Titre : La Presse
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1867-03-28
Contributeur : Girardin, Émile de (1806-1881). Directeur de publication
Contributeur : Laguerre, Georges (1858-1912). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34448033b
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 28 mars 1867 28 mars 1867
Description : 1867/03/28. 1867/03/28.
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Grande collecte... Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail
Description : Collection numérique : La Grande Collecte Collection numérique : La Grande Collecte
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/03/2008
~6ud~ M ~s ~B@F
§ M (B~Mt~
BUREAUX D'AMH!iEM6«T.
Jeudi ï 'Ss~ -i~r~ -Â..è~~
3BMS (PMi~tM~r~Bt~
MMONMS.8.PL.,C~~jt~
Tout ce qui coacefM l'AdMtiistr~ion;du 'Iour~o:~t~ ~dcësse au Garant
~a~ABJO.ee
L'Ad!t!:aHpH.et'V6~p!td~
MM/Ies abonnés dont l'abonnement expire
te 3< mars, sont priés de .le renouveler
de smte, s'iip ne Yenlent pas éprouver de
retacd dans la réceptjoa du journal.
Les abonnés nouveaux ont dEoit a rece-
voir ta CAon~me des *T
Lapointe: Ger~, par M. ~~arb'té;,
!MR~ ~aasage, par M. Georges Fatb,
et tout ce qui a paru de !a CAû~ncÂe-~t6f~, par M. PoNSON DU TEMAiL.
PARIS, 27 MARS 1867
BULLETÏS
On ne Croit pas que la commission de la
loi militaire puisse terminer son trayait de
façon que la discussion publique ait Heu
avant )ann d'avril.. Nous avons fait con-
naître tes dispositions présumées des mem-
bres-de cette commission. Lps plus hostUes,
parmi les membres de la commission, distin-
guent deux ordres de questions, tes ques-
tions de principes:vote du contingent, ap-
pet de la garde mobiie, absence d'exonéra-
tion et les questions de fait nécessité
avant tout de faire face aux besoins de la
situation.
De nombreux amendements p~t déjà été
remts dans ce dOubtë sens outré le contre-
projet de M. Du Mirai, on parle d'un autre
contre-projet que prépareraient MM. delà
Hâichois, Délamarre ~de la Creuse) et quel-
ques uns de !ëurscol)ègues. H est probable
queues modtËcanons assez importantes se-
ront demandées par là commission sous
réserve que, vu la gravité de là situation dé
t'Ëurbpe, toutes les ressources possib!es
eerout mises cette année a la disposition du
gouvernement.
Si,cômmetoùt l'indique, les discussions de
la loisur l'armée, déjà loi sur la presse et
de la loi sur les réunions joe viennent qu'a-
près Pâques, la session se prolongera jus-
qu~énju!ttet. Avant Pâques, une fois ta toi
Bu~~acQnt~'aihtë par corps votée, la Cham-
bre n'aura a discuter que la loi municipale;
mais le gouvernement semble vouloir retar-
der ladiscussion dé cette Yoi.
On a remarqué que la France a maintenu,
mais en l'aSaibtissant, le démenti qu'elte a
opposé aux négociations relatives au Luxem-
bourg.
Les bruits continuent à circuler avec !a
ïaême intensité on étève seutement à 120
millions l'indemnité qui serait accordée au
ToidëHoUande.
Un journal annonce, sur la foi de lettres
particulières, que plusieurs fonctionnaires
français des départements limitrophes au-
raient fait récemment des excursions dans
le grand-ducbé de Luxembourg, et auraient
Msayé de sonder les esprits sur les disposi-
tions des populations.
On lit dans la GfMeMe dcCce~emMttJe (Hano-
vre):j.~
Tonte la Ootte prussienne devra être mise en
pnisse prendre la mer à tout moment donné. Cet
ordre est arrivé dans tontes les stations de la ilot~e
prussienne. Par suite, on travaine si autivement à
Geestemunde, à la mise en eiatdes navires, qu'on
ae s'arrête même pas le dimanche. ·
Des explications diverses que ncus ayons
reproduites au sujet de la publication des
traités conclus au mois d'août parla Prusse
avec les Etats du Sud, les organes ofncieux
de Berlin semblent choisir celtes qui se rat-
tachent le plus étroitement à la situation po-
FEt!niETON DE LA ,ME~E
,Mt~jt~i~7.
ftUTFUMF M N t~~ M!M
MiÂl~Am~ M TM~uNË MiDuAÏ
~R~MÏ&RE\yARTIE: J
.XttLL~L~
Le lendemain, M. deVjtUenave attendit
Munito&l'Deure convenue.
MunItonëYintpas.
Peadaat plusieurs heures, n n'osa sortir,
de peur que le bpMmien ne vînt en son ab-
sence..?'
Mais, vers lé sotr, il perdit patience.
H alla à sen club et s'informa si oa n'é-
tait pOtBtvenu le demander:
Le concierge du cHib n'avait yu personne.
Une yaguë inquiétude s'était emparée de
M.deVil~nave.
Trahi, par Pauline Régis, trahi sans doute
par Corinne Destremont.n'aHait-iI pas l'être
aussi par le.bohémien?
~Ce!ui ci ne lui avait~pas dit où i! demeu-
rait ouïe trouver?
Un moment, Léon deViltenave fut tente
d'aUerrôder aux alentours de l'hôtel de M"
de Ptanche-Mibray.. `' `-
Maisia prudence l'enO~npêcha.
De deux choses l'une ou le bohémien
l'avait trahi, et alors an'ronter les regards
de M" de PIanehe-Mibray devenait exces-
sivement dangereux; ou le bohémien le ser-
vait Ëdèlement, et il devait rester tranquille
etattendre. "e'
H prit ce dernier parti et rentra chez lui.
Puiis~lattëhdit.- c'
A huit heures du soir, comme il achevait
de manger le dîner ~u'il s'était fait envoyer
Reprodacticm int~dito aux journaux (pti B'ont
pM tratté av& ta Soetëté d~. Gens de lettres,
litique de l'AHemagne~Nord. Ainsi, nous
lisons dans une dépêche
Ber!m,26mars,soir.
La Coffe~Ott~oMee ~<;td!er (organe officiel) dé-
clare que la publication des trait s d'atl'.ance avec
les Etats du S'.d n'est nullement une démonstra-
tion contre Fétranger. La C'(.r'spond~ce ajoute
que tes relations avec le gouvernement français sont
satisfaisantes~
La publication des traités a eu pour but principal
de rassurer le Reichstag sur la poétique allemt.nde
~lf).~
Les publications faites par le ~o?tt p?'MMt'en ne seraient donc qu'une réponse
anticipée aux attaques dont la Constitution
actuelle de l'AHemagne pourrait être l'objet
dans le Parlement fédérât de la part des
membres qui ont appartenu au ~Va~'OKa~e-
feM!. M. de Bismark aurait simplement vou-
)u prouver M.Beningsenquelâ politique'
du ministre avait, devancé, par'ses actes,
les discours de l'orateur.
Il semble, cependant, si l'on en juge par
la dépêche suivante, que l'on s'attend à
Vienne à quelque nouvel ie surprise
Vienne, dinars.
On croit, dans le monde diplomatique, qu'en ou-
tre des traités fondamentaux condus par la Presse
avec Ie~ Etats du Sud, il existe enco~ e des conven-
tions, spéciales concernant l'exécution. dt;s traités
déjàpubtiés.
On :ssure qu'immédiatement après l'ouvprture
des négociations de Kikolsburg, queiques négocia-
teurs des Etats moyens proposèrent à M. de BtS-
mark de neutraliser le sud de TAttemagne, mais le
ministre prussien répondit par unreiuscatégoti-.
que.
Existe-t-il des conventions d'exécution à
côté des traités qui, dans leur texte laconi-
que, se bornent à'poser le principe de l'al-
liance des HtatC'du Sud avec le nord de
l'AtIemagne? Après ce que nousSavons dés
pactes déjà conclus et des récentes négo-
ciations qui ont eu lieu à Stuttgard, la ques-
tion nous semble présenter peu d'Intérêt,
L'unité militaire de l'Allemagne n'est
pas, en effet, uneprobaHté de l'avenir, elle
est un fait accompli. Userait également
puéril et dé s'attacher à le démontrer etd'é-
mettre un doute à cet égard.
Quant au refus par M. de Bismark de con-
stituer après Sadowa la neutralité des Etats
du Sud, les traités conclus les 3, 17 et 33
août expliquent -plus sûrement que nous ne
saurions le faire cette a~itude du ministre
prussien.
D'après le ~mon'a~'pfomah'~Me, les ca-
binets de P~ris et de Vienné seraient tom-
bés d accord que les traités conclus par la
Prusse avec les Etats de l'Allemagne du
Sud n'ont rien d'inconciliable avec les sti-
pulations dû traité dé Prague.
Cette interprétation pacifique n'a rien qui
doive-surprendre en l'état présent de l'Eu-
rope. Kous désirerions avoir seulement le
sentiment du .~emon'a~ sur un bruit, évi-
demment inexact, qurcommence à circuler.
Il y a des nouvellistes qui prétendent
qu'à la publication du traité avec le Wur-
temberg va succéder la publication dun
traité analogue avec la Hesse, mais qu'il
existe encore un autre traité inBoiment plus
curieux à connaître ce serait un .traité ou
un protocole secret, conclu à Prague entre la
Prusse et l'Autriche, concurremment avec
le traité ostensible qui a été publié.
Ces nouvellistes prétendent que le cabi-
net autrieEien, irrité de demeurer sans ap-
pui dans la lutte, même après la cession vo-
lontaire de la Vénéue, aurait accepté de
conclure, avec la Prusse, un traité de ga-
rantie réciproque, et que de là serait pro-
venu l'abandon, autrement inexplicable,
qu'il fit de tous ses aUiés, en faveur des-
quels il ne stipula rien ni dans les prélimi-
naires deNikolsbourgnidans le traité de
Prague.
.Qu'en pense le ~fHM'KtJ d:p~p.'?:a~Me ?
Il semble que la poHtique prussienne ait
a cceur d'établir que les bons rapports de
de la Maison d'Or, il entendit résonner la 1
sonnette de l'antichambre.
–EnSn! se dit-il, VQilàMunito.
Léon de ViUenave se trompait.
Ce n'était pas Munito, c'était le vieux
suisse de l'hôtel de Ptanche-Mibray, dont il
avait fait son espion.
–-Monsieur, lui dit ce dernier, M°" la
baronne a devancé son départ pour PIanche-
Mibray.
Quand part-elle ?
–Et!e est partie.
'–Aquet!eheure?
A sept beures quarante-cinq minutes.
–Oh! oh nt M. de Villenaye en fron-
çant le sourcil.
Et elle n'est point partie seule, acheva
le suisse.
Elte emmène M~" Villemur ?
Non. EUe est partie avec M. de Mau-
geviiïe.
Léon de Viilenave eut un tel accès de dé-
pit et de coière, qu'il repoussa la table pta-
cée devant lui et lui fit perdre l'éqùitibre.
La vaisselte tomba sur le parquet et s6
brisa en mi!le pièces.
Mille tonnerres s'écria-t-il, je ne les
laisserai pas seuts longtemps.
Et il sonna violemment.
Le valet de chambre, accoutumé aux co-
lères de son maître, accourut.
–'Fais-moi mes malles, dit le viveur.
Monsieur part?
Ce soir même.
Et Léon de VIHenave congédia le vieux
suisse.
Sa colère ne l'empêchait pas de réfléchir.
–-Le train de sept heures,~s'étalt-il dit,
s'arrêtera à l'embranchement de La Roche.
Là, on perd une demi-heure.
A neuf heures, il y a un train qui va di-
rectement à Auxerre et qui correspond avec
la voiture de Coulanges.
J'arriverai à Cou)Mnges presque aussitôt
que ma belle tante aPIanche-Mibray.
Et tandis que M. de ViUenave faisait a la
bâte sespréparatifs de départ, un nouveau
coun ds sonnette se nt entendre.
C'est p°ut-etreMu:)i!o, se dit-il.
Et il se précipita dans l'antichambre.
Ce n'était pas Munito, c'était le concierge
la Prusse avec'l'Italie, loin de se détendre
dans !a paix se maintiennent et s'affir-
ment. Le télégraphe nous transmet,en effet,
kt dépêche suivante:
Berlin, 26 mars.
Le .MoMt~'w'pt'uMt'MpubUe une .lettre adressée
par te roi d'Uatie à M. de B~sma'k en lui envoyant
les insignes de l'ordre de l'Annonciade. Cette lettre
se termine ainsi:
« J'aime à consacrer par cette marque éclatante
ta ptace queIItitHa xaus donce~daBS dea'seovenirs
qui tui seront toujours chers et précieux. Veuinez
y voir la preuve du prix que j'attache à voir con-
tinuer et rafferm"' les rapports intimes ouverts en-
tre l'Italie et la Prusse par des événements si mé-
morables. <
C'est là un témoignage personnel de bien-
veinanoe donné par un souverain au pre-
mier ministre d'un grand E'at, après une
aiïiancequi a produit des résuitatsdontle
monde peut encore s'étonner. Mais la publi-
cation des tettres du roi d'Italie par le ~o-
M~eMfprusstenenfaitun acte politique et
tend à lui attribuer une certaine signi-
fication pour l'avenir. Ce n'est assurément
pas un traité d'alliance offensive et défen-
sive comme avec la Bavière, Bade et le Wur-
temberg mais c'est quelque chose qui s'en
rapproche et dontia réelie portée ne doit
certainement pas nous être indifférente.
Le sesrâ.iura de la rêda~tioB.
E. BAUER.
DEPECHES TËLË6RAPHÏQUES
ÉTaTS-UtOS
New-York, M mars, midi.
Le Sénat n'a pas encore adopté le MU autorisant
les citoyens à vendre des bâtiments de guerre aux
belligérants étrangers qui sont en paix avec les E-
tats-Unia.
tTtL~
Florence. B6 mars, soir.
La Chambre des députés a validé aujourd'hui
quinze nouvelles élections.
La G KoDg du sénateur de Filippi, qui était allé remplir
une mission pour le gouvernement italien dans l'ex-
trême Orient.
Rome, 26 mars, so!r.
Le 7oMfna< de. Rome déclare qu'il est inconceva-
ble qu'on ait pu parler dans le discours de la cou-
ronne, à Florence, d'une-~t&!eM~ ecetime que le dépouillement subi par l'Eglise italien-
ne. L'organe cfiicieUo romainajoute qu'une pareille
liguidation ne saurait être légitime, parce que ce-
lui-là seule qui pourrait la légitimer ne le fort ja-
'mais.
PRuSSE
BerUn, 26 mars.
Pjet de constitution fédérale sont adoptés.
L'amendement pour un miuistère fédéra! respon-
sable est rfjeie par 177 voix contre 86.
L'article 1 est adopté avec un amendement de
M. Lette, qui rend obtigatoiré la sanction, par le
Reinhstag, des traces d'Etat.
L'article 12 amendé par M. de Bennigsen, en ce
sensquelechaneelter de la Contedération serait
tenu de prêter serment, est rejeté par 137 voix
contre 126.
Le parti conservateur doit présenter dans la
séance, de demain, à titre d'amendement, l'article
1~ dans sa rédaction primitive.
RUS~iE E
Saint-Pétersbourg, 26 mars.
On assure que le gouvernement se propose d'é-
tablir un synode catholique qui serait la plus haute
autorité de l'Eglise catholique en Russie.
TURQU'E
Constantinople, 26 mars.~
Les délégués Cretois ont en hier une réunion chez
le grand-vizir.
(~enceIfawM-BuHt~)
(Voir plus loin les dernières dépêches.)
de la maison apportant une lettre venue par
la poste.
Cette lettre n'était autre que le billet écrit
la nuit précédente parDolorès la gitana.
M. de Vitlenave l'ouvrit et lut.
Au diable Munito se dit-il d'abord.
Puis ta réuexion venant a~ son aide':
Si Munito n'est point venu et si on me
donne ce rendez-vous, pensa-t-il, c'est qu~il
est arrivé quelque chose d'extraordinaire,
d'autant mieux que M'°" de Planche-Mibray
est partie précipitamment.
Et ce quelque chose d'extraordinaire, il
faut h tout prix que je le sache.
Or, quand je n'arriverais en Bourgogne que
vingt-quatre et même quarante-huit heures
après mes deux tourtereaux, ils n'auront
toujours pas eu le temps de s'épouser.
Monsieur, dit le valet de chambre, tout
est prêt..
Non, c'est inutile, je ne pars pas.
Et M. de Vittenave tua le temps comme il
put jusqu'à minuit.
Puis, à minuit, il s'habilla et sortit sans
prendre garde à une voiture qui stationnait
à la porte de sa maison, et dont les stores
étaient baissés.
Dans cette voiture, il y avait un homme et
une femme.
–Le voila, dit l'homme au moment où
la porte s'ouvrait.
–Bien, je le reconnaîtrai, répondit la
femme, qui avait un moment soulevé lesto-
~re et put voir M. de ViUenave, sur le visage
duquel tombait d'a-ptomb la clarté d'un bec
de gaz..
Ettandis qu'il s'éloignaitapied, car le pa-
vé était sec, et de la rue du Helder à la
rue Le Petetier il n'y a qu'un pas,–l'homme
dit à la femme 4
Mais enfin que comptes-tu faire?
–Ceci me regarde~ Tu verras.
–Dois-je descendre?
Oui, va-t'en, et promène-toi sous mes
fenêtres à trois heures du matin-
Et Munito, car c'était lui, m~t pied à terre
et dit au cocher
–À t'Opéra!
Et la voiture partit, emportait Dolores la
gitana.
EBSONÏ~E P8HTÏ9BE
Depuis peu de temps, on a assez souvent
parlé, du gtand-ducbé de Luxembourg pour
que pous donnions quelques détails statistiques
sur cette~possession particulière du roi de Hol-
lande/que M. de Bismark veut annexer à )a
Prusse en la maintenant, maigre Sa Majesté
néerlandaise, dans )a Confédération, comme
une menace T:ontr8 taT'rancë
Le grand-duché de Luxembourg mesure S,484
kilomètres carrés, et compte une population de
902,937 habitants.'
Ses villes principales sont Luxembourg, qui
est une des forteresses fédérales; DieMrch et Ech-
ternaoh.
Pour ses affaires locales, il a une dette spéciale;
il fournissait trois voix dans Iep!tt!tMM de l'ancien-
ne Confédération germanique, et un contingent
militaire de 3,721 hommes et 8 canons.
Ses revenus ne dépassent pas trofs millions de
francs.
Il est limité au nord et à l'ouest par la Belgique,
au. sud par la Ft'auce et à l'est par la Prusse.,
Elevé sur le plateau des Ardennes, dans le bassin
de la Mose!!&, il est riche en mines de fer, de cuivre
et de ho'-n))e et poi-sëde de vastes forêts. La pro-
duction principale est Je chanvre ses industries
consistent en fabriques de toiles, draps, lainages et
cuirs.
L~L ville de Luxembourg, située en partie sur un
rocher ,'et divisée par la rivière-AIzette en ville
haute et viHe basse, est une forteresse très impor-
tant. dont les ouvrages sont dus à Yauban. Répii-e
en 1795 par les Français, après un siège de h)ut
mois. elle devint le chef-lieu du département des
Forêts..
La Pfesse, de Vienne, annonça qu'un traité-
de commerce a été signé, hier 36 mars, entre
l'Autriche et la HoLlande.
Le prince Michel de Serbie doit partir de-
main pour Constantinople aSn de remercier le
sultan pour l'évacuation des forteresses par les
troupes turques. On sait que la seule condition
mise à ce:te évacuation est quête drapeau turc
flotte sur les forteresses à coté du drapeau
serbe.
Le conseil des ministres prendra ia direction
du gouvernement pendant l'absence du prince.
Le prince a annoncé son départ de Belgrade
par une proclamation xu peuple serbe. Il est
attendu dimanche a Constantinople.
Dans la séance de la Diète hongroise du 83
mars, M. Lonyay, ministre des finances, a an-
noncé que la terre de Gœdœllœ avait été ache-
tée pour le roi de Hongrie. La Chambre a ac-
cueilli cette communication avec enthousiasme.
!Le prix d'achat de cette terré est, assure-t-
on, de 1,800,000 florins en papier-monnaie.
Les députés italiens de la majorité, dans une
réunion tenue avant-hier soir, ont fait choix de
M. Mari pour leur candidat à la présidence de
la Chambre.
'L'opposition portera M. Crispi.
La Chambre des communes a autorisé hier
la seconde lecture du bill de réforme, après
une discussion fort animée~ Une dépêche nous
envoie l'analyse des débats.
MM. Butter-Johnstone (conservateur) et sir
RoundeH-Palmer ont combattu le bill, qui a été
soutenu par l'avocat général.
'M.Brightapris ensuite la parole. Il a dé-
claré que .le bill ne ferait qu'aggraver la plaie
.qu'on se proposait de guérir, etqu'ilfrustrerait,
en outre, une grande partie de ses compatriotes
de la pa 't dans la représentation du pays qu'ils
peuvent réclamer de droit.
M. Disraeli s'est attaché à démontrer que le
bill n'était pas démocratique, mais populaire et
conservateur.
Le chancelier dé l'Echiquier s'est plaint du
ton dictatorial de M. Gladstone. Cependant il a
fait connaître qu'il n'était pas opposé à la pen-
sée d'ajouter au bill des franchises pour les lo-
cataires et qu'il était prêt aussi à Tenoncer à
la proposition du double vote.
La Chambre se constituera en comité, le 8
avril, pour l'examen du bill.
M. Disraeli doit présenter le budget le 4
avril.
D'après une dépêche de New-York, une ré-
volution aurait éclaté à Haïti et )e président
GeSrard.se serait réfugié a bord d'un bâtiment
de guerre français.
M. de Villenave entra donc au bal de
l'Opéra.
-Longtemps il se promena comme une âme
en peine, dans le foyer, sous l'horloge, dans
les corridors.
.Vingt dominos l'abordèrent; mais aucun
ne lui parla de ce qui l'intéressait..
Il commençait à croire qu'il avait été vic-
time d~ une mystincation, lorsqu'une petite
main gantée avec soin s'appuya sur son
épaule et prononça un mot
–Mibray!
M. de ViHenavetressail!It et s'arrêta.
Il avait devant lui une femme en domino
bleu, dont le loup était si grand qu'on ne'
voyait que le haut de son front, et au tra-
vers deux yeux qui brillaient d'un feu som-
bre.
Le front était de ce blanc doré qu'on ad-
mirait chez M"~ de PIanche-Mibray.
Le domino dit
H y a des noms qui sont un peu longs,
n'est-ce pas?
–Aussi, on ,1e coupe en deux, comme
vous venez de le faire, madame, répondit
LéondeViHenave.
Le domino prit son bras.
–Allons dans la salle, dit-il, au milieu
des pierrots et despterrettes qui-ne songent
qu'a danser, nous pourrons causer plus à
l'aise.
Allons, répondit Léon.
Ainsi donc, reprit le domino tandis
qu'ils sortaient du foyer, vous êtes amou-
reux, mon cher?
Comment le savez-vous?
Amoureux fou de la baronne de Plan-
che-MIbray. Bon voilà que j'ai prononcé le
nom tout entier.
Peut-être, dit Léon.
Je vous croyais plus fort, mon très
cher.
Comment l'entendez-vous ?
On ne doit pas s'éprendre des femmes
qu'on épouse.
M. de YiHenave ne répondit pas; mais il
eut un rire silencieux plein d'ironie.
Deux ou trois cent mille livres de ren-
te, un hôtel a Paris, un château en Bourgo-
gne.Jolisappàts, cher monsieur.
Madame.
M. le ministre d'Etat et des finances a fait
déposera la séance d'hier 25 mars un projet
de loi sur les suppléments de crédits de l'exer-
cice 1866. Cette demande do crédit est tout à
fait indépendante de cette présentée à la séance
du 15 février dernier, pour l'exercice 1867, et
dont nous avons annoncé les principales dis-
positions.
Les crédita demandés hier-s'é!èvent à
mitlions 747,688 fr. 85 c. Us sont répartis en-
tre les ministères de ta guerre, de la marine,
de l'intérieur et dès-finances.
Le ministère .de la guerre réclame 16 millions,
dont
1° 7,12§,000 fr. sont anectés aux dépen-
ses qu'ont nécessitées quelques mesures de pré-
caution, telles qu'expériences relatives a l'ar-
mement et au perfectionnement de nos troupes,
achats de chevaux, approvisionnements de di-
verses natures, toutes mesures rendues néces-
saires par les événements militaires et politi-
ques qui se sont produits au delà dutthin
2' 7,305,500 fr., qui s'ajoutent a la dette du
Mexique envers ta France, mais qu'il y avait
nécessité d'avancer sous peine de ~MorpamMeT'
!es forces propres ~u noMU~ empM'e, et de lais-
ter en souffrance des services dont l'exécution
se rattachait aux mouvements de nos troupes;
3° Le prix de la ration de fourrages au Mexi-
que, évalué dans les crédits budgétaires à 1 fr.
50 c., s'est élevé à 2 fr.: de là un surcroît de
dépenses de 1,569,500 fr.
Le budget du ministère de la marine a été
affecté pour des causes qui se rattachent au
rapatriement de reti'e nrmée du Mexique, et
qui ont nécessité des virements à découvert,
légitimés par les mêmes motifs que ceux qui
ont été effectués au budget de la guerre. Ces
virements s'élèvent 8,400,000 fr.
Le ministère de l'intérieur demande un cré-
dit de 520,004 fr. 90 c., dont 300,000 fr. pour
la création d'ateliers de charité et la distribu-
t'on de secours aux c'asses ouvrières de la ville
de Lyon. Cette somme, impérieusement exigée
par les circonstances,~ été'empruntée, par vi-
rement, au crédit affecté aux dépenses des pri-
sons. H s'agit de restituer la somme à ceservi-
ce, qui gavait pas été pourvu d'une dotation
supérieure à ses besoins.
Ensuite, 165,000 fr. pour remboursement à
effectuer sur le produit du trayait des condam-
nés. Cette somme correspond a une recette é-
gate faite par le Trésor.
Enfin, 50,004 fr. 90 c. pour la dépense des
suppléments au MoM!~Mr, te crédit d& 130,000
francs n'ayant pas suffi en 1866, où la session
législative s'est prolongée au delà de la durée
prévue.
Les suppléments pour le ministère des fi-
nances s'élèvent à 8,887,683 fr. 35 c. Cette
somme est destinée à couvrir les frais de di-
verses opérations de trésorerie, faites au Mexi-
que, dans des circonstances exceptionnelles et
urgentes, qui n'ont pas permis d'attendre les
instructions du ministre des finances.
Les ressources que le gouvernement propose
d'affecter à ce surcroît de dépenses consistent
dans les plus-values de recettes constatées pour
l'année 1866.
Ces recettes provenant des impôts et reve-
nus indirects, des sucres, de la télégraphie pri-
vée, des bénéfices sur la refonte de la monnaie
d'argent, au moyen de l'emploi de lingots, et
d'autres excédants, sont évaluées à 32,786,504
francs.
Ce projet de loi sera envoyé sans doute à
l'examen de la commission du budget.
C. LSFÈVRE.
M. Mires a adressé à M. Pierre Baragnon la
lettresulvaate:
Monsieur Baragnon,
La situation que vous occupez au journal
!e6 Presse a fait penser que je n'étais pas
étranger au J~mon'6~ dtp~mavous devez prendre la rédaction en chef.
Je dois dire publiquement que je ne suis
rien dans le .j~MM~a! cKp~oma~Me, et, a.Gn
que cette sorte de protestation ne puisse at-
teindre la rédaction politique du journal, il
convient que j'indique les motifs qui me
l'imposent
Le 25 octobre 1863, une assemblée des
actionnaires des Ports de Marseille votait
la fusion de cette société ayec la Société im-
Mais si nous pouvions avoir tout cela
sans la femme.
Madame, dit Léon, je crois que vous
me calomniez.
–Bah!
Et que vous me supposez capable des
plus vils ca)cu!s.
Et .il disait cela, ne sachant pas encore
s'ilavait,ana!re a la femme qui devait lui
parler de Munito.
Heureusement il fut fixé sur-le-champ.
Dame reprit-eUe, si vous aimez M"
de Planche-M.ibray, tant. mieux pour vous
mais Munito ne m'en a rien dit.
–Munito?
Sans doute. C'est lui qui m'envoie.
Ah Et M. de Villenave en respirant.
Puis, il se, souvint des paroles du bohé-
mien
Je sais qui vous êtes, dit-il.
Vraiment?
Vous devez être sa sœur.
Vous avez deviné.
–Eh bien'où est Munito?
–11 travaille pour vous.
Pourquoi n'est-il pas venu ce matin ? 9
.C'est moi qui lui en ai donné le conseil.
–Dans quel but?
Mon cher monsieur de Villenave, dit
le domino d'une voix enchanteresse et qui
.remua tous les instincts du vieux viveur, si
Munito était allé vous voir ce matin, je n'au-
rais pas le bonheur de m'appuyer ce soir a
votre bras.
C'est charmant, en vérité.
–Et vous y auriez perdu une foule de
bons conseils.
Voila ce dont je suis persuadé, répon-
dit galamment M. de Villenave. ·
Mais, reprit le domino, ce n'est pas
ici que j'entends vous les donner.
Les instincts de viveur de M. de Villenave
reprirent le dessus sans doute, car il répon-
dit
Aussi ai-je bien compté vous emmener
souper, madame.
–Pardon, c'est moi.
–P)aît-it?
Mon très cher,, continua le domino, les
restaurants d'aujourd'hui sont de vraies gar-
gottes. Venez souper chez moi.
mobilière, fondée par MM. Pereir~e~ïL
groupe d'actionnaires doQtje'fat~si~paMe;
réclama contre cette fjsionetË~ns~It'e~on,.
opposition dans le' procès-v~bal''8ê.l'as-'< 'S
semblée. s
Il en résulta une double actio~ l'uns-de-r;~
vantle conseil d'Etat, l'autre dë~n~Ie,
bunal civil; -les- opposants d~e^~m`a,dâi~
buBal CiyII les opposants dema~daie~ï~
qn'uns expertise contradictoire ~t .l'évalua-
tion de l'actif, ~et que le capital de la nou-
velle société fût réparti selon la valeur des
apports de ehaque compagnie.
Contre mon gré, une. transaction inter-
vint avec le représentant de MM. Pereire,
)e procès fut éteint et le conseil d'Etat sanc-
tionna la fusion.
Quelque temps âpres, le procès fut repris
contre MM. Pereire par un nouveau groupe
d'actionnaires on sait quel en fut l'immense
retentissement; il se termina devant la pre-
mière chambre de la cour.
L'impression qu'il produisit m'était mo-
ralement si favorable que chacun pensa que
je l'avais provoqué. Une circonstance parti-
culière accréditait encore cette opinion
mon chef du contentieux était l'âme de ce
nouveau procès.
Quel qu'eût été mon mécontentement de
la transaction qui avait mis Sn au procès
primitif, je l'avais acceptée je devais !a"
respecter. Je considérai donc comme Inju-
rieuse la supposition qui me rendait soli-
daire des actes de mon employé, et afin de
m'en dégager complètement, je le congédiai
longtemps avant la un du procès.
Apprenant que MM. Pereire persistaient
néanmoins à soutenir que j'en étais l'auteur,
et voulant hautement répudier toute parti-
cipation, je ns paraître une protesta tioa pu-
blique.
Or la partie Ënancière de votre journal !e
A~morMt c~oma née précisément à mon ancien employé, &
ce chef de contentieux que j'ai' congédié
pour répudier toute solidarité avec lui.
Vous comprenez maintenant combien sont.
graves les motifs qui me déterminent à dé-
cliner toute participation directe ou'indi-
recte dans le ~cmono! dt'p~omatt~Me.
Je vous prie d'insérer cette lettre, que je
me réserve de publier daas la dresse.
YeuiUez agréer, etc.
J. M!RÊS.
LA RÉFORME ÉLECTORALE
EN ANGLETERRE
Avant la reprise des débats sur le bill de
réforme, une réunion a eu Heu chez M.
-Gladstone, et il a été décidé qu'on ne re-
pousserait pas la seconde lecture du bill.
Cette décision des libéraux n'a rien qui
doive surprendre. En somme, ce sont les
détails qui seront discutés, et sur divers
points le ministère pourra céder sans aban-
donner le fond de la loi. Le projet actuel va
plus loin que les libéraux eux-mêmes n'al-
laient l'année dernière, et plus loin sans
doute qu'ils n'auraient voulu aller cette fois'
encore, s'ils étaient demeurés au pouvoir.
Avant d'examiner non pas la forme– nos
lecteurs la connaissent, mais l'esprit du
bill, il est bon de faire justice d'une accusa-
tion d'inconséquence dirigéecontre le mi-
nistère Derby à cette occasion. Le ministère
s'est trouvé, dès le début, en présence d'u-
'ne double difficulté: meSances et opposition
au dehors, désaccord au dedans. Les con-
servateurs qui composaient le ministère
différaient sur plusieurs points essentiels
et ces divergences, trop tranchées pour être
négligées, rendaient presque impossible la
présentation d'une loi.
Il fallait opter entre un remaniement mi-
nistériel ou un abandon au moins partiel du
projet. Lord Derby, faut-H lui en faire un
reproche ? –chercha un moyen terme et crut
-Parole d'honneur! c'est le monde ren-
versé.
–Eh bien dit-elle en riant, vous coupe-
rez sur la tête et les pieds en l'air. Venez.
–Comment! déjà?
–Mais sansdeute. Que voulez-vous donc
faire ici?
–Après tout, se disait M. de Villenave, il
n'y a pas de train de nuit pour Auxerre.
S'it me faut absolument rattraper M~ de
Planche-Mibray, je prendrai le premier train
du matin. M de Villenave n'avait pas été
impunément pendant quinze ans ce qu'on
appelle un viveur pour refuser l'occasion de
souper avec une jolie femme, quitte à reve-
nir, une heure après, a ses ambitieux pro-
jets matrimoniaux.
Et il se laissa entraîner par le domino
bleu, qui lui fit descendre le grand esca-
lier.
La sœur de Munito était venue à l'Opéra
dans un nacre, mais elle avait dit à son co-
cher–carelte avait une voiture au mois-
de venir la prendre à deux heures du matin.
M. de Villenave trouva donc un peti
coupé attelé d'un fort beau cheval sous poi'
bai clair, et conduit par un cocher irrépro
chable de tenue.
Peste pensa-t-il, Munito le bohémien
ne m'avait pas dit que sa sœur était une
femme opulente.
–Où allons-nous? demanda-t-il après
avoir aidé le domino à monter en voiture.,
Chez moi, dit-elle.
Léon monta à côté d'elle et le coupé par-
tit comme une flèche dans la direction de la
rue Caumartin.
Mon cher hôte, dit alors Dolorès, si
vous avez des cigares, vous pouvez fumer
si vous n'avez pas de cigares, vous trouve-
rez dans la poche qui est au-dessus du stra-
pontin un paquet de cigarettes. C'est un vice;
que j'ai.
Vous êtes un ange, -dit Léon de Ville-.
nave. Il fouilla dans la poche, trouva les ci-
garettes et un petit briquet, en alluma une
et se mit à fumer.
PONSON DU TERRAIL,
§ M (B~Mt~
BUREAUX D'AMH!iEM6«T.
Jeudi ï 'Ss~ -i~r~ -Â..è~~
3BMS (PMi~tM~r~Bt~
MMONMS.8.PL.,C~~jt~
Tout ce qui coacefM l'AdMtiistr~ion;du 'Iour~o:~t~ ~dcësse au Garant
~a~ABJO.ee
L'Ad!t!:aHpH.et'V6~p!td~
MM/Ies abonnés dont l'abonnement expire
te 3< mars, sont priés de .le renouveler
de smte, s'iip ne Yenlent pas éprouver de
retacd dans la réceptjoa du journal.
Les abonnés nouveaux ont dEoit a rece-
voir ta CAon~me des *T
Lapointe: Ger~, par M. ~~arb'té;,
!MR~ ~aasage, par M. Georges Fatb,
et tout ce qui a paru de !a CAû
PARIS, 27 MARS 1867
BULLETÏS
On ne Croit pas que la commission de la
loi militaire puisse terminer son trayait de
façon que la discussion publique ait Heu
avant )ann d'avril.. Nous avons fait con-
naître tes dispositions présumées des mem-
bres-de cette commission. Lps plus hostUes,
parmi les membres de la commission, distin-
guent deux ordres de questions, tes ques-
tions de principes:vote du contingent, ap-
pet de la garde mobiie, absence d'exonéra-
tion et les questions de fait nécessité
avant tout de faire face aux besoins de la
situation.
De nombreux amendements p~t déjà été
remts dans ce dOubtë sens outré le contre-
projet de M. Du Mirai, on parle d'un autre
contre-projet que prépareraient MM. delà
Hâichois, Délamarre ~de la Creuse) et quel-
ques uns de !ëurscol)ègues. H est probable
queues modtËcanons assez importantes se-
ront demandées par là commission sous
réserve que, vu la gravité de là situation dé
t'Ëurbpe, toutes les ressources possib!es
eerout mises cette année a la disposition du
gouvernement.
Si,cômmetoùt l'indique, les discussions de
la loisur l'armée, déjà loi sur la presse et
de la loi sur les réunions joe viennent qu'a-
près Pâques, la session se prolongera jus-
qu~énju!ttet. Avant Pâques, une fois ta toi
Bu~~acQnt~'aihtë par corps votée, la Cham-
bre n'aura a discuter que la loi municipale;
mais le gouvernement semble vouloir retar-
der ladiscussion dé cette Yoi.
On a remarqué que la France a maintenu,
mais en l'aSaibtissant, le démenti qu'elte a
opposé aux négociations relatives au Luxem-
bourg.
Les bruits continuent à circuler avec !a
ïaême intensité on étève seutement à 120
millions l'indemnité qui serait accordée au
ToidëHoUande.
Un journal annonce, sur la foi de lettres
particulières, que plusieurs fonctionnaires
français des départements limitrophes au-
raient fait récemment des excursions dans
le grand-ducbé de Luxembourg, et auraient
Msayé de sonder les esprits sur les disposi-
tions des populations.
On lit dans la GfMeMe dcCce~emMttJe (Hano-
vre):j.~
Tonte la Ootte prussienne devra être mise en
ordre est arrivé dans tontes les stations de la ilot~e
prussienne. Par suite, on travaine si autivement à
Geestemunde, à la mise en eiatdes navires, qu'on
ae s'arrête même pas le dimanche. ·
Des explications diverses que ncus ayons
reproduites au sujet de la publication des
traités conclus au mois d'août parla Prusse
avec les Etats du Sud, les organes ofncieux
de Berlin semblent choisir celtes qui se rat-
tachent le plus étroitement à la situation po-
FEt!niETON DE LA ,ME~E
,Mt~jt~i~7.
ftUTFUMF M N t~~ M!M
MiÂl~Am~ M TM~uNË MiDuAÏ
~R~MÏ&RE\yARTIE: J
.XttLL~L~
Le lendemain, M. deVjtUenave attendit
Munito&l'Deure convenue.
MunItonëYintpas.
Peadaat plusieurs heures, n n'osa sortir,
de peur que le bpMmien ne vînt en son ab-
sence..?'
Mais, vers lé sotr, il perdit patience.
H alla à sen club et s'informa si oa n'é-
tait pOtBtvenu le demander:
Le concierge du cHib n'avait yu personne.
Une yaguë inquiétude s'était emparée de
M.deVil~nave.
Trahi, par Pauline Régis, trahi sans doute
par Corinne Destremont.n'aHait-iI pas l'être
aussi par le.bohémien?
~Ce!ui ci ne lui avait~pas dit où i! demeu-
rait ouïe trouver?
Un moment, Léon deViltenave fut tente
d'aUerrôder aux alentours de l'hôtel de M"
de Ptanche-Mibray.. `' `-
Maisia prudence l'enO~npêcha.
De deux choses l'une ou le bohémien
l'avait trahi, et alors an'ronter les regards
de M" de PIanehe-Mibray devenait exces-
sivement dangereux; ou le bohémien le ser-
vait Ëdèlement, et il devait rester tranquille
etattendre. "e'
H prit ce dernier parti et rentra chez lui.
Puiis~lattëhdit.- c'
A huit heures du soir, comme il achevait
de manger le dîner ~u'il s'était fait envoyer
Reprodacticm int~dito aux journaux (pti B'ont
pM tratté av& ta Soetëté d~. Gens de lettres,
litique de l'AHemagne~Nord. Ainsi, nous
lisons dans une dépêche
Ber!m,26mars,soir.
La Coffe~Ott~oMee ~<;td!er (organe officiel) dé-
clare que la publication des trait s d'atl'.ance avec
les Etats du S'.d n'est nullement une démonstra-
tion contre Fétranger. La C'(.r'spond~ce ajoute
que tes relations avec le gouvernement français sont
satisfaisantes~
La publication des traités a eu pour but principal
de rassurer le Reichstag sur la poétique allemt.nde
~lf).~
Les publications faites par le ~o?tt
anticipée aux attaques dont la Constitution
actuelle de l'AHemagne pourrait être l'objet
dans le Parlement fédérât de la part des
membres qui ont appartenu au ~Va~'OKa~e-
feM!. M. de Bismark aurait simplement vou-
)u prouver M.Beningsenquelâ politique'
du ministre avait, devancé, par'ses actes,
les discours de l'orateur.
Il semble, cependant, si l'on en juge par
la dépêche suivante, que l'on s'attend à
Vienne à quelque nouvel ie surprise
Vienne, dinars.
On croit, dans le monde diplomatique, qu'en ou-
tre des traités fondamentaux condus par la Presse
avec Ie~ Etats du Sud, il existe enco~ e des conven-
tions, spéciales concernant l'exécution. dt;s traités
déjàpubtiés.
On :ssure qu'immédiatement après l'ouvprture
des négociations de Kikolsburg, queiques négocia-
teurs des Etats moyens proposèrent à M. de BtS-
mark de neutraliser le sud de TAttemagne, mais le
ministre prussien répondit par unreiuscatégoti-.
que.
Existe-t-il des conventions d'exécution à
côté des traités qui, dans leur texte laconi-
que, se bornent à'poser le principe de l'al-
liance des HtatC'du Sud avec le nord de
l'AtIemagne? Après ce que nousSavons dés
pactes déjà conclus et des récentes négo-
ciations qui ont eu lieu à Stuttgard, la ques-
tion nous semble présenter peu d'Intérêt,
L'unité militaire de l'Allemagne n'est
pas, en effet, uneprobaHté de l'avenir, elle
est un fait accompli. Userait également
puéril et dé s'attacher à le démontrer etd'é-
mettre un doute à cet égard.
Quant au refus par M. de Bismark de con-
stituer après Sadowa la neutralité des Etats
du Sud, les traités conclus les 3, 17 et 33
août expliquent -plus sûrement que nous ne
saurions le faire cette a~itude du ministre
prussien.
D'après le ~mon'a~'pfomah'~Me, les ca-
binets de P~ris et de Vienné seraient tom-
bés d accord que les traités conclus par la
Prusse avec les Etats de l'Allemagne du
Sud n'ont rien d'inconciliable avec les sti-
pulations dû traité dé Prague.
Cette interprétation pacifique n'a rien qui
doive-surprendre en l'état présent de l'Eu-
rope. Kous désirerions avoir seulement le
sentiment du .~emon'a~ sur un bruit, évi-
demment inexact, qurcommence à circuler.
Il y a des nouvellistes qui prétendent
qu'à la publication du traité avec le Wur-
temberg va succéder la publication dun
traité analogue avec la Hesse, mais qu'il
existe encore un autre traité inBoiment plus
curieux à connaître ce serait un .traité ou
un protocole secret, conclu à Prague entre la
Prusse et l'Autriche, concurremment avec
le traité ostensible qui a été publié.
Ces nouvellistes prétendent que le cabi-
net autrieEien, irrité de demeurer sans ap-
pui dans la lutte, même après la cession vo-
lontaire de la Vénéue, aurait accepté de
conclure, avec la Prusse, un traité de ga-
rantie réciproque, et que de là serait pro-
venu l'abandon, autrement inexplicable,
qu'il fit de tous ses aUiés, en faveur des-
quels il ne stipula rien ni dans les prélimi-
naires deNikolsbourgnidans le traité de
Prague.
.Qu'en pense le ~fHM'KtJ d:p~p.'?:a~Me ?
Il semble que la poHtique prussienne ait
a cceur d'établir que les bons rapports de
de la Maison d'Or, il entendit résonner la 1
sonnette de l'antichambre.
–EnSn! se dit-il, VQilàMunito.
Léon de ViUenave se trompait.
Ce n'était pas Munito, c'était le vieux
suisse de l'hôtel de Ptanche-Mibray, dont il
avait fait son espion.
–-Monsieur, lui dit ce dernier, M°" la
baronne a devancé son départ pour PIanche-
Mibray.
Quand part-elle ?
–Et!e est partie.
'–Aquet!eheure?
A sept beures quarante-cinq minutes.
–Oh! oh nt M. de Villenaye en fron-
çant le sourcil.
Et elle n'est point partie seule, acheva
le suisse.
Elte emmène M~" Villemur ?
Non. EUe est partie avec M. de Mau-
geviiïe.
Léon de Viilenave eut un tel accès de dé-
pit et de coière, qu'il repoussa la table pta-
cée devant lui et lui fit perdre l'éqùitibre.
La vaisselte tomba sur le parquet et s6
brisa en mi!le pièces.
Mille tonnerres s'écria-t-il, je ne les
laisserai pas seuts longtemps.
Et il sonna violemment.
Le valet de chambre, accoutumé aux co-
lères de son maître, accourut.
–'Fais-moi mes malles, dit le viveur.
Monsieur part?
Ce soir même.
Et Léon de VIHenave congédia le vieux
suisse.
Sa colère ne l'empêchait pas de réfléchir.
–-Le train de sept heures,~s'étalt-il dit,
s'arrêtera à l'embranchement de La Roche.
Là, on perd une demi-heure.
A neuf heures, il y a un train qui va di-
rectement à Auxerre et qui correspond avec
la voiture de Coulanges.
J'arriverai à Cou)Mnges presque aussitôt
que ma belle tante aPIanche-Mibray.
Et tandis que M. de ViUenave faisait a la
bâte sespréparatifs de départ, un nouveau
coun ds sonnette se nt entendre.
C'est p°ut-etreMu:)i!o, se dit-il.
Et il se précipita dans l'antichambre.
Ce n'était pas Munito, c'était le concierge
la Prusse avec'l'Italie, loin de se détendre
dans !a paix se maintiennent et s'affir-
ment. Le télégraphe nous transmet,en effet,
kt dépêche suivante:
Berlin, 26 mars.
Le .MoMt~'w'pt'uMt'MpubUe une .lettre adressée
par te roi d'Uatie à M. de B~sma'k en lui envoyant
les insignes de l'ordre de l'Annonciade. Cette lettre
se termine ainsi:
« J'aime à consacrer par cette marque éclatante
ta ptace queIItitHa xaus donce~daBS dea'seovenirs
qui tui seront toujours chers et précieux. Veuinez
y voir la preuve du prix que j'attache à voir con-
tinuer et rafferm"' les rapports intimes ouverts en-
tre l'Italie et la Prusse par des événements si mé-
morables. <
C'est là un témoignage personnel de bien-
veinanoe donné par un souverain au pre-
mier ministre d'un grand E'at, après une
aiïiancequi a produit des résuitatsdontle
monde peut encore s'étonner. Mais la publi-
cation des tettres du roi d'Italie par le ~o-
M~eMfprusstenenfaitun acte politique et
tend à lui attribuer une certaine signi-
fication pour l'avenir. Ce n'est assurément
pas un traité d'alliance offensive et défen-
sive comme avec la Bavière, Bade et le Wur-
temberg mais c'est quelque chose qui s'en
rapproche et dontia réelie portée ne doit
certainement pas nous être indifférente.
Le sesrâ.iura de la rêda~tioB.
E. BAUER.
DEPECHES TËLË6RAPHÏQUES
ÉTaTS-UtOS
New-York, M mars, midi.
Le Sénat n'a pas encore adopté le MU autorisant
les citoyens à vendre des bâtiments de guerre aux
belligérants étrangers qui sont en paix avec les E-
tats-Unia.
tTtL~
Florence. B6 mars, soir.
La Chambre des députés a validé aujourd'hui
quinze nouvelles élections.
La G
une mission pour le gouvernement italien dans l'ex-
trême Orient.
Rome, 26 mars, so!r.
Le 7oMfna< de. Rome déclare qu'il est inconceva-
ble qu'on ait pu parler dans le discours de la cou-
ronne, à Florence, d'une-~t
ne. L'organe cfiicieUo romainajoute qu'une pareille
liguidation ne saurait être légitime, parce que ce-
lui-là seule qui pourrait la légitimer ne le fort ja-
'mais.
PRuSSE
BerUn, 26 mars.
Pjet de constitution fédérale sont adoptés.
L'amendement pour un miuistère fédéra! respon-
sable est rfjeie par 177 voix contre 86.
L'article 1 est adopté avec un amendement de
M. Lette, qui rend obtigatoiré la sanction, par le
Reinhstag, des traces d'Etat.
L'article 12 amendé par M. de Bennigsen, en ce
sensquelechaneelter de la Contedération serait
tenu de prêter serment, est rejeté par 137 voix
contre 126.
Le parti conservateur doit présenter dans la
séance, de demain, à titre d'amendement, l'article
1~ dans sa rédaction primitive.
RUS~iE E
Saint-Pétersbourg, 26 mars.
On assure que le gouvernement se propose d'é-
tablir un synode catholique qui serait la plus haute
autorité de l'Eglise catholique en Russie.
TURQU'E
Constantinople, 26 mars.~
Les délégués Cretois ont en hier une réunion chez
le grand-vizir.
(~enceIfawM-BuHt~)
(Voir plus loin les dernières dépêches.)
de la maison apportant une lettre venue par
la poste.
Cette lettre n'était autre que le billet écrit
la nuit précédente parDolorès la gitana.
M. de Vitlenave l'ouvrit et lut.
Au diable Munito se dit-il d'abord.
Puis ta réuexion venant a~ son aide':
Si Munito n'est point venu et si on me
donne ce rendez-vous, pensa-t-il, c'est qu~il
est arrivé quelque chose d'extraordinaire,
d'autant mieux que M'°" de Planche-Mibray
est partie précipitamment.
Et ce quelque chose d'extraordinaire, il
faut h tout prix que je le sache.
Or, quand je n'arriverais en Bourgogne que
vingt-quatre et même quarante-huit heures
après mes deux tourtereaux, ils n'auront
toujours pas eu le temps de s'épouser.
Monsieur, dit le valet de chambre, tout
est prêt..
Non, c'est inutile, je ne pars pas.
Et M. de Vittenave tua le temps comme il
put jusqu'à minuit.
Puis, à minuit, il s'habilla et sortit sans
prendre garde à une voiture qui stationnait
à la porte de sa maison, et dont les stores
étaient baissés.
Dans cette voiture, il y avait un homme et
une femme.
–Le voila, dit l'homme au moment où
la porte s'ouvrait.
–Bien, je le reconnaîtrai, répondit la
femme, qui avait un moment soulevé lesto-
~re et put voir M. de ViUenave, sur le visage
duquel tombait d'a-ptomb la clarté d'un bec
de gaz..
Ettandis qu'il s'éloignaitapied, car le pa-
vé était sec, et de la rue du Helder à la
rue Le Petetier il n'y a qu'un pas,–l'homme
dit à la femme 4
Mais enfin que comptes-tu faire?
–Ceci me regarde~ Tu verras.
–Dois-je descendre?
Oui, va-t'en, et promène-toi sous mes
fenêtres à trois heures du matin-
Et Munito, car c'était lui, m~t pied à terre
et dit au cocher
–À t'Opéra!
Et la voiture partit, emportait Dolores la
gitana.
EBSONÏ~E P8HTÏ9BE
Depuis peu de temps, on a assez souvent
parlé, du gtand-ducbé de Luxembourg pour
que pous donnions quelques détails statistiques
sur cette~possession particulière du roi de Hol-
lande/que M. de Bismark veut annexer à )a
Prusse en la maintenant, maigre Sa Majesté
néerlandaise, dans )a Confédération, comme
une menace T:ontr8 taT'rancë
Le grand-duché de Luxembourg mesure S,484
kilomètres carrés, et compte une population de
902,937 habitants.'
Ses villes principales sont Luxembourg, qui
est une des forteresses fédérales; DieMrch et Ech-
ternaoh.
Pour ses affaires locales, il a une dette spéciale;
il fournissait trois voix dans Iep!tt!tMM de l'ancien-
ne Confédération germanique, et un contingent
militaire de 3,721 hommes et 8 canons.
Ses revenus ne dépassent pas trofs millions de
francs.
Il est limité au nord et à l'ouest par la Belgique,
au. sud par la Ft'auce et à l'est par la Prusse.,
Elevé sur le plateau des Ardennes, dans le bassin
de la Mose!!&, il est riche en mines de fer, de cuivre
et de ho'-n))e et poi-sëde de vastes forêts. La pro-
duction principale est Je chanvre ses industries
consistent en fabriques de toiles, draps, lainages et
cuirs.
L~L ville de Luxembourg, située en partie sur un
rocher ,'et divisée par la rivière-AIzette en ville
haute et viHe basse, est une forteresse très impor-
tant. dont les ouvrages sont dus à Yauban. Répii-e
en 1795 par les Français, après un siège de h)ut
mois. elle devint le chef-lieu du département des
Forêts..
La Pfesse, de Vienne, annonça qu'un traité-
de commerce a été signé, hier 36 mars, entre
l'Autriche et la HoLlande.
Le prince Michel de Serbie doit partir de-
main pour Constantinople aSn de remercier le
sultan pour l'évacuation des forteresses par les
troupes turques. On sait que la seule condition
mise à ce:te évacuation est quête drapeau turc
flotte sur les forteresses à coté du drapeau
serbe.
Le conseil des ministres prendra ia direction
du gouvernement pendant l'absence du prince.
Le prince a annoncé son départ de Belgrade
par une proclamation xu peuple serbe. Il est
attendu dimanche a Constantinople.
Dans la séance de la Diète hongroise du 83
mars, M. Lonyay, ministre des finances, a an-
noncé que la terre de Gœdœllœ avait été ache-
tée pour le roi de Hongrie. La Chambre a ac-
cueilli cette communication avec enthousiasme.
!Le prix d'achat de cette terré est, assure-t-
on, de 1,800,000 florins en papier-monnaie.
Les députés italiens de la majorité, dans une
réunion tenue avant-hier soir, ont fait choix de
M. Mari pour leur candidat à la présidence de
la Chambre.
'L'opposition portera M. Crispi.
La Chambre des communes a autorisé hier
la seconde lecture du bill de réforme, après
une discussion fort animée~ Une dépêche nous
envoie l'analyse des débats.
MM. Butter-Johnstone (conservateur) et sir
RoundeH-Palmer ont combattu le bill, qui a été
soutenu par l'avocat général.
'M.Brightapris ensuite la parole. Il a dé-
claré que .le bill ne ferait qu'aggraver la plaie
.qu'on se proposait de guérir, etqu'ilfrustrerait,
en outre, une grande partie de ses compatriotes
de la pa 't dans la représentation du pays qu'ils
peuvent réclamer de droit.
M. Disraeli s'est attaché à démontrer que le
bill n'était pas démocratique, mais populaire et
conservateur.
Le chancelier dé l'Echiquier s'est plaint du
ton dictatorial de M. Gladstone. Cependant il a
fait connaître qu'il n'était pas opposé à la pen-
sée d'ajouter au bill des franchises pour les lo-
cataires et qu'il était prêt aussi à Tenoncer à
la proposition du double vote.
La Chambre se constituera en comité, le 8
avril, pour l'examen du bill.
M. Disraeli doit présenter le budget le 4
avril.
D'après une dépêche de New-York, une ré-
volution aurait éclaté à Haïti et )e président
GeSrard.se serait réfugié a bord d'un bâtiment
de guerre français.
M. de Villenave entra donc au bal de
l'Opéra.
-Longtemps il se promena comme une âme
en peine, dans le foyer, sous l'horloge, dans
les corridors.
.Vingt dominos l'abordèrent; mais aucun
ne lui parla de ce qui l'intéressait..
Il commençait à croire qu'il avait été vic-
time d~ une mystincation, lorsqu'une petite
main gantée avec soin s'appuya sur son
épaule et prononça un mot
–Mibray!
M. de ViHenavetressail!It et s'arrêta.
Il avait devant lui une femme en domino
bleu, dont le loup était si grand qu'on ne'
voyait que le haut de son front, et au tra-
vers deux yeux qui brillaient d'un feu som-
bre.
Le front était de ce blanc doré qu'on ad-
mirait chez M"~ de PIanche-Mibray.
Le domino dit
H y a des noms qui sont un peu longs,
n'est-ce pas?
–Aussi, on ,1e coupe en deux, comme
vous venez de le faire, madame, répondit
LéondeViHenave.
Le domino prit son bras.
–Allons dans la salle, dit-il, au milieu
des pierrots et despterrettes qui-ne songent
qu'a danser, nous pourrons causer plus à
l'aise.
Allons, répondit Léon.
Ainsi donc, reprit le domino tandis
qu'ils sortaient du foyer, vous êtes amou-
reux, mon cher?
Comment le savez-vous?
Amoureux fou de la baronne de Plan-
che-MIbray. Bon voilà que j'ai prononcé le
nom tout entier.
Peut-être, dit Léon.
Je vous croyais plus fort, mon très
cher.
Comment l'entendez-vous ?
On ne doit pas s'éprendre des femmes
qu'on épouse.
M. de YiHenave ne répondit pas; mais il
eut un rire silencieux plein d'ironie.
Deux ou trois cent mille livres de ren-
te, un hôtel a Paris, un château en Bourgo-
gne.Jolisappàts, cher monsieur.
Madame.
M. le ministre d'Etat et des finances a fait
déposera la séance d'hier 25 mars un projet
de loi sur les suppléments de crédits de l'exer-
cice 1866. Cette demande do crédit est tout à
fait indépendante de cette présentée à la séance
du 15 février dernier, pour l'exercice 1867, et
dont nous avons annoncé les principales dis-
positions.
Les crédita demandés hier-s'é!èvent à
mitlions 747,688 fr. 85 c. Us sont répartis en-
tre les ministères de ta guerre, de la marine,
de l'intérieur et dès-finances.
Le ministère .de la guerre réclame 16 millions,
dont
1° 7,12§,000 fr. sont anectés aux dépen-
ses qu'ont nécessitées quelques mesures de pré-
caution, telles qu'expériences relatives a l'ar-
mement et au perfectionnement de nos troupes,
achats de chevaux, approvisionnements de di-
verses natures, toutes mesures rendues néces-
saires par les événements militaires et politi-
ques qui se sont produits au delà dutthin
2' 7,305,500 fr., qui s'ajoutent a la dette du
Mexique envers ta France, mais qu'il y avait
nécessité d'avancer sous peine de ~MorpamMeT'
!es forces propres ~u noMU~ empM'e, et de lais-
ter en souffrance des services dont l'exécution
se rattachait aux mouvements de nos troupes;
3° Le prix de la ration de fourrages au Mexi-
que, évalué dans les crédits budgétaires à 1 fr.
50 c., s'est élevé à 2 fr.: de là un surcroît de
dépenses de 1,569,500 fr.
Le budget du ministère de la marine a été
affecté pour des causes qui se rattachent au
rapatriement de reti'e nrmée du Mexique, et
qui ont nécessité des virements à découvert,
légitimés par les mêmes motifs que ceux qui
ont été effectués au budget de la guerre. Ces
virements s'élèvent 8,400,000 fr.
Le ministère de l'intérieur demande un cré-
dit de 520,004 fr. 90 c., dont 300,000 fr. pour
la création d'ateliers de charité et la distribu-
t'on de secours aux c'asses ouvrières de la ville
de Lyon. Cette somme, impérieusement exigée
par les circonstances,~ été'empruntée, par vi-
rement, au crédit affecté aux dépenses des pri-
sons. H s'agit de restituer la somme à ceservi-
ce, qui gavait pas été pourvu d'une dotation
supérieure à ses besoins.
Ensuite, 165,000 fr. pour remboursement à
effectuer sur le produit du trayait des condam-
nés. Cette somme correspond a une recette é-
gate faite par le Trésor.
Enfin, 50,004 fr. 90 c. pour la dépense des
suppléments au MoM!~Mr, te crédit d& 130,000
francs n'ayant pas suffi en 1866, où la session
législative s'est prolongée au delà de la durée
prévue.
Les suppléments pour le ministère des fi-
nances s'élèvent à 8,887,683 fr. 35 c. Cette
somme est destinée à couvrir les frais de di-
verses opérations de trésorerie, faites au Mexi-
que, dans des circonstances exceptionnelles et
urgentes, qui n'ont pas permis d'attendre les
instructions du ministre des finances.
Les ressources que le gouvernement propose
d'affecter à ce surcroît de dépenses consistent
dans les plus-values de recettes constatées pour
l'année 1866.
Ces recettes provenant des impôts et reve-
nus indirects, des sucres, de la télégraphie pri-
vée, des bénéfices sur la refonte de la monnaie
d'argent, au moyen de l'emploi de lingots, et
d'autres excédants, sont évaluées à 32,786,504
francs.
Ce projet de loi sera envoyé sans doute à
l'examen de la commission du budget.
C. LSFÈVRE.
M. Mires a adressé à M. Pierre Baragnon la
lettresulvaate:
Monsieur Baragnon,
La situation que vous occupez au journal
!e6 Presse a fait penser que je n'étais pas
étranger au J~mon'6~ dtp~ma
Je dois dire publiquement que je ne suis
rien dans le .j~MM~a! cKp~oma~Me, et, a.Gn
que cette sorte de protestation ne puisse at-
teindre la rédaction politique du journal, il
convient que j'indique les motifs qui me
l'imposent
Le 25 octobre 1863, une assemblée des
actionnaires des Ports de Marseille votait
la fusion de cette société ayec la Société im-
Mais si nous pouvions avoir tout cela
sans la femme.
Madame, dit Léon, je crois que vous
me calomniez.
–Bah!
Et que vous me supposez capable des
plus vils ca)cu!s.
Et .il disait cela, ne sachant pas encore
s'ilavait,ana!re a la femme qui devait lui
parler de Munito.
Heureusement il fut fixé sur-le-champ.
Dame reprit-eUe, si vous aimez M"
de Planche-M.ibray, tant. mieux pour vous
mais Munito ne m'en a rien dit.
–Munito?
Sans doute. C'est lui qui m'envoie.
Ah Et M. de Villenave en respirant.
Puis, il se, souvint des paroles du bohé-
mien
Je sais qui vous êtes, dit-il.
Vraiment?
Vous devez être sa sœur.
Vous avez deviné.
–Eh bien'où est Munito?
–11 travaille pour vous.
Pourquoi n'est-il pas venu ce matin ? 9
.C'est moi qui lui en ai donné le conseil.
–Dans quel but?
Mon cher monsieur de Villenave, dit
le domino d'une voix enchanteresse et qui
.remua tous les instincts du vieux viveur, si
Munito était allé vous voir ce matin, je n'au-
rais pas le bonheur de m'appuyer ce soir a
votre bras.
C'est charmant, en vérité.
–Et vous y auriez perdu une foule de
bons conseils.
Voila ce dont je suis persuadé, répon-
dit galamment M. de Villenave. ·
Mais, reprit le domino, ce n'est pas
ici que j'entends vous les donner.
Les instincts de viveur de M. de Villenave
reprirent le dessus sans doute, car il répon-
dit
Aussi ai-je bien compté vous emmener
souper, madame.
–Pardon, c'est moi.
–P)aît-it?
Mon très cher,, continua le domino, les
restaurants d'aujourd'hui sont de vraies gar-
gottes. Venez souper chez moi.
mobilière, fondée par MM. Pereir~e~ïL
groupe d'actionnaires doQtje'fat~si~paMe;
réclama contre cette fjsionetË~ns~It'e~on,.
opposition dans le' procès-v~bal''8ê.l'as-'< 'S
semblée. s
Il en résulta une double actio~ l'uns-de-r;~
vantle conseil d'Etat, l'autre dë~n~Ie,
bunal civil; -les- opposants d~e^~m`a,dâi~
buBal CiyII les opposants dema~daie~ï~
qn'uns expertise contradictoire ~t .l'évalua-
tion de l'actif, ~et que le capital de la nou-
velle société fût réparti selon la valeur des
apports de ehaque compagnie.
Contre mon gré, une. transaction inter-
vint avec le représentant de MM. Pereire,
)e procès fut éteint et le conseil d'Etat sanc-
tionna la fusion.
Quelque temps âpres, le procès fut repris
contre MM. Pereire par un nouveau groupe
d'actionnaires on sait quel en fut l'immense
retentissement; il se termina devant la pre-
mière chambre de la cour.
L'impression qu'il produisit m'était mo-
ralement si favorable que chacun pensa que
je l'avais provoqué. Une circonstance parti-
culière accréditait encore cette opinion
mon chef du contentieux était l'âme de ce
nouveau procès.
Quel qu'eût été mon mécontentement de
la transaction qui avait mis Sn au procès
primitif, je l'avais acceptée je devais !a"
respecter. Je considérai donc comme Inju-
rieuse la supposition qui me rendait soli-
daire des actes de mon employé, et afin de
m'en dégager complètement, je le congédiai
longtemps avant la un du procès.
Apprenant que MM. Pereire persistaient
néanmoins à soutenir que j'en étais l'auteur,
et voulant hautement répudier toute parti-
cipation, je ns paraître une protesta tioa pu-
blique.
Or la partie Ënancière de votre journal !e
A~morMt c~oma
ce chef de contentieux que j'ai' congédié
pour répudier toute solidarité avec lui.
Vous comprenez maintenant combien sont.
graves les motifs qui me déterminent à dé-
cliner toute participation directe ou'indi-
recte dans le ~cmono! dt'p~omatt~Me.
Je vous prie d'insérer cette lettre, que je
me réserve de publier daas la dresse.
YeuiUez agréer, etc.
J. M!RÊS.
LA RÉFORME ÉLECTORALE
EN ANGLETERRE
Avant la reprise des débats sur le bill de
réforme, une réunion a eu Heu chez M.
-Gladstone, et il a été décidé qu'on ne re-
pousserait pas la seconde lecture du bill.
Cette décision des libéraux n'a rien qui
doive surprendre. En somme, ce sont les
détails qui seront discutés, et sur divers
points le ministère pourra céder sans aban-
donner le fond de la loi. Le projet actuel va
plus loin que les libéraux eux-mêmes n'al-
laient l'année dernière, et plus loin sans
doute qu'ils n'auraient voulu aller cette fois'
encore, s'ils étaient demeurés au pouvoir.
Avant d'examiner non pas la forme– nos
lecteurs la connaissent, mais l'esprit du
bill, il est bon de faire justice d'une accusa-
tion d'inconséquence dirigéecontre le mi-
nistère Derby à cette occasion. Le ministère
s'est trouvé, dès le début, en présence d'u-
'ne double difficulté: meSances et opposition
au dehors, désaccord au dedans. Les con-
servateurs qui composaient le ministère
différaient sur plusieurs points essentiels
et ces divergences, trop tranchées pour être
négligées, rendaient presque impossible la
présentation d'une loi.
Il fallait opter entre un remaniement mi-
nistériel ou un abandon au moins partiel du
projet. Lord Derby, faut-H lui en faire un
reproche ? –chercha un moyen terme et crut
-Parole d'honneur! c'est le monde ren-
versé.
–Eh bien dit-elle en riant, vous coupe-
rez sur la tête et les pieds en l'air. Venez.
–Comment! déjà?
–Mais sansdeute. Que voulez-vous donc
faire ici?
–Après tout, se disait M. de Villenave, il
n'y a pas de train de nuit pour Auxerre.
S'it me faut absolument rattraper M~ de
Planche-Mibray, je prendrai le premier train
du matin. M de Villenave n'avait pas été
impunément pendant quinze ans ce qu'on
appelle un viveur pour refuser l'occasion de
souper avec une jolie femme, quitte à reve-
nir, une heure après, a ses ambitieux pro-
jets matrimoniaux.
Et il se laissa entraîner par le domino
bleu, qui lui fit descendre le grand esca-
lier.
La sœur de Munito était venue à l'Opéra
dans un nacre, mais elle avait dit à son co-
cher–carelte avait une voiture au mois-
de venir la prendre à deux heures du matin.
M. de Villenave trouva donc un peti
coupé attelé d'un fort beau cheval sous poi'
bai clair, et conduit par un cocher irrépro
chable de tenue.
Peste pensa-t-il, Munito le bohémien
ne m'avait pas dit que sa sœur était une
femme opulente.
–Où allons-nous? demanda-t-il après
avoir aidé le domino à monter en voiture.,
Chez moi, dit-elle.
Léon monta à côté d'elle et le coupé par-
tit comme une flèche dans la direction de la
rue Caumartin.
Mon cher hôte, dit alors Dolorès, si
vous avez des cigares, vous pouvez fumer
si vous n'avez pas de cigares, vous trouve-
rez dans la poche qui est au-dessus du stra-
pontin un paquet de cigarettes. C'est un vice;
que j'ai.
Vous êtes un ange, -dit Léon de Ville-.
nave. Il fouilla dans la poche, trouva les ci-
garettes et un petit briquet, en alluma une
et se mit à fumer.
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