Titre : La Presse
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1867-03-07
Contributeur : Girardin, Émile de (1806-1881). Directeur de publication
Contributeur : Laguerre, Georges (1858-1912). Directeur de publication
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Description : 07 mars 1867 07 mars 1867
Description : 1867/03/07. 1867/03/07.
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Grande collecte... Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/03/2008
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~'Aâeat~rstr~bron se Te~eeve le ~it dë ~19 6F a t'édae~t
PARIS, 6 fïlARS
i RUSSIE M 0MËNT
L'article suivant de la Correspondance
russe, qui. prétend exposer toute la politi-
que, du cabinet de. Saintrpétersbourg dans
la question d'Orient, peut se résumer en
deux mots:
Du côté- de Constantfirople, pas d'inter-
vention; mais l'insurrection, encouragée,
applaudie, secourue. '̃̃̃̃
Du côté de Vienne, hostilité implacable à
l'égard de tout Ge qui se fait pour constituer
l'autenomie polonaise^e la Gallicie.
Dans cet exposé, ce qui est le plusétran
ge, c'est qu'on songe k le présenter comme
une garantie pour la paix dé l'Europe .11
n'est pas un de nos leçteursqui ne voie clai-
rement ce qui se cache d'ambitions ou de
convoitises sous ces assurances de bien-
veillance et d'équité. ̃-
Avant de parler des convoitises que l'on nous
suppose, protestons contre l'imputation toute gra-,
tuite qui est mise en avant. Là Russie n'a pas sou-
levé la question ^'Orient; elfe a vu les maux into-
lérables qu'sndurenl lés^chrétièns soumis à la Tur-
quie, elle a appelé l'attention sur ces maux quand
d'autres fermaient les yeux pour ne pas; les voir,
mais.élle rie les a pasprovoqués: ils résultent d'une
situation fausse maintenue artificiellement au prix
de sacrifices de toute nature, de conscience et
d'argent. <̃
Pour le moment, elle ne pouvait que les adoucir,
et c'est ce que la population russe a fait avec un
entraînement qui n'a pas été-égalé ailleurs; mais
les complications ont surgi spontanément, et si la
révolte a éclaté et s'est propagée, la faute en est aux
circonstances et non à nous.
Nos. détracteurs ne. sont pas i mieux inspirés q'uand
ils nomment la Gallicie comme le but de notre am-
bition. Si, comme on l'imprime dans quelques jour-
Baux, les. Galliciens polonais voient s'accumuler à
leurs frontières les: troupes et les munitions,ils
voient mal s'ils s'attendent à une invasion russe
pour l'été dé cette année, ils ont tort.
Aucune concentration extraordinaire n'a été or-
donnée le budget du ministère de la guerre, bien
loin de s'accroître, comme ibarrive en prévision
d'ane.campagne, subit chaque année de nouvelles
réductions-, ,f ̃
Geo^est donc pas pour se mettre en état de dé-
fense, que M. de Beust a hâté la réconciliation avec
les Hongrois, et il faut trouver un autre gens aux
compliments dont on l'accable pour « cette œuvre
honorable, libérale-, opportune et conforme aux; in-
térêts, généraux de l'Europe. »
Sans doute il existe une question de Gallicie; le
gouvernement antrichiem l'a posée lui-même le
jour où il a soumis la population rnsse de cette
province, population .dékraée, fidèle et aombreùse,
à l'élément polonais. La Russie indignée. de cette
injustice a l'ail tout ce qu'on peut demander à, une
nation européenne ella, n'a pas compromis la paix
de l'Europe^ mais ïl.neifaùt pas l«i demander plus;
et ce serait .trop que d'exiger d'ellele sacrifice de
ses sympathies;,
Ouij la question- gallicienne. existe, bien malgré
nous elle nousiouche profondément, et continue-
ra à nous toucher, tant que la population russe de.
cette province n'aura pas le --libre exercice de son
idiome et de sa religion, lant. qu'elle ne sera pas
traitée sur le pied' d'égalité avec les autres popula-
tions de l'empire d'Autriche. ;:i :^>
-A cet article il convient de joindre un ré-
quisitoire que nous apporte le Journal de
Saint-Pétèrsbourçf.
Cette feuiile.se refuse à Joute assimilation
entre les Polonaig soumis à; la domination;
russe. et lesctu-étiens d'Orient. Cette assimi-
lation, la conscience.de FEurope la reppus
se égalem~nt;çar enti~ë les .uns. et les. au-
tres il y a cettetdifféreBce que les premiers
sont des martyrs– martyrs de leur foi et de
leur patriotisme, –-tandis crjiie les autres
s'élèvent èrâduélîëmënt sous. 'une autorité
clémente à là possession des droits des peur
pies libres; ̃ "̃•̃•̃̃
Voici,; du reste, l'article dans son texte
complet:
Un télégramme' de. Constantinople, en date du
26 février,èst Arrivé, d'après lequel une nouvelle
circulaire de la Sublime-Portedéclarerait épuisées
les concessions que le gouvernement du sultan croit
possible de faire aux mécontent** et elle ajouterait
FSHLL1TÔN DE LA PRESSE
̃ '̃̃ 'ml mais 18«7 ".•̃
.̃̃. .-f • ̃
̃ ̃ b l
C~I~ PL~i~~R~~ a t~
fiBÀÎlLAIi 1 PLANCHEMiBRAT
AW^SIt- PROPOS
II est i. Paris une rue qui porte le Dom
dé Planche-Mibray au, bord; de l'Yonne,
entre' Auxerre et Coulanges, sur la lisière de
la forêt de FrettQie, un petit château en bri-
ques rougei avec tourelles en poivrières,
s'appelle également le manoir de Planche-
Mibray.
Ge rapprochement bizarre est facile à ex-
pliapier. '••
En l'an de grâce i $99, Henri IV régnant,
un échevin de Paris, François Thibaud, s'é-
tant signalé, durant l'exercice de ses fonc-
"tions, par mai»t acte de dévouement, le roi
lui donna des lettres de noblesse et lui per-
mit d'ajouter à ion nom de Thibaud le nom
de Planche-Mibray, qui était celui de la rue
qu'il habitait,
Le petit-fils de l'échevin anobli, devenu
mestre-de-camp sous le "roi Louis XIV, a-
cheta une 'raste terre en Bourgogne, et, au
lieu d'en prendre le nom, il lui donna le
sien et bâtit le manoir de Planche-Mibray.
Les Planche-Mibray sont devenus de
grands propriétaires de Basse-Bourgogne, et
le dernier descendant mais de cette famille
tivait enran;t840rcommé on ra 1@ voir par
le prologue de cette Justoire.
~&~9t~8 ~MJoorBaux (Bu B'oat
~s de legttr~: a ost
que ce gouvès^eïïjéà'trsè; sepf assez puissant pour
combattre, àlùT»éuU^as€rrectiou de Candie. i
II réclamerait 'onc, pour assurer sa domination
dans celte île, le même droit que la Russie a fait l
valoir à l'égard do la Pologne. La Sublime-Porte j 1
conclurait en rejetant la responsabilité de ce qui t
adviendra sur ceux qui. sous -le masque de l'ami- 1
tié, poursuivent, en .réalité, des buts menaçants l
pour la paix européenne. -,j.;
Comme aucune puissance n'a fait prévoir uue <
intervention armée, cela-signifie sans douie que la
Turquie répudie désormais toute intervention mo- g
raie de l'Europe. La déclaration n'est point sans (
fierté mais cette fierté pourrait s'appeler d un au-
ireinom quand il' s'agit d'une puissance -dont les
grands Etats européens ont toujours respecte l'in-
dépendance saos qu'elle ait jamais vécu ;en dehors
de leurs conseils et d'une certaine protection. '.v.
Avons-nous besoin de dire, d'ailleurs, que nous
n'admettons point, entre le mouvement chrétien en
Orient et l'insurrection polonaise la moindre ana-
logie ? En Pologne, les griefs allégués n'étaient qg ¡g
des prétextes révolutionr;aiies; en Orient, ceux que
les chrétiens font valoir sont de douloureuses réa-
lités, partout reconnues, et qu'en i 850 la Turquie
a reconnues elle-même..
Nous n'en dirons pas davantage au sujet de cette (
coinparaison, qui pourra être exploitée, si peu fon-
dée qu'elle soit, parties ennemis de la Russie, mais t
qui né saurait avoir aucune portée favorable àla {
Porte.- ̃•-̃ ̃' ''̃-̃ •" '̃
.Comme il y a des dominations injustes et cruel- {
lesj-il y a des insurrections qui deviennent justiOa-r (
blés la conscience contemporaine apprécie de far j (
çon diverse les unes et les autres; l'histoire impar- (
tiale les juge définitivement. La Russie peut haute- (
ment revendiquer devant Dieu et les hommes le |
.vertu de la tolérance envers toutes les croyances; t
elle ne persécuté aucune des classes de sa popula- c
tion pour la foi qu'elles professent; il n'y a chez
elle rien qui ressemble aux qualifications de rayas .'s
et de giaours.
Sous la direction du souverain éclairé et pater-
nel qui la gouverne, elle marche avec résolution-
et avec sagesse dans le chemin du progrès,1 dont :j
elle recueille les fruits à son grand honneur età
son; grand profit. Sans avoir besoin de prendre au-
cun masque, et dans l'effusion d'une charité chré- i
tienne sincère, nous en souhaitons autant à la Tur- 1
quie. • ,(
Malheureusement, ce sont d'autres exemples que
le gouvernement ottoman semble disposé à suivre.
Si circulaire que le télégraphe dénonce aujour-
d'hui est authentique, c'est ce que l'on appellera c
«: guerre sainte » que l'on paraît vouloir provoquer l
plutôt que de rechercher franchement des moyens 1
efficaces d'apaisement. i
Ajprès^ayoir foule aux pieds tous les engagements
pria à l'égard des chrétiens, c'est Ja force brutale t
que; l'on emp'oierà seule désormais pour lesriiain- t
tenir dans l'état misérable dont on avait promis dé t
les Affranchir. i
̃ Ojiïé la responsabilité du sang qui sera versé re- 1
tombe sur ceux dont l'iniquité aura amené, d'hor- t
riblps massacres. Dieu protégera la juste cause et "}
prêtera sou secours tou^puissant à ceux qui, dans
leur misère élèvent vers lui leurs mains supplian- 1
.tes et l'adjurent de ne point permettre que leur*
martyre se prolonge sous l'oppression d'une race (
qui rie veut pas traiter en frères les infants fidèles
de Jesus-Christ.
Nous "sonbaitons, pour l'honneur du gouverne-
ment ottoman, que la circulaire analysée par le
télégraphe soit apocryphe mais si elle existe, nul 1
ne^peul prévoir l'étendue des catastrophes pro-
ehaipe.?. Le sang des chrétiens coulera à floispeut-
êtrej mais le sang musulman ne sera pas répandu
moins abondamment.' .j: .••̃
Sic est une lutte d'extermination qw se prépae,
il faudrait désespérer de l'énergie des forces qui i
ont fait la civilisation moderne pour croire que la ]
consolidation de la puissance otlomane puisse sortir
de l'effort désespéré qu'elle aura hasardé dans la
démence barbare d'une ivresse fanatique. ]
Tout ce qui précède n'est qu'un, appel à
l'insurrection et à ce point de vue, il n'y a
aucune différence entre le langage de la
Correspondance russe et celui du Journal de
Saint-Pétersbourg.̃
La politique s'honore quelquefois par son
audace; mais de l'un comrne dè.liautre côté,
l'Europe ne verra que d'odieuses excitations
à la; guerre civile.
[.̃̃̃̃:̃:̃̃ v$ sscrétaiïs de iarédaeîion:
h B. BAtlER.
BQi~L~Tit~ ~L~~I~1~D~~
̃̃̃̃'̃ ̃ '• 7 EGYPTE 'y.:
Trieste, 5 mars.
Les avis d'Alexandrie, du 28 février, annoncent
que le comte de Castiglione avait apporté au vice-
roi lès insignes de l'ordre de l'Annonciade.
PROLOGUE
jte Crîmo de la rue dra 'S'enjple
Auxerre efct, comme chacun sait, une ville
bâtie en amphithéâtre, au bord de l'Yonne.
Un boulevard planté de beaux arbres l'en-
toure. Il y a la haute et la basse ville, c'est-
à-dire le quai et la rue de Paris.
Une seule rue carrossable, la rue du Pont,
relie les deux quartiers.
De la rue de Paris, de la place des Fon-
taines et de la rue du Temple, une foule de
ruelles étroites, obscures, mal pavées, des-
eendent, par une peate ardue, vers la ri-
vière.
Le commerce habite la haute ville.
Les quelques familles ^bourgeoises ou de
petite noblesse qui peuplent encore la capi
taie de la Basse-Bourgogne, se sont groupées
sur le quai d'Yonne, aux environs.de l'hôtel
du Léopard.
Les gens de commerce des environs, les
vignerons, les marchands de bois, descen-
dent rue du Temple, chez Victor Hugot, à
l'hôtel de VEpée.
Les hobereaux et les gentilshommes d'a-
lentour vont au Léopard.
Le samedi soir, l'hôtel: du Léopard offre
un coup d'ail pittoresque et des plus ani-
més. • -'••
La cour ist encosabrée de voitures qu'on
attelle, tilbïirys,bogheys,élégantsdogs-carts
à deux et quatre roues, chars-à-bancs de fa-
mille, lourdes calèches traînées par des
percherons, il y a de tout.
Ici M. de C. a demandé son eheval de
chasse et fera bien au grand trot les six
lieues qui le sépareat de son petit manoir
un peu lézardé.
Là le vieomte de P. est déjà sur le
siège de sofibreack attelé de quatre juments
postières.
Des dames élégantes et jolies, pour la
plupart, s'empilent dass les chars-à-bancs
et les calèches.
Onse dit adieu d'une voiture à l'autre, on
se répète i
Le voyage de Nobar-Pacha à Gonstaiitindple a été
ajourné. ̃'•'•">
Leè1 leit es âe Bombay £ofiï du 14 février. On'
mande de Kaboul que l'émir Schir-Âli-Khari a éië
baltupar Azim-KhanétAbdurrahman, et qu'il s'est
réfugié à H8rat.: Les vainqueurs se sont emparés dé
la ville de Candahar.. ̃
Les représentants étrangers au Japon sua'enl'ac-
cepte 1 invitation du nouveau taicoun et étaient ai-
le lai rerdre vis te h Osaki On disait que les né-
gociations p^ur l'Ouverture du port de Iliagos é-
taien1 ea bonne voie.
[Agencs Havas-B^lher.)
r7Q[v r-lx^loi-a les dernières dépêches )
CHROMQP P0LÎTPI
On lit dans le Mémorial diplomatique::
On a parlé, dans ces derniers temps, d'une en-
tente entre les cabinets de Paris et de Berlin sur la
question d Orient. q
Nous croyons que l'entente existe, mais qu'elle
ne constitue pas un fait nouveau. Dans le courant
de l'année dernière, à l'époque de la conférence1
pour le règlement de la.questioii des Principautés
danubiennes, la Prusse avait déjà pris; une attitude
qui semblait témoigner de son vif désir de marcher
d'accord avec la France dans les. éventualités de la
question d'Orient. Lorsque l'affaire de Crète a écla-
té Ultérieurement, il était donc naturel que le ca-
binet de Berlin ne s'écartât pas de sa ligne anié-
rieure, et c'est ce qui explique comment l'entente
que l'on .signale a pu se produire sans donner lieu
:à des négociations- spéciales entre les deux puis-,
sancës'.
Lespublications parlementaires faites en
Angleterreet en France provoquent des ré:
vélations analogues de" là part des autres
gouvernements. Le télégraphe nous donne
une analyse sommaire de quelques-uns des
documents publiés par la Russie
Saint-Pétersbourg, 5 mars.
Le Journal de Saint-Pétersbourg publie diverses
dépêches du prince Gbrtsehakoff sur la question
d'Orient, adressées pour la plupart au baron .de
Brunow, ambassadeur de Russie près la cour d'An-
gleferre. N
Une dépêche .du 20 août-1866 propose une en-
tente entre la Russie et les puissances occidentales
dans le but d'amener, un. arrangement pacifique en
Candie.
Unè.dépêche 'ditt..12 septembre constate le désin-
téressement de là Russie et fait ressortir la nécessi-
té de donner satisfaction aux demandes des Can-
diotes.
Une dépêche du 27 octobre constate les yainsef-
forts de la Russie en faveur des Serbes.
Une dépêche du 23 novembre dit que la Russie
considère l'autonomie de Candie, sous la domina-
tionjdu sultan, comme la solution la plus favorable
à la prospérité des chrétiens de cette ile.
Le Journal- de 'Saint-Pétersbourg ajoute que de-
puis ces dépêches les événements ont modifié; non
pas les principes de la Russie, mais leur application,
et qu'ils çnt amené ,de .nouvellesilégoçialions.
Sautai entendre ces dernières lignes
dàds ce sens que la Russie proposerait, ainsi
qu'on l'a annoncé, non plus l'autonomie de
Ja Crète sous la suzeraineté du sultan, mais
l'annexion de l'île au royaume de Grèce?
Il, suffit que la question soit posée pour que
nou|s ne tardions pas .à savoir quelles, sont
ces i négociations nouvelles dont parle le
Journal de Saint-Pétersbourg, sur quel point
et dans quelle directionnelles sent engagées.
Dans la question delà réforme électorale,
le ministère Berby renonce à. procéder; par
voie de résolution et ilen vient'à poser net-
tement, par un bill dont nous ne connais-
sons pas encore les termes, la question dé
cabinet.
Lj'àttitude prise par M. Gladstone, en ré-
ponse à M. Disraeli, semble démontrer que,
dé leur côté, les whigs sont déterminés à
accepter la bataille et- à faire échec au mi-
nistère actuel. •̃̃•̃• v
S'il en est ainsi-, lord Derby.et ses coller
gués se trouveront placés entre leurs adver-
saires naturels; wihgs et radicaux^ et leurs
nouveaux contradicteurs, qui, remontant
vers les doctrines tories et repoussant l'ur-
gence d'une réforme électorale, se range-
r A samedi prochain 1
Et chacun part, les uns pour Joigny, d'au-
tres-lpour Sens, quelques-uns pour la Pui-
saye), d'autres encore pour l'Avalonais, le
Nivernais ou le Morvan.
C^ singulier défilé commence à six heures
en été, à quatrè en hiver et se prolonge bien
avant dans la soirée.
Oh déjeune-à Auxerre les jours de marché,
c'est-à-dire le samedi. Maison rentre. dîner
chez soi.
Quelques jeunes gens cependant, la plu-
part; membres de la Société cynégétique de .~l
Ballie-Morvan s'oublient au cercle où l'on
joue gros jeu.
Souvent le tilbury de M. le vicomte est
attelé depuis quatre heures, et à minuit le
cheval piaffe encore dans la eourdu Léo-
pard.
M. levieomt« perd beaucoup d'argent et
continue k jouer.
Or, le dernier samedi du mois d'octobre
84|), l'hôtel du Léopard s'était vidé peu à
peu, et il ne restait plus dans la cour que le
break de M. le baron de Planche-Mibray,
attelé de deux vigoureux percherons harna-
chés en :poste, quoique conduits à grandes
guides. ̃ .̃'
11 était dix heures et demie du soir.
̃ Le garçon d'écurie fumait tranquillement
sa pipe, assis sur un banc à. la porte des re-
mises, et causait avec maître Fanfare, le pi-
queur de M. de Planche-Mibray.
• Fanfare avait seul accompagné son maître
à Auxerre," quoique ce ne fût guère sa beso-
gne de conduire un break.
Fanfare n'était pas domestique, il était
piqueur, et-quand on se trouvait en déplace-
ment de chasse, le baron le faisait asseoir à
sa table.
Mais sans douteque, ce jour-là, M. de
Planche Mibray, qui était un homme d'en-
viron trenta ans, avait eu ses raisons
pour laisser son cocher et son groom au
château et n'amener que Fanfare à Auxerre.
Sans doute aussi, Fanfare ignorait com-
plètement ce.s raisons-là, car il s'impa-
tientait, pestait et jurait que c'était une
bénédiction, en attendant son maître qui ne
venait pas. •̃
̃.i –t. Ne vous échauffez donc pas la bile
ainsi, maître Fanfare, disait 1© garçon d'é-
ront derrière le général Peél et les autres
membres dissidents du cabinet.
Voici du reste, d'après le télégraphe, com-
ment la' situation s'est dessinée dans la
séance d'hier soir
Londres, 5 mars, soir.
Chambra ieS'Oommunes.– M. Disraeli1 dit
Au commencémentdé l'automne, lord Derby in'é-
cn\ it qu'après de longues réflexions, il était arrivé
à cette conclusion, qu'il était absolument nécessaire
d'rfboder la question de la réforme avec des idées
larges. Mais, comme'- tous nos collègues ne: voulue
rent pas adhérer à Qfttlç.manière de voi^, il faÙut
se borner au procédé le plus étroit.' --̃̃ ••̃•••'
Ce procédé, qni fut communiqué le 28 février,
n'ayant pas satisfait la Chambre, lordDerby airé-
soiu de revenir à son premier projet qui sera main-
tenant soumis à la Chambre. M. Disraeli déclare
qu'il se serait retiré si sa démission avait pu em-
pêcher celle de ses collègues. 11 termine en disant
que le bill de réforme qui sera présenté i(^stuoelui
avec lequel le cabinet s'identifie déVinitivbment:
Le général Peel explique les motifs de sa démis-
sion. 11 dit que, quand le cabinet se forma, l'inten-
tion de réaliser là réforme n'existait pas parmi ses
membres. Autrement, il n'aurait pas consenti à en
faire partie. Plus tard, cédant à l'opinion publique,
il était prêt à sacrifier ses propres opinions pour
aider ses collègues. Mais il ne voulutpas accepter
la solidarité de leur conduite quand il les vit se dé-
cider à '.présenter, un bill dé réforme qui détruirait
les collèges électoraux actuels.
Lord'Cranbourne explique sa démission par lès
mêmes motifs. 1'
M. -Gladstone proteste contre l'assertion de M.
Disraeli, d'après' laquelle il aurait promis d'accep-
ter Ja franchise électorale basée' sur un impôt de
6 livres. .̃: ̃̃
M. Lovve dit que le résultat auquel les conserva-
teurs conduisent est une démocratie qui doit abou-
tir à l'anarchie. ̃̃• ''̃̃' -̃'
Après une courte oraison; funèbre des trois
ministres; sortants, le Times s'exprime ainsi sur
leurs successeurs
Nous apprenons que le duc de Richmond succé-
dera à lord Carnarvoncèmme secrétaire d'Etat des
colonies.
Lorsqu'il était rdrdBIarçb, le duo de Richmond
a rempli d'importantes 'fonctions secondaires dans
la pVecédenje administration- de: lord Derby, et,
récemmeat encore, il s'est fait remarquer comme
président de la commission chargée d'examiner la
question de la peine capitale. `
Ondit qu'au moment de-la formation du nouveau
cabinet* Une place lui avait été offerte dans le mi-
nislère; mais il avait été force de la refuser. Il
trouvera tout l'emploi de ses facultés dans les af-
faires coloniales ellcs-ont de quoi satisfaire la plus
hauie ambition administrative.
Sir Stafford Northcoote, qui succède à lord Cran-
borne au département des Indes {India office), ap-
port^ à l'exercice de ses fonctions la même tïabile-
léqùe son prédécesseur, et peut-être une connais-
sance plus approfondie des matières qu'il aura à
traiter.-
Mi Cave remplacera à- la vice-présidence du
boafd.of trait (bureau du commerce) sir Stafford-
Norj.hcobte; le succès avec lequel il a représenté
les intérêts anglais dans, là commission ioternatio-:
nalej des sucres, et ses derniers- services dans la
commission anglo-française des' pêcheries, «xpj.i-
fquëût'l avancement qu'irobtiént. 'Y
On ne peut nier qu'en perdant le général Peel, le
cabinet de lord Derby ne perde un bon ministre de
la gùarre mais sir John Packiagton, qui lui suc-
cède en passant de la marine à la guerre; trouvera
autant à faire avec l'activité qui lui est propre, dans
l'organisation nouvelle de l'armée que dans la re-
construction delà flotte. ` V
En quittant le bureau de l'instruction publique
(tke'Educaiion office) pour revenir à l'Amirauté,
c'est-à-dire à sa spécialité même, M. Corry se re-
trouvera dans son centre, d'où l'on ne s'explique
pas pourquoi on l'avait fait sortir; on l'y reverra
avec satisfaction. Ses services, en qualité de secré-
taire de l'Amirauté à l'époque de sir Robert Peel,
aussi bien que sous la dernière adniinistration. de
lord; Derby, lui ont' donné une pleine connaissance
des affaires'de cette administration.
On sait aujourd'hui par une dépêche que le
ducide Richmô'dda refusé le portefeuille des
colonies quia^été accepté par le duc de Bucking-
haai.
L'agitation feniane va se -terminer proba-
blement par quelques procès de haute trahi-
son! Le télégraphe nous annonce, en effet,
aujourd'hui des arrestations qui peuvent
avoir une certaine importance
Dublin, S mars, soir.
• Le général Massey, de l'armée des Etats-Unis,
commandant en chef de la république irlandaise, a
été arrêté hier à Limerick. Des troupes ont été
curiè. M. le baron est au cercle, et quand
on y- va on sait l'heure ©ù on y entre, ja-
mais celle où l'on en sort.
-M- Ça n'empêche pas, répondait Fanfare, j
que | nous ayôas six bonnes lieues d'ici a
Planche-Mibray.
» Je le sais.̃•̃
i-Que M. le baron veut chasser demain.
Est-ce qu'il ne chasse pas tous les
jours? •̃_̃-̃ ̃̃̃•̃•'
A peu près. Et que je n'aurai jamais
le temps de faire le bois:
–Eh bien I dit le gros Jaques c'était 3e
nom du valet d'écurie. –t il ne chassera pas,
VOilàtOUt.. .̃
Fanfare arpentait le pavé pointu et inégal
jda la cour, pestant et jurant de plus belle.
M. le baron, reprit le gros Jacques, a
dîné' avec M. de Maugeville. Quand ces mes-
sieurs sont ensemble, ils ne se quittent plus.
C'est d'anciennes connaissances de régi-
ment.
r-Lesdeux font la paire, grommela Fanfa-
're, avec cette différeHce pourtant que M. de
Planche-Mibray est un honnête homme et
un bon enfant, tandis que M. de Mauge-
ville.
Eh tien? fit le garçon d'écurie en cli-
gnant de l'œil.
Il a toujours quelque mauvaise affaire,
à se placer sur. les bras. D'abord c'est un
coureur de femmes comme il n'y en pas. ,̃
1% m'en doute bien, fit le gros Jac-
ques. ̃ v
̃«- Tout lui est bon, et il s'est joliment
fait casser les reins, l'an dernier, parle
meunier de Pré-Gilbert.
.r- Ah contez-moi donc ça, maître Fan-
fare.
Mais le piqueur n'eut pas le temps de sa-
tisfaire la curiosité du garçon d'écurie.
Le lourd marteau de la' porte-cochère re-
tomba sur le chêne ferré.
Je crois bien que yoilà votre' maître,
dit le gros Jaques. r
Et il alla ouvrir.
Les deux percherens piaffaient avec furie,
et l'un d'eux se-mit à hennir au moment où
la porte s'ouvrait.
C'était, en effet, M. de Planehe-Mibray
€[ur rentrait à l'hôtel.
Mais il n'était pas seul.
concentrées dans cette dernière ville. On a saisi
nue quantité considérable de fusils ss chargeant
par la; culassa,,qui étaient arrivés par un steamer.
Un certain Jackson, qui devait marcher à la tête
de l'armée feniane, a été également arrêté.
̃ Les nouvelles apportées par ie paquebot
le Sainl-Laurent nous apprennent que le
bill de réorganisation des .Etats du Sud a été
adopté le mercredi 13 février par les deux
Chambres. v
-̃- Les principaux démocrates se sont ralliés
aux républicains en faveur de la mesure,.
parce qu'elle donne, d'après eux, Fassu-
ranec d'une prompte solution des perturbar
tions politiques. Le bill! attend la signature
du président Johnson.
Ce bill n'aurait pas dû être intitulé
« Bill pour la réorganisation des Etats du
Sud »'j mais bien « Acte de défiance contre
la liberté. »
Les Etats-Unis si patients dans la .guerre
n'ont donc pas la sagesse d'attendre que ce
pays se pacifie de lui-môme par l'action du
temps et sous l'influence d'institutions libé-
rales? Nous croyons bien rarement, pour
notre part, aux missions pacificatrices que
l'on confie à des généraux. L'œuvre de l'é^
pée, c'est la conquête. La réconciliation des
coeurs autour de l'idée de la patrie commu-
ns s'opère par d'autres voies.
M. de} Bismark ya vite en besogne. Dans la
séance de lundi du- Parlement de la confédéra-
tion du Nord, il a insisté sur la nécessité, non-
seulement de terminer avant le 18 août,
c'es't-à-dire en cinq mois-, la discussion du
projet de constitution fédérale, mais encore
d'o$tenir la sanction des< Chambres des vingt-
deux Etats confédérés.
C. LHFÈVSS.
• iTROIS LOIS MMFÔETANCE ÉGALE;
-|N« craignez doac pas le choléra cette
année-ci, disait.en Algérie un médecin fran-
çais a un vieux scheik arabe; N'ayez aucu-
bç inquiétude le fléau est à l'état spora-"
diqae..
4- Que signifia « eholéra sporadiqus ? »
répliqua l'anciea chef en hochant la tête.
4– « Choléra sporadique » signifie qu'il
ne frappe que par cas isslés ici quelqu'un,
là une autre personne, ailleurs une troisiè-
Bàe>3 sans gravité et sans marche régulière.
-H Très îsiên ''̃̃' fnilrmùra l'imperturbable
crojyant mais si aujourd'hui fae quelqu'Ain
estjmon frère demairipet autre, ma mère
si le "troisième, après-deinain, est mon pè-
're,j est-ce que, de la sorte, c'est toujours
« sporadique » qu'il faut dire pour être
d'accord avec les savants ?•
Ijfotrè situation, en Europe, prend quel-
que chose de: ce tour épidémique, et il ne
serait pas trop tôt de nous presser un peu
dai|s ce que nous avons à faire.
Àrmons-Hous, ou n'armons-nous pas?
Est!-il dans la sagesse du pouvoir de nous
donner des libertés, ou est-il dans sa sa-
gesse de constituer une sorte de système de
franchises et d'émancipation apparentes qui
ne souffre ni la discussion ni l'analyse, et qui
ne s'impose en aucune façon ni à l'admira-
tion des citoyens, ni au désir d'imitation et
d'assimilation de nos voisins, fussent-ils
belges ? Là est la question.
̃ Décidez-vous, car le mal autour de nous
cesse peu à peu d'être « sporadique » Au-
jourd'hui, un cas se révèle à Rome de-
main, un cas se révélera au Mexique après
derhain, un cas foudroyant éclatera en 0-
rient. Toute cette contagion ne sort pas du
çerple de notre action politique et diploma-
tique. Le mal s'inocule, et le temps perdu
au dedans est évidemment gagné contre
nous au dehors.
Spn. ami, spn inséparable, M. de Mauge- j ¡
ville, dont maître Fanfare venait de faire un
portrait assez peu flatteur, l'accompagnait.
Tous deux paraissaient assez agités.
-T- Tu as tort, Gaston, disait M. dePlan-
che^Mibray, tu as tort de jouer ce jeu-là'.
-j-Bah! répondait M. Gaston de Mauge-
villa, voici huit jours que cela dure,- et il ne
m'est rien arrivé!
j'ai vu cet homme tout à l'heure, sur °
la place des Fontaines, tandis qu'il faisait
ses tours de force.
Ah! tu l'as vu? `.~
Il a une physionomie féroce.
Bah tu penses bien que j'ai une paire
de pistolets dans mes poches.
"Belle ressource
'-f Et sa femme, l'as-tû vue?
Non, mon ami.
Que veux-tu? Je suis amoureux fou.
mon cœur n'a pas tenu contre ce revenez-y.
J,e ne comprends pas, dit le baron: r'
Eh voyant entrer son maître, le piqueur
Fanfare étaitmoaté sur le siège du break.
Les deux jeunes gens se tenaient, à une
certaine distance et causaient assez bas pour
que ni Fanfare ni le gros Jacques ne pus-
sent les entendre.
Ah! reprit M. de Maugeville, tu ne
comprends pas le mot de revenez-y ?
t-K Non. ̃ ̃' •
^–11 y a cinq ans de cela. J'étais encore
au régiment, dans notre cher T hussards,
qui tenait garnison à Tarascon.
De Tarascon àBeaucaire, il n'y a qu'un
pas.' .̃"̃̃'
C'était pendant la foire.
Une troupe de saltimbanques attirait la
curiosité universelle. Il y avait surtout une
jeune fille qui passait pour vivre avec 1 hor
cule, qui me tourna la tète. v
Nous nous aimâmes huit jours.
Et c'est elle?
Justement.. r
Alors, je comprends le renenez-y. Et
l'hercule?
t– C'est le bonhomme qui maintenant est
son mari, car.il l'a épousée. Mais la jolie
petite fille de quatre ans qu'ils ont. avec eux
serait mon péché mignon que cela ne m'éton-
nërait pas. i
C'est égal, mon bon Manuel, dit M. de
Qu'on nous lie le Lias droit, en nous dévf
liant le bras gauche eî réciproquement, se- f
Ion la figure vivace de M. Jules Favre à pg-. $
pos du retrait du droit d'adresse etTgiëS `
l'octroi du droit d'interpellation, là n'est\fias||
la grosse1 affaire. Quand le pays comprM4f
dra, ce qui ne peut tarder, le besoin « 'diso
se sentir les coudes », selon la locution vul-
gaire mais martiale, ce ne sera point une
hostilité de plus ou de moins en Europe qui
l'effrayera. Mais le point principal, c'est
qu'on nous préparé au 'mouvement/' et que
le gouvernement sache se presser un peu
d'agir dans ce but.
Trois lois attendent: loi sur la presse, loi
sur le droit de réunion, loi sur l'armée.
De ces trois lois. la plus agitée, la plus
discutée, la plus étudiée (à l'état de projet]
a été assurément la loi militaire.
Commissions spéciales établies, discus-
sions et études faites au département de la-
guerre, comités organisés, retrait des dispo-
sitions du décret de 1865^ consulte perma-
nente des maréchaux de France, insertion
au: Moniteur de divers décrets de. réformes
applicables aux différentes branches de l'ad-
ministration de l'armée, essais variés d'ar-
mes nouvelles, etc., rien n'a' été négligé,
sembîe-t-il.
Où en sommes-nous, cependant?
Le voici La loi militaire, des ̃ trois la
plus connue, est aussi la plus bouleversée.
Du programme primitif de la première com-
mission, il ne reste pas un article; à tel
point que nous dérivons doucement et par
un mouvement insensible., vers cette passe
difficile qui s'appelle « l'armement gêné-'
rai; du pays. »
Ce plan, paraissant très désiré par le gou-
vernement, a donc quelque chance de pré-
valoir.
Si le pays l'accepte difficilement comme
institution définitive, il le recevra peut-être
avec moins de répugnance comme nécessité
transitoire. y
(Jhoi qu'il en soit, prenons-en notre par-
ti ce plan fera présenté aux Chambres
dans sa formule rigsureuse, et il n'y aura
guère possibilité, néanmoins, de se sous-
traire à son adoption. Les luttes qui se pré-.
parent en Europe le rendent d'ailleurs im-_
périeux.
Or, deux choses nous surprennent étant
donnée cette nécessité reconnue d'armer, et
vigoureusement:
La première est la mollesse avec laquelle
onjs'engage dans la route des libertés, et la
résolution presque évidente d'énerver nos
deux premières lois d'affranchissement li-
béral, alors qu'on se propose d'accentuer
si rigoureusement la troisième, la dure loi
duîservice militaire.
La seconde est la perplexité que le g'oiî-
vefriemenl apporte encore dans le soin des
côtés matériels de nos armements..
Sur le premier point, la majorité de la
Chambre semble la cause principale de cette
grave maladresse.
Elle affiche son culte pour là conserva-
tion avec une telle outrance, qu'il est à
craindre que !és deux premières- lois qui;
sortiront de ses mains seront/ sinon mortel-
lement atteintes, du moins grièvement mu-
tilées .̃̃
Les indulgences seront-elles réservées
peur la loi d'organisation de l'armée? Pro-
bablement, dirons-nous
Oui, malgré la répulsion irréfléchie, mais
instinctive que la loi de réorganisation mili-
taire inspire au pays, la majorité de ses re-
présentants aura probablement le courage
civique de passer outre et de voter la loi.
Alors, pourquoi ne pas être logique jus-
qu'au bout ? Pourquoi marchander au pays
la .possession des libertés octroyées par
Planche-Biibray d'un ton bourru qui dissi-
mulait mal une affection presque frater-
nelle si tu m'en crois, tu ne t'exposeras
plu? à te faire assommer par l'hercule. Viens
avec moi.
-^oùça? 1
-À Plànche-Mibray, pardieuiNous cour-
rons un sanglier demain.
–-Non, je reste. Adieu.̃
M. de Planche-Mibray avait déjà un pied
sur la roue du break.
Il revint brusquement vers- M. de Mauge-
ville.' ̃
Eh bien! non, dit-il, je ne partirai
pas. '̃̃ ̃ •
Pourquoi donc?
–Je reste avec toi.
Quelle folie
Un pressentiment bizarre. Excuse
moi. je veux t'empêcher de faire des bê-
tises.. •'
–Allons donc!
M. de Planphe-Mibray séjourna vers son
piqueur .̃ .'̃
Fanfare, dit-il, tu peux t'enaller.
Monsieur ne vient pas ?
Non, je couche à Auxerre.
Monsieur ne chassera pas demain ?
Non.
Faudra-t-il revenir chercher mon-
sieur ? a
–-Tu m'enverras mon tilbury et Germain n
demain soir.
Le piqueur rassembla ses" rênes, tandis
que le gros Jacques ouvrait les deux battants
de la porte cochère, puis il rendit la main,'
donna un coup de langue et les deux per-
cherons sortirent en arrachant des étin-
celles au pavé de la cour et en. faisant son-
ner leurs bruyantes grelottières.
Alors M. de Planche-Mibray passa son
bras sous celui de M. de Maugeville, et lui
dit:
Viens, remontons à la place des Fon-
taines, je veux revoir cette femme qui te
tourne la tête au point de te faire jouer (a
vie chaque soir.
Et tous deux sortirent de nouveau de
l'hôtel du Léopard.
PONSÔN DU TERRAIL.
v ~$ t~l.
~nRiAlHI 0~80pN,E~y f~3,~ ~E htONTB~AAT9B
Jef^i r iffliïïlTfiî
3 MOIS (ParkeJK^rlemftaelà|^}.:f|||j
ANNOÉfS, 8, n. PEM BOBKE, ij^M ^ÉÉÔ»'
foute* qiùeoneern^l'AdW^ k~e a*drei5~é au Uran~
.Y:V '•̃ -• ̃- v- '̃̃/ .'7 ̃ a.Wjk ̃ ̃ ̃
.̃ .i' ̃1' ̃_
~'Aâeat~rstr~bron se Te~eeve le ~it dë ~19 6F a t'édae~t
PARIS, 6 fïlARS
i RUSSIE M 0MËNT
L'article suivant de la Correspondance
russe, qui. prétend exposer toute la politi-
que, du cabinet de. Saintrpétersbourg dans
la question d'Orient, peut se résumer en
deux mots:
Du côté- de Constantfirople, pas d'inter-
vention; mais l'insurrection, encouragée,
applaudie, secourue. '̃̃̃̃
Du côté de Vienne, hostilité implacable à
l'égard de tout Ge qui se fait pour constituer
l'autenomie polonaise^e la Gallicie.
Dans cet exposé, ce qui est le plusétran
ge, c'est qu'on songe k le présenter comme
une garantie pour la paix dé l'Europe .11
n'est pas un de nos leçteursqui ne voie clai-
rement ce qui se cache d'ambitions ou de
convoitises sous ces assurances de bien-
veillance et d'équité. ̃-
Avant de parler des convoitises que l'on nous
suppose, protestons contre l'imputation toute gra-,
tuite qui est mise en avant. Là Russie n'a pas sou-
levé la question ^'Orient; elfe a vu les maux into-
lérables qu'sndurenl lés^chrétièns soumis à la Tur-
quie, elle a appelé l'attention sur ces maux quand
d'autres fermaient les yeux pour ne pas; les voir,
mais.élle rie les a pasprovoqués: ils résultent d'une
situation fausse maintenue artificiellement au prix
de sacrifices de toute nature, de conscience et
d'argent. <̃
Pour le moment, elle ne pouvait que les adoucir,
et c'est ce que la population russe a fait avec un
entraînement qui n'a pas été-égalé ailleurs; mais
les complications ont surgi spontanément, et si la
révolte a éclaté et s'est propagée, la faute en est aux
circonstances et non à nous.
Nos. détracteurs ne. sont pas i mieux inspirés q'uand
ils nomment la Gallicie comme le but de notre am-
bition. Si, comme on l'imprime dans quelques jour-
Baux, les. Galliciens polonais voient s'accumuler à
leurs frontières les: troupes et les munitions,ils
voient mal s'ils s'attendent à une invasion russe
pour l'été dé cette année, ils ont tort.
Aucune concentration extraordinaire n'a été or-
donnée le budget du ministère de la guerre, bien
loin de s'accroître, comme ibarrive en prévision
d'ane.campagne, subit chaque année de nouvelles
réductions-, ,f ̃
Geo^est donc pas pour se mettre en état de dé-
fense, que M. de Beust a hâté la réconciliation avec
les Hongrois, et il faut trouver un autre gens aux
compliments dont on l'accable pour « cette œuvre
honorable, libérale-, opportune et conforme aux; in-
térêts, généraux de l'Europe. »
Sans doute il existe une question de Gallicie; le
gouvernement antrichiem l'a posée lui-même le
jour où il a soumis la population rnsse de cette
province, population .dékraée, fidèle et aombreùse,
à l'élément polonais. La Russie indignée. de cette
injustice a l'ail tout ce qu'on peut demander à, une
nation européenne ella, n'a pas compromis la paix
de l'Europe^ mais ïl.neifaùt pas l«i demander plus;
et ce serait .trop que d'exiger d'ellele sacrifice de
ses sympathies;,
Ouij la question- gallicienne. existe, bien malgré
nous elle nousiouche profondément, et continue-
ra à nous toucher, tant que la population russe de.
cette province n'aura pas le --libre exercice de son
idiome et de sa religion, lant. qu'elle ne sera pas
traitée sur le pied' d'égalité avec les autres popula-
tions de l'empire d'Autriche. ;:i :^>
-A cet article il convient de joindre un ré-
quisitoire que nous apporte le Journal de
Saint-Pétèrsbourçf.
Cette feuiile.se refuse à Joute assimilation
entre les Polonaig soumis à; la domination;
russe. et lesctu-étiens d'Orient. Cette assimi-
lation, la conscience.de FEurope la reppus
se égalem~nt;çar enti~ë les .uns. et les. au-
tres il y a cettetdifféreBce que les premiers
sont des martyrs– martyrs de leur foi et de
leur patriotisme, –-tandis crjiie les autres
s'élèvent èrâduélîëmënt sous. 'une autorité
clémente à là possession des droits des peur
pies libres; ̃ "̃•̃•̃̃
Voici,; du reste, l'article dans son texte
complet:
Un télégramme' de. Constantinople, en date du
26 février,èst Arrivé, d'après lequel une nouvelle
circulaire de la Sublime-Portedéclarerait épuisées
les concessions que le gouvernement du sultan croit
possible de faire aux mécontent** et elle ajouterait
FSHLL1TÔN DE LA PRESSE
̃ '̃̃ 'ml mais 18«7 ".•̃
.̃̃. .-f • ̃
̃ ̃ b l
C~I~ PL~i~~R~~ a t~
fiBÀÎlLAIi 1 PLANCHEMiBRAT
AW^SIt- PROPOS
II est i. Paris une rue qui porte le Dom
dé Planche-Mibray au, bord; de l'Yonne,
entre' Auxerre et Coulanges, sur la lisière de
la forêt de FrettQie, un petit château en bri-
ques rougei avec tourelles en poivrières,
s'appelle également le manoir de Planche-
Mibray.
Ge rapprochement bizarre est facile à ex-
pliapier. '••
En l'an de grâce i $99, Henri IV régnant,
un échevin de Paris, François Thibaud, s'é-
tant signalé, durant l'exercice de ses fonc-
"tions, par mai»t acte de dévouement, le roi
lui donna des lettres de noblesse et lui per-
mit d'ajouter à ion nom de Thibaud le nom
de Planche-Mibray, qui était celui de la rue
qu'il habitait,
Le petit-fils de l'échevin anobli, devenu
mestre-de-camp sous le "roi Louis XIV, a-
cheta une 'raste terre en Bourgogne, et, au
lieu d'en prendre le nom, il lui donna le
sien et bâtit le manoir de Planche-Mibray.
Les Planche-Mibray sont devenus de
grands propriétaires de Basse-Bourgogne, et
le dernier descendant mais de cette famille
tivait enran;t840rcommé on ra 1@ voir par
le prologue de cette Justoire.
~&~9t~8 ~MJoorBaux (Bu B'oat
~s de legttr~: a ost
que ce gouvès^eïïjéà'trsè; sepf assez puissant pour
combattre, àlùT»éuU^as€rrectiou de Candie. i
II réclamerait 'onc, pour assurer sa domination
dans celte île, le même droit que la Russie a fait l
valoir à l'égard do la Pologne. La Sublime-Porte j 1
conclurait en rejetant la responsabilité de ce qui t
adviendra sur ceux qui. sous -le masque de l'ami- 1
tié, poursuivent, en .réalité, des buts menaçants l
pour la paix européenne. -,j.;
Comme aucune puissance n'a fait prévoir uue <
intervention armée, cela-signifie sans douie que la
Turquie répudie désormais toute intervention mo- g
raie de l'Europe. La déclaration n'est point sans (
fierté mais cette fierté pourrait s'appeler d un au-
ireinom quand il' s'agit d'une puissance -dont les
grands Etats européens ont toujours respecte l'in-
dépendance saos qu'elle ait jamais vécu ;en dehors
de leurs conseils et d'une certaine protection. '.v.
Avons-nous besoin de dire, d'ailleurs, que nous
n'admettons point, entre le mouvement chrétien en
Orient et l'insurrection polonaise la moindre ana-
logie ? En Pologne, les griefs allégués n'étaient qg ¡g
des prétextes révolutionr;aiies; en Orient, ceux que
les chrétiens font valoir sont de douloureuses réa-
lités, partout reconnues, et qu'en i 850 la Turquie
a reconnues elle-même..
Nous n'en dirons pas davantage au sujet de cette (
coinparaison, qui pourra être exploitée, si peu fon-
dée qu'elle soit, parties ennemis de la Russie, mais t
qui né saurait avoir aucune portée favorable àla {
Porte.- ̃•-̃ ̃' ''̃-̃ •" '̃
.Comme il y a des dominations injustes et cruel- {
lesj-il y a des insurrections qui deviennent justiOa-r (
blés la conscience contemporaine apprécie de far j (
çon diverse les unes et les autres; l'histoire impar- (
tiale les juge définitivement. La Russie peut haute- (
ment revendiquer devant Dieu et les hommes le |
.vertu de la tolérance envers toutes les croyances; t
elle ne persécuté aucune des classes de sa popula- c
tion pour la foi qu'elles professent; il n'y a chez
elle rien qui ressemble aux qualifications de rayas .'s
et de giaours.
Sous la direction du souverain éclairé et pater-
nel qui la gouverne, elle marche avec résolution-
et avec sagesse dans le chemin du progrès,1 dont :j
elle recueille les fruits à son grand honneur età
son; grand profit. Sans avoir besoin de prendre au-
cun masque, et dans l'effusion d'une charité chré- i
tienne sincère, nous en souhaitons autant à la Tur- 1
quie. • ,(
Malheureusement, ce sont d'autres exemples que
le gouvernement ottoman semble disposé à suivre.
Si circulaire que le télégraphe dénonce aujour-
d'hui est authentique, c'est ce que l'on appellera c
«: guerre sainte » que l'on paraît vouloir provoquer l
plutôt que de rechercher franchement des moyens 1
efficaces d'apaisement. i
Ajprès^ayoir foule aux pieds tous les engagements
pria à l'égard des chrétiens, c'est Ja force brutale t
que; l'on emp'oierà seule désormais pour lesriiain- t
tenir dans l'état misérable dont on avait promis dé t
les Affranchir. i
̃ Ojiïé la responsabilité du sang qui sera versé re- 1
tombe sur ceux dont l'iniquité aura amené, d'hor- t
riblps massacres. Dieu protégera la juste cause et "}
prêtera sou secours tou^puissant à ceux qui, dans
leur misère élèvent vers lui leurs mains supplian- 1
.tes et l'adjurent de ne point permettre que leur*
martyre se prolonge sous l'oppression d'une race (
qui rie veut pas traiter en frères les infants fidèles
de Jesus-Christ.
Nous "sonbaitons, pour l'honneur du gouverne-
ment ottoman, que la circulaire analysée par le
télégraphe soit apocryphe mais si elle existe, nul 1
ne^peul prévoir l'étendue des catastrophes pro-
ehaipe.?. Le sang des chrétiens coulera à floispeut-
êtrej mais le sang musulman ne sera pas répandu
moins abondamment.' .j: .••̃
Sic est une lutte d'extermination qw se prépae,
il faudrait désespérer de l'énergie des forces qui i
ont fait la civilisation moderne pour croire que la ]
consolidation de la puissance otlomane puisse sortir
de l'effort désespéré qu'elle aura hasardé dans la
démence barbare d'une ivresse fanatique. ]
Tout ce qui précède n'est qu'un, appel à
l'insurrection et à ce point de vue, il n'y a
aucune différence entre le langage de la
Correspondance russe et celui du Journal de
Saint-Pétersbourg.̃
La politique s'honore quelquefois par son
audace; mais de l'un comrne dè.liautre côté,
l'Europe ne verra que d'odieuses excitations
à la; guerre civile.
[.̃̃̃̃:̃:̃̃ v$ sscrétaiïs de iarédaeîion:
h B. BAtlER.
BQi~L~Tit~ ~L~~I~1~D~~
̃̃̃̃'̃ ̃ '• 7 EGYPTE 'y.:
Trieste, 5 mars.
Les avis d'Alexandrie, du 28 février, annoncent
que le comte de Castiglione avait apporté au vice-
roi lès insignes de l'ordre de l'Annonciade.
PROLOGUE
jte Crîmo de la rue dra 'S'enjple
Auxerre efct, comme chacun sait, une ville
bâtie en amphithéâtre, au bord de l'Yonne.
Un boulevard planté de beaux arbres l'en-
toure. Il y a la haute et la basse ville, c'est-
à-dire le quai et la rue de Paris.
Une seule rue carrossable, la rue du Pont,
relie les deux quartiers.
De la rue de Paris, de la place des Fon-
taines et de la rue du Temple, une foule de
ruelles étroites, obscures, mal pavées, des-
eendent, par une peate ardue, vers la ri-
vière.
Le commerce habite la haute ville.
Les quelques familles ^bourgeoises ou de
petite noblesse qui peuplent encore la capi
taie de la Basse-Bourgogne, se sont groupées
sur le quai d'Yonne, aux environs.de l'hôtel
du Léopard.
Les gens de commerce des environs, les
vignerons, les marchands de bois, descen-
dent rue du Temple, chez Victor Hugot, à
l'hôtel de VEpée.
Les hobereaux et les gentilshommes d'a-
lentour vont au Léopard.
Le samedi soir, l'hôtel: du Léopard offre
un coup d'ail pittoresque et des plus ani-
més. • -'••
La cour ist encosabrée de voitures qu'on
attelle, tilbïirys,bogheys,élégantsdogs-carts
à deux et quatre roues, chars-à-bancs de fa-
mille, lourdes calèches traînées par des
percherons, il y a de tout.
Ici M. de C. a demandé son eheval de
chasse et fera bien au grand trot les six
lieues qui le sépareat de son petit manoir
un peu lézardé.
Là le vieomte de P. est déjà sur le
siège de sofibreack attelé de quatre juments
postières.
Des dames élégantes et jolies, pour la
plupart, s'empilent dass les chars-à-bancs
et les calèches.
Onse dit adieu d'une voiture à l'autre, on
se répète i
Le voyage de Nobar-Pacha à Gonstaiitindple a été
ajourné. ̃'•'•">
Leè1 leit es âe Bombay £ofiï du 14 février. On'
mande de Kaboul que l'émir Schir-Âli-Khari a éië
baltupar Azim-KhanétAbdurrahman, et qu'il s'est
réfugié à H8rat.: Les vainqueurs se sont emparés dé
la ville de Candahar.. ̃
Les représentants étrangers au Japon sua'enl'ac-
cepte 1 invitation du nouveau taicoun et étaient ai-
le lai rerdre vis te h Osaki On disait que les né-
gociations p^ur l'Ouverture du port de Iliagos é-
taien1 ea bonne voie.
[Agencs Havas-B^lher.)
r7Q[v r-lx^loi-a les dernières dépêches )
CHROMQP P0LÎTPI
On lit dans le Mémorial diplomatique::
On a parlé, dans ces derniers temps, d'une en-
tente entre les cabinets de Paris et de Berlin sur la
question d Orient. q
Nous croyons que l'entente existe, mais qu'elle
ne constitue pas un fait nouveau. Dans le courant
de l'année dernière, à l'époque de la conférence1
pour le règlement de la.questioii des Principautés
danubiennes, la Prusse avait déjà pris; une attitude
qui semblait témoigner de son vif désir de marcher
d'accord avec la France dans les. éventualités de la
question d'Orient. Lorsque l'affaire de Crète a écla-
té Ultérieurement, il était donc naturel que le ca-
binet de Berlin ne s'écartât pas de sa ligne anié-
rieure, et c'est ce qui explique comment l'entente
que l'on .signale a pu se produire sans donner lieu
:à des négociations- spéciales entre les deux puis-,
sancës'.
Lespublications parlementaires faites en
Angleterreet en France provoquent des ré:
vélations analogues de" là part des autres
gouvernements. Le télégraphe nous donne
une analyse sommaire de quelques-uns des
documents publiés par la Russie
Saint-Pétersbourg, 5 mars.
Le Journal de Saint-Pétersbourg publie diverses
dépêches du prince Gbrtsehakoff sur la question
d'Orient, adressées pour la plupart au baron .de
Brunow, ambassadeur de Russie près la cour d'An-
gleferre. N
Une dépêche .du 20 août-1866 propose une en-
tente entre la Russie et les puissances occidentales
dans le but d'amener, un. arrangement pacifique en
Candie.
Unè.dépêche 'ditt..12 septembre constate le désin-
téressement de là Russie et fait ressortir la nécessi-
té de donner satisfaction aux demandes des Can-
diotes.
Une dépêche du 27 octobre constate les yainsef-
forts de la Russie en faveur des Serbes.
Une dépêche du 23 novembre dit que la Russie
considère l'autonomie de Candie, sous la domina-
tionjdu sultan, comme la solution la plus favorable
à la prospérité des chrétiens de cette ile.
Le Journal- de 'Saint-Pétersbourg ajoute que de-
puis ces dépêches les événements ont modifié; non
pas les principes de la Russie, mais leur application,
et qu'ils çnt amené ,de .nouvellesilégoçialions.
Sautai entendre ces dernières lignes
dàds ce sens que la Russie proposerait, ainsi
qu'on l'a annoncé, non plus l'autonomie de
Ja Crète sous la suzeraineté du sultan, mais
l'annexion de l'île au royaume de Grèce?
Il, suffit que la question soit posée pour que
nou|s ne tardions pas .à savoir quelles, sont
ces i négociations nouvelles dont parle le
Journal de Saint-Pétersbourg, sur quel point
et dans quelle directionnelles sent engagées.
Dans la question delà réforme électorale,
le ministère Berby renonce à. procéder; par
voie de résolution et ilen vient'à poser net-
tement, par un bill dont nous ne connais-
sons pas encore les termes, la question dé
cabinet.
Lj'àttitude prise par M. Gladstone, en ré-
ponse à M. Disraeli, semble démontrer que,
dé leur côté, les whigs sont déterminés à
accepter la bataille et- à faire échec au mi-
nistère actuel. •̃̃•̃• v
S'il en est ainsi-, lord Derby.et ses coller
gués se trouveront placés entre leurs adver-
saires naturels; wihgs et radicaux^ et leurs
nouveaux contradicteurs, qui, remontant
vers les doctrines tories et repoussant l'ur-
gence d'une réforme électorale, se range-
r A samedi prochain 1
Et chacun part, les uns pour Joigny, d'au-
tres-lpour Sens, quelques-uns pour la Pui-
saye), d'autres encore pour l'Avalonais, le
Nivernais ou le Morvan.
C^ singulier défilé commence à six heures
en été, à quatrè en hiver et se prolonge bien
avant dans la soirée.
Oh déjeune-à Auxerre les jours de marché,
c'est-à-dire le samedi. Maison rentre. dîner
chez soi.
Quelques jeunes gens cependant, la plu-
part; membres de la Société cynégétique de .~l
Ballie-Morvan s'oublient au cercle où l'on
joue gros jeu.
Souvent le tilbury de M. le vicomte est
attelé depuis quatre heures, et à minuit le
cheval piaffe encore dans la eourdu Léo-
pard.
M. levieomt« perd beaucoup d'argent et
continue k jouer.
Or, le dernier samedi du mois d'octobre
84|), l'hôtel du Léopard s'était vidé peu à
peu, et il ne restait plus dans la cour que le
break de M. le baron de Planche-Mibray,
attelé de deux vigoureux percherons harna-
chés en :poste, quoique conduits à grandes
guides. ̃ .̃'
11 était dix heures et demie du soir.
̃ Le garçon d'écurie fumait tranquillement
sa pipe, assis sur un banc à. la porte des re-
mises, et causait avec maître Fanfare, le pi-
queur de M. de Planche-Mibray.
• Fanfare avait seul accompagné son maître
à Auxerre," quoique ce ne fût guère sa beso-
gne de conduire un break.
Fanfare n'était pas domestique, il était
piqueur, et-quand on se trouvait en déplace-
ment de chasse, le baron le faisait asseoir à
sa table.
Mais sans douteque, ce jour-là, M. de
Planche Mibray, qui était un homme d'en-
viron trenta ans, avait eu ses raisons
pour laisser son cocher et son groom au
château et n'amener que Fanfare à Auxerre.
Sans doute aussi, Fanfare ignorait com-
plètement ce.s raisons-là, car il s'impa-
tientait, pestait et jurait que c'était une
bénédiction, en attendant son maître qui ne
venait pas. •̃
̃.i –t. Ne vous échauffez donc pas la bile
ainsi, maître Fanfare, disait 1© garçon d'é-
ront derrière le général Peél et les autres
membres dissidents du cabinet.
Voici du reste, d'après le télégraphe, com-
ment la' situation s'est dessinée dans la
séance d'hier soir
Londres, 5 mars, soir.
Chambra ieS'Oommunes.– M. Disraeli1 dit
Au commencémentdé l'automne, lord Derby in'é-
cn\ it qu'après de longues réflexions, il était arrivé
à cette conclusion, qu'il était absolument nécessaire
d'rfboder la question de la réforme avec des idées
larges. Mais, comme'- tous nos collègues ne: voulue
rent pas adhérer à Qfttlç.manière de voi^, il faÙut
se borner au procédé le plus étroit.' --̃̃ ••̃•••'
Ce procédé, qni fut communiqué le 28 février,
n'ayant pas satisfait la Chambre, lordDerby airé-
soiu de revenir à son premier projet qui sera main-
tenant soumis à la Chambre. M. Disraeli déclare
qu'il se serait retiré si sa démission avait pu em-
pêcher celle de ses collègues. 11 termine en disant
que le bill de réforme qui sera présenté i(^stuoelui
avec lequel le cabinet s'identifie déVinitivbment:
Le général Peel explique les motifs de sa démis-
sion. 11 dit que, quand le cabinet se forma, l'inten-
tion de réaliser là réforme n'existait pas parmi ses
membres. Autrement, il n'aurait pas consenti à en
faire partie. Plus tard, cédant à l'opinion publique,
il était prêt à sacrifier ses propres opinions pour
aider ses collègues. Mais il ne voulutpas accepter
la solidarité de leur conduite quand il les vit se dé-
cider à '.présenter, un bill dé réforme qui détruirait
les collèges électoraux actuels.
Lord'Cranbourne explique sa démission par lès
mêmes motifs. 1'
M. -Gladstone proteste contre l'assertion de M.
Disraeli, d'après' laquelle il aurait promis d'accep-
ter Ja franchise électorale basée' sur un impôt de
6 livres. .̃: ̃̃
M. Lovve dit que le résultat auquel les conserva-
teurs conduisent est une démocratie qui doit abou-
tir à l'anarchie. ̃̃• ''̃̃' -̃'
Après une courte oraison; funèbre des trois
ministres; sortants, le Times s'exprime ainsi sur
leurs successeurs
Nous apprenons que le duc de Richmond succé-
dera à lord Carnarvoncèmme secrétaire d'Etat des
colonies.
Lorsqu'il était rdrdBIarçb, le duo de Richmond
a rempli d'importantes 'fonctions secondaires dans
la pVecédenje administration- de: lord Derby, et,
récemmeat encore, il s'est fait remarquer comme
président de la commission chargée d'examiner la
question de la peine capitale. `
Ondit qu'au moment de-la formation du nouveau
cabinet* Une place lui avait été offerte dans le mi-
nislère; mais il avait été force de la refuser. Il
trouvera tout l'emploi de ses facultés dans les af-
faires coloniales ellcs-ont de quoi satisfaire la plus
hauie ambition administrative.
Sir Stafford Northcoote, qui succède à lord Cran-
borne au département des Indes {India office), ap-
port^ à l'exercice de ses fonctions la même tïabile-
léqùe son prédécesseur, et peut-être une connais-
sance plus approfondie des matières qu'il aura à
traiter.-
Mi Cave remplacera à- la vice-présidence du
boafd.of trait (bureau du commerce) sir Stafford-
Norj.hcobte; le succès avec lequel il a représenté
les intérêts anglais dans, là commission ioternatio-:
nalej des sucres, et ses derniers- services dans la
commission anglo-française des' pêcheries, «xpj.i-
fquëût'l avancement qu'irobtiént. 'Y
On ne peut nier qu'en perdant le général Peel, le
cabinet de lord Derby ne perde un bon ministre de
la gùarre mais sir John Packiagton, qui lui suc-
cède en passant de la marine à la guerre; trouvera
autant à faire avec l'activité qui lui est propre, dans
l'organisation nouvelle de l'armée que dans la re-
construction delà flotte. ` V
En quittant le bureau de l'instruction publique
(tke'Educaiion office) pour revenir à l'Amirauté,
c'est-à-dire à sa spécialité même, M. Corry se re-
trouvera dans son centre, d'où l'on ne s'explique
pas pourquoi on l'avait fait sortir; on l'y reverra
avec satisfaction. Ses services, en qualité de secré-
taire de l'Amirauté à l'époque de sir Robert Peel,
aussi bien que sous la dernière adniinistration. de
lord; Derby, lui ont' donné une pleine connaissance
des affaires'de cette administration.
On sait aujourd'hui par une dépêche que le
ducide Richmô'dda refusé le portefeuille des
colonies quia^été accepté par le duc de Bucking-
haai.
L'agitation feniane va se -terminer proba-
blement par quelques procès de haute trahi-
son! Le télégraphe nous annonce, en effet,
aujourd'hui des arrestations qui peuvent
avoir une certaine importance
Dublin, S mars, soir.
• Le général Massey, de l'armée des Etats-Unis,
commandant en chef de la république irlandaise, a
été arrêté hier à Limerick. Des troupes ont été
curiè. M. le baron est au cercle, et quand
on y- va on sait l'heure ©ù on y entre, ja-
mais celle où l'on en sort.
-M- Ça n'empêche pas, répondait Fanfare, j
que | nous ayôas six bonnes lieues d'ici a
Planche-Mibray.
» Je le sais.̃•̃
i-Que M. le baron veut chasser demain.
Est-ce qu'il ne chasse pas tous les
jours? •̃_̃-̃ ̃̃̃•̃•'
A peu près. Et que je n'aurai jamais
le temps de faire le bois:
–Eh bien I dit le gros Jaques c'était 3e
nom du valet d'écurie. –t il ne chassera pas,
VOilàtOUt.. .̃
Fanfare arpentait le pavé pointu et inégal
jda la cour, pestant et jurant de plus belle.
M. le baron, reprit le gros Jacques, a
dîné' avec M. de Maugeville. Quand ces mes-
sieurs sont ensemble, ils ne se quittent plus.
C'est d'anciennes connaissances de régi-
ment.
r-Lesdeux font la paire, grommela Fanfa-
're, avec cette différeHce pourtant que M. de
Planche-Mibray est un honnête homme et
un bon enfant, tandis que M. de Mauge-
ville.
Eh tien? fit le garçon d'écurie en cli-
gnant de l'œil.
Il a toujours quelque mauvaise affaire,
à se placer sur. les bras. D'abord c'est un
coureur de femmes comme il n'y en pas. ,̃
1% m'en doute bien, fit le gros Jac-
ques. ̃ v
̃«- Tout lui est bon, et il s'est joliment
fait casser les reins, l'an dernier, parle
meunier de Pré-Gilbert.
.r- Ah contez-moi donc ça, maître Fan-
fare.
Mais le piqueur n'eut pas le temps de sa-
tisfaire la curiosité du garçon d'écurie.
Le lourd marteau de la' porte-cochère re-
tomba sur le chêne ferré.
Je crois bien que yoilà votre' maître,
dit le gros Jaques. r
Et il alla ouvrir.
Les deux percherens piaffaient avec furie,
et l'un d'eux se-mit à hennir au moment où
la porte s'ouvrait.
C'était, en effet, M. de Planehe-Mibray
€[ur rentrait à l'hôtel.
Mais il n'était pas seul.
concentrées dans cette dernière ville. On a saisi
nue quantité considérable de fusils ss chargeant
par la; culassa,,qui étaient arrivés par un steamer.
Un certain Jackson, qui devait marcher à la tête
de l'armée feniane, a été également arrêté.
̃ Les nouvelles apportées par ie paquebot
le Sainl-Laurent nous apprennent que le
bill de réorganisation des .Etats du Sud a été
adopté le mercredi 13 février par les deux
Chambres. v
-̃- Les principaux démocrates se sont ralliés
aux républicains en faveur de la mesure,.
parce qu'elle donne, d'après eux, Fassu-
ranec d'une prompte solution des perturbar
tions politiques. Le bill! attend la signature
du président Johnson.
Ce bill n'aurait pas dû être intitulé
« Bill pour la réorganisation des Etats du
Sud »'j mais bien « Acte de défiance contre
la liberté. »
Les Etats-Unis si patients dans la .guerre
n'ont donc pas la sagesse d'attendre que ce
pays se pacifie de lui-môme par l'action du
temps et sous l'influence d'institutions libé-
rales? Nous croyons bien rarement, pour
notre part, aux missions pacificatrices que
l'on confie à des généraux. L'œuvre de l'é^
pée, c'est la conquête. La réconciliation des
coeurs autour de l'idée de la patrie commu-
ns s'opère par d'autres voies.
M. de} Bismark ya vite en besogne. Dans la
séance de lundi du- Parlement de la confédéra-
tion du Nord, il a insisté sur la nécessité, non-
seulement de terminer avant le 18 août,
c'es't-à-dire en cinq mois-, la discussion du
projet de constitution fédérale, mais encore
d'o$tenir la sanction des< Chambres des vingt-
deux Etats confédérés.
C. LHFÈVSS.
• iTROIS LOIS MMFÔETANCE ÉGALE;
-|N« craignez doac pas le choléra cette
année-ci, disait.en Algérie un médecin fran-
çais a un vieux scheik arabe; N'ayez aucu-
bç inquiétude le fléau est à l'état spora-"
diqae..
4- Que signifia « eholéra sporadiqus ? »
répliqua l'anciea chef en hochant la tête.
4– « Choléra sporadique » signifie qu'il
ne frappe que par cas isslés ici quelqu'un,
là une autre personne, ailleurs une troisiè-
Bàe>3 sans gravité et sans marche régulière.
-H Très îsiên ''̃̃' fnilrmùra l'imperturbable
crojyant mais si aujourd'hui fae quelqu'Ain
estjmon frère demairipet autre, ma mère
si le "troisième, après-deinain, est mon pè-
're,j est-ce que, de la sorte, c'est toujours
« sporadique » qu'il faut dire pour être
d'accord avec les savants ?•
Ijfotrè situation, en Europe, prend quel-
que chose de: ce tour épidémique, et il ne
serait pas trop tôt de nous presser un peu
dai|s ce que nous avons à faire.
Àrmons-Hous, ou n'armons-nous pas?
Est!-il dans la sagesse du pouvoir de nous
donner des libertés, ou est-il dans sa sa-
gesse de constituer une sorte de système de
franchises et d'émancipation apparentes qui
ne souffre ni la discussion ni l'analyse, et qui
ne s'impose en aucune façon ni à l'admira-
tion des citoyens, ni au désir d'imitation et
d'assimilation de nos voisins, fussent-ils
belges ? Là est la question.
̃ Décidez-vous, car le mal autour de nous
cesse peu à peu d'être « sporadique » Au-
jourd'hui, un cas se révèle à Rome de-
main, un cas se révélera au Mexique après
derhain, un cas foudroyant éclatera en 0-
rient. Toute cette contagion ne sort pas du
çerple de notre action politique et diploma-
tique. Le mal s'inocule, et le temps perdu
au dedans est évidemment gagné contre
nous au dehors.
Spn. ami, spn inséparable, M. de Mauge- j ¡
ville, dont maître Fanfare venait de faire un
portrait assez peu flatteur, l'accompagnait.
Tous deux paraissaient assez agités.
-T- Tu as tort, Gaston, disait M. dePlan-
che^Mibray, tu as tort de jouer ce jeu-là'.
-j-Bah! répondait M. Gaston de Mauge-
villa, voici huit jours que cela dure,- et il ne
m'est rien arrivé!
j'ai vu cet homme tout à l'heure, sur °
la place des Fontaines, tandis qu'il faisait
ses tours de force.
Ah! tu l'as vu? `.~
Il a une physionomie féroce.
Bah tu penses bien que j'ai une paire
de pistolets dans mes poches.
"Belle ressource
'-f Et sa femme, l'as-tû vue?
Non, mon ami.
Que veux-tu? Je suis amoureux fou.
mon cœur n'a pas tenu contre ce revenez-y.
J,e ne comprends pas, dit le baron: r'
Eh voyant entrer son maître, le piqueur
Fanfare étaitmoaté sur le siège du break.
Les deux jeunes gens se tenaient, à une
certaine distance et causaient assez bas pour
que ni Fanfare ni le gros Jacques ne pus-
sent les entendre.
Ah! reprit M. de Maugeville, tu ne
comprends pas le mot de revenez-y ?
t-K Non. ̃ ̃' •
^–11 y a cinq ans de cela. J'étais encore
au régiment, dans notre cher T hussards,
qui tenait garnison à Tarascon.
De Tarascon àBeaucaire, il n'y a qu'un
pas.' .̃"̃̃'
C'était pendant la foire.
Une troupe de saltimbanques attirait la
curiosité universelle. Il y avait surtout une
jeune fille qui passait pour vivre avec 1 hor
cule, qui me tourna la tète. v
Nous nous aimâmes huit jours.
Et c'est elle?
Justement.. r
Alors, je comprends le renenez-y. Et
l'hercule?
t– C'est le bonhomme qui maintenant est
son mari, car.il l'a épousée. Mais la jolie
petite fille de quatre ans qu'ils ont. avec eux
serait mon péché mignon que cela ne m'éton-
nërait pas. i
C'est égal, mon bon Manuel, dit M. de
Qu'on nous lie le Lias droit, en nous dévf
liant le bras gauche eî réciproquement, se- f
Ion la figure vivace de M. Jules Favre à pg-. $
pos du retrait du droit d'adresse etTgiëS `
l'octroi du droit d'interpellation, là n'est\fias||
la grosse1 affaire. Quand le pays comprM4f
dra, ce qui ne peut tarder, le besoin « 'diso
se sentir les coudes », selon la locution vul-
gaire mais martiale, ce ne sera point une
hostilité de plus ou de moins en Europe qui
l'effrayera. Mais le point principal, c'est
qu'on nous préparé au 'mouvement/' et que
le gouvernement sache se presser un peu
d'agir dans ce but.
Trois lois attendent: loi sur la presse, loi
sur le droit de réunion, loi sur l'armée.
De ces trois lois. la plus agitée, la plus
discutée, la plus étudiée (à l'état de projet]
a été assurément la loi militaire.
Commissions spéciales établies, discus-
sions et études faites au département de la-
guerre, comités organisés, retrait des dispo-
sitions du décret de 1865^ consulte perma-
nente des maréchaux de France, insertion
au: Moniteur de divers décrets de. réformes
applicables aux différentes branches de l'ad-
ministration de l'armée, essais variés d'ar-
mes nouvelles, etc., rien n'a' été négligé,
sembîe-t-il.
Où en sommes-nous, cependant?
Le voici La loi militaire, des ̃ trois la
plus connue, est aussi la plus bouleversée.
Du programme primitif de la première com-
mission, il ne reste pas un article; à tel
point que nous dérivons doucement et par
un mouvement insensible., vers cette passe
difficile qui s'appelle « l'armement gêné-'
rai; du pays. »
Ce plan, paraissant très désiré par le gou-
vernement, a donc quelque chance de pré-
valoir.
Si le pays l'accepte difficilement comme
institution définitive, il le recevra peut-être
avec moins de répugnance comme nécessité
transitoire. y
(Jhoi qu'il en soit, prenons-en notre par-
ti ce plan fera présenté aux Chambres
dans sa formule rigsureuse, et il n'y aura
guère possibilité, néanmoins, de se sous-
traire à son adoption. Les luttes qui se pré-.
parent en Europe le rendent d'ailleurs im-_
périeux.
Or, deux choses nous surprennent étant
donnée cette nécessité reconnue d'armer, et
vigoureusement:
La première est la mollesse avec laquelle
onjs'engage dans la route des libertés, et la
résolution presque évidente d'énerver nos
deux premières lois d'affranchissement li-
béral, alors qu'on se propose d'accentuer
si rigoureusement la troisième, la dure loi
duîservice militaire.
La seconde est la perplexité que le g'oiî-
vefriemenl apporte encore dans le soin des
côtés matériels de nos armements..
Sur le premier point, la majorité de la
Chambre semble la cause principale de cette
grave maladresse.
Elle affiche son culte pour là conserva-
tion avec une telle outrance, qu'il est à
craindre que !és deux premières- lois qui;
sortiront de ses mains seront/ sinon mortel-
lement atteintes, du moins grièvement mu-
tilées .̃̃
Les indulgences seront-elles réservées
peur la loi d'organisation de l'armée? Pro-
bablement, dirons-nous
Oui, malgré la répulsion irréfléchie, mais
instinctive que la loi de réorganisation mili-
taire inspire au pays, la majorité de ses re-
présentants aura probablement le courage
civique de passer outre et de voter la loi.
Alors, pourquoi ne pas être logique jus-
qu'au bout ? Pourquoi marchander au pays
la .possession des libertés octroyées par
Planche-Biibray d'un ton bourru qui dissi-
mulait mal une affection presque frater-
nelle si tu m'en crois, tu ne t'exposeras
plu? à te faire assommer par l'hercule. Viens
avec moi.
-^oùça? 1
-À Plànche-Mibray, pardieuiNous cour-
rons un sanglier demain.
–-Non, je reste. Adieu.̃
M. de Planche-Mibray avait déjà un pied
sur la roue du break.
Il revint brusquement vers- M. de Mauge-
ville.' ̃
Eh bien! non, dit-il, je ne partirai
pas. '̃̃ ̃ •
Pourquoi donc?
–Je reste avec toi.
Quelle folie
Un pressentiment bizarre. Excuse
moi. je veux t'empêcher de faire des bê-
tises.. •'
–Allons donc!
M. de Planphe-Mibray séjourna vers son
piqueur .̃ .'̃
Fanfare, dit-il, tu peux t'enaller.
Monsieur ne vient pas ?
Non, je couche à Auxerre.
Monsieur ne chassera pas demain ?
Non.
Faudra-t-il revenir chercher mon-
sieur ? a
–-Tu m'enverras mon tilbury et Germain n
demain soir.
Le piqueur rassembla ses" rênes, tandis
que le gros Jacques ouvrait les deux battants
de la porte cochère, puis il rendit la main,'
donna un coup de langue et les deux per-
cherons sortirent en arrachant des étin-
celles au pavé de la cour et en. faisant son-
ner leurs bruyantes grelottières.
Alors M. de Planche-Mibray passa son
bras sous celui de M. de Maugeville, et lui
dit:
Viens, remontons à la place des Fon-
taines, je veux revoir cette femme qui te
tourne la tête au point de te faire jouer (a
vie chaque soir.
Et tous deux sortirent de nouveau de
l'hôtel du Léopard.
PONSÔN DU TERRAIL.
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