Titre : La Presse
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1867-01-26
Contributeur : Girardin, Émile de (1806-1881). Directeur de publication
Contributeur : Laguerre, Georges (1858-1912). Directeur de publication
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Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 26 janvier 1867 26 janvier 1867
Description : 1867/01/26. 1867/01/26.
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Grande collecte... Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail
Description : Collection numérique : La Grande Collecte Collection numérique : La Grande Collecte
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/03/2008
Samedi 26 janvier 1867
i MOIS (n,»mo • • Mk;
BUREAUX D'ÂSONNEMNT, 123, SUE SUGNTSIfiRÏRE
Tout oe qui concerne rAdministnf^wtîiWria^^Mt être adressé au Gérant
31° Année
L'Administration se réserve le droit de modifier la rédaction des Annonces
• Samedi 28 janvier 1867
MO!S (Panset~rttMtde~SsBo) i~ë0
d MOIS (Paris cldépariemcntdeiaSeiiîo) JiPtIO
ABKQHCES, 8. PL. DE LA BOURSE, ET 7, RUE COQ-HÉRON
MM. les abonnés dont l'abonnement expira
le 31 janvier, sont priés de. le renouveler
de suite, s'ils ne veulent pas éprouver de
retard dans la réception du journal.
PARIS, 25 JANVIER
~`
des listes éleotor*aî#s
La période de vingt jours assignée par la
loi à la révision des listes électorales a été
ouverte le 16 janvier et sera close le 4 fé-
vrier prochain.
Cette opération présente en <1 887 une im-
portance exceptionnelle, qui nous engagea à
appeler tout particulièrement sur ce point
l'attention de nos lecteurs.
C'est, en effet, immédiatement après la
clôture des listes d'inscription, clôture fixée
par la loi au 31 mars, que sera dressé, pour
cinq ans, le nouveau tableau1, des circon-
scriptions électorales. Ce. tableau servira
donc à déterminer le nombre des députés
que chaque département sera appelé à nom-
mer lors des prochaines élections.
Il convient d'ajouter que cette année
même aura lieu le renouvellement par tiers
des conseils généraux
Ces deux raisons, en dehors de l'impor-
tance que l'on doit attacher à tous les de-
voirs civiques suffisent pour démontrer
l'intérêt que présente pour tous les citoyens
la révision actuellement opérée des liste»
électorales.
La Constitution de 4 8t>2, en fendant uni-
versel le droit de suffrage, a déclaré qu'il
̃uffit d'être majeur de ans et d'être do-
micilié depuis six mois dans une commuen
pour être%investi de la qualité d'électeur.
L'âge s'établit par Tune des pièces sui-
vantes
Soit un extrait d'acte de naissance, déli-
vré gratuitement par la mairie où a été faite
l'inscription;
k Un extrait d'acte de mariage;
̃ Un diplôme de l'Université, ou d'autres
diplômes et brevets de l'autorité;
Un congé eu acte- de libération du service
militaire; '̃̃•:̃
Un livret d'ouvrier;
Soit, enfin, l'inscription précédente sur
une liste électorale quelconque;
Tout document, en un mot, qui porte une
constatation authentique de l'époque de la
naissance.'
Quant au ^domicile, qui doit être de sis;
mois au moins dans la même commune,
l'électeur peut en justifier
Par la présentation de sa patente,
Ou par des quittances d'imposition per-
sonnelle ou mobilière;
Des quittances de loyer;
Des attestations de propriétaire, de pa-
tron, de maîtreoude toute autre personne en
mesure de constater le domicile.
Sous ce dernier rapport, deux observa-
tions paraissent s'appliquer d'une .manière
plus spéciale à Paris.
11 faut remarquer, en effet, que les vingt
arrondissements entre lesquels est partagée
la ville ne forment pas des lieux de domici-
le distincts, et qu'un citoyen ne perd pas sa
qualité électorale, mais la conserve tout en-
tière, en changeant d'arrondissement, ou,
comme l'on dit, de quartier, dans cette der-
nière période de six mois pendant laquelle
la loi exige un même domicile communal.
Ajoutons que la loi ne distingue pas entre
les maisons meublées ou non meublées, et.
que le droit électoral s'étend à tous, quelles
que soient leurs conditions de résidence,
pourvu que cette résidence soit établie, d'u-
ne manière authentique '•
Comme il s'agit ici d'un grand intérêt pu-
blic,, tout le monde est autorisé à vérifier et
à faire supprimer les eFreurs tn sens con-
traire qui peuvent se produire dans la con-
FEUILLETON DE LA PRESSE
OT-26 JANVIEB 1867
LES âf/iÛURS 0E PASSAGE
"• III ••- •-
ILa fondra
Un moment de silence suivit les deux excla-
mations de Pascal et d'Edouard.
Mme de Pradères attira ses deux filles auprès
d'elle comme si la présence de Valérie qu'elle
reconnut lui eût fait pressentir quelque danger.
Barazer, remis desa première surprise et dont
les yeux exprimaient une colère froide, fit quel-
qHes pas en avant dans l'intention d'isoler les
deux scears dont il se rappelait les menaces écri-
tes. Henri ^e rapprocha de sa femme et de ses
enfants, peiadant qu'Edouard et Victor venaient
se ranger anx côtés d'Alice et de Lucile.
On eût dis des gens engagés dans une lutte
suprême, et qui au dernier instant se plaçaient
de manière à mieux protéger la vie de ceux
qu'ils aimaieni*.
Que venez-vous faire ici ? dit sèchement
Barazer aux deux visiteuses.
D'abord, nous venons vous complimenter
sur la charmante comédie que vous avez jouée
chez moi, il y a deux jours, en compagnie de
monsieur répondit effrontément Valérie en
•désignant Pascal.
Et ensuite ? fit Barazer.
Ensuite, nous sommes venues, moi, pour
•demander à ces dames de me rendre immédia-
tement M. Edouard Deville ma sœur, ici pré-
isente', pour les requérir de lui rendre son pré-
tendu, M. Pascal, je crois, autrement dit •M.-
Lausanne car c'est ̃'̃sous un faux nom qu'il a eu
la délicatesse de la poursuivre de ses hom-
mages.
Toi Henri ? s'écria MmB Pascal devenue
Joule Semblante.
An! c'est Eenri qu'il se nomme? dit Valérie.
Ce roman peut être reproduit p ar les journaux
̃qjti ont ua traité avec la Satiété oteiS Gens de let-
%ns( f- TraduclioB réservée.
fection d^lis^eà.i-ïpuùtëlecteur, disons-
nous, est p"ôta<^u dujirdr t soit de réclamer
au profit d'un tiers une inscription omise, soit
de demander la suppression d'un nom indû-
ment inscrit. Il suffit pour cela de fournir à
l'égard de ces tiers les mêmes justifications
que l'on ferait pour soi-même.
En terminant cette note qui contient au
sujet de la révision des listes électorales les
notions essentielles, qu'il nous soit. permis
td'expriuw£Lr espoir .qu.eJe nouvel _aceroisse,-
ment constaté dans la population de Paris et
du département de la Seine ('197,256 habi-
tants de plus, suivant les chiffres publiés il
y a quelques jours par le Monikur) n'aura
pas pour résultat une nouvelle diminution
dans le nombre des circonscriptions élec-
torales de ce département.
Nous n'ignorons pas combien sont délica-
tes toutes les questions qui se rattachent à
l'exercice du droit d'élection elles touchent
à l'indépendance de la conscience privée et
elles peuvent devenir, entre le gouverne-
ment et les populations, l'occasion de rap-
ports qui intéressent au plus haut point les
libertés publiques.
Il nous semble, cependant, difficile d'ad-
mottre que la députation de la Seine, libre-
ment et légalement élue sans aucun doute,
représente d'une manière complète le senti-
ment politique du département dont le corps
électoral lui a conféré le mandat qu'elle
exerce. Une semblable uniformité ne paraît
guère dans la nature ordinaire des choses,
et elle se concilie difficilement avec la di-
versité d'idées, de sentiments et de passions
qui anime la population d'une ville telle que
Paris.
Nous serions plutôt disposés à voir dans
le résultat de l'élection du 31 mai 863 et
des épreuves électorales qui ont eu lieu de-
puis, une conséquence, imprévu* peut-être,
mais parfaitement explicable, des faits qui
ont, en présence de l'accroissement de la
population, ramené de douze à dix le nom-
Tjre des députés a élire par le département
de la Seine.
Ces faits, quels qu'ils soient, ont leur
origine dans l'établissement des listes élec-
torales. Pénétrés comme nous le sommes
de cette conviction que, dans l'intérêt de
tous, la députation doit former la représen-
tation la plus exacte possible des opinions
-du pays, nous faisons un pressant appel à
tous ceux qui sont investis.par la loi du droit
électoral, pour s'assurer, avant le 4 février
prochain, si leur nom n'a pas été omis.
L'administration municipale de la Seine s'as-
sociera, par le concours le plus actif, ces
démarches; car, en matière électorale com-
me partout ailleurs, il y a deux intérêts qui
se rencontrent et s'accordent: l'intérêt du
gouvernement et celui des citoyens.
· Le seeréiaire de la s éd&cfion,
E. BAUER.
Un vdébat assez vif s'est engagé dans la
Chamèiie des députés de Berlin au sujet d'u-
ne pétiticm des habitants de Francfort, qui
demandent le remboursement de la contri-
bution de gvjfirre de 6 millions de florins im-
posée par le général de Falkenstein. On sait
que la contribution de 25 millions décrétée
par le général de Manleuffel, n'a pas été ac-
quittée.
La commission chargée d'examiner cette
pétition à proposé-de l'écarter par l'ordre
du jour suivant
Dans la conviction que des demandes justifiées
des autorités muEicipàles de Francfort seront cqui-
tablement prises en considération par le gouverne-
ment attendu, d'autre part, que le pétitionnaire
ne prouve pas qu'il ait droit de parler au nom de
la ville de Francfort, la Chambre passe à l'ordre
du jour. •
Un amendement présenté par M. Hover-
beck concluait à la restitution de 6 mil-
lions. Un autre amendement, émané du parti
féodal, concluait, au contraire, au rejet pur
et simple de la pétition.
Le rapportevir de la commission a fait un
récit sévère des extorsions de toute sorte
C'est tout ? r«prit l'armateur. j
–-Peut-être, répondit Valérie, en jetant un
regard menaçemt sur Lucile qui se serra contre
sa mère. ̃ •
Et d'abord, mademoiselle, à quel titre ré-
clamez-vous ici Edouard Deville ? demanda
Barazer.
Hé 1 simplement, monsieur, comme- on
réclame un mari.
Un mari s'écria Lucile en pâlissant.
Moi votre mari répéta Edouard avec in-
dignation.
Mon mari depuis deux ans.
Vous mentez odieusement répondit Ba-
razer.
N'est-ce point un mari que celui qui pas-
se la moitié de ses journées et toutes ses nuits
auprès d'une femme, qui participe à sa dépen-
se, et promet au besoin da payer trois cent mille
franc$;pour elle?
'Trois cent mille francs répéta Mme de
Pradères stupéfaite.
Je. ne dois absolument rien à personne
Cette femme ment dit -Edouard hors de lui.̃
Ah je mens 1 Eh bien, monsieur l'hom-
me délicat qui reniez si lestement vos dettes,
vous recevrez dès demain, par l'entremise d'un
huissier, avec pièces à l'appui, l'invitation
de verser immédiatement cette somme, sous
peine d'aller entre quatre murs méditer à Cli-
chy s'il vous convient de délaisser plus long-
temps une femme qui vous a sacrifié son hon-
neur et sa fortune.
Mademoiselle, s'écria Barazer, qui vit la
terrible impression, que les mensonges de Va-
lérie faisaient sur Mmo' de Pradères, c'est pous-
ser trop loin l'impudence Supposer des rela-
tions sérieuses pour créer des dettes, et cou-
ronner le tout par des menaces ridicules Re-
tirez-vous, car je ne 'vous permettrai pas plus
longtemps de troubler une famille qui ira peint
à s'occuper de-vous, de votre passé, ni de ce
que vous appelez votre honneur.
Vous êtes expéditif, monsieur. Je com-
prends parfaitement que notre présence vous
embarrasse tous, nous ne sommes point venues
pour vous rendre visite, mais pour terminer
une affaire tellement instante qu'elle ne souf-
fre aucun retard, répondit froidement Valérie.
Sortez! vous'dis:je, si vous ne voulez pas
que je vous fasse immédiatement jeter à la
porte d'une maison dont le respect humain yous
interdisait de franchir le seuil.
que les habitants de Francfort avaient eu k
supporter et il a déploré que celte page
noire fît tache dans les annales d'une
campagne- glorieuse pour les armes prus-
siennes. Un autre 'orateur M. Glassen
a comparé la conduite équitable et généreu-
se qu'un général français avait tenue vis-à-
vis de Francfort, avec les violences et les
exactions que les généraux prussiens s'é-
taient permises vis-à-vis d'une ville qui n'a-
vait mêjne.pa s mobilisé son. contingent lors-,
qu'elle a été envahie.
On doit cette justice aux députés libéraux
de Berlin, qu'ils n'ont pas hésité à flétrir,
comme l'avait fait l'opinion européenne, les
actes dont la république de Francfort a été'
la victime.
La motion de la commission, qui se bor- j
ne à exprimer l'espoir que le gouvernement
restituera la contribution perçue, a été a-
doptée. Il serait honorable pour M. de Bis- j
mark de faire droit aux vœux du Parlement!
.Les déclarations quasi-prussiennes du
prince de Hohenlohe devant les Chambres
bavaroises continuent à préoccuper presque
exclusivement la presse d'Autriche.
Le Débat, un des organes semi-officiels
deVienne les plus autorisés, déclare que le
premier ministre de Bavière se trompe
lorsqu'il considère comme effacée l'influence
de la population allemande de l'empire. On
s'efforce au contraire, dit-il, de lui conser-
ver l'influence qui lui est due sur les desti-
nées de l'Autriche, et de favoriser' un déve-
loppement qui est, non-seulement dans F in-
térêt' de l'Autriche, mais de l'Allemagne
tout entière.
Le Vaterland insiste sur les avantages que
présenterait pour les Etats du Sud une Con- *1
fédération particulière, opposée à la Confé-
dération du Nord, et, par conséquent, à l'u-
nification de l'Allemagne sous la direction
de la Prusse. La Gazette d'Augsbourg, con-
tinue-t-il, a cherché à prouver, pas plus
tard qu'hier, que les Etats du Sud de l'Al-
lemagne, dont la réunion comme Confédé-
ration indépendante ne vaut même pas, aux
yeux du prince de Hohenlohe, la peine qu'on
en fasse* l'essai, représenteraient une puis-
sance fort respectable s'ils organisaient bien
leurs forces et avaient assez de confiance en
eux-mêmes pour vouloir être indépendants.
Ces Etats comprendraient huit millions
d'habitants £ur environ 2,000 lieues carrées.
L'exemple de la Suisse, de la Belgique, de la
Hollande, qui n'ont qu'une population deux
ou trois fois moindre que celie de la Bavière
seule, pourrait bien inspirer quelque con-
fiance.
Quant au Folksfreund, il assigne à l'Au-
triche comme mission le droit de s'opposer
à l'achèvement de l'unité de l'Allemagne.
A partir, dit-il, du jour où l'Autriche fut
exclue de l'Allemagne-; nous avons déclaré
que la politique autrichienne devait s'im-
poser comme premier devoir de s'opposer
.autant que possible à la réalisation de l'uni-
té allemande, qui doit être exploitée par la
Prusse au détriment de l'Autriche. Nous
aimonsles situations bien dessinées, et nous
ne déguisons pas nos pensées. Ici moins
que partout ailleurs, nous comprenons la
politique d'abnégation.
Ces témoignages suffisent pour montrer
dans quelle voie les journaux les plus accré-
dités ou les plus populaires poussent l'opi-
nion publique en Autriche.
Le télégraphe nous transmet un extrait de
la patente relative à l'incorporation des du-
chés de l'Elbe:
Kiel, 24 janvier.
La patente d'incorporation des duchés vient
d'être promulguée.
Dans ce document, le gouvernement prussien
promet aux habitants des duchés les mêmes droits
qu'aux autres Prussiens; il promet de 'ménager
leurs particularités légitimes et garantit aux fonc-
tionnaires leurs positions.
La proclamation qui accompagne la patente fait
l'éloge de la fermeté de caractère des populations,
fermeté qui assure leur fidélité à la Prusse. Elle
déclare que le gouvernement prussien ne négligera
rien pour développer le commerce et l'industrie des
Edouard, dit Valérie en accentuant ses pa-
roles, je ne (e reprocherai pas de m_e laisser di-
re de pareilles grossièretés en ta présence
mais je te demanderai si tu as vraiment le désir
de rompre une union qui fut heureuse pendant
deux ans, pour contracter un mariage qui pourra
sans doute améliorer ta fortune, mais qui te for-
cera, plus tôt que tu ne le penses, à revenir à
moi. •
Valérie avait deviné tout d'abord les senti-
ments éminemment maternels de Mmo de Pra-
dères, et elle essayait de la frapper de terreur
pour l'avenir de sa fille; et de l'amener par suite
à rompre d'elle-même le mariage projeté entre
Edouard et Lucile.
Barazer pâlit de rage.
Edouard Deviile, que les grâces et le char-
mant esprit de Lucile avaient métamorphosé
dépuis deux jours, et qui ne voyait plus dans
son ancienne maîtresse qu'une de ces femmes
avides de sensualités et dont la première chute
avait été si bien calculée qu'elle s'était conver-
tie en douze mille francs de rentes, lui répon-
dit d'une voix écrasante de mépris
Vous savez bien, madame, que vous me
faites une demande inutile.
Valérie lança sur Edouard un regard auquel
il ne manquait pour tuer que la puissance de la
foudre, et, s'adressant.a Pascal, elle reprit
Et vous, monsieur, serez-vous aussi lâche
que votre ami? Ne respectez-vous pas davanta-
ge les promesses de mariaKge que vous avez si
souvent renouvelées à ma sœur devant moi, à
ma sœur que vous voyez ici muette de surprise
et de douleur.
Plus un mot, mademoiselle, s'écria.l'ar-
mateur furieux, car je sais mieux que personne
que vous n'avez nul droit d'adresser une pa-
reille requête k mon gendre.
Ali monsieur est votre gendre Je- com-
prends enfin votre conduite, poursuivit Valérie,
avec une intonation infernale. Eh bien il faut
avouer que le mariage est une admirable chose,
et qu'une mère a bien raison de songer à pour-
voir ses filles.
Une dernière fois, mademoiselle, retirez-
vous, -ou j'oublierai,, que vous êtes une femme
cria Barazer avec violence.
L'oubli est chez vous, je le vois, *an vice
de famille; je n'ai donc pas de peine à vous
croire, monsieur, aussi vais-je m'éloigner. Seu-
lement, je dois un dernier avertissement à ces
dames, et je vous préviens qu'il n'y aura pas
duchés, ainsi que pour faire prospérer l'Université
et les écoles.
A quand se trouve donc ajournée la réali-
sation de la promesse solennelle contenue
dans les préliminaires de Nikolsbourg, et
qui avait fait concevoir aux Sclileswigois
du Nord l'espérance d'être rattachés de
nouveau à leur véritable patrie V
Vqici,une nouvelle ambition de la Prusse.
̃Elle tsiNbnïîulée par un journal à même de
savoir ce qui se médite dans les conseils de
la cour de Berlin
Berlin, 25 janvier.
On lit dans la Gazette de la Croix
Une correspondance de Luxembourg dit que les
faits qui viennent de se passer dans la dernière ses-
sion de la Chambre empêchent l'union du grand-
| duché avec la Belgique, et témoignent, au contraire,
I du désir du pays de s'unir à la Confédération du
| Nord.
i Le roi de Prusse est assez remis de son indispo-
sition pour pouvoir travailler avec ses ministres.
Il ne s'agit plus des forteresses de la Saxe
ou des ports du Hanovre, mais bien d'un
pays qui peut être considéré comme une des
portes de la France. Il ne suffit pas à M. de
Bismark d'occuper, par des soldats prus-
siens, la place du Luxembourg; après ce
premier pas, il convoite aujourd'hui toute
l'étendue du grand-duché.
On écrit de Berlin
Lors de la discussion du projet de loi concernant
l'annexion des duchés de l'Elbe à la Prusseu, qa-
torze membres du parti progressiste et de la frac-:
tion cléricale avaient voté contre la proposition de
la commission et publié une déclaration dans la-
quelle ils avaient motivé leur vote par la raisonque
l'annexion ne pourrait avoir lieu qu'avec l'assenti-
ment libre des. habitants des duchés. 2,298 habi-
tants des duchés viennent de remercier les députés
en question, MM. Jacoby,J)uncker,C!assen,Kappel-
ïhanû, Frenl'zèl, etc., de cette déclaration, en les
assurant de la reconnaissance des habitants des
duchés,_
Et voilà la politique que l'on voulait nous
représenter comme nationale elle ne ren-
contre chez les peuples auxquels elle s'ap-
plique, que des protestations.
Les chiffres suivants n'ont assurément
pas l'autorité d'un vote national; ils ne
manquent pas cependant d'une certaine si-
gnification
Hanovre, 24 janvier.
On donne comme authentiques les chiffres sui-
vants 456 officiers ou médecins militaires de
l'ex-armée hanovrieune ont passé au service de la
Russie; 69 ont demandé leur pension d'après la
loi prussienne et 72 d'après la loi hanovrienne. 90
n'or,t donné aucune explication à cet égard et en-
trent, pour la plupart, au service des autres Etats
de la Confédération du Nord.
De semblables résolutions ne répondent
pas seulement à un sentiment public mais
elles l'honorent et le fortifient.
E. BAUER.
BIÏLLSTÎ1 TÉLÉGRAPHIQUE
̃ ̃ Prusse
Berlin, 24 janvier.
Par suite des avis de Vienne, les divergences
existant au sujet des droits sur les vins seraient
en quelque sorie insurmontables. La conclusion du
nouveau traité de douanes serait, par suite, mise
en question.
Berlin, 24 janvier, soir.
La nouvelle de la conclusion du traité fédéral et
de la clôture de la conférence des délégués des
gouvernements du Nord est prématurée. Il est cer-
tain, cependant, que ces gouvernements se sonten-
4endus sur le projet de Constitution fédérale à sou-
mettre au Parlement.
Etelie.
Florence, 24 janvier.
Le prince de Carignan n'est parti qu'aujourd'hui
pour Naples; il passera -à Rome, mais sans s'y ar-
rêter.
VOpinione annonce que M. Mauri, conseiller
d'Etat, est arrivé à Rome, et qu'il a communiqué à
M. Tonello les dernières instructions du gouverne-
ment italien. L'accord est maintenant établi sur la
nomination des évêques.; il ne reste plus qu'às'en-
de violence qui puisse m'empêchsr de le leur
adresser en termes clairs et précis.
Puis, se tournant vers Mme de Pradèreset ses
filles, elle ajouta
Vous nous avez pris nos amants, nous
vous prendrons vos maris, et si, par impossi-
ble, ils tenaient à rester fidèles à la beauté de
leurs femmes, nous trouverons bien le moyen.
Vous êtes d'infâmes prostituées inter-
rompit Barazer exaspéré. Quant à vos odieuses
menaces, vous avez trop d'impuissance et de lâ-
cheté pour jamais les accomplir
Ah 1 je suis trop lâche! s'écria Valérie les
yeux enflammés de colère, et elle fit un pas
vers Lucile.
Mme de Pradères poussa un cri terrible.
Misérable 1 fit Barazer en saisissant le
bras de Valérie avec une telle force que; vain-
cue par la douleur, elle laissa échapper un fla-
cen de verre mousseline, qui se brisa en mille
éclats, et d'où se répandit sur le parquet une
liqueur tellement corrosive, qu'elle brûla im-
médiatement la place où elle était tombée.
Tous les spectateurs de cette scène restèrent
frappés de stupeur.
C'était du vitriol dit Valérie avec une
horrible impudence; et c'était sur le beau vi-
sage de la fiancée d'Edouard que ce flacon de-
vait se briser. Iln'importe, j'enai d'autres
Et elle profita de l'épouvante générale pour
s'échapper avec sa sœur, qui se laissa entraîner
machinalement.
Un pas en arrière, pjur la liaison nécessaire
des événements que nous venons de raconter.
Valérie et Agathe, après les démarches inu-
tiles qu'elles avaient faites, l'une pour ramener
Edouard Deville, l'autre pour connaître enfin
la vérité sur le faux Lausanne, étaient rentrées
chez elles aussi furieuses que découragées.
L'absence du plus léger indice sur le lieu qui
servait de retraite à Edouard Deville, la dispa-
rition du faux Lausanne, de Barazer, enfin
de tous leurs adversaires, les réduisaient à une
impuissance complète. Elles avaient donc passé
la soirée et enfin la nuit dans cette irritation
nerveuse qui ne saurait laisser que peu de place
au sommeil.
Les. deux sœurs, en se retrouvant/le matin,
étaient donc encore sous l'impression des évé-
nements de la' veille. Aussi Valérie se livra-t-
elle à de nouvelles récriminations contre
Edouard, Barazer et le faux Lausanne, dont la
t tendre sur les prélais qui seront appelés aux sièges
vacants.
vacauis. Florence, 24 janvier, soir.
Chambre des députés. M. Passarini interpelle
le gouvernement sur la Socicié du Canal Cavour,
qui n'est pas en mesure de payer les intérêts exi-
gibles, îl croit que le gouvernement doit obliger la
Société à élever son cautionnement de 4,800,000 fr.
à 5,800,000 fr;
M. Cordova faitobser-ver que. la sentence pronon-
cée par le tribunal de commerce de Paris étant ba-
sée sur uns erreur de fi.it, sans débat contradictoi-
re et par contumace, doit être, sans effet. Il dit qu'il
est de l'intérêt du gouvernement et de la société
que les travaux soient achevés. Il ajoute, que le
| gouvernement a l'intention de présenter au Parle-
ment un système d'accords avec toutes les Socié-
tés italiennes, y compris celle du canal Gavour.
M. de San. Donato fait ensuite son interpellation
sur la dissolution du conseil provincial de Naples.
Après quelques explications du baron Ricasoli, la
Chambre vote l'ordre du jour, dû député Bixio, qui
prend acte de3 déclarations du gouvernement.
(Agence Ihvas-Bullkr.)
(Voir plus loin les dernières dépêches.)
LES OCTROIS '_̃
Pendant que l'Etat et les administrations
municipales s'efforcent d'assainir les vil-
les et de répandre les bienfaits de la ci-
vilisation en favorisant les mouvements
du commerce, quelques économistes sern-,
blent vouloir tarir les sources des revenus
qui permettent ces dépenses, et demandent
la. suppression des contributions indirectes
et des octrois, dans des écrits qui ne peu-
vent qu'égarer les classes ouvrières, en leur
persuadant que ces impôts pèsent particu-
lièrement sur elles et qu'on sacrifie leurs
intérêts à ceux des classes aisées.
Convaincu que ces reproches font naître
et entretiennent des espérances irréalisa-
bles, et qu'il est opportun d'y répondre en
ce moment où les plaintes de l'agriculture
sont l'objet d'une enquête solennelle, je
vais entreprendre cette tâche en examinant
les propositions aisées
l8 Les contributions indirectes sont-elles
nécessaires et jus(§s ?
2° Est-il un impôt plus juste que celui de
l'octroi, et dont l'établissement soit entouré de"
plus de précautions ayant pour objet de conci-
lier les intérôis des contribuables avec ceux de
la perception? `?
3° Loin d'être plus onéreux pour les classes
pauvres que pour les classes riches, l'impôt de
l'octroi est au contraire très favorable aux clas-
ses pauvres.
4° Les octrois n'ont nullement pour but ni
pour effet de créer un privilège pour les villes
au détriment des campagnes, mais seulement
de faire contribuer tous ceux qui profitent des
établissements que renferment les villes aux
frais de création et d'entretien de ces établisse-
ments dans la proportion des avantages qu'eu
en retire.
5° Les inconvénients qui résultant des for-
mes inhérentes à la perception des taxes d'o i
troi sont peu considérables, eu égard à 1 impor-
tance de leurs produits et aux avantage^-qu'elles
procuient.
69 La suppression des octrois n'est nullement
uae conséquence nécessaire des mesures adop-
tées pour les douanes.
7° La réforme belge et les diverses modes de
remplacement des octrois proposés jusqu'à ce
jour ne prouvent autre chose que la nécessité
du maintien de l'institution, et l'impossibilité
de la remplacer par un impôt plus juste et of-
frant moins d'inconvénients.
4° Les contributions indirectes sont-elles
nécessaires et justes? `?
Pour demeurer convaincu de l'absolue
nécessité des contributions indirectes, il
suffit de jeter les yeux sur le budget de
4866, où l'on voit que le produit des con-
tributions qualifiées d'indirectes figurent
peur 573.038.000 fr.
et que le produit des
douanes et sels, qui ont
le même caractère, s'é-
levé à. 95â.G9~.000
ce qui forme un total de 728.732.000 fr.
i
complicité dans cette affaire lui paraissait de
plus en plus démontrée. Agathe, moins acrimo-
nieuse, ou seulement plus indolente, avait beau
dire qu'il n'était pas certain que Lausanne se
fût moquée d'elle, sa soeur lui répondait avec
colère qu'elle n'était qu'une idiote faite pour être
trompée mille fois, et qu'elle s'offrait, si elle
voulait l'accompagner, à lui en donner la certi-
tude.
Moitié par dépit, moitié par mollesse, Aga-
the, que Valérie gouvernait entièrement d'ail-
leurs, y consentit, et la maîtresse d'Edouard
s'empressa de mettre à exécution le plan qu'elle
venait d'imaginer. L'annoncé du mariage de
Victor Ozanne et d'Alice, publiée dans les jour-
naux de Paris, lui avait fait comprendre que ce
mariage ne pouvait se faire ailleurs, non plus
que celui d'Edouard et de Lucile, qu'on vou-
lait, sans doute, conclure en même temps; et
elle inférait de là que les fugitifs ne devaient
pas s'être éloignés de Paris.
Avec ce point de départ, le. plan de Valérie
devenait fort simple et ne demandait que du
temps et une patience dé bénédictin unie à la
sagacité d'un sauvage pour réussir. Le voici
elle avait résolu de prendre le chemin de fer
de Lyon et de chercher les fugitifs de station en
station. Le village de Charenton, d'abord fouillé
par les deux sœurs. en tous sens, -ne leur avait
rien fait découvrir, et même elles l'avaient
bientôt rangé au nombre de ces pays inhabita-
bles pour les personnes qui ont des habitudes
d'élégance.
Villeneuve-Saint-Georges avec, son amphi-
théâtre de maisons bourgeoises les avaitarrètées
plus de trois heures inutilement; aucun des
fournisseurs ordinaires du pays, gens toujours
bien informés de l'arrivée des nouveaux habi-
tants, n'avait pu leur donner le plus mince
renseignement. Là une nouvelle difficulté les
arrêta- devaient-elles poursuivre leur route
jusqu'à Mon tgeron, troisième station de ce che-
min de fer, ou continuer leurs recherches dans
les villages éparpillés sur la gauche, à une cer-
taine distance de la voie ferrée, tels que Aralen--
ton, Boissy-Saint-Léger,, Crosnes, etc.
La difficulté était sérieuse; mais Valérie et
Agathe réfléchirent qu'elles se lanceraient en ce
cas dans des recherches tellement multipliées
qu'elles deviendraient impossibles, et qu'il va-
lait mieux, à chances égales, explorer d'abord la
ligue droite. Elles visitèrent donc Montgeron,
mtùssansgjus debonheur.Personnen'était venu
1 Tandis que le total du
produitdescontributions
directes n'y figure que
pour.1. • 3'17.4.8O.OOO fr.
| En présence de ces chiffres, il est difficile
de comprendre comment l'enquête agricole,
provoquée par les plaintes de l'agricuHurjg^
pourrait aboutir à la suppression des con-
tributions indirectes. Cette suppression /|ù- ̃̃
rajt, en effet, pour conséquence une énorme;
augmentation des contributions directes^ M|
Un des écrivains qui .ont soulevé la que&4||§
tion des octrois, M. F. Passy, se préoccupe
peu de ces besoins du Trésor; mais partant *̃'
de ce point
Que l'impôt n'est licite qu'autant qu'il est
nécessaire;
Qu'il n'est inoffensif qu'autant qu'il est
profitable;
Qu'irfaut qu'il rende en services réels
et appréciables l'équivalentde ce qu'il coûte;
Qu'il n'y a de taxation équitable que celle
qui atteint la fortune vraie et qui va à son
but par les voies les plus simples et les
moins onéreuses;
II s'est efforcé de démontrer, dans une sé-
rie d'articles publiés d'abord dans Y Avenir
commercial et adressés ensuite, sous forme
de brochure, à tous les' membres des con-
seils généraux, que les (axes directes sont
les seules qui répondent, autant que le com-
porte l'imperfection des choses humaines, à
ces difficiles conditions, tandis que les con-
tributions indirectes présentent des incon-
vénients extrêmement sérieux sinon des
motifs formels d'exclusion, au point de vue
desprincipes, pour les politiques prévoyants.
lï Passy expose d'abord les arguments •.
qui militent en faveur des impôts indirects
Les apologistes des impôts indirects, dit-il en
substance, croient les justifier en alléguant
Qu'ils sont plus légers k supporter parce
qu'on ne les sent pas et qu'on les paye sans s'en
apercevoir;
Qu'ils sont lesplus proportionnels et les plus
volontaires, parce que frappant la chose et non s
la personne, ils n'atteignent celle-ci que lors-
qu'elle veut consommer
Qu'ils sont les. plus justes, tous les citoyens
étant égaux devant eux enfin qu'ils sont les
plus productifs parce que, grâce à l'ignorance
dans laquelle reste le contribuable sur leur in-
cidence et leur quotité, ils permettent de tirer
de lui ce qu'il ne consentirait jamais à donner
spontanément.
Et il prétend les réfuter en disant
Que les deux premiers sont évidemment
contradictoires, vu qu'une charge qu'on subit
sans le savoir, « n'est pas une charge volon-
» taire', mais un joug imposé par ruse, et.
» qu'une charge volontaire n'est pas supportée
» par ignorance » m' _̃
Qn'il est dérisoire de parler 'de la liberté des
consommations, lorsqu'il s'agit des choses d'u-
tilité générale et à plus forte raison des choses •<
de nécessité universelle
Que ce n'est pas avec plus de raison que l'on
allègue la proportionnalité, ou que les impôts
indirects sont fatalement, et souvent à double
titre, des impôts progressifs à rebours, notam-
ment l'impôt sur le sel
Que l'impôt direct s'adresse également à la
chose et non à l'homme, puisque, en définitive,
c'est toujours le consommateur qui paye et que `
dès lors il serait de toute justice de frapper les
produits à l'origine, d'autant qu'il est constaté
par l'histoire que dans toutes les circonstances
critiques, c'est à l'impôt direct que l'on a re-
cours.
1 Voici la réponse qui me semble pouvoir
être faite au savant économiste
Je pense comme lui que l'impôt n'est juste
que lorsqu'il est nécessaire qu'iln'est inof-
fensif que lorsqu'il rend en services réels et
appréciables l'équivalent de ce qu'jl coûte,
et enfin que tous les efforts des législateurs
doivent tendre à le rendre aussi peu gênant
que possible pour les contribuables mais
je crois être fidèle à ces principes en me pro-
nonçant pour le maintien des impôts indi-
rects, attendu quo les reproches qui viennent
d'être rappelés me paraissent complètement
réfutés par les observations suivantes
1° Lorsque les apologistes des impôts in-
directs leur font un mérite d'être plus légers
pour le contribuable parce qu'ils se confon-
s'installar récemment dans Je pays qui fut si
fatal au malheureux Lesurques. Leurs malles
les suivaient de station en station; car Valérie,
nous l'avons déjà dit, n'était pas femme à voya-
ger sans son cortège de toilettes, pas plus qu'un
artiste sans son album. Elles repartirent pour.
Brunoy, où elles arrivèrent à quatre heures de
l'après-midi.
Ce voyage de huit lieues à peine n'avait pas
duré moins de huit heures. Les deux sœurs,
en mettant pied à terre à Brunoy, eurent un
de ces pressentiments inexplicables qui leur dit
qu'elles touchaient au terme de leur voyage.
La première personne à qui elles s'adressè-
rent fut un aubergiste de la place de l'Eglise
il répondit à leurs questions qu'un grand nom-
bredepersonnesétaientarrivéesdepuisla veille,
mais qu'il ne pouvait pas encore les désigner
par leurs noms.
Enfin, ij proposa d'envoyer un de ses garçons
pour s'en informer Valérie l'en remercia
elle craignait d'éveiller les soupçons, et se con-
tenta, pendant qu'on lui apprêtait à déjeuner,
de prendre sur son carnet les adresses des mai-
sons nouvellement habitées par des Parisiens.
Une des voitures affectées, par le chemin de
fer, au service du factage, vint précisément
s'arrêter à ta porte de l'hôtel afin d'y descendre
des colis. ̃
Ce fut un trait de lumière pour Valérie.
Si Mme de Pradères est ici, cet homme
doit avoir transporté ses bagages, se dit-elle,
et elle le fit prier de venir lui donner un rensei-
gnement. Le facteur entrevit un pourboire et
se hâta de se rendre à ce désir.
Je sors précisément de chez cette dame,
lui répondit-il; elle demeure dans la maison de
M. Benoît, à gauche, un peu avant le-viaduc du
chemin de fer, en descendant la chaussée
qui conduit à l'ancienne abbaye d'Yerres.
Je vous remercie, dit tranquillement Va-
lérie, en lui glissant cinq francs dans la main.-
Enfin s'écria-t-elle avec joie après le dé-
part de cet homme, je les tiens!
Voyons, que veux-tu faire? lui demanda.
Agathe, qui s'enrayait beaucoup des intentions
de sa sœur.
Je veux. je veux. tu le sauras bientôt,
puisque in m'accompagnes, répondit-elle.
(La suite à lundi.) Georges F/fH.
i MOIS (n,»mo • • Mk;
BUREAUX D'ÂSONNEMNT, 123, SUE SUGNTSIfiRÏRE
Tout oe qui concerne rAdministnf^wtîiWria^^Mt être adressé au Gérant
31° Année
L'Administration se réserve le droit de modifier la rédaction des Annonces
• Samedi 28 janvier 1867
MO!S (Panset~rttMtde~SsBo) i~ë0
d MOIS (Paris cldépariemcntdeiaSeiiîo) JiPtIO
ABKQHCES, 8. PL. DE LA BOURSE, ET 7, RUE COQ-HÉRON
MM. les abonnés dont l'abonnement expira
le 31 janvier, sont priés de. le renouveler
de suite, s'ils ne veulent pas éprouver de
retard dans la réception du journal.
PARIS, 25 JANVIER
~`
des listes éleotor*aî#s
La période de vingt jours assignée par la
loi à la révision des listes électorales a été
ouverte le 16 janvier et sera close le 4 fé-
vrier prochain.
Cette opération présente en <1 887 une im-
portance exceptionnelle, qui nous engagea à
appeler tout particulièrement sur ce point
l'attention de nos lecteurs.
C'est, en effet, immédiatement après la
clôture des listes d'inscription, clôture fixée
par la loi au 31 mars, que sera dressé, pour
cinq ans, le nouveau tableau1, des circon-
scriptions électorales. Ce. tableau servira
donc à déterminer le nombre des députés
que chaque département sera appelé à nom-
mer lors des prochaines élections.
Il convient d'ajouter que cette année
même aura lieu le renouvellement par tiers
des conseils généraux
Ces deux raisons, en dehors de l'impor-
tance que l'on doit attacher à tous les de-
voirs civiques suffisent pour démontrer
l'intérêt que présente pour tous les citoyens
la révision actuellement opérée des liste»
électorales.
La Constitution de 4 8t>2, en fendant uni-
versel le droit de suffrage, a déclaré qu'il
̃uffit d'être majeur de ans et d'être do-
micilié depuis six mois dans une commuen
pour être%investi de la qualité d'électeur.
L'âge s'établit par Tune des pièces sui-
vantes
Soit un extrait d'acte de naissance, déli-
vré gratuitement par la mairie où a été faite
l'inscription;
k Un extrait d'acte de mariage;
̃ Un diplôme de l'Université, ou d'autres
diplômes et brevets de l'autorité;
Un congé eu acte- de libération du service
militaire; '̃̃•:̃
Un livret d'ouvrier;
Soit, enfin, l'inscription précédente sur
une liste électorale quelconque;
Tout document, en un mot, qui porte une
constatation authentique de l'époque de la
naissance.'
Quant au ^domicile, qui doit être de sis;
mois au moins dans la même commune,
l'électeur peut en justifier
Par la présentation de sa patente,
Ou par des quittances d'imposition per-
sonnelle ou mobilière;
Des quittances de loyer;
Des attestations de propriétaire, de pa-
tron, de maîtreoude toute autre personne en
mesure de constater le domicile.
Sous ce dernier rapport, deux observa-
tions paraissent s'appliquer d'une .manière
plus spéciale à Paris.
11 faut remarquer, en effet, que les vingt
arrondissements entre lesquels est partagée
la ville ne forment pas des lieux de domici-
le distincts, et qu'un citoyen ne perd pas sa
qualité électorale, mais la conserve tout en-
tière, en changeant d'arrondissement, ou,
comme l'on dit, de quartier, dans cette der-
nière période de six mois pendant laquelle
la loi exige un même domicile communal.
Ajoutons que la loi ne distingue pas entre
les maisons meublées ou non meublées, et.
que le droit électoral s'étend à tous, quelles
que soient leurs conditions de résidence,
pourvu que cette résidence soit établie, d'u-
ne manière authentique '•
Comme il s'agit ici d'un grand intérêt pu-
blic,, tout le monde est autorisé à vérifier et
à faire supprimer les eFreurs tn sens con-
traire qui peuvent se produire dans la con-
FEUILLETON DE LA PRESSE
OT-26 JANVIEB 1867
LES âf/iÛURS 0E PASSAGE
"• III ••- •-
ILa fondra
Un moment de silence suivit les deux excla-
mations de Pascal et d'Edouard.
Mme de Pradères attira ses deux filles auprès
d'elle comme si la présence de Valérie qu'elle
reconnut lui eût fait pressentir quelque danger.
Barazer, remis desa première surprise et dont
les yeux exprimaient une colère froide, fit quel-
qHes pas en avant dans l'intention d'isoler les
deux scears dont il se rappelait les menaces écri-
tes. Henri ^e rapprocha de sa femme et de ses
enfants, peiadant qu'Edouard et Victor venaient
se ranger anx côtés d'Alice et de Lucile.
On eût dis des gens engagés dans une lutte
suprême, et qui au dernier instant se plaçaient
de manière à mieux protéger la vie de ceux
qu'ils aimaieni*.
Que venez-vous faire ici ? dit sèchement
Barazer aux deux visiteuses.
D'abord, nous venons vous complimenter
sur la charmante comédie que vous avez jouée
chez moi, il y a deux jours, en compagnie de
monsieur répondit effrontément Valérie en
•désignant Pascal.
Et ensuite ? fit Barazer.
Ensuite, nous sommes venues, moi, pour
•demander à ces dames de me rendre immédia-
tement M. Edouard Deville ma sœur, ici pré-
isente', pour les requérir de lui rendre son pré-
tendu, M. Pascal, je crois, autrement dit •M.-
Lausanne car c'est ̃'̃sous un faux nom qu'il a eu
la délicatesse de la poursuivre de ses hom-
mages.
Toi Henri ? s'écria MmB Pascal devenue
Joule Semblante.
An! c'est Eenri qu'il se nomme? dit Valérie.
Ce roman peut être reproduit p ar les journaux
̃qjti ont ua traité avec la Satiété oteiS Gens de let-
%ns( f- TraduclioB réservée.
fection d^lis^eà.i-ïpuùtëlecteur, disons-
nous, est p"ôta<^u dujirdr t soit de réclamer
au profit d'un tiers une inscription omise, soit
de demander la suppression d'un nom indû-
ment inscrit. Il suffit pour cela de fournir à
l'égard de ces tiers les mêmes justifications
que l'on ferait pour soi-même.
En terminant cette note qui contient au
sujet de la révision des listes électorales les
notions essentielles, qu'il nous soit. permis
td'expriuw£Lr espoir .qu.eJe nouvel _aceroisse,-
ment constaté dans la population de Paris et
du département de la Seine ('197,256 habi-
tants de plus, suivant les chiffres publiés il
y a quelques jours par le Monikur) n'aura
pas pour résultat une nouvelle diminution
dans le nombre des circonscriptions élec-
torales de ce département.
Nous n'ignorons pas combien sont délica-
tes toutes les questions qui se rattachent à
l'exercice du droit d'élection elles touchent
à l'indépendance de la conscience privée et
elles peuvent devenir, entre le gouverne-
ment et les populations, l'occasion de rap-
ports qui intéressent au plus haut point les
libertés publiques.
Il nous semble, cependant, difficile d'ad-
mottre que la députation de la Seine, libre-
ment et légalement élue sans aucun doute,
représente d'une manière complète le senti-
ment politique du département dont le corps
électoral lui a conféré le mandat qu'elle
exerce. Une semblable uniformité ne paraît
guère dans la nature ordinaire des choses,
et elle se concilie difficilement avec la di-
versité d'idées, de sentiments et de passions
qui anime la population d'une ville telle que
Paris.
Nous serions plutôt disposés à voir dans
le résultat de l'élection du 31 mai 863 et
des épreuves électorales qui ont eu lieu de-
puis, une conséquence, imprévu* peut-être,
mais parfaitement explicable, des faits qui
ont, en présence de l'accroissement de la
population, ramené de douze à dix le nom-
Tjre des députés a élire par le département
de la Seine.
Ces faits, quels qu'ils soient, ont leur
origine dans l'établissement des listes élec-
torales. Pénétrés comme nous le sommes
de cette conviction que, dans l'intérêt de
tous, la députation doit former la représen-
tation la plus exacte possible des opinions
-du pays, nous faisons un pressant appel à
tous ceux qui sont investis.par la loi du droit
électoral, pour s'assurer, avant le 4 février
prochain, si leur nom n'a pas été omis.
L'administration municipale de la Seine s'as-
sociera, par le concours le plus actif, ces
démarches; car, en matière électorale com-
me partout ailleurs, il y a deux intérêts qui
se rencontrent et s'accordent: l'intérêt du
gouvernement et celui des citoyens.
· Le seeréiaire de la s éd&cfion,
E. BAUER.
Un vdébat assez vif s'est engagé dans la
Chamèiie des députés de Berlin au sujet d'u-
ne pétiticm des habitants de Francfort, qui
demandent le remboursement de la contri-
bution de gvjfirre de 6 millions de florins im-
posée par le général de Falkenstein. On sait
que la contribution de 25 millions décrétée
par le général de Manleuffel, n'a pas été ac-
quittée.
La commission chargée d'examiner cette
pétition à proposé-de l'écarter par l'ordre
du jour suivant
Dans la conviction que des demandes justifiées
des autorités muEicipàles de Francfort seront cqui-
tablement prises en considération par le gouverne-
ment attendu, d'autre part, que le pétitionnaire
ne prouve pas qu'il ait droit de parler au nom de
la ville de Francfort, la Chambre passe à l'ordre
du jour. •
Un amendement présenté par M. Hover-
beck concluait à la restitution de 6 mil-
lions. Un autre amendement, émané du parti
féodal, concluait, au contraire, au rejet pur
et simple de la pétition.
Le rapportevir de la commission a fait un
récit sévère des extorsions de toute sorte
C'est tout ? r«prit l'armateur. j
–-Peut-être, répondit Valérie, en jetant un
regard menaçemt sur Lucile qui se serra contre
sa mère. ̃ •
Et d'abord, mademoiselle, à quel titre ré-
clamez-vous ici Edouard Deville ? demanda
Barazer.
Hé 1 simplement, monsieur, comme- on
réclame un mari.
Un mari s'écria Lucile en pâlissant.
Moi votre mari répéta Edouard avec in-
dignation.
Mon mari depuis deux ans.
Vous mentez odieusement répondit Ba-
razer.
N'est-ce point un mari que celui qui pas-
se la moitié de ses journées et toutes ses nuits
auprès d'une femme, qui participe à sa dépen-
se, et promet au besoin da payer trois cent mille
franc$;pour elle?
'Trois cent mille francs répéta Mme de
Pradères stupéfaite.
Je. ne dois absolument rien à personne
Cette femme ment dit -Edouard hors de lui.̃
Ah je mens 1 Eh bien, monsieur l'hom-
me délicat qui reniez si lestement vos dettes,
vous recevrez dès demain, par l'entremise d'un
huissier, avec pièces à l'appui, l'invitation
de verser immédiatement cette somme, sous
peine d'aller entre quatre murs méditer à Cli-
chy s'il vous convient de délaisser plus long-
temps une femme qui vous a sacrifié son hon-
neur et sa fortune.
Mademoiselle, s'écria Barazer, qui vit la
terrible impression, que les mensonges de Va-
lérie faisaient sur Mmo' de Pradères, c'est pous-
ser trop loin l'impudence Supposer des rela-
tions sérieuses pour créer des dettes, et cou-
ronner le tout par des menaces ridicules Re-
tirez-vous, car je ne 'vous permettrai pas plus
longtemps de troubler une famille qui ira peint
à s'occuper de-vous, de votre passé, ni de ce
que vous appelez votre honneur.
Vous êtes expéditif, monsieur. Je com-
prends parfaitement que notre présence vous
embarrasse tous, nous ne sommes point venues
pour vous rendre visite, mais pour terminer
une affaire tellement instante qu'elle ne souf-
fre aucun retard, répondit froidement Valérie.
Sortez! vous'dis:je, si vous ne voulez pas
que je vous fasse immédiatement jeter à la
porte d'une maison dont le respect humain yous
interdisait de franchir le seuil.
que les habitants de Francfort avaient eu k
supporter et il a déploré que celte page
noire fît tache dans les annales d'une
campagne- glorieuse pour les armes prus-
siennes. Un autre 'orateur M. Glassen
a comparé la conduite équitable et généreu-
se qu'un général français avait tenue vis-à-
vis de Francfort, avec les violences et les
exactions que les généraux prussiens s'é-
taient permises vis-à-vis d'une ville qui n'a-
vait mêjne.pa s mobilisé son. contingent lors-,
qu'elle a été envahie.
On doit cette justice aux députés libéraux
de Berlin, qu'ils n'ont pas hésité à flétrir,
comme l'avait fait l'opinion européenne, les
actes dont la république de Francfort a été'
la victime.
La motion de la commission, qui se bor- j
ne à exprimer l'espoir que le gouvernement
restituera la contribution perçue, a été a-
doptée. Il serait honorable pour M. de Bis- j
mark de faire droit aux vœux du Parlement!
.Les déclarations quasi-prussiennes du
prince de Hohenlohe devant les Chambres
bavaroises continuent à préoccuper presque
exclusivement la presse d'Autriche.
Le Débat, un des organes semi-officiels
deVienne les plus autorisés, déclare que le
premier ministre de Bavière se trompe
lorsqu'il considère comme effacée l'influence
de la population allemande de l'empire. On
s'efforce au contraire, dit-il, de lui conser-
ver l'influence qui lui est due sur les desti-
nées de l'Autriche, et de favoriser' un déve-
loppement qui est, non-seulement dans F in-
térêt' de l'Autriche, mais de l'Allemagne
tout entière.
Le Vaterland insiste sur les avantages que
présenterait pour les Etats du Sud une Con- *1
fédération particulière, opposée à la Confé-
dération du Nord, et, par conséquent, à l'u-
nification de l'Allemagne sous la direction
de la Prusse. La Gazette d'Augsbourg, con-
tinue-t-il, a cherché à prouver, pas plus
tard qu'hier, que les Etats du Sud de l'Al-
lemagne, dont la réunion comme Confédé-
ration indépendante ne vaut même pas, aux
yeux du prince de Hohenlohe, la peine qu'on
en fasse* l'essai, représenteraient une puis-
sance fort respectable s'ils organisaient bien
leurs forces et avaient assez de confiance en
eux-mêmes pour vouloir être indépendants.
Ces Etats comprendraient huit millions
d'habitants £ur environ 2,000 lieues carrées.
L'exemple de la Suisse, de la Belgique, de la
Hollande, qui n'ont qu'une population deux
ou trois fois moindre que celie de la Bavière
seule, pourrait bien inspirer quelque con-
fiance.
Quant au Folksfreund, il assigne à l'Au-
triche comme mission le droit de s'opposer
à l'achèvement de l'unité de l'Allemagne.
A partir, dit-il, du jour où l'Autriche fut
exclue de l'Allemagne-; nous avons déclaré
que la politique autrichienne devait s'im-
poser comme premier devoir de s'opposer
.autant que possible à la réalisation de l'uni-
té allemande, qui doit être exploitée par la
Prusse au détriment de l'Autriche. Nous
aimonsles situations bien dessinées, et nous
ne déguisons pas nos pensées. Ici moins
que partout ailleurs, nous comprenons la
politique d'abnégation.
Ces témoignages suffisent pour montrer
dans quelle voie les journaux les plus accré-
dités ou les plus populaires poussent l'opi-
nion publique en Autriche.
Le télégraphe nous transmet un extrait de
la patente relative à l'incorporation des du-
chés de l'Elbe:
Kiel, 24 janvier.
La patente d'incorporation des duchés vient
d'être promulguée.
Dans ce document, le gouvernement prussien
promet aux habitants des duchés les mêmes droits
qu'aux autres Prussiens; il promet de 'ménager
leurs particularités légitimes et garantit aux fonc-
tionnaires leurs positions.
La proclamation qui accompagne la patente fait
l'éloge de la fermeté de caractère des populations,
fermeté qui assure leur fidélité à la Prusse. Elle
déclare que le gouvernement prussien ne négligera
rien pour développer le commerce et l'industrie des
Edouard, dit Valérie en accentuant ses pa-
roles, je ne (e reprocherai pas de m_e laisser di-
re de pareilles grossièretés en ta présence
mais je te demanderai si tu as vraiment le désir
de rompre une union qui fut heureuse pendant
deux ans, pour contracter un mariage qui pourra
sans doute améliorer ta fortune, mais qui te for-
cera, plus tôt que tu ne le penses, à revenir à
moi. •
Valérie avait deviné tout d'abord les senti-
ments éminemment maternels de Mmo de Pra-
dères, et elle essayait de la frapper de terreur
pour l'avenir de sa fille; et de l'amener par suite
à rompre d'elle-même le mariage projeté entre
Edouard et Lucile.
Barazer pâlit de rage.
Edouard Deviile, que les grâces et le char-
mant esprit de Lucile avaient métamorphosé
dépuis deux jours, et qui ne voyait plus dans
son ancienne maîtresse qu'une de ces femmes
avides de sensualités et dont la première chute
avait été si bien calculée qu'elle s'était conver-
tie en douze mille francs de rentes, lui répon-
dit d'une voix écrasante de mépris
Vous savez bien, madame, que vous me
faites une demande inutile.
Valérie lança sur Edouard un regard auquel
il ne manquait pour tuer que la puissance de la
foudre, et, s'adressant.a Pascal, elle reprit
Et vous, monsieur, serez-vous aussi lâche
que votre ami? Ne respectez-vous pas davanta-
ge les promesses de mariaKge que vous avez si
souvent renouvelées à ma sœur devant moi, à
ma sœur que vous voyez ici muette de surprise
et de douleur.
Plus un mot, mademoiselle, s'écria.l'ar-
mateur furieux, car je sais mieux que personne
que vous n'avez nul droit d'adresser une pa-
reille requête k mon gendre.
Ali monsieur est votre gendre Je- com-
prends enfin votre conduite, poursuivit Valérie,
avec une intonation infernale. Eh bien il faut
avouer que le mariage est une admirable chose,
et qu'une mère a bien raison de songer à pour-
voir ses filles.
Une dernière fois, mademoiselle, retirez-
vous, -ou j'oublierai,, que vous êtes une femme
cria Barazer avec violence.
L'oubli est chez vous, je le vois, *an vice
de famille; je n'ai donc pas de peine à vous
croire, monsieur, aussi vais-je m'éloigner. Seu-
lement, je dois un dernier avertissement à ces
dames, et je vous préviens qu'il n'y aura pas
duchés, ainsi que pour faire prospérer l'Université
et les écoles.
A quand se trouve donc ajournée la réali-
sation de la promesse solennelle contenue
dans les préliminaires de Nikolsbourg, et
qui avait fait concevoir aux Sclileswigois
du Nord l'espérance d'être rattachés de
nouveau à leur véritable patrie V
Vqici,une nouvelle ambition de la Prusse.
̃Elle tsiNbnïîulée par un journal à même de
savoir ce qui se médite dans les conseils de
la cour de Berlin
Berlin, 25 janvier.
On lit dans la Gazette de la Croix
Une correspondance de Luxembourg dit que les
faits qui viennent de se passer dans la dernière ses-
sion de la Chambre empêchent l'union du grand-
| duché avec la Belgique, et témoignent, au contraire,
I du désir du pays de s'unir à la Confédération du
| Nord.
i Le roi de Prusse est assez remis de son indispo-
sition pour pouvoir travailler avec ses ministres.
Il ne s'agit plus des forteresses de la Saxe
ou des ports du Hanovre, mais bien d'un
pays qui peut être considéré comme une des
portes de la France. Il ne suffit pas à M. de
Bismark d'occuper, par des soldats prus-
siens, la place du Luxembourg; après ce
premier pas, il convoite aujourd'hui toute
l'étendue du grand-duché.
On écrit de Berlin
Lors de la discussion du projet de loi concernant
l'annexion des duchés de l'Elbe à la Prusseu, qa-
torze membres du parti progressiste et de la frac-:
tion cléricale avaient voté contre la proposition de
la commission et publié une déclaration dans la-
quelle ils avaient motivé leur vote par la raisonque
l'annexion ne pourrait avoir lieu qu'avec l'assenti-
ment libre des. habitants des duchés. 2,298 habi-
tants des duchés viennent de remercier les députés
en question, MM. Jacoby,J)uncker,C!assen,Kappel-
ïhanû, Frenl'zèl, etc., de cette déclaration, en les
assurant de la reconnaissance des habitants des
duchés,_
Et voilà la politique que l'on voulait nous
représenter comme nationale elle ne ren-
contre chez les peuples auxquels elle s'ap-
plique, que des protestations.
Les chiffres suivants n'ont assurément
pas l'autorité d'un vote national; ils ne
manquent pas cependant d'une certaine si-
gnification
Hanovre, 24 janvier.
On donne comme authentiques les chiffres sui-
vants 456 officiers ou médecins militaires de
l'ex-armée hanovrieune ont passé au service de la
Russie; 69 ont demandé leur pension d'après la
loi prussienne et 72 d'après la loi hanovrienne. 90
n'or,t donné aucune explication à cet égard et en-
trent, pour la plupart, au service des autres Etats
de la Confédération du Nord.
De semblables résolutions ne répondent
pas seulement à un sentiment public mais
elles l'honorent et le fortifient.
E. BAUER.
BIÏLLSTÎ1 TÉLÉGRAPHIQUE
̃ ̃ Prusse
Berlin, 24 janvier.
Par suite des avis de Vienne, les divergences
existant au sujet des droits sur les vins seraient
en quelque sorie insurmontables. La conclusion du
nouveau traité de douanes serait, par suite, mise
en question.
Berlin, 24 janvier, soir.
La nouvelle de la conclusion du traité fédéral et
de la clôture de la conférence des délégués des
gouvernements du Nord est prématurée. Il est cer-
tain, cependant, que ces gouvernements se sonten-
4endus sur le projet de Constitution fédérale à sou-
mettre au Parlement.
Etelie.
Florence, 24 janvier.
Le prince de Carignan n'est parti qu'aujourd'hui
pour Naples; il passera -à Rome, mais sans s'y ar-
rêter.
VOpinione annonce que M. Mauri, conseiller
d'Etat, est arrivé à Rome, et qu'il a communiqué à
M. Tonello les dernières instructions du gouverne-
ment italien. L'accord est maintenant établi sur la
nomination des évêques.; il ne reste plus qu'às'en-
de violence qui puisse m'empêchsr de le leur
adresser en termes clairs et précis.
Puis, se tournant vers Mme de Pradèreset ses
filles, elle ajouta
Vous nous avez pris nos amants, nous
vous prendrons vos maris, et si, par impossi-
ble, ils tenaient à rester fidèles à la beauté de
leurs femmes, nous trouverons bien le moyen.
Vous êtes d'infâmes prostituées inter-
rompit Barazer exaspéré. Quant à vos odieuses
menaces, vous avez trop d'impuissance et de lâ-
cheté pour jamais les accomplir
Ah 1 je suis trop lâche! s'écria Valérie les
yeux enflammés de colère, et elle fit un pas
vers Lucile.
Mme de Pradères poussa un cri terrible.
Misérable 1 fit Barazer en saisissant le
bras de Valérie avec une telle force que; vain-
cue par la douleur, elle laissa échapper un fla-
cen de verre mousseline, qui se brisa en mille
éclats, et d'où se répandit sur le parquet une
liqueur tellement corrosive, qu'elle brûla im-
médiatement la place où elle était tombée.
Tous les spectateurs de cette scène restèrent
frappés de stupeur.
C'était du vitriol dit Valérie avec une
horrible impudence; et c'était sur le beau vi-
sage de la fiancée d'Edouard que ce flacon de-
vait se briser. Iln'importe, j'enai d'autres
Et elle profita de l'épouvante générale pour
s'échapper avec sa sœur, qui se laissa entraîner
machinalement.
Un pas en arrière, pjur la liaison nécessaire
des événements que nous venons de raconter.
Valérie et Agathe, après les démarches inu-
tiles qu'elles avaient faites, l'une pour ramener
Edouard Deville, l'autre pour connaître enfin
la vérité sur le faux Lausanne, étaient rentrées
chez elles aussi furieuses que découragées.
L'absence du plus léger indice sur le lieu qui
servait de retraite à Edouard Deville, la dispa-
rition du faux Lausanne, de Barazer, enfin
de tous leurs adversaires, les réduisaient à une
impuissance complète. Elles avaient donc passé
la soirée et enfin la nuit dans cette irritation
nerveuse qui ne saurait laisser que peu de place
au sommeil.
Les. deux sœurs, en se retrouvant/le matin,
étaient donc encore sous l'impression des évé-
nements de la' veille. Aussi Valérie se livra-t-
elle à de nouvelles récriminations contre
Edouard, Barazer et le faux Lausanne, dont la
t tendre sur les prélais qui seront appelés aux sièges
vacants.
vacauis. Florence, 24 janvier, soir.
Chambre des députés. M. Passarini interpelle
le gouvernement sur la Socicié du Canal Cavour,
qui n'est pas en mesure de payer les intérêts exi-
gibles, îl croit que le gouvernement doit obliger la
Société à élever son cautionnement de 4,800,000 fr.
à 5,800,000 fr;
M. Cordova faitobser-ver que. la sentence pronon-
cée par le tribunal de commerce de Paris étant ba-
sée sur uns erreur de fi.it, sans débat contradictoi-
re et par contumace, doit être, sans effet. Il dit qu'il
est de l'intérêt du gouvernement et de la société
que les travaux soient achevés. Il ajoute, que le
| gouvernement a l'intention de présenter au Parle-
ment un système d'accords avec toutes les Socié-
tés italiennes, y compris celle du canal Gavour.
M. de San. Donato fait ensuite son interpellation
sur la dissolution du conseil provincial de Naples.
Après quelques explications du baron Ricasoli, la
Chambre vote l'ordre du jour, dû député Bixio, qui
prend acte de3 déclarations du gouvernement.
(Agence Ihvas-Bullkr.)
(Voir plus loin les dernières dépêches.)
LES OCTROIS '_̃
Pendant que l'Etat et les administrations
municipales s'efforcent d'assainir les vil-
les et de répandre les bienfaits de la ci-
vilisation en favorisant les mouvements
du commerce, quelques économistes sern-,
blent vouloir tarir les sources des revenus
qui permettent ces dépenses, et demandent
la. suppression des contributions indirectes
et des octrois, dans des écrits qui ne peu-
vent qu'égarer les classes ouvrières, en leur
persuadant que ces impôts pèsent particu-
lièrement sur elles et qu'on sacrifie leurs
intérêts à ceux des classes aisées.
Convaincu que ces reproches font naître
et entretiennent des espérances irréalisa-
bles, et qu'il est opportun d'y répondre en
ce moment où les plaintes de l'agriculture
sont l'objet d'une enquête solennelle, je
vais entreprendre cette tâche en examinant
les propositions aisées
l8 Les contributions indirectes sont-elles
nécessaires et jus(§s ?
2° Est-il un impôt plus juste que celui de
l'octroi, et dont l'établissement soit entouré de"
plus de précautions ayant pour objet de conci-
lier les intérôis des contribuables avec ceux de
la perception? `?
3° Loin d'être plus onéreux pour les classes
pauvres que pour les classes riches, l'impôt de
l'octroi est au contraire très favorable aux clas-
ses pauvres.
4° Les octrois n'ont nullement pour but ni
pour effet de créer un privilège pour les villes
au détriment des campagnes, mais seulement
de faire contribuer tous ceux qui profitent des
établissements que renferment les villes aux
frais de création et d'entretien de ces établisse-
ments dans la proportion des avantages qu'eu
en retire.
5° Les inconvénients qui résultant des for-
mes inhérentes à la perception des taxes d'o i
troi sont peu considérables, eu égard à 1 impor-
tance de leurs produits et aux avantage^-qu'elles
procuient.
69 La suppression des octrois n'est nullement
uae conséquence nécessaire des mesures adop-
tées pour les douanes.
7° La réforme belge et les diverses modes de
remplacement des octrois proposés jusqu'à ce
jour ne prouvent autre chose que la nécessité
du maintien de l'institution, et l'impossibilité
de la remplacer par un impôt plus juste et of-
frant moins d'inconvénients.
4° Les contributions indirectes sont-elles
nécessaires et justes? `?
Pour demeurer convaincu de l'absolue
nécessité des contributions indirectes, il
suffit de jeter les yeux sur le budget de
4866, où l'on voit que le produit des con-
tributions qualifiées d'indirectes figurent
peur 573.038.000 fr.
et que le produit des
douanes et sels, qui ont
le même caractère, s'é-
levé à. 95â.G9~.000
ce qui forme un total de 728.732.000 fr.
i
complicité dans cette affaire lui paraissait de
plus en plus démontrée. Agathe, moins acrimo-
nieuse, ou seulement plus indolente, avait beau
dire qu'il n'était pas certain que Lausanne se
fût moquée d'elle, sa soeur lui répondait avec
colère qu'elle n'était qu'une idiote faite pour être
trompée mille fois, et qu'elle s'offrait, si elle
voulait l'accompagner, à lui en donner la certi-
tude.
Moitié par dépit, moitié par mollesse, Aga-
the, que Valérie gouvernait entièrement d'ail-
leurs, y consentit, et la maîtresse d'Edouard
s'empressa de mettre à exécution le plan qu'elle
venait d'imaginer. L'annoncé du mariage de
Victor Ozanne et d'Alice, publiée dans les jour-
naux de Paris, lui avait fait comprendre que ce
mariage ne pouvait se faire ailleurs, non plus
que celui d'Edouard et de Lucile, qu'on vou-
lait, sans doute, conclure en même temps; et
elle inférait de là que les fugitifs ne devaient
pas s'être éloignés de Paris.
Avec ce point de départ, le. plan de Valérie
devenait fort simple et ne demandait que du
temps et une patience dé bénédictin unie à la
sagacité d'un sauvage pour réussir. Le voici
elle avait résolu de prendre le chemin de fer
de Lyon et de chercher les fugitifs de station en
station. Le village de Charenton, d'abord fouillé
par les deux sœurs. en tous sens, -ne leur avait
rien fait découvrir, et même elles l'avaient
bientôt rangé au nombre de ces pays inhabita-
bles pour les personnes qui ont des habitudes
d'élégance.
Villeneuve-Saint-Georges avec, son amphi-
théâtre de maisons bourgeoises les avaitarrètées
plus de trois heures inutilement; aucun des
fournisseurs ordinaires du pays, gens toujours
bien informés de l'arrivée des nouveaux habi-
tants, n'avait pu leur donner le plus mince
renseignement. Là une nouvelle difficulté les
arrêta- devaient-elles poursuivre leur route
jusqu'à Mon tgeron, troisième station de ce che-
min de fer, ou continuer leurs recherches dans
les villages éparpillés sur la gauche, à une cer-
taine distance de la voie ferrée, tels que Aralen--
ton, Boissy-Saint-Léger,, Crosnes, etc.
La difficulté était sérieuse; mais Valérie et
Agathe réfléchirent qu'elles se lanceraient en ce
cas dans des recherches tellement multipliées
qu'elles deviendraient impossibles, et qu'il va-
lait mieux, à chances égales, explorer d'abord la
ligue droite. Elles visitèrent donc Montgeron,
mtùssansgjus debonheur.Personnen'était venu
1 Tandis que le total du
produitdescontributions
directes n'y figure que
pour.1. • 3'17.4.8O.OOO fr.
| En présence de ces chiffres, il est difficile
de comprendre comment l'enquête agricole,
provoquée par les plaintes de l'agricuHurjg^
pourrait aboutir à la suppression des con-
tributions indirectes. Cette suppression /|ù- ̃̃
rajt, en effet, pour conséquence une énorme;
augmentation des contributions directes^ M|
Un des écrivains qui .ont soulevé la que&4||§
tion des octrois, M. F. Passy, se préoccupe
peu de ces besoins du Trésor; mais partant *̃'
de ce point
Que l'impôt n'est licite qu'autant qu'il est
nécessaire;
Qu'il n'est inoffensif qu'autant qu'il est
profitable;
Qu'irfaut qu'il rende en services réels
et appréciables l'équivalentde ce qu'il coûte;
Qu'il n'y a de taxation équitable que celle
qui atteint la fortune vraie et qui va à son
but par les voies les plus simples et les
moins onéreuses;
II s'est efforcé de démontrer, dans une sé-
rie d'articles publiés d'abord dans Y Avenir
commercial et adressés ensuite, sous forme
de brochure, à tous les' membres des con-
seils généraux, que les (axes directes sont
les seules qui répondent, autant que le com-
porte l'imperfection des choses humaines, à
ces difficiles conditions, tandis que les con-
tributions indirectes présentent des incon-
vénients extrêmement sérieux sinon des
motifs formels d'exclusion, au point de vue
desprincipes, pour les politiques prévoyants.
lï Passy expose d'abord les arguments •.
qui militent en faveur des impôts indirects
Les apologistes des impôts indirects, dit-il en
substance, croient les justifier en alléguant
Qu'ils sont plus légers k supporter parce
qu'on ne les sent pas et qu'on les paye sans s'en
apercevoir;
Qu'ils sont lesplus proportionnels et les plus
volontaires, parce que frappant la chose et non s
la personne, ils n'atteignent celle-ci que lors-
qu'elle veut consommer
Qu'ils sont les. plus justes, tous les citoyens
étant égaux devant eux enfin qu'ils sont les
plus productifs parce que, grâce à l'ignorance
dans laquelle reste le contribuable sur leur in-
cidence et leur quotité, ils permettent de tirer
de lui ce qu'il ne consentirait jamais à donner
spontanément.
Et il prétend les réfuter en disant
Que les deux premiers sont évidemment
contradictoires, vu qu'une charge qu'on subit
sans le savoir, « n'est pas une charge volon-
» taire', mais un joug imposé par ruse, et.
» qu'une charge volontaire n'est pas supportée
» par ignorance » m' _̃
Qn'il est dérisoire de parler 'de la liberté des
consommations, lorsqu'il s'agit des choses d'u-
tilité générale et à plus forte raison des choses •<
de nécessité universelle
Que ce n'est pas avec plus de raison que l'on
allègue la proportionnalité, ou que les impôts
indirects sont fatalement, et souvent à double
titre, des impôts progressifs à rebours, notam-
ment l'impôt sur le sel
Que l'impôt direct s'adresse également à la
chose et non à l'homme, puisque, en définitive,
c'est toujours le consommateur qui paye et que `
dès lors il serait de toute justice de frapper les
produits à l'origine, d'autant qu'il est constaté
par l'histoire que dans toutes les circonstances
critiques, c'est à l'impôt direct que l'on a re-
cours.
1 Voici la réponse qui me semble pouvoir
être faite au savant économiste
Je pense comme lui que l'impôt n'est juste
que lorsqu'il est nécessaire qu'iln'est inof-
fensif que lorsqu'il rend en services réels et
appréciables l'équivalent de ce qu'jl coûte,
et enfin que tous les efforts des législateurs
doivent tendre à le rendre aussi peu gênant
que possible pour les contribuables mais
je crois être fidèle à ces principes en me pro-
nonçant pour le maintien des impôts indi-
rects, attendu quo les reproches qui viennent
d'être rappelés me paraissent complètement
réfutés par les observations suivantes
1° Lorsque les apologistes des impôts in-
directs leur font un mérite d'être plus légers
pour le contribuable parce qu'ils se confon-
s'installar récemment dans Je pays qui fut si
fatal au malheureux Lesurques. Leurs malles
les suivaient de station en station; car Valérie,
nous l'avons déjà dit, n'était pas femme à voya-
ger sans son cortège de toilettes, pas plus qu'un
artiste sans son album. Elles repartirent pour.
Brunoy, où elles arrivèrent à quatre heures de
l'après-midi.
Ce voyage de huit lieues à peine n'avait pas
duré moins de huit heures. Les deux sœurs,
en mettant pied à terre à Brunoy, eurent un
de ces pressentiments inexplicables qui leur dit
qu'elles touchaient au terme de leur voyage.
La première personne à qui elles s'adressè-
rent fut un aubergiste de la place de l'Eglise
il répondit à leurs questions qu'un grand nom-
bredepersonnesétaientarrivéesdepuisla veille,
mais qu'il ne pouvait pas encore les désigner
par leurs noms.
Enfin, ij proposa d'envoyer un de ses garçons
pour s'en informer Valérie l'en remercia
elle craignait d'éveiller les soupçons, et se con-
tenta, pendant qu'on lui apprêtait à déjeuner,
de prendre sur son carnet les adresses des mai-
sons nouvellement habitées par des Parisiens.
Une des voitures affectées, par le chemin de
fer, au service du factage, vint précisément
s'arrêter à ta porte de l'hôtel afin d'y descendre
des colis. ̃
Ce fut un trait de lumière pour Valérie.
Si Mme de Pradères est ici, cet homme
doit avoir transporté ses bagages, se dit-elle,
et elle le fit prier de venir lui donner un rensei-
gnement. Le facteur entrevit un pourboire et
se hâta de se rendre à ce désir.
Je sors précisément de chez cette dame,
lui répondit-il; elle demeure dans la maison de
M. Benoît, à gauche, un peu avant le-viaduc du
chemin de fer, en descendant la chaussée
qui conduit à l'ancienne abbaye d'Yerres.
Je vous remercie, dit tranquillement Va-
lérie, en lui glissant cinq francs dans la main.-
Enfin s'écria-t-elle avec joie après le dé-
part de cet homme, je les tiens!
Voyons, que veux-tu faire? lui demanda.
Agathe, qui s'enrayait beaucoup des intentions
de sa sœur.
Je veux. je veux. tu le sauras bientôt,
puisque in m'accompagnes, répondit-elle.
(La suite à lundi.) Georges F/fH.
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