Titre : La Presse
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1867-02-06
Contributeur : Girardin, Émile de (1806-1881). Directeur de publication
Contributeur : Laguerre, Georges (1858-1912). Directeur de publication
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Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 06 février 1867 06 février 1867
Description : 1867/02/06. 1867/02/06.
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Grande collecte... Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail
Description : Collection numérique : La Grande Collecte Collection numérique : La Grande Collecte
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/03/2008
ESeTcr~i@ lévrier 18@7
3 MMS (Mset~rtemettmdaSoiM) 13~'SO
~l~ercre~~ îévr~ i$@?
§ MS ~ricmt~). i~'
BURàuX B'MQttMEHMT.
TcutMqutconeernerAdqM~~dMJo~~ adressé au gérant 3~Année L'Admmistrattonser~serveIedroitdetNOdiËerIarêdactiondesAnnonces
..J'$.i&~ -i ~7..
PARtS, 5 FÉVJR!ËR
LES S~EPTUA6~A!RES
Best rare que les~ changements poli tiques
ne '.se compliquent pas~B~?dialB~~n~
OQestipns de personnes..Ai~si "est-il, arrivé
des 'a~tes du 20 Janvier ;"ils pnt ~ait naitre
aussitôt des potémtques dans lesquelles des
noms propres ont été prononcés et discutés
avec une extrême vivacité.
Nous nous sommes soigneusement abste-
nus d'intervenir dans ces débats. Nous n'a-
vons de candidat à proposer pour aucune
situation politique et pourvu que les prin'-
cipes de sage-liberté et de modération qui
nous sont chers ~prévalent dans la prati-
que, peu nous importe quels sont les hom-
mes qui se chargent de les appliquer.
Aujourd'hui que toutes ces questions
semblent tranchées définitivement, !a réser-
ve que nous nous sommes Imposée, tant
qu'elles s'agitatent, n'aplus de raison d'ê-
tre,, e~no~s nous sen ,plus `à
!'aisë pour dire 'toute notre pensée 1
Si les actes du 20 janvier sont, comme
nous l'avons.cru et comme nous persistons ci >1
]e croire, un pas sérieux et dé6ni ti f dan s la
voie libérale, Us entraîneront, tôt ou tard,
comme conséquence inévitable, une rénova-
tion du gouvernement. Ce n'est même qu'a
ce prix qu'ils auront aux yeux des masses
leur pleine et entière signihcation.
D'où vient qu'au lendemain du 20 jan-
vier, ri y a eu une heure pu l'Empereur a pu
paraître isb~é en Fracce? -C'est que tout le
personnel éminent qui contribue à faire ou
a appliquer les lois, et que l'ancienneté et
l'illustration des services ont mis légitime-
ment en possession de toutes les grandes
situattons, ne cachait pas sa surprise, et
ïaissatt percer plus d'appréhensions et de
regrets ~quëde\satisfact.ion~
De ~ëu~ côté, les masses populaires aux
instincts et aux désirs desquelles répo'jdait
si complètement l'initiative généreuse de
l'Empereur, ne voyant rien de changé dans
les hautes sphères, hésitaient dans leur ap-
préciation de mesures dont le principe était
seul'posé par lesoùverain, et dont l'appli-
cation était laissée d'autres mains que les
s.ienùes.
Rieti~ne.prpuyerà mieux;I'énërgié de l'Em-
pereur, la fermeté de son esprit et la sûreté
de son coup d'œil que cette crise d'une
heure; Elle amassé comme l'éclair; elle a si
vite et si complétement disparu qu'il faut
l'eSbrt 'de la réflexion pour eh retrouver le
aouvenir mais elle a suffi pour éclairer lés
esprits attentifs et leur livrer le secret d'une
sit~jprenner, 'et dont là connaissance a sans
doute déterminé ses résolutions.
.Ajquoir tenait le malaise indé6nissable
que tout le monde ressentait dans ces der-
niers temps, sans pouvoir s'en rendre.
compte? Pourquoi semblait-il que !a ma-
chine gouvernementale ne fonctionnait plus
avec cette sûreté, cette précisiont cette har-
monie/des gouvernants et dés gouvernés
qui fanaient jusqu'ici la force et le prestige
de'~ËmpiEre~
Ce mal secret dont la France souffrait et
que l'Empereur a su démêler et reconnaître
était un certain' désaccord entre le gouver-
pement et le pays, désaccord que les décrets
du 24 novembre avaient presque eSacé,
mais quiavait, de nouveau, fait assez de
progrès pour~frapperl'attentton du souverain
~~8p~caG&jet:énergique a/qui 1 a
jreous ses destinées.
II va sans dire qu'en employant, a défaut
d'autre, le mot de gouvernement, nous ne
voulons point parler ici des ministres, con-
seillers habituels de l'Empereur. Nous en-
tendons, dune manière générale, l'ensemble
de tous ceux qui, à un titre quelconque,
peuvent avoir une inuuence sur la marche
.desaSaires.
Ce-dé~e~ veut, Ge
~iaut d'harmonie, s'est révélé clairement
le~O janvier. Pourquoi, en eSët, ces doutes
sur i interprétation & donner à des réfor-
mes d'un caractère incontestablement li-
~g~B~BS.~M~~
MSFËYtttSRiSO?
pQ. ti nsvsrss !a6'y
~L'
LESAMMSg MB§~
.r' ~h~
A exemple des romanciers qui s'ingénient h
terminer un chapitre atec éclat, Barazer avait
c!os son entretien avec M'°~ dePradères par une
de ces phrases dont levons terrible et mystérieux
a pour immanquabië eSet d'épouvanter l'ima-
gination. H avait pris ce parti a6n d'exploiter
ptus tard ses terreurs et Se'Ia-reBdreptus docile
aux transactions qu'it avait dessein de iui pro-
posera ComtBe it s'était interdit de se rencontrer
avec eUe jusqu'au soir, il a)Ia se promener
au fond du jardin pendant que M°" de Pradères
retournât au saton, où U était convenu que tout
je monder Edouard et Victor exceptés ,devaitia
rejoindre et, au besoin, la retenir pendant tou~s
ia'soiree..
Le toteil venait de disparaître entièrement
dans une merde feu dont les tueurs ardentes se
reflétaient encore suria cime des arbres qu'eHes
semblaient embraser. La nuit a))ait bientôt, éten-
dro ses voUes traditionnels sur ia terre, et invi-
ter l'homme au repos l'homme, le seul être que
mille passions poursuivent encore aumiiieu de
sonsommeH.
Barazer et ses deux pupitles se tenaient'de-
puis quelque temps déjà a leur poste d'obser'va-
tion, quand un léger bruit qui se produisait sur
~ar~YiÈre attira soudain leur attention. ItSjS'a-
vancèrent aussitôt avec de grandes prccauttons
et aperçurent une petite barque, celte, 'sans
Ce romaa paat être reprodct!. par tes joan sanx
~)'Traduction restée.
,>, ,? :fT'
béral ? PohEq~~j~rappréhensions de
l'opinion? Pourquoi ces craintes sur la sui-
te qui serait donnée aux intentions incontes-
tables de l'Empereur? Pourquoi ces mots de
réaction -et de réactionnaires, qu~ ont fait
tout a coup apparition dans les cercles po-
litiques et dans ta polémique des journaux?
'C'est que le pays qui donnait u.ne adhé-
~()n si .CQOtplÈte:tà l~iB~,ia avait, à tort ou raison, la conviction'quë
lea Tnesures libérales du 20 janvier ne ren-
contraient pas dans les régions voisines du
trône les mêmes sympathies et la même
approbation que dans les masses éloignées
du pouvoir.;
Une tel!e situation 'n'a, au fond, rien
d~ extraordinaire et elle n'a rien de dange-
reux lorsqu'elle est une fois mise à jour:
Elle s'explique à merveIHe par les agitations
que notre pays a traversées et par les cir-
constances au milieu desquelles l'Empire
s'est fondé.
Lorsque Napoléon Ht a' pris en main les
rênes du pouvoir, et qu'il a voulu constituer
un gouvernement, qui a-t-il trouvé sur
la brèche luttant contre l'esprit de dé-
sordre et défendant les principes sociaux,
sinon dea hommes qui avaient assisté
aux révolutions antérieures, et dont
beaucoup trouvaient au fond de leur cons-
cience comme un secret remords d'avoir ai-
dé, eux aussi, à détacher quelques pierres
de l'édifice qui s'étai t écroulé sur eux ? 2
L'Empereur a donc pris, et il devait pren-
dre pour conseillers, pouràuxiliaires de son
œuvre réparatrice, les hommes qu'il trou-
vait à la tête du parti de l'ordre, et qui lui
étaient désignés par leurs talents, par leurs
services- et par la confiance de. Jta~natMM~;
Ces hommes ont occupé, à titre lëgittme,;
toutes les hautes positions politiques et ad-
ministratives ils y ont apporte leurs lu-
mières et leur expérience, et comme ils ont
contribué a l'éclat de ce règne, ils auront
une juste part au itémoignage qu'en rendra
l'histoire. Ccn'es~pasnousqui leur contes-
terons rien de ce qui leur est dû.
Dix-huit années'se sont écoulées depuis
lors, dix-huit années de calme profonde de
tranquillité intérieure et de prospérité ma-
térielle. Les hommes qui avaient atteint
en~8~8, avec la notoriété, si lente avenir,
toute la maturité du talent, sont arrivés au-
jourd'hui à la vieillesse. Plusieurs des plus
illustres parmi ceux qui ont coopéré à l'éta-
blissement de l'Empire ont déjà disparu.
Les générations qui suivaient ont passé
de la jeunesse a~là virilité, et se sentent.
déjà poussées par d'autres générations qui
arrivent a la vie politique. Demandons-nous
quelle part est faite à ces générations, et
nous'aurons le secret de la situation ac-
tuelle.
Laissons de côté Ics-questions de person-
nes pour ne nous attacher qu'aux idées.
Personne ne niera la divergence complète
qui sépare la génération qui gouverne des
générations qui composent aujourd'hui la
partie la plus active, la plus énergique et la
plus nombreusede la nation.
La génération qui gouverne est~ légitime-
ment nère de son œuvre; ellea.rendu l'or-
dre, la paix, la prospérité a'u pays; elle n'a-
perçoit rien à reprendre à ce qu elte a lait
et a toute demande de réforme, elle oppose
lesbons résu[tatsde sa direction., et l'expé-
rience qu'elle a faite des révolutions.
Elle trouve sans réplique des arguments
que repoussent absolument les générations
qui la suivent. Pourquoi, disent celles-ci,
vouiez-vous nous juger d'après vous et nous
faire expier vos fautes, nous qui étions
au berceau quand nos grands-pères ren-
versaient la Restauration, nous qui étions
sur les bancs du collège et des écoles,
quand nos pères renversaient la monarchie
de '1830? Quelles barricades avons-nous
faites, quelle monarchie avons-nous détrô-
née ? Parce que vous avez mésusé de la li-
berté, avez-vous le droit de nous la refuser?
Pourquoi croyez-vous que votre expé-
rience et vos fautes ne vous profitent
pas? Nous n'avons pas vu, à notre début
dans la vie, notre pays courbé sous
l'invasion étrangère, nous ne nourrissons
pas contre le pouvoir les ressentiments
du patriotisme outragé; nous n'avons
deute, qu'ils avaient va fuir la veine, et qui se
d'rigeait de leur côté avec une lenteur aussi
étudiéequesuspecte.
li était impossible, malgré la transparence
de ta nuit, de distinguer encore la personne'
qui conduisait cette barque. On apercevait bien
une forme humaine qui, tantôt se couchait sur
les rames, tantôt se renversait en arrière avec
un mouvement calculé pour en amortir le
bruit mais c'était tout. Barazer se demandait
s'il allait avoir an'aire à !eur visiteur de tantôt,
ou bien se rencontrer de nouveau face à face
avec Valérie. Dans tous les cas, ils agiraient
selon la circonstance l'important pour eux était
de remporter un premier avantage sur leur en-
nemi ann de lui entever le désir et, au besoin,
la possibilité de pousser plus loin ses ven-
geances.
–Attention! dit tout a coup l'armateur a
vo~x basse, ne bougez pas. Je ne m'étais pas
trompa reprit-i), voilà qu'on aborde. C'est
Valérie .s~è ciel en soit loué
~'élégai~P silhouette ,de la maîtresse d'E-
douard venait en efl'et de se détacher sur !es
ondulations de la rivière, à laquelle le clair.
obscur d'une belle soirée prêtait des teintes
d'acierpoli.
La vot'a qui s'oriente, fit remarquer Vtc-
'torOzanne.
Bien, elle se décic& s'engager dans l'al-
lée qui conduit au pavillon. Eile a voulu y ar-
river d'avance pour mieux prendre ses mesu-
!:res,ditEdouardDevi)le.
C'est décidément .une fille résolue, ajouta
.Barazer. Tant mieux lutte pour lutte, je pré-
fère l'engager avec une pareille nature.
Moi, je donnerais beaucoup pour que cette
Hutte ne fût pas nécessaire, répliqua Edouard.
) Donnerais-ta Lucile? dit brusquement
~arazer.
1 –Non, mille fois non, répondit le jeune
homme.
Un peu decourage alors. Qui veut la nn,
veut l~s moyens c'est un proverbe dont la mo-
J ratité n''e&tpas irréprochable, il est vrai, mais
'j nous tâcherons d'ennobiir nos moyens. ESoi-
gnons-nous d'ici, reprit Barazer, il faut main-
!t tenant laisser à cette tigresse le temps de se
prendre dana nés pièges.
pas connu les seu~rances et les raacunes
de l'esprit de parti. Nous avons gran-
;di dans l'ordre et dans le calma, .nous
sommes pénétrés des idées du progrès
paciSque, nous ne voyons plus contester
autour de nous aucune désodées d'égalité
dont notre jeunesse a été nourrie; pou'quoi
:o.dus refusez-vous hotœr~~ liberté
p~~(~YOUS~~J~*ueCQmp~O~
la~vôtre`! i" >
Ces réclamations auxquelles la généra-
tion qui gouverne armait l'oreille,. l'Em-
pereur les a entendues et il a entrepris
d'y satisfaire. Ha compris qu'il ne pbu-
vaM laisser les générations viriles s'éloi-
gner de ;I Empiré fauté d'y trouver place
pour leurs vœux et pour leursidées et il
lui à paru que le plus sûr moyen de lesra-
mener a !ui était de leur accorder les droits
et l'influence qu'eHes revendiquaient. 11 n'a
point hés,Ité a pratiquer tout !e premier
cette règle degouvernement qu'il traçait
dans la captivité il s'est mis à la tète des
idées de son temps.
Pour nous, qui ne nous préoccupons que
des principes, la lutte est nnie et la victoire
est gagnée. On ne réagira pas contre l'Em-
pereur, devenu le chef du parti libéral. Ou
les hommes qui gouvernent accepteront la
responsabilité d'administrer avec les idées
des générations nouvelles, pu ils croient
devoir a leur passé de ne rien changera à
leurs maximes, ils déposeront un pouvoir
dont ils ne sauraient plus user conformé-
ment a leurs convictions.'
CUCaEVAL-SLAMatO!.
Bmms TËLËCRAMI~ f
6NBLETERRE-
Liverpool.Sfévrier.
Le Ct'~y of Kof~, Tenant de New-York, apporte
29,050doIIars.
Londres, Sfévrier.
Le 7'}'me~ dit que le discouM royal d'ouverture
ds la session prometia présentation immédiate d'un
bill de réforme'et d'extension de la fracchise élec-
torale. Le discours annoncerait aussi une réforme
des lois concernant ta situation des paysans d'Ir-
lande.
7 BELGIQUE
BruxeUe!,4fëvr!er,soir.
Les troubles de MarcMenneë, qui semblaient a-
paisés, prennent un caractère inquiétant; L'B te'~f publie un télégramme de Marchiennes, en date
de ce soir, qui annonce que le mouvement se porte
sur Roux et sur Jumet. Des troupes ont étécon-
centréesdocecôté.
Braxe!!es,8février.
Le ~ontteMr 6e!ye a publié -un arrêté royal qui 'i
interdit provisoitement les foires et marchés d'ani-
maux de ta race bovine, ainsi que tous tes rassem-
blements da bestiaux appartenant a plusieurs pro-
priétaires, et réunis, n'importe dans queL but, dans
des lieux pubMcs ou dans des étabtes. L
ÊT6TS-UN)S
Ne\v-Yorb,'26 janvier.
La Législature de rindianaa-rattSé l'amende-
mentàta Constitution.
La légistature du Tennessee a accordé le drott de
suffrage aux nègres. La coor suprême du Tennes-
see doit examiner si cette) mesure est constitution-
neUè..
Le fouverneur canadiens ~décidé de satisfai e
aux demandes d'ifjdemuité'ponr les dommages
causés par l'expédition fÔMane et d'enréctamer en-
suite le remboursement à Washington.
New-York, 26 janvier
(parleCt<)/
Des avis de la Yera-Cruz, de source juariste,
prétendent ~ae 18,000. dissidents menaceraient
Mexico. f.Y'
Les.Français continuaient leurs préparatifs'de
départ.
ES~ENE.
Madrid,4 février, soir.
La JF~oca dit qu'en vertu d'un traité conclu entre
l'Espagne et le Portugal, ies lettres circulerontdans
touteta péninsule en payant une taxe uniforme.
)T&L!E
Ftorenee~4fé?rier.
CAs'M6re (~M depM<&. M. ArnuIE, dëve!oppe
un projet tendant a l'émission d'un milliard de
irancsen papier-monnaie.
M. Lanza et !e ministre des nnances combattent
cette proposition qui est repoussée.
Valérie, assurée que personne ne songeait & s
surveiner sa conduite, car on devait la croira
retournée a Paris, marcha rés6!ûmënt vers le
pavillon qui, selon le rapportée Michel/servait Illt
d'appartement aux deux jeunes filles. Arrivée
là, elle en examina les abords avec la plus mi-
nutieuse attention, dans le but, sans doute, de
calculer ses chances de retraite une fois son
crime accompli. Cela fait, elle prêta l'oreille
pour s'assurer une fois de plus qu'elle était bien
seule, poussa la portedù pavillon, la referma
derrière elle, et se mit aussitôt a explorer les
quatre pièces <[ui composaient ce petit bâti-
ment.
L'ombre plus épaisse a l'intérieur ne lui
pfrmit pas de voit~out de suite .les objets qui
l'environnaient mais ses yeux s'habituèrent in-
sensiblement à l'obscurité, et elte acquit la cer
titude que les deux premières chambres ren-
fermaient chacune un iit. Cette découverte lui
causa une joie sinistre, car il devenait évident
pour elle que les deux jeunes nlles couchaient
séparément, et qu'elle aurait des lors moins de
peine à exécuter son projet. Il lui sufnrait de
ne point faire de confusion et de savoir dans
quel lit devait reposer la nancée d'Edouard. La
seule chose qui lui importait à présent était de
trouver une cachette où il lui fût possible d'at-
tendre en sûreté que les deux sœurs fussent,
non-seulement couchée!, mais encore tout à fait
endormies.
II y avait au fond du pavillon une petite pièce
servant do cabinet de toilette, et qui lui parut
convenir parfaitement a ses desseins. Des ri-
deaux de deux mètres de hauteur, g)issant sur
des tringles de fer, garnissaient les murs de ce
cabinet, uniquement éclairé par un œil-de-
bœuf.
Valérie s'spplaudissatt intérieurement, de ce
concours de circonstances heureuses pour elle,
quand un bruit de pas arriva jusqu'à son
oreille.
Son cœur battit avec une extrême violence.
–Les voici! se dit-eltè, et en même temps
elle s'élançait' vers la cachette qu'eUe avait
choisie, quand cite entendit distinctement des
pas d'hommes résonner sur le perron, et en-
nn des voix masouiines qui lui étaient entière-
ment inconnues.
M. Semenza développe ua projet pour la liberté M
etiapluralitedesbaaques. q
Ce projet estpris.en considération, avec l'assen-
timent duministredesfinances.
Demain et.après-demain, réunion dan~ tesbu-
.reaux. "i" p
!t '1 Florence, 4<'é!'rier,soir.
~~Mn~r.~F6M~~ 'd€& d~hté-t
a~MN~a~ ~MM~t~aa8~4a~
éoncernant ta ttber'té de t'Egti&e et fa ~quidatton 'D.
des biens ecctësiasUques. La commission se réuai- gt
.ra'demain.~ g'
L'QjothMne dément !e bruit que le ministère soit tr
disposé à retirer le projet'.
L'7<contreleprojet.
PRUSSE
BerHa,4févr)er~soir.
La Chambre des seigneurs a voté l'emprunt da °'
24 mitlions de thaiers pour tes chemins de fer, en
déctarant quête gouvernement n'avait besoin de M
l'assentiment des Chambres que pour la vente des n,
nouvelles lignes à construire, fe
La Chambre des seigneurs a repoussé le projet d~
de toi tendant a accorder un subside pour la pubft-
cation des comptes-rendus authentiques des délibé-
ratioDS du Reiohstag. M. de Bismark a prononcé un la
Ioi)g discours contre le projet.:
w TURQiJiE se
ConstanticOpIe, 4: février.
Oc assure que le gouvernement a résolu ta ré- d
duction des traitements des fonctionnaires.
Les traitements de trois à dix milte piastres par jt;
mois seront rëduibde ~OO/O.La réduction sera c(
30 0/0 pour les traitements au-dessus de dix milie ai
piastres.
.(~('Hce~ct.'a~M~'e?'.)
'(Voir Ma seconde page le discoura de !a T
remed'AngIeterre:)
SERONS POMT!~
'Voici quel est le rote que tenues assigne
dans les an'aii'es de Crète à la diplomatie eu-
ropéenne, et, par conséquent, au représen-
tant de l'AngJeterre Constantinople après
la victoire des armes turques
Si nous voulons que la Crète soit affrmchie et
que ses destinées soient désormais inséparables de
celtes du royaume HelL'aique, ce n'est très certai-
nement point dans un intérêt égoïste et purement
anglais, c'est tout simplement parce que nous avons
pour cite des sympathies chrétiennes et nationales.
Puisque ta répression de l'insurrection et la dis-
persion des volontaires grecs paraissent avoir fait
triompher la cause des Turcs, et que la diplomatie
ne pourrait guère soustraire par la ruse au sultan,
cette île désoiée et si bénite qu a a faitli perdre par
la force des armes, il faut du moins espérer que
1e'! représentants des puissances occidentales mtf~-
viendront en faveur de la population vaincue.
H est, suivant le proverbe turc, trois choses qui
sont sans pitié le temps, le feu et le suitan. Néan-
moins, Sa Sublime-Hautesse peut n'être pas égale-
ment insepsibfe à de graves influences, et il .t'a'tt
maintenant s'appliquer sérieusement à incfinerson
cœur vers dès conseils humains et généreux.
La note suivante de la .Projets de Turin
expliquerait, si e!)e était exacte, pourquoi
!e ministère Ricasoli n'a pas fait du traité
LaBgrànd-Scialoja une question de cabinet:
Le bruit courtParlement le projet de ici sur la liberté de l'Elise,
et qu'il le reproduira coosidérabtement modifié, de
manière qu'il puisse .p)aire davantage à la repré-
sentation nationale et à l'opinion nationale.
Copenhague, 4 février.
En réponse~ une Interpellation du député Carl-
Een, le président du cabinet, M. deFhes, a déclaré
au Folkething qu'il tùi était impossible de donner
pour le moment des explications sur la politique
extérieure.
Ces poiats de !a poïitiqué extérieure, sur
lesquels le gouvernement danois ne croit pas
devor s'expliquer en ce moment, .sont très
~probablement ceux quise rattachent a
l'exécution, par ta Prusse, des engagements
contenus dans les préliminaires de i~ikots-
bpurg et le traité de Prague.
Il s'agit de savoir si les habitants du
Schleswig du Nord seront appelés, oui ou
non, à se prononcer sur la patrie qu'iis
choisissent, Allemagne ou Danemark.
Nous ne sommes pas surpris que le pré-
sident du cabinet danois ait écarté ces in-
terpellations, car nous ne savons pas s'il y
a en Europe un homme d'Etat, en dehors de
Je suis perdue, pensa-t-elte avec un in-
dicible enrbi;j'ai-été épiée, découverte, et je
vais être punie pour un crime que 'je n'aurai
pas eu le temps de commettre. >
Au même instant, iespersieimes du pavillon
restées ouvertes jusque-là, se refermërent avec
fracas..
–Ils prennent leurs précautions pour me
traquer ici comme une bô!e fauve, se dit Valé-
rie/que la rage et la peur commençaient à ga-
gner en même temps.
La porte du paviilon s'ouvrit aussitôt, et le
domestique de Barazer, accompagné du jardi-
nier de la maison, y entrèrent une lanterne à la
mam.
Que le diable emporte la femelle qui nous
fait courir ainsi depuis hier soir I[ est temps
que les gendarmes nous en délivrent, s'écria
Jean en manière de réuexion.
–Vous ont-ils promis qu'ils seraient bien-
tôt ici? demanda le jardinier.
Ils doivent être ea route à présent, et je
pense qu'aya&t un quart d'heure.
–Ma foi, ce n'est pas malheureux, mais
qu'est-ce qu'its vont en faire?
–Je n'en sais rien; je suppose seuieinent
qu'ils n'en feront jamais une honnête n'ie,
l'étonë n'y étant pas.
Il faut d'abord qu'ils l'arrêtent, et si par
hasard elle n'allait pas venir cette nuit? Votre
maître n'a rien de précis à cet égard ? 9
–C'est-à-dire qu'il présume qu'elle ne se
tiendra pas tranqui!le monsieur a reçu dans la
journée la visite d'un soi-disant inspecteur
d'assurances qu'it a reconnu pour un envoyé
de cette femme, et acquitta donné-exprès de
faux renseignements sur les personnes qui ha-
bitent ce pavillon; et il faut qu'irait été bête
tout de même de croire qu'on va loger des de-
moiselte: ici.
C'est vrai [ Mais votre maître le connais-
sait donc, l'homme qui est venu?
ParMeut il l'avait vu hier soir, près de la
foret, à travers les fentes de la porte d'une es-
pëce de masurs où ces femm"s se sont retirées
pour mieux préparer leur coup. C'est moi qui
les avais suivies là, par son ordre. `
J'y pense. dit le jardinier.
M. de BisiNÊ'k, qui puisse répondre a cette
question. 1
De Pesth a Vienne, les enbrts pour la ré-
conciliation de la couronne avec la Hongrie
se répondent et se compétent mùtùeHement.
Ici,- c'est !a retraite du comte Belcredi, suivi
e 'r avénemen t' de M. d e ,Beust au poste de
baMe par !a' majontëde ta Diète dupro- f
gramm.e de N. Deak. Les dépêches suivantes
s expliquent donc l'une par l'autre, et mon-
trent un mouvement vers le même but opéré
par les hommes d'Etat autrichiens et les pa-
triotes hongrois:
v, Pesth, 4 février.
L'examen Hnat de l'exposé des soixante-sept a eu
iiec. La discussion sar tes paragraphes est termi-
née, et le travad entier est adopté. Le vote oftiçiet
aura lieu mercredi.
On a introd'.it dans 1 exposé uti amendement de
M. Lonay &ur les traités de commerce et de doua-
nes, les contributions indirectes, les chemins de
fer, le taux de l'intérêt', le système monétaire et la
dette publique.
M. Fisza a annoncé que la minorité se réservait
de présenter ses vues contre l'exposé.
M. Bùmches a exprimé, au nom des Saxons de
la Transylvanie, sa satisfaction de l'heureuse issue
des débats. H a dit que l'exposé devait servir à con-
solider l'union entre la Hongrie et la Transylvanie.
Vienne, 4 février.
On assure quél'empereur a accepté la démission
du comte Betcredi.
La Pn:e crut savoir que l'ex-ministre, M. de
MensdorS' Pouitly est désigné pour r~mptacer le
comte de CrenneviUe dans le poste de premier
aide de camp de l'empereur.
.¡s.
On lit dans la correspondance de Berlin du
7'MKes que la Bavière et Bàde ayant fait une
ouverture à la Prusse dans le but de se placer,
j~ca&dB guerre, sous le commandement, ds
cette puissance, la Prusse, au tieu d'accepter
immédiatement une telie proposition,tjui pou-
vait avoir pour corollaire un Parlement géné-
ral et commun de l'Allemagne duMidit'om-
me du Nord, aurait montré un esprit de tem-
porisation à cet égard; qu'on n'aurait certes pas
attendu d'elle,.alléguant la clause IV du traité
de Prague, qui stipulait que les Etats dont il
s'agissait devaient d'abord contracter entre
eux une alliance spéciale.
Le correspondant du TYwes explique ainsi la
temporisation de M. de Bismark « On attribue
à ce politique entreprenant non-seuiement i'in.-
teittion de consolider la Prusse, mais de la dé-
barrasser du co~s~M~'OMa~me. s Pour beau-
coup d'observateurs, M. de Bismark* aime
mîcux voir la Prusse rester ten~dna~ment
daM des limites compatibles avec l'esprit con-
servateur, que de la voir s'étendre trop en Al-
lemagne, surtout au midi, au risque d'y subir,
dans uneChambre, des influences libérâtes.
On écrit de Londres
Ou dit que le roi de Grèce, après quelque séjour
à Copenhague, doit revenir par Londres et Paris.
Le roi Georges est le beau-frère du prince
de Galles.
Le voyage du j~une souverain à Londres
et à Paris a été annoncé depuis que l'on
connaît son intention de se rendre a Co-
penhague.
C. LËFÈVRE.
ÉTATS-UMS
La situation des partis politiques aux
Etats-Unis est teJie, qu'elle donne lieu aux
suppositions les p!us invraisemblables.
C'est à ce titre seulement que nous repro-
duisons un extrait de la correspondance
suivante
La dernière correspondance de New-York pouE-
rait jusqu'à unc'rtain point faire pressMt~r de la
part du président Johnson. un coup d Etat. H se-
rait, dit-on. décidé à inviter les sénateurs et tes
membres élus pour le Congres dans les hta~s du
Sud.à venir à Washington.
H publierait alors une proctamat.'O'! déctarantque
nul a';te du Congres ne peut être validé tant qu'u:!
tiers des Etats ''n demeur') exclu il ne regardera
comme valable aucune de ses décisions, tant qu'un
Etat quelconque sera tenu en dehors. Les représen-
tants du Sud sont disposés à se réunir et à a~ir r
comme Congres.
11 est probable que les démocrates du Nord se
joindront à e::x. En conséquence, si lé par'i répu-
blicain s'obi-tine, il pourrai! avuirydeux congres à
Washington. Une telle auarchie serait do nature à
amener des discordes civiles.
Jamais le président Jotmson n'a pu son-
"r~. ~1i:
A quoi pensez-vous? demanda le domes-
tique de Baraxer.
1 A ce que nous avons tort' de parler si haut
en attendant cette enragée diablesse notre
conversation pourrait ta mettre sur ses gardes
et l'empêcher d'entrer.
–-Vous avez raison, ce n'est pas qu'elle
puisse nous échapper maintenant, car la gen-
darmerie et le procureur impérial soiit sur ses
traces. Quant à moi, j'aimerais mieux l'étran-
gler comme un poutet, d'un seul coup, que de
recommencer la vie qu'elle me fait mener de-
puis vingt-quatre heures.
Ces paroles, ainsi qu'on l'a déjà deviné, s'é-
changeaient entre ces deux hommes d'après les
ordres de Barazer.
II voulait par ce moyen jeter )a terreur dans
l'esprit de Valérie, a6n d'en venir plus facile-
ment à ses fins. Nous allons bientôt voir que
des circonstances imprévues devaient en cela
le servir au delà de ses espérances.
Va'erie'immobile, ta poitrine haletante, n'a-
vait pas perdu~une paroiede la conversation de
ces deux hommes, et se trouvait par suite dans
la plus horrible situationqu'on puisse imaginer.
Non-seulement sa conduite avait été épiée, ses
ruses découvertes, mais elle pouvait encore tom-
ber entre les. mains de iajustice sous le poids
d'une accusation formidable dont les preuves
aliaient d'elles-mêmes se présenter en foule, et
chose ptus déchirante encore, elle allait se trou-
ver réduite a une impuissance absolue; réduite
ennn à laisser s'accomplir tranquillement le
mariage de son amant avecLuciie. Un seul es-
poir cependant lui restait, car elle était fondée
à croire qu'on ignorait encore sa présence au
pavillon et qu'on se retirerait peut-être, las de
ne l'y point voir arriver. Son espoir ne devait
p peine cette-réflexion consojante que Barder
entra.
–Eh bien! vous ne l'avez pas encore vue?
demanda-t-il à ses deux hommes.
–Non, monsieur.
–C'est singulier, nt-il sa sœur, qu'on est
ailée arrêter dans sa masure, a dit tout°trou-
b'ôe que Valérie éta.t sortie depuis plus de
deux heures. AUons, il fauii attendre. Mais
qu'avez-vous fait de votre lanterne ?
ger a 'installer à Washington, entre la Mài-
soh-BIanche et làsàile des'EtatS) une repré-
sentation quasi-legate des Etats du~S.ud res-
tés après leur défaite en dehors de l'Union.
La politique du; président trouve son point `
d'appui, .non dans les l Etats" eux~mém~
mais dans.le parti républicain, déc~t~
constHaer sincèrement l'Uhibnr a~ lië~)!
chërcHêr trat~fopme)- ea une ~qt~
~ctoireduNo~.
L'Union rëiablie suppose'I'6g~.té~.$~
dans ]a tiberté; et c'est te Yénta~~t B~t~'f.<
de la po)itique que défendent le~
et sés ministres..
Nous extrayons d'une dépêche datée de
New-York, 26 janvier, les lignes suivantes
La cons'mssion judiciaire na fera pas son rapport
sur la mise en accusation du président avant jà fin
de la hession aciueUe.
On dit que Surratt sera interrogé sur la compli-
cité du président Johnson dans t'assassinât du prë-
sident Lincoln.
Par queHe aberration de haine, des hom-
mes sensés en sont-i!s venus à croire à cette
prétendue complicité du président Johnson
avec l'assassin de Lincoln, et à appliquera
un honnête homme cette maxime si souvent
perSde du droit /s /'<~ CM{ proJ<'s< ? F~
Personne, même en Amérique, ne p,ehse
sérieuseme))t que M. Johnson ait ambitionné
cette première magistrature de son pays, et
personne surtout ne croit dans sa conscience
que l'ancien vice-président de l'Union eût
-abaissé jusqu'à un crime cette ambition,
s'il l'avait conçue.
La violence seule des luttes politiques
peut expliquer ces exagérations que Je. ben
sens d'un jtays habitué à la liberté retourne
bientôt contre ceux qui ont cherché a s'en
faire une arme de combat.
Aussi ne'sommes-nous pas surpris de voir
remettre jusqu'à la fin de la session le rap-
port de la commission judiciaire, ce qui,-
dans l'état actuel des esprits en Amérique
et avec la mobilité des passions populaires,
équivaut presque a un ajournement indéEnI.
C. LEFÈVRE. c
MmSPeNDMCES PÂRTKUHÊMS
-BELGIQUE
F~eufed'oMunsrss~arcAMtMM.
Greue des AoM~eMrs. Charge de Mua~t'
Bruxelles, !e4fëvrier.
A l'heure qu'il est~ toutes les troupes dispo-
nibles des garnisons de Namur, Mens et Char-
leroi sont bi vaquées à Marchiennes et dans les
environs, ainsi que deux escadrons de lanciers
et un bataillon de chasseurs-carabiniers de la
garnison de Bruxelles, qui avaient été appelés
hier soir, et sont partis par le chemin de fer à
une heare du matin. Cela fait, a la vérité, très
peu de troupes, car, en cette saison, les garni-
sons sont extrêmement réduites. L'es compa-
gnies d'infanterie n'ont guère qu'une quaran-
taine d'hommes sous les armes, ycompr!s1ea
non-valeurs du pied de paix, ce qui supposa
des bataillons de cent cinquante hommes.
Si dès le premier moment on avait eu quel-
ques bataiilons comp'ets à diriger sur Mar"
chiennes, ou de préférence quelques esf~
de cavalerie, il est probable Sué les émeutiers
y auraient regardé a~deux fois avant de se li-
vrer à des attentats contre les propriétés Mais
lorsqu'ils drivèrent à Marehiennes, au nombre
de trois ~) quab-e milie, y compris les femmes et
les enfants, ifs se sont trouvés en présence d'un
détachement d'une centaine d'hommes d'infan-
ter:e,qu ils accablèrent de railleries. r
Les soldats avaient pour mission de défendre
un moulin menacé. Us attendirent, pour faire
feu, qu'on les eût, non-seulement accablés d'in-
jures, mais couij.d'ts de boue et assaillis à
coups de p~er~e, en tes menaçant de coups de
bâtons, depioches et de fourches, les seules ar-
mes qu'on ait vues jusqu~ci aux mains des
émeutiers. Au commandementde feu, quelques
sohi.ats seulement tirèreui sur la foule, la plu-
part ayant lâché leur coup en l'air. It veuf trois
hommes tues etque'quesbies.sés.
L'exaspération des émeutiers était très grau-
de, mais l'autorité parvint cependant à fai-
re quelques arrestations. Ce fut une diver-
sion, car tous les enorts des assaillants se
tournèrent alors, non pas contre les soldats re-
tranchés, mais contre la prison provisoire, dont
–'Monsieur, nous rayons mise tout allumée
dans cette armoire, d'où il sera facile de la ti-
reraubesoin.
C'est plus prudent, car il faut qu'elle en-
tre ici sans se douter qu'on va J'y emprisonner.
Pour le reste, il sufnt que nous la tenions
b:en. Je vais. a.Uer retrouver le brigadier .de
gendarmerie, qui surveille en ce moment les
alentours de la maison avec ses hommes.. Je
laisse cette 'porto entr'ouverte. Pour dernière
recommandation, ne bougez pas d'ici, dussiez-
vous y rester jusqu'au jour.
Barazer sortit sur ces mots. Ils furent le"
coup de grâce pour Valérie, certaine cette fois
que toutes les mesures étaient bien prises con-
tre elle.
Tout à coup, une pensée rapide comme ré-
clair illumina son cerveau ses deux gardiens
étaient dans l'ombre et la porte du pavillon res-
tée ouverte à dessein; la fuite était donc en-
core possible à. la condition de l'opérer rapi-
dement, c'est-à-dire pendant que Barazer et
les autres étaient occupes ailleurs. Sa réso-
lution fut bientôt prise eile traversa les deux
chambres du focd avec .une teile légèreté qu'on
eût dit que son corps échappait aux lois delà.
pesanteur. Arrivée dans lapiëoe où veillaient les.
deux hommes, elle hé&ita un moment, puis
d'un boud s'élança vers la porte qu'elle re-
ferma sur eile à double tour..
Un cri fut aussitôt poussé par le domestiqua
et par le jardinier qui n'attendaient que ce mo-
ment pour donner l'alarme..
Un grand mouvement se nt alors dans le-
jardin.
Trois coups de feu retentirent.
Valérie, a qui Barazer et ses deux pupilles
voulaient hisser le temps de s'échapper, fuyait
avec rapidité; le sang affluait à ses tempes, et
une surexcitation nerveuse faisait trembler tout
sonetre. 1
Parvenue sur la berge, elle s'élança d'un
bond dans le canot qui l'avait amenée, et fit un
mouvement si brusque pour enlever la pierre
qui lui servait d'amarre, qu'elle perdit l'équf-
.libre et tomba, en poussant un cri déchirant,
dans Feau, profonde de plusieurs mètres en cet
endroit.
1 endroit.. GEORGES FATH.
3 MMS (Mset~rtemettmdaSoiM) 13~'SO
~l~ercre~~ îévr~ i$@?
§ MS ~ricmt~). i~'
BURàuX B'MQttMEHMT.
TcutMqutconeernerAdqM~~dMJo~~ adressé au gérant 3~Année L'Admmistrattonser~serveIedroitdetNOdiËerIarêdactiondesAnnonces
..J'$.i&~ -i ~7..
PARtS, 5 FÉVJR!ËR
LES S~EPTUA6~A!RES
Best rare que les~ changements poli tiques
ne '.se compliquent pas~B~?dialB~~n~
OQestipns de personnes..Ai~si "est-il, arrivé
des 'a~tes du 20 Janvier ;"ils pnt ~ait naitre
aussitôt des potémtques dans lesquelles des
noms propres ont été prononcés et discutés
avec une extrême vivacité.
Nous nous sommes soigneusement abste-
nus d'intervenir dans ces débats. Nous n'a-
vons de candidat à proposer pour aucune
situation politique et pourvu que les prin'-
cipes de sage-liberté et de modération qui
nous sont chers ~prévalent dans la prati-
que, peu nous importe quels sont les hom-
mes qui se chargent de les appliquer.
Aujourd'hui que toutes ces questions
semblent tranchées définitivement, !a réser-
ve que nous nous sommes Imposée, tant
qu'elles s'agitatent, n'aplus de raison d'ê-
tre,, e~no~s nous sen ,plus `à
!'aisë pour dire 'toute notre pensée 1
Si les actes du 20 janvier sont, comme
nous l'avons.cru et comme nous persistons ci >1
]e croire, un pas sérieux et dé6ni ti f dan s la
voie libérale, Us entraîneront, tôt ou tard,
comme conséquence inévitable, une rénova-
tion du gouvernement. Ce n'est même qu'a
ce prix qu'ils auront aux yeux des masses
leur pleine et entière signihcation.
D'où vient qu'au lendemain du 20 jan-
vier, ri y a eu une heure pu l'Empereur a pu
paraître isb~é en Fracce? -C'est que tout le
personnel éminent qui contribue à faire ou
a appliquer les lois, et que l'ancienneté et
l'illustration des services ont mis légitime-
ment en possession de toutes les grandes
situattons, ne cachait pas sa surprise, et
ïaissatt percer plus d'appréhensions et de
regrets ~quëde\satisfact.ion~
De ~ëu~ côté, les masses populaires aux
instincts et aux désirs desquelles répo'jdait
si complètement l'initiative généreuse de
l'Empereur, ne voyant rien de changé dans
les hautes sphères, hésitaient dans leur ap-
préciation de mesures dont le principe était
seul'posé par lesoùverain, et dont l'appli-
cation était laissée d'autres mains que les
s.ienùes.
Rieti~ne.prpuyerà mieux;I'énërgié de l'Em-
pereur, la fermeté de son esprit et la sûreté
de son coup d'œil que cette crise d'une
heure; Elle amassé comme l'éclair; elle a si
vite et si complétement disparu qu'il faut
l'eSbrt 'de la réflexion pour eh retrouver le
aouvenir mais elle a suffi pour éclairer lés
esprits attentifs et leur livrer le secret d'une
sit~
doute déterminé ses résolutions.
.Ajquoir tenait le malaise indé6nissable
que tout le monde ressentait dans ces der-
niers temps, sans pouvoir s'en rendre.
compte? Pourquoi semblait-il que !a ma-
chine gouvernementale ne fonctionnait plus
avec cette sûreté, cette précisiont cette har-
monie/des gouvernants et dés gouvernés
qui fanaient jusqu'ici la force et le prestige
de'~ËmpiEre~
Ce mal secret dont la France souffrait et
que l'Empereur a su démêler et reconnaître
était un certain' désaccord entre le gouver-
pement et le pays, désaccord que les décrets
du 24 novembre avaient presque eSacé,
mais quiavait, de nouveau, fait assez de
progrès pour~frapperl'attentton du souverain
~~8p~caG&jet:énergique a/qui 1 a
jreous ses destinées.
II va sans dire qu'en employant, a défaut
d'autre, le mot de gouvernement, nous ne
voulons point parler ici des ministres, con-
seillers habituels de l'Empereur. Nous en-
tendons, dune manière générale, l'ensemble
de tous ceux qui, à un titre quelconque,
peuvent avoir une inuuence sur la marche
.desaSaires.
Ce-dé~e~ veut, Ge
~iaut d'harmonie, s'est révélé clairement
le~O janvier. Pourquoi, en eSët, ces doutes
sur i interprétation & donner à des réfor-
mes d'un caractère incontestablement li-
~g~B~BS.~M~~
MSFËYtttSRiSO?
pQ. ti nsvsrss !a6'y
~L'
LESAMMSg MB§~
.r' ~h~
A exemple des romanciers qui s'ingénient h
terminer un chapitre atec éclat, Barazer avait
c!os son entretien avec M'°~ dePradères par une
de ces phrases dont levons terrible et mystérieux
a pour immanquabië eSet d'épouvanter l'ima-
gination. H avait pris ce parti a6n d'exploiter
ptus tard ses terreurs et Se'Ia-reBdreptus docile
aux transactions qu'it avait dessein de iui pro-
posera ComtBe it s'était interdit de se rencontrer
avec eUe jusqu'au soir, il a)Ia se promener
au fond du jardin pendant que M°" de Pradères
retournât au saton, où U était convenu que tout
je monder Edouard et Victor exceptés ,devaitia
rejoindre et, au besoin, la retenir pendant tou~s
ia'soiree..
Le toteil venait de disparaître entièrement
dans une merde feu dont les tueurs ardentes se
reflétaient encore suria cime des arbres qu'eHes
semblaient embraser. La nuit a))ait bientôt, éten-
dro ses voUes traditionnels sur ia terre, et invi-
ter l'homme au repos l'homme, le seul être que
mille passions poursuivent encore aumiiieu de
sonsommeH.
Barazer et ses deux pupitles se tenaient'de-
puis quelque temps déjà a leur poste d'obser'va-
tion, quand un léger bruit qui se produisait sur
~ar~YiÈre attira soudain leur attention. ItSjS'a-
vancèrent aussitôt avec de grandes prccauttons
et aperçurent une petite barque, celte, 'sans
Ce romaa paat être reprodct!. par tes joan sanx
,>, ,? :fT'
béral ? PohEq~~j~rappréhensions de
l'opinion? Pourquoi ces craintes sur la sui-
te qui serait donnée aux intentions incontes-
tables de l'Empereur? Pourquoi ces mots de
réaction -et de réactionnaires, qu~ ont fait
tout a coup apparition dans les cercles po-
litiques et dans ta polémique des journaux?
'C'est que le pays qui donnait u.ne adhé-
~()n si .CQOtplÈte:tà l~iB~,ia
lea Tnesures libérales du 20 janvier ne ren-
contraient pas dans les régions voisines du
trône les mêmes sympathies et la même
approbation que dans les masses éloignées
du pouvoir.;
Une tel!e situation 'n'a, au fond, rien
d~ extraordinaire et elle n'a rien de dange-
reux lorsqu'elle est une fois mise à jour:
Elle s'explique à merveIHe par les agitations
que notre pays a traversées et par les cir-
constances au milieu desquelles l'Empire
s'est fondé.
Lorsque Napoléon Ht a' pris en main les
rênes du pouvoir, et qu'il a voulu constituer
un gouvernement, qui a-t-il trouvé sur
la brèche luttant contre l'esprit de dé-
sordre et défendant les principes sociaux,
sinon dea hommes qui avaient assisté
aux révolutions antérieures, et dont
beaucoup trouvaient au fond de leur cons-
cience comme un secret remords d'avoir ai-
dé, eux aussi, à détacher quelques pierres
de l'édifice qui s'étai t écroulé sur eux ? 2
L'Empereur a donc pris, et il devait pren-
dre pour conseillers, pouràuxiliaires de son
œuvre réparatrice, les hommes qu'il trou-
vait à la tête du parti de l'ordre, et qui lui
étaient désignés par leurs talents, par leurs
services- et par la confiance de. Jta~natMM~;
Ces hommes ont occupé, à titre lëgittme,;
toutes les hautes positions politiques et ad-
ministratives ils y ont apporte leurs lu-
mières et leur expérience, et comme ils ont
contribué a l'éclat de ce règne, ils auront
une juste part au itémoignage qu'en rendra
l'histoire. Ccn'es~pasnousqui leur contes-
terons rien de ce qui leur est dû.
Dix-huit années'se sont écoulées depuis
lors, dix-huit années de calme profonde de
tranquillité intérieure et de prospérité ma-
térielle. Les hommes qui avaient atteint
en~8~8, avec la notoriété, si lente avenir,
toute la maturité du talent, sont arrivés au-
jourd'hui à la vieillesse. Plusieurs des plus
illustres parmi ceux qui ont coopéré à l'éta-
blissement de l'Empire ont déjà disparu.
Les générations qui suivaient ont passé
de la jeunesse a~là virilité, et se sentent.
déjà poussées par d'autres générations qui
arrivent a la vie politique. Demandons-nous
quelle part est faite à ces générations, et
nous'aurons le secret de la situation ac-
tuelle.
Laissons de côté Ics-questions de person-
nes pour ne nous attacher qu'aux idées.
Personne ne niera la divergence complète
qui sépare la génération qui gouverne des
générations qui composent aujourd'hui la
partie la plus active, la plus énergique et la
plus nombreusede la nation.
La génération qui gouverne est~ légitime-
ment nère de son œuvre; ellea.rendu l'or-
dre, la paix, la prospérité a'u pays; elle n'a-
perçoit rien à reprendre à ce qu elte a lait
et a toute demande de réforme, elle oppose
lesbons résu[tatsde sa direction., et l'expé-
rience qu'elle a faite des révolutions.
Elle trouve sans réplique des arguments
que repoussent absolument les générations
qui la suivent. Pourquoi, disent celles-ci,
vouiez-vous nous juger d'après vous et nous
faire expier vos fautes, nous qui étions
au berceau quand nos grands-pères ren-
versaient la Restauration, nous qui étions
sur les bancs du collège et des écoles,
quand nos pères renversaient la monarchie
de '1830? Quelles barricades avons-nous
faites, quelle monarchie avons-nous détrô-
née ? Parce que vous avez mésusé de la li-
berté, avez-vous le droit de nous la refuser?
Pourquoi croyez-vous que votre expé-
rience et vos fautes ne vous profitent
pas? Nous n'avons pas vu, à notre début
dans la vie, notre pays courbé sous
l'invasion étrangère, nous ne nourrissons
pas contre le pouvoir les ressentiments
du patriotisme outragé; nous n'avons
deute, qu'ils avaient va fuir la veine, et qui se
d'rigeait de leur côté avec une lenteur aussi
étudiéequesuspecte.
li était impossible, malgré la transparence
de ta nuit, de distinguer encore la personne'
qui conduisait cette barque. On apercevait bien
une forme humaine qui, tantôt se couchait sur
les rames, tantôt se renversait en arrière avec
un mouvement calculé pour en amortir le
bruit mais c'était tout. Barazer se demandait
s'il allait avoir an'aire à !eur visiteur de tantôt,
ou bien se rencontrer de nouveau face à face
avec Valérie. Dans tous les cas, ils agiraient
selon la circonstance l'important pour eux était
de remporter un premier avantage sur leur en-
nemi ann de lui entever le désir et, au besoin,
la possibilité de pousser plus loin ses ven-
geances.
–Attention! dit tout a coup l'armateur a
vo~x basse, ne bougez pas. Je ne m'étais pas
trompa reprit-i), voilà qu'on aborde. C'est
Valérie .s~è ciel en soit loué
~'élégai~P silhouette ,de la maîtresse d'E-
douard venait en efl'et de se détacher sur !es
ondulations de la rivière, à laquelle le clair.
obscur d'une belle soirée prêtait des teintes
d'acierpoli.
La vot'a qui s'oriente, fit remarquer Vtc-
'torOzanne.
Bien, elle se décic& s'engager dans l'al-
lée qui conduit au pavillon. Eile a voulu y ar-
river d'avance pour mieux prendre ses mesu-
!:res,ditEdouardDevi)le.
C'est décidément .une fille résolue, ajouta
.Barazer. Tant mieux lutte pour lutte, je pré-
fère l'engager avec une pareille nature.
Moi, je donnerais beaucoup pour que cette
Hutte ne fût pas nécessaire, répliqua Edouard.
) Donnerais-ta Lucile? dit brusquement
~arazer.
1 –Non, mille fois non, répondit le jeune
homme.
Un peu decourage alors. Qui veut la nn,
veut l~s moyens c'est un proverbe dont la mo-
J ratité n''e&tpas irréprochable, il est vrai, mais
'j nous tâcherons d'ennobiir nos moyens. ESoi-
gnons-nous d'ici, reprit Barazer, il faut main-
!t tenant laisser à cette tigresse le temps de se
prendre dana nés pièges.
pas connu les seu~rances et les raacunes
de l'esprit de parti. Nous avons gran-
;di dans l'ordre et dans le calma, .nous
sommes pénétrés des idées du progrès
paciSque, nous ne voyons plus contester
autour de nous aucune désodées d'égalité
dont notre jeunesse a été nourrie; pou'quoi
:o.dus refusez-vous hotœr~~ liberté
p~~(~YOUS~~J~*ueCQmp~O~
la~vôtre`! i" >
Ces réclamations auxquelles la généra-
tion qui gouverne armait l'oreille,. l'Em-
pereur les a entendues et il a entrepris
d'y satisfaire. Ha compris qu'il ne pbu-
vaM laisser les générations viriles s'éloi-
gner de ;I Empiré fauté d'y trouver place
pour leurs vœux et pour leursidées et il
lui à paru que le plus sûr moyen de lesra-
mener a !ui était de leur accorder les droits
et l'influence qu'eHes revendiquaient. 11 n'a
point hés,Ité a pratiquer tout !e premier
cette règle degouvernement qu'il traçait
dans la captivité il s'est mis à la tète des
idées de son temps.
Pour nous, qui ne nous préoccupons que
des principes, la lutte est nnie et la victoire
est gagnée. On ne réagira pas contre l'Em-
pereur, devenu le chef du parti libéral. Ou
les hommes qui gouvernent accepteront la
responsabilité d'administrer avec les idées
des générations nouvelles, pu ils croient
devoir a leur passé de ne rien changera à
leurs maximes, ils déposeront un pouvoir
dont ils ne sauraient plus user conformé-
ment a leurs convictions.'
CUCaEVAL-SLAMatO!.
Bmms TËLËCRAMI~ f
6NBLETERRE-
Liverpool.Sfévrier.
Le Ct'~y of Kof~, Tenant de New-York, apporte
29,050doIIars.
Londres, Sfévrier.
Le 7'}'me~ dit que le discouM royal d'ouverture
ds la session prometia présentation immédiate d'un
bill de réforme'et d'extension de la fracchise élec-
torale. Le discours annoncerait aussi une réforme
des lois concernant ta situation des paysans d'Ir-
lande.
7 BELGIQUE
BruxeUe!,4fëvr!er,soir.
Les troubles de MarcMenneë, qui semblaient a-
paisés, prennent un caractère inquiétant; L'B
de ce soir, qui annonce que le mouvement se porte
sur Roux et sur Jumet. Des troupes ont étécon-
centréesdocecôté.
Braxe!!es,8février.
Le ~ontteMr 6e!ye a publié -un arrêté royal qui 'i
interdit provisoitement les foires et marchés d'ani-
maux de ta race bovine, ainsi que tous tes rassem-
blements da bestiaux appartenant a plusieurs pro-
priétaires, et réunis, n'importe dans queL but, dans
des lieux pubMcs ou dans des étabtes. L
ÊT6TS-UN)S
Ne\v-Yorb,'26 janvier.
La Législature de rindianaa-rattSé l'amende-
mentàta Constitution.
La légistature du Tennessee a accordé le drott de
suffrage aux nègres. La coor suprême du Tennes-
see doit examiner si cette) mesure est constitution-
neUè..
Le fouverneur canadiens ~décidé de satisfai e
aux demandes d'ifjdemuité'ponr les dommages
causés par l'expédition fÔMane et d'enréctamer en-
suite le remboursement à Washington.
New-York, 26 janvier
(parleCt<)/
Des avis de la Yera-Cruz, de source juariste,
prétendent ~ae 18,000. dissidents menaceraient
Mexico. f.Y'
Les.Français continuaient leurs préparatifs'de
départ.
ES~ENE.
Madrid,4 février, soir.
La JF~oca dit qu'en vertu d'un traité conclu entre
l'Espagne et le Portugal, ies lettres circulerontdans
touteta péninsule en payant une taxe uniforme.
)T&L!E
Ftorenee~4fé?rier.
CAs'M6re (~M depM<&. M. ArnuIE, dëve!oppe
un projet tendant a l'émission d'un milliard de
irancsen papier-monnaie.
M. Lanza et !e ministre des nnances combattent
cette proposition qui est repoussée.
Valérie, assurée que personne ne songeait & s
surveiner sa conduite, car on devait la croira
retournée a Paris, marcha rés6!ûmënt vers le
pavillon qui, selon le rapportée Michel/servait Illt
d'appartement aux deux jeunes filles. Arrivée
là, elle en examina les abords avec la plus mi-
nutieuse attention, dans le but, sans doute, de
calculer ses chances de retraite une fois son
crime accompli. Cela fait, elle prêta l'oreille
pour s'assurer une fois de plus qu'elle était bien
seule, poussa la portedù pavillon, la referma
derrière elle, et se mit aussitôt a explorer les
quatre pièces <[ui composaient ce petit bâti-
ment.
L'ombre plus épaisse a l'intérieur ne lui
pfrmit pas de voit~out de suite .les objets qui
l'environnaient mais ses yeux s'habituèrent in-
sensiblement à l'obscurité, et elte acquit la cer
titude que les deux premières chambres ren-
fermaient chacune un iit. Cette découverte lui
causa une joie sinistre, car il devenait évident
pour elle que les deux jeunes nlles couchaient
séparément, et qu'elle aurait des lors moins de
peine à exécuter son projet. Il lui sufnrait de
ne point faire de confusion et de savoir dans
quel lit devait reposer la nancée d'Edouard. La
seule chose qui lui importait à présent était de
trouver une cachette où il lui fût possible d'at-
tendre en sûreté que les deux sœurs fussent,
non-seulement couchée!, mais encore tout à fait
endormies.
II y avait au fond du pavillon une petite pièce
servant do cabinet de toilette, et qui lui parut
convenir parfaitement a ses desseins. Des ri-
deaux de deux mètres de hauteur, g)issant sur
des tringles de fer, garnissaient les murs de ce
cabinet, uniquement éclairé par un œil-de-
bœuf.
Valérie s'spplaudissatt intérieurement, de ce
concours de circonstances heureuses pour elle,
quand un bruit de pas arriva jusqu'à son
oreille.
Son cœur battit avec une extrême violence.
–Les voici! se dit-eltè, et en même temps
elle s'élançait' vers la cachette qu'eUe avait
choisie, quand cite entendit distinctement des
pas d'hommes résonner sur le perron, et en-
nn des voix masouiines qui lui étaient entière-
ment inconnues.
M. Semenza développe ua projet pour la liberté M
etiapluralitedesbaaques. q
Ce projet estpris.en considération, avec l'assen-
timent duministredesfinances.
Demain et.après-demain, réunion dan~ tesbu-
.reaux. "i" p
!t '1 Florence, 4<'é!'rier,soir.
~~Mn~r.~F6M~~ 'd€& d~hté-t
a~MN~a~ ~MM~t~aa8~4a~
éoncernant ta ttber'té de t'Egti&e et fa ~quidatton 'D.
des biens ecctësiasUques. La commission se réuai- gt
.ra'demain.~ g'
L'QjothMne dément !e bruit que le ministère soit tr
disposé à retirer le projet'.
L'7<
PRUSSE
BerHa,4févr)er~soir.
La Chambre des seigneurs a voté l'emprunt da °'
24 mitlions de thaiers pour tes chemins de fer, en
déctarant quête gouvernement n'avait besoin de M
l'assentiment des Chambres que pour la vente des n,
nouvelles lignes à construire, fe
La Chambre des seigneurs a repoussé le projet d~
de toi tendant a accorder un subside pour la pubft-
cation des comptes-rendus authentiques des délibé-
ratioDS du Reiohstag. M. de Bismark a prononcé un la
Ioi)g discours contre le projet.:
w TURQiJiE se
ConstanticOpIe, 4: février.
Oc assure que le gouvernement a résolu ta ré- d
duction des traitements des fonctionnaires.
Les traitements de trois à dix milte piastres par jt;
mois seront rëduibde ~OO/O.La réduction sera c(
30 0/0 pour les traitements au-dessus de dix milie ai
piastres.
.(~('Hce~ct.'a~M~'e?'.)
'(Voir Ma seconde page le discoura de !a T
remed'AngIeterre:)
SERONS POMT!~
'Voici quel est le rote que tenues assigne
dans les an'aii'es de Crète à la diplomatie eu-
ropéenne, et, par conséquent, au représen-
tant de l'AngJeterre Constantinople après
la victoire des armes turques
Si nous voulons que la Crète soit affrmchie et
que ses destinées soient désormais inséparables de
celtes du royaume HelL'aique, ce n'est très certai-
nement point dans un intérêt égoïste et purement
anglais, c'est tout simplement parce que nous avons
pour cite des sympathies chrétiennes et nationales.
Puisque ta répression de l'insurrection et la dis-
persion des volontaires grecs paraissent avoir fait
triompher la cause des Turcs, et que la diplomatie
ne pourrait guère soustraire par la ruse au sultan,
cette île désoiée et si bénite qu a a faitli perdre par
la force des armes, il faut du moins espérer que
1e'! représentants des puissances occidentales mtf~-
viendront en faveur de la population vaincue.
H est, suivant le proverbe turc, trois choses qui
sont sans pitié le temps, le feu et le suitan. Néan-
moins, Sa Sublime-Hautesse peut n'être pas égale-
ment insepsibfe à de graves influences, et il .t'a'tt
maintenant s'appliquer sérieusement à incfinerson
cœur vers dès conseils humains et généreux.
La note suivante de la .Projets de Turin
expliquerait, si e!)e était exacte, pourquoi
!e ministère Ricasoli n'a pas fait du traité
LaBgrànd-Scialoja une question de cabinet:
Le bruit court
et qu'il le reproduira coosidérabtement modifié, de
manière qu'il puisse .p)aire davantage à la repré-
sentation nationale et à l'opinion nationale.
Copenhague, 4 février.
En réponse~ une Interpellation du député Carl-
Een, le président du cabinet, M. deFhes, a déclaré
au Folkething qu'il tùi était impossible de donner
pour le moment des explications sur la politique
extérieure.
Ces poiats de !a poïitiqué extérieure, sur
lesquels le gouvernement danois ne croit pas
devor s'expliquer en ce moment, .sont très
~probablement ceux quise rattachent a
l'exécution, par ta Prusse, des engagements
contenus dans les préliminaires de i~ikots-
bpurg et le traité de Prague.
Il s'agit de savoir si les habitants du
Schleswig du Nord seront appelés, oui ou
non, à se prononcer sur la patrie qu'iis
choisissent, Allemagne ou Danemark.
Nous ne sommes pas surpris que le pré-
sident du cabinet danois ait écarté ces in-
terpellations, car nous ne savons pas s'il y
a en Europe un homme d'Etat, en dehors de
Je suis perdue, pensa-t-elte avec un in-
dicible enrbi;j'ai-été épiée, découverte, et je
vais être punie pour un crime que 'je n'aurai
pas eu le temps de commettre. >
Au même instant, iespersieimes du pavillon
restées ouvertes jusque-là, se refermërent avec
fracas..
–Ils prennent leurs précautions pour me
traquer ici comme une bô!e fauve, se dit Valé-
rie/que la rage et la peur commençaient à ga-
gner en même temps.
La porte du paviilon s'ouvrit aussitôt, et le
domestique de Barazer, accompagné du jardi-
nier de la maison, y entrèrent une lanterne à la
mam.
Que le diable emporte la femelle qui nous
fait courir ainsi depuis hier soir I[ est temps
que les gendarmes nous en délivrent, s'écria
Jean en manière de réuexion.
–Vous ont-ils promis qu'ils seraient bien-
tôt ici? demanda le jardinier.
Ils doivent être ea route à présent, et je
pense qu'aya&t un quart d'heure.
–Ma foi, ce n'est pas malheureux, mais
qu'est-ce qu'its vont en faire?
–Je n'en sais rien; je suppose seuieinent
qu'ils n'en feront jamais une honnête n'ie,
l'étonë n'y étant pas.
Il faut d'abord qu'ils l'arrêtent, et si par
hasard elle n'allait pas venir cette nuit? Votre
maître n'a rien de précis à cet égard ? 9
–C'est-à-dire qu'il présume qu'elle ne se
tiendra pas tranqui!le monsieur a reçu dans la
journée la visite d'un soi-disant inspecteur
d'assurances qu'it a reconnu pour un envoyé
de cette femme, et acquitta donné-exprès de
faux renseignements sur les personnes qui ha-
bitent ce pavillon; et il faut qu'irait été bête
tout de même de croire qu'on va loger des de-
moiselte: ici.
C'est vrai [ Mais votre maître le connais-
sait donc, l'homme qui est venu?
ParMeut il l'avait vu hier soir, près de la
foret, à travers les fentes de la porte d'une es-
pëce de masurs où ces femm"s se sont retirées
pour mieux préparer leur coup. C'est moi qui
les avais suivies là, par son ordre. `
J'y pense. dit le jardinier.
M. de BisiNÊ'k, qui puisse répondre a cette
question. 1
De Pesth a Vienne, les enbrts pour la ré-
conciliation de la couronne avec la Hongrie
se répondent et se compétent mùtùeHement.
Ici,- c'est !a retraite du comte Belcredi, suivi
e 'r avénemen t' de M. d e ,Beust au poste de
baMe par !a' majontëde ta Diète dupro- f
gramm.e de N. Deak. Les dépêches suivantes
s expliquent donc l'une par l'autre, et mon-
trent un mouvement vers le même but opéré
par les hommes d'Etat autrichiens et les pa-
triotes hongrois:
v, Pesth, 4 février.
L'examen Hnat de l'exposé des soixante-sept a eu
iiec. La discussion sar tes paragraphes est termi-
née, et le travad entier est adopté. Le vote oftiçiet
aura lieu mercredi.
On a introd'.it dans 1 exposé uti amendement de
M. Lonay &ur les traités de commerce et de doua-
nes, les contributions indirectes, les chemins de
fer, le taux de l'intérêt', le système monétaire et la
dette publique.
M. Fisza a annoncé que la minorité se réservait
de présenter ses vues contre l'exposé.
M. Bùmches a exprimé, au nom des Saxons de
la Transylvanie, sa satisfaction de l'heureuse issue
des débats. H a dit que l'exposé devait servir à con-
solider l'union entre la Hongrie et la Transylvanie.
Vienne, 4 février.
On assure quél'empereur a accepté la démission
du comte Betcredi.
La Pn:e crut savoir que l'ex-ministre, M. de
MensdorS' Pouitly est désigné pour r~mptacer le
comte de CrenneviUe dans le poste de premier
aide de camp de l'empereur.
.¡s.
On lit dans la correspondance de Berlin du
7'MKes que la Bavière et Bàde ayant fait une
ouverture à la Prusse dans le but de se placer,
j~ca&dB guerre, sous le commandement, ds
cette puissance, la Prusse, au tieu d'accepter
immédiatement une telie proposition,tjui pou-
vait avoir pour corollaire un Parlement géné-
ral et commun de l'Allemagne duMidit'om-
me du Nord, aurait montré un esprit de tem-
porisation à cet égard; qu'on n'aurait certes pas
attendu d'elle,.alléguant la clause IV du traité
de Prague, qui stipulait que les Etats dont il
s'agissait devaient d'abord contracter entre
eux une alliance spéciale.
Le correspondant du TYwes explique ainsi la
temporisation de M. de Bismark « On attribue
à ce politique entreprenant non-seuiement i'in.-
teittion de consolider la Prusse, mais de la dé-
barrasser du co~s~M~'OMa~me. s Pour beau-
coup d'observateurs, M. de Bismark* aime
mîcux voir la Prusse rester ten~dna~ment
daM des limites compatibles avec l'esprit con-
servateur, que de la voir s'étendre trop en Al-
lemagne, surtout au midi, au risque d'y subir,
dans uneChambre, des influences libérâtes.
On écrit de Londres
Ou dit que le roi de Grèce, après quelque séjour
à Copenhague, doit revenir par Londres et Paris.
Le roi Georges est le beau-frère du prince
de Galles.
Le voyage du j~une souverain à Londres
et à Paris a été annoncé depuis que l'on
connaît son intention de se rendre a Co-
penhague.
C. LËFÈVRE.
ÉTATS-UMS
La situation des partis politiques aux
Etats-Unis est teJie, qu'elle donne lieu aux
suppositions les p!us invraisemblables.
C'est à ce titre seulement que nous repro-
duisons un extrait de la correspondance
suivante
La dernière correspondance de New-York pouE-
rait jusqu'à unc'rtain point faire pressMt~r de la
part du président Johnson. un coup d Etat. H se-
rait, dit-on. décidé à inviter les sénateurs et tes
membres élus pour le Congres dans les hta~s du
Sud.à venir à Washington.
H publierait alors une proctamat.'O'! déctarantque
nul a';te du Congres ne peut être validé tant qu'u:!
tiers des Etats ''n demeur') exclu il ne regardera
comme valable aucune de ses décisions, tant qu'un
Etat quelconque sera tenu en dehors. Les représen-
tants du Sud sont disposés à se réunir et à a~ir r
comme Congres.
11 est probable que les démocrates du Nord se
joindront à e::x. En conséquence, si lé par'i répu-
blicain s'obi-tine, il pourrai! avuirydeux congres à
Washington. Une telle auarchie serait do nature à
amener des discordes civiles.
Jamais le président Jotmson n'a pu son-
"r~. ~1i:
A quoi pensez-vous? demanda le domes-
tique de Baraxer.
1 A ce que nous avons tort' de parler si haut
en attendant cette enragée diablesse notre
conversation pourrait ta mettre sur ses gardes
et l'empêcher d'entrer.
–-Vous avez raison, ce n'est pas qu'elle
puisse nous échapper maintenant, car la gen-
darmerie et le procureur impérial soiit sur ses
traces. Quant à moi, j'aimerais mieux l'étran-
gler comme un poutet, d'un seul coup, que de
recommencer la vie qu'elle me fait mener de-
puis vingt-quatre heures.
Ces paroles, ainsi qu'on l'a déjà deviné, s'é-
changeaient entre ces deux hommes d'après les
ordres de Barazer.
II voulait par ce moyen jeter )a terreur dans
l'esprit de Valérie, a6n d'en venir plus facile-
ment à ses fins. Nous allons bientôt voir que
des circonstances imprévues devaient en cela
le servir au delà de ses espérances.
Va'erie'immobile, ta poitrine haletante, n'a-
vait pas perdu~une paroiede la conversation de
ces deux hommes, et se trouvait par suite dans
la plus horrible situationqu'on puisse imaginer.
Non-seulement sa conduite avait été épiée, ses
ruses découvertes, mais elle pouvait encore tom-
ber entre les. mains de iajustice sous le poids
d'une accusation formidable dont les preuves
aliaient d'elles-mêmes se présenter en foule, et
chose ptus déchirante encore, elle allait se trou-
ver réduite a une impuissance absolue; réduite
ennn à laisser s'accomplir tranquillement le
mariage de son amant avecLuciie. Un seul es-
poir cependant lui restait, car elle était fondée
à croire qu'on ignorait encore sa présence au
pavillon et qu'on se retirerait peut-être, las de
ne l'y point voir arriver. Son espoir ne devait
p
entra.
–Eh bien! vous ne l'avez pas encore vue?
demanda-t-il à ses deux hommes.
–Non, monsieur.
–C'est singulier, nt-il sa sœur, qu'on est
ailée arrêter dans sa masure, a dit tout°trou-
b'ôe que Valérie éta.t sortie depuis plus de
deux heures. AUons, il fauii attendre. Mais
qu'avez-vous fait de votre lanterne ?
ger a 'installer à Washington, entre la Mài-
soh-BIanche et làsàile des'EtatS) une repré-
sentation quasi-legate des Etats du~S.ud res-
tés après leur défaite en dehors de l'Union.
La politique du; président trouve son point `
d'appui, .non dans les l Etats" eux~mém~
mais dans.le parti républicain, déc~t~
constHaer sincèrement l'Uhibnr a~ lië~)!
chërcHêr trat~fopme)- ea une ~qt~
~ctoireduNo~.
L'Union rëiablie suppose'I'6g~.té~.$~
dans ]a tiberté; et c'est te Yénta~~t B~t~'f.<
de la po)itique que défendent le~
et sés ministres..
Nous extrayons d'une dépêche datée de
New-York, 26 janvier, les lignes suivantes
La cons'mssion judiciaire na fera pas son rapport
sur la mise en accusation du président avant jà fin
de la hession aciueUe.
On dit que Surratt sera interrogé sur la compli-
cité du président Johnson dans t'assassinât du prë-
sident Lincoln.
Par queHe aberration de haine, des hom-
mes sensés en sont-i!s venus à croire à cette
prétendue complicité du président Johnson
avec l'assassin de Lincoln, et à appliquera
un honnête homme cette maxime si souvent
perSde du droit /s /'<~ CM{ proJ<'s< ? F~
Personne, même en Amérique, ne p,ehse
sérieuseme))t que M. Johnson ait ambitionné
cette première magistrature de son pays, et
personne surtout ne croit dans sa conscience
que l'ancien vice-président de l'Union eût
-abaissé jusqu'à un crime cette ambition,
s'il l'avait conçue.
La violence seule des luttes politiques
peut expliquer ces exagérations que Je. ben
sens d'un jtays habitué à la liberté retourne
bientôt contre ceux qui ont cherché a s'en
faire une arme de combat.
Aussi ne'sommes-nous pas surpris de voir
remettre jusqu'à la fin de la session le rap-
port de la commission judiciaire, ce qui,-
dans l'état actuel des esprits en Amérique
et avec la mobilité des passions populaires,
équivaut presque a un ajournement indéEnI.
C. LEFÈVRE. c
MmSPeNDMCES PÂRTKUHÊMS
-BELGIQUE
F~eufed'oMunsrss~arcAMtMM.
Greue des AoM~eMrs. Charge de Mua~t'
Bruxelles, !e4fëvrier.
A l'heure qu'il est~ toutes les troupes dispo-
nibles des garnisons de Namur, Mens et Char-
leroi sont bi vaquées à Marchiennes et dans les
environs, ainsi que deux escadrons de lanciers
et un bataillon de chasseurs-carabiniers de la
garnison de Bruxelles, qui avaient été appelés
hier soir, et sont partis par le chemin de fer à
une heare du matin. Cela fait, a la vérité, très
peu de troupes, car, en cette saison, les garni-
sons sont extrêmement réduites. L'es compa-
gnies d'infanterie n'ont guère qu'une quaran-
taine d'hommes sous les armes, ycompr!s1ea
non-valeurs du pied de paix, ce qui supposa
des bataillons de cent cinquante hommes.
Si dès le premier moment on avait eu quel-
ques bataiilons comp'ets à diriger sur Mar"
chiennes, ou de préférence quelques esf~
de cavalerie, il est probable Sué les émeutiers
y auraient regardé a~deux fois avant de se li-
vrer à des attentats contre les propriétés Mais
lorsqu'ils drivèrent à Marehiennes, au nombre
de trois ~) quab-e milie, y compris les femmes et
les enfants, ifs se sont trouvés en présence d'un
détachement d'une centaine d'hommes d'infan-
ter:e,qu ils accablèrent de railleries. r
Les soldats avaient pour mission de défendre
un moulin menacé. Us attendirent, pour faire
feu, qu'on les eût, non-seulement accablés d'in-
jures, mais couij.d'ts de boue et assaillis à
coups de p~er~e, en tes menaçant de coups de
bâtons, depioches et de fourches, les seules ar-
mes qu'on ait vues jusqu~ci aux mains des
émeutiers. Au commandementde feu, quelques
sohi.ats seulement tirèreui sur la foule, la plu-
part ayant lâché leur coup en l'air. It veuf trois
hommes tues etque'quesbies.sés.
L'exaspération des émeutiers était très grau-
de, mais l'autorité parvint cependant à fai-
re quelques arrestations. Ce fut une diver-
sion, car tous les enorts des assaillants se
tournèrent alors, non pas contre les soldats re-
tranchés, mais contre la prison provisoire, dont
–'Monsieur, nous rayons mise tout allumée
dans cette armoire, d'où il sera facile de la ti-
reraubesoin.
C'est plus prudent, car il faut qu'elle en-
tre ici sans se douter qu'on va J'y emprisonner.
Pour le reste, il sufnt que nous la tenions
b:en. Je vais. a.Uer retrouver le brigadier .de
gendarmerie, qui surveille en ce moment les
alentours de la maison avec ses hommes.. Je
laisse cette 'porto entr'ouverte. Pour dernière
recommandation, ne bougez pas d'ici, dussiez-
vous y rester jusqu'au jour.
Barazer sortit sur ces mots. Ils furent le"
coup de grâce pour Valérie, certaine cette fois
que toutes les mesures étaient bien prises con-
tre elle.
Tout à coup, une pensée rapide comme ré-
clair illumina son cerveau ses deux gardiens
étaient dans l'ombre et la porte du pavillon res-
tée ouverte à dessein; la fuite était donc en-
core possible à. la condition de l'opérer rapi-
dement, c'est-à-dire pendant que Barazer et
les autres étaient occupes ailleurs. Sa réso-
lution fut bientôt prise eile traversa les deux
chambres du focd avec .une teile légèreté qu'on
eût dit que son corps échappait aux lois delà.
pesanteur. Arrivée dans lapiëoe où veillaient les.
deux hommes, elle hé&ita un moment, puis
d'un boud s'élança vers la porte qu'elle re-
ferma sur eile à double tour..
Un cri fut aussitôt poussé par le domestiqua
et par le jardinier qui n'attendaient que ce mo-
ment pour donner l'alarme..
Un grand mouvement se nt alors dans le-
jardin.
Trois coups de feu retentirent.
Valérie, a qui Barazer et ses deux pupilles
voulaient hisser le temps de s'échapper, fuyait
avec rapidité; le sang affluait à ses tempes, et
une surexcitation nerveuse faisait trembler tout
sonetre. 1
Parvenue sur la berge, elle s'élança d'un
bond dans le canot qui l'avait amenée, et fit un
mouvement si brusque pour enlever la pierre
qui lui servait d'amarre, qu'elle perdit l'équf-
.libre et tomba, en poussant un cri déchirant,
dans Feau, profonde de plusieurs mètres en cet
endroit.
1 endroit.. GEORGES FATH.
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