Titre : La Presse
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1867-04-27
Contributeur : Girardin, Émile de (1806-1881). Directeur de publication
Contributeur : Laguerre, Georges (1858-1912). Directeur de publication
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Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 27 avril 1867 27 avril 1867
Description : 1867/04/27. 1867/04/27.
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/03/2008
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3'Ë~(Par'se;~r!eMehtt!6i~aBe) i~0'
6H~HCES. 8. FL.CEm BGURSE. ET7.RUE MQ-HËM9
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le 30 avn!, sent 'pri~<~t~~MUV~er~
de suite, s'ils ne véu~Ët pas ~prouyer~de
rétard' d~s la récëption':Su!nsl.
'Les aboRRés nouveaux pï!t'.&t ~'ece-
voir A~e 6er6~, par,M. A. E§parbi~
les AHCMfs de passade, par M. G&c%es Fadt,
~t tout ce qui a~ru de 1& CM<~s:M de
~j!ancAs-~î&r< par M. PoNSON BU TERRAiL.
PARIS, 26 AVRIL 1867
M'PRESSEETM BRCiT -CQMU~
.M. Emile OUivier n'a pas pu se faire
illusion sur le sort qui attend, à l'épreuve
du scrutin, son contre-projet de loi relatif
au régime des journaux. Instituer le droit
commun dans une matière entourée d'au-
tant de suspicion que la presse, serait un
coup de hardiesse auquelbien peu d'esprits,
même parmi les plus sincèrement libéraux,
oseraient se résoudre, comme si l'impuis-
sance constatée des tentatives antérieures
de législation, loin de nous faire renoncer
~toutes ces expériences, nous condamnai!,
fatalement à des essais nouveaux.
Mais quels que soient les résultats prévus ~~i
du vate dela Chambre, il n'en est pas moins
b.on qu'une telle proposition ait été formu-
lée.~ Les questions de principe gagnent tou-
jours à ces défaites c'est par là qu'elles s'é-
clairent, quelles pénètrent dans l'opinion,
et qu'à travers les dénances écartées et les
craintes apaisées, elles se dégagent de tout
l'appareil dontlesavaitiongtemps entourées
le préjugé public..
.U en sera ainsi, no~s en sommes con-
vaincus, de l'application du droit commun
auxdéiitsdelapresse. Le droit commun
est, en eS'et, ici comme en toute autre ma-
tière, la véritable expression de la liberté
légale. Jl en détermine la limite exacte, éga-
lement loin de l'impunité qui ne serait
qu'un dédain périlleux, et des répressions
excessives qui empruntent quelque chose
d'odieux a leur caractère spécial et tendent
si souvent -a transformer des coupables en
martyrs..
Nous ne saurions, pour notre part, trop
Bous attacher à cette idée qui se retrouve au
fond de Inexistence de tous les pays vrai-
ment libres le droit commun, c'est, on
peut Je dire, t'axe de la vie sociale c'est
autour de ce pivot que se décrit le mou-
'vement national qui, nous entraînant tous
aujourd'hui dans.sa puissante unité, dirige
dans un même. sens et pousse vers un même
but de liberté et de progrès les en'prts de F
motre génération.,
Cette autorité du droit commun, si émi-
nemment libérale dans le principe d'égalité
qui la constitue, ne peut qu'être aiïaibHe au
lieu d'être fortiuée par les législations spé-
ciales que l'on veut enter sur elle, et qui
seraient évidemment inutiles si elles ne se
proposaient pas de déroger sur certains
points a la loi qui nous régit tous. Rien n'as-
sure, en eBet, vis-a-vis du pouvoir social,
Faccomplissement du devoir du citoyen
comme de rendre la notion de ce devoir
claire, simple, facilement accessible, et
FENLMTON DE LA ME~E
BcaT&VNï.i867
;~A.
mmMM: BE PMME-NBM
DEUXIÈME PARTIE
1~
Ea'tra~ CM j~rnaj t'YoNNE, d<«?:< ~6 auf~ ~6.
Notre paisiNè contrée est encore sous
l'impression d'un événement mystérieux et
terriMe qui a répandu remoi dans le can-
ton de CouIanges-sur-Yônne.
Voici les faits:
Tout !e monde a connu cet homme aima-
ble et charmant, ce gentilhomme accompli i
qu'on appelait le baronne Pianchc-Mibray,
et la nobiesae de Bourgogne porte eacore,
tout entière, le deuil de cet homme de bien
qui s'est tué si malheureusement à lâchasse
ilyadeuxans.
Un nouveau malheur -vient de f.apper p
'cette nebie et digne maison de Pianche-
~libray, dont ~e pays s'enorgueillissait de-
puis plusieurs siècles.
Depuis quelques jours, une nouv&Ile qui
aYnitété accueiUie avec joie, s'était répan-
dTicparminous.
M~ la baronne de.Planche-.Mibray.re-
ROD~ant-.au rôle éternel de veuve, allait;
seremarier.
Elle épousait en secondes neces un en-
fantde notre Bourgogne, ledescendant~d'u-
ne autre famille non moins ancienne, non
anoins respectable que les PIancbe-Mibray.
M. Manuel deMaugevire Bouveau nom
rcRdu célèbre par la fatalité, car ou n'a pas
oublié a Auxerre la nn tragique de M. Gas-
ton de Maugeviile, son oncle N. Manuel
la baronEe dePlanche-Mibraya l'expira-
tion de son deui); près de Ënir, du reste..
Sepreduction interdite aux journaux qni n'oct
p~s ~raM a~c SociieM des ~ens !eHr@s.
d'une nature tellement générale qu'elle sa!- 1
sisse la vie mèale dans toutes ses libres ma- $
nifestations.
Ce qu'ajoute ces ordonnances du droit
commun l'esprit fécond des juristes ne fait
qu'embarrasser inutilement nos codes, si
volumineux déjà. Comme. la loi, ne s'ap-
puyant plus sur des régies JSxes~ est Lan-
geante et moBIle~ fo'béissance devient irri-
table et inquiète. La conscience se préoc-
cupe ~eu de délits qui n'étaient pas hier et
qui sans doute n'existeront plus demain.
L'adhésion du sens moral se sépare en quel-
que sorte de la soumission à la loi et il y
a dans ce divorce une atteinte aux saines
conditions de la vie sociale, que ne saurait t
compenser aucune satisfaction donnée 'a la
vindicte légale.
Nous devons donc nous féliciter de v.oir
porter a la tribune, par le contre-projet de
M. Emi!e OUivier, cette théorie du droit
commun qui unira par rallier tous ceux qui
ont en .égal souci des droits delà défense
sociale et de ceux de !a liberté.
Si la discussion devait, dans nos prévi-
sions, atteindre le détail, nous aurions plus
d'une observation a faire sur la rédaction
proposée par l'honorable député de Paris.
Nous'ne voudrions, par exemple, ni d'une
exception déclarant abolies les peines cor-
porelles, ni surtout d'une pénalité de 500 fr.
à S,000 fr. contre toute divulgation d'une
nouvelle relative à la vie privée, alors même
que cette nouvelle ne constituerait ni la dif-
tamationm i injure. Un tel article, s il était
adopté et dans ces termes, ne protégerait (
pas la vie privée, dont les secrets, tout le ]
monde le proclame, doivent être inviolables; {
elle livrerait les journaux à la vengeance.
des plus ridicules vanités. Il serait loi- ,1
sible à chacun de nous interdire dë~l'ap-
peler par son nom; et la mention, dans
nos colonnes., des naissances, des mariages
ou des décès ne formerait plus que de lon- J
gués listes de contraventions ou de délits;
Telle n'est assurément pas la pensée de
l'honorable M. Emi!e OlUvier et, cepen-
dant, c'est là ce qui résulterait, dans la
pratique, d'une interprétation littérale de la
disposition qu'il propose. Mais nous n'insis-
tons pas, car dans tout ce contre-projet, U
s'agit pour nous d'une question de principe,
et, sur ce point, nous n'avons pas attendu
que la Chambre fut directement saisie pour
exprimer, avec notre .défiance de toute
législation spéciale, notre attachement au r'
droit commun.
L'Empereur, a l'Initiative de qui remonte
tout le travail législatif qui s'accomplit de-
puis trois mois, a'souvent conseillé à notre
pays de se former aux mœurs libres; Eh
bien, le droit commun seul qui nous incline
tous également sous sa puissance, est la rè-
gle et u~e le niveau de ces mœurs dont
Montesquieu a dit avec raison que « les cou-
tumes d'un peuple esclave font partie de sa
servitude, comme celles d'un peuple libre
font partie de sa liberté.)),
F. DE LAFONTEME.
M. de Janzé vient d'adresser Ma commis-
sion de la loi sur la presse l'amendement
suivant:'
Art. 8 Ms. Les journaux et écrits périodiques, po-
)iques ou non politiques, sont exceptes de la pro-
hibition établie par l'article l'~dd l'arrêté du 27
prairial an IX s'i)s forment un paquet dont le poids
Chaque jour ou à peu près, le jeune hé-
ritier des Maugeville quittait son château
du Seuil, situé sur la limite du Nivernais, 1
passait 1 Yonne et venait a Planche-Mibray
faire sa cour.
II y a trois jours, vendredi dernier, notre
Iouvetier,M. d'A. chassait dans la forêt
deFrettoie.
M. de Maugeville avait été convie a.cette
fête cynégétique.
Il s'agissait de détruire unq louve et ses
louveteaux.
A huit heures du matin, M. de Mauge-
ville se présenta au château de Planche-Mi-
bray il était en habit de chasse.
Ici commence une histoire lugubre et
mystérieuse, dont nous garantissons'Ia par-
fai'e exactitude, bien qu'elle ressemble plu-
tôt à un roman.
M°~ de Pianche-Mibray fut prise d'une
certaine appréhension dont elle ne put se
rendre un compte exact, lorsqu'elte apprit
que M. de MaugeviIIe allait à cette chassé.
Elle l'engagea d'abord à rester; puis elle
eut honte de ses vagues frayeurs et lui di.t:
Allez, puisqu'on vous attend.
Cependant elle ajouta:
Revenez ici ce soir, je vous attends a
souper.
M.deMaugeviHepartit.
Le rendez-vous de chasse était au Poteau
de l'Ëvêque.
Le notaire de Chatel-Censoir, M. T3om-
point~ qui se rendait, de son.côté, à la chas-
se de M. d'A. trouva une heure -après M.
de Maugev-iUe arrêté à la lisière de la foret
et causant avec une vieille femme bien con-
nue a Coulanges et dans les environs, qu'on
appelle la FrJAN:?!e et qui fait un innocent
métier de sorcellerie.
La bonne viei!!e tirait l'horoscope de M.
de. MaugevUle, qui lui avait complaisam-
mcnt abandonné sa main, ce qui St sourire
le notaire, qui est un joyeux vivant et un
voltairien.
La bonne yieilie lui disait
–3e vois, dans votre main, une foule de
bonheurs et de prospérités mais H y a là
une ligne qui me contrarie il poùrraitbien
'vous arriver un malheur.
Ces paroles, a dit M. Bompoint, avaient
paru jmpressionner très fort M. de Mauge-
ville, qui. avait un moment hésité a'conti-
nuer son chemin, et avait faiili retourner au
château de PIanche-Mibray.
dépasse an kiiogramme.ou s'its fqnt partie d'un pa-
quet de librairie qui dépasse te même poids.
Cet amendement a pour objet d'étendre &
tous les journaux sans exception la faveur'
accordée aux journaux littéraires par la lo~
du35juin')886 r f
Aucun moti f ne légitime, en eSet, une ex-
ception .qui met obstacle a -}? eirC~t&t'iôn et
a ~'xp&Hsioh des feuilles politiques.
L'adoption de l'amendement serait dou-
blement favorable aux intérêEs du Trésor.
La faculté nouveUe qui serait accordée aux
journaux politiques allégerait les frais
de transport et de distribution qui pè-
sent sur Fadmimstration des postes et
puisque l'Etat persiste a vouloir tirer unre-
venu du timbre qu'il impose aux journaux,
le produit de cette taxe s'accroîtra d'autant
plus que la matière imposable augmentera.
E BAUHt.
t
DERECHEF TELEGRAPHIQUES-
EREGE
Trieste, as avril.
La mal!e du Levant apporte les lettres d'Athènes
du29avri!.
Le traité postal austro-grec avait été présenté aux
Chambres. Le roi devait s'embarquer le lendemain
au Pirée. Les démarches pour la conclusion d'un
emprunt & l'étranger avaient échoué. On assurait à
Athènes qu'Omer-Pacha concentrait les troupes
turques à Candie, en vue d'une attaque conire
Sphakia.
On mande de Patras, 21 avril, que les bruits 1
d'une rupture entre la Turquie et la Grèce sont
sansfondement.
Lesavisde Constantinople, en datéduSO-avrii,
constatent que la mission de ~ubar-Pacha a com-
plètement réussi il ne reste, a aplanir que quel-
ques difficultés concernant le titre de vice-rd.
L'ambassadeur d'urfe grande puissance à Con&tan-
tinople avait conseillé la cession.de Candie au yiçe-
roi d'Egypte, lequel, à son tour, la céderait immé-
diatement àla&rëce.
Des lettres de Téhéran du 15 mars assurent qu)
la Perse a demandé la révocation deNamin-Pacna,
gouverneur de Bagdad, qui se serait rendu coupa-
b)e de mauvais traitements à l'égard de sujets per-
sans.
.)HL!E
Florence, 2g avril.
Sur la proposition du baron Ricasoli et avec l'as-
sentiment de M. Rattazzi. !a Chambre des députés
a nommé aujourd'hui une nouvelle commission
d'enquête pour étud'er les conditions anormales
de la province de Palerme et les moyens d'y re-
médier.
La proposition de M. Semenza, pour la libre
culture du tabac, a été prise en considération.
Une quarantaine de sept jours a été ordonnée
pour les provenances de Dalmatie à cause du cho-
léra.
rR~EtPMTES DaNUBiENNES
Bucharest, 25 avril.
Aujourd'hui a eu lieu la clôture do Chambres.
Le ministre président a lu le discours du trcne, qui
remercie les Chambres de leur activité, tout en re-
grettant qne le Sénat ait rejeté la proposition ten-
dant à transférer la cour de cassation à Ja~sy.
(~yence ~aca~M~?'
èBRO~QüE
Le GMe annonce que l'attaché militaire
prussien à Londres a été rappelé et qu'il
est parti hier pour Berlin. On donnait pour
motif à ce rappel que l'armée prussienne:
devait être mobilisée la semaine prochaine.
r ~I
On lit dans l'7H{grnsOn ne doute pas le moins du monde, dans les
cercles politiques de Londres, que la crise actuelle
n'amené )a guerre. Le prince de Galles a déclare
tout dernièrement que des renseignements positifs,
Les railleries amicales du notaire le dé-
cidèrent néanmoins, et il l'accompagna au
rendez-vous.
La chasse eut lieu avec un plein succès.
M.BompointetM. de Maugev-ille revinrent
ensemble, tandis que les autres chasseurs
tiraient sur Courson et Coulanges-la-Vi-
neuse.
Ils avalent même .route faire jusqu'à
une lieue environ de Coulanges-sùr-Yonne,
à la bifurcation du Ch&ne fourchu.
M. Bompoint s'aperçut alors que les va-
gues appréhensions de M. de Maugeville le
reprenaient.
Je ne suis pas superstitieux, disait-il,
mais la prédiction de la Bréhaigne me pour-
suit comme le souvenir d'un mauvais rêve.
Le notaire chercha a lui remonter un peu
le moral, lorsque, tout àrent parier dans une broussaiile voisine du
chemin forestier qu'ils suivaient.
M. Bompoint a soIenneHement affirmé
que tout ce qu'il racontait était vrai.
La voix qu'ils avaient entendue semblait
donner un mystérieux avertissement a M. de
Maugeviile..
Mais ce qui l'impressionna plus encore,
ce fut de ne voir personne et de ne pouvoir
découvrir d'où partait la. voix, car le no-
taireet lui, eiant entrés sous bois, .fouillèrent
inutilement les broussailles. 1
M. Bompoint crut à une mystification de
braconnier, et parvint a faire partager cette
conviction a son compagnon.
Un peu plus loin, la même voix se fit en-
tendre de: nouveau.
Seulement elle paraissait venir du ciel, et
son avertissement était plus catégorique.
«M. de Maugeville, disalt-elie, fera bien
de ne pas aller ce soir à PIanche-Mibray et
de retourner à son château du Seuil. ?
Le notaire et lui entrèrent de nouveau
sous bras, se livrèrent à des recherches mi-
nutieuses et ne pureat trouver l'homme
quiavaitparlé. qui"tude.de
A partir de ce moment, l'inquiétude, ~de
M. de Maugeville augmenta.
Mais la bonne humeur de M. Bompoint en
triompha une fois encore.
Ils arrivèrent au Chgne fourchu.
Là M. de MaugeviHe insista de nouveau,
et M. Bompoint a avoué, les larmes aux
yeux/le lendemain, qu'il se reprocherait
toute la vie de l'avoir dissuadé de s'en re-
~ournercheg}m),
,~a
qu'il a reçus de JBerHn, ne lui permettent pas de;
douter de* la certitude d'une guerre prochaine.Lord
Stanley a aussi exprimé ses regrets qu'il ne puisse
plus espérer le maintien de la paix.
On sait ici d'une façon certaine qus la Prusse.se
prépare activement à la guerre. 1
Malgré tous les démentis de la Ga~/e
pros~cM~e de Berlia, ractivitë des prépa.- r
ratifs militaires de la Prusse n'est, 'heu-
reusement, pas plus un secret en France
qu'enAngIeterre.
Le cabinet de Berlin jouerait-il sur les
mots?..
On le croirait, à lire la~dépêche suivante
Berlin, 35 avril, 8,h. du soir.
On assure qu'en dehors des réponses des cabi-
nets de Vienne, Londres et Saint-Pétersbourg aux
demandes d'explication-sur le traité de 1839, le
gouvernement prussien n'a reçu jusqu'ici aucune
communication proposant une médiation relative à
la question du Luxembourg..
Il ne s'agit pa~, bien entendu, de la part
des puissances signataires du traité de~ 839,
d'une médiation dans le sens diplomatique
du mot. Mais niera-t-on a Berlin que les ré-
ponses des cours de Vienne, de Londres et
de Saint-Pétersbourg a la question d'inter-
terprétation qui leur a été posée, ne four-
nissent un terrain sur lequel tous les inté-
rêts. pourraient se concilier, si la Prusse
voulait s'y placer loyalement?
Toute la question est la et les eubrts du
télégraphe ne l'en détourneront pas.
La~ase~ede MMema~e <~u ~Vor~ dans l
laquelle 'il faut décidément chercher les
coBndences de M.deBismark, déclare, dans
son numéro d'hier, que l'on ne doit pas
s'attendre pour lundi à une communication
du gouvernement àTouYerture des Cham-
bres prussiennes.
Ceiies-ci étant convoquées, ajouté la Ga-
ze~e, pour un but spécial, et lëgouverne-
-ment n'étant pas en situation d'aller au de-~
la du terrain des délibérations sur la cons-
titution de l'Allemagne du Nord, le discours
d'ouverture aura probablement pour uni-
que objet l'œuvre de la constitution de l'Al-
lemagne du Nord.
Le silence de M. de Bismark causerait,
[undi, a l'Europe, nous croyons pouvoir le
dire, encore plus d'inquiétude que de sur-
prise~ W
La même feuille nie qu'il ait été fait par
l'Angleterre aucune démarche a Berim, au
sujet d'une pression exercée par. la Prusse
sur la Hollande. Elle déclare que la Prusse
n'a jamais menacé l'indépendance des Pays-
Bas et que les relations amicales entre les
cabinets de la Haye et de Berlin n'ont ja-
mais été troublées un seul instant.
Nous mettrions au défi la Ga-se~e de
!e/)ts~nedM~Vordde faire contresigner une
attestation semblable par unhomme d'Etat
quelconque de Hollande. Si cela était vrai,
si l'on ne sentait pas à la Haye cette lourde
pression d'une menace, pourquoi ces comi-
tés de défense, qui ne doivent leur mot d'or-
dre qu'au patriotisme de la nation, s'orga-
niseraient-ils ?
11 y a, dans les moments de péril suprê-
me, quelqu'un .qui en sait plus que la diplo-
matie, c'est tout le monde. Eh bien tout le
monde, en Hollande, dénonce et redoute les
convoitises de la Prusse.
Nos lecteurs~savent qu'aucun échange de
vues n'a lieu entre la Prusse et.la France au
sujet du Luxembourg, .depuis que les puis-
sances signataires du traité de 839-sont
saisies de la question. Un journal de Lon-
dres ajoute, .comme un détail particulier,
que l'ambassadeur de France à Berlin, M.
Après avoir hésité encore, M. de Mauge-
vitle se. décida ennn à continuer son chemin.
versCoulangêsetIe notaire et lui se sépa-
rèrent.'
A partir de ce moment, personne n'a revu
jM.d8MaugeviI!e.
~ma Planche-Mibray qui, vers huit
heures, avait entendu sonner une fanfare
dans le lointain et s'était imaginée que son
Ëancé annonçait son retour, M~de'~ Pian-.
che.-Mibray l'a vainement attendu toute la
nuit, en proie aux plus vives angoisses.
Les gens de Coutanges se couchent .de
bonne heure; cependant le garde éclusier
du canal a prétendu que vers neuf heures du
~oir, il avait entendu sur le pont le galop
précipité d'un cheval, et qu'il avait dit à sa
.femme
Tiens voilà sans doute M. de Mauge-
viiïe qui revient de Planche-Mibray et's'en
retourne à son château.
Le lendemain matin,.M~ de Planche-Mi-
bray a envoyé un domestique au Seul), un
autre à Cour-son.
Celui qui allait au Seuil s'est croisé avec
le jardinier de M. de MaugëviMe.
Cet homme accourait, tout euaré, annon-
cer que le cheval de chasse de son maître
était revenu les étriers vides, avait trouvé
la porte de l'écurie ouverte et était entré.
i Comme M. deMaugevilIepassaitquelque-~
fois deux ou trois jours hors de chez lui, ce
n'avait été. qu'à quatre heures du matin
qu'un palefrenier s était aperçu du retour
du cheval.
Une goutte de sang qui maculait la selle
lui donna l'épouvante.
Le jardinier révint a Planche-Mibray avec
le domestique.
Dans la nuit, ua aubergistede Coulanges;
!e père Frémiot, avait été pris d'un malaise
subit, et, craignant de mourir, il avait voulu
faire son testament.
Pour cela, il avait dépêché en toute hâte
son fils à Cbâtel, chez M Bompoint.
Le notaire était venu, et il se 'rouvait en-
core à Coulanges lorsque la rumeur publi-
que annonça que M"~ de Planche-Mibray
était très impatiente de M. deMaugevitls;
que, d'un aut~e c~té, le cheval dp ce def-
nieF était retourné seul au Seuil, et qu'on
avait remarqué du sang sur la seiïe.
M. Bompoint raconta alors ce qu'il sa-
vait, les hésitations, tes terreurs secrètes
Benedett!, n'a pas vu M. de Bismark depuis
le3 avril.
Le .correspondant wurtembergeois de
l'EMrope écrit a cette feuiile que depuis
quelques jours, se tientàStuttgard, ain-
si qu à Munich, dés conférences ministériel-
les et que l'Autriche «. fait des elforts énor-
mes )) pour rallier à elle les Etats du Sud.
Le correspondant de l'EMf'ope ajoute
Toute la presse allemande ne cesse de répéter
que nous marcherons avec la Prusse contre l'enne-
mi héréditaire, c'est le mot consacré. -/c ~CMn;
&<;?<, et je crois inutiles les tentatives que font la
France et l'Autriche pour obtenir notre neutralité.
Et le correspondant explique ce qu'il en-
tend par là en constatant que, les Etats du
Sud sont liés envers la Prusse par les fa-
meux traités du mois d'août 866, a ce point
que leurs souverains sont forcés de faire
cause commune avec le roi Guillaume, sous
peine de félonie.
Cette opinion est plutôt, pensons-nous,
celle de Berlin que celle de Munich ou de
Stuttgard. Il n'est pas possible que les Etats
du Sud se croient enchaînés à la politique
prussienne de façon a être, quoi qu'Us en
aient, les instruments aveugles des desseins
de M. de Bismark. Les démarches, de l'Au-
triche, si elles existent, n'auraient donc pas
pour but de rompre des attaches, qui ne sont
pas réelles, mais de faire exactement ap-
précier par les cours de Munich et dé Stutt-
gard la portée des engagements pris envers
le roi Guillaume par les rois do Bavière et
de Wurtemberg sous le coup du désastre de
Sadowa.) -c.
La Gase~s de .BaM'ëre dément, en ces termes,
les bruits qui ont été répandus au sujet du
voyage, à, Berlin et Vienne, du conseiller
ministériel comIeTaufJdrchen:
La mission du comte, dit la Ga~eMe de .Bau:e)'e,
étatt motivée par les circonstances politiques mena-
çantes du moment, et échappe, par conséquent, a
la publicité. La seule chose dont on puisse donner
l'assurance certaine, c'est que rentrée de la Ba-
vière dans la Confédération du Nord, sur laquelle
la Bavière a déjà fait connaître à plusieurs
reprises et positivement son point de vue n'a pas
été l'objet des pourparlers du comte Tanfkirohen
avec le comte Bismark et le baron de Beust, à plus
forte raison, aucun traité n'a-t-il été conclu à ce
gtijet; et que des négociations sur une accession
nationale quelconque de la Bavière au reste de
l'Allemagne ne sont pas encore ouvertes.
L'~a~e conseille au cabinet de Florence
de garder la neutralité dans le cas où vien-
drait à éclater une grande crise européen-
ne. L'opinion publique, ajoute cette feuille,
est d'accord avec le gouvernement en fa-
veur de cette ligne de conduite..
Nous sommes persuadés, au contraire,
que le royaume italien suivra des conseils
plus conformes à ses Intérêts et à son hon-
neur, et qu'il n'oubliera pas, comme semble
le faire l'organe de M. Ricasoli, ce qu'il doit
a la France.
Un ordre impérial publié par la GazeMe
d'c~e~ne rétablit l'institution de la garde
noble hongroise. Le général comte de Haller
en est nommé le chef.
Cette simple mesure contient la .réconci-
liation militaire delà Hongrie avec l'empire.
La polémique des journaux de Luxem-
bourg a déjà dépassé les bornes de celle
des feuilles de Berlin et de Paris. On ne se
demande déjà plus si l'annexion a la France
aura lieu, mais comment elle pourra, être
rendue légale..
Le Zan~ étudie avec beaucoup de soin
cette question, et il conclut que l'article
4.4 de la Constitution qui exige, pour toute
révision du pacte constitutionnel, deux vo-
de M. de Maugevilie qu'iL avait laissé au
Chênefourchu. o
~ma de plahche-MIbray était a demi folle
d'épouvante et de douleur.
La gendarmerie de Coulanges, aussitôt
prévenue, se mit en campagne.
On retrouva les traces du cheval à travers
les vignes, puis au-delà du pont de Coulan-
gessurlarouie.
Al'écartement des quatrepieds, il était
facile de comprendre qu'il aUait au triple.
galop et en proie sans doute une de ces y
terreurs auxquelles les chevaux sont sujets. v,
On suivit les traces au rebours, et elles
ramenèrent en forêt, à deux ou trois cents
mètres du Chêne fourchu..
Là on trouva une mare de sang, mais de
cadavre point.
M. Bompoint se souvint alors qu'environ
un quart d'heure après avoir quitté M. de
Maugevi!le. et alors qu'il était déjà à une
demi-lieue du Chêne fourchu, -il avait cru 'I
emendreun coup de feu dans cette direction.'
Mais comme il était alors huit heures et
demie du soir, moment où le lièvre com-
mence a sortir, il avait pensé qu'un bracon-
nier quelconque avait tiré a l'an'&t, et ne
s'en était pas préoccupé davantage.-
De Vautre coté de la mare de sang, les
sabots du cheval indiquaient, par leur dis-
position, une allure tranquilie.
La ligne forestière est bordée a gauche et (
à droite de fourrés presque impénétrables.
On les a fouines Inutilement.
Inutilement aussi on a cherché des traces
de pas ou de sang, et il a faliu abandonner
toute supposition que M. de MaugeviIIe se
serait traîné quelque part.
La marque de son corps existait profon-
dément marquée au milieu de la ligne fores-
tière, et on pense qu'H a été tué raide.
Qu'est devenu son corps? Qui l'a enlevé?
C'est la suprême complication de ce dra-
meétrangc et ténébreux.
On a retourné l~forët comme un champ
de labourage.
Pas une taille, pas un. gaulis, pas un
buisson qui n'aient été visités avec soin.
Tout ce qu'on sait, c'est qu'un crime a
étécommis,
Qu'est devenue la victime?
Telle est l'horrible énigme qu'on ne par'
vient pasa devine!
On a opéré plusieurs arrestations qui
Oa a opéré deviner. arresttttior~s ~ui,~
n'ont amené aucun résulta.~
tes émis dans deux sessions diuërentes et au
moins à quarante jours d'intervalle/ne sau-
raits'appiiquerdans de telles circonstances.
li ne s'agit pas, dit-i), d'une modiScation
dans la Constitution, mais de son abolition' 1
même et d'un changement radical dans les
conditions politiques du pays. A'oets'tes~
formes et prévues ne suffise
formes ordinaires et prévues ne suffise! j)
pas H y faut l'autorité d'un plébiscite.
Dans cet article, d'une argumentât}~
juste, nous trouvons un historique rap~
des phases que le grand-duché a traversée
depuis un an. Cet exposé pourrait être utHe~~
ment médité àBerlin
Le gouvernement grand-dncal a, depuis la jour-
née de Sadowa, adresse à la Prusse des récl"ma-
tiens réitérées au sujet de I'occupa)ion de la forte-
resse par des troupes qui n'en avaient eu la garder ·
jusque-là qu'au nom et par l'autorité de la Diète..
Ces réclamations sont restées sans résultat.
Des ouvertes ont même été faites pour régula-
riser la position anormale créce par cette possession
de fait, peur la lé~iHiner en retour des garanties
qui seraient accordées au grand-duché..
Ces tentatives sont encore restées infructueuses..
Le sort du pays était toujours incertain et la ça–
pitate demeurait s'ius l'empire delà force..
Entre temps, les organes les plus autorisés des
gouvernements de la nouvelle Union du Nordreven-
-diquaiont avec une insistance impérieuse, et. sou-
vent oûensante~notresoumission à cette fédération,
tandis que la population luxembourgeoise manifes-
tait hautement et dans toutes tes occasions sa ferme,
volonté de conserver l'indépendance, l'autonomie~
nationale et ces manifestations ont été, à diSéren-
tes repriser appuyées par des déclarations ofn<
cieUes du gouvernement.'
En pouvait-il ctre autrement?
Le pays n'avait-il pas à craindre de voiranëan-
*tir sous le poids décharges de toute espèce les
conditions heureusss et libres de .son existence;
.passée,?
Les habitants n'avaient-ils point des raisons d&
redouter une alliance intime avec une nation aftir–
mant sa suprématie d'uue manière aussi hautaine?
Le grand-duc, roi des Pays-Bas, pouvait-ii accepter
la subordination de sa souveraineté a l'autorité sou-
veraine d'un autre prince?
Le Z~nd ajoute à ces circonstances !'i!i"
quiétude de la'HoUande et les légitimes sus-
ceptibilités delà France; et c'est ainsi, cen-
clut-il, que le roi Guillaume a été amené
faire a la cour des Tuileries des ofFres de
cession.
Tous les détails qui viennent éclairer ta
situation ne font qu'accuser avec plus de
force la résistance inouïe de la Prusse de-~
vaut un droit indéniable.
Vcnci en quels termes la Ga~eMe ffe 7~~
7HS~?!S f~M ~Vo?'d appréciait dès hier, d'après
une dépêche télégraphique, l'article d~
Co?:s~'Berlin, 38 avril.
On lit dans la Gase~e de ~.4Hg!M« L'article du Cons~'tMfi'ouKe~ écrit dans un lan-
gage mesurée peut avoir sa raison d'être, en accen-
tuant tes intentions pacifiques du gouvernement
français, mais ces sentiments ne suffiraient guère,
à un jour donné, pour arrêter les passions excitées
outre-mesure. ))'
LaGs~~e c~c~a Cro~ dit a son tour sur*
le même sujet
La France retire sa demande d'annexion, et re-
clame une décision des grandes puissances sur le
droit, d'occupation de la Prusse. H'faut doncs'at.
tendre sous ce rapport-la à de prochaines négocia-
tions.
Les quelques lignes publiées par ie~bm~
~etM' ch< sotr .sur les dispositions des Danois
ont été également remarquées à Berlin. Lst.
Ga~e~B ~e ~4Me?KN~ne ~M ~o~ y répond en
ces termes
On ne saurait guère voir un symptôme de ces
sentiments pacifiques dans ce fait que le A~oM~eMr
dM MM; cherche à prendre parti pour les griefs des
Danois. Il a é!ë plusieurs fois répété que l'article
du traité de Prague concernant le vote des popnla.
hons était une affaire uniquement pendante en~<5 la
Prusse et l'Autriche, et que ni la France ni Da-
nemark n'avaient à s'en préoccuper.
Les stipulations du traité de Prague peu~
vent n'avoir qu'un caractère Dilaterai n~a
Une famine qui jouit d'une réputation dé-~
plorable.lesBalthasardeMaIHy-le-Châteaù~
a été arrêtée tout entière, puis relâchée, ia[
mère et les trois fils ayant prouvé qu'il&
n'étaient pas sortis de chez eux la nuit de
l'assassinat.
Les soupçons s'étaient portés ensuite sur'
un ermite qui vit dans la foret. 1
L'ermite a été relâché, sur la deiRanda
mêmedeM~dePIanche-Mibray.
Jusqu'à présent on ne sait rien, on n'a
rien découvert, et le pays es~ dans la côn~
sternation.
Dimanche, la baronne, qui est la Provi-
dence de toute cette contrée, a voulu alle~
à la. messe. E!le s'est évanouie en franchis-~
sant le seul! de l'église..
Nous ne saurions peindre la stupeur qu~
règne a Coulanges et dans les environs..
Le notaire de Ghàtel-Censoir est incoaso-,
lable et s'accuse hautement de la mort de
M.de MaugëvIUe.
EilSm, dernier mystère ajouté a tant do
mystères, la vieille femme qui avait prédi!.
un malheur à M. deMaugeviIle,–la Brébal-.
g'he avait disparu, et il a été impossible
de la retrouver.
< .<< Il
Cet article remplissait la seconde et !n
troisième page du journal ITo~e, dont le.
format est assez petit.
Le journal traînait sur une des tables de
l'hôtel du Léopard, dans la salle à manger~
Un homme encore pâle et soufrant, et
qui paraissait releverd'une longue maladie~.
était descendu le matin a l'hôtel, par le.
premier convoi du chemin de fer, en com-
pagnie d'une femme jeune et élégante.
Tous deux achevaient de déjeuner, lors-
que la femme prit distraitement le journal
et se mit. a le parcourir.
Tout a coup elle poussa un cri de surpri-
se, et tendant le journal a son compagnon~ s
'–Tiens, lis! dit-elle. J'
Cette femme n'était autre que Corinne
Desiremont, et son compagnon de voyage,
on le devine, c'é!,ait,M. Léon de Villenave.
PONSON DU TERRAIL~
l (tsSM~d{<)
~x.z z ~a.
i fr.
3'Ë~(Par'se;~r!eMehtt!6i~aBe) i~0'
6H~HCES. 8. FL.CEm BGURSE. ET7.RUE MQ-HËM9
'L'Administration se réserve le droît de modiËer la rédaction des Annonces
1
~amed-~ ~VFH ia@7
M '(SejM~n~).i$~
B8!!EAUX D'MMHEMEST, ):3, RUE !S08TNMT~
\3;3*.Année'
Test ce qui eoncème l'Administrat'cndn Journal doit être adresse M Garant
-MM. ïes aboBDés.dont l'a~Mm~at. expire
le 30 avn!, sent 'pri~<~t~~MUV~er~
de suite, s'ils ne véu~Ët pas ~prouyer~de
rétard' d~s la récëption':Su!nsl.
'Les aboRRés nouveaux pï!t'.&t ~'ece-
voir A~e 6er6~, par,M. A. E§parbi~
les AHCMfs de passade, par M. G&c%es Fadt,
~t tout ce qui a~ru de 1& CM<~s:M de
~j!ancAs-~î&r< par M. PoNSON BU TERRAiL.
PARIS, 26 AVRIL 1867
M'PRESSEETM BRCiT -CQMU~
.M. Emile OUivier n'a pas pu se faire
illusion sur le sort qui attend, à l'épreuve
du scrutin, son contre-projet de loi relatif
au régime des journaux. Instituer le droit
commun dans une matière entourée d'au-
tant de suspicion que la presse, serait un
coup de hardiesse auquelbien peu d'esprits,
même parmi les plus sincèrement libéraux,
oseraient se résoudre, comme si l'impuis-
sance constatée des tentatives antérieures
de législation, loin de nous faire renoncer
~toutes ces expériences, nous condamnai!,
fatalement à des essais nouveaux.
Mais quels que soient les résultats prévus ~~i
du vate dela Chambre, il n'en est pas moins
b.on qu'une telle proposition ait été formu-
lée.~ Les questions de principe gagnent tou-
jours à ces défaites c'est par là qu'elles s'é-
clairent, quelles pénètrent dans l'opinion,
et qu'à travers les dénances écartées et les
craintes apaisées, elles se dégagent de tout
l'appareil dontlesavaitiongtemps entourées
le préjugé public..
.U en sera ainsi, no~s en sommes con-
vaincus, de l'application du droit commun
auxdéiitsdelapresse. Le droit commun
est, en eS'et, ici comme en toute autre ma-
tière, la véritable expression de la liberté
légale. Jl en détermine la limite exacte, éga-
lement loin de l'impunité qui ne serait
qu'un dédain périlleux, et des répressions
excessives qui empruntent quelque chose
d'odieux a leur caractère spécial et tendent
si souvent -a transformer des coupables en
martyrs..
Nous ne saurions, pour notre part, trop
Bous attacher à cette idée qui se retrouve au
fond de Inexistence de tous les pays vrai-
ment libres le droit commun, c'est, on
peut Je dire, t'axe de la vie sociale c'est
autour de ce pivot que se décrit le mou-
'vement national qui, nous entraînant tous
aujourd'hui dans.sa puissante unité, dirige
dans un même. sens et pousse vers un même
but de liberté et de progrès les en'prts de F
motre génération.,
Cette autorité du droit commun, si émi-
nemment libérale dans le principe d'égalité
qui la constitue, ne peut qu'être aiïaibHe au
lieu d'être fortiuée par les législations spé-
ciales que l'on veut enter sur elle, et qui
seraient évidemment inutiles si elles ne se
proposaient pas de déroger sur certains
points a la loi qui nous régit tous. Rien n'as-
sure, en eBet, vis-a-vis du pouvoir social,
Faccomplissement du devoir du citoyen
comme de rendre la notion de ce devoir
claire, simple, facilement accessible, et
FENLMTON DE LA ME~E
BcaT&VNï.i867
;~A.
mmMM: BE PMME-NBM
DEUXIÈME PARTIE
1~
Ea'tra~ CM j~rnaj t'YoNNE, d<«?:< ~6 auf~ ~6.
Notre paisiNè contrée est encore sous
l'impression d'un événement mystérieux et
terriMe qui a répandu remoi dans le can-
ton de CouIanges-sur-Yônne.
Voici les faits:
Tout !e monde a connu cet homme aima-
ble et charmant, ce gentilhomme accompli i
qu'on appelait le baronne Pianchc-Mibray,
et la nobiesae de Bourgogne porte eacore,
tout entière, le deuil de cet homme de bien
qui s'est tué si malheureusement à lâchasse
ilyadeuxans.
Un nouveau malheur -vient de f.apper p
'cette nebie et digne maison de Pianche-
~libray, dont ~e pays s'enorgueillissait de-
puis plusieurs siècles.
Depuis quelques jours, une nouv&Ile qui
aYnitété accueiUie avec joie, s'était répan-
dTicparminous.
M~ la baronne de.Planche-.Mibray.re-
ROD~ant-.au rôle éternel de veuve, allait;
seremarier.
Elle épousait en secondes neces un en-
fantde notre Bourgogne, ledescendant~d'u-
ne autre famille non moins ancienne, non
anoins respectable que les PIancbe-Mibray.
M. Manuel deMaugevire Bouveau nom
rcRdu célèbre par la fatalité, car ou n'a pas
oublié a Auxerre la nn tragique de M. Gas-
ton de Maugeviile, son oncle N. Manuel
tion de son deui); près de Ënir, du reste..
Sepreduction interdite aux journaux qni n'oct
p~s ~raM a~c SociieM des ~ens !eHr@s.
d'une nature tellement générale qu'elle sa!- 1
sisse la vie mèale dans toutes ses libres ma- $
nifestations.
Ce qu'ajoute ces ordonnances du droit
commun l'esprit fécond des juristes ne fait
qu'embarrasser inutilement nos codes, si
volumineux déjà. Comme. la loi, ne s'ap-
puyant plus sur des régies JSxes~ est Lan-
geante et moBIle~ fo'béissance devient irri-
table et inquiète. La conscience se préoc-
cupe ~eu de délits qui n'étaient pas hier et
qui sans doute n'existeront plus demain.
L'adhésion du sens moral se sépare en quel-
que sorte de la soumission à la loi et il y
a dans ce divorce une atteinte aux saines
conditions de la vie sociale, que ne saurait t
compenser aucune satisfaction donnée 'a la
vindicte légale.
Nous devons donc nous féliciter de v.oir
porter a la tribune, par le contre-projet de
M. Emi!e OUivier, cette théorie du droit
commun qui unira par rallier tous ceux qui
ont en .égal souci des droits delà défense
sociale et de ceux de !a liberté.
Si la discussion devait, dans nos prévi-
sions, atteindre le détail, nous aurions plus
d'une observation a faire sur la rédaction
proposée par l'honorable député de Paris.
Nous'ne voudrions, par exemple, ni d'une
exception déclarant abolies les peines cor-
porelles, ni surtout d'une pénalité de 500 fr.
à S,000 fr. contre toute divulgation d'une
nouvelle relative à la vie privée, alors même
que cette nouvelle ne constituerait ni la dif-
tamationm i injure. Un tel article, s il était
adopté et dans ces termes, ne protégerait (
pas la vie privée, dont les secrets, tout le ]
monde le proclame, doivent être inviolables; {
elle livrerait les journaux à la vengeance.
des plus ridicules vanités. Il serait loi- ,1
sible à chacun de nous interdire dë~l'ap-
peler par son nom; et la mention, dans
nos colonnes., des naissances, des mariages
ou des décès ne formerait plus que de lon- J
gués listes de contraventions ou de délits;
Telle n'est assurément pas la pensée de
l'honorable M. Emi!e OlUvier et, cepen-
dant, c'est là ce qui résulterait, dans la
pratique, d'une interprétation littérale de la
disposition qu'il propose. Mais nous n'insis-
tons pas, car dans tout ce contre-projet, U
s'agit pour nous d'une question de principe,
et, sur ce point, nous n'avons pas attendu
que la Chambre fut directement saisie pour
exprimer, avec notre .défiance de toute
législation spéciale, notre attachement au r'
droit commun.
L'Empereur, a l'Initiative de qui remonte
tout le travail législatif qui s'accomplit de-
puis trois mois, a'souvent conseillé à notre
pays de se former aux mœurs libres; Eh
bien, le droit commun seul qui nous incline
tous également sous sa puissance, est la rè-
gle et u~e le niveau de ces mœurs dont
Montesquieu a dit avec raison que « les cou-
tumes d'un peuple esclave font partie de sa
servitude, comme celles d'un peuple libre
font partie de sa liberté.)),
F. DE LAFONTEME.
M. de Janzé vient d'adresser Ma commis-
sion de la loi sur la presse l'amendement
suivant:'
Art. 8 Ms. Les journaux et écrits périodiques, po-
)iques ou non politiques, sont exceptes de la pro-
hibition établie par l'article l'~dd l'arrêté du 27
prairial an IX s'i)s forment un paquet dont le poids
Chaque jour ou à peu près, le jeune hé-
ritier des Maugeville quittait son château
du Seuil, situé sur la limite du Nivernais, 1
passait 1 Yonne et venait a Planche-Mibray
faire sa cour.
II y a trois jours, vendredi dernier, notre
Iouvetier,M. d'A. chassait dans la forêt
deFrettoie.
M. de Maugeville avait été convie a.cette
fête cynégétique.
Il s'agissait de détruire unq louve et ses
louveteaux.
A huit heures du matin, M. de Mauge-
ville se présenta au château de Planche-Mi-
bray il était en habit de chasse.
Ici commence une histoire lugubre et
mystérieuse, dont nous garantissons'Ia par-
fai'e exactitude, bien qu'elle ressemble plu-
tôt à un roman.
M°~ de Pianche-Mibray fut prise d'une
certaine appréhension dont elle ne put se
rendre un compte exact, lorsqu'elte apprit
que M. de MaugeviIIe allait à cette chassé.
Elle l'engagea d'abord à rester; puis elle
eut honte de ses vagues frayeurs et lui di.t:
Allez, puisqu'on vous attend.
Cependant elle ajouta:
Revenez ici ce soir, je vous attends a
souper.
M.deMaugeviHepartit.
Le rendez-vous de chasse était au Poteau
de l'Ëvêque.
Le notaire de Chatel-Censoir, M. T3om-
point~ qui se rendait, de son.côté, à la chas-
se de M. d'A. trouva une heure -après M.
de Maugev-iUe arrêté à la lisière de la foret
et causant avec une vieille femme bien con-
nue a Coulanges et dans les environs, qu'on
appelle la FrJAN:?!e et qui fait un innocent
métier de sorcellerie.
La bonne viei!!e tirait l'horoscope de M.
de. MaugevUle, qui lui avait complaisam-
mcnt abandonné sa main, ce qui St sourire
le notaire, qui est un joyeux vivant et un
voltairien.
La bonne yieilie lui disait
–3e vois, dans votre main, une foule de
bonheurs et de prospérités mais H y a là
une ligne qui me contrarie il poùrraitbien
'vous arriver un malheur.
Ces paroles, a dit M. Bompoint, avaient
paru jmpressionner très fort M. de Mauge-
ville, qui. avait un moment hésité a'conti-
nuer son chemin, et avait faiili retourner au
château de PIanche-Mibray.
dépasse an kiiogramme.ou s'its fqnt partie d'un pa-
quet de librairie qui dépasse te même poids.
Cet amendement a pour objet d'étendre &
tous les journaux sans exception la faveur'
accordée aux journaux littéraires par la lo~
du35juin')886 r f
Aucun moti f ne légitime, en eSet, une ex-
ception .qui met obstacle a -}? eirC~t&t'iôn et
a ~'xp&Hsioh des feuilles politiques.
L'adoption de l'amendement serait dou-
blement favorable aux intérêEs du Trésor.
La faculté nouveUe qui serait accordée aux
journaux politiques allégerait les frais
de transport et de distribution qui pè-
sent sur Fadmimstration des postes et
puisque l'Etat persiste a vouloir tirer unre-
venu du timbre qu'il impose aux journaux,
le produit de cette taxe s'accroîtra d'autant
plus que la matière imposable augmentera.
E BAUHt.
t
DERECHEF TELEGRAPHIQUES-
EREGE
Trieste, as avril.
La mal!e du Levant apporte les lettres d'Athènes
du29avri!.
Le traité postal austro-grec avait été présenté aux
Chambres. Le roi devait s'embarquer le lendemain
au Pirée. Les démarches pour la conclusion d'un
emprunt & l'étranger avaient échoué. On assurait à
Athènes qu'Omer-Pacha concentrait les troupes
turques à Candie, en vue d'une attaque conire
Sphakia.
On mande de Patras, 21 avril, que les bruits 1
d'une rupture entre la Turquie et la Grèce sont
sansfondement.
Lesavisde Constantinople, en datéduSO-avrii,
constatent que la mission de ~ubar-Pacha a com-
plètement réussi il ne reste, a aplanir que quel-
ques difficultés concernant le titre de vice-rd.
L'ambassadeur d'urfe grande puissance à Con&tan-
tinople avait conseillé la cession.de Candie au yiçe-
roi d'Egypte, lequel, à son tour, la céderait immé-
diatement àla&rëce.
Des lettres de Téhéran du 15 mars assurent qu)
la Perse a demandé la révocation deNamin-Pacna,
gouverneur de Bagdad, qui se serait rendu coupa-
b)e de mauvais traitements à l'égard de sujets per-
sans.
.)HL!E
Florence, 2g avril.
Sur la proposition du baron Ricasoli et avec l'as-
sentiment de M. Rattazzi. !a Chambre des députés
a nommé aujourd'hui une nouvelle commission
d'enquête pour étud'er les conditions anormales
de la province de Palerme et les moyens d'y re-
médier.
La proposition de M. Semenza, pour la libre
culture du tabac, a été prise en considération.
Une quarantaine de sept jours a été ordonnée
pour les provenances de Dalmatie à cause du cho-
léra.
rR~EtPMTES DaNUBiENNES
Bucharest, 25 avril.
Aujourd'hui a eu lieu la clôture do Chambres.
Le ministre président a lu le discours du trcne, qui
remercie les Chambres de leur activité, tout en re-
grettant qne le Sénat ait rejeté la proposition ten-
dant à transférer la cour de cassation à Ja~sy.
(~yence ~aca~M~?'
èBRO~QüE
Le GMe annonce que l'attaché militaire
prussien à Londres a été rappelé et qu'il
est parti hier pour Berlin. On donnait pour
motif à ce rappel que l'armée prussienne:
devait être mobilisée la semaine prochaine.
r ~I
On lit dans l'7H{grns
cercles politiques de Londres, que la crise actuelle
n'amené )a guerre. Le prince de Galles a déclare
tout dernièrement que des renseignements positifs,
Les railleries amicales du notaire le dé-
cidèrent néanmoins, et il l'accompagna au
rendez-vous.
La chasse eut lieu avec un plein succès.
M.BompointetM. de Maugev-ille revinrent
ensemble, tandis que les autres chasseurs
tiraient sur Courson et Coulanges-la-Vi-
neuse.
Ils avalent même .route faire jusqu'à
une lieue environ de Coulanges-sùr-Yonne,
à la bifurcation du Ch&ne fourchu.
M. Bompoint s'aperçut alors que les va-
gues appréhensions de M. de Maugeville le
reprenaient.
Je ne suis pas superstitieux, disait-il,
mais la prédiction de la Bréhaigne me pour-
suit comme le souvenir d'un mauvais rêve.
Le notaire chercha a lui remonter un peu
le moral, lorsque, tout à
chemin forestier qu'ils suivaient.
M. Bompoint a soIenneHement affirmé
que tout ce qu'il racontait était vrai.
La voix qu'ils avaient entendue semblait
donner un mystérieux avertissement a M. de
Maugeviile..
Mais ce qui l'impressionna plus encore,
ce fut de ne voir personne et de ne pouvoir
découvrir d'où partait la. voix, car le no-
taireet lui, eiant entrés sous bois, .fouillèrent
inutilement les broussailles. 1
M. Bompoint crut à une mystification de
braconnier, et parvint a faire partager cette
conviction a son compagnon.
Un peu plus loin, la même voix se fit en-
tendre de: nouveau.
Seulement elle paraissait venir du ciel, et
son avertissement était plus catégorique.
«M. de Maugeville, disalt-elie, fera bien
de ne pas aller ce soir à PIanche-Mibray et
de retourner à son château du Seuil. ?
Le notaire et lui entrèrent de nouveau
sous bras, se livrèrent à des recherches mi-
nutieuses et ne pureat trouver l'homme
quiavaitparlé. qui"tude.de
A partir de ce moment, l'inquiétude, ~de
M. de Maugeville augmenta.
Mais la bonne humeur de M. Bompoint en
triompha une fois encore.
Ils arrivèrent au Chgne fourchu.
Là M. de MaugeviHe insista de nouveau,
et M. Bompoint a avoué, les larmes aux
yeux/le lendemain, qu'il se reprocherait
toute la vie de l'avoir dissuadé de s'en re-
~ournercheg}m),
,~a
qu'il a reçus de JBerHn, ne lui permettent pas de;
douter de* la certitude d'une guerre prochaine.Lord
Stanley a aussi exprimé ses regrets qu'il ne puisse
plus espérer le maintien de la paix.
On sait ici d'une façon certaine qus la Prusse.se
prépare activement à la guerre. 1
Malgré tous les démentis de la Ga~/e
pros~cM~e de Berlia, ractivitë des prépa.- r
ratifs militaires de la Prusse n'est, 'heu-
reusement, pas plus un secret en France
qu'enAngIeterre.
Le cabinet de Berlin jouerait-il sur les
mots?..
On le croirait, à lire la~dépêche suivante
Berlin, 35 avril, 8,h. du soir.
On assure qu'en dehors des réponses des cabi-
nets de Vienne, Londres et Saint-Pétersbourg aux
demandes d'explication-sur le traité de 1839, le
gouvernement prussien n'a reçu jusqu'ici aucune
communication proposant une médiation relative à
la question du Luxembourg..
Il ne s'agit pa~, bien entendu, de la part
des puissances signataires du traité de~ 839,
d'une médiation dans le sens diplomatique
du mot. Mais niera-t-on a Berlin que les ré-
ponses des cours de Vienne, de Londres et
de Saint-Pétersbourg a la question d'inter-
terprétation qui leur a été posée, ne four-
nissent un terrain sur lequel tous les inté-
rêts. pourraient se concilier, si la Prusse
voulait s'y placer loyalement?
Toute la question est la et les eubrts du
télégraphe ne l'en détourneront pas.
La~ase~ede MMema~e <~u ~Vor~ dans l
laquelle 'il faut décidément chercher les
coBndences de M.deBismark, déclare, dans
son numéro d'hier, que l'on ne doit pas
s'attendre pour lundi à une communication
du gouvernement àTouYerture des Cham-
bres prussiennes.
Ceiies-ci étant convoquées, ajouté la Ga-
ze~e, pour un but spécial, et lëgouverne-
-ment n'étant pas en situation d'aller au de-~
la du terrain des délibérations sur la cons-
titution de l'Allemagne du Nord, le discours
d'ouverture aura probablement pour uni-
que objet l'œuvre de la constitution de l'Al-
lemagne du Nord.
Le silence de M. de Bismark causerait,
[undi, a l'Europe, nous croyons pouvoir le
dire, encore plus d'inquiétude que de sur-
prise~ W
La même feuille nie qu'il ait été fait par
l'Angleterre aucune démarche a Berim, au
sujet d'une pression exercée par. la Prusse
sur la Hollande. Elle déclare que la Prusse
n'a jamais menacé l'indépendance des Pays-
Bas et que les relations amicales entre les
cabinets de la Haye et de Berlin n'ont ja-
mais été troublées un seul instant.
Nous mettrions au défi la Ga-se~e de
!e/)ts~nedM~Vordde faire contresigner une
attestation semblable par unhomme d'Etat
quelconque de Hollande. Si cela était vrai,
si l'on ne sentait pas à la Haye cette lourde
pression d'une menace, pourquoi ces comi-
tés de défense, qui ne doivent leur mot d'or-
dre qu'au patriotisme de la nation, s'orga-
niseraient-ils ?
11 y a, dans les moments de péril suprê-
me, quelqu'un .qui en sait plus que la diplo-
matie, c'est tout le monde. Eh bien tout le
monde, en Hollande, dénonce et redoute les
convoitises de la Prusse.
Nos lecteurs~savent qu'aucun échange de
vues n'a lieu entre la Prusse et.la France au
sujet du Luxembourg, .depuis que les puis-
sances signataires du traité de 839-sont
saisies de la question. Un journal de Lon-
dres ajoute, .comme un détail particulier,
que l'ambassadeur de France à Berlin, M.
Après avoir hésité encore, M. de Mauge-
vitle se. décida ennn à continuer son chemin.
versCoulangêsetIe notaire et lui se sépa-
rèrent.'
A partir de ce moment, personne n'a revu
jM.d8MaugeviI!e.
~ma Planche-Mibray qui, vers huit
heures, avait entendu sonner une fanfare
dans le lointain et s'était imaginée que son
Ëancé annonçait son retour, M~de'~ Pian-.
che.-Mibray l'a vainement attendu toute la
nuit, en proie aux plus vives angoisses.
Les gens de Coutanges se couchent .de
bonne heure; cependant le garde éclusier
du canal a prétendu que vers neuf heures du
~oir, il avait entendu sur le pont le galop
précipité d'un cheval, et qu'il avait dit à sa
.femme
Tiens voilà sans doute M. de Mauge-
viiïe qui revient de Planche-Mibray et's'en
retourne à son château.
Le lendemain matin,.M~ de Planche-Mi-
bray a envoyé un domestique au Seul), un
autre à Cour-son.
Celui qui allait au Seuil s'est croisé avec
le jardinier de M. de MaugëviMe.
Cet homme accourait, tout euaré, annon-
cer que le cheval de chasse de son maître
était revenu les étriers vides, avait trouvé
la porte de l'écurie ouverte et était entré.
i Comme M. deMaugevilIepassaitquelque-~
fois deux ou trois jours hors de chez lui, ce
n'avait été. qu'à quatre heures du matin
qu'un palefrenier s était aperçu du retour
du cheval.
Une goutte de sang qui maculait la selle
lui donna l'épouvante.
Le jardinier révint a Planche-Mibray avec
le domestique.
Dans la nuit, ua aubergistede Coulanges;
!e père Frémiot, avait été pris d'un malaise
subit, et, craignant de mourir, il avait voulu
faire son testament.
Pour cela, il avait dépêché en toute hâte
son fils à Cbâtel, chez M Bompoint.
Le notaire était venu, et il se 'rouvait en-
core à Coulanges lorsque la rumeur publi-
que annonça que M"~ de Planche-Mibray
était très impatiente de M. deMaugevitls;
que, d'un aut~e c~té, le cheval dp ce def-
nieF était retourné seul au Seuil, et qu'on
avait remarqué du sang sur la seiïe.
M. Bompoint raconta alors ce qu'il sa-
vait, les hésitations, tes terreurs secrètes
Benedett!, n'a pas vu M. de Bismark depuis
le3 avril.
Le .correspondant wurtembergeois de
l'EMrope écrit a cette feuiile que depuis
quelques jours, se tientàStuttgard, ain-
si qu à Munich, dés conférences ministériel-
les et que l'Autriche «. fait des elforts énor-
mes )) pour rallier à elle les Etats du Sud.
Le correspondant de l'EMf'ope ajoute
Toute la presse allemande ne cesse de répéter
que nous marcherons avec la Prusse contre l'enne-
mi héréditaire, c'est le mot consacré. -/c ~CMn;
&<;?<, et je crois inutiles les tentatives que font la
France et l'Autriche pour obtenir notre neutralité.
Et le correspondant explique ce qu'il en-
tend par là en constatant que, les Etats du
Sud sont liés envers la Prusse par les fa-
meux traités du mois d'août 866, a ce point
que leurs souverains sont forcés de faire
cause commune avec le roi Guillaume, sous
peine de félonie.
Cette opinion est plutôt, pensons-nous,
celle de Berlin que celle de Munich ou de
Stuttgard. Il n'est pas possible que les Etats
du Sud se croient enchaînés à la politique
prussienne de façon a être, quoi qu'Us en
aient, les instruments aveugles des desseins
de M. de Bismark. Les démarches, de l'Au-
triche, si elles existent, n'auraient donc pas
pour but de rompre des attaches, qui ne sont
pas réelles, mais de faire exactement ap-
précier par les cours de Munich et dé Stutt-
gard la portée des engagements pris envers
le roi Guillaume par les rois do Bavière et
de Wurtemberg sous le coup du désastre de
Sadowa.) -c.
La Gase~s de .BaM'ëre dément, en ces termes,
les bruits qui ont été répandus au sujet du
voyage, à, Berlin et Vienne, du conseiller
ministériel comIeTaufJdrchen:
La mission du comte, dit la Ga~eMe de .Bau:e)'e,
étatt motivée par les circonstances politiques mena-
çantes du moment, et échappe, par conséquent, a
la publicité. La seule chose dont on puisse donner
l'assurance certaine, c'est que rentrée de la Ba-
vière dans la Confédération du Nord, sur laquelle
la Bavière a déjà fait connaître à plusieurs
reprises et positivement son point de vue n'a pas
été l'objet des pourparlers du comte Tanfkirohen
avec le comte Bismark et le baron de Beust, à plus
forte raison, aucun traité n'a-t-il été conclu à ce
gtijet; et que des négociations sur une accession
nationale quelconque de la Bavière au reste de
l'Allemagne ne sont pas encore ouvertes.
L'~a~e conseille au cabinet de Florence
de garder la neutralité dans le cas où vien-
drait à éclater une grande crise européen-
ne. L'opinion publique, ajoute cette feuille,
est d'accord avec le gouvernement en fa-
veur de cette ligne de conduite..
Nous sommes persuadés, au contraire,
que le royaume italien suivra des conseils
plus conformes à ses Intérêts et à son hon-
neur, et qu'il n'oubliera pas, comme semble
le faire l'organe de M. Ricasoli, ce qu'il doit
a la France.
Un ordre impérial publié par la GazeMe
d'c~e~ne rétablit l'institution de la garde
noble hongroise. Le général comte de Haller
en est nommé le chef.
Cette simple mesure contient la .réconci-
liation militaire delà Hongrie avec l'empire.
La polémique des journaux de Luxem-
bourg a déjà dépassé les bornes de celle
des feuilles de Berlin et de Paris. On ne se
demande déjà plus si l'annexion a la France
aura lieu, mais comment elle pourra, être
rendue légale..
Le Zan~ étudie avec beaucoup de soin
cette question, et il conclut que l'article
4.4 de la Constitution qui exige, pour toute
révision du pacte constitutionnel, deux vo-
de M. de Maugevilie qu'iL avait laissé au
Chênefourchu. o
~ma de plahche-MIbray était a demi folle
d'épouvante et de douleur.
La gendarmerie de Coulanges, aussitôt
prévenue, se mit en campagne.
On retrouva les traces du cheval à travers
les vignes, puis au-delà du pont de Coulan-
gessurlarouie.
Al'écartement des quatrepieds, il était
facile de comprendre qu'il aUait au triple.
galop et en proie sans doute une de ces y
terreurs auxquelles les chevaux sont sujets. v,
On suivit les traces au rebours, et elles
ramenèrent en forêt, à deux ou trois cents
mètres du Chêne fourchu..
Là on trouva une mare de sang, mais de
cadavre point.
M. Bompoint se souvint alors qu'environ
un quart d'heure après avoir quitté M. de
Maugevi!le. et alors qu'il était déjà à une
demi-lieue du Chêne fourchu, -il avait cru 'I
emendreun coup de feu dans cette direction.'
Mais comme il était alors huit heures et
demie du soir, moment où le lièvre com-
mence a sortir, il avait pensé qu'un bracon-
nier quelconque avait tiré a l'an'&t, et ne
s'en était pas préoccupé davantage.-
De Vautre coté de la mare de sang, les
sabots du cheval indiquaient, par leur dis-
position, une allure tranquilie.
La ligne forestière est bordée a gauche et (
à droite de fourrés presque impénétrables.
On les a fouines Inutilement.
Inutilement aussi on a cherché des traces
de pas ou de sang, et il a faliu abandonner
toute supposition que M. de MaugeviIIe se
serait traîné quelque part.
La marque de son corps existait profon-
dément marquée au milieu de la ligne fores-
tière, et on pense qu'H a été tué raide.
Qu'est devenu son corps? Qui l'a enlevé?
C'est la suprême complication de ce dra-
meétrangc et ténébreux.
On a retourné l~forët comme un champ
de labourage.
Pas une taille, pas un. gaulis, pas un
buisson qui n'aient été visités avec soin.
Tout ce qu'on sait, c'est qu'un crime a
étécommis,
Qu'est devenue la victime?
Telle est l'horrible énigme qu'on ne par'
vient pasa devine!
On a opéré plusieurs arrestations qui
Oa a opéré deviner. arresttttior~s ~ui,~
n'ont amené aucun résulta.~
tes émis dans deux sessions diuërentes et au
moins à quarante jours d'intervalle/ne sau-
raits'appiiquerdans de telles circonstances.
li ne s'agit pas, dit-i), d'une modiScation
dans la Constitution, mais de son abolition' 1
même et d'un changement radical dans les
conditions politiques du pays. A'oets'tes~
formes et prévues ne suffise
formes ordinaires et prévues ne suffise! j)
pas H y faut l'autorité d'un plébiscite.
Dans cet article, d'une argumentât}~
juste, nous trouvons un historique rap~
des phases que le grand-duché a traversée
depuis un an. Cet exposé pourrait être utHe~~
ment médité àBerlin
Le gouvernement grand-dncal a, depuis la jour-
née de Sadowa, adresse à la Prusse des récl"ma-
tiens réitérées au sujet de I'occupa)ion de la forte-
resse par des troupes qui n'en avaient eu la garder ·
jusque-là qu'au nom et par l'autorité de la Diète..
Ces réclamations sont restées sans résultat.
Des ouvertes ont même été faites pour régula-
riser la position anormale créce par cette possession
de fait, peur la lé~iHiner en retour des garanties
qui seraient accordées au grand-duché..
Ces tentatives sont encore restées infructueuses..
Le sort du pays était toujours incertain et la ça–
pitate demeurait s'ius l'empire delà force..
Entre temps, les organes les plus autorisés des
gouvernements de la nouvelle Union du Nordreven-
-diquaiont avec une insistance impérieuse, et. sou-
vent oûensante~notresoumission à cette fédération,
tandis que la population luxembourgeoise manifes-
tait hautement et dans toutes tes occasions sa ferme,
volonté de conserver l'indépendance, l'autonomie~
nationale et ces manifestations ont été, à diSéren-
tes repriser appuyées par des déclarations ofn<
cieUes du gouvernement.'
En pouvait-il ctre autrement?
Le pays n'avait-il pas à craindre de voiranëan-
*tir sous le poids décharges de toute espèce les
conditions heureusss et libres de .son existence;
.passée,?
Les habitants n'avaient-ils point des raisons d&
redouter une alliance intime avec une nation aftir–
mant sa suprématie d'uue manière aussi hautaine?
Le grand-duc, roi des Pays-Bas, pouvait-ii accepter
la subordination de sa souveraineté a l'autorité sou-
veraine d'un autre prince?
Le Z~nd ajoute à ces circonstances !'i!i"
quiétude de la'HoUande et les légitimes sus-
ceptibilités delà France; et c'est ainsi, cen-
clut-il, que le roi Guillaume a été amené
faire a la cour des Tuileries des ofFres de
cession.
Tous les détails qui viennent éclairer ta
situation ne font qu'accuser avec plus de
force la résistance inouïe de la Prusse de-~
vaut un droit indéniable.
Vcnci en quels termes la Ga~eMe ffe 7~~
7HS~?!S f~M ~Vo?'d appréciait dès hier, d'après
une dépêche télégraphique, l'article d~
Co?:s~'Berlin, 38 avril.
On lit dans la Gase~e de ~.4Hg!M
gage mesurée peut avoir sa raison d'être, en accen-
tuant tes intentions pacifiques du gouvernement
français, mais ces sentiments ne suffiraient guère,
à un jour donné, pour arrêter les passions excitées
outre-mesure. ))'
LaGs~~e c~c~a Cro~ dit a son tour sur*
le même sujet
La France retire sa demande d'annexion, et re-
clame une décision des grandes puissances sur le
droit, d'occupation de la Prusse. H'faut doncs'at.
tendre sous ce rapport-la à de prochaines négocia-
tions.
Les quelques lignes publiées par ie~bm~
~etM' ch< sotr .sur les dispositions des Danois
ont été également remarquées à Berlin. Lst.
Ga~e~B ~e ~4Me?KN~ne ~M ~o~ y répond en
ces termes
On ne saurait guère voir un symptôme de ces
sentiments pacifiques dans ce fait que le A~oM~eMr
dM MM; cherche à prendre parti pour les griefs des
Danois. Il a é!ë plusieurs fois répété que l'article
du traité de Prague concernant le vote des popnla.
hons était une affaire uniquement pendante en~<5 la
Prusse et l'Autriche, et que ni la France ni Da-
nemark n'avaient à s'en préoccuper.
Les stipulations du traité de Prague peu~
vent n'avoir qu'un caractère Dilaterai n~a
Une famine qui jouit d'une réputation dé-~
plorable.lesBalthasardeMaIHy-le-Châteaù~
a été arrêtée tout entière, puis relâchée, ia[
mère et les trois fils ayant prouvé qu'il&
n'étaient pas sortis de chez eux la nuit de
l'assassinat.
Les soupçons s'étaient portés ensuite sur'
un ermite qui vit dans la foret. 1
L'ermite a été relâché, sur la deiRanda
mêmedeM~dePIanche-Mibray.
Jusqu'à présent on ne sait rien, on n'a
rien découvert, et le pays es~ dans la côn~
sternation.
Dimanche, la baronne, qui est la Provi-
dence de toute cette contrée, a voulu alle~
à la. messe. E!le s'est évanouie en franchis-~
sant le seul! de l'église..
Nous ne saurions peindre la stupeur qu~
règne a Coulanges et dans les environs..
Le notaire de Ghàtel-Censoir est incoaso-,
lable et s'accuse hautement de la mort de
M.de MaugëvIUe.
EilSm, dernier mystère ajouté a tant do
mystères, la vieille femme qui avait prédi!.
un malheur à M. deMaugeviIle,–la Brébal-.
g'he avait disparu, et il a été impossible
de la retrouver.
< .<< Il
Cet article remplissait la seconde et !n
troisième page du journal ITo~e, dont le.
format est assez petit.
Le journal traînait sur une des tables de
l'hôtel du Léopard, dans la salle à manger~
Un homme encore pâle et soufrant, et
qui paraissait releverd'une longue maladie~.
était descendu le matin a l'hôtel, par le.
premier convoi du chemin de fer, en com-
pagnie d'une femme jeune et élégante.
Tous deux achevaient de déjeuner, lors-
que la femme prit distraitement le journal
et se mit. a le parcourir.
Tout a coup elle poussa un cri de surpri-
se, et tendant le journal a son compagnon~ s
'–Tiens, lis! dit-elle. J'
Cette femme n'était autre que Corinne
Desiremont, et son compagnon de voyage,
on le devine, c'é!,ait,M. Léon de Villenave.
PONSON DU TERRAIL~
l (tsSM~d{<)
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