Titre : La Presse
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1867-01-23
Contributeur : Girardin, Émile de (1806-1881). Directeur de publication
Contributeur : Laguerre, Georges (1858-1912). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 23 janvier 1867 23 janvier 1867
Description : 1867/01/23. 1867/01/23.
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Grande collecte... Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail
Description : Collection numérique : La Grande Collecte Collection numérique : La Grande Collecte
Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/03/2008
Sfercredi-~3 janvier ~€7
~MMS (~HM~). i~'
MRE6UX D'ABQMttEMENT, )23, RUE MOHTMMIRE
Mercredi 2~: janvier Ï~ë~
3'MO!S(MsctMMKCES.S, PL. DELABOUME, ET7, g!JEC08-~OR
L'AdmiQtsfratioB se resefvo le dfo!t de !Rodi6M la redaclion des Aananca
si"Annéa
Tout ce qui concerne t AamiBisfra~oB' du Journat doit ~i:'s adressa au Gerast
Après
LES AMOURS SE PACAGE
v M. GEORGES FATH
rui obtiesiient un si Mgitime succès,
La Presse pnb!'era:
LA CHATEL.&INE
M. ·
;PMNCHE-M:BRÂYE
roman parimsn
PAR
LA IjEVEE .EN MASSE
ëpt~ode des guerres de la Ret'oIntioB
PAS.
E~S?61B~ ~TfS'FS?S~
B.M~MRN;°LBA~~
T~E: MAUDITE
dsmier épisode des Ft'Hes CstH
Bivers RomaBs et NouveUes par
HtM. ARMAND t.APOINTE, ALFRED DES ESSARTS,
CAMULLEPARCY, 1ÉMII.EVILLARS, B DE
BODEN, BENRI DE LACRBTELLE, BENRI
Aue~etc/
Nous recevons du ministère de l'intérieur
!e.communt<~ suivant
Bans son numéro du M janvier, le journal la
~ffM~crépondau Commu~t~Mequia suivi son ar-
tiste intitule: LM d:~S!<'o~my~ërtetContrairement à ce que fait ce journal, on évitera
d'ajouter à la douleur d'une famille, en imprimant
le nom de la personne qui a quitté Paris le 2~ oc-
tobre et a été retrouvée morte en Angleterre le 26
du même mois.
Mais on ne peut comprendre comment la Pt'MM
.persiste à rendre l'administration responsable d'un
fait qui échappe si compiétemeot & son action.
~Ufje personne quitte volontairement Paris, elle
passe en pays étranger, elle y trou' e la mort. Com-
~meQt là police de Paris poarrait-eUe l'emp&cher?
Doit-elle surveiller les gens qui partent, leur de-
mander compte du motif de leur voyage, installer
à côté d'eux un agent qui les surveille et les pro-
tège?
Uns telle atteinte h la liberté personnelle, si bien-
veillant que fût le motif qui l'aurait inspirée, se-
rait-elle approuvée par uu journal qu! a fa pré:en-
'tioD de réclamer les plus larges garanties pourl'in-
dëpendaBce des citoyens?
Quel intérêt peut-il y avoir, d'ailleurs, à étaler
.M grand jour de la publicité de douloureux secrets
de famille, tels que ceux sur lesquels l'administra-
tion est ainsi obhgée de doncer des détails qu'elle
,aBrait voulu couvrir d'un siience bien désirable.
L'écrivain de la Pfe~e parsiste à affirmer que
4'onvoit ~e~' scr~f?!~ de~tHe dcu~snt en')'e etKc
~Mne/t!po):Qu'il y ai' parfois dans le service des agents des
irrégularités, des nëg!igence5, l'administration c'a
'jamais songé à le nier. C'est pour les prévenir
qu'elle a organisé une surveillance active; c'est
pour les réprimer, au besoin, qu'elle fait exercer
on eontrôlt! sévère et qu'elle applique, lorsqu'il y a
~ieu, des mesures disciplinaires.
Miiis insinuer et prétendre, comme !o faisait et
eomme le fait encore la PreMc, que les agents s'a-
eo~UMent et Réglisent leurs devoirs, au grand dom-
mage de la sécurité publique, voiia une accusation
imméritée et que rien ne justifie.
L'augmentation même du personnel, dont la
PrMM se prévaut pour établir l'à-propos de ses
eritiques; ne prouve qu'une chose, l'empressement
de l'administration à améliorer le service, à ajou-
~ter aux garanties de sécurité qui n'ont jamais man-
qué à la population parisienne.
On vient d'accroître l'effectif du bataillon de sa-
peurs-pompiers de Paris constitués aujourd'hui en
régiment. Est-ce à dire que, jusqu'ici, Paris était
exposé aux dangers des incendies, sans que le ser-
vice desseconrs fût efficace? f
L'administration est désireuse d'accueiUir toutes
les réclamatioBS jùstiBées; mais elle ne peut laisser
.passer, sans y répondre, des publications qui n'au-
raient d'autre ré ultat que de jf.ter, sans motif, de
~inquiétude dans les esprita et de discréditer un
BerviceqoifonctioEne avec toute la régularité et la
toyautë possibles.
(CoM~MK!)
.FEMJLETÛ~ BE LA ~AE'~E
_BTS3jAKV!Eni867
LE.5'AMOURS' DE PASSAGE
'Valérie disait vrai, ua domestique est un vé-
ritable ennemi intime, et sans contredit !a plus
odieuse Egare de notre société que l'égoïsme
dévore comme un chancre le voleur, Passas-
$tn qui épient!es habitudes d'une maison, qui
s'enquièrent de la force et de]a résolution de
ceux qui ont charge'de la défendre, qui prcn-
nentl'empreinte d'une serrure, et nnalement
~guettent l'heure favorabfe à l'exécution de leurs
projets, exercent une horrible industrie, mais
contre laqueHe chacun a, au moins, le droit et
te pouvoir de se mettre en garde.
H n'en est point ainsi d'un domestique. Ce
dernier vit au sein même de la famiUe et pos-
sède. les clés du logis. Il est toujours pré-
sent, que l'on parle ou que l'on se taise, que
l'on souffre ou que l'on soit heureux. Espion
d'abord, il recueiHe les mots qui échappent à
ta colère, ou glissent des lèvres dans une heure
d'épanchement. Il les commente en )esfai?aBt
passer par la vase de son entendement.
Grossier, pétri de bassesse, comme tout ce
qui rampe, it a d'abord les vices de sa nature,
plus ceux qui lui viennent par suite de son con-
tact avec la richesse. La maison de son maître
est un pays conquis où il se fait une habitude, un
jeu de la prodigalité et de l'intempérance. Sa cu-
pidité s'y développe au milieu de ia paresse.
S'il commence par se faire honneur de sa livrée,
Ge romaa pect être reproduit par !es journaux
tres. Tradaotioa réservée.
~Aà~2~A~E~
1 r~` !i2,"2'?~A~f)EÍ\
Y~ .~F
Nous avons~.Q~e sous Igs yeux
de nosj lecteurs Jes appréciations dont les
décrets du ~0 janvier ont été l'objet de la
part des divers journaux. Oa a pu voir que
le sentiment qui domine est celui de l'atten-
te et de la réserve.
Il n'est personne qui ne rende hommage
à l'intention de l'Empereuret aux intentions
libérales qui ont inspiré les décrets; mais
les changements que ces décrets réalisent
répondent-ils complètement à la pensée gé-
néreuse du souverain? C'est ce que l'expé-
rience seule peut apprendre d'une manière
déEnitive.
Rien n'est plus naturel en pareiHe ma-
tière, les questions d'application emportent
lefond.
Le droit d'interpellation sera une préro-
gative sérieuse ou une illusion, suivant la
façon dont il sera pratiqué. Si le gouverne-
ment, qui demeure toujours le maître de re-
fuser des explications qu'il jugerait inop-
portunes, n'accepte point !e débat, même
quand les préoccupations générales en dé-
montrent l'urgence, ou .si une majorée into-
lérante abuse de sa supériorité numérique
pour fermer la bouche a la minorité, le droit
d'interpellation ne deviendra jamais une réa-,
lité. Au contraire, entendu avec bonne,foi et
pratiqué avec cette loyauté réciproque, dont'
tous les partis donnent l'exemple en Angle-:
terre, il peut rendre plus active, plus directe,
et plus féconde la participation du pays à la
conduite de ses aSaires.
On ne peut. du reste,se dissimuler que la
décision souveraine appartiendra à l'opi-
nion publique, ti'est elle qui tranchera ces
questions d'application parce que son juge-
ment s'imposera tout a la fois au gouverne-
ment et au Gorps législatif.
La minorité aura la majorité pour juge,~
mais celle-ci n'oubliera jamais qu'à son
tour elle est comptable envers le pays de
l'usage qu'eue fait desa force. Suivant donc
que 1,'opition se montrera indifférente ou
sympathique, inerte ou agissante, le droit
d'interpellation recevra une applica'ion plus
libérale ou plus étroite.
Des lois sont annoncées sur la presse- et
sur le. droit de réunion. Si elles sont rédi-
gées dans un-esprit libéral, elles constitue-:
ront un véritable progrès mais il est im-
possible de les juger sans les connaître, j
Le droit de réunion peut être concédé sé-~
rieusement, il peut être soumis a des condi-
tions qui en rendent l'exercice illusoire.
La nouvelle législation sur la presse, si: ,1
elle se bornait transférer d'une juridiction
aune autre l'appréciation des délits de
presse, ne donnerait à la liberté d'écrire''au-
cuneextens'on. .¡
En attendant que le gouvernement fasse j
connaître dans quelle mesure et de quelle
façon il entend appliquer les intentions Ii-.
bérales de l'Empereur, nous essayerons,
d'indiquer ce que les lois sur le droit de~
réunion et sur la presse devraient être pour~
donner satisfaction a l'opinion publique.
CUCaETAL-CLAMGKY.
Le Sënatvient d'acquérir le droit d'Inter-;
pellation à des conditions moins rigoureuses~
que le Corps législatif. La Francg croit que;
les attributions de cette assemblée vont en-~
core être élargies
On annonce, dit ce journal, que !e gouYernement
étudie un projet de sénatas-consulte qui aurait pour,
but de donner au Sénat des attributioas en rapport
avec.la nouvelle réforme constitutionueUe, et qui!
lui perf!;ettraiejt de prendre une part phis large
dans l'action législative.–RouaHe.
Nous ne voyons pas comment !es attribu-
tionsdu Sénat pourraient être modinées sans
aliérer profondément ia. Constitution. S'sgit-
il de faire participer le Sénat a la confection
des lois et au vote du budget? L'extension
donnée aux droits du Sénat équivaudrait a-
lors à'un amoindrissement du Corps légis-
latif. L
Actuellement, la' Chambre élective est
souveraine dans son domaine. Le Sénat
n'examine les lois qu'au point de vue de
leur conformité avec la Constitution; il ne
peut leur faire subir aucune modification;
il rêve bient6t de se tr&vestir en homme indé-
pendant, et de devenir riche à son tour. C'est
alors qu'il afferme la maison de son maître et
passe avec les fournisseurs, complices de ses
vols; un de ces marchés'où sa part est toujours
stipulée d'avance. Chaque maison subit alors
comme un nouvel octroi, à cette différence
près que les denrées n'y sont soumises a aucune
espèce de vérification de poids ni de mesure.
Que lui importent en eSet les tromperies sur
la quantité deschosesvendues?N'a-t-i)pas inté-
rêt à augmenter le chiBre de ladépense? Et ceci
n~est encore qu'un aspect de l'individu, et l'as-
pect le plus favorable, car non content de se
livrer à cet ignoble trafic, il pratique incessam-
ment la calomnie et l'indiscrétion comme un des
impérieux bcsoinsde sa nature et de sa position.
Il se venge de !a nécessité d'obéir en abaissant
ses maîtres dans l'esprit desautres.
A Paris, en résumé, l'homme contraint de se
servir d'un domestique doit considérer que sa
bourse et sa maison sont incessamment ouvertes
aux mains avides et aux regards curieux de son
voisinage. Quant à la femme qui admet les
soins d'une camériste, elle peut compter qu'elle
ne sortpoint de chez eUe sans qu'une vingtaine
de curieux la déshabillent au passage et édinent
quiconque sur ses plus chastes secrets, sur les
détaiis les plus intimes de sa toilette et de sa
'personne.
Valérie, en femme qui calcule sur !e vice et
compose avec lui, avait la certitude de rencon-
trer quelque part les renseignements qu'elle eût
en ce moment payés d'une année de sa vie, sans
songer que ce sacrince pourrait bien, selon les
arrêts de !a Providence, l'obliger de mourir
foudroyée sur l'heure. EUe réûechit qu'il serait
p!us prudent, dans l'indécision où elie était en-
core, de se rendre immédiatement chez Edouard
DeviMe, et de ne pas débuter par des démar-
ches qui, si elles n'étaient pas nécessaires~
achèveraient d'indisposer son amant contre elle.
Le temps était beau, et elles arrivèrent rue
Taitbout, où demeurait Edouard, après une
course d'une heure, ce qui leur permit de re-
couvrer un p6u du calme dont eues avaient be-
il n'a qu'un simple veto, qu'il ne peut me-
me exercer qu'en se fondant sur une in-
fraction au pacte fondamental.
Si !e Sénat acquérait le droit d'examiner
les lois et surtout le budget dans leurs dé-
tails'et non plus dans leur ensemble, s'il
pouvait réviser les décisions du Corps légis-
latif et y introduire des amendements, il
partagerait le pouvoir législatif avec t'As-
semblée élective; et celle-ci ne justifierait
plus son nom, puisqu'elle n'exercerait plus
que de compte à demi le droit qu'elle est
seule a posséder aujourd'hui.
Nous devons donc croire que la .France a
été mal informée.
OnIitdansleJ~en~ard:
Un décret du f6 janvier 1S67, renju sur la pro-
position de S. Exc. le ministre de la guerre, fait
cesser les pouvoirs extraordinaires délègues à S.
Exo. le maréchal Bazaine comme'commandant en
chef le corps expéditionnaire du Mexique.
Ce décret signifie que l'expédition du!
Mexique est terminée..
Le maréchal Bazaine exerça! a titre de~
maréchal de France commandant en chef
devant l'ennemi, le droit de promotion aux~
divers grades de l'armée et de nomination
dans l'ordre impérial de la Légion d hon-
neur. Ses pouvoirs ne sont plus désormais
que ceux d'un chef remplissant un com-
mandement militaire ordinaire.
E. BAUER.
MLLETM~
-ABtt)-!ehe.
V;enne, Si Janvier.
La GssE<~ t!e Ft'en~e (édition du soir), pariant de
la déclaration du prince de Hohealohe à !a Cham-
bre des députas de Bavière, dit q:te cette déclara-
tion ne contient rien d'inattendu. Elie repousse l'as-
sertion .da prince de Hohenlohe qu'en Autriche
l'élément allemand diminue à vue d'œit.eteUe
coosidëreenHn comme n'étant pas encore résolue~
la que&tion de savoir si le concours de la Bavière;
est assuré des à présent et sans condition à toute
guerre que la Prusse pourrait vouloir entre-
prendre.
Le taiHeur Pust, prévenu de complicité dans le
dernier complot contre l'empereur, a é~ relâcher
La procédure a été abandonnée.
iPfMsae.
Berlin,31 janvier,soîr.
Le comité central pour les élections au Parle-,
ment a résolu .de garantir aux libéraux prussiens
qui seraient élus, les irais de voyage et les indem-
nités que le gouvernement prussien refuse, comme
'on le sait, de prendre à sa charge.
Berlin, 22ja.nvier.
Hier a et lieu, au ministère d'Etat, une confé-
rence des déiégués des Etats du Nord, dont l'adhé-
sion au projet de confédération présenté par la
Prusse est, dit-on, désormais assurée.
][talle St&ï:e
l, Fiorence,3ljanvier.
La A'a~tone conSrme l'arrangement du dinëren.d
turco-ita'iën.
'La Turquie a fait droit aux demandes de l'Italie.
en ce qui concerne l'indemnité à accordera la
Compagnie maritime a laquelle appartient le Prtt-
etpe-TomasM. La Turquie a admis les principes po-
sés par 1 Italie. Le chiSre de l'iBf.'emnité sera Ëxe
parunarbi're. FIorence,iiil janvier, soir.
Florence,.21 janvier, soir.
Aujourd'hui, à la Chambre des députes, des in-
terpellations ont été annoncées sur la situation.de
la Société du canal Cavour, sur la banque de Sicile
et sur la dissolution du conseil provinciaideNa-
ples..C?s interpellations auront lieu jeudi pro-
chain.
On écrit de Rcmo à l'~aHe que les négociations
religieuses étant terminées, on s'occupe mainte-
nant de régler les relations qui devront exister en-
tre l'Etat pontifical et l'haiie au point de vue dfs
passeports, du transit et des douanes.~
Florence,21 janvîer,so!r.
La ~VastONS dit que le Sénat, constitué'en haute
cour de justice, se réunira demain en séance se-
crète, pour entendre la lecture du rapport de la
commission relatif au procès de l'amiral Persano.
Ce rapport sera ensuite communiqué aux membres
de la haute cour qui auront à examiner s'il-a été
recueilli des 'preuves sufSsantes pour ouvrir con-
!re l'amiral Persano une procédure publique.
Angleterre.
Londres, 2ijan'?Ler.
Le Dst~ ye!e~ropA dit que les reformes effec-
tuées en France sont de nature à satisfaire les vœax
soin. Agathe étaitinconnue dans la maison
qu'habitait Edouard, et ce fut eUe qui, munie
des instructions minutieuses de Valérie, se pré-
senta chez son concierge. `
Ce portier, autrefois suisse dans un hôtel du
faubourg Saint-Honoré, avait conservé la ma-
jesté traditionnelle des gens de sa profession. 11
était tranquillement assis dans un fauteuil à la
Voltaire, les pieds sur un tabouret d'acajou, ta-
pissé du même velours que le fauteuil. Une ta-
batière de platine et un foulard à palmettes é-
taient placés à portée de sa main sur une petite
tab!e de jeu d'un goût moderne. 11 se tourna
lentement vers Agathe qui vecaitd'entr'ouvirla
porte de sa loge qu'il appelait son salon, et at-
tendit qu'elle l'interrogeât.
Monsieur Devilte? demanda Agathe.
Il est sorti, mademoiselle.
Savez-vous si c'est pour longtemps?
Pour six mois, mademoiselle.
Six mois s'écria Agathe avec surprise.
–J'aurais dû dire absent, reprit, leconcierga
en corrigeant sa phrase d'un air indifférent.
Oh mon Dieu que ya!s-je devenir? Je
venaisle prier de plaider pour moi dans une af-
faire qui ne souHre pas de retard.
L'ex-suisse ouvrit sa tabatière, y plongea le
pouce et l'index, en retira une prise qu'il as-
pira avec lenteur sans plus s'occuper d'Agathe~
Mais, reprit celle-ci après une pause, ne
pourriez-vous me dire où il serait possible de
lui faire parvenir un mot?
Non, mademoiselle. Au reste, ajouta-t-il
en lui passant une lettre restée ouverte sur la
table, voici ce qui m'a été adressé hier soir par
colocataire lisez, je vous y autorisa.
Agathe lut avec empressement
<( Monsieur Boussemart,
N Je viens de prendre en sortant de chez moi
la résolution de voyager. Je resterai peut-être
absent pendant cinq ou six mois et ne retour-
nerai point rue Taitbout pour ne pas retarder
mon départ. Veuillez donc être sans inquiétude.
» Ci-joint un billet de banque de miile francs
sur lequel voua voudrez bies acquitter Bon-seu-
i e
ardents des esprits éclaires de ce pays et les ai-
mir~teurs des iusti'.utions libres en Europe.
B*r!Bc!p&M<é9 Bucharcst, 21 janvier.
Le prince de Roumanie partira pour un voyage
en Moldavie le 37 janvier. La cour suprême a été
transférée à Jassy. II
8yr~e
Ancôae, S{ jaovier.
D'après des lettres de Beyrouth, du 3 janvier,
Jcseph Karam, a la suite d'un conflit avec les gen-
darmes Lbanais, aurait réuni 300 hommes et se
serait emparé de quelqces villages. Dans tous ces
villages, les insurgés ont arrêté les autorités.tur-
ques.
(~<'ncsFcMs-~t-tcf.)
(Voir plus loin les dermcres dépêches.)
REVUE BES jeURNM~
La Revue de la presse que nous avons don-
née hier laisserait à nos lecteurs une .im-
pression inexacte à l'égard de quelques jour-
naux, si nous ne compiétions cette analyse
parquetques citations du lendemain.
On a yn quel était, dimanche soir, !ë sen-
timent de la Pa~/M. Cette feuille dit aujour-
d'hui
La situation .créée par ta lettre impériale est en
etTet complètement éclairée. En retrouvant dans
le gouvernement tous les éléments conservateurs-
libéraox qui, depuis 1860, avaient fait la force e:
la grandeur du régime, nous savons maintenant où
peuvent nous conduire les réformes annoncées et
de quel pas la France peut marcher dans la voie
des libertés constitutionnelles.
Les réformes, en politique, valent surtout par les
hommes chargés de les appliquer. S'agissait-il d'u-
ne expérience à faire, d'un progrès à réaliser? Tou-
te la question était là pour nous. Une expérience
voulait des hommes dont l'arrivée au pouvoir eût
été elle-même une aventure. Nous entrions a.Iors-
dans l'inconnu, sans garanties pour le lendemain,
livrés tout entiers aux éventualités des prétentions
personnelles.
Le progrès, au contraire, exigeait cette sûreté de
vues, cette force de caractère qui. en présidant de-
puis six ans au développement régulier de nos li-
bertés constitutionnelles, a pu assurer dans la pra-
tique, en faisant abstraction des personnes, le suc-
cès des enbrts combinés du gouvernement et des
représentants du pays.
Quand, l'an dernier, la majorité impassible ré-
sistait aux sollicitations d'un groupe sorti de ses
rangs, el!e proclamait le principe delà perfectibi-
lité do la.Constitution, mais elle déniait aux mino-
rités le droit et le pouvoir de faire brèche au pacte
cons'itut'onne). C'est cet esprit conservateur, qui
n'abandonna pas un instant ta majorité, que nous
sommes heureux de retrouver dans le nouveau mi-
nistère; c'est ce sentiment profond des conditions
d'existence dfs gouvernements fondés sur la vo-
lonté nationale et non sur le caprice des partis,
que nous voyons avec satisfaction planer au-dessus
de la situation. Ernest Dréolle.
Plus d'un mot dans les passages précé-
dents mériterait d'être souligné; mais nos
lecteurs les remarqueront eux-mêmes et
croiront sans doute y trouver des révélations
curieuses sur la phase que vient de traver-
ser la politique intérieure.
La Z~'6e~e, au contraire s'éloigne du
Const~MftOHH~. Le point de vue auquel elle
se place ressemble beaucoup a celui de la
Pa'n'g mais en regardant per la même lor-
gnette quesonconfrère, elle voit les choses
tout différemment.
Nous avons été, dit-elle, le Mêle interprète de
l'opinion publiqae en disant que le pays accueille-
rait avec un sentiment de vive confiance la lettre
de l'Empereur, publiée hier matin.dans le ~on:-
tf'ur. Nous cesserions d'être l'organe sincère de l'o-
pinion si nous ne disions pas qne l'eflë! produit par
la lettre de l'Empereur a été singulièrement amoin-
drie par l'annonce, dans un supplément du AfoTM-
.tcw, de la composition du ministère chargé d'ap-
pliquer la pensée impériale. MM. de La Valette et
Baroche restent ministres; M. Rouher reste avec
une situation agrandié. Ceux qui partent ce sont
MM. Fould, Béhic, CbasseIoup-Laubat, tous trois
anciens parlementaires.
Le décret supprime l'Adresse, voilà ce qu'il y a
déplus clair et quant au droit d'interpellation, il
est permis de .dire, sans en méconnaître, l'impor-
tance, qu'il est la :p0ttion la moins considérable de
la réforme du 19 janvier ce qui est véritablement
important, ce sont !es deux promesses relatives à
la pressé et au droit de réunion.
MM. Rouher, de La Yallette et Barooho ayant re-
tiré leur démission, c'est de leurs cerveaux que doi-
vent sortir la loi organique de la presse et la loi ré-
glementaire du droit de réunioa.
Que fauUl en attendre?
Que faut-il en espérer?
Que faut-il en craindre?
En sera-t-il de la toi réglementaire .du droite
lement le terme qui échoit dans deux mois,
mais encore le suivant. Vous aurez la bonté
de me réserver ces deux quittances et d'accepter
les trois louis qui resteront sur cette somme
comme remercîment de la peine que vous aurez
prise.
~ËDOUAM DEYI!.LE..e
Ainsi, vous n'avez pas d'autres renseigne-
ments ? dit Agathe après lalecture de cettelettre.
––Non, mademoiselle, sinon que je me suis
acquitté de ma mission.
C'est vraiment fâcheux, fit Agathe en es-
camotant la lettre qu'elle avait feint de replacer
sur la cheminée, puis elle sortit de la loge.
EUe rejoignit bientôt sa sœur dans les galeries
de fer qui ont une double issue, l'une sur le
boulevard des Italiens, l'autre sur la rue de
Choiseul.
Valérie s'y promenait avec impatience, exa-
minant d'un œil distrait les nombreuses fantai-
sies de ce bazar.
Ah! te voici, dit-elle, en allant au-devant
d'Agathe.
Lis cette lettre qu'il a adressée hier soir
à son portier.
Valérie prit la lettre, la parcourut rapide-
ment et demeura altérée.
Parti pour six mois ou plutôt parti pour
toujours [.murmura-t-elle. Non, cela ne peut
pas être; c'est une nouvelle ruse.
Comment en avoir la preuve? dit Agathe.
–Je l'ignore, mais je l'aurai.
Et Valérie entraîna sa sœur du côté de la rue
Richelieu. Elle venait de s'aperevoir que la
lettre d'Edouard était marquée aux initiales de
Barazer. Cela changea ses soupçons en certitu-
de. Elle s'imagina que l'armateur l'avait retiré
chez lui et obligé d'écrire cette lettre. Mais elle
n'é'ait pas si sotte, disait-elle, que de se laisser
prendre à ce piège trop naïf.
La maison de M'~ de Pradëres devait être
le centre de cette conspiration, et elle s'y ren-
dait avec la ferme résoiutioade reconquérir son
amant par tous les moyens possibles.
Mais la, de nouvelles déceptions l'attendaient.
réunion comme il en a été de la fameuse !oi abo-
lissant la contrainte par corps, so'enneHement
promise par l'Empereur, réduite a rLn dans l'ap-
plication ? f
En sera-t-il de !a loi orgaNiqaedo la presse com-
me il en a é!e de la réo~anisation de l'Allé ie,
so'ecneUement annoncée dans la lettre de l'Empe-
reur au marécba) Mac-Mahon ?
S'il en devait être ainsi, i) ne resterait de la re-
forme'du 19 janvier que ta partie, des à présent dé-
finitive, !a suppression de t'Adresse. C~enf
DMuerMOt'y.
La Zt6e!' n'entend, du reste, mettre en cause ni les
intentions des ministres hi celtes de l'Em-
pereur.
Le ?Ymfs du 21 publie sans le moin'Jre com-
tnentau'e la traduction de la lettre de l'Empe-
reur Napoléon au ministre d'Etat et le decre[
qui la suit.
Nous recevons cependant, déjà, quelques
appréciations des journaux étrangers.
OnIitdansl'jEt~/M'n~ .S/o'duS.l
SgLes changements constitutionnels opérés en
France sont importan's. D'après tes renseigQemenis
qui nous pan'ienneot, ces changements paraissent
être d'une nature avantageuse.
Nous croyons, dit le SMM du 21 janvier; que
le peuple français trouvera de grands avanta-
ges dansées changements proposas; cous avons
Je ferme espoir que ce n'est peut-être là que le
prélude de plus grandes et de plus importantes
réformes; que l'Empereur, ayant une fois
commencé F œuvre, ne s'arrêtera pas en che-
min et qu'il poursuivra sa noble t&che.
Le ~br?t:M~ ~fet'cM dit que les libertés con-
cédées par l'Empereur sont peu de chose en
elles-mêmes, mais cependant qu'elles confèrent
aux Chambres françaises tous les pouvoirs
qu'exerce pratiquement le Parlement anglais.
c. I/EFÈYRE.
BE LA NÉCESSITÉ DE L'ÂMQRTiSSEMEKT
L'excédant de-recettes constaté par le
dernier tableau de nos revenus publics,.
insère au ~bnt7eMr du '!6 janvier, ramène
naturellement la pensée publique sur .la
question de l'amortissement que la loi de
i 866 a réorganisé. Si ces excédants de reve-
nus devaient toujours correspondre à des
augmentations parallèles de dépenses, I! ar-
riverait unmoment où TEtat serait tout, où le
fonctionnement de son administration ab-
sorberait toutes les forces sociales, èt où la
richesse publique, frappée ainsi dans ses
sources de production, ne pourrait plus sup-
porter le prélèvement de l'impôt, et laisse-
rait les pouvoirs publics sans action devant
une société civile sans ressources.
Quelle que soit la prospérité d'un pays,
un budget de deux milliards est excessif; à
plus forte raison si ces deux milliards ten-
dent, à s'augmenter d'année en année, sous
l'inûuence d'Idées économiques aùssPfaus-
ses que dangereuses. Nous avons déjà com-
battu bien souvent le système des travaux
publics exagérés, dont !e moindre inconvé-
nien! est de faire payer mille francs à l'Etat
ce que l'industrie privée obtiendrait pour
cinq cents. L'intérêt de l'avenir nous oblige
à réclamer aujourd'hui, plus que jamais,
qu'on revienne en arrière sur ce bubget de
deux milliards, et qu'on applique désor-
mais tous les excédents de recettes, non a
élargir encore le cercle d'activité de l'ado~-
nistration, toujours funeste a l'activité du
pays, mais à l'extinction de la dette.
Cette dette s~ève aujourd'hui à 34.0
millions 797,757 francs de rentes, corres-
pondant à un capital de 10,937,3) 9,078 fr.,
–prèsde milliards.EIle n'était, en '!8!4-,
que de 63,307',637 franco de rentes, et en
4854, au moment de la .guerre d'Orient, de
203,233,745 francs.'Etie dépasserait 400
millions de rentes, si le fameux milliard de
la paix devenait une réalité. Or, ce sont là
des chiffres accusateurs qu'aucune théorie
gouvernementale ne peut justISer. La dette
totale de l'Europe occidentale ne dépasse
pas 38 milliards. Nos onze milliards repré-
sentent donc beaucoup plus du quart de
cette dette; et si on la compare à la totalité
Toute la famille était partie pour un long
voyage, et le porter lui déclara assez brutale-
ment qu'il n'avait aucun autre renseignement
à lui fournir, attendu qu'i) ignorait lui-même
le chemin qu'avaient pris les dames de Pra-
dëres.
Valérie comprit aussitôt que le concier-
ge était véritablement humilié du manque de
confiance de ses locataires, ou qu'il était payé
pour garder le silence. Que résoudre? La nou-
velle pouvait être fausse'; mais comment faire
dans ces deux cas pour forcer l'appartement de
~me pradëres? Elle eut la folle idée d'en
faire briser les vitres qui donnaient sur la rue
afin de voir si personne ne se montrerait; par
malheur, les persiennes étaient rigoureusement
fermées.
Ces dames cherchent quelque chose ? de-
manda tout à coup un portefaix qui quitta sa
sellette en remarquant l'air inquiet des daux
sœurs.
Paris est le pays par excellence des gens of-
ficieux. Que quelqu'un s'y laisse choir, y
fasse fausse route, ou s'y trouve subitement in-
disposé, vingt personnes sont là pour le rele-
ver, le piloter; ou lui porter des secours et im-
proviser au besoin une quête en sa faveur.
Valérie examina attentivement le commis-
sionnaire
Nous. cherchons M" de Pradëres, lui dit-
elle.
C'est en face qu'elle demeure, madame,
mais elle est partie en voyage depuis hier.
Etes-vous certain de ceia ?
–C'est moi, madame, qui ai aidé son do-
mestique à descendre les malles, et qui de plus
lui ai fait avancer une'voiture pour les trans-
porter..
Transporter où?
Je l'ignore, madame, le domestique ne le
savait pas lui-même; je me souviens seulement
qu'il a dit au cocher de les conduire au chemin
de fer de Lyon.
–I~est extraordinaire, poursuivit Valérie,
que lear domestique n'ait pas été instruit du
bat de ce voyage.
du revenu national, c'est la plus lourde
charge qu'un pays ait jamais supportée d'u-
ne manière continue. Cependa.n,~o~B so.tU:-
mes la seule nation qui n'a)~pas'.encore\
!e courage de couper enfin lef" mamans sa
racine. :B.f~ .?:'
Sans doute les Etats-Unis ~ou's&n.t.d.~g~-
té, dans ces derniers temps, ~'pâp~'aùx~
vagesdela plus'aûreuse gue'rr~'e~e~,)~~
triste ~et douloureux honneur dë'8~a~
ter rapidement une dette national exor-
bitante. L'Union américai devait, au
septembre '!885, S,75i,689,371'dollars.
Mais, outre que ces 14 miiliards de francs
ne constituent pas en réalité, de l'autre
côté de 1 Océan, un fardeau aussi écra-
sant que celui de nos 11 milliards, l'Améri-
que n'a pas hésité un instant, une fois la
guerre terminée, à vouloir s'en débarrasser
à tout prix. Le 3) octobre 1368, elle ne de-
vait plus que 3,S51,3!0,008doMars.E!Ie.
avait donc payé, en quatorze mois,
208;37S,565 dollars, plus de ,100 millions,
et sou ministre des finances, M. Mac-Cul-
lough,n'en trouvait pas moins la situation
unancière des Etats-Unis anormale et mal-
saine. Que dirait-il donc de la nôtre?
Avons-nous besoin de rappeler mainte-
nant les eSbrts soutenus ds l'Angleterre
dans le même sens ? Plus qu'aucune autre
nat''on du monde, cependant, l'Angleterre
peut se donner le luxe d'une énorma dette.
Ses immenses'fortunes mobilières et immo-
bilières, son crédit sans égal, son commerce
universel, son vaste empire colonial de
l'Inde et la hardiesse toujours heureuse de
ses entreprises, sous un régime qui sait ho-
norer l'Initiative individuelle, lui permet-
tent de ne pas s'inquiéter de quelques cen-
taines de millions de plus ou de moins dans
son budget.
Mais si l'Angleterre est riche, elle est sen-
sée. Ses hommes d'Etat ne se contentent
pas de vivre au jour le jour. Ils prévoient
l'avenir. Ils savent que chaque génération
amène avec elle des bssoins nouveaux à sa-
tisfaire, et que tou'e obligation du passé
non satisfaite devient une entrave pour l'a-
venir. I!s se sont donc appliqués, depuis
1815, c'est-à-dire depuis la conclusion de
la paix, à réduire progressivement ia dette
de la guerre, et les eS'orfs de M. Gladstone
ne sont que l'application plus énergique
d'un système qui appartient à tous ses pré-
décesseurs.
Aussi la dette anglaise s'était-elle allégée
de 1 8 5 a 1 854. de 10! ,749,000 liv. sterl. (2
milliards 735 millions de francs), précisé-
ment dans cette même période qui portait la
nôtre de 1 miliiard environ a 7 milliards.
La guerre de Crimée a suspendu un mo-
ment cette extinction graduelle. Mais aussi-
tôt Sébastopol tombé, l'amortissement, par
les excédants de recettes, a repris son fonc-
tionnement régulier, et en rachetant pour-
820 m'IIions de francs de 1857 à 1886,
il. a complètement annulé l'augmentation
produite par les nécessités de la guerre
orientale.
Voilà comment se gouvernent les nations
sages qui s'en tiennent pour les Ënanccs de
l'Etat aux notions vulgaires de l'économie
domestique, et qui laissent aux fils de fa-
milles embarrassés de leur héritage la théorie
étrange qu'on s'enrichit en s'endettant. Voi-
là comment procèdent à nos côtés la Hol-
lande, la Suisse et même la Prusse, c'est-à-
dire tous les nations qui prospèrent. La
Hollande, peur qui la tonne .'d'c-r est pres-
que une unité monétaire, ne doit plus au-
jourd'hui que 2 milliards 135 militons. La
Suisse, qui avait emprunté 11 millions en
'!858 et 1857, en a déjà payé presque les
trois quarts (7,300,000 fr.) et si nous vou-
lions connaître le secret des victoires de la
Prusse, nous le trouverons dans ce fait
qu'elle n'avait, en 1866, qu'une dette d'un
milliard 75 millions, tandis que l'Autriche,
écrasée par l'abus du papier-monnaie, et
par conséquent sans moyens d'action nnan-
cière, se trouvait à la merci d'un coup de
main et devait être tuée par une bataille.
Serons-nous les seuls à ne pas compren-
dre la signification de tels exemples? La
France est riche, nous le savons assez. Spn
budget, de plus de 2 milliards, le proclame
et l'atteste. Mais est-elle assez riche pour
supporter le poids de dix générations d'em-
prunts ? Et ne serait-il pas temps de revenir
–Oh, madame, il paraît que cela a été dé-
cidé tout a coup; la femme de chambra elle-
même n'en avait pas été avertie, ce qui l'a
beaucoup fâchée.
–C'est singulier, ut Valérie.
Oui, cac ces dames étaient sorties le ma-
tin de très bonne heure sans rien dire ce n'est
que dans l'après-midi qu'un monsieur est venu
donner l'ordre aux domestiques de faire les
malles immédiatement et de se mettre en-route.
Un monsieur d'une cinquantaine d'an-
nées ? demanda Valérie qui crut saisir un nou-
vel indice.
Un homme d'à peu près cinquante ans et
qui parle comme les gens du Midi.
C'est M. Barazer t s'écria Valérie.
Je crois au fait que le domestique a pré-
noncé ce nom-là.
–Et ce monsieur é!ait seul?
–Tout seul, madame.
Et il s'est ensuite éloigné de son côté ? i
Oui; madame, après le départ des domes-
tiques.
–C'est cela, U est venu ensuite chez moi
pour achever son ouvrage en nous faisant poser
comme des marionnettes, pensa Valérie qui se
sentait des vipères dans la poitrine.
Elle donna cinq francs au commissionnaire
et s'éloigna en s'appuyant cette fois sur le bras
de sa sœur. °
–R me semble; murmura-t-eile, que j'au-
rais la force de déchirer tous ces gens-la avec
des ienaUtes. Mais où les retrouver mainte-
nant ? ajouta-t-eile avec rage. Le chemin de fer
de Lyon.
~–Ça peut mener au bout du monde; 6t
observer Agathe.
Comme à cinq lieues N'importe -je les
retrouverai, dit Valérie avec une de ces réso-~
luttons que les obstacles ne font qu'irriter.
GROMpsFATH.
~MMS (~HM~). i~'
MRE6UX D'ABQMttEMENT, )23, RUE MOHTMMIRE
Mercredi 2~: janvier Ï~ë~
3'MO!S(Msct
L'AdmiQtsfratioB se resefvo le dfo!t de !Rodi6M la redaclion des Aananca
si"Annéa
Tout ce qui concerne t AamiBisfra~oB' du Journat doit ~i:'s adressa au Gerast
Après
LES AMOURS SE PACAGE
v M. GEORGES FATH
rui obtiesiient un si Mgitime succès,
La Presse pnb!'era:
LA CHATEL.&INE
M. ·
;PMNCHE-M:BRÂYE
roman parimsn
PAR
LA IjEVEE .EN MASSE
ëpt~ode des guerres de la Ret'oIntioB
PAS.
E~S?61B~ ~TfS'FS?S~
B.M~MRN;°LBA~~
T~E: MAUDITE
dsmier épisode des Ft'Hes CstH
Bivers RomaBs et NouveUes par
HtM. ARMAND t.APOINTE, ALFRED DES ESSARTS,
CAMULLEPARCY, 1ÉMII.EVILLARS, B DE
BODEN, BENRI DE LACRBTELLE, BENRI
Aue~etc/
Nous recevons du ministère de l'intérieur
!e.communt<~ suivant
Bans son numéro du M janvier, le journal la
~ffM~crépondau Commu~t~Mequia suivi son ar-
tiste intitule: LM d:~S!<'o~my~ërtet
d'ajouter à la douleur d'une famille, en imprimant
le nom de la personne qui a quitté Paris le 2~ oc-
tobre et a été retrouvée morte en Angleterre le 26
du même mois.
Mais on ne peut comprendre comment la Pt'MM
.persiste à rendre l'administration responsable d'un
fait qui échappe si compiétemeot & son action.
~Ufje personne quitte volontairement Paris, elle
passe en pays étranger, elle y trou' e la mort. Com-
~meQt là police de Paris poarrait-eUe l'emp&cher?
Doit-elle surveiller les gens qui partent, leur de-
mander compte du motif de leur voyage, installer
à côté d'eux un agent qui les surveille et les pro-
tège?
Uns telle atteinte h la liberté personnelle, si bien-
veillant que fût le motif qui l'aurait inspirée, se-
rait-elle approuvée par uu journal qu! a fa pré:en-
'tioD de réclamer les plus larges garanties pourl'in-
dëpendaBce des citoyens?
Quel intérêt peut-il y avoir, d'ailleurs, à étaler
.M grand jour de la publicité de douloureux secrets
de famille, tels que ceux sur lesquels l'administra-
tion est ainsi obhgée de doncer des détails qu'elle
,aBrait voulu couvrir d'un siience bien désirable.
L'écrivain de la Pfe~e parsiste à affirmer que
4'onvoit ~e~' scr~f?!~ de~tHe dcu~snt en')'e etKc
~Mne/t!po):
irrégularités, des nëg!igence5, l'administration c'a
'jamais songé à le nier. C'est pour les prévenir
qu'elle a organisé une surveillance active; c'est
pour les réprimer, au besoin, qu'elle fait exercer
on eontrôlt! sévère et qu'elle applique, lorsqu'il y a
~ieu, des mesures disciplinaires.
Miiis insinuer et prétendre, comme !o faisait et
eomme le fait encore la PreMc, que les agents s'a-
eo~UMent et Réglisent leurs devoirs, au grand dom-
mage de la sécurité publique, voiia une accusation
imméritée et que rien ne justifie.
L'augmentation même du personnel, dont la
PrMM se prévaut pour établir l'à-propos de ses
eritiques; ne prouve qu'une chose, l'empressement
de l'administration à améliorer le service, à ajou-
~ter aux garanties de sécurité qui n'ont jamais man-
qué à la population parisienne.
On vient d'accroître l'effectif du bataillon de sa-
peurs-pompiers de Paris constitués aujourd'hui en
régiment. Est-ce à dire que, jusqu'ici, Paris était
exposé aux dangers des incendies, sans que le ser-
vice desseconrs fût efficace? f
L'administration est désireuse d'accueiUir toutes
les réclamatioBS jùstiBées; mais elle ne peut laisser
.passer, sans y répondre, des publications qui n'au-
raient d'autre ré ultat que de jf.ter, sans motif, de
~inquiétude dans les esprita et de discréditer un
BerviceqoifonctioEne avec toute la régularité et la
toyautë possibles.
(CoM~MK!)
.FEMJLETÛ~ BE LA ~AE'~E
_BTS3jAKV!Eni867
LE.5'AMOURS' DE PASSAGE
'Valérie disait vrai, ua domestique est un vé-
ritable ennemi intime, et sans contredit !a plus
odieuse Egare de notre société que l'égoïsme
dévore comme un chancre le voleur, Passas-
$tn qui épient!es habitudes d'une maison, qui
s'enquièrent de la force et de]a résolution de
ceux qui ont charge'de la défendre, qui prcn-
nentl'empreinte d'une serrure, et nnalement
~guettent l'heure favorabfe à l'exécution de leurs
projets, exercent une horrible industrie, mais
contre laqueHe chacun a, au moins, le droit et
te pouvoir de se mettre en garde.
H n'en est point ainsi d'un domestique. Ce
dernier vit au sein même de la famiUe et pos-
sède. les clés du logis. Il est toujours pré-
sent, que l'on parle ou que l'on se taise, que
l'on souffre ou que l'on soit heureux. Espion
d'abord, il recueiHe les mots qui échappent à
ta colère, ou glissent des lèvres dans une heure
d'épanchement. Il les commente en )esfai?aBt
passer par la vase de son entendement.
Grossier, pétri de bassesse, comme tout ce
qui rampe, it a d'abord les vices de sa nature,
plus ceux qui lui viennent par suite de son con-
tact avec la richesse. La maison de son maître
est un pays conquis où il se fait une habitude, un
jeu de la prodigalité et de l'intempérance. Sa cu-
pidité s'y développe au milieu de ia paresse.
S'il commence par se faire honneur de sa livrée,
Ge romaa pect être reproduit par !es journaux
~Aà~2~A~E~
1 r~` !i2,"2'?~A~f)EÍ\
Y~ .~F
Nous avons~.Q~e sous Igs yeux
de nosj lecteurs Jes appréciations dont les
décrets du ~0 janvier ont été l'objet de la
part des divers journaux. Oa a pu voir que
le sentiment qui domine est celui de l'atten-
te et de la réserve.
Il n'est personne qui ne rende hommage
à l'intention de l'Empereuret aux intentions
libérales qui ont inspiré les décrets; mais
les changements que ces décrets réalisent
répondent-ils complètement à la pensée gé-
néreuse du souverain? C'est ce que l'expé-
rience seule peut apprendre d'une manière
déEnitive.
Rien n'est plus naturel en pareiHe ma-
tière, les questions d'application emportent
lefond.
Le droit d'interpellation sera une préro-
gative sérieuse ou une illusion, suivant la
façon dont il sera pratiqué. Si le gouverne-
ment, qui demeure toujours le maître de re-
fuser des explications qu'il jugerait inop-
portunes, n'accepte point !e débat, même
quand les préoccupations générales en dé-
montrent l'urgence, ou .si une majorée into-
lérante abuse de sa supériorité numérique
pour fermer la bouche a la minorité, le droit
d'interpellation ne deviendra jamais une réa-,
lité. Au contraire, entendu avec bonne,foi et
pratiqué avec cette loyauté réciproque, dont'
tous les partis donnent l'exemple en Angle-:
terre, il peut rendre plus active, plus directe,
et plus féconde la participation du pays à la
conduite de ses aSaires.
On ne peut. du reste,se dissimuler que la
décision souveraine appartiendra à l'opi-
nion publique, ti'est elle qui tranchera ces
questions d'application parce que son juge-
ment s'imposera tout a la fois au gouverne-
ment et au Gorps législatif.
La minorité aura la majorité pour juge,~
mais celle-ci n'oubliera jamais qu'à son
tour elle est comptable envers le pays de
l'usage qu'eue fait desa force. Suivant donc
que 1,'opition se montrera indifférente ou
sympathique, inerte ou agissante, le droit
d'interpellation recevra une applica'ion plus
libérale ou plus étroite.
Des lois sont annoncées sur la presse- et
sur le. droit de réunion. Si elles sont rédi-
gées dans un-esprit libéral, elles constitue-:
ront un véritable progrès mais il est im-
possible de les juger sans les connaître, j
Le droit de réunion peut être concédé sé-~
rieusement, il peut être soumis a des condi-
tions qui en rendent l'exercice illusoire.
La nouvelle législation sur la presse, si: ,1
elle se bornait transférer d'une juridiction
aune autre l'appréciation des délits de
presse, ne donnerait à la liberté d'écrire''au-
cuneextens'on. .¡
En attendant que le gouvernement fasse j
connaître dans quelle mesure et de quelle
façon il entend appliquer les intentions Ii-.
bérales de l'Empereur, nous essayerons,
d'indiquer ce que les lois sur le droit de~
réunion et sur la presse devraient être pour~
donner satisfaction a l'opinion publique.
CUCaETAL-CLAMGKY.
Le Sënatvient d'acquérir le droit d'Inter-;
pellation à des conditions moins rigoureuses~
que le Corps législatif. La Francg croit que;
les attributions de cette assemblée vont en-~
core être élargies
On annonce, dit ce journal, que !e gouYernement
étudie un projet de sénatas-consulte qui aurait pour,
but de donner au Sénat des attributioas en rapport
avec.la nouvelle réforme constitutionueUe, et qui!
lui perf!;ettraiejt de prendre une part phis large
dans l'action législative.–RouaHe.
Nous ne voyons pas comment !es attribu-
tionsdu Sénat pourraient être modinées sans
aliérer profondément ia. Constitution. S'sgit-
il de faire participer le Sénat a la confection
des lois et au vote du budget? L'extension
donnée aux droits du Sénat équivaudrait a-
lors à'un amoindrissement du Corps légis-
latif. L
Actuellement, la' Chambre élective est
souveraine dans son domaine. Le Sénat
n'examine les lois qu'au point de vue de
leur conformité avec la Constitution; il ne
peut leur faire subir aucune modification;
il rêve bient6t de se tr&vestir en homme indé-
pendant, et de devenir riche à son tour. C'est
alors qu'il afferme la maison de son maître et
passe avec les fournisseurs, complices de ses
vols; un de ces marchés'où sa part est toujours
stipulée d'avance. Chaque maison subit alors
comme un nouvel octroi, à cette différence
près que les denrées n'y sont soumises a aucune
espèce de vérification de poids ni de mesure.
Que lui importent en eSet les tromperies sur
la quantité deschosesvendues?N'a-t-i)pas inté-
rêt à augmenter le chiBre de ladépense? Et ceci
n~est encore qu'un aspect de l'individu, et l'as-
pect le plus favorable, car non content de se
livrer à cet ignoble trafic, il pratique incessam-
ment la calomnie et l'indiscrétion comme un des
impérieux bcsoinsde sa nature et de sa position.
Il se venge de !a nécessité d'obéir en abaissant
ses maîtres dans l'esprit desautres.
A Paris, en résumé, l'homme contraint de se
servir d'un domestique doit considérer que sa
bourse et sa maison sont incessamment ouvertes
aux mains avides et aux regards curieux de son
voisinage. Quant à la femme qui admet les
soins d'une camériste, elle peut compter qu'elle
ne sortpoint de chez eUe sans qu'une vingtaine
de curieux la déshabillent au passage et édinent
quiconque sur ses plus chastes secrets, sur les
détaiis les plus intimes de sa toilette et de sa
'personne.
Valérie, en femme qui calcule sur !e vice et
compose avec lui, avait la certitude de rencon-
trer quelque part les renseignements qu'elle eût
en ce moment payés d'une année de sa vie, sans
songer que ce sacrince pourrait bien, selon les
arrêts de !a Providence, l'obliger de mourir
foudroyée sur l'heure. EUe réûechit qu'il serait
p!us prudent, dans l'indécision où elie était en-
core, de se rendre immédiatement chez Edouard
DeviMe, et de ne pas débuter par des démar-
ches qui, si elles n'étaient pas nécessaires~
achèveraient d'indisposer son amant contre elle.
Le temps était beau, et elles arrivèrent rue
Taitbout, où demeurait Edouard, après une
course d'une heure, ce qui leur permit de re-
couvrer un p6u du calme dont eues avaient be-
il n'a qu'un simple veto, qu'il ne peut me-
me exercer qu'en se fondant sur une in-
fraction au pacte fondamental.
Si !e Sénat acquérait le droit d'examiner
les lois et surtout le budget dans leurs dé-
tails'et non plus dans leur ensemble, s'il
pouvait réviser les décisions du Corps légis-
latif et y introduire des amendements, il
partagerait le pouvoir législatif avec t'As-
semblée élective; et celle-ci ne justifierait
plus son nom, puisqu'elle n'exercerait plus
que de compte à demi le droit qu'elle est
seule a posséder aujourd'hui.
Nous devons donc croire que la .France a
été mal informée.
OnIitdansleJ~en~ard:
Un décret du f6 janvier 1S67, renju sur la pro-
position de S. Exc. le ministre de la guerre, fait
cesser les pouvoirs extraordinaires délègues à S.
Exo. le maréchal Bazaine comme'commandant en
chef le corps expéditionnaire du Mexique.
Ce décret signifie que l'expédition du!
Mexique est terminée..
Le maréchal Bazaine exerça! a titre de~
maréchal de France commandant en chef
devant l'ennemi, le droit de promotion aux~
divers grades de l'armée et de nomination
dans l'ordre impérial de la Légion d hon-
neur. Ses pouvoirs ne sont plus désormais
que ceux d'un chef remplissant un com-
mandement militaire ordinaire.
E. BAUER.
MLLETM~
-ABtt)-!ehe.
V;enne, Si Janvier.
La GssE<~ t!e Ft'en~e (édition du soir), pariant de
la déclaration du prince de Hohealohe à !a Cham-
bre des députas de Bavière, dit q:te cette déclara-
tion ne contient rien d'inattendu. Elie repousse l'as-
sertion .da prince de Hohenlohe qu'en Autriche
l'élément allemand diminue à vue d'œit.eteUe
coosidëreenHn comme n'étant pas encore résolue~
la que&tion de savoir si le concours de la Bavière;
est assuré des à présent et sans condition à toute
guerre que la Prusse pourrait vouloir entre-
prendre.
Le taiHeur Pust, prévenu de complicité dans le
dernier complot contre l'empereur, a é~ relâcher
La procédure a été abandonnée.
iPfMsae.
Berlin,31 janvier,soîr.
Le comité central pour les élections au Parle-,
ment a résolu .de garantir aux libéraux prussiens
qui seraient élus, les irais de voyage et les indem-
nités que le gouvernement prussien refuse, comme
'on le sait, de prendre à sa charge.
Berlin, 22ja.nvier.
Hier a et lieu, au ministère d'Etat, une confé-
rence des déiégués des Etats du Nord, dont l'adhé-
sion au projet de confédération présenté par la
Prusse est, dit-on, désormais assurée.
][talle St&ï:e
l, Fiorence,3ljanvier.
La A'a~tone conSrme l'arrangement du dinëren.d
turco-ita'iën.
'La Turquie a fait droit aux demandes de l'Italie.
en ce qui concerne l'indemnité à accordera la
Compagnie maritime a laquelle appartient le Prtt-
etpe-TomasM. La Turquie a admis les principes po-
sés par 1 Italie. Le chiSre de l'iBf.'emnité sera Ëxe
parunarbi're. FIorence,iiil janvier, soir.
Florence,.21 janvier, soir.
Aujourd'hui, à la Chambre des députes, des in-
terpellations ont été annoncées sur la situation.de
la Société du canal Cavour, sur la banque de Sicile
et sur la dissolution du conseil provinciaideNa-
ples..C?s interpellations auront lieu jeudi pro-
chain.
On écrit de Rcmo à l'~aHe que les négociations
religieuses étant terminées, on s'occupe mainte-
nant de régler les relations qui devront exister en-
tre l'Etat pontifical et l'haiie au point de vue dfs
passeports, du transit et des douanes.~
Florence,21 janvîer,so!r.
La ~VastONS dit que le Sénat, constitué'en haute
cour de justice, se réunira demain en séance se-
crète, pour entendre la lecture du rapport de la
commission relatif au procès de l'amiral Persano.
Ce rapport sera ensuite communiqué aux membres
de la haute cour qui auront à examiner s'il-a été
recueilli des 'preuves sufSsantes pour ouvrir con-
!re l'amiral Persano une procédure publique.
Angleterre.
Londres, 2ijan'?Ler.
Le Dst~ ye!e~ropA dit que les reformes effec-
tuées en France sont de nature à satisfaire les vœax
soin. Agathe étaitinconnue dans la maison
qu'habitait Edouard, et ce fut eUe qui, munie
des instructions minutieuses de Valérie, se pré-
senta chez son concierge. `
Ce portier, autrefois suisse dans un hôtel du
faubourg Saint-Honoré, avait conservé la ma-
jesté traditionnelle des gens de sa profession. 11
était tranquillement assis dans un fauteuil à la
Voltaire, les pieds sur un tabouret d'acajou, ta-
pissé du même velours que le fauteuil. Une ta-
batière de platine et un foulard à palmettes é-
taient placés à portée de sa main sur une petite
tab!e de jeu d'un goût moderne. 11 se tourna
lentement vers Agathe qui vecaitd'entr'ouvirla
porte de sa loge qu'il appelait son salon, et at-
tendit qu'elle l'interrogeât.
Monsieur Devilte? demanda Agathe.
Il est sorti, mademoiselle.
Savez-vous si c'est pour longtemps?
Pour six mois, mademoiselle.
Six mois s'écria Agathe avec surprise.
–J'aurais dû dire absent, reprit, leconcierga
en corrigeant sa phrase d'un air indifférent.
Oh mon Dieu que ya!s-je devenir? Je
venaisle prier de plaider pour moi dans une af-
faire qui ne souHre pas de retard.
L'ex-suisse ouvrit sa tabatière, y plongea le
pouce et l'index, en retira une prise qu'il as-
pira avec lenteur sans plus s'occuper d'Agathe~
Mais, reprit celle-ci après une pause, ne
pourriez-vous me dire où il serait possible de
lui faire parvenir un mot?
Non, mademoiselle. Au reste, ajouta-t-il
en lui passant une lettre restée ouverte sur la
table, voici ce qui m'a été adressé hier soir par
colocataire lisez, je vous y autorisa.
Agathe lut avec empressement
<( Monsieur Boussemart,
N Je viens de prendre en sortant de chez moi
la résolution de voyager. Je resterai peut-être
absent pendant cinq ou six mois et ne retour-
nerai point rue Taitbout pour ne pas retarder
mon départ. Veuillez donc être sans inquiétude.
» Ci-joint un billet de banque de miile francs
sur lequel voua voudrez bies acquitter Bon-seu-
i e
ardents des esprits éclaires de ce pays et les ai-
mir~teurs des iusti'.utions libres en Europe.
B*r!Bc!p&M<é9 Bucharcst, 21 janvier.
Le prince de Roumanie partira pour un voyage
en Moldavie le 37 janvier. La cour suprême a été
transférée à Jassy. II
8yr~e
Ancôae, S{ jaovier.
D'après des lettres de Beyrouth, du 3 janvier,
Jcseph Karam, a la suite d'un conflit avec les gen-
darmes Lbanais, aurait réuni 300 hommes et se
serait emparé de quelqces villages. Dans tous ces
villages, les insurgés ont arrêté les autorités.tur-
ques.
(~<'ncsFcMs-~t-tcf.)
(Voir plus loin les dermcres dépêches.)
REVUE BES jeURNM~
La Revue de la presse que nous avons don-
née hier laisserait à nos lecteurs une .im-
pression inexacte à l'égard de quelques jour-
naux, si nous ne compiétions cette analyse
parquetques citations du lendemain.
On a yn quel était, dimanche soir, !ë sen-
timent de la Pa~/M. Cette feuille dit aujour-
d'hui
La situation .créée par ta lettre impériale est en
etTet complètement éclairée. En retrouvant dans
le gouvernement tous les éléments conservateurs-
libéraox qui, depuis 1860, avaient fait la force e:
la grandeur du régime, nous savons maintenant où
peuvent nous conduire les réformes annoncées et
de quel pas la France peut marcher dans la voie
des libertés constitutionnelles.
Les réformes, en politique, valent surtout par les
hommes chargés de les appliquer. S'agissait-il d'u-
ne expérience à faire, d'un progrès à réaliser? Tou-
te la question était là pour nous. Une expérience
voulait des hommes dont l'arrivée au pouvoir eût
été elle-même une aventure. Nous entrions a.Iors-
dans l'inconnu, sans garanties pour le lendemain,
livrés tout entiers aux éventualités des prétentions
personnelles.
Le progrès, au contraire, exigeait cette sûreté de
vues, cette force de caractère qui. en présidant de-
puis six ans au développement régulier de nos li-
bertés constitutionnelles, a pu assurer dans la pra-
tique, en faisant abstraction des personnes, le suc-
cès des enbrts combinés du gouvernement et des
représentants du pays.
Quand, l'an dernier, la majorité impassible ré-
sistait aux sollicitations d'un groupe sorti de ses
rangs, el!e proclamait le principe delà perfectibi-
lité do la.Constitution, mais elle déniait aux mino-
rités le droit et le pouvoir de faire brèche au pacte
cons'itut'onne). C'est cet esprit conservateur, qui
n'abandonna pas un instant ta majorité, que nous
sommes heureux de retrouver dans le nouveau mi-
nistère; c'est ce sentiment profond des conditions
d'existence dfs gouvernements fondés sur la vo-
lonté nationale et non sur le caprice des partis,
que nous voyons avec satisfaction planer au-dessus
de la situation. Ernest Dréolle.
Plus d'un mot dans les passages précé-
dents mériterait d'être souligné; mais nos
lecteurs les remarqueront eux-mêmes et
croiront sans doute y trouver des révélations
curieuses sur la phase que vient de traver-
ser la politique intérieure.
La Z~'6e~e, au contraire s'éloigne du
Const~MftOHH~. Le point de vue auquel elle
se place ressemble beaucoup a celui de la
Pa'n'g mais en regardant per la même lor-
gnette quesonconfrère, elle voit les choses
tout différemment.
Nous avons été, dit-elle, le Mêle interprète de
l'opinion publiqae en disant que le pays accueille-
rait avec un sentiment de vive confiance la lettre
de l'Empereur, publiée hier matin.dans le ~on:-
tf'ur. Nous cesserions d'être l'organe sincère de l'o-
pinion si nous ne disions pas qne l'eflë! produit par
la lettre de l'Empereur a été singulièrement amoin-
drie par l'annonce, dans un supplément du AfoTM-
.tcw, de la composition du ministère chargé d'ap-
pliquer la pensée impériale. MM. de La Valette et
Baroche restent ministres; M. Rouher reste avec
une situation agrandié. Ceux qui partent ce sont
MM. Fould, Béhic, CbasseIoup-Laubat, tous trois
anciens parlementaires.
Le décret supprime l'Adresse, voilà ce qu'il y a
déplus clair et quant au droit d'interpellation, il
est permis de .dire, sans en méconnaître, l'impor-
tance, qu'il est la :p0ttion la moins considérable de
la réforme du 19 janvier ce qui est véritablement
important, ce sont !es deux promesses relatives à
la pressé et au droit de réunion.
MM. Rouher, de La Yallette et Barooho ayant re-
tiré leur démission, c'est de leurs cerveaux que doi-
vent sortir la loi organique de la presse et la loi ré-
glementaire du droit de réunioa.
Que fauUl en attendre?
Que faut-il en espérer?
Que faut-il en craindre?
En sera-t-il de la toi réglementaire .du droite
lement le terme qui échoit dans deux mois,
mais encore le suivant. Vous aurez la bonté
de me réserver ces deux quittances et d'accepter
les trois louis qui resteront sur cette somme
comme remercîment de la peine que vous aurez
prise.
~ËDOUAM DEYI!.LE..e
Ainsi, vous n'avez pas d'autres renseigne-
ments ? dit Agathe après lalecture de cettelettre.
––Non, mademoiselle, sinon que je me suis
acquitté de ma mission.
C'est vraiment fâcheux, fit Agathe en es-
camotant la lettre qu'elle avait feint de replacer
sur la cheminée, puis elle sortit de la loge.
EUe rejoignit bientôt sa sœur dans les galeries
de fer qui ont une double issue, l'une sur le
boulevard des Italiens, l'autre sur la rue de
Choiseul.
Valérie s'y promenait avec impatience, exa-
minant d'un œil distrait les nombreuses fantai-
sies de ce bazar.
Ah! te voici, dit-elle, en allant au-devant
d'Agathe.
Lis cette lettre qu'il a adressée hier soir
à son portier.
Valérie prit la lettre, la parcourut rapide-
ment et demeura altérée.
Parti pour six mois ou plutôt parti pour
toujours [.murmura-t-elle. Non, cela ne peut
pas être; c'est une nouvelle ruse.
Comment en avoir la preuve? dit Agathe.
–Je l'ignore, mais je l'aurai.
Et Valérie entraîna sa sœur du côté de la rue
Richelieu. Elle venait de s'aperevoir que la
lettre d'Edouard était marquée aux initiales de
Barazer. Cela changea ses soupçons en certitu-
de. Elle s'imagina que l'armateur l'avait retiré
chez lui et obligé d'écrire cette lettre. Mais elle
n'é'ait pas si sotte, disait-elle, que de se laisser
prendre à ce piège trop naïf.
La maison de M'~ de Pradëres devait être
le centre de cette conspiration, et elle s'y ren-
dait avec la ferme résoiutioade reconquérir son
amant par tous les moyens possibles.
Mais la, de nouvelles déceptions l'attendaient.
réunion comme il en a été de la fameuse !oi abo-
lissant la contrainte par corps, so'enneHement
promise par l'Empereur, réduite a rLn dans l'ap-
plication ? f
En sera-t-il de !a loi orgaNiqaedo la presse com-
me il en a é!e de la réo~anisation de l'Allé ie,
so'ecneUement annoncée dans la lettre de l'Empe-
reur au marécba) Mac-Mahon ?
S'il en devait être ainsi, i) ne resterait de la re-
forme'du 19 janvier que ta partie, des à présent dé-
finitive, !a suppression de t'Adresse. C~enf
DMuerMOt'y.
La Zt6e!'
intentions des ministres hi celtes de l'Em-
pereur.
Le ?Ymfs du 21 publie sans le moin'Jre com-
tnentau'e la traduction de la lettre de l'Empe-
reur Napoléon au ministre d'Etat et le decre[
qui la suit.
Nous recevons cependant, déjà, quelques
appréciations des journaux étrangers.
OnIitdansl'jEt~/M'n~ .S/o'duS.l
SgLes changements constitutionnels opérés en
France sont importan's. D'après tes renseigQemenis
qui nous pan'ienneot, ces changements paraissent
être d'une nature avantageuse.
Nous croyons, dit le SMM du 21 janvier; que
le peuple français trouvera de grands avanta-
ges dansées changements proposas; cous avons
Je ferme espoir que ce n'est peut-être là que le
prélude de plus grandes et de plus importantes
réformes; que l'Empereur, ayant une fois
commencé F œuvre, ne s'arrêtera pas en che-
min et qu'il poursuivra sa noble t&che.
Le ~br?t:M~ ~fet'cM dit que les libertés con-
cédées par l'Empereur sont peu de chose en
elles-mêmes, mais cependant qu'elles confèrent
aux Chambres françaises tous les pouvoirs
qu'exerce pratiquement le Parlement anglais.
c. I/EFÈYRE.
BE LA NÉCESSITÉ DE L'ÂMQRTiSSEMEKT
L'excédant de-recettes constaté par le
dernier tableau de nos revenus publics,.
insère au ~bnt7eMr du '!6 janvier, ramène
naturellement la pensée publique sur .la
question de l'amortissement que la loi de
i 866 a réorganisé. Si ces excédants de reve-
nus devaient toujours correspondre à des
augmentations parallèles de dépenses, I! ar-
riverait unmoment où TEtat serait tout, où le
fonctionnement de son administration ab-
sorberait toutes les forces sociales, èt où la
richesse publique, frappée ainsi dans ses
sources de production, ne pourrait plus sup-
porter le prélèvement de l'impôt, et laisse-
rait les pouvoirs publics sans action devant
une société civile sans ressources.
Quelle que soit la prospérité d'un pays,
un budget de deux milliards est excessif; à
plus forte raison si ces deux milliards ten-
dent, à s'augmenter d'année en année, sous
l'inûuence d'Idées économiques aùssPfaus-
ses que dangereuses. Nous avons déjà com-
battu bien souvent le système des travaux
publics exagérés, dont !e moindre inconvé-
nien! est de faire payer mille francs à l'Etat
ce que l'industrie privée obtiendrait pour
cinq cents. L'intérêt de l'avenir nous oblige
à réclamer aujourd'hui, plus que jamais,
qu'on revienne en arrière sur ce bubget de
deux milliards, et qu'on applique désor-
mais tous les excédents de recettes, non a
élargir encore le cercle d'activité de l'ado~-
nistration, toujours funeste a l'activité du
pays, mais à l'extinction de la dette.
Cette dette s~ève aujourd'hui à 34.0
millions 797,757 francs de rentes, corres-
pondant à un capital de 10,937,3) 9,078 fr.,
–prèsde milliards.EIle n'était, en '!8!4-,
que de 63,307',637 franco de rentes, et en
4854, au moment de la .guerre d'Orient, de
203,233,745 francs.'Etie dépasserait 400
millions de rentes, si le fameux milliard de
la paix devenait une réalité. Or, ce sont là
des chiffres accusateurs qu'aucune théorie
gouvernementale ne peut justISer. La dette
totale de l'Europe occidentale ne dépasse
pas 38 milliards. Nos onze milliards repré-
sentent donc beaucoup plus du quart de
cette dette; et si on la compare à la totalité
Toute la famille était partie pour un long
voyage, et le porter lui déclara assez brutale-
ment qu'il n'avait aucun autre renseignement
à lui fournir, attendu qu'i) ignorait lui-même
le chemin qu'avaient pris les dames de Pra-
dëres.
Valérie comprit aussitôt que le concier-
ge était véritablement humilié du manque de
confiance de ses locataires, ou qu'il était payé
pour garder le silence. Que résoudre? La nou-
velle pouvait être fausse'; mais comment faire
dans ces deux cas pour forcer l'appartement de
~me pradëres? Elle eut la folle idée d'en
faire briser les vitres qui donnaient sur la rue
afin de voir si personne ne se montrerait; par
malheur, les persiennes étaient rigoureusement
fermées.
Ces dames cherchent quelque chose ? de-
manda tout à coup un portefaix qui quitta sa
sellette en remarquant l'air inquiet des daux
sœurs.
Paris est le pays par excellence des gens of-
ficieux. Que quelqu'un s'y laisse choir, y
fasse fausse route, ou s'y trouve subitement in-
disposé, vingt personnes sont là pour le rele-
ver, le piloter; ou lui porter des secours et im-
proviser au besoin une quête en sa faveur.
Valérie examina attentivement le commis-
sionnaire
Nous. cherchons M" de Pradëres, lui dit-
elle.
C'est en face qu'elle demeure, madame,
mais elle est partie en voyage depuis hier.
Etes-vous certain de ceia ?
–C'est moi, madame, qui ai aidé son do-
mestique à descendre les malles, et qui de plus
lui ai fait avancer une'voiture pour les trans-
porter..
Transporter où?
Je l'ignore, madame, le domestique ne le
savait pas lui-même; je me souviens seulement
qu'il a dit au cocher de les conduire au chemin
de fer de Lyon.
–I~est extraordinaire, poursuivit Valérie,
que lear domestique n'ait pas été instruit du
bat de ce voyage.
du revenu national, c'est la plus lourde
charge qu'un pays ait jamais supportée d'u-
ne manière continue. Cependa.n,~o~B so.tU:-
mes la seule nation qui n'a)~pas'.encore\
!e courage de couper enfin lef" mamans sa
racine. :B.f~ .?:'
Sans doute les Etats-Unis ~ou's&n.t.d.~g~-
té, dans ces derniers temps, ~'pâp~'aùx~
vagesdela plus'aûreuse gue'rr~'e~e~,)~~
triste ~et douloureux honneur dë'8~a~
ter rapidement une dette national exor-
bitante. L'Union américai devait, au
septembre '!885, S,75i,689,371'dollars.
Mais, outre que ces 14 miiliards de francs
ne constituent pas en réalité, de l'autre
côté de 1 Océan, un fardeau aussi écra-
sant que celui de nos 11 milliards, l'Améri-
que n'a pas hésité un instant, une fois la
guerre terminée, à vouloir s'en débarrasser
à tout prix. Le 3) octobre 1368, elle ne de-
vait plus que 3,S51,3!0,008doMars.E!Ie.
avait donc payé, en quatorze mois,
208;37S,565 dollars, plus de ,100 millions,
et sou ministre des finances, M. Mac-Cul-
lough,n'en trouvait pas moins la situation
unancière des Etats-Unis anormale et mal-
saine. Que dirait-il donc de la nôtre?
Avons-nous besoin de rappeler mainte-
nant les eSbrts soutenus ds l'Angleterre
dans le même sens ? Plus qu'aucune autre
nat''on du monde, cependant, l'Angleterre
peut se donner le luxe d'une énorma dette.
Ses immenses'fortunes mobilières et immo-
bilières, son crédit sans égal, son commerce
universel, son vaste empire colonial de
l'Inde et la hardiesse toujours heureuse de
ses entreprises, sous un régime qui sait ho-
norer l'Initiative individuelle, lui permet-
tent de ne pas s'inquiéter de quelques cen-
taines de millions de plus ou de moins dans
son budget.
Mais si l'Angleterre est riche, elle est sen-
sée. Ses hommes d'Etat ne se contentent
pas de vivre au jour le jour. Ils prévoient
l'avenir. Ils savent que chaque génération
amène avec elle des bssoins nouveaux à sa-
tisfaire, et que tou'e obligation du passé
non satisfaite devient une entrave pour l'a-
venir. I!s se sont donc appliqués, depuis
1815, c'est-à-dire depuis la conclusion de
la paix, à réduire progressivement ia dette
de la guerre, et les eS'orfs de M. Gladstone
ne sont que l'application plus énergique
d'un système qui appartient à tous ses pré-
décesseurs.
Aussi la dette anglaise s'était-elle allégée
de 1 8 5 a 1 854. de 10! ,749,000 liv. sterl. (2
milliards 735 millions de francs), précisé-
ment dans cette même période qui portait la
nôtre de 1 miliiard environ a 7 milliards.
La guerre de Crimée a suspendu un mo-
ment cette extinction graduelle. Mais aussi-
tôt Sébastopol tombé, l'amortissement, par
les excédants de recettes, a repris son fonc-
tionnement régulier, et en rachetant pour-
820 m'IIions de francs de 1857 à 1886,
il. a complètement annulé l'augmentation
produite par les nécessités de la guerre
orientale.
Voilà comment se gouvernent les nations
sages qui s'en tiennent pour les Ënanccs de
l'Etat aux notions vulgaires de l'économie
domestique, et qui laissent aux fils de fa-
milles embarrassés de leur héritage la théorie
étrange qu'on s'enrichit en s'endettant. Voi-
là comment procèdent à nos côtés la Hol-
lande, la Suisse et même la Prusse, c'est-à-
dire tous les nations qui prospèrent. La
Hollande, peur qui la tonne .'d'c-r est pres-
que une unité monétaire, ne doit plus au-
jourd'hui que 2 milliards 135 militons. La
Suisse, qui avait emprunté 11 millions en
'!858 et 1857, en a déjà payé presque les
trois quarts (7,300,000 fr.) et si nous vou-
lions connaître le secret des victoires de la
Prusse, nous le trouverons dans ce fait
qu'elle n'avait, en 1866, qu'une dette d'un
milliard 75 millions, tandis que l'Autriche,
écrasée par l'abus du papier-monnaie, et
par conséquent sans moyens d'action nnan-
cière, se trouvait à la merci d'un coup de
main et devait être tuée par une bataille.
Serons-nous les seuls à ne pas compren-
dre la signification de tels exemples? La
France est riche, nous le savons assez. Spn
budget, de plus de 2 milliards, le proclame
et l'atteste. Mais est-elle assez riche pour
supporter le poids de dix générations d'em-
prunts ? Et ne serait-il pas temps de revenir
–Oh, madame, il paraît que cela a été dé-
cidé tout a coup; la femme de chambra elle-
même n'en avait pas été avertie, ce qui l'a
beaucoup fâchée.
–C'est singulier, ut Valérie.
Oui, cac ces dames étaient sorties le ma-
tin de très bonne heure sans rien dire ce n'est
que dans l'après-midi qu'un monsieur est venu
donner l'ordre aux domestiques de faire les
malles immédiatement et de se mettre en-route.
Un monsieur d'une cinquantaine d'an-
nées ? demanda Valérie qui crut saisir un nou-
vel indice.
Un homme d'à peu près cinquante ans et
qui parle comme les gens du Midi.
C'est M. Barazer t s'écria Valérie.
Je crois au fait que le domestique a pré-
noncé ce nom-là.
–Et ce monsieur é!ait seul?
–Tout seul, madame.
Et il s'est ensuite éloigné de son côté ? i
Oui; madame, après le départ des domes-
tiques.
–C'est cela, U est venu ensuite chez moi
pour achever son ouvrage en nous faisant poser
comme des marionnettes, pensa Valérie qui se
sentait des vipères dans la poitrine.
Elle donna cinq francs au commissionnaire
et s'éloigna en s'appuyant cette fois sur le bras
de sa sœur. °
–R me semble; murmura-t-eile, que j'au-
rais la force de déchirer tous ces gens-la avec
des ienaUtes. Mais où les retrouver mainte-
nant ? ajouta-t-eile avec rage. Le chemin de fer
de Lyon.
~–Ça peut mener au bout du monde; 6t
observer Agathe.
Comme à cinq lieues N'importe -je les
retrouverai, dit Valérie avec une de ces réso-~
luttons que les obstacles ne font qu'irriter.
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