Samedi 19 septembre. ~$$â
(Tfoismois «Sft'aHcs
DËPARTMMTS { Six mois. sa
(Unnn. M
tMOKEES. PLME DE LA EOtiME, ET 7, ME~-H~M
Bâs&QdL 1~ sep~emb~e M~a
tTroismois ASf.SO
,)' Trois mois, .3 1 » Il~ ,t'
TAMS ET SEME <- Six mo;s. 8W B
!Un;m. 5A B j~
BUttEm ~ECHMMEST. )23. RUE MO!iIR!&RTRE
Tout ce qui concerne l'AdmiMS~'àtioll~n-Jour~Lâeit. être adressa au Gérant
33" Armée
L'Admimstrattoa~iB resarvele droit de modIRer la rtMdctIon des Annonces
La ~R~.SS~? commencera
LE 3§ SEPTEMBRE
LES AMOURS D'AURORE
<). .tEBONBE PARTIE BU
FOREEROHOELaCO~R-DiEU
PAR FAn
:.PM~N' B!! TEMAI.L'
Les A~M~ËS r~C'aj~E~EJ~ ont
droit arecevoir-~ttnceKc, par M. ÂMËBÉE
AcH~RD, la, première partie du -Phr~ero~
de p'our-Dtet:, par M. le vicomte PoNSON
DU- TËBRAiL, et tout ce qui a paru de la
jPoptMede ~a: jLdgfto~ d'/to~~MKf, par M.
LOUIS ENAULT.
AVIS MPORTANT
6*0!)~ a.ES CE!ÀNSE!ME3['FS mE MeXtïCBt.E
Poui' que le Jourma.1 soit enToyé à une
nouve~e résidence, il est tndtspe~S6t67e
que la. demande soit accompagnée d'une
t'andedu Journal indiquant l'aneienne
adresse.
La FrMM, au 6 septembre, contient les lignes
suivantes:
K Plusieurs préfets ont vu leurs projets de pa-
lais ou d'embellissements de leur demeure com-
ptétement repousses par les conseils généraux.
Nous en citerons deux particulièrement. M. Sen-
cier, préfet du Nord, avait soumis A l'assemblée
.trois rapports portant allocation d'un crédit de
06,939 fr. 15 c. pour compléter les travaux du
nouveau palais préfectoral; il demandait d'abord
26,880 fr. pour placer huit statues sur les deux
~frontons donnant sur la place Napoléon III et au
sommet du pavillon central; puis, ~3,759 fr. 15 c.
'pour construire une serre dans le jardin; enfin,
37,300 fr. destinés à orner le couronnement et les
..bourrelets des toitures.
"Ces propositions ont ëtë repoussëes par la
Majorité après une vive discussion.
M Le conseil.gënéral a cru qu'il suffisait de vo-
.ter une sommé de 7,753 fr. 98 cent. pour fourni-
tures do terre végétale et plantations d'arbres
d&ns le jardin. Ce travail sera plus utile qu'une
asrre monumentale.
M M. Dureau, préfet du Loiret, avait conçu le
~projet d'embellir son hôtel au moyen d'un déga-
gement des abords. L'éxecution de ce projet au-
-Mdt entraîne la nécessite d'exproprier un grand
-nombre dé maisons et, par conséquent, des dé-
penses très considérables. Le conseil municipal
d'Orléans avait pris le projet préfectoral en con-
sidéra.tion.
Le conseit gênerai l'a repoussé par des eonsl-
déra.tions économiques."
La. ~7'cMe a été mal renseignée.
Non-seulement M. Senoier, préfet du. Nord, n'a.
pas sollicité par trois rapports l'ouverture d'un
crédit de 96,939 fr. 15 c., mais H s'est formelle-
ment abstenu de demander au conseil général l'in-
scription de cette dépense, et il a déclaré, sans
formuler aucune proposition, <~rK'< ~CtMM:'t cm
conse:~e'në)'a/ JsMM d'e/i /H~6)' ~'qppo~:t7Mi;e.
Aussi trouve-t-on dans le rapport de la commis-
sion cette phrase f: 7~ es!: H t'enM~H~ guo le
~Jt'c/c~ n'MC~ e< ne soHf'c:' eNM cfFor'c~ec~e, et, dans le procès-verbal des déli-
MM.tions, ce passage non moins signincatif
Un membre. f'e;td ~'[:si;:ce a la sa~o~se de M. !e
_pr<~e~, ~n:, ~t!~ean~~a~e[:ente'tt ~ct s~MatM?t,
~s de;jM!ndë T't'cTT. aK con~c~ ~<*n~?*aJ.
La. seule demande de crédit présentée par le
préfet avait pour but l'inscription de 7,558 fr., re-
latifs au jardin. Cette demande a été immédiate-
ment, accueillie.
En ce qui concerne le dégagemeRt des abords
de la préfecture du Loiret, le correspondant du
journal n'a pas été plus heureusement inspiré.
S'il s'était reporté à l'exposé de M. Dureau, pré-
fet du département, au rapport de la commis-
sion, à la délibération, du conseil général, il au-
rait acquis la preuve que l'établissemcat d'une
place devant la préfecture d'Orléans n'est point
une anaire d'eMëe~M~enten~, mais une mesure
commandée par la sécurité des habitants sur un
point où la circulation des piétons'et des voitures
oSre un danger véritable que des projets succes-
sifs ont été présentés que le dermer, conçu dans
des proportio'as plus restreintes, au lieu d'avoir
obtenu l'adhésion du conseil municipal, avait, a.u
contraire, été jugé par lui insufnsant que le con-
seil général n'a_pu le repousser par des considé-
.fations économiques, attendu que la. ville d'Or-
léans seule dott en supporter tous les frais enfin,
<{ue ce projet n'a pas été conçu par M. Dureau,
comme l'afËrme la Presse, puisqu'il remonte à
l'année 1~1) et orne M. bureau n'a été nommé
préfet que~r 1863.
Nous .ayons regret à* le dire, le commH-
FEUILLETON DE LA P~E
DU 19 SBPTEMBR3 1838
LA 59
MmE!)EML~i)m~m 1
DEUXIËMB PARTIE'
tu' XXI (.?!Mte)
Pendant que Maxence, .qui n'était pas en-
core tout à fait remis de sa surprise, balbu-
tiait je ne sais quelle réponse Insi~mfia.nte et
embarrassée
Veuillez donc vous ttsseoir dit Jeanne,
a.nssl a. Faise que si elle eut été chez oMc, re-
cevant un indiffèrent.
Et elle lui montra, de la main un faut.B.uii
près de la cheminée, avec le geste d'une per-
sonne faisant les honneurs du boudoir.
Il s'assit devant elle, aussi peu rassuré que
l'accuse devant~son juge.
Monsieur de Verne, je ne condamne pas
vos jambes a l'Immobilité absolue toute la
nuit, Et M"~ Derville en se retournant vers le
jeune maître des requêtes qui l'avait conduite
dans le boudoir et qui semblait attendre ses
ordres. M. de Bois-Robert va me ramènera à
ma place.
M. de Verne comprit et se retira.
Maxence et Jeanne restèrent Seuls.
Lorsqu~h homme et une femme se sont
aimes, le premier instant où ils se retrouvent
a q'.i&Ique chose de délicieux s'ilH s'aimeht
encore, et, au contraire, quelque chose d'em-
barrassant et de pénible s'ils ne s'aiment plus.
n:~He qui précède ne repose que sur des équi-
,.voques.
En ce qui concerne la préfecture de Lille,
le com~n/n~He ne nie pas que les trois cré-
dits mentionnés par la P/'eMc, n'aient été dis-
cutés et rejetés par le conseil général. On n'o-
serait donner un pareil démenti aux procès-
verbaux de cette assemblée que nous n'avons
fait qu'analyser. On se réduit à prétendre
que le préfet n'avait pas proposé ces crédits.
C'est ici que l'on donne une légère entorse à
'la.vérité.
.Qu'a fait le préfet? II a soumis au conseil
général les rapports et les propositions de
l'arcA:ec~ (~e ~)re/'ecgissait de sa propre habitation, par une con-
venance à laquelle aucun préfet ne manque
jamais, il n'a pas pris l'initiative d'inscrire au
budget des dépenses les sommes demandées
dans le rapport de l'architecte II a laissé ce
soin au conseil général, se bornant à préparer'
les ressources nécessaires.
li.est.de toute évidence que si ie preiei
avait désapprouvé ces dépenses ou n'en a-
valt pas souharté l'adoption, il se serait
abstenu de soumettre au conseil général le
rapport de l'architecte de la préfecture, ou en
le présentant. il aurait constaté sa désappro-
bation. Aussi, dans le cours de la discussion,
qui a été longue et vive, les orateurs, de part
et d'autre, ont-Ils considéré et qualiné les
trois crédits demandés comme des proposi-
tions sanctionnées. par le préfet, et le vote du
conseil général a-t-11 été unanimement envi-
sagé à Lille comme un échec personnel et di-
rect pour le préfet?
En ce qui concerne la préfecture du Loiret,
le con~Hrng::e, plus prudent, n'essaie de
rien rectiner 11 s'efforce seulement de repré-
senter le projet repoussé par le conseil géné-
ral comme un travail d'utilité publique et non
comme un embellissement. C'est une aSaIre
d'appréciation le communiqué a la sienne, et
nous avons la nôtre. Quand M. Hàussmann
démolit et défigure la rue de la Paix, II pro-
clame aussi que c'est un travail d'une Incon-
testable utilité, et le public s'obstine à n'y
voir qu'un enlaidissement de Paris. A chacun
son goût.
son ~oût. Le secrétaire de la rédaction,
E. tAUEK.
PARIS, 18 SEPTEMBRE 1868
LES DOCTMNES ËCQNOMiQUES
DU CONGRES DE BRUXELLES
Nos lecteurs ont pu suivre, paroles
lettres €[ue la, dressa a. publiées, la,
série des travaux de l'~ssoc~to~ M-
Bruxelles. L'association tenait deux séan-
ces par jour. Le matin, elle délibérait sur
des questions d'administration intérieure
et d'organisation. Le soir, elle se réunissait
au théâtre du Cirque. La salle, éclairée
comme pour une représentation drama-
tique, se remplissait de toilettes élégan-
tes. L'orchestre et le parterre étalent oc-
cupés par des ouvriers. Les membres de
l'association se trouvaient sur la scène. Et
la., les problèmes les plus graves que
puisse soulever l'état social des peuples
étaient discutés avec cette entière liberté
d'opinion qui est l'originalité, la force et
l'honneur du peuple belge.
C'étaient les assises du socialisme, car
voici, en substance, le~résolutious qui ont
été adoptées
La grève doit être organisée partout,
comme le moyen le plus énergique de dé-
fendre le travail contre le capital. Que le
prolétariat entre donc en masse dans cette
association.
Les machines ont été, dans le passé, l'un
des plus puissants instruments de despo-
tisme et d'extorsion. Les comités de résis-
tance doivent s'opposer a ce qu'il en soit
Introduit dans les fabriques, sans des ga-
ranties et des compensations pour les ou-
vriers.
Le service.du capital est gratuit. Tout
produit de l'épargne, qu'on le nomme ren-
te, intérêt ou bénénce, est une source per-
manente-d'injustice et d'inégalité.
Les chemins de fer, les canaux, les mi-
Dans certains caa, la, peine va. jusqu'à l'an- I
goisse.
Sans qu'une parole eût été prononcée, rien
que par le fait de leur présence et de ce tête- 1
à-tête inattendu, le passé, si amer, si cruel
pour M"* DerviIIé, si honteux pour M. de
Bois-Robert, se trouvait tout à coup évoqué
devant eux, et il 'ne leur était plus possible,
ni à l'un ni à l'autre, de l'éviter. Maxènce
le comprit, Jeanne le sentit.
Mademoiselle. ou madame? demanda
le comte en regardant Jeanne, car II ne savait
rien de son histoire et il Ignorait tout ce qui
lui était arrivé depuis leur séparation.
–Je nesuispasmarlée, monsieur, répondit
M"~ Derville avec une dignité sévère j'ai
gardé mes serments.
–Et j'ai trahi les miens! répliqua. M. de
Bois-Robert en baissant la tête. J'ai eu des~
torts envers vous, mademoiselle, du moins
en apparence.
–En apparence! fit Jeanne,~ dont le beau
sourire prit en ce moment une expression
singulièrement àmère; ainsi M"~ déBIanche-
landén'est qu'une apparence?.
Oh! ne discutons pas sur les mots Je
sais que vous avez plus d'esprit que moi, et je
me déclare battu d'avance.
Je ne choisis pas les paroles, monsieur
le comte; j'emploie celles dont vous vous êtes
servi vous-même. Vous me faisiez donc la
grâce de me dire que vous n'avez eu avec moi
que des apparences de torts?
SI vous vouliez bien m'écouter.
Mais il me semble, monsieur, que, de-
puis que nous sommes dans ce boudoir, je ne
fais pas autre chose.
Si vous pouviez vous rendre un compte
exact de ma position vraie, entre ma mère et
la famille de Blanchela-nde. elle était af-
freuse
–Croyez-vous que la mienne fut meil-
leure
E~' –J'Ignorais tout de vous!
l,' Et surtout vous me méconnaissiez moi-
même!
nés, les houillères, les forêts appartiennent
à la collectivité sociale. L'Etat doit les re-
mettre, par contrât, a. des compagnies ou-
vrières d'exploitation.
La propriété foncière doit également
cesser d'être individuelle, pour devenir
collective. Des compagnies, agricoles cul-
tiveront la terre au nom de l'Etat.
Donc, guerre au capital, lutte contre le
travail mécanique, gratuite du crédit, ab-
sorption par l'Etat des grandes entrepri-
ses, abolition de la propriété ces formu-
les rappellent tout l'appareil du commu-
nisme avec son cortège de doctrines ridi-
cules ou odieuses.
Dans l'Association internationale elle-
même, des protestations se sont élevées
contre certaines parties de ce programme,
surtout en ce qui touche la propriété pri-
vée. Une minorité a compris que de sem-
blables tendances, si elles venaient à pré-
valoir, ruineraient l'immense et salutaire
effort poursuivi depuis un demi-siècle
pour améliorer partout la condition de
l'ouvrier. Au milieu de. cette explosion de
théories insensées, quelques-uns se sont
retenus a cette idée bien simple .que, pour
rendre l'ouvrier a, la fois plus éclairé et
plus libre, pour lui faire conquérir à son
tour la propriété, il lui fallait un .travail
rémunérateur, l'épargne, le droit d'as-
sociation, sans douter qu~nt à la. spolia.-j
tion, jamais,
L'épreuve de 18~8 n'a donc pas épuisé
les doctrines fatales qui, au lieu, de consti-
tuer la société au profit de tous, provo-
quent,, comme dans le rêve d'une imagi-
nation malade, le~renversement de tout or-
dre social. Comment ne ~est-il pas trouvé a.
Bruxelles, dans ce théâtre du Cirque qui
servait & une si étrange exhibition de phi-
losophie sociale, un homme de bon sens et
de cœur qui osât dire
Si vous organisez dans le monde la ligue
du travail contre le capital, vous devez
vous attendre à d'inévitables représailles.
C"est le drapeau de la guerre sociale que
vous tentez de relever. Vous. maudissez
les machines vous parlez de les écar-
ter de vos ateliers! Mais elles sont le
signe le plus glorieux du progrès, dans
notre temps. Vous voudriez frapper de
ruine l'industriel intelligent et hardi,
qui fait suivre a sa. fabrication ? mou-
vement de..la science et des arts méca-
niques Vous croyez à la gratuité du cré-
dit ? Qui épargnera pour vous? N'est-ce
pas la. dernière des utopies que de fonder
une banque où vous ne compterez .que des
~emprunteurs? Puis, comment l'Etat s'em-
parera-t-il des chemins de fer, des canaux,
des forêts, des mines, de toutes ces grandes
Créations que vous proposez de confisquer
au profit de la fortune publique? Com-
ment s'opérera, la dépossession des pro-
priétaires du sol?' Interrogez-vous vous-
mêmes accepteriez-vous'une part de ces
dépouilles? Interrogez tous ceux qui, dans
les lettres, da.na les arts, dans l'armée,
dans les fonctions publiques, ne possè-
dent pas un pouce du spL Eux aussi sont
des prolétaires. Ils ne s'en trouvent ni
humûiés ni irrités, et ils ne voudraient
pas d'une telle offre pour les six pieds de
terre dans lesquels tout homme désire
qu'on laisse un jour reposer son corps.
On se tromperait fort, si l'on supposait
que ces utopies monstrueuses; font avancer
les questions sociales. Elles las font tour-
ner sur elles-mêmes dans le. pire des cer-
cles que puisse tracer la convoitise hu-
maine. Ceux-là.raillentle peuple ou l'abu-
sent indignement qui lui disent Ligue-
toi contre ceux qui possèdent, oblige le ca-
pital à teservir, mais ne le rétribue pas,
c'est-à-dire dissipe à ton gré l'épargne et
le travail d'autrui, déda.igne,;le bien-être
de tous et brise les machines si-leur con-
currence te nuit, prends la terre sans la
conquérir. C'est, en outre, la,'plus inouïe
Ce n'est pa~ cela que je voulais dire
–C'est cela, que je dis!
–Ah! vous êtes sans pitié, mademoiselle!
Trouvez vous, monsieur, que j'aie tant
de raisons d'être sensible! 1
Je ne dis pas cela. Vous avez tous les
griefs et tous les droits, je m'empresse do le
reconnaître. Mais si je vous trouve aussi
implacable, je n'aurai jamais la force d'ache-
ver ce qui me reste à vous dire.
––Vous pouvez continuer, cependant; a-
prës ce que j'ai entendu, je puis vraiment tout
entendre!
Le comte deBois-RoLert, lemarIdeVIcto-
rine, en présence de cette Jeanne Derville
qu'il avait tant aimée, se sentait en proie à je
ne sais quelle exaltation passionnée et doulou-
reuse. Il éprouvait comme un secret plaisir A
s'accuser devant'elle; il aimait mieux encore
s'entretenir de ses fautes que de ne 'lui point
parler; peut-être aussi espéi'sut-illul faire ad-
mettre quelque..excuse, capable de les dimi-
nuer a ses yeux..
Si, continua-t-II, je ne consentais pas à
épouser M"~ de Blanchelande, on memena-
faitdemeretGliirenItaIie. Rester en Italie,
n'était-ce point vous perdre &ussi sûrement
qu'en me mariant? Ma méi'e. Elle estmoi'te,
mademoiselle,.ët je ne vouxpas poursuivre sa
cendre d'une récrimination désormais Inutile
Ma mère avait, toujours eu sur moi une In-
fluence A laquelle ma première jeunesse n'a-
vait jamais essaye de résister. Ce fut à cause
de vous que je tentai ma première lutte. L'Is-
sue n'en fut pas heureuse vous l'avez su 1
Ma mère mit tout en œuvre pour me réduire,
et elle n'y réussit que trop bien.
Les impossibilités, alors trop réelles, qui
s'opposaient a notre union, furent encore
exagérées dans une Intention qu'il ne m'est,
à présent, que trop facile de pénétrer. Mille
insinuations méchantes., perndément calcu-
lées, jetèrent dans mon âme un trouble mor-
tel. On groupa ces circonstances, innocentes
'en elles-mêmes, auxquelles le rapprochement
donnantes apparences coupables. La reneon-
des Inconséquences que de conseiller a. une
société le travail et de refuser a, l'indivi-
du l'espérance qu'il parviendra, au bout
de ses efforts, au droit sacré et personnel
de la, propriété. Le monde moderne cher-
che, depuis trois siècles, a. assurer dans
toutes les choses de l'esprit et de la, con-
science la liberté individuelle, et l'on dé-
truirait cette précieuse indépendance dans
les rapports économiques! On critiquera.itla.
discipline des régiments pour en venir à à
faire de nous un troupeau servile de pro-
ducteurs'Avoir un chez soi, posséder ce
foyer domestique que tant de joies entou-
rent et bénissent, même dans les existen-
ces les plus améres, a toujours été et res-
tera toujours le plus énergique stimulant
du travail. Les prétendues réformes com-
me celles qui ont été décrétées a, Bruxelles,
soulèvent contre elles l'honnêteté publi-
que. Si elles se réalisaient l'espace d'un
jour, elles désespéreraient ceux-là, mêmes
qui les provoquent, car, loin de nous af-
franchir, elles n'apporteraient à. tous, ou-
vriers ou autres, que l'abaissement du
cœur, la honte et la. misère.
F. DE LA rONTERIE.
MPËCEES T~Ë6MPM9CES 1
ALLEMAGNE
Berlin, 17septomLre.
Là GfMe~ë de C~c et la GoseMe de r.-f~-
~nM~TMdM ~Vord annoncent que le conseil fédé-
ral ne se réunira pas A la, fin d'octobre, mais dans
la première partie du mois de Novembre.
Apenrade, 17 septembre.
Le roi est arrive à six heures du soir et a ëtë
accueilli par les acclamations enthousiastes d'une
foule nombreuse, accourue dea environs. Les ha-
bitants allemands des badiia~es de Hadersieben
et de Christiansfeld étaient arrivés en arand
nombre. Le roi est reparti pour Tondern A sept
heures.
ESPAGNE
Madrid, 17 septembre, soir.
La, Cort'espondeTMKa dit que la reine est partie
cesoirpourSaint-Sëbastien. la reine est partie'
Les pluies continuent dans plusieurs provinces.
POLOGNE
Bresiau, 17 septembre.
La Ga~.e~e do .Bt'c~cM a reçu de Varsovie le
télégramme suivant:
« Aujourd'hui, pour la. première l'ois, les élèves
de toutes les confessions du gymnase et de l'école
préparatoire ont dû réciter en russe, et d'après
le texte du rituel-orthodoxe, les..prières d'usaao
au commencement et à la fin de chaque classe.")!
(Agence ~ct~s-F~Hter.)
CSRQN~M PCUTÏ9.SE
Nous croyons devoir faire conuàitré le
t~xte exact de la, note ministérielle qui a
été adressée av&nt-hier au commissaire de
la, Bourse.
Cette note était, ainsi concLie:
Les minisires des au'.tires etraNgëres, de l'inté-
rieur et. des finances sont d'accord pour considé-
rer l'allocution du. roi de Prusse, rapportée ce
matin dans le JoM?'na~ dM DJ6<;t<;), comme se ré-
férant uniquement aux événements de 1886, et
n'ayant aucune application aux circonstances ac-
tuelles.
L~rc~~ne trou y e pas. de .termes assez
élogieu~ pour les, auteurs de cette note. Il
nous est impossible de nous ranger a son.
a.vis..
~Nous comprenons que, lorsqu'un'fait
fa.ux est articulé dans une dépêche, lors-
qu'un document apoerypno est mis en cir-
cula.tion, lorsqu'on prête n un .souverain
des paroles qui n'ont pas été prononcées,
le gouvernement intervienne, par la. voie
la plus prompte, pour rétablir la vérité
qu il fasse afncher une note a la Bourse,
qu'il adresse une communication aux jour-
naux il est dans son rôle et dans son de-
voir.
Nous ne comprenons pas que le gouver-
nement, et surtout quelques membres iso-
lés du gouvernement, expriment une opi-
nion sur les affaires courantes, en dehors
tre fatale que j'avais faite" en retournait à
BIa.nchela.nde pour vous revoir, prit dans mon
esprit malade une signification malheureuse
et une importance exagérée. On arrachaun
consentement à mon désespoir. Maintenant
vous savez tout.
Oui, je sais tout, répliqua. Jeanne en re-
levant la tête; oui, je sais tout! Mais vous,
monsieur, vous ne savez rien! Pendant, que
vous vous livriez audécouragementetau dés-
espoir, pendant que vous méconnaissiez
laissez-moi le dire–tout ce qu'il y a de
constance, de générosité, de dévouement et
d'abnégation dans un coeur de femme qui s'est
loyalement donne, moi, je croyais, j'espérais,
j'aimais! je portais le poids du jour en
bravant les plus rudes épreuves. Je vous at-
tendais, conGànte et ferme, les veux fixés
vers l'avenir promis, puisant mon courage
dans la pensée de votre amour. je livrais
un combat plus rude que le vôtre contre la,
pauvreté, la maladie, l'isolement et la faim.
Pendant que vous promeniez votre lune de
miel sur les bords du Rhin, je mourais de
chagrin, do misère, de desespoir; sur un gra-
bat ou venaient me poursuivre, comme un
demier outrage, les obsessions de voira bca.u-
pere. C'est à mon tour, monsieur, de vous
dire à présent Vous savez tout vous con-
naissez votre vl~et la vienne. comparez et
jugez
Ainsi, vous m'aviez attendu?
–Ne vous l'avais-je pas promis'
–Ah que ne l'ai-je pu croire! R!en ators
n'eût prévalu contre mon amour!
Oui, je vous .attendais Je vous atten-
dais, malgré l'inqualifiable silence.qui suivit
votre départ, malgré les obstacles qui sem-
blaient à chaque instant, croître et grandir en-
tre nous. oui, malgré tout, je vous atten-
dais. Ah si vos promesses de BIa.nchela.nde
avaient été sincères, si vos résolutions eus-
sent été aussi fermes que les miennes, si vous
ayie:: voulu, au même prix que moi, rester
fidèle àla foi jurée, le monde, qui. peut ta.nt
de choses, eût ~pu nous séparer pour un
de la voie officielle, et par le canal du
commissaire de la Bourse.
L'appréciation des faits, même de ceux
qui peuvent avoir une influence sur le
cours des valeurs, est du domaine de tous.
Du moment que les paroles mises dans la
bouche du roi de Prusse étaient exactes,
le gouvernement n'avait pas a s'occuper de
la façon dont elles étaient jugées et appré-
ciées par les spéculateurs de la Bourse
plus que par toute autre classe de la popu-
lation. Il y a toujours inconvénient pour
le gouvernement a venir jeter, &u milieu
de transactions dont le libre jugement de
chacun est la condition essentielle, un élé-
ment étranger qui peut devenir une source
de récriminations.
Comment ne remarque-t-on pas que les
membres du gouvernement qui ont fait
publier leur appréciation du discours du
roi de Prusse, ont accepté d'avance et ap-
pelé la controverse sur leur opinion? Ils
ont donné le droit de dire, suivant les fluc-
tuations de la Bourse, que le monde des
affaires partageait ou repoussait l'opinion
du gouvernement.
Si le Corps législatif eut été en session,
les mêmes ministres auraient-Ils adressé
à cette Assemblée la communication qu'ils
ont envoyée a.u commissaire de la Bourse?
Si un député s'était levé pour leur de-
mander leur sentiment sur les paroles
du roi de Prusse, ne.l'auraient-IIs pas in-
vité à déposer une demande d'interpella-
tion dans les formes et lés délais ordinai-
res ? Pourquoi donc un~ pareil empresse-
ment à faire connaître au monde de la,
spéculation la pensée gouvernementale ?
Eh quoi les spéculateurs de la, Bourse
ont-ils droit d'être plus vite et mieux ins-
truits que les députés, du jugement que le
gouvernement porte sur les faits exté-
rieurs?
On ne citerait ni en France, m dans au-
cun autre pays, l'exemple d'un fait analo-
gue, et nous croyons qu'il ne se renouvel-
lera pas.
Lei/b~sur p/'HSSte~ etla,.Cb;eNpon-
Jaytce pro~'nc~e donnent le texte des
paroles prononcées'par le roi de Prusse à
Kiel. Ce texte ne différé en rien de celui
qui a été transmis par le télégraphe.
La, réponse duroi~de Prusse n.u recteur
cle l'Lnuversiié 'de lïiel, insjpire les `ré-
de l'Umversitë.de Kiel, inspu'e les ré-
ilexipns suivantes àr~b-û~deBerHu
Lfn-naniero "rassurante:'dont le roi a termine
son discours, de KIeI, en ritppsi.mUa-fpree de l'ar-
mée et de la notte, devra f:ure grand ptaisir au parti
do !n, guerre de France. Pour nous, ces paroles
sont peuconsotantes;puisqu'cl!es pia.ceut jusqu'à û
un certain pohit la. garantie'de f.'i'paix dans la
force militaire/dont la. charge écrase tellement
les peuples, qu'ils ne .'tirent guère do profit des
bienfaits de la paix.Si, en eB'et, une armée bien
équipée forme une garantie pareiHe, l'Empereur
Napoléon n'a-t-il pas raMon d'armer la France
jusqu'aux dents pour~ntcria guerre ? Les autres,
qui ne veulent pas rester en "arrière en fait de
sentiments pacifiques, en font autant, eto'est
ainsi que nous avons la belle perspective de voir
l'Europe devenir un camp pour assurer la paix.
Le gouvernement autrichien semble dé-
cidé à résister énergiquement à l'opposi-
tion qu'il rencontre dans les Diètes pro-
vinciales. Plusieurs journaux de Viënna
annoncent que le gouverneur de la. Galli-
cie, qui vient de faire une apparition dans
la. capitale de. l'empire, H, reçu des instruc-
tions du gouvernement qui lui enjoignent
de dissoudre la. Diète dès qu'elle prendrait
une résolution contraire à la. Constitution.
Cette mesure serait suivie "de la, nomina-
tion des représentants de la Gallicie au
Reiclisrath par voie directe. Ce mode d'é-
lection est, dit-on, redoute par l'opposi-
tion polonaise.
La fraction rutlienë, annonce l'~Je/je/t-
d~/tce &e~e, a saisi a, son tour la Diète de
son programme. Dans la séance du l.'t sep-
tembre, M. Kowalsky a présente une a-
dresse qui proteste contre les prétentions
de suprématie des Polonais. La fraction
ruthene est d'avis qu'il, faut maintenir, au
oentraire, les lois organiques seulement,
elle réclame certaines .modifications dàne
1~ loi électorale, .une plus grande autono-
mie des communes, et, ce qui n'est pas le
moins important, deux délégations sepa-
temps. mais il n'eut pu nous empêcher de
nous réunir un jour. et pour toujours. Car
rien, rien; entendez-vous, ne m'eût fait man-
quer à ma. promesse.sacrée, et j'aur&is été
capable, folle que j'étais, de'trouver encore
que je ne payais pas mon bonheur assez cher.
–Et voila, .celle que j'ai perdue. et que
j'ai perdue par ma faute, pensa Maxence en
faisant un amer retour sur lui-même.
Il regarda Jeanne, dans la. glace.
Les émotions qu'elle venait d'éprouver re-
haussaient sa beauté.d'un.nouvel éclat et lui
donnaient un charme d'expression vraiment
IndéHnIssable. Même aux yeux d'un indin'é-
rent, elle eût symbolisé la. fascination et le
prestige A leur suprême puissance. Que de-
vait-elle être pour l'homme qui l'avait aimée
et.quiralmait-en&ore?
La valse d'ArdIti,Immprta,lisée.sous le'nom
dujBacctO, jetait, jusque dans le boudoir ou
ils étaient, des lambeaux de sa mélodie au
rhythme.fiévreux, interrompu, foui' à tour
languissant et passionné.
–Ah malheureux quejesuis, ntMaxence,
ené.treignantson iront dans une crispation
désespérée, comment suis-je tombé dans de
si grossières embûches?. Non, je le sens,jna.-
domo!sel[e,vous ne me .pardonnerez jamais.
J'ai cm, j'ai pu'croire. c'est _cela qui a tout
fait. Je vous le jure~ Jeanne, c'est cela qui
m'a perdu.! Ils ont. été si. habiles, tous, tous
contre moi. contre nous! Et puis, je vous
le disais tout a, l'heure.il y a. eu cette der-
nière chose, cette rencontre.vous et lui dans
la, voiture. quand j'allais vous voir. Qh!
cela.surt.out.
Mali!, qu'a.vez-vous donc cru? nt Jeanne e
d'unovoix sans vibration et comma étranglée
dans sagorge.
Eh bien! nt-il en s'eHôrçant de retenir.
les paroles saccadées qui s'échappaient de ses
lèvres malgré lui, j'ai cru que vous, que M.
doBIancheIande.
II n'osa, pas 'conilnuer'et il. regarda.' M"~
Derviile..
Jea-nNe était plus Manche .que sa robe; ses
rées, dont'une polonaise et l'autre rutHeue~
auReicIisratli.
Après son apparition à Constantine, le
maréchal de Mac-Mahons'estrendu à Eou-~
gle, où il a. visité les écoles, l'hôpital, les
casernes et les fortifications. 11 a reçu les
autorités et les personnes qui ont désiré
lui parler. M.
Deln,ilestalléa.Sétif,oùiIestentré
sous un arc de triomphe qui lui avait été
élevé. Dans l'entretien qu'il a eu avec Ie~
officiers de lu milice, il a. insisté pour que
les hommes soient exercés au tir et .à l'é-
cole destirailleurs.
Le 3 septembre, le gouverneur génér&L
est entré à Baina, où il a, reçu leconsèi!.
municipal, et d'où il est parti pour Lam-
Lessa. Dans cette dernière localité, il a té-
moigné le désir de voir continuer le déve-
loppement de l'instruction des Européens
et des indigènes, et. félicité l'organisation.
des écoles.
Il est ensuite rentré à Alger le Ut sep-
tembre.
Dans cette excursion, qui a duré près de
trois semaines, le gouverneur général a pu
s'assurer du triste éLat dans lequel sont
les populations Indigènes. Il a dû voir
quelle terrible mortalité va frapper les tri-
bus épuisées dès que les premiers froids
vont se faire sentir.
Malgré cela, a. part les nouvelles qui'.
nous sont arrivées de Constantine, nou&
ne voyons ~pas que le maréchal ait rien.
ordonné ou rien commandé pour parer &.
cette éventualité trop prévue et aux ca.I&*
mités qui sont imminentes.
A Consta.ntine, son allocution à lu.
chambre de commerce. a, centriste tou&
ceux qui voient l'affreuse misère pesant
sur les populations indigènes. Nous ne sa-
vons rien encore des paroles qu'il a dû
prononcer dans les divers autres centres.
européens, où il a reçu les colons; mais i!.
est fort a craindre qu'a, Bougie, uSétif,
Ba.tna.et à Lambessa, le ohef suprême de
l'Algérie n'ait tenu, comme a Constantine,
un langage indiquant, de la part du régime
militaire, la résolution de persévérer dans
les errements funestes qui ont réduit la.
colonie a la situation actuelle.
La. question, du droit électoral des femmes~
qms'agite aujourd'hui énAngIetei're.vientd'ê-
tre soumise aux tribunaux chargés de la. rcvi-'
siondes Hâtes électoraies.n. parait que ces
tribunaux, qu! ont commencf a'siéger, Gom-
me on-le sait:, se sont montres fort peu favo-
rables, jusqu'à présent., aux prëtentions'po-
IItiques.fémInmes.
M. Mil!, qui e-stleLegouvé parlementaire
de la Grande-Bretagne, proposait a la Cham-
bre des communes, lorsqu'elle votait le nou-
veau bill de réforme, de désigner par le nom
de pc7~on?te, au lieu d'Aomme, l'électeur,
afin d'assurer aux femmes la franchise élec-
torale; mais sa proposition acte écartée par la
Chambre, et si celle-ci a rejeté cet amende-
ment, c'est qu'elle a voulu maintenir l'exclu-
sion du vote électoral pour les femmes.
La question en est la, et, ainsi qu'on vient
de le voir, la prétention des femmes électeurs
ou électrices n'est point, jusqu'aujourd'hui,
admise par les tribunaux qui interviennent
dans la confection des listes électorales.
.Cependant, la question est toujours pen-
dante, et le Ttmcs la résume ainsi
Ou a, vu, nous le reconnaissons, des chosesptu'&
extraordinaires que ne le ser;ut Is'triornphe.dës
femmes en cette circonstance et des choses ex-
traordinatt'es se sont produites quelquefois sans.
produire im grand résultat.
Mais, quel que fut ce résultat, nous croyons
qu'il serait très coMtra.ire aux femmes et ne teur
offrirait aucun avantage.
Nous leur conseillons de réfléchir sur le point
suivant dans les prochaines élections elles n'i-
gnorent pas sans doute qu'une ëtcctiou est une
assez rude anhit'c (fOH~/h H-oj-7;), et quelques
pt'etonions qu'elles aient mises jusqu'aujour-
d'hui en avant, aucune d'elles, ~nous le pensons,
ne se natte d'avou' la même force physique que les
hommes. Or, I:), force physique est'souvent pour
beaucoup dans la politique, et c'estpour cela que
les femmes sont incapables d'affronter certaines
luttes dans ce monde.
Si elles venaient ;t y p:u'a.!tre,. elles saci-iRe-
raient cette délicatesse, cette doueeùr,.eeite sou-
mission, qui sont leurs charmes les plus' puis-
sants. EHes ont, aujourd'hui, les privn.ëges et la.
protection qu'on accorde à la faiblesse..Mais
qu'elles entreprennent de se dëfendi'e elles-mê-
mes, alors elhss ne jouiront plus que des droits
dont elles auront pu s'emparer.
Au lieu d'en acquérir de nouveaux, eH~s ris-
lèvres tremblaient, et elle n'eût pas voilé ses
yeux sous ses longues paupières, Maxence au-
rait eupeur des éclairs sombresqu'iisjetaiout..
Ainsi, vous avez cru, dit-elle cnun, eu
tenant toujours baissées ses larges paupières,
vous avez pu croire que mol, la. fille de mon
père. mol qui ai toutsbuH'ert, même la faim,
monsieur, pour avoir le droit de marcher de-
vant'tous le front haut, j'aurais été. pour
de l'argent. la maîtresse d'un vieillard adul-
tère.et cela, quand je vous aimais! Te-
nez, comte de Bols-Robert, je vous condamne
au souvenir de ce que vous venez de dire
là. et je ne me souhaite pas. d'autre ven-
geance, ni à vous d'autre châtiment.
Et sans ajouter un mot, belle comme une
statue, avec un geste uer et superbe que l'on
eut dit sculpté dans l'airain de .ces œuvres
éternelles où le génie des sculpteurs Idéalise
et nxe pour toujours le mouvement passager
des passions humaines, sans daigner même
honorer d'un regard Maxence immobile et,
pour ainsi dire, cloué a-usol, eHent deux'pas
vers la porte.
Cependant, au lieu de la, franchir, elle s'ar-
rêta..
Un nouveau personnage, le baron'de BIan-
chelande, venait (l'apparaître sur le seuil.
Ah! c'est vous, monsieur, lit Jeanne en
s'eil'açant'pour le laisser passer; approchez, je
vous prie on vous attend. Venez rassurer
votre gendre. qui m'accuse d'avoir été votre
maîtresse.
Le baron, âpres avoir'vu, .quelques minu-
tes auparavant, Jeanne disparaître au bras
du jeune élégant qui l'avait en quelque sorte
enlevée dugroupe où elle se trouvait, s'était
senti tout a coup en proie a,une inquiétude
jalouse. Comme jadis, dans ces petites sau-
teries intimes du château de Blanchelande,
il eut voulu pouvoir aller Ia/reprendre a. ce-
lui qui venait d& s'emparer, d'elle aussi aù-
dacieusement. Appuyé .au; monta.nt d'une
porte, il Ia,suivait, d'un l'égard enSévre.plein
de jalousie, de désiret d'amour, daïtg lè.tour"
ibillon dc!ava!so..
(Tfoismois «Sft'aHcs
DËPARTMMTS { Six mois. sa
(Unnn. M
tMOKEES. PLME DE LA EOtiME, ET 7, ME~-H~M
Bâs&QdL 1~ sep~emb~e M~a
tTroismois ASf.SO
,)' Trois mois, .3 1 » Il~ ,t'
TAMS ET SEME <- Six mo;s. 8W B
!Un;m. 5A B j~
BUttEm ~ECHMMEST. )23. RUE MO!iIR!&RTRE
Tout ce qui concerne l'AdmiMS~'àtioll~n-Jour~Lâeit. être adressa au Gérant
33" Armée
L'Admimstrattoa~iB resarvele droit de modIRer la rtMdctIon des Annonces
La ~R~.SS~? commencera
LE 3§ SEPTEMBRE
LES AMOURS D'AURORE
<). .tEBONBE PARTIE BU
FOREEROHOELaCO~R-DiEU
PAR FAn
:.PM~N' B!! TEMAI.L'
Les A~M~ËS r~C'aj~E~EJ~ ont
droit arecevoir-~ttnceKc, par M. ÂMËBÉE
AcH~RD, la, première partie du -Phr~ero~
de p'our-Dtet:, par M. le vicomte PoNSON
DU- TËBRAiL, et tout ce qui a paru de la
jPoptMede ~a: jLdgfto~ d'/to~~MKf, par M.
LOUIS ENAULT.
AVIS MPORTANT
6*0!)~ a.ES CE!ÀNSE!ME3['FS mE MeXtïCBt.E
Poui' que le Jourma.1 soit enToyé à une
nouve~e résidence, il est tndtspe~S6t67e
que la. demande soit accompagnée d'une
t'andedu Journal indiquant l'aneienne
adresse.
La FrMM, au 6 septembre, contient les lignes
suivantes:
K Plusieurs préfets ont vu leurs projets de pa-
lais ou d'embellissements de leur demeure com-
ptétement repousses par les conseils généraux.
Nous en citerons deux particulièrement. M. Sen-
cier, préfet du Nord, avait soumis A l'assemblée
.trois rapports portant allocation d'un crédit de
06,939 fr. 15 c. pour compléter les travaux du
nouveau palais préfectoral; il demandait d'abord
26,880 fr. pour placer huit statues sur les deux
~frontons donnant sur la place Napoléon III et au
sommet du pavillon central; puis, ~3,759 fr. 15 c.
'pour construire une serre dans le jardin; enfin,
37,300 fr. destinés à orner le couronnement et les
..bourrelets des toitures.
"Ces propositions ont ëtë repoussëes par la
Majorité après une vive discussion.
M Le conseil.gënéral a cru qu'il suffisait de vo-
.ter une sommé de 7,753 fr. 98 cent. pour fourni-
tures do terre végétale et plantations d'arbres
d&ns le jardin. Ce travail sera plus utile qu'une
asrre monumentale.
M M. Dureau, préfet du Loiret, avait conçu le
~projet d'embellir son hôtel au moyen d'un déga-
gement des abords. L'éxecution de ce projet au-
-Mdt entraîne la nécessite d'exproprier un grand
-nombre dé maisons et, par conséquent, des dé-
penses très considérables. Le conseil municipal
d'Orléans avait pris le projet préfectoral en con-
sidéra.tion.
Le conseit gênerai l'a repoussé par des eonsl-
déra.tions économiques."
La. ~7'cMe a été mal renseignée.
Non-seulement M. Senoier, préfet du. Nord, n'a.
pas sollicité par trois rapports l'ouverture d'un
crédit de 96,939 fr. 15 c., mais H s'est formelle-
ment abstenu de demander au conseil général l'in-
scription de cette dépense, et il a déclaré, sans
formuler aucune proposition, <~rK'< ~CtMM:'t cm
conse:~e'në)'a/ JsMM d'e/i /H~6)' ~'qppo~:t7Mi;e.
Aussi trouve-t-on dans le rapport de la commis-
sion cette phrase f: 7~ es!: H t'enM~H~ guo le
~Jt'c/c~ n'MC~ e< ne soHf'c:'
MM.tions, ce passage non moins signincatif
Un membre. f'e;td ~'[:si;:ce a la sa~o~se de M. !e
_pr<~e~, ~n:, ~t!~ean~~a~e[:ente'tt ~ct s~MatM?t,
~s de;jM!ndë T't'cTT. aK con~c~ ~<*n~?*aJ.
La. seule demande de crédit présentée par le
préfet avait pour but l'inscription de 7,558 fr., re-
latifs au jardin. Cette demande a été immédiate-
ment, accueillie.
En ce qui concerne le dégagemeRt des abords
de la préfecture du Loiret, le correspondant du
journal n'a pas été plus heureusement inspiré.
S'il s'était reporté à l'exposé de M. Dureau, pré-
fet du département, au rapport de la commis-
sion, à la délibération, du conseil général, il au-
rait acquis la preuve que l'établissemcat d'une
place devant la préfecture d'Orléans n'est point
une anaire d'eMëe~M~enten~, mais une mesure
commandée par la sécurité des habitants sur un
point où la circulation des piétons'et des voitures
oSre un danger véritable que des projets succes-
sifs ont été présentés que le dermer, conçu dans
des proportio'as plus restreintes, au lieu d'avoir
obtenu l'adhésion du conseil municipal, avait, a.u
contraire, été jugé par lui insufnsant que le con-
seil général n'a_pu le repousser par des considé-
.fations économiques, attendu que la. ville d'Or-
léans seule dott en supporter tous les frais enfin,
<{ue ce projet n'a pas été conçu par M. Dureau,
comme l'afËrme la Presse, puisqu'il remonte à
l'année 1~1) et orne M. bureau n'a été nommé
préfet que~r 1863.
Nous .ayons regret à* le dire, le commH-
FEUILLETON DE LA P~E
DU 19 SBPTEMBR3 1838
LA 59
MmE!)EML~i)m~m 1
DEUXIËMB PARTIE'
tu' XXI (.?!Mte)
Pendant que Maxence, .qui n'était pas en-
core tout à fait remis de sa surprise, balbu-
tiait je ne sais quelle réponse Insi~mfia.nte et
embarrassée
Veuillez donc vous ttsseoir dit Jeanne,
a.nssl a. Faise que si elle eut été chez oMc, re-
cevant un indiffèrent.
Et elle lui montra, de la main un faut.B.uii
près de la cheminée, avec le geste d'une per-
sonne faisant les honneurs du boudoir.
Il s'assit devant elle, aussi peu rassuré que
l'accuse devant~son juge.
Monsieur de Verne, je ne condamne pas
vos jambes a l'Immobilité absolue toute la
nuit, Et M"~ Derville en se retournant vers le
jeune maître des requêtes qui l'avait conduite
dans le boudoir et qui semblait attendre ses
ordres. M. de Bois-Robert va me ramènera à
ma place.
M. de Verne comprit et se retira.
Maxence et Jeanne restèrent Seuls.
Lorsqu~h homme et une femme se sont
aimes, le premier instant où ils se retrouvent
a q'.i&Ique chose de délicieux s'ilH s'aimeht
encore, et, au contraire, quelque chose d'em-
barrassant et de pénible s'ils ne s'aiment plus.
n:~He qui précède ne repose que sur des équi-
,.voques.
En ce qui concerne la préfecture de Lille,
le com~n/n~He ne nie pas que les trois cré-
dits mentionnés par la P/'eMc, n'aient été dis-
cutés et rejetés par le conseil général. On n'o-
serait donner un pareil démenti aux procès-
verbaux de cette assemblée que nous n'avons
fait qu'analyser. On se réduit à prétendre
que le préfet n'avait pas proposé ces crédits.
C'est ici que l'on donne une légère entorse à
'la.vérité.
.Qu'a fait le préfet? II a soumis au conseil
général les rapports et les propositions de
l'arcA:ec~ (~e ~)re/'ec
venance à laquelle aucun préfet ne manque
jamais, il n'a pas pris l'initiative d'inscrire au
budget des dépenses les sommes demandées
dans le rapport de l'architecte II a laissé ce
soin au conseil général, se bornant à préparer'
les ressources nécessaires.
li.est.de toute évidence que si ie preiei
avait désapprouvé ces dépenses ou n'en a-
valt pas souharté l'adoption, il se serait
abstenu de soumettre au conseil général le
rapport de l'architecte de la préfecture, ou en
le présentant. il aurait constaté sa désappro-
bation. Aussi, dans le cours de la discussion,
qui a été longue et vive, les orateurs, de part
et d'autre, ont-Ils considéré et qualiné les
trois crédits demandés comme des proposi-
tions sanctionnées. par le préfet, et le vote du
conseil général a-t-11 été unanimement envi-
sagé à Lille comme un échec personnel et di-
rect pour le préfet?
En ce qui concerne la préfecture du Loiret,
le con~Hrng::e, plus prudent, n'essaie de
rien rectiner 11 s'efforce seulement de repré-
senter le projet repoussé par le conseil géné-
ral comme un travail d'utilité publique et non
comme un embellissement. C'est une aSaIre
d'appréciation le communiqué a la sienne, et
nous avons la nôtre. Quand M. Hàussmann
démolit et défigure la rue de la Paix, II pro-
clame aussi que c'est un travail d'une Incon-
testable utilité, et le public s'obstine à n'y
voir qu'un enlaidissement de Paris. A chacun
son goût.
son ~oût. Le secrétaire de la rédaction,
E. tAUEK.
PARIS, 18 SEPTEMBRE 1868
LES DOCTMNES ËCQNOMiQUES
DU CONGRES DE BRUXELLES
Nos lecteurs ont pu suivre, paroles
lettres €[ue la, dressa a. publiées, la,
série des travaux de l'~ssoc~to~ M-
ces par jour. Le matin, elle délibérait sur
des questions d'administration intérieure
et d'organisation. Le soir, elle se réunissait
au théâtre du Cirque. La salle, éclairée
comme pour une représentation drama-
tique, se remplissait de toilettes élégan-
tes. L'orchestre et le parterre étalent oc-
cupés par des ouvriers. Les membres de
l'association se trouvaient sur la scène. Et
la., les problèmes les plus graves que
puisse soulever l'état social des peuples
étaient discutés avec cette entière liberté
d'opinion qui est l'originalité, la force et
l'honneur du peuple belge.
C'étaient les assises du socialisme, car
voici, en substance, le~résolutious qui ont
été adoptées
La grève doit être organisée partout,
comme le moyen le plus énergique de dé-
fendre le travail contre le capital. Que le
prolétariat entre donc en masse dans cette
association.
Les machines ont été, dans le passé, l'un
des plus puissants instruments de despo-
tisme et d'extorsion. Les comités de résis-
tance doivent s'opposer a ce qu'il en soit
Introduit dans les fabriques, sans des ga-
ranties et des compensations pour les ou-
vriers.
Le service.du capital est gratuit. Tout
produit de l'épargne, qu'on le nomme ren-
te, intérêt ou bénénce, est une source per-
manente-d'injustice et d'inégalité.
Les chemins de fer, les canaux, les mi-
Dans certains caa, la, peine va. jusqu'à l'an- I
goisse.
Sans qu'une parole eût été prononcée, rien
que par le fait de leur présence et de ce tête- 1
à-tête inattendu, le passé, si amer, si cruel
pour M"* DerviIIé, si honteux pour M. de
Bois-Robert, se trouvait tout à coup évoqué
devant eux, et il 'ne leur était plus possible,
ni à l'un ni à l'autre, de l'éviter. Maxènce
le comprit, Jeanne le sentit.
Mademoiselle. ou madame? demanda
le comte en regardant Jeanne, car II ne savait
rien de son histoire et il Ignorait tout ce qui
lui était arrivé depuis leur séparation.
–Je nesuispasmarlée, monsieur, répondit
M"~ Derville avec une dignité sévère j'ai
gardé mes serments.
–Et j'ai trahi les miens! répliqua. M. de
Bois-Robert en baissant la tête. J'ai eu des~
torts envers vous, mademoiselle, du moins
en apparence.
–En apparence! fit Jeanne,~ dont le beau
sourire prit en ce moment une expression
singulièrement àmère; ainsi M"~ déBIanche-
landén'est qu'une apparence?.
Oh! ne discutons pas sur les mots Je
sais que vous avez plus d'esprit que moi, et je
me déclare battu d'avance.
Je ne choisis pas les paroles, monsieur
le comte; j'emploie celles dont vous vous êtes
servi vous-même. Vous me faisiez donc la
grâce de me dire que vous n'avez eu avec moi
que des apparences de torts?
SI vous vouliez bien m'écouter.
Mais il me semble, monsieur, que, de-
puis que nous sommes dans ce boudoir, je ne
fais pas autre chose.
Si vous pouviez vous rendre un compte
exact de ma position vraie, entre ma mère et
la famille de Blanchela-nde. elle était af-
freuse
–Croyez-vous que la mienne fut meil-
leure
E~' –J'Ignorais tout de vous!
l,' Et surtout vous me méconnaissiez moi-
même!
nés, les houillères, les forêts appartiennent
à la collectivité sociale. L'Etat doit les re-
mettre, par contrât, a. des compagnies ou-
vrières d'exploitation.
La propriété foncière doit également
cesser d'être individuelle, pour devenir
collective. Des compagnies, agricoles cul-
tiveront la terre au nom de l'Etat.
Donc, guerre au capital, lutte contre le
travail mécanique, gratuite du crédit, ab-
sorption par l'Etat des grandes entrepri-
ses, abolition de la propriété ces formu-
les rappellent tout l'appareil du commu-
nisme avec son cortège de doctrines ridi-
cules ou odieuses.
Dans l'Association internationale elle-
même, des protestations se sont élevées
contre certaines parties de ce programme,
surtout en ce qui touche la propriété pri-
vée. Une minorité a compris que de sem-
blables tendances, si elles venaient à pré-
valoir, ruineraient l'immense et salutaire
effort poursuivi depuis un demi-siècle
pour améliorer partout la condition de
l'ouvrier. Au milieu de. cette explosion de
théories insensées, quelques-uns se sont
retenus a cette idée bien simple .que, pour
rendre l'ouvrier a, la fois plus éclairé et
plus libre, pour lui faire conquérir à son
tour la propriété, il lui fallait un .travail
rémunérateur, l'épargne, le droit d'as-
sociation, sans douter qu~nt à la. spolia.-j
tion, jamais,
L'épreuve de 18~8 n'a donc pas épuisé
les doctrines fatales qui, au lieu, de consti-
tuer la société au profit de tous, provo-
quent,, comme dans le rêve d'une imagi-
nation malade, le~renversement de tout or-
dre social. Comment ne ~est-il pas trouvé a.
Bruxelles, dans ce théâtre du Cirque qui
servait & une si étrange exhibition de phi-
losophie sociale, un homme de bon sens et
de cœur qui osât dire
Si vous organisez dans le monde la ligue
du travail contre le capital, vous devez
vous attendre à d'inévitables représailles.
C"est le drapeau de la guerre sociale que
vous tentez de relever. Vous. maudissez
les machines vous parlez de les écar-
ter de vos ateliers! Mais elles sont le
signe le plus glorieux du progrès, dans
notre temps. Vous voudriez frapper de
ruine l'industriel intelligent et hardi,
qui fait suivre a sa. fabrication ? mou-
vement de..la science et des arts méca-
niques Vous croyez à la gratuité du cré-
dit ? Qui épargnera pour vous? N'est-ce
pas la. dernière des utopies que de fonder
une banque où vous ne compterez .que des
~emprunteurs? Puis, comment l'Etat s'em-
parera-t-il des chemins de fer, des canaux,
des forêts, des mines, de toutes ces grandes
Créations que vous proposez de confisquer
au profit de la fortune publique? Com-
ment s'opérera, la dépossession des pro-
priétaires du sol?' Interrogez-vous vous-
mêmes accepteriez-vous'une part de ces
dépouilles? Interrogez tous ceux qui, dans
les lettres, da.na les arts, dans l'armée,
dans les fonctions publiques, ne possè-
dent pas un pouce du spL Eux aussi sont
des prolétaires. Ils ne s'en trouvent ni
humûiés ni irrités, et ils ne voudraient
pas d'une telle offre pour les six pieds de
terre dans lesquels tout homme désire
qu'on laisse un jour reposer son corps.
On se tromperait fort, si l'on supposait
que ces utopies monstrueuses; font avancer
les questions sociales. Elles las font tour-
ner sur elles-mêmes dans le. pire des cer-
cles que puisse tracer la convoitise hu-
maine. Ceux-là.raillentle peuple ou l'abu-
sent indignement qui lui disent Ligue-
toi contre ceux qui possèdent, oblige le ca-
pital à teservir, mais ne le rétribue pas,
c'est-à-dire dissipe à ton gré l'épargne et
le travail d'autrui, déda.igne,;le bien-être
de tous et brise les machines si-leur con-
currence te nuit, prends la terre sans la
conquérir. C'est, en outre, la,'plus inouïe
Ce n'est pa~ cela que je voulais dire
–C'est cela, que je dis!
–Ah! vous êtes sans pitié, mademoiselle!
Trouvez vous, monsieur, que j'aie tant
de raisons d'être sensible! 1
Je ne dis pas cela. Vous avez tous les
griefs et tous les droits, je m'empresse do le
reconnaître. Mais si je vous trouve aussi
implacable, je n'aurai jamais la force d'ache-
ver ce qui me reste à vous dire.
––Vous pouvez continuer, cependant; a-
prës ce que j'ai entendu, je puis vraiment tout
entendre!
Le comte deBois-RoLert, lemarIdeVIcto-
rine, en présence de cette Jeanne Derville
qu'il avait tant aimée, se sentait en proie à je
ne sais quelle exaltation passionnée et doulou-
reuse. Il éprouvait comme un secret plaisir A
s'accuser devant'elle; il aimait mieux encore
s'entretenir de ses fautes que de ne 'lui point
parler; peut-être aussi espéi'sut-illul faire ad-
mettre quelque..excuse, capable de les dimi-
nuer a ses yeux..
Si, continua-t-II, je ne consentais pas à
épouser M"~ de Blanchelande, on memena-
faitdemeretGliirenItaIie. Rester en Italie,
n'était-ce point vous perdre &ussi sûrement
qu'en me mariant? Ma méi'e. Elle estmoi'te,
mademoiselle,.ët je ne vouxpas poursuivre sa
cendre d'une récrimination désormais Inutile
Ma mère avait, toujours eu sur moi une In-
fluence A laquelle ma première jeunesse n'a-
vait jamais essaye de résister. Ce fut à cause
de vous que je tentai ma première lutte. L'Is-
sue n'en fut pas heureuse vous l'avez su 1
Ma mère mit tout en œuvre pour me réduire,
et elle n'y réussit que trop bien.
Les impossibilités, alors trop réelles, qui
s'opposaient a notre union, furent encore
exagérées dans une Intention qu'il ne m'est,
à présent, que trop facile de pénétrer. Mille
insinuations méchantes., perndément calcu-
lées, jetèrent dans mon âme un trouble mor-
tel. On groupa ces circonstances, innocentes
'en elles-mêmes, auxquelles le rapprochement
donnantes apparences coupables. La reneon-
des Inconséquences que de conseiller a. une
société le travail et de refuser a, l'indivi-
du l'espérance qu'il parviendra, au bout
de ses efforts, au droit sacré et personnel
de la, propriété. Le monde moderne cher-
che, depuis trois siècles, a. assurer dans
toutes les choses de l'esprit et de la, con-
science la liberté individuelle, et l'on dé-
truirait cette précieuse indépendance dans
les rapports économiques! On critiquera.itla.
discipline des régiments pour en venir à à
faire de nous un troupeau servile de pro-
ducteurs'Avoir un chez soi, posséder ce
foyer domestique que tant de joies entou-
rent et bénissent, même dans les existen-
ces les plus améres, a toujours été et res-
tera toujours le plus énergique stimulant
du travail. Les prétendues réformes com-
me celles qui ont été décrétées a, Bruxelles,
soulèvent contre elles l'honnêteté publi-
que. Si elles se réalisaient l'espace d'un
jour, elles désespéreraient ceux-là, mêmes
qui les provoquent, car, loin de nous af-
franchir, elles n'apporteraient à. tous, ou-
vriers ou autres, que l'abaissement du
cœur, la honte et la. misère.
F. DE LA rONTERIE.
MPËCEES T~Ë6MPM9CES 1
ALLEMAGNE
Berlin, 17septomLre.
Là GfMe~ë de C~c et la GoseMe de r.-f~-
~nM~TMdM ~Vord annoncent que le conseil fédé-
ral ne se réunira pas A la, fin d'octobre, mais dans
la première partie du mois de Novembre.
Apenrade, 17 septembre.
Le roi est arrive à six heures du soir et a ëtë
accueilli par les acclamations enthousiastes d'une
foule nombreuse, accourue dea environs. Les ha-
bitants allemands des badiia~es de Hadersieben
et de Christiansfeld étaient arrivés en arand
nombre. Le roi est reparti pour Tondern A sept
heures.
ESPAGNE
Madrid, 17 septembre, soir.
La, Cort'espondeTMKa dit que la reine est partie
cesoirpourSaint-Sëbastien. la reine est partie'
Les pluies continuent dans plusieurs provinces.
POLOGNE
Bresiau, 17 septembre.
La Ga~.e~e do .Bt'c~cM a reçu de Varsovie le
télégramme suivant:
« Aujourd'hui, pour la. première l'ois, les élèves
de toutes les confessions du gymnase et de l'école
préparatoire ont dû réciter en russe, et d'après
le texte du rituel-orthodoxe, les..prières d'usaao
au commencement et à la fin de chaque classe.")!
(Agence ~ct~s-F~Hter.)
CSRQN~M PCUTÏ9.SE
Nous croyons devoir faire conuàitré le
t~xte exact de la, note ministérielle qui a
été adressée av&nt-hier au commissaire de
la, Bourse.
Cette note était, ainsi concLie:
Les minisires des au'.tires etraNgëres, de l'inté-
rieur et. des finances sont d'accord pour considé-
rer l'allocution du. roi de Prusse, rapportée ce
matin dans le JoM?'na~ dM DJ6<;t<;), comme se ré-
férant uniquement aux événements de 1886, et
n'ayant aucune application aux circonstances ac-
tuelles.
L~rc~~ne trou y e pas. de .termes assez
élogieu~ pour les, auteurs de cette note. Il
nous est impossible de nous ranger a son.
a.vis..
~Nous comprenons que, lorsqu'un'fait
fa.ux est articulé dans une dépêche, lors-
qu'un document apoerypno est mis en cir-
cula.tion, lorsqu'on prête n un .souverain
des paroles qui n'ont pas été prononcées,
le gouvernement intervienne, par la. voie
la plus prompte, pour rétablir la vérité
qu il fasse afncher une note a la Bourse,
qu'il adresse une communication aux jour-
naux il est dans son rôle et dans son de-
voir.
Nous ne comprenons pas que le gouver-
nement, et surtout quelques membres iso-
lés du gouvernement, expriment une opi-
nion sur les affaires courantes, en dehors
tre fatale que j'avais faite" en retournait à
BIa.nchela.nde pour vous revoir, prit dans mon
esprit malade une signification malheureuse
et une importance exagérée. On arrachaun
consentement à mon désespoir. Maintenant
vous savez tout.
Oui, je sais tout, répliqua. Jeanne en re-
levant la tête; oui, je sais tout! Mais vous,
monsieur, vous ne savez rien! Pendant, que
vous vous livriez audécouragementetau dés-
espoir, pendant que vous méconnaissiez
laissez-moi le dire–tout ce qu'il y a de
constance, de générosité, de dévouement et
d'abnégation dans un coeur de femme qui s'est
loyalement donne, moi, je croyais, j'espérais,
j'aimais! je portais le poids du jour en
bravant les plus rudes épreuves. Je vous at-
tendais, conGànte et ferme, les veux fixés
vers l'avenir promis, puisant mon courage
dans la pensée de votre amour. je livrais
un combat plus rude que le vôtre contre la,
pauvreté, la maladie, l'isolement et la faim.
Pendant que vous promeniez votre lune de
miel sur les bords du Rhin, je mourais de
chagrin, do misère, de desespoir; sur un gra-
bat ou venaient me poursuivre, comme un
demier outrage, les obsessions de voira bca.u-
pere. C'est à mon tour, monsieur, de vous
dire à présent Vous savez tout vous con-
naissez votre vl~et la vienne. comparez et
jugez
Ainsi, vous m'aviez attendu?
–Ne vous l'avais-je pas promis'
–Ah que ne l'ai-je pu croire! R!en ators
n'eût prévalu contre mon amour!
Oui, je vous .attendais Je vous atten-
dais, malgré l'inqualifiable silence.qui suivit
votre départ, malgré les obstacles qui sem-
blaient à chaque instant, croître et grandir en-
tre nous. oui, malgré tout, je vous atten-
dais. Ah si vos promesses de BIa.nchela.nde
avaient été sincères, si vos résolutions eus-
sent été aussi fermes que les miennes, si vous
ayie:: voulu, au même prix que moi, rester
fidèle àla foi jurée, le monde, qui. peut ta.nt
de choses, eût ~pu nous séparer pour un
de la voie officielle, et par le canal du
commissaire de la Bourse.
L'appréciation des faits, même de ceux
qui peuvent avoir une influence sur le
cours des valeurs, est du domaine de tous.
Du moment que les paroles mises dans la
bouche du roi de Prusse étaient exactes,
le gouvernement n'avait pas a s'occuper de
la façon dont elles étaient jugées et appré-
ciées par les spéculateurs de la Bourse
plus que par toute autre classe de la popu-
lation. Il y a toujours inconvénient pour
le gouvernement a venir jeter, &u milieu
de transactions dont le libre jugement de
chacun est la condition essentielle, un élé-
ment étranger qui peut devenir une source
de récriminations.
Comment ne remarque-t-on pas que les
membres du gouvernement qui ont fait
publier leur appréciation du discours du
roi de Prusse, ont accepté d'avance et ap-
pelé la controverse sur leur opinion? Ils
ont donné le droit de dire, suivant les fluc-
tuations de la Bourse, que le monde des
affaires partageait ou repoussait l'opinion
du gouvernement.
Si le Corps législatif eut été en session,
les mêmes ministres auraient-Ils adressé
à cette Assemblée la communication qu'ils
ont envoyée a.u commissaire de la Bourse?
Si un député s'était levé pour leur de-
mander leur sentiment sur les paroles
du roi de Prusse, ne.l'auraient-IIs pas in-
vité à déposer une demande d'interpella-
tion dans les formes et lés délais ordinai-
res ? Pourquoi donc un~ pareil empresse-
ment à faire connaître au monde de la,
spéculation la pensée gouvernementale ?
Eh quoi les spéculateurs de la, Bourse
ont-ils droit d'être plus vite et mieux ins-
truits que les députés, du jugement que le
gouvernement porte sur les faits exté-
rieurs?
On ne citerait ni en France, m dans au-
cun autre pays, l'exemple d'un fait analo-
gue, et nous croyons qu'il ne se renouvel-
lera pas.
Lei/b~sur p/'HSSte~ etla,.Cb;eNpon-
Jaytce pro~'nc~e donnent le texte des
paroles prononcées'par le roi de Prusse à
Kiel. Ce texte ne différé en rien de celui
qui a été transmis par le télégraphe.
La, réponse duroi~de Prusse n.u recteur
cle l'Lnuversiié 'de lïiel, insjpire les `ré-
de l'Umversitë.de Kiel, inspu'e les ré-
ilexipns suivantes àr~b-û~deBerHu
Lfn-naniero "rassurante:'dont le roi a termine
son discours, de KIeI, en ritppsi.mUa-fpree de l'ar-
mée et de la notte, devra f:ure grand ptaisir au parti
do !n, guerre de France. Pour nous, ces paroles
sont peuconsotantes;puisqu'cl!es pia.ceut jusqu'à û
un certain pohit la. garantie'de f.'i'paix dans la
force militaire/dont la. charge écrase tellement
les peuples, qu'ils ne .'tirent guère do profit des
bienfaits de la paix.Si, en eB'et, une armée bien
équipée forme une garantie pareiHe, l'Empereur
Napoléon n'a-t-il pas raMon d'armer la France
jusqu'aux dents pour~ntcria guerre ? Les autres,
qui ne veulent pas rester en "arrière en fait de
sentiments pacifiques, en font autant, eto'est
ainsi que nous avons la belle perspective de voir
l'Europe devenir un camp pour assurer la paix.
Le gouvernement autrichien semble dé-
cidé à résister énergiquement à l'opposi-
tion qu'il rencontre dans les Diètes pro-
vinciales. Plusieurs journaux de Viënna
annoncent que le gouverneur de la. Galli-
cie, qui vient de faire une apparition dans
la. capitale de. l'empire, H, reçu des instruc-
tions du gouvernement qui lui enjoignent
de dissoudre la. Diète dès qu'elle prendrait
une résolution contraire à la. Constitution.
Cette mesure serait suivie "de la, nomina-
tion des représentants de la Gallicie au
Reiclisrath par voie directe. Ce mode d'é-
lection est, dit-on, redoute par l'opposi-
tion polonaise.
La fraction rutlienë, annonce l'~Je/je/t-
d~/tce &e~e, a saisi a, son tour la Diète de
son programme. Dans la séance du l.'t sep-
tembre, M. Kowalsky a présente une a-
dresse qui proteste contre les prétentions
de suprématie des Polonais. La fraction
ruthene est d'avis qu'il, faut maintenir, au
oentraire, les lois organiques seulement,
elle réclame certaines .modifications dàne
1~ loi électorale, .une plus grande autono-
mie des communes, et, ce qui n'est pas le
moins important, deux délégations sepa-
temps. mais il n'eut pu nous empêcher de
nous réunir un jour. et pour toujours. Car
rien, rien; entendez-vous, ne m'eût fait man-
quer à ma. promesse.sacrée, et j'aur&is été
capable, folle que j'étais, de'trouver encore
que je ne payais pas mon bonheur assez cher.
–Et voila, .celle que j'ai perdue. et que
j'ai perdue par ma faute, pensa Maxence en
faisant un amer retour sur lui-même.
Il regarda Jeanne, dans la. glace.
Les émotions qu'elle venait d'éprouver re-
haussaient sa beauté.d'un.nouvel éclat et lui
donnaient un charme d'expression vraiment
IndéHnIssable. Même aux yeux d'un indin'é-
rent, elle eût symbolisé la. fascination et le
prestige A leur suprême puissance. Que de-
vait-elle être pour l'homme qui l'avait aimée
et.quiralmait-en&ore?
La valse d'ArdIti,Immprta,lisée.sous le'nom
dujBacctO, jetait, jusque dans le boudoir ou
ils étaient, des lambeaux de sa mélodie au
rhythme.fiévreux, interrompu, foui' à tour
languissant et passionné.
–Ah malheureux quejesuis, ntMaxence,
ené.treignantson iront dans une crispation
désespérée, comment suis-je tombé dans de
si grossières embûches?. Non, je le sens,jna.-
domo!sel[e,vous ne me .pardonnerez jamais.
J'ai cm, j'ai pu'croire. c'est _cela qui a tout
fait. Je vous le jure~ Jeanne, c'est cela qui
m'a perdu.! Ils ont. été si. habiles, tous, tous
contre moi. contre nous! Et puis, je vous
le disais tout a, l'heure.il y a. eu cette der-
nière chose, cette rencontre.vous et lui dans
la, voiture. quand j'allais vous voir. Qh!
cela.surt.out.
Mali!, qu'a.vez-vous donc cru? nt Jeanne e
d'unovoix sans vibration et comma étranglée
dans sagorge.
Eh bien! nt-il en s'eHôrçant de retenir.
les paroles saccadées qui s'échappaient de ses
lèvres malgré lui, j'ai cru que vous, que M.
doBIancheIande.
II n'osa, pas 'conilnuer'et il. regarda.' M"~
Derviile..
Jea-nNe était plus Manche .que sa robe; ses
rées, dont'une polonaise et l'autre rutHeue~
auReicIisratli.
Après son apparition à Constantine, le
maréchal de Mac-Mahons'estrendu à Eou-~
gle, où il a. visité les écoles, l'hôpital, les
casernes et les fortifications. 11 a reçu les
autorités et les personnes qui ont désiré
lui parler. M.
Deln,ilestalléa.Sétif,oùiIestentré
sous un arc de triomphe qui lui avait été
élevé. Dans l'entretien qu'il a eu avec Ie~
officiers de lu milice, il a. insisté pour que
les hommes soient exercés au tir et .à l'é-
cole destirailleurs.
Le 3 septembre, le gouverneur génér&L
est entré à Baina, où il a, reçu leconsèi!.
municipal, et d'où il est parti pour Lam-
Lessa. Dans cette dernière localité, il a té-
moigné le désir de voir continuer le déve-
loppement de l'instruction des Européens
et des indigènes, et. félicité l'organisation.
des écoles.
Il est ensuite rentré à Alger le Ut sep-
tembre.
Dans cette excursion, qui a duré près de
trois semaines, le gouverneur général a pu
s'assurer du triste éLat dans lequel sont
les populations Indigènes. Il a dû voir
quelle terrible mortalité va frapper les tri-
bus épuisées dès que les premiers froids
vont se faire sentir.
Malgré cela, a. part les nouvelles qui'.
nous sont arrivées de Constantine, nou&
ne voyons ~pas que le maréchal ait rien.
ordonné ou rien commandé pour parer &.
cette éventualité trop prévue et aux ca.I&*
mités qui sont imminentes.
A Consta.ntine, son allocution à lu.
chambre de commerce. a, centriste tou&
ceux qui voient l'affreuse misère pesant
sur les populations indigènes. Nous ne sa-
vons rien encore des paroles qu'il a dû
prononcer dans les divers autres centres.
européens, où il a reçu les colons; mais i!.
est fort a craindre qu'a, Bougie, uSétif,
Ba.tna.et à Lambessa, le ohef suprême de
l'Algérie n'ait tenu, comme a Constantine,
un langage indiquant, de la part du régime
militaire, la résolution de persévérer dans
les errements funestes qui ont réduit la.
colonie a la situation actuelle.
La. question, du droit électoral des femmes~
qms'agite aujourd'hui énAngIetei're.vientd'ê-
tre soumise aux tribunaux chargés de la. rcvi-'
siondes Hâtes électoraies.n. parait que ces
tribunaux, qu! ont commencf a'siéger, Gom-
me on-le sait:, se sont montres fort peu favo-
rables, jusqu'à présent., aux prëtentions'po-
IItiques.fémInmes.
M. Mil!, qui e-stleLegouvé parlementaire
de la Grande-Bretagne, proposait a la Cham-
bre des communes, lorsqu'elle votait le nou-
veau bill de réforme, de désigner par le nom
de pc7~on?te, au lieu d'Aomme, l'électeur,
afin d'assurer aux femmes la franchise élec-
torale; mais sa proposition acte écartée par la
Chambre, et si celle-ci a rejeté cet amende-
ment, c'est qu'elle a voulu maintenir l'exclu-
sion du vote électoral pour les femmes.
La question en est la, et, ainsi qu'on vient
de le voir, la prétention des femmes électeurs
ou électrices n'est point, jusqu'aujourd'hui,
admise par les tribunaux qui interviennent
dans la confection des listes électorales.
.Cependant, la question est toujours pen-
dante, et le Ttmcs la résume ainsi
Ou a, vu, nous le reconnaissons, des chosesptu'&
extraordinaires que ne le ser;ut Is'triornphe.dës
femmes en cette circonstance et des choses ex-
traordinatt'es se sont produites quelquefois sans.
produire im grand résultat.
Mais, quel que fut ce résultat, nous croyons
qu'il serait très coMtra.ire aux femmes et ne teur
offrirait aucun avantage.
Nous leur conseillons de réfléchir sur le point
suivant dans les prochaines élections elles n'i-
gnorent pas sans doute qu'une ëtcctiou est une
assez rude anhit'c (fOH~/h H-oj-7;), et quelques
pt'etonions qu'elles aient mises jusqu'aujour-
d'hui en avant, aucune d'elles, ~nous le pensons,
ne se natte d'avou' la même force physique que les
hommes. Or, I:), force physique est'souvent pour
beaucoup dans la politique, et c'estpour cela que
les femmes sont incapables d'affronter certaines
luttes dans ce monde.
Si elles venaient ;t y p:u'a.!tre,. elles saci-iRe-
raient cette délicatesse, cette doueeùr,.eeite sou-
mission, qui sont leurs charmes les plus' puis-
sants. EHes ont, aujourd'hui, les privn.ëges et la.
protection qu'on accorde à la faiblesse..Mais
qu'elles entreprennent de se dëfendi'e elles-mê-
mes, alors elhss ne jouiront plus que des droits
dont elles auront pu s'emparer.
Au lieu d'en acquérir de nouveaux, eH~s ris-
lèvres tremblaient, et elle n'eût pas voilé ses
yeux sous ses longues paupières, Maxence au-
rait eupeur des éclairs sombresqu'iisjetaiout..
Ainsi, vous avez cru, dit-elle cnun, eu
tenant toujours baissées ses larges paupières,
vous avez pu croire que mol, la. fille de mon
père. mol qui ai toutsbuH'ert, même la faim,
monsieur, pour avoir le droit de marcher de-
vant'tous le front haut, j'aurais été. pour
de l'argent. la maîtresse d'un vieillard adul-
tère.et cela, quand je vous aimais! Te-
nez, comte de Bols-Robert, je vous condamne
au souvenir de ce que vous venez de dire
là. et je ne me souhaite pas. d'autre ven-
geance, ni à vous d'autre châtiment.
Et sans ajouter un mot, belle comme une
statue, avec un geste uer et superbe que l'on
eut dit sculpté dans l'airain de .ces œuvres
éternelles où le génie des sculpteurs Idéalise
et nxe pour toujours le mouvement passager
des passions humaines, sans daigner même
honorer d'un regard Maxence immobile et,
pour ainsi dire, cloué a-usol, eHent deux'pas
vers la porte.
Cependant, au lieu de la, franchir, elle s'ar-
rêta..
Un nouveau personnage, le baron'de BIan-
chelande, venait (l'apparaître sur le seuil.
Ah! c'est vous, monsieur, lit Jeanne en
s'eil'açant'pour le laisser passer; approchez, je
vous prie on vous attend. Venez rassurer
votre gendre. qui m'accuse d'avoir été votre
maîtresse.
Le baron, âpres avoir'vu, .quelques minu-
tes auparavant, Jeanne disparaître au bras
du jeune élégant qui l'avait en quelque sorte
enlevée dugroupe où elle se trouvait, s'était
senti tout a coup en proie a,une inquiétude
jalouse. Comme jadis, dans ces petites sau-
teries intimes du château de Blanchelande,
il eut voulu pouvoir aller Ia/reprendre a. ce-
lui qui venait d& s'emparer, d'elle aussi aù-
dacieusement. Appuyé .au; monta.nt d'une
porte, il Ia,suivait, d'un l'égard enSévre.plein
de jalousie, de désiret d'amour, daïtg lè.tour"
ibillon dc!ava!so..
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