Titre : La Presse
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1867-03-21
Contributeur : Girardin, Émile de (1806-1881). Directeur de publication
Contributeur : Laguerre, Georges (1858-1912). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34448033b
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 21 mars 1867 21 mars 1867
Description : 1867/03/21. 1867/03/21.
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Grande collecte... Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail
Description : Collection numérique : La Grande Collecte Collection numérique : La Grande Collecte
Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/03/2008
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mm:' D~a~t; )23,' nuE MOHTMmaÈ
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MNOMCES.S.f~DEta~ ~T' RIJE 6 IhHE Ôl
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Tont~qmco~rnerÂdaimistfa~ Qo~t.~`~ré adressd au Gérant
'.a~s~A~n-ee..
1.~ .1im
L'Admini~ration se réserve M~&it dé iBôdin~ la réduction des A~MÛ~
ijes 'a.b~c~SnDQuve~ux ont droit, a rece-
toir !a"@AaMeàsë <~s nI~i~te~eb Ger&e les ~ €t tdut ce qui a 'paru de la; CMté~Me de
F!ancAe-.Mt~'a~, par &t. PoNSON Bu TERRAiL.
PARIS, 20 MARS 1867
L~E~ M!Ln'ME DE L'ALLEMAGNE''
Nous entretenons depuis quelques jours
nos lecteurs de négociations qui se pour-
suivent à Stuttgard et a Berlin pour amener
d'abord une certaine union, au moins au
point de vue militaire, desEtàts dëTAtle-
magM~du Sud, ensuite une entente' de ce
groupe d'Etats avec la nouveHs Confédéra-
tion du Nord.
te ~OtttéM?' p~sst'e)t et la G~efts deJ?a-
~'e sortent ensemble aujôard'hui de ces
donnéëspeu précises en publiant le: traité
d'altjance conclu~entre les deux cours de
Berlin et de' Munich dès !e 23 août 1868 et
léWon~eufpr~MM 'ajoute. a ce document
un acte.identique passé entre la Prusse et
le gt'and-'duché de Bade dès'Ie 7 août.
Or, lës'préliminaires' de là paix avaMnt
été' signés~ Nik6!sbourg-Ie 38 juillet, et le
t~tt~ dë.Prague est du 23 août. C'est-à-dire
qa'aujonr même ou l'Autriche se trouvait
èxcluë:de l'AlleMàgnè, 'M. de Bismark sans
ja~rdrp jtm~seulé:des ~eare's de sa victoire,
saisissait dans sa= mam les-lambeaux qui
eëmblaientépars de l'A)!emagne; et, s'it ne
1~ fo~aitj~simmédiàtëmentdànsIaPrus-
M.tîtë~'jûxtapbsaitau'môins à cette puis-
sance par des liens qui créaient l'unité de
forces avec l'unité d'attitude et dUntérêts.
Parchacun de ces traités, les deux pays se
gafanttSseBt en eSet mutuellement leur ter
ritoire'ét s'engagent, eh cas de guerre,
jB&ttr& tbùtea leurs forces à la disposition
l'un de l'autre. Dansées .mêmes circonstan-
ces, l'aT6iée:bavaroise doit être placée sous
le-~commaBdement supérieur du roi de
Prusse~
La G'a~etre ces conditions, ajoute':
La toyate exécution dn traité aura lieu si te gou-
vernement bavarois agit avec r~sotution et partons
tes moyens coàstitationnels, pour qu'une loi iniii-
tap'e repondant ~t'enteDte établie avec la Prusse
6<~t nuse~lo plus promptement- possible en vi-
gaenr. f.
;L~tcîe se teriamë par ces mo~~ at-
tes~njt Ïa; iténs&tion Maquelte on .s~attend,
B~me-en Allemagne~, après la publication
dBcës'açtesdipIomatiqùës
~Ms ne partageons pas la crainte que la pubti-
eatMn d~tertr~ité puia~e troubler les bons rapport!!
de l'AUMnagBtt avec l'étranger, et notamment avec
b Ffaaoo. Nons croyons même que cette pubitca-
Uon, jugée comme une conséquence nécessaire du
principe des nationaUtés, si généralement accepté
dans ce pays, seraaecéptéëcommè une preuve de
l'union des gouvernements allemands, et, parsui-
te,commeuB8garantiedepaix.
Maintenant, quel ;est le but'qui se poursuit t
daps~escpnférences deStuttgard,:et en quoi
ce bat diSëre-t-il de ceM qut avait été at-
teint par les actes que Beus connaissons au-
jourd'hui, des la' mrdu mois d'août '!86&,
afaBt'inëme, en ce qui; touche Bade, que la
paix entre JaFrEmc~ et Ï'Autricne fût deve-
nue déEnitive?
iEnpremier :lieu,~6:Wurt6mbet;g;ne Bgu-
repasitiàhe&; il'isola ainsi presque entièrement
tEï~~ETON DE~~L~ i i
'BB~i~t~.i~7'
'f" L. `
~~m~ R~ M ~ru~-MJfRIE'At
bmtEMiM~ ? PL~~M~~M~~
~]~Wl&T'A~T;I'B''
M. de ViHenaYé~tait rentré chez lui vers
t BB~tt-, 6!) sortast; de 'chez Corinna Destre-
moa<, M~ieiliB;. on s'ea :3ÔQviënt, rec&hdui~-
s~t P~H~ R~gis rue Caumartin.
~'Ïô~ëé~et'sës'projets, ie neVe& de feu
'âë''P!R!ie6e-Ntbray oùLha complètement `
que son domestique lui avait remis une carte
quiportaitcenom:
j~!
;It (~liXit< parëiUëment que cet homme
avàit; dif ~u"i1. rràlt pëüt-~tre t'rbuver M'. dé
aYaUj dit qu'H irâtt peut-être trôùYer M. de
VilIënàveSsonclub.
Dureste, rien s'intéressait M. de Ville-
Baye, hormis une chose, son projet de ma-
rii~~ec IX Ëarenns.
][J~Bdt concentré yers ce but tous ses ef-
forts, to~te son"mtenigènce, foute sa vôtontë.
cCë' qu'~ Bt'aYait pas dit a Corinne, c'est
qn'U.SQ se ménager des inteUigences
dans ~a place.
Il y a toujours quelque part ÙQ domesti-
que inSdète qui ne demande qu'à se laisser
corrompre, et le corrupteur se trouve tou-
jo&s;;?:L'J.
'~ë~t~enave;;atait/ga~ y'eux
s~~ur ~(ta rh~tè~ d& !â rue de Babylone
qu~j~is~saït.Tpfëee.~e sui~
Cet nomme, moyennantu~e pnme secrète
de trois cents, francs par mois, le tenait au
c®iti~ânt de to>at ce e faoait la baronne.
ceurânt de tputce que faisait la baronne.
(~~âiè~e'nt; teut t
le ;mondè était couché dans l'hôtel que le
~icux.suisse s'esquivaitet yenait trouver M.
deViUenave, soitauclub, soitchez lui.
RepMdt~etien interdite aux joamaux qui n'ont
pMtmM tT
!l'un de l'autre lés. déùx~Etâts~Qù Sud ratta-
chés à l'Allemagnedtr~rd~et il peut servir
a porter des troupes étrangères jusqu'au
~coeur des nouveaux Etats aMiés. On com-
prend donc aujourd'hui pourquoi M. de Bis-
imark n'a pas, voulu transformer ces pre-
~miers traités en une convention plus étroite
Jusqu'à ce qu'il se fût étabU entre tous les~
!'Etatsdu Sud = de l'Allemagne des relatifs
tquî~en'constituânt une certaine unité de ces
territoires, ne permît plus àd'hoHorabies ré-
sistances, telles que celles du 'Wurtemberg,
~de se produire vis-à-vis de la Prusse.
Secondement, les actes des 7 et 33 août
ont le caractère d'une alliance onëasive et
'défensive, mais ils ne comportent pas cette
assimilation de l'organisation militaire, qui
peut seule effacer, dans les rangs d'une ar-
jmée, les distinctions nationales et créer en-
Itre des troupes relevant de souverainetés
différentes une véritable homogénéité mi-
litaire.-La GszeHe de j5bien– et avec une humilité qui sera
certainement ressentie à Munich–dans
le premier des paragraphes de l'article
que nous avons cité. Cette assimilation, dit-
elle, faite le plus promptement et le plus
résolument possible, assurera, –au profit de
i)a Bavière sans doute' là loyale exécution
dû traité. C'est-à-dire que la Prusse ne veut
pas, à côté de son armée, des contingents
équipés ou disciplinés autrement quelles
siens, et que dans cette unité allemande
qu'elle prépare et réalise, elle se préoccupe
surtout de rendre formidable son appareil
militaire.
i ~]Unë dernière question est soulevée par
ces révélations simultanées du ~/o~Mr
prussien et de la Gaze~e~È jPapt'ëre. Pour-
quoi~ces instruments diplomatiques d'un ca-
raetère si évidemment secret et dont lesra-"
tifications ont été échangées depuis long-
temps ne reçoivent-ils qu'aujourd'hui, à la
veille de traités nouveaux, mais reçoivent-
ils aujourd'hui même cette singulière et
soudaine publicité~N'est-ce pas dire à l'Eu-
rope qu'il y a un point sur lequel toute in-
certitude est ridicule et toute discussion su-
perflue~ et que ce point c'est l'unité de l'Al-
lemagne désormais accomplie, non peut-être
son unité politique ou diplomatique, mais
son unité militaire, la seule en dénnitive
qui détermine là puissance de faction de la
Prusse au dehors, et qui importe aux autres
Etats?
Il faut reconnaître, néanmoins, qu'il y a;
comme un acte de courtoisie delà part des
deux cours, vis-à-vis du gouvernement fran-
çais, à n'avoir faitconnaïtrecetétat de cho-
ses qu'au lendemain du jour où avaient ces-
sé, la tribune du s Corps légistatif, les
longs débats provoqués par les interpella-
tions sur les' aBàires d'Allemagne. C'est pro-
bablement dans ce sens que la Ga~~e ~e,.
Fautere se montre rassurée quant à.l'impres-
sion que cette publication pourra faire sur
l'esprit public daNS netre pays, ~t quant à
l'inuuence que quelques-uns craignent appa-
remment de lui voir exercer sur les rapports
mutuels de la France et de TAUemagne.
L'insertion tardive de ces curieux documents
dans les journaux officiels de Berlin et de
Munich doit donc être complée comme un
bon procédé diplomatique de ces deux cours
à l'égard du cabinet des Tuiieries.
Mais les procédés de courtoisie n'enlèvent.
rien à là gravité des faits~ Et l'on peutdire,.
surtout après les dépêches que nous venons
d'analyser, que l'histoire de la Prusse; eh
1866, présente un des plus grands exemples
de décision et de hardiesse heureuse que le
monde ait jamais connus.
F. DE LA PONTERIB.
î
Ce soir-la, à peine M: dëVilIenave venait-
il de l'entrer, que le suisse arriva.
Eh bien demanda Léon, qu'y a-t-il de `
nouveau? 9
–Madame la baronne part.
–Elle'part! s'écria Léon étonné..
–Oui.
–OÙYa-t-eIIe?~
–A Plahche-Mibray.
–Quand?
–Dans deux jours..
Ce brusque départ dérangeait tous les
plans de M. de Villenave, qui se mit a réflé-
chir lorsqu'il eut congédié le suissOi
M?? de Planche-Mibray parlait:!
Elle échappait doQC d'abord a son in-
UKence directe.
Ensuite, si comme l'avait dit Corinne,-M~.
deMaugf.viIIe aimai t déjà là belle veuve, ne
~partirait-il pas avec el!e?
Aurait-il te temps de tomber danele pié-
.gequ'on~ui;teRdait?
En6n, en admettant qu'il restât à Paris et
'sue Pauline Régis réussît a se faife aj-
mer, si la baronne partait, elle ne saurait
rien de cette liaison scandaleuse.
M. de Villenave se mit au lit fort agité et
dormit peu.
Mais il était homme de ressources, et/le
lendemain matin, il avait trouvé le meyen
de parer à tout danger:
–D'abord, s'était-il dit, siM~dePlan-
che-Mibray part pour ses terres, Manuel de
Mau&eville, si amoureux qu'il soit, n'osera
pas Ta rejoindre avant sept pu huit jours.
Et Pauline emploiera ces huit jours-la
comme une petite fée. `
Si Manuel reste, et que Pauline se fasse
aimer, je trouverai bienle moyen que la ëà-
ronnelesache.
D'abord, il y a les petits journaux, qui
maintenant s'occupent des gens du monde
comme on s'occupait autrefois des hommes
politiques.
lime sera très facile de faire annoncer
que parmi les hôtes de distinction que ren-
fermait la salle du Vaudeville, le soir d'une
première, on remarquait M. Manuel de Mau-
geville et la belle Pauline Régis.
La baronne est abonnée à une foule de
journaux; èHelitleFt~oro, le ~Vant Jaune,
la Ga~e~c ~s ~'angers, que sais-je ?
Hu'irJQUt. plus tard,jem'arraiigeraippur
[ que Manuel ait un duel bien retentissant &
propos de Pauline.
M. de Bismark est en train de vérIËer le~
;vers célèbre de Voltaire:
C'est dtiNord aujourd'hui que nous vient !à lumière.
Chacun des discours, qu'il prononce de-
vant le Parlement allemand est plein de ré-
vélations et d'enseigoements. Le dernier.~h
~date; cetu! du t~Tnars, menterait d'être re-
produit tout entier.
Pour justiner les sympathies qu'elle affi-
chait pour M. de Bismark et les vœux qu'el-
le faisait pour son triomphe, l'Opi'KtON Ks-
<:Prusse était le premier pas vers l'auranchis-
ment de la Pologne.
II était malaisé d'apercevoir comment :un
~gouvernement qui, pour s'agrandir, com-
mençait par détraire l'indépendance et la
liberté- de plusieurs millions d'Allemands,
pourrait se faire audehors le défenseur et le
censeur de droits qu'il méconnaissait chez
'lui; mais enfin l'<~pMM'OH?Mf!ona~e pouvait
avoir reçu des. conndences de M. de Bis-
mark et il n'était pas impossible que l'ha-
bile ministre lui eût promis l'affranchisse-
ment de la Pologne en échange de son pré-
cieux concours..
L'Op!'ttM)M Kaqu'elle a été prise pôurdupe. M. de'Bismark
a tenu le 18 mars, à l'égard de la Pologne;
un langage que l'Arabe ~usse ne désa-
vouerait pas. «H ne faut plus songer au
rétabtissement de la Pologne. ? Telle a été
la conclusion de son discours, II a.été plus
loin encore, il a prétendu que ce rétablis-
sement n'était: pius dans lès-vœux de. la
grande majorité des populations pb!onaisea,
et-quede~ergé'; et ~noblesse seuls y'son-
geaient en'Gibrë, par des intérêts de caste.
j yoilM'opinioQ'du gouvernénieYit prussien
sur la Pologne, et elle n'anen qui doive sur-
prendre de làpart d'une puissance complice
de la Russie. L'attentat de 't772a établi entre
BerlinëtSain.t-PétersbourgunHen indissolu-
ble. Nous avions donc raison de dire, il y a
quelques mois, que l'agrandissement de la
Prusse, en resserrant ses liens avec la Rus-
sie, consommerait là destruction do !a na-
tionalité polonaise. L'Op!'Hto?t nacontredisait en nous accusant de mal juger
la politique prussienne. Que répohdra-t-elte
a M. de.Bismark lui-même?
Voici en quels termes M. de Bismark,
après avoir repoussé avec un grand dédain
tes rédamatioBS des~députés de la Pbsnanie,
s'est exprimé sur là question du rétaMisse-
mentde!àPo!pgne:
Le rétablissement de la. république polonaise
dans les Umttes de 1772 n'est qu'un rêve fantasti-
que delà nobtesse po)onatse. Cela'estimpcs~ible,
oar il n'y a pas assez de Polonais pour cela dans le
monde. Parmi les 24 miilions d habitants de ce ter-
ritoire, il n'y a que 7 millions et demi dé Potonâis;
ùn million d'entre eux esLdispe!sé dans le monde
entier..
Les Polocais demaDdèntdonë la dominaUdn de
six militons et demi des leurs sur 1~ miMioos d'ha-
bitants non Polonais. Or, l'état de choses de Gatti-
cie fait voir avec qael plaisir ces non Polonais sup-
portent la dominationpoionaise. 11 n'est pas Ger-
.tain même'que lessix millions et demi de:Polonais
.désirent cette domination.
Je ne veux pas vanter la domination russe (On
rit.), mais le peupledes- campagnes de Potoanë a
ptus de conSancé encore aux Russes qu'à la no-
blesse polonaise. Renoncez donc, messieurs les dé-
putés polonais, à vouloir maintenir l'Europe en
émoi, vous vous faites itiusion sur vos forces,
f Réunissez-vous à nous et à la majorité de vos
compatriotes les paysans pour jouir de~ bienfaits
de la civilisation, à laquetle la Coatedération du
Nord va donner de nouvelles sûretés.
Mais au'Reichstag, je présente l'exemple des Po-
ItHmis comme'un avertissement on voit~ par cet
exemple, eu arrive un empire puissant, dirigé par
uce noblesse beltiqueuse, mais prudente aus~i,
lorsqu'il préiere la liberté à la sûreté.
TouteTénergie de cette noblesse ne sufGt pas
Toute la presse en parlera. M. deViIIenaveenétaitIà de ses plans, c
Iprsqu'onsonna. ')
Peu après, son valet de chambre 1m ap- é
portaunélettre. :ï
Léon de VillenaVe tressaillit en.reconnais-
~ant.l'.écriture.de. Manuel,,et ce ne fut pas c
gans une certai&e émotion qù'il btisa le ça- i
ohet.
r La lettre était courte, mais elle était fou- 1
droyante:
J ,<
(< Monsieur, -–disatt le jeune homme &
B celui que longtemps iL avait appela, son. s
a meil!eurami, l'Indigne comédie du::
)) portrait que vous avez'jouée- hier soir
s suf6t a m'eùvrir les yeux. Vous trouverez '<
a bon, n'est-ce pas, que dorénavant-nous') i
B demeurions complètement étrangers l'un
:)).al'autre? 9
J'ai l'honneur d,'être, monsieur, <
)) Votre très obéissant, ]
? MANUEL BEMAUGEyiLLE. N
Ea lettre échappa aux mains de M. ~le
YiUenaYe, qui poussa un cri de rage.. ,< i
Corinne s'es~moquée de moi, Corinne
m'a: trahi! s'écria-t-il.
Et il eut un accès de fureur qui se tradui- ~i
sit par des mouvements brusques, des pas
~désordonnés,, et lé bris de tout ce qui lui
tomba sous la main.
Tout a coup ii songea à la lettre de chan-
'geqù'il avait souscrite, et quelques gouttes =.
ie sueur mouillèrent ses tempes..
Avec cette lettre, Corinne pouvait l'en-
.voyeraCiichy.
) MâlSCélàn'étaitrien encore.
_C6nnne, qui avait sans doute prévenu
Maugeville, n'allait-elle pas. avertir M°'~ de v
PIanche-Mibray? '1
Alors tout était bien et ~toujours perdu.
Le peu de sympathie que !a .baronne avait
pour son neveu par alliance n'anait-il pas;
devenir duBaépris?
L'homme qu'une femme hait peut espérer
encore celui qu'elle méprise ne se relève
jamais. v-
-Là fureurdeLéon dé Villenave fit bientôt
place & une sorte d'abattement et de pros-
tration.
Dps làrmès'Jaillirent de ses yeux il nt
.des serments 'de .yengeance, il se jura de
fpu!erC6rmBe sous ses pieds.
Au moment eu son désespoir et son dé-
aujourd'hui pour rétablir l'empire. Comme dit le
poète < Ce que tu as refusé dans le moment, l'é-
ternité ne te le rapportera pas. ') (Bravos et mur-
mnrea.)
E. BAUER-
"`"a. n
IJÊPSCEES T~RAPSI~UES
ANGLETERRE E
Londres, M mars.
II y auca~demain, chez M. Gladstone, une réu-
nion ;des membres du Parlement qui appartiennent
au parti libéral.
L'Irlande cst'tranquilte.
aUTRtCHE:
Vienne, i9 mars.
Des journaux belges et français ont publie une
dépèchede Vienne du 16. mars, d'après laquelle
l'ambassadeurdeRussie aurait demandé des expli-
cations sur ies armements de l'Autriche. Cette nou-
velle est déclarée ici, dans tes cercles ofnciëls, une
pure invention. L~amHassadeur de Russie, comte
deStackelberg, est absent de Vienne depuis plu-
sieurs semaines, en vertu d'un congé qui lui a été
accordé.
ÊTËTS-uHiS
New-York, i 8 mars..
(Par !ecàb!e atlantique.)
La Chambre des représentants a adopté i'artic!e~
additionnel au bi)l relatif à ]a. reconstitution du
Sud, dont une dépêche d'hier annonçait l'adoption
par le Sénat..
Des désoi'dres ont eu I:eu à ~occasion d'un con-
ilit entre )a police et lès Mandais. If y a eu beau-
coup de blessés.
Le Conseil législatif de la Colombie anglaise a
adopte.la jésolution qui lui'éta}t:soumise en faveur
de-s~~d)pission~dtns là confédération des colo-
Bië~amgiaisësrde UAmérique du'Nord. des,
} Les nouveltes re~Q~s' de la Vera Graz, a la date
du';8: mars, anDMcent qae les impérialistes ont re-
pris Pulancino (?).
tTtHE
Florence, d9mars,
La ~Va,stôHe donnèle résultat;suivantdes~ élec-
tions
Elections connues, 468 sur.493coliéges.
Députés fayorables au gouvernement, 2S7.
Députés de l'oppositionde diverses nuances, 173.
Douteux, 38. –Nouveaux élus, qui ne faisaient
pas partie de l'ancienne législature, 'H6.
Députés nommés dans plusieurseoHéges, i4.
NarsfiMe, 19 mars.
Les.Ieitres de Rome,du iT, annoncent qu''t)nédit
extraordinairecontre le brigandage venait'd'être
publié dans !a provincs de Frosicone. Le comman-
dant de la gendarmerie pontiScate s'était rendu au-
près du général italien Fantoni pour s'entendre
avec lui sur les moyens de poursuivre, de concert,
les brigands.- Ces derniers ont relâché M. Pollini,
de Rome, et un Prussien, M. Aneker mais ils re-
tiennent toujours M. Panighi prisonnier.
Lepgpe tiendra un consistoire le 29 mars.
P R) N C t P t UT É S D A fi u 3 ) E H NES
BuCbarest,J9mars.
Hier, à la Chambre, le président, M.Catardji,
ayant Namé M. Bratiano, relathe'nent a un, em-
prunt négocié par lai, .pendant qu'il était, ministre
des finances, eëUe conduite a été déclarée: incons-
titutionnelle, et M. B)a!iano a été appuyé par la:
gauche et !ë centre. A la suite de cet incident, tous
les membres delà droite ont quitté la sa'le avant
le.vote.
r PRUSSE
Berlin, J9 mars.
Le ParÏementdu Nurd.a v.oté Ies-ar.tieles''J! et 3
de la Constitution concernant la !éEM)ation fédérale
et. l'indigénat dans l'Atlemagne du Nord.
L'amendement Schrader, tendant à garantir les
5l)bertcs fondamentales du peuple, et.notamment la
'liberté de la. presse et le droit de rénnion, a été re-
jeté.
M. Scherera.protesté, au nom de plusieurs mil-
lions de sujets prussiens catholiques, contre l'atti-
hjdeihostiie que plusieurs membres catholiques du
Reichstag ont prise vis-à-vis du projet do Consti-
tution,
Gouragement étaient au. comble/un nouveau
coup de sonnette se 6t entendre. ]
Cette fois, le valet de chambre, qui avait
entendu tout le vacarme fait par son maître, i
n'entra qu'en tremblant. <
H apportait une carte semblable a celle
que M. de Yillenave avait trouvé la veille et <
qui portait ce nom bizarre r~/uK~o.
Qu'il aille au diabjte s'écria M. de Vil-
lenave en froissant la carte.
Le valetsortit; mais il revint aussit(~ en <
disant
–Gette'përsonne insiste pour voir mon-
sieur.
–Je n'ai p&sle temps! ]
.–EUe prétend que si monsieur ne la re-
çoit pas, monsieur pourrait bien s'en repen-
tir pîus.ta.rd.
Gesderniersmsta tirent treasaillirM. de
Tillenave. Dans l'étrauge situation d'esprit
où il se trouvait, une diversion quelconque
népouvait que lui être utiie.
Fais donc entrer Get homma dit-Il.
Le valet introduisit le visiteur.
M.deVIHenaveavaiteuIetemps dese
calmer et de reprendre ce visage g~acé qu'il
avait habituellement..
II retrouva même assez de sang-froid
pour examiner son visiteur, tandis qu'il lui
avançait un siège.
Mais cet homme demeura debout, son cha-
peauàlamain.
C'était bien lepersonnage dépeint la veille
par le valet d& chambre.
'pn homme de tàil!e moyenne, souple,
'nerveux, au teint basané, presque olivâtre,
'~t qu'on eût volontiers pris pour un mulâtre
St la hardiesse correcte de. son pro61 et ses
~cheveux noies et soyeux n'eussent accuse
plutôt un des plus beaux spécimens du type
oriental. `
Le regard de cet homme avait quelque
chose de dominateur qui impressionna vive-
ment M. de ViMenaYe.
Sa mise n'était ni élégante ni commuRe.
Ça n'était certes pas un homme du monde
ce n'était pas non plus un petit bourgeois
deParig.
–A qui ai-je l'honneur de parler ? deman-
da M. de Yille.na.ve.
–Ma-carte portait mon nom, ~répondit
l'inconnu. Je m'appelle Munito.
C'est Tous qui êtes venu hipr? 2
Oui, monsieur.
R'uSSiE E,
Saint-Pétersbourg, 19mars.
La Ga~eMe dM Set!a< dit que la Banque du.Crédita
fonciers t !e gouvernement russe se sont mutuelle-
ment garantis pour le'payement des intérêts et
l'amortissement de leurs billets hypothécaires. Les
possesseurs.d'immeubles ~polonais achètes dans-les
provinces de l'ouest'jouissent, pour les emprunts
contractés par eux. d'uae~oubte,garantie' que/la
couronne leur assure sur ses biens propres.
(~~cnceBaua~MMt'e!)
~Voir plus loin les dernières dépêches )
CmN~UE-PMî!~E
SI-M. de Bismark a été clairet net jusqu'à
la brutalité à-l'égard de la Pologne, il a été
beaucoup plus réservé au sujet du Limbourg
'et du Luxembourg.
Il a reconnu que des pourparlers avaient
eu lieu entre laHolIande et!a Prusse donc,
~.question a été agitée, et elie demeure en-
tière puisqu'-aucun arrangement n'a été con-
clu.
La Prusse n'a donc renoncé à aucune de
'ses~prétentions'; seulement, elle n'a pas fait
'entendre de menaces et elle ne se propose
pas d'exercer une pression sur la Hollande,
parce qu'elle appréhenderait de faire naître
une question européenne.
En un mot, la Prusse va temporiser jus-
qu'à ce qu'il se présente une occasion favo-
rable. Etie peut attendre, d'ailleurs. Ses
troupes tiennent garnison dans Luxembourg;
elle a passé, en temps utile, dos marchés
6[ui assurent pour trois ans l'approvision-
nement de la place enua, .elle vien~de se
rendreadjudicataire du matériel dé guerre
qu'elle renferme et qui était la. propriété de
la Confédération germanique; elle n'a done
a y envoyer ni un homme, ni un sac de blé,
ai un canon, et par conséquent elle n'a de
permission à demander à personne, pasTne-
me au roi de Hollande, souverain de Luxem-
bourg.
La Prusse est donc à Luxembourg comme
chez elle, et le difficile ~era de l'en faire
sortir.
On mande de New-York, 6 mars, que la
majorité du comité judiciaire de la Chambre
desreprésentants avait fait son rapport sur
la mise en accusation du président Johnson.
Ce rapport déclarait que les preuves acqui-
ses justifient la continuation de l'enquête.
Le rapport de la minorité afm'me, au
contraire, avoir des preuves qui innoccn-
tentleprésidcnt.
Le trente-neuvième congrès avait terminé é
sasession le 4 mars à midi, et le quarantiè-
me, immédiatement assemblé, avait nommé
M. Wade, président, pro ~mpore de laCham-
bre des représentants, et' M. Colfax prési-
dentduSénat.
On écrit de Port-au-Prince, !e 28 février
Hier,dans la nuit, une tentatjveàmainarméea a
eu. heu contre te Palais-National, habité par le pré'
sidënt'GeNrard. Cette prise d'armes de quetques
individus avait pour but d'enlever le président 0)]
de se débarrasser de M; mais. à la tête. des ar.til-
leurs de sa garde, !e président Genrard a repoussé
les assaillants, dont les cnefs é:aient TMA!. Prosper
Elie père et Gis, qui ont été tués tous deux.
Le premier, récemment condamné a mort, avait
étégraciéparlecbef de l'Etat.
Une grande tranquillité régnait dans toute l'Ile.
Apres les concessions faites par la Turquie a
la Serbie,, des relations cordiales semblent de-
voir se rétablir entre cette principauté et la Su-
blime-Porte. On dit, en eHet~ que le prince Mi-
chel doit parUr lundi pour Constantinople. La
Compagnie des bateaux a vapeur du Danube a
reçu l'ordre de tenir un vapeur prêt pour ce
voyage.
Veus deviez même aller me trouver à
mon club?
C'est la vérité, et j'y suis a!!é, mais
inutilement. Alors j'ai pris le parti devenir
ce matin.
Vous prétendez, monsieur, avoir à me
dire des choses très importantes ?
–-Peut-êt~e bien. cela dépend.
.–Expliquez-vous.
Si ce que l'on m'a dit est vrai, j'aurai,
en eSet, monsieur, à vous faire certaines re-
lations, continua F inconnu.
–Que vous a-t-on dit? 9
Que vous étiez d'abord le neveu de
M. !e baron dePIanche-Mibray.
–Cela est parfaitement exact.
–Ensuite, que vous ne demeuriez pas
insensible à la beauté de sa veuve.
–C'est la tout ce que vous avez à me
dire ? Rt M. de Yillenave, qui ne put se dé-
fendre d'un léger tressaillement.
–Non, monsieur.
Alors, coptinuez.
On m'a dit encore que vous haïssiez
M.ManueIdeMaugeville.
–Âhl onvousaditcela?
–Oui.
Eh bien si cela était.
–-SI cela était, dit froidement l'incannu,
nous serions bien près de nous entendre.-
–Pourquoi? 1 h -ous'.
–Maisparc~ queje lehaisplus.quë vous.
L'inconnu, prononça Gés mots.avec un tel
accent de haine et il accompagna cet accent
d'un regard si plein d'éclairs, que M. de
yiHenavëse demanda si l'enfer ne lui en-
voyait pas un auxiliaire.
Cependant il se contint encore.
.Ah! vows le haïssez?:
De toutes les forces de mon âme, et
j'aurai .tout son sang un jour ou l'autre.
Après? dit froidement LéondeViIle-
nave.
–-Monsieur, répondit cet homme qui se
nommait Munito, voulez-vous jouer cartes
sur table.
Je na demande pas mieux.
Voulez-vous épouser M"~ de Planche-
;Mibray?
~–Et si je vous dis oui?
–Jëvousseryirai:
–Quel motif avez-vous donc pour cela?
Ma haine pour M. d-e MaugevHte.
-–Mais pourquoi le haïssez-vous?
Munito garda un moment le silènes.
On écrit de Berlin a la Gaxg~e Les amendements an projet dé'Constttution fédé-
raie continuent à abonder. C'est la fraction natio-
nale qui se montre'là ptus féconde. Elle s'efïsrnn~
notamment de faire donner au Reichstagl~sfat~Fl-
butions de la ConstitatioB prussienne, .~unsi. elle
proposed'ajouteràt'articlë S~comme ~néa~:
c: Des comptes rendus conformes à Hf~vénté des
débats des séances publiques da Reich~ag ne don- «-
lieront lieu à aucune responsabilité. » \n
Apres l'art. 23 on insérerait les deux aMcIes ssi- ·
vants.: \i~.
(f l<'LeReichs'ag aie droit de présenter~
adresses à M présidence fédérale, de faire des in-
terpellations, de recevoir.dcs pétitions. des plaintes
et d'autres écrits et d'enprononcer le renvoi au
chancelier fédéral,, de prendre des informations
sur des faits en entendant des témoins.des experts
ou d'autres personnes capables de donner des ren-
seignements, et même de charger dès commis-
sions d'enquête de prendre des informations sur
des faits. ))
M 3° Le Reichstag a le droit de demander que le
cbaneeJierfëdéraI et les représentants des diverses
branches d'administration fédérale nommés parla
présidence fédérale, ~assistent à ses délibérations. »
L'amendement le plus radical est celui de M.
Groofe
Plaise au Reichstag d'instituer une commission'
!chargée d'élaborer un projet de constitution .sur
~cette~base An'iieu d'.une confédératioN, laConsti-
'tution doit se proposer la formation d'un Etat uni-
taire. »
La ~M~eHe Presse annonce que le directeur
général des postes américaines, M. Randall, a
:et6 nommé ministre des Etats-Unis près la cour
~de Vienno.
On mande de Bucharest,. par la té)égrapHe,
que le commandeur Sassiho, nommé Gagent ita-'
lien; dans les principautés, a été reçu-hier, 19,
par le prince Ghariss, et lui a remis avec ses:
lettres de créance la grand'croix: dés sàintsMau-
rice et Lazare. °
v
L'~aHaditquedenpuveaux ordres du mi-
nistëre de la marine sont arrivés a Nàples pour
le prompt armement d'aùtres'navires destinés
a se rendre dans le Levant.
Plusieurs ofaciersdë la marinebnt aussi re-
çu rordre de .partir immédiatement.
Le gênerai GaribaldI qui n'avait point- paru
aux derniers parlements, compte se rendre a
Florence dans les premiers jours de là session.
On lui attribue, ditMaHe, le projet dé pro-
noncer un discours Sttr Rome.
Les dernières nouvelles du~ Pérou, datées du
13 février, annoncent que le conseil de guerre
avait absous les chefs et officiers de.Ia marine
de guerre péruvienne qui avaient refusé de ser-
vir sous les ordres de l'amiral Tucker, citoyen
des Etats-Unis.
C. LEFÈVSE.
TROUBLES DE ROU3ATX
Si l'ordre est à peu près rétaNi à Roubaix,
le travail n'a pas encore repris. Nous conti-
nuons à emprunter au .Proposent' <~M A~ord les
détails sur ces événements. E. Bauer.
La tranquillité n'a pas été troublée lundi, ou
du moins quelques tentatives ont étc.prompte-
ment réprimées et les rasrembJements dispersés.
'Ge [uatic, versneufheures, on appritque les tis-
serandsdeM. Leclerc-Dupire, àWattrelos,,àuxquels
s'étaient joints quelques émeutiers de Roubaix, es-
sayaient de forcer les portes ds l'atelier. M. le pré-
fet partit de suite avec un détachement du 6° cui-
rassiers et arriva à temps pour prévenir les désor-
dres.
Quelques arrestations ont été opérées~ encore
dans la journée la plupart des incuipés sont d'o-
rigine étrangère..
Un bataillon de chasseurs arrive à l'instant de
Douai, par mesure de précaution.
1 Cette après-midi,, une réunion de patrons et d'ou-
vriers a eu lieu à l'Hôtel-de-ViUe, en présence de
M. le préfet, pour chercher les bases d'une enten-
te. Après une longue discussion, voici ce qui a été
adopté et signé par les deux parties:
1° Pourla questionnes amendes, elle sera revue
et résolue par une commission prise dans le sein
des prud'hommes, moitié patrons, moitié ouvriers;
Lui aussi, il regardait son interlocuteur.
et se demandait s'il pouvait s'ouvrir a lui
toutentier.
––Monsieur, lui dit-il enfin, vous étiez
bien jeune alors, mais on a dû vous parler
de cela dans le pays.
–Quel pays? 9
Auxeh'e. On a du vous dire comment.
était mort l'cnole de M. Manuel de Mauge-
ville ?
Gaston de MaugeviHe) l'ami de mon
oncle ? 9
–Précisément.
Oui, j'ai entendu raconter qu'il avait
été assassiné par uRsaltimbanque. 1
De la femme duquel il était l'amant.
–Peut-être bien.
–Et ce saltimbanque, qui était dans
son droit, fut envoyé au bagne.
Je sais cela.
.–Et il y est encore..
Est-ce que par hasard vous voudriez
que je m'intéresse à lui ?
–Ce n'est pas cela. Je veux que vous
empêchiez M. Manuel de Maugevilie de ja-
mais épouser M~" dePlanchë-Mibray.
Mais. dit M. de YiIIenave, je nécom-
prendspastrèsbien.
–Alors, je vais m'expliquer. M' de °
PIanche-MIbrày ne peut pas épouser le ne-
veu de l'homme qui déshonoré le saltim-
banque.
–~Pourquoi?
Mais vous rie le savez donc pas ?
Quoi donc?
Vous ne savez donc pas qui es~ M°~ de
PIanche-Mibray?
–Je sais que c'est la veuve/Se mon
.oncle..
~oit mais c'est la nlle du sàltiihbaa-
que aussi!
Ces mots tombèrent comme la foudre sur
M..deYiÏIenave.
II regarda Munito avec stupeur.
–Mais qui donc êtes-vous aussi, voust
6t-il.
Moi, dit.Munito, je suis le petit sal-
timbanque qui prévint Fanfreluche que sa
femme le trompait.
Et alors, s'asseyant, Munito laissa, ses
yeux de flamme peser sur M. de Villenava~
et dit r
Maintenant, causons
PONSON DU TERRAS~
mm:' D~a~t; )23,' nuE MOHTMmaÈ
~~i n~a~ M@~
SBOB~ëtB~te~~
MNOMCES.S.f~DEta~ ~T' RIJE 6 IhHE Ôl
Lit ~A «tKi
Tont~qmco~rnerÂdaimistfa~ Qo~t.~`~ré adressd au Gérant
'.a~s~A~n-ee..
1.~ .1im
L'Admini~ration se réserve M~&it dé iBôdin~ la réduction des A~MÛ~
ijes 'a.b~c~SnDQuve~ux ont droit, a rece-
toir !a"@AaMeàsë <~s n
F!ancAe-.Mt~'a~, par &t. PoNSON Bu TERRAiL.
PARIS, 20 MARS 1867
L~E~ M!Ln'ME DE L'ALLEMAGNE''
Nous entretenons depuis quelques jours
nos lecteurs de négociations qui se pour-
suivent à Stuttgard et a Berlin pour amener
d'abord une certaine union, au moins au
point de vue militaire, desEtàts dëTAtle-
magM~du Sud, ensuite une entente' de ce
groupe d'Etats avec la nouveHs Confédéra-
tion du Nord.
te ~OtttéM?' p~sst'e)t et la G~efts deJ?a-
~'e sortent ensemble aujôard'hui de ces
donnéëspeu précises en publiant le: traité
d'altjance conclu~entre les deux cours de
Berlin et de' Munich dès !e 23 août 1868 et
léWon~eufpr~MM 'ajoute. a ce document
un acte.identique passé entre la Prusse et
le gt'and-'duché de Bade dès'Ie 7 août.
Or, lës'préliminaires' de là paix avaMnt
été' signés~ Nik6!sbourg-Ie 38 juillet, et le
t~tt~ dë.Prague est du 23 août. C'est-à-dire
qa'aujonr même ou l'Autriche se trouvait
èxcluë:de l'AlleMàgnè, 'M. de Bismark sans
ja~rdrp jtm~seulé:des ~eare's de sa victoire,
saisissait dans sa= mam les-lambeaux qui
eëmblaientépars de l'A)!emagne; et, s'it ne
1~ fo~aitj~simmédiàtëmentdànsIaPrus-
M.tîtë~'jûxtapbsaitau'môins à cette puis-
sance par des liens qui créaient l'unité de
forces avec l'unité d'attitude et dUntérêts.
Parchacun de ces traités, les deux pays se
gafanttSseBt en eSet mutuellement leur ter
ritoire'ét s'engagent, eh cas de guerre,
jB&ttr& tbùtea leurs forces à la disposition
l'un de l'autre. Dansées .mêmes circonstan-
ces, l'aT6iée:bavaroise doit être placée sous
le-~commaBdement supérieur du roi de
Prusse~
La G'a~etre ces conditions, ajoute':
La toyate exécution dn traité aura lieu si te gou-
vernement bavarois agit avec r~sotution et partons
tes moyens coàstitationnels, pour qu'une loi iniii-
tap'e repondant ~t'enteDte établie avec la Prusse
6<~t nuse~lo plus promptement- possible en vi-
gaenr. f.
;L~tcîe se teriamë par ces mo~~ at-
tes~njt Ïa; iténs&tion Maquelte on .s~attend,
B~me-en Allemagne~, après la publication
dBcës'açtesdipIomatiqùës
~Ms ne partageons pas la crainte que la pubti-
eatMn d~tertr~ité puia~e troubler les bons rapport!!
de l'AUMnagBtt avec l'étranger, et notamment avec
b Ffaaoo. Nons croyons même que cette pubitca-
Uon, jugée comme une conséquence nécessaire du
principe des nationaUtés, si généralement accepté
dans ce pays, seraaecéptéëcommè une preuve de
l'union des gouvernements allemands, et, parsui-
te,commeuB8garantiedepaix.
Maintenant, quel ;est le but'qui se poursuit t
daps~escpnférences deStuttgard,:et en quoi
ce bat diSëre-t-il de ceM qut avait été at-
teint par les actes que Beus connaissons au-
jourd'hui, des la' mrdu mois d'août '!86&,
afaBt'inëme, en ce qui; touche Bade, que la
paix entre JaFrEmc~ et Ï'Autricne fût deve-
nue déEnitive?
iEnpremier :lieu,~6:Wurt6mbet;g;ne Bgu-
repasi
tEï~~ETON DE~~L~ i i
'BB~i~t~.i~7'
'f" L. `
~~m~ R~ M ~ru~-MJfRIE'At
bmtEMiM~ ? PL~~M~~M~~
~]~Wl&T'A~T;I'B''
M. de ViHenaYé~tait rentré chez lui vers
t BB~tt-, 6!) sortast; de 'chez Corinna Destre-
moa<, M~ieiliB;. on s'ea :3ÔQviënt, rec&hdui~-
s~t P~H~ R~gis rue Caumartin.
~'Ïô~ëé~et'sës'projets, ie neVe& de feu
'âë''P!R!ie6e-Ntbray oùLha complètement `
que son domestique lui avait remis une carte
quiportaitcenom:
j~!
;It (~liXit< parëiUëment que cet homme
avàit; dif ~u"i1. rràlt pëüt-~tre t'rbuver M'. dé
aYaUj dit qu'H irâtt peut-être trôùYer M. de
VilIënàveSsonclub.
Dureste, rien s'intéressait M. de Ville-
Baye, hormis une chose, son projet de ma-
rii~~ec IX Ëarenns.
][J~Bdt concentré yers ce but tous ses ef-
forts, to~te son"mtenigènce, foute sa vôtontë.
cCë' qu'~ Bt'aYait pas dit a Corinne, c'est
qn'U.SQ se ménager des inteUigences
dans ~a place.
Il y a toujours quelque part ÙQ domesti-
que inSdète qui ne demande qu'à se laisser
corrompre, et le corrupteur se trouve tou-
jo&s;;?:L'J.
'~ë~t~enave;;atait/ga~ y'eux
s~~ur ~(ta rh~tè~ d& !â rue de Babylone
qu~j~is~saït.Tpfëee.~e sui~
Cet nomme, moyennantu~e pnme secrète
de trois cents, francs par mois, le tenait au
c®iti~ânt de to>at ce e faoait la baronne.
ceurânt de tputce que faisait la baronne.
(~~âiè~e'nt; teut t
le ;mondè était couché dans l'hôtel que le
~icux.suisse s'esquivaitet yenait trouver M.
deViUenave, soitauclub, soitchez lui.
RepMdt~etien interdite aux joamaux qui n'ont
pMtmM tT
!l'un de l'autre lés. déùx~Etâts~Qù Sud ratta-
chés à l'Allemagnedtr~rd~et il peut servir
a porter des troupes étrangères jusqu'au
~coeur des nouveaux Etats aMiés. On com-
prend donc aujourd'hui pourquoi M. de Bis-
imark n'a pas, voulu transformer ces pre-
~miers traités en une convention plus étroite
Jusqu'à ce qu'il se fût étabU entre tous les~
!'Etatsdu Sud = de l'Allemagne des relatifs
tquî~en'constituânt une certaine unité de ces
territoires, ne permît plus àd'hoHorabies ré-
sistances, telles que celles du 'Wurtemberg,
~de se produire vis-à-vis de la Prusse.
Secondement, les actes des 7 et 33 août
ont le caractère d'une alliance onëasive et
'défensive, mais ils ne comportent pas cette
assimilation de l'organisation militaire, qui
peut seule effacer, dans les rangs d'une ar-
jmée, les distinctions nationales et créer en-
Itre des troupes relevant de souverainetés
différentes une véritable homogénéité mi-
litaire.-La GszeHe de j5
certainement ressentie à Munich–dans
le premier des paragraphes de l'article
que nous avons cité. Cette assimilation, dit-
elle, faite le plus promptement et le plus
résolument possible, assurera, –au profit de
i)a Bavière sans doute' là loyale exécution
dû traité. C'est-à-dire que la Prusse ne veut
pas, à côté de son armée, des contingents
équipés ou disciplinés autrement quelles
siens, et que dans cette unité allemande
qu'elle prépare et réalise, elle se préoccupe
surtout de rendre formidable son appareil
militaire.
i ~]Unë dernière question est soulevée par
ces révélations simultanées du ~/o~Mr
prussien et de la Gaze~e~È jPapt'ëre. Pour-
quoi~ces instruments diplomatiques d'un ca-
raetère si évidemment secret et dont lesra-"
tifications ont été échangées depuis long-
temps ne reçoivent-ils qu'aujourd'hui, à la
veille de traités nouveaux, mais reçoivent-
ils aujourd'hui même cette singulière et
soudaine publicité~N'est-ce pas dire à l'Eu-
rope qu'il y a un point sur lequel toute in-
certitude est ridicule et toute discussion su-
perflue~ et que ce point c'est l'unité de l'Al-
lemagne désormais accomplie, non peut-être
son unité politique ou diplomatique, mais
son unité militaire, la seule en dénnitive
qui détermine là puissance de faction de la
Prusse au dehors, et qui importe aux autres
Etats?
Il faut reconnaître, néanmoins, qu'il y a;
comme un acte de courtoisie delà part des
deux cours, vis-à-vis du gouvernement fran-
çais, à n'avoir faitconnaïtrecetétat de cho-
ses qu'au lendemain du jour où avaient ces-
sé, la tribune du s Corps légistatif, les
longs débats provoqués par les interpella-
tions sur les' aBàires d'Allemagne. C'est pro-
bablement dans ce sens que la Ga~~e ~e,.
Fautere se montre rassurée quant à.l'impres-
sion que cette publication pourra faire sur
l'esprit public daNS netre pays, ~t quant à
l'inuuence que quelques-uns craignent appa-
remment de lui voir exercer sur les rapports
mutuels de la France et de TAUemagne.
L'insertion tardive de ces curieux documents
dans les journaux officiels de Berlin et de
Munich doit donc être complée comme un
bon procédé diplomatique de ces deux cours
à l'égard du cabinet des Tuiieries.
Mais les procédés de courtoisie n'enlèvent.
rien à là gravité des faits~ Et l'on peutdire,.
surtout après les dépêches que nous venons
d'analyser, que l'histoire de la Prusse; eh
1866, présente un des plus grands exemples
de décision et de hardiesse heureuse que le
monde ait jamais connus.
F. DE LA PONTERIB.
î
Ce soir-la, à peine M: dëVilIenave venait-
il de l'entrer, que le suisse arriva.
Eh bien demanda Léon, qu'y a-t-il de `
nouveau? 9
–Madame la baronne part.
–Elle'part! s'écria Léon étonné..
–Oui.
–OÙYa-t-eIIe?~
–A Plahche-Mibray.
–Quand?
–Dans deux jours..
Ce brusque départ dérangeait tous les
plans de M. de Villenave, qui se mit a réflé-
chir lorsqu'il eut congédié le suissOi
M?? de Planche-Mibray parlait:!
Elle échappait doQC d'abord a son in-
UKence directe.
Ensuite, si comme l'avait dit Corinne,-M~.
deMaugf.viIIe aimai t déjà là belle veuve, ne
~partirait-il pas avec el!e?
Aurait-il te temps de tomber danele pié-
.gequ'on~ui;teRdait?
En6n, en admettant qu'il restât à Paris et
'sue Pauline Régis réussît a se faife aj-
mer, si la baronne partait, elle ne saurait
rien de cette liaison scandaleuse.
M. de Villenave se mit au lit fort agité et
dormit peu.
Mais il était homme de ressources, et/le
lendemain matin, il avait trouvé le meyen
de parer à tout danger:
–D'abord, s'était-il dit, siM~dePlan-
che-Mibray part pour ses terres, Manuel de
Mau&eville, si amoureux qu'il soit, n'osera
pas Ta rejoindre avant sept pu huit jours.
Et Pauline emploiera ces huit jours-la
comme une petite fée. `
Si Manuel reste, et que Pauline se fasse
aimer, je trouverai bienle moyen que la ëà-
ronnelesache.
D'abord, il y a les petits journaux, qui
maintenant s'occupent des gens du monde
comme on s'occupait autrefois des hommes
politiques.
lime sera très facile de faire annoncer
que parmi les hôtes de distinction que ren-
fermait la salle du Vaudeville, le soir d'une
première, on remarquait M. Manuel de Mau-
geville et la belle Pauline Régis.
La baronne est abonnée à une foule de
journaux; èHelitleFt~oro, le ~Vant Jaune,
la Ga~e~c ~s ~'angers, que sais-je ?
Hu'irJQUt. plus tard,jem'arraiigeraippur
[ que Manuel ait un duel bien retentissant &
propos de Pauline.
M. de Bismark est en train de vérIËer le~
;vers célèbre de Voltaire:
C'est dtiNord aujourd'hui que nous vient !à lumière.
Chacun des discours, qu'il prononce de-
vant le Parlement allemand est plein de ré-
vélations et d'enseigoements. Le dernier.~h
~date; cetu! du t~Tnars, menterait d'être re-
produit tout entier.
Pour justiner les sympathies qu'elle affi-
chait pour M. de Bismark et les vœux qu'el-
le faisait pour son triomphe, l'Opi'KtON Ks-
<:
ment de la Pologne.
II était malaisé d'apercevoir comment :un
~gouvernement qui, pour s'agrandir, com-
mençait par détraire l'indépendance et la
liberté- de plusieurs millions d'Allemands,
pourrait se faire audehors le défenseur et le
censeur de droits qu'il méconnaissait chez
'lui; mais enfin l'<~pMM'OH?Mf!ona~e pouvait
avoir reçu des. conndences de M. de Bis-
mark et il n'était pas impossible que l'ha-
bile ministre lui eût promis l'affranchisse-
ment de la Pologne en échange de son pré-
cieux concours..
L'Op!'ttM)M Ka
a tenu le 18 mars, à l'égard de la Pologne;
un langage que l'Arabe ~usse ne désa-
vouerait pas. «H ne faut plus songer au
rétabtissement de la Pologne. ? Telle a été
la conclusion de son discours, II a.été plus
loin encore, il a prétendu que ce rétablis-
sement n'était: pius dans lès-vœux de. la
grande majorité des populations pb!onaisea,
et-quede~ergé'; et ~noblesse seuls y'son-
geaient en'Gibrë, par des intérêts de caste.
j yoilM'opinioQ'du gouvernénieYit prussien
sur la Pologne, et elle n'anen qui doive sur-
prendre de làpart d'une puissance complice
de la Russie. L'attentat de 't772a établi entre
BerlinëtSain.t-PétersbourgunHen indissolu-
ble. Nous avions donc raison de dire, il y a
quelques mois, que l'agrandissement de la
Prusse, en resserrant ses liens avec la Rus-
sie, consommerait là destruction do !a na-
tionalité polonaise. L'Op!'Hto?t na
la politique prussienne. Que répohdra-t-elte
a M. de.Bismark lui-même?
Voici en quels termes M. de Bismark,
après avoir repoussé avec un grand dédain
tes rédamatioBS des~députés de la Pbsnanie,
s'est exprimé sur là question du rétaMisse-
mentde!àPo!pgne:
Le rétablissement de la. république polonaise
dans les Umttes de 1772 n'est qu'un rêve fantasti-
que delà nobtesse po)onatse. Cela'estimpcs~ible,
oar il n'y a pas assez de Polonais pour cela dans le
monde. Parmi les 24 miilions d habitants de ce ter-
ritoire, il n'y a que 7 millions et demi dé Potonâis;
ùn million d'entre eux esLdispe!sé dans le monde
entier..
Les Polocais demaDdèntdonë la dominaUdn de
six militons et demi des leurs sur 1~ miMioos d'ha-
bitants non Polonais. Or, l'état de choses de Gatti-
cie fait voir avec qael plaisir ces non Polonais sup-
portent la dominationpoionaise. 11 n'est pas Ger-
.tain même'que lessix millions et demi de:Polonais
.désirent cette domination.
Je ne veux pas vanter la domination russe (On
rit.), mais le peupledes- campagnes de Potoanë a
ptus de conSancé encore aux Russes qu'à la no-
blesse polonaise. Renoncez donc, messieurs les dé-
putés polonais, à vouloir maintenir l'Europe en
émoi, vous vous faites itiusion sur vos forces,
f Réunissez-vous à nous et à la majorité de vos
compatriotes les paysans pour jouir de~ bienfaits
de la civilisation, à laquetle la Coatedération du
Nord va donner de nouvelles sûretés.
Mais au'Reichstag, je présente l'exemple des Po-
ItHmis comme'un avertissement on voit~ par cet
exemple, eu arrive un empire puissant, dirigé par
uce noblesse beltiqueuse, mais prudente aus~i,
lorsqu'il préiere la liberté à la sûreté.
TouteTénergie de cette noblesse ne sufGt pas
Toute la presse en parlera. M. deViIIenaveenétaitIà de ses plans, c
Iprsqu'onsonna. ')
Peu après, son valet de chambre 1m ap- é
portaunélettre. :ï
Léon de VillenaVe tressaillit en.reconnais-
~ant.l'.écriture.de. Manuel,,et ce ne fut pas c
gans une certai&e émotion qù'il btisa le ça- i
ohet.
r La lettre était courte, mais elle était fou- 1
droyante:
J ,<
(< Monsieur, -–disatt le jeune homme &
B celui que longtemps iL avait appela, son. s
a meil!eurami, l'Indigne comédie du::
)) portrait que vous avez'jouée- hier soir
s suf6t a m'eùvrir les yeux. Vous trouverez '<
a bon, n'est-ce pas, que dorénavant-nous') i
B demeurions complètement étrangers l'un
:)).al'autre? 9
J'ai l'honneur d,'être, monsieur, <
)) Votre très obéissant, ]
? MANUEL BEMAUGEyiLLE. N
Ea lettre échappa aux mains de M. ~le
YiUenaYe, qui poussa un cri de rage.. ,< i
Corinne s'es~moquée de moi, Corinne
m'a: trahi! s'écria-t-il.
Et il eut un accès de fureur qui se tradui- ~i
sit par des mouvements brusques, des pas
~désordonnés,, et lé bris de tout ce qui lui
tomba sous la main.
Tout a coup ii songea à la lettre de chan-
'geqù'il avait souscrite, et quelques gouttes =.
ie sueur mouillèrent ses tempes..
Avec cette lettre, Corinne pouvait l'en-
.voyeraCiichy.
) MâlSCélàn'étaitrien encore.
_C6nnne, qui avait sans doute prévenu
Maugeville, n'allait-elle pas. avertir M°'~ de v
PIanche-Mibray? '1
Alors tout était bien et ~toujours perdu.
Le peu de sympathie que !a .baronne avait
pour son neveu par alliance n'anait-il pas;
devenir duBaépris?
L'homme qu'une femme hait peut espérer
encore celui qu'elle méprise ne se relève
jamais. v-
-Là fureurdeLéon dé Villenave fit bientôt
place & une sorte d'abattement et de pros-
tration.
Dps làrmès'Jaillirent de ses yeux il nt
.des serments 'de .yengeance, il se jura de
fpu!erC6rmBe sous ses pieds.
Au moment eu son désespoir et son dé-
aujourd'hui pour rétablir l'empire. Comme dit le
poète < Ce que tu as refusé dans le moment, l'é-
ternité ne te le rapportera pas. ') (Bravos et mur-
mnrea.)
E. BAUER-
"`"a. n
IJÊPSCEES T~RAPSI~UES
ANGLETERRE E
Londres, M mars.
II y auca~demain, chez M. Gladstone, une réu-
nion ;des membres du Parlement qui appartiennent
au parti libéral.
L'Irlande cst'tranquilte.
aUTRtCHE:
Vienne, i9 mars.
Des journaux belges et français ont publie une
dépèchede Vienne du 16. mars, d'après laquelle
l'ambassadeurdeRussie aurait demandé des expli-
cations sur ies armements de l'Autriche. Cette nou-
velle est déclarée ici, dans tes cercles ofnciëls, une
pure invention. L~amHassadeur de Russie, comte
deStackelberg, est absent de Vienne depuis plu-
sieurs semaines, en vertu d'un congé qui lui a été
accordé.
ÊTËTS-uHiS
New-York, i 8 mars..
(Par !ecàb!e atlantique.)
La Chambre des représentants a adopté i'artic!e~
additionnel au bi)l relatif à ]a. reconstitution du
Sud, dont une dépêche d'hier annonçait l'adoption
par le Sénat..
Des désoi'dres ont eu I:eu à ~occasion d'un con-
ilit entre )a police et lès Mandais. If y a eu beau-
coup de blessés.
Le Conseil législatif de la Colombie anglaise a
adopte.la jésolution qui lui'éta}t:soumise en faveur
de-s~~d)pission~dtns là confédération des colo-
Bië~amgiaisësrde UAmérique du'Nord. des,
} Les nouveltes re~Q~s' de la Vera Graz, a la date
du';8: mars, anDMcent qae les impérialistes ont re-
pris Pulancino (?).
tTtHE
Florence, d9mars,
La ~Va,stôHe donnèle résultat;suivantdes~ élec-
tions
Elections connues, 468 sur.493coliéges.
Députés fayorables au gouvernement, 2S7.
Députés de l'oppositionde diverses nuances, 173.
Douteux, 38. –Nouveaux élus, qui ne faisaient
pas partie de l'ancienne législature, 'H6.
Députés nommés dans plusieurseoHéges, i4.
NarsfiMe, 19 mars.
Les.Ieitres de Rome,du iT, annoncent qu''t)nédit
extraordinairecontre le brigandage venait'd'être
publié dans !a provincs de Frosicone. Le comman-
dant de la gendarmerie pontiScate s'était rendu au-
près du général italien Fantoni pour s'entendre
avec lui sur les moyens de poursuivre, de concert,
les brigands.- Ces derniers ont relâché M. Pollini,
de Rome, et un Prussien, M. Aneker mais ils re-
tiennent toujours M. Panighi prisonnier.
Lepgpe tiendra un consistoire le 29 mars.
P R) N C t P t UT É S D A fi u 3 ) E H NES
BuCbarest,J9mars.
Hier, à la Chambre, le président, M.Catardji,
ayant Namé M. Bratiano, relathe'nent a un, em-
prunt négocié par lai, .pendant qu'il était, ministre
des finances, eëUe conduite a été déclarée: incons-
titutionnelle, et M. B)a!iano a été appuyé par la:
gauche et !ë centre. A la suite de cet incident, tous
les membres delà droite ont quitté la sa'le avant
le.vote.
r PRUSSE
Berlin, J9 mars.
Le ParÏementdu Nurd.a v.oté Ies-ar.tieles''J! et 3
de la Constitution concernant la !éEM)ation fédérale
et. l'indigénat dans l'Atlemagne du Nord.
L'amendement Schrader, tendant à garantir les
5l)bertcs fondamentales du peuple, et.notamment la
'liberté de la. presse et le droit de rénnion, a été re-
jeté.
M. Scherera.protesté, au nom de plusieurs mil-
lions de sujets prussiens catholiques, contre l'atti-
hjdeihostiie que plusieurs membres catholiques du
Reichstag ont prise vis-à-vis du projet do Consti-
tution,
Gouragement étaient au. comble/un nouveau
coup de sonnette se 6t entendre. ]
Cette fois, le valet de chambre, qui avait
entendu tout le vacarme fait par son maître, i
n'entra qu'en tremblant. <
H apportait une carte semblable a celle
que M. de Yillenave avait trouvé la veille et <
qui portait ce nom bizarre r~/uK~o.
Qu'il aille au diabjte s'écria M. de Vil-
lenave en froissant la carte.
Le valetsortit; mais il revint aussit(~ en <
disant
–Gette'përsonne insiste pour voir mon-
sieur.
–Je n'ai p&sle temps! ]
.–EUe prétend que si monsieur ne la re-
çoit pas, monsieur pourrait bien s'en repen-
tir pîus.ta.rd.
Gesderniersmsta tirent treasaillirM. de
Tillenave. Dans l'étrauge situation d'esprit
où il se trouvait, une diversion quelconque
népouvait que lui être utiie.
Fais donc entrer Get homma dit-Il.
Le valet introduisit le visiteur.
M.deVIHenaveavaiteuIetemps dese
calmer et de reprendre ce visage g~acé qu'il
avait habituellement..
II retrouva même assez de sang-froid
pour examiner son visiteur, tandis qu'il lui
avançait un siège.
Mais cet homme demeura debout, son cha-
peauàlamain.
C'était bien lepersonnage dépeint la veille
par le valet d& chambre.
'pn homme de tàil!e moyenne, souple,
'nerveux, au teint basané, presque olivâtre,
'~t qu'on eût volontiers pris pour un mulâtre
St la hardiesse correcte de. son pro61 et ses
~cheveux noies et soyeux n'eussent accuse
plutôt un des plus beaux spécimens du type
oriental. `
Le regard de cet homme avait quelque
chose de dominateur qui impressionna vive-
ment M. de ViMenaYe.
Sa mise n'était ni élégante ni commuRe.
Ça n'était certes pas un homme du monde
ce n'était pas non plus un petit bourgeois
deParig.
–A qui ai-je l'honneur de parler ? deman-
da M. de Yille.na.ve.
–Ma-carte portait mon nom, ~répondit
l'inconnu. Je m'appelle Munito.
C'est Tous qui êtes venu hipr? 2
Oui, monsieur.
R'uSSiE E,
Saint-Pétersbourg, 19mars.
La Ga~eMe dM Set!a< dit que la Banque du.Crédita
fonciers t !e gouvernement russe se sont mutuelle-
ment garantis pour le'payement des intérêts et
l'amortissement de leurs billets hypothécaires. Les
possesseurs.d'immeubles ~polonais achètes dans-les
provinces de l'ouest'jouissent, pour les emprunts
contractés par eux. d'uae~oubte,garantie' que/la
couronne leur assure sur ses biens propres.
(~~cnceBaua~MMt'e!)
~Voir plus loin les dernières dépêches )
CmN~UE-PMî!~E
SI-M. de Bismark a été clairet net jusqu'à
la brutalité à-l'égard de la Pologne, il a été
beaucoup plus réservé au sujet du Limbourg
'et du Luxembourg.
Il a reconnu que des pourparlers avaient
eu lieu entre laHolIande et!a Prusse donc,
~.question a été agitée, et elie demeure en-
tière puisqu'-aucun arrangement n'a été con-
clu.
La Prusse n'a donc renoncé à aucune de
'ses~prétentions'; seulement, elle n'a pas fait
'entendre de menaces et elle ne se propose
pas d'exercer une pression sur la Hollande,
parce qu'elle appréhenderait de faire naître
une question européenne.
En un mot, la Prusse va temporiser jus-
qu'à ce qu'il se présente une occasion favo-
rable. Etie peut attendre, d'ailleurs. Ses
troupes tiennent garnison dans Luxembourg;
elle a passé, en temps utile, dos marchés
6[ui assurent pour trois ans l'approvision-
nement de la place enua, .elle vien~de se
rendreadjudicataire du matériel dé guerre
qu'elle renferme et qui était la. propriété de
la Confédération germanique; elle n'a done
a y envoyer ni un homme, ni un sac de blé,
ai un canon, et par conséquent elle n'a de
permission à demander à personne, pasTne-
me au roi de Hollande, souverain de Luxem-
bourg.
La Prusse est donc à Luxembourg comme
chez elle, et le difficile ~era de l'en faire
sortir.
On mande de New-York, 6 mars, que la
majorité du comité judiciaire de la Chambre
desreprésentants avait fait son rapport sur
la mise en accusation du président Johnson.
Ce rapport déclarait que les preuves acqui-
ses justifient la continuation de l'enquête.
Le rapport de la minorité afm'me, au
contraire, avoir des preuves qui innoccn-
tentleprésidcnt.
Le trente-neuvième congrès avait terminé é
sasession le 4 mars à midi, et le quarantiè-
me, immédiatement assemblé, avait nommé
M. Wade, président, pro ~mpore de laCham-
bre des représentants, et' M. Colfax prési-
dentduSénat.
On écrit de Port-au-Prince, !e 28 février
Hier,dans la nuit, une tentatjveàmainarméea a
eu. heu contre te Palais-National, habité par le pré'
sidënt'GeNrard. Cette prise d'armes de quetques
individus avait pour but d'enlever le président 0)]
de se débarrasser de M; mais. à la tête. des ar.til-
leurs de sa garde, !e président Genrard a repoussé
les assaillants, dont les cnefs é:aient TMA!. Prosper
Elie père et Gis, qui ont été tués tous deux.
Le premier, récemment condamné a mort, avait
étégraciéparlecbef de l'Etat.
Une grande tranquillité régnait dans toute l'Ile.
Apres les concessions faites par la Turquie a
la Serbie,, des relations cordiales semblent de-
voir se rétablir entre cette principauté et la Su-
blime-Porte. On dit, en eHet~ que le prince Mi-
chel doit parUr lundi pour Constantinople. La
Compagnie des bateaux a vapeur du Danube a
reçu l'ordre de tenir un vapeur prêt pour ce
voyage.
Veus deviez même aller me trouver à
mon club?
C'est la vérité, et j'y suis a!!é, mais
inutilement. Alors j'ai pris le parti devenir
ce matin.
Vous prétendez, monsieur, avoir à me
dire des choses très importantes ?
–-Peut-êt~e bien. cela dépend.
.–Expliquez-vous.
Si ce que l'on m'a dit est vrai, j'aurai,
en eSet, monsieur, à vous faire certaines re-
lations, continua F inconnu.
–Que vous a-t-on dit? 9
Que vous étiez d'abord le neveu de
M. !e baron dePIanche-Mibray.
–Cela est parfaitement exact.
–Ensuite, que vous ne demeuriez pas
insensible à la beauté de sa veuve.
–C'est la tout ce que vous avez à me
dire ? Rt M. de Yillenave, qui ne put se dé-
fendre d'un léger tressaillement.
–Non, monsieur.
Alors, coptinuez.
On m'a dit encore que vous haïssiez
M.ManueIdeMaugeville.
–Âhl onvousaditcela?
–Oui.
Eh bien si cela était.
–-SI cela était, dit froidement l'incannu,
nous serions bien près de nous entendre.-
–Pourquoi? 1 h -ous'.
–Maisparc~ queje lehaisplus.quë vous.
L'inconnu, prononça Gés mots.avec un tel
accent de haine et il accompagna cet accent
d'un regard si plein d'éclairs, que M. de
yiHenavëse demanda si l'enfer ne lui en-
voyait pas un auxiliaire.
Cependant il se contint encore.
.Ah! vows le haïssez?:
De toutes les forces de mon âme, et
j'aurai .tout son sang un jour ou l'autre.
Après? dit froidement LéondeViIle-
nave.
–-Monsieur, répondit cet homme qui se
nommait Munito, voulez-vous jouer cartes
sur table.
Je na demande pas mieux.
Voulez-vous épouser M"~ de Planche-
;Mibray?
~–Et si je vous dis oui?
–Jëvousseryirai:
–Quel motif avez-vous donc pour cela?
Ma haine pour M. d-e MaugevHte.
-–Mais pourquoi le haïssez-vous?
Munito garda un moment le silènes.
On écrit de Berlin a la Gaxg~e Les amendements an projet dé'Constttution fédé-
raie continuent à abonder. C'est la fraction natio-
nale qui se montre'là ptus féconde. Elle s'efïsrnn~
notamment de faire donner au Reichstagl~sfat~Fl-
butions de la ConstitatioB prussienne, .~unsi. elle
proposed'ajouteràt'articlë S~comme ~néa~:
c: Des comptes rendus conformes à Hf~vénté des
débats des séances publiques da Reich~ag ne don- «-
lieront lieu à aucune responsabilité. » \n
Apres l'art. 23 on insérerait les deux aMcIes ssi- ·
vants.: \i~.
(f l<'LeReichs'ag aie droit de présenter~
adresses à M présidence fédérale, de faire des in-
terpellations, de recevoir.dcs pétitions. des plaintes
et d'autres écrits et d'enprononcer le renvoi au
chancelier fédéral,, de prendre des informations
sur des faits en entendant des témoins.des experts
ou d'autres personnes capables de donner des ren-
seignements, et même de charger dès commis-
sions d'enquête de prendre des informations sur
des faits. ))
M 3° Le Reichstag a le droit de demander que le
cbaneeJierfëdéraI et les représentants des diverses
branches d'administration fédérale nommés parla
présidence fédérale, ~assistent à ses délibérations. »
L'amendement le plus radical est celui de M.
Groofe
Plaise au Reichstag d'instituer une commission'
!chargée d'élaborer un projet de constitution .sur
~cette~base An'iieu d'.une confédératioN, laConsti-
'tution doit se proposer la formation d'un Etat uni-
taire. »
La ~M~eHe Presse annonce que le directeur
général des postes américaines, M. Randall, a
:et6 nommé ministre des Etats-Unis près la cour
~de Vienno.
On mande de Bucharest,. par la té)égrapHe,
que le commandeur Sassiho, nommé Gagent ita-'
lien; dans les principautés, a été reçu-hier, 19,
par le prince Ghariss, et lui a remis avec ses:
lettres de créance la grand'croix: dés sàintsMau-
rice et Lazare. °
v
L'~aHaditquedenpuveaux ordres du mi-
nistëre de la marine sont arrivés a Nàples pour
le prompt armement d'aùtres'navires destinés
a se rendre dans le Levant.
Plusieurs ofaciersdë la marinebnt aussi re-
çu rordre de .partir immédiatement.
Le gênerai GaribaldI qui n'avait point- paru
aux derniers parlements, compte se rendre a
Florence dans les premiers jours de là session.
On lui attribue, ditMaHe, le projet dé pro-
noncer un discours Sttr Rome.
Les dernières nouvelles du~ Pérou, datées du
13 février, annoncent que le conseil de guerre
avait absous les chefs et officiers de.Ia marine
de guerre péruvienne qui avaient refusé de ser-
vir sous les ordres de l'amiral Tucker, citoyen
des Etats-Unis.
C. LEFÈVSE.
TROUBLES DE ROU3ATX
Si l'ordre est à peu près rétaNi à Roubaix,
le travail n'a pas encore repris. Nous conti-
nuons à emprunter au .Proposent' <~M A~ord les
détails sur ces événements. E. Bauer.
La tranquillité n'a pas été troublée lundi, ou
du moins quelques tentatives ont étc.prompte-
ment réprimées et les rasrembJements dispersés.
'Ge [uatic, versneufheures, on appritque les tis-
serandsdeM. Leclerc-Dupire, àWattrelos,,àuxquels
s'étaient joints quelques émeutiers de Roubaix, es-
sayaient de forcer les portes ds l'atelier. M. le pré-
fet partit de suite avec un détachement du 6° cui-
rassiers et arriva à temps pour prévenir les désor-
dres.
Quelques arrestations ont été opérées~ encore
dans la journée la plupart des incuipés sont d'o-
rigine étrangère..
Un bataillon de chasseurs arrive à l'instant de
Douai, par mesure de précaution.
1 Cette après-midi,, une réunion de patrons et d'ou-
vriers a eu lieu à l'Hôtel-de-ViUe, en présence de
M. le préfet, pour chercher les bases d'une enten-
te. Après une longue discussion, voici ce qui a été
adopté et signé par les deux parties:
1° Pourla questionnes amendes, elle sera revue
et résolue par une commission prise dans le sein
des prud'hommes, moitié patrons, moitié ouvriers;
Lui aussi, il regardait son interlocuteur.
et se demandait s'il pouvait s'ouvrir a lui
toutentier.
––Monsieur, lui dit-il enfin, vous étiez
bien jeune alors, mais on a dû vous parler
de cela dans le pays.
–Quel pays? 9
Auxeh'e. On a du vous dire comment.
était mort l'cnole de M. Manuel de Mauge-
ville ?
Gaston de MaugeviHe) l'ami de mon
oncle ? 9
–Précisément.
Oui, j'ai entendu raconter qu'il avait
été assassiné par uRsaltimbanque. 1
De la femme duquel il était l'amant.
–Peut-être bien.
–Et ce saltimbanque, qui était dans
son droit, fut envoyé au bagne.
Je sais cela.
.–Et il y est encore..
Est-ce que par hasard vous voudriez
que je m'intéresse à lui ?
–Ce n'est pas cela. Je veux que vous
empêchiez M. Manuel de Maugevilie de ja-
mais épouser M~" dePlanchë-Mibray.
Mais. dit M. de YiIIenave, je nécom-
prendspastrèsbien.
–Alors, je vais m'expliquer. M' de °
PIanche-MIbrày ne peut pas épouser le ne-
veu de l'homme qui déshonoré le saltim-
banque.
–~Pourquoi?
Mais vous rie le savez donc pas ?
Quoi donc?
Vous ne savez donc pas qui es~ M°~ de
PIanche-Mibray?
–Je sais que c'est la veuve/Se mon
.oncle..
~oit mais c'est la nlle du sàltiihbaa-
que aussi!
Ces mots tombèrent comme la foudre sur
M..deYiÏIenave.
II regarda Munito avec stupeur.
–Mais qui donc êtes-vous aussi, voust
6t-il.
Moi, dit.Munito, je suis le petit sal-
timbanque qui prévint Fanfreluche que sa
femme le trompait.
Et alors, s'asseyant, Munito laissa, ses
yeux de flamme peser sur M. de Villenava~
et dit r
Maintenant, causons
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