c'est un progrès, à la condition toute-
fois que les magistrats municipaux pourront don-
ner leur avis spontanément, à l'abri de toute in-
fluence ou de toute -pression supérieure.
Si donc un candidat « qui n'est -pas M. Dréolle?
se présente chez MM. les maires pour leur faire
signer une pétition au ministre », MM. les maires
ont incontestablement Je droit de lui- donner sa-
tisfaction s'ils le jugent convenable, et,t ce fai-
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du Corps législatif par M. le ministre de l'inté-
rieur. ;.•̃
Une circulaire comme, celle de M. Delgèr ner
peùf que compromettre legouvernëment, en lais-
sànt supposer qu'il continue, sous une autre foi!
me, Hancien, mode des: can4idatures fabriquées
dans les. bureaux. ̃'̃̃̃
Et, grâce à Dieu, le règne des fonctionnaires
àpoigne est à jamas terminé, et M. Pinard, qui a t
eu la gloire d'inaugurer dans le Varuu isystèm»
électoral à la fois plus habile et mieux en- rapport
avec- nos .mœurs' actuelles s'empressera, sans
doute, de désavouer la lettre o.nachronique de
M.' le juge de paix de Fronsac. RobertMit-
chell.
M. le ministre de l'intérieur, qui avait a
fixé au il septembre son déparfrpour Au-
tun, où il devait aller prendre quelques
jours de repos, se. trouvé retenu à Paris par
lès événements d'Espagne qui nécessiter) I;
l'envoi d'instructions pi'ëcises aux préfets
des dépailements frontières. =
Une serait pas impossible que le séjour
de l'Empereur à Biarritz fût abrège par
les mêmes raisons.
Plusieurs bâtiments de la marine mili-
taire ont reçu l'ordre de se tenir pi'êts à
partir pour les côtes- d'Espagne, pouf Je
cas où la protection! de nos nationaux
exigerait leur présence. Ces bâtiments se
mettront à la disposition des consuls- fran-
çais. ,< ̃ ̃̃>
Certaines j>ersonnes, bien auicouran t dts'
affaires générales .de l'Europe, semblent
croire que la révolution qui vient d'éclater
en Espagne pourrait n'être pas isolée que
l'Italie, fort Li-availléejen ce moment par !o
.-parti d'action, pourrait suivre cet exemple
et tenter à son tour de. renverser la dynas-
tie régnante. On va jusqu'à dire qu'un ac-
cord se serait préalablement éhxbli entre
le chef du parti d'action italien«t )a géné-
ral Prim, qui serait, en réalité, i'instiga-
,teur et le directeur du :soulèvementi espa-
gnol.
Comme, une dépêche l'a annoncé, M. de
Trauttmansdorff irait occuper le poste
d'ambassadeur d'Autricîie à Rome. M. de
Meysenbug, sous-secrétaire d'Etat, qui
vient de passer quelques semaines dans cet-
teyille, n'y retoui'nerait pas, contrairement
au bruit qui avait couru. On dit, à celte
occasion,. que la mission de cet homme
d'Etat aurait en réalité réussi, et que si le
Saint-Siège proteste pro §ornXu contre les
lois anticoncordataires, il n'est nullement
disposé à user de rigueur, rocomiai^saiit.la
gravité des circonstances et les nécessités
tmi\m mil ̃mu» iw
s'y accoutumer, et on finit par ne plus rien
aimer autant que lui. -•̃'
Yous devez le savoir, car vous êtes, je
Crois, fûl'ti occupée. ̃̃ •
:̃– -Tant que les jours sont longs et ;m(mui
davantage: en: hiver Je donne nia première
leçon à huit heures, et, comme c'est loin il
faatpartirà sept! .̃• ;)̃
Avant l'aube?' v .•;̃ ]
-• Cela dëpend.des. saisons., J..
̃̃ Pauvre créature ;̃•. 'i: ̃]̃:̃' ̃ -̃
Bah! on s'y fait:; Je ne me. plains pas.
J'échelonnenies heures par quartiers,; de fe.-
çoni perdre le moins de temps possible. ,Jb
connais bien mon Paris; allez! et je pourrais
demander une place d'inspectrice; des. rues et
moniiments publies r à M, le sénateur préfet
de là Seine. ..i.
̃ Qiii s'empresserait de vrous la. refuser.:
̃j ''Naturellement. aussi je nela demande
pas. • ̃:̃
• Ils rirent tous- deiiX:: do rfie bon ttire franc,
sans ai-rière-pensée, sans ainertume, qui us!,
comme uû écho de l'àme lionriete.' •
-Et- vos Soirées, du-moina, le* avez, vuiis?
̃ -r– Oh 1 pas toutes liaes. soirées L. je serais, 1
trop heureuse. Mais, non je .donne paVfoi-ï
uneou deux leçons après-dîner. Onne peut
pas refuser les gens, i
i -r-Mais>,dumoms,! gagnez-vous beaucoup
à 'cette rude; vie?' ':̃̃:̃• ̃'̃/
Assez, du moins, pouv quelqu'un qui
n'est ipas trop exigeant. Avec ,de la persévé-
rance et du bonheur, je pourrai ,pevit-être, en
sept ou huit an3, amasser de,, quoi ne pas
mourir dé faim.
̃r–. Et vous né ,.vo;us;plaignez. pas .vpvis, ne
vous récriez pas!. vous n'accuse* pas la vie!
̃voushe jetez pas la pierre à la destinée, com-
me feraient tant d'autres à. v.oti-e,-place? Vous
vivez tranquille, sereine. heure.use peat-
êtro!. -̃. > •̃
C'est que, j'ai un peu de philosophie et
beaucoup de religion, monsieur. Quand, je
suis tentée de me plaindre, car j'ai aussi mes
mauvais quarts d'heure;quoi que vous en pen-
siez* je regarde au-dessous de moi. et je ne
murmure plus. Je me souviens dupasse et jo
bénis le présent. Oui, certes," j'ai eu des mo-
ment? d'épreuves, mais ils m'ont- appris à
connaître, ils m'ont permis d'apprécier ua
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