Titre : La Presse
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1867-05-01
Contributeur : Girardin, Émile de (1806-1881). Directeur de publication
Contributeur : Laguerre, Georges (1858-1912). Directeur de publication
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Description : 01 mai 1867 01 mai 1867
Description : 1867/05/01. 1867/05/01.
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Grande collecte... Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/03/2008
Mercredi V MBî MS7
3 MOIS (Pametj~artemmtf[e!)Seme) IS~ $0
MNONCES.S, PL. nEmBOUME, E'r?, MEM~m~
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MKMX B'MQSttEMEMT, t23, RUE MOHTMMTRE
Il Tout.cequiconcerBerAdm!)l!s(ra(!oaduJoN!'caldo!t&treadresseauGérant
~S" Amà~e
L'Administration se réserve, !e droit de modifier h rédaction des Annonces
Les aboBaés nouveaux ont droit à rece-
voir ~~e. G~ ,par M. A. Esparbié
les ~tnows d< passade, par M. Georges Fath,
et tout ce qui a paru de la C~~s~ de
F~tK~e-a~, par M. PoNSM~TNRBAji..
P~M,pa~ s
f ~M'
PARIS, 30. AVML-.1S67;
.w.. ,t .fr -i- ;t;~y
LE BÏSCMJR8 BU RO! DE PMSSE
Dans des circonstances semblaMes
celles que nous traversons, il semMe que
toute parole publique d'un souverain soit
destinée a avoir le caractère d'un évëne-
ment. Lorsque le prince qui éiève la voix
est précisément le plus engagé dans les né-
gociations pendantes; lorsque ce Eont les ré-
solutions'secrètes de sa politique qui font
l'anxiété du présent,et que.Ie monde a,pour
son repos, tout aredouter de'son ambition ou
tout ~espérer de sa sagesse, il est naturel
que l'attente redoub!e et que l'on cherche, a
travers les déclarations et les réticences
dont se compose un discours royal, le sens
réel des chosea et des mots.
.Cette légitime impression du sentiment-
public explique l'espèce de mécompte que
!'on a dû éprouver en lisant le discours pro-
noncé hier par le rot Guniaume l'ouvertu-
re des Chambres prussiennes. Le roi, ainsi
que l'annonçaient, du reste, depuis quelques~
jours les feuilles ofncieuses de Berlin, a
laissé soigneusement a l'écart tout ce qui
touchait la question du Luxembourg, a
J'étatdela forteresse, aux démarches des
grandes puissances, à la réunion plus ou
gran~ès püissànçes; à la réunion plus ou
moins prochaine enGn de cette conférence
dans les délibérations de laquelle se résu-
mer cette he~re les espérances paci-
m~n"ta. cette h~~r~ le~ _Ép_@rances. paci-
Ëques de l'Europe. De toutes ces choses
Émouvantes et redoutables comme la ri-
Talité de deux grands peuples, pas un mot
6t pemë une allusion enveloppée dans une
de ces déclaràtions~générates de dignité et
d honneur qui soutiennent en apparence
l'attitude des gouvernements, mais sans im-
pliquer sur un point spécial de détermina-
tion précise. Ne demandez donc pas si c'est
la paix ou la guerre qui sortira des conseils
de cabinet dans lesquels M. de Bismark
Vient do reprendre sa ptace; le discours du
roi est nuie~ cet regard comme les lèvres
scellées d'and<~amate.' r
La réserve observée par !e roi GuiHaume
peut, d'a~eurs,")S'expltquer par deux con-
Stdérations très diverses, mais qui ont du se
mêler 61.se.CortiSermutuëlIement'dàns l'es-
prit du souTferaiB. Des démarches pressan
tes sont taites & Berllh en faYeur'du main-
tien de la paix ces démarches on~vis-a-vis 's
du roi, quelque chose de personnel etd'in-
time quijengage; sa~ conscience.et ~ses sen-
timents d'humanité; ellas paraissent _avoir
abouti à une sorte d'entente préliminaire
devant bientôt conduire a une délibération
commune ët"dany9~ teîtes circonstan-
ces, le roi Guillaume serait venu jeter Bn;
tr&tous ceseSorts qui le prennent pour
but etsespropres ambitions! que la victoire
aurait.acçrues loin de les satisfaire, les
passions d'une àssemblëe qui .aurait voulu_
~ans doute accomplir un .acte de patriotisme
torsqu'ella n'aurait fait que-lancer un dén,
par seS"HCcIamaii6ns, aux intérêts et aux
vœux paciâques de l'Europe!
J~SLLEÏON BE LA .ME&SF
;1 Ml~MAt~e?
~A
CBAMMN M MŒE-M.H
DEUXIÈME PARTIE
'yi~
En ce moment; te sang boMmiendë!a
baronne parlait haut, sôp cœur battait avec
force, et cependant son sang;froid était si
grand, que les deux points lumineux brillè-
rent un moment au bout du point de mire de
ïa carabine.
El!e ajustait avec la calme précision d'un
iireurdeciMe.
Enimême'temps aussi son~doigt pressait
lentement là détente, comme s'-il se fût agi
d'un pistolet de tir.
Ijecouppartit. 1,
L'un des deux points lumineux s'éteignit.
Le doigt de la baronne appuya sur l'autre
détente~ une'nouvelle détonation se Et en-
tendre, a laquelle répondit un'cri de dou-
ïeur.
Puisplùgnea.
ÀTait-elledohctuéMunito?
Elle demeura immobile, l'arme meur-
trière à la main, le front baigné de sueur,
l'oeil 6ie, les narines dilatées.
Le bruit de ces deux coups de~ feu reten-
tissant dans le silence de la nuit, avaient
ïsis le château en ëmoi.-
Les domestiques a.cço.ururent, et ayec
.euxM~_ViI!emur, qui n'était pas encore
couchée.
Us treuv&rent la baronae debout, près de
ïa croisée, la main étendue vers le jardin.
ReprgdoptioB int~dite aax joamaux (pu n'OBt
pM tr&tté afvee ta Soctëié des Gens de tettres.
Le roi de Prusse a eu la sagesse de com- t
prendre qu'il ne pouvait le faire fans frois-
ser dans ses plus légitimes susceptibilités
la diplomatie, et au delà.de la diplomatie,
les souverains eux-mêmes, dont il doit le
plus ménager les sentiments ou rechercher
4'amitié..
Ace premier. motif, mêlé, comme on le
~oit, de prudence et d'intérêt, a dû .s'en
oindre un autre tout spécial, et qui montre
bienqueUesmodiRcationsse sont produites
de'puisunandans les rapports du roi de
Prusse avec son peuple. Ce prince, se croit,
en effet aujourd'hui, bien qu'il ne porte pas
encore ce double titre, à la fois roi de Prusse (
par l'hérédité et empereur d'Allemagne par
la conquête. Si le roi de Saxe n'est plus que 1
son vassal, et si la force tend à réduire les <
rois de Bavière et de Wurtemberg a cette (
condition, il en est venu à se considérer
lui-même à Berlin, et vis-à-vis delaprus- 1
se, comme son propre lieutenant. La mo- `
narchie' fondée par Frédéric le Grand
n'est plus qu'une province de ce vaste em-
pire, qui n'a~pas encore pris son nom histo-
rique, parce que ses limites ne paraissent
pas suffisamment tracées, et parce qu'il se
fait entre l'ambition et l'orgueil une sorte
de compromis qui ajourne les mots pour
dissimuler les choses et en précipiter plus
sûrement la réalisation. Le Paiement qui
représente ce peuple n'est donc plus, on
peut le dire.un Parlement royal; ce n'est
qu'une Chambre d'Etats .provinciaux de- Î
sormais sans prestige et sans pouvoir.. t i
Or, s'il en est ainsi, comme tout le dé- i
montre, le roi Guillaume, qui abaisse les 1
Chambres prussiennes, -àlers associées à sa (
souveraineté royale, en dehors des entre- (
prises par lesquelles a été transformé le
centre de l'Europe, peut-11 aujourd'hui, en-
tretenir ces mêmes Chambres d'intérêts qui c
concernent, non la province de Prusse, mais {
la monarchie tout entière, dans ses condi- i
tiens nouvelles de défense territoriale et
dans ses rapports internationaux?,
Nous avons pour notre part cette convie- (
lion/que si le roi n'avait pas dû a la di-
plomatie de garder la réserve qu'il a ob- I
servée, il aurait trouvé dans cette seconde
.considération .un motif sufusant de se taire
devant les~députés prussiens surja question
duLuxembourg.. i
L'empire, en eSet, non rempire dans les
limites que lui assignent les bornes tracées -E
a la nou'yelle Confédération du Nord par ]
'le traité de Prague, mais un empire qui n'a'j
jamais existé dans les temps modern,es, 'dé-, <
passant le Mein pour atteindreâ Mumeh, à ]
Stuttgard et à Garisruhe tous les peuples de
race allemande et pour menacer ainsi des,
étreintes de sa puissante un~té, jusqu'aux t
portes de Vienne, les sujets allemands de y
l'Autriche; c'estadire un empire résultantde
la seule victoire de Sadowa et n'ayant plus <
~qu'à se constituer, ;sans se préoccuper des
convenances internationales, dans une oôm,
binaison nouvelle des éléments qui for- ]
malénH'ancienneConfédérationgermanique: i
voilacequi ressort à chaquéUgnëdelaharan-
gué duroi dé Prusse avec la netteté d'une am- C
bition qui s'avoue et-la tranquille franchise
d'un fait accompli qui se dévoife. Dans le lan-
gage de la couronne, l'intérêt national, lès
vœux nationaux, la grandeur nationale ne si-
gninent plus ni l'intérêt, ni les vœux, ni la (
grandeur d~e la Prusse, même après ses ]
prodigieux accroissements, mais bien la <
Son œil étincelait, elle était pâle et fré-
missante
La. la! 1 dit-elle. j'ai tiré. je dois
l'avoir tué.cherchez'
Le salon se trouvant .au rez-de-chaussée,
avait une porte-fenêtre qui ouvrait. sur un
perron de trois marches qui descendait dans
le jardin.
Le vieux valet'de chambre de M. de P!ah-
che-Mibray, un fusil d'une main et un ilam-
beaudel'autre~s'élançaxieprëmier.
Les autres le suivirent. premier.
Pendant ce temps, M"ViHemur épouvan-
tée prenait dans ses bras .M'°" de Planche-
Mibray qui ressemblait à un fantôme.
On courut tout droit à la tbuSë indiquée
parlabaronne.
On la fouilla et on ne trouva rien.
Seulement çà et là sur le sable blanc des
allées, il y avait une tache de sang, et les
feuilles des arbres dont quelques branches
brisées témoignaient du passage d'un hom-
me, étaient également couvertes de sang.
Alors ce fut dans le parc une véritable
chasse aux flambeaux.
M~' de Planche-Mibray avait tout a coup
retrouvé sa sauvage énergie et s'arrachant
des bras deM~ViUemur qui cherchait a là
retenir, elle s'était mise .a la tête de ses do-
mestiqùes.
On ne laissa pas une broussaille dans le
parc qui ne fût fouillée.
-Nulle part on se retrouva Munito: r `
Alers, un des gardes eut une Inspiration.
H courut au chenil chercher un vieux li-
mier qui avait été le meilleur chien d'atta-
qué de M. de Planche-Mibray,
Et il l'amena à l'endroit môme où !o sable
était jaspé de taches rouges, en lui disant:
–Cherche, Ravageot; hardi, mon bon-
homme Au retour, la!
Le chien se mit a hurler, parut empau-
mer la voie et s'élança en avant, non point
en ligne droite, mais en tournant et retour-
nant sur lui-même, comme s'il eût chassé
un vrai gibier, un animal et non un homme.
Evidemment, l'homme sur qui la baronne
.avait tiré s'était traîné de broussail!e en
broussaitte, comme un lièvre blessé cherche
à se dérober devant les chiens.
Ravageot hurlait de plus belle, et le doigt
sur la .détente de leurs fusils les gardes et
les domestiques le suivaient.
Il arriva, ainsi jusque une brèche formée
grandeur, !es vœux et les Intérêts de cette
Allemagne conquise ou convoitée, qm est
devenue le terrain sur lequel s'exerce Ïapo-
Utique prussienne. A cet égard, il ne peut
resteraucun doute dans l'esprit après laJec-
ture du discours du roi Guillaume); maïs l'oa
doit se demandera quel point do la situa-
tion actuelle le royal orateur a entendu ré-
pondre, lorsqu'il, a, insisté avec-cet~ f&rce
sur là nécessité de rattacher énergiquement
le Sud de l'Allemagne la Confédération du
Nord, dont il présentait le pacte fondamen-
tal au Parlement prussien.
Le discours du roi GuHI~ume, par les dé-
clarations qu'il contient au sujet de l'union
nationale comme par les réserves qu'il s'im-
pose vis-à-vis des faits diplomatiques, a
donc cette double signincation: la Prusse
est descendue au rang d'une vice-royauté,
tandis que l'Allemagne a désormais un em-
pereur. Pourvu que tout le sang versé à
Sadowa suf6se à le sacrer 1
F. BE LAPONTENE.
ït~lO~fBX'e 'F~Ï~'fBAB~T~T!T6
DLJrH);~&& JHtLituK&FRi~U&o
J fH!TB!C.HE
Vienne, 30 avril.
OnUtdacstaJPreMe.de Vienne.:
a Nous apprenons que la Russie, en mettant en
avant l'idée d'une conférence, a présenté en même
temps un plan de programme actuellement soumis
à l'examen des puissances médiatriGes,~cesder-
niëresYautant, une fois l'entente établie entre el-
tes, convertir ce projet en une proposition commu-
ne et en recommander t'adoption a ta Fnmea et"à 1
la Prusse.
L~t Russie propose quoJa conférence de Londres, i
comme conférence ad Koc, s'occupe exclusivement
de la révision du protocole de 1839.
La France, dé son côté, désirerait que !a coofé-
renée de Londres examinât, outre les traités de
1839, ceux de ~818 et de1866, tandisqtiela Prusse
s'attendrait, de la part de la conférence, !t une sim-
ple reconnaissance des acquisitions faites par elle
l'annéederniëre.
.EGYPTE
· ~Rexandrie, S9 aYri!.
Le SaM,. des Messageries impériales, qui vient
de partir, emporte quatre chevaux envoyés par
S. A. le vice-roi d'Egypte à S~Ex. Chabin-Pacha, à
Paris, pour être remis à -MEmpefeur Napoléon. Un
officier supérieur et quatre soldats égyptiens ac-
eoBQpagnent ces chevaux.
(~e!MeBau
Un journal assure que les iiëgoc~ations
entre les puissances ne portent, plus~que sur
la Exation du jour auquel la cpDiereace se
réunira. Un autre journal, .plus, expédi ti f ,en-
coj~ déjà annonce que la daitenxéa était
le'iSmai. .i'
Nous croyons que c'est beaucoup se hâ-
ter La seuie chose qui soit déËaittyemeDt ]
arrêtée, c'est, le.Iieu où se rëuaira .Ià;confé~ )
reace,Qmest tombé d'accord de choisir
~OBdrœ, cômhese prêtant mieux aux côm-
p~nicatioDs~fp~iÈatrquës q~ Viëhh'é ou
Saint-Pëtersbourg.
La Prusse a acceptéen principe la réunion J
de laconférence. C'est queL~ue chose, <
puisque, par cette' acceptation, e'Ùe a con-
~enti à'conférer avec les autres puissances,
tandis qu'elle pouvait 'repoussey puremeQ~ 1
et simplement Leur mterYenfion, an reYendi-. <
quant son droit de régler.séule ses propres
aSaires mais il s'agit~maintenant de savoir <
surquèls poihtsportera l'examen dea puis- ]
sances. Régter les bases de la délibération
commune, voilà la question capitale, puis- (
que F acceptation soit de la Prusse, soit delà (
France; na dav.iëbdrà' défiürtne qû'ai~tant 1
France, ne deyiendra dé6nitive qu'autant ]
qu~on se sera mis d'accord sur ks~points a. <
dans la. clôture du parc, "–cette même
brèche par laquelle Fanfreluche, le forçat,
s'enétaitaIléuM matin.
Lëchien sortit par cette brèche. Oh le suî-
-yit.
II se lança dans une vigne qui bordait te
parc, puis il revint brusquement à la clô-
ture.' ~-i
Evidemment, après être sorti dû parc, le
Nesséyétait~ rentré.
Alors le chien eut beau revenir sur ses
voies, chercher a débrouiller l'écheveau de
fuites et de refuites que ce singulier gibier
semblait avoir ~mbrouilié; il courut de la
brèche à la vigne et de la vigne a la brèche.
La existait le défaut, et quelque effort
qu'il fît, malgré les encouragements des
gardes, Ravageot ne put~e relever.
Au bout dé deux-heures, on n'était pas
plus avancé.
––Moi, dit un des gardes, je suis bien
sûr qu'il est mort. II aura grimpé sur un ar-
bre et il y aura po~. Demain, au jour~
nous le trouverons.
M"" de Planche-Mibray, brisée d'émo-
tion, donna l'ordre de la retraite.
On revint' au château, où M" YiIIemur
attendait pleine d'angoisses.
Quant à la baronne, le rèssortr de son
âme était distendu, l'heure dé l'énergie
était passée; elle s'évanouit, et il fallut la
transporter dans sa chambre au premier
étage.
Tandis qu'on lui donnait des soins et
qu'elle revenait à elle peu a peu, le vieux
valet .de chambre, a qui les autres domes-
tiques obéissaient, .mettait tout le monde
sous les armes et plaçait une sentinelle a
chaque porte, a chaque fenêtre du rez-de-
chaussée.
Il voulut lui-même rester dans l'anti-
chambre de M"~ de Planche-Mibray.
Mais celle-ci qui avait repris ses sens s'y
opposa. Elle lie voulut même pas que M"~
Villemur demeurât auprès d'elle.
II étaitalors plus de deux heures du matin.
Brisée d'émotions et de fatigue, mais
ayant presque la conviction que M. de Mau-
geville était vengé, M~ de PIai!che-Mibr~y
se jeta tout habiltée sur son lit.
Et, pour la première fois peut-être de-
.puis huit jours, elle sentit ses paupières
s'alourdir et une torpeur invincible s'empa-
rer d'elle.
débattre et sur ceux qui doivent demeurer
en dehors de l'examen commun..
Or, nous croyons que ces bases de déli-
bération commune -ne sont pas encore arrê-
tées et c'est la ce qui a empêché les gou-
vernements de France et de Prusse de faire
connaître ofSciellement leur acceptation, qui
n'est donnée 'qu'en principe .et qurn'est
point encore dénmtive.
Noûsa'vdnsdéj~ dit que la Prusse avait
accepté comme base de la conférence l'éva-
cuation de Luxembourg par lagarnisonprus-
sienne, mais sous là condition de la neutra-
lisation du territoire luxembourgeois.
Cela revient adiré que la Prusse entend J
que les choses se passeront de !a façon sui-
vante la conférence cherchera Jes moyens
de réaliser la neutralisation du grand-duché,
puis de garantir sa neutralité, et ces divers
points étant réglés a la satisfaction, de la
Prusse, celle-ci retirera sa garnison de la
forteresse, l'objet pour Iequel.cette garni-
son occupait Luxembourg étant atteint par
un autre moyen également efËcace. Ce sera
l'application, de l'axiome ~MMa~s causa:,
La France, au contraire, demande que
la question d'évacuation et la question de
neutralisation soient et demeurent dis- ]
jointes. Elle n'admet pas que l'évacua-
tion puisse être subordonnée a la neu- `
tralisation, et qu'elle résulte umquementde
celie-ci comme un enet désa cause. Elle tient
l'occupation prussienne comme illégitime,
et comme devant cesser en tout état de cho" 1
ses:elleadmet seulement que la confé-
rence puisse et doive rechercher les moyens
de compenser pour la Prusse le préjudice
qui peut résulter de l'ôvaBag~On dëLuxem- i
bourg, et elle admetia neutralisation com-.
me un de ces moyens..
Cette diSerencë dans les deux points de
vue est moins subtile qu'elle ne le paraît au
premierabord~et pour s'en convaincre, il
sufnt de traduire en langage familier l'ar-
gumentation des deux gouvernements.
La Prusse dit aux puissances J'évapue-
rat, si vous réussissez a trouver des com-
pensations qui me satisfassent, c'est-à-dire,
eh dernière analyse, si vous m'ourez un
marché qui me convienne.
La France dit à son teur la Prusse de-
vra~ dans tous les cas, évacuer Luxembourg.
Vous lui trouverez lacompensation la plus
complète 'possible mais, quand même la
compensation ne lui plairait pas, elle devra
s'eB contenter.
II va sans dire que si lespuissances avaient
l'idée d'accorder à la Prusse, pour. un droit
que laFrance regarde non-seulement comme
douteux mais comme absolument caduc,
des compensations'excessives, le gouverne-
ment français refuserait'd'y ~acquiescer.
L'opinion est fort accréditée, que 'le cabinet
deBerUn aurait exprimé le dé~ir que la
France, non-seulement renonçât;, a occu-
per elle même Luxembourg, mais qu'elle
prit vis-h-yis de l'Europe l'engagement de
renoncer pour l'avenir. à tout agrandisse-
mont territorial. On dit aus~I que cette pré-
teRtion à enchainër dans l'avenir la liberté.
d'action de la FranGè,a ,étë repoussée com-
me injurieuse et cpmme~naicule. Sj la pré-.
tenfion.à été émise, nous tenons pp.u)'cer-
tain qu'elle aura été; hautement repousseè.
= Ce,qui est.plus exact,; c'est que'lés puis-
sances intermédiaires ont sondé lè-cabinst
de Berlin poùrsavoir que~Ies compensattQns
lui paraîtraient équivaloir à sonfirôit d'oc-
cupation, et ce qu'il entendait exactement
par la neutralisation du grand-duché. <
Le cabinet de Berlin a~réponda, comme
on le prévoyait, que la neutralisation ex-
cluait de droit la réunion du territoire
luxembourgeois a l'Empire français:, -et
qu'elle entraînait, à ses yeux, la destruction
Ses yeux étaient fermée, et cependant elle
ne dormâit pas,
nedormaitpas..j
Elle entendait d'heure en heure la grande
horloge tinter d.ans!la cage de~l'escalier, et
une sorte d'époUtante vague s'emparait
d'elle à mesure que ces heures sonnaient:
Tout a coup, il lui sembla qu'une porte
s'ouvrait, qu'un pas glissait sur le tapis,
qu'une baleine brûlante caressait son vi-
&agé.
Etfaisant.un eSort suprême, elle rouvrit
les yeux, et soudain ses chevëùX se héris-
sèrent;
'Unhomme était devant elle.
Elle vdulut'crier, mais !a voix expira dans
sagorge.
~EMe voulut se rejeter en arrière, au fond
dëlaruelle.
Mais elle demeura immobile et comme
pàralyséeparl'eS'roi.
Cet homme qui se dressait devant son lit
avait le front entouré d'un linge Nànc en-
sanglante.
Cet homme, c'était Munito le bohëmien.
Et il riait d'un rire sinistre, et ces deux
yeux qu'avait visés la baronne, étincelaient
comme des charbons.
Tu tires bien, disait-il, tu as le coup
d'œil juste; mais le dieu des bohémiens pro-
tège ses enfants. Je ne suis pas mort, c.om-
meluvois. Y
Il avait un poignard à la main.
Et comme la main crispée de la baronne
essayait de saisir le gland de sonnette qui
pendait dans Falcôve, il lui prit le bras, tira
sonpcugnardetiuldit:
–Si tu sonnes,, si tu appelles, je te
tue!
L'instinct de la vie domina M~ de Plan-
che-Mibray. Ses lèvres ne s'entr'ouvrirent
point; sa main retomba inerte sur la cour-
tinedulit.
Je ne veux te faire aucun mal, dit Mu-
nito', mais il faut que tu m'écoutes.
1 Et il la prit dans ses bras, l'arracha du
lit et la porta dans un fauteuil qui se trou-
vait au milieu de la chambre.. w
L'étrange don de fascination qui était en
cet homme et qui avait, si vivement impres-
sionné la baronne autrefois, n'avait peut-
être jamais été~)lus_pu)ssant.
–11 faut que tu m'écoutes, disait-il, il le
faut!
de tous les travaux d'art exécutés pour for-
tifier Luxembourg.
Quant aux compensations, la Prusse de-
manderait, préalablement à toute évacuation
de Luxembourg, à établir à Trêves une for-
teresse de premiec ordre pour combler la
trouée que la perte-de Luxembourg ferait
dans son système défensif. Elle réclamerait,
de plus, une somme de 50 minions que le roi
grand-duc ou ses ayants-droits lui paye-
raient comme Indemnité des dépenses faites
a Luxembourg par la Confédération germa-
niquè dont la Prusse se porte héritière, tant
en son nom propre qu'au nom de la nouvelle
Confédération du Nord.
Nous croyons que, s'il a pu être question
hypothétiquement de la date à laquelle se
réunirait la conférence de Londres, les ef-
forts des puissances ont surtout pour objet
de rapprocher et de concilier les divergen-
ces entre les bases de négociations si dis-
semblables que nous venons d'indiquer.
CUCBEVAL-CLAMGNY,
4~i~
La~a~t'e conSrmait implicitèmM~hier
les détails que nous avons donnés sur les
derniers incidents diplomatiques, en attri-
buant une importance particutlere aux con-
versations que l'ambassadeur de Russie a
eues avec le premier ministre de Prusse.
Il est de nouveau question d'une commu-
nication du gouvernement au Corps législa-
tif..Cette communication nous paraît iné-
vitable, et elle ne saurait être différée bien
longtemps.-Si la conférence se réunit, le
gouvernement devra faire connaître aux
Chambres les conditions de cette réunion et
les bases de délibérations que .lui-même
aura acceptées.-Si.la conférence ne se réu-
nit pas, le gouvernement aura bien plus en-
core le devoir d'exp!iquer comment les
questions se sont .trouvées posées, et de
faire connaître les causes qui auront fait
avorter les efforts conciliateurs des puis-
sances..
TLa question de savoir si la conférence se
réunira ou non ne saurait tarder a être tran-
chée aussi annonce-t-on déjà pour la'
séance de jeudi une communication du gou-
vernement..
Z.e Mcrd~Kret~ !a f~ach'oH E. BAUER,
CBRON!~ POHT~UE
Le ~on~eM?' publia la note suivante
lorsque les derniers incidents reiaiifs an. duché
de Luxembourg ont fait naître une certaine appré-
hension pour ie maintien de ta paix, Tarmée'fran-
caise, par suite des réductions opérées en j865,
ëtaittombée au-dessous de l'efTectif normal. D'un
autre côté, le corps d'occupation du Mexique, en
rentrant en France, avait :)aissë en Amériqne 7,000
chevaux,dont 3,000 de trait, qu~letatt indispen-
sable de remplacer.
Le devoir du gouvernement a donc été de pren-
dre des mesures de précaution, qui ont consisté a
l'eIèyerl'eSfectiPdes régiments, à faire acheter un
certain nombre de oh&vaax'età mettre nos places
fortes de là frontière.en état de~~fense.
Lesnouvenespacitiquessurvenues depuis quel-'
ques jours ont déterminé l'Empereur à donner
l'ordre de ;ne prendre aucune ~mesure nouvelle,
aSn de ne fournir~a Tpptrupn publique aucun pré-
texte de.s'émoùyoir; et pour.ne pas contrar]er les
espérances de paix.
Ainsi le nombre de chevaux à acheter va être
réduit au strict nécessaire, et les aoldats'en congé,
qui allaient être rappelés, serpnt:laissés;dans leurs
foyers. ,f
I.aPrussene,discontinue pas ses prépa-
ratifs de guerre. ,Qn écrit de Luxembourg a
l'()p!?;t0?tn.a~cnq~e:
Luxembourg, 28 avril.
Des transports de poudre ont eu lieu hier, toute
la journée, à partir de Six heures du matin. On a
Etillatenaitpalpitanteetbnséesoussoh
regard.-
L'heure de l'énergie était passée pour la
baronne, et la bohémienne avait disparu.
Munito avait toujours son poignard à la
main.
Je t'aime, disait-il, et c'est pour cela
que je suis ici. c'ës~ pour cela que je te
tuerai, situ appelles à ton aide. situas
le malheur de pousser un cri. 1
La baronne, éperdue, le contemplai com-
me l'oiseau cAarmJ regarde le basilic.
~Munito reprit;
'–Regarde-moi bien! Je suls~ Mualto,
l'enfant du désert, le bohémien, l'homme
sans M ni loi, mais je t'aime!
Je t'aime avec mon âme pleine de colères
et de tempêtes; je t'aime comme un sauva-
ge que je suis. je t'aime, non pour ton ar-
gent, non pour le nom que tu portes. je
ne suis pas un de ces beaux messieurs qui
vont au bois et aux courses, moi; je ne suts
pas,un gentilhomme; je suis un bohémien ¡
et je t'aime parce que tu es une fille de ma
race. et que j'ai juré que tu m'appartien-
drais.
\Ne cherche pas quel est le meurtrier de
Maugeville n'accuse pas Fanfreluche.
Le meurtrier de MaugeviIIe, c'est moi
Je me suis enivré avec son sang, parce
que tu l'aimais.
Et il riait et pleurait en même temps, en
parlant ainsi.
Et toujours menaçant, toujours brandis-
sant son poignard, il s'était mis a genoux
devant elle et disait avec un accent de pas-
sion éloquente et sauvage
Qui, je t'aime, parce que tu es comme j
moi une fille de bohème. et tu ne peux
t'en défendre. Ce n'~stpasune chrétienne
qui aurait osé faire feu sur moi.
Aussi je t'ai choisie. aussi je t'enleverai-
d'id. et tu me suivras. et tu seras ma
compagne.
Eile l'écoutait pétrifiée, sans voix, sans
haieine. On eût dit que le regard de cet
homme l'avait changée en statue.
-–Eh bien! dit-il d'un ton plus doux et
empreint de rugueuses caresses, tu ne me
réponds pas?. Âh'tu as peur sans doute.
c'estce poignard qui t'enraye.
Et dans un élan d'amour il jeta le poi-
gnardioindetui.
pu s'en convaincre ~e~tSM/LeJ~~t~~Bn~eta'~
très actif et presque inc9~n(~~ËNi~m~en-
viron'sont employés à ce j~vs~ ~<
Les barils sont portés p~de~ ~rniayen
d'une espèce de brancarŒ~i~He~~r~ar-
que une certaine animatio~{~i'na~mi)i-
taire. On sort beaucoup d~h~t et
d'équipement des magasins p~Sr dans
les casernes. Hparaitquel'on transSrë.dès iitsdans
tous les forts. D'autre part, on d.tque l'autorité
prussienne a demandé des ouvriers maçons et ter-
rassiers pour reprendre les travaux ae ta forte-
resse. Il en est même arrivé d'AUemagne.
Un bruit qui revient avec une grande persistan-
ce, c'est que, depuis quelques jours, il arrive se-,
cretement chaque nuit de petits détachements
prussiens qui seraient dirigés sur !es for.s au lieu
d'entrer en viment plus de militaires que de coutume dans les
rues. L'on a déjà garni un certain nombre d'em-
brasures de canons de gros calibre.
Dès ce moment, l'anxiét est au comble. En pré-
sence des mouvements de la garnison et d'une foute
d'indices qui semblent annoncer une crise pro-
cbaine. ceux des habitants qui ne se soucient pas
de subir tes rigueurs d'un siège songent à faire
leurs préparatifs de départ. L'air abattu d°s bour-
geois contraste avec l'activité et l'animation'des sol-
dats. Il y a peu de jours, la villeavait un tout autre
aspect. A. Malespine.
Le correspondant de la -Pa~ne, a Bruxel-
les, lui écrit également:
Le gouvernement prussien fait dans le Luxem-
bourg belge de grands achats deseigle et de four-
rages.Des offres ont été faites à ,ùn négociant d'Ar-
loh pour lafourniture, dansie détaid'unesemaine,
de l,000sacsde sogleetdeS.pOOëndéans te mois.
Fa?< &/&.
OnécrItdeDarmstadt,36avt'i]:
Le ministre de la guerre vient de décider que !es
fusils de l'infanterie hessoise seront immédiatement
transformés en fusifs àaiguiMe. Une fabrique de
Subi sera chargée de ce trayaiL A la En du mois,
trois batteries de pièces de 4 du modèle prussien
seront terminées. ;r
Le prince Louis de Hesse qui commande notre
division, appelé à Berlin par ie télégraphe, est par-
ti aujourd'hui. On rattache ce voyagea l'exécution
immédiate des conventions militaires.
Les ~VoMMcMe~ de ~'MM:c/ 87 avril, annoncent
aussi le départ pour Berlin d'un ofEcier d'état-
major bavarois, qui est aUê'consulter le gou-
vernement prussien sur !es mesures à prendre
en vue de certaines éventualités.
On mande de Dresde à ta GazeM6M?K't)e~eMe
aHe)nande, 36 avril J:"
On assure que'Ies Prussiens vont for!i8er le Li-
lienstein, immense rocher conique à pans presque
verticaux, placé en face de la forteresse de Kœnig~
stein, en Saxe. Des marchés auraient déjà été con-
-clùs pour la fourniture des matériaux.
Un journal de Berlin disait hier que l'in-
cident du Luxembourg était un utile aver~
tissementpour l'Allemagne, b.'laquel!e il im-
posait le devoir de terminer prpmptement
l'œuvre de l'unité nationale, arrêtée parle
traité de Prague et les susceptibilité& d'un
puissant voisin. Nous devions donc nous at-
tendre à voir bientôt se propager dans le
Sud une agitation fusioniste. Déjà, en effet,
le mouvement a commencé, et ce sont les,
libéraux quiont mis le plus d'empressement
à obéir au mot d'ordre dé M. de Bismark.
.Ainsi,.à Stuttgàrd, Je parti libéral natio-
haï vient de voter les résolutions suivantes
Nous considérons l'union nationale immédiate de
t'AHemagne du Nord et du Sud comme étant d'une
née. ssité urgente, notamment en vuede la situa-
tion ~politique du:mdment, et non moins dans l'in-
térê t de la patrie commune que Mans celui :des di-
vers Etats du Sud.
Les Etats du Sud doivent, fout en maintenant
leur union avec la Confédération du Nord et eh
sauvegardant'ieur y'e constitutionnelle, mettre a/
exécution, sans délai ultérieur, les changements
nécessaires dans l'organisation militaire. Les gou-
vernements comme les populations ne peuvent se
soustraire aux sacriSces qui sont indispensables-
pdur~earunion avec le Norddel'AIlemagne.
TJne interpellation a _été faite hier a la"
Chambre des communes sur la question du
Luxembourg.
J M. Horsnian a demandé'au secrétaire.
Puis,~seredressan-t, s'avançant.vers~Ue,
lesbras ouverts: r..
–Donne-moi le baiser des Sançailles 1
dit-il.
Et il osalaprendre dans ses bras, et ses
lèvres ardentes effleurèrent le front de mar-'
bre.de.labaronne.
i' Mais cette audacieuse tentative; cet odieux
baiser.rompirent tout a coup le charme.
La baronne jeta un cri étouue, glissa des
bras du bohémien comme une couleuvre, 6t
'un bond de panthère, ramassa le poignard
e~t s'écria:
–-Ah! tu m'as dit que j'étais boMmien-
ne! tuas raison. je'le suis! A nous
deux donc, misérable!-
Et d'un nouveau bond elle fut au fond de
son alcôve, et, le poignard d'une main, elle
secoua violemment le gland de la sonnette,
Une veilleuse placée sur la table de nuit
éclairait s.eule cette scène étrange:' i
Munitojeta un cri dégagé et s'élança sur
labaronne..
Celle-ci s'était ramassée sur elle-même,
comme un tigre prêt ~fondre.sur sa proie.
'Et, comme Munito arrivait, le poignard
glissa et s'enfonça dans son épaule.
Munito jeta un cri de douleur et recula.
A moi à moi cria la baronne.
Et elle se rua sur Munito et le frappa une,
seconde fois, puis une troisième.
On entendait; retentir au dehors les pas
des domestiques qui accouraient.~
La baronne frappait avec fureur~ et Mu-
nito désarmé parait sa. poitrine avec ses
bras.'
Rugissante commerûne lionne, vraie Elle
de bohème en ce moment, elle fût parvenue
peut-être à tuer Munito, avant qu'on ne fût
arrivé, si Munito éperdu, fou de douleur,
n'avait tout à coup renversé la veilleuse qui
s'éteignit.
Alors, profitant du moment d'hésitation
qu'éprouva la b&rpnne en se trouvant dans
les ténèbres, ilse précipita vers la fenêtre
eti'ouvrit.
Au même instant, les domestiques enfon-
'c~rent la porte, qui était fermée au verrou.
Et M" de PIanche-Mibray, couverte de
sang, brandissant toujours son poignard
turc, apparut Ivre de rage et comme folié.
Munito avait disparu !j
` PONSON DU TERRAIL.
3 MOIS (Pametj~artemmtf[e!)Seme) IS~ $0
MNONCES.S, PL. nEmBOUME, E'r?, MEM~m~
Il e 1 .1-
BM~~ .1~6~
?? ~~T;s).. M~~
MKMX B'MQSttEMEMT, t23, RUE MOHTMMTRE
Il Tout.cequiconcerBerAdm!)l!s(ra(!oaduJoN!'caldo!t&treadresseauGérant
~S" Amà~e
L'Administration se réserve, !e droit de modifier h rédaction des Annonces
Les aboBaés nouveaux ont droit à rece-
voir ~~e. G~ ,par M. A. Esparbié
les ~tnows d< passade, par M. Georges Fath,
et tout ce qui a paru de la C~~s~ de
F~tK~e-a~, par M. PoNSM~TNRBAji..
P~M,pa~ s
f ~M'
PARIS, 30. AVML-.1S67;
.w.. ,t .fr -i- ;t;~y
LE BÏSCMJR8 BU RO! DE PMSSE
Dans des circonstances semblaMes
celles que nous traversons, il semMe que
toute parole publique d'un souverain soit
destinée a avoir le caractère d'un évëne-
ment. Lorsque le prince qui éiève la voix
est précisément le plus engagé dans les né-
gociations pendantes; lorsque ce Eont les ré-
solutions'secrètes de sa politique qui font
l'anxiété du présent,et que.Ie monde a,pour
son repos, tout aredouter de'son ambition ou
tout ~espérer de sa sagesse, il est naturel
que l'attente redoub!e et que l'on cherche, a
travers les déclarations et les réticences
dont se compose un discours royal, le sens
réel des chosea et des mots.
.Cette légitime impression du sentiment-
public explique l'espèce de mécompte que
!'on a dû éprouver en lisant le discours pro-
noncé hier par le rot Guniaume l'ouvertu-
re des Chambres prussiennes. Le roi, ainsi
que l'annonçaient, du reste, depuis quelques~
jours les feuilles ofncieuses de Berlin, a
laissé soigneusement a l'écart tout ce qui
touchait la question du Luxembourg, a
J'étatdela forteresse, aux démarches des
grandes puissances, à la réunion plus ou
gran~ès püissànçes; à la réunion plus ou
moins prochaine enGn de cette conférence
dans les délibérations de laquelle se résu-
mer cette he~re les espérances paci-
m~n"ta. cette h~~r~ le~ _Ép_@rances. paci-
Ëques de l'Europe. De toutes ces choses
Émouvantes et redoutables comme la ri-
Talité de deux grands peuples, pas un mot
6t pemë une allusion enveloppée dans une
de ces déclaràtions~générates de dignité et
d honneur qui soutiennent en apparence
l'attitude des gouvernements, mais sans im-
pliquer sur un point spécial de détermina-
tion précise. Ne demandez donc pas si c'est
la paix ou la guerre qui sortira des conseils
de cabinet dans lesquels M. de Bismark
Vient do reprendre sa ptace; le discours du
roi est nuie~ cet regard comme les lèvres
scellées d'and<~amate.' r
La réserve observée par !e roi GuiHaume
peut, d'a~eurs,")S'expltquer par deux con-
Stdérations très diverses, mais qui ont du se
mêler 61.se.CortiSermutuëlIement'dàns l'es-
prit du souTferaiB. Des démarches pressan
tes sont taites & Berllh en faYeur'du main-
tien de la paix ces démarches on~vis-a-vis 's
du roi, quelque chose de personnel etd'in-
time quijengage; sa~ conscience.et ~ses sen-
timents d'humanité; ellas paraissent _avoir
abouti à une sorte d'entente préliminaire
devant bientôt conduire a une délibération
commune ët"dany9~ teîtes circonstan-
ces, le roi Guillaume serait venu jeter Bn;
tr&tous ceseSorts qui le prennent pour
but etsespropres ambitions! que la victoire
aurait.acçrues loin de les satisfaire, les
passions d'une àssemblëe qui .aurait voulu_
~ans doute accomplir un .acte de patriotisme
torsqu'ella n'aurait fait que-lancer un dén,
par seS"HCcIamaii6ns, aux intérêts et aux
vœux paciâques de l'Europe!
J~SLLEÏON BE LA .ME&SF
;1 Ml~MAt~e?
~A
CBAMMN M MŒE-M.H
DEUXIÈME PARTIE
'yi~
En ce moment; te sang boMmiendë!a
baronne parlait haut, sôp cœur battait avec
force, et cependant son sang;froid était si
grand, que les deux points lumineux brillè-
rent un moment au bout du point de mire de
ïa carabine.
El!e ajustait avec la calme précision d'un
iireurdeciMe.
Enimême'temps aussi son~doigt pressait
lentement là détente, comme s'-il se fût agi
d'un pistolet de tir.
Ijecouppartit. 1,
L'un des deux points lumineux s'éteignit.
Le doigt de la baronne appuya sur l'autre
détente~ une'nouvelle détonation se Et en-
tendre, a laquelle répondit un'cri de dou-
ïeur.
Puisplùgnea.
ÀTait-elledohctuéMunito?
Elle demeura immobile, l'arme meur-
trière à la main, le front baigné de sueur,
l'oeil 6ie, les narines dilatées.
Le bruit de ces deux coups de~ feu reten-
tissant dans le silence de la nuit, avaient
ïsis le château en ëmoi.-
Les domestiques a.cço.ururent, et ayec
.euxM~_ViI!emur, qui n'était pas encore
couchée.
Us treuv&rent la baronae debout, près de
ïa croisée, la main étendue vers le jardin.
ReprgdoptioB int~dite aax joamaux (pu n'OBt
pM tr&tté afvee ta Soctëié des Gens de tettres.
Le roi de Prusse a eu la sagesse de com- t
prendre qu'il ne pouvait le faire fans frois-
ser dans ses plus légitimes susceptibilités
la diplomatie, et au delà.de la diplomatie,
les souverains eux-mêmes, dont il doit le
plus ménager les sentiments ou rechercher
4'amitié..
Ace premier. motif, mêlé, comme on le
~oit, de prudence et d'intérêt, a dû .s'en
oindre un autre tout spécial, et qui montre
bienqueUesmodiRcationsse sont produites
de'puisunandans les rapports du roi de
Prusse avec son peuple. Ce prince, se croit,
en effet aujourd'hui, bien qu'il ne porte pas
encore ce double titre, à la fois roi de Prusse (
par l'hérédité et empereur d'Allemagne par
la conquête. Si le roi de Saxe n'est plus que 1
son vassal, et si la force tend à réduire les <
rois de Bavière et de Wurtemberg a cette (
condition, il en est venu à se considérer
lui-même à Berlin, et vis-à-vis delaprus- 1
se, comme son propre lieutenant. La mo- `
narchie' fondée par Frédéric le Grand
n'est plus qu'une province de ce vaste em-
pire, qui n'a~pas encore pris son nom histo-
rique, parce que ses limites ne paraissent
pas suffisamment tracées, et parce qu'il se
fait entre l'ambition et l'orgueil une sorte
de compromis qui ajourne les mots pour
dissimuler les choses et en précipiter plus
sûrement la réalisation. Le Paiement qui
représente ce peuple n'est donc plus, on
peut le dire.un Parlement royal; ce n'est
qu'une Chambre d'Etats .provinciaux de- Î
sormais sans prestige et sans pouvoir.. t i
Or, s'il en est ainsi, comme tout le dé- i
montre, le roi Guillaume, qui abaisse les 1
Chambres prussiennes, -àlers associées à sa (
souveraineté royale, en dehors des entre- (
prises par lesquelles a été transformé le
centre de l'Europe, peut-11 aujourd'hui, en-
tretenir ces mêmes Chambres d'intérêts qui c
concernent, non la province de Prusse, mais {
la monarchie tout entière, dans ses condi- i
tiens nouvelles de défense territoriale et
dans ses rapports internationaux?,
Nous avons pour notre part cette convie- (
lion/que si le roi n'avait pas dû a la di-
plomatie de garder la réserve qu'il a ob- I
servée, il aurait trouvé dans cette seconde
.considération .un motif sufusant de se taire
devant les~députés prussiens surja question
duLuxembourg.. i
L'empire, en eSet, non rempire dans les
limites que lui assignent les bornes tracées -E
a la nou'yelle Confédération du Nord par ]
'le traité de Prague, mais un empire qui n'a'j
jamais existé dans les temps modern,es, 'dé-, <
passant le Mein pour atteindreâ Mumeh, à ]
Stuttgard et à Garisruhe tous les peuples de
race allemande et pour menacer ainsi des,
étreintes de sa puissante un~té, jusqu'aux t
portes de Vienne, les sujets allemands de y
l'Autriche; c'estadire un empire résultantde
la seule victoire de Sadowa et n'ayant plus <
~qu'à se constituer, ;sans se préoccuper des
convenances internationales, dans une oôm,
binaison nouvelle des éléments qui for- ]
malénH'ancienneConfédérationgermanique: i
voilacequi ressort à chaquéUgnëdelaharan-
gué duroi dé Prusse avec la netteté d'une am- C
bition qui s'avoue et-la tranquille franchise
d'un fait accompli qui se dévoife. Dans le lan-
gage de la couronne, l'intérêt national, lès
vœux nationaux, la grandeur nationale ne si-
gninent plus ni l'intérêt, ni les vœux, ni la (
grandeur d~e la Prusse, même après ses ]
prodigieux accroissements, mais bien la <
Son œil étincelait, elle était pâle et fré-
missante
La. la! 1 dit-elle. j'ai tiré. je dois
l'avoir tué.cherchez'
Le salon se trouvant .au rez-de-chaussée,
avait une porte-fenêtre qui ouvrait. sur un
perron de trois marches qui descendait dans
le jardin.
Le vieux valet'de chambre de M. de P!ah-
che-Mibray, un fusil d'une main et un ilam-
beaudel'autre~s'élançaxieprëmier.
Les autres le suivirent. premier.
Pendant ce temps, M"ViHemur épouvan-
tée prenait dans ses bras .M'°" de Planche-
Mibray qui ressemblait à un fantôme.
On courut tout droit à la tbuSë indiquée
parlabaronne.
On la fouilla et on ne trouva rien.
Seulement çà et là sur le sable blanc des
allées, il y avait une tache de sang, et les
feuilles des arbres dont quelques branches
brisées témoignaient du passage d'un hom-
me, étaient également couvertes de sang.
Alors ce fut dans le parc une véritable
chasse aux flambeaux.
M~' de Planche-Mibray avait tout a coup
retrouvé sa sauvage énergie et s'arrachant
des bras deM~ViUemur qui cherchait a là
retenir, elle s'était mise .a la tête de ses do-
mestiqùes.
On ne laissa pas une broussaille dans le
parc qui ne fût fouillée.
-Nulle part on se retrouva Munito: r `
Alers, un des gardes eut une Inspiration.
H courut au chenil chercher un vieux li-
mier qui avait été le meilleur chien d'atta-
qué de M. de Planche-Mibray,
Et il l'amena à l'endroit môme où !o sable
était jaspé de taches rouges, en lui disant:
–Cherche, Ravageot; hardi, mon bon-
homme Au retour, la!
Le chien se mit a hurler, parut empau-
mer la voie et s'élança en avant, non point
en ligne droite, mais en tournant et retour-
nant sur lui-même, comme s'il eût chassé
un vrai gibier, un animal et non un homme.
Evidemment, l'homme sur qui la baronne
.avait tiré s'était traîné de broussail!e en
broussaitte, comme un lièvre blessé cherche
à se dérober devant les chiens.
Ravageot hurlait de plus belle, et le doigt
sur la .détente de leurs fusils les gardes et
les domestiques le suivaient.
Il arriva, ainsi jusque une brèche formée
grandeur, !es vœux et les Intérêts de cette
Allemagne conquise ou convoitée, qm est
devenue le terrain sur lequel s'exerce Ïapo-
Utique prussienne. A cet égard, il ne peut
resteraucun doute dans l'esprit après laJec-
ture du discours du roi Guillaume); maïs l'oa
doit se demandera quel point do la situa-
tion actuelle le royal orateur a entendu ré-
pondre, lorsqu'il, a, insisté avec-cet~ f&rce
sur là nécessité de rattacher énergiquement
le Sud de l'Allemagne la Confédération du
Nord, dont il présentait le pacte fondamen-
tal au Parlement prussien.
Le discours du roi GuHI~ume, par les dé-
clarations qu'il contient au sujet de l'union
nationale comme par les réserves qu'il s'im-
pose vis-à-vis des faits diplomatiques, a
donc cette double signincation: la Prusse
est descendue au rang d'une vice-royauté,
tandis que l'Allemagne a désormais un em-
pereur. Pourvu que tout le sang versé à
Sadowa suf6se à le sacrer 1
F. BE LAPONTENE.
ït~lO~fBX'e 'F~Ï~'fBAB~T~T!T6
DLJrH);~&& JHtLituK&FRi~U&o
J fH!TB!C.HE
Vienne, 30 avril.
OnUtdacstaJPreMe.de Vienne.:
a Nous apprenons que la Russie, en mettant en
avant l'idée d'une conférence, a présenté en même
temps un plan de programme actuellement soumis
à l'examen des puissances médiatriGes,~cesder-
niëresYautant, une fois l'entente établie entre el-
tes, convertir ce projet en une proposition commu-
ne et en recommander t'adoption a ta Fnmea et"à 1
la Prusse.
L~t Russie propose quoJa conférence de Londres, i
comme conférence ad Koc, s'occupe exclusivement
de la révision du protocole de 1839.
La France, dé son côté, désirerait que !a coofé-
renée de Londres examinât, outre les traités de
1839, ceux de ~818 et de1866, tandisqtiela Prusse
s'attendrait, de la part de la conférence, !t une sim-
ple reconnaissance des acquisitions faites par elle
l'annéederniëre.
.EGYPTE
· ~Rexandrie, S9 aYri!.
Le SaM,. des Messageries impériales, qui vient
de partir, emporte quatre chevaux envoyés par
S. A. le vice-roi d'Egypte à S~Ex. Chabin-Pacha, à
Paris, pour être remis à -MEmpefeur Napoléon. Un
officier supérieur et quatre soldats égyptiens ac-
eoBQpagnent ces chevaux.
(~e!MeBau
Un journal assure que les iiëgoc~ations
entre les puissances ne portent, plus~que sur
la Exation du jour auquel la cpDiereace se
réunira. Un autre journal, .plus, expédi ti f ,en-
coj~ déjà annonce que la daitenxéa était
le'iSmai. .i'
Nous croyons que c'est beaucoup se hâ-
ter La seuie chose qui soit déËaittyemeDt ]
arrêtée, c'est, le.Iieu où se rëuaira .Ià;confé~ )
reace,Qmest tombé d'accord de choisir
~OBdrœ, cômhese prêtant mieux aux côm-
p~nicatioDs~fp~iÈatrquës q~ Viëhh'é ou
Saint-Pëtersbourg.
La Prusse a acceptéen principe la réunion J
de laconférence. C'est queL~ue chose, <
puisque, par cette' acceptation, e'Ùe a con-
~enti à'conférer avec les autres puissances,
tandis qu'elle pouvait 'repoussey puremeQ~ 1
et simplement Leur mterYenfion, an reYendi-. <
quant son droit de régler.séule ses propres
aSaires mais il s'agit~maintenant de savoir <
surquèls poihtsportera l'examen dea puis- ]
sances. Régter les bases de la délibération
commune, voilà la question capitale, puis- (
que F acceptation soit de la Prusse, soit delà (
France; na dav.iëbdrà' défiürtne qû'ai~tant 1
France, ne deyiendra dé6nitive qu'autant ]
qu~on se sera mis d'accord sur ks~points a. <
dans la. clôture du parc, "–cette même
brèche par laquelle Fanfreluche, le forçat,
s'enétaitaIléuM matin.
Lëchien sortit par cette brèche. Oh le suî-
-yit.
II se lança dans une vigne qui bordait te
parc, puis il revint brusquement à la clô-
ture.' ~-i
Evidemment, après être sorti dû parc, le
Nesséyétait~ rentré.
Alors le chien eut beau revenir sur ses
voies, chercher a débrouiller l'écheveau de
fuites et de refuites que ce singulier gibier
semblait avoir ~mbrouilié; il courut de la
brèche à la vigne et de la vigne a la brèche.
La existait le défaut, et quelque effort
qu'il fît, malgré les encouragements des
gardes, Ravageot ne put~e relever.
Au bout dé deux-heures, on n'était pas
plus avancé.
––Moi, dit un des gardes, je suis bien
sûr qu'il est mort. II aura grimpé sur un ar-
bre et il y aura po~. Demain, au jour~
nous le trouverons.
M"" de Planche-Mibray, brisée d'émo-
tion, donna l'ordre de la retraite.
On revint' au château, où M" YiIIemur
attendait pleine d'angoisses.
Quant à la baronne, le rèssortr de son
âme était distendu, l'heure dé l'énergie
était passée; elle s'évanouit, et il fallut la
transporter dans sa chambre au premier
étage.
Tandis qu'on lui donnait des soins et
qu'elle revenait à elle peu a peu, le vieux
valet .de chambre, a qui les autres domes-
tiques obéissaient, .mettait tout le monde
sous les armes et plaçait une sentinelle a
chaque porte, a chaque fenêtre du rez-de-
chaussée.
Il voulut lui-même rester dans l'anti-
chambre de M"~ de Planche-Mibray.
Mais celle-ci qui avait repris ses sens s'y
opposa. Elle lie voulut même pas que M"~
Villemur demeurât auprès d'elle.
II étaitalors plus de deux heures du matin.
Brisée d'émotions et de fatigue, mais
ayant presque la conviction que M. de Mau-
geville était vengé, M~ de PIai!che-Mibr~y
se jeta tout habiltée sur son lit.
Et, pour la première fois peut-être de-
.puis huit jours, elle sentit ses paupières
s'alourdir et une torpeur invincible s'empa-
rer d'elle.
débattre et sur ceux qui doivent demeurer
en dehors de l'examen commun..
Or, nous croyons que ces bases de déli-
bération commune -ne sont pas encore arrê-
tées et c'est la ce qui a empêché les gou-
vernements de France et de Prusse de faire
connaître ofSciellement leur acceptation, qui
n'est donnée 'qu'en principe .et qurn'est
point encore dénmtive.
Noûsa'vdnsdéj~ dit que la Prusse avait
accepté comme base de la conférence l'éva-
cuation de Luxembourg par lagarnisonprus-
sienne, mais sous là condition de la neutra-
lisation du territoire luxembourgeois.
Cela revient adiré que la Prusse entend J
que les choses se passeront de !a façon sui-
vante la conférence cherchera Jes moyens
de réaliser la neutralisation du grand-duché,
puis de garantir sa neutralité, et ces divers
points étant réglés a la satisfaction, de la
Prusse, celle-ci retirera sa garnison de la
forteresse, l'objet pour Iequel.cette garni-
son occupait Luxembourg étant atteint par
un autre moyen également efËcace. Ce sera
l'application, de l'axiome ~MMa~s causa:,
La France, au contraire, demande que
la question d'évacuation et la question de
neutralisation soient et demeurent dis- ]
jointes. Elle n'admet pas que l'évacua-
tion puisse être subordonnée a la neu- `
tralisation, et qu'elle résulte umquementde
celie-ci comme un enet désa cause. Elle tient
l'occupation prussienne comme illégitime,
et comme devant cesser en tout état de cho" 1
ses:elleadmet seulement que la confé-
rence puisse et doive rechercher les moyens
de compenser pour la Prusse le préjudice
qui peut résulter de l'ôvaBag~On dëLuxem- i
bourg, et elle admetia neutralisation com-.
me un de ces moyens..
Cette diSerencë dans les deux points de
vue est moins subtile qu'elle ne le paraît au
premierabord~et pour s'en convaincre, il
sufnt de traduire en langage familier l'ar-
gumentation des deux gouvernements.
La Prusse dit aux puissances J'évapue-
rat, si vous réussissez a trouver des com-
pensations qui me satisfassent, c'est-à-dire,
eh dernière analyse, si vous m'ourez un
marché qui me convienne.
La France dit à son teur la Prusse de-
vra~ dans tous les cas, évacuer Luxembourg.
Vous lui trouverez lacompensation la plus
complète 'possible mais, quand même la
compensation ne lui plairait pas, elle devra
s'eB contenter.
II va sans dire que si lespuissances avaient
l'idée d'accorder à la Prusse, pour. un droit
que laFrance regarde non-seulement comme
douteux mais comme absolument caduc,
des compensations'excessives, le gouverne-
ment français refuserait'd'y ~acquiescer.
L'opinion est fort accréditée, que 'le cabinet
deBerUn aurait exprimé le dé~ir que la
France, non-seulement renonçât;, a occu-
per elle même Luxembourg, mais qu'elle
prit vis-h-yis de l'Europe l'engagement de
renoncer pour l'avenir. à tout agrandisse-
mont territorial. On dit aus~I que cette pré-
teRtion à enchainër dans l'avenir la liberté.
d'action de la FranGè,a ,étë repoussée com-
me injurieuse et cpmme~naicule. Sj la pré-.
tenfion.à été émise, nous tenons pp.u)'cer-
tain qu'elle aura été; hautement repousseè.
= Ce,qui est.plus exact,; c'est que'lés puis-
sances intermédiaires ont sondé lè-cabinst
de Berlin poùrsavoir que~Ies compensattQns
lui paraîtraient équivaloir à sonfirôit d'oc-
cupation, et ce qu'il entendait exactement
par la neutralisation du grand-duché. <
Le cabinet de Berlin a~réponda, comme
on le prévoyait, que la neutralisation ex-
cluait de droit la réunion du territoire
luxembourgeois a l'Empire français:, -et
qu'elle entraînait, à ses yeux, la destruction
Ses yeux étaient fermée, et cependant elle
ne dormâit pas,
nedormaitpas..j
Elle entendait d'heure en heure la grande
horloge tinter d.ans!la cage de~l'escalier, et
une sorte d'époUtante vague s'emparait
d'elle à mesure que ces heures sonnaient:
Tout a coup, il lui sembla qu'une porte
s'ouvrait, qu'un pas glissait sur le tapis,
qu'une baleine brûlante caressait son vi-
&agé.
Etfaisant.un eSort suprême, elle rouvrit
les yeux, et soudain ses chevëùX se héris-
sèrent;
'Unhomme était devant elle.
Elle vdulut'crier, mais !a voix expira dans
sagorge.
~EMe voulut se rejeter en arrière, au fond
dëlaruelle.
Mais elle demeura immobile et comme
pàralyséeparl'eS'roi.
Cet homme qui se dressait devant son lit
avait le front entouré d'un linge Nànc en-
sanglante.
Cet homme, c'était Munito le bohëmien.
Et il riait d'un rire sinistre, et ces deux
yeux qu'avait visés la baronne, étincelaient
comme des charbons.
Tu tires bien, disait-il, tu as le coup
d'œil juste; mais le dieu des bohémiens pro-
tège ses enfants. Je ne suis pas mort, c.om-
meluvois. Y
Il avait un poignard à la main.
Et comme la main crispée de la baronne
essayait de saisir le gland de sonnette qui
pendait dans Falcôve, il lui prit le bras, tira
sonpcugnardetiuldit:
–Si tu sonnes,, si tu appelles, je te
tue!
L'instinct de la vie domina M~ de Plan-
che-Mibray. Ses lèvres ne s'entr'ouvrirent
point; sa main retomba inerte sur la cour-
tinedulit.
Je ne veux te faire aucun mal, dit Mu-
nito', mais il faut que tu m'écoutes.
1 Et il la prit dans ses bras, l'arracha du
lit et la porta dans un fauteuil qui se trou-
vait au milieu de la chambre.. w
L'étrange don de fascination qui était en
cet homme et qui avait, si vivement impres-
sionné la baronne autrefois, n'avait peut-
être jamais été~)lus_pu)ssant.
–11 faut que tu m'écoutes, disait-il, il le
faut!
de tous les travaux d'art exécutés pour for-
tifier Luxembourg.
Quant aux compensations, la Prusse de-
manderait, préalablement à toute évacuation
de Luxembourg, à établir à Trêves une for-
teresse de premiec ordre pour combler la
trouée que la perte-de Luxembourg ferait
dans son système défensif. Elle réclamerait,
de plus, une somme de 50 minions que le roi
grand-duc ou ses ayants-droits lui paye-
raient comme Indemnité des dépenses faites
a Luxembourg par la Confédération germa-
niquè dont la Prusse se porte héritière, tant
en son nom propre qu'au nom de la nouvelle
Confédération du Nord.
Nous croyons que, s'il a pu être question
hypothétiquement de la date à laquelle se
réunirait la conférence de Londres, les ef-
forts des puissances ont surtout pour objet
de rapprocher et de concilier les divergen-
ces entre les bases de négociations si dis-
semblables que nous venons d'indiquer.
CUCBEVAL-CLAMGNY,
4~i~
La~a~t'e conSrmait implicitèmM~hier
les détails que nous avons donnés sur les
derniers incidents diplomatiques, en attri-
buant une importance particutlere aux con-
versations que l'ambassadeur de Russie a
eues avec le premier ministre de Prusse.
Il est de nouveau question d'une commu-
nication du gouvernement au Corps législa-
tif..Cette communication nous paraît iné-
vitable, et elle ne saurait être différée bien
longtemps.-Si la conférence se réunit, le
gouvernement devra faire connaître aux
Chambres les conditions de cette réunion et
les bases de délibérations que .lui-même
aura acceptées.-Si.la conférence ne se réu-
nit pas, le gouvernement aura bien plus en-
core le devoir d'exp!iquer comment les
questions se sont .trouvées posées, et de
faire connaître les causes qui auront fait
avorter les efforts conciliateurs des puis-
sances..
TLa question de savoir si la conférence se
réunira ou non ne saurait tarder a être tran-
chée aussi annonce-t-on déjà pour la'
séance de jeudi une communication du gou-
vernement..
Z.e Mcrd~Kret~ !a f~ach'oH E. BAUER,
CBRON!~ POHT~UE
Le ~on~eM?' publia la note suivante
lorsque les derniers incidents reiaiifs an. duché
de Luxembourg ont fait naître une certaine appré-
hension pour ie maintien de ta paix, Tarmée'fran-
caise, par suite des réductions opérées en j865,
ëtaittombée au-dessous de l'efTectif normal. D'un
autre côté, le corps d'occupation du Mexique, en
rentrant en France, avait :)aissë en Amériqne 7,000
chevaux,dont 3,000 de trait, qu~letatt indispen-
sable de remplacer.
Le devoir du gouvernement a donc été de pren-
dre des mesures de précaution, qui ont consisté a
l'eIèyerl'eSfectiPdes régiments, à faire acheter un
certain nombre de oh&vaax'età mettre nos places
fortes de là frontière.en état de~~fense.
Lesnouvenespacitiquessurvenues depuis quel-'
ques jours ont déterminé l'Empereur à donner
l'ordre de ;ne prendre aucune ~mesure nouvelle,
aSn de ne fournir~a Tpptrupn publique aucun pré-
texte de.s'émoùyoir; et pour.ne pas contrar]er les
espérances de paix.
Ainsi le nombre de chevaux à acheter va être
réduit au strict nécessaire, et les aoldats'en congé,
qui allaient être rappelés, serpnt:laissés;dans leurs
foyers. ,f
I.aPrussene,discontinue pas ses prépa-
ratifs de guerre. ,Qn écrit de Luxembourg a
l'()p!?;t0?tn.a~cnq~e:
Luxembourg, 28 avril.
Des transports de poudre ont eu lieu hier, toute
la journée, à partir de Six heures du matin. On a
Etillatenaitpalpitanteetbnséesoussoh
regard.-
L'heure de l'énergie était passée pour la
baronne, et la bohémienne avait disparu.
Munito avait toujours son poignard à la
main.
Je t'aime, disait-il, et c'est pour cela
que je suis ici. c'ës~ pour cela que je te
tuerai, situ appelles à ton aide. situas
le malheur de pousser un cri. 1
La baronne, éperdue, le contemplai com-
me l'oiseau cAarmJ regarde le basilic.
~Munito reprit;
'–Regarde-moi bien! Je suls~ Mualto,
l'enfant du désert, le bohémien, l'homme
sans M ni loi, mais je t'aime!
Je t'aime avec mon âme pleine de colères
et de tempêtes; je t'aime comme un sauva-
ge que je suis. je t'aime, non pour ton ar-
gent, non pour le nom que tu portes. je
ne suis pas un de ces beaux messieurs qui
vont au bois et aux courses, moi; je ne suts
pas,un gentilhomme; je suis un bohémien ¡
et je t'aime parce que tu es une fille de ma
race. et que j'ai juré que tu m'appartien-
drais.
\Ne cherche pas quel est le meurtrier de
Maugeville n'accuse pas Fanfreluche.
Le meurtrier de MaugeviIIe, c'est moi
Je me suis enivré avec son sang, parce
que tu l'aimais.
Et il riait et pleurait en même temps, en
parlant ainsi.
Et toujours menaçant, toujours brandis-
sant son poignard, il s'était mis a genoux
devant elle et disait avec un accent de pas-
sion éloquente et sauvage
Qui, je t'aime, parce que tu es comme j
moi une fille de bohème. et tu ne peux
t'en défendre. Ce n'~stpasune chrétienne
qui aurait osé faire feu sur moi.
Aussi je t'ai choisie. aussi je t'enleverai-
d'id. et tu me suivras. et tu seras ma
compagne.
Eile l'écoutait pétrifiée, sans voix, sans
haieine. On eût dit que le regard de cet
homme l'avait changée en statue.
-–Eh bien! dit-il d'un ton plus doux et
empreint de rugueuses caresses, tu ne me
réponds pas?. Âh'tu as peur sans doute.
c'estce poignard qui t'enraye.
Et dans un élan d'amour il jeta le poi-
gnardioindetui.
pu s'en convaincre ~e~tSM/LeJ~~t~~Bn~eta'~
très actif et presque inc9~n(~~ËNi~m~en-
viron'sont employés à ce j~vs~ ~<
Les barils sont portés p~de~ ~rniayen
d'une espèce de brancarŒ~i~He~~r~ar-
que une certaine animatio~{~i'na~mi)i-
taire. On sort beaucoup d~h~t et
d'équipement des magasins p~Sr dans
les casernes. Hparaitquel'on transSrë.dès iitsdans
tous les forts. D'autre part, on d.tque l'autorité
prussienne a demandé des ouvriers maçons et ter-
rassiers pour reprendre les travaux ae ta forte-
resse. Il en est même arrivé d'AUemagne.
Un bruit qui revient avec une grande persistan-
ce, c'est que, depuis quelques jours, il arrive se-,
cretement chaque nuit de petits détachements
prussiens qui seraient dirigés sur !es for.s au lieu
d'entrer en vi
rues. L'on a déjà garni un certain nombre d'em-
brasures de canons de gros calibre.
Dès ce moment, l'anxiét est au comble. En pré-
sence des mouvements de la garnison et d'une foute
d'indices qui semblent annoncer une crise pro-
cbaine. ceux des habitants qui ne se soucient pas
de subir tes rigueurs d'un siège songent à faire
leurs préparatifs de départ. L'air abattu d°s bour-
geois contraste avec l'activité et l'animation'des sol-
dats. Il y a peu de jours, la villeavait un tout autre
aspect. A. Malespine.
Le correspondant de la -Pa~ne, a Bruxel-
les, lui écrit également:
Le gouvernement prussien fait dans le Luxem-
bourg belge de grands achats deseigle et de four-
rages.Des offres ont été faites à ,ùn négociant d'Ar-
loh pour lafourniture, dansie détaid'unesemaine,
de l,000sacsde sogleetdeS.pOOëndéans te mois.
Fa?< &/&.
OnécrItdeDarmstadt,36avt'i]:
Le ministre de la guerre vient de décider que !es
fusils de l'infanterie hessoise seront immédiatement
transformés en fusifs àaiguiMe. Une fabrique de
Subi sera chargée de ce trayaiL A la En du mois,
trois batteries de pièces de 4 du modèle prussien
seront terminées. ;r
Le prince Louis de Hesse qui commande notre
division, appelé à Berlin par ie télégraphe, est par-
ti aujourd'hui. On rattache ce voyagea l'exécution
immédiate des conventions militaires.
Les ~VoMMcMe~ de ~'MM:c/ 87 avril, annoncent
aussi le départ pour Berlin d'un ofEcier d'état-
major bavarois, qui est aUê'consulter le gou-
vernement prussien sur !es mesures à prendre
en vue de certaines éventualités.
On mande de Dresde à ta GazeM6M?K't)e~eMe
aHe)nande, 36 avril J:"
On assure que'Ies Prussiens vont for!i8er le Li-
lienstein, immense rocher conique à pans presque
verticaux, placé en face de la forteresse de Kœnig~
stein, en Saxe. Des marchés auraient déjà été con-
-clùs pour la fourniture des matériaux.
Un journal de Berlin disait hier que l'in-
cident du Luxembourg était un utile aver~
tissementpour l'Allemagne, b.'laquel!e il im-
posait le devoir de terminer prpmptement
l'œuvre de l'unité nationale, arrêtée parle
traité de Prague et les susceptibilité& d'un
puissant voisin. Nous devions donc nous at-
tendre à voir bientôt se propager dans le
Sud une agitation fusioniste. Déjà, en effet,
le mouvement a commencé, et ce sont les,
libéraux quiont mis le plus d'empressement
à obéir au mot d'ordre dé M. de Bismark.
.Ainsi,.à Stuttgàrd, Je parti libéral natio-
haï vient de voter les résolutions suivantes
Nous considérons l'union nationale immédiate de
t'AHemagne du Nord et du Sud comme étant d'une
née. ssité urgente, notamment en vuede la situa-
tion ~politique du:mdment, et non moins dans l'in-
térê t de la patrie commune que Mans celui :des di-
vers Etats du Sud.
Les Etats du Sud doivent, fout en maintenant
leur union avec la Confédération du Nord et eh
sauvegardant'ieur y'e constitutionnelle, mettre a/
exécution, sans délai ultérieur, les changements
nécessaires dans l'organisation militaire. Les gou-
vernements comme les populations ne peuvent se
soustraire aux sacriSces qui sont indispensables-
pdur~earunion avec le Norddel'AIlemagne.
TJne interpellation a _été faite hier a la"
Chambre des communes sur la question du
Luxembourg.
J M. Horsnian a demandé'au secrétaire.
Puis,~seredressan-t, s'avançant.vers~Ue,
lesbras ouverts: r..
–Donne-moi le baiser des Sançailles 1
dit-il.
Et il osalaprendre dans ses bras, et ses
lèvres ardentes effleurèrent le front de mar-'
bre.de.labaronne.
i' Mais cette audacieuse tentative; cet odieux
baiser.rompirent tout a coup le charme.
La baronne jeta un cri étouue, glissa des
bras du bohémien comme une couleuvre, 6t
'un bond de panthère, ramassa le poignard
e~t s'écria:
–-Ah! tu m'as dit que j'étais boMmien-
ne! tuas raison. je'le suis! A nous
deux donc, misérable!-
Et d'un nouveau bond elle fut au fond de
son alcôve, et, le poignard d'une main, elle
secoua violemment le gland de la sonnette,
Une veilleuse placée sur la table de nuit
éclairait s.eule cette scène étrange:' i
Munitojeta un cri dégagé et s'élança sur
labaronne..
Celle-ci s'était ramassée sur elle-même,
comme un tigre prêt ~fondre.sur sa proie.
'Et, comme Munito arrivait, le poignard
glissa et s'enfonça dans son épaule.
Munito jeta un cri de douleur et recula.
A moi à moi cria la baronne.
Et elle se rua sur Munito et le frappa une,
seconde fois, puis une troisième.
On entendait; retentir au dehors les pas
des domestiques qui accouraient.~
La baronne frappait avec fureur~ et Mu-
nito désarmé parait sa. poitrine avec ses
bras.'
Rugissante commerûne lionne, vraie Elle
de bohème en ce moment, elle fût parvenue
peut-être à tuer Munito, avant qu'on ne fût
arrivé, si Munito éperdu, fou de douleur,
n'avait tout à coup renversé la veilleuse qui
s'éteignit.
Alors, profitant du moment d'hésitation
qu'éprouva la b&rpnne en se trouvant dans
les ténèbres, ilse précipita vers la fenêtre
eti'ouvrit.
Au même instant, les domestiques enfon-
'c~rent la porte, qui était fermée au verrou.
Et M" de PIanche-Mibray, couverte de
sang, brandissant toujours son poignard
turc, apparut Ivre de rage et comme folié.
Munito avait disparu !j
` PONSON DU TERRAIL.
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