Titre : La Presse
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1868-06-27
Contributeur : Girardin, Émile de (1806-1881). Directeur de publication
Contributeur : Laguerre, Georges (1858-1912). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 27 juin 1868 27 juin 1868
Description : 1868/06/27. 1868/06/27.
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Grande collecte... Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail
Description : Collection numérique : La Grande Collecte Collection numérique : La Grande Collecte
Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 11/03/2008
aamedi juin 18~
Trois mois te&amctt
DÉPARTEMENTS Six mois. M
Unan. ÇA
tHHOHCES. 8. PLaCE DE La 60UXSE. ET RUECOa-HEMN
Samedi ~jmn~@a
(TfOMmois esf.sa
PAMS ET SEïNE~'SixHioH. s? -<
fUna'n. S-9' ?
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voir ~airceMe, par M. AMÉDËE AcïlARD, la
première, partie du ~bf'greron Je Cour-
ZSen, par M. le vicomte PoNSON Du TER-
RAiL,etteutoo quia paru de la. ~nptMe
~a Lc~tort ~o~neur, par. M. Loms,
'EM~ f'
-PARIS, 36 JUIN 18ê8
'h'ART~LË4?8-î M C9MCML
Le travail, l'intelligence et le capital
.sont les éléments générateurs de la ri-
chesse. De leur union intime dépend la
production, c'est-à-dire le bien-être des
masses et la force des nations.. ¡'
'De ces trois éléments inséparables, un
seul, le capital, semble avoir préoccupé
le législateùr.Les deux autres.Ie travail et
l'înteHIgence, étaient a peine nommés dans
le code Napoléon. Ce code s'occupe, avec
beaucoup de soin dés biens meubles et des
biens immeubles, dont il règle l'acquisi-
tion et les modes de transmission. Il s'oc-
cupe du capital-argent, dont il autorise le
pr~t moyennant les conditions qu'il dé-
terminé. Mais c'est a peine s'il nomme en
courant le travail et l'intelligence, qu'il
semble ainsi placer bien au-dessous du ca-
pital dans les différentes formes qu'il re-
vêt..
..De l'intelligence ou du ~ent, pour nous
servir d'une expression mieux appropriée,
il n'en parle qu'une seule fois, à l'arbicle
1833, lorsqu'il' énumère les choses qui
peuvent être mises en société. Il cite l'tn-
d!tS~*M, expression qui doit être prise dans
le sens de j~tcu~ t~eHec~ueMe, de cep~-
Ct! de ~e?~ Le travail n'y est pas mê-
me nommé. Il le caractérise par une cir-
conlocution le louage des domestiques et
des ouvriers. Ça sont les seules mentions
<~ue le Code civil fasse du travail et du ta-
iéht dont le rôle dans la production est,
sans contredit le plus considérable.
La s'arrêtaient les sciences morales et
politiques au commencement du siècle.
Entre l'oeuvre immortelle du consulat et
j~a. jurisprudence romaine, il n'y avait que
d.e très faibles différences. Le~ juriscon-
sultes romains admettaient déjà que l'in-
d.ustrieou le talent pouvaient faire l'objet
d'un apport social. Quant au louage du.
travai!, iis n'en avaient aucune idée. Le
gM.ud acte de _Ia production se trouvait
alors abandonné aux esclaves. Or, comme
les e~ebves n'étaient que des choses, il
leur semblait inutile de s'occuper de leurs
rapports avec les patrons.
Des réformes introduites par le chris-
tianisme dans la société romaine en dé-
composition, sortit l'abolition de l'escla-
vage. Mais cette abolition ne fut point en-
tière. A l'esclave, on substitua le serf, qui
fut attaché à la glèbe. Son rôle utile était ùl
de cultiver le sol et de fournir a la société
l besoin. Mais comme le serf n'avait que des
devoirs à remplir et fort peu de droits à
réctamer, on conçoit que les jurisconsultes
M'aient point cherché a régler ses rapports
avec les propriétaires. Ici, le travail est
~tout aussi méconnu qu'au plus beau temps
de l'esclavage. 7~ Il
C'est seulement après que les corpora-
tionë ouvrières se furent établies qu'on
s'occupa, du travail. Le moyen âge proje-
tait alors ses ténèbres sur cette société en-
core barbare. Les classes laborieuses é-
taient dans l'ignora.ncs la plus complète.
Les patrons avaient un peu plus de cuitu-
FEUILLETON DE LA ~5~
cn27jt)!fl868
LA 6
P!]PiL~))E~LM!MM!<)m~ l
V(Sm
Les s-~mptômes d'une amélioration trom-
peuse signalèrent les premiers jours/et en-
dormirent dans une sécurité factice les in-
quiétudes si légitimes dû colonel. Mais, après
cette courte réaction contre, le mal, qu'un
changement do climat entraîne presque tou-
jours avec lui tout d'abord, la crise salutaire
s'arrêta, et le mal reprit bientôt le dessus. Ses
progrès furent tellement rapides, que le pau-
vre mari, au bout de deux semaines, sentit
j-onai~-e une crainte d'autant plus cruelle que
ses espérances avaient été plus vives~ II avait
.des moments de découragement profond.
.Elise, cependant, se rattachait à la vie, au
moment de la perdre, avec cette ardeur pas-
sionnée qu'éprouvent si souvent ceux qui
vont bientôt hi, quitter. Outre cette horreur
itM.turel!e qu'inspire a tous les êtres rappro-
fdK} d'une nn prochaine et le grand inconnu
.d'u trépas, la femme d'un homme si aimant
fKtta~ aimé, la mère d'une si adorable en-
tant, m~vait-eUe pas mille raisons de désirer
ia/vie et-~e redouter la mort, la mort si amë-
M parce qu'eUe sépare?
Le colonel amena, tour à tour au chevet de
sa, chère malade, les plus célèbres médecins
de Nice. Les consultations se succédèrent et
~es prescriptions se suivirent, sans produire le
K-és-~tat.désiré, Comme on n'aime point que
~es gens meurent cLans les viUes où l'on vient
généralement pour se guérir, on se donna le
mot pour fa!re; repartir M" Dei-viUe.La
saison était ma&faise; le mistral~ précipi-
tait du haut des A!pM snr la..Provence, par
accoutumée Nice, épargnée d'ordinaire, en
re intellectuelle ce qui les distinguait
surtout, c'était un grand fonds de probité.
C'est alors que, pour prévenir les discus-
sions sans fin qui éclataient entre les ou-
vriers et les patrons à propos des faits de
Leur industrie, on donna la prépondérance
-a cesderniërs.Enl'absencede toute preuve,
Fafnrmation du maître en justice devait
lui donner gain de cause.
II y avait dans ces dispositions quelque
chose de choquant, de contraire au senti-
ment d'égalité introduit par le christia-
,Bisme. ~a.i;&, à~ptts.époque, on était en-
~r~hé.~t~
clavage, qu'on ne pouvait avoir pour le
travail ni des sentiments de justice, ni le
respect des convenances.Le travailleur, de-
venu libre, conservait encore les marques
de l'asservissement..
Lorsqu'il s'agit de questions sociales, le
propres se fait très lentement. En dépit
désodées généreuses émises par les philo-
sophes et par les économistes physiborates
durant le dix-huitième siècle, l'opinion
publique s'était très'peu modinée en ce
qui concernait le travail. On continuait a
le considérer comme une chose, sinon avi-
lissante, du moins peu honorable. Voilà.
ce.qui explique pourquoi les rédacteurs du
Code civil y insérèrent l'article 1781.
Cet article n'est que la reproduction de
la jurisprudence du moyen âge. Il attribué
aux patrons, à l'encontre de .leurs ouvriers,
un droit contraire l'égalité proclamée en
1789. Dans toutes les discussions en justi-
ce, lorsqu'il n'y a point de preuves sufn-
sante's, le maître est cru sur son affirma-
tion pour la quotité des gages, pour le
payement des salaires de l'année échue,
pour les acomptes payés sur l'année cou-
rante. En d'autres termes, la parole asser-
mentée du patron s'impose a la justice
comme une présomption légale de vérité:
Cette disposition contraire à l'esprit gé-
néral de notre droit civil qui 'a l'égalité
pour base, soulevait depuis longtemps de
nombreuses plaintes, les jurisconsultes en
avaient signalé l'anomalie, les économistes
en demandaient l'abrogation;
Ces vœux furent exprimés avec plus de
force encore par les délégations ouvrières
nommées pour étudier les produits à. l'Ex-
position universelle de 1867. Dans leur
rapport, les délégués font ressortir com-
bien l'article 1781 est en désaccord avec
les idées modernes sur le travail et ils en
demandent la suppression.
De son côté, le président de la commis-
sion d'encouragement pour les études des
ouvriers, M.Devinck, dans son rapport a
l'Empereur, s'associe aux vœux des ou-
vriers.
Le gouvernement, qui a déjà fait de. si
grandes choses pour les classes laborieu-
ses, pouvait-il rester sourd à ces plaintes.?
Non. A peiub l'Exposition était-elle close,
qu'il soumettait au conseil d'Etat un prp-
jet de loi pour effacer du Code Napoléon
l'article 1781. C'est cette disposition qui
vient d'être renvoyée au Corps législatif.~
Ce projet fait disparaître l'Inégalité qui
existait entre le capital, d'une part, le tra-
vail et le talent de l'autre. Ces deux der-
niers éléments de la production.sont pla-
ces sur la même ligne que le premier;
Ainsi va disparaître la dernière marque
qui rattachait le travail à l'esclavage. L'a-
brogation de l'article 1781 devait être la, ï
conséquence logique de la loi, qui autorisa
les ouvriers à se réunir pour discuter pai-
siblement entre eux les questions de sa-
laire.
Cette réforme une fois. réalisée, nous en
proposerions une autre qui serait comme
le couronnement de l'édince. Nous vou-
lons parler de la création de la Bourse du
travail. La, Bourse, on le sait, est un mar-
ché sur lequel onvend les effets publics et
les valeurs Industrielles on y vend aussi
les marchandises. Pourquoi, lorsque lès
produits du travail peuvent être négociés
à la Bourse, le travail lui-même, cet élé-
ment générateur, n'aurait-il pas, lui aus-
avait peut-être quelque imprudence à bra-
ver ce caprice d'un climat rebelle.
Ceci fut glissé timidement, et par insinua-
tion, dans l'oreille de M, DerviDe, qui ne sa-
vait plus quel parti prendre.
Cependant les dernières rafales de l'oura-
gan s'en allèrent, emportées par la vaguemë–
diterranéenne, et Nice vit bientôt renaître ce
calme des beaux jours qui fait le charmé de
son ciel. On resta.
Mais I.a. malade ne se remit point de l'at-
teinte ~rop pr~f~nde. Elle demeura' languis-
sante énervée, abattue, frappée au cernr, de-
iâ morte ~H' désespérance où elle était de
vivre.
-Tu ne me sauveras pas, mon, pauvre
Edouard, dit-elle à son mari; ce qui prouve.
trop bien, hélas'jqua l'onne sauve point :en.
aimant
Si je te sauverai Mais tu ne sais p:~s.)M
qu'ils prétendent, à présent?
~Non;dis!
Èh bien ils assurent que cette année,
par une exception bien fatafe, le climat de
Nice est mauvais pour les poitrines délicates,
et que l'air y devient beaucoup trop vif pour
.toi.
Tu le vois répondit-elle en jetant a son
ma.riun regard désolé; i!s. me,chassent de
partout!
Mais non, mon enfant, ils ne te chasspM.
pas; sols donc raisonnable Ils disent seule-
ment que le voisinage de la mer.ne :t'est pas
bon, et que tu seras mieux dans une ville de
l'intérieur, dans un grand centre, dont Ta.t-
mosph~renesara pas aussi chargée d'oxy-.
gène. Que veux-tu? Ce sont eux qui parlen-t
ainsi, ce n'est pas moi' C'est à peine si je
comprends leurs explications mais il iaut
les croire il paraît qu'ils sont très sa.vantjsj I
Nous nous en irons donc à Lyon ou même à
Paris, si tu préfères, dés que tu te sentiras
plus forte..
Oui, c'est cela dès que je me sentirai
plus forte, répondit-elle, avec une expression
de regard et do visage .qui f~t froid au colonel
jusque dans la moelle de ses os,
Use pencha vers sa femme et baisasse
yeuxbrutants.eh'iui disant tout bas
l' .-r- Tu ne peux pas savoir. Elise, le chagrin
que tu me fais t
) Hél&s ce n'est pas ma. faute U faut bien
si, son marché otl 1'ofire ét la dét~ïande se
si, son marché où l'oSre et la demande se
trouveraienten présence?
Rien ne serait plus logique, car le tra-
vail est une force que le temps dissipe, et
il importe à la. société tout entière, qu'il ne
reste point en chômage. L'homme, qui à des
valeurs' ou des marchandises n'éprouvera
presque toujours que\ de faible ..pertes,
Iprsqu'iLne pourras'en débarrasser à h,eu-
rp nxe, mais le travailleur, qui n'a pour
tout moyen d'existence que ses bras, ne
peut point attendre, il faut: que .tous~Jes
jours il trbuv~l'emploi utile de sea~a~e~
~~î~M~a~té'avait~ H~ 11'e.
aurait d'abord créé la Bourse du travail,
celle des valeurs et des" marchandises ne
serait venue qu'ensuite..
Mais ennn puisque nous avons pris les
choses au rebours, il est temps que nous
entrions dans une voie plus logique, pour
finir par où nous aurions dû commencer.
En fait, le marché au travail existe dans
toutes les villes de France et jusque dans
les communes les plus lointaines. C'est la
place sur laquelle les ouvriers se réunis-
sent toua les matins et attendent les per-
sonnes qui ont besoin de'leurs services. A
Paris, c'estsur la place de l'Hôtel-de-Villë
,que se tient la Bourse du travail, mais el)e
n'existe là qu'à. l'état rudimentaire. Sans
parler de toutes les intempéries que .les
travailleurs ont à subir sur une place pu-
blique, il faut encore tenir compte du dé-
faut d'organisation, ce quf expose presque
'toujours les capitalistes à dès démarches
inutiles et fait perdre aux travaIMéùrsuhe
partie de leur temps.
Dans notre système, voici comment on
devraitproeéder Le palais de la Bourse
serait ouvert dé trois heures a six heures
;du matin en été, et de, six heures à neuf
~heures en hiver. C'est la que se rendraient
les ouvriers sans emploi et les entrepre-
neurs de toutes-sortes qui; auraient besoin
,de bras l'offra et la. demande- se tl'ouve-
!-raient ainsi en rapport immédiat, et les
.transactions ne souffriraient aucun retard.
Pourfaciliter ces transactions, chaque
corps de métier pourrait seconstiueren
syndicats. Le syndic drosserait les listes
de tous les travailleurs inoccupés, la pré-
senterait aux entrepreneurs, qui n'auraient
plus qu'à faire leur choix.
Cette organisation pourrait également
s'appliquer au second élément de la pro-
duction, le talent. Ainsi ce ne serait pas
seulement des ouvriers que lescapitaHstes
pourraient se procurer à la Bourse; ils y
trouveraient encore des contre-maître?,
des ingénieurs, des artistes, des écrivains,
des savants, etc., etc. Si toutes les pro-
fessions diverses voulaient se syndiquer,
le placement de leut's membres deviendrait
facile il suturait aux capitaHstes de s'a-
dresser au syndic de chaque .corporation
qui lui donnerait sur chacun de ses mem-
bres les références les plus complètes. Tout
le monde y gagnerait.
Nous ne faisons que tracer ici au courant
de la plume ces idées sommaires. Si le pro-
blème, tel que nous venons de l'indiquer,
était posé dans la discussion du projet de
loi, nous nous empresserions d'y revenir
et nous entrerions alors dans les-détails
sur les moyens de le réaliser.
PAUt: DASPREMONT.
BËP~BES TËLË6MPEI~ES
ANGLETERRE
Londres, S6 juin, S H. du m.
C7M7n&f*et!attaquent M. Disraeli a,u sujet du discours récent
dans lequel il a vante la politique étrangère du
cabinet.
LordStanley défend la politique du gouverne-
ment.
ESPAGNE
Madrid, S5juin, Eoir.
Les députés de Castille ont présente un projet
de loi tendant 3. venir. en aide aux deux provinces
que peu à peu je t'habitue à Ia.vëritë, s! tris-
te qu'elle soit pour nous deux Il n'y a, que
moi qui te la dira!, mon ami; les autres te
trompent. Ne comprends-tu pas qu'ils font
tout pour se débarrasser de nous ? Ils ne veu-
lent pas que je meure à Nice. Il paraît que
cela fait un mauvais eHet; un malade qui
meurt On ne doit venir Ici que pour y gué-
rir. Je compromettrais la réputation de la
ville.
Tu ne té rappelles donc pas qu'ils ont dit
l'autre jour que ce malheur là n'était arrivé
que deux fois depuis trois ans. Je croîs bien!
~11 a renyoyp les autres, connue on vent me
renvoyer moi-même. Mais je ne partirai pas
ajouta-t-eUe avec un geste d'enfant mutin;
non, je ne partirai pas 'je veux mourir Ici.
pour les contrarier
-Une larme tomba des yeux. du colonel et
rpula lentement sur sa joue mais il ne trou-
y a rien à répondre, A ce moment, un accès
de toux, qui secoua, yioleinment sa. fi-ple ma-
chine, interrompit la malade. Cet accas fut
long, cruel et terrible. La quinte douloureuse
no s'a.M.isa qu'âpres avoir ravage, déchire le
ooumon. La malade retira de ses lèvres un
[nouchoir taché de sang, et regarda son mari
sans rien dire. M. Derville cacha son visage
contre le lit, et parvint, non sans peine, à
comprimer les sanglots qui soulevaient s~
poitchM;
Nous ne ferons pas l'histoire decette agonie,
Interrompue de temps en temps par quelques
jours de calme, suivis de crises plus pénibles.
Le colonel, quelle que fût sa douleur, sui-
vait, avec une attention trop lucide pour se
laisser tromper déso.rn~a~s.~es pér~péttes du
drame dent: la catastrophe Snale allait em-
porter tout s.qn bonheur en ça mqnqq;
H}entot la. triste vérité, dont iig étaient cer~
tains l'un et l'autre depuis assez longtemps,
mais qu'ils essayaient pourtant de se cacher
par une sorte de fraude pieuse et de piété
mutuelle, devint tellement évidente que toute
dissimulation leur fut impossible. Depuis
leur mariage, ils avaient vécu dans une telle
intt~ts, Wï} PM's~ule~ent dp ~~0~)
m~is~de pensée,, que cette contrainte ~u!'
avait été singulièrement pénible à tous deux.
Ils éprouvèrent donc, au milieu même de.
leurs angoisses, une sorte de douceur A mê-
~er I~urs larmes,
de CMtHIe et autorisant, dans ce but, un em-
prunt amortissable en dix ans, à 70/0 d'intérêt.
ITALIE
Florence,S5 juin, soir.
Le Sénat continue !a. discussion de l'impôt sur
la mouture.
PRINCIPAUTÉS DANUBIENNES
Bucharest,S5juin.
Le prince Napoléon, a. reçu des adresses des
.mains d'une deputation israelite, ainsi que de la
colonie française et des notabilités du pays.
Le prince a visite les couvents et a assiste à la
~St~du nuit qui lui a. été foncée ~.ÇotrbtMMtjM~
]e prince Charles.
Son Attesse imperlate partira la nuit prochaine
pour Roustchouck'et Varna.
(~ence~avas-BK~Mr.)
A l'occasion du procès-verbal, M. Emile
Pereire a réveillé hier Ta. discussion close
la, veille. Nous ne nous occuperions pas de
cet incident, qui n'a. rien appris a, person-
ne, et, malgré tous les efforts, rien effacé
de ce qui était écrit, sans le caractère gé-
néra). que lui a donné l'intervention de M.
AlfredLe.Roux.
M. Alfred Lë'Roux est de ces orateurs
que leurs qualités négatives, prudemment
ménagées, savamment mises eh lumière,
a'rtistement agencées, comme ces chevelu-
res rares dont l'arrangement a doté la lan-
'guë française du néologisme « ramener, M
destinent a des succès de demi-jour, à des
triomphes crépusculaires.
Pourquoi M. Alfred Le Roux, habituelle-
ment mieùxavisé, est-il sorti hier du clair-
ohscur qu'il affectionne? Pourquoi a-t-il
perdu de vue qu'il était.un homme poli-
tique, un mandataire du pays et l'un dés
vice-présidents du Corps législatif pourj
ne songer qu'H. ses fonctions d'administra-
teur d'une grande compagnie?
Qu'est-il résulté/de son intervention
dans le dëhàt, sinon qu'il fera Lien de don-
ner une part de son attention a,ux comptes
de sa compagnie? Nous ne doutons pas
que, lorsqu'on établira, le compte de pré-
mier établissement de la ligne de Redon,
on y portera, pour leur véritable valeur, Les
rails d'occasion qu'on y a employés nous
sommes même convaincus qu'il en eût été
ainsi sans l'intervention de M. Pouyer-
Quertier, mais, ennn, il est avéré que ce
compte, qui devrait être établi depuis
longtemps, ne l'est pas encore. Cela n'est
point conforme aux règles d'une compta-
bilité rigoureuse, qui exigent .la prompte
clôture des comptes, ann de les rendre
inflexibles et invariables..
Que M. Alfred Le Roux ne se laisse pas
abuser par les applaudissements que lui
ont prodigués les nombreux collègues en
administration qu'il compte au sein du
Corps législatif. Ceux-là étaient fort aises
de s'abriter derrière lui, Vêt ils ne se te-
naient pas de joie, parce qu'ils sentent
combien leur. situation est fausse. Pour-.
quoi M. Le Roux a-t-il cru devoir s'absen-
ter pendant la discussion relative a !a com-
pagnie qu'il préside, sinon parce qu'il a le
sentiment de l'incompatibilité morale qui
existe entre ses fonctions administratives
et le mandat qu'U tient des électeurs?
Croit-il donc que le public ne remarque
pas que, pour deux ou trois administra-
teurs qui s'abstiennent à propos d'une loi,
il en est une soixantaine qui conservent
une entière liberté d'action, qui sont unis
par une étroite solidarité à. leurs confrères,
frappés d'un mutisme momentané, et qui
forment au sein du Corps législatif une
véritable phalange macédonienne.
Cette situation fausse n'est pas le résul-
tat des critiques légitimes qui sont dirigées
contre certains projets deloi, et même con-
tre les compagnies qui y sont intéressées
elle'résulte de l'ambiguïté de certaines
positions, de la contradiction de certains
rôles, de l'impossibilité où est le public
d'admettre qu'on puisse être contrôleur et
contrôlé, en un mo.t, qu'on soit juge et
partie da~s l'appréciation d'un contrat.
Quand on s'estaimésndéIemeBt,loyalement,
ardemment, quand on n'a eu qu'une seule
âme deux, et pour deux qu'un même cœur,
la séparation, avec ses rigueurs inexorables,
a des amertumes que rien ne saurait m éga-
ler, ni dépeindre. C'est le malheur dans ce
qu'il a de plus âpre et de plus poignant c'est
le malheur sans consolation possible.
A partir du moment où l'Implacable néces-
sité de cette séparation leur fut rëvëlëo, tou~
deux furent contraints de s'avouer qu'elle
était prochaine. Ils en parl:érent ayec un cou-
rage., et, si j'ose m'exprimer ainsi, un calme
daps douleur qui devait, mieux que ~oute
autrechose,prouver à quel point cette douleur
était profonde. Elise surtout, a mesure que le
terme fatal approchait, atteignait de plus en
plus a. cette sérénité qui donne à certaines
morts un pathétique si touchant, qu'il en de-
vient presque sublime. Elles/pul)liait po.urne
penser qu'à l'autre
Pauyre ami, c'est toi le plus malheu-
reux, disait-elle parfois son mari, car je
pars et tu restes! Il faut du courage, pour-
tant Je te laisse, avec mon souvenir, notre
.petite Jeanne. Hélas! c'est à peine si la pau-
vre enfant aura connu sa mère Tu l'&r~,
bien, Edouard. Tu l'an'nar~s ~aiatenantpour
nous deux. ~Jn~ut', elle t'aimera pour mol.
pu fut'aù milieu de ces entretiens tristes
et graves, mélancoliques et doux, queA~
DervIMe attendit sa nn cherchai a ne lais-
ser à son mari qu'un souvo.air aimable, tou-
chante dans. g~ gr~c.e, ets'eSbrcant d'enchan-
ter pour lui les dernières heures qu'ils passe-
raient ensemble, comme II avait, lu,i, e~t~han-
té toute sa vie. ~usqu'~ 1~ i~n, e~é fut adora-
ble et ado,i-ae; ~amats. elle n~va citgne ~'amo~r (m''au moment où i'amour la
perdait,
Malgré io culte dont M. DervIUe l'avait en-
tourée, il lui semblait encore qu'il n'avait
point assez fait pour elle II se reprochait
d'être ingrat, et s'accusait d'avoir mé.ç.~Qpu,
tout le prix de son trésGjr.. H remerciait du,
moins te c~el~ e~ë.mén~dans ses rigueura rae-
mei'à, qu< ~ui permettait de prolonger les
adieux, d'ajouter des souvenirs a ses souve-
nirs, et d'accroître ainsi ces pieuses reliques
de la tendresse, que l'on enferme a.u ~us
profond de son coeur.
Dteu eut en6n p~ié. ç~s C~eu~s, s~
~T'
Un autre résultât, c'éstd'ériger le Corps
.législa.tif eh une sorte de Chambre de jus-
tice appelée à décider des questions d'ho-
norabilité, de délicatesse, presque de pro-
bité, quand il s'agit de personnages impor-
tants appelés eux-mêmes à siéger, en yertu
deleur!nandat,a.ui'a,ngdesjuges.
Ilfaùt que cela nnisse, a. dit M. Alfred
Le Rou'xp 11! a raison cela. unira. mais d'u-
ne tout 'autre façon qu'il ne pense./A-dé-~
fa.u~ de la.'iloi, 'ma,lheurëusement 'nluettè,
les~ëlecteurs,.éclairés par les'longs débats
~J.t de Ke succed&r, étabRront
~Tt~t&~mp~BIlIteprati~ëea~i~
dats contradictoires d'admihistro.teut's des
compagnies subventionnées par l'EtAt et
de dispensateurs des deniers de l'Etat.
Ainsi, nniront les situations fausses.
H. VMGNAULT.
ENReEï~uE pemi~E
Les attaques contre M. Pouyer-Quertier
redoublent avec les succès qu'il obtient.
Aujourd'hui, c'est au tour de l'jE'ten~ard!
do consacrer au député de Rouen une co-
lonue et demie d'aménités du genre de
celles-ci:
Ce que M. Pouyer-Quertier cherche, c'est Je
bruit pour le bruit, l'opposition pour l'opposition.
Esprit éminemment critique, il semble qu'il vou-~
drait tout. renverser et ne remplacer les ruines
par rien; Chacun de ses discours démonte une
montre, en laisse les pièces sur la. tribune, sans
se soucier de la reconstruire, et sans s'inquiéter
de savoir où ceux qui l'ëcoutent et lui-même li-
ront l'heure dont its ont absolument besoin.. w
Ce grand effort est facile, à expliquer,
On a découvert un concurrent à opposer a.
M. Pouyër-Quortier et onveut frayer les
voies a sa. candidature, en constatant hau-
tement l'excommunica.tion du député ac-
tuel. Ge concurrent est M. Deechamps,
avocat au barreau de Rouen.
Avant d'accepter, M. Dëschamps, qui
passe pour un avocat avisé, fera bien d'é-
tudier le dossier qu'on veut lui mettre.eh
main.. J
M. Emile Pereire est revenu hier
sur le débat, et a fourni des explications
qui eussent été mieux à leur place dans
la discussion de la veille. En ce qui con-
cerne le chemin de la Teste, M. Emile
Pereire a dit K Ce traité ne stipule ni a.
M chat ni bénénce il porte seulement que
M le chemin sera incorporé au chemin du
Midi sans remboursement du capital, a-
M vee'une simple participation. Quel est
ce traité ? Est-ce celui fait personnellement
par MM. Pereire avec les administra.tëurs
de la Teste ou celui qui a suivi avec le Mi-
di ? Point de confusion.
MM. Pereire se sont personnellement
engagés a faire du chemin de la Teste la
tête de la ligne de Bordeaux à Bayonne.
Par ce même traité, ils s'engageaient &
faire les. dépenses nécessaires, et, en é-
change, il recevaient 50 0/0 du capital.
Est-il vrai que le chemin du Midi a eu tou-
tes les charges de ce traité et que MM.'Pe-
reire se sont réservé les 500/Odebéne-
nce? 'Est-il vrai que les actions de la
Teste étalent tombées a 35 fr. quand MM.
Pereire nrent le traité et stipulèrent
50 0/0 en leur .faveur? Est-il vrai ennn
qu'elles étaient à 700 fr. quand MM. Pe-
reiro voulurent et firent la fusion avec le
Midi?
Sur la question de terrains achetés a'
Arcachon, voici encore la vérité. MM. Pe-
reire ont entraîné la Compagnie du Midi,
dans des acquisitions illégales de terrains;
ces acquisitions se sont élevées à 6 mil-
lions. Puis une société spéciale a été fbr'
mée entre la Compagnie du Midi et MM.
Pereire. Cette société est au capital de
3 millions. La Compagnie en aies deux
tiers, et MM. Pereire un tiers,
Dans quel article des statuts du Midi
MM. Pereire ont-ils trouvé un prétexte
ces achats de terrains? Rien ne ~us.tiRe ces
blement supportées, et renaissant d'elles-mê-
mes à chaque heure.
Par une radieuse matinée de printemps,
tandis que l'azur du ciel et celui de la mer
luttaient ensemble de splendeur et d'éclat,
j~me Derville crut éprouver un p&u de mieux.
Le rayon du jour frappait joyeusement à sa
fenêtre; eUa ntouwir au'solell. Jeanne, à
demi nue~ s'ébattait a ses pieds sur le tapis
moeUeux, Le colonel entra, charge d'un gros
bouquet de rosés qu'il déposa sur le lit. De-'
puis quelque temps, la malade avait une vé-
ritable passion pour les rosés, et, chaque ma-
tin, son mari allait dévaliser les plaies-ban-
des et lès serres d'un jardinier de Nice, célè-
bre à plus d'un titre.
Cher Edouardt dit-elle en lui serrant la
main, toujours bon f
*–Comment te trouves-tu ce matin?
Je n'ose pas tu le dire presque bien
Mon Dieu si c'était vrai.
La fillette accourut pour wh* les belles
neurs qu'apportait papa. Avec un mouvement
plein de grâce,, n~as d'une grâce languissante..
car elle, ~t~ vraiment très faiMe, prenant
~~taat par le cou. Elise approcha sa tête du
bouquet, comme si e~ë eût voulu comparer
les roses de sesjaMes avec celles que l'on ye-
nait de cu&imr pour elle. Le bouquet n'avait
pas. p~s de fraîcheur que le jeune visa~ Elle
baisa sa fille au front, puis, se soulevant sur'
l'oreiller, elle se pencha vers ta gerbe à demi
dénouée, la gerbe, aux suaves parfums et aux
vives couleurs:) qui la nrent paraître plus pâle
encore,
Quelques secondes se passèrent sans qu'el-
le relevâtia tête.
Le colonel se sentit pris d'une tef'fe~F va-
gue dont il ne put se rendre co~-iip~e à lui-mê-
me. Il appela sa femme. do-ucemant d'abord,
et comme eUe ï~spoindjai~pas, un peuplus
forf ensuite..
~is~resta.ït toujours Immobile.
II la toupha du doigt légèrement. Ce con-
tact caressant, qui, tant de fois, l'avait Fatift
frissonner, la laissa eomplëtementm&e'RMÏ)~"
Ceci, plus que tout le re&t~ ép&uv
DervIIle. ~taM.
'E.Hae.~]E'tTBe~Mtrte-
donc.~s'~rt&.m -~o~ mais.pai'Ie-moi
~,cn,G 1$ eGr~z~t-iI a·· :oI.¡ maI8,p~lJ~TIl21
Sâ~ ~.ec un sanglot déchirant.
parla point.
Il se jeta sur le lit, et, av~e un frëonssement
actes, et l'intérêt seul deMM. Pereu'e
les?), dictes..
M. Pouyer-Quertiër a dit qu'en 1865 la,
Compagnie du Midi avait un compte cou-
rant de 65 millions au Crédit mobilier.
M. Emile Pereire n'a pu nier ce fait. Or,
en 1865, le Crédit mobilier attestait son
état prospère enpayant un dividende; d.e
35 0/0. La situation .de cet établissement
était pourtant si compromise, .qu'une
haute intervention décida le Crédit~an~* e
cier à prêter 30 millions; Cette ayait~.t~
obligations du Crédit _fpn cier fut,~s~ 1
feac6mptëey;en. vieIat'Mg~âe. la~j'o~
Caisse des dépôts 'et 'c'6'nsignatlMis~
énnn, si le doublement du capitaÏ~~fej'c~
Trier 1866, n'avait eu Heu, le Gréd~~â!
bilier tombait en faillite, et le chemur~ËSs
Midi était compromis. Et ce qui rend ce
tableau plus triste, c'est que tout cela est
le résultat de spéculations faites sur les
actions du Mobilier, spéculations person-
nelles aux administrateurs, spéculations
faites au moyen de syndicats prohibés par
la loi. Voilà les accusations, et nulle ré-
ponse n'y aété faite..
La Corre~o~e~ce t~He/me dément
catégoriquement la nouvelle donnée par
l'~endard de préparatifs d'enrôlements
qui avaient lieu dans l'Italie centrale,,
sous la direction de Menotti Garibaldi. La,
Correspondance fait observer qu'elle s
.déjà, a, plusieurs reprises, déclaré que cette~
'nouvelle était dénuée'de fondement.
` Pendant toute l'année 1867, les repré-
sentants de la France à Florence n'ont
cessé de recevoir des démentis semblables..
Et ces démentis n'émanaient pas d'un
journal, mais des ministres italiens eux,
mêmes .complices des préparatifs dohë
ils contestaient l'existence. ;'j
Toutes les Informations venues d'ItaUe
attestent.que l'agitation garibaldienne re-
commence, Les dénégations du gouverne-
,ment ne pourraient donc avoir qu'un ré-
.sultat faire croirede nouveau a. sa com-
plicité.
Lès Chambres anglaises commencent a.
se préoccuper de la situation faite à la Sër-
blé par l'assassinat du princeMichel. Hier,
dans les communes, lord Stànley, répon-
dant àM.Derby-Grrifnth,adit qu'il n'exi&-
te aucune intention, de la part du gouver-
nement anglais, d'exercer une inSuence
sur le peuple serbe pour le choix du nou-
veau prince, pourvu que les obligations.
internationales contractées soient respëc-~
tées.Lord Stanley pense que les autres
grandes puissances sont disposées à suivre
lamëmevoie.
D'un autre côté, à Belgrade, les minis-
tres ont été invités à assister à un conseil
de famille réuni pour régler la succession.
personnelle du prince défunt.
L'enquête, dit une dépêche, sur l'assas-
sinat du prince Michel, est terminée. Il
en résulterait que la protestation d.u prin-
ce Kara-Georgewitch,pub!iée par !e L/ot/aL
de Pesth, est réfutée par les actes. On as-
sure que la complicité de, ce prince est
démontrée.
II est difficile, da,as~e telles circonstan-
ces, de savoir ce que vaut le témoignage
d'une enquête politique. Les soupçons qui
atteignent le prince Kara-Georgewitch ne
tomberaient que devant un renoncement.
de ce prince à ses anciennes prétentions.
Il est difncile de croire que ses.susceptibi-
lltés d'honneur scjent 'assez pui~sante&/
pour lui faire prendre cette résolution.
VoMi, telle qu'elle est résuméa par, le
télégraphe, la. première séance consa-créë
par la Chambre des lords à. l'examen du-
bill relatif à l'Eglise d'Mande
Londres, 38 JM;a, a *h. 15 du matin.
C7Mm6re d~, ~~s. Lord Gr~vilte proposa~
1~ deuxi&met lecture du biU retatif à l'EgUae d'Ir-
-J.ap.d'e. H dit que l'institution de cette EgHse a en-
tièrement manqua son but. compare l'histoire
jd~~a reforme électorale à l'histoire de la.
de terreur, prit sa femme entre ses bras,. Ïa
souleva et la tint toute droite, appuyée contre.
sa poitrine.
Les lèvres d'EIisa étalent décolorées, son
front de marbre, ses joues blêmes comma.
celles des cadavres, et ses grands yeux éteints.
Le colonel sentit ses jambes trembler sous.
lui.
Mon Dieu mon Dieu murmura-t-tl
d'une voix si faible qu'elle passait .comme un,
petit soufne entre ses lèvres.
Il savait déjà, et II voulait douter encore.
Qn eût dit.qu'il se refusait, à comprendre I&
triste vérité. Il éloigna un peu sa femr~de
lui, comme pour la mieux contempler. La.
tête retomba sur una épaule, inerte, et bien-
tôt se renversaenarrière.
Cette Ma, l'incertituds n'était plus permi-
se M~" Derville étar. morte; morte sans ua
cri, sans une eony~sion, sans rieh qui res-
semblât à t'a~hie,–doucement, comme el!9
avait vécu,–en tendant la main à son ma.rl,
en embrassant sa nlle, èn.i-espirant une rosé.
A demi couchée sur le tapis, l'enfant s'é-
tait remise à jouer avec l'Insouciance de soit
âge. Le froid de la mort venait. M. DervHfs
voulutlui disputer encore celle qu'il avait
tant aimée. Il la serra contre lui avec des
transports de passion Insensée, lu! prodiguant
les plus doux noms et des caresses dont l'ar--
deur l'eût ranimée, si le divin créateur, maî-
tre suprême et jaloux des cboses, n'avait ré-
servé pour lui seul le don de vie.
Instinctivement,, sans savoir, pourquoi
Jeanne eut peur etpoussa de grands cris.
Los serviteurs accoururent de toutes parts~
entrèrent dans la:, chambré, dénouèrent les'
bras violents qui tenaient là pauvre morte'
enlacée, et nrent lâch.er prise au mari, eu!
montrant au père ~enfant pour laqueHe dë-
sormai8,iIdéY.%MYi~re.
"LOUIS'ËNAULT~
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33"Année
Tout ça cm concerne rAdmmistt'attb~n Jo~oit~&e s.d:'sssë &u Gérant
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MM. les abonnés dont l'abonnement
e~Epire le 30 juin, sont priés de le re-
Bouveler desuite, s'ils ne veulent pas
éprauverde retard dans la réception du
jom'na.l.
Les abonnes nouveaux ont droit a. rece-
voir ~airceMe, par M. AMÉDËE AcïlARD, la
première, partie du ~bf'greron Je Cour-
ZSen, par M. le vicomte PoNSON Du TER-
RAiL,etteutoo quia paru de la. ~nptMe
~a Lc~tort ~o~neur, par. M. Loms,
'EM~ f'
-PARIS, 36 JUIN 18ê8
'h'ART~LË4?8-î M C9MCML
Le travail, l'intelligence et le capital
.sont les éléments générateurs de la ri-
chesse. De leur union intime dépend la
production, c'est-à-dire le bien-être des
masses et la force des nations.. ¡'
'De ces trois éléments inséparables, un
seul, le capital, semble avoir préoccupé
le législateùr.Les deux autres.Ie travail et
l'înteHIgence, étaient a peine nommés dans
le code Napoléon. Ce code s'occupe, avec
beaucoup de soin dés biens meubles et des
biens immeubles, dont il règle l'acquisi-
tion et les modes de transmission. Il s'oc-
cupe du capital-argent, dont il autorise le
pr~t moyennant les conditions qu'il dé-
terminé. Mais c'est a peine s'il nomme en
courant le travail et l'intelligence, qu'il
semble ainsi placer bien au-dessous du ca-
pital dans les différentes formes qu'il re-
vêt..
..De l'intelligence ou du ~ent, pour nous
servir d'une expression mieux appropriée,
il n'en parle qu'une seule fois, à l'arbicle
1833, lorsqu'il' énumère les choses qui
peuvent être mises en société. Il cite l'tn-
d!tS~*M, expression qui doit être prise dans
le sens de j~tcu~ t~eHec~ueMe, de cep~-
Ct! de ~e?~ Le travail n'y est pas mê-
me nommé. Il le caractérise par une cir-
conlocution le louage des domestiques et
des ouvriers. Ça sont les seules mentions
<~ue le Code civil fasse du travail et du ta-
iéht dont le rôle dans la production est,
sans contredit le plus considérable.
La s'arrêtaient les sciences morales et
politiques au commencement du siècle.
Entre l'oeuvre immortelle du consulat et
j~a. jurisprudence romaine, il n'y avait que
d.e très faibles différences. Le~ juriscon-
sultes romains admettaient déjà que l'in-
d.ustrieou le talent pouvaient faire l'objet
d'un apport social. Quant au louage du.
travai!, iis n'en avaient aucune idée. Le
gM.ud acte de _Ia production se trouvait
alors abandonné aux esclaves. Or, comme
les e~ebves n'étaient que des choses, il
leur semblait inutile de s'occuper de leurs
rapports avec les patrons.
Des réformes introduites par le chris-
tianisme dans la société romaine en dé-
composition, sortit l'abolition de l'escla-
vage. Mais cette abolition ne fut point en-
tière. A l'esclave, on substitua le serf, qui
fut attaché à la glèbe. Son rôle utile était ùl
de cultiver le sol et de fournir a la société
l
devoirs à remplir et fort peu de droits à
réctamer, on conçoit que les jurisconsultes
M'aient point cherché a régler ses rapports
avec les propriétaires. Ici, le travail est
~tout aussi méconnu qu'au plus beau temps
de l'esclavage. 7~ Il
C'est seulement après que les corpora-
tionë ouvrières se furent établies qu'on
s'occupa, du travail. Le moyen âge proje-
tait alors ses ténèbres sur cette société en-
core barbare. Les classes laborieuses é-
taient dans l'ignora.ncs la plus complète.
Les patrons avaient un peu plus de cuitu-
FEUILLETON DE LA ~5~
cn27jt)!fl868
LA 6
P!]PiL~))E~LM!MM!<)m~ l
V(Sm
Les s-~mptômes d'une amélioration trom-
peuse signalèrent les premiers jours/et en-
dormirent dans une sécurité factice les in-
quiétudes si légitimes dû colonel. Mais, après
cette courte réaction contre, le mal, qu'un
changement do climat entraîne presque tou-
jours avec lui tout d'abord, la crise salutaire
s'arrêta, et le mal reprit bientôt le dessus. Ses
progrès furent tellement rapides, que le pau-
vre mari, au bout de deux semaines, sentit
j-onai~-e une crainte d'autant plus cruelle que
ses espérances avaient été plus vives~ II avait
.des moments de découragement profond.
.Elise, cependant, se rattachait à la vie, au
moment de la perdre, avec cette ardeur pas-
sionnée qu'éprouvent si souvent ceux qui
vont bientôt hi, quitter. Outre cette horreur
itM.turel!e qu'inspire a tous les êtres rappro-
fdK} d'une nn prochaine et le grand inconnu
.d'u trépas, la femme d'un homme si aimant
fKtta~ aimé, la mère d'une si adorable en-
tant, m~vait-eUe pas mille raisons de désirer
ia/vie et-~e redouter la mort, la mort si amë-
M parce qu'eUe sépare?
Le colonel amena, tour à tour au chevet de
sa, chère malade, les plus célèbres médecins
de Nice. Les consultations se succédèrent et
~es prescriptions se suivirent, sans produire le
K-és-~tat.désiré, Comme on n'aime point que
~es gens meurent cLans les viUes où l'on vient
généralement pour se guérir, on se donna le
mot pour fa!re; repartir M" Dei-viUe.La
saison était ma&faise; le mistral~ précipi-
tait du haut des A!pM snr la..Provence, par
accoutumée Nice, épargnée d'ordinaire, en
re intellectuelle ce qui les distinguait
surtout, c'était un grand fonds de probité.
C'est alors que, pour prévenir les discus-
sions sans fin qui éclataient entre les ou-
vriers et les patrons à propos des faits de
Leur industrie, on donna la prépondérance
-a cesderniërs.Enl'absencede toute preuve,
Fafnrmation du maître en justice devait
lui donner gain de cause.
II y avait dans ces dispositions quelque
chose de choquant, de contraire au senti-
ment d'égalité introduit par le christia-
,Bisme. ~a.i;&, à~ptts.époque, on était en-
~r~hé.~t~
clavage, qu'on ne pouvait avoir pour le
travail ni des sentiments de justice, ni le
respect des convenances.Le travailleur, de-
venu libre, conservait encore les marques
de l'asservissement..
Lorsqu'il s'agit de questions sociales, le
propres se fait très lentement. En dépit
désodées généreuses émises par les philo-
sophes et par les économistes physiborates
durant le dix-huitième siècle, l'opinion
publique s'était très'peu modinée en ce
qui concernait le travail. On continuait a
le considérer comme une chose, sinon avi-
lissante, du moins peu honorable. Voilà.
ce.qui explique pourquoi les rédacteurs du
Code civil y insérèrent l'article 1781.
Cet article n'est que la reproduction de
la jurisprudence du moyen âge. Il attribué
aux patrons, à l'encontre de .leurs ouvriers,
un droit contraire l'égalité proclamée en
1789. Dans toutes les discussions en justi-
ce, lorsqu'il n'y a point de preuves sufn-
sante's, le maître est cru sur son affirma-
tion pour la quotité des gages, pour le
payement des salaires de l'année échue,
pour les acomptes payés sur l'année cou-
rante. En d'autres termes, la parole asser-
mentée du patron s'impose a la justice
comme une présomption légale de vérité:
Cette disposition contraire à l'esprit gé-
néral de notre droit civil qui 'a l'égalité
pour base, soulevait depuis longtemps de
nombreuses plaintes, les jurisconsultes en
avaient signalé l'anomalie, les économistes
en demandaient l'abrogation;
Ces vœux furent exprimés avec plus de
force encore par les délégations ouvrières
nommées pour étudier les produits à. l'Ex-
position universelle de 1867. Dans leur
rapport, les délégués font ressortir com-
bien l'article 1781 est en désaccord avec
les idées modernes sur le travail et ils en
demandent la suppression.
De son côté, le président de la commis-
sion d'encouragement pour les études des
ouvriers, M.Devinck, dans son rapport a
l'Empereur, s'associe aux vœux des ou-
vriers.
Le gouvernement, qui a déjà fait de. si
grandes choses pour les classes laborieu-
ses, pouvait-il rester sourd à ces plaintes.?
Non. A peiub l'Exposition était-elle close,
qu'il soumettait au conseil d'Etat un prp-
jet de loi pour effacer du Code Napoléon
l'article 1781. C'est cette disposition qui
vient d'être renvoyée au Corps législatif.~
Ce projet fait disparaître l'Inégalité qui
existait entre le capital, d'une part, le tra-
vail et le talent de l'autre. Ces deux der-
niers éléments de la production.sont pla-
ces sur la même ligne que le premier;
Ainsi va disparaître la dernière marque
qui rattachait le travail à l'esclavage. L'a-
brogation de l'article 1781 devait être la, ï
conséquence logique de la loi, qui autorisa
les ouvriers à se réunir pour discuter pai-
siblement entre eux les questions de sa-
laire.
Cette réforme une fois. réalisée, nous en
proposerions une autre qui serait comme
le couronnement de l'édince. Nous vou-
lons parler de la création de la Bourse du
travail. La, Bourse, on le sait, est un mar-
ché sur lequel onvend les effets publics et
les valeurs Industrielles on y vend aussi
les marchandises. Pourquoi, lorsque lès
produits du travail peuvent être négociés
à la Bourse, le travail lui-même, cet élé-
ment générateur, n'aurait-il pas, lui aus-
avait peut-être quelque imprudence à bra-
ver ce caprice d'un climat rebelle.
Ceci fut glissé timidement, et par insinua-
tion, dans l'oreille de M, DerviDe, qui ne sa-
vait plus quel parti prendre.
Cependant les dernières rafales de l'oura-
gan s'en allèrent, emportées par la vaguemë–
diterranéenne, et Nice vit bientôt renaître ce
calme des beaux jours qui fait le charmé de
son ciel. On resta.
Mais I.a. malade ne se remit point de l'at-
teinte ~rop pr~f~nde. Elle demeura' languis-
sante énervée, abattue, frappée au cernr, de-
iâ morte ~H' désespérance où elle était de
vivre.
-Tu ne me sauveras pas, mon, pauvre
Edouard, dit-elle à son mari; ce qui prouve.
trop bien, hélas'jqua l'onne sauve point :en.
aimant
Si je te sauverai Mais tu ne sais p:~s.)M
qu'ils prétendent, à présent?
~Non;dis!
Èh bien ils assurent que cette année,
par une exception bien fatafe, le climat de
Nice est mauvais pour les poitrines délicates,
et que l'air y devient beaucoup trop vif pour
.toi.
Tu le vois répondit-elle en jetant a son
ma.riun regard désolé; i!s. me,chassent de
partout!
Mais non, mon enfant, ils ne te chasspM.
pas; sols donc raisonnable Ils disent seule-
ment que le voisinage de la mer.ne :t'est pas
bon, et que tu seras mieux dans une ville de
l'intérieur, dans un grand centre, dont Ta.t-
mosph~renesara pas aussi chargée d'oxy-.
gène. Que veux-tu? Ce sont eux qui parlen-t
ainsi, ce n'est pas moi' C'est à peine si je
comprends leurs explications mais il iaut
les croire il paraît qu'ils sont très sa.vantjsj I
Nous nous en irons donc à Lyon ou même à
Paris, si tu préfères, dés que tu te sentiras
plus forte..
Oui, c'est cela dès que je me sentirai
plus forte, répondit-elle, avec une expression
de regard et do visage .qui f~t froid au colonel
jusque dans la moelle de ses os,
Use pencha vers sa femme et baisasse
yeuxbrutants.eh'iui disant tout bas
l' .-r- Tu ne peux pas savoir. Elise, le chagrin
que tu me fais t
) Hél&s ce n'est pas ma. faute U faut bien
si, son marché otl 1'ofire ét la dét~ïande se
si, son marché où l'oSre et la demande se
trouveraienten présence?
Rien ne serait plus logique, car le tra-
vail est une force que le temps dissipe, et
il importe à la. société tout entière, qu'il ne
reste point en chômage. L'homme, qui à des
valeurs' ou des marchandises n'éprouvera
presque toujours que\ de faible ..pertes,
Iprsqu'iLne pourras'en débarrasser à h,eu-
rp nxe, mais le travailleur, qui n'a pour
tout moyen d'existence que ses bras, ne
peut point attendre, il faut: que .tous~Jes
jours il trbuv~l'emploi utile de sea~a~e~
~~î~M~a~té'avait~ H~ 11'e.
aurait d'abord créé la Bourse du travail,
celle des valeurs et des" marchandises ne
serait venue qu'ensuite..
Mais ennn puisque nous avons pris les
choses au rebours, il est temps que nous
entrions dans une voie plus logique, pour
finir par où nous aurions dû commencer.
En fait, le marché au travail existe dans
toutes les villes de France et jusque dans
les communes les plus lointaines. C'est la
place sur laquelle les ouvriers se réunis-
sent toua les matins et attendent les per-
sonnes qui ont besoin de'leurs services. A
Paris, c'estsur la place de l'Hôtel-de-Villë
,que se tient la Bourse du travail, mais el)e
n'existe là qu'à. l'état rudimentaire. Sans
parler de toutes les intempéries que .les
travailleurs ont à subir sur une place pu-
blique, il faut encore tenir compte du dé-
faut d'organisation, ce quf expose presque
'toujours les capitalistes à dès démarches
inutiles et fait perdre aux travaIMéùrsuhe
partie de leur temps.
Dans notre système, voici comment on
devraitproeéder Le palais de la Bourse
serait ouvert dé trois heures a six heures
;du matin en été, et de, six heures à neuf
~heures en hiver. C'est la que se rendraient
les ouvriers sans emploi et les entrepre-
neurs de toutes-sortes qui; auraient besoin
,de bras l'offra et la. demande- se tl'ouve-
!-raient ainsi en rapport immédiat, et les
.transactions ne souffriraient aucun retard.
Pourfaciliter ces transactions, chaque
corps de métier pourrait seconstiueren
syndicats. Le syndic drosserait les listes
de tous les travailleurs inoccupés, la pré-
senterait aux entrepreneurs, qui n'auraient
plus qu'à faire leur choix.
Cette organisation pourrait également
s'appliquer au second élément de la pro-
duction, le talent. Ainsi ce ne serait pas
seulement des ouvriers que lescapitaHstes
pourraient se procurer à la Bourse; ils y
trouveraient encore des contre-maître?,
des ingénieurs, des artistes, des écrivains,
des savants, etc., etc. Si toutes les pro-
fessions diverses voulaient se syndiquer,
le placement de leut's membres deviendrait
facile il suturait aux capitaHstes de s'a-
dresser au syndic de chaque .corporation
qui lui donnerait sur chacun de ses mem-
bres les références les plus complètes. Tout
le monde y gagnerait.
Nous ne faisons que tracer ici au courant
de la plume ces idées sommaires. Si le pro-
blème, tel que nous venons de l'indiquer,
était posé dans la discussion du projet de
loi, nous nous empresserions d'y revenir
et nous entrerions alors dans les-détails
sur les moyens de le réaliser.
PAUt: DASPREMONT.
BËP~BES TËLË6MPEI~ES
ANGLETERRE
Londres, S6 juin, S H. du m.
C7M7n&f*et!
dans lequel il a vante la politique étrangère du
cabinet.
LordStanley défend la politique du gouverne-
ment.
ESPAGNE
Madrid, S5juin, Eoir.
Les députés de Castille ont présente un projet
de loi tendant 3. venir. en aide aux deux provinces
que peu à peu je t'habitue à Ia.vëritë, s! tris-
te qu'elle soit pour nous deux Il n'y a, que
moi qui te la dira!, mon ami; les autres te
trompent. Ne comprends-tu pas qu'ils font
tout pour se débarrasser de nous ? Ils ne veu-
lent pas que je meure à Nice. Il paraît que
cela fait un mauvais eHet; un malade qui
meurt On ne doit venir Ici que pour y gué-
rir. Je compromettrais la réputation de la
ville.
Tu ne té rappelles donc pas qu'ils ont dit
l'autre jour que ce malheur là n'était arrivé
que deux fois depuis trois ans. Je croîs bien!
~11 a renyoyp les autres, connue on vent me
renvoyer moi-même. Mais je ne partirai pas
ajouta-t-eUe avec un geste d'enfant mutin;
non, je ne partirai pas 'je veux mourir Ici.
pour les contrarier
-Une larme tomba des yeux. du colonel et
rpula lentement sur sa joue mais il ne trou-
y a rien à répondre, A ce moment, un accès
de toux, qui secoua, yioleinment sa. fi-ple ma-
chine, interrompit la malade. Cet accas fut
long, cruel et terrible. La quinte douloureuse
no s'a.M.isa qu'âpres avoir ravage, déchire le
ooumon. La malade retira de ses lèvres un
[nouchoir taché de sang, et regarda son mari
sans rien dire. M. Derville cacha son visage
contre le lit, et parvint, non sans peine, à
comprimer les sanglots qui soulevaient s~
poitchM;
Nous ne ferons pas l'histoire decette agonie,
Interrompue de temps en temps par quelques
jours de calme, suivis de crises plus pénibles.
Le colonel, quelle que fût sa douleur, sui-
vait, avec une attention trop lucide pour se
laisser tromper déso.rn~a~s.~es pér~péttes du
drame dent: la catastrophe Snale allait em-
porter tout s.qn bonheur en ça mqnqq;
H}entot la. triste vérité, dont iig étaient cer~
tains l'un et l'autre depuis assez longtemps,
mais qu'ils essayaient pourtant de se cacher
par une sorte de fraude pieuse et de piété
mutuelle, devint tellement évidente que toute
dissimulation leur fut impossible. Depuis
leur mariage, ils avaient vécu dans une telle
intt~ts, Wï} PM's~ule~ent dp ~~0~)
m~is~de pensée,, que cette contrainte ~u!'
avait été singulièrement pénible à tous deux.
Ils éprouvèrent donc, au milieu même de.
leurs angoisses, une sorte de douceur A mê-
~er I~urs larmes,
de CMtHIe et autorisant, dans ce but, un em-
prunt amortissable en dix ans, à 70/0 d'intérêt.
ITALIE
Florence,S5 juin, soir.
Le Sénat continue !a. discussion de l'impôt sur
la mouture.
PRINCIPAUTÉS DANUBIENNES
Bucharest,S5juin.
Le prince Napoléon, a. reçu des adresses des
.mains d'une deputation israelite, ainsi que de la
colonie française et des notabilités du pays.
Le prince a visite les couvents et a assiste à la
~St~du nuit qui lui a. été foncée ~.ÇotrbtMMtjM~
]e prince Charles.
Son Attesse imperlate partira la nuit prochaine
pour Roustchouck'et Varna.
(~ence~avas-BK~Mr.)
A l'occasion du procès-verbal, M. Emile
Pereire a réveillé hier Ta. discussion close
la, veille. Nous ne nous occuperions pas de
cet incident, qui n'a. rien appris a, person-
ne, et, malgré tous les efforts, rien effacé
de ce qui était écrit, sans le caractère gé-
néra). que lui a donné l'intervention de M.
AlfredLe.Roux.
M. Alfred Lë'Roux est de ces orateurs
que leurs qualités négatives, prudemment
ménagées, savamment mises eh lumière,
a'rtistement agencées, comme ces chevelu-
res rares dont l'arrangement a doté la lan-
'guë française du néologisme « ramener, M
destinent a des succès de demi-jour, à des
triomphes crépusculaires.
Pourquoi M. Alfred Le Roux, habituelle-
ment mieùxavisé, est-il sorti hier du clair-
ohscur qu'il affectionne? Pourquoi a-t-il
perdu de vue qu'il était.un homme poli-
tique, un mandataire du pays et l'un dés
vice-présidents du Corps législatif pourj
ne songer qu'H. ses fonctions d'administra-
teur d'une grande compagnie?
Qu'est-il résulté/de son intervention
dans le dëhàt, sinon qu'il fera Lien de don-
ner une part de son attention a,ux comptes
de sa compagnie? Nous ne doutons pas
que, lorsqu'on établira, le compte de pré-
mier établissement de la ligne de Redon,
on y portera, pour leur véritable valeur, Les
rails d'occasion qu'on y a employés nous
sommes même convaincus qu'il en eût été
ainsi sans l'intervention de M. Pouyer-
Quertier, mais, ennn, il est avéré que ce
compte, qui devrait être établi depuis
longtemps, ne l'est pas encore. Cela n'est
point conforme aux règles d'une compta-
bilité rigoureuse, qui exigent .la prompte
clôture des comptes, ann de les rendre
inflexibles et invariables..
Que M. Alfred Le Roux ne se laisse pas
abuser par les applaudissements que lui
ont prodigués les nombreux collègues en
administration qu'il compte au sein du
Corps législatif. Ceux-là étaient fort aises
de s'abriter derrière lui, Vêt ils ne se te-
naient pas de joie, parce qu'ils sentent
combien leur. situation est fausse. Pour-.
quoi M. Le Roux a-t-il cru devoir s'absen-
ter pendant la discussion relative a !a com-
pagnie qu'il préside, sinon parce qu'il a le
sentiment de l'incompatibilité morale qui
existe entre ses fonctions administratives
et le mandat qu'U tient des électeurs?
Croit-il donc que le public ne remarque
pas que, pour deux ou trois administra-
teurs qui s'abstiennent à propos d'une loi,
il en est une soixantaine qui conservent
une entière liberté d'action, qui sont unis
par une étroite solidarité à. leurs confrères,
frappés d'un mutisme momentané, et qui
forment au sein du Corps législatif une
véritable phalange macédonienne.
Cette situation fausse n'est pas le résul-
tat des critiques légitimes qui sont dirigées
contre certains projets deloi, et même con-
tre les compagnies qui y sont intéressées
elle'résulte de l'ambiguïté de certaines
positions, de la contradiction de certains
rôles, de l'impossibilité où est le public
d'admettre qu'on puisse être contrôleur et
contrôlé, en un mo.t, qu'on soit juge et
partie da~s l'appréciation d'un contrat.
Quand on s'estaimésndéIemeBt,loyalement,
ardemment, quand on n'a eu qu'une seule
âme deux, et pour deux qu'un même cœur,
la séparation, avec ses rigueurs inexorables,
a des amertumes que rien ne saurait m éga-
ler, ni dépeindre. C'est le malheur dans ce
qu'il a de plus âpre et de plus poignant c'est
le malheur sans consolation possible.
A partir du moment où l'Implacable néces-
sité de cette séparation leur fut rëvëlëo, tou~
deux furent contraints de s'avouer qu'elle
était prochaine. Ils en parl:érent ayec un cou-
rage., et, si j'ose m'exprimer ainsi, un calme
daps douleur qui devait, mieux que ~oute
autrechose,prouver à quel point cette douleur
était profonde. Elise surtout, a mesure que le
terme fatal approchait, atteignait de plus en
plus a. cette sérénité qui donne à certaines
morts un pathétique si touchant, qu'il en de-
vient presque sublime. Elles/pul)liait po.urne
penser qu'à l'autre
Pauyre ami, c'est toi le plus malheu-
reux, disait-elle parfois son mari, car je
pars et tu restes! Il faut du courage, pour-
tant Je te laisse, avec mon souvenir, notre
.petite Jeanne. Hélas! c'est à peine si la pau-
vre enfant aura connu sa mère Tu l'&r~,
bien, Edouard. Tu l'an'nar~s ~aiatenantpour
nous deux. ~Jn~ut', elle t'aimera pour mol.
pu fut'aù milieu de ces entretiens tristes
et graves, mélancoliques et doux, queA~
DervIMe attendit sa nn cherchai a ne lais-
ser à son mari qu'un souvo.air aimable, tou-
chante dans. g~ gr~c.e, ets'eSbrcant d'enchan-
ter pour lui les dernières heures qu'ils passe-
raient ensemble, comme II avait, lu,i, e~t~han-
té toute sa vie. ~usqu'~ 1~ i~n, e~é fut adora-
ble et ado,i-ae; ~amats. elle n~va
perdait,
Malgré io culte dont M. DervIUe l'avait en-
tourée, il lui semblait encore qu'il n'avait
point assez fait pour elle II se reprochait
d'être ingrat, et s'accusait d'avoir mé.ç.~Qpu,
tout le prix de son trésGjr.. H remerciait du,
moins te c~el~ e~ë.mén~dans ses rigueura rae-
mei'à, qu< ~ui permettait de prolonger les
adieux, d'ajouter des souvenirs a ses souve-
nirs, et d'accroître ainsi ces pieuses reliques
de la tendresse, que l'on enferme a.u ~us
profond de son coeur.
Dteu eut en6n p~ié. ç~s C~eu~s, s~
~T'
Un autre résultât, c'éstd'ériger le Corps
.législa.tif eh une sorte de Chambre de jus-
tice appelée à décider des questions d'ho-
norabilité, de délicatesse, presque de pro-
bité, quand il s'agit de personnages impor-
tants appelés eux-mêmes à siéger, en yertu
deleur!nandat,a.ui'a,ngdesjuges.
Ilfaùt que cela nnisse, a. dit M. Alfred
Le Rou'xp 11! a raison cela. unira. mais d'u-
ne tout 'autre façon qu'il ne pense./A-dé-~
fa.u~ de la.'iloi, 'ma,lheurëusement 'nluettè,
les~ëlecteurs,.éclairés par les'longs débats
~J.t de Ke succed&r, étabRront
~Tt~t&~mp~BIlIteprati~ëea~i~
dats contradictoires d'admihistro.teut's des
compagnies subventionnées par l'EtAt et
de dispensateurs des deniers de l'Etat.
Ainsi, nniront les situations fausses.
H. VMGNAULT.
ENReEï~uE pemi~E
Les attaques contre M. Pouyer-Quertier
redoublent avec les succès qu'il obtient.
Aujourd'hui, c'est au tour de l'jE'ten~ard!
do consacrer au député de Rouen une co-
lonue et demie d'aménités du genre de
celles-ci:
Ce que M. Pouyer-Quertier cherche, c'est Je
bruit pour le bruit, l'opposition pour l'opposition.
Esprit éminemment critique, il semble qu'il vou-~
drait tout. renverser et ne remplacer les ruines
par rien; Chacun de ses discours démonte une
montre, en laisse les pièces sur la. tribune, sans
se soucier de la reconstruire, et sans s'inquiéter
de savoir où ceux qui l'ëcoutent et lui-même li-
ront l'heure dont its ont absolument besoin.. w
Ce grand effort est facile, à expliquer,
On a découvert un concurrent à opposer a.
M. Pouyër-Quortier et onveut frayer les
voies a sa. candidature, en constatant hau-
tement l'excommunica.tion du député ac-
tuel. Ge concurrent est M. Deechamps,
avocat au barreau de Rouen.
Avant d'accepter, M. Dëschamps, qui
passe pour un avocat avisé, fera bien d'é-
tudier le dossier qu'on veut lui mettre.eh
main.. J
M. Emile Pereire est revenu hier
sur le débat, et a fourni des explications
qui eussent été mieux à leur place dans
la discussion de la veille. En ce qui con-
cerne le chemin de la Teste, M. Emile
Pereire a dit K Ce traité ne stipule ni a.
M chat ni bénénce il porte seulement que
M le chemin sera incorporé au chemin du
Midi sans remboursement du capital, a-
M vee'une simple participation. Quel est
ce traité ? Est-ce celui fait personnellement
par MM. Pereire avec les administra.tëurs
de la Teste ou celui qui a suivi avec le Mi-
di ? Point de confusion.
MM. Pereire se sont personnellement
engagés a faire du chemin de la Teste la
tête de la ligne de Bordeaux à Bayonne.
Par ce même traité, ils s'engageaient &
faire les. dépenses nécessaires, et, en é-
change, il recevaient 50 0/0 du capital.
Est-il vrai que le chemin du Midi a eu tou-
tes les charges de ce traité et que MM.'Pe-
reire se sont réservé les 500/Odebéne-
nce? 'Est-il vrai que les actions de la
Teste étalent tombées a 35 fr. quand MM.
Pereire nrent le traité et stipulèrent
50 0/0 en leur .faveur? Est-il vrai ennn
qu'elles étaient à 700 fr. quand MM. Pe-
reiro voulurent et firent la fusion avec le
Midi?
Sur la question de terrains achetés a'
Arcachon, voici encore la vérité. MM. Pe-
reire ont entraîné la Compagnie du Midi,
dans des acquisitions illégales de terrains;
ces acquisitions se sont élevées à 6 mil-
lions. Puis une société spéciale a été fbr'
mée entre la Compagnie du Midi et MM.
Pereire. Cette société est au capital de
3 millions. La Compagnie en aies deux
tiers, et MM. Pereire un tiers,
Dans quel article des statuts du Midi
MM. Pereire ont-ils trouvé un prétexte
ces achats de terrains? Rien ne ~us.tiRe ces
blement supportées, et renaissant d'elles-mê-
mes à chaque heure.
Par une radieuse matinée de printemps,
tandis que l'azur du ciel et celui de la mer
luttaient ensemble de splendeur et d'éclat,
j~me Derville crut éprouver un p&u de mieux.
Le rayon du jour frappait joyeusement à sa
fenêtre; eUa ntouwir au'solell. Jeanne, à
demi nue~ s'ébattait a ses pieds sur le tapis
moeUeux, Le colonel entra, charge d'un gros
bouquet de rosés qu'il déposa sur le lit. De-'
puis quelque temps, la malade avait une vé-
ritable passion pour les rosés, et, chaque ma-
tin, son mari allait dévaliser les plaies-ban-
des et lès serres d'un jardinier de Nice, célè-
bre à plus d'un titre.
Cher Edouardt dit-elle en lui serrant la
main, toujours bon f
*–Comment te trouves-tu ce matin?
Je n'ose pas tu le dire presque bien
Mon Dieu si c'était vrai.
La fillette accourut pour wh* les belles
neurs qu'apportait papa. Avec un mouvement
plein de grâce,, n~as d'une grâce languissante..
car elle, ~t~ vraiment très faiMe, prenant
~~taat par le cou. Elise approcha sa tête du
bouquet, comme si e~ë eût voulu comparer
les roses de sesjaMes avec celles que l'on ye-
nait de cu&imr pour elle. Le bouquet n'avait
pas. p~s de fraîcheur que le jeune visa~ Elle
baisa sa fille au front, puis, se soulevant sur'
l'oreiller, elle se pencha vers ta gerbe à demi
dénouée, la gerbe, aux suaves parfums et aux
vives couleurs:) qui la nrent paraître plus pâle
encore,
Quelques secondes se passèrent sans qu'el-
le relevâtia tête.
Le colonel se sentit pris d'une tef'fe~F va-
gue dont il ne put se rendre co~-iip~e à lui-mê-
me. Il appela sa femme. do-ucemant d'abord,
et comme eUe ï~spoindjai~pas, un peuplus
forf ensuite..
~is~resta.ït toujours Immobile.
II la toupha du doigt légèrement. Ce con-
tact caressant, qui, tant de fois, l'avait Fatift
frissonner, la laissa eomplëtementm&e'RMÏ)~"
Ceci, plus que tout le re&t~ ép&uv
DervIIle. ~taM.
'E.Hae.~]E'tTBe~Mtrte-
donc.~s'~rt&.m -~o~ mais.pai'Ie-moi
~,cn,G 1$ eGr~z~t-iI a·· :oI.¡ maI8,p~lJ~TIl21
Sâ~ ~.ec un sanglot déchirant.
parla point.
Il se jeta sur le lit, et, av~e un frëonssement
actes, et l'intérêt seul deMM. Pereu'e
les?), dictes..
M. Pouyer-Quertiër a dit qu'en 1865 la,
Compagnie du Midi avait un compte cou-
rant de 65 millions au Crédit mobilier.
M. Emile Pereire n'a pu nier ce fait. Or,
en 1865, le Crédit mobilier attestait son
état prospère enpayant un dividende; d.e
35 0/0. La situation .de cet établissement
était pourtant si compromise, .qu'une
haute intervention décida le Crédit~an~* e
cier à prêter 30 millions; Cette ayait~.t~
obligations du Crédit _fpn cier fut,~s~ 1
feac6mptëey;en. vieIat'Mg~âe. la~j'o~
Caisse des dépôts 'et 'c'6'nsignatlMis~
énnn, si le doublement du capitaÏ~~fej'c~
Trier 1866, n'avait eu Heu, le Gréd~~â!
bilier tombait en faillite, et le chemur~ËSs
Midi était compromis. Et ce qui rend ce
tableau plus triste, c'est que tout cela est
le résultat de spéculations faites sur les
actions du Mobilier, spéculations person-
nelles aux administrateurs, spéculations
faites au moyen de syndicats prohibés par
la loi. Voilà les accusations, et nulle ré-
ponse n'y aété faite..
La Corre~o~e~ce t~He/me dément
catégoriquement la nouvelle donnée par
l'~endard de préparatifs d'enrôlements
qui avaient lieu dans l'Italie centrale,,
sous la direction de Menotti Garibaldi. La,
Correspondance fait observer qu'elle s
.déjà, a, plusieurs reprises, déclaré que cette~
'nouvelle était dénuée'de fondement.
` Pendant toute l'année 1867, les repré-
sentants de la France à Florence n'ont
cessé de recevoir des démentis semblables..
Et ces démentis n'émanaient pas d'un
journal, mais des ministres italiens eux,
mêmes .complices des préparatifs dohë
ils contestaient l'existence. ;'j
Toutes les Informations venues d'ItaUe
attestent.que l'agitation garibaldienne re-
commence, Les dénégations du gouverne-
,ment ne pourraient donc avoir qu'un ré-
.sultat faire croirede nouveau a. sa com-
plicité.
Lès Chambres anglaises commencent a.
se préoccuper de la situation faite à la Sër-
blé par l'assassinat du princeMichel. Hier,
dans les communes, lord Stànley, répon-
dant àM.Derby-Grrifnth,adit qu'il n'exi&-
te aucune intention, de la part du gouver-
nement anglais, d'exercer une inSuence
sur le peuple serbe pour le choix du nou-
veau prince, pourvu que les obligations.
internationales contractées soient respëc-~
tées.Lord Stanley pense que les autres
grandes puissances sont disposées à suivre
lamëmevoie.
D'un autre côté, à Belgrade, les minis-
tres ont été invités à assister à un conseil
de famille réuni pour régler la succession.
personnelle du prince défunt.
L'enquête, dit une dépêche, sur l'assas-
sinat du prince Michel, est terminée. Il
en résulterait que la protestation d.u prin-
ce Kara-Georgewitch,pub!iée par !e L/ot/aL
de Pesth, est réfutée par les actes. On as-
sure que la complicité de, ce prince est
démontrée.
II est difficile, da,as~e telles circonstan-
ces, de savoir ce que vaut le témoignage
d'une enquête politique. Les soupçons qui
atteignent le prince Kara-Georgewitch ne
tomberaient que devant un renoncement.
de ce prince à ses anciennes prétentions.
Il est difncile de croire que ses.susceptibi-
lltés d'honneur scjent 'assez pui~sante&/
pour lui faire prendre cette résolution.
VoMi, telle qu'elle est résuméa par, le
télégraphe, la. première séance consa-créë
par la Chambre des lords à. l'examen du-
bill relatif à l'Eglise d'Mande
Londres, 38 JM;a, a *h. 15 du matin.
C7Mm6re d~, ~~s. Lord Gr~vilte proposa~
1~ deuxi&met lecture du biU retatif à l'EgUae d'Ir-
-J.ap.d'e. H dit que l'institution de cette EgHse a en-
tièrement manqua son but. compare l'histoire
jd~~a reforme électorale à l'histoire de la.
de terreur, prit sa femme entre ses bras,. Ïa
souleva et la tint toute droite, appuyée contre.
sa poitrine.
Les lèvres d'EIisa étalent décolorées, son
front de marbre, ses joues blêmes comma.
celles des cadavres, et ses grands yeux éteints.
Le colonel sentit ses jambes trembler sous.
lui.
Mon Dieu mon Dieu murmura-t-tl
d'une voix si faible qu'elle passait .comme un,
petit soufne entre ses lèvres.
Il savait déjà, et II voulait douter encore.
Qn eût dit.qu'il se refusait, à comprendre I&
triste vérité. Il éloigna un peu sa femr~de
lui, comme pour la mieux contempler. La.
tête retomba sur una épaule, inerte, et bien-
tôt se renversaenarrière.
Cette Ma, l'incertituds n'était plus permi-
se M~" Derville étar. morte; morte sans ua
cri, sans une eony~sion, sans rieh qui res-
semblât à t'a~hie,–doucement, comme el!9
avait vécu,–en tendant la main à son ma.rl,
en embrassant sa nlle, èn.i-espirant une rosé.
A demi couchée sur le tapis, l'enfant s'é-
tait remise à jouer avec l'Insouciance de soit
âge. Le froid de la mort venait. M. DervHfs
voulutlui disputer encore celle qu'il avait
tant aimée. Il la serra contre lui avec des
transports de passion Insensée, lu! prodiguant
les plus doux noms et des caresses dont l'ar--
deur l'eût ranimée, si le divin créateur, maî-
tre suprême et jaloux des cboses, n'avait ré-
servé pour lui seul le don de vie.
Instinctivement,, sans savoir, pourquoi
Jeanne eut peur etpoussa de grands cris.
Los serviteurs accoururent de toutes parts~
entrèrent dans la:, chambré, dénouèrent les'
bras violents qui tenaient là pauvre morte'
enlacée, et nrent lâch.er prise au mari, eu!
montrant au père ~enfant pour laqueHe dë-
sormai8,iIdéY.%MYi~re.
"LOUIS'ËNAULT~
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