Titre : La Presse
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1867-04-17
Contributeur : Girardin, Émile de (1806-1881). Directeur de publication
Contributeur : Laguerre, Georges (1858-1912). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 17 avril 1867 17 avril 1867
Description : 1867/04/17. 1867/04/17.
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Grande collecte... Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail
Description : Collection numérique : La Grande Collecte Collection numérique : La Grande Collecte
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/03/2008
Mercredi 17 a~ 1B67
4 M (~~). i~
BUREAUX O'tMMMENT.
N~redi M â~ri! M~
MOIS (PaMctJepmtementJe)aSMm)i3~'M~
MMNCES, 8, Pt. DE La BOURSE, ET 7, HUE Cog-HEaOS
~{caquicoQcernel'AdmimstratiûnduJourcaldoitetreadre~é~uGérant 8.~ Année L'AdministMtiohserëserYe!edMitdetMOdi6eF!aréd,tOtiondMAnnoMei `
Les abotméa Mowaox oat ~e)t rece-
VMr jM~ Gsr~, par M. A. Esparbié;
~eB~nMW~de possage, par M. forges Fath,
et tout ce qui a paru de la CA~~a~e de
~t.=~<
~taMe.%e-~tora~, par M. PoNS~kNtil~,
't~Ts~~&&
'<
L'Italie est enun pourvue d'umntBistëre.
'Après avoir promené de droite à gauche les
offres de portefcuiHes,M. Rattazzi a Ë'n par
trouver un nombre suffisant de coiiègue~.
Doùvennent-its, que sont-ils et pourquoi
sont-i~ministreg plutôt que te!!e,ou teiie
médiocrité ? Nut ne te sait. et eux moins
que personne. Pourquoi M. Ricasoii s'est-ii
retiré ? EsL-ce parce qu'it n'avait pas la ma-
jorité dans is Chambre? Ses successeurs ne
l'auront pas davantage, et aucun ministère
ne pourra t'avoir, tant que subsistera ~u
sein delà Chambre, indépendammt'nt des
mazziniensqui veulent la c~u~de ia dynas-
tie et ia république, une masse compacta
d'environ '!50 députés, dont l'unique pré-
occupation est d assurer leur rëeiection par
des déclamations retentissantes, et de con-
stater leur libéralisme en votant invariable-
ment contre tous les cabinets.
Quoi qu il en soit, le ministère étant con-
stitué, il devenait indispensable de l'inter-
peller, afin de fournir à lui l'occasion de fai-
reconnaître son programme, et à tausies
prétendants l'occasion de déciarer ce pro-
gramme incomplet et insufasant. M. Ferrari,
cet émule de Pic de la Mirandole, quidisserte
de omMt re sc~tn et gu~Msdamû~Ms, ~t ne lais-
se, par conséquent, échapper aucun pré-
texte de prononcer un discours, s'est tout
naturellement chargé de l'interpellation. Il
a demandé a connaître les causes dé la crise
ministérielle et les vues du cabinet sur )a
question romaine, sur les Ënances, la décen-
tralisation et les biens ecclésiastiques, et,
de plus, il a voulu savoir les motifs qui a-
vaient dirigé M. Rattazzi dans le choix de
BescoUèguet, ce qui revenait a demander
quel était le programme de chaque ministre'
en particulier.
On le voit, M. Ferrari n'est pas curieux à
demi.
Il a dû être médiocrement satisfait de la
réponse de M. Rattazzi. Celui-ci a décliné
toute explication sur une crise ministerieDé
qu'il n'a pas~ provoquée. Il a déclaré que le
Cabinet a, en politique, les mêmes principes
généraux que le cabinet précédent; d'où
l'on peut conclure que tout changement mi-
nistériel était au moins inutile. Mais M. Rat-
tazzi a ajouté que ces principes sont ceux
que partageât la presque totaiité des mem-
bres du Parlement ce qui implique que la
Chambre ne sait pas ce qu elle veut, et qu'el-
le culbute les cabinets pour le plaisir de les
renverser. Quant aux projets administratifs
etnnanciers du ministère, M. Rattazzi en a
ajourné l'exposé Jusqu'au jour de leur pré-
séntation, annonçant qu'ii examinerait afors
l'ensemble de la situation du royaume.
C'est àproposdesbiensecciéaiastiques que
le nouveau président du cons&Il a eniio inter-
rompu cette sérié de fins de non-recevoir. H a
annoncé l'intention de-maintenir fermement
-les vues qu'il a~xpriméfs dans son discours
aux éh'cteurs d'Atexandrie. Or, ces vues
con&isttnte~ une répudiation du p!nn de
M. Ric;asoH. M. Rauazzidemandait. dans son
discount q'jp l'en prélevât &U)' la v~te des
biens une somme dont le revenu .servirait à
'ouvr!)' les frais du cutte, et qui serait p!acee
en reines d'Etat nominatives aa nem dee di-
vers eues moraux, ou, cemme noua d'rtortS
en France, des personnes civiles constituées
dans chaque diocèse: Quant au mode d'a-
liénation de ce qui resterait disponible des
bitns nationaux~-M.-Rattazzi n'a ind'qué de
préférence pour aucun système. Le Porte-
ment italien n'a donc pas été fort éclairé
par la Sdélité que le ministre a promii-e à
dès-idées aussi vagues et aussi peu pré-
cises.
FEItaLBMN BE LA ~S
Btti7&TMt.lM?
'~A.
f~i TFÏ A!~ M Pî ~f~~ M8B
LHÂtËMmB UË iLAn~'aiMAt.
PREMIÈRE PARTIS
XXVIt
Quel traitement te jeune decteur, devenu
ïeeommensa) de Corinne, avait-il fait sui-
vreaM.deViDenave?
Nous ne le dirons pas au juste cepen-
dant nous croyons qu'it avait combattu les
semMabtes par ies semblables, la stupéfac-
tion par les stupéSants.
Aubatchisetàl'opium,qui plongent le
corps dans un engourdissement, tandis
qu'Us livrent Ma pensée un vaste champ de
dévergondage et de folie, il avajtt oppose le
pavot, qui fait dormir et éteint le rêve.
Depuis huit jours, la viedeM. de Ville-
Bave n'était qu'un long sommeil.
De temps en tempa, on lui entr'ouvrait
les lèvres et on lui faisait avaler un peu de
bouiUon.
Là &e réduisait Je système nutritif du
doctfur.
Corinne avait défend a sa porta a tout le
monde.
Ses gens avaient ordre de dire qu'elle était
àlacampagne.
RepredtiCttM hHenffM aM ~oa~~s qui N'om
pas trsMtveo ta Société des6ens de tettres.
M. Rattazzi a été un peuplus net au sujet
delà question romaine. I! a annonce l'inL
teniion d'exécuter Joyatement la convention
de septembre, et d'empêcher toute tentative
de nature ~r compromettre, l'avenir de la:
question. Le journal la JVaz~Me annonce e~
fectivement que le nouveau ministre a don?
,né des ordres très sévèrespo'.H' empêcher ou
~'é~pri~er toude :tè~t$tiva '~e.viQlatroa da 1 >
réprimer toute tentâU~e de viofatioa d~ }~
frontière pôntiScale. Les mauirestations de'
'Ganbaldi, qui est attendu à Ftorence, dé-
montrent que ces ordres n'étaient pas Inu-
tiles.
Le ministre a déclaré, enua, que ses Idées:
sur !a décentraiisat.ion étaient radicales;,
qu'il ne vou!ait coi.servcr au gouvernemenS:
.]ue les droits indispoisabies a unebunn'i.'
administration, et qu'it était partisan de
i'autonomie dcsprovn'fces. M. Ricasoli avait
fait. d"sdéo)arations analogues à la veiHa.
dt's éiections généraies. Peu à peu tous ~es
homn.es.d Etat itaii~ns sont doue amenés à.
abandonner la lutte contre l'esprit provin-
cia! et municipa!. l's ne pourraient plus lui
résister aujourd hui gans met're en pér3
{'exigence de !a monarchie, et ils ne peu-
vent hc dissimuler, néamnoins, que son ré-
veil et son aÛ'ermissemenL contiennent, en
germe Ja aestructiGn de Funite italienne-
CUCBEVAL-aLARtftNy.
DEPECEES TËLËSRAPE~UES
ET6TS-!JN!S s
New-York, iS avril.
La conr suprême a refusé d'autoriser l'Etat du
Mississipi h déposer une demande teDdaot à empê-
cher iepresideut Johnson de mettre en vigueur
l'acte de recoDsHtUtioa du Sud; mais elle a permis
à l'Etat de Géorgie d'enregistrer une demande ten-
dant à empêcher t'exëcutton de l'acte de recons-
truction par tes généraux Stanton, Grant et Pope.
r~S~E E
Bertin, 18 avri), soir.
L'ambassadeur d'Espagne autorise la Gaze~e de
Js Croix à démentir les informations données par
le correspondant parisien de cette teuiUe sur l'atti-
tude éventuelte de l'Espagne, dans le cas d'une
rupture entre la Prusse et la France.
(~f;?M;g.Hat!
(Voir p!us )oin les dermëres dépêches et les
dermëres nouvelles.)
CERONI~E POLm~UE
Le Corps législatif, en se séparant hier,
s'est ajourné au 25 avril. Si une communi-
cation du gouvernement aux Chambres de-
vait avoir lieu, comme la ~'ance l'a annon-
cé, i! serait nécessaire d'adresser aux mem-
bres des deux Chambres une convocation
extraordinaire.
Nous ne croyons pas que rien de sembla-
ble ait lieu. Les négociations se poursuivent
avecuneacuvitédonttémpignehtiafréquencé
des audiences privées que les ambassadeurs
des grandes puissances ont obtenues dans
ces derniers jours, et leur assiduité au mi-
nistère d( s anaires étrangères; mais aucun
résultat déunitif n'a été encore obtenu, et le
gouvernement ne peut vouloir communi-
quer aux Chambres que des faits acquis et
incontestables.
Les trois puissances, l'Angleterre, l'Au-
triche et la Russie, qui cat été saisies, par
~a France e: la Prusse, de t'examen du traité
de ')839. n'ont pas voulu s'en tenir à émet-
tre t-impieœein une opinion. Eties ont com-
pris que le .epo~de l'Europe é~ait assez
gravement compron.is pour néoesstier des
~tlbrts psrticuik'rs; et, indépendamment de
!a réponse oinci'I.!ë qu'eJies ont à faire aux
deux puissances dissidentes, eties se sont
appU~ées àaptanir officieusement les voies
à un arrangement.
Comme il n'y a encore ni à Berlin, ni sur-
tout à Paris un parti pns de pousser les
choses jusqu'à une rupture, les deux gou-
vernements dissidents se sont prêtés, avec
un égal empressement, à ces eobrts ami-
Coriane ne quittait presque pas la cham-
bre de M. de Vilienave.
–Mais, mfn ami, dit-elle au docteur le
soir du septième jour, cette guériaon ne ~e
-visntpas. Du fou vous avez fait un abruti,
voilà tout.
Le docteur Morel se prit à sourire.
Si voua voulez attendre demain, dit-
il, je suis persuadé que vous vous aperce-
vrez du contraire.
–-Demain, il s'évelHeFa!
Pas tout de suite. Mais sa pensée que
j'ai engourdie tout exprès a'ëveiHera peu à
peu.
-Ah!' .r
H commencera par rêver.
Mais il ne faisait que cela chez Dolo-
rèst I
Je m'entends, continua le docteur.
Qaand son rêve se dégageait des fumées du
hatchis, il était incohérent, étrange. On
sentait que son âme parcourait des espaces
imaginaires, se heurtait des mondes in-
connus, s'abreuvait d'une vie fantastique et
s'enivrait d'amours bizarres et impossibles
dans la Tie réelle.
Eh bien ?
I) fallait à tout prix, contiBua le doc-
teur More!, apaiser cette ~mpête d'imagina-
tion violemment rfjetée hors de ses limites
ordinaires il fa)tait ramener cet esprit ma-
lade et aS'Rcté dans les bornes ordinaires de
la raison humaine.
Pour cela, il 'était nécessaire de combat-
tre les eS'ets du hatchis par un stupÉËaat
qui anéantirait momentanément la faculté
qu'a l'esprit de quitter son corps pendant la
rêve et de uotter dans les espaces.
C'est ee que j'ai fait.
Toute trace du hatchis et de l'opium ont
dispar't.
Je vais cesser l'emptoi du stupéSant et
rame reprendra sa vie normaia.
Et i) rt"t.ra? dit Corinne.
Oui, m&is son rêve, quel qu'il soit, se
reportera à des actes quelconques de sa vie
eaux etofScicux, et ont laisse toute carrière
a l'initiative des autres puissances. Un con-
ilit européen est trop grave pour que cha-
cun ne cherche pas a diminuer autant que
possiMesa part de responsabilité.
Ainsi, attitude expectante de la France et
de la Prusse; enbrts multipliés des puissan-
ces pour trouver les bases d'unj-ion .Heirtous paratt~tre avec exactitude
la situation actuelle.
Nous ne voyons donc pas ;ce qui pourrait
faire l'objet d'une communication gouver-
nementale.
On lit dans le Afe'nMrt'a~ dt~o~s<~e
Nous apprenons de sonrce certaine que l'Autri-
che, la Grande- et.!g.je et inRu-sie sont unanimes'
pourrecoEoaî'reqne Ja garantie stipulée partes
traitésde 1839 ne saurait recevoir rappticationque.
ta Prus-e t'ec!a'ne pour m.i)Qtetnr son occupation
de ta iortere~se de Luxembourg.
Les trois grandes puishances no sont pas moins
unanimes pour cooester à la cour de bertin t.'ut
droit d i'ért'nce dans ks attaires du grand-duché,
dorit~; ar suite de ]a dissolution de la Confédération
germanique, te droit de disposer tibrement est in-
contestabtt'ment acquis au roi des Pays-Ba~, sous
la seule réserve de s entfndre avec ses coiiatéraux,
en faveur desquels f'o' dre de succession a été coa-
nrn~ép.tr l'articie 7t de Facte tinat df Vienne.
La manière nette et préiiise dont ieg cabinets
précités ont. t'ormuié leur opinion ne poavait. pas
manquer de produire une protonde impression à
Bertin, aussi appreDons-nous i~ue ie iangagedu ca-
binet prussien est devenu .ptus concitiant. C'est ce
qui contribue beaucoup a détendre la situation en
'permettant aux puissances garantes d'employer
utilement icurs etiorts pour;arriver a un compro-
mis honorable entre la France et la Prusse.
Le ParlementduNerd a été réuni pour
connaître ie résultat des délibérations aux-
quelles les délégués des gouvernements cou-
fédérés se sont livrés au sujet des amende-
ments introduits dans le projet de Consti-
tution.
Le gouvernement prussien ayant déclaré
qu'il ne pouvait accepter ni l'amendement
qui attribue une indemnité aux membres du
Reichstag, ni celui qui n'accorde la fixation.
du contingent fédéral que jusqu'en 1870, les
autres gouvernements se sont empressés
d'adhérer aux objections de la Prusse.
Une entente facile à prévoir s'étant ainsi
établie entre tous les membres de la Confé-
dération, le Reichstag a été réuni; et pour
lui faire mieux comprendre ce qu'on atten-
dait de lui, M. de Bismark a prononcé 'un
discours po*ir formuler ses objections con-
tre les amendements proscrits, et il l'a ter-
miné par cette déclaration « Si l'opposi-
tion m'empêchait d'achever l'oeuvre com-
mencée, je prierais le roi d'accepter ma dé-
mission. N
Le Parlement savait a merveille, par l'ex-
périence qu'en ont faite les Chambres prus-
siennes, ce que signiSait ce langage. Quand
M. de Bismark om'e sa démission, cela veut
dire que le moment serait venu de mettre
les députés à la porte, et le roi Guillaume
procède immédiatement à cette opération,
qui n'a pour lui, rien de désagréable.
Le Parlement du Nord s'est donc exécuté
de bonne grâce, et, en un tour de main, il
a repoussé tous les amendements nouveaux
et rejeté l'article 32 qui accordait une in-
demnité à ses membres. Les cinquante-neuf
premiers articles ont été votés en une séan-
ce. Le reste de la Constitution ne prendra
pas. plus de temps, et )a Confédération du
Nord se trouvera pourvue d'une Constitu-
tion.
La belle chose que le vote à laprussien-
ne, H est aussi rapide que le fusil à ai-
guille ¡,
Les correspondances de Berlin signalent la
réponse faite par M. de Bismark une inter-
peUinionquihiia a été adresse, dans la séance
du 9 avril, par des députés du grand-duché de
Hesse au Heichstag.
On saii. que, par suite du traité de paix con-
clu ie y septembre 1866 entre la Prusse et la
Hesse; legt'and duché est entré dans la Confé-
dération du Nord pour la Hesse supérieure, et
que les deux autres provinces de ce pays sont
restées en dehors de cette Confédération.
IL a sembié à ces députés que le moment 6-
tait venu où l'Allemagne était assez forte pour
ordinaire, etnoa plus cette histoire non I
arrivée qu'tl croyait vivre, quand iL avait
aux lèvres ie fatal narguileh. '1
Corinne avait attendu patiemment jus-
qu'au lendemain.
On sait que la patience était sa vertu do~
minante.
Lejendemain, au petit jour, comme elle
sommeiltait encore, le docteur la fit appe-
ler.
Elle courut à la chambre dé M. deYilIe-
nave.
–Il rêve, dit le docteur, i
Corinne s'approcha du lit. !L.
En effet, dormant toujours, mais les Jë-
vres entr'ouvertes, M. de Vilfenave balbu-
tiait quelques mots.
*Parmi ces paroles, un nom frappa Co-
rinne Pianche-Mibray..
–Bon! dit-eHeen regardant le docteur,
c'est le sentiment de sa vie passée qui lui
revient.
–Vous voyez!
–Rêvcra-t-il longtemps? 9
Une heure ou deux, peut-être moins.
–Et après?
–Après, il s'éveillera tout-naturelle-
ment, sans secousses, et son esprit opérera
tout de suite une soudure entre le mement
présent et le moment où il a -commencé à
fumer de l'opium.
–Et il ne se souviendra de rien de ce
qui s'est passé dans l'intervalle ?
De rien absolument.
–.Ce qui fait qu'il croira s'âtre endormi
hier?
–Parfaitement.
Cerinne était une femme prudente.
J'avais besoin du docteur pour guérir
Vittenave, pensa~-eHe, mais il est parfaite-
ment inutite qu'il sache nos petites affaires
à Léon et a moi.
Et prenant la main du jeune homme:
–Mon ami, dit-elle en lui souriant de
son plus joli sourire, yous arez besoin de
régler ses affaires intérieures sans prendre con-
seil de l'étranger, conformément à ses intérêts,
et pour ne prénoms, comme point de départ de
ses résolutions, que son bien propre.
Ces députés ont, en conséquence, demandé.
a M. de Bismark, s'il existait des obstacles qui
opposeraien~à rentrée dé tout.le grand-du-
bédans la Confédération du Nord; quels é-
aient ces obstacles et s'ifa é.taient durables ou
d'un caractère transitoire.
La réponse de M. de Bismark, habite comme
toujours, a été p)pine de ménagements pour
l'Autriche et la Bavière.
Il a déc'aré qu'il examinerait de p,!us près la
question de savoir si !e traité de Prague s'op-
pose à l'entrée, dar'sia Confédération du Nord,
du grand-duché tout entier, lorsque le gouver-
nement. grand-ducal )ut en aurait exprimé le
vœu d'une manière officielle.
Nous commencerions alors par entrer en pourpar-
lers amicaux avec le souvernëment a.utnchieo,
puisque noos avons L'intention de vivre en accord a-
vfcl'Autriehe sur )a baso du traite de Prague, etenc*
qui en concerNe I'interprétat)on,–['oursavoircctm-
ment il comprend lui-cnéme ta question, et d'après
i'attitnde qu'a gardée jusqu'ici le gouvernement
impérial, nous ne croyoos guère que~cette mesure
rencontrât nue résistance sérieuse, sitot.que les
vœx du nouvernèmeBt hessois se seraient mani-
ffs~ës sans équivoque.
Ayantta conviction qu'il ne s'élèverait pas de
contradiction au dedans de la Confédération du
Nord, je considérerais néanmoins comme utile et
répondant aux relations réciproques, d'entrer aussi
en pourparlers &ur cette affaire avec nos alliés du
Sud, et notamment av.;c la Bavière, pour savoir si
la politique de ces gouvernements serait favorisée
ou contrariée par un fait de ce genre.
Mais avant tout, il serait nécessaire que le gou-
vernement gMud-ducat formulât nettement sa~o-
lôntéét f'près l'empressement qu'il a montré à par-
ticiper M'œuvre nationale à laquelle la Hesse su-
périeure seulement est complètement intéressée
jusqu'ici, nous pouvons, avec confiance~ laisser la
décision dé cette question à ce gouvernement qui
sait le mieux ce qui répond à ses intérêts et dont,
par des raisons damit 6 tidele je ne crois pas de-
voir préjuger ici la résolution par une déclaration.
L'assemblée passe à l'ordre du jour.
Le Tt'mes est toujours plein d'enthousiasme
pour ce qu'il affecte de regarder comme l'unité
allemande, pour ce qui n'est que la concentra-
tion ou plutôt l'absorption prussienne.
(( Habtie et heureux M. de Bismark s'écrie-
t-il encore ce matin, tout a tourné d'une maniè-
re favorable à sa politique. Pourquoi la France
a-t-elle parlé de la rectincation.de ses frontiè-
res, du Luxembourg? Elle a éveillé les justes
susceptibilités de l'Allemagne, qui ont servi la
Prusse et devaient la servir, s
Ce qui importe surtout au TtN!es, qui, au
reste, est l'organe ndèledes jalousies britanni-
ques, dès qu3 l'intérêt de ia France est en jeu,
c'est que l'Allemagne s'appartienne réellement
à elle-même, et que, dégagée d'éléments étran-
gers, comme l'Autriche, le Danemark, la Hol-
laBde, elle nous oppose une nationalité (( forte-
ment organisée et compacte s.
II se félicite de voir acceptés maintenant, p~r
toute la nouvelle Confédération germanique, le
même budget et la même organisation militaire
qu'en Prusse, jusqu'au 31 décembre 187l.
Pour arriver à un tel résultat, la Prusse, sui-
vant le Tïmcs, n'a vraiment rien fait d'excessif.
A l'exception du Hanovre et des autres Etats
dont le sort a été décidé par la guerre, on n'a.
vraiment point a se plaindre des procédés de )a
Prusse, et, vraiment, il faudrait que le reste de
l'Allemagne, à commencer par la ville de
Francfort, sans doute, fût bien susceptible pour
se plaindre le grand but, enfin, de M. de Bis-
mark a été la constitution de la patrie alle-
mande.
Au reste, « l'empressement que les Etats du
sud de .l'Allemagne, la France, l'Autriche et les
autres puissances continentales ont misa à lutter
avec la Prusse de préparatifs militaires et d'ar-
mements, sont la justification de la Prusse s.
'Raisonnement bizarre qui attribuerait, la cause
de l'ambition de la Prusse et l'absorption de
l'AHemagne entière, qui est son but, aux con-
séquences naturelles de cette c.)use première,
et aux précautions prises par l'Europe, le dan-
ger qu'elles ont naturellement pour but de pré-
venir
Outre le command-ment militaire suprême,
le droit de paix et de guerre, tout ce qui peut
s'y rattacher politiquement et administrative-
ment, la représentation de a confédération; a
l'égard de l'Europe, la direction des postes et
des télégraphes, ia haute main sur les chemins
de fer, s'il le fa'Iait, la Prusse qui est modeste,
ns demande rien quoiqu'elle se réserve le droit,
bien entendu, comme le fait observer le 7'tMM,
de proclamer la loi martiale sur tel point du ter-
ritoire fédéral qu'il pourrait lui convenir dans
l'occssion..
repos. Allez donc dormir un peu, on vous
éveillera pour déjeuner.
Uneprièrede Corinne, c'était un ordre
pour l'amoureux jeune homme.
Il sortit en disant `
Il vaut mieux, du reste, que notre ma-
lade en s'éveillant ne voie autour de lui que
des 'visages connus.
C'est ce que je pensais, dit Corinne.
Et quand le docteur fut parti, elle s'ins-
talla au chevet 'de M. de Yillenave, et se
pencha sur lui pour ne perdre aucune des
paroles qui lui échappaient dans le rêve..
M.deVilIenavedisait:
Je déSe bien qu'on me prouve jamais
que je suis pour quelque chose dans la mort
de mon oncle. On l'a assassiné. c'est
vrai. mais je n'ai pas hérité. C'est Michel
Balthasar qui a fait le coup. je n'y suis
pour rien. Si j'avais hérité, pourtant.
Un sourire effleura alors les lèvres du
dormeur.
Corinne était devenue un peu pâle.
Quelle canaille! murmura-t-elle.
Les natures les plus froidement perverses
ont leurs heures de loyauté subite.
Corinne se leva indignée.
La vérité se faisait jour dans le rêve ni
plus ni moins que dans le vin..
La mort du baron de Planche-Mibray était
le résultat, nen d'un accident, maie d'un
crime, et ce crime, le soin qu'il prenait à
s'en défendre, prouvait que M. deVilIenave
en était complice, au moins moralement.
Un moment, Corinne sentit toute sa haine
et tout son mépris pour cet homme qu'elle
avait aimé autrefois et qui avait été lâche
et vil avec elle, se réveiller impétueuse; un
moment, e)ie songea a faire appeler le com-
missaire du quartier et a lui fairepart de ce
qu'elle venait d'entendre.
Mais ce ne fut qu'un éclair.
La courtisane domina la femme qui avait
eu un mouvement honnête.
Il vaut 00,000 francs se dit eHe.
Quand on est une femme sérieuse comme
Le 1'MHM a raison la Prusse n'a rien de-
mande et rien pris en Allemagne. qne la dic-
tature.
Le ~mo/Q~ dt~oMo~Me publie la dépê-
çhe suivante qui enlevé toute importance a
la démarche des députés tchèques à la Diète
deRohême, que le télégrapite.-coua a fait
connaître
Vienne, ~G avril.
Le baron de Beast a réussi à é.abiir unecomplëte
entente entre le gouvernement et le parti aiïemsnd
de la~BohOmc, auquel est assure une majotité assez
forte pour permettre de passer outre aux protosta-
tions illéga'es de la minorité tchèque.
L'intention du baron de Beast est de fortiSerson
ministère en s'adjoignant comme collègues un re-
présentant de l'a Bohême et un de la Moravie. Dans
ce but, il a offert'un portefeuille au professeur
Herbst, le chef reconnu du parti allemand en Bo-
hême. A l'exemple de M. Desk, M. Herbst a décli-
né le pouvoir, en 'alléguant que, comme député, il
servirait mieux tes intérêts de la cause constitu-
tionnelle que défend le gouvernement. Il n'a pas
moins promis son loyal concours au ministère; a-
prës avoir eu plusieurs conférences avec le baron
de Beust, qui lui a expliqué son p-ogramme.
Le comte Rodolphe Wrbca, un des plus grands
propriétaires de ia Moravie, est désigné pour le mi-
nistère de l'agriculture, qui va ctre crée.
Par un rescrit du 1 1 de ce mois; l'empereur
d'Autriche a convoqué de nouveau, pour le 1~
mai, la Diète de Croatie, qui avait été ajournée
par le rescrit du 4 janvier dernier.
On msnde de New-York, 36 mars, au 7'MKcs.'
Dacs son uf la réorganisation, le président Johnson déclare que
ce bill est basé sur l'idée 'fausse que les Etats du
Sud n'ont droit à aucune Constitution, excepte celle
qui peut leur être arbitrairement imposée et faite
sous l'empire des restrictions de la loi militaire.
« Durant la rébellion,dit-il, j'ai recommandé des
mesures énergiques pour qu'elle fùt étouffée; mais
la guerre a pleinement rempli son but, et quand
les sudistes ont demandé notre projection et njtre
amitié, j'ai pensé qu'il éia'.t de notre devoir de les
accueillir dans un esprit de clémence et de !es con-
quérir plus par la grandeur d'âme que par la force
des armes.
"Si le congres avait adopté cette politique, les
Etats du Sud seraient maintenant dans l'Union.
En présence de l'alternative laissée au Sud, je re-
garde sa condition comme déplorable mais j'ai la
ferme confiance qu'une opinion publique éclairée
effacera de notre code une législation oppressive et
inconstituHonci''Ile,et,qu''Io peuple sera de nou-
veau un), prospère et heureux. B
Le Corps législatif a adopté hier le projet
de loi sur la contrainte par corps à la ma-
jorité de voix contre 97.
M. le ministre de la justice a déclaré, sur
une interpelIatioR de M. Martel, qu3 le
gouvernement avait l'intention de rendre,
par un décret, la loi exécutoire en Algérie.
Le Corps législatif a terminé la discus-
sion de la loi municipale, mais il n'a pas
été procédé au vote sur l'ensemble de la
loi, l'article ~3 ayant été renvoyé a la com-
mission, avec l'assentiment du gouverne-
ment.
Le projet de loi qui accorde uae récom-
pense nationale à M. de Lamartine a été vo-
té, sans discussion, par '!47 voix contre 24.
Nous aurions voulu que le vote fut unanime.
C. LEFÈYRE.-
NOUVELLES SE§ CBARBRES
Les vacances de Pâques ont commencé hier
pour le Corps législatif; elles se prolongeront
jusqu'au jeudi 25. La majeure partie des dépu-
tés, du moins ceux qui ne font pas partie des
commissions du budget., de l'organisation de
l'armée et de la presse s'acheminent a l'heure
qu'il est vers leurs départements 0 /brtos Mtmt'Mm SMa s; &ona ?tdrn~
Le Sénat entre aujourd'hui en vacances son
président, M. Troplong, est parti pour sa terre
de CormeiUes~ dans l'Eure, où il va préparer
son discours annuel au comice agricole de son
canton A~co~MHs~Mh'a ~?:emM~.M.le pré-
sident Troplong, comme feu son ami M. Dupin
aîné, tient à répéter annuellement à ses fer-
miers' les paroles de Cioéron sur l'art de culti-
ver la terre, au mitièu d'une doub)e haie de
pompiers, rassemMës pour la solennité par le
préfet de l'Eure. CormeUles est pour M. Trop-
long ce que RafËgny était pour M. Dupin aîné.
Corinne, on ne jette pas ainsi i 00,009 francs
parla fenêtre.
M .de Villenave rêvassa quelque temps en-
core.
Le nom de sa tante, celui de son oncle re-
vinrent alternativement sur ses lèvres, puis
celui de Munito.
II n'y eut que le nom de Dolorès qu'il ne
prononeapas.
Et tout à coup il rouvrit les yeux.
D'abord il ne vit pas Corinne qui s'était
un peu écartée.
Mais il reconnut cette chambre pour l'a-
voir habitée jadis.
Meubles, tentures, tableaux, tout était
encore connue de son temps.
–Bon! dit-il, me voifà'chez Corinne.
Comment diable y suis-je? Il me semble que
j'étais hier M'Opéra.
Corinne fit un pas vers lui.
–Ah! dit-il, c'est toi?
Sans doute, répondit-elle.
–Etjesuischeztoi?
Mon cher, dit froidement Corinne, tu
l'as échappée belle.
Il la regarda avec étpnnement.
Et tu as failli apprendre a tes dépens
ce qu'il en coûte de s'associer à des bohé-
miens.
Les souvenirs de 5f. de TiUenave lui re-
vinrent nets, précis, et commes'il se fût vé-
ritablement endormi la veille au soir.
–-Ah! ce gueux de Munito, dit-il.
Et cette drôlesse de Dolores.. fit Co-
rinne.
Tiens, c'est vrai. je l'avais oubliée.
.C'est une belle femme.
Et qui a bien manqué de t'empêcher
d'épouser jamais ta belle tante.
--Oh!
–Tu peux m'en croire.
Mais comment?
Quand étais-tu a l'Opéra? 7
–Hier.
–Tute'trompës.
–Bah!
f
Il parait décidé que M~r~&~a
sera pas vice-président ~at~
dans'cette session/an gra~d~e~
des memi)res de !a réunion~e~eJ~A~/
cade. Le nouveau vice-présid~n~a~H ~n~
députe ihamovib.Ië de la l'°~Mn
d'Indrè-eV-i;oir,e,
M. Gouin est nô a'Tours en 1793.1! n'est pas
pour cela le doyen d'âge de la Chambre. M. le
général baron Gorsse, M. Berryer et deux au-
tres dâput~s sont plus Sgés que' lui. M. Gouin
fait partie de la députation d'Indre-et-Loire
depuis ]831. A son entrée au pafais Bourbon,
il s'assit au centre gauche et vota avec le cen-
tre jusqu'à l'avènement du ministère du 13 mai
1839. Il fut rapporteur du budget des recettes
pendant plusieurs années de suite.
M. Thiers, enfermant te cabinet du l~mars,
lui donna le portefeui!!e del'agricutture et du
commerce, avec feu M. BiHauft pour sous-se-
crétaired'Etat. C'est a M. Gouin, ministre~ que
l'on doit t'importante loi concernant )e travail
des enfants dans les manufactures. Député 'a-
borieux et assidu, il est membre de tou!es les
commissions de Snances, de travaux publics,
et parle avec facilité la langue des anaires.
L'âge n'a diminué en rien l'activité qui l'a dé-
voré de tout temps. il est administrateur,
membre du comité de direction du chf.min do
fèr de Paris à 'a Méditerranée, et plusieurs
grandes entreprises nnahcières ont souvent re-
cours à ses conseils et à son expérience. La no-
mination de M. Gouin a la vice-présidence est.
accueillie avec satisfaction par tous les députés
qui ne sont pas du cercle, réactionnaire.
Jeudi 35 avril, le Corps législatif nommera
la commission chargée de l'examen du projet
dé.loi sur l'augmentation de l'effectif de la po-
tioe municipale de Paris. Il s'agit du vote d'un&
allocation destinée mettre le service de sur-
vèillance en rapport avec l'accroissement de la
population de la capitale l'urgence de ces dis-
positions est manifeste en présence de~l'immen-
se concours d'étrangers que doit attirer l'Expo-
sition universeUe. Le crédit demandé est de
960,000 fr., qui élèvera a 5,307,000 fr. la part
contributive de l'Etat dans les frais de police
de la capitale. La Ville contribue à cette dé-
pense pour la môme somme.
Au moyen de ce crédit, il sera créé 908 ser-
gents de ville nouveaux, commandés par 9C
sous-brigadiers, 50 inspecteurs de poKce, 8
brigadiers et 90 auxiliaires ou suppléants. jCes
derniers servent à combler les vides faits par
la maladie, les vacances d'emploi et toutes les
causes d'absence des agents du personnel nor-
mal. L'organisation de la police, ainsi complé-
tée, sera définitive, d'après l'exposé des motifs
du projet du gouvernement.
Heureux si ce renfort de poiice peut nous
préserver des nombreux piek-pockets qui four-
mitlent dans Paris
Un nouvel amendement au projet dla presse a été proposé par des députés de l'op-
position le voici
Les poursuites pour coutravcniioBS ou délits com-
mis par ]a voie de bptësse ne pourront s'psereer
que dons ua délai de fMM mots, à partir du jour
où auraénitcu le dépôt du journal on du livre.
MM. Jules Simon, Lanjuinais, Marie, E.
Peiletau, G'ais-Bizoin, P. Betbmont,
Havin, J. Magnin, E. Picard, Hénon,
Carnot, Jutes Favre.
E BADER.
PARTMHERES
rrA~~s
~aH:/e~ë du co?K:M ?-CHta!'M.– j! ~a~azs: et ~e
~noMuectent tKmrrech'OHne' ~nm~ersoi'rc
du a!!r~.
` Rome, lit avn!.
Je vous ai parlé du manifeste qui a été af6-
ch6 sur plusieurs points de Rome dans ia nuit
du 6 au 7. Il est bien avéré qu'il émanait d'une
source mazziniennc; car le comité national ro-
main, organe du parti unitaire modéré, vient
d'y répondre par le manifeste suivant
Romains,
Depuis quelques jours, Circulent dans Rome
des imprimés ayant la forme demont/e~es at'Mt
centre d':KSM!-?-ecDacce et le mérite du programme, le conute na-
tional rondin a le devoir de déctarer qu'it déctine
touie responsabilité au sujet de ce manifeste, et de
mettre son parti en garde contre une tentative qui,
généreuse en elle-même, a le tort de provoquer la
Il y a qtiiEze jours de cela, et depuis
quinze Jours; tu as été fou h lier.
Te moques-tu de moi ?
–Mon cher, dit froidement Corinne,,ta
raison n'est peut-être pas assez forte encore
pour que je te dise tout aujourd'hui. Sache
seulement une chose.
–Laquelle?
C'est que le bohémien Munito a fait le
m&me rêve que toi.
–Que veux-tu dire?
li aime M~ de PIanche-Mihray.
Corinne
–Demain, je t'en dirai plus long.
quand nous serons en route.
–Mai où allons-nous?
–En Bourgogne, repondit Corinne.
<
xxvin
-Le lendemain soir, comme ils roulaient
tous deux vers Auxerre, dans un coupé du
train express, où ils étaient seuls, car
elle s'était débarrassée du naïf docteur,
CorinneditaM.deVilIenave:
Ah ça, tu as donc fait assassiner ton
oncle le baron?
M. de Vinenave bondit sur sa banquette,
ses cheveux se hérissèrent, et il regarda
Corinne avec épouvante.
Peu importe, dit-elle froidement,
comment je suis au courant de tes an'aires
mais écoute-moi bien ce n'est plus cent
mille francs qu'il me faut, mais le triple de
cette somme, et comme je suis une femme
sérieuse, tu peux t'en rapporter a moi du
soin de-te faire épouser M"" la baronne de
Planche-Mibray!
PONSON DU TERRAIL.
FIN DE LA.PREMIÈRE PARTIE
(LŒd~ë?K6p':{'h'6a!'
4 M (~~). i~
BUREAUX O'tMMMENT.
N~redi M â~ri! M~
MOIS (PaMctJepmtementJe)aSMm)i3~'M~
MMNCES, 8, Pt. DE La BOURSE, ET 7, HUE Cog-HEaOS
~{caquicoQcernel'AdmimstratiûnduJourcaldoitetreadre~é~uGérant 8.~ Année L'AdministMtiohserëserYe!edMitdetMOdi6eF!aréd,tOtiondMAnnoMei `
Les abotméa Mowaox oat ~e)t rece-
VMr jM~ Gsr~, par M. A. Esparbié;
~eB~nMW~de possage, par M. forges Fath,
et tout ce qui a paru de la CA~~a~e de
~t.=~<
~taMe.%e-~tora~, par M. PoNS~kNtil~,
't~Ts~~&&
'<
L'Italie est enun pourvue d'umntBistëre.
'Après avoir promené de droite à gauche les
offres de portefcuiHes,M. Rattazzi a Ë'n par
trouver un nombre suffisant de coiiègue~.
Doùvennent-its, que sont-ils et pourquoi
sont-i~ministreg plutôt que te!!e,ou teiie
médiocrité ? Nut ne te sait. et eux moins
que personne. Pourquoi M. Ricasoii s'est-ii
retiré ? EsL-ce parce qu'it n'avait pas la ma-
jorité dans is Chambre? Ses successeurs ne
l'auront pas davantage, et aucun ministère
ne pourra t'avoir, tant que subsistera ~u
sein delà Chambre, indépendammt'nt des
mazziniensqui veulent la c~u~de ia dynas-
tie et ia république, une masse compacta
d'environ '!50 députés, dont l'unique pré-
occupation est d assurer leur rëeiection par
des déclamations retentissantes, et de con-
stater leur libéralisme en votant invariable-
ment contre tous les cabinets.
Quoi qu il en soit, le ministère étant con-
stitué, il devenait indispensable de l'inter-
peller, afin de fournir à lui l'occasion de fai-
reconnaître son programme, et à tausies
prétendants l'occasion de déciarer ce pro-
gramme incomplet et insufasant. M. Ferrari,
cet émule de Pic de la Mirandole, quidisserte
de omMt re sc~tn et gu~Msdamû~Ms, ~t ne lais-
se, par conséquent, échapper aucun pré-
texte de prononcer un discours, s'est tout
naturellement chargé de l'interpellation. Il
a demandé a connaître les causes dé la crise
ministérielle et les vues du cabinet sur )a
question romaine, sur les Ënances, la décen-
tralisation et les biens ecclésiastiques, et,
de plus, il a voulu savoir les motifs qui a-
vaient dirigé M. Rattazzi dans le choix de
BescoUèguet, ce qui revenait a demander
quel était le programme de chaque ministre'
en particulier.
On le voit, M. Ferrari n'est pas curieux à
demi.
Il a dû être médiocrement satisfait de la
réponse de M. Rattazzi. Celui-ci a décliné
toute explication sur une crise ministerieDé
qu'il n'a pas~ provoquée. Il a déclaré que le
Cabinet a, en politique, les mêmes principes
généraux que le cabinet précédent; d'où
l'on peut conclure que tout changement mi-
nistériel était au moins inutile. Mais M. Rat-
tazzi a ajouté que ces principes sont ceux
que partageât la presque totaiité des mem-
bres du Parlement ce qui implique que la
Chambre ne sait pas ce qu elle veut, et qu'el-
le culbute les cabinets pour le plaisir de les
renverser. Quant aux projets administratifs
etnnanciers du ministère, M. Rattazzi en a
ajourné l'exposé Jusqu'au jour de leur pré-
séntation, annonçant qu'ii examinerait afors
l'ensemble de la situation du royaume.
C'est àproposdesbiensecciéaiastiques que
le nouveau président du cons&Il a eniio inter-
rompu cette sérié de fins de non-recevoir. H a
annoncé l'intention de-maintenir fermement
-les vues qu'il a~xpriméfs dans son discours
aux éh'cteurs d'Atexandrie. Or, ces vues
con&isttnte~ une répudiation du p!nn de
M. Ric;asoH. M. Rauazzidemandait. dans son
discount q'jp l'en prélevât &U)' la v~te des
biens une somme dont le revenu .servirait à
'ouvr!)' les frais du cutte, et qui serait p!acee
en reines d'Etat nominatives aa nem dee di-
vers eues moraux, ou, cemme noua d'rtortS
en France, des personnes civiles constituées
dans chaque diocèse: Quant au mode d'a-
liénation de ce qui resterait disponible des
bitns nationaux~-M.-Rattazzi n'a ind'qué de
préférence pour aucun système. Le Porte-
ment italien n'a donc pas été fort éclairé
par la Sdélité que le ministre a promii-e à
dès-idées aussi vagues et aussi peu pré-
cises.
FEItaLBMN BE LA ~S
Btti7&TMt.lM?
'~A.
f~i TFÏ A!~ M Pî ~f~~ M8B
LHÂtËMmB UË iLAn~'aiMAt.
PREMIÈRE PARTIS
XXVIt
Quel traitement te jeune decteur, devenu
ïeeommensa) de Corinne, avait-il fait sui-
vreaM.deViDenave?
Nous ne le dirons pas au juste cepen-
dant nous croyons qu'it avait combattu les
semMabtes par ies semblables, la stupéfac-
tion par les stupéSants.
Aubatchisetàl'opium,qui plongent le
corps dans un engourdissement, tandis
qu'Us livrent Ma pensée un vaste champ de
dévergondage et de folie, il avajtt oppose le
pavot, qui fait dormir et éteint le rêve.
Depuis huit jours, la viedeM. de Ville-
Bave n'était qu'un long sommeil.
De temps en tempa, on lui entr'ouvrait
les lèvres et on lui faisait avaler un peu de
bouiUon.
Là &e réduisait Je système nutritif du
doctfur.
Corinne avait défend a sa porta a tout le
monde.
Ses gens avaient ordre de dire qu'elle était
àlacampagne.
RepredtiCttM hHenffM aM ~oa~~s qui N'om
pas trsMtveo ta Société des6ens de tettres.
M. Rattazzi a été un peuplus net au sujet
delà question romaine. I! a annonce l'inL
teniion d'exécuter Joyatement la convention
de septembre, et d'empêcher toute tentative
de nature ~r compromettre, l'avenir de la:
question. Le journal la JVaz~Me annonce e~
fectivement que le nouveau ministre a don?
,né des ordres très sévèrespo'.H' empêcher ou
~'é~pri~er toude :tè~t$tiva '~e.viQlatroa da 1 >
réprimer toute tentâU~e de viofatioa d~ }~
frontière pôntiScale. Les mauirestations de'
'Ganbaldi, qui est attendu à Ftorence, dé-
montrent que ces ordres n'étaient pas Inu-
tiles.
Le ministre a déclaré, enua, que ses Idées:
sur !a décentraiisat.ion étaient radicales;,
qu'il ne vou!ait coi.servcr au gouvernemenS:
.]ue les droits indispoisabies a unebunn'i.'
administration, et qu'it était partisan de
i'autonomie dcsprovn'fces. M. Ricasoli avait
fait. d"sdéo)arations analogues à la veiHa.
dt's éiections généraies. Peu à peu tous ~es
homn.es.d Etat itaii~ns sont doue amenés à.
abandonner la lutte contre l'esprit provin-
cia! et municipa!. l's ne pourraient plus lui
résister aujourd hui gans met're en pér3
{'exigence de !a monarchie, et ils ne peu-
vent hc dissimuler, néamnoins, que son ré-
veil et son aÛ'ermissemenL contiennent, en
germe Ja aestructiGn de Funite italienne-
CUCBEVAL-aLARtftNy.
DEPECEES TËLËSRAPE~UES
ET6TS-!JN!S s
New-York, iS avril.
La conr suprême a refusé d'autoriser l'Etat du
Mississipi h déposer une demande teDdaot à empê-
cher iepresideut Johnson de mettre en vigueur
l'acte de recoDsHtUtioa du Sud; mais elle a permis
à l'Etat de Géorgie d'enregistrer une demande ten-
dant à empêcher t'exëcutton de l'acte de recons-
truction par tes généraux Stanton, Grant et Pope.
r~S~E E
Bertin, 18 avri), soir.
L'ambassadeur d'Espagne autorise la Gaze~e de
Js Croix à démentir les informations données par
le correspondant parisien de cette teuiUe sur l'atti-
tude éventuelte de l'Espagne, dans le cas d'une
rupture entre la Prusse et la France.
(~f;?M;g.Hat!
(Voir p!us )oin les dermëres dépêches et les
dermëres nouvelles.)
CERONI~E POLm~UE
Le Corps législatif, en se séparant hier,
s'est ajourné au 25 avril. Si une communi-
cation du gouvernement aux Chambres de-
vait avoir lieu, comme la ~'ance l'a annon-
cé, i! serait nécessaire d'adresser aux mem-
bres des deux Chambres une convocation
extraordinaire.
Nous ne croyons pas que rien de sembla-
ble ait lieu. Les négociations se poursuivent
avecuneacuvitédonttémpignehtiafréquencé
des audiences privées que les ambassadeurs
des grandes puissances ont obtenues dans
ces derniers jours, et leur assiduité au mi-
nistère d( s anaires étrangères; mais aucun
résultat déunitif n'a été encore obtenu, et le
gouvernement ne peut vouloir communi-
quer aux Chambres que des faits acquis et
incontestables.
Les trois puissances, l'Angleterre, l'Au-
triche et la Russie, qui cat été saisies, par
~a France e: la Prusse, de t'examen du traité
de ')839. n'ont pas voulu s'en tenir à émet-
tre t-impieœein une opinion. Eties ont com-
pris que le .epo~de l'Europe é~ait assez
gravement compron.is pour néoesstier des
~tlbrts psrticuik'rs; et, indépendamment de
!a réponse oinci'I.!ë qu'eJies ont à faire aux
deux puissances dissidentes, eties se sont
appU~ées àaptanir officieusement les voies
à un arrangement.
Comme il n'y a encore ni à Berlin, ni sur-
tout à Paris un parti pns de pousser les
choses jusqu'à une rupture, les deux gou-
vernements dissidents se sont prêtés, avec
un égal empressement, à ces eobrts ami-
Coriane ne quittait presque pas la cham-
bre de M. de Vilienave.
–Mais, mfn ami, dit-elle au docteur le
soir du septième jour, cette guériaon ne ~e
-visntpas. Du fou vous avez fait un abruti,
voilà tout.
Le docteur Morel se prit à sourire.
Si voua voulez attendre demain, dit-
il, je suis persuadé que vous vous aperce-
vrez du contraire.
–-Demain, il s'évelHeFa!
Pas tout de suite. Mais sa pensée que
j'ai engourdie tout exprès a'ëveiHera peu à
peu.
-Ah!' .r
H commencera par rêver.
Mais il ne faisait que cela chez Dolo-
rèst I
Je m'entends, continua le docteur.
Qaand son rêve se dégageait des fumées du
hatchis, il était incohérent, étrange. On
sentait que son âme parcourait des espaces
imaginaires, se heurtait des mondes in-
connus, s'abreuvait d'une vie fantastique et
s'enivrait d'amours bizarres et impossibles
dans la Tie réelle.
Eh bien ?
I) fallait à tout prix, contiBua le doc-
teur More!, apaiser cette ~mpête d'imagina-
tion violemment rfjetée hors de ses limites
ordinaires il fa)tait ramener cet esprit ma-
lade et aS'Rcté dans les bornes ordinaires de
la raison humaine.
Pour cela, il 'était nécessaire de combat-
tre les eS'ets du hatchis par un stupÉËaat
qui anéantirait momentanément la faculté
qu'a l'esprit de quitter son corps pendant la
rêve et de uotter dans les espaces.
C'est ee que j'ai fait.
Toute trace du hatchis et de l'opium ont
dispar't.
Je vais cesser l'emptoi du stupéSant et
rame reprendra sa vie normaia.
Et i) rt"t.ra? dit Corinne.
Oui, m&is son rêve, quel qu'il soit, se
reportera à des actes quelconques de sa vie
eaux etofScicux, et ont laisse toute carrière
a l'initiative des autres puissances. Un con-
ilit européen est trop grave pour que cha-
cun ne cherche pas a diminuer autant que
possiMesa part de responsabilité.
Ainsi, attitude expectante de la France et
de la Prusse; enbrts multipliés des puissan-
ces pour trouver les bases d'unj-ion .Heirtous paratt~tre avec exactitude
la situation actuelle.
Nous ne voyons donc pas ;ce qui pourrait
faire l'objet d'une communication gouver-
nementale.
On lit dans le Afe'nMrt'a~ dt~o~s<~e
Nous apprenons de sonrce certaine que l'Autri-
che, la Grande- et.!g.je et inRu-sie sont unanimes'
pourrecoEoaî'reqne Ja garantie stipulée partes
traitésde 1839 ne saurait recevoir rappticationque.
ta Prus-e t'ec!a'ne pour m.i)Qtetnr son occupation
de ta iortere~se de Luxembourg.
Les trois grandes puishances no sont pas moins
unanimes pour cooester à la cour de bertin t.'ut
droit d i'ért'nce dans ks attaires du grand-duché,
dorit~; ar suite de ]a dissolution de la Confédération
germanique, te droit de disposer tibrement est in-
contestabtt'ment acquis au roi des Pays-Ba~, sous
la seule réserve de s entfndre avec ses coiiatéraux,
en faveur desquels f'o' dre de succession a été coa-
nrn~ép.tr l'articie 7t de Facte tinat df Vienne.
La manière nette et préiiise dont ieg cabinets
précités ont. t'ormuié leur opinion ne poavait. pas
manquer de produire une protonde impression à
Bertin, aussi appreDons-nous i~ue ie iangagedu ca-
binet prussien est devenu .ptus concitiant. C'est ce
qui contribue beaucoup a détendre la situation en
'permettant aux puissances garantes d'employer
utilement icurs etiorts pour;arriver a un compro-
mis honorable entre la France et la Prusse.
Le ParlementduNerd a été réuni pour
connaître ie résultat des délibérations aux-
quelles les délégués des gouvernements cou-
fédérés se sont livrés au sujet des amende-
ments introduits dans le projet de Consti-
tution.
Le gouvernement prussien ayant déclaré
qu'il ne pouvait accepter ni l'amendement
qui attribue une indemnité aux membres du
Reichstag, ni celui qui n'accorde la fixation.
du contingent fédéral que jusqu'en 1870, les
autres gouvernements se sont empressés
d'adhérer aux objections de la Prusse.
Une entente facile à prévoir s'étant ainsi
établie entre tous les membres de la Confé-
dération, le Reichstag a été réuni; et pour
lui faire mieux comprendre ce qu'on atten-
dait de lui, M. de Bismark a prononcé 'un
discours po*ir formuler ses objections con-
tre les amendements proscrits, et il l'a ter-
miné par cette déclaration « Si l'opposi-
tion m'empêchait d'achever l'oeuvre com-
mencée, je prierais le roi d'accepter ma dé-
mission. N
Le Parlement savait a merveille, par l'ex-
périence qu'en ont faite les Chambres prus-
siennes, ce que signiSait ce langage. Quand
M. de Bismark om'e sa démission, cela veut
dire que le moment serait venu de mettre
les députés à la porte, et le roi Guillaume
procède immédiatement à cette opération,
qui n'a pour lui, rien de désagréable.
Le Parlement du Nord s'est donc exécuté
de bonne grâce, et, en un tour de main, il
a repoussé tous les amendements nouveaux
et rejeté l'article 32 qui accordait une in-
demnité à ses membres. Les cinquante-neuf
premiers articles ont été votés en une séan-
ce. Le reste de la Constitution ne prendra
pas. plus de temps, et )a Confédération du
Nord se trouvera pourvue d'une Constitu-
tion.
La belle chose que le vote à laprussien-
ne, H est aussi rapide que le fusil à ai-
guille ¡,
Les correspondances de Berlin signalent la
réponse faite par M. de Bismark une inter-
peUinionquihiia a été adresse, dans la séance
du 9 avril, par des députés du grand-duché de
Hesse au Heichstag.
On saii. que, par suite du traité de paix con-
clu ie y septembre 1866 entre la Prusse et la
Hesse; legt'and duché est entré dans la Confé-
dération du Nord pour la Hesse supérieure, et
que les deux autres provinces de ce pays sont
restées en dehors de cette Confédération.
IL a sembié à ces députés que le moment 6-
tait venu où l'Allemagne était assez forte pour
ordinaire, etnoa plus cette histoire non I
arrivée qu'tl croyait vivre, quand iL avait
aux lèvres ie fatal narguileh. '1
Corinne avait attendu patiemment jus-
qu'au lendemain.
On sait que la patience était sa vertu do~
minante.
Lejendemain, au petit jour, comme elle
sommeiltait encore, le docteur la fit appe-
ler.
Elle courut à la chambre dé M. deYilIe-
nave.
–Il rêve, dit le docteur, i
Corinne s'approcha du lit. !L.
En effet, dormant toujours, mais les Jë-
vres entr'ouvertes, M. de Vilfenave balbu-
tiait quelques mots.
*Parmi ces paroles, un nom frappa Co-
rinne Pianche-Mibray..
–Bon! dit-eHeen regardant le docteur,
c'est le sentiment de sa vie passée qui lui
revient.
–Vous voyez!
–Rêvcra-t-il longtemps? 9
Une heure ou deux, peut-être moins.
–Et après?
–Après, il s'éveillera tout-naturelle-
ment, sans secousses, et son esprit opérera
tout de suite une soudure entre le mement
présent et le moment où il a -commencé à
fumer de l'opium.
–Et il ne se souviendra de rien de ce
qui s'est passé dans l'intervalle ?
De rien absolument.
–.Ce qui fait qu'il croira s'âtre endormi
hier?
–Parfaitement.
Cerinne était une femme prudente.
J'avais besoin du docteur pour guérir
Vittenave, pensa~-eHe, mais il est parfaite-
ment inutite qu'il sache nos petites affaires
à Léon et a moi.
Et prenant la main du jeune homme:
–Mon ami, dit-elle en lui souriant de
son plus joli sourire, yous arez besoin de
régler ses affaires intérieures sans prendre con-
seil de l'étranger, conformément à ses intérêts,
et pour ne prénoms, comme point de départ de
ses résolutions, que son bien propre.
Ces députés ont, en conséquence, demandé.
a M. de Bismark, s'il existait des obstacles qui
opposeraien~à rentrée dé tout.le grand-du-
bédans la Confédération du Nord; quels é-
aient ces obstacles et s'ifa é.taient durables ou
d'un caractère transitoire.
La réponse de M. de Bismark, habite comme
toujours, a été p)pine de ménagements pour
l'Autriche et la Bavière.
Il a déc'aré qu'il examinerait de p,!us près la
question de savoir si !e traité de Prague s'op-
pose à l'entrée, dar'sia Confédération du Nord,
du grand-duché tout entier, lorsque le gouver-
nement. grand-ducal )ut en aurait exprimé le
vœu d'une manière officielle.
Nous commencerions alors par entrer en pourpar-
lers amicaux avec le souvernëment a.utnchieo,
puisque noos avons L'intention de vivre en accord a-
vfcl'Autriehe sur )a baso du traite de Prague, etenc*
qui en concerNe I'interprétat)on,–['oursavoircctm-
ment il comprend lui-cnéme ta question, et d'après
i'attitnde qu'a gardée jusqu'ici le gouvernement
impérial, nous ne croyoos guère que~cette mesure
rencontrât nue résistance sérieuse, sitot.que les
vœx du nouvernèmeBt hessois se seraient mani-
ffs~ës sans équivoque.
Ayantta conviction qu'il ne s'élèverait pas de
contradiction au dedans de la Confédération du
Nord, je considérerais néanmoins comme utile et
répondant aux relations réciproques, d'entrer aussi
en pourparlers &ur cette affaire avec nos alliés du
Sud, et notamment av.;c la Bavière, pour savoir si
la politique de ces gouvernements serait favorisée
ou contrariée par un fait de ce genre.
Mais avant tout, il serait nécessaire que le gou-
vernement gMud-ducat formulât nettement sa~o-
lôntéét f'près l'empressement qu'il a montré à par-
ticiper M'œuvre nationale à laquelle la Hesse su-
périeure seulement est complètement intéressée
jusqu'ici, nous pouvons, avec confiance~ laisser la
décision dé cette question à ce gouvernement qui
sait le mieux ce qui répond à ses intérêts et dont,
par des raisons damit 6 tidele je ne crois pas de-
voir préjuger ici la résolution par une déclaration.
L'assemblée passe à l'ordre du jour.
Le Tt'mes est toujours plein d'enthousiasme
pour ce qu'il affecte de regarder comme l'unité
allemande, pour ce qui n'est que la concentra-
tion ou plutôt l'absorption prussienne.
(( Habtie et heureux M. de Bismark s'écrie-
t-il encore ce matin, tout a tourné d'une maniè-
re favorable à sa politique. Pourquoi la France
a-t-elle parlé de la rectincation.de ses frontiè-
res, du Luxembourg? Elle a éveillé les justes
susceptibilités de l'Allemagne, qui ont servi la
Prusse et devaient la servir, s
Ce qui importe surtout au TtN!es, qui, au
reste, est l'organe ndèledes jalousies britanni-
ques, dès qu3 l'intérêt de ia France est en jeu,
c'est que l'Allemagne s'appartienne réellement
à elle-même, et que, dégagée d'éléments étran-
gers, comme l'Autriche, le Danemark, la Hol-
laBde, elle nous oppose une nationalité (( forte-
ment organisée et compacte s.
II se félicite de voir acceptés maintenant, p~r
toute la nouvelle Confédération germanique, le
même budget et la même organisation militaire
qu'en Prusse, jusqu'au 31 décembre 187l.
Pour arriver à un tel résultat, la Prusse, sui-
vant le Tïmcs, n'a vraiment rien fait d'excessif.
A l'exception du Hanovre et des autres Etats
dont le sort a été décidé par la guerre, on n'a.
vraiment point a se plaindre des procédés de )a
Prusse, et, vraiment, il faudrait que le reste de
l'Allemagne, à commencer par la ville de
Francfort, sans doute, fût bien susceptible pour
se plaindre le grand but, enfin, de M. de Bis-
mark a été la constitution de la patrie alle-
mande.
Au reste, « l'empressement que les Etats du
sud de .l'Allemagne, la France, l'Autriche et les
autres puissances continentales ont misa à lutter
avec la Prusse de préparatifs militaires et d'ar-
mements, sont la justification de la Prusse s.
'Raisonnement bizarre qui attribuerait, la cause
de l'ambition de la Prusse et l'absorption de
l'AHemagne entière, qui est son but, aux con-
séquences naturelles de cette c.)use première,
et aux précautions prises par l'Europe, le dan-
ger qu'elles ont naturellement pour but de pré-
venir
Outre le command-ment militaire suprême,
le droit de paix et de guerre, tout ce qui peut
s'y rattacher politiquement et administrative-
ment, la représentation de a confédération; a
l'égard de l'Europe, la direction des postes et
des télégraphes, ia haute main sur les chemins
de fer, s'il le fa'Iait, la Prusse qui est modeste,
ns demande rien quoiqu'elle se réserve le droit,
bien entendu, comme le fait observer le 7'tMM,
de proclamer la loi martiale sur tel point du ter-
ritoire fédéral qu'il pourrait lui convenir dans
l'occssion..
repos. Allez donc dormir un peu, on vous
éveillera pour déjeuner.
Uneprièrede Corinne, c'était un ordre
pour l'amoureux jeune homme.
Il sortit en disant `
Il vaut mieux, du reste, que notre ma-
lade en s'éveillant ne voie autour de lui que
des 'visages connus.
C'est ce que je pensais, dit Corinne.
Et quand le docteur fut parti, elle s'ins-
talla au chevet 'de M. de Yillenave, et se
pencha sur lui pour ne perdre aucune des
paroles qui lui échappaient dans le rêve..
M.deVilIenavedisait:
Je déSe bien qu'on me prouve jamais
que je suis pour quelque chose dans la mort
de mon oncle. On l'a assassiné. c'est
vrai. mais je n'ai pas hérité. C'est Michel
Balthasar qui a fait le coup. je n'y suis
pour rien. Si j'avais hérité, pourtant.
Un sourire effleura alors les lèvres du
dormeur.
Corinne était devenue un peu pâle.
Quelle canaille! murmura-t-elle.
Les natures les plus froidement perverses
ont leurs heures de loyauté subite.
Corinne se leva indignée.
La vérité se faisait jour dans le rêve ni
plus ni moins que dans le vin..
La mort du baron de Planche-Mibray était
le résultat, nen d'un accident, maie d'un
crime, et ce crime, le soin qu'il prenait à
s'en défendre, prouvait que M. deVilIenave
en était complice, au moins moralement.
Un moment, Corinne sentit toute sa haine
et tout son mépris pour cet homme qu'elle
avait aimé autrefois et qui avait été lâche
et vil avec elle, se réveiller impétueuse; un
moment, e)ie songea a faire appeler le com-
missaire du quartier et a lui fairepart de ce
qu'elle venait d'entendre.
Mais ce ne fut qu'un éclair.
La courtisane domina la femme qui avait
eu un mouvement honnête.
Il vaut 00,000 francs se dit eHe.
Quand on est une femme sérieuse comme
Le 1'MHM a raison la Prusse n'a rien de-
mande et rien pris en Allemagne. qne la dic-
tature.
Le ~mo/Q~ dt~oMo~Me publie la dépê-
çhe suivante qui enlevé toute importance a
la démarche des députés tchèques à la Diète
deRohême, que le télégrapite.-coua a fait
connaître
Vienne, ~G avril.
Le baron de Beast a réussi à é.abiir unecomplëte
entente entre le gouvernement et le parti aiïemsnd
de la~BohOmc, auquel est assure une majotité assez
forte pour permettre de passer outre aux protosta-
tions illéga'es de la minorité tchèque.
L'intention du baron de Beast est de fortiSerson
ministère en s'adjoignant comme collègues un re-
présentant de l'a Bohême et un de la Moravie. Dans
ce but, il a offert'un portefeuille au professeur
Herbst, le chef reconnu du parti allemand en Bo-
hême. A l'exemple de M. Desk, M. Herbst a décli-
né le pouvoir, en 'alléguant que, comme député, il
servirait mieux tes intérêts de la cause constitu-
tionnelle que défend le gouvernement. Il n'a pas
moins promis son loyal concours au ministère; a-
prës avoir eu plusieurs conférences avec le baron
de Beust, qui lui a expliqué son p-ogramme.
Le comte Rodolphe Wrbca, un des plus grands
propriétaires de ia Moravie, est désigné pour le mi-
nistère de l'agriculture, qui va ctre crée.
Par un rescrit du 1 1 de ce mois; l'empereur
d'Autriche a convoqué de nouveau, pour le 1~
mai, la Diète de Croatie, qui avait été ajournée
par le rescrit du 4 janvier dernier.
On msnde de New-York, 36 mars, au 7'MKcs.'
Dacs son uf
ce bill est basé sur l'idée 'fausse que les Etats du
Sud n'ont droit à aucune Constitution, excepte celle
qui peut leur être arbitrairement imposée et faite
sous l'empire des restrictions de la loi militaire.
« Durant la rébellion,dit-il, j'ai recommandé des
mesures énergiques pour qu'elle fùt étouffée; mais
la guerre a pleinement rempli son but, et quand
les sudistes ont demandé notre projection et njtre
amitié, j'ai pensé qu'il éia'.t de notre devoir de les
accueillir dans un esprit de clémence et de !es con-
quérir plus par la grandeur d'âme que par la force
des armes.
"Si le congres avait adopté cette politique, les
Etats du Sud seraient maintenant dans l'Union.
En présence de l'alternative laissée au Sud, je re-
garde sa condition comme déplorable mais j'ai la
ferme confiance qu'une opinion publique éclairée
effacera de notre code une législation oppressive et
inconstituHonci''Ile,et,qu''Io peuple sera de nou-
veau un), prospère et heureux. B
Le Corps législatif a adopté hier le projet
de loi sur la contrainte par corps à la ma-
jorité de voix contre 97.
M. le ministre de la justice a déclaré, sur
une interpelIatioR de M. Martel, qu3 le
gouvernement avait l'intention de rendre,
par un décret, la loi exécutoire en Algérie.
Le Corps législatif a terminé la discus-
sion de la loi municipale, mais il n'a pas
été procédé au vote sur l'ensemble de la
loi, l'article ~3 ayant été renvoyé a la com-
mission, avec l'assentiment du gouverne-
ment.
Le projet de loi qui accorde uae récom-
pense nationale à M. de Lamartine a été vo-
té, sans discussion, par '!47 voix contre 24.
Nous aurions voulu que le vote fut unanime.
C. LEFÈYRE.-
NOUVELLES SE§ CBARBRES
Les vacances de Pâques ont commencé hier
pour le Corps législatif; elles se prolongeront
jusqu'au jeudi 25. La majeure partie des dépu-
tés, du moins ceux qui ne font pas partie des
commissions du budget., de l'organisation de
l'armée et de la presse s'acheminent a l'heure
qu'il est vers leurs départements 0 /br
Le Sénat entre aujourd'hui en vacances son
président, M. Troplong, est parti pour sa terre
de CormeiUes~ dans l'Eure, où il va préparer
son discours annuel au comice agricole de son
canton A~co~MHs~Mh'a ~?:emM~.M.le pré-
sident Troplong, comme feu son ami M. Dupin
aîné, tient à répéter annuellement à ses fer-
miers' les paroles de Cioéron sur l'art de culti-
ver la terre, au mitièu d'une doub)e haie de
pompiers, rassemMës pour la solennité par le
préfet de l'Eure. CormeUles est pour M. Trop-
long ce que RafËgny était pour M. Dupin aîné.
Corinne, on ne jette pas ainsi i 00,009 francs
parla fenêtre.
M .de Villenave rêvassa quelque temps en-
core.
Le nom de sa tante, celui de son oncle re-
vinrent alternativement sur ses lèvres, puis
celui de Munito.
II n'y eut que le nom de Dolorès qu'il ne
prononeapas.
Et tout à coup il rouvrit les yeux.
D'abord il ne vit pas Corinne qui s'était
un peu écartée.
Mais il reconnut cette chambre pour l'a-
voir habitée jadis.
Meubles, tentures, tableaux, tout était
encore connue de son temps.
–Bon! dit-il, me voifà'chez Corinne.
Comment diable y suis-je? Il me semble que
j'étais hier M'Opéra.
Corinne fit un pas vers lui.
–Ah! dit-il, c'est toi?
Sans doute, répondit-elle.
–Etjesuischeztoi?
Mon cher, dit froidement Corinne, tu
l'as échappée belle.
Il la regarda avec étpnnement.
Et tu as failli apprendre a tes dépens
ce qu'il en coûte de s'associer à des bohé-
miens.
Les souvenirs de 5f. de TiUenave lui re-
vinrent nets, précis, et commes'il se fût vé-
ritablement endormi la veille au soir.
–-Ah! ce gueux de Munito, dit-il.
Et cette drôlesse de Dolores.. fit Co-
rinne.
Tiens, c'est vrai. je l'avais oubliée.
.C'est une belle femme.
Et qui a bien manqué de t'empêcher
d'épouser jamais ta belle tante.
--Oh!
–Tu peux m'en croire.
Mais comment?
Quand étais-tu a l'Opéra? 7
–Hier.
–Tute'trompës.
–Bah!
f
Il parait décidé que M~r~&~a
sera pas vice-président ~at~
dans'cette session/an gra~d~e~
des memi)res de !a réunion~e~eJ~A~/
cade. Le nouveau vice-présid~n~a~H ~n~
députe ihamovib.Ië de la l'°~Mn
d'Indrè-eV-i;oir,e,
M. Gouin est nô a'Tours en 1793.1! n'est pas
pour cela le doyen d'âge de la Chambre. M. le
général baron Gorsse, M. Berryer et deux au-
tres dâput~s sont plus Sgés que' lui. M. Gouin
fait partie de la députation d'Indre-et-Loire
depuis ]831. A son entrée au pafais Bourbon,
il s'assit au centre gauche et vota avec le cen-
tre jusqu'à l'avènement du ministère du 13 mai
1839. Il fut rapporteur du budget des recettes
pendant plusieurs années de suite.
M. Thiers, enfermant te cabinet du l~mars,
lui donna le portefeui!!e del'agricutture et du
commerce, avec feu M. BiHauft pour sous-se-
crétaired'Etat. C'est a M. Gouin, ministre~ que
l'on doit t'importante loi concernant )e travail
des enfants dans les manufactures. Député 'a-
borieux et assidu, il est membre de tou!es les
commissions de Snances, de travaux publics,
et parle avec facilité la langue des anaires.
L'âge n'a diminué en rien l'activité qui l'a dé-
voré de tout temps. il est administrateur,
membre du comité de direction du chf.min do
fèr de Paris à 'a Méditerranée, et plusieurs
grandes entreprises nnahcières ont souvent re-
cours à ses conseils et à son expérience. La no-
mination de M. Gouin a la vice-présidence est.
accueillie avec satisfaction par tous les députés
qui ne sont pas du cercle, réactionnaire.
Jeudi 35 avril, le Corps législatif nommera
la commission chargée de l'examen du projet
dé.loi sur l'augmentation de l'effectif de la po-
tioe municipale de Paris. Il s'agit du vote d'un&
allocation destinée mettre le service de sur-
vèillance en rapport avec l'accroissement de la
population de la capitale l'urgence de ces dis-
positions est manifeste en présence de~l'immen-
se concours d'étrangers que doit attirer l'Expo-
sition universeUe. Le crédit demandé est de
960,000 fr., qui élèvera a 5,307,000 fr. la part
contributive de l'Etat dans les frais de police
de la capitale. La Ville contribue à cette dé-
pense pour la môme somme.
Au moyen de ce crédit, il sera créé 908 ser-
gents de ville nouveaux, commandés par 9C
sous-brigadiers, 50 inspecteurs de poKce, 8
brigadiers et 90 auxiliaires ou suppléants. jCes
derniers servent à combler les vides faits par
la maladie, les vacances d'emploi et toutes les
causes d'absence des agents du personnel nor-
mal. L'organisation de la police, ainsi complé-
tée, sera définitive, d'après l'exposé des motifs
du projet du gouvernement.
Heureux si ce renfort de poiice peut nous
préserver des nombreux piek-pockets qui four-
mitlent dans Paris
Un nouvel amendement au projet dla presse a été proposé par des députés de l'op-
position le voici
Les poursuites pour coutravcniioBS ou délits com-
mis par ]a voie de bptësse ne pourront s'psereer
que dons ua délai de fMM mots, à partir du jour
où auraénitcu le dépôt du journal on du livre.
MM. Jules Simon, Lanjuinais, Marie, E.
Peiletau, G'ais-Bizoin, P. Betbmont,
Havin, J. Magnin, E. Picard, Hénon,
Carnot, Jutes Favre.
E BADER.
PARTMHERES
rrA~~s
~aH:/e~ë du co?K:M ?-CHta!'M.– j! ~a~azs: et ~e
~noMuectent tKmrrech'OHne' ~nm~ersoi'rc
du a!!r~.
` Rome, lit avn!.
Je vous ai parlé du manifeste qui a été af6-
ch6 sur plusieurs points de Rome dans ia nuit
du 6 au 7. Il est bien avéré qu'il émanait d'une
source mazziniennc; car le comité national ro-
main, organe du parti unitaire modéré, vient
d'y répondre par le manifeste suivant
Romains,
Depuis quelques jours, Circulent dans Rome
des imprimés ayant la forme demont/e~es at'Mt
centre d':KSM!-?-ec
tional rondin a le devoir de déctarer qu'it déctine
touie responsabilité au sujet de ce manifeste, et de
mettre son parti en garde contre une tentative qui,
généreuse en elle-même, a le tort de provoquer la
Il y a qtiiEze jours de cela, et depuis
quinze Jours; tu as été fou h lier.
Te moques-tu de moi ?
–Mon cher, dit froidement Corinne,,ta
raison n'est peut-être pas assez forte encore
pour que je te dise tout aujourd'hui. Sache
seulement une chose.
–Laquelle?
C'est que le bohémien Munito a fait le
m&me rêve que toi.
–Que veux-tu dire?
li aime M~ de PIanche-Mihray.
Corinne
–Demain, je t'en dirai plus long.
quand nous serons en route.
–Mai où allons-nous?
–En Bourgogne, repondit Corinne.
<
xxvin
-Le lendemain soir, comme ils roulaient
tous deux vers Auxerre, dans un coupé du
train express, où ils étaient seuls, car
elle s'était débarrassée du naïf docteur,
CorinneditaM.deVilIenave:
Ah ça, tu as donc fait assassiner ton
oncle le baron?
M. de Vinenave bondit sur sa banquette,
ses cheveux se hérissèrent, et il regarda
Corinne avec épouvante.
Peu importe, dit-elle froidement,
comment je suis au courant de tes an'aires
mais écoute-moi bien ce n'est plus cent
mille francs qu'il me faut, mais le triple de
cette somme, et comme je suis une femme
sérieuse, tu peux t'en rapporter a moi du
soin de-te faire épouser M"" la baronne de
Planche-Mibray!
PONSON DU TERRAIL.
FIN DE LA.PREMIÈRE PARTIE
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