Titre : La Presse
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1867-03-12
Contributeur : Girardin, Émile de (1806-1881). Directeur de publication
Contributeur : Laguerre, Georges (1858-1912). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 12 mars 1867 12 mars 1867
Description : 1867/03/12. 1867/03/12.
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Grande collecte... Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail
Description : Collection numérique : La Grande Collecte Collection numérique : La Grande Collecte
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k512185r
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/03/2008
Hardi 12 mars IM7
3 MOIS (Dé^rtme^ ff
f eueuux d'abonnement, 123, rue Montmartre
l~~rd~ .12 a~,ar~ ~~6~,
7 3 MOIS (Paris éîdéparleméaiaeViSé«ie)\i3^- §|J*j
«JSOHCES.Î PI. DE^ABW^à jT^«Uiip*ÊBfti;
L'Admiftislra^onse réserve le droit de modifier la rédaction des Apgpnoer
Tout ce qui eoneerno rAdmiBisTr&liffî,da'-l6BrâardoH.être adressé. au Gérant
32» Année
• PARIS, 11 MARS 1867
1 LES CAPITAUX DISPONIBLES v.
M. V. Bonnet nous écrit la lettre suivante
Js Voudrais entretenir vos lecteurs, a pro-
pos du dernier rapport de la Banque de
France, dîune, question .qui a son imparr-
tances et dont les causes et les effets échap-
pent à beaucoup ,da ononde. Je veux parler
de" l'aboadanc©. excessive du capital dispo-
nible dans tous les réservoirs publics.
En 1863 et 1864, lors de la dernière
crise qui a donné lieu à l'enquête sur la cir-
euktion fiduciaire, on était tenté de croire
que jamais plus le capital ne s'élèverait au-
dessus des besoins, qu'il serait.toujeurs plus
demandé qu'offert; Le taux de l'escompte è
était depuis longtemps très-élevé, il avait
été en moyenne, pendant Tannée 4864, de
6 4/2 0/0 et, l'encaisse avait oscillé en-,
tre 2 à 300 millions avec une circulation
fiduciaire de plus de 800 millions et comme
on jetait en présence d'un mouvement d'af-
faires.qui allait sans',ces8e se développant,
on pensait bien qû'ôa trie reverrait plus à la
Banque de France l«s encaisses considéra-
bles de 500 millions, qui avaieat existé àu-
trefeis, avec des dépôts dépassant 200 mil-
lions, et que lejaux de l'escompte ne des-
cendait plus à des prix; très bas. Un an s'é-
tait à peine écoulé que dès le mois de sep-
tembre .4865 l'encaisse avait regagné ces
mêmes 500 millions, et que le chiffre des
iépôts -dépassait 300 millions l'un et
l'autre n'ont .pas diminué sensiblament
depuTs ils ont continué au contraire
à s'élevierivAu mois -4e leptembre 1$66,
l'enéaisse étaii^ arrJYé^ce.chifireprodigieux
de 748 millions,, et la quantité .des dépôts
était de près de.500 millions. v
Quant au taux de l'escompte, la moyenne,
a été de 3, 67 i pour toute l'année dernière
les mêmes effets ne, font que s'accroître
en 1 867. Le dernier bilan de la Banque
tîe Francje, celui du 7 mars, accuse' un .en-
caisse de 748 jnillions, et un chiffre de dé-
pôts jle 342 millions. Le taux de l'escompte
est à 3 0/0, et rla Banque n'a pas à ce prix
l'emploi de ses immenses capitaux dispo-
nibles. Son portefeuille diminue de semaine
en semaine; il est aujourd'hui à 546\ mil-
lions, après avoir dépassé 700 millions.
Et ée n'est pas la un fait particulier à la
Banque de France il existe partout, dans
tous les établissements pnhliofe de crédit et
dans touteslescaissesparticulières. Le Cré-
dit foncier a 450 millions dont il ne sait que
faire, et dont les deux tiers sont déposés au
Trésor à WQ/0 le Crédit industriel et com-
mercial, 'là: Société générale, le Comptai©
d'escompte ont plus de fonds en Comptes
courants à 4 4/2 0/0 qu'ils ii'en ont ja-
mais eu avec un intérêt double. Partout
les bonnes signatures s'escomptent à 4 4 /2,
à 2 0/0, et dernièrement le Trésor public a
fixé le taux de ses bons à 2 4/2 0 /0 pour un
an, chose qui s'était rarement vue.
On serait tenté de croire, en voyant cette
marëô Montante des capitaux disponibles,
que décidément la richesse s'accroît plus
vil? qu'elle ne peut trouver d'emploi, et
d'autre part, en. ce^qui concerne l'agent de
circulationjle signe métallique, que nous al-^
Ions être débordés par les mines d'or, que
cei.mines produisent aii delà des besoins,
«t que va se vérifier: enfin • cette prédiction
jusque là contestée de la dépréciation des
métaux précieux par leur trop grande abon-
dance. Çependaat ce n'est là qu'iiH effet ap-
parent si on veut: bien regarder attenti-
vement au fond des choses, on ne tarde
pas à s'apercevoir que la réalité est tout
autre. A cité de ces 750 millions de la
Banque de Fraaca qui ne trouvent pas
leur eaploi à 3 0/0, des 4 50 millions du
ffWLIÏÔN BE LA PRESSE
̃•v. H il JQflS 18OT
~` ~L~R~~
PREMIÈRE PARTIE
Versla fin du mois d'arril 4 86 par
yne dedwsrayonnantesaprès-Biidi qui rem-
plissent lés C!hanaps-5EIysées^ l'avenue dé
l'Impératrice et le Bois de Boulogne de frin-
gants équipages et d'élégants cavaliers, un
landau bleu, à train mastic rechampi de
blanc, eoûdtriv en démi-ï)aùmont et atte-
lé de deux, belles jumeats irlandaiees alezan
brûlé, faisait au pas le tour du lac '̃
Deux fésàmes, appartenant à ee monde
qui porté tant de iioms divers et en change
même à peu près tous les ans, jeunes toutes
deux;! jolies toutes: deux, mises avec; un»
élégance corréetéf S demi couchées sur les
coussins du landau, rendaient du bout des
doigts lessalpts «mpressés que leur adres-
saient les cavaliers et les piéton*!
De ces deux femmes, l'une, du reste,
était uçê^célébrité. [.
C'était Corinne Destremont, l'ex-ingénue
des DélassementSrComiques, que le ban-
auieFallémand Schviritzbërg avait couverte
ae diamants l'anné» précédente.
L'autre était une jolie petite actrice, en-
eorë. jeune, encore inconnue, et qui com-
mençait !à Balancer;
Co^innis l'avait prise sous sa protectiqn,
lui avait promis des ^chevaux pour la fin. de
l'étéj uandtel pour l'entrée de l'hiver et un
titï»de rfsnté au printemps'sJiiivant.
Elle s'appelait Pauline Régis.
Bepreduotion iaterdite aux journaux qui n'ont
pas Ératté avee la mfflb des 6eos de lettres.
Crédit foncier, p'»% lesquels p/paye 4 4/2
et -2 0/0, des bonsïïu-Trésk'àâ' 4/2, nous
avons la Rente 3 0/0, le crédit de l'Etat au-
dessous de 70, c'est-à-dire à 41/2 0/0; les
obligations de chemins de fer, assurées com-
me elles le sont, se placent à près de 5 0/0;
les immeubles, les maisons .s'achètent sur
le pied de 6 à 7 0/0, et enfin la terre elle-
-même, qui,- autrefois, se capitalisait aisé-
ment à .2 4 1% 0/0, ^ne: trouve plus guère
aujourd'hui d'acquéreur qu'à ;4 et;4;;l/2
0/0. Je ne parle pas de ces, autres emplois
du capital en "valeurs étrangères qui rap-
portent 7 et 8 0/0 et souvent plus, lorsque
les risques sont proportionnels. Je me borne
aux emplois présentant toutes Jes garanties
de-sécurité possibles; et je constate qu'ils se
font à des taux qui ne sont pas en rappoji
avec la quantité de capitaux disponibles. A
quoi tient cette anomalie? Là est la ques-
tion. -̃ •• ̃ '̃• ,̃̃.•̃ --̃̃̃
En 1863 et 4864, quand on se figurait
qu'on ne verrait plus le capital bon marché,
qu'il n'y en aurait jamais assez pour, les
besoins, on était évidemment dans l'erreur
on ne comptaitpasassez sur lés crises, sur les
effets que produisent, à certains moments,
les emplois exagérés du capital. Ces emplois
exagérés font naître des embarras, provo~
quent des- liquidations plus ou moins dé-
sastreuses, et par, suite de ces liquidations;
une partie du capital sort des affaires et re-
devient disponible. C'est ce qui est arrivé
après la crise de 4 864, on a estimé alors
que l'argent qui s'était perdu dans les affai-
res étrangères que nous étions allés com-
manditer, depuis un. certain nombre d'an-
nées, pouvait dépasser un milliard; si on
y joint les mécomptes éprouvés par le com-
merce lui-même, dansune année où l'es-
compte avait été à 7 et 8; 0/0, les faillites
plus ou moins considérables qui ont eu lieu,
on comprendra facilement que les capitaux
sortis de cette liquidation soient restés ti-
mides pendant très longtemps., pendant
tout le «ours de l'année 4 865 et 4866, qu'is
le soient même e»eore un peu aujourd'hui,
et qu'ils s'amassent improductifs, dans les
caisses publiques.
On ne se rend pas compte généralement
de l'importance des capitaux que la liqui-
dation d'une crise peut tout à coup rendre
disponibles. Supposez que le capital rou-
lant engagé dans les affaires soit de 40 à 50
milliards cette supposition n'a rien que
de très vraisemblable, r et qu'une crise a-
mène seulement la liquidation de la vingtiè-
me partie des affaires voilà immédiate-
ment 2 milliards à 2 milliards 4 /2 qui,en-
gagés hier, se trouvent disponibles aujour^
,d'hui. C'est ce qui explique comment, très
peu de temps après la liquidation d'une de
ces crises, on voit l'argent redevenir très
abondant dans les principaux réservoirs.
À ce capital plus ou moins; considéra-
ble qui se dégage des anciennes affaires
et qui redevient dispoaible, il faut ajouter
le capital nouveau qui 'résulte des épar-
gnes annuelles. L'année 4 866^ certainement,
a été une année assez prospère le commerce
extérieur s'est accru de.près d'un milliard-
sur l'aimée précédente, et le commerce in-
térieur n'a pas été moins florissant, si on en
juge par les revenus indirects, qui ont
produit 50 millions, de plus qu!en,-1865,
et par les recettes des chemins, de fer, qui
ont eu des augmentations importantes; ce-
pendant ce développement de prospérité n'a
pas suffi pour absorber tous les capitaux
disponibles. Pourquoi? parce que je le répè-
te, aux capitaux sortis de la liquidation de
la fin de 1 864, il faut ajouter ceux provenus
de l'épargne de 4865 et. 4866, et que cette
épargne enFrance, quelles que soient les cir-
constances, est toujours considérable c'est
ce qui explique encore le renversement de
tous les-iaits reconnus jusqu'à ce moment,:
S savoir que quand il y avait un défi-
cit dans la récolte,, des céréales ce
Corinne Destrem»nt et Pauline Régis at-
tiraient donc l'attention~ universelle, et
faisaient, sur la rive gauche du lac, une as^
sez jolie récolte d« sourires admirateurs,
lorsque tout à coup, tant il est vrai que la'
foule est inconstaste, elles se" trouveront
éclipsées et comme oubliées..
Les veitures s'écartaient, les cavaliers sa-
luaient respectueusement ;,©n échangeait ;'àf
mi-voix ces mots
Elle est vraiment la plus belle femme
de Paris 1
v- –Ma chère, dit Corinne Destremont avec
un certain dépit, à sa pstite amie Pauline
Régis, tous ces hommes sont plats et lâches.
Que veux-tu dire? p.. f -y
Regarde.
Et du bout de son ombrelle là femme ga-
laaits montrait une voiture qui passait au
.trot parmi toutes les autres qui marchaient
au pas. Cette Toiture n'était pourtant qu'une,
simple victoriaatlelée d!un cheval unique,
conduite par un cocher ds quinze ou seize
ans, à eôté duquel était assis un groom du
rnèrn» âge. ̃̃̃•̃ ̃̃•̃;
La voiture était brune, les livrées noires,
le cheval bai brun.
Tout cela sobre, élégant, irréprochable.
Une femme en demi-deuil, qui pouvait a-
voir vingt-quatre ou vingt-cinq ans, était
dans la Victoria.
•On avait salué les deux pécheresses en
souriant, on se découvrait avec une respec-
tueuse admiration devant cette femme, qui, 1,
evidemmen t, appartenait âumeilleur monde.
Pauline Régis eut une exclamation naïv»
Oh qu'elle est belle dit-elle.
C'est ce qu'ils disent tous, fit Corinne
avec un dépit croissant.
Mais ils disent la vérité, ma chère
belle, murmura la jolie actrice Sais-tu qui
c'est? ̃- y
Une femme du monde.
Oh ça se voit bien.
Merci, dit Corinne, tu es boase pour
nous, ma petit*.
Une veuve? R
Ta l'as dit.
Gomment la nommes-tu?
La baroane de Planche-Mibray.
Un joli nom, dit Pauline Régis.
déficit entraînait une certaine exportation
ie numéraire, qui se traduisait toujours,
par la diminution des encaisses et par une
plus grande eherté. du capital. Nous -a-,
vons eu cette annés un déficit il a- fallu y
pourvoir par dés acquisitions de, céréales
au dehors, e,t ces. acquisitions ont été faites
sans amener dediminution dans l'encaisse
de là Banque de France^ et ailleurs,. et.avec
l'escompte de 4 à;3;0/0. r' ;b
L'année 1867, àdeûi; ans et plus de la
crise qui a eu lieu à la fin de ^4 864, et lorsque
déjà on commençait ;à en oublier,; les effets,;
aurait pu profiter de cette agglomération de
capitaux et donner une activiténouvelle aux
affaires. Malheureusement elle se présente
avec d'autres préoccupations il y.a d'abord,
l'approché de l'Exposition universelle qui
paralyse les affaires courantes, on se réserve
pour ce moment puis l'esprit général estiaux:
armements partout les nations se réorga-
nisent militairement à l'envi l'unede l'au-
tre, et quand on rapproche ices armements
et ces réorganisations militaires dos ques-
tions pendantes, en. Europe on n!est pas
précisément rassuré, et 'ce n'est pas une
disposition favorable pour les affaires
non-seulement elles n'ont pas le déve-
loppement; qu'elles pourraient avoir, eu
égard à la masse des capitaux disponi-
bles, mais on peut même constater qu'il
y.a un certain ralentissement. Nous ne sa-
vons pas ce que les revenus indirects ont.
donné pour les deux premiers mois de 1 867,
mais neus avons sous les yeux le tableau
du commerce extérieur pour janvier il ac-
cuse, en ce qui. concerne l'exportation, une
diminution sensible par rapport à l'année
dernière; et, quant à l'importation, elle ne
se balance avec. celle du premier mois [de
1867 que par, suite d'une plus grande in-
troduction de céréales. Le commerce de Pa-
ris se plaint surtout. C'est en effet luijjui
est appelé à subir le premier coup des pré-
occupations politiques, et quand on voit la
diminution progressive du portefeuille de la
Banque de France, on reconnaît que ses
plaintes doivent être fondées.
Qu'y a-t-il à faire pour changer là situa-
tion, et pousser tous les capitaux inactifs
vers des emplois productifs ?
Rien autre chose, à. notre avis, que de fai-
re pénétrer dans les, esprits la conviction
profonde qu'on né veut pas la guerre,;
qu'elle ne naîtra pas des difficultés qui sont
pendantes, de l'ambition surexcitée de la
Prusse, des convoitises latentes de la Rus-
sie, et d'une insurrection possible en
Orient. Le jour où l'on aura fait naître cette
conviction, si on peut y^arriyer, on; s'aper^
cevra bientôt qu'il- n'y aura pas tropde ca-
pitaux pour nos besoins, que nous en avons
facilement l'emploi même "chez nous, sans
chercher au dehors des placements plus ou
moins aventureux. Je ne ferai, point ici
rénumération de toutes les. industries;
qui en manquent, de tous les travaux
qui chôment faute de capitaux suffi-
sants, je ne mentionnerai que l'agriculture.
Peut-on dire que l'agriculture ait aujour-
d'hui tous les capitaux dont elle a besoin,
qu'elle ne gagnerait pas beaucoup à en être
plus largement pourvue ? Avec l'impulsion,
qui résulte, pour toutes les branches de l^açr:
tivité. humaine, des chemins de fer, de la
télégraphie électrique, et, des applications,
nouvelles de la science, la Californie. et
l'Australie peuvent verser impunément dans
le monde des centaines de millions d'or par
an, l'expansion du commerce et de l'indus-
trie est assez grande pour les absorber, sans-
qu'il y ait à craindre de longtemps une. dé-
préciation sensible dans la valeur des mé-
taux précieux.
Mais pour cela, il faut, je le répète, qu'on
ait coniance dans l'avenir, qu'on ae puisse
pas être surpris comme on l'a été l'année
dernière, par un de ces drames belliqueux:
qui mettent7 tout en siiPpéns, qui arrêtent;
C'est la tante de Léoa.
Quel Léo»?
i– Léon de Villenave, tu sais bien.
Ten ancien adorateur?
Oui, ma chère.
Est-ce qu' ilnf est pas ruiaé?
• C'est-à-dire que ce sont ses créa»cierS
qui le sont, car il ne. les payera jamais.
r– Boni fit en souriant la jolie actrice,
(juând oh parle duloup.. tu sais leproyerbe;
En effet, voilà Léon. • '̃̃̃ -̃• ''̃ hi ̃'̃•;
Et Corinne fit un petit signe à un jeune"
homme qui caracolai ÇdànsT' allée dës^caya}-.
liers.- "J _̃ ̃{,̃ ^w/
C'était un homme d'environ trente anst
assez beau garçon, en dépit de lèvres min-r
ces, ironiques et qui n'étaient pas dépour-ri
vues d'une certaine méchanceté froide, et
d'un œilfaux_et pour ainsi dire cruel.
M.: Lé*on de Villenaye s'approcha du ]an-^
dau et baisa le bout des deigt. gantés de Co-
rinne en lui disant:
Il me semble que tu es un peu émue,
chèreCoco? Y
Je suis furieuse.
Bah Et contre qui ?
Contre ta tante.
A ces mots, M. de Villenave regarda Co=
rinne Destremont avec un étonnement plein
d'impatience et qui semblait dire
En vérité, que peut-il donc y avoir de
commun entre ma tante, qui est une femme
du vrai mondje, eMoi?/ ''̃
• Quand les femmes comme elle sont
veuves, belles et riches, poursuivit Corinne,,
elles ne doivent pas venir ici nous faire con-
currence et absorber l'attention universelle.
M. de Villenave se mit à rire. >
-i- Rassure-toi, ma mignonne, ma belle
tante n'a point l'intention de te prendre le
moindre amoureux.
Mais tu en es amoureux fou, toi?
Oh! moi, c'est selon. et puis, c'est
différent je suis ruiné. si j'épousais
ma tante, je serais dans mon argent, comme
on dit. Mais jusqu'à présent tu sais, >
ça ne va pas. i
Comment? `~
• Je lui suis profondément antipathique.
Voilà une chose qu» je comprends, fit
Corinne en souriant.
ioutà coupla vie industrielle et commercia-
le des. nations. Cette confiance, on ne l'aura
plus maintenant qu'avec la liberté po-
litique. Le; jour où;, la nation, partici-
pant à la direction :desés^ affaires et
pouvant les contrôler à tout instant par,
l'action de la presse, saura qu'on 'ne peut
plus' rien entreprendre contre" son' gré, ni
l'entraîner 'malgré élje dans des entreprises
désastreuses.rce jour-là,;les affaires repren-
jdrontune activité nouvelle^ et les réservoirs
où s'amasse inutilement le capital disponi-
ble se videront, très vite. Ilest donc de Tjn-
itérêt économique, comme de l'intérêt poli-
tique, de donner cette liberté le plus- tôt
possible,' sans ^marchander sur les condi-
tions', le retour dé la confiance est à ce prix.
VICTOR BONNET.
uiirtitatiù iLLLlrî\a.r Sliy UiiO
EGYPTE
̃ ?. Suez, 8 mars.
Le paqu&bot des] Messageries impériales, le Mo-
zambique, apportant les malles de-Maurice et de la
Réunion, est arrivé ici ce matin à 4 heures.
̃ INDES
w Calcutta, S mars.
(Par le télégraphe indien.)
Le budget a été présenté au conseil législatif. Le
budget de l'année, qui a expiré eu avril dernier,
présentait une différence de 3 millions do livres
steiling entre les dépenses et les recettes. Pour l'an-
née suivante, le déficit a été de 2 millions. Il est
évalué à un demi-million pour l'année prochaine.
Les droits sur le salpêtre sont supprimés. Les
droits mis à l'exportion du blé et à l'importation
du Champagne el d'autres vins seront élevés de
50 0/0. C'est avec cette augmentation et le nouvel
impôt sur le revenu qu'on se propose de faire face
au demi-million de déficit. 3
TURQUIE
Constantinople, 10 mars.
Nubar-Pacha, ministre des affaires étrangères
d'Egypte, est arrivé ici en mission extraordinaire.
L'ex-ministre de la guerre, Husseim-Pacha,aété
nonimé commandant-général en Bosnie. }i
LêLtremblement dé terré de Mételin a été épou-
.vantablé. Un grand: nombre de personnes ont péri,
et lës-dégâts sonWmmehses. --̃- ̃ ̃ i:
:( '̃̃•̃' ̃• ̃̃ (Agence Ssveu-Builm.J
1-- (Voir plus loin les dernières dépêches.)
V 'lJE;SÉNAtUS-CONSULTE:T"
f Le Sénat comaaience; aujourd'hui la dis--
cusâiôn- du projet de séhatus-consulte qui
lui confère une sbrte.de veto suspensif sur
les Ibis votées par: le Gqrps'-légisiatif. 11 est'
plus que présumable que leSénat rie repous-
sera pas l'extension d'attributions qui lui
est proposée aucune assemblée n'a de pa-
reils héroïsmës.; '̃̃ •
II n'est pas superflu, néanmoins, de se
rendre^ compte delà portée et. dès consé1
queneës possibles de ce vote si facile à pré-
yoir En réalité, ee n'est rienile moins qu'une
trarisfermation de la Constitution de 4852.
£é gouvernement "a eu raison 'de vouloir
épargner aux sénateurs la nécessité de re-
courir à une sorte de /subterfuge, lorsqu'ils
désiraient exprimer leur avis sur une loi, et
de rendre légal l'examen détaillé des lois
par les membres" du, Sénat. Kôus avons ap-
prouvé cette innovatidn, parce que. toute
discussion nous paraît; utileet profitable a-
tout le monde. ̃
Pourque ces débats [ du Sénat eussent un
objef ëf fussent susceptibles d'un résultat
pratique, le projet de sématus-consulte con-r
cédait à cette assemblée le droit d'appeler,
par un rapport spécial, l'attention de l'Em-
pereur sur certaines dispositions des lois
votées par le Corps législatif. Le gouverne^
Impertinente! :i
–̃ Alors,' tu n'as pas* deehancé?.
Jusqu'à présent. f
Et quelqu'un ena-t-il? w
Peut-être.
"Ua homme que m»us cofanaissons ?
Oui certes. R-- ^̃̃̃'< :i:
-^Somnom'? =
-^Manuel. ̃̃̃!̃ ̃'> ̃̃̃̃• ̃̃
Le petit Maugëville?
–^Lui-même/ ma chère;
II est certain, dit là jolie Pauline Ré-
gis avec une admiration naïve^quë G'ëstrurt
bi«n joli garçon, M. Manuel de Maugëville;
et bon, et charmant, et spirituel. Vous savez
coïQBae il a aime Madeleine? L ̃ r:
^-ICtrtainéméntjhous -lesâvons dit Co-
rinne1 av«c aigreur^ ? -:i
̃h- Et il devraitbién l'aimer encore, ajou-
ta M. de Villenave. •
-–Pauvre Madeleine soupira Pauline Ré-
gis, -voici bien-dix-huit inoi s qu'elle est
morte, n'ést-cë^pas? ? ::f
1 Apeuprèsv;' •̃•̃
Eidépuis lors, on ne voit Manuel nulle
part. On le disait inconsolabler ̃̃̃-̃̃̃̃
Mais puisque, la tante de Léon se char-
ge de le consoler !;= i:1 '̃
-i- Oh! pardon, fit M.s de i: Villenave,. je
n'ai pas dit ça,rma chères 00
-'̃̃ Quedisais-tû.donc tout à l'heure?
Que si un homme à quelque chance de
réussir, c'est lui à coup sûr: Mais pour
réussir, il faut entreprendre, et jusqu'à
présent je crois que Manuel est tout entier à
ses regrets. > ̃ :v'
Corinne regarda froidement le jeune hom-
me •̃"̃•'•̃ ̃ ̃"̃̃ ̃: '̃: /'̃ ̃ •̃ ̃ '-•
Léon, dit-elle, je ne te connais mal
heureusement pas d'aujourd'hui
Tu es aimable!
• Et il faut bien que je té le dise Tu; es
faux comme un jeton.
Insolente!
–Je suis même convaincue que tu trames
dans l'ombre quelque intrigue bien odieuse.
M. de Villenave tressaillit.
fi– Pour té faire épouser par ta tante et lui
faire payer tes;déttes; -acheva-Corinne. Mais
ce sont tes affaires et non les miennes. Bon-
soir et bonne chance
ment pouvait s'autoriser de ce rapport du
Sénat pour soumettre la loi à un' nouvel exa-
men de la part du Corps législatif
Il n'y avait là rien que de juste et de rai-
sonnable. Le grand mérite de la Constitu-
tion de 1852, c'est qu'elle a donné, à chacun
des grands corps de l'Etat, des attributions
parfaf(ém.ent déterminées et qu'elle a rendu
les co'ftûits impossibles. •
Le projet de sénatus-consuïté ne déran-
geait en rien cette harmonie de la Constir
lution on peut même dire .'qu'il Iaforti-
fiâit. [ "-̃'• :-v;' u :En effet, la couronne a bien' le droit de
frapper de nullité, par un refus de sanction,
une loi. votée par lé Corps législatif; mais
c'est un' droit; dont Fexercice'est fort délicat;'
aussi n'en a-t-èlle usé qu'une seule fois de-
puis..4852. Provoquer un .nouvel examen
de- la. part du Corps législatif était déjà
moins grave que d'annuler mie de ses déci-
sions l'autorité morale qui se seràit^attà-
chéeàunvote: du Sénat* serait çnçpre ve*
nue atténuer le caractèré>de cetfe Ùécision,
et lui enlever .toute apparence .d^m- conflit
direct d'opiflion entre là couronne et le.
Corps. législatif. -;̃•. ï
II n'était pas à supposer que le Sénat use-
rait fréquemment de ce droit, .parce quela
difficulté de mettre toute une assemblés
d'accord sur les termes d'un rapport sera
toujours très grande. Le projet de sénatug-
consulte nous paraissait donc sans inconvé-
nients.
Neus n'en dirons pas autant du projet que
la commission du Sénat a substitué à celui
du gouvernement. L'obligation d'un rapport,
spécifiant des critiques déterminées, et mo-
tivé par des considérants ne"ts et précis, fait
place au vote d'une simple résolution qui
pourra être conçue en termes* généraux.
La différence est fondamentale. Pour faire
adopter un rapport par le Sénat, il aurait
fallu que la majorité de l'assemblée fût
d'accord sur une ou plusieurs modifica-
tions à introduire dans la loi tandis que
tous les sénateurs qui auront objection
à une disposition quelconque d'une loi
pourront voter en faveur d'une résolution:
par les motifs les plus différents, et quel-
quefois les plus contradictoires. Y®ici, par
;exemple, la loi sur l'instruction primaire
les sénateurs partisans de la gratuité- ab-
solue ceux qui trouvent, au contraire,
,qùe les dépenses mises à la charge de
l'Etat sont trop fortes; les avocats et les
adversaires systématiques de l'obligation
ceux qui veulent la nomination des institu-
teurs par les recteurs, ou par les conseils
d'arrondissement, ou par les conseils mu-
nicipaux; ceux qui veulent supprimer l'en-
seignement congréganïste et ceux qui veu-
lent l'indépendance absolue dès congréga-
tions enseignantes; pourraient fort bien,
parles considérations les plus, opposées, se
réunir dans la pensée de. faire échouer une
loi qui' ne donne point satisfaction à des-
vues'si diverses. J
En second lieu, le vote d'une résolution
par" le Sénat .n'ouvre point une facilité au
gouvernement il lui impose une obliga-
tion. Le gouvernement ne conserve pas son
libre arbitre il n'çst pas le maître de pas-
ser- outre aux objections du Sénat; il est
contraint d& soumettre la loi à une nouvelle
délibération et d'attendre pour cela; hors le
cas" d'urgence, jusqu'à la session suivante.
̃ -Ilven résulte que le vote des lois par le
Corps législatif n'est plus que provisoire et
qu'il aura besoin, rion-seulement delà sanc-
tion de la couronne, mais de l'adhésion du
Sénat. 11 est impossible, si cette grave in-
novation est introduite dans la Constitution,
qu'on -ne soit pas conduit à- restituer au
Cerps législatif lé droit d'initiative, en
échange de la décision souveraine ;qu' en lui
fait, perdre.' .̃ V' :'̃•̃
IL est une autre assemblée qui ressen-
tira également le contreTCOùp de.jrexten-
Corinne, en parlant ainsi, congédiait M.
de Villenave dun geste, l'engageant à re-
prendre l'allée sablée des cavàliersrf •
Mais Léon ne bougea pas
̃c- Chère madame,: dit-il en ^"adressant à
Pauline Régis, nous yoiçi;au'chaleï.des lacs,
priez donc votre amie d'accepter un verre;
àe Baadàre et .ua biseuit. Je.ne veuxpasrquè
vous restiez :sous;.l'impression ^mauvaise-
qu'elle se fait uh plaisir de vous donner de
:Vlêu '̃̃'̃?"̃ ̃-̃̃-̃̃̃'̃̃̃̃: ̃/̃'̃̃ ̃̃̃̃'̃•• ;̃ ̃' ";l']/
1 r– Soit, dit Corinne, allons: Mais tn ne
bous prouveras pas -iqu8 tu; :ps devenu meil-,
leur'i': -̃•'c; ^'o: h ̃•" •
Quisàit.?'
Àa temps où je; t'aimais, poursuivit
Corinne, tu étais méchant, égoïste, menteur
et faux. .-ï •'̃'̃̃̃'̃̃>̃̃̃ :̃̃̃̃ i: z: :-S-,
Si tu ajoutais lâche, dit M. de Ville-
nave en souriant; "lé portrait serait plus flat-
teur 'encore. '[' ̃̃̃̃.̃.•• v";
• -Hé|, hé! répondit Corinne, il est re-
connu dans le monde que du inoment pu un
homme s'estbattu en", duel, il est plein de_
courage. Mais, en cherchant bien. dans;
mes souvenirs. Enfla, je né veux pas t'ex-
terminer aujourd'hui;
Tu es bonne pour moi en vérité • v
Et'M. de Yillenave lança son cheval dans
là petite allée quj conduit au chalet des lacs.
Quelques secondes après, le valet de pied
de Corinne tenait en main le cheval de Léon.
Ces dames mettaient pied à terre et tous
trois s'installaient auprès d'une petite table
ronde^en plein air. > -:̃ ̃
–-Ecoute, Corinne, dit alors M. de Ville-
nave, tu- es souvent cruelle pour moi-
Cela, tient à ce que je t ai beaucoup ai-
mé jadiSj mon cher. •̃̃̃.
Passons. Tu es donc cruelle pour moi;
mais tu :1e serais moins si tu connaissais
«îb tre situation respective a ma tante- et à
'moi.. ,••'̃̃̃= ̃̃ .'̃ ::̃̃:•' • •- ̃̃̃- ;'̃
Voyons, dit Corinne, je me sens por-
tée à l'indulgence, et je ne demandepas
mieux que de te trouver des circonstances
attêhuantes. -r
-i- Mon oncle, le baron de ;Planche-Mi-
bray, frère cadet de ma mère, avait qua-
rante-six ans quand il s'est marié.
C'est un peu tard.
sion des attributions du Sénat, c'est le
conseil d'Etat. Ce corps qui jouait jusj
qu'ici un, rôle si considérable et: qui était
la cheville "ouvrière du gouvernement,; a
perdu de son importance en cessant d'être
chargé exclusivement de la déferise des
lois et de, la repriésentation du gouverne-
ment devant les Chambres. Lé droit de cen-
sure et,; de veto sur .les lois quelle Sénat'
exërceca~d,ésormais vâ;diminuërencorélëi®l~
que le conseil d'Etat joue dans la corifectipff*;
des lois, puisqûèsès décisions que le' Cefrps
législatif est obligé de respecter, pur-
ront être infirmées par une résbluticK Le
conseil d'Etat, dont les délibérations aâ'au-
rontplus guère qu'un caractère proviseive et
consultatif, tendra donc à devenir enfeitj
sinon en droit, une simple commission per-
manente pour la préparation des lois et pour
:r'élaboration des décisions ministérielles:
Ces considérations suffisent à indiquer
toute la portée; du changement qu'il s'agit
d'introduire dans la Constitution de- 4852.
Quels peuvent être Ms:- avantages et quels
.sont les inconvénients de cette transformât
tion? C'est là une, question que la discussion
qui s'engage aujourd'hui au Sénat éclairera
;peut-être.. i
? ;:V; CDCHEtàX-OLAMONT.
LE C/iBINET ANGLAIS
Et la: question d'Orient
'.0
Nous croyons devoir reproduire d'après
le Moniteur, le discours prononcé par lord
Derby dans la séance de vendredi soir, et
qui est l'exposé clair et précis de la politi-
que que le cabinet de Londres a cru devoir
adopter dans la question d'Orient! Il nous
semble inutile de comparer le -langage du
premier lord de la Trésorerie; avec celui des
dépêches russes que nous avons publiées :i
jamais contradiction ne fut plus absolue.–
G. Lefèvre. ::̃•̃ '̃}̃> "̃'̃ ̃ ̃ -:v '̃ ̃̃- -̃
Le comie de Derby répondant au duc d'Àrgyll,
s'exprime ainsi
Lorsque le noble duc a commenté si librement
la conduite tenue par le gouvernement, j'espérais
qu'il allait nous, dire qu'elle attitude il i-ecomman-'
derait luirmême de; prendre dansvees affairés de'
Crète. Autant qu'il m'est possible de comprendre
le noble duc, il considère les obligations des gran-
des puissances comme étant.précisément contraires
à ce. qu'elles sont suivant moi'; il Id.it que ces obli-
gations des grandes puissances doivent encourager
les aspirations des nationalités et les 'insurrections
•sur tous les points de l'empire turc. ••̃
La dernière chose à laîre peut-être est de signa-
ler au sein du Parlement anglais les défauts du
gouvernement turc d'aggraver ainsijcertaines ac-
cusations de mauvaise administration, et de moiK'
trer une sympathie sans bornes pour ceux qui sont
..en révolte ouverte contre son autorité. Le noble
;duc devrait se rappeler que l'une des conditions
de rëtcrblissement du royaume de Grèce, comme
Etat indépendant, a été Gel le- ci Tandis que, d'un
côté, toute protection doit être donnée contre une
.réaction, de la part de la Turquie, eu conséquence
des arrangements qui ont eu lieu, il est également
établi côniiue principe fondamental que tes gran-
des puissances européennes ne toléreront pas un
seul instant une attaque ou une invasion dirigée-
contre les possessions turques. 1 °
II a été convenu par l'acte de 1S30 que leur dé-
termination était de ne permettre ni attaque ni a-
^gressioçi-de cette nature. Aujourd'hui qu'est-ce donc
que cette insurreclidn de Candie? Je ne prétends
pas défendre tous les actes du gouvernement turc
je ne dis pas que la population Cretoise n'ait point
eu grandement à souffrir de l'oppression, n'ait pas
eu beaucoup de misères maisce que je dois dire,'
c'est que tous les rapports qui nous sont parvenus
depuis le temps du consulat de M. Longworth. jus-
qu'à présent ont montré que les plaintës^les chré-
tiens avaient été fort exagérées, que plusieurs d'en-
tre elles, au sujet des impôts, par exemple, sont sans
fondement; que la Crète est le pays le moins lour-
dement imposé des possessions turques. Je remar-
que parmi les sujets de plainte exposés dans une
pétition adressée au sultan, en mai dernier (il
existait .sans doute quelque raison à certaines de
ces réclamations), je remarque, dis-je, celui d'in-
justice de la part des pachas. Il parait néanmoins
quêtes injustices étaient commises' contre la; 'yo-
lonté du gouvernement turc et très exagérées. ¡.
Le noble duc prëtendra-t-il que le désir d.g faire
j C'est-à-dire qu'il me faisait tort de sa
fortune, sur laquelle j'avais toujours compté.:
̃ Ehinais dit Pauline Régis,:un hom-
me à quarante-six. anis n'est pas': vieux;
Surtout quand ril épouse une "femme
de dix-huit, n'est-ce pas ? t:t
;̃•: i– :Eh bien !̃ qu'.eët-ce que cela proiive ?
Ton oncle est mort. -Vr' •: ̃ •: '•. ̃̃̃̃
W-Il s'est tué à la chasse. ::̃
Bon et sa veuve est àremarier.
• Qui. -v;
r Et le meilleur moyen pour toi dé re-
couvrer la fortune de ton oncle serait d'é-
pouser sa VeUVe? p f/' ''̃ '̃ ̃'} ̃
̃– Naturellement. >
'̃'̃ Mais on doit t'àvoir un peu sn gripps,
tu as une*figure.à ça. v i; >.
+- Tu es vraiment charmante
Ettun'as pas de chance. Alors, tu, te .r
dis. "•̃̃' • •;̃
7 -i- Je me dis, interrompit M. de Ville-
nave, que si tu étais bonne fille.1
Eh bien? ̃ r;
Tu pourrais me rendre un service..̃••-
Commenïcela?. ̃; >.̃̃'̃}'̃̃'
Et te mettre dans mon jeu.
Pour te faire épouser ta tante ? '̃̃-̃
Qui., "•;̃ “̃̃̃̃ ̃•.•'̃
Mais comment ?.
Tu peux m'être utile si tu le veux, et
madame aussi, acheva M. de Villenave en ̃̃
regardant Pauline, Régis._ ̃' .•;̃
iG'est possible, dit Corinne, mais cer-
tainement te faire épouser la plus belle fem-
me de Paris, comme disent tous cesrnesr:
sieurs,: serait une mauvaise action.
̃ -^r Même s'il y avait au bout un pot-de- `
vin de cent mille francs ? fit M. de yillenave:
d'un ton railleur:
1 Àh I tum'eii diras tant! répondit Cô-,
rinne. Viens ce soir prendre une tassé de
thé. Nous causerons.,
A ce soir donc, répondit M. de Ville-
nave en sautant.en selle. ̃
Quelle ^canaille! disait Corinne en re-
gagnant son landau. Mais dame !ce>t mille
francs!v. ;V ̃̃; '.̃̃•'̃
Pauline Régis ne répondit pas. ̃•̃̃_ ̃̃
EJllé songeait, en soupirant, à M. Manuel
de Maugëville.
de ~laugeville. PONSON DU TERRAIL.
3 MOIS (Dé^rtme^ ff
f eueuux d'abonnement, 123, rue Montmartre
l~~rd~ .12 a~,ar~ ~~6~,
7 3 MOIS (Paris éîdéparleméaiaeViSé«ie)\i3^- §|J*j
«JSOHCES.Î PI. DE^ABW^à jT^«Uiip*ÊBfti;
L'Admiftislra^onse réserve le droit de modifier la rédaction des Apgpnoer
Tout ce qui eoneerno rAdmiBisTr&liffî,da'-l6BrâardoH.être adressé. au Gérant
32» Année
• PARIS, 11 MARS 1867
1 LES CAPITAUX DISPONIBLES v.
M. V. Bonnet nous écrit la lettre suivante
Js Voudrais entretenir vos lecteurs, a pro-
pos du dernier rapport de la Banque de
France, dîune, question .qui a son imparr-
tances et dont les causes et les effets échap-
pent à beaucoup ,da ononde. Je veux parler
de" l'aboadanc©. excessive du capital dispo-
nible dans tous les réservoirs publics.
En 1863 et 1864, lors de la dernière
crise qui a donné lieu à l'enquête sur la cir-
euktion fiduciaire, on était tenté de croire
que jamais plus le capital ne s'élèverait au-
dessus des besoins, qu'il serait.toujeurs plus
demandé qu'offert; Le taux de l'escompte è
était depuis longtemps très-élevé, il avait
été en moyenne, pendant Tannée 4864, de
6 4/2 0/0 et, l'encaisse avait oscillé en-,
tre 2 à 300 millions avec une circulation
fiduciaire de plus de 800 millions et comme
on jetait en présence d'un mouvement d'af-
faires.qui allait sans',ces8e se développant,
on pensait bien qû'ôa trie reverrait plus à la
Banque de France l«s encaisses considéra-
bles de 500 millions, qui avaieat existé àu-
trefeis, avec des dépôts dépassant 200 mil-
lions, et que lejaux de l'escompte ne des-
cendait plus à des prix; très bas. Un an s'é-
tait à peine écoulé que dès le mois de sep-
tembre .4865 l'encaisse avait regagné ces
mêmes 500 millions, et que le chiffre des
iépôts -dépassait 300 millions l'un et
l'autre n'ont .pas diminué sensiblament
depuTs ils ont continué au contraire
à s'élevierivAu mois -4e leptembre 1$66,
l'enéaisse étaii^ arrJYé^ce.chifireprodigieux
de 748 millions,, et la quantité .des dépôts
était de près de.500 millions. v
Quant au taux de l'escompte, la moyenne,
a été de 3, 67 i pour toute l'année dernière
les mêmes effets ne, font que s'accroître
en 1 867. Le dernier bilan de la Banque
tîe Francje, celui du 7 mars, accuse' un .en-
caisse de 748 jnillions, et un chiffre de dé-
pôts jle 342 millions. Le taux de l'escompte
est à 3 0/0, et rla Banque n'a pas à ce prix
l'emploi de ses immenses capitaux dispo-
nibles. Son portefeuille diminue de semaine
en semaine; il est aujourd'hui à 546\ mil-
lions, après avoir dépassé 700 millions.
Et ée n'est pas la un fait particulier à la
Banque de France il existe partout, dans
tous les établissements pnhliofe de crédit et
dans touteslescaissesparticulières. Le Cré-
dit foncier a 450 millions dont il ne sait que
faire, et dont les deux tiers sont déposés au
Trésor à WQ/0 le Crédit industriel et com-
mercial, 'là: Société générale, le Comptai©
d'escompte ont plus de fonds en Comptes
courants à 4 4/2 0/0 qu'ils ii'en ont ja-
mais eu avec un intérêt double. Partout
les bonnes signatures s'escomptent à 4 4 /2,
à 2 0/0, et dernièrement le Trésor public a
fixé le taux de ses bons à 2 4/2 0 /0 pour un
an, chose qui s'était rarement vue.
On serait tenté de croire, en voyant cette
marëô Montante des capitaux disponibles,
que décidément la richesse s'accroît plus
vil? qu'elle ne peut trouver d'emploi, et
d'autre part, en. ce^qui concerne l'agent de
circulationjle signe métallique, que nous al-^
Ions être débordés par les mines d'or, que
cei.mines produisent aii delà des besoins,
«t que va se vérifier: enfin • cette prédiction
jusque là contestée de la dépréciation des
métaux précieux par leur trop grande abon-
dance. Çependaat ce n'est là qu'iiH effet ap-
parent si on veut: bien regarder attenti-
vement au fond des choses, on ne tarde
pas à s'apercevoir que la réalité est tout
autre. A cité de ces 750 millions de la
Banque de Fraaca qui ne trouvent pas
leur eaploi à 3 0/0, des 4 50 millions du
ffWLIÏÔN BE LA PRESSE
̃•v. H il JQflS 18OT
~` ~L~R~~
PREMIÈRE PARTIE
Versla fin du mois d'arril 4 86 par
yne dedwsrayonnantesaprès-Biidi qui rem-
plissent lés C!hanaps-5EIysées^ l'avenue dé
l'Impératrice et le Bois de Boulogne de frin-
gants équipages et d'élégants cavaliers, un
landau bleu, à train mastic rechampi de
blanc, eoûdtriv en démi-ï)aùmont et atte-
lé de deux, belles jumeats irlandaiees alezan
brûlé, faisait au pas le tour du lac '̃
Deux fésàmes, appartenant à ee monde
qui porté tant de iioms divers et en change
même à peu près tous les ans, jeunes toutes
deux;! jolies toutes: deux, mises avec; un»
élégance corréetéf S demi couchées sur les
coussins du landau, rendaient du bout des
doigts lessalpts «mpressés que leur adres-
saient les cavaliers et les piéton*!
De ces deux femmes, l'une, du reste,
était uçê^célébrité. [.
C'était Corinne Destremont, l'ex-ingénue
des DélassementSrComiques, que le ban-
auieFallémand Schviritzbërg avait couverte
ae diamants l'anné» précédente.
L'autre était une jolie petite actrice, en-
eorë. jeune, encore inconnue, et qui com-
mençait !à Balancer;
Co^innis l'avait prise sous sa protectiqn,
lui avait promis des ^chevaux pour la fin. de
l'étéj uandtel pour l'entrée de l'hiver et un
titï»de rfsnté au printemps'sJiiivant.
Elle s'appelait Pauline Régis.
Bepreduotion iaterdite aux journaux qui n'ont
pas Ératté avee la mfflb des 6eos de lettres.
Crédit foncier, p'»% lesquels p/paye 4 4/2
et -2 0/0, des bonsïïu-Trésk'àâ' 4/2, nous
avons la Rente 3 0/0, le crédit de l'Etat au-
dessous de 70, c'est-à-dire à 41/2 0/0; les
obligations de chemins de fer, assurées com-
me elles le sont, se placent à près de 5 0/0;
les immeubles, les maisons .s'achètent sur
le pied de 6 à 7 0/0, et enfin la terre elle-
-même, qui,- autrefois, se capitalisait aisé-
ment à .2 4 1% 0/0, ^ne: trouve plus guère
aujourd'hui d'acquéreur qu'à ;4 et;4;;l/2
0/0. Je ne parle pas de ces, autres emplois
du capital en "valeurs étrangères qui rap-
portent 7 et 8 0/0 et souvent plus, lorsque
les risques sont proportionnels. Je me borne
aux emplois présentant toutes Jes garanties
de-sécurité possibles; et je constate qu'ils se
font à des taux qui ne sont pas en rappoji
avec la quantité de capitaux disponibles. A
quoi tient cette anomalie? Là est la ques-
tion. -̃ •• ̃ '̃• ,̃̃.•̃ --̃̃̃
En 1863 et 4864, quand on se figurait
qu'on ne verrait plus le capital bon marché,
qu'il n'y en aurait jamais assez pour, les
besoins, on était évidemment dans l'erreur
on ne comptaitpasassez sur lés crises, sur les
effets que produisent, à certains moments,
les emplois exagérés du capital. Ces emplois
exagérés font naître des embarras, provo~
quent des- liquidations plus ou moins dé-
sastreuses, et par, suite de ces liquidations;
une partie du capital sort des affaires et re-
devient disponible. C'est ce qui est arrivé
après la crise de 4 864, on a estimé alors
que l'argent qui s'était perdu dans les affai-
res étrangères que nous étions allés com-
manditer, depuis un. certain nombre d'an-
nées, pouvait dépasser un milliard; si on
y joint les mécomptes éprouvés par le com-
merce lui-même, dansune année où l'es-
compte avait été à 7 et 8; 0/0, les faillites
plus ou moins considérables qui ont eu lieu,
on comprendra facilement que les capitaux
sortis de cette liquidation soient restés ti-
mides pendant très longtemps., pendant
tout le «ours de l'année 4 865 et 4866, qu'is
le soient même e»eore un peu aujourd'hui,
et qu'ils s'amassent improductifs, dans les
caisses publiques.
On ne se rend pas compte généralement
de l'importance des capitaux que la liqui-
dation d'une crise peut tout à coup rendre
disponibles. Supposez que le capital rou-
lant engagé dans les affaires soit de 40 à 50
milliards cette supposition n'a rien que
de très vraisemblable, r et qu'une crise a-
mène seulement la liquidation de la vingtiè-
me partie des affaires voilà immédiate-
ment 2 milliards à 2 milliards 4 /2 qui,en-
gagés hier, se trouvent disponibles aujour^
,d'hui. C'est ce qui explique comment, très
peu de temps après la liquidation d'une de
ces crises, on voit l'argent redevenir très
abondant dans les principaux réservoirs.
À ce capital plus ou moins; considéra-
ble qui se dégage des anciennes affaires
et qui redevient dispoaible, il faut ajouter
le capital nouveau qui 'résulte des épar-
gnes annuelles. L'année 4 866^ certainement,
a été une année assez prospère le commerce
extérieur s'est accru de.près d'un milliard-
sur l'aimée précédente, et le commerce in-
térieur n'a pas été moins florissant, si on en
juge par les revenus indirects, qui ont
produit 50 millions, de plus qu!en,-1865,
et par les recettes des chemins, de fer, qui
ont eu des augmentations importantes; ce-
pendant ce développement de prospérité n'a
pas suffi pour absorber tous les capitaux
disponibles. Pourquoi? parce que je le répè-
te, aux capitaux sortis de la liquidation de
la fin de 1 864, il faut ajouter ceux provenus
de l'épargne de 4865 et. 4866, et que cette
épargne enFrance, quelles que soient les cir-
constances, est toujours considérable c'est
ce qui explique encore le renversement de
tous les-iaits reconnus jusqu'à ce moment,:
S savoir que quand il y avait un défi-
cit dans la récolte,, des céréales ce
Corinne Destrem»nt et Pauline Régis at-
tiraient donc l'attention~ universelle, et
faisaient, sur la rive gauche du lac, une as^
sez jolie récolte d« sourires admirateurs,
lorsque tout à coup, tant il est vrai que la'
foule est inconstaste, elles se" trouveront
éclipsées et comme oubliées..
Les veitures s'écartaient, les cavaliers sa-
luaient respectueusement ;,©n échangeait ;'àf
mi-voix ces mots
Elle est vraiment la plus belle femme
de Paris 1
v- –Ma chère, dit Corinne Destremont avec
un certain dépit, à sa pstite amie Pauline
Régis, tous ces hommes sont plats et lâches.
Que veux-tu dire? p.. f -y
Regarde.
Et du bout de son ombrelle là femme ga-
laaits montrait une voiture qui passait au
.trot parmi toutes les autres qui marchaient
au pas. Cette Toiture n'était pourtant qu'une,
simple victoriaatlelée d!un cheval unique,
conduite par un cocher ds quinze ou seize
ans, à eôté duquel était assis un groom du
rnèrn» âge. ̃̃̃•̃ ̃̃•̃;
La voiture était brune, les livrées noires,
le cheval bai brun.
Tout cela sobre, élégant, irréprochable.
Une femme en demi-deuil, qui pouvait a-
voir vingt-quatre ou vingt-cinq ans, était
dans la Victoria.
•On avait salué les deux pécheresses en
souriant, on se découvrait avec une respec-
tueuse admiration devant cette femme, qui, 1,
evidemmen t, appartenait âumeilleur monde.
Pauline Régis eut une exclamation naïv»
Oh qu'elle est belle dit-elle.
C'est ce qu'ils disent tous, fit Corinne
avec un dépit croissant.
Mais ils disent la vérité, ma chère
belle, murmura la jolie actrice Sais-tu qui
c'est? ̃- y
Une femme du monde.
Oh ça se voit bien.
Merci, dit Corinne, tu es boase pour
nous, ma petit*.
Une veuve? R
Ta l'as dit.
Gomment la nommes-tu?
La baroane de Planche-Mibray.
Un joli nom, dit Pauline Régis.
déficit entraînait une certaine exportation
ie numéraire, qui se traduisait toujours,
par la diminution des encaisses et par une
plus grande eherté. du capital. Nous -a-,
vons eu cette annés un déficit il a- fallu y
pourvoir par dés acquisitions de, céréales
au dehors, e,t ces. acquisitions ont été faites
sans amener dediminution dans l'encaisse
de là Banque de France^ et ailleurs,. et.avec
l'escompte de 4 à;3;0/0. r' ;b
L'année 1867, àdeûi; ans et plus de la
crise qui a eu lieu à la fin de ^4 864, et lorsque
déjà on commençait ;à en oublier,; les effets,;
aurait pu profiter de cette agglomération de
capitaux et donner une activiténouvelle aux
affaires. Malheureusement elle se présente
avec d'autres préoccupations il y.a d'abord,
l'approché de l'Exposition universelle qui
paralyse les affaires courantes, on se réserve
pour ce moment puis l'esprit général estiaux:
armements partout les nations se réorga-
nisent militairement à l'envi l'unede l'au-
tre, et quand on rapproche ices armements
et ces réorganisations militaires dos ques-
tions pendantes, en. Europe on n!est pas
précisément rassuré, et 'ce n'est pas une
disposition favorable pour les affaires
non-seulement elles n'ont pas le déve-
loppement; qu'elles pourraient avoir, eu
égard à la masse des capitaux disponi-
bles, mais on peut même constater qu'il
y.a un certain ralentissement. Nous ne sa-
vons pas ce que les revenus indirects ont.
donné pour les deux premiers mois de 1 867,
mais neus avons sous les yeux le tableau
du commerce extérieur pour janvier il ac-
cuse, en ce qui. concerne l'exportation, une
diminution sensible par rapport à l'année
dernière; et, quant à l'importation, elle ne
se balance avec. celle du premier mois [de
1867 que par, suite d'une plus grande in-
troduction de céréales. Le commerce de Pa-
ris se plaint surtout. C'est en effet luijjui
est appelé à subir le premier coup des pré-
occupations politiques, et quand on voit la
diminution progressive du portefeuille de la
Banque de France, on reconnaît que ses
plaintes doivent être fondées.
Qu'y a-t-il à faire pour changer là situa-
tion, et pousser tous les capitaux inactifs
vers des emplois productifs ?
Rien autre chose, à. notre avis, que de fai-
re pénétrer dans les, esprits la conviction
profonde qu'on né veut pas la guerre,;
qu'elle ne naîtra pas des difficultés qui sont
pendantes, de l'ambition surexcitée de la
Prusse, des convoitises latentes de la Rus-
sie, et d'une insurrection possible en
Orient. Le jour où l'on aura fait naître cette
conviction, si on peut y^arriyer, on; s'aper^
cevra bientôt qu'il- n'y aura pas tropde ca-
pitaux pour nos besoins, que nous en avons
facilement l'emploi même "chez nous, sans
chercher au dehors des placements plus ou
moins aventureux. Je ne ferai, point ici
rénumération de toutes les. industries;
qui en manquent, de tous les travaux
qui chôment faute de capitaux suffi-
sants, je ne mentionnerai que l'agriculture.
Peut-on dire que l'agriculture ait aujour-
d'hui tous les capitaux dont elle a besoin,
qu'elle ne gagnerait pas beaucoup à en être
plus largement pourvue ? Avec l'impulsion,
qui résulte, pour toutes les branches de l^açr:
tivité. humaine, des chemins de fer, de la
télégraphie électrique, et, des applications,
nouvelles de la science, la Californie. et
l'Australie peuvent verser impunément dans
le monde des centaines de millions d'or par
an, l'expansion du commerce et de l'indus-
trie est assez grande pour les absorber, sans-
qu'il y ait à craindre de longtemps une. dé-
préciation sensible dans la valeur des mé-
taux précieux.
Mais pour cela, il faut, je le répète, qu'on
ait coniance dans l'avenir, qu'on ae puisse
pas être surpris comme on l'a été l'année
dernière, par un de ces drames belliqueux:
qui mettent7 tout en siiPpéns, qui arrêtent;
C'est la tante de Léoa.
Quel Léo»?
i– Léon de Villenave, tu sais bien.
Ten ancien adorateur?
Oui, ma chère.
Est-ce qu' ilnf est pas ruiaé?
• C'est-à-dire que ce sont ses créa»cierS
qui le sont, car il ne. les payera jamais.
r– Boni fit en souriant la jolie actrice,
(juând oh parle duloup.. tu sais leproyerbe;
En effet, voilà Léon. • '̃̃̃ -̃• ''̃ hi ̃'̃•;
Et Corinne fit un petit signe à un jeune"
homme qui caracolai ÇdànsT' allée dës^caya}-.
liers.- "J _̃ ̃{,̃ ^w/
C'était un homme d'environ trente anst
assez beau garçon, en dépit de lèvres min-r
ces, ironiques et qui n'étaient pas dépour-ri
vues d'une certaine méchanceté froide, et
d'un œilfaux_et pour ainsi dire cruel.
M.: Lé*on de Villenaye s'approcha du ]an-^
dau et baisa le bout des deigt. gantés de Co-
rinne en lui disant:
Il me semble que tu es un peu émue,
chèreCoco? Y
Je suis furieuse.
Bah Et contre qui ?
Contre ta tante.
A ces mots, M. de Villenave regarda Co=
rinne Destremont avec un étonnement plein
d'impatience et qui semblait dire
En vérité, que peut-il donc y avoir de
commun entre ma tante, qui est une femme
du vrai mondje, eMoi?/ ''̃
• Quand les femmes comme elle sont
veuves, belles et riches, poursuivit Corinne,,
elles ne doivent pas venir ici nous faire con-
currence et absorber l'attention universelle.
M. de Villenave se mit à rire. >
-i- Rassure-toi, ma mignonne, ma belle
tante n'a point l'intention de te prendre le
moindre amoureux.
Mais tu en es amoureux fou, toi?
Oh! moi, c'est selon. et puis, c'est
différent je suis ruiné. si j'épousais
ma tante, je serais dans mon argent, comme
on dit. Mais jusqu'à présent tu sais, >
ça ne va pas. i
Comment? `~
• Je lui suis profondément antipathique.
Voilà une chose qu» je comprends, fit
Corinne en souriant.
ioutà coupla vie industrielle et commercia-
le des. nations. Cette confiance, on ne l'aura
plus maintenant qu'avec la liberté po-
litique. Le; jour où;, la nation, partici-
pant à la direction :desés^ affaires et
pouvant les contrôler à tout instant par,
l'action de la presse, saura qu'on 'ne peut
plus' rien entreprendre contre" son' gré, ni
l'entraîner 'malgré élje dans des entreprises
désastreuses.rce jour-là,;les affaires repren-
jdrontune activité nouvelle^ et les réservoirs
où s'amasse inutilement le capital disponi-
ble se videront, très vite. Ilest donc de Tjn-
itérêt économique, comme de l'intérêt poli-
tique, de donner cette liberté le plus- tôt
possible,' sans ^marchander sur les condi-
tions', le retour dé la confiance est à ce prix.
VICTOR BONNET.
uiirtitatiù iLLLlrî\a.r Sliy UiiO
EGYPTE
̃ ?. Suez, 8 mars.
Le paqu&bot des] Messageries impériales, le Mo-
zambique, apportant les malles de-Maurice et de la
Réunion, est arrivé ici ce matin à 4 heures.
̃ INDES
w Calcutta, S mars.
(Par le télégraphe indien.)
Le budget a été présenté au conseil législatif. Le
budget de l'année, qui a expiré eu avril dernier,
présentait une différence de 3 millions do livres
steiling entre les dépenses et les recettes. Pour l'an-
née suivante, le déficit a été de 2 millions. Il est
évalué à un demi-million pour l'année prochaine.
Les droits sur le salpêtre sont supprimés. Les
droits mis à l'exportion du blé et à l'importation
du Champagne el d'autres vins seront élevés de
50 0/0. C'est avec cette augmentation et le nouvel
impôt sur le revenu qu'on se propose de faire face
au demi-million de déficit. 3
TURQUIE
Constantinople, 10 mars.
Nubar-Pacha, ministre des affaires étrangères
d'Egypte, est arrivé ici en mission extraordinaire.
L'ex-ministre de la guerre, Husseim-Pacha,aété
nonimé commandant-général en Bosnie. }i
LêLtremblement dé terré de Mételin a été épou-
.vantablé. Un grand: nombre de personnes ont péri,
et lës-dégâts sonWmmehses. --̃- ̃ ̃ i:
:( '̃̃•̃' ̃• ̃̃ (Agence Ssveu-Builm.J
1-- (Voir plus loin les dernières dépêches.)
V 'lJE;SÉNAtUS-CONSULTE:T"
f Le Sénat comaaience; aujourd'hui la dis--
cusâiôn- du projet de séhatus-consulte qui
lui confère une sbrte.de veto suspensif sur
les Ibis votées par: le Gqrps'-légisiatif. 11 est'
plus que présumable que leSénat rie repous-
sera pas l'extension d'attributions qui lui
est proposée aucune assemblée n'a de pa-
reils héroïsmës.; '̃̃ •
II n'est pas superflu, néanmoins, de se
rendre^ compte delà portée et. dès consé1
queneës possibles de ce vote si facile à pré-
yoir En réalité, ee n'est rienile moins qu'une
trarisfermation de la Constitution de 4852.
£é gouvernement "a eu raison 'de vouloir
épargner aux sénateurs la nécessité de re-
courir à une sorte de /subterfuge, lorsqu'ils
désiraient exprimer leur avis sur une loi, et
de rendre légal l'examen détaillé des lois
par les membres" du, Sénat. Kôus avons ap-
prouvé cette innovatidn, parce que. toute
discussion nous paraît; utileet profitable a-
tout le monde. ̃
Pourque ces débats [ du Sénat eussent un
objef ëf fussent susceptibles d'un résultat
pratique, le projet de sématus-consulte con-r
cédait à cette assemblée le droit d'appeler,
par un rapport spécial, l'attention de l'Em-
pereur sur certaines dispositions des lois
votées par le Corps législatif. Le gouverne^
Impertinente! :i
–̃ Alors,' tu n'as pas* deehancé?.
Jusqu'à présent. f
Et quelqu'un ena-t-il? w
Peut-être.
"Ua homme que m»us cofanaissons ?
Oui certes. R-- ^̃̃̃'< :i:
-^Somnom'? =
-^Manuel. ̃̃̃!̃ ̃'> ̃̃̃̃• ̃̃
Le petit Maugëville?
–^Lui-même/ ma chère;
II est certain, dit là jolie Pauline Ré-
gis avec une admiration naïve^quë G'ëstrurt
bi«n joli garçon, M. Manuel de Maugëville;
et bon, et charmant, et spirituel. Vous savez
coïQBae il a aime Madeleine? L ̃ r:
^-ICtrtainéméntjhous -lesâvons dit Co-
rinne1 av«c aigreur^ ? -:i
̃h- Et il devraitbién l'aimer encore, ajou-
ta M. de Villenave. •
-–Pauvre Madeleine soupira Pauline Ré-
gis, -voici bien-dix-huit inoi s qu'elle est
morte, n'ést-cë^pas? ? ::f
1 Apeuprèsv;' •̃•̃
Eidépuis lors, on ne voit Manuel nulle
part. On le disait inconsolabler ̃̃̃-̃̃̃̃
Mais puisque, la tante de Léon se char-
ge de le consoler !;= i:1 '̃
-i- Oh! pardon, fit M.s de i: Villenave,. je
n'ai pas dit ça,rma chères 00
-'̃̃ Quedisais-tû.donc tout à l'heure?
Que si un homme à quelque chance de
réussir, c'est lui à coup sûr: Mais pour
réussir, il faut entreprendre, et jusqu'à
présent je crois que Manuel est tout entier à
ses regrets. > ̃ :v'
Corinne regarda froidement le jeune hom-
me •̃"̃•'•̃ ̃ ̃"̃̃ ̃: '̃: /'̃ ̃ •̃ ̃ '-•
Léon, dit-elle, je ne te connais mal
heureusement pas d'aujourd'hui
Tu es aimable!
• Et il faut bien que je té le dise Tu; es
faux comme un jeton.
Insolente!
–Je suis même convaincue que tu trames
dans l'ombre quelque intrigue bien odieuse.
M. de Villenave tressaillit.
fi– Pour té faire épouser par ta tante et lui
faire payer tes;déttes; -acheva-Corinne. Mais
ce sont tes affaires et non les miennes. Bon-
soir et bonne chance
ment pouvait s'autoriser de ce rapport du
Sénat pour soumettre la loi à un' nouvel exa-
men de la part du Corps législatif
Il n'y avait là rien que de juste et de rai-
sonnable. Le grand mérite de la Constitu-
tion de 1852, c'est qu'elle a donné, à chacun
des grands corps de l'Etat, des attributions
parfaf(ém.ent déterminées et qu'elle a rendu
les co'ftûits impossibles. •
Le projet de sénatus-consuïté ne déran-
geait en rien cette harmonie de la Constir
lution on peut même dire .'qu'il Iaforti-
fiâit. [ "-̃'• :-v;' u :
frapper de nullité, par un refus de sanction,
une loi. votée par lé Corps législatif; mais
c'est un' droit; dont Fexercice'est fort délicat;'
aussi n'en a-t-èlle usé qu'une seule fois de-
puis..4852. Provoquer un .nouvel examen
de- la. part du Corps législatif était déjà
moins grave que d'annuler mie de ses déci-
sions l'autorité morale qui se seràit^attà-
chéeàunvote: du Sénat* serait çnçpre ve*
nue atténuer le caractèré>de cetfe Ùécision,
et lui enlever .toute apparence .d^m- conflit
direct d'opiflion entre là couronne et le.
Corps. législatif. -;̃•. ï
II n'était pas à supposer que le Sénat use-
rait fréquemment de ce droit, .parce quela
difficulté de mettre toute une assemblés
d'accord sur les termes d'un rapport sera
toujours très grande. Le projet de sénatug-
consulte nous paraissait donc sans inconvé-
nients.
Neus n'en dirons pas autant du projet que
la commission du Sénat a substitué à celui
du gouvernement. L'obligation d'un rapport,
spécifiant des critiques déterminées, et mo-
tivé par des considérants ne"ts et précis, fait
place au vote d'une simple résolution qui
pourra être conçue en termes* généraux.
La différence est fondamentale. Pour faire
adopter un rapport par le Sénat, il aurait
fallu que la majorité de l'assemblée fût
d'accord sur une ou plusieurs modifica-
tions à introduire dans la loi tandis que
tous les sénateurs qui auront objection
à une disposition quelconque d'une loi
pourront voter en faveur d'une résolution:
par les motifs les plus différents, et quel-
quefois les plus contradictoires. Y®ici, par
;exemple, la loi sur l'instruction primaire
les sénateurs partisans de la gratuité- ab-
solue ceux qui trouvent, au contraire,
,qùe les dépenses mises à la charge de
l'Etat sont trop fortes; les avocats et les
adversaires systématiques de l'obligation
ceux qui veulent la nomination des institu-
teurs par les recteurs, ou par les conseils
d'arrondissement, ou par les conseils mu-
nicipaux; ceux qui veulent supprimer l'en-
seignement congréganïste et ceux qui veu-
lent l'indépendance absolue dès congréga-
tions enseignantes; pourraient fort bien,
parles considérations les plus, opposées, se
réunir dans la pensée de. faire échouer une
loi qui' ne donne point satisfaction à des-
vues'si diverses. J
En second lieu, le vote d'une résolution
par" le Sénat .n'ouvre point une facilité au
gouvernement il lui impose une obliga-
tion. Le gouvernement ne conserve pas son
libre arbitre il n'çst pas le maître de pas-
ser- outre aux objections du Sénat; il est
contraint d& soumettre la loi à une nouvelle
délibération et d'attendre pour cela; hors le
cas" d'urgence, jusqu'à la session suivante.
̃ -Ilven résulte que le vote des lois par le
Corps législatif n'est plus que provisoire et
qu'il aura besoin, rion-seulement delà sanc-
tion de la couronne, mais de l'adhésion du
Sénat. 11 est impossible, si cette grave in-
novation est introduite dans la Constitution,
qu'on -ne soit pas conduit à- restituer au
Cerps législatif lé droit d'initiative, en
échange de la décision souveraine ;qu' en lui
fait, perdre.' .̃ V' :'̃•̃
IL est une autre assemblée qui ressen-
tira également le contreTCOùp de.jrexten-
Corinne, en parlant ainsi, congédiait M.
de Villenave dun geste, l'engageant à re-
prendre l'allée sablée des cavàliersrf •
Mais Léon ne bougea pas
̃c- Chère madame,: dit-il en ^"adressant à
Pauline Régis, nous yoiçi;au'chaleï.des lacs,
priez donc votre amie d'accepter un verre;
àe Baadàre et .ua biseuit. Je.ne veuxpasrquè
vous restiez :sous;.l'impression ^mauvaise-
qu'elle se fait uh plaisir de vous donner de
:Vlêu '̃̃'̃?"̃ ̃-̃̃-̃̃̃'̃̃̃̃: ̃/̃'̃̃ ̃̃̃̃'̃•• ;̃ ̃' ";l']/
1 r– Soit, dit Corinne, allons: Mais tn ne
bous prouveras pas -iqu8 tu; :ps devenu meil-,
leur'i': -̃•'c; ^'o: h ̃•" •
Quisàit.?'
Àa temps où je; t'aimais, poursuivit
Corinne, tu étais méchant, égoïste, menteur
et faux. .-ï •'̃'̃̃̃'̃̃>̃̃̃ :̃̃̃̃ i: z: :-S-,
Si tu ajoutais lâche, dit M. de Ville-
nave en souriant; "lé portrait serait plus flat-
teur 'encore. '[' ̃̃̃̃.̃.•• v";
• -Hé|, hé! répondit Corinne, il est re-
connu dans le monde que du inoment pu un
homme s'estbattu en", duel, il est plein de_
courage. Mais, en cherchant bien. dans;
mes souvenirs. Enfla, je né veux pas t'ex-
terminer aujourd'hui;
Tu es bonne pour moi en vérité • v
Et'M. de Yillenave lança son cheval dans
là petite allée quj conduit au chalet des lacs.
Quelques secondes après, le valet de pied
de Corinne tenait en main le cheval de Léon.
Ces dames mettaient pied à terre et tous
trois s'installaient auprès d'une petite table
ronde^en plein air. > -:̃ ̃
–-Ecoute, Corinne, dit alors M. de Ville-
nave, tu- es souvent cruelle pour moi-
Cela, tient à ce que je t ai beaucoup ai-
mé jadiSj mon cher. •̃̃̃.
Passons. Tu es donc cruelle pour moi;
mais tu :1e serais moins si tu connaissais
«îb tre situation respective a ma tante- et à
'moi.. ,••'̃̃̃= ̃̃ .'̃ ::̃̃:•' • •- ̃̃̃- ;'̃
Voyons, dit Corinne, je me sens por-
tée à l'indulgence, et je ne demandepas
mieux que de te trouver des circonstances
attêhuantes. -r
-i- Mon oncle, le baron de ;Planche-Mi-
bray, frère cadet de ma mère, avait qua-
rante-six ans quand il s'est marié.
C'est un peu tard.
sion des attributions du Sénat, c'est le
conseil d'Etat. Ce corps qui jouait jusj
qu'ici un, rôle si considérable et: qui était
la cheville "ouvrière du gouvernement,; a
perdu de son importance en cessant d'être
chargé exclusivement de la déferise des
lois et de, la repriésentation du gouverne-
ment devant les Chambres. Lé droit de cen-
sure et,; de veto sur .les lois quelle Sénat'
exërceca~d,ésormais vâ;diminuërencorélëi®l~
que le conseil d'Etat joue dans la corifectipff*;
des lois, puisqûèsès décisions que le' Cefrps
législatif est obligé de respecter, pur-
ront être infirmées par une résbluticK Le
conseil d'Etat, dont les délibérations aâ'au-
rontplus guère qu'un caractère proviseive et
consultatif, tendra donc à devenir enfeitj
sinon en droit, une simple commission per-
manente pour la préparation des lois et pour
:r'élaboration des décisions ministérielles:
Ces considérations suffisent à indiquer
toute la portée; du changement qu'il s'agit
d'introduire dans la Constitution de- 4852.
Quels peuvent être Ms:- avantages et quels
.sont les inconvénients de cette transformât
tion? C'est là une, question que la discussion
qui s'engage aujourd'hui au Sénat éclairera
;peut-être.. i
? ;:V; CDCHEtàX-OLAMONT.
LE C/iBINET ANGLAIS
Et la: question d'Orient
'.0
Nous croyons devoir reproduire d'après
le Moniteur, le discours prononcé par lord
Derby dans la séance de vendredi soir, et
qui est l'exposé clair et précis de la politi-
que que le cabinet de Londres a cru devoir
adopter dans la question d'Orient! Il nous
semble inutile de comparer le -langage du
premier lord de la Trésorerie; avec celui des
dépêches russes que nous avons publiées :i
jamais contradiction ne fut plus absolue.–
G. Lefèvre. ::̃•̃ '̃}̃> "̃'̃ ̃ ̃ -:v '̃ ̃̃- -̃
Le comie de Derby répondant au duc d'Àrgyll,
s'exprime ainsi
Lorsque le noble duc a commenté si librement
la conduite tenue par le gouvernement, j'espérais
qu'il allait nous, dire qu'elle attitude il i-ecomman-'
derait luirmême de; prendre dansvees affairés de'
Crète. Autant qu'il m'est possible de comprendre
le noble duc, il considère les obligations des gran-
des puissances comme étant.précisément contraires
à ce. qu'elles sont suivant moi'; il Id.it que ces obli-
gations des grandes puissances doivent encourager
les aspirations des nationalités et les 'insurrections
•sur tous les points de l'empire turc. ••̃
La dernière chose à laîre peut-être est de signa-
ler au sein du Parlement anglais les défauts du
gouvernement turc d'aggraver ainsijcertaines ac-
cusations de mauvaise administration, et de moiK'
trer une sympathie sans bornes pour ceux qui sont
..en révolte ouverte contre son autorité. Le noble
;duc devrait se rappeler que l'une des conditions
de rëtcrblissement du royaume de Grèce, comme
Etat indépendant, a été Gel le- ci Tandis que, d'un
côté, toute protection doit être donnée contre une
.réaction, de la part de la Turquie, eu conséquence
des arrangements qui ont eu lieu, il est également
établi côniiue principe fondamental que tes gran-
des puissances européennes ne toléreront pas un
seul instant une attaque ou une invasion dirigée-
contre les possessions turques. 1 °
II a été convenu par l'acte de 1S30 que leur dé-
termination était de ne permettre ni attaque ni a-
^gressioçi-de cette nature. Aujourd'hui qu'est-ce donc
que cette insurreclidn de Candie? Je ne prétends
pas défendre tous les actes du gouvernement turc
je ne dis pas que la population Cretoise n'ait point
eu grandement à souffrir de l'oppression, n'ait pas
eu beaucoup de misères maisce que je dois dire,'
c'est que tous les rapports qui nous sont parvenus
depuis le temps du consulat de M. Longworth. jus-
qu'à présent ont montré que les plaintës^les chré-
tiens avaient été fort exagérées, que plusieurs d'en-
tre elles, au sujet des impôts, par exemple, sont sans
fondement; que la Crète est le pays le moins lour-
dement imposé des possessions turques. Je remar-
que parmi les sujets de plainte exposés dans une
pétition adressée au sultan, en mai dernier (il
existait .sans doute quelque raison à certaines de
ces réclamations), je remarque, dis-je, celui d'in-
justice de la part des pachas. Il parait néanmoins
quêtes injustices étaient commises' contre la; 'yo-
lonté du gouvernement turc et très exagérées. ¡.
Le noble duc prëtendra-t-il que le désir d.g faire
j C'est-à-dire qu'il me faisait tort de sa
fortune, sur laquelle j'avais toujours compté.:
̃ Ehinais dit Pauline Régis,:un hom-
me à quarante-six. anis n'est pas': vieux;
Surtout quand ril épouse une "femme
de dix-huit, n'est-ce pas ? t:t
;̃•: i– :Eh bien !̃ qu'.eët-ce que cela proiive ?
Ton oncle est mort. -Vr' •: ̃ •: '•. ̃̃̃̃
W-Il s'est tué à la chasse. ::̃
Bon et sa veuve est àremarier.
• Qui. -v;
r Et le meilleur moyen pour toi dé re-
couvrer la fortune de ton oncle serait d'é-
pouser sa VeUVe? p f/' ''̃ '̃ ̃'} ̃
̃– Naturellement. >
'̃'̃ Mais on doit t'àvoir un peu sn gripps,
tu as une*figure.à ça. v i; >.
+- Tu es vraiment charmante
Ettun'as pas de chance. Alors, tu, te .r
dis. "•̃̃' • •;̃
7 -i- Je me dis, interrompit M. de Ville-
nave, que si tu étais bonne fille.1
Eh bien? ̃ r;
Tu pourrais me rendre un service..̃••-
Commenïcela?. ̃; >.̃̃'̃}'̃̃'
Et te mettre dans mon jeu.
Pour te faire épouser ta tante ? '̃̃-̃
Qui., "•;̃ “̃̃̃̃ ̃•.•'̃
Mais comment ?.
Tu peux m'être utile si tu le veux, et
madame aussi, acheva M. de Villenave en ̃̃
regardant Pauline, Régis._ ̃' .•;̃
iG'est possible, dit Corinne, mais cer-
tainement te faire épouser la plus belle fem-
me de Paris, comme disent tous cesrnesr:
sieurs,: serait une mauvaise action.
̃ -^r Même s'il y avait au bout un pot-de- `
vin de cent mille francs ? fit M. de yillenave:
d'un ton railleur:
1 Àh I tum'eii diras tant! répondit Cô-,
rinne. Viens ce soir prendre une tassé de
thé. Nous causerons.,
A ce soir donc, répondit M. de Ville-
nave en sautant.en selle. ̃
Quelle ^canaille! disait Corinne en re-
gagnant son landau. Mais dame !ce>t mille
francs!v. ;V ̃̃; '.̃̃•'̃
Pauline Régis ne répondit pas. ̃•̃̃_ ̃̃
EJllé songeait, en soupirant, à M. Manuel
de Maugëville.
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