Titre : La Presse
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1867-06-21
Contributeur : Girardin, Émile de (1806-1881). Directeur de publication
Contributeur : Laguerre, Georges (1858-1912). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34448033b
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 21 juin 1867 21 juin 1867
Description : 1867/06/21. 1867/06/21.
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Grande collecte... Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail
Description : Collection numérique : La Grande Collecte Collection numérique : La Grande Collecte
Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/03/2008
Vendredi SI juin 1067'
~OIS~ttd~!tNtnt~MONCES. 8, PL DE m 60UME. ET7. ~M~HEBMl
Vendredi M juia i~' 0
~M (B
M~ P'MO~paMT, t23, MJ6 HONTMA~
L'AdmiaistratMB se.résefve.ie droit de modifier ta rédaction dos Anaonce~
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32" Armée
Les abonnés nouTeaux ont droit rece-
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~e ~atM~e-Af<&ra~, par M. PoNSON pu
TsB~
PARIS', .ËO.JUI~~eT'
'LÂ~R~ '~i ¡
REVANT LA DIPLOMATE' ïi~O~EEN~
Un sentimenf, dû courtoisie qu'on ne
saurait désapprouver a déterminé le gou-
vernement français à différer jusqu'après
le départ du roi~ de Prusse la communica-
tion des documents diplomatiques relatifs
à. l'affaire dû-Luxembourg. Le gouverne-
ment n'a, pas voulu qu'une discussion qui
pouvait devenir irritante, coïncidât avec
îaprésenee à Paris d'un souverain, qui é-
tait devenu l'hôte de la, France, et qui,'à
ce titfo, avajt droit à tous les égards..Ce
respect des devoirs de l'hospitalité n'aura
pas été sans inconvénient il a permis, en
en*e.t, au Parlement britannique d'être sai-
si de la question avant les Gliambtes ~fran-
çaises, et il a laissé a des opinions erronées
le temps de s'accréditer.
~es.dépêches anglaises qui ont paru les
premières né donnent qu'une histoire
incomplète et, par conséquent, inexacte
des négociations. C'est ainsi qu'on a voulu
établir une contradiction entre la première
Note lue au Corps législatif par M. de
Moustier, et affirmant que l'initiative des_
hégQcia.tions avait été prise par le roi de
Hollande, et le langage tenu pàrjord Stsn-
ley, qui aparléà la Chambre des communes
des propositions d'acquisition faites par la
France à. Ta Hollande. On ne réfléchit pas
que IdrdStanlëy n'a pas connu et n'a pas
pu connaître les pourparlers confidentiels
qui se suivaient depuis plusieurs mois en-
~relc roi de Hollande et le cabinet des
Tuileries qu'il n'a eu connaissance de l'&f-
faire qu'au moment où elle menaçait d'à-
ïnënër un conflit ~ntre la. France et la
Prusse, et onnn qu'il a été saisi de la qu.fs-
;tion par le cabinet de Berlin; qui l'a natu-
'rellement présentée sous les couleurs tes
plus.propres a. impressionner déiavorable-
ment IS'il est, au contraire, quelque chose qui
demeure évident pour tout homme de
bonne foi-, c'est que cette question du
Luxembourg n'a. pas été soulevée par la
France. Ce sont les événements qui l'Ont
posée, et lea légitimes/appréhensions du
peuple hollandais ont fait !e reste. La lec-
ture des documents français ne permet au-
cun douter, cet égard.
Que les craintes du roi grand-duc fus-
sent réelles,: c'est ce qui ressort de toutes
lee communications que son gouvernement
a. faites au cabinet de Berlin et à. la cour
des Tuileries. Qu'elles fussent justinéës,
cela n'est pas moins certain il faudrait Ou-
blier l'infatuation qui s'est emparée du
parti des hobereaux après Sadowa, et le
tangage des feuilles berlinoises, qui décla-
raient, quelques jours avant la réunion de
la conférence, ne cohnaitre ni une Hollande
niune Belgique, mais seulement le cercle
de la Basse-Allemagne. Il faut que ce lan-
gage des feuilles officieuses de Berlin ait
été bien violent pour que les représentants
des cours neutres en aient fait le sujet
d'observations, et pour que M. de Bismark
ait été dans la nécessité de désayou.er~ses
propres journaux..
Pourquoi, dira-t-on, le gouvernement
français'ne s'est-il pas borné à encourager
le gt'and-dup. a. renouveler aesréclamatiQhs
auprès du cabinet de Berlin, en: lui pro-
mettant l'appui de la France? On oublie
deux choses que le pabinét de Bei-Un
avaitrdéjà opposé un refus absolu aux ré-
clamations de.laHdlande, et que les rai-
sons sur tesqùelles ir fondait son refus
pÔUYaient et devaient le conduire logique-
'meo.t à exiger I;'eBtrée du Luxembourg et
même des Pays-Bas tout entiers dans la.
Confédération duNord. C'était pour enlever
FEUILLETON DE LA F~F~SE
BMaijC)S.1867
mEumMfLMcaE~~
DEUXIÈME PARTIE
XXXVII (Suite)
j~, un kilomètre de Çoulanges, M. de
ViUenave rencontra les gendarmes qui se
rendaient à la correspondance.
H ne put se défendre d'une- légère émo-
tion.
Les gendarmes passèrent en le saluant,
mais il'lui6emi3la que le brigadier l'avait
regardé de travers. `
Suis-je naïf, se dit-il enfin, comme si
Corinne et Michel n'étaient pas morts
Et il rendit un peu là main à son che-
val, qui prit une allure plus rapide.
Il traversa Coulanges.
On le salua; mais il crut remarquer que
les saluts .qu'on lui adressait'&taient moins
respectueux et moins enthousiastes qu'ils
pc iâvaient été trois jours auparavant,
lorsqu'il était parti pour Rochepinte.
Ennu, quand il. fut dans 1'a.venue du
château, il mit son cheval au pas.
Jamais il n'a-vait eu moins hâte d'ar-
river.
R&protlueiioa..interdite am: journaux qui n'ont
pa~ tr~t~ aveclâ ~uoaété des ~ené de lottree: ~Ónt
~m tfj~t~ a.Y~a, Soct~des OenB delottres.
à. la, Prusse tout prétexte de rien tenter
contre l'indépendance de la Hollande, que
le roi grand-duc avait conçu; non-seule-
ment la pensée, mais le désir de renoncer
a une possession devenue dangereuse .pour
son autre couronne..
Au point où les choses en étaient arri-
vées entre le roi grand-duc et laPrusse, le
premier; ne pouvait plus adresser au cabi-
net de Berlin qu'une sommation d.évacuer
Luxembourg, appuyée sur un ultimatum
endossé par la France. Etait-il.sa~e, était-
il politique de donner au roi de Hollande
de tels conseils? Comment cette conduite
eût-elle été envisagée par les autres puis-
sances et par l'opinion ? N'y aurait-on pas
vu une voie .détournée pour chercher que-
relle à la Prusse et pour amener une guer-
re inévitable? Les autres puissances n'au-
raient pas manqué de dire qu'il leur im-
portait peu que Luxembourg Tût occupé
par telle ou telle garnison; que, si la
France'avait un intérêt engagé dans cette
question, c'était à elle à y pourvoir, et el-
les nous auraient taxé d'avoir l'humeur
tracassi-ère, et' de nourrir des arrière-
pensées belliqueuses.
Cette possession dont le roi de Hollande
déclarait ne plus vouloir, et dont il était
impossible de laisser la jouissance a la
Prusse, ne pouvait-elle devenir entre la
France et la Prusse l'objet d'une transac-
tion amiable au moyen d'une négociation
directe? Cela est évident. Il était d'autant
plus naturel de le penser, que la Prusse,
quand il s'était agi d'acquérir et de con-
server le bon vouloir dé la France, s'était
montrée fort généreuse du bien d'autrui.
Cette cour, qui-sacrifiait d'un trait de
plume des royaumes entiers, élèverait-elle
des difficultés quand il s'agirait d'un~petit.
territoire que son souverain était prêt a
céder à la France? On ne pouvait pas, on
ne devait pas le prévoir.
Outre les raisons de bon sens, il y avait
pour cela des raisons de fait. Il est Impos-
sible que les hypothèses les plus nombreu-
ses et les plus diverses n'aient pas été agi-
tées entre la France et la Prusse dans ces
n pourparlers confidentiels, )) que M. de
Moustier mentionne. Comment se fait-il,
d'ailleurs, qu'une même émotion se produi-
se à la fois à Paris et à Berlin., lorsqu'une
confidence prématurée du roi de Hollande
saisit cAiciellement le gouvernement prus-
sien d'une afiairc demeurée jusque-la con-
fidentielle? Si l'objet de la négociation a-
vait été un mystère absolu pour le comte
de Bismark, s'il avait été absolument con-
traire aux vues et aux intérêts de la poli-
tique prussienne, M. de Bismark se serait
hautement félicité de l'indiscrétion du roi
de Hollande; au lieu de la regretter.
N'est-oh pas amené à penser que le tort
de cette indiscrétion a été surtout de faire
intervenir dans cette affaire, à Berlin, un
élément nouveau, disposé à l'envisager
d'une façon moins conciliante et dans des
vues moins favorables~ un rapprochement
avec la. France? N'oublions pas qu'au len-
demain de Sadowa, deux tendances se dessi-
nèrent très nettement à Berlin tandis que
les uns croyaient indispensable d'obtenir,
même au prix de certains sacrifices, l'adhé-
sion de la France aux faits accomplis, les
autres estimaient et disaient tout haut*
qu'une marche sur Paris devait être la con-
séquence de la marche sur Viënnef
Cette explication, qui ne's'appuie pas
Seulement sur de pures conjectures, fait
comprendre la raideur et l'obstination
qui se manifestèrent immédiatement à
Berlin. II y avait là, évidemment; des gens
à qui la perspective d'une guerre avec la
France était loin de déplaire. Un déplace-
ment momentané d'influence explique seul
comment la diplomatie française trouve
soudainement àBerlin des dispositions tou~ t.
autres que celles que-lui avaientfait prévoir
de longs pourparlers préliminaires. Le se-
cond fait capital qui avait été révélé par les
documents anglais, mais qui est mis en
pleine lumière par les documents français,
c'est cette résistance imprévue et opini&tre
de la Prusse, qui, le 86 avril au matin, re-
fusait encore en ternies absolus la conces-
sion qu'elle faisait tout entière le soir, et
Il trouva, un jardinier à. la grille du parc.
Oùfest madame? demanda-t-il.
Au château, répondit le jardinier.
Et cet homme s'éloigna brusquement.
M. de Villenave arriva, devant le cha,-
tea.u.
Au bruit des pas de son cheval, le vieux
Jean sortit et vint prendre la, bride que
luijetaM.deVillenave.
-–Où est madame? répéta ce dernier.
–Dans le grand salon, dit Jean.
–Veux-tu m'annoncer?
C'est inutile, madame vous attend.
Jean lui avait parlé sans le regarder;
il avait même un léger tremblement dans
la voix.
'M. de Villenaye fronça le sourcil.
Puis, sautant lestement a terre, il entra
dans le vestibule.
Dans ce vestibule était une immense
glace a cadre de chêne sculpté.
En passant, M. de Viilenave s'y regarda,
et se trouva horriblement pâle.'
–-Ah ça! murmura-t-il, est-ce que je
vais devenir fou? `
Et il'posa une main névreuse sur le
bouton de la porte du grand salon, après
avoir frappé..
–Entrez! répondit une voix du de-
dans.
M.' de Viilenave ouvrit la porte et s'ar-
rêta un peu surpris sur le seuil.
j~me Planche-Mibrayétaittoute vêtue
de noir, bien qu'elle eût déclaré qu'elle ne
porterait point le deuil deM. deMauge-
ville et bien que celui, de son mari fût
Sni.
M. de Villenave ému s'approcha, pour
lui baiser la main. éi.-iiu s'approcha Ëou~
Mais elle l'arrêtaen chemin, d'un geste,
en lui montrant un fauteuil.
Monsieur de Villenave, dit-elle, nous
avons a. causer de choses sérieuses.
qu'elle revêtait de sa signature le 11 niai,
dans un traite, solennel.
Ce brusquerevirement de la, Prusse pré-
sente, dans les documents anglais, le carac-
tère d'un coup de théâtre. On voit lord
&tanley,'désespérer du maintien de la paix
et se voiler la face pms, la paix est assu-
rée comme si un coup ~d'une baguette
magique avait changé tous les coeurs
seulement, on ignore quel est l'enchan-
teur qui a fait ce miracle'. L'explication
nous est fournie par les documents franj
çais. C'est l'adhésion donnée par la Russie
à la démarche collective proposée par l'An-
gleterre et l'Autriche, qui a soudainement
ouvert les yeux à la cour de Prusse. `~~
Sous l'Influence du parti militaire, la
cour de Prusse se laissait dériver, sans
trop d'inquiétude, .vers une guerre contre
la France elle croyait pouvoir compter
tout au moins sur la neutralité bienveil-
lante de la Russie. Lorsque la démarche
de là Russie lui démontra qu'elle était iso-
lée en Europe, qu'il lui faudrait entrepren-
dre la guerre contre l'opinion et avec Ja
désapprobation de toutes les puissances,
le parti diplomatique retrouva immédia-
tement dans ses conseils son influence
première, un instant effacée elle passa,
en un jour, de l'excès de la connancé a
l'extrême appréhension, et la paix fut vir-
tuellement assurée.
Or, qui a rendu possible et qui a déter-
miné cette unanimité des puissances, si-
non la renonciation que la France a faite
spontanément et de bonne grâce à tout
projet d'acquisition du Luxembourg? En
échange de cet abandon d'un droit qu'el-
les-mêmes réconnaissaient incontestable,
les puissances n'ontpu refuser à la France
de se livrer .à un examen sérieux des ré-
clamations de la Hollande et des siennes
propres, et cet examen lés -a Irrésistible-
ment amenées à donner tort à la Prusse.
Voilà ou est le résultat considérable du
traité de Londres. Non-seulement la. cour
de Berlin a dû renoncer à des privi-
lèges qu'elle avait déclarés indiscuta-
bles, et dont il a été fait table rase;'
mais l'Europe a été appelée a, juger et à
condamner cette prétention de la Prusse
de se porter héritière de la Confédération
germanique, et de faire subsister en sa fa-
veurdes arrangements qu'elleavaitdétruits
en' ce qu'ils avaient d'onéreux pour elle.
L'évacuation de Luxembourg est le pra-
mier échec qu'ait éprouvé la politique
prussienne. If est sérieux par lui-même;
ce qui le rend plus grave, c'est qu'il
a. été innigé à la Prusse par l'unanimité
de l'Europe, et qu'en motivant leur ver-
dict les puissances ont posé des principes
dont le temps développera les conséquen-
ces logiques, et qui seront autant d'obsta-
cles à l'accomplissement des vues ambi-
tieuses de la cour de Berlin.
CÛCHETAL-CIjAMGNY.
M. Tassin, que des fonctions- adminis~
tratires appellent fréquemment loin de
Paris, n'a pas cru pouvoir conserver la gé-
rance de la .Presse. Le conseil des intéres-
sés, dans sa séance du 7 juin, a accepté, à
regret, sa démission. `
M. Tassin avait su acquérir, pendant sa
gestion, les sympathies de tous ceux qui,
dans les lettres et dans la politique, 'ont
été'en rapport avec lui. En se séparant de
la rédaction et de la propriété, il conserve
toute leur amitié..
M. B. Halbronn a été nommé gérant de
la .Presse, en remplacement de M. Tassin.
CUCHEVAL~CLARtGKY,
DEPECHES TÉLÉGRAPHIÉES
6LLENaE~E
Hambourg, 19juln.
L'~ssenibMe de ta. bourgeoisie à dëHnitivement
adopta, dans sa séance d'aujourd'hui, la. proposi-
tion du Sénat pour l'abolition du droit de transit
à Bergedorf. Sur la déclaration du Sénat qu'une
modiHca.tion de la Constitution né serait pas ren-
–Madame. balbutia-t-il.
En même temps, il essayait de ae ré-
conforter en se disant tout bas:
Elle aime la mise en scène. Elle va
m'accorder solennellement sa main.
Il prit le siège qu'elle lui indiquait,
s'assit et attendit.
–Monsieur de Villena-ve, ditlabaronne
d'Ulfe voix lente et calme, avant de parler
de l'objet de votre lettre de ce matin, lais-
sez-moi vous faire une question.
Parlez, madame.
–Vous connaissez plusieurs femmes
de théâtre? `?
Il tressaillit, mais en même temps il se
rassura.
–Elle- va me faire quelque scène de
jalousie, pensait-il, j'aime mieux ça.
Je les connais a peu près toutes,
dit-il.
–Alors vous connaissez Pauline Régis?
Il pâlit légèrement à ce nom.
–Oh! fort peu, dit-il.
Cependant, vous aviez songé a, vous
en servir comme d'un instrument.
Moi?
En la donnant pour maîtresse a, Ma-
nuel de Maugeville, acheva froidement la
.baronne..
M. de Villenave .sentit ses cheveux se
hérisser. Cependant il appela à lui toute
son audace.
–Je .vois d'où part cette infâme calom-
nie, dit-il.
–-Ah c'est une calomnie ? `~
Une calomnie infâme ou plutôt non,
c'est un chantage abominable!
Et M. de Villenave donna alors toutes
les marques d'une violente indignation.
–Qui donc. veut vous faire chanter? 3
demanda froidement la baronne.
Cette misérable créature, cette Pau-
due Recessau'e par l'adoption de la ConsututtQn
fédérale du Nord, un membre de ta gauche a pré-
senté, une motion pour la révision de la. eonstitu-
tion. Cette motion a été renvoyée au comité de
la bourgeoisie pour être l'objet d'un rapport im-
médiat.
ESP66HE
Madrid, 19 juin, soif.
Le ministre des cultes a. déclare qu'il existait
réellement un décret poniiScal réduisant le nom-
bre des fetes'ofncietles.. On aMend le retour des
évëques de Rome pour. publier ce décret.
PRU-S~E
p Berlin, 19 juin, 8 h. soir.
La conférence douanière qui doit se réunir le
36 juin ne discutera en fait de questions de tarif-
que celle, d'une nouvelle taxe sur le tabac. Sauf
ce point 'spécial, les délibérations ne porteront
que d'une façon générale sur la nouvelle organi-
sation douanière, d'après les bases posées daMS la
conférence du de ce mois..
~4~eMce .Ha
(Voir plus loin les dernières dépêches.)
CaRQN~UE POLITIQUE
Le .Moteur c~ft so~r parle en ces ter-
mes/dans sou Bulletin hebdomadaire, des
impressions, emportées de Paris par l'em-
pereur de Russie et le roi de Prusse
L'empereur de Russie et le roi de Prusse, en
prenant congé de l'Empereur et -de l'Impératrice,
ont échange avec Leurs .Majestés les paroles les
plus affectueuses. Les hôtes augustes de la France
emportent lé meilleur son venir'du brillant ac-
cueit qu'ils ont reçu A la cour des Tuileries, et de
la sympathie respectueuse que toutes les classes
de la société française leur ont manifestée.
Il annonce ensuite la prochaine arrivée
du sultan et de la reine d'Espagne
S; M. I. le sultan va quitter Constantinop)e
pour se rendre à Paris. L'amiral commandant la
station navale française dans Je Levant, qui se
trouvait en terre sainte avec son état-major, a
reçu l'ordre de s'embarquer à Jaffa et de se trou-
ver le 20 juin aux Dardanelles pour saluer le sou-
verain de la Turquie à son passage. Dans toutes
les contrée& chrétiennes ou'musulmanes la visite
du sultan A Leurs Majestés Impériales produira
une vive impression. C'est un des signes les plus
remarquables des idées civilisatrices qui tendent
de plus en plus à rapprocher les races et a con-
fondre les intérêts généraux de la grande famille
humaine dans une pensée commune de progrès
et de solidarité.
La nouvelle du prochain voyage de Sa Majesté
Catholique i Paris a produit dans tout le royaume
l'impression la meiUe.ure. Cette visite ne peut que
resserrer, de la manière" la. plus heureuse, les
liens d'estime et d'amitié qui existent entre deux
grandes nations unies par tes afnnités de l'origi-
ne, de la religion et du langage.
On lit dans la. C'oT*respoaa!a~ce~)'o<~it-
cte~e.'
L'Empereur Napoléon a promis au roi de Prus-
se de lui rendre visite à Berlin dans le courant de
cette année. Les rapports de mutuelle confiance
qui existant, depuis longtemps entre le roi de
Prusse et l'Empereur des Français ont été conso-
lidés par la reunion dès deux souverains. De part
et d'autre on.a. acquis la conviction que pour la
Prusse et la F-ande bataille digne d'elles..
Ce champ c'est l'émulation dans le progrés gê-
nerai des idées pacinques, de .la, prospérité uni-
verselle, des relations internationales, de l'édu-
cation, et de la morale populaires, Les entre-
tiens des princes et des hommes d'Etat ont ame-
né l'accord sur ce point que le besoin de paix eu-
ropéenne généralement reconnu est en quelque
sorte une nouvelle garantie en faveur du main-
tien des relations pacinques internationales.
La France n'a-t-elle pas suffisamment
montré que ces sentiments étaient les
siens non-seulement à, la veille ou au
lendemain de Sadowa, -mais depuis lors et
pendant toute la durée des négociations
relatives au Luxembourg? Que la poli-
tique prussienne donne a l'Europe des
gages égaux à sa modération, et la, paix
du monde sera. alors sérieusement af-
fermie.
Le conseil des .ministres de Prusse s'est
occupé, le 18 juin,.de la situation de l'an-
cien royaume de Hanovre. Le ministère a
décidé que le Hanovre tout entier reste-
rait à l'état de province non fractionnée,
avec des circonscriptions gouvernementa-
les et des cercles régionaux. Avant de pren-
line Régis qui s'était anblée de ce pauvre
Manuel, et qui, sans moi.
–En vérité!
Cette drôlësse, poursuivit M. de Vil-
nave, qui crut que la. barenne était dispo-
sée à le croire; cette drôlesso a eu 1'a.udace
de m'écrire.
Quand?
–Il y a huit jours.
Pourquoi ?
–-Pour me demander un service. Ses
meubles étaieTit saisis. elle allait être
vendue. elle avait besoin de trente mille
francs. j'ai. refusé, et alors.
–Alors? 9
Elle s'est vengée, sans doute, en. vous
écrivant nu tissu de mensonges odieux.
Mais, dit la baronne, cette lettre
qu'elle vous a écrite, à vous, en vous de-
mandant trente mille francs.
–Eh bien?
–L'avez-vous?
Je l'ai anéantie.
–Vous avez eu tort; car, comment
yais-je pou voir vous croire?.
M. de Villenave parut alors en proie à
un véritable désespoir.
–Mon Dieu! dit-il, pourquoi ne per-
mettez-vous pas que les morts reviennent?
–Et s'ils revenaient, que feraient-ils?
demanda la baronne avec calme.
Ce qu'ils feraient? reprit ViMenave
en élevant la voix. Si Maugeville pouvait
sortir de sa tombe, il. vous dirait, mada-
me, que j'étais son meilleur ami et que
j'étais incapable.
M. de Villenave n'acheva pas.
Une porte s'ouvrit a deux battants dans
le.fond du salon, et la voix du vieux Jean
annonça
Monsieur de Maugeville
Et M. de ViMenave, éperdu, frémissant,
dre des résolutions définitives, on consul-
terades hommes de coutiance da-us le Ha.-
hoyrei .des députes du Reiohstag et d'au-
tres persôrma~es'notables du pays. Ces
délibérations auront lieu sous !a. prési-
dence du ministre de l'Intérieur.
Ou mande de-Berlin:
Le gouvernement prussien, passant de.~ pour-
parlers confidentiels A des négociations ofnctelles,
sur la question du ScMcswJg du Nord, a. deman-
de au gouvernement danois si et d~ns quelle me-
sure it pourrait donner une garantie de nature H.
sauvegarder les droits des Allemands habitant
les di~tricta qui seraient rétrocèdes en vertu du
traite de Prague. <,
De la réponse du gouvernement danois dépen-
dra l'étendue du territoire, dont les habitants de-
vront être consultes ausujetde son retour au Da-
nemark.
Quelle est, de la. part de la Prusse, la
sincérité et quelle sera la, portée de cette
négociation ? Nous ne tarderons pas à l'ap-
prendre mais nos.lecteurs se rappellent
que'déjà le Df~Mf«~e!' a déctar!; repousser,
au nom du Banema.rl~, toute rétrocession
de territoire qui ne comprendrait pas les
fortincations de Duppel et l'île d'Alsen.
D'après la, Corre~.Mnc~cc~o~CM~,
voici lus points principaux qui ont été ar-
rêtés dans la conférence douanière du A
juin.
Le traité douanier du l~juiu 1865 reste
en vigueur. La, législation douanière est
exercée par une représentation commune
des gouvernements et des populations,
c'est-à-dire par le parlement douanier
c'est la, majorité qui décide: Le mode de
suffrage des gouvernements est réglé sur
l'ancien système du plénum fédéral, sous
la réserve d'une modification en faveur de
la Bavière. La, Prusse est investie du droit
de convocation et de la présidence.
C'est_elle, en outre, qui conclut les trai-
tés de commerce et de navigation au nom
de tous les Etats faisant partie de l'union
douanière; enfin, elle a. le droit de veto
dans les dispositions législatives à inter-
venir.. La représentation des populations
se coyloose du Reic.lista~ de 'l'llemajne
se compose du Reichstag de l'Allemagne
du Nord et des délégués des Etats du Sud,
qui doivent être élus conformément aux
prescriptions de l'article 5 de la. Constitu-
tion fédérale;
LaBavièreadéjn donné son assentiment,
et dès maintenant des invitations sont a-
dressées a. l'effet de participer à une déli-
bération plus étendue des nouveaux trai-
tés douaniers. La. conférence s'ouvrira
probablement le 36 juin.'
La, Chambre luxembourgeoise a approuve,
dans une de ses dernières séances, le traite
de Londres, à l'unanimité des voix moins
une, Une proposition tendant à faire partici-
per le LImbourg aux frais de dëmanteHement
de !a forteresse a été renvoyëo aux bureaux.
Une dépêche télégraphique, transmise
de New-York par le câble transatlantique,
annonce que le procureur général a expri-
me le désir qu'on retirât aux comman-
dants militaires; dans les Etats du Sud, le
pouvoir de destituer les fonctionnaires.
Ce désir est un vœu d'homiê te homme.
Le système actuel, imposé aux vaincus du
Sud, c'est le régime du sabre, dominant
non-seulement les habitants, mais les au-
torités civiles elles-mêmes; et plaçant un
pays, sans représentation légale depuis
cinq ans, sous le pouvoir despotique le
plus impérieux qui soit au monde.
Le procureur général a exprimé évidem-
ment ici la pensée du présient Johnson,
et il serait curieux de voir la puissance ju-
diciaire accomplir une mesure de répara-
tion devant laquelle recule l'autorité po-
liticpie.
La même incertitude continue à régner
sur le sort de l'empereur Maximilien. Voi-
ci en effet la dépêche que nous recevons
aujourd hui
New-York, 5 juin.
(Par le Ct~-o~-London).
On maude du Mexique que Juarez et ses mi-
nistres s'étaient reunis, le 17 mai, en conseil, à
vit apparaître Manuel s'appuyant sur l'é-
paule de Pauline'Régis.
Et comme il reculait, épouvante de cette
apparition, Manuel regarda Pauline et lui
dit:
Mais dites donc à set homme qu'il a
menti!
M. de Villenave fut pris alors d'une si
grande épouvante qu'il voulut s'élancer
vers la porte et fuir. `
Mais le vieux Jean lui barra le passage
et se plaça devant la porte
OIi pas encore, dit-i! ce n 'est pas
fini
xxxviH
M. de Villenave était d'une pâleur livi-
de. Jamais bête fauve prise au piège ne
poussa un semblable rugissement.
Mais aussi, le masque d'hypocrisie que
cet homme .avait mis sur son visage se dé-
tacha.
Le cynisme éclata tout a coup sur ce
front pervers, l'audace revint dans ces
yeux épouvantés.
Ah ah Rt-il, M. de Maugeville n'est
pas mort! Mille compliments; mou très
cher.
Et; essayant de payer d'audace, il s'a-
dressa a la baronne d'une voix qu'il es-
sayait de rendre dédaigneuse
–En vérité, madame, dit-il, puisque
M. de Maugeville revient de l'autre mon-
de ou de celui-ci (peu importe, du reste),
vous n'aviez pas besoin d'imaginer cette
comédie et cette mesquine querelle à pro-
pos de cette Rlle que je m'étonne de voir
chez vous.
Il désignait Pauline du doigt..
La baronne demeura impassible.
–Je n'ai qu'à me retirer, madame, dit-
il avec un accent de sourde ironie, en vous
Sau-Luis do Poiosi, pour discuter sur )e sort, d~
l'empereur Maximilion. On ignore encore ta d~-
cisson prise:'
D'après les mëmes~vis, l'empereu~ÏaxM~~a~~
aurait stipula qu'il serai!, traite coj'p~f~
de guerre, et que si on devait fust~r
c'est lui qui devajt l'être le promit
Escôbedo avait ordomne de fusiJ~Cï~
ficiers impériaux qui auraient refua~a~
11 est inutile de faire l'ejn~j~
ces 'nouvelles sont antérieures à,
ont été directement transmises en Em'opc
parla voie du câble transatlantique. De
telle sorte que si elles font connaître un
incident de cette tragédie, elles n& peuvent
en aucune sorte on' faire prévoir le dénoû-
ment.
Il a été question hier; a la Chambre de~
communes; des troubles de Birmingham.
M. Hardy a annoncé; d'après une lettre du
maire do cette ville; que tout était rentre
dans le calme et. que les troupes avaient été
retirées
c Je regretté Intmiment; a. ajouté l'oratem'
ministériel; le langage qui a été tenu par M<
Murphy, et je ne m'étonne pas qu'un tel lan-
gage ait provoqué une certaine agitation on.
no saurait trop~'éprouver une licence d'ex-
pression allant jusqu'à qualifier de voleurs
et d'assassins un grand nombre de nos con-
citoyens. B
Une correspondance de Londres l'ait res-
sortir 'la conduite digne et conciliante du
clergé catholique dans ces tristes circons-
tances.
K L'archevêque Manning S'est hâté d'écrire
au clergé local pour l'inviter à prêcher à ses'
ouailles le respect le plus profond pour la loi'
et l'abstention de tout désordre. H a pressé
le clergé de s'Interposer auprès des fidèles
pour les engager instamment a. demeurer
sourds a: toutojn'ovoeation et à ne pas em-
ployer ~leur rcUsion.
C.LEFÈVRE.'
LEC!ÏÈM!N~CTOMMm~UËL »
Le débat nu Corps législAtif s'eut eng.a,~
gé, aujourd'hui; sur le rachat, par, l'Etat,
de la partie du chemin Victor-Emmanuet
du Rhône a,u pied des Alpes, formant 1~
ligne de Savoie, dont la. France a hérite
par l'annexion.
La discussion a été très vive. La. Cham-
'bre a entendu M. de. Janzé, M.deFran-
queville, commissaire du gouvernement;
M.Berryer, M. le ministre d'Etat, M.
Ponyer-Quertier, et enfin M. le ministre
du commerce. Après un chaleureux et éner-
gique discours de M. de Forcade la Ra-
quette, la Chambre a ajourné la discussion
au lendemain pour entendre une seconde
fois M. Pouyer-Quertier.
Au début de la séance: M. de Janzé
vivement attaqué le projet de loi il a si-
a.nalé dans l'administration de la Compa.
gnie des faits regrettables, mai!; qui ne
touchent nullement a la question d'utilité
générale, qui seule a décidé le gouverne-
ment a racheter la section en question~
M. de Frauquevil!e, commissaire du gou-
vernement,- a démontré combien serait
désastreux, pour les actionnaires, le rejet
du projet de loi demanderai'M. de Janzé,'
Le Commissaire du gouvernement a ex-
posé la situation de la Compagnie, et aveu
une grande puissance de raison il a fait
remarquer .la nécessité, pour l'intérêt pu-
blic, de construire sans retard la dernière
section du chemin de fer de Savoie, qui
atteint le souterrain traversant les Alpè~'
Cette section, a dit M. de Franqueville,
_d'une étendue de vingt Idiomètres seule-
ment, rencontre des montagnes qui ont
cent vingt mètres d'élévation, et le.? tra-
vaux gigantesques à accomplir ne sont-
mème pas commencés. La Compagnie
étant impuissante à les faire, ils reste-
raient indénniment eu suspens si l'Etat
n'intervenait pas. C'estlal'intérët capital,'
la preuve de l'utilité générale du rachat.
SI on n'agissait pas rapidement, il en ré-
sulterait qu'à l'époque où les Alpes seront
percées et la communication directe entra
la France et l'Italie accomplie; nous ne
pourrions pas en proûter; la dernière sec-
tion n'étant pas achevée'.
souhaitant; a M: de MaugevIIIe et a. vous,
mille prospérités.'
Et une fois encore H voulut marcher
versiaporte.
-–Restez! dit la baronne.
Sa voix était brève, son geste impérieux.
M. de Viilena.ve eut un ricanement sau-
vage.,
–Voudriez-vous; par l~sard, dit-il,
me rendre témoin~de votre bonheur ?
J'ai besoin que vous restiez, dit-oll~.
–-Et si je ne le veux pas, moi ?.
En ce moment, cet homme oubliait jus-
qu'à son éducation première.
La. fureur, le dépit le dominaient..
Vous resterez, dit ta baronne, eau*
j'ai à vous parler de votre oncle.
M. de Villenave recula d'un pas.
–Mon oncle! dit-il, mon oncle
Oui, votre oncle/qui est mort assas<
sine.
–Vous êtes folle! dit-il d'une voi~
sourde, mon oncle s'est tué à la cha.sse.
Je le croyais hier, dit froidement 1~
baronne..
Et parlant ainsi, elle appuya le doigt
sur un timbre qu'elle avait a portée de sa.
main.
A ce bruit, cette porte qui déjà avait li-
vre passage a M. de Maugevil'le et a Pauli-
ne, cette porte s'ouvrit de nouveau.
Un homme entra.
Ce fut pour M. deVilleaave la tête de
Méduse.
Il tomba sur les genoux en murmurant ï
Les morts reviennent
–Et l'ëchafaud se''dresse pour les cou-
pables cria le vieux Jean.
PONSONDUTERRÂIL.
/Z.et/t'/tc<.d't?Kna<
~OIS~ttd~!tNtnt~MONCES. 8, PL DE m 60UME. ET7. ~M~HEBMl
Vendredi M juia i~' 0
~M (B
M~ P'MO~paMT, t23, MJ6 HONTMA~
L'AdmiaistratMB se.résefve.ie droit de modifier ta rédaction dos Anaonce~
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32" Armée
Les abonnés nouTeaux ont droit rece-
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~e ~atM~e-Af<&ra~, par M. PoNSON pu
TsB~
PARIS', .ËO.JUI~~eT'
'LÂ~R~ '~i ¡
REVANT LA DIPLOMATE' ïi~O~EEN~
Un sentimenf, dû courtoisie qu'on ne
saurait désapprouver a déterminé le gou-
vernement français à différer jusqu'après
le départ du roi~ de Prusse la communica-
tion des documents diplomatiques relatifs
à. l'affaire dû-Luxembourg. Le gouverne-
ment n'a, pas voulu qu'une discussion qui
pouvait devenir irritante, coïncidât avec
îaprésenee à Paris d'un souverain, qui é-
tait devenu l'hôte de la, France, et qui,'à
ce titfo, avajt droit à tous les égards..Ce
respect des devoirs de l'hospitalité n'aura
pas été sans inconvénient il a permis, en
en*e.t, au Parlement britannique d'être sai-
si de la question avant les Gliambtes ~fran-
çaises, et il a laissé a des opinions erronées
le temps de s'accréditer.
~es.dépêches anglaises qui ont paru les
premières né donnent qu'une histoire
incomplète et, par conséquent, inexacte
des négociations. C'est ainsi qu'on a voulu
établir une contradiction entre la première
Note lue au Corps législatif par M. de
Moustier, et affirmant que l'initiative des_
hégQcia.tions avait été prise par le roi de
Hollande, et le langage tenu pàrjord Stsn-
ley, qui aparléà la Chambre des communes
des propositions d'acquisition faites par la
France à. Ta Hollande. On ne réfléchit pas
que IdrdStanlëy n'a pas connu et n'a pas
pu connaître les pourparlers confidentiels
qui se suivaient depuis plusieurs mois en-
~relc roi de Hollande et le cabinet des
Tuileries qu'il n'a eu connaissance de l'&f-
faire qu'au moment où elle menaçait d'à-
ïnënër un conflit ~ntre la. France et la
Prusse, et onnn qu'il a été saisi de la qu.fs-
;tion par le cabinet de Berlin; qui l'a natu-
'rellement présentée sous les couleurs tes
plus.propres a. impressionner déiavorable-
ment IS'il est, au contraire, quelque chose qui
demeure évident pour tout homme de
bonne foi-, c'est que cette question du
Luxembourg n'a. pas été soulevée par la
France. Ce sont les événements qui l'Ont
posée, et lea légitimes/appréhensions du
peuple hollandais ont fait !e reste. La lec-
ture des documents français ne permet au-
cun douter, cet égard.
Que les craintes du roi grand-duc fus-
sent réelles,: c'est ce qui ressort de toutes
lee communications que son gouvernement
a. faites au cabinet de Berlin et à. la cour
des Tuileries. Qu'elles fussent justinéës,
cela n'est pas moins certain il faudrait Ou-
blier l'infatuation qui s'est emparée du
parti des hobereaux après Sadowa, et le
tangage des feuilles berlinoises, qui décla-
raient, quelques jours avant la réunion de
la conférence, ne cohnaitre ni une Hollande
niune Belgique, mais seulement le cercle
de la Basse-Allemagne. Il faut que ce lan-
gage des feuilles officieuses de Berlin ait
été bien violent pour que les représentants
des cours neutres en aient fait le sujet
d'observations, et pour que M. de Bismark
ait été dans la nécessité de désayou.er~ses
propres journaux..
Pourquoi, dira-t-on, le gouvernement
français'ne s'est-il pas borné à encourager
le gt'and-dup. a. renouveler aesréclamatiQhs
auprès du cabinet de Berlin, en: lui pro-
mettant l'appui de la France? On oublie
deux choses que le pabinét de Bei-Un
avaitrdéjà opposé un refus absolu aux ré-
clamations de.laHdlande, et que les rai-
sons sur tesqùelles ir fondait son refus
pÔUYaient et devaient le conduire logique-
'meo.t à exiger I;'eBtrée du Luxembourg et
même des Pays-Bas tout entiers dans la.
Confédération duNord. C'était pour enlever
FEUILLETON DE LA F~F~SE
BMaijC)S.1867
mEumMfLMcaE~~
DEUXIÈME PARTIE
XXXVII (Suite)
j~, un kilomètre de Çoulanges, M. de
ViUenave rencontra les gendarmes qui se
rendaient à la correspondance.
H ne put se défendre d'une- légère émo-
tion.
Les gendarmes passèrent en le saluant,
mais il'lui6emi3la que le brigadier l'avait
regardé de travers. `
Suis-je naïf, se dit-il enfin, comme si
Corinne et Michel n'étaient pas morts
Et il rendit un peu là main à son che-
val, qui prit une allure plus rapide.
Il traversa Coulanges.
On le salua; mais il crut remarquer que
les saluts .qu'on lui adressait'&taient moins
respectueux et moins enthousiastes qu'ils
pc iâvaient été trois jours auparavant,
lorsqu'il était parti pour Rochepinte.
Ennu, quand il. fut dans 1'a.venue du
château, il mit son cheval au pas.
Jamais il n'a-vait eu moins hâte d'ar-
river.
R&protlueiioa..interdite am: journaux qui n'ont
pa~ tr~t~ aveclâ ~uoaété des ~ené de lottree: ~Ónt
~m tfj~t~ a.Y~a, Soct~des OenB delottres.
à. la, Prusse tout prétexte de rien tenter
contre l'indépendance de la Hollande, que
le roi grand-duc avait conçu; non-seule-
ment la pensée, mais le désir de renoncer
a une possession devenue dangereuse .pour
son autre couronne..
Au point où les choses en étaient arri-
vées entre le roi grand-duc et laPrusse, le
premier; ne pouvait plus adresser au cabi-
net de Berlin qu'une sommation d.évacuer
Luxembourg, appuyée sur un ultimatum
endossé par la France. Etait-il.sa~e, était-
il politique de donner au roi de Hollande
de tels conseils? Comment cette conduite
eût-elle été envisagée par les autres puis-
sances et par l'opinion ? N'y aurait-on pas
vu une voie .détournée pour chercher que-
relle à la Prusse et pour amener une guer-
re inévitable? Les autres puissances n'au-
raient pas manqué de dire qu'il leur im-
portait peu que Luxembourg Tût occupé
par telle ou telle garnison; que, si la
France'avait un intérêt engagé dans cette
question, c'était à elle à y pourvoir, et el-
les nous auraient taxé d'avoir l'humeur
tracassi-ère, et' de nourrir des arrière-
pensées belliqueuses.
Cette possession dont le roi de Hollande
déclarait ne plus vouloir, et dont il était
impossible de laisser la jouissance a la
Prusse, ne pouvait-elle devenir entre la
France et la Prusse l'objet d'une transac-
tion amiable au moyen d'une négociation
directe? Cela est évident. Il était d'autant
plus naturel de le penser, que la Prusse,
quand il s'était agi d'acquérir et de con-
server le bon vouloir dé la France, s'était
montrée fort généreuse du bien d'autrui.
Cette cour, qui-sacrifiait d'un trait de
plume des royaumes entiers, élèverait-elle
des difficultés quand il s'agirait d'un~petit.
territoire que son souverain était prêt a
céder à la France? On ne pouvait pas, on
ne devait pas le prévoir.
Outre les raisons de bon sens, il y avait
pour cela des raisons de fait. Il est Impos-
sible que les hypothèses les plus nombreu-
ses et les plus diverses n'aient pas été agi-
tées entre la France et la Prusse dans ces
n pourparlers confidentiels, )) que M. de
Moustier mentionne. Comment se fait-il,
d'ailleurs, qu'une même émotion se produi-
se à la fois à Paris et à Berlin., lorsqu'une
confidence prématurée du roi de Hollande
saisit cAiciellement le gouvernement prus-
sien d'une afiairc demeurée jusque-la con-
fidentielle? Si l'objet de la négociation a-
vait été un mystère absolu pour le comte
de Bismark, s'il avait été absolument con-
traire aux vues et aux intérêts de la poli-
tique prussienne, M. de Bismark se serait
hautement félicité de l'indiscrétion du roi
de Hollande; au lieu de la regretter.
N'est-oh pas amené à penser que le tort
de cette indiscrétion a été surtout de faire
intervenir dans cette affaire, à Berlin, un
élément nouveau, disposé à l'envisager
d'une façon moins conciliante et dans des
vues moins favorables~ un rapprochement
avec la. France? N'oublions pas qu'au len-
demain de Sadowa, deux tendances se dessi-
nèrent très nettement à Berlin tandis que
les uns croyaient indispensable d'obtenir,
même au prix de certains sacrifices, l'adhé-
sion de la France aux faits accomplis, les
autres estimaient et disaient tout haut*
qu'une marche sur Paris devait être la con-
séquence de la marche sur Viënnef
Cette explication, qui ne's'appuie pas
Seulement sur de pures conjectures, fait
comprendre la raideur et l'obstination
qui se manifestèrent immédiatement à
Berlin. II y avait là, évidemment; des gens
à qui la perspective d'une guerre avec la
France était loin de déplaire. Un déplace-
ment momentané d'influence explique seul
comment la diplomatie française trouve
soudainement àBerlin des dispositions tou~ t.
autres que celles que-lui avaientfait prévoir
de longs pourparlers préliminaires. Le se-
cond fait capital qui avait été révélé par les
documents anglais, mais qui est mis en
pleine lumière par les documents français,
c'est cette résistance imprévue et opini&tre
de la Prusse, qui, le 86 avril au matin, re-
fusait encore en ternies absolus la conces-
sion qu'elle faisait tout entière le soir, et
Il trouva, un jardinier à. la grille du parc.
Oùfest madame? demanda-t-il.
Au château, répondit le jardinier.
Et cet homme s'éloigna brusquement.
M. de Villenave arriva, devant le cha,-
tea.u.
Au bruit des pas de son cheval, le vieux
Jean sortit et vint prendre la, bride que
luijetaM.deVillenave.
-–Où est madame? répéta ce dernier.
–Dans le grand salon, dit Jean.
–Veux-tu m'annoncer?
C'est inutile, madame vous attend.
Jean lui avait parlé sans le regarder;
il avait même un léger tremblement dans
la voix.
'M. de Villenaye fronça le sourcil.
Puis, sautant lestement a terre, il entra
dans le vestibule.
Dans ce vestibule était une immense
glace a cadre de chêne sculpté.
En passant, M. de Viilenave s'y regarda,
et se trouva horriblement pâle.'
–-Ah ça! murmura-t-il, est-ce que je
vais devenir fou? `
Et il'posa une main névreuse sur le
bouton de la porte du grand salon, après
avoir frappé..
–Entrez! répondit une voix du de-
dans.
M.' de Viilenave ouvrit la porte et s'ar-
rêta un peu surpris sur le seuil.
j~me Planche-Mibrayétaittoute vêtue
de noir, bien qu'elle eût déclaré qu'elle ne
porterait point le deuil deM. deMauge-
ville et bien que celui, de son mari fût
Sni.
M. de Villenave ému s'approcha, pour
lui baiser la main. éi.-iiu s'approcha Ëou~
Mais elle l'arrêtaen chemin, d'un geste,
en lui montrant un fauteuil.
Monsieur de Villenave, dit-elle, nous
avons a. causer de choses sérieuses.
qu'elle revêtait de sa signature le 11 niai,
dans un traite, solennel.
Ce brusquerevirement de la, Prusse pré-
sente, dans les documents anglais, le carac-
tère d'un coup de théâtre. On voit lord
&tanley,'désespérer du maintien de la paix
et se voiler la face pms, la paix est assu-
rée comme si un coup ~d'une baguette
magique avait changé tous les coeurs
seulement, on ignore quel est l'enchan-
teur qui a fait ce miracle'. L'explication
nous est fournie par les documents franj
çais. C'est l'adhésion donnée par la Russie
à la démarche collective proposée par l'An-
gleterre et l'Autriche, qui a soudainement
ouvert les yeux à la cour de Prusse. `~~
Sous l'Influence du parti militaire, la
cour de Prusse se laissait dériver, sans
trop d'inquiétude, .vers une guerre contre
la France elle croyait pouvoir compter
tout au moins sur la neutralité bienveil-
lante de la Russie. Lorsque la démarche
de là Russie lui démontra qu'elle était iso-
lée en Europe, qu'il lui faudrait entrepren-
dre la guerre contre l'opinion et avec Ja
désapprobation de toutes les puissances,
le parti diplomatique retrouva immédia-
tement dans ses conseils son influence
première, un instant effacée elle passa,
en un jour, de l'excès de la connancé a
l'extrême appréhension, et la paix fut vir-
tuellement assurée.
Or, qui a rendu possible et qui a déter-
miné cette unanimité des puissances, si-
non la renonciation que la France a faite
spontanément et de bonne grâce à tout
projet d'acquisition du Luxembourg? En
échange de cet abandon d'un droit qu'el-
les-mêmes réconnaissaient incontestable,
les puissances n'ontpu refuser à la France
de se livrer .à un examen sérieux des ré-
clamations de la Hollande et des siennes
propres, et cet examen lés -a Irrésistible-
ment amenées à donner tort à la Prusse.
Voilà ou est le résultat considérable du
traité de Londres. Non-seulement la. cour
de Berlin a dû renoncer à des privi-
lèges qu'elle avait déclarés indiscuta-
bles, et dont il a été fait table rase;'
mais l'Europe a été appelée a, juger et à
condamner cette prétention de la Prusse
de se porter héritière de la Confédération
germanique, et de faire subsister en sa fa-
veurdes arrangements qu'elleavaitdétruits
en' ce qu'ils avaient d'onéreux pour elle.
L'évacuation de Luxembourg est le pra-
mier échec qu'ait éprouvé la politique
prussienne. If est sérieux par lui-même;
ce qui le rend plus grave, c'est qu'il
a. été innigé à la Prusse par l'unanimité
de l'Europe, et qu'en motivant leur ver-
dict les puissances ont posé des principes
dont le temps développera les conséquen-
ces logiques, et qui seront autant d'obsta-
cles à l'accomplissement des vues ambi-
tieuses de la cour de Berlin.
CÛCHETAL-CIjAMGNY.
M. Tassin, que des fonctions- adminis~
tratires appellent fréquemment loin de
Paris, n'a pas cru pouvoir conserver la gé-
rance de la .Presse. Le conseil des intéres-
sés, dans sa séance du 7 juin, a accepté, à
regret, sa démission. `
M. Tassin avait su acquérir, pendant sa
gestion, les sympathies de tous ceux qui,
dans les lettres et dans la politique, 'ont
été'en rapport avec lui. En se séparant de
la rédaction et de la propriété, il conserve
toute leur amitié..
M. B. Halbronn a été nommé gérant de
la .Presse, en remplacement de M. Tassin.
CUCHEVAL~CLARtGKY,
DEPECHES TÉLÉGRAPHIÉES
6LLENaE~E
Hambourg, 19juln.
L'~ssenibMe de ta. bourgeoisie à dëHnitivement
adopta, dans sa séance d'aujourd'hui, la. proposi-
tion du Sénat pour l'abolition du droit de transit
à Bergedorf. Sur la déclaration du Sénat qu'une
modiHca.tion de la Constitution né serait pas ren-
–Madame. balbutia-t-il.
En même temps, il essayait de ae ré-
conforter en se disant tout bas:
Elle aime la mise en scène. Elle va
m'accorder solennellement sa main.
Il prit le siège qu'elle lui indiquait,
s'assit et attendit.
–Monsieur de Villena-ve, ditlabaronne
d'Ulfe voix lente et calme, avant de parler
de l'objet de votre lettre de ce matin, lais-
sez-moi vous faire une question.
Parlez, madame.
–Vous connaissez plusieurs femmes
de théâtre? `?
Il tressaillit, mais en même temps il se
rassura.
–Elle- va me faire quelque scène de
jalousie, pensait-il, j'aime mieux ça.
Je les connais a peu près toutes,
dit-il.
–Alors vous connaissez Pauline Régis?
Il pâlit légèrement à ce nom.
–Oh! fort peu, dit-il.
Cependant, vous aviez songé a, vous
en servir comme d'un instrument.
Moi?
En la donnant pour maîtresse a, Ma-
nuel de Maugeville, acheva froidement la
.baronne..
M. de Villenave .sentit ses cheveux se
hérisser. Cependant il appela à lui toute
son audace.
–Je .vois d'où part cette infâme calom-
nie, dit-il.
–-Ah c'est une calomnie ? `~
Une calomnie infâme ou plutôt non,
c'est un chantage abominable!
Et M. de Villenave donna alors toutes
les marques d'une violente indignation.
–Qui donc. veut vous faire chanter? 3
demanda froidement la baronne.
Cette misérable créature, cette Pau-
due Recessau'e par l'adoption de la ConsututtQn
fédérale du Nord, un membre de ta gauche a pré-
senté, une motion pour la révision de la. eonstitu-
tion. Cette motion a été renvoyée au comité de
la bourgeoisie pour être l'objet d'un rapport im-
médiat.
ESP66HE
Madrid, 19 juin, soif.
Le ministre des cultes a. déclare qu'il existait
réellement un décret poniiScal réduisant le nom-
bre des fetes'ofncietles.. On aMend le retour des
évëques de Rome pour. publier ce décret.
PRU-S~E
p Berlin, 19 juin, 8 h. soir.
La conférence douanière qui doit se réunir le
36 juin ne discutera en fait de questions de tarif-
que celle, d'une nouvelle taxe sur le tabac. Sauf
ce point 'spécial, les délibérations ne porteront
que d'une façon générale sur la nouvelle organi-
sation douanière, d'après les bases posées daMS la
conférence du de ce mois..
~4~eMce .Ha
(Voir plus loin les dernières dépêches.)
CaRQN~UE POLITIQUE
Le .Moteur c~ft so~r parle en ces ter-
mes/dans sou Bulletin hebdomadaire, des
impressions, emportées de Paris par l'em-
pereur de Russie et le roi de Prusse
L'empereur de Russie et le roi de Prusse, en
prenant congé de l'Empereur et -de l'Impératrice,
ont échange avec Leurs .Majestés les paroles les
plus affectueuses. Les hôtes augustes de la France
emportent lé meilleur son venir'du brillant ac-
cueit qu'ils ont reçu A la cour des Tuileries, et de
la sympathie respectueuse que toutes les classes
de la société française leur ont manifestée.
Il annonce ensuite la prochaine arrivée
du sultan et de la reine d'Espagne
S; M. I. le sultan va quitter Constantinop)e
pour se rendre à Paris. L'amiral commandant la
station navale française dans Je Levant, qui se
trouvait en terre sainte avec son état-major, a
reçu l'ordre de s'embarquer à Jaffa et de se trou-
ver le 20 juin aux Dardanelles pour saluer le sou-
verain de la Turquie à son passage. Dans toutes
les contrée& chrétiennes ou'musulmanes la visite
du sultan A Leurs Majestés Impériales produira
une vive impression. C'est un des signes les plus
remarquables des idées civilisatrices qui tendent
de plus en plus à rapprocher les races et a con-
fondre les intérêts généraux de la grande famille
humaine dans une pensée commune de progrès
et de solidarité.
La nouvelle du prochain voyage de Sa Majesté
Catholique i Paris a produit dans tout le royaume
l'impression la meiUe.ure. Cette visite ne peut que
resserrer, de la manière" la. plus heureuse, les
liens d'estime et d'amitié qui existent entre deux
grandes nations unies par tes afnnités de l'origi-
ne, de la religion et du langage.
On lit dans la. C'oT*respoaa!a~ce~)'o<~it-
cte~e.'
L'Empereur Napoléon a promis au roi de Prus-
se de lui rendre visite à Berlin dans le courant de
cette année. Les rapports de mutuelle confiance
qui existant, depuis longtemps entre le roi de
Prusse et l'Empereur des Français ont été conso-
lidés par la reunion dès deux souverains. De part
et d'autre on.a. acquis la conviction que pour la
Prusse et la F-an
Ce champ c'est l'émulation dans le progrés gê-
nerai des idées pacinques, de .la, prospérité uni-
verselle, des relations internationales, de l'édu-
cation, et de la morale populaires, Les entre-
tiens des princes et des hommes d'Etat ont ame-
né l'accord sur ce point que le besoin de paix eu-
ropéenne généralement reconnu est en quelque
sorte une nouvelle garantie en faveur du main-
tien des relations pacinques internationales.
La France n'a-t-elle pas suffisamment
montré que ces sentiments étaient les
siens non-seulement à, la veille ou au
lendemain de Sadowa, -mais depuis lors et
pendant toute la durée des négociations
relatives au Luxembourg? Que la poli-
tique prussienne donne a l'Europe des
gages égaux à sa modération, et la, paix
du monde sera. alors sérieusement af-
fermie.
Le conseil des .ministres de Prusse s'est
occupé, le 18 juin,.de la situation de l'an-
cien royaume de Hanovre. Le ministère a
décidé que le Hanovre tout entier reste-
rait à l'état de province non fractionnée,
avec des circonscriptions gouvernementa-
les et des cercles régionaux. Avant de pren-
line Régis qui s'était anblée de ce pauvre
Manuel, et qui, sans moi.
–En vérité!
Cette drôlësse, poursuivit M. de Vil-
nave, qui crut que la. barenne était dispo-
sée à le croire; cette drôlesso a eu 1'a.udace
de m'écrire.
Quand?
–Il y a huit jours.
Pourquoi ?
–-Pour me demander un service. Ses
meubles étaieTit saisis. elle allait être
vendue. elle avait besoin de trente mille
francs. j'ai. refusé, et alors.
–Alors? 9
Elle s'est vengée, sans doute, en. vous
écrivant nu tissu de mensonges odieux.
Mais, dit la baronne, cette lettre
qu'elle vous a écrite, à vous, en vous de-
mandant trente mille francs.
–Eh bien?
–L'avez-vous?
Je l'ai anéantie.
–Vous avez eu tort; car, comment
yais-je pou voir vous croire?.
M. de Villenave parut alors en proie à
un véritable désespoir.
–Mon Dieu! dit-il, pourquoi ne per-
mettez-vous pas que les morts reviennent?
–Et s'ils revenaient, que feraient-ils?
demanda la baronne avec calme.
Ce qu'ils feraient? reprit ViMenave
en élevant la voix. Si Maugeville pouvait
sortir de sa tombe, il. vous dirait, mada-
me, que j'étais son meilleur ami et que
j'étais incapable.
M. de Villenave n'acheva pas.
Une porte s'ouvrit a deux battants dans
le.fond du salon, et la voix du vieux Jean
annonça
Monsieur de Maugeville
Et M. de ViMenave, éperdu, frémissant,
dre des résolutions définitives, on consul-
terades hommes de coutiance da-us le Ha.-
hoyrei .des députes du Reiohstag et d'au-
tres persôrma~es'notables du pays. Ces
délibérations auront lieu sous !a. prési-
dence du ministre de l'Intérieur.
Ou mande de-Berlin:
Le gouvernement prussien, passant de.~ pour-
parlers confidentiels A des négociations ofnctelles,
sur la question du ScMcswJg du Nord, a. deman-
de au gouvernement danois si et d~ns quelle me-
sure it pourrait donner une garantie de nature H.
sauvegarder les droits des Allemands habitant
les di~tricta qui seraient rétrocèdes en vertu du
traite de Prague. <,
De la réponse du gouvernement danois dépen-
dra l'étendue du territoire, dont les habitants de-
vront être consultes ausujetde son retour au Da-
nemark.
Quelle est, de la. part de la Prusse, la
sincérité et quelle sera la, portée de cette
négociation ? Nous ne tarderons pas à l'ap-
prendre mais nos.lecteurs se rappellent
que'déjà le Df~Mf«~e!' a déctar!; repousser,
au nom du Banema.rl~, toute rétrocession
de territoire qui ne comprendrait pas les
fortincations de Duppel et l'île d'Alsen.
D'après la, Corre~.Mnc~cc~o~CM~,
voici lus points principaux qui ont été ar-
rêtés dans la conférence douanière du A
juin.
Le traité douanier du l~juiu 1865 reste
en vigueur. La, législation douanière est
exercée par une représentation commune
des gouvernements et des populations,
c'est-à-dire par le parlement douanier
c'est la, majorité qui décide: Le mode de
suffrage des gouvernements est réglé sur
l'ancien système du plénum fédéral, sous
la réserve d'une modification en faveur de
la Bavière. La, Prusse est investie du droit
de convocation et de la présidence.
C'est_elle, en outre, qui conclut les trai-
tés de commerce et de navigation au nom
de tous les Etats faisant partie de l'union
douanière; enfin, elle a. le droit de veto
dans les dispositions législatives à inter-
venir.. La représentation des populations
se coyloose du Reic.lista~ de 'l'llemajne
se compose du Reichstag de l'Allemagne
du Nord et des délégués des Etats du Sud,
qui doivent être élus conformément aux
prescriptions de l'article 5 de la. Constitu-
tion fédérale;
LaBavièreadéjn donné son assentiment,
et dès maintenant des invitations sont a-
dressées a. l'effet de participer à une déli-
bération plus étendue des nouveaux trai-
tés douaniers. La. conférence s'ouvrira
probablement le 36 juin.'
La, Chambre luxembourgeoise a approuve,
dans une de ses dernières séances, le traite
de Londres, à l'unanimité des voix moins
une, Une proposition tendant à faire partici-
per le LImbourg aux frais de dëmanteHement
de !a forteresse a été renvoyëo aux bureaux.
Une dépêche télégraphique, transmise
de New-York par le câble transatlantique,
annonce que le procureur général a expri-
me le désir qu'on retirât aux comman-
dants militaires; dans les Etats du Sud, le
pouvoir de destituer les fonctionnaires.
Ce désir est un vœu d'homiê te homme.
Le système actuel, imposé aux vaincus du
Sud, c'est le régime du sabre, dominant
non-seulement les habitants, mais les au-
torités civiles elles-mêmes; et plaçant un
pays, sans représentation légale depuis
cinq ans, sous le pouvoir despotique le
plus impérieux qui soit au monde.
Le procureur général a exprimé évidem-
ment ici la pensée du présient Johnson,
et il serait curieux de voir la puissance ju-
diciaire accomplir une mesure de répara-
tion devant laquelle recule l'autorité po-
liticpie.
La même incertitude continue à régner
sur le sort de l'empereur Maximilien. Voi-
ci en effet la dépêche que nous recevons
aujourd hui
New-York, 5 juin.
(Par le Ct~-o~-London).
On maude du Mexique que Juarez et ses mi-
nistres s'étaient reunis, le 17 mai, en conseil, à
vit apparaître Manuel s'appuyant sur l'é-
paule de Pauline'Régis.
Et comme il reculait, épouvante de cette
apparition, Manuel regarda Pauline et lui
dit:
Mais dites donc à set homme qu'il a
menti!
M. de Villenave fut pris alors d'une si
grande épouvante qu'il voulut s'élancer
vers la porte et fuir. `
Mais le vieux Jean lui barra le passage
et se plaça devant la porte
OIi pas encore, dit-i! ce n 'est pas
fini
xxxviH
M. de Villenave était d'une pâleur livi-
de. Jamais bête fauve prise au piège ne
poussa un semblable rugissement.
Mais aussi, le masque d'hypocrisie que
cet homme .avait mis sur son visage se dé-
tacha.
Le cynisme éclata tout a coup sur ce
front pervers, l'audace revint dans ces
yeux épouvantés.
Ah ah Rt-il, M. de Maugeville n'est
pas mort! Mille compliments; mou très
cher.
Et; essayant de payer d'audace, il s'a-
dressa a la baronne d'une voix qu'il es-
sayait de rendre dédaigneuse
–En vérité, madame, dit-il, puisque
M. de Maugeville revient de l'autre mon-
de ou de celui-ci (peu importe, du reste),
vous n'aviez pas besoin d'imaginer cette
comédie et cette mesquine querelle à pro-
pos de cette Rlle que je m'étonne de voir
chez vous.
Il désignait Pauline du doigt..
La baronne demeura impassible.
–Je n'ai qu'à me retirer, madame, dit-
il avec un accent de sourde ironie, en vous
Sau-Luis do Poiosi, pour discuter sur )e sort, d~
l'empereur Maximilion. On ignore encore ta d~-
cisson prise:'
D'après les mëmes~vis, l'empereu~ÏaxM~~a~~
aurait stipula qu'il serai!, traite coj'p~f~
de guerre, et que si on devait fust~r
c'est lui qui devajt l'être le promit
Escôbedo avait ordomne de fusiJ~Cï~
ficiers impériaux qui auraient refua~a~
11 est inutile de faire l'ejn~j~
ces 'nouvelles sont antérieures à,
ont été directement transmises en Em'opc
parla voie du câble transatlantique. De
telle sorte que si elles font connaître un
incident de cette tragédie, elles n& peuvent
en aucune sorte on' faire prévoir le dénoû-
ment.
Il a été question hier; a la Chambre de~
communes; des troubles de Birmingham.
M. Hardy a annoncé; d'après une lettre du
maire do cette ville; que tout était rentre
dans le calme et. que les troupes avaient été
retirées
c Je regretté Intmiment; a. ajouté l'oratem'
ministériel; le langage qui a été tenu par M<
Murphy, et je ne m'étonne pas qu'un tel lan-
gage ait provoqué une certaine agitation on.
no saurait trop~'éprouver une licence d'ex-
pression allant jusqu'à qualifier de voleurs
et d'assassins un grand nombre de nos con-
citoyens. B
Une correspondance de Londres l'ait res-
sortir 'la conduite digne et conciliante du
clergé catholique dans ces tristes circons-
tances.
K L'archevêque Manning S'est hâté d'écrire
au clergé local pour l'inviter à prêcher à ses'
ouailles le respect le plus profond pour la loi'
et l'abstention de tout désordre. H a pressé
le clergé de s'Interposer auprès des fidèles
pour les engager instamment a. demeurer
sourds a: toutojn'ovoeation et à ne pas em-
ployer ~
C.LEFÈVRE.'
LEC!ÏÈM!N~CTOMMm~UËL »
Le débat nu Corps législAtif s'eut eng.a,~
gé, aujourd'hui; sur le rachat, par, l'Etat,
de la partie du chemin Victor-Emmanuet
du Rhône a,u pied des Alpes, formant 1~
ligne de Savoie, dont la. France a hérite
par l'annexion.
La discussion a été très vive. La. Cham-
'bre a entendu M. de. Janzé, M.deFran-
queville, commissaire du gouvernement;
M.Berryer, M. le ministre d'Etat, M.
Ponyer-Quertier, et enfin M. le ministre
du commerce. Après un chaleureux et éner-
gique discours de M. de Forcade la Ra-
quette, la Chambre a ajourné la discussion
au lendemain pour entendre une seconde
fois M. Pouyer-Quertier.
Au début de la séance: M. de Janzé
vivement attaqué le projet de loi il a si-
a.nalé dans l'administration de la Compa.
gnie des faits regrettables, mai!; qui ne
touchent nullement a la question d'utilité
générale, qui seule a décidé le gouverne-
ment a racheter la section en question~
M. de Frauquevil!e, commissaire du gou-
vernement,- a démontré combien serait
désastreux, pour les actionnaires, le rejet
du projet de loi demanderai'M. de Janzé,'
Le Commissaire du gouvernement a ex-
posé la situation de la Compagnie, et aveu
une grande puissance de raison il a fait
remarquer .la nécessité, pour l'intérêt pu-
blic, de construire sans retard la dernière
section du chemin de fer de Savoie, qui
atteint le souterrain traversant les Alpè~'
Cette section, a dit M. de Franqueville,
_d'une étendue de vingt Idiomètres seule-
ment, rencontre des montagnes qui ont
cent vingt mètres d'élévation, et le.? tra-
vaux gigantesques à accomplir ne sont-
mème pas commencés. La Compagnie
étant impuissante à les faire, ils reste-
raient indénniment eu suspens si l'Etat
n'intervenait pas. C'estlal'intérët capital,'
la preuve de l'utilité générale du rachat.
SI on n'agissait pas rapidement, il en ré-
sulterait qu'à l'époque où les Alpes seront
percées et la communication directe entra
la France et l'Italie accomplie; nous ne
pourrions pas en proûter; la dernière sec-
tion n'étant pas achevée'.
souhaitant; a M: de MaugevIIIe et a. vous,
mille prospérités.'
Et une fois encore H voulut marcher
versiaporte.
-–Restez! dit la baronne.
Sa voix était brève, son geste impérieux.
M. de Viilena.ve eut un ricanement sau-
vage.,
–Voudriez-vous; par l~sard, dit-il,
me rendre témoin~de votre bonheur ?
J'ai besoin que vous restiez, dit-oll~.
–-Et si je ne le veux pas, moi ?.
En ce moment, cet homme oubliait jus-
qu'à son éducation première.
La. fureur, le dépit le dominaient..
Vous resterez, dit ta baronne, eau*
j'ai à vous parler de votre oncle.
M. de Villenave recula d'un pas.
–Mon oncle! dit-il, mon oncle
Oui, votre oncle/qui est mort assas<
sine.
–Vous êtes folle! dit-il d'une voi~
sourde, mon oncle s'est tué à la cha.sse.
Je le croyais hier, dit froidement 1~
baronne..
Et parlant ainsi, elle appuya le doigt
sur un timbre qu'elle avait a portée de sa.
main.
A ce bruit, cette porte qui déjà avait li-
vre passage a M. de Maugevil'le et a Pauli-
ne, cette porte s'ouvrit de nouveau.
Un homme entra.
Ce fut pour M. deVilleaave la tête de
Méduse.
Il tomba sur les genoux en murmurant ï
Les morts reviennent
–Et l'ëchafaud se''dresse pour les cou-
pables cria le vieux Jean.
PONSONDUTERRÂIL.
/Z.et/t'/tc<.d't?Kna<
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