Titre : La Presse
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1867-03-19
Contributeur : Girardin, Émile de (1806-1881). Directeur de publication
Contributeur : Laguerre, Georges (1858-1912). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34448033b
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 124274 Nombre total de vues : 124274
Description : 19 mars 1867 19 mars 1867
Description : 1867/03/19. 1867/03/19.
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Grande collecte... Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail
Description : Collection numérique : La Grande Collecte Collection numérique : La Grande Collecte
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k512193b
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/03/2008
BEardi ~9 'mars ~'ê6T
3MOS(!'arMet~~M''tMaMn6) 13~
MBÛNCES~ S. PL CE ~J~j~ MS SM-HEiMa
~astioHdeSj~taicM
BSar~' ï~a~ S.M'?
~m~
???? B'I~Mt~EMT. t2~. RUE MMTNMTRE
~'AMR~ttoa se rêa~fM !e ~r~~e'mo~Bër ~'te~<
8a!< Année
Tout ce.qai concerne rAdministra~h du JoarBaIdbik être adressé au G~raat
Les aBaaRësBOuyëaM'ont droit rece-
voir !a C'Aan Lapomte; ~d8~Ge?'6et, par M. A. Esparbié;
le~nMMfs e~e passade, par M; Gebrges Fath,
et .tout ce' qui a paru de Ja C~e~M'Me de
f~tC~t&fay, par M.PONSON DU ÏERRAIL.
PAM8,18'MARS 1807
1- i
La discussionsur les interpellations va
continuer aujourd'hui, ou plutôt elfe va ]
réeUement commencer. Qui dit interpella-
tions, en enet, dit une série de questions pré-
cises posées au gouvernement, dont les ré-
ponses sont ensuite débattues et appréciées
parla Chambre et jugées en dernier ressort
par le pays.
Est-ce là ce que nous avons vu ? Nous a-
VOBS assisté & dé nobles jeux de l'éloquence
politique, à de grandes expositions de doc-
trines au milieu desquelles les faits avaient
un peu le rôle des clous-qui tiennent sus-
pendues d'immenses tapisseries. M. Tbiers a
tracé de, la situation de l'Europe un large
tableau dans lequel il, a prodigué )es om-
bres. M._Rouher a repris ce même tableau, et
il a remplacé toutes les ombres par des tons `
clairst'
Voilât donc deux images, mais laquelle est
ta -plus ressemblante? Contiennent-eHes
chàcQ&eunepart de la réalité; ou n'y a-
t-il qu'une seule qui soit exacte, comme les
deux, artistes, naturellement épris da leur
œuvre, :le:;vouelraient persuader? II n'y a
plus une saule faute à commettre s'est écrié
M. Thiers. H n'y a pas eu :une seule faute
commi~e~ répond M.,Rouber.Etdes;p~
tes des deux orateurs ne'sont pas moins op-
posées que leurs conclusions.
Ces deux séries ~'afËrmations contradic-
toires ont eu pour résultat de déterminer
nettement, les points en litige elle n'en ont
mis aucun hors de contestation. La contro-
verse subsiste tout entière. M. Thiers n'a é-
brànlé ~personne pàrtïn ceux qui ont l'habi-
tudede tout approuver. M. Rouher n'a con-
verti ~auçun de ceux qui blâment de parti
pris. II n'y point de faut qu'on soit obligé,
de part et d'autre, d'accepter comme désor-
mais indiscutable. Tout au plus, a-t-on pu
se former une idée de la valeur de certains
arguments d$ M. le ministre d'Etat par l'ac-
cueinàntôttrèschaleureux et tantôt assez
froide que leur faisait la Chambre. Les es-
prits impartiaux en sont encore a suspen-
dre leur jugement, ~rechercher les faits,
~confronté~lesafËrmatiot~
C'est cette mise ea lumière des faits, cette
eonfrohtàtion des dires, que nous'attendons
de la-séanee ~aujourd'hui. M. Jules Favre
l'a rendue inévitable par la brutalité, même
de certaines assertions elle sera le résultat
Nécessaire de la réplique que M. Thiers a
annoncée, et que M.Je ministre d'Etat ne
laissera pasisans réponse. Nous espérons
qu'il ne sera plus question ni de la guerre
` d'Italié ni du' Danemâ~k; ni de l'Oeiént;
d'Italieni du Danemark, ni de l'Orient;
maisjque, se. rejafermant. dans la période
comprise entre la.missjon fdu général Go-
vone a Berim~en mars '< 866, et la convoca-
tion du Parlement .du Nord, les orateurs dé-
termineront par dès dates et par des faits
précis, à l'aide du témoignage des docu-
ments diplomatiques, le rôle joué par la
diplomatie' française' dans les événements
de l'année dernière, et sa 'part de responsa-
bilité dans la transformation de rEurope-
C'est là là véritable, pour ne pasdire l'u-
nique question. C'est lace que le public a 1
besoin .de connaître pour se former un juge- I
ment. Ni le discours de M. Thiers, ni le dis-
cours de M. Rpuher ne permettent d'afur-
mer':
Fi~LLBTON BE LA ~E~E
M i9 NAM 1867.,
.TJA''
mmAM BE PLMM-ttMM
PHëMIËRB PARTIE
1
.VI~- f
(
Un quart d'heure après, poursuivit
M' d& PIanche-MIbray, enYeloppee daas un ]
de~es~~raïHi&màBteaux~ que nous ayons i
peùfquit~r le MJ, et la tête eneapùchoil-
né~daiisjunecapeHBe~je-sôrtais de la villa,
BuiviepaLF Jean, mon cocher. f
L~tHtift était ~eide, mais !e ciel clair et le t
soldela for&tsec,
Guidée par çë~eçlarté rougèâtre qui em- ]
pourpraitrhonzon,jememisà saivre un
petit semièr qui coarattsous ta futaie.
Jean marchait auprès de moi.
H ne di~a't.pas un mot, il n'avait fart au- ]
cunetéSexion, mais je devinais senétonae- )
ment.
AiM~su~è'quenousaYancipns, lamusiqu~
bat~are des b&bémtëns devenait plus dis-
tincta~PQt~, c'étaient des rires bruyants
et dett lambeaux de chansons bizarres qui
m'&r~ivMentsurchàqùebpun'éede ve~t.
En mëiRé temps aussi la clarté devenait t
plus vive, et enfin, & travers les derniers
arbres d~a futaie, je pws voir distinctement
le çampement.des bohémiens.
ns~s étaient établisaumilieud'UBe clai-
rière assez vaste, et ils avaient anume un
grand'feu.'
Trois baraquesrouIanteS, rangées sur la
taême ligae, attestaient que trois bandes
diSëreates s'étaient réuaies.
LesboMmiens quivivehtpar tribus no-
mades, conservent, m'a-t-on dit, certains
Rept~actioa interdite aux-joarnaus ({ui n'ODt
pts t)"Mté avejB )a 8CE! ~eas do lettres.
Si la France a.connuTobj<'fde la mission 1
du gêné. a) Govone"r-BTfriti si cette mis- t
sion lui a été cachée ou a été portée à sa
connaissance, et quelles observations elle a 1
fai'e a ce sujet
Laquelle des trois puissances a. eH'ec!Tve-jj ¡
ment commencé la première ies armements,
et si ces armements ont motiyé de notre part
des observations;
Pourquoi !a France qui, avant l'explosion
des hostilités,~ a obtenu de l'Autriche .l'en-.
gagëïnent de respecter la Lombardie et de
ne rien changer a la situation de l'Italie que
d'accord avec nous, n'a pas cherché à obte-
nir de l'Italie et de la Prusse des engage-
ments analogues quant aux résultats éven-
tuels de la guerre;
A quel moment a été faite cette promesse
de neutralité, que l'Empereur a indiquée
dans son discours du ')4- février dernier,
comme l'obstacle qui s'est opposé à notre
intervention dans la lutte.
Est-ce à tous les belligérants que cette 1
promesse a été faite ? A-t-elle été faite sans
condition où a-t-e!!e motivé des engage-
ments correspondants ? g g
Pourquoi la France qui, au lendemain de
Sadowa et au milieu de l'ivresse du victo-
rieux a pu obtenir de l'Italie qu'elie renon-
çât au Trentm, et de la Prusse qu'elle res-
pectât l'intégrité de la Saxe et s'abstînt d'en-
lever a la Bavière un tiers de son territoire,
n'a pu, avant la guerre, faire prévaloir ses
conseils pacifiques.
EnSn, dans ies préliminaires de NIkols-
bourg, qui ont posé en principe la création
d'une confédération du Nord, des explica-
tions ont-elles été demandées et reçues au
sujet de la nature, du développement et des
conditions de cette confédération? q.
Voi)a les questions que la France se pose,
et l'Europe avec eUe. Si éloquents à enten-
dre, si admirabtes à lire qu'aient été les
discours de M. Thiers et deM.Rouher, ils
n'ont point satisfait !a légitime curiosité du
pays. Laissons donc Ih les considérations
générales et les grandes théories des faits,
des dates, des documents, et que la lumière
se fass~! 1
CUCHEVAL-CLAMGNY.
Le défaut d'espace nous avait empêché
hier de donner la fin de !a séance de samedi.
L'administration de la Presse a pris les
mesures nécessaires pour que désormais Jes
comptes-rendus des débats législatifs, quelle
qu'en soit l'étendue, soient.publiés intégra-
lement dans le numéro du jour qui suivra la
séance.–E.Bauer.
DEPECHES TEï~GMPE~UES S
jHDES
Soutbampton,i7mai's,spir.
Le DoM)'o, venant des Indes occidentales avec
877)068 dollars, apporte les avis suivants.:
La Hevre et le choléra avaient presque entière-
ment disparu de Saint-Thomas.~
A la Jamaïqoe,- !e mécontentement é'ait très vif,
à cause des propositions soumises au conseil légis-
latif pour la suppression du jury et pour l'établis-
sement de patentes sur les professio' s industriel-
les. –Les. avis du Pérou veut jusqu'au 11 février.
Prado devait abdiquer le lendemain ses- fonctions
dedictateur.
)T6L!E
Florence, d7mars,soir.
Aujourd'hui ont eu lieu les scrutins de ballottage
dans to'dt le royaume. Ont été élus:
MM. Peruzd,Fenzi et Andreucei.a Florence;
Mordini, à Lucca; Dina, directeur du journal l'O~t-
nione, à Imola Dëluca, à Naples Malenchini et
Bicard, à Livourne; .le général de La Marmora, à
Bilia;Brenna, directeur du journal la A~MH",à à
~anYi!o.Mingbet:i, à Bologne Jacini, à Pizzighet-
liens ~d'amitié, certaines relations se rap-
portant à leur culte mystérieux, car ils sont 1
p&ïens. y
A de cert&ines époques, aux. veilles de
certaines fêtes, par exemple, ils se donnent
rendez-vous et se réunissent ponctuelle-
ment.
Abritée derrière un tronc d'arbre, à cin-
quante pas de distance, je voyais sans être
v.ue.
J Les chevaux, s'inquiétant peu de la mu-
sique et dubruit, broutaient en liberté cette
herbe maigre des hors que nous appelons de
I~laume, en pays bourguignon.
Les baraques étaient fermées, et bien que
la musique fît rage, il n'y avait pas de
spectateurs. C'était pour leur propre compte
que les bohémiens s'amusaient.
Femmes, hommes et enfants s'étaient en-
lacés en une farandole gigantesque et tour-
naient en dansant autour du brasier.
Un seul ne dansait pas.
~C'était un homme d'environ trente-deux
ans, d'une beauté farouche et hardie, le
teint olivâtre, l'œii brillant d'une namme
sombre. Il s'était adossé à un arbre et pa-
raissait perdu en une muette contempla-
tion.
Avait-il au cœur une de ces passiens ar-
dentes et sauvages qui vont si bien à ces
races maudites qui traversent la civilisation
pans rien lui emprunter ? 9
Méditait-il quelque crime ? i
Je ne sais encore.
Mais je mépris à regarder cet homme qai
ne me voyait pas, et dont le regard vague et
contemplateur exerça tientôt &ur moi une
étrange fascination.
En vain, détournant de lui mon regard,
j'essayais de le reporter sur tous ces êtres
bizarres couverts d'oripeaux etdedmquant,
et qui paraissaient s'abandonner à une joie
sans bornes.
En vain m'enbrçais-je' d'examiner ces
femmes au profil hardi, aux' lèvres rouges,
aux cheveux neirs, avec lesquelles j'avais
décidément une singulière ressemblance:~
Vainement encore suivais-je des yeux ces
enfants, à la chevelure en broussaille qui
s'amusaient à franchir le brasier d'un bond,
comme une Ipgion de diabtotins dans un ta-
bleau de quelque maître espagnol de la Re-
naissance.
tone; Borgatti,à Cen!o; Visconti-Venosta, à Bozzo-
]o; Pcerio.aNaples; Catianfo, Tenca, Correnti,
SirtorietPlutino,aMj]an; Briganti-BeDini, à Ost-
me; Civianini, directeur du, journal J/ A''tt'~fo, à Pistoia Massari, a Parme d'Ondes-Regg~o,
nPalerme; Checchftëlli, Tolentino; le marquis
Pepoli, a Bologne; Pi~aneU.i, à Tarente; Cadorna,
a Pontremoti; SaI'sgDo)i, à Empoii; Fat!rizi,.à à
Lendinava; Mari, àBisenzip; Garibaldi, aMantoue,
à Nap!es et à Andria.
~j'RU~
Berlin, i7 mars.
Ou annonce que le ministre de Prusse en Suisse,
M. de Kamptz; est désigné au poste de ministre
pour les YiHeshansëatiques.
Il résulte d'un avis du gouverneur général de
Hanovre, que le roigarantit~ux médecins militaires
hanovriens, le racgqu'its occupaient précédemment
dans l'armée banovrienne.~
'RUS~StE~
Saint-Pétersbourg, i7 mars.
Le ~oiff/ta~ de 5aM~-Pei'e?-.s&OMry, parlant du dis-
cours de.M. Emile OUivier, dit que ramifié de la
France et de l'Allemagne n'a rien qui don e inquiéter
la Russie. Nous désirons sincèrement, ajoute-t-i],
que cette amitié se réalise. Aucun Russe ne songe a
la troubler. Si l'Allemagne s'enorgueitlit de cette
avance de l'orateur français, ii ne faut pas croire
que ses relations doivent pour cela devenir moins
bonnes avec les Etats qui ont toujours été ses amis
et ses alliés aux époques de danger.
TtjRQmE
Constactinople,i7mars.
Les demandes faites par Nubar-Pacha, au nom
de S. A. le vice-roi d'Egypte, n'ayant rien d'atten-'
tatoire au dtoit de la Porte, ont été bien accueillies.
Les avis de Belgrade constatent que la nouvelle,
relative à l'éyacaatMn des forteresses, a été reçue
en Serbie avec une vive satisfaction.
¡, (~ettce.jHsM~-BHHter.)
(Voirplus îoia les dermèFMdépêcbe~ )
SHRON!~ penîî~E.
Nés lecteurs trouveront plus loin, avec la
fin du compte-rendu de la séance de samedi,
les paroles prononcées par M. Jules Favre.
Ce n'est là que le commencement d'un dis-
cours qui remplira, dit-on, la plus grande
partie de la séance d'aujourd'hui.
Dès les premiers mots,'M. Jules Favre a
posé une question que M.~Thiers s'était bor-
né à indiquer: Si, a-t il .dit au gouverne-
ment, la situation actuelle est grave, pour-
quoi la représenter comme vous le faites; si
elle ne l'est pas, pourquoi ces armements
extraordinaires 'et tels que là France n'en a
jamais connu?
Ce dilemme servira probablement de
point de départ à toute la suite de la discus-
sion. On peut dire, en effet, qu'il formule,
d'une manière saisissante', les préoccupa-
tions publiques; et peut-être est-iF permis
d'ajouter que c'est la causé secrète mais
protpnde delà continuation de ces débats.
Décidément, la -ville de Francfort n'est
pas aimée de Berlin, peut-être parce
qu'elle s'appelait, ily a moins d'un an en-
core, une ville libre, et parce que son nom
rappelle cette Confédération~ aUëmande-qui
était la garantie de l'indépendance des Etats
germaniques./ ¡, ` j
Les bourgeois de l'ancienne ville munici-
pale ont fait, on s'en souvient, ,une démar-
che auprès du roi Guillaume pour être af-
franchis de la contribution dé guerre que
Jeur avaient imposée les'généraux prus-
siens, lorsqu'ils ont traité Francfort eh ville
conquise.
Laroiarepoussé cette supplication. L'in-
.dèmnité de guerre, a répondu Sa Majesté,
est juste ea principe juste comme la
force, s'entend; on examinera seulement
quelle part de la dette contractée à cette oc-
Mon regard retournait' sans cesse a cet.
Mon cegard _i:étournait", sans cès_se à ~cèt.'
hbmme.qùi continuait à poursuivre quelque
râvelôintain.
Enfin, il vint un moment où la fascination
fnt si forte, que-je 6s un pas en ayant, puia
deux.
Tout entiers a leurs dansea, 'les bohé-
miens ne me voyaient pas.
Et je me sentais attirée vers eux; entraî-
née par une force Irrésistible et Je momeat
était proche où, rejetant loia de moi le man-
teau qui me couvrait, j'allais m'élancer an
milieu du cercle et me mettre a danser avec
eux, folle, éperdue, bohémienne à inon tour,
lorsque Jean me saisit d'une main vigeu-
rcuse:
–Madame !a baronne! me dit-H tout bas.
Qu'est-eë?que veux-tu ? lui dis-je af-
folée.'
Madame la baronne veut donc se faire
assassiner? 2 `'
Cesmotsme dégrisèrent un peu: j
Et m'arrachant de nouveau à la faxGina-
tion de cet homme, je me tournai vers
Jean.'
–Mais, madame, me dit le pauvre gar-
çon avec un accent de naïve angoisse, ces
gens-là sont des voleurs. peut-être après
vous avoir dépouillée vous assassineront-
ils.
–Oh! m'écriai-je, faisant un eSort su-
prême. tu as raison. je suis folle.
emmène-moi.
Et je me cramponnai a lui et comme je
chancelais et me sentais défaillir, il me prit
dànsses bras et in'emporta en courant.
Leiendemàin, ma Donne amie, acheva'
M'"° de Planche-MIbray, j~etais au lltavec
une fièvre ardente.~
II me semblait toujours que j'enteBdais
cette musique infernale, et que le regard fa-
tal de cet homme pesait sur moi.
M~ de Plahche-Mibray était si pâle, si
agitée; en achevant cette conndenee,queM'
V~lemure lui prit les maihs.~ c,
Chère belle, dit-elle, je eroie que vous
avez eu un peu d'exaltation la'suite de la
perte cruelle que vous avez faite, et que
c'est sur Je cempte de cette exàltatien qu'il
vouât faut mettre les conséquences de cette
aventure que vous venez de me raconter, et
qui, du reste, n'a nen de biëR extraordi-
naire. ~L~
casion doit être appliquée à l'Etat fraBcfor-
toiset queiïe part doit retomber sur la -ville
elle-même. Le roi joint a cette réponse, des
voeux pour la prospérité de ses nouveaux
sujets mais en les pressurant Ïui-même, il
néglige comme .on ,1e voit, le meilleur
moyeu d'assurer que sss vœux'soient ef8~
cacpt.
To&tcequitouchealareçoQStitutipndes
forces de l'empire'd'Autriche intéresse le
repos de l'Europe. C'est a ce titre,que nous
signalons lésuccès probable d'une transac-
tion entre la Croatie et la Hongrie. L'empe-
reur ne serait couronné que comme roi de.
Hongrie, et le diplôme d'intronisation s'ap-
pliquerait à la Croatie; mais ce pays con-
serverait dans ta monarchie hongroise son
indépendance nationale et ses droits auto-
nomes.. `
On Ht dans la GaxeMe ~M Ft~nton<
On dit que, vu la gravite des aSaires d'Orient,.
M. Visconti-Venosta serait nommé ambassadeur
d'ttaHe à Constantmople, et que M. RicasoU pren-
drait !eportefeuiHe des affaires étrangères.
.Le JaM~na~ ~e &M'nf-Pf~'s6oMry, du 13
marSjpublic une dépêche officielle de Cons-
tantinopte, qui témoigre des sentiments de
la Porte envers la Crète. Voici cette dépêche,
datée du H de ce mois, et qui a été reçue le
lendemain a Vienne; elle constate que le
sultan n'oublié pas les droits de l'humanité
a l'égard des familles des insurges, en même e
temps qu'il se montre animé du désir d'ac-
corder les plus larges concessions a tous
ses sujets non musulmans
Bien que les nouvelles officielles reçues de Crète
né confirment pas les bruits qu'on répand partout
sur la situation malheureuse des neuves et des or-
phelins laissés par les victimes de l'insurrection et
qui seraient protèges par des agents étrangers, la
Sublime-Porte, désireuse toutefois dé rendre aussi
complète que possible l'oeuvre de réparation qu'elie
~poursuit, Yiënt de charger Costaki-EOendi, fonc-
tionnaire du ministère des affaires étrangères, et le
docteur Savas-ENendi, de se rendre immédiatement
en Crète, et d'y instituer,.sous )à présidence de S.
Ëxc. Seryer-EBéndi, une commission d'assistance
qui aura à soulager les familles éprouvées par les
derniers événements. Une grande quantjté de vi-
vres et autres objets de secours seront, a cet eHet,
mis à la disposition de cette commission.
D'âpres le' Fre}Ko!e?tMa«, la Russie voudrait
pronter des circonstances actuelles pour agran-
dir sa puissance en Orient, et l'on s'efforcerait,
à Saint-Pétersbourg, d'empêcher la Turquie de
reprendre baleine. Mais l'intérêt de toutes les
"puissances est de résoudre promptement les
difScuites, même au prix de lourds sacrinces
pour la Turquie. Ces sacrifices seraient l'auto-
nomie de Candie, l'abolition du droit de suze-
raineté sur les Principautés et la promulgation
d'un hatt d'émancipation pour les populations
chrétiennes basé sur l'égalité des droits et ga-
ranti par les puissances.
Ces réformes, se!pn ce journal, aideraient la
Turquie à se maintenir ~provoqueraient peut-
être des réformes analogues parmi la popula-'
tioh musulmane, dont le développement politi-
que aurait des conséquences bien plus salutai-
res que celui des races gréco-slaves, déjà bien
débilitées, peu civilisées, et qui se tournent
sans cesse vers la Russie.
II est fort à désirer que ces vues du journal
viennois soient exactes, et que ses espérances
se réalisent. Il est certain que, plus onyre-
'garde de près, et plus on est frappé de la déca-
dence relative des races gréco-slaves de l'em-
pire ottoman. .-j
On n'était pas sans appréhensions hier, en
Angleterre, sur les nouvelles qu'on recevrait
d'Irlande. On redoutait des troubles à l'occa-
sion de la fête de Saint-Patrick. De grandes
précautions militaires avaient été. prises, sur-
tout à Liverpool, où l'on s'attendait à un mou-
vement insurrectionnel. Mais les craintes se
sont dissipées à mesure que des dépêches arri-
vaient à Londres, annonçant que la tranquiilité
n'avait été nuUe pari, troublée en Irlande.
C. LEFÊYRE.
Quanta cette opinion bizarre qui s'est
emparée de votre esprit.
J Que je suis d'origine bohémienne?
–Oui. II faut y renoncer, ma toute belle
et vous avez pour cela une bonne raison.
Laquelle ? demanda .M°~ de PIanche-
Mibray d'une voix anxieuse.
'–C'est le nom que vous portez.
i–Eh tien'?. e
–M. dePianche'Mibray, ledignegeR-
ttlhomme que vous pleurez, était un hom-
n~e de race, et il avait, croyez-le bien, les
préjuges de la caste aristocratique. Si vous
étiez la Elle d'un saltimbanque, il ne vous
eut jamais donné son nom.
Vous avez raison peut-être, murmura
la baronne un peucalmée par ces paroles.
!M~Villemurreprit:
Et je suppose que vous n'avez pas re-
vu ces bohémiens, ma chère?
–-J'enai revuun.
'–Lequel?
Celui qui avait des yeux de namme.
Ici la voix de M°~ de PIanche-MIbray
s'altéra de nouveau:
Mais où cela? demanda M' Villemur.
II y a trois semaines, dans lesChamps-
Elysées. je revenais du bois,, dans ma
Victoria, mes chevaux aUaient grand train.
i tout d'un,coup mon cocher les retint si
brusquement qu'ils se cabrèrent..
Il avait failli renverser et écraser un
homme qui passait tranquillement au milieu
des deux mille voitures qui se croisent au
rond-point;~ r
Cet homme se retourna, attacha sur moi'
son regard profond où brillait une spsabre
ironie ets'éloigna.
~C'était lunk"
Le saltimbanque fit M~ VIMemur:
~–II n'était plus vêtu en bohémien; il
partait les habits d'un homme de la classe-
moyenne. Mais, en dépit de cette transfor-
mation, 'je l'avais reconnu; et depuis ce
temps, quand je ferme'Ies yeux, je revois
ce regard étrange et fatal il me poursuit
partout.
Après cette dernière conndence de M"~
de Planchë-Mibray, ily eut entre elle et son
amie un moment de silence.
:Ennn M" Villemur reprit
–Je crois, ma chère amie, dit-elle, qu'il
NOUVELLES BES CË&B8MS
M. leministre de la marine et des colonies a
fait distribuer au Corps législatif le compte gé-
néral des matières et objets en approvisionne-
ment dans les magasins établis sur le territoire
continental et dans les dépôts hors du conti-
nent. C'est un beau volume format atlantique de
300 .pages. Cette publication permet de suivre
les dépenses auxquelles donnent lieu les nom-
breux services de ce département, qui ngure
au budget de Fexarcice 1868 pour une somme
de 148,051,483 fr., dont 125,846,482 fr. pour
le service maritime et 82,305,000 fr. pour le
service colonial. Le crédit demandé dépasse de
trois millions celui de l'année 1867.
II est à remarquer:que les dépenses nécessi-
tées par les services, de la marine se sont ac-
crues depuis vingt ans de 16 à 17. millions de
francs. Leministre a montré dans les notes pré-
liminaires des budgets de 1866 et 1867 que cet
accroissement n'avait pas été amené par une
augmentation d'eSectifs et un plus grand nom-
bre de bâtiments a la mer, mais par le renché-
rissement de toutes choses et les modincations
profondes qui ont été .introduites dans l'organi-
sation et le matériel delà Qoite.
Ces magniHques engins qui impriment un si
rapide essor à nos vaisseaux, sont coûteux; ils
s'usent, se détériorent promptement et entraî-
nent des consommations considérables de char-.
bon et de diverses matières. Puis ils exigent
un personnel plus instruit, un plus grand nom-
bre de ~pëcMt~ex. c'est-à-dire des mécaniciens,
des chau8eurs, bat, des canoniers et des fusiliers. "H
Indépendamment du crédit précité, qui for-
melle budget ordinaire, il est démandé pour
1868, un crédit de 15,2:00,000 fr. Ce chinre
compose le budgetextraordinaire du ministère
delamarine.
Le projet de loi portant règlement dénnitif
du budget de l'exercice 1863 sera à l'ordre du
jour du Corps législatif après les interpella-
tions qui sont engagées par M. Thièrs sur. les
affaires extérieures. L'examen auquel s'est li-
vrée la commission sur les comptes de chaque
département ministériel a donné lieu à des ob-
servations dont le rapporteur de la commission,
M. le marquis d'Andelare, rend compte a la
Chambre dans nn remarquable rapport, distri-
bué aux députés. Plusieurs faits sont signalés
eh ce.qui concerne le mimstre de l'intérieur, au
sujet de la faculté de virement des fonds d'un
service'M'autre, et notamment pour augmenter
lecréditdes~dépenses secrètes.
On a distribué au Sénat et au Corps législatif
le compte de la vente des poudres à feu pour
l'année 18&5. Ce document présente les résul-
tats par année; depuis le 1~ juin 1818, époque
à laquelle la régie a été chargée de la vente ex-
clusive des poudres jusqu'au .31 décembre
~1865. On y trouve les quantités vendues, le
produit brut des ventes, le montant des dé-
penses, les changements survenus dans le ca-
pttal de la régie et le bénéfice net.
~Depuis les sept derniers mois de l'année 1818
jusqù'au~l décembre 1865, il a été vendu
88,052!,0.63 kilog. et 89 déoig. depoudreafeu,.
pour 303,913,072 fr. Me. La dépense de pro-
duction ayant été de 148,434,478fr.98c ,1e
benénce net s'élève à 155,477,593 fr: 56 c..
La vente-dés 'poudres a constamment suivi,
depuis 1819, une progression ascendante elle
n'était, à cette époque, que de 683,388 kilog.
76 décig.;em<1865 elle s'élève a 3,985,400 fr.
~Sc.Le produit s'est accru de 3,3!72,016 fr.
53 c. à 13,408,680 fr. 60 c.,chiGre de l'année
~1865. E. BA~ER.
TROUBLES, M~R~UBAÎX.
OniitdaDs!e~oni[ieM)':
Des désordres ont eu lieu hier samedi à Roubaix,
à l'occasioa d'une grève. Quelques misérables ont
proSté des troubles qu'ils avaient produits pour in-
cendier l'usine de M. Scamps, voler les objets pré-
cienx qu'elle renfermait et provoquer le bris des
machines de quelques autres établissements.
L'autorité s'est immédiatement transportée sur
est grand temps que je vous donne un bon
conseil.
'–Un'conseil?
–Oui. Deux plutôt.
–Voyons le premier?
Le printemps est proche. Allez passer
un-mois ou deux. Planche-Mibray, ce joli
çh&teau qui mire ses tourelles dans l'Yonne
et domine un si coauet paysage.
–Votre conseil vienttrop .tard, ma belle,
répondit là baronne.
–Pourquoi?
–Mais parce que je me le suis déjà
donné. Je pars dans deux jours.
'–Fort bien. Alors écoutez mou deuxiè-
me conseil.
,–Voyons.
–Vous avez vingt-six ans, ma chère
amie, vous avez pleuré sufnsammenti~. de
Planche-Mibray. Il faut vous remarier..
La jeune femme rougit quelque peu.
Tenez, dit M~ Villemur en:souriant,je
gage que. si Manuel de Maugeville.
-A ce nom, les joues de M~ de Planche-
Mibray s'empourprèrent.
Oh Marthe, dit-elle, au nom du ctel.
taisez-vous.j~
–.C'est bien, ntM~ Villemur en-sou-
riant.' Mais si je rencontre M. de Mauge-
v.Hlë,' Jellui conseillerai d'aller faire un
.tour au château du Seuil, des fenêtres du-
quel on voit les tourelles de Planche-Mibray
M~ Villemur avait passé le reste de la
journée avec labaronne.
Elle avait dîné a l'hôtel et n'était partie
que vers dix heures du soir, en compagnie
de sa gouvernante, qui était venue chercher
les enfants.
'La baronne s'était" montrée plus calme;
ëlle'àvaitmème renoncé en partie a cette
singulière idée qui l'obsédait depuis deux
mois~q~IIe pouvait bien être une bohé-
mienne.
Néanmoins, quand' là veuve fut partie,
toutes les appréhensions;vagues de la ba-
ronnelui revinrent.
Et'pui s, sans doute, M~ Villemur avait
d'un mot j&té une nouvelle .préoccupation
dànsson esprit.
Elle avait. pKmoncé le nom de M. de
Maugeville.
Ce nom ayai t péut-êire; évpiUé dans F âme
les lieux, a réprimé le désordre et fait procéder ![
l'arrestation des coupables, qui ont été mis it~iéj~'
diatement entre les mains de la justice. J~! %t
Le gouvernement n'a pas oublié que, s'~oq~ (`
garder une attitude complètement impartiale \j~nB~
les questions qui se débattent entre lespatrooso!~
les ouvriers, il a aussi le devoir rigoureux de mMti~S~
tenir l'ordre partout où il est troublé.
Le Fropacontient les détails suivants:
Par suite de la crise industrielle, plusieurs éta-
Nissentèats de tissage.TBéeamque, comme nousTa-
vons dit dernièrement, ont cru devoir modiner leurs
conditions de travail, c'est-à-dire n'employer qu'un
seul homme pour deux métiers.
Les ouvriers ont refusé d'accepter les nouvelles
conditions. Ils ont quitté les ateliers hier après-mi-
di, et sont allés d'abord briser les vitres et les mé-
tiers du tissage de MM. E. Grimonprez, H. Delattre
Ris, Dillies frères, François Roussel, Richard-Des-
rousseaux.
Ils ont ensuite pillé les magasins, coupé les chaî-
nes sur métiers, puis ils ont mis le feu a diuerents
endroits dans trois établissements.
Ces incendies ont pu être comprimés, mais on
dit que l'établissement de M. Scamps a été assez
sérieusement endommagé.
On estime à plus d'un million les dégâts occa-
sionnés par ces scènes de désordre dans lesquelles
les autorités de la ville, la gendarmerie et la police
(on sait que la ville de Rôubaix, qui compte 70,000
âmes, n'a pas de garnison) ont déployé le plus
grand sangfroid, la plus louable longanimité, la
plus vigoureuse énergie, malgré l'impuissance où
elles étaient de faire entendre raison à cette multi-
'tude d'hommes égarés, qui suivaient, parait-il, les
conseils de meneurs..
Ces scènes de désordre et de pillage ne se sont
terminées que vers dix heures du soir.
A la première nouvelle de cet événement, M. le
préfet, M. le procureur général de Douai, M. le
procureur impérial de Lille, M. le commandant de
gendarmerie se sont rendus à Ronbaix. Leur pré-
sence au milieu des ouvriers a beaucoL'p contribué
a calmer les esprits. Le soir, deux escadrons du 5~ `
cuirassiers, deax bataillons du 6" de ligne et. trois
brigades de gendarmerie sont partis en toute hâte,
et à onze heures il n'y avait plus que quelques grou-
pes d'ouvriers dans les rues.
Ce matin, à cinq heures, treize individus escor-
tés par une brigade de gendarmerie et un détache-
ment de ligne ont été écroués au Palais-de-Justice.
Quarante autres ont été arrêtes la nuit.
Il est déplorable de voir nos populations ouvriè-
res se laisser encore égarer a ce point et mécon-
naître elles-mêmes leurs plus chers intérêt:, qui ne
sont jamais plus compromis que par la violence.
f. S. Le règlement dont nous avons parlé avait
été approuvé par les prud'hommes.
C'est chez M. Henri Roussel que s'est passée la
scène la plus affreuse le tissage a été incendié, les
pièces, les'caisses de laine ont été dispersées, les
métiers complètement, brisés..
Chez M. Thilippe Scamps, directeur d'un tissage
voisin, ce fut à l'habitation qu'on s'attaqua. Tout
fut bouleversé, pillé, brisé, et le patron ne dut
qu'à son héro'ique attitude de sauver la caisse et sa
.'vie.
On a trouvé ce matin chez M. Richard Desrous-
seaux un ouvrier grièvement b!essé.
Chez MM. Delattre père et fils, on brisait à la fois
les vitres de la Stature. La maison du-concierge a
été littéralement saccagée; l'atelier eût été incen-
dié sans l'énergie d'un contre-maitre qui menaça
les émeutiers de faire sauterje gazomètre.
L'un des patrons fut poursuivi dans une maison
voisine ou il s'était réfugié, et reçut au cou une
blessure heureusement sans gravité.
On lit dans le ~morta~ c~e Z:Me
La place de Roubaix est fort éprouvée depuis
quelque temps. Un grand nombre de maisons de
commerce ont été attelâtes par des faillites dont le
bruit retentit encore. Il ne serait donc pas étonnant
que cette situation dificiie se fit sentir jusque dans
la classé ouvrière. Nous croyons que les ouvriers
français de cette ville ont trop de bon sens. pour
persévérer dans une attitude qui seraitfuneste à toat
leanqnde mais surtout.à eux-mêmes.
Minuit. Une personne que nous avons envoyée a
Roubaix nous apprend que l'ordre est partout ré-
tabli.
AFFAIRES ~E CRÈTE.
Nous avens reproduit hier, d'après le
JoH~a~ ~e 5e[tnt-Pe~s6out~, les outrages
adressés par la Russie aux délégués de la
Crête qui discutent à Constantmople une
nouvelle et meilleure organisation adminis-
trative de ces provinces.
On sait leseSbrts des révolutionnaires
pour soulever la Thessalie, et nous avons
de M~° de Plunchë-Mibray un rêve jadis ca-
ressé et maintenant assoupi.
Quoi qu'il en fût, la baronne ne se mit
point au lit, selon son habitude, après le
départ de son amie.
Enveloppée dans une chaude pelisse four-
rée, elle descendit au jardin et se mita se
promener dans les allées sur lesquelles la lu-
ne tamisait sa blanche lumière à travers'les
grands arbres encore dépouillés.
L'une de ces allées conduisait h la petite
porte qui donnait sur le boulevard des Inva-
lides.
Cette porte ne-s'ouvrait, que rarement.
Quelquefois un domestique y passait pour
abréger son chemin, du temps que M. de
Planche-Mibray vivait.
Mais, après sa mort, M"~ de PIanche-MI-
bray avait retiré les clés des mains deadp-
.mestiques, par, une mesure de prudence.
Elle seule en ayaitune, et encore ne s'en
servait-elle jamais.
Auprès de la porte, il,y avait un banc de
pierre, sur lequel la baronne s'assit, tou-
jours agitée, et rêvant peut-être au dernier
conseil de M~VilIemur.
La nuit était fraîche; mais le clair 'de
hme était si brillant, le silence si profond
et le besoin de solitude éprouvé par la ba-
ronne, si impérieux, qu'elle s'oublia sur ce
banc pendant deux grandes heures.
Les douze coups de minuit sonnant à
Ëaiate-Glotilde la nrent tressaillir.
Mais comme elle allait se lever, un autre
bruit se fit auprès d'elle.
Un bruit inattendu et presque sinistre a
cette heure.
Une clé tournait dans la serrure de la pe-
tite porte.!
M~ de Planche-Mibray se leva enrayée.
Laporte s'ouvrit, un homme entra.
Et la baronne poussa un cri d'eS'roi.
Cet'homme qui s'introduisait ainsi chez
eLe, à minuit passé, c'était le bohémien aux
yeux de uamme, l'homme qui l'avait regar-
dée avec une sombre ironie le jour où elle
avait failli l'écraser au rond-point des
Champs-Elysées.
:PONSON DU TERRAIL.
3MOS(!'arMet~~M''tMaMn6) 13~
MBÛNCES~ S. PL CE ~J~j~ MS SM-HEiMa
~astioHdeSj~taicM
BSar~' ï~a~ S.M'?
~m~
???? B'I~Mt~EMT. t2~. RUE MMTNMTRE
~'AMR~ttoa se rêa~fM !e ~r~~e'mo~Bër ~'te~<
8a!< Année
Tout ce.qai concerne rAdministra~h du JoarBaIdbik être adressé au G~raat
Les aBaaRësBOuyëaM'ont droit rece-
voir !a C'Aan
le~nMMfs e~e passade, par M; Gebrges Fath,
et .tout ce' qui a paru de Ja C~e~M'Me de
f~tC~t&fay, par M.PONSON DU ÏERRAIL.
PAM8,18'MARS 1807
1- i
La discussionsur les interpellations va
continuer aujourd'hui, ou plutôt elfe va ]
réeUement commencer. Qui dit interpella-
tions, en enet, dit une série de questions pré-
cises posées au gouvernement, dont les ré-
ponses sont ensuite débattues et appréciées
parla Chambre et jugées en dernier ressort
par le pays.
Est-ce là ce que nous avons vu ? Nous a-
VOBS assisté & dé nobles jeux de l'éloquence
politique, à de grandes expositions de doc-
trines au milieu desquelles les faits avaient
un peu le rôle des clous-qui tiennent sus-
pendues d'immenses tapisseries. M. Tbiers a
tracé de, la situation de l'Europe un large
tableau dans lequel il, a prodigué )es om-
bres. M._Rouher a repris ce même tableau, et
il a remplacé toutes les ombres par des tons `
clairst'
Voilât donc deux images, mais laquelle est
ta -plus ressemblante? Contiennent-eHes
chàcQ&eunepart de la réalité; ou n'y a-
t-il qu'une seule qui soit exacte, comme les
deux, artistes, naturellement épris da leur
œuvre, :le:;vouelraient persuader? II n'y a
plus une saule faute à commettre s'est écrié
M. Thiers. H n'y a pas eu :une seule faute
commi~e~ répond M.,Rouber.Etdes;p~
tes des deux orateurs ne'sont pas moins op-
posées que leurs conclusions.
Ces deux séries ~'afËrmations contradic-
toires ont eu pour résultat de déterminer
nettement, les points en litige elle n'en ont
mis aucun hors de contestation. La contro-
verse subsiste tout entière. M. Thiers n'a é-
brànlé ~personne pàrtïn ceux qui ont l'habi-
tudede tout approuver. M. Rouher n'a con-
verti ~auçun de ceux qui blâment de parti
pris. II n'y point de faut qu'on soit obligé,
de part et d'autre, d'accepter comme désor-
mais indiscutable. Tout au plus, a-t-on pu
se former une idée de la valeur de certains
arguments d$ M. le ministre d'Etat par l'ac-
cueinàntôttrèschaleureux et tantôt assez
froide que leur faisait la Chambre. Les es-
prits impartiaux en sont encore a suspen-
dre leur jugement, ~rechercher les faits,
~confronté~lesafËrmatiot~
C'est cette mise ea lumière des faits, cette
eonfrohtàtion des dires, que nous'attendons
de la-séanee ~aujourd'hui. M. Jules Favre
l'a rendue inévitable par la brutalité, même
de certaines assertions elle sera le résultat
Nécessaire de la réplique que M. Thiers a
annoncée, et que M.Je ministre d'Etat ne
laissera pasisans réponse. Nous espérons
qu'il ne sera plus question ni de la guerre
` d'Italié ni du' Danemâ~k; ni de l'Oeiént;
d'Italieni du Danemark, ni de l'Orient;
maisjque, se. rejafermant. dans la période
comprise entre la.missjon fdu général Go-
vone a Berim~en mars '< 866, et la convoca-
tion du Parlement .du Nord, les orateurs dé-
termineront par dès dates et par des faits
précis, à l'aide du témoignage des docu-
ments diplomatiques, le rôle joué par la
diplomatie' française' dans les événements
de l'année dernière, et sa 'part de responsa-
bilité dans la transformation de rEurope-
C'est là là véritable, pour ne pasdire l'u-
nique question. C'est lace que le public a 1
besoin .de connaître pour se former un juge- I
ment. Ni le discours de M. Thiers, ni le dis-
cours de M. Rpuher ne permettent d'afur-
mer':
Fi~LLBTON BE LA ~E~E
M i9 NAM 1867.,
.TJA''
mmAM BE PLMM-ttMM
PHëMIËRB PARTIE
1
.VI~- f
(
Un quart d'heure après, poursuivit
M' d& PIanche-MIbray, enYeloppee daas un ]
de~es~~raïHi&màBteaux~ que nous ayons i
peùfquit~r le MJ, et la tête eneapùchoil-
né~daiisjunecapeHBe~je-sôrtais de la villa,
BuiviepaLF Jean, mon cocher. f
L~tHtift était ~eide, mais !e ciel clair et le t
soldela for&tsec,
Guidée par çë~eçlarté rougèâtre qui em- ]
pourpraitrhonzon,jememisà saivre un
petit semièr qui coarattsous ta futaie.
Jean marchait auprès de moi.
H ne di~a't.pas un mot, il n'avait fart au- ]
cunetéSexion, mais je devinais senétonae- )
ment.
AiM~su~è'quenousaYancipns, lamusiqu~
bat~are des b&bémtëns devenait plus dis-
tincta~PQt~, c'étaient des rires bruyants
et dett lambeaux de chansons bizarres qui
m'&r~ivMentsurchàqùebpun'éede ve~t.
En mëiRé temps aussi la clarté devenait t
plus vive, et enfin, & travers les derniers
arbres d~a futaie, je pws voir distinctement
le çampement.des bohémiens.
ns~s étaient établisaumilieud'UBe clai-
rière assez vaste, et ils avaient anume un
grand'feu.'
Trois baraquesrouIanteS, rangées sur la
taême ligae, attestaient que trois bandes
diSëreates s'étaient réuaies.
LesboMmiens quivivehtpar tribus no-
mades, conservent, m'a-t-on dit, certains
Rept~actioa interdite aux-joarnaus ({ui n'ODt
pts t)"Mté avejB )a 8CE! ~eas do lettres.
Si la France a.connuTobj<'fde la mission 1
du gêné. a) Govone"r-BTfriti si cette mis- t
sion lui a été cachée ou a été portée à sa
connaissance, et quelles observations elle a 1
fai'e a ce sujet
Laquelle des trois puissances a. eH'ec!Tve-jj ¡
ment commencé la première ies armements,
et si ces armements ont motiyé de notre part
des observations;
Pourquoi !a France qui, avant l'explosion
des hostilités,~ a obtenu de l'Autriche .l'en-.
gagëïnent de respecter la Lombardie et de
ne rien changer a la situation de l'Italie que
d'accord avec nous, n'a pas cherché à obte-
nir de l'Italie et de la Prusse des engage-
ments analogues quant aux résultats éven-
tuels de la guerre;
A quel moment a été faite cette promesse
de neutralité, que l'Empereur a indiquée
dans son discours du ')4- février dernier,
comme l'obstacle qui s'est opposé à notre
intervention dans la lutte.
Est-ce à tous les belligérants que cette 1
promesse a été faite ? A-t-elle été faite sans
condition où a-t-e!!e motivé des engage-
ments correspondants ? g g
Pourquoi la France qui, au lendemain de
Sadowa et au milieu de l'ivresse du victo-
rieux a pu obtenir de l'Italie qu'elie renon-
çât au Trentm, et de la Prusse qu'elle res-
pectât l'intégrité de la Saxe et s'abstînt d'en-
lever a la Bavière un tiers de son territoire,
n'a pu, avant la guerre, faire prévaloir ses
conseils pacifiques.
EnSn, dans ies préliminaires de NIkols-
bourg, qui ont posé en principe la création
d'une confédération du Nord, des explica-
tions ont-elles été demandées et reçues au
sujet de la nature, du développement et des
conditions de cette confédération? q.
Voi)a les questions que la France se pose,
et l'Europe avec eUe. Si éloquents à enten-
dre, si admirabtes à lire qu'aient été les
discours de M. Thiers et deM.Rouher, ils
n'ont point satisfait !a légitime curiosité du
pays. Laissons donc Ih les considérations
générales et les grandes théories des faits,
des dates, des documents, et que la lumière
se fass~! 1
CUCHEVAL-CLAMGNY.
Le défaut d'espace nous avait empêché
hier de donner la fin de !a séance de samedi.
L'administration de la Presse a pris les
mesures nécessaires pour que désormais Jes
comptes-rendus des débats législatifs, quelle
qu'en soit l'étendue, soient.publiés intégra-
lement dans le numéro du jour qui suivra la
séance.–E.Bauer.
DEPECHES TEï~GMPE~UES S
jHDES
Soutbampton,i7mai's,spir.
Le DoM)'o, venant des Indes occidentales avec
877)068 dollars, apporte les avis suivants.:
La Hevre et le choléra avaient presque entière-
ment disparu de Saint-Thomas.~
A la Jamaïqoe,- !e mécontentement é'ait très vif,
à cause des propositions soumises au conseil légis-
latif pour la suppression du jury et pour l'établis-
sement de patentes sur les professio' s industriel-
les. –Les. avis du Pérou veut jusqu'au 11 février.
Prado devait abdiquer le lendemain ses- fonctions
dedictateur.
)T6L!E
Florence, d7mars,soir.
Aujourd'hui ont eu lieu les scrutins de ballottage
dans to'dt le royaume. Ont été élus:
MM. Peruzd,Fenzi et Andreucei.a Florence;
Mordini, à Lucca; Dina, directeur du journal l'O~t-
nione, à Imola Dëluca, à Naples Malenchini et
Bicard, à Livourne; .le général de La Marmora, à
Bilia;Brenna, directeur du journal la A~MH",à à
~anYi!o.Mingbet:i, à Bologne Jacini, à Pizzighet-
liens ~d'amitié, certaines relations se rap-
portant à leur culte mystérieux, car ils sont 1
p&ïens. y
A de cert&ines époques, aux. veilles de
certaines fêtes, par exemple, ils se donnent
rendez-vous et se réunissent ponctuelle-
ment.
Abritée derrière un tronc d'arbre, à cin-
quante pas de distance, je voyais sans être
v.ue.
J Les chevaux, s'inquiétant peu de la mu-
sique et dubruit, broutaient en liberté cette
herbe maigre des hors que nous appelons de
I~laume, en pays bourguignon.
Les baraques étaient fermées, et bien que
la musique fît rage, il n'y avait pas de
spectateurs. C'était pour leur propre compte
que les bohémiens s'amusaient.
Femmes, hommes et enfants s'étaient en-
lacés en une farandole gigantesque et tour-
naient en dansant autour du brasier.
Un seul ne dansait pas.
~C'était un homme d'environ trente-deux
ans, d'une beauté farouche et hardie, le
teint olivâtre, l'œii brillant d'une namme
sombre. Il s'était adossé à un arbre et pa-
raissait perdu en une muette contempla-
tion.
Avait-il au cœur une de ces passiens ar-
dentes et sauvages qui vont si bien à ces
races maudites qui traversent la civilisation
pans rien lui emprunter ? 9
Méditait-il quelque crime ? i
Je ne sais encore.
Mais je mépris à regarder cet homme qai
ne me voyait pas, et dont le regard vague et
contemplateur exerça tientôt &ur moi une
étrange fascination.
En vain, détournant de lui mon regard,
j'essayais de le reporter sur tous ces êtres
bizarres couverts d'oripeaux etdedmquant,
et qui paraissaient s'abandonner à une joie
sans bornes.
En vain m'enbrçais-je' d'examiner ces
femmes au profil hardi, aux' lèvres rouges,
aux cheveux neirs, avec lesquelles j'avais
décidément une singulière ressemblance:~
Vainement encore suivais-je des yeux ces
enfants, à la chevelure en broussaille qui
s'amusaient à franchir le brasier d'un bond,
comme une Ipgion de diabtotins dans un ta-
bleau de quelque maître espagnol de la Re-
naissance.
tone; Borgatti,à Cen!o; Visconti-Venosta, à Bozzo-
]o; Pcerio.aNaples; Catianfo, Tenca, Correnti,
SirtorietPlutino,aMj]an; Briganti-BeDini, à Ost-
me; Civianini, directeur du, journal J/ A''t
nPalerme; Checchftëlli, Tolentino; le marquis
Pepoli, a Bologne; Pi~aneU.i, à Tarente; Cadorna,
a Pontremoti; SaI'sgDo)i, à Empoii; Fat!rizi,.à à
Lendinava; Mari, àBisenzip; Garibaldi, aMantoue,
à Nap!es et à Andria.
~j'RU~
Berlin, i7 mars.
Ou annonce que le ministre de Prusse en Suisse,
M. de Kamptz; est désigné au poste de ministre
pour les YiHeshansëatiques.
Il résulte d'un avis du gouverneur général de
Hanovre, que le roigarantit~ux médecins militaires
hanovriens, le racgqu'its occupaient précédemment
dans l'armée banovrienne.~
'RUS~StE~
Saint-Pétersbourg, i7 mars.
Le ~oiff/ta~ de 5aM~-Pei'e?-.s&OMry, parlant du dis-
cours de.M. Emile OUivier, dit que ramifié de la
France et de l'Allemagne n'a rien qui don e inquiéter
la Russie. Nous désirons sincèrement, ajoute-t-i],
que cette amitié se réalise. Aucun Russe ne songe a
la troubler. Si l'Allemagne s'enorgueitlit de cette
avance de l'orateur français, ii ne faut pas croire
que ses relations doivent pour cela devenir moins
bonnes avec les Etats qui ont toujours été ses amis
et ses alliés aux époques de danger.
TtjRQmE
Constactinople,i7mars.
Les demandes faites par Nubar-Pacha, au nom
de S. A. le vice-roi d'Egypte, n'ayant rien d'atten-'
tatoire au dtoit de la Porte, ont été bien accueillies.
Les avis de Belgrade constatent que la nouvelle,
relative à l'éyacaatMn des forteresses, a été reçue
en Serbie avec une vive satisfaction.
¡, (~ettce.jHsM~-BHHter.)
(Voirplus îoia les dermèFMdépêcbe~ )
SHRON!~ penîî~E.
Nés lecteurs trouveront plus loin, avec la
fin du compte-rendu de la séance de samedi,
les paroles prononcées par M. Jules Favre.
Ce n'est là que le commencement d'un dis-
cours qui remplira, dit-on, la plus grande
partie de la séance d'aujourd'hui.
Dès les premiers mots,'M. Jules Favre a
posé une question que M.~Thiers s'était bor-
né à indiquer: Si, a-t il .dit au gouverne-
ment, la situation actuelle est grave, pour-
quoi la représenter comme vous le faites; si
elle ne l'est pas, pourquoi ces armements
extraordinaires 'et tels que là France n'en a
jamais connu?
Ce dilemme servira probablement de
point de départ à toute la suite de la discus-
sion. On peut dire, en effet, qu'il formule,
d'une manière saisissante', les préoccupa-
tions publiques; et peut-être est-iF permis
d'ajouter que c'est la causé secrète mais
protpnde delà continuation de ces débats.
Décidément, la -ville de Francfort n'est
pas aimée de Berlin, peut-être parce
qu'elle s'appelait, ily a moins d'un an en-
core, une ville libre, et parce que son nom
rappelle cette Confédération~ aUëmande-qui
était la garantie de l'indépendance des Etats
germaniques./ ¡, ` j
Les bourgeois de l'ancienne ville munici-
pale ont fait, on s'en souvient, ,une démar-
che auprès du roi Guillaume pour être af-
franchis de la contribution dé guerre que
Jeur avaient imposée les'généraux prus-
siens, lorsqu'ils ont traité Francfort eh ville
conquise.
Laroiarepoussé cette supplication. L'in-
.dèmnité de guerre, a répondu Sa Majesté,
est juste ea principe juste comme la
force, s'entend; on examinera seulement
quelle part de la dette contractée à cette oc-
Mon regard retournait' sans cesse a cet.
Mon cegard _i:étournait", sans cès_se à ~cèt.'
hbmme.qùi continuait à poursuivre quelque
râvelôintain.
Enfin, il vint un moment où la fascination
fnt si forte, que-je 6s un pas en ayant, puia
deux.
Tout entiers a leurs dansea, 'les bohé-
miens ne me voyaient pas.
Et je me sentais attirée vers eux; entraî-
née par une force Irrésistible et Je momeat
était proche où, rejetant loia de moi le man-
teau qui me couvrait, j'allais m'élancer an
milieu du cercle et me mettre a danser avec
eux, folle, éperdue, bohémienne à inon tour,
lorsque Jean me saisit d'une main vigeu-
rcuse:
–Madame !a baronne! me dit-H tout bas.
Qu'est-eë?que veux-tu ? lui dis-je af-
folée.'
Madame la baronne veut donc se faire
assassiner? 2 `'
Cesmotsme dégrisèrent un peu: j
Et m'arrachant de nouveau à la faxGina-
tion de cet homme, je me tournai vers
Jean.'
–Mais, madame, me dit le pauvre gar-
çon avec un accent de naïve angoisse, ces
gens-là sont des voleurs. peut-être après
vous avoir dépouillée vous assassineront-
ils.
–Oh! m'écriai-je, faisant un eSort su-
prême. tu as raison. je suis folle.
emmène-moi.
Et je me cramponnai a lui et comme je
chancelais et me sentais défaillir, il me prit
dànsses bras et in'emporta en courant.
Leiendemàin, ma Donne amie, acheva'
M'"° de Planche-MIbray, j~etais au lltavec
une fièvre ardente.~
II me semblait toujours que j'enteBdais
cette musique infernale, et que le regard fa-
tal de cet homme pesait sur moi.
M~ de Plahche-Mibray était si pâle, si
agitée; en achevant cette conndenee,queM'
V~lemure lui prit les maihs.~ c,
Chère belle, dit-elle, je eroie que vous
avez eu un peu d'exaltation la'suite de la
perte cruelle que vous avez faite, et que
c'est sur Je cempte de cette exàltatien qu'il
vouât faut mettre les conséquences de cette
aventure que vous venez de me raconter, et
qui, du reste, n'a nen de biëR extraordi-
naire. ~L~
casion doit être appliquée à l'Etat fraBcfor-
toiset queiïe part doit retomber sur la -ville
elle-même. Le roi joint a cette réponse, des
voeux pour la prospérité de ses nouveaux
sujets mais en les pressurant Ïui-même, il
néglige comme .on ,1e voit, le meilleur
moyeu d'assurer que sss vœux'soient ef8~
cacpt.
To&tcequitouchealareçoQStitutipndes
forces de l'empire'd'Autriche intéresse le
repos de l'Europe. C'est a ce titre,que nous
signalons lésuccès probable d'une transac-
tion entre la Croatie et la Hongrie. L'empe-
reur ne serait couronné que comme roi de.
Hongrie, et le diplôme d'intronisation s'ap-
pliquerait à la Croatie; mais ce pays con-
serverait dans ta monarchie hongroise son
indépendance nationale et ses droits auto-
nomes.. `
On Ht dans la GaxeMe ~M Ft~nton<
On dit que, vu la gravite des aSaires d'Orient,.
M. Visconti-Venosta serait nommé ambassadeur
d'ttaHe à Constantmople, et que M. RicasoU pren-
drait !eportefeuiHe des affaires étrangères.
.Le JaM~na~ ~e &M'nf-Pf~'s6oMry, du 13
marSjpublic une dépêche officielle de Cons-
tantinopte, qui témoigre des sentiments de
la Porte envers la Crète. Voici cette dépêche,
datée du H de ce mois, et qui a été reçue le
lendemain a Vienne; elle constate que le
sultan n'oublié pas les droits de l'humanité
a l'égard des familles des insurges, en même e
temps qu'il se montre animé du désir d'ac-
corder les plus larges concessions a tous
ses sujets non musulmans
Bien que les nouvelles officielles reçues de Crète
né confirment pas les bruits qu'on répand partout
sur la situation malheureuse des neuves et des or-
phelins laissés par les victimes de l'insurrection et
qui seraient protèges par des agents étrangers, la
Sublime-Porte, désireuse toutefois dé rendre aussi
complète que possible l'oeuvre de réparation qu'elie
~poursuit, Yiënt de charger Costaki-EOendi, fonc-
tionnaire du ministère des affaires étrangères, et le
docteur Savas-ENendi, de se rendre immédiatement
en Crète, et d'y instituer,.sous )à présidence de S.
Ëxc. Seryer-EBéndi, une commission d'assistance
qui aura à soulager les familles éprouvées par les
derniers événements. Une grande quantjté de vi-
vres et autres objets de secours seront, a cet eHet,
mis à la disposition de cette commission.
D'âpres le' Fre}Ko!e?tMa«, la Russie voudrait
pronter des circonstances actuelles pour agran-
dir sa puissance en Orient, et l'on s'efforcerait,
à Saint-Pétersbourg, d'empêcher la Turquie de
reprendre baleine. Mais l'intérêt de toutes les
"puissances est de résoudre promptement les
difScuites, même au prix de lourds sacrinces
pour la Turquie. Ces sacrifices seraient l'auto-
nomie de Candie, l'abolition du droit de suze-
raineté sur les Principautés et la promulgation
d'un hatt d'émancipation pour les populations
chrétiennes basé sur l'égalité des droits et ga-
ranti par les puissances.
Ces réformes, se!pn ce journal, aideraient la
Turquie à se maintenir ~provoqueraient peut-
être des réformes analogues parmi la popula-'
tioh musulmane, dont le développement politi-
que aurait des conséquences bien plus salutai-
res que celui des races gréco-slaves, déjà bien
débilitées, peu civilisées, et qui se tournent
sans cesse vers la Russie.
II est fort à désirer que ces vues du journal
viennois soient exactes, et que ses espérances
se réalisent. Il est certain que, plus onyre-
'garde de près, et plus on est frappé de la déca-
dence relative des races gréco-slaves de l'em-
pire ottoman. .-j
On n'était pas sans appréhensions hier, en
Angleterre, sur les nouvelles qu'on recevrait
d'Irlande. On redoutait des troubles à l'occa-
sion de la fête de Saint-Patrick. De grandes
précautions militaires avaient été. prises, sur-
tout à Liverpool, où l'on s'attendait à un mou-
vement insurrectionnel. Mais les craintes se
sont dissipées à mesure que des dépêches arri-
vaient à Londres, annonçant que la tranquiilité
n'avait été nuUe pari, troublée en Irlande.
C. LEFÊYRE.
Quanta cette opinion bizarre qui s'est
emparée de votre esprit.
J Que je suis d'origine bohémienne?
–Oui. II faut y renoncer, ma toute belle
et vous avez pour cela une bonne raison.
Laquelle ? demanda .M°~ de PIanche-
Mibray d'une voix anxieuse.
'–C'est le nom que vous portez.
i–Eh tien'?. e
–M. dePianche'Mibray, ledignegeR-
ttlhomme que vous pleurez, était un hom-
n~e de race, et il avait, croyez-le bien, les
préjuges de la caste aristocratique. Si vous
étiez la Elle d'un saltimbanque, il ne vous
eut jamais donné son nom.
Vous avez raison peut-être, murmura
la baronne un peucalmée par ces paroles.
!M~Villemurreprit:
Et je suppose que vous n'avez pas re-
vu ces bohémiens, ma chère?
–-J'enai revuun.
'–Lequel?
Celui qui avait des yeux de namme.
Ici la voix de M°~ de PIanche-MIbray
s'altéra de nouveau:
Mais où cela? demanda M' Villemur.
II y a trois semaines, dans lesChamps-
Elysées. je revenais du bois,, dans ma
Victoria, mes chevaux aUaient grand train.
i tout d'un,coup mon cocher les retint si
brusquement qu'ils se cabrèrent..
Il avait failli renverser et écraser un
homme qui passait tranquillement au milieu
des deux mille voitures qui se croisent au
rond-point;~ r
Cet homme se retourna, attacha sur moi'
son regard profond où brillait une spsabre
ironie ets'éloigna.
~C'était lunk"
Le saltimbanque fit M~ VIMemur:
~–II n'était plus vêtu en bohémien; il
partait les habits d'un homme de la classe-
moyenne. Mais, en dépit de cette transfor-
mation, 'je l'avais reconnu; et depuis ce
temps, quand je ferme'Ies yeux, je revois
ce regard étrange et fatal il me poursuit
partout.
Après cette dernière conndence de M"~
de Planchë-Mibray, ily eut entre elle et son
amie un moment de silence.
:Ennn M" Villemur reprit
–Je crois, ma chère amie, dit-elle, qu'il
NOUVELLES BES CË&B8MS
M. leministre de la marine et des colonies a
fait distribuer au Corps législatif le compte gé-
néral des matières et objets en approvisionne-
ment dans les magasins établis sur le territoire
continental et dans les dépôts hors du conti-
nent. C'est un beau volume format atlantique de
300 .pages. Cette publication permet de suivre
les dépenses auxquelles donnent lieu les nom-
breux services de ce département, qui ngure
au budget de Fexarcice 1868 pour une somme
de 148,051,483 fr., dont 125,846,482 fr. pour
le service maritime et 82,305,000 fr. pour le
service colonial. Le crédit demandé dépasse de
trois millions celui de l'année 1867.
II est à remarquer:que les dépenses nécessi-
tées par les services, de la marine se sont ac-
crues depuis vingt ans de 16 à 17. millions de
francs. Leministre a montré dans les notes pré-
liminaires des budgets de 1866 et 1867 que cet
accroissement n'avait pas été amené par une
augmentation d'eSectifs et un plus grand nom-
bre de bâtiments a la mer, mais par le renché-
rissement de toutes choses et les modincations
profondes qui ont été .introduites dans l'organi-
sation et le matériel delà Qoite.
Ces magniHques engins qui impriment un si
rapide essor à nos vaisseaux, sont coûteux; ils
s'usent, se détériorent promptement et entraî-
nent des consommations considérables de char-.
bon et de diverses matières. Puis ils exigent
un personnel plus instruit, un plus grand nom-
bre de ~pëcMt~ex. c'est-à-dire des mécaniciens,
des chau8eurs,
Indépendamment du crédit précité, qui for-
melle budget ordinaire, il est démandé pour
1868, un crédit de 15,2:00,000 fr. Ce chinre
compose le budgetextraordinaire du ministère
delamarine.
Le projet de loi portant règlement dénnitif
du budget de l'exercice 1863 sera à l'ordre du
jour du Corps législatif après les interpella-
tions qui sont engagées par M. Thièrs sur. les
affaires extérieures. L'examen auquel s'est li-
vrée la commission sur les comptes de chaque
département ministériel a donné lieu à des ob-
servations dont le rapporteur de la commission,
M. le marquis d'Andelare, rend compte a la
Chambre dans nn remarquable rapport, distri-
bué aux députés. Plusieurs faits sont signalés
eh ce.qui concerne le mimstre de l'intérieur, au
sujet de la faculté de virement des fonds d'un
service'M'autre, et notamment pour augmenter
lecréditdes~dépenses secrètes.
On a distribué au Sénat et au Corps législatif
le compte de la vente des poudres à feu pour
l'année 18&5. Ce document présente les résul-
tats par année; depuis le 1~ juin 1818, époque
à laquelle la régie a été chargée de la vente ex-
clusive des poudres jusqu'au .31 décembre
~1865. On y trouve les quantités vendues, le
produit brut des ventes, le montant des dé-
penses, les changements survenus dans le ca-
pttal de la régie et le bénéfice net.
~Depuis les sept derniers mois de l'année 1818
jusqù'au~l décembre 1865, il a été vendu
88,052!,0.63 kilog. et 89 déoig. depoudreafeu,.
pour 303,913,072 fr. Me. La dépense de pro-
duction ayant été de 148,434,478fr.98c ,1e
benénce net s'élève à 155,477,593 fr: 56 c..
La vente-dés 'poudres a constamment suivi,
depuis 1819, une progression ascendante elle
n'était, à cette époque, que de 683,388 kilog.
76 décig.;em<1865 elle s'élève a 3,985,400 fr.
~Sc.Le produit s'est accru de 3,3!72,016 fr.
53 c. à 13,408,680 fr. 60 c.,chiGre de l'année
~1865. E. BA~ER.
TROUBLES, M~R~UBAÎX.
OniitdaDs!e~oni[ieM)':
Des désordres ont eu lieu hier samedi à Roubaix,
à l'occasioa d'une grève. Quelques misérables ont
proSté des troubles qu'ils avaient produits pour in-
cendier l'usine de M. Scamps, voler les objets pré-
cienx qu'elle renfermait et provoquer le bris des
machines de quelques autres établissements.
L'autorité s'est immédiatement transportée sur
est grand temps que je vous donne un bon
conseil.
'–Un'conseil?
–Oui. Deux plutôt.
–Voyons le premier?
Le printemps est proche. Allez passer
un-mois ou deux. Planche-Mibray, ce joli
çh&teau qui mire ses tourelles dans l'Yonne
et domine un si coauet paysage.
–Votre conseil vienttrop .tard, ma belle,
répondit là baronne.
–Pourquoi?
–Mais parce que je me le suis déjà
donné. Je pars dans deux jours.
'–Fort bien. Alors écoutez mou deuxiè-
me conseil.
,–Voyons.
–Vous avez vingt-six ans, ma chère
amie, vous avez pleuré sufnsammenti~. de
Planche-Mibray. Il faut vous remarier..
La jeune femme rougit quelque peu.
Tenez, dit M~ Villemur en:souriant,je
gage que. si Manuel de Maugeville.
-A ce nom, les joues de M~ de Planche-
Mibray s'empourprèrent.
Oh Marthe, dit-elle, au nom du ctel.
taisez-vous.j~
–.C'est bien, ntM~ Villemur en-sou-
riant.' Mais si je rencontre M. de Mauge-
v.Hlë,' Jellui conseillerai d'aller faire un
.tour au château du Seuil, des fenêtres du-
quel on voit les tourelles de Planche-Mibray
M~ Villemur avait passé le reste de la
journée avec labaronne.
Elle avait dîné a l'hôtel et n'était partie
que vers dix heures du soir, en compagnie
de sa gouvernante, qui était venue chercher
les enfants.
'La baronne s'était" montrée plus calme;
ëlle'àvaitmème renoncé en partie a cette
singulière idée qui l'obsédait depuis deux
mois~q~IIe pouvait bien être une bohé-
mienne.
Néanmoins, quand' là veuve fut partie,
toutes les appréhensions;vagues de la ba-
ronnelui revinrent.
Et'pui s, sans doute, M~ Villemur avait
d'un mot j&té une nouvelle .préoccupation
dànsson esprit.
Elle avait. pKmoncé le nom de M. de
Maugeville.
Ce nom ayai t péut-êire; évpiUé dans F âme
les lieux, a réprimé le désordre et fait procéder ![
l'arrestation des coupables, qui ont été mis it~iéj~'
diatement entre les mains de la justice. J~! %t
Le gouvernement n'a pas oublié que, s'~oq~ (`
garder une attitude complètement impartiale \j~nB~
les questions qui se débattent entre lespatrooso!~
les ouvriers, il a aussi le devoir rigoureux de mMti~S~
tenir l'ordre partout où il est troublé.
Le Fropa
Par suite de la crise industrielle, plusieurs éta-
Nissentèats de tissage.TBéeamque, comme nousTa-
vons dit dernièrement, ont cru devoir modiner leurs
conditions de travail, c'est-à-dire n'employer qu'un
seul homme pour deux métiers.
Les ouvriers ont refusé d'accepter les nouvelles
conditions. Ils ont quitté les ateliers hier après-mi-
di, et sont allés d'abord briser les vitres et les mé-
tiers du tissage de MM. E. Grimonprez, H. Delattre
Ris, Dillies frères, François Roussel, Richard-Des-
rousseaux.
Ils ont ensuite pillé les magasins, coupé les chaî-
nes sur métiers, puis ils ont mis le feu a diuerents
endroits dans trois établissements.
Ces incendies ont pu être comprimés, mais on
dit que l'établissement de M. Scamps a été assez
sérieusement endommagé.
On estime à plus d'un million les dégâts occa-
sionnés par ces scènes de désordre dans lesquelles
les autorités de la ville, la gendarmerie et la police
(on sait que la ville de Rôubaix, qui compte 70,000
âmes, n'a pas de garnison) ont déployé le plus
grand sangfroid, la plus louable longanimité, la
plus vigoureuse énergie, malgré l'impuissance où
elles étaient de faire entendre raison à cette multi-
'tude d'hommes égarés, qui suivaient, parait-il, les
conseils de meneurs..
Ces scènes de désordre et de pillage ne se sont
terminées que vers dix heures du soir.
A la première nouvelle de cet événement, M. le
préfet, M. le procureur général de Douai, M. le
procureur impérial de Lille, M. le commandant de
gendarmerie se sont rendus à Ronbaix. Leur pré-
sence au milieu des ouvriers a beaucoL'p contribué
a calmer les esprits. Le soir, deux escadrons du 5~ `
cuirassiers, deax bataillons du 6" de ligne et. trois
brigades de gendarmerie sont partis en toute hâte,
et à onze heures il n'y avait plus que quelques grou-
pes d'ouvriers dans les rues.
Ce matin, à cinq heures, treize individus escor-
tés par une brigade de gendarmerie et un détache-
ment de ligne ont été écroués au Palais-de-Justice.
Quarante autres ont été arrêtes la nuit.
Il est déplorable de voir nos populations ouvriè-
res se laisser encore égarer a ce point et mécon-
naître elles-mêmes leurs plus chers intérêt:, qui ne
sont jamais plus compromis que par la violence.
f. S. Le règlement dont nous avons parlé avait
été approuvé par les prud'hommes.
C'est chez M. Henri Roussel que s'est passée la
scène la plus affreuse le tissage a été incendié, les
pièces, les'caisses de laine ont été dispersées, les
métiers complètement, brisés..
Chez M. Thilippe Scamps, directeur d'un tissage
voisin, ce fut à l'habitation qu'on s'attaqua. Tout
fut bouleversé, pillé, brisé, et le patron ne dut
qu'à son héro'ique attitude de sauver la caisse et sa
.'vie.
On a trouvé ce matin chez M. Richard Desrous-
seaux un ouvrier grièvement b!essé.
Chez MM. Delattre père et fils, on brisait à la fois
les vitres de la Stature. La maison du-concierge a
été littéralement saccagée; l'atelier eût été incen-
dié sans l'énergie d'un contre-maitre qui menaça
les émeutiers de faire sauterje gazomètre.
L'un des patrons fut poursuivi dans une maison
voisine ou il s'était réfugié, et reçut au cou une
blessure heureusement sans gravité.
On lit dans le ~morta~ c~e Z:Me
La place de Roubaix est fort éprouvée depuis
quelque temps. Un grand nombre de maisons de
commerce ont été attelâtes par des faillites dont le
bruit retentit encore. Il ne serait donc pas étonnant
que cette situation dificiie se fit sentir jusque dans
la classé ouvrière. Nous croyons que les ouvriers
français de cette ville ont trop de bon sens. pour
persévérer dans une attitude qui seraitfuneste à toat
leanqnde mais surtout.à eux-mêmes.
Minuit. Une personne que nous avons envoyée a
Roubaix nous apprend que l'ordre est partout ré-
tabli.
AFFAIRES ~E CRÈTE.
Nous avens reproduit hier, d'après le
JoH~a~ ~e 5e[tnt-Pe~s6out~, les outrages
adressés par la Russie aux délégués de la
Crête qui discutent à Constantmople une
nouvelle et meilleure organisation adminis-
trative de ces provinces.
On sait leseSbrts des révolutionnaires
pour soulever la Thessalie, et nous avons
de M~° de Plunchë-Mibray un rêve jadis ca-
ressé et maintenant assoupi.
Quoi qu'il en fût, la baronne ne se mit
point au lit, selon son habitude, après le
départ de son amie.
Enveloppée dans une chaude pelisse four-
rée, elle descendit au jardin et se mita se
promener dans les allées sur lesquelles la lu-
ne tamisait sa blanche lumière à travers'les
grands arbres encore dépouillés.
L'une de ces allées conduisait h la petite
porte qui donnait sur le boulevard des Inva-
lides.
Cette porte ne-s'ouvrait, que rarement.
Quelquefois un domestique y passait pour
abréger son chemin, du temps que M. de
Planche-Mibray vivait.
Mais, après sa mort, M"~ de PIanche-MI-
bray avait retiré les clés des mains deadp-
.mestiques, par, une mesure de prudence.
Elle seule en ayaitune, et encore ne s'en
servait-elle jamais.
Auprès de la porte, il,y avait un banc de
pierre, sur lequel la baronne s'assit, tou-
jours agitée, et rêvant peut-être au dernier
conseil de M~VilIemur.
La nuit était fraîche; mais le clair 'de
hme était si brillant, le silence si profond
et le besoin de solitude éprouvé par la ba-
ronne, si impérieux, qu'elle s'oublia sur ce
banc pendant deux grandes heures.
Les douze coups de minuit sonnant à
Ëaiate-Glotilde la nrent tressaillir.
Mais comme elle allait se lever, un autre
bruit se fit auprès d'elle.
Un bruit inattendu et presque sinistre a
cette heure.
Une clé tournait dans la serrure de la pe-
tite porte.!
M~ de Planche-Mibray se leva enrayée.
Laporte s'ouvrit, un homme entra.
Et la baronne poussa un cri d'eS'roi.
Cet'homme qui s'introduisait ainsi chez
eLe, à minuit passé, c'était le bohémien aux
yeux de uamme, l'homme qui l'avait regar-
dée avec une sombre ironie le jour où elle
avait failli l'écraser au rond-point des
Champs-Elysées.
:PONSON DU TERRAIL.
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 64.88%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 64.88%.
- Collections numériques similaires Parti communiste français Parti communiste français /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Parti communiste français" or dc.contributor adj "Parti communiste français")
- Auteurs similaires Parti communiste français Parti communiste français /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Parti communiste français" or dc.contributor adj "Parti communiste français")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/4
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k512193b/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k512193b/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k512193b/f1.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bpt6k512193b/f1.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k512193b
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k512193b
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bpt6k512193b/f1.image × Aide
Facebook
Twitter
Pinterest