Titre : La Presse
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1868-09-22
Contributeur : Girardin, Émile de (1806-1881). Directeur de publication
Contributeur : Laguerre, Georges (1858-1912). Directeur de publication
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Description : 22 septembre 1868 22 septembre 1868
Description : 1868/09/22. 1868/09/22.
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Grande collecte... Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 11/03/2008
Mardi 22 septembre 1868
t Troismois fSf.&O
PAB!SETSE!NE Sixmcis. s? f. m
PAI~16 ET ,SEINE siameis. n y-
1 Un an.&'&' B
MKMD'MONNEMEMT. <23. RUE MONTMARTRE
Tout ce qui concerne t'Àd&tnIstr&tion.jja~o~Ba~ doit être adressé au Gérant
i
Mardi 22 septembre 1868
Trois mois ISfra.ncs
DÉPARTEMENTS Six mois. sa
Unan. ÇA
1 MNONCES. S.PL. DE H BOURSE, En.RUECOO-HËBM
1- 33*Ajmé~ 1.
L'Administration se réserve te droit de modiSerb rédaction des Annonces
La i*93JB;S/M? ocHQMnejicera-
LE 88 SEPTEMBRE
LES AMOURS D'AURORE
SECONDE PARTIE DU
fOMERQMDELaCOUR-QiEH
''PAR.
M. PONSON D!ï TERMIL
LësABaM~ËS I~OtJ~EA~X ont
droit recevoir ~a;rc<°~e, par M. AMÉDÉE
AcHARD; la première partie-dû ~br~eT~)~
de ~<ï'C'onr-DMM, p&r M. le vicomte PoNsoN
Du TERRAiL, et tout ce qui .& -paru, de la.
.PnptMec~7a Z-~M~ d'/to~eHT', par M.
LOUIS ENAULT.
AVIS NPORTANT
f~EJM Z.ES CHANeiiEiHBXTrS me m~M!!Ct&.]E
PourqueleJourna.lsoit envoyé à, une
:nouvolle résidence, il est t/ME~spe~saMe
que la. demande soit accompagnée d'une
bande du Journal indiquant l'ancienne
adresse.
PARIS, 21 SEPTEMBRE 1868
M MSMC6S M m M M PRESSE BE ~EME
Le discours deKiel a maintenant accom
pli son tour d'Europe; seule, l'opinioj
des'journaux russes nous manque encore
mais on peut la pressentir le même mo
d'ordre aura été sans doute donné à Saint
Pétersbourg et à Berlin. Dès I&premie:
jour, la .Presse a nettement traduit soi
impression; c& discours hautain et pleil
de jactance contredisait les semblants d<
désarmement dont les feuilles officieuse!
de Prusse avalent fait quelque bruit. Oi
sait comment une interprétation solennel~
de ce discours a vainement tenté de rassu
rer les esprits les journaux inspirés d<
Paris ont de leur mieux soutenu cet effort
Un concours inattendu leur est venu d'An-
gleterre. II ne faut pas trop s'en étonner.
~L'Angleterre est avant tout pacinque I:
menace implicite que contenait le discour:
n'était pas dirigée contre elle. Les jour-
naux anglais n'ont rien trouvé à reprendre
aux paroles du roi de Prusse.
` Nous connaissons l'opinion de la pres-
se autrichienne. Ici, l'attitude change et,
nous ;croyons pouvoir le dire sans blesseï
personne, on voit-clair et juste. 1866 es~
d'hier, onen conserve à Vienne le souve-
nir douloureux et énergique. Devant les
plaies'encore béantes de la patrie, vaincue,
au milieu des mille soucis d'une reconsti-
tution qu'on a pu croire un jour impossi-
ble, on remonte sans cesse vers ce passé.
On relit les déclarations, les discours, les
articles des journaux ofncieux, par les-
quels la Prusse cherchait alors, comme au-
jourd'hui, à atténuer la portée de ses ac-
tes. De place en place on retrouve des paro-
les hautaines, comme celles_de Kiel,a côM
de protestations pacifiques, de plaintes
amères contre ceux c'étaient alors l'Au-
triche et la Bavière–qui menaçaient d<
troubler la.paix. Alors aussi on renvoyait
.les soldats en congé, on faisait des écono-
mies, on réduisait ou l'on retardait l'appe]
des recrues. Cette comédie s'est jouée de-
puis, le mois d'avril 1866 jusqu'à la un df
juin, et, pour qu'aucune ressemblance ne
manquât,M~de BIsmaj'I:,déj~ malade, déj~ t
ennemide la guerre, faisait dire dans tous
ses journaux qu'il luttait péniblement à la
cour contre :lës-entraînements guerriers.
On sait par quelle crise le malade fut
guci'i et combien son.amo~r de la paix
était un amour platonique.
.1 Voilà ce que les journaux de Vienne
rappellenttous, et ils y'ajoutent le sou-
venir plus récent de l'incident relatif, à 1~
note d'Usedom, les preuves naguère~révé-
FEUILLETON DE LA .P~SSE
DU S9 SEPTEMBRE 1868
.r'
.LA- 63.
fmMMM~C'Bmt)B
DEUXIÈME PARTIE
XXIV (5'M~e)
–Jac~uelme à moi Jacqueline! iii Jeanne
d'une voJx qua rendait plus perçante l'ëner-
gledesondësespoir.-
Quand je, vous d!a qu'elle ne viendra
pas répéta M. de Blanchelande. Personne
au monde ne se'mettra entre vous et moi.
Que Dieu! murmura Jeanne~ en ëlevant
une do ses mains vers le ciel, comme pour
l'invoquer et l'attester tout à la fois.
–-Dieu'est comme ta Bretonne, murmura
le baron en ricanant; il est parti. il ne t'en-
tendpas!
On eût dit qu'à plaisir, comme un bour-
reau, il prolongeait le supplice de Jeanne,
et que, par un rafnnement dô cruauté volup-
tueuse, il voulait jouir de sa douleur et de son
en'roi.
Oh vous n'êtes pas encore maître de
moi nt M"~ Derville avec un regard farou-
che entre nous deux il y a toujours la mort,
dont le chemin reste ouvert à qui ose aller
versclle.
Tout en prononçant ces mots, avec une
lées de l'acnâ~n~mënt de la Prusse contré
sa rivale allemande. On ouvre les yeux et
l'on voit à cette heure encore la Prusse
mêlée à. des intrigues politiques à Bucha-
rest, sociales à Vienne même, séparatistes
en Bohême. Le discours du roi a réveiiïé
tous ces souvenirs et suscité toutes ces in-'
quiétudes. On ne peut accuser la, presse
autrichienne'd'ètre aveuglée par une crain-
te ou une impression toute personnelle.
Les_paroles de Guillaume I' s'adressent
surtout ailleurs. « La politique dont le roi
Guillaume vient de se faire l'interprète à
s.t~t~dit ia.~VbtM~He .Presse Hbre, n'est pas
seulement Tine politique défensive, c'est
en outre une politique oifensive.~ Cette
opinion est aussi celle du ï~e~erey, celle
du JD~a~ et des correspondances de Vien-
ne. Toutes ces feuilles sont également
d'accord pour considérer la France comme
l'oifensée. II se fait même à cette occasion
un revirement, qu'il Importe de signaler,
en faveur de la politique de l'Empereur,
auquel le Wa~derer reconnaît le mérite de
n'avoir pas joué. le petit jeu sournois de la
Prusse, et d'avoir armé franchement et a
ciel ouvert.
Pour résumer les impressions, la presse
officieuse de Paris ne discute pas le fond
du discours du roi de Prusse, elle plaide
simplement la question de personnes et
dit « Ce n'est pas à nous que ce discours
s'adresse. La presse de Londres garde
pour l'honneur national ses susceptibilités
et ses colères lé discours n'est. qu'un
discours pour elle. La presse autrichien-
ne, instruite par l'expérience, appelle les
chjoses par leur nom et traite ce discours
de menace orgueilleuse.
Quant aux conséquences que les paroles
du roi de Prusse pourront avoir, certains
journaux de Vienne redoutent une explo-
sion immédiate d'aufres.pensent que la
crise nnale ne sera pas avancée, mais tous
s'accordent a laregarder commeinévitaMe,
et quant à avoir confiance dans la modéra-
tion de la.Prusse, il n'est plus personne à
Vienne pour conserver de pareilles illu-
sions.
H. VRIGNAULT.
K~P~ftîPC T~~B&BBt~npe
HM&URJ&& i&L&bK&rni~U&S
ALLEMAGNE
Hambourg, SO septembre.
Le roi de Prusse s'est embarqué aujourd'hui, à
!t heures de l'après-midi, pour faire une prome-
nade sur l'Elbe. Le temps était à la pluie et à l'o-
rage. Le ~bateau' à vapeur l'.HamrMo~t'a, à bord
iuquel était Sa Majesté, s'est engravé dans le sa-
ble près deBIankenese. Par suite de cet accident,
:e roi et les personnes qui avaient .été invitées à
?rendre part à cette excursion, ne sont rentrés à
Hambourg qu'à 9 h. 1/~ au lieu de 7 h. 1/3, sur
un petit vapeur de l'Elbe. Maigre la pluie, qui
tombait à torrent, des milliers de personnes at-
Eendaient sur le quai, dans la plus vive anxiété,
['arrivée de Sa Majesté.
ITALIE
Florence, 20 septembre, soir.
La ~Vaston.e dit que le mouvement économique
manifesté par les Expositions industrielles et a-
gricples actuellement ouvertes dans différentes
provinces et l'attitude de l'opinion publique, qui
sst essentiellement pacinque, indiquent an aou-
~ernement la voie à suivre dans le cas de compli-
cations européennes.
(-~e7i.ce .HetMM-Btt~M!)
CHRONI~BE POLITISE
Nous avons eu' raison de mettre nos lec-
teurs en garde contre le récit que laTTa~-
ce et, d'après elle, le Co/M~M~o/tn~
avaient puhHé de l'entrevue de l'Empe-
reur avec la reine d'Espagne à Saint-Sé-
bastien. LeJ~b~&ëMr, confirmant les dé-
pêches de notre-correspondant spécial, dé-
clare que cette entrevue n'a pas eu lieu, et
que tout s'est borné, de part et d'autre, à
l'envoi de personnages de cour, chargés de
compliments mutuels.
D après nos correspondancesde Biarritz,
la reine d'Espagne, dans là-lettre remise &
l'Empereur par le comte Ezpeleta, remer-
exaltation sublime, M"" Dervillé s'élança du
côté de la fenêtre. Le baron, qui ne la quittait
pas des yeux, devina et prévint son mouve-
ment il bondit vers elle et'osa la prendre .1
dans ses bras.
A ce contact odieux, le premier qu'elle eût
jamais subi, Jeanne éprouva un mouvement
de répulsion et d'horreur, et avec une force
que son indignation décuplait, elle parvint à
se débarrasser de l'étreinte de M. de Elan-
cholande, et à le repousser jusqu'au milieu
de la chambre.
Misérable laissez-moi, dit-elle avec un
éclair dans les yeux.
Non je ne të'iaisserai pas. je veux.
il faut! 1
Tout en parlant ainsi, le baron revint à la.
jeune fille. Jeanne crut que c'en était fait
d'elle; elle invoqua Dieu du fond de son â-
me, et,folle, éperdue ne sachant déjà plus
ce qu'elle faisait, elle se laissa tomber sur ses
genoux.
A l'Instant même où il allait s'emparer de
sa proie, une main toute-puissante s'abattit
sur l'épaule de M. de Blanchelando, et le
tira-violemment en arriére.
Le choc fut si brusque que le baron ploya
sur ses jarrets. Mais il se releva avec une
promptitude extrême.
Deux ne me font pas peur nt-11 en se
.retournant.
Mais au lieu d'apercevoir la domestique de
Jeanne-la seule personne dont il crût avoir
à redouter l'intervention–il se trouva en face
d'un homme de haute taille, d'une stature
annonçant la force, et dont le visage révé-
lait une âme singulièrement énergique.
Le baron, en voyant ce nouvel adversaire,
comprit tout de suite le désavantage de sa
position. Ce sentiment eut aussitôt peur ef-
fet de le ramener subitement à la conscience
de lui-même, et de lui faire apprécier l'énor-
miié de son crime. Il eût voulu, en ce mo-
ment, être à cent lieues de la rue de Clichv.
Son regard cherchaitune issue pour la fuite.
) cie en termes chaleureux Napoléon III de
l'accueil qu'il a daigné faire à sa fille, la
comtesse de Girgenti. Elle se félicite, en-
suite, de savoir FEmpercur si prés de la
frontière d'Espagne où elle se trouve elie-
t même. La réponse de l'Empereur serait
empreinte de la plus grande courtoisM,
mais elle se bornerait aux compliments
de circonstance, sans aucune, allusion à la
présence de la cour de France à Biarritz.
Le Afon.~sHr explique par. les événe-
ments qui viennent de se produire l'absen-
ce de toute entrevue entre les souverains
de France et d'Espagne.Dans son Bulletin,
il consacre à ces événements la mention
suivante
A la suite d'une tentative du parti progressiste
il s'êst.produit à Cadix un mouvement. auquel la
participation des équipages dequelques bâtiments
de guerre semble donner une certaine gravite. Le
tëiëgraphe ne transmet jusqu'Ici que des Infor-
mations fort incomplètes en ce qui touche le ca-
ractère de ces troubles il annonce toutefois que
M. Gonzalës Bravo, président du conseil, a donne
sa démission, et que la reine a charge le maré-
chal Concha, marquis de la Havane,de constituer
un nouveau cabinet, et de prendre les mesures
exigées par les circonstances. La tranquillité pu-
blique n'a pas été troublée à Madrid,
D'après nos correspondants, la colonie
espagnole de Biarritz, qui est extrême-
ment. nombreuse cette année, avait les
-yeux fixés sur Cadix et SévIMe, que l'on
considérait comme devant être les princi-
paux foyers de l'Insurrection. On y faisait
courir le bruit que Séville était tombé -au
pouvoir de Prim, qui serait débarqué sur
la côte de l'Andalousie avec le duc de
Montpensler.
Nous n'avons pas besoin de faire remar-
quer'combien II est douteux que le duc de
Montpensier se soit associé à une .tentative
révolutionnaire dontPnm, qui a fait, l'an
passé, une profession de foi républicaine,
aurait la direction.
On nous écrit des bords du Rhin, SO
septembre
La polémique qu t s'est élevée entre les jour-
naux officieux et les feuilles Indépendantes, 1
à propos du délai de trois mois qui vient d'ê-
tra accordé aux recrues par le gouvernement
prussien, menace de s'éterniser. Personne ici
ne s'étonne de l'opiniâtreté avec laquelle les
organes de M. de Bismark cherchent à exploi-
ter au profit des bonnes intentions dé ce mi-
nistre ce « commencement'de désarmement:!
de la Prusse; mais ce qu'on a peine à com-
prendre, c'est qu'une partie de la presse fran-
çaise se soit laissé donner le change au point
d'attribuer à cette détermination de l'admi-
nistration prussienne quelque signification
pacifique. Quiconque, en elfet, connaît un
peu l'histoire militaire de la Prusse, sait qu'il
s'en faut de beaucoup que les recrues aient
~toujours été appelées sous les drapeaux dans
les premiers jours d'octobre. Cet appel, au
contraire,-n~a. jamais eu lieu, depuis la réor-
ganisation de l'armée, avant la Un d'octobre,
et souvent même beaucoup plus tard en 1852
et en 1853, les recrues n'ont été convoquées
qu'au printemps; et en 1863, on les a laissées
dans leurs foyers jusque vers la seconde moi-
tié du mois de février.
Ce qui achève, du reste, d'enlever à cette
mesure trop commentée toute portée politi-
que, ce sont les décisions que vient'de prendre
depuis le ministère de la guerre prussien
l'une, que l'on connaît'sans doute déjà en
France, qui, en portant de trois à quatre
ans, pour la cavalerie, le temps d& présence
sous les drapeaux, augmente notablement
l'armée permanente l'autre, qui n'a encore
transpiré, je crois, que dans quelques cercles
militaireaetqui concerne ~ac~ea~tOTum.~dtCt-
te de !;re:2e batteries montées. Cette augmen-
tation de l'artillerie fédérale était, il est vrai,
décidée en principe mais elle ne devait avoir
lieu que lorsque tous les petits Etats do la
Confédération du Nord seraient arrivés pro-
gressivement à payer intégralement leur quo-
te-part du budget militaire (335 thalers par
homme), c'est-â-direën 187~. Il paraît que,
malgré le fâcheux état de ses finances, le roi
Guillaume n'a pas'voulu attendre jusque-là
pour nous donner cettenouvelle preuve de sa
confiance dans le maintien de la paix, et de
sa sollicitude pour la tranquillité de l'Eu-
rope.
Les délégués du Fb~spctr~t ont tenu, le
19 septembre, à Stuttgard, une première s
séance préparatoire, dans laquelle i's ont
arrêté, pour les séances suivantes, leur or-
dre, du jour.etIeDrogra.mme de leurs dé-
libérations. Mais le parti-prussièh ne reste j 1
Mais la terrible étreinte sous laquelle il se
débattait n'était pas do celles dont on se dé-
barrasse aisément.
A genoux lâche coquin demande par-
don! nt d'une voix stridente le champion
Inconnu que le hasard sans doute avait en-
voyé à M"" Derville, demande pardon à ma-
demoiselle, ou je t'égrangle à ses pieds.
Quoi qu'en eût du, ce nouvel acteur dans
une scène déjà si palpitante, baron de
Blanchelande n'était pas un lâche. Bien-que
son adversaire eût sur lui l'avantage de l'âge
et de la vigueur, ceci n'était que trop évi-
dent
Après tout, se dit-Il, un homme n'est
qu'un homme, et l'on peut toujours faire une
retraite honorable 1
Il se remit donc assez promptement du
trouble où l'avait jeté la surprise, et II re-
garda son vainqueur avec plus d'attention
qu'il n'avait encore fait, reconnut une tour-
nure élégante, et à la moustache et à la
mouche militairement coupées, au ruban 1
rouge noué à la dernière boutonnière d'une
redingote fermée sous le menton. il ne put
douter qu'il n'eût affaire à un officier. Cela
même était une garantie.
.–Monsieur, dit-Il en se redressant, et avec
assez de hauteur, nous appartenons, je croîs,
au même monde. Nous nous retrouverons
ailleurs, et j'espère que vous me rendrez rai-
son d'une Intervention aussi inconvenante
qu'Intempestive dans une querelle de mé-
nage.
Querelle de ménage nt Jeanne en in-
tervenant à son tour, le front pâle, mais l'é-
clair a l'ceU et la lèvre vibrante. Querelle de
ménage Ah! monsieur, vous voulez donc a-
jouter la calomnie à la violence, et l'insulte
de la parole à l'insulte de l'action. deux lâ-
chetés pour une
Neperdezpas vos paroles, mademoiselle,
nt l'Inconnu en s'adressant à Jeanne avec
toutss les marques du respect. On ne répond
pas A do pareils misérables. Quant vous,
;pas non plus inactif et l'on nous écrit de
Darmstardt que ses principaux chefs,
MM. Bambergcr, Metz, Kugler, Kulin, Pi-
razzi, etc., ont convoqué dans cette ville,
.pour le 38 septembre'les adhérents du
~0)'~c/t?'t'i;6s~e[!~e~ Le but avoue de cette
réunion sera, de « rechercher les moyens
.clé hâter l'entrée, dans la Confédération du
Nord, dès Etats du Sud en généra!, et, en
particulier, de tout le ~rand-duché de
Hesse.!t
Le Y~age du roi dans les deux villes
d'Apenrade'et de Christiansfeldest une
de ces comédies dont la Russie avait jus-
qu'à ce jour la spécialité. Une nuée d'a-
gents et une série de mesures préventives
ont élevé entre le roi et les populations
danoises une insurmontable barrière. Les
manifestations qui n'auraient pas manqué
de se produire ont été étourFées. Une a-
dresse demandant le retour du Nord-
Schleswig au Danemark n'a pas vu le jour,
et la députation qui devait la remettre n'a
pas été reçue. Des pétitions nombreuses
qui donnaient à l'adresse, dont elles re-
pétaient lès termes, un caractère général,
se sont enfouies dans les oubliettes de la
chancellerie. En un mot, le silence le plus
.complet a été maintenu par ordre; seule
la minorité allemande jointe au cqrtég&
royal a, suivant l'expression consacrée~
frappé l'air de ses cris d'enthousiasme.
Ce_voya~;e de parade ne serait que plai-
sant s'il ne devait avoir des conséquences
graves. Il ne faut pas oublier que les ju-
risconsultes de la couronne examinent à
Berlin la question du partage. La cause
est pendante, et un témoignage considé-
rable va la trancher. Le roi Guillaume P*'
lui-même va pouvoir dire à ses juriscon-
sultes qu'il a vu ces pays contestés, que
tout y est pour le mieux, qu'on ne lui a
remis.ni~adresse détoyaté, ni pétition in-
convenante, que les gens qu'il a vus a-
valent l'air heureux et la mine~ satisfaite,
et qu'on ne lui a pas ménagé les vivats.
Les jurisconsultes rendront un arrêt con-
forme, et voilà comment un~voyage, que
les uns disaient dangereux et les autres
inutile, aura consacré une'spollation et
légitimé– en apparence–'un déni de
parole. La Prusse, est _bieu toujours le
royaume de Frédéric II': on y sait voler
les provinces.
On Ht_ dans la G'ase~e du .Peuple, de
Berlin:
L'armée prussienne compte actuellement 1,3~2
généraux et ofSciers d'etat-major. Il y a dans ce
nombre~ un feld-maréchal générât (le comte dé
Wrangel, âge de quatre-vingt-quatre ans), un
feld-zeugmestre avec rang de feld-marechal (le
prince Charles de Prusse), 51 généraux d'infante-
rie et de cavalerie, 73 généraux de division, 93
gënéraux~de brigade, 378 colonels, 337 lieutenants-
colonels et 630 chefs' de bataillon. Parmi ces
1,3~3 officiers, se trouvent 8 princes de la maison
royale, 5 grands-ducs, S8 princes étrangers dé
famille souveraine, 12 ducs, 13princes,~5comtes,
80 barons, 82A simples gentilshommes et 338 ro-
turiers.
Une dépêche de Florence dément Ia~ Rou-
velle, donnée par la G~cze~e ~n Peuple,
qu'un traité aurait été signé le 18 de ce
mois entre la France et l'Italie. Ce traité,
bien entendu, aurait rapport à Rome et
nxerait les conditions de notre évacuation.
Nous ne sommes à même d'affirmer ni la
nouvelle de Ia(?aze~e c~H jPeup~e, ni le
démenti du télégraphe, mais npu5 avons
lieu de croire que cette fois encore il n'y a
pas de fumée sans feu. Il se peut qu'aucun
traité n'ait été signé le 18 et que l'Italie
n'ait pas pris d'engagement envers la
France mais il est certain que des avan-
ces ont été faites par l'Italie il est certain
que, au moina en partie, ces avances ont,
été.bien accueillies ici; il est certain que
la gracieuse réception faite au comte et.
à la comtesse de Grirgenti ont eu pour ef-
fet- d'augmenter l'empressement du gou-
vernement italien et d'accentuer ses pro-
positions, et enfin ilne paraît pas douteux
que le représentant de Victor-Emmanuel
ait pu se croire autorisé a donner a son gou-
vernement de sérieuses espérances.
Le résultat de ces pourparlers se serait
produit tout récemment à une séance du
conseil des ministres présidée par le roi,
le 16 courant dans la, soirée. Le bruit court'
monsieur, qui osez me demander une répara-
tion, ne_ souhaitez pas de me revoir en face
je ne serais .peut-être pas toujours contenu
par là présence de mademoiselle, et je vous
ferais payer cher votre indigne conduite d'au-
jourd'hui. 1. .1
L'inconnu montra, d'un geste énergique,
laporteàM.deBIancheIante.
Le baron,'qui ne pouvait supporter l'Idée
de se voir ainsi humilié devant Jeanne, après
avoir voulu la dompter par la. violence, vou-
lut tenter une ombre de résistance.
Cette opiniâtreté intempestive fit perdre à
son redoutable adversaire le, peu de patience 'i
qui lui restait. Il entraîna le malheureux jus-
que sur l'escalier, et Ïà, se redressant de toute
sa hauteur
Monsieur de Blanchelande, lui dit-il, je
vous connais. et je vous méprise Je vous
méprise! car vous venez de déshonorer, par
une action Infâme, votre blason de gentil-
homme. Mais prenez garde je veille sur
cette jeune nlle. et entre vous et~ellevous
me trouverez toujours Par respect pour vo-
tre nom, je ne vous traîne pas devant les tri-
bunaux, desquels seuls vous dépendez main-
tenant, car les honnêtes gens ne peuvent plus
se commettre avec vous. Mais, foi de Bre-
ton si M"" Derville avait jamais à se plain--
dre de vous, je vous tuerais comme un chien.
Vous m'avez entendu? maintenant, allez!
Fou de douleur, mais dévorant sa rage et
maudissant son Impuissance, M. de Blanche-
lande descendit l'escalier en chancelant, pen-
dant que l'Impétueux vengeur de Jeanne,
calme et tranquille, rentrait dans l'apparte-
ment.
Quant à Jeanne, épuisée par la violence des
émotions cruelles qu'elle venait de traverser.,
encore sous la terreur de l'horrible danger
qu'elle avait couru, et qu'elle comprenait
peut-être mieux depuis qu'il était passé, elle
s'était laissée tomber sur un siège, sans voix,
l'œil éteint, tremblante comme une feuille
que le veut secoue, pâle comme un marbre,
qu'à. cette séance le roi aurait annonce que
M. Rattazzi et ses amis politiques consen-
taient & retarder la réunion du Pa~ame~-
~wo, et que lui, le roi, avait pu leur pro-
mettre que les troupes françaises allaient
se retirer de CIvita-Vecchia.
Le roi parlait il au conseil et avait-il
parlé à M. Hattazxi en se basant sur les
espéraBces transmises par M. Nigra? Le
.traite dont il est question était-il signé,
devait-il l'être le lendemain, le sera-t-il
jamais? Nous ne prétendons pas connaître
ce mystère, mais il se peut fort bien que
cette fois, comme tant d'autres, la télégra-
phe ait joué sur les mots et sur les dates.
Une lettre de Belgrade dément la nou-
velle, donnée par plusieurs journaux, que
des agents moscovites organisent en Serbie
une bande, composée de Bulgares et de
Serbes, qui serait munie'de fusils .à aiguil-
le prussiens, et commandée par Saigmann,
ancien officier de l'armée russe.
Il n'y aurait rien de vrai non plus dans
le bruit,_ accrédité par les mêmes, jour-
naux, que cette bande, s'appuyant sur le
parti grand-serbe, se préparerait à passer
îa frontière, malgré la volonté de là régen-
ce qui gouverne à Belgrade. « La régence,
ajoute cette lettre, est toute puissante en
Serbie, et la moindre menée ne saurait
s'y faire sans son consentement. Or, com-
me la régence n'approuve pas ces ëchauf-
fourées bulgares, qui ne peuvent avoir que
des résultats nuisibles à la population, on
peut être assuré qu'il n'y a, en 'Serbie ni
Saigmann, ni agents russes, ni bande bul-
gare en voie de formation.
La joie de l'Italie éclate toutes les fois
que l'Europe ou la France peuvent se croi-
re en .présence de quelque défi de la,
Prusse.- _Ainsi, à. l'occasion des paroles pronon-
cées par le roi Guillaume à Kiel, la û~
xe~e de 7'ur~n. s'écrie
.Le roi de Prusse a moins répondu à l'Illustre
chef de l'Université de Kiel.qu'aux.semi-bravades
officielles françaises touchant les armements for-
midables de France.
Si vous êtes bien armes, nousJe sommes aussi.
Si vous êtes prêts, nous ta sommes aussi. à à
fjuand"vous voudrez.
Voilà en substance, à notre avis, la. signiSca.-
iion do Ja manifestation verbale du souverain des
vainqueurs de Sadowa..
EUe laisse les choses en-1'etat où elle les trou-
ve mais cet état est gros d'événements.
L'Itàlie doit être heureuse, en effet, de
la victoire de Sadowa, car ce n'est ni par
son armée à Custozza, ni par sa Botte a
Lissa qu'elle aurait conquis la Vénétie.
Le général Garibaldi continue sa petite
guerre de bulletins. Ainsi il vient d'adres"-
ser le billet suivant 'à, la nouvelle société
de secours mutuels ont fait les campagnes de la patrie M
Caprera, le 1A septembre 1868.
Mes chers amis,
Vous avez bien fait de vous constituer en so-
ciëtë des braves qui ont fait les campagnes de la
patrie.
Le devoir de tous les. Italiens est de laver la'
honte qui a rejailli sur notre patrie dans les der-
nières circonstances. Mais c'est encore plus spé-
cialement le devoir.de ceux qui, les armes a la.
main/en soutiennent et en soutiendront les droits.
Je suis pour la vie,
Votre G. GARtB.ALDI
C'est ainsi que l'on fomente de toutes
les façons, dans cette Italie que nous avons
relevée, la haine de la France.
La, retraite de M. le comte d'Osmond a
assuré, comme nous l'avions prévu, un
succès éclatant à la candidature de M. de
Bourgbing dans la Nièvre. Une candida-
ture libérale modérer avait se~le chance
de diviser le corps électoral.
C'est à peine si le candidat démocrati-
que, M. Girerd, a gagné quelques centai-
nes de voix sur le chiffre qu'il avait ob-
tenu il y a cinq ans.
Quant à la démonstration organisée avec
fracas par les radicaux, elle a abouti au
plus misérable avortement. Le nom de
M. Grambon n'a été qu'un ëpouvantail qui
a servi merveilleusement à rallier les po-
pulations autour du candidat ofnciel.
mais adorablement belle dans son émotion
:même.
C'est ainsi que son sauveur la retrouva.
Oh mon ami, comment'pdurrâl-je vous
remercier assez? dit-elle en'téndànt~ses deux
mainsaujeunehomme.
Ne me remerciez' pas et oubliez 'cétt~'
triste scène, dont Ie"souvenlr,seul vous serait'
si pénible! bubliez'cët homme! oubliez tout ce
qui n'est pas nous. ma Jeanne aimée j'ëpon-
dit celui-ci en s'asseyant prés de la; jeune
mie.
Pendant que M" DervUle 'se .remet d'une
émotion, si légitime, présentons au'lecteur ce~
lui dont l'intërventio~nnattendue vient de lui
apporter un si heureux secours.
~xxv 'r'
II s'appelait Pierre de Verteins.
M. deVerteins–que Jeanne ava!Lrencon-
tré quelques semaines auparavant dans la t'a-
mille d'une de ses élèves préférées pouvait.
avoir de trente à trente-cinq .ans. C'était un
de ces hommes que Fon range au premier
coup d'oeil parmi les représentants des races
militaires. Son attitude froide et ferme, sa.
physionomie énergique, parfois un peu hau-
taine, faisait songer à ces êtres supérieurs nés
pour le commandement. Naturellement gra~
ve, il paraissait plus froid encore à ceux qui
le connaissaient peu mais la sévérité de son
regard était tempérée par la grâce de son
sourire. Un je ne sais quoi d'atTectueux, de
bon et de presque tendre brillait sur son vi-
sage, lorsque ce sourire, d'allleursassezrare,
venait, par bonheur, l'éclairer.
Très proche parent de M~ de Fresnelles,
chez qui M~ Derville l'avait vu pour la pre-
mière fois, allié comme elle à des familles de
la plus haute honorabilité, et dans lesquelles
il était Intimement reçu, M. de Verteins, au
milieu d'un siècle où la publicité éclaire tout,
avait mené une de ces existences mysténeu-
Nous recevons, par une dépêche de
l'agence Havas, le résultat du scrutin qui
a été ouvert, samedi et dimanche, dans la,
S° circonscription de la Nièvre, pour l'élec-
tion d'un député au Corps législatif
Electeurs inscrits. 32.776
Votants. 31.A79
M. do Bourgoing, candidat officiel. 15.708 voix.
M. Girerd. 3.89~
1)877 voix ont été perdues; ce sont celles des~
électeurs qui ont persiste à faire une démonstra~
tion inutile en faveur de M. F. Gambon, qui avatg
refuse de prêter serment et dont le nom ne pou~
vait, en aucun eas, être proclamé.
Dans la précédente élection, le candidate
patronné avait obtenu 17,06~ voix sur
30,A35 votants, et M.. Cyprien Girerd,
3,aia.
Une dépêche particulière nous transmet
le, résultat de l'élection dans la 3° circon-
scription de la Moselle.
M. Lejoindre, !e candidat officiel, a réuni Sl,691
sunjages.
Dans l'élection précédente, le candidat du gou-
vernement, M. de Geiger, fut nomme par 28,000
voix.
M. Pougnet,Ie candidat indépendant, a obtenu
8,069 voix. L.
M. Allart, dont nous avons cité la circulaire
belliqueuse, a eu/t3 voix..
Il y a eu 39,863 votants. La, dépêche
n'indique pas quel était le nombre des
électeurs inscrits..
Il reste à connaître le dépouillement du
scrutin dans six communes.
Le Wa~erer, de Vienne, reçott de son
correspondant de Varsovie des détails sur le
zélé déployé par les agents russes pour la ré-
ception du czar
Les tschyunowniks, et .autres soutiens du .trône
de la Russie en Pologne, travaillent avec une ar-
deur sans egate pour menager~au souverain un ac- `
cueil sympathique. On prépare .en conséquence, a.
la manière cosaque, des adresses de dévouèmëat;
les paysans'sont commandés pour les stations du.
chemin de fer où doit passer Sa Majesté, et'les
citoyens ont reçu l'ordre de montrer des visages
radieux lors de la réception du czar. En outre, les
instructions écrites arrivent dé Saint-Péters-
bourg pour~réglerla conduite que doit observer
le peuple, afin qu'il n'arrive rien de désagréable
à la sainte personne du czar.
Le peuple, dit l'une de ces instructions, doit
être tenu a une distance convenable du monar-
que, et la police, qu'il faut muitiplier, devra
la foule des trottoirs et de l'entourage de la
voiture impériale. Le peuple peut pousser des
hourras et donner d'autres marques respec-
tueuses de sa joie, mais les cris doivent être
convenables et modérés, afin que le monar-
que ne soit pas effrayé par de trop fortes
clameurs. Les premiers rangs de la foule doivent
surtout être occupés par des gendarmes; et des
agents de police en bourgeois qui mêleront ;leur
joie a celle .du peuple et porteront leurfattention
sur ceux qui tenteraient de -s'avancer; jusqu'à la
voiture du czar. II est interdit de remettre des
requêtes entre les mains sacrées ~te l'empereur
de Russie, et tout contrevenant sera sévèrement
puni;
C. LEFEVRE.
LE ROt DEPASSE DANS LE SCHLESWIC-HOLSTEM
On écrit du Schleswig-HoIstëIn, 18 sep-
tembre
Le télégraphe annoncera,sans aucun doute,
dans toutes les directions, que la population des
duchés de l'Elbe'a fait une rëceptton enthou-
siaste au roi de Prusse. Je vous engage à n'en pas
croire un mot. La population des duchés, qui n'a
jamais voulu entendre parler de la domination
prussienne, la déteste encore plus profondément
depuis qu'elle en a connu le poids.
La surveillance tracassiére du.régime de police,
l'augmentation des impôts portés au triple de ce
qu'ils étaient, le lourd fardeau du service mili-
taire, la direction des écoles confiée au clergé, etc.,
tout cela joint à la manière perËde avec.laqucHo
l'usurpation a été accomplie, a augn;ent:é.dans
une forte proportion la hame des habitants contre
le régime actuel.
Mais un ordre supérieur enjoint aux autorités
de faire tout .leur possible .pour provoquer au
moins les apparences de la.joie, à l'occasion de
l'arrivée du roi. Le comte d'EuÏenbourg, ministre
de l'intérieur, a .donné, iF y a trois semaines, aux
autorités des duchés des ordres précis à~e sujet,
etjl est bien naturel que les employés lésaient
suivis ponctueUemënt..
'NéanmQins,,la population de KieFet de Rends-
bourg a gardé une attitude très froide dans, les
solennités de la réception royale. Il n'y -a qu'un
très petit.~nojnbre'd'Jtommes toutàJEait 'dépen-
dants qui aiënt~salué Je monarque.pa.r des acc!a-
mations, tandis qu'on lisait sur les ngures duplus
grand nomËre'l'indignation et le dédain..
Les corporations industrielles ont refusé de
prendrû~parP à'~solenmté, et mênie le éonseil
1 .ÿ l,
ses qui effrayent certaines femmes, qui en
attire JbeaucQjtp~d'a,uires, et qui n'en laissent
aucune indifférente ."Quant aux nommes, il
les tenait ~systématiquement à distan~erC&m-
me s'Il.neIes~eûtpas.tëaucoi]paim~F,
~Engagé voloataire, il avait 'servi' av~e dis-
tinction dans l'armée d'Afrique, t ~on- Urayalt
coti.quis deuxépaulettes;etun.:bout d~. r~a.n.
Mais, très jeune encore,.il avait. reBdu;:son
~pëe, et ~pendant'une; longue périQda'~de~idIx
fannees,*il ayait~parQouru ces pays~jmata.jms,
excentriques et inconnus, ou l'on~~ie-ent
point les entraves étroites, de la; ciytiisaiten,
entraves salutaires peut-être,mais genaittes
à coup sur, .quinous garrottent dans;Ië';vi~ux
inonde. "i ~c5
Seulement, al'encontre:de; ces voyageurs
qui semblent n'avoir eu d'autre but,: en par-
courant le globe, que d'aller cher.cher. desusu-
'jets de;cônversatlon auypple'Jet là ~l'.équateur
et qui passent leur vie contraire; ne parlait jamais ni de sa ~énsoBne
ni de ses aventures. Il était, du: reste,(.envoû-
te chose d'une réserve Impënetrable;.d[ama!s
on ne lui avait entendu:pronQncer,Je~'nom
d'une femme, et cependant ses amis.'des con-
naisseurs qui ne se trompaient jamais- en pa-
reille matière, "reconnaiSsa~nt; en~lui. tous
les signes .des passions, ardentes~ profondes,
presque fatales. Peut-etre;enfou!IIant';b!en
aurait-on trouve, dansunrec~m'fde~a.ànvie,
quelque drame violent et :douloureux. Son
front en gardait encore comme.un reftët mé-
lancolique, qui, d'ailleurs, ne lui imesséyait
pas. Mais si tous soupçonnaient~aucun.ne
savait. On conjecturait; les femmes encore
plus que les hommes; les femmes aiment les
conjectures.
Jeanne elle-même, cette beHe sérieuse, qui
faisait sipetitelapart de la ~ntaisie.dansson
existence, n'avait pu se défendre,d'sprouver
pour M. de Vertemsune-sprtë.d'intërêt;dont
elle-même s'étonnait. Elle ne l'avait, dureste,
rencontre que fort rarement, par-hasard, et
dans une seule maison. Ces relations fugitives
t Troismois fSf.&O
PAB!SETSE!NE Sixmcis. s? f. m
PAI~16 ET ,SEINE siameis. n y-
1 Un an.&'&' B
MKMD'MONNEMEMT. <23. RUE MONTMARTRE
Tout ce qui concerne t'Àd&tnIstr&tion.jja~o~Ba~ doit être adressé au Gérant
i
Mardi 22 septembre 1868
Trois mois ISfra.ncs
DÉPARTEMENTS Six mois. sa
Unan. ÇA
1 MNONCES. S.PL. DE H BOURSE, En.RUECOO-HËBM
1- 33*Ajmé~ 1.
L'Administration se réserve te droit de modiSerb rédaction des Annonces
La i*93JB;S/M? ocHQMnejicera-
LE 88 SEPTEMBRE
LES AMOURS D'AURORE
SECONDE PARTIE DU
fOMERQMDELaCOUR-QiEH
''PAR.
M. PONSON D!ï TERMIL
LësABaM~ËS I~OtJ~EA~X ont
droit recevoir ~a;rc<°~e, par M. AMÉDÉE
AcHARD; la première partie-dû ~br~eT~)~
de ~<ï'C'onr-DMM, p&r M. le vicomte PoNsoN
Du TERRAiL, et tout ce qui .& -paru, de la.
.PnptMec~7a Z-~M~ d'/to~eHT', par M.
LOUIS ENAULT.
AVIS NPORTANT
f~EJM Z.ES CHANeiiEiHBXTrS me m~M!!Ct&.]E
PourqueleJourna.lsoit envoyé à, une
:nouvolle résidence, il est t/ME~spe~saMe
que la. demande soit accompagnée d'une
bande du Journal indiquant l'ancienne
adresse.
PARIS, 21 SEPTEMBRE 1868
M MSMC6S M m M M PRESSE BE ~EME
Le discours deKiel a maintenant accom
pli son tour d'Europe; seule, l'opinioj
des'journaux russes nous manque encore
mais on peut la pressentir le même mo
d'ordre aura été sans doute donné à Saint
Pétersbourg et à Berlin. Dès I&premie:
jour, la .Presse a nettement traduit soi
impression; c& discours hautain et pleil
de jactance contredisait les semblants d<
désarmement dont les feuilles officieuse!
de Prusse avalent fait quelque bruit. Oi
sait comment une interprétation solennel~
de ce discours a vainement tenté de rassu
rer les esprits les journaux inspirés d<
Paris ont de leur mieux soutenu cet effort
Un concours inattendu leur est venu d'An-
gleterre. II ne faut pas trop s'en étonner.
~L'Angleterre est avant tout pacinque I:
menace implicite que contenait le discour:
n'était pas dirigée contre elle. Les jour-
naux anglais n'ont rien trouvé à reprendre
aux paroles du roi de Prusse.
` Nous connaissons l'opinion de la pres-
se autrichienne. Ici, l'attitude change et,
nous ;croyons pouvoir le dire sans blesseï
personne, on voit-clair et juste. 1866 es~
d'hier, onen conserve à Vienne le souve-
nir douloureux et énergique. Devant les
plaies'encore béantes de la patrie, vaincue,
au milieu des mille soucis d'une reconsti-
tution qu'on a pu croire un jour impossi-
ble, on remonte sans cesse vers ce passé.
On relit les déclarations, les discours, les
articles des journaux ofncieux, par les-
quels la Prusse cherchait alors, comme au-
jourd'hui, à atténuer la portée de ses ac-
tes. De place en place on retrouve des paro-
les hautaines, comme celles_de Kiel,a côM
de protestations pacifiques, de plaintes
amères contre ceux c'étaient alors l'Au-
triche et la Bavière–qui menaçaient d<
troubler la.paix. Alors aussi on renvoyait
.les soldats en congé, on faisait des écono-
mies, on réduisait ou l'on retardait l'appe]
des recrues. Cette comédie s'est jouée de-
puis, le mois d'avril 1866 jusqu'à la un df
juin, et, pour qu'aucune ressemblance ne
manquât,M~de BIsmaj'I:,déj~ malade, déj~ t
ennemide la guerre, faisait dire dans tous
ses journaux qu'il luttait péniblement à la
cour contre :lës-entraînements guerriers.
On sait par quelle crise le malade fut
guci'i et combien son.amo~r de la paix
était un amour platonique.
.1 Voilà ce que les journaux de Vienne
rappellenttous, et ils y'ajoutent le sou-
venir plus récent de l'incident relatif, à 1~
note d'Usedom, les preuves naguère~révé-
FEUILLETON DE LA .P~SSE
DU S9 SEPTEMBRE 1868
.r'
.LA- 63.
fmMMM~C'Bmt)B
DEUXIÈME PARTIE
XXIV (5'M~e)
–Jac~uelme à moi Jacqueline! iii Jeanne
d'une voJx qua rendait plus perçante l'ëner-
gledesondësespoir.-
Quand je, vous d!a qu'elle ne viendra
pas répéta M. de Blanchelande. Personne
au monde ne se'mettra entre vous et moi.
Que Dieu! murmura Jeanne~ en ëlevant
une do ses mains vers le ciel, comme pour
l'invoquer et l'attester tout à la fois.
–-Dieu'est comme ta Bretonne, murmura
le baron en ricanant; il est parti. il ne t'en-
tendpas!
On eût dit qu'à plaisir, comme un bour-
reau, il prolongeait le supplice de Jeanne,
et que, par un rafnnement dô cruauté volup-
tueuse, il voulait jouir de sa douleur et de son
en'roi.
Oh vous n'êtes pas encore maître de
moi nt M"~ Derville avec un regard farou-
che entre nous deux il y a toujours la mort,
dont le chemin reste ouvert à qui ose aller
versclle.
Tout en prononçant ces mots, avec une
lées de l'acnâ~n~mënt de la Prusse contré
sa rivale allemande. On ouvre les yeux et
l'on voit à cette heure encore la Prusse
mêlée à. des intrigues politiques à Bucha-
rest, sociales à Vienne même, séparatistes
en Bohême. Le discours du roi a réveiiïé
tous ces souvenirs et suscité toutes ces in-'
quiétudes. On ne peut accuser la, presse
autrichienne'd'ètre aveuglée par une crain-
te ou une impression toute personnelle.
Les_paroles de Guillaume I' s'adressent
surtout ailleurs. « La politique dont le roi
Guillaume vient de se faire l'interprète à
s.t~t~dit ia.~VbtM~He .Presse Hbre, n'est pas
seulement Tine politique défensive, c'est
en outre une politique oifensive.~ Cette
opinion est aussi celle du ï~e~erey, celle
du JD~a~ et des correspondances de Vien-
ne. Toutes ces feuilles sont également
d'accord pour considérer la France comme
l'oifensée. II se fait même à cette occasion
un revirement, qu'il Importe de signaler,
en faveur de la politique de l'Empereur,
auquel le Wa~derer reconnaît le mérite de
n'avoir pas joué. le petit jeu sournois de la
Prusse, et d'avoir armé franchement et a
ciel ouvert.
Pour résumer les impressions, la presse
officieuse de Paris ne discute pas le fond
du discours du roi de Prusse, elle plaide
simplement la question de personnes et
dit « Ce n'est pas à nous que ce discours
s'adresse. La presse de Londres garde
pour l'honneur national ses susceptibilités
et ses colères lé discours n'est. qu'un
discours pour elle. La presse autrichien-
ne, instruite par l'expérience, appelle les
chjoses par leur nom et traite ce discours
de menace orgueilleuse.
Quant aux conséquences que les paroles
du roi de Prusse pourront avoir, certains
journaux de Vienne redoutent une explo-
sion immédiate d'aufres.pensent que la
crise nnale ne sera pas avancée, mais tous
s'accordent a laregarder commeinévitaMe,
et quant à avoir confiance dans la modéra-
tion de la.Prusse, il n'est plus personne à
Vienne pour conserver de pareilles illu-
sions.
H. VRIGNAULT.
K~P~ftîPC T~~B&BBt~npe
HM&URJ&& i&L&bK&rni~U&S
ALLEMAGNE
Hambourg, SO septembre.
Le roi de Prusse s'est embarqué aujourd'hui, à
!t heures de l'après-midi, pour faire une prome-
nade sur l'Elbe. Le temps était à la pluie et à l'o-
rage. Le ~bateau' à vapeur l'.HamrMo~t'a, à bord
iuquel était Sa Majesté, s'est engravé dans le sa-
ble près deBIankenese. Par suite de cet accident,
:e roi et les personnes qui avaient .été invitées à
?rendre part à cette excursion, ne sont rentrés à
Hambourg qu'à 9 h. 1/~ au lieu de 7 h. 1/3, sur
un petit vapeur de l'Elbe. Maigre la pluie, qui
tombait à torrent, des milliers de personnes at-
Eendaient sur le quai, dans la plus vive anxiété,
['arrivée de Sa Majesté.
ITALIE
Florence, 20 septembre, soir.
La ~Vaston.e dit que le mouvement économique
manifesté par les Expositions industrielles et a-
gricples actuellement ouvertes dans différentes
provinces et l'attitude de l'opinion publique, qui
sst essentiellement pacinque, indiquent an aou-
~ernement la voie à suivre dans le cas de compli-
cations européennes.
(-~e7i.ce .HetMM-Btt~M!)
CHRONI~BE POLITISE
Nous avons eu' raison de mettre nos lec-
teurs en garde contre le récit que laTTa~-
ce et, d'après elle, le Co/M~M~o/tn~
avaient puhHé de l'entrevue de l'Empe-
reur avec la reine d'Espagne à Saint-Sé-
bastien. LeJ~b~&ëMr, confirmant les dé-
pêches de notre-correspondant spécial, dé-
clare que cette entrevue n'a pas eu lieu, et
que tout s'est borné, de part et d'autre, à
l'envoi de personnages de cour, chargés de
compliments mutuels.
D après nos correspondancesde Biarritz,
la reine d'Espagne, dans là-lettre remise &
l'Empereur par le comte Ezpeleta, remer-
exaltation sublime, M"" Dervillé s'élança du
côté de la fenêtre. Le baron, qui ne la quittait
pas des yeux, devina et prévint son mouve-
ment il bondit vers elle et'osa la prendre .1
dans ses bras.
A ce contact odieux, le premier qu'elle eût
jamais subi, Jeanne éprouva un mouvement
de répulsion et d'horreur, et avec une force
que son indignation décuplait, elle parvint à
se débarrasser de l'étreinte de M. de Elan-
cholande, et à le repousser jusqu'au milieu
de la chambre.
Misérable laissez-moi, dit-elle avec un
éclair dans les yeux.
Non je ne të'iaisserai pas. je veux.
il faut! 1
Tout en parlant ainsi, le baron revint à la.
jeune fille. Jeanne crut que c'en était fait
d'elle; elle invoqua Dieu du fond de son â-
me, et,folle, éperdue ne sachant déjà plus
ce qu'elle faisait, elle se laissa tomber sur ses
genoux.
A l'Instant même où il allait s'emparer de
sa proie, une main toute-puissante s'abattit
sur l'épaule de M. de Blanchelando, et le
tira-violemment en arriére.
Le choc fut si brusque que le baron ploya
sur ses jarrets. Mais il se releva avec une
promptitude extrême.
Deux ne me font pas peur nt-11 en se
.retournant.
Mais au lieu d'apercevoir la domestique de
Jeanne-la seule personne dont il crût avoir
à redouter l'intervention–il se trouva en face
d'un homme de haute taille, d'une stature
annonçant la force, et dont le visage révé-
lait une âme singulièrement énergique.
Le baron, en voyant ce nouvel adversaire,
comprit tout de suite le désavantage de sa
position. Ce sentiment eut aussitôt peur ef-
fet de le ramener subitement à la conscience
de lui-même, et de lui faire apprécier l'énor-
miié de son crime. Il eût voulu, en ce mo-
ment, être à cent lieues de la rue de Clichv.
Son regard cherchaitune issue pour la fuite.
) cie en termes chaleureux Napoléon III de
l'accueil qu'il a daigné faire à sa fille, la
comtesse de Girgenti. Elle se félicite, en-
suite, de savoir FEmpercur si prés de la
frontière d'Espagne où elle se trouve elie-
t même. La réponse de l'Empereur serait
empreinte de la plus grande courtoisM,
mais elle se bornerait aux compliments
de circonstance, sans aucune, allusion à la
présence de la cour de France à Biarritz.
Le Afon.~sHr explique par. les événe-
ments qui viennent de se produire l'absen-
ce de toute entrevue entre les souverains
de France et d'Espagne.Dans son Bulletin,
il consacre à ces événements la mention
suivante
A la suite d'une tentative du parti progressiste
il s'êst.produit à Cadix un mouvement. auquel la
participation des équipages dequelques bâtiments
de guerre semble donner une certaine gravite. Le
tëiëgraphe ne transmet jusqu'Ici que des Infor-
mations fort incomplètes en ce qui touche le ca-
ractère de ces troubles il annonce toutefois que
M. Gonzalës Bravo, président du conseil, a donne
sa démission, et que la reine a charge le maré-
chal Concha, marquis de la Havane,de constituer
un nouveau cabinet, et de prendre les mesures
exigées par les circonstances. La tranquillité pu-
blique n'a pas été troublée à Madrid,
D'après nos correspondants, la colonie
espagnole de Biarritz, qui est extrême-
ment. nombreuse cette année, avait les
-yeux fixés sur Cadix et SévIMe, que l'on
considérait comme devant être les princi-
paux foyers de l'Insurrection. On y faisait
courir le bruit que Séville était tombé -au
pouvoir de Prim, qui serait débarqué sur
la côte de l'Andalousie avec le duc de
Montpensler.
Nous n'avons pas besoin de faire remar-
quer'combien II est douteux que le duc de
Montpensier se soit associé à une .tentative
révolutionnaire dontPnm, qui a fait, l'an
passé, une profession de foi républicaine,
aurait la direction.
On nous écrit des bords du Rhin, SO
septembre
La polémique qu t s'est élevée entre les jour-
naux officieux et les feuilles Indépendantes, 1
à propos du délai de trois mois qui vient d'ê-
tra accordé aux recrues par le gouvernement
prussien, menace de s'éterniser. Personne ici
ne s'étonne de l'opiniâtreté avec laquelle les
organes de M. de Bismark cherchent à exploi-
ter au profit des bonnes intentions dé ce mi-
nistre ce « commencement'de désarmement:!
de la Prusse; mais ce qu'on a peine à com-
prendre, c'est qu'une partie de la presse fran-
çaise se soit laissé donner le change au point
d'attribuer à cette détermination de l'admi-
nistration prussienne quelque signification
pacifique. Quiconque, en elfet, connaît un
peu l'histoire militaire de la Prusse, sait qu'il
s'en faut de beaucoup que les recrues aient
~toujours été appelées sous les drapeaux dans
les premiers jours d'octobre. Cet appel, au
contraire,-n~a. jamais eu lieu, depuis la réor-
ganisation de l'armée, avant la Un d'octobre,
et souvent même beaucoup plus tard en 1852
et en 1853, les recrues n'ont été convoquées
qu'au printemps; et en 1863, on les a laissées
dans leurs foyers jusque vers la seconde moi-
tié du mois de février.
Ce qui achève, du reste, d'enlever à cette
mesure trop commentée toute portée politi-
que, ce sont les décisions que vient'de prendre
depuis le ministère de la guerre prussien
l'une, que l'on connaît'sans doute déjà en
France, qui, en portant de trois à quatre
ans, pour la cavalerie, le temps d& présence
sous les drapeaux, augmente notablement
l'armée permanente l'autre, qui n'a encore
transpiré, je crois, que dans quelques cercles
militaireaetqui concerne ~ac~ea~tOTum.~dtCt-
te de !;re:2e batteries montées. Cette augmen-
tation de l'artillerie fédérale était, il est vrai,
décidée en principe mais elle ne devait avoir
lieu que lorsque tous les petits Etats do la
Confédération du Nord seraient arrivés pro-
gressivement à payer intégralement leur quo-
te-part du budget militaire (335 thalers par
homme), c'est-â-direën 187~. Il paraît que,
malgré le fâcheux état de ses finances, le roi
Guillaume n'a pas'voulu attendre jusque-là
pour nous donner cettenouvelle preuve de sa
confiance dans le maintien de la paix, et de
sa sollicitude pour la tranquillité de l'Eu-
rope.
Les délégués du Fb~spctr~t ont tenu, le
19 septembre, à Stuttgard, une première s
séance préparatoire, dans laquelle i's ont
arrêté, pour les séances suivantes, leur or-
dre, du jour.etIeDrogra.mme de leurs dé-
libérations. Mais le parti-prussièh ne reste j 1
Mais la terrible étreinte sous laquelle il se
débattait n'était pas do celles dont on se dé-
barrasse aisément.
A genoux lâche coquin demande par-
don! nt d'une voix stridente le champion
Inconnu que le hasard sans doute avait en-
voyé à M"" Derville, demande pardon à ma-
demoiselle, ou je t'égrangle à ses pieds.
Quoi qu'en eût du, ce nouvel acteur dans
une scène déjà si palpitante, baron de
Blanchelande n'était pas un lâche. Bien-que
son adversaire eût sur lui l'avantage de l'âge
et de la vigueur, ceci n'était que trop évi-
dent
Après tout, se dit-Il, un homme n'est
qu'un homme, et l'on peut toujours faire une
retraite honorable 1
Il se remit donc assez promptement du
trouble où l'avait jeté la surprise, et II re-
garda son vainqueur avec plus d'attention
qu'il n'avait encore fait, reconnut une tour-
nure élégante, et à la moustache et à la
mouche militairement coupées, au ruban 1
rouge noué à la dernière boutonnière d'une
redingote fermée sous le menton. il ne put
douter qu'il n'eût affaire à un officier. Cela
même était une garantie.
.–Monsieur, dit-Il en se redressant, et avec
assez de hauteur, nous appartenons, je croîs,
au même monde. Nous nous retrouverons
ailleurs, et j'espère que vous me rendrez rai-
son d'une Intervention aussi inconvenante
qu'Intempestive dans une querelle de mé-
nage.
Querelle de ménage nt Jeanne en in-
tervenant à son tour, le front pâle, mais l'é-
clair a l'ceU et la lèvre vibrante. Querelle de
ménage Ah! monsieur, vous voulez donc a-
jouter la calomnie à la violence, et l'insulte
de la parole à l'insulte de l'action. deux lâ-
chetés pour une
Neperdezpas vos paroles, mademoiselle,
nt l'Inconnu en s'adressant à Jeanne avec
toutss les marques du respect. On ne répond
pas A do pareils misérables. Quant vous,
;pas non plus inactif et l'on nous écrit de
Darmstardt que ses principaux chefs,
MM. Bambergcr, Metz, Kugler, Kulin, Pi-
razzi, etc., ont convoqué dans cette ville,
.pour le 38 septembre'les adhérents du
~0)'~c/t?'t'i;6s~e[!~e~ Le but avoue de cette
réunion sera, de « rechercher les moyens
.clé hâter l'entrée, dans la Confédération du
Nord, dès Etats du Sud en généra!, et, en
particulier, de tout le ~rand-duché de
Hesse.!t
Le Y~age du roi dans les deux villes
d'Apenrade'et de Christiansfeldest une
de ces comédies dont la Russie avait jus-
qu'à ce jour la spécialité. Une nuée d'a-
gents et une série de mesures préventives
ont élevé entre le roi et les populations
danoises une insurmontable barrière. Les
manifestations qui n'auraient pas manqué
de se produire ont été étourFées. Une a-
dresse demandant le retour du Nord-
Schleswig au Danemark n'a pas vu le jour,
et la députation qui devait la remettre n'a
pas été reçue. Des pétitions nombreuses
qui donnaient à l'adresse, dont elles re-
pétaient lès termes, un caractère général,
se sont enfouies dans les oubliettes de la
chancellerie. En un mot, le silence le plus
.complet a été maintenu par ordre; seule
la minorité allemande jointe au cqrtég&
royal a, suivant l'expression consacrée~
frappé l'air de ses cris d'enthousiasme.
Ce_voya~;e de parade ne serait que plai-
sant s'il ne devait avoir des conséquences
graves. Il ne faut pas oublier que les ju-
risconsultes de la couronne examinent à
Berlin la question du partage. La cause
est pendante, et un témoignage considé-
rable va la trancher. Le roi Guillaume P*'
lui-même va pouvoir dire à ses juriscon-
sultes qu'il a vu ces pays contestés, que
tout y est pour le mieux, qu'on ne lui a
remis.ni~adresse détoyaté, ni pétition in-
convenante, que les gens qu'il a vus a-
valent l'air heureux et la mine~ satisfaite,
et qu'on ne lui a pas ménagé les vivats.
Les jurisconsultes rendront un arrêt con-
forme, et voilà comment un~voyage, que
les uns disaient dangereux et les autres
inutile, aura consacré une'spollation et
légitimé– en apparence–'un déni de
parole. La Prusse, est _bieu toujours le
royaume de Frédéric II': on y sait voler
les provinces.
On Ht_ dans la G'ase~e du .Peuple, de
Berlin:
L'armée prussienne compte actuellement 1,3~2
généraux et ofSciers d'etat-major. Il y a dans ce
nombre~ un feld-maréchal générât (le comte dé
Wrangel, âge de quatre-vingt-quatre ans), un
feld-zeugmestre avec rang de feld-marechal (le
prince Charles de Prusse), 51 généraux d'infante-
rie et de cavalerie, 73 généraux de division, 93
gënéraux~de brigade, 378 colonels, 337 lieutenants-
colonels et 630 chefs' de bataillon. Parmi ces
1,3~3 officiers, se trouvent 8 princes de la maison
royale, 5 grands-ducs, S8 princes étrangers dé
famille souveraine, 12 ducs, 13princes,~5comtes,
80 barons, 82A simples gentilshommes et 338 ro-
turiers.
Une dépêche de Florence dément Ia~ Rou-
velle, donnée par la G~cze~e ~n Peuple,
qu'un traité aurait été signé le 18 de ce
mois entre la France et l'Italie. Ce traité,
bien entendu, aurait rapport à Rome et
nxerait les conditions de notre évacuation.
Nous ne sommes à même d'affirmer ni la
nouvelle de Ia(?aze~e c~H jPeup~e, ni le
démenti du télégraphe, mais npu5 avons
lieu de croire que cette fois encore il n'y a
pas de fumée sans feu. Il se peut qu'aucun
traité n'ait été signé le 18 et que l'Italie
n'ait pas pris d'engagement envers la
France mais il est certain que des avan-
ces ont été faites par l'Italie il est certain
que, au moina en partie, ces avances ont,
été.bien accueillies ici; il est certain que
la gracieuse réception faite au comte et.
à la comtesse de Grirgenti ont eu pour ef-
fet- d'augmenter l'empressement du gou-
vernement italien et d'accentuer ses pro-
positions, et enfin ilne paraît pas douteux
que le représentant de Victor-Emmanuel
ait pu se croire autorisé a donner a son gou-
vernement de sérieuses espérances.
Le résultat de ces pourparlers se serait
produit tout récemment à une séance du
conseil des ministres présidée par le roi,
le 16 courant dans la, soirée. Le bruit court'
monsieur, qui osez me demander une répara-
tion, ne_ souhaitez pas de me revoir en face
je ne serais .peut-être pas toujours contenu
par là présence de mademoiselle, et je vous
ferais payer cher votre indigne conduite d'au-
jourd'hui. 1. .1
L'inconnu montra, d'un geste énergique,
laporteàM.deBIancheIante.
Le baron,'qui ne pouvait supporter l'Idée
de se voir ainsi humilié devant Jeanne, après
avoir voulu la dompter par la. violence, vou-
lut tenter une ombre de résistance.
Cette opiniâtreté intempestive fit perdre à
son redoutable adversaire le, peu de patience 'i
qui lui restait. Il entraîna le malheureux jus-
que sur l'escalier, et Ïà, se redressant de toute
sa hauteur
Monsieur de Blanchelande, lui dit-il, je
vous connais. et je vous méprise Je vous
méprise! car vous venez de déshonorer, par
une action Infâme, votre blason de gentil-
homme. Mais prenez garde je veille sur
cette jeune nlle. et entre vous et~ellevous
me trouverez toujours Par respect pour vo-
tre nom, je ne vous traîne pas devant les tri-
bunaux, desquels seuls vous dépendez main-
tenant, car les honnêtes gens ne peuvent plus
se commettre avec vous. Mais, foi de Bre-
ton si M"" Derville avait jamais à se plain--
dre de vous, je vous tuerais comme un chien.
Vous m'avez entendu? maintenant, allez!
Fou de douleur, mais dévorant sa rage et
maudissant son Impuissance, M. de Blanche-
lande descendit l'escalier en chancelant, pen-
dant que l'Impétueux vengeur de Jeanne,
calme et tranquille, rentrait dans l'apparte-
ment.
Quant à Jeanne, épuisée par la violence des
émotions cruelles qu'elle venait de traverser.,
encore sous la terreur de l'horrible danger
qu'elle avait couru, et qu'elle comprenait
peut-être mieux depuis qu'il était passé, elle
s'était laissée tomber sur un siège, sans voix,
l'œil éteint, tremblante comme une feuille
que le veut secoue, pâle comme un marbre,
qu'à. cette séance le roi aurait annonce que
M. Rattazzi et ses amis politiques consen-
taient & retarder la réunion du Pa~ame~-
~wo, et que lui, le roi, avait pu leur pro-
mettre que les troupes françaises allaient
se retirer de CIvita-Vecchia.
Le roi parlait il au conseil et avait-il
parlé à M. Hattazxi en se basant sur les
espéraBces transmises par M. Nigra? Le
.traite dont il est question était-il signé,
devait-il l'être le lendemain, le sera-t-il
jamais? Nous ne prétendons pas connaître
ce mystère, mais il se peut fort bien que
cette fois, comme tant d'autres, la télégra-
phe ait joué sur les mots et sur les dates.
Une lettre de Belgrade dément la nou-
velle, donnée par plusieurs journaux, que
des agents moscovites organisent en Serbie
une bande, composée de Bulgares et de
Serbes, qui serait munie'de fusils .à aiguil-
le prussiens, et commandée par Saigmann,
ancien officier de l'armée russe.
Il n'y aurait rien de vrai non plus dans
le bruit,_ accrédité par les mêmes, jour-
naux, que cette bande, s'appuyant sur le
parti grand-serbe, se préparerait à passer
îa frontière, malgré la volonté de là régen-
ce qui gouverne à Belgrade. « La régence,
ajoute cette lettre, est toute puissante en
Serbie, et la moindre menée ne saurait
s'y faire sans son consentement. Or, com-
me la régence n'approuve pas ces ëchauf-
fourées bulgares, qui ne peuvent avoir que
des résultats nuisibles à la population, on
peut être assuré qu'il n'y a, en 'Serbie ni
Saigmann, ni agents russes, ni bande bul-
gare en voie de formation.
La joie de l'Italie éclate toutes les fois
que l'Europe ou la France peuvent se croi-
re en .présence de quelque défi de la,
Prusse.- _Ainsi, à. l'occasion des paroles pronon-
cées par le roi Guillaume à Kiel, la û~
xe~e de 7'ur~n. s'écrie
.Le roi de Prusse a moins répondu à l'Illustre
chef de l'Université de Kiel.qu'aux.semi-bravades
officielles françaises touchant les armements for-
midables de France.
Si vous êtes bien armes, nousJe sommes aussi.
Si vous êtes prêts, nous ta sommes aussi. à à
fjuand"vous voudrez.
Voilà en substance, à notre avis, la. signiSca.-
iion do Ja manifestation verbale du souverain des
vainqueurs de Sadowa..
EUe laisse les choses en-1'etat où elle les trou-
ve mais cet état est gros d'événements.
L'Itàlie doit être heureuse, en effet, de
la victoire de Sadowa, car ce n'est ni par
son armée à Custozza, ni par sa Botte a
Lissa qu'elle aurait conquis la Vénétie.
Le général Garibaldi continue sa petite
guerre de bulletins. Ainsi il vient d'adres"-
ser le billet suivant 'à, la nouvelle société
de secours mutuels
Caprera, le 1A septembre 1868.
Mes chers amis,
Vous avez bien fait de vous constituer en so-
ciëtë des braves qui ont fait les campagnes de la
patrie.
Le devoir de tous les. Italiens est de laver la'
honte qui a rejailli sur notre patrie dans les der-
nières circonstances. Mais c'est encore plus spé-
cialement le devoir.de ceux qui, les armes a la.
main/en soutiennent et en soutiendront les droits.
Je suis pour la vie,
Votre G. GARtB.ALDI
C'est ainsi que l'on fomente de toutes
les façons, dans cette Italie que nous avons
relevée, la haine de la France.
La, retraite de M. le comte d'Osmond a
assuré, comme nous l'avions prévu, un
succès éclatant à la candidature de M. de
Bourgbing dans la Nièvre. Une candida-
ture libérale modérer avait se~le chance
de diviser le corps électoral.
C'est à peine si le candidat démocrati-
que, M. Girerd, a gagné quelques centai-
nes de voix sur le chiffre qu'il avait ob-
tenu il y a cinq ans.
Quant à la démonstration organisée avec
fracas par les radicaux, elle a abouti au
plus misérable avortement. Le nom de
M. Grambon n'a été qu'un ëpouvantail qui
a servi merveilleusement à rallier les po-
pulations autour du candidat ofnciel.
mais adorablement belle dans son émotion
:même.
C'est ainsi que son sauveur la retrouva.
Oh mon ami, comment'pdurrâl-je vous
remercier assez? dit-elle en'téndànt~ses deux
mainsaujeunehomme.
Ne me remerciez' pas et oubliez 'cétt~'
triste scène, dont Ie"souvenlr,seul vous serait'
si pénible! bubliez'cët homme! oubliez tout ce
qui n'est pas nous. ma Jeanne aimée j'ëpon-
dit celui-ci en s'asseyant prés de la; jeune
mie.
Pendant que M" DervUle 'se .remet d'une
émotion, si légitime, présentons au'lecteur ce~
lui dont l'intërventio~nnattendue vient de lui
apporter un si heureux secours.
~xxv 'r'
II s'appelait Pierre de Verteins.
M. deVerteins–que Jeanne ava!Lrencon-
tré quelques semaines auparavant dans la t'a-
mille d'une de ses élèves préférées pouvait.
avoir de trente à trente-cinq .ans. C'était un
de ces hommes que Fon range au premier
coup d'oeil parmi les représentants des races
militaires. Son attitude froide et ferme, sa.
physionomie énergique, parfois un peu hau-
taine, faisait songer à ces êtres supérieurs nés
pour le commandement. Naturellement gra~
ve, il paraissait plus froid encore à ceux qui
le connaissaient peu mais la sévérité de son
regard était tempérée par la grâce de son
sourire. Un je ne sais quoi d'atTectueux, de
bon et de presque tendre brillait sur son vi-
sage, lorsque ce sourire, d'allleursassezrare,
venait, par bonheur, l'éclairer.
Très proche parent de M~ de Fresnelles,
chez qui M~ Derville l'avait vu pour la pre-
mière fois, allié comme elle à des familles de
la plus haute honorabilité, et dans lesquelles
il était Intimement reçu, M. de Verteins, au
milieu d'un siècle où la publicité éclaire tout,
avait mené une de ces existences mysténeu-
Nous recevons, par une dépêche de
l'agence Havas, le résultat du scrutin qui
a été ouvert, samedi et dimanche, dans la,
S° circonscription de la Nièvre, pour l'élec-
tion d'un député au Corps législatif
Electeurs inscrits. 32.776
Votants. 31.A79
M. do Bourgoing, candidat officiel. 15.708 voix.
M. Girerd. 3.89~
1)877 voix ont été perdues; ce sont celles des~
électeurs qui ont persiste à faire une démonstra~
tion inutile en faveur de M. F. Gambon, qui avatg
refuse de prêter serment et dont le nom ne pou~
vait, en aucun eas, être proclamé.
Dans la précédente élection, le candidate
patronné avait obtenu 17,06~ voix sur
30,A35 votants, et M.. Cyprien Girerd,
3,aia.
Une dépêche particulière nous transmet
le, résultat de l'élection dans la 3° circon-
scription de la Moselle.
M. Lejoindre, !e candidat officiel, a réuni Sl,691
sunjages.
Dans l'élection précédente, le candidat du gou-
vernement, M. de Geiger, fut nomme par 28,000
voix.
M. Pougnet,Ie candidat indépendant, a obtenu
8,069 voix. L.
M. Allart, dont nous avons cité la circulaire
belliqueuse, a eu/t3 voix..
Il y a eu 39,863 votants. La, dépêche
n'indique pas quel était le nombre des
électeurs inscrits..
Il reste à connaître le dépouillement du
scrutin dans six communes.
Le Wa~erer, de Vienne, reçott de son
correspondant de Varsovie des détails sur le
zélé déployé par les agents russes pour la ré-
ception du czar
Les tschyunowniks, et .autres soutiens du .trône
de la Russie en Pologne, travaillent avec une ar-
deur sans egate pour menager~au souverain un ac- `
cueil sympathique. On prépare .en conséquence, a.
la manière cosaque, des adresses de dévouèmëat;
les paysans'sont commandés pour les stations du.
chemin de fer où doit passer Sa Majesté, et'les
citoyens ont reçu l'ordre de montrer des visages
radieux lors de la réception du czar. En outre, les
instructions écrites arrivent dé Saint-Péters-
bourg pour~réglerla conduite que doit observer
le peuple, afin qu'il n'arrive rien de désagréable
à la sainte personne du czar.
Le peuple, dit l'une de ces instructions, doit
être tenu a une distance convenable du monar-
que, et la police, qu'il faut muitiplier, devra
la foule des trottoirs et de l'entourage de la
voiture impériale. Le peuple peut pousser des
hourras et donner d'autres marques respec-
tueuses de sa joie, mais les cris doivent être
convenables et modérés, afin que le monar-
que ne soit pas effrayé par de trop fortes
clameurs. Les premiers rangs de la foule doivent
surtout être occupés par des gendarmes; et des
agents de police en bourgeois qui mêleront ;leur
joie a celle .du peuple et porteront leurfattention
sur ceux qui tenteraient de -s'avancer; jusqu'à la
voiture du czar. II est interdit de remettre des
requêtes entre les mains sacrées ~te l'empereur
de Russie, et tout contrevenant sera sévèrement
puni;
C. LEFEVRE.
LE ROt DEPASSE DANS LE SCHLESWIC-HOLSTEM
On écrit du Schleswig-HoIstëIn, 18 sep-
tembre
Le télégraphe annoncera,sans aucun doute,
dans toutes les directions, que la population des
duchés de l'Elbe'a fait une rëceptton enthou-
siaste au roi de Prusse. Je vous engage à n'en pas
croire un mot. La population des duchés, qui n'a
jamais voulu entendre parler de la domination
prussienne, la déteste encore plus profondément
depuis qu'elle en a connu le poids.
La surveillance tracassiére du.régime de police,
l'augmentation des impôts portés au triple de ce
qu'ils étaient, le lourd fardeau du service mili-
taire, la direction des écoles confiée au clergé, etc.,
tout cela joint à la manière perËde avec.laqucHo
l'usurpation a été accomplie, a augn;ent:é.dans
une forte proportion la hame des habitants contre
le régime actuel.
Mais un ordre supérieur enjoint aux autorités
de faire tout .leur possible .pour provoquer au
moins les apparences de la.joie, à l'occasion de
l'arrivée du roi. Le comte d'EuÏenbourg, ministre
de l'intérieur, a .donné, iF y a trois semaines, aux
autorités des duchés des ordres précis à~e sujet,
etjl est bien naturel que les employés lésaient
suivis ponctueUemënt..
'NéanmQins,,la population de KieFet de Rends-
bourg a gardé une attitude très froide dans, les
solennités de la réception royale. Il n'y -a qu'un
très petit.~nojnbre'd'Jtommes toutàJEait 'dépen-
dants qui aiënt~salué Je monarque.pa.r des acc!a-
mations, tandis qu'on lisait sur les ngures duplus
grand nomËre'l'indignation et le dédain..
Les corporations industrielles ont refusé de
prendrû~parP à'~solenmté, et mênie le éonseil
1 .ÿ l,
ses qui effrayent certaines femmes, qui en
attire JbeaucQjtp~d'a,uires, et qui n'en laissent
aucune indifférente ."Quant aux nommes, il
les tenait ~systématiquement à distan~erC&m-
me s'Il.neIes~eûtpas.tëaucoi]paim~F,
~Engagé voloataire, il avait 'servi' av~e dis-
tinction dans l'armée d'Afrique, t ~on- Urayalt
coti.quis deuxépaulettes;etun.:bout d~. r~a.n.
Mais, très jeune encore,.il avait. reBdu;:son
~pëe, et ~pendant'une; longue périQda'~de~idIx
fannees,*il ayait~parQouru ces pays~jmata.jms,
excentriques et inconnus, ou l'on~~ie-ent
point les entraves étroites, de la; ciytiisaiten,
entraves salutaires peut-être,mais genaittes
à coup sur, .quinous garrottent dans;Ië';vi~ux
inonde. "i ~c5
Seulement, al'encontre:de; ces voyageurs
qui semblent n'avoir eu d'autre but,: en par-
courant le globe, que d'aller cher.cher. desusu-
'jets de;cônversatlon auypple'Jet là ~l'.équateur
et qui passent leur vie contraire; ne parlait jamais ni de sa ~énsoBne
ni de ses aventures. Il était, du: reste,(.envoû-
te chose d'une réserve Impënetrable;.d[ama!s
on ne lui avait entendu:pronQncer,Je~'nom
d'une femme, et cependant ses amis.'des con-
naisseurs qui ne se trompaient jamais- en pa-
reille matière, "reconnaiSsa~nt; en~lui. tous
les signes .des passions, ardentes~ profondes,
presque fatales. Peut-etre;enfou!IIant';b!en
aurait-on trouve, dansunrec~m'fde~a.ànvie,
quelque drame violent et :douloureux. Son
front en gardait encore comme.un reftët mé-
lancolique, qui, d'ailleurs, ne lui imesséyait
pas. Mais si tous soupçonnaient~aucun.ne
savait. On conjecturait; les femmes encore
plus que les hommes; les femmes aiment les
conjectures.
Jeanne elle-même, cette beHe sérieuse, qui
faisait sipetitelapart de la ~ntaisie.dansson
existence, n'avait pu se défendre,d'sprouver
pour M. de Vertemsune-sprtë.d'intërêt;dont
elle-même s'étonnait. Elle ne l'avait, dureste,
rencontre que fort rarement, par-hasard, et
dans une seule maison. Ces relations fugitives
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