Titre : La Presse
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1867-01-05
Contributeur : Girardin, Émile de (1806-1881). Directeur de publication
Contributeur : Laguerre, Georges (1858-1912). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 05 janvier 1867 05 janvier 1867
Description : 1867/01/05. 1867/01/05.
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Grande collecte... Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail
Description : Collection numérique : La Grande Collecte Collection numérique : La Grande Collecte
Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/03/2008
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BU8EM!:D'MO!)NEHENT.tS3.RUEMOa'rSMYRE
Samedi 8 janvier i§@7
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S MUM (PM!seid~artS!i:eHt'd9taSsEe) ij 'Su
M!iONCES,8,PLDELaBMRSE.En,BUEC09-HËRON
TMt~quiconcernerAdsmistratIo~ûuJô~ au Gérant 31'Asnée L'AdmmistrationserëserveIedroitdemodiaer.IarëdactiondesAnnonces~
· a,
A partir du 5 janvier, la Presse publiera
toutes les semaines une Causerie parisienne j
deM.ALBERTWOLFF.
Après
LES AMOURS BE-PASSAGE
'DE
M. GEORGES FATH ~L
~u.i ôbtIeïmen'Tua si légitime succès,
La -Presse publiera
T A ~'M'F'B' ~M'F
Ae~. %
DE
P&ÂNCHE-B1BRÂYE
remaa parisien
PAR
Ë.POmSDUTEMAiL
LA LEVÉE EN 1~
épisode des guerres de la Révolution
PAR
'M. EMKaANN-Œmi~
LA TEBM ~U~lTE
dernier épisode des Ft'Me~ de Co!?!
Divers Romans et Nouvelles par
MM. ARMAND LAPOINTE, ALFERD DES ESSARTS,
CAMILLE FARCY, EMILE VILLARS, D. DE
BOBEN, HENRI DE LACRETELLE, CtC.
('
Voir, à la 3* page, la liste de& Primes of-
fertes a nos abonnés.
PARIS, 4 JANV!ER
LA QUESTION B'BONNEUR
Sous ce titre, M. A. Guéroult publie, dans
TO~tttonna~tOKa~s, la déclaration suivante
Le Coun-tf'r /rattfa:s et le Pa:/< en iaserant le
jugement qui les condamne comme diHamateurs, 1
fent remarquer avec raison que la loi sur [a diSa-
mation ne permet pas la preuve des faits allégués,
et annoncent, plus ou moins clairement, qu'ils re-
prendront en temps et lieu, devant les électeurs, le
travail d'accusation systématique que le premier de
ces journaux poursuit depuis quelque temps contre
moi,etauqnelle second s'e~t récemment associé.
Est-ce que le titre de difTitnateurs ne sufSrait
pasta l'ambition de ces journaux? et aspireraient-
t)s vraiment a se f&ire délivrer un brevet en règle
de calomniateurs?
'Ce B'est pas nous qai regretterions de les voir
entrer dans cette voie; qu'ils se mettent à l'oeuvre
tout de suite, aujourd'hui même.
MM. Paul de Cassagnac, Vermorel, Villaumé, La-
rocbejaqueleiu, Crampon (je ne crois oublier per-
sonne), se sont, paraît-il, donné pour mission de
répandre des soupçons, vagues et généraux de vé-
nalité, sur la presse parisienne, que le Cour~tf!-
/'raKGaM s'est chargé de faire converger eOBtre moi.
Certainement ces messieurs ne se sont par lances
dans une pareille entreprise, sans avoir pris leurs
précautions et sans avoir les mains pleines de do- f
cuments. Qu'ils les produisent dans leurs journaux,
je prends 1 engagement de ne pas leur faire de pro-
eës, et de ne troubler en rien l'exhibition de leurs
preuves. Qu'ils établissent que j'ai vendu à la Prus-
se la grandeur de mon pays, que j'ai eté soldé par
l'Italie, enfin tout ce qu'ils savent. Qu'ils prennent
leurs aises et ne reculent devant aucune révélation
pour éclairer les lecteurs de l'Opt~tOM ns~onsie et.
les électeurs de la 6° circonscription. Je renonce
en lenr faveur, en 'ce qui me concerne, à me cou-
ïrir de la protection des lois.
MBïLLETON BE LA jME~SE
M S JANVŒB 4867
LE$ âMMRS DE PASSAGE
Victor Ozanne, celui dont l'esprit était le plus
libre, entreprit le premier de rendre aux con-
vives de sa future belle-mëre l'immense service
social qui consiste à mettre le feu aux poudres
de la conversation, certain de trouver a tout
événement des partenaires dévoués dans Alice
et dans sa sœur.
Comment, Lucile, dit-il a!ors, vous souf-
frez qu'Edouard dîne à vos côtés avec ce parfait
recueillement qui ferait croire qu'il accomplit
une œuvre de mortincation ? 2
Moi ? fit Edouard en entendant prononcer
son nom.
–Là, vous l'avez réveillé, s'écria malicieu-
sement Lucile.
Réveillé I oh 1 mademoiselle, répondit
Edouard; qui comprit aussitôt la maladresse de
son silence.
Mademoiselle veus m'appeliez tout sim-
plement Lucile autrefois.
Que veux-tu? ma chëre enfant, reprit Ba-
razer, Edouard est devenu si grave depuis un an
qu'il prend au sérieux môme les jeunes et jolies
Elles comme toi. Et puis, s'il te nommait encore
Lucite, tu pourrais .t'oublier au point de'le nom-
mer encore Edouar.d,et que deviendrait, je te
prieda me le dire, sa dignité d'avocat?
Mon cher monsieur Barazer~ on est plus
courtois au palais on ne fond pas à l'impro-
yiste sur les gens, on. leur .laisse au moins le
temps de préparer leur défense.
Eh bien, je t'ajourne. au dessert. Pré-
pare d'ici là tes arguments a ta fantaisie mais
surtout sois clair et bref; explique-neus ta
transformation, ditEaraxer en appuyant sur ce
mot, ou je te psrce à jout* comme un adversaire
indigna.
Ce roman peut être repMdctt par !es jom'naux
mi ont ua tMtte.avec la Société ~es Gens de let-
tres.–TrsaactMNr~erYëa.
Seulement il est bien.entendn/ear il faut que
l'enjeu soit égal, quf~oduisent rien qui
Justine cette accusation si grave, ils me reconnsî-
iront le, droit (dont j'userai) de les traiter comme ils
l'auront mérité, et de dire d'eux ce que tout le
monde en pensera.
Que si cette forme d'accusation publique intimi-
de leur pudeur ou gêne leur liberté, qu'ils délè-
guent des arbitres, j'en désignerai de mon côté, et
its procéderont ensemble à une enquête dont le ré-
sultat sera publié.
It est bien entendu d'ailleurs que je me réserve,
à mon tour, le droit d'édifier l'opinion publique sur
le but et la provenance réelle des attaques systé-
maiiques.dontje suis l'objet.d.SeérouIt. -1 1l'
L'influence que l'on reconnaît a la presse
sur les affaires publiques, pour s'exercer
avec fruit et pour être admise par tout le
monde comme légitime, doit avoir sa source
dans l'autorité morale des écrivains.
Le rôle qui appartenait à l'orateur, dans
la cité antique, oùtoutse.décidaitsurlaplace
publique. par le suurage des masses popu-
laires, est dévolu, dans nos sociétés moder-
nes, au journaliste. C'est lui qui prépare,
qui forme, qui détermine les convictions
des électeurs dont ld volonté s'impose, par
le scrutin, à tous les pouvoirs publics. Les
écrivains de la presse doivent donc prendre
pour règle de leur profession la belle défi-
nition que Cicéron donnait de l'orateur H?'
&OKUS dtC6H(K perdus.
La première condition pour écrire sur les
affaires publiques, ce n'est donc pas d'avoir
du talent, c'est d'être un honnête homme.
Nous avons, en même temps, le devoir
d'accepter pour nous tous cette publicité
que nous imposons à tout ce qui a un ca-
ractère public. La presse doit être une
maison de verre, aiin que personne n'y
puisse être, nous ne dirons pas coupable,
mais même simplement suspect; car l'écri-
vain qui forfait à la loyauté et à l'honneur
ne ruine pas seulement sa considération
personnelle, il frappe de suspicion et met en
péril ~'aurorité morale de tous ses con-
frères.
C'est avec un profond regret que nous
avons assisté, dans ces derniers mois,
à des polémiques dans lesquelles nous nous
sommes, a dessein, abstenus d'intervenir.
Il ne nous semble pas qu'il puisse y avoir
pour un écrivain d'extrémité plus douloureuse
quededirigercontreun autreécrivaindes im-
putations qui, en frappant un adversaire,
risquent fort'd'atteindre la presse tout en-
tière, et qui deviennent infailliblement des
armes entre les mains des nombreux enne-
mis de toute liberté de penser ou d'écrire.
Mais, quelque regrettable qu'en puisse
être l'origine, à quelque entraînement qu'el-
les puissent être attribuées, lorsque des im-
putations de vénalité viennent à se produi-
re, il est impossible qu'elles tombent à ter-
re. II est indispensable qu'elles soient rele-
vées et qu'il en soit fait justice par la seule
voie qui puisse porter la conviction dans
tous les esprits, par l'examen et la discus-
sion.
Nous ne pouvons donc qu'approuver la
résolution que M. Guéroult annonce elle
était devenue indispensable. M. Guéroult se
devait à lui-même de la prendre il le de-
vait au journal qu'il dirige avec une habi-
leté reconnue de tous; nous ajouterons qu'il
le devait à ses confrères.
La presse française traverse, en effet,
une crise décisive. Comme toutes les insti-
tutions de notre pays, il était impossible
qu'elle ne ressentît pas un certain contre-
coup de l'établissement du suffrage univer-
sel. Sa sphère d'action ~est plus vaste, ses
lecteurs sont beaucoup plus nombreux; ils
sont moins en état de raisonner leurs juge-
ments ils sont plus accessibles aux impres-
sions vagues aux préventions mal déa-
nies, aux rumeurs calomnieuses.
Il est donc arrivé qu'au moment où la
portion la plus éclairée de la nation souhai-
tait manifestement la restauration des an-
ciennes franchises de la presse, et ou le
gouvernement était amené à examiner cette
question, l'honnêteté et l'indépendance du
journalisme parisien se sont trouvées sous
UM vive rougeur colora le front d'Edouard à l'
ces derniers mots.
Ressentait-il pour la première fois une sorte
de honte en songeant qu'il avait, ~depuis un an,
négligé les amis de sa famille pour une femme
telle que Valérie? Subissait-il tout à coup le su-
blime ascendant de ce qui est pur et honnête,
ea bien se révoltait-it plutôt à la pensée de voir
son tuteur porter ses investigations sur sa con-
duite secrète? Personne n< put deviner ce qui
se passait dans le cœur du jeune avocat, qui
répondit d'une voix assurée
J'accepte la remise, cher monsieur Bara-
zer.
M* de Braderez, poussée par l'ardente sol-
licitude que la tendresse maternelle donne aux
femmes, cherchait à lire au fond de cette âme.
Si elle n'avait rien entendu de sa conversa-
tion avec Henri, l'air distrait du frère d'O-
zanne l'avait frappée. Il n'aimera jamais ma
pauvre Lucile, se disait-elle, le cœur rem-
pli d'amertume, puis elle reportait instinctive-
ment ses regards sur Victor, Alice, M" Pascal
et ses enfants, qui faisaient tous, en quelque
sorte, ménage ensemble. Un rire franc, pro-
longé, et que la naïve gourmandise des entants
avait d'abord eccasionné~ éclatait à chaque in-
stant au sein de cette petite réunion.
Alice y joaait par anticipation à la mère de
famille et se plaisait a combler ses petits voi-
sins de baisers et de friandises.
Edouard Deville, qui depuis sa discussion
avec Barazer avait fait un effort sur lui-même,
ou que les grâces de Lucile avaient fini par
impressionner, déployait auprès de la jeune
fille toutes les ressources de son esprit.
Vivement attaqué d'abord, il s'était hâté de
répondre avec le même entrain pour ne pas
donner une trop mauvaise opinion de lui, puis
les deux jeunes gens avaient sans doute pris
plaisir à cette lutte d'innocentes épigrammes,
où l'anectien mutuelle, mal déguisée, apparaît à
chaque mot, car lis se souriaient avec abandon
comme pour reconnaître, en définitive, qu'Us se
trouvaient charmants tous )es deux.
Barazer s'était plu à remarquer les nouvelles
façons d'Edouard, et avait déjà échangé avec
M~dePradères des regards qui signifiaient
clairement <( Eh mais, je n'aurais pas mieux
attendu de lui. s
Pascal, seul, paraissait sous 'le poids d'une
préoccupation tenace qui lui causait même les.
plus singulières distractions.
–Tu sais, mon cher Henri, que M~' Au-
vray a perdu son dernier enfant? lui disait Ba-
razer, cherchant à l'émouvoir par une de ces
le coup de suspicions injurieuses. Ces sus-
picions ont été le point de départ d'une po-
lémique dont le principal effort a paru con-
verger contre M. Guéroult et le journal qu'il
dirige, mais qui rejaillissait sur toute la
presse.
Ce n'est donc pas a M. Guéroult seul,
c'est à tout le journalisme parisien qu'il im-
porte que la question des rapports de la
presse avec les gouvernements et les finan-
ciers soitéclaircieet vidée à fond. IIestbo~;
ii pst'nécëssaire qu'il soit établi, une fois
pour toutes, qu'un journal politique est une
œuvre de conviction, et que la vénalité,
quelque forme qu'elle revête, n'y peut pé-
nétrer. Si des écrivains ont aliéné leur in-
dépendance personnelle, si des directeurs
et des propriétaires de journaux ont fait ar-
gent de leur intluence si la défense de cer-
taines causes, l'éloge ou le bl&me de cer-
taines affaires, l'appréciation des faits iinan-
ciërs et commerciaux ont été le sujet de
marchés honteux, toute lapresse honnête et
loyale n'aura qu'un cri elle demandera
qu'on chasse les traficants du temple. Si rien
de tout cela ne se fait et n'est possible, on
ne pourra plus s'autoriser de la calomnie
pour infirmer l'autorité de la presse et ses
droits à la liberté.
CUCHEYÂL-CLARMNY.
Une dépêche télégraphique datée de
Constantinople, le 2 janvier, annonce que
la Porte a permis aux navires de guerre
français, anglais et russes, de transporter
de Candie en Grèce toutes les familles qui
veulent émigrer..
Cette mesure, qui préviens des rigueurs
toujours compromettantes pour le pouvoir
souverain, et qui est en même temps de na-
ture à hâter le rétablissement de la paix
dans l'île, mérite, suivant nous, une entière
approbation.
La dépêche suivante, si elle est con6r-
mée, explique et complète' celle qui précè-
de. Les détails qu'elle contient permettent,
en eSet, de prévoir la fin prochaine de la
révolte
Constantinople, 3 janvier.
Les insurgés candiotes ont été mis en déroute
près de Pbénus. Six. mille volontaires grecs et ita-
liens, qui comba~aient avec les insurgés dans les
districts de Selinos et de Kissamos, ont fait leur
soumission.
Le bâtiment de guerre ~mo':? a apporté à Cons-
tantinople huit mille fusils et trophées livrés par
les paysans.
Si les volontaires accourus de la Grèce et
de l'Italie mettent bas les armes et que les
paysans livrent leurs fusils, où serait dé-
sormais la lutte et comment se continuerait-
elle ?
On lit dans I'Op:nMne
Le gouvernement italien a conseillé à la Subli-
me-Porte d'accorder à la Servie l'évacuation des
forteresses qu'elle demande.
Si l'on en jugeait par la note suivante du
journal l'T~e~te sentiment qui aurait inspi-
ré ces conseils serait bien différent de celui
qui a inspiré le langage de la diplomatie
française depuis que l'insurrection de Can-
die semble avoir tenté de remettre à l'ordre
du jour de la politique européenne la ques-
tion d'Orient.
La France engage la Porte à céder aux demandes
de la Servie.
Ces demandes ont pour objet l'évacuation des
forts occupés par les Turcs sur le territoire serbe
et celle de la citadelle de Belgrade.
Il s'agit, pour. !a France, de reculer autant que
possible l'explosion de la question d'Orient. C'est
ce qui explique également sa conduite en G! eue
et dans ks.eaux de Candie. Mais, malgré tous ces
ménagements, la guerre d'Orient semble éclater de
tous les côtés à la fois. On peut dire que l'incendie
est allumé. Qu'importe de supprimer une étincelle,
d'autres jaillissent aussitôt du sol. Toute la pru-
dence des puissances occidentales ne saurait con-
jurer l'embrasement qui se prépare.
E. BAUER.
nouvelles que les pères n'apprennent jamais
indifféremment.
Pauvre petite bête répondit Henri en
hochant la tête.
–Que me dis-tu donc la? Je te parle de la
mort d'un enfant, et tu me réponds.
Oh pardon, pardon, mon père, je pensais
à tout autre chose oui, c'est un grand mal-
heur.
On s'était levé de table.
~me de Pradëres, un peu rassérénée par la
conduite d'Edouard, éprouvait le besoin de ré-
pandre sa joie, elle voûtait, l'excellente femme,
sauver le bonheur de M°~ Pascal en forçant son
mari à rentrer en lui-même.
–Etes-vous favorisé! cher monsieur Pascale
dit-elle en l'amenant auprès de Cécile, de pos-
séder une si charmante femme Je disais tout a
l'heure à votre beau-përe que vous seriez un
homme abominable si vous ne la rendiez pas
heureuse; si vous n'étiez pas constamment~
prêt à tous les sacrifices pour la récompenser
de vous avoir donné de pareils enfants.
–Et vous aviez raison, madame~ répondit
Pascal en évitant malgré lui le regard de M'°"
de Pradères, mais j'ose espérer que Cécile n'a
pas de plaintes à formuler contre son mari.
Cette dernière phrase fut dite d'un ton léger.
Dieu m'en préserve~ mon cher Henri, ré-
pondit M" Pascal en lui tendant la main.
Henri éprouva un nouveau remords, plus vif
que les autres, à cette touchante preuve de
confiance.
M"~ de Pradères devina ce qui se passait
dans le cœur du coupable et continua
C'est seulement ainsi que je comprends
les ménages. Quant à ces maris braconniers qui
ne franchissent le seuil de leur maison quepour
oublier femme et enfants, et dont la vie est une
éternelle course au plaisir, vous conviendrez
avec moi qu'ils sont indignes de sympathie, in-
dignes même du respect de leurs propres en-
fants.
–Bien plus, chère madame de Pradëres, ils
sont indignes d& respirer, et je demande au pays
leur étoufïement général, s'écria joyeusement
l'architecte, qui voulait échapper par une plai-
santerie à l'embarras que lui causait ce sujet
de conversation.
Mon ami, lui répliqua a demi-voix M°" de
Pradères en l'eatraînant a l'écart, vous allez un
peu trop loin. Moi, par intérêt pour votre
femme et vos enfants, je ne demandé que leur
conversion immédiate.
Henri et M*~ de Pradères échangërent alors
antTPTïN TPH~fB&O~T~nP
BuLLttiiNt ihLtjuîmrai~UJn 1
PraMe
Berlin, 3 janvier, soir.
La prise de possession des territoires cédés par
Hesse-Darmstadt et la Bavière aura lieu )e S, à Orb,
où se rendront les commissaires prussiens.
Les élections pour le Parlement de la Confédéra-
tion du Nord auront lieu le 15 février.
Berlin, 3 janvier.
On~it dans )a 'SRsr~e ~e ~Hems~ne ~M JYbrd :°
('Sur l'invitation de la Prusse, la Bavière et h Saxe
ont également nommé des p'énipotentiaires pour
prendre part aux négociations ouvertes à Vienne en
vue de reviser le traité de douane et de commerce.
»Le bruit d'un échange de la province de Hanau
contre la province hessoise du Rhin est dénué de
tout fondement.
B<8.t!e
Florence,3janvier,soir.
Le ministre de l'instruction publique est parti
aujourd'hui pour Naples dans le but de visiter l'U-
niversité et les autres é'abUssements d'instruction.
Le bruit qu'il s'arrêtera a Rome pour participer aux
négociations engagées avec le Saint-Siège est dénué
detoutfondemsnt.
Cirèce
Tries!e,4janvier.
On mande de Corfou, le i* janvier
« Des nouvelles de source grecque portent que
les insurgés de Thessalie auraient livré des combats
entre Radovitz et Zaimerka. 'Dne grande agitation
régnerait en Epire et un gouvernement provisoire
s'yseraitformé.
o On disait à Athènes que, pendant l'absence du
roi Georges, son oncle, le prince Jean, serait inves-
tidelarégence.x »
TnrqNte
Constantinople, 3 janvier.
-~nouvel ambassadeur de France, M.Bourée, a
présenté au sultan ses lettres de créance.
(~°Kce .HauM-BM~t'ef.)
CHR(meUE PCHTÏ9UE
Au premier rang des journaux qui cher-
chent h abuser l'esprit des Grecs, il faut pla-
cer l'.Mependancs /teKen:gue. Nous donnons
l'extrait suivant de cette feuiils comme un
tissu curieux d'inventions destinéesà égarer
le patriotisme a Athènes et a précipiter
dans une lutte déplorable pour tous un
royaume qui a besoin, plus que tout autre
Etat, de tranquillité et de paix
On assure que le gouvernement anglais, ému aux
récits des atrocités commises par les bordes du fa-
rouche Mustapha-Pacha, a chargé M. Dickson, son
consul à la Canée, de lui adresser une relation
exacte sur les cruautés commises en Crète par les
Turcs, l'engageant à puiser ses renseignements à
des sources non suspectes et à juger d'après sa
vieille expérience des hommes et des choses.
Le consul anglais aurait adressé à son gouverne-
ment une relation consciencieuse où S3 trouvent
exposés, sous des couleurs sombres, non-seulement
les actes de barbarie parvenus à la connaissance
du public, mais encore des atrocités inouïes sur
lesqueUes la diplomatie et la mauvaise foi avaient
taché de jeter le voile de l'oubli.
La démarche de la canonnière anglaise l'~MM-
rance et la formation d'un comité crétophile à Lon-
dres donnent à tous ces bruits une espèce de con-
firmation sur laquelle nous appelons l'attention de
noslecteurs.
On a parlé aussi dans quelques cercles politi-
ques d'Athènes d'une note que le cabinet de Saint-
Pétersbourg se proposerait d'adresser aux puissan-
ces protectrices de la Grèce, et par laquelle il pro-
poserait l'annexion de la Crète au royaume de
Grèce.
On a même avancé à ce sujet que le cabinet des
Tuileries ferait bon accueil à cette note, et que, ne
voulant pas se laisser devancer par aucune nation
dans l'oeuvre émahcipatrice et nationale que les
Hellènes poursuivent avec cette constance et cette
abnégationqui sont un gage de succès,il ne s'arrête-
terait pas là, et qu'il irait jusqu'à proposer l'an-
nexion à la Grèce de quelques provinces du conti-
nent.
De ce prétendu rapport deM. Dickson, de
ces propositions russes et de ces intentions
de la France, prête à réclamer pour la Grè-
ce des provinces continentales, il convient
de ne rien croire. Ceux qui seraient prêts à
un regard qui fut pour eux comme le dernier
mot d'une double révélation.
Vous êtes si bonne que je vous promets la
mienne. et, tenez, je puis ajouter en toute
conscience qu'elle est déj~t faite dit enfin
Pascal.
Vous l'avez donc revue hier soir, sans
cela vous ne m'eussiez pas comprise si vite~ dit
franchement M'°" de Pradères.
Oui, madame.
Et savez-vous bien ce qu'elle est venue me
dire? `?
–Non, madame, car elle n'est entrée dans
aucun détail là-dessus il lui a suffi d'appren-
dre sa méprise, dont j'ai encore à vous deman-
der pardon.
Au fait, monsieur ,vous aviez donc pris le
nom de ce pauvre Victor auprès d'elle?
Oh ) madame dit Pascal, vous ne le
croyez pas ? `l
–Eh bien tant mieux il m'en coûtait beau-
coup d'avoir ce reproche vous faire.
-Je m'étais donné au hasard le nom de Lau-
sanne, et la carte que vous savez, tombée de
ma poche, a seule produit cette eenfusion.
Vous allez trouver que je m'érige en con-
fesseur, mais j'ai besoin de vous dire un dernier
mot à ce sujet, et celm-là est bien grave. Cette
dame m'a donné à entendre que la position de
sa sœur nécessitait de votre part'une réparation
immédiate. Ce serait là un véritable maiheur.
Madame, dit Pascal en souriant, voici ma
réponse, vous la trouverez, j'espère, catégori-
que depuis un mois que tout cela dure, je
n'ai jamais entretenu cette demoiselle, fût-ce
pendant une minute, qu'en présence de sa sœur.
Ainsi l'histoire qu'elle m'a débitée.
Etait imaginée pourlesbesoins de la cause
qu'elle venait plaider devant vous, et qu'elle
avait la ferme intention de gagner tout prix.
–La malheureuse! dit M* de Pradères.
Ainsi vous ne m'en voulez plus ? reprit
Pascal.
Non, monsieur, car j'ai l'assurance que
vous tiendrez votre parole. Mais regardez
donc votre femme, et dites-moi s'il est possible
d'e& trouver une plus désirable!
Et M°~ de Pradëres ramena Pascal aux côtés
de Cécile.
Edouard ne semblait plus s'occuper que
de plaire Lucile; il l'avait suivie sur le
balcon, oti la jeune fille était allée s'appuyer
avec une grâce irrésistibie. Il était facile de de-
viner a l'attitude respective des deux jeunes
gens que leurs préoccupations et leurs désirs
s'abandonner a. la passion feront mieux de
consulter le T~Hes, et de se rappeler en
quels termes pleins de sagesse et de force
cette feuiile démontre l'Intérêt de toutes les
grandes puissances au maintien de la paix.
II y a dans les Etats une police qui pro-
tège en même temps les intérêts particuliers
et l'intérêt public celle-là est faite pour les
citoyens. Mais il y en a une autre qui n'est
que l'instrument du despotisme, et qui est
faite contre les citoyens. C'est celle-là qui
maintient l'ordre à Varsovie. A l'ordre de
mesures qu'inspire une semblable police se
rattache la proclamation suivante, publiée
par le JoMrna~ ~M;t'g~ des provinces polonai-
ses soumises a la Russie
Conformément aux règlements de police en vi-
gueur qui défendent la circulation en viUe durant
la nuit aux personnes qui ne soat pas munies d'un
permis de la police, le maître de police de la ville
de Varsovie fait savoir aux habitants qu'à partir du
13 janvier 1867, les permis pour la libre circula-
tion passé minuit seront sur papier jaune et en let-
tres noires. Il prévient donc les personnes intéres-
sées que les anciens permis doivent être échangés
contre des nouveaux, du l~au 13 janvier 1867.
Après ce délai, nul n'aura le droit de circuler en
ville après minuit, sans un permis délivré en la
nouvelle forme.
Les journaux de Berlin continuent le récit
des brillantes fêtes qui ont eu lieu le 1~ jan-
vier, a Potsdam, pour célébrer le soixantième
anniversaire de l'entrée du roi dans l'armée.
Apres la bénédiction des drapeaux et des
étendards, le roi, la reine, les princes et prin-
cesses de la famille royale revinrent à Berlin,
où Sa Majesté a reçu les félicitations de tous les
ministres, des ambassadeurs de France et
d'Angleterre, ainsi que des nombreuses dépu-
tations.
Le soir, il y eut au château un dîner de qua-
tre cents couverts. Le roi y a porté le toast
suivant au peuple et à l'armée
Avec vous tous, je salue le moment où nous nous
séparons d'une armée qui, désormais, occupera
une place mémorable dans l'histoire de la Prusse.
Il faut que la nouvelle année et les suivantes por-
tent les fruits de la semence sanglante qui a été ré-
pandue. Toutes les forces de la patrie doivent y
concourir; alors ne manquera pas la bénédiction
d'en haut qui nous a été si visiblement accordée
dans l'année écoulée au-delà de toute espérance.
Je me vois de nouveau entouré aujourd'hui d'une
partie des hommes de ma magnifique armée, que
j'ai réunis pour être témoins, en lieu saint, d'un
acte solennel, d'une armée dans laquelle je suis en-
tré, il y a soixante ans aujourd'hui, parlât grâce de
mon auguste père qui repose en Dieu. En suivant
ses voies, il m'a été donné de conduire l'armée que
lui et mon royal frère avaient formée à dés victoi-
res que vous/ mes camarades, avez remportées en
sacrifiant votre bien et votre sang.
A vous tous, encore une fois, mes remerdments
royaux!
Et maintenant, levez avec moi vos verres au
bonheur de mon peuple, dont est sortie une telle
armée 1
Le roi, avant de quitter Potsdam, avait reçu
du comte Wrangel, au nom de l'armée, une co-
lonne d'argent, et une couronne de lauriers lui
avait été remise par la Société patriotique.
Le prince royal, en présentant au roi le ca-
deau de l'armée, avait prononcé un discours
qui se terminait par ce vœu
Nous avons besoin d'indulgence d'avoir osé,
comme soldats, déposer un don aux pieds du roi.
Nous le faisons en exprimant hautement devant
Votre Majesté un vœu qui, dans la bouche de l'ar-
mée joyeuse de ses victoires, ne saurait être mal
interprété par son roi. C'est le vœu que Dieu, a-
prës vous avoir ramené couronné par la victoire,
des plus rudes combats, veuille accorder à Votre
Majesté de longues années de gouvernement pacifi-
que.
On lit dans la G'sxeMe de r~Hems~e <~u
.Yo?-~
1 La nouvelle année commence sous d'heureux
auspices. Tandis que S. A. R. le prince, royal s'est
trouvée hier à la fête de Potsdam dans la position
heureuse de pouvoir oSrir au roi, au nom de l'ar-
mée, des vœux de paix, à Paris aussi, l'Empereur
a répondu aux félicitations du corps diplomatique
par l'expression de l'espérance assurée du main-
tien de la paix et du développement prospère des
intérêts politiques et industriels. Les bonnes rela-
tions de toutes les puissances, représentées à Paris,
avec la France, sont constatées par la prière qu'a
faite l'Empereur aux membres.du corps diplomati-
que de se faire, auprès de leurs cours, les interprè-
tes de ses sentiments amicaux.
n'allaient pas en ce moment au delà du cercle J
étroit qui les renfermait tous deux.
Un coupé de remise stationnait depuis plus
d'une heure devant la porte de M°~ de Pradè- 1
res, mais de l'autre côté de la rue les stores en
étaient baissés, etiapersonne qui se tenait dans
cette cachette ambulante devait avoir un motif
d'espionnage bien sérieux, s'il fallait en juger
par la fixité de deux yeux noirs qui luisaient
derrière un coin relevé.des stores comme à tra- ]
vers les œillères d'un masque de velours.
Quand EdouardDeville, non pas invité, mais 1
impérieusement convoqué par Barazer à ce dî-
ner, s'était rendu chez Valérie pour la prévenir
qu'il ne la verrait pas le soir, elle avait répondu 1
à cette communication amicale par une de ces
scènes pittoresques dont les maîtresses jalouses
se sont toujours montrées prodigues. i
Après avoir commenté de vingt manières ce
simple événement elle voulut qu'on lui en dé-
couvrît la véritable cause le pauvre Edouard
avait été si bien surveillé depuis un an par cette
fille remplie d'expérience, qu'elle avait pu lire
jour par jour dans sa vie. Echapper à l'aide
d'un mensonge innocent à cette sagacité de sau-
vage, à cette fille qui traquait un mari comme
le plus intrépide chasseur se lasserait de tra-
quer une proie, était, au moins chose difficile.
Edouard prit le parti de lui annoncer la présen-
ce a Paris d'un vieil ami de la famille, et à qui
sa mère devenue veuve avait été redevable des
plus grands services. 11 essaya de lui faire com-
prendre que le respect humain l'obligeait à se
rendre à l'invitation qu'il avait reçue.
C~Mne Ms~Me/ avait répondu Valérie.
Ce titre de vieil ami de la famille sonnait mal
à ses oreilles.
Elle avait le pressentiment qu'un homme si
dévoué à Edouard allait devenir un ennemi
pour elle. Il lui sembla même hors de doute
qu'il eût une femme toute prête pour son a-
mant. Elle jugea cependant qu'il pourrait être e
dangereux de lui rompre en visière dans ce cas;
aussi se contenta-t-elle, après quelques nou-
velles objections, de lui demander le lieu et
l'heure de ce rendez-vous.
–Passage des Panoramas, à cinq heures,
nous dînerons sans doute dans les environs ann
d'être plus à, portée du Théâtre-Français où
nous devonspasser la soirée.
Ce demi-mensonge avait été fait d'instinct,
sinon pour dérouter Valérie, du moins pour la
tranquilliser.
Celle-ci pensa aussitôt que le Théâtre-Fran-
çais n'était pas loin du numéro 8 de la rue Ri-
chelieu et qu'elle pourrait surveiller l'un et
En annonçant la prochaine reprise des con-
férences relatives à la constitution fédérale~~
l'Allemagne du Nord, une lettre de BeEMnT-~
Joute:
Dans les réunions antérieures, la disc~sioQjé-~J'
gulière et suivie du projet de constitutif n'â~pas~
encore été abordée. Les délibérations on~été;Bo~ =
nées, pour ainsi dire, à {a discussion géné~I~'ë'
Les plénipotentiaires-des différenfs E~-out
Les' pténipotentiaires -des diuerents EMë.?'oH.t''i t
présenté les objections que leur inspiraient tes~n~~
térèts particuliers de leurs gouvernements, les de-
mandes spéciales ont été formulées. Le gouverne-
ment prussien, tout en se montrant aussi conci' '.ant t
que possible au sujet de la mise en pratique des
institutions communes, a rigoureusement m& cte-
nu le principe qui avait dicté le projet de consti-
tution.
Personne ne met en doute cette persistance de
M. de Bismark dans les intentions qu'il a déjà
formulées. Il s'agit de savoir si l'on conservera
ou si l'on perdra le bénéfice de la guerre con-
duite avec tant d'audace et de bonheur. Ce qu'il
faut dire, c'est que les difficultés dont on a
parlé ne peuvent avoir rien de réel, et que M.
de Bismark ne rencontrera pas môme d'obsta-
elessérieux.
C. LEFÊYRE.
NOUVELLES DU NEXÏQUE
Le JoMt'Ma! du Commerce de New-York
conseille à ses lecteurs de ne pas ajouter foi
aux bruits sans cesse répandus de la chute
de l'empire du Mexique. D'après cette feuil-
e, c'est une grave erreur de penser que
l'empereur Maximilien ne s'appuie que sur
les baïonnettes étrangères. « Les classes ri-
ches, les classes supérieures, en un mot, de
la ville de Mexico et des autres villes sont
impérialistes presque sans exception et sont
lasses de la longue expérience qu'elles ont
faite de l'anarchie. ))Le de New-York ajoute a Quoique aux Etats-
Unis nous parlions du gouvernement répu-
blicain du Mexique, il est absurde d'appeler
républicain le gouvernement de Juarez dans
aucun sens propre du mot. Il n'y a pas le
moindre doute que les intérêts du pays tout
entier n'obtinssent la meilleure des garan-
ties dans le règne pacifique de Maximilien
pendant vingt-cinq années. »
Le t/oMrna~ <~M 'Commerce de New-York dit
encore que « si le gouvernement des Etats-
Unis pouvait envisager l'avenir du Mexique
en faisant abstraction de toute question de
politique intérieure et privée, il est proba-
ble qu'à Washington on prendrait une atti-
tude beaucoup plus favorable à l'établisse-
ment possible du nouvel empire. ))
La résolution annoncée à ses conseillers
par l'empereur Maximiliea n'est pas uni-
quement de défendre à tout prix son pou-
voir, mais bien de faire un libre appel au
suffrage des Mexicains, et si la réponse à
cet appel lui confie de nouveau les destinées
de ce pays, d'organiser alors la défense sur
la ligne qui s'étend de Vera-Cruz à Mexico,
sauf à élargir par des adhésions successives
la sphère de son autorité.
Quant au plan de défense militaire dont,
l'exécution suivra et la retraite de nos trou-
pes et le vote populaire, on affirme que ~ar-
mée mexicaine sera divisée eu, quatre corps
le premier sous les ordres du général Mena
le deuxième sous les ordres de Miramon, le
troisième sous les ordres de Mendez, et le
quatrième sous les ordres de Marquez. Il
sera organisé; en outre, trois contre-sué-
rillas sous les ordres du colonel français
Dupin.
Deux de ces contre-guérillas, sous les or-
dres de Dupin, opéreront à Vera-Cruz et aux
Terres-Chaudes. Les autres, sous les ordres
de YIdaurri, défendront Rio-Grande et tout.
ce territoire.
Les correspondances constatent, du reste,
que la démarche faite à Orizaba, auprès
de l'empereur, par les généraux Miramon et
Marquez, a produit une profonde sensation
l'autre à la fois; elle répondit donc d'un air
gracieux:
Eh bien! va, mon chat chéri, et amuse-
toi bien pendant que je resterai ici pour rece-
voir le prétendu d'Agathe.
A propos, ce mariage, comment va-t-il? `t
A merveille t répondit Valérie, ndèle à
son système.
Deux baisers retentirent, et nos amants se sé-
parèrent.
Valérie, indécise depuis la veille au soir, s'é-
tait demandé cent fois si l'on pouvait faire le
moindre fond sur les indications données par
Michel; en un mot, si le faux Lausanne s'é-
tait bien fait conduire rue de Richelieu à son
retour de Saint-Germain. Elle avait beau se ré-
pondre chaque fois que ces mots de rue de Ri-
chelieu jetés à Michel et ramassés par lui dans
son état d'ivresse ne signinaient absolument
rien, un doute lui restait. Elle allait en triom-
pher de guerre lasse, ou du moins remettre
ses investigations au lendemain, quand Edouard
était venu lui donner la tentation de s'assurer
qu'il irait bien le soir même au Théâtre-Fran-
cais.
Je me renseignerai sur les deux choses a
la fois, se dit-elle.
Et elle avait immédiatement passe dans s&
chambre pour s'apprêter à sortir.
Tiens! tu sors? lui avait demandé Agathe.
–Oui, étapes?
-Sans moi?
–Tu me gênerais.
Et Valérie s'était éloignée sans plus d'ex-
plications après avoir mis son chapeau et son
châle.
–Ma chère sœur est toquée, pensa Agathe en
reprenant la lecture qu'elle avait interrompue.
Pendant ce temps, la maîtresse d'Edouard se
dirigeait vers une station de remiseset montait t,'
dans un coupé après avoir dit au cocher
Rue Richelieu, en face du numéro 8, fvous resterez-en faction; je vous prends S
l'heure et je paye double.
C'était l'heure où l'on dîne d'ordinaire Pa-
ris,' et elle avait l'espoir d'arriver à temps pour
voir entrer le prétendu 'de sa sœur chezM~"
de Pradères, s'il était vrai, toutefois, qu'il ae
fît qu'un avec Victor Ozanne.
Par malheur, la pauvre fille avait trop tardé,
car tous les invités de la chère dame s'as-
seyaient à table lorsqu'elle arriva pleine d'im-
patience à son poste d'observation.
(La s~i~e à ücnd~.j GEOMBs PATHf.
~OMM~aw~)
3 MS (B~~). i~' `v
BU8EM!:D'MO!)NEHENT.tS3.RUEMOa'rSMYRE
Samedi 8 janvier i§@7
3 1101,S (paris ei Se!IVe) 13 fr. 50-
S MUM (PM!seid~artS!i:eHt'd9taSsEe) ij 'Su
M!iONCES,8,PLDELaBMRSE.En,BUEC09-HËRON
TMt~quiconcernerAdsmistratIo~ûuJô~ au Gérant 31'Asnée L'AdmmistrationserëserveIedroitdemodiaer.IarëdactiondesAnnonces~
· a,
A partir du 5 janvier, la Presse publiera
toutes les semaines une Causerie parisienne j
deM.ALBERTWOLFF.
Après
LES AMOURS BE-PASSAGE
'DE
M. GEORGES FATH ~L
~u.i ôbtIeïmen'Tua si légitime succès,
La -Presse publiera
T A ~'M'F'B' ~M'F
Ae~. %
DE
P&ÂNCHE-B1BRÂYE
remaa parisien
PAR
Ë.POmSDUTEMAiL
LA LEVÉE EN 1~
épisode des guerres de la Révolution
PAR
'M. EMKaANN-Œmi~
LA TEBM ~U~lTE
dernier épisode des Ft'Me~ de Co!?!
Divers Romans et Nouvelles par
MM. ARMAND LAPOINTE, ALFERD DES ESSARTS,
CAMILLE FARCY, EMILE VILLARS, D. DE
BOBEN, HENRI DE LACRETELLE, CtC.
('
Voir, à la 3* page, la liste de& Primes of-
fertes a nos abonnés.
PARIS, 4 JANV!ER
LA QUESTION B'BONNEUR
Sous ce titre, M. A. Guéroult publie, dans
TO~tttonna~tOKa~s, la déclaration suivante
Le Coun-tf'r /rattfa:s et le Pa:/< en iaserant le
jugement qui les condamne comme diHamateurs, 1
fent remarquer avec raison que la loi sur [a diSa-
mation ne permet pas la preuve des faits allégués,
et annoncent, plus ou moins clairement, qu'ils re-
prendront en temps et lieu, devant les électeurs, le
travail d'accusation systématique que le premier de
ces journaux poursuit depuis quelque temps contre
moi,etauqnelle second s'e~t récemment associé.
Est-ce que le titre de difTitnateurs ne sufSrait
pasta l'ambition de ces journaux? et aspireraient-
t)s vraiment a se f&ire délivrer un brevet en règle
de calomniateurs?
'Ce B'est pas nous qai regretterions de les voir
entrer dans cette voie; qu'ils se mettent à l'oeuvre
tout de suite, aujourd'hui même.
MM. Paul de Cassagnac, Vermorel, Villaumé, La-
rocbejaqueleiu, Crampon (je ne crois oublier per-
sonne), se sont, paraît-il, donné pour mission de
répandre des soupçons, vagues et généraux de vé-
nalité, sur la presse parisienne, que le Cour~tf!-
/'raKGaM s'est chargé de faire converger eOBtre moi.
Certainement ces messieurs ne se sont par lances
dans une pareille entreprise, sans avoir pris leurs
précautions et sans avoir les mains pleines de do- f
cuments. Qu'ils les produisent dans leurs journaux,
je prends 1 engagement de ne pas leur faire de pro-
eës, et de ne troubler en rien l'exhibition de leurs
preuves. Qu'ils établissent que j'ai vendu à la Prus-
se la grandeur de mon pays, que j'ai eté soldé par
l'Italie, enfin tout ce qu'ils savent. Qu'ils prennent
leurs aises et ne reculent devant aucune révélation
pour éclairer les lecteurs de l'Opt~tOM ns~onsie et.
les électeurs de la 6° circonscription. Je renonce
en lenr faveur, en 'ce qui me concerne, à me cou-
ïrir de la protection des lois.
MBïLLETON BE LA jME~SE
M S JANVŒB 4867
LE$ âMMRS DE PASSAGE
Victor Ozanne, celui dont l'esprit était le plus
libre, entreprit le premier de rendre aux con-
vives de sa future belle-mëre l'immense service
social qui consiste à mettre le feu aux poudres
de la conversation, certain de trouver a tout
événement des partenaires dévoués dans Alice
et dans sa sœur.
Comment, Lucile, dit-il a!ors, vous souf-
frez qu'Edouard dîne à vos côtés avec ce parfait
recueillement qui ferait croire qu'il accomplit
une œuvre de mortincation ? 2
Moi ? fit Edouard en entendant prononcer
son nom.
–Là, vous l'avez réveillé, s'écria malicieu-
sement Lucile.
Réveillé I oh 1 mademoiselle, répondit
Edouard; qui comprit aussitôt la maladresse de
son silence.
Mademoiselle veus m'appeliez tout sim-
plement Lucile autrefois.
Que veux-tu? ma chëre enfant, reprit Ba-
razer, Edouard est devenu si grave depuis un an
qu'il prend au sérieux môme les jeunes et jolies
Elles comme toi. Et puis, s'il te nommait encore
Lucite, tu pourrais .t'oublier au point de'le nom-
mer encore Edouar.d,et que deviendrait, je te
prieda me le dire, sa dignité d'avocat?
Mon cher monsieur Barazer~ on est plus
courtois au palais on ne fond pas à l'impro-
yiste sur les gens, on. leur .laisse au moins le
temps de préparer leur défense.
Eh bien, je t'ajourne. au dessert. Pré-
pare d'ici là tes arguments a ta fantaisie mais
surtout sois clair et bref; explique-neus ta
transformation, ditEaraxer en appuyant sur ce
mot, ou je te psrce à jout* comme un adversaire
indigna.
Ce roman peut être repMdctt par !es jom'naux
mi ont ua tMtte.avec la Société ~es Gens de let-
tres.–TrsaactMNr~erYëa.
Seulement il est bien.entendn/ear il faut que
l'enjeu soit égal, quf~oduisent rien qui
Justine cette accusation si grave, ils me reconnsî-
iront le, droit (dont j'userai) de les traiter comme ils
l'auront mérité, et de dire d'eux ce que tout le
monde en pensera.
Que si cette forme d'accusation publique intimi-
de leur pudeur ou gêne leur liberté, qu'ils délè-
guent des arbitres, j'en désignerai de mon côté, et
its procéderont ensemble à une enquête dont le ré-
sultat sera publié.
It est bien entendu d'ailleurs que je me réserve,
à mon tour, le droit d'édifier l'opinion publique sur
le but et la provenance réelle des attaques systé-
maiiques.dontje suis l'objet.d.SeérouIt. -1 1l'
L'influence que l'on reconnaît a la presse
sur les affaires publiques, pour s'exercer
avec fruit et pour être admise par tout le
monde comme légitime, doit avoir sa source
dans l'autorité morale des écrivains.
Le rôle qui appartenait à l'orateur, dans
la cité antique, oùtoutse.décidaitsurlaplace
publique. par le suurage des masses popu-
laires, est dévolu, dans nos sociétés moder-
nes, au journaliste. C'est lui qui prépare,
qui forme, qui détermine les convictions
des électeurs dont ld volonté s'impose, par
le scrutin, à tous les pouvoirs publics. Les
écrivains de la presse doivent donc prendre
pour règle de leur profession la belle défi-
nition que Cicéron donnait de l'orateur H?'
&OKUS dtC6H(K perdus.
La première condition pour écrire sur les
affaires publiques, ce n'est donc pas d'avoir
du talent, c'est d'être un honnête homme.
Nous avons, en même temps, le devoir
d'accepter pour nous tous cette publicité
que nous imposons à tout ce qui a un ca-
ractère public. La presse doit être une
maison de verre, aiin que personne n'y
puisse être, nous ne dirons pas coupable,
mais même simplement suspect; car l'écri-
vain qui forfait à la loyauté et à l'honneur
ne ruine pas seulement sa considération
personnelle, il frappe de suspicion et met en
péril ~'aurorité morale de tous ses con-
frères.
C'est avec un profond regret que nous
avons assisté, dans ces derniers mois,
à des polémiques dans lesquelles nous nous
sommes, a dessein, abstenus d'intervenir.
Il ne nous semble pas qu'il puisse y avoir
pour un écrivain d'extrémité plus douloureuse
quededirigercontreun autreécrivaindes im-
putations qui, en frappant un adversaire,
risquent fort'd'atteindre la presse tout en-
tière, et qui deviennent infailliblement des
armes entre les mains des nombreux enne-
mis de toute liberté de penser ou d'écrire.
Mais, quelque regrettable qu'en puisse
être l'origine, à quelque entraînement qu'el-
les puissent être attribuées, lorsque des im-
putations de vénalité viennent à se produi-
re, il est impossible qu'elles tombent à ter-
re. II est indispensable qu'elles soient rele-
vées et qu'il en soit fait justice par la seule
voie qui puisse porter la conviction dans
tous les esprits, par l'examen et la discus-
sion.
Nous ne pouvons donc qu'approuver la
résolution que M. Guéroult annonce elle
était devenue indispensable. M. Guéroult se
devait à lui-même de la prendre il le de-
vait au journal qu'il dirige avec une habi-
leté reconnue de tous; nous ajouterons qu'il
le devait à ses confrères.
La presse française traverse, en effet,
une crise décisive. Comme toutes les insti-
tutions de notre pays, il était impossible
qu'elle ne ressentît pas un certain contre-
coup de l'établissement du suffrage univer-
sel. Sa sphère d'action ~est plus vaste, ses
lecteurs sont beaucoup plus nombreux; ils
sont moins en état de raisonner leurs juge-
ments ils sont plus accessibles aux impres-
sions vagues aux préventions mal déa-
nies, aux rumeurs calomnieuses.
Il est donc arrivé qu'au moment où la
portion la plus éclairée de la nation souhai-
tait manifestement la restauration des an-
ciennes franchises de la presse, et ou le
gouvernement était amené à examiner cette
question, l'honnêteté et l'indépendance du
journalisme parisien se sont trouvées sous
UM vive rougeur colora le front d'Edouard à l'
ces derniers mots.
Ressentait-il pour la première fois une sorte
de honte en songeant qu'il avait, ~depuis un an,
négligé les amis de sa famille pour une femme
telle que Valérie? Subissait-il tout à coup le su-
blime ascendant de ce qui est pur et honnête,
ea bien se révoltait-it plutôt à la pensée de voir
son tuteur porter ses investigations sur sa con-
duite secrète? Personne n< put deviner ce qui
se passait dans le cœur du jeune avocat, qui
répondit d'une voix assurée
J'accepte la remise, cher monsieur Bara-
zer.
M* de Braderez, poussée par l'ardente sol-
licitude que la tendresse maternelle donne aux
femmes, cherchait à lire au fond de cette âme.
Si elle n'avait rien entendu de sa conversa-
tion avec Henri, l'air distrait du frère d'O-
zanne l'avait frappée. Il n'aimera jamais ma
pauvre Lucile, se disait-elle, le cœur rem-
pli d'amertume, puis elle reportait instinctive-
ment ses regards sur Victor, Alice, M" Pascal
et ses enfants, qui faisaient tous, en quelque
sorte, ménage ensemble. Un rire franc, pro-
longé, et que la naïve gourmandise des entants
avait d'abord eccasionné~ éclatait à chaque in-
stant au sein de cette petite réunion.
Alice y joaait par anticipation à la mère de
famille et se plaisait a combler ses petits voi-
sins de baisers et de friandises.
Edouard Deville, qui depuis sa discussion
avec Barazer avait fait un effort sur lui-même,
ou que les grâces de Lucile avaient fini par
impressionner, déployait auprès de la jeune
fille toutes les ressources de son esprit.
Vivement attaqué d'abord, il s'était hâté de
répondre avec le même entrain pour ne pas
donner une trop mauvaise opinion de lui, puis
les deux jeunes gens avaient sans doute pris
plaisir à cette lutte d'innocentes épigrammes,
où l'anectien mutuelle, mal déguisée, apparaît à
chaque mot, car lis se souriaient avec abandon
comme pour reconnaître, en définitive, qu'Us se
trouvaient charmants tous )es deux.
Barazer s'était plu à remarquer les nouvelles
façons d'Edouard, et avait déjà échangé avec
M~dePradères des regards qui signifiaient
clairement <( Eh mais, je n'aurais pas mieux
attendu de lui. s
Pascal, seul, paraissait sous 'le poids d'une
préoccupation tenace qui lui causait même les.
plus singulières distractions.
–Tu sais, mon cher Henri, que M~' Au-
vray a perdu son dernier enfant? lui disait Ba-
razer, cherchant à l'émouvoir par une de ces
le coup de suspicions injurieuses. Ces sus-
picions ont été le point de départ d'une po-
lémique dont le principal effort a paru con-
verger contre M. Guéroult et le journal qu'il
dirige, mais qui rejaillissait sur toute la
presse.
Ce n'est donc pas a M. Guéroult seul,
c'est à tout le journalisme parisien qu'il im-
porte que la question des rapports de la
presse avec les gouvernements et les finan-
ciers soitéclaircieet vidée à fond. IIestbo~;
ii pst'nécëssaire qu'il soit établi, une fois
pour toutes, qu'un journal politique est une
œuvre de conviction, et que la vénalité,
quelque forme qu'elle revête, n'y peut pé-
nétrer. Si des écrivains ont aliéné leur in-
dépendance personnelle, si des directeurs
et des propriétaires de journaux ont fait ar-
gent de leur intluence si la défense de cer-
taines causes, l'éloge ou le bl&me de cer-
taines affaires, l'appréciation des faits iinan-
ciërs et commerciaux ont été le sujet de
marchés honteux, toute lapresse honnête et
loyale n'aura qu'un cri elle demandera
qu'on chasse les traficants du temple. Si rien
de tout cela ne se fait et n'est possible, on
ne pourra plus s'autoriser de la calomnie
pour infirmer l'autorité de la presse et ses
droits à la liberté.
CUCHEYÂL-CLARMNY.
Une dépêche télégraphique datée de
Constantinople, le 2 janvier, annonce que
la Porte a permis aux navires de guerre
français, anglais et russes, de transporter
de Candie en Grèce toutes les familles qui
veulent émigrer..
Cette mesure, qui préviens des rigueurs
toujours compromettantes pour le pouvoir
souverain, et qui est en même temps de na-
ture à hâter le rétablissement de la paix
dans l'île, mérite, suivant nous, une entière
approbation.
La dépêche suivante, si elle est con6r-
mée, explique et complète' celle qui précè-
de. Les détails qu'elle contient permettent,
en eSet, de prévoir la fin prochaine de la
révolte
Constantinople, 3 janvier.
Les insurgés candiotes ont été mis en déroute
près de Pbénus. Six. mille volontaires grecs et ita-
liens, qui comba~aient avec les insurgés dans les
districts de Selinos et de Kissamos, ont fait leur
soumission.
Le bâtiment de guerre ~mo':? a apporté à Cons-
tantinople huit mille fusils et trophées livrés par
les paysans.
Si les volontaires accourus de la Grèce et
de l'Italie mettent bas les armes et que les
paysans livrent leurs fusils, où serait dé-
sormais la lutte et comment se continuerait-
elle ?
On lit dans I'Op:nMne
Le gouvernement italien a conseillé à la Subli-
me-Porte d'accorder à la Servie l'évacuation des
forteresses qu'elle demande.
Si l'on en jugeait par la note suivante du
journal l'T~e~te sentiment qui aurait inspi-
ré ces conseils serait bien différent de celui
qui a inspiré le langage de la diplomatie
française depuis que l'insurrection de Can-
die semble avoir tenté de remettre à l'ordre
du jour de la politique européenne la ques-
tion d'Orient.
La France engage la Porte à céder aux demandes
de la Servie.
Ces demandes ont pour objet l'évacuation des
forts occupés par les Turcs sur le territoire serbe
et celle de la citadelle de Belgrade.
Il s'agit, pour. !a France, de reculer autant que
possible l'explosion de la question d'Orient. C'est
ce qui explique également sa conduite en G! eue
et dans ks.eaux de Candie. Mais, malgré tous ces
ménagements, la guerre d'Orient semble éclater de
tous les côtés à la fois. On peut dire que l'incendie
est allumé. Qu'importe de supprimer une étincelle,
d'autres jaillissent aussitôt du sol. Toute la pru-
dence des puissances occidentales ne saurait con-
jurer l'embrasement qui se prépare.
E. BAUER.
nouvelles que les pères n'apprennent jamais
indifféremment.
Pauvre petite bête répondit Henri en
hochant la tête.
–Que me dis-tu donc la? Je te parle de la
mort d'un enfant, et tu me réponds.
Oh pardon, pardon, mon père, je pensais
à tout autre chose oui, c'est un grand mal-
heur.
On s'était levé de table.
~me de Pradëres, un peu rassérénée par la
conduite d'Edouard, éprouvait le besoin de ré-
pandre sa joie, elle voûtait, l'excellente femme,
sauver le bonheur de M°~ Pascal en forçant son
mari à rentrer en lui-même.
–Etes-vous favorisé! cher monsieur Pascale
dit-elle en l'amenant auprès de Cécile, de pos-
séder une si charmante femme Je disais tout a
l'heure à votre beau-përe que vous seriez un
homme abominable si vous ne la rendiez pas
heureuse; si vous n'étiez pas constamment~
prêt à tous les sacrifices pour la récompenser
de vous avoir donné de pareils enfants.
–Et vous aviez raison, madame~ répondit
Pascal en évitant malgré lui le regard de M'°"
de Pradères, mais j'ose espérer que Cécile n'a
pas de plaintes à formuler contre son mari.
Cette dernière phrase fut dite d'un ton léger.
Dieu m'en préserve~ mon cher Henri, ré-
pondit M" Pascal en lui tendant la main.
Henri éprouva un nouveau remords, plus vif
que les autres, à cette touchante preuve de
confiance.
M"~ de Pradères devina ce qui se passait
dans le cœur du coupable et continua
C'est seulement ainsi que je comprends
les ménages. Quant à ces maris braconniers qui
ne franchissent le seuil de leur maison quepour
oublier femme et enfants, et dont la vie est une
éternelle course au plaisir, vous conviendrez
avec moi qu'ils sont indignes de sympathie, in-
dignes même du respect de leurs propres en-
fants.
–Bien plus, chère madame de Pradëres, ils
sont indignes d& respirer, et je demande au pays
leur étoufïement général, s'écria joyeusement
l'architecte, qui voulait échapper par une plai-
santerie à l'embarras que lui causait ce sujet
de conversation.
Mon ami, lui répliqua a demi-voix M°" de
Pradères en l'eatraînant a l'écart, vous allez un
peu trop loin. Moi, par intérêt pour votre
femme et vos enfants, je ne demandé que leur
conversion immédiate.
Henri et M*~ de Pradères échangërent alors
antTPTïN TPH~fB&O~T~nP
BuLLttiiNt ihLtjuîmrai~UJn 1
PraMe
Berlin, 3 janvier, soir.
La prise de possession des territoires cédés par
Hesse-Darmstadt et la Bavière aura lieu )e S, à Orb,
où se rendront les commissaires prussiens.
Les élections pour le Parlement de la Confédéra-
tion du Nord auront lieu le 15 février.
Berlin, 3 janvier.
On~it dans )a 'SRsr~e ~e ~Hems~ne ~M JYbrd :°
('Sur l'invitation de la Prusse, la Bavière et h Saxe
ont également nommé des p'énipotentiaires pour
prendre part aux négociations ouvertes à Vienne en
vue de reviser le traité de douane et de commerce.
»Le bruit d'un échange de la province de Hanau
contre la province hessoise du Rhin est dénué de
tout fondement.
B<8.t!e
Florence,3janvier,soir.
Le ministre de l'instruction publique est parti
aujourd'hui pour Naples dans le but de visiter l'U-
niversité et les autres é'abUssements d'instruction.
Le bruit qu'il s'arrêtera a Rome pour participer aux
négociations engagées avec le Saint-Siège est dénué
detoutfondemsnt.
Cirèce
Tries!e,4janvier.
On mande de Corfou, le i* janvier
« Des nouvelles de source grecque portent que
les insurgés de Thessalie auraient livré des combats
entre Radovitz et Zaimerka. 'Dne grande agitation
régnerait en Epire et un gouvernement provisoire
s'yseraitformé.
o On disait à Athènes que, pendant l'absence du
roi Georges, son oncle, le prince Jean, serait inves-
tidelarégence.x »
TnrqNte
Constantinople, 3 janvier.
-~nouvel ambassadeur de France, M.Bourée, a
présenté au sultan ses lettres de créance.
(~°Kce .HauM-BM~t'ef.)
CHR(meUE PCHTÏ9UE
Au premier rang des journaux qui cher-
chent h abuser l'esprit des Grecs, il faut pla-
cer l'.Mependancs /teKen:gue. Nous donnons
l'extrait suivant de cette feuiils comme un
tissu curieux d'inventions destinéesà égarer
le patriotisme a Athènes et a précipiter
dans une lutte déplorable pour tous un
royaume qui a besoin, plus que tout autre
Etat, de tranquillité et de paix
On assure que le gouvernement anglais, ému aux
récits des atrocités commises par les bordes du fa-
rouche Mustapha-Pacha, a chargé M. Dickson, son
consul à la Canée, de lui adresser une relation
exacte sur les cruautés commises en Crète par les
Turcs, l'engageant à puiser ses renseignements à
des sources non suspectes et à juger d'après sa
vieille expérience des hommes et des choses.
Le consul anglais aurait adressé à son gouverne-
ment une relation consciencieuse où S3 trouvent
exposés, sous des couleurs sombres, non-seulement
les actes de barbarie parvenus à la connaissance
du public, mais encore des atrocités inouïes sur
lesqueUes la diplomatie et la mauvaise foi avaient
taché de jeter le voile de l'oubli.
La démarche de la canonnière anglaise l'~MM-
rance et la formation d'un comité crétophile à Lon-
dres donnent à tous ces bruits une espèce de con-
firmation sur laquelle nous appelons l'attention de
noslecteurs.
On a parlé aussi dans quelques cercles politi-
ques d'Athènes d'une note que le cabinet de Saint-
Pétersbourg se proposerait d'adresser aux puissan-
ces protectrices de la Grèce, et par laquelle il pro-
poserait l'annexion de la Crète au royaume de
Grèce.
On a même avancé à ce sujet que le cabinet des
Tuileries ferait bon accueil à cette note, et que, ne
voulant pas se laisser devancer par aucune nation
dans l'oeuvre émahcipatrice et nationale que les
Hellènes poursuivent avec cette constance et cette
abnégationqui sont un gage de succès,il ne s'arrête-
terait pas là, et qu'il irait jusqu'à proposer l'an-
nexion à la Grèce de quelques provinces du conti-
nent.
De ce prétendu rapport deM. Dickson, de
ces propositions russes et de ces intentions
de la France, prête à réclamer pour la Grè-
ce des provinces continentales, il convient
de ne rien croire. Ceux qui seraient prêts à
un regard qui fut pour eux comme le dernier
mot d'une double révélation.
Vous êtes si bonne que je vous promets la
mienne. et, tenez, je puis ajouter en toute
conscience qu'elle est déj~t faite dit enfin
Pascal.
Vous l'avez donc revue hier soir, sans
cela vous ne m'eussiez pas comprise si vite~ dit
franchement M'°" de Pradères.
Oui, madame.
Et savez-vous bien ce qu'elle est venue me
dire? `?
–Non, madame, car elle n'est entrée dans
aucun détail là-dessus il lui a suffi d'appren-
dre sa méprise, dont j'ai encore à vous deman-
der pardon.
Au fait, monsieur ,vous aviez donc pris le
nom de ce pauvre Victor auprès d'elle?
Oh ) madame dit Pascal, vous ne le
croyez pas ? `l
–Eh bien tant mieux il m'en coûtait beau-
coup d'avoir ce reproche vous faire.
-Je m'étais donné au hasard le nom de Lau-
sanne, et la carte que vous savez, tombée de
ma poche, a seule produit cette eenfusion.
Vous allez trouver que je m'érige en con-
fesseur, mais j'ai besoin de vous dire un dernier
mot à ce sujet, et celm-là est bien grave. Cette
dame m'a donné à entendre que la position de
sa sœur nécessitait de votre part'une réparation
immédiate. Ce serait là un véritable maiheur.
Madame, dit Pascal en souriant, voici ma
réponse, vous la trouverez, j'espère, catégori-
que depuis un mois que tout cela dure, je
n'ai jamais entretenu cette demoiselle, fût-ce
pendant une minute, qu'en présence de sa sœur.
Ainsi l'histoire qu'elle m'a débitée.
Etait imaginée pourlesbesoins de la cause
qu'elle venait plaider devant vous, et qu'elle
avait la ferme intention de gagner tout prix.
–La malheureuse! dit M* de Pradères.
Ainsi vous ne m'en voulez plus ? reprit
Pascal.
Non, monsieur, car j'ai l'assurance que
vous tiendrez votre parole. Mais regardez
donc votre femme, et dites-moi s'il est possible
d'e& trouver une plus désirable!
Et M°~ de Pradëres ramena Pascal aux côtés
de Cécile.
Edouard ne semblait plus s'occuper que
de plaire Lucile; il l'avait suivie sur le
balcon, oti la jeune fille était allée s'appuyer
avec une grâce irrésistibie. Il était facile de de-
viner a l'attitude respective des deux jeunes
gens que leurs préoccupations et leurs désirs
s'abandonner a. la passion feront mieux de
consulter le T~Hes, et de se rappeler en
quels termes pleins de sagesse et de force
cette feuiile démontre l'Intérêt de toutes les
grandes puissances au maintien de la paix.
II y a dans les Etats une police qui pro-
tège en même temps les intérêts particuliers
et l'intérêt public celle-là est faite pour les
citoyens. Mais il y en a une autre qui n'est
que l'instrument du despotisme, et qui est
faite contre les citoyens. C'est celle-là qui
maintient l'ordre à Varsovie. A l'ordre de
mesures qu'inspire une semblable police se
rattache la proclamation suivante, publiée
par le JoMrna~ ~M;t'g~ des provinces polonai-
ses soumises a la Russie
Conformément aux règlements de police en vi-
gueur qui défendent la circulation en viUe durant
la nuit aux personnes qui ne soat pas munies d'un
permis de la police, le maître de police de la ville
de Varsovie fait savoir aux habitants qu'à partir du
13 janvier 1867, les permis pour la libre circula-
tion passé minuit seront sur papier jaune et en let-
tres noires. Il prévient donc les personnes intéres-
sées que les anciens permis doivent être échangés
contre des nouveaux, du l~au 13 janvier 1867.
Après ce délai, nul n'aura le droit de circuler en
ville après minuit, sans un permis délivré en la
nouvelle forme.
Les journaux de Berlin continuent le récit
des brillantes fêtes qui ont eu lieu le 1~ jan-
vier, a Potsdam, pour célébrer le soixantième
anniversaire de l'entrée du roi dans l'armée.
Apres la bénédiction des drapeaux et des
étendards, le roi, la reine, les princes et prin-
cesses de la famille royale revinrent à Berlin,
où Sa Majesté a reçu les félicitations de tous les
ministres, des ambassadeurs de France et
d'Angleterre, ainsi que des nombreuses dépu-
tations.
Le soir, il y eut au château un dîner de qua-
tre cents couverts. Le roi y a porté le toast
suivant au peuple et à l'armée
Avec vous tous, je salue le moment où nous nous
séparons d'une armée qui, désormais, occupera
une place mémorable dans l'histoire de la Prusse.
Il faut que la nouvelle année et les suivantes por-
tent les fruits de la semence sanglante qui a été ré-
pandue. Toutes les forces de la patrie doivent y
concourir; alors ne manquera pas la bénédiction
d'en haut qui nous a été si visiblement accordée
dans l'année écoulée au-delà de toute espérance.
Je me vois de nouveau entouré aujourd'hui d'une
partie des hommes de ma magnifique armée, que
j'ai réunis pour être témoins, en lieu saint, d'un
acte solennel, d'une armée dans laquelle je suis en-
tré, il y a soixante ans aujourd'hui, parlât grâce de
mon auguste père qui repose en Dieu. En suivant
ses voies, il m'a été donné de conduire l'armée que
lui et mon royal frère avaient formée à dés victoi-
res que vous/ mes camarades, avez remportées en
sacrifiant votre bien et votre sang.
A vous tous, encore une fois, mes remerdments
royaux!
Et maintenant, levez avec moi vos verres au
bonheur de mon peuple, dont est sortie une telle
armée 1
Le roi, avant de quitter Potsdam, avait reçu
du comte Wrangel, au nom de l'armée, une co-
lonne d'argent, et une couronne de lauriers lui
avait été remise par la Société patriotique.
Le prince royal, en présentant au roi le ca-
deau de l'armée, avait prononcé un discours
qui se terminait par ce vœu
Nous avons besoin d'indulgence d'avoir osé,
comme soldats, déposer un don aux pieds du roi.
Nous le faisons en exprimant hautement devant
Votre Majesté un vœu qui, dans la bouche de l'ar-
mée joyeuse de ses victoires, ne saurait être mal
interprété par son roi. C'est le vœu que Dieu, a-
prës vous avoir ramené couronné par la victoire,
des plus rudes combats, veuille accorder à Votre
Majesté de longues années de gouvernement pacifi-
que.
On lit dans la G'sxeMe de r~Hems~e <~u
.Yo?-~
1 La nouvelle année commence sous d'heureux
auspices. Tandis que S. A. R. le prince, royal s'est
trouvée hier à la fête de Potsdam dans la position
heureuse de pouvoir oSrir au roi, au nom de l'ar-
mée, des vœux de paix, à Paris aussi, l'Empereur
a répondu aux félicitations du corps diplomatique
par l'expression de l'espérance assurée du main-
tien de la paix et du développement prospère des
intérêts politiques et industriels. Les bonnes rela-
tions de toutes les puissances, représentées à Paris,
avec la France, sont constatées par la prière qu'a
faite l'Empereur aux membres.du corps diplomati-
que de se faire, auprès de leurs cours, les interprè-
tes de ses sentiments amicaux.
n'allaient pas en ce moment au delà du cercle J
étroit qui les renfermait tous deux.
Un coupé de remise stationnait depuis plus
d'une heure devant la porte de M°~ de Pradè- 1
res, mais de l'autre côté de la rue les stores en
étaient baissés, etiapersonne qui se tenait dans
cette cachette ambulante devait avoir un motif
d'espionnage bien sérieux, s'il fallait en juger
par la fixité de deux yeux noirs qui luisaient
derrière un coin relevé.des stores comme à tra- ]
vers les œillères d'un masque de velours.
Quand EdouardDeville, non pas invité, mais 1
impérieusement convoqué par Barazer à ce dî-
ner, s'était rendu chez Valérie pour la prévenir
qu'il ne la verrait pas le soir, elle avait répondu 1
à cette communication amicale par une de ces
scènes pittoresques dont les maîtresses jalouses
se sont toujours montrées prodigues. i
Après avoir commenté de vingt manières ce
simple événement elle voulut qu'on lui en dé-
couvrît la véritable cause le pauvre Edouard
avait été si bien surveillé depuis un an par cette
fille remplie d'expérience, qu'elle avait pu lire
jour par jour dans sa vie. Echapper à l'aide
d'un mensonge innocent à cette sagacité de sau-
vage, à cette fille qui traquait un mari comme
le plus intrépide chasseur se lasserait de tra-
quer une proie, était, au moins chose difficile.
Edouard prit le parti de lui annoncer la présen-
ce a Paris d'un vieil ami de la famille, et à qui
sa mère devenue veuve avait été redevable des
plus grands services. 11 essaya de lui faire com-
prendre que le respect humain l'obligeait à se
rendre à l'invitation qu'il avait reçue.
C~Mne Ms~Me/ avait répondu Valérie.
Ce titre de vieil ami de la famille sonnait mal
à ses oreilles.
Elle avait le pressentiment qu'un homme si
dévoué à Edouard allait devenir un ennemi
pour elle. Il lui sembla même hors de doute
qu'il eût une femme toute prête pour son a-
mant. Elle jugea cependant qu'il pourrait être e
dangereux de lui rompre en visière dans ce cas;
aussi se contenta-t-elle, après quelques nou-
velles objections, de lui demander le lieu et
l'heure de ce rendez-vous.
–Passage des Panoramas, à cinq heures,
nous dînerons sans doute dans les environs ann
d'être plus à, portée du Théâtre-Français où
nous devonspasser la soirée.
Ce demi-mensonge avait été fait d'instinct,
sinon pour dérouter Valérie, du moins pour la
tranquilliser.
Celle-ci pensa aussitôt que le Théâtre-Fran-
çais n'était pas loin du numéro 8 de la rue Ri-
chelieu et qu'elle pourrait surveiller l'un et
En annonçant la prochaine reprise des con-
férences relatives à la constitution fédérale~~
l'Allemagne du Nord, une lettre de BeEMnT-~
Joute:
Dans les réunions antérieures, la disc~sioQjé-~J'
gulière et suivie du projet de constitutif n'â~pas~
encore été abordée. Les délibérations on~été;Bo~ =
nées, pour ainsi dire, à {a discussion géné~I~'ë'
Les plénipotentiaires-des différenfs E~-out
Les' pténipotentiaires -des diuerents EMë.?'oH.t''i t
présenté les objections que leur inspiraient tes~n~~
térèts particuliers de leurs gouvernements, les de-
mandes spéciales ont été formulées. Le gouverne-
ment prussien, tout en se montrant aussi conci' '.ant t
que possible au sujet de la mise en pratique des
institutions communes, a rigoureusement m& cte-
nu le principe qui avait dicté le projet de consti-
tution.
Personne ne met en doute cette persistance de
M. de Bismark dans les intentions qu'il a déjà
formulées. Il s'agit de savoir si l'on conservera
ou si l'on perdra le bénéfice de la guerre con-
duite avec tant d'audace et de bonheur. Ce qu'il
faut dire, c'est que les difficultés dont on a
parlé ne peuvent avoir rien de réel, et que M.
de Bismark ne rencontrera pas môme d'obsta-
elessérieux.
C. LEFÊYRE.
NOUVELLES DU NEXÏQUE
Le JoMt'Ma! du Commerce de New-York
conseille à ses lecteurs de ne pas ajouter foi
aux bruits sans cesse répandus de la chute
de l'empire du Mexique. D'après cette feuil-
e, c'est une grave erreur de penser que
l'empereur Maximilien ne s'appuie que sur
les baïonnettes étrangères. « Les classes ri-
ches, les classes supérieures, en un mot, de
la ville de Mexico et des autres villes sont
impérialistes presque sans exception et sont
lasses de la longue expérience qu'elles ont
faite de l'anarchie. ))Le de New-York ajoute a Quoique aux Etats-
Unis nous parlions du gouvernement répu-
blicain du Mexique, il est absurde d'appeler
républicain le gouvernement de Juarez dans
aucun sens propre du mot. Il n'y a pas le
moindre doute que les intérêts du pays tout
entier n'obtinssent la meilleure des garan-
ties dans le règne pacifique de Maximilien
pendant vingt-cinq années. »
Le t/oMrna~ <~M 'Commerce de New-York dit
encore que « si le gouvernement des Etats-
Unis pouvait envisager l'avenir du Mexique
en faisant abstraction de toute question de
politique intérieure et privée, il est proba-
ble qu'à Washington on prendrait une atti-
tude beaucoup plus favorable à l'établisse-
ment possible du nouvel empire. ))
La résolution annoncée à ses conseillers
par l'empereur Maximiliea n'est pas uni-
quement de défendre à tout prix son pou-
voir, mais bien de faire un libre appel au
suffrage des Mexicains, et si la réponse à
cet appel lui confie de nouveau les destinées
de ce pays, d'organiser alors la défense sur
la ligne qui s'étend de Vera-Cruz à Mexico,
sauf à élargir par des adhésions successives
la sphère de son autorité.
Quant au plan de défense militaire dont,
l'exécution suivra et la retraite de nos trou-
pes et le vote populaire, on affirme que ~ar-
mée mexicaine sera divisée eu, quatre corps
le premier sous les ordres du général Mena
le deuxième sous les ordres de Miramon, le
troisième sous les ordres de Mendez, et le
quatrième sous les ordres de Marquez. Il
sera organisé; en outre, trois contre-sué-
rillas sous les ordres du colonel français
Dupin.
Deux de ces contre-guérillas, sous les or-
dres de Dupin, opéreront à Vera-Cruz et aux
Terres-Chaudes. Les autres, sous les ordres
de YIdaurri, défendront Rio-Grande et tout.
ce territoire.
Les correspondances constatent, du reste,
que la démarche faite à Orizaba, auprès
de l'empereur, par les généraux Miramon et
Marquez, a produit une profonde sensation
l'autre à la fois; elle répondit donc d'un air
gracieux:
Eh bien! va, mon chat chéri, et amuse-
toi bien pendant que je resterai ici pour rece-
voir le prétendu d'Agathe.
A propos, ce mariage, comment va-t-il? `t
A merveille t répondit Valérie, ndèle à
son système.
Deux baisers retentirent, et nos amants se sé-
parèrent.
Valérie, indécise depuis la veille au soir, s'é-
tait demandé cent fois si l'on pouvait faire le
moindre fond sur les indications données par
Michel; en un mot, si le faux Lausanne s'é-
tait bien fait conduire rue de Richelieu à son
retour de Saint-Germain. Elle avait beau se ré-
pondre chaque fois que ces mots de rue de Ri-
chelieu jetés à Michel et ramassés par lui dans
son état d'ivresse ne signinaient absolument
rien, un doute lui restait. Elle allait en triom-
pher de guerre lasse, ou du moins remettre
ses investigations au lendemain, quand Edouard
était venu lui donner la tentation de s'assurer
qu'il irait bien le soir même au Théâtre-Fran-
cais.
Je me renseignerai sur les deux choses a
la fois, se dit-elle.
Et elle avait immédiatement passe dans s&
chambre pour s'apprêter à sortir.
Tiens! tu sors? lui avait demandé Agathe.
–Oui, étapes?
-Sans moi?
–Tu me gênerais.
Et Valérie s'était éloignée sans plus d'ex-
plications après avoir mis son chapeau et son
châle.
–Ma chère sœur est toquée, pensa Agathe en
reprenant la lecture qu'elle avait interrompue.
Pendant ce temps, la maîtresse d'Edouard se
dirigeait vers une station de remiseset montait t,'
dans un coupé après avoir dit au cocher
Rue Richelieu, en face du numéro 8, fvous resterez-en faction; je vous prends S
l'heure et je paye double.
C'était l'heure où l'on dîne d'ordinaire Pa-
ris,' et elle avait l'espoir d'arriver à temps pour
voir entrer le prétendu 'de sa sœur chezM~"
de Pradères, s'il était vrai, toutefois, qu'il ae
fît qu'un avec Victor Ozanne.
Par malheur, la pauvre fille avait trop tardé,
car tous les invités de la chère dame s'as-
seyaient à table lorsqu'elle arriva pleine d'im-
patience à son poste d'observation.
(La s~i~e à ücnd~.j GEOMBs PATHf.
~OMM~aw~)
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