Titre : La Presse
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1867-01-04
Contributeur : Girardin, Émile de (1806-1881). Directeur de publication
Contributeur : Laguerre, Georges (1858-1912). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34448033b
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 124274 Nombre total de vues : 124274
Description : 04 janvier 1867 04 janvier 1867
Description : 1867/01/04. 1867/01/04.
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Grande collecte... Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail
Description : Collection numérique : La Grande Collecte Collection numérique : La Grande Collecte
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k512118g
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/03/2008
~1 Vendre~ ~janviey M@~
~~7 MOIS ~r!seHcfar!emm!MMNM) i~S((j
GNOMES, 8, PL. OE M 6~ 6T?, ~M{~~
~irde'm~i~rIai'êdactioa~sABaoMes:
Vendredi 4jan~er ~@7
3BMS (B4~ 16~
!MMU< D'AMNNEHENT, )23, RUE MOMIMARIM
3l* .A.nji~Q
L'A(!mu;is:ra.{!on se r~~ !a'
Tout ce qui concerne l'ÀdoirnfstratiM du Jouma! do~M~essë au Gérant
A partir du < 5 janvier, la .Pre~e publiera
toutes les semaines une Causerie parisienne
de M. ALBERT WOLFF.
Après
LES A~OU~ OE PASSAGE
M
M. GEORGES FATH `
qui obtiennent un si légitime succès,
La jPresse publiera
L C H £A% ffla E L. tel- 1 ~NT'&"o
DB
PLÂKCM-MIMAYE
r
PAR
S. PMM DU TERRÂIL
LA LEVÉE EN illASSE
épisode des guerres de la Révolution
PAR
M.MmAM~MmAN
L& TERRE A ®E
dernier épisode des fïHes de CoMt
Divers Romans et Nouvelles par
MM. ARMAND LAPOINTE, ALFERD DES ESSARTS,
CAMILLE FARCY, EMILE VILLARS, D. DE
BODEN, BENRI DE LACRETELLE, etc.
Voir, Ma 4" page, la Uste des Primes of-
fertes a nos abonnés.
PÂR!S, 3 JANV!ER
Le ~c~e est bien embarrassé quand il lui
faut s'expliquer sur la Prusse nouvelle. Le
langage de M,, de Bismark lesatisferaitcom-
plétement, si l'organe officieux du premier
ministre prussien, la Ga;sette de ~Memc~ne
du A~ord, ne donnait tous les jours un dé-
menti aux déclarations officielles. M. de
Bismark témoigne des sympathies pour
l'alliance française, mais la Ga.?6«e de <
~ma~He du Nord répète à satiété qu'il n'y a
pour la Prusse d'alliance véritable et -sé-
rieuse que l'alliance moscovite.
Voilà ce qui rend le ~Mc~e perplexe, et,
passant continuellement de l'appréhension
a la sécurité, il finit par conclure que « la
France fera bien de rester puissamment ar-
mée et en mesure de faire face à tout péril
du dehors. ))
Cette conclusion~autorise à penser qu'en
nn de compte le ~tec~s est plus près de s'a-
larmer que de se rassurer.
Il n'en était point ainsi les années pas-
sées, lorsque les amis du ~t'ec~e présentaient
des amendements à l'effet de réduire le con-
tingent annuel. Le ~tge~e avait donc alors
une sécurité qu'il n'éprouve plus aujour-,
d'hui ? Q
N'est-on pas en droit d'en conclure que
l'oeuvre qui s'est accomplie cette année en
Allemagne, aux applaudissements du ~têc~e,
qui s'est vanté d'avoir été Prussien avant,
pendant et après la guerre, a été une œuvre
mauvaise pour la paix européenne et pour
les intérêts français?
II y avait en Allemagne des Etats libres
et constitutionnels comme le royaume de
Hanovre, l'électorat de Hesse'etleduchéde
Nassau; il y avait même une république
dont la liberté avait été respectée par tous
les césars du moyen-âge tout cela a fait
FEUILLETON DE LA P~F~E
M4MK\E&dS67
LE§; ~M8M§ BE PASSAGE
Le jour suivant, l'heure de se rendre a l'in-
vitation de M"' de Pradères étant venue, toute
la famille Pascal, enfants, parents et grand
parent montèrent en voiture pour se rendre
jue de Richelieu, avec la folle joie de gens qui
ont tout lieu de compter sur une soirée de plai-
sirs.
Pascal seul éprouvait une certaine appréhen-
sion ~Pid~&de revoir M" dePradères. Néan-
Tnoins,irBnitparsedire:
-–Je suis fou de m'inquiéter, c'est une femme
de trop d'esprit pour brouiller mon ménage par
une confidence si en dehors des rëgtes du sa-
voir-vivre.
Alice et Lucile, restées au salon dans l'atten-
te des invités de leur mère, s'entretenaient tout
bas des choses les plus intéressantes, s'il fallait
en juger par la religieuse attention qu'elles se
prêtaient.
Victor Ozanne parut le premier, comme c'é-
tait son devoir de prétendu ~a~, si l'on peut
s'exprimer ainsi, et, forcément, il rompit ce
charmant entretien.
Si la présence de son futur mari suf6t alors
au bonheur d'Allée, il n'en était pas de môme
pour Lucile,qui pritbientôt la résolution d'aller
s'accouder au ba}con, en posture de sœur An-
i Ce roman peut être reproduit par !@s journaux
qai ont un Mté aYeo la Société des Gens de let-
tres. -< Tra~itction reservef.
place a une'monarchies militaire qui inclure e
visiblement vers une alUance avec i'absc~m-
tisme russe.
L'œuvre de 1866 n'a donc~&~fe non
plus favorable a la liberté et aux droits des
peuples.
Le ~Mc/ese serait-il donc trompé? Cela
est horrible a penser, mais nous avons quel-
que peine à nous défendre de cette convic-
tion.
CUCHB~AL-CLARIGNY.
On lit dans le ~oM:'{eMt' du sot'r
La concentration du corps expéditionnaire au
Mexique s'effectue avec autant d'ensemble que
d'activité. Les mouvements maritimes opères dans
les ports français pour le rapatriement des troupes
sont à peu près terminés. Le 8 janvier, tous les
bâtiments destinés à cet objet auront quitté la
France pour .se rendre à la Vera-Cruz, et le 1~
mars, l'évaeua~on en masse devra être terminée,
quelle que soit la résolution à laquelle s'arrête
l'empereur Maximilieu.
SI l'on en croit la dépêche suivante, le
changement de ministère qui vient d'avoir
lieu a. Athènes permettrait de prévoir le
triomphe des conseils de modération et de
sagesse que les puissances occidentales ont
toujours fait entendre au gouvernement
grec
Athènes, 31 décembre.
Le programme politique du nouveau ministère
est un programme de modération, parce que la
Grèce a besoin d'ordre pour développerSes res-
sources. Le ministère est étranger au soulèvement
de l'Ile de Crète il ne désire pas des troubles en
Turquie. La Grèce, malgré ses sympathies pour les
Candiotes, respectera les lois de Ja neutralité à
l'égard de la Turquie.
Il n'y a évidemment pour la Grèce, quoi
qu'en dise l'O~MM~ Ma<:07!a~, que deux
conduites à tenir ou prendre ouvertement
fait et cause pour les insurgés de la Crète
et de la Thessalie et s'engager contre la
Turquie dans une guerre franche et loyale;
Ott, si elle ne se croit pas en mesure d'af-
fronter une lutte Inégale, observer vis-à-vis
de la Porte les obligations que Je droit in-
ternational impose à tous les peuples qui
sont et veulent demeurer en paix avec leurs
voisins.
~j).
La dépêche suivante, 'si elle se vérIEe,
constaterait qu'un pas important aurait été
fait vers la pacification de la Crète. Le dé-
part des volontaires qui entretenaient seuls
la lutte, permettrait d'en prévoir la fin:
Constantinople, S janvier, 4 h. 3/4 soir.
La Porte a reçu ce matin la nouvelle de la sou-
mission de Céline et de Kissamos, les deux points
fortiBés qu'occupaient encore les insurgés dans la
partie occidentale de la Crête. Battus complètement
dans une rencontre où ils ont laissé environ deux
cents des leurs, les insurgés se sont enfuis en dé-
sordre vers la mer et ont pu en partie quitter File
sur des navires qui les ont recaeiilis.
-I.e SMrs;s!e de !s r~asHon
E. BAUEU.
~nïîFTÏW T~?~f~âP~ï~n!?
BUjLtJb&iHt t&HuH&mi~Utt
~MMSe.
Berlin, 3 janvier.
Le discours prononcé par le prince royal au mo-
ment de la présentation dn cadeau d'honneur fait
au roi par l'armée, à l'occasion du soixantième an-
niversaire, se termine ainsi
«Par la dernière guerre, le peuple prussien a re-
mercié le roi, avec l'armée et par l'armée, du dé-
veloppement opportun donne par Sa Majesté à nos
institutions militaires.
» C'est là le beau et c'est ce qui nous distingue,
nous, Prussiens, des autres nations, ~ue chez nous
l'armée et le peuple ne forment qu'un seul tout.
L'armée, en se réjouissant de ses victoires, a un
désir sur le sens duquel on ne doit pas se mépren-
dre, s'est qu'après avoir ramené Sa Majesté victo-
rieuse d'une guerre difncile, Dieu nous accorde
encore de longues années de gouvernement paci-
fique.))
Berlin, ~janvier.
On lit dans la Csjse~e def~~emo~e dM~Vor~
< Le projet de constitution de la Confédération du
Nord contient ~3 chapitres avec 69 articles. La dis-
tribution des voix.dans le Conseil fédéral est basée
sur celle dé l'Assemblée pléniëre de l'ancienne Diè-
te. La somme à payer à la Prusse par homme de
de l'armée fédérale est fixée à 2S5 thalers. Les
fonctionnaires seront exclus du Reichstag futur, Y-
ne, pour voir si, à son tour, elle ne verrait rien
venir.
Un long quart d'heure, nous disons un long
quart d'heure, car, malgré les chronomètres
qui s'obstinent à prouver le contraire, lajiurée
de quinze minutes est loin d'être toujours la mê-
me; denc un long quart d'heure s'était déj~
écoulé lorsque la jeune fille s'élança enfin; ra-
dieuse dans le salon, en s'écriant
Les voici les voici 1
Eh bien, grande curieuse, répondit Alice,
allons les recevoir.
Les deux sœurs sortirent du salon, traversè-
rent la salle à manger et bondirent aussi
bruyantes que légères sur le palier. Victor
Ozaone, resté seul avec sa future belle-mërc,
lui dit aussitôt:.
Henri et sa femme vont être ici dans quel-
ques secondes, ne laissez rien échapper de vos
pensées secrètes; je vous en supplie, ma tante.
Mon cher Victor, fit rapidement M"~ de
Pradëres. vous me permettrez, je vous en.sup-
plie à mon tour, de rester libre de mes actions
et de mes paroles, et elle le quitta pour rece-
voir ses convives..
Pendant quelques minutes, la maison reten-
tit de cris joyeux, d'embrassades, de paroles
d'amitié et de rires enfantins. M' Pascal, dont
la toilette relevait encore ~a physionomie douce
et charmante, répondait par un sourire aux
compliments que M' de Pradères lui adressait
etsur sa bonne mine et sur la beauté vrai-
ment rare de ses deux enfants, dont chacun se
disputait les joues fraîches et les lëvres roses,
afin de les couvrir de caresses et de baisers.
Vous voyez, ma chère Suzanne, que nous
sommes des gens exacts, dit. l'armateur.
~me jg Pradëres lui répondit par un signe
d'amitié.
Toutes les personnes réunies là étaient dans
un de ces moments de plaisir vrai, d'élans
sympathiques, pendant lesquels l'homme, fût-
il mauvais, se sent dompté par la force des sen-
timents naturels. Henri, qui subissait l'influence
générale, paraissait le père de famille le plus
heureux et aussi le plus convaincu de son bon-
heur.
M" de Pradères tout en s'enbrcant de faire,
mais ils pourront être élus pour le Parlement qui
va Être convoqué cette fois-ci. »
Berlin,Sjanvter.
LaCo!e~poK~aM<'e~rouf'?tct'a!!e, organe ministé-
riel, dit, au sujet du soixantième anniversaire de
l'entrée du roi dans l'armée
< Ce jour est en même temps une garantie que
la grande tache nationale à laquelle le roi a voué
toutes ses forces, sera réalisée glorieusement avec
la même vigueur et !e marne succès que cela a en
Ueujusqu'àpresent.))
Eta!!a
Florence, ~janvier, soir.
Les quarantaines établies à cause du choléra é-
tant levées, l'inauguration de !a ligne ferrée de
Messine à Catane a eu lieu aujourd'hui.
La Gnaette o/?c Emmanuel a nommé le général Menabrea.son pre-
mier aide de camp..
La Ga;K~ d'~tsHa assure que le 'ministre de la
guerre a retiré sa démission. La Go.se«o dit, en
outre, que les négociations avec Rome continuent a
suivre unemarchefavorable.
L'~a~t'a mt!t l'ordre de l'Annonciade, les généraux Cialdini,
Rossi, et !e sénateur Paleocapa.
Bm
Trière, 3 janvier.
Les avis de Bombay, apportés parla malle du Le-
vant, sont du 13 décembre.
La récolte en Birmanie était terminée. Le bruit
courait à Caboul que le gouvernement britannique
avait promis un secours en argent à l'émir expulsé,
Ali-Khan, Ce dernier, aussitôt ce secours reçu, de-
vait marcher contre Caboul.
On mande d'Alexandrie que les troupes égyp-
tiennes qui se trouvent dans l'He dé Candie, de-
vaient être rentrées en Egypte avant le 18 janvier.
POFtHg~t
Lisbonne,~janvier.
Daas;son discours d'ouverture des Chambres, le
roi a dit que la visite de Sa Majesté Catholique té-
moigne de l'entente- des deux cours et du rappro-
chement des deux peaples frères. Le roi a annoncé
la conclusion d'an traité de commerce et d'une
convention sur les attributions consulaires avec la
France, d'une convention relative à la propriété
artistique et littéraire avec la Belgique.
v. Pr!me!paE~és danMMeaMM
Bucharest,2janvier.
Le Sénat a présente au prince son adresse dont
la teneur est analogue à celle de l'adresse de la
Chambre des députes.
Le prince a remercié le Sénat de l'appui promis
par cette assemblée pour la régénération du pays
et de la naturalisation de son père.
Les quatre canonnières à vapeur, commandées
par le princs Couza, sont arrivées à Galatz.
Tftaft~ato
Marseille,~janvier.
Les lettres de Constantinople, du" 26, annoncent
que la Porte avait chargé un avocat de la couronne
de répondre à la demande en réparation formulée
par le gouvernement italien au sujet duP~es-TAo-
!Hsister et de ne pas admettre de transaction.
Les ministres turcs avaient été iniormés que des
préparatifs se poursuivaient en Epire et en Thessa-
lie pour un soulèvemeot prochain. Le gouverne-
ment prenait des mesures en conséquence. M. Bou-
rée était attendu à Censtantinople le 26.
D'après des avis d'Athènes, du 27, les Turcs au-
raient attaqué deux fois les insurgés thessaliens
dans les montagnes d'Agrafa, mais ils auraient été
repousses jnsqae dans la plaine de Nevropol.
(~encsBauM-jSuHter.)
(Voir plus Iciu les dernières dépêches.)
CBR9B~UE.PCLm(m
Les journaux de Berlin ne sont pas arrivés
ce matin à Paris.
Le ~ont'~uf ~M sotr, dans s& revue heb-
domadaire, présente, sous les couleurs les
plus brillantes, la situation générale de
l'Europe à la fin de'! 866
L'année qui vient de Ëair a été marquée par de
grands événements, et, peur être calme et paciS-
que, l'innuence de la politique française n'en a pas
été moins active et moins efËcace. Par la seule
force de l'ascendant m~ral, l'Empereur t puissam-
ment eoBtribué à rendre la paix à l'Eurppe, et les
nations qui l'avaient choisi pour arbitre ae sont plu
à recoBaaitre le caractère bienfaisant et désinté-
resse de saninierventiM. La guerre qui, sans la
avec son futur gendre et ses Elles, ce qu'on est
convenu d'appeler les honneurs de la maison,
jetait des regards obstinés sur Henri elle cher-
chait à saisir dans ses gestes et dans ses dis-
cours, un indice de la trahison dont'il s'était
rendu coupable envers sa femme.
Mais cet examen attentif étant demeure sans
résultat, la pauvre dame se mit à déplorer amè-
rement en elle-même que le ciel n'eût pas placé
un signe extérieur sur le visage de l'homme
dont le cœur est double.
Lucile s'était trompée en croyant voir des-
eendre de voiture son cousin Edouard Deville
elle le cherchait d'un air désappointé parmi les
visiteurs, et il était facile de deviner son in-
quiétude à travers ses manifestations amicales.
Barazer eut enfin pitié d'elle.
Ma chère Lucile, lui dit-il tout bas, je suis
certain que tu me reproches déjà d'avoir man-
qué à ma parole.
–Moi?. répliqua la jeune 611e en jouant
l'étonnement.-
Mais rassure-toi, le fugitif Edouard vien-
dra bientôt te présenter ses hommages, car il
m'a sérieusement promis d'être ici avant six
heures.
Que vous êtes aimable cher monsieur
Barazer, dit Lucile, convaincue de l'inutilité
de ses ruses avec un homme si clairvoyant.
Edouard Deville, comme s'il n'avait attendu
que ce moment pour paraître, fit son entrée
dans le salon.
-Voici l'ennemi murmura Barazer à l'o-
reille de Lucile, dont le visage trahit une émo-
tion soudaine à toi de le vaincre.
Et il entraîna la jeune fille au devant du
bienheureux Edouard, que M" de Pradères
et A)ice entouraient déjà en l'accablant de doux
reproches sur le peu d'empressement qu'il met-
tait à leur'rendre visite.
Pascal avait fini par s'asseoir devant une ta-
ble de milieu, et feuilletait un livre illustré
placé sous sa main, si bien qu'il ne remarqua
point d'abord l'entrée un peu sournoise d'E-
douard Deville.
Ce fut seulement aux premières paroles qu'il
dit pour s'excuser et rejeter sur ses études sé-
neuses l'impolitesse de sa conduite, qu'Henri
haute sagesse de Sa Majesté, aurait pu devenir gé-
néraie, a fait place à une période d'apaisement.
De nouve)!es idées se sont substituées' en Alle-
magne aux errements de 1813. Tous les pays ger-
maniques comprennent aujourd'hui l'avantage des
bons rapports avec la France. Les déSances sont
dissipées, et les préjuges d'un autre âge disparais-
sent devant une saine appréciation des intérêts
communs. L'Autriche et l'Italie, si longtemps et si
profondément divisées, en sont venues à une ré-
conciliation définitive; le programme inauguré par
les victoires de Magenta et de Solférino se trouve
maintenant réalisé libre depuis les Alpes jusqu'à
l'Adriatique, la Péninsule, après avoir été pendant
des siècles un sujet de troubles et de compétitions
entre les puissances, est désormais un élément de
concorde et d'équilibre..
La convention du 15 septembre, si heureusement
exécutée, a déjà produit les effets salutaires qu'on
était en droit d'en attendre, et ce n'est pas une il-
lusion d'espérer, pour un avenir peut-être pro-
chain, un rapprochement entre la cour de Rome et
le cabinet de Florence. L'évacuation du Mexique
est en voie de s'effectuer dans de bonnes conditions,
et les 'Etats-Unis se montrent aussi désireux que la
France de resserrer les liens d'une amitié tradi-
tionnelle. Les relations du gouvernement de l'Em-
pereur avec toutes les puissances ne sauraient être
ai plus satisfaisantes ni plus amicales.
Le journal ofËciel du soir contient les dé-
tails suivants sur la marche des négocia-
tions qui se poursuivent entre la cour .de
Rome et le gouvernement italien.
Le tableau que fait le'~fb?!t'calme qui règne Rome contraste aussi
complétement que possible avec celui que
les correspondances du, JoMt'no;~ des De6aprésentaient il y a quelques jours 1
Les Etats du saint-përe continuent à jouir d'un
calme que rien ne trouble. Toutes les branches de
l'administration fonctionnent régulièrement. L'ar-
mée pontiGcato est dévouée, et les sujets du pap
aussi bien que les étrangers qui ont afflué à Rome
pour les fêtes de Noël, se sont plu à manifester les
sentiments de vénération que les vertus du souve-
rain pontife sont faites pour inspirer. On commence
.à se rendre bien compte en Italie du prestige qu'a
pour la péninsule un pouvoir qui s'étend sur l'uni-
vers entier, et l'on désire sincèrement le succès de
la négociation religieuse qui se poursuit actuelle-
ment entre le Saint-Siège et la cour de Florence.
La mission dont M. Vegezzi avait été chargé en
'1865, et qui vient d'être reprise parM.ToneIlo,
portait sur cinq points principaux retour des évê-
ques éloignés de leurs diocèses, admission des pré-
lats déjà préconisés par. le saint-père, nomination
aux évéchés vacants, exéquatur royal et serment à
prêter par les prélats au souverain. Le premier
point a été réglé récemment par l'initiative sponta-
née du gouvernement italien. Sur les questions de
l'exéquatur et du serment, le cabinet de ~Florence
témoigne les dispositions les plus conciliantes, et
les autres parties de la négociation sont également
abordées dans un mutuel esprit de concorde et de
bon vouloir.
Il s'agit d'établirune entente pour l'installation des
évoques appartenant aux anciennes provinces des E-
tats de l'Eglise et qui ont été préconisés parle pape
dépôts 1860. Un accord doit également intervenir
à l'euet de pourvoir aux siégesépiscopaux vacants,
et de .réduire, s'il y a lieu, le nombre des diocèses.
On pense que les dernières difficultés seront promp-
tement aplanies. La plupart des bases récemment
indiquées par la cour de Rome comme éléments
d'une solution viennent d'être adoptées en princi-
pe par le gouvernement italien. Il y a: là plus
qu'une espérance, et tout fait augurer favorable-
ment d'une négociation dont le succès, si néces-
saire au repos moral de l'Italie, ne peut manquer
d'exercer la plus salutaire influence sur les rap-
ports généraux de Sa Sainteté avec le roi Victor-
Emmanuel.
On écrit de Londres, 2 janvier
Le discours du nouvel an prononcé par l'Empe-
reur Napoléon III a produit ici une vive sensation.
On le regarde comme un manifeste en faveur de la
paix. Il est évident que la France he songe pas .à
faire la guerre tant qu'elle ne se sentira pas lésée
dans ses intérêts et la France devant d'ailleurs
être sur un pied défensif important, il faut espérer
qu'aucune occasion de faire la guerre ne s'offrira.
Nous recevons par le télégraphe l'analyse
de la patente impériale qui a paru hier à
Vienne. Cette analyse est, de teus points,
conforme à celle que notre correspondant
nous avait transmise avant-hier
Vienne, S janvier.
La patente impériale annoncée hier a paru au-
jourd'hui. II y est dit que le gouvernement est entré
en négociations avec les représentants des pays de
la couronre de Hongrie. En considération de l'état
actuel de ces négociations et afin d'arriver le .plus
promptement possible à une solution sérieuse et
équitable sous tous les rapports de cette grave
question, l'empereur a résolu de faire appel au con-
cours des représentations des autres pays et royau-
mes.
L'empereur considère comme son premier et
plus sacré devoir de maintenir invariablement com-
me but l'existence assurée de la monarchie. Les
circoastances actuelles et la situation de l'empire
exigent que les délibérations sur la question cons-
leva la tête et demeura consterné en reconnais-
sant l'amant de Valérie auquel il avait toujours
oublié de demander son nom.
Barazer, par une sorte de fàtalité, regardait
son gendre en ce moment. II fut frappé de l'ex-
pression de son visage sans pouvoir se l'expli-
quer puis, comme c'était un homme fait tout
d'une pièce, il ne s'amusa point a en chercher
la signification, se contenta de prendre Edouard
Deville par la main et s'avançant aussitôt vers
Henri
–Mon cher fils, lui dit-il, je te présente
Edouard DeviUe, le frère de Victor en un mot,
le second fils de la meilleure amie de ta mère.
Edouard et Henri se regardèrent-avec une
confusion égale des deux parts.
Vous êtes étonnés de vous voir pour la
première fois aujourd'hui, quand vous devriez
vous connaître au moins depuis dix ans, reprit
Barazer de l'air le plus naturel.
Edouard Deville se hâta de dire
Je ne suis sorti de collège qu'après votre
départ pour Paris, etceiaanui, malheureu-
sement pour moi, monsieur, aux relations qui
se seraient, sans aucun doute, établies entre
nous.
Malheureusement pour tous deux, répli-
qua Henri, qui était dans des transes mortelles.
Maintenant, mon cher Edouard, tu vois la
les deux enfants d'Henri, que tu ne connais-
sais pas davantage, poursuivit l'armateur.
Vous avez deux enfants? fit lentement
Edouard en regardant Henri.
Dont voici la mère, ma «hère fiMe, à moi,
dit Barazer.
Edouard salua profondément M°" Pascal.
Cette scène, fort embarrassante pour Edouard
Deville et pour Henri, n'apprit rien à Barazer;
elle ne fit qu'irriter sa curiosité.
Un peu plus tard, lorsque les convives pas-
sèrent dans la salle à manger, Edouard se rap-
procha d'Henri
–Vraiment! mapië etpère de famille?.
lui dit-il; puis il ajouta Et Agathe?
De grâce pas un mot de plus ici, ré-
pliqua vivement Pascal. Edouard lui nt signe
de se rassurer.
titutionnelle soient meHses a Un dans le plus bref
aélai. On conciliera ensuite dans une assemblée
commune les diuérpnts points de vue sur le droit
puMic et les prétentions difForentes des pays de la
couronne qui ne font point partie de la Hongrie.
L'empereur croit donc devoir convoquer en as-
semblée extraordinaire du Reithsrath les repré-
sentants des pays non hongrois~ en étendant cette
convocation à la Chambre des seigneurs, et il or-
donne par conséquent:
La dissolution des Diètes non hongroises exis-
tantes, la période de six ans de leur mandat de-
vant prochainement expirer
L'élection de nouvelles Diètes et la convocation de
ces Diètes cour le 11 février.
Ces Diètes ont uniquement, pour mission de nom-
mer les membres duReiebsrath extraordinaire.
Ce Reichsrath se réunira à Vienne le 2S février.
Les délibérations de la question constitutionnelle
seront l'unique objet des travaux de cette assem-
blée.
Il est remarquer que le décret de con-
vocation s'étend à la Chambre des seigneurs
du Reichsrath, aussi bien qu'à la Chambre
élective..
Nos correspondants se croient en mesure
d'assurer que, par un scrupule de loyauté
auquel on doit rendre justice, l'empereur
François-Joseph s'abstiendra d'user de son
droit d'appeler de nouveaux membres à sié-
ger dans la Chambre des seigneurs, afin de
ne pas donner lieu au soupçon de vouloir
exercer une InHuence sur les déÏibérations
de cette assemblée.
Le De:7tion réformiste à Torquay; te 2 janvier. Dès le
matin, une foute considérable précédée de ban-
nières et de corps de musique remplissait les
principales rues. Toutes les affaires avaient été
suspendues.
Au meeting tenu dans l'aprës-midi, la réso-
lution suivante avait été adoptée avec le plus
vif enthousiasme
Ce meeting désire protester contre les accusa-
tions de vénaiité, d'ignorance, d'ivrognerie et d'in-
différence pour la reforme portées contre les clas-
ses ouvrières durant la dernière session du Parle-
ment il leur oppose un énergique démenti, et dé-
clare que nul bill de réforme qui ne remplira pas
les conditions du suffrage universel et n'admettra
point le vote au scrutin secret, ne satisfera le peu-
ple, ou ne sera accepté comme solution définitive
de la question de la réforme.
A Rochdale, près de la résidence de M.
Briglit, une résolution presque identique a été
votée par plus de cinq mil'e personnes.
C. LEFEYRE.
L~ ~~1~ :~¢ P.k~
LE BUBGET RE LA Y!HE i)E PÂR!S
Le budget de la ville de Paris, récemment
présenté par le préfet de la Semé au conseil
municipal, s'élève à la somme de 24) mil-
lions 653,6't3 fr. 30 c., tant en recettes
qu'en dépenses ordinaires, extraordinaires,
supplémentaires ou spécUaes.
Le budget de l'exercice courant (1866) se
balançait par une somme de 3't 8,158,903 fr.
54 c.
L'augmentation pour 1887 est danc de
33,494,707 fr. 78 c..
Un budget de 340 millions donne pour
1,835,000 habitants un quotient de 13~! fr.
par tête.
Les budgets de la ville se sont accrus
dans une proportion constante pendant une
période de douze années avant d'atteindre
ces chiures considérables, qu'ils ne dépas-
seront pas.
Le mémoire préfectoral nous en donné
l'assurance, la ville" de Paris touche a son
apogée budgétaire: ((L'année 1867 occupe,
dit ce document, le milieu de la période ac-
Leehim-e de 241,653,6! 3 fr. n'est que
l'expression de la situation naancière de la
ville, et il's'élève bien au de! de son bud-
get normal.
Les budgets municipaux sont divisés en
quatre sections (recettes et dépenses ordi-
naires, extraordinaires, supplémentaires et
spéciales).
La première et la deuxième de ces sec-
tions, tant en recettes qu'en dépenses, com-
prennent à elles seules les ressources pro-
pres de l'exercice; la troisième et la quatriè-
me section ne sont que des annexes du
budget.
La troisième section a pour mission de
rattacher d'avance aux opérations de l'exer-
Barazer tourna vivement la tête il venait de
surprendre le court dialogue d'Edouard et de
Pascal.
ni.
B~eeS~t sS'MMS hciabe
p
Edouard Deville, Pascal et Bar&zer, furent
naturellement séparés à table, ce qui ne les em-
pêcha point de se préoccuper au même degré,
sinon au même titre, de ce qui venait de se
passer.
Edouard ne pouvait revenir de sa surprise,
mêlée, il faut le dire, d'un peu d'indignation. II
ne concevait pos que la poursuivant d'Agathe
fût le mari de la fille de son tuteur, de la femme
séduisante qu'il avait sous les yeux. Ce rôle
d'un përe de famille à la poursuite d'une fillette
blessait évidemment ses instincts de loyauté.
L'amant de Valérie, ainsi que nous l'avons déjà
pu voir, n'était point de ces amoureux qui s'at-
tachent quand même à leur première-maîtresse,
et arrivent graduelfëment à la prendre au sé-
rieux et à s'intéresser a tout ce qui la touche.
Cette observation était peut-ê~e nécessaire,
'car rien n'est moins rare que ces folles pas-
sions, qui enchaînent des hommes jeunes, in-
telligents, profondément honnêtes, à des SHes
perdues. Il semble qu'ils deviennent alors- les.
jouets d'une sorte de folie, ou qu'ils soient frap-
pés d'aveuglement. Attaquez leur idole en la
couvrant du mépris qu'elle mérite, ils se re-
dresseront pour la défendre et la venger; four-
nissez-leur des preuves accablantes de son im-
moralité, et ils les 'récuseront avec violence;
attaquez leur foi robuste avec l'arme la plus
sûre, ]a plus acérée, et elle s'émoussera sur
eux dès la première atteinte.
Ni les exigences honteuses, ni le cynisme
du langage, ni les bassesses du cœur, ni les
mille choses mauvaises qui émanent incessam-
ment de ces créatures déchues, n'auront le
pouvoir de rompre le charme funeste qu'elles
ont jeté sur leur esclave. S'ib se heurtent par-
fois a toute la brutalité de l'évidence, un mot,
cice prochain le solde probable de l'exerci-
ce courant. Elle est comprise au budget dé
'!867 pour une somme de 35,000,000~
et se compose, en recettes: ~~f.
1° Des recettes non prévues
évaluées à. ~.M~'f~~i
2° Des restes~ recouvrer. 3. i~M. (K)~ .'i:
3" Enfin du reliquat de caisse ~~i~\)''
de l'exercice ~866 qui entre en \&.
compte pour. 22.000.CS~
TotaL. 2S.OOO.OOO fr.
Le reliquat de caisse ne figurait au bud-
get de 1866 que pour 8 millions, ~t je
compte général de ~865 n'avait constaté
qu'un reliquat de 4,425,934 fr. 49 c.
i° Du report de droit des dé-
penses de d866 non soldées. 2.600.000 fr.
3° Des dépenses non payées des
exercices antérieurs. 2.500.000
3° D'une réserve pour dépenses
non prévues, portée:). 20.000.000
Total. 35.000.000 fr.
La 3~ section s'élève donc par des recet-
tes et des dépenses d'ordre facultatif à une
somme supérieure de ') 4,500,000 fr. a !a
3" section du budget de ~866 qui n'était
que de ') 0,500,000 et forme à elle seule les
deux tiers de l'augmentation de 33 millions
que nous avons constatée au budget de 867.
La quatrième section, deuxième annexe
du budget, comprend en recette et en dé-
u~nse les quatrième et cinquième termes
de l'emprunt de 1865, pour une somme de
60 millions.
Le budget, débarrassé de ces annexes, ne
s'élèveplusqu'ala sommede-! 55,535,613 fr.
30 c. qui constitue le budget normal de la
ville de Paris et qui présente une augmen-
tation de 9,'H 4,718 fr. 96 c. sur les sec-
tions correspondantes du budget de ')866.
En recette, cette augmentation porte prin-
cipalement sur l'octroi, puisqu'elle se chif-
fre, pour ce chapitre seul, par une somme
de 6,050,000 francs.
Cette augmentation est-elle suffisamment
justifiée ?
On prévoit pour les droits d'entrée pro-
prement dits (art. ')'du chapitre de l'oc-
troi) une augmentation brute de 6 mil-
lions, et la note portée en regard de ce chif-
fre explique ainsi cette augmentation « Les
drois constatés pour les neuf premiers mois
de 866 présentent sur les mois correspon-
dants de )865 un accroissement de 5 mil-
lions, ce qui permet de prévoir une augmen-
tation de 6 millions pour l'année entière, w
Convient-il, dans les circonstances présen-
tes~ de baser les prévisions de 't 867 sur les
résultats obtenus en'') 866 ?
Des réflexions très exactes du mémoire de~
M. Haussmann ne nous permettent pas de le
penser.
<( L'Exposition universelle, lisons-nous
dans ce document, n'apportera, comme en
'i855, qu'une très faible augmentation dans
les recettes d'octroi, soit que la classe aisée
des habitants de Paris commence plus tôt et
finisse plus tard que d'habitude ses pérégri-
nations annuelles, soit.par l'eBet combiné
d'~ne foule dé causes difficiles à dénnir.
D'ailleurs, l'élévation de certaines percep-
tions de l'octroi depuis quelques mois'me
donne lieu de croire que des approvisionne-
meirts ont été déjà faits en vue de l'augmen-
tation supposée de la consommation durant
l'Exposition universelle, afin de devancer la
hausse des prix d'achats, et qu'il pourrait
bien en résulter quelque déception pour nous
l'an prochain. »
Ce senties approvisionnements dont parle
M. Haussmann qui ont, suivant nous, con-
tribué pour la plus grande partie a l'augmen-
tation exceptionnelle en ') 866 des recettes
d'octroi. D'un autre côté, le ralentissement
forcé des grands travaux dans un moment
'où la villeseraencombréed'étrangers, n'au-
ra-t-il pas pour conséquence de diminuer
le mouvement d'entrée des matériaux dans
Paris? 2
Les mêmes causes ont empêché les re-
cettes d'octroi de croître en I855, l'effet
s'était produit dès 854.
Si de 9,~4,7'! 8 fr. 96 c. on retranche
cette augmentation, soit 6,050,000 fr., il'
reste encore un accroissement de recettes de
3,064,718 fr. 96 c.
une raillerie transforment tout à leurs yeux et
redoublent leur passion, leur pusillanimité.
Pascal, lui, était complétement abasourdi,
il ne pouvait assez pester en Jui-même contre
cette affreuse plaisanterie du hasard, qui, de-
puis la veille, livrait obstinément les mystères
de son existence et le mettait à la merci de tout
le monde. Le danger qu'il courait était mainte-
nant complexe au dernier point: danger d'être
trahi auprès de son bcau-përe, danger d'être
trahi auprès de sa femme, et enfin danger d'être
trahi auprès d'Agathe et de Valérie, qui, sans
nul doute, le poursuivraient alors jusque chez
lui avec l'accompagnement de toutes les fan-
fares que les femmes sans éducation, qui se
considèrent comme outragées, peuvent trouver
en mariant les ressources de leur esprit à ceiles
de leur voix.
Quant a Darazer, avec !a perspicacité d'un
homme qui sait la vie, il avait immédiatement
deviné que les quelques paroles échangées à
voit basse entre Edouard Deville et Pascal ca-
chaient une de ces petites aventures que le mon-
de tolère trop souvent, mais qui peuvent, selon
les circonstances, remuer profondément les fa-
milles aussi s'était-il soudainement ému. Il
s'était rappelé tout a la fois l'inexplicable sur-
prise de son gendre en apercevant Edouard
DeviIIe, puis l'embarras singulier des deux
hommes lorsqu'ils se trouvèrent face à face, et
enfin leur conversation quelque peu mystérieu-
se. Il se souvenait aussi que M" Pascal lui a-
vait exprimé son regret de ce que les aSaires
de son mari le retenaient dehors presque tous
les soirs jusqu'à minuit.
–Nous verrons, fut le mot que les trois
hommes prononcèrent mentalement après avoir
réûéchi, chacun de son côté, sur les suites pos-
sibles de cet incident.
Malgré la prodigieuse facilité qu'ont certains
hommes de commander à leurs préoccupations
et de prendre ce qu'on appelle un visage de
circonstance, et qui dit visage dit langage, l'ani-
mation générale fut nécessairement entravée
dès son début.
GBORGSsFATH.
~~7 MOIS ~r!seHcfar!emm!MMNM) i~S((j
GNOMES, 8, PL. OE M 6~ 6T?, ~M{~~
~irde'm~i~rIai'êdactioa~sABaoMes:
Vendredi 4jan~er ~@7
3BMS (B4~ 16~
!MMU< D'AMNNEHENT, )23, RUE MOMIMARIM
3l* .A.nji~Q
L'A(!mu;is:ra.{!on se r~~ !a'
Tout ce qui concerne l'ÀdoirnfstratiM du Jouma! do~M~essë au Gérant
A partir du < 5 janvier, la .Pre~e publiera
toutes les semaines une Causerie parisienne
de M. ALBERT WOLFF.
Après
LES A~OU~ OE PASSAGE
M
M. GEORGES FATH `
qui obtiennent un si légitime succès,
La jPresse publiera
L C H £A% ffla E L. tel- 1 ~NT'&"o
DB
PLÂKCM-MIMAYE
r
PAR
S. PMM DU TERRÂIL
LA LEVÉE EN illASSE
épisode des guerres de la Révolution
PAR
M.MmAM~MmAN
L& TERRE A ®E
dernier épisode des fïHes de CoMt
Divers Romans et Nouvelles par
MM. ARMAND LAPOINTE, ALFERD DES ESSARTS,
CAMILLE FARCY, EMILE VILLARS, D. DE
BODEN, BENRI DE LACRETELLE, etc.
Voir, Ma 4" page, la Uste des Primes of-
fertes a nos abonnés.
PÂR!S, 3 JANV!ER
Le ~c~e est bien embarrassé quand il lui
faut s'expliquer sur la Prusse nouvelle. Le
langage de M,, de Bismark lesatisferaitcom-
plétement, si l'organe officieux du premier
ministre prussien, la Ga;sette de ~Memc~ne
du A~ord, ne donnait tous les jours un dé-
menti aux déclarations officielles. M. de
Bismark témoigne des sympathies pour
l'alliance française, mais la Ga.?6«e de <
~ma~He du Nord répète à satiété qu'il n'y a
pour la Prusse d'alliance véritable et -sé-
rieuse que l'alliance moscovite.
Voilà ce qui rend le ~Mc~e perplexe, et,
passant continuellement de l'appréhension
a la sécurité, il finit par conclure que « la
France fera bien de rester puissamment ar-
mée et en mesure de faire face à tout péril
du dehors. ))
Cette conclusion~autorise à penser qu'en
nn de compte le ~tec~s est plus près de s'a-
larmer que de se rassurer.
Il n'en était point ainsi les années pas-
sées, lorsque les amis du ~t'ec~e présentaient
des amendements à l'effet de réduire le con-
tingent annuel. Le ~tge~e avait donc alors
une sécurité qu'il n'éprouve plus aujour-,
d'hui ? Q
N'est-on pas en droit d'en conclure que
l'oeuvre qui s'est accomplie cette année en
Allemagne, aux applaudissements du ~têc~e,
qui s'est vanté d'avoir été Prussien avant,
pendant et après la guerre, a été une œuvre
mauvaise pour la paix européenne et pour
les intérêts français?
II y avait en Allemagne des Etats libres
et constitutionnels comme le royaume de
Hanovre, l'électorat de Hesse'etleduchéde
Nassau; il y avait même une république
dont la liberté avait été respectée par tous
les césars du moyen-âge tout cela a fait
FEUILLETON DE LA P~F~E
M4MK\E&dS67
LE§; ~M8M§ BE PASSAGE
Le jour suivant, l'heure de se rendre a l'in-
vitation de M"' de Pradères étant venue, toute
la famille Pascal, enfants, parents et grand
parent montèrent en voiture pour se rendre
jue de Richelieu, avec la folle joie de gens qui
ont tout lieu de compter sur une soirée de plai-
sirs.
Pascal seul éprouvait une certaine appréhen-
sion ~Pid~&de revoir M" dePradères. Néan-
Tnoins,irBnitparsedire:
-–Je suis fou de m'inquiéter, c'est une femme
de trop d'esprit pour brouiller mon ménage par
une confidence si en dehors des rëgtes du sa-
voir-vivre.
Alice et Lucile, restées au salon dans l'atten-
te des invités de leur mère, s'entretenaient tout
bas des choses les plus intéressantes, s'il fallait
en juger par la religieuse attention qu'elles se
prêtaient.
Victor Ozanne parut le premier, comme c'é-
tait son devoir de prétendu ~a~, si l'on peut
s'exprimer ainsi, et, forcément, il rompit ce
charmant entretien.
Si la présence de son futur mari suf6t alors
au bonheur d'Allée, il n'en était pas de môme
pour Lucile,qui pritbientôt la résolution d'aller
s'accouder au ba}con, en posture de sœur An-
i Ce roman peut être reproduit par !@s journaux
qai ont un Mté aYeo la Société des Gens de let-
tres. -< Tra~itction reservef.
place a une'monarchies militaire qui inclure e
visiblement vers une alUance avec i'absc~m-
tisme russe.
L'œuvre de 1866 n'a donc~&~fe non
plus favorable a la liberté et aux droits des
peuples.
Le ~Mc/ese serait-il donc trompé? Cela
est horrible a penser, mais nous avons quel-
que peine à nous défendre de cette convic-
tion.
CUCHB~AL-CLARIGNY.
On lit dans le ~oM:'{eMt' du sot'r
La concentration du corps expéditionnaire au
Mexique s'effectue avec autant d'ensemble que
d'activité. Les mouvements maritimes opères dans
les ports français pour le rapatriement des troupes
sont à peu près terminés. Le 8 janvier, tous les
bâtiments destinés à cet objet auront quitté la
France pour .se rendre à la Vera-Cruz, et le 1~
mars, l'évaeua~on en masse devra être terminée,
quelle que soit la résolution à laquelle s'arrête
l'empereur Maximilieu.
SI l'on en croit la dépêche suivante, le
changement de ministère qui vient d'avoir
lieu a. Athènes permettrait de prévoir le
triomphe des conseils de modération et de
sagesse que les puissances occidentales ont
toujours fait entendre au gouvernement
grec
Athènes, 31 décembre.
Le programme politique du nouveau ministère
est un programme de modération, parce que la
Grèce a besoin d'ordre pour développerSes res-
sources. Le ministère est étranger au soulèvement
de l'Ile de Crète il ne désire pas des troubles en
Turquie. La Grèce, malgré ses sympathies pour les
Candiotes, respectera les lois de Ja neutralité à
l'égard de la Turquie.
Il n'y a évidemment pour la Grèce, quoi
qu'en dise l'O~MM~ Ma<:07!a~, que deux
conduites à tenir ou prendre ouvertement
fait et cause pour les insurgés de la Crète
et de la Thessalie et s'engager contre la
Turquie dans une guerre franche et loyale;
Ott, si elle ne se croit pas en mesure d'af-
fronter une lutte Inégale, observer vis-à-vis
de la Porte les obligations que Je droit in-
ternational impose à tous les peuples qui
sont et veulent demeurer en paix avec leurs
voisins.
~j).
La dépêche suivante, 'si elle se vérIEe,
constaterait qu'un pas important aurait été
fait vers la pacification de la Crète. Le dé-
part des volontaires qui entretenaient seuls
la lutte, permettrait d'en prévoir la fin:
Constantinople, S janvier, 4 h. 3/4 soir.
La Porte a reçu ce matin la nouvelle de la sou-
mission de Céline et de Kissamos, les deux points
fortiBés qu'occupaient encore les insurgés dans la
partie occidentale de la Crête. Battus complètement
dans une rencontre où ils ont laissé environ deux
cents des leurs, les insurgés se sont enfuis en dé-
sordre vers la mer et ont pu en partie quitter File
sur des navires qui les ont recaeiilis.
-I.e SMrs;s!e de !s r~asHon
E. BAUEU.
~nïîFTÏW T~?~f~âP~ï~n!?
BUjLtJb&iHt t&HuH&mi~Utt
~MMSe.
Berlin, 3 janvier.
Le discours prononcé par le prince royal au mo-
ment de la présentation dn cadeau d'honneur fait
au roi par l'armée, à l'occasion du soixantième an-
niversaire, se termine ainsi
«Par la dernière guerre, le peuple prussien a re-
mercié le roi, avec l'armée et par l'armée, du dé-
veloppement opportun donne par Sa Majesté à nos
institutions militaires.
» C'est là le beau et c'est ce qui nous distingue,
nous, Prussiens, des autres nations, ~ue chez nous
l'armée et le peuple ne forment qu'un seul tout.
L'armée, en se réjouissant de ses victoires, a un
désir sur le sens duquel on ne doit pas se mépren-
dre, s'est qu'après avoir ramené Sa Majesté victo-
rieuse d'une guerre difncile, Dieu nous accorde
encore de longues années de gouvernement paci-
fique.))
Berlin, ~janvier.
On lit dans la Csjse~e def~~emo~e dM~Vor~
< Le projet de constitution de la Confédération du
Nord contient ~3 chapitres avec 69 articles. La dis-
tribution des voix.dans le Conseil fédéral est basée
sur celle dé l'Assemblée pléniëre de l'ancienne Diè-
te. La somme à payer à la Prusse par homme de
de l'armée fédérale est fixée à 2S5 thalers. Les
fonctionnaires seront exclus du Reichstag futur, Y-
ne, pour voir si, à son tour, elle ne verrait rien
venir.
Un long quart d'heure, nous disons un long
quart d'heure, car, malgré les chronomètres
qui s'obstinent à prouver le contraire, lajiurée
de quinze minutes est loin d'être toujours la mê-
me; denc un long quart d'heure s'était déj~
écoulé lorsque la jeune fille s'élança enfin; ra-
dieuse dans le salon, en s'écriant
Les voici les voici 1
Eh bien, grande curieuse, répondit Alice,
allons les recevoir.
Les deux sœurs sortirent du salon, traversè-
rent la salle à manger et bondirent aussi
bruyantes que légères sur le palier. Victor
Ozaone, resté seul avec sa future belle-mërc,
lui dit aussitôt:.
Henri et sa femme vont être ici dans quel-
ques secondes, ne laissez rien échapper de vos
pensées secrètes; je vous en supplie, ma tante.
Mon cher Victor, fit rapidement M"~ de
Pradëres. vous me permettrez, je vous en.sup-
plie à mon tour, de rester libre de mes actions
et de mes paroles, et elle le quitta pour rece-
voir ses convives..
Pendant quelques minutes, la maison reten-
tit de cris joyeux, d'embrassades, de paroles
d'amitié et de rires enfantins. M' Pascal, dont
la toilette relevait encore ~a physionomie douce
et charmante, répondait par un sourire aux
compliments que M' de Pradères lui adressait
etsur sa bonne mine et sur la beauté vrai-
ment rare de ses deux enfants, dont chacun se
disputait les joues fraîches et les lëvres roses,
afin de les couvrir de caresses et de baisers.
Vous voyez, ma chère Suzanne, que nous
sommes des gens exacts, dit. l'armateur.
~me jg Pradëres lui répondit par un signe
d'amitié.
Toutes les personnes réunies là étaient dans
un de ces moments de plaisir vrai, d'élans
sympathiques, pendant lesquels l'homme, fût-
il mauvais, se sent dompté par la force des sen-
timents naturels. Henri, qui subissait l'influence
générale, paraissait le père de famille le plus
heureux et aussi le plus convaincu de son bon-
heur.
M" de Pradères tout en s'enbrcant de faire,
mais ils pourront être élus pour le Parlement qui
va Être convoqué cette fois-ci. »
Berlin,Sjanvter.
LaCo!e~poK~aM<'e~rouf'?tct'a!!e, organe ministé-
riel, dit, au sujet du soixantième anniversaire de
l'entrée du roi dans l'armée
< Ce jour est en même temps une garantie que
la grande tache nationale à laquelle le roi a voué
toutes ses forces, sera réalisée glorieusement avec
la même vigueur et !e marne succès que cela a en
Ueujusqu'àpresent.))
Eta!!a
Florence, ~janvier, soir.
Les quarantaines établies à cause du choléra é-
tant levées, l'inauguration de !a ligne ferrée de
Messine à Catane a eu lieu aujourd'hui.
La Gnaette o/?c
mier aide de camp..
La Ga;K~ d'~tsHa assure que le 'ministre de la
guerre a retiré sa démission. La Go.se«o dit, en
outre, que les négociations avec Rome continuent a
suivre unemarchefavorable.
L'~a~t'a mt!t
Rossi, et !e sénateur Paleocapa.
Bm
Trière, 3 janvier.
Les avis de Bombay, apportés parla malle du Le-
vant, sont du 13 décembre.
La récolte en Birmanie était terminée. Le bruit
courait à Caboul que le gouvernement britannique
avait promis un secours en argent à l'émir expulsé,
Ali-Khan, Ce dernier, aussitôt ce secours reçu, de-
vait marcher contre Caboul.
On mande d'Alexandrie que les troupes égyp-
tiennes qui se trouvent dans l'He dé Candie, de-
vaient être rentrées en Egypte avant le 18 janvier.
POFtHg~t
Lisbonne,~janvier.
Daas;son discours d'ouverture des Chambres, le
roi a dit que la visite de Sa Majesté Catholique té-
moigne de l'entente- des deux cours et du rappro-
chement des deux peaples frères. Le roi a annoncé
la conclusion d'an traité de commerce et d'une
convention sur les attributions consulaires avec la
France, d'une convention relative à la propriété
artistique et littéraire avec la Belgique.
v. Pr!me!paE~és danMMeaMM
Bucharest,2janvier.
Le Sénat a présente au prince son adresse dont
la teneur est analogue à celle de l'adresse de la
Chambre des députes.
Le prince a remercié le Sénat de l'appui promis
par cette assemblée pour la régénération du pays
et de la naturalisation de son père.
Les quatre canonnières à vapeur, commandées
par le princs Couza, sont arrivées à Galatz.
Tftaft~ato
Marseille,~janvier.
Les lettres de Constantinople, du" 26, annoncent
que la Porte avait chargé un avocat de la couronne
de répondre à la demande en réparation formulée
par le gouvernement italien au sujet duP~es-TAo-
!H
Les ministres turcs avaient été iniormés que des
préparatifs se poursuivaient en Epire et en Thessa-
lie pour un soulèvemeot prochain. Le gouverne-
ment prenait des mesures en conséquence. M. Bou-
rée était attendu à Censtantinople le 26.
D'après des avis d'Athènes, du 27, les Turcs au-
raient attaqué deux fois les insurgés thessaliens
dans les montagnes d'Agrafa, mais ils auraient été
repousses jnsqae dans la plaine de Nevropol.
(~encsBauM-jSuHter.)
(Voir plus Iciu les dernières dépêches.)
CBR9B~UE.PCLm(m
Les journaux de Berlin ne sont pas arrivés
ce matin à Paris.
Le ~ont'~uf ~M sotr, dans s& revue heb-
domadaire, présente, sous les couleurs les
plus brillantes, la situation générale de
l'Europe à la fin de'! 866
L'année qui vient de Ëair a été marquée par de
grands événements, et, peur être calme et paciS-
que, l'innuence de la politique française n'en a pas
été moins active et moins efËcace. Par la seule
force de l'ascendant m~ral, l'Empereur t puissam-
ment eoBtribué à rendre la paix à l'Eurppe, et les
nations qui l'avaient choisi pour arbitre ae sont plu
à recoBaaitre le caractère bienfaisant et désinté-
resse de saninierventiM. La guerre qui, sans la
avec son futur gendre et ses Elles, ce qu'on est
convenu d'appeler les honneurs de la maison,
jetait des regards obstinés sur Henri elle cher-
chait à saisir dans ses gestes et dans ses dis-
cours, un indice de la trahison dont'il s'était
rendu coupable envers sa femme.
Mais cet examen attentif étant demeure sans
résultat, la pauvre dame se mit à déplorer amè-
rement en elle-même que le ciel n'eût pas placé
un signe extérieur sur le visage de l'homme
dont le cœur est double.
Lucile s'était trompée en croyant voir des-
eendre de voiture son cousin Edouard Deville
elle le cherchait d'un air désappointé parmi les
visiteurs, et il était facile de deviner son in-
quiétude à travers ses manifestations amicales.
Barazer eut enfin pitié d'elle.
Ma chère Lucile, lui dit-il tout bas, je suis
certain que tu me reproches déjà d'avoir man-
qué à ma parole.
–Moi?. répliqua la jeune 611e en jouant
l'étonnement.-
Mais rassure-toi, le fugitif Edouard vien-
dra bientôt te présenter ses hommages, car il
m'a sérieusement promis d'être ici avant six
heures.
Que vous êtes aimable cher monsieur
Barazer, dit Lucile, convaincue de l'inutilité
de ses ruses avec un homme si clairvoyant.
Edouard Deville, comme s'il n'avait attendu
que ce moment pour paraître, fit son entrée
dans le salon.
-Voici l'ennemi murmura Barazer à l'o-
reille de Lucile, dont le visage trahit une émo-
tion soudaine à toi de le vaincre.
Et il entraîna la jeune fille au devant du
bienheureux Edouard, que M" de Pradères
et A)ice entouraient déjà en l'accablant de doux
reproches sur le peu d'empressement qu'il met-
tait à leur'rendre visite.
Pascal avait fini par s'asseoir devant une ta-
ble de milieu, et feuilletait un livre illustré
placé sous sa main, si bien qu'il ne remarqua
point d'abord l'entrée un peu sournoise d'E-
douard Deville.
Ce fut seulement aux premières paroles qu'il
dit pour s'excuser et rejeter sur ses études sé-
neuses l'impolitesse de sa conduite, qu'Henri
haute sagesse de Sa Majesté, aurait pu devenir gé-
néraie, a fait place à une période d'apaisement.
De nouve)!es idées se sont substituées' en Alle-
magne aux errements de 1813. Tous les pays ger-
maniques comprennent aujourd'hui l'avantage des
bons rapports avec la France. Les déSances sont
dissipées, et les préjuges d'un autre âge disparais-
sent devant une saine appréciation des intérêts
communs. L'Autriche et l'Italie, si longtemps et si
profondément divisées, en sont venues à une ré-
conciliation définitive; le programme inauguré par
les victoires de Magenta et de Solférino se trouve
maintenant réalisé libre depuis les Alpes jusqu'à
l'Adriatique, la Péninsule, après avoir été pendant
des siècles un sujet de troubles et de compétitions
entre les puissances, est désormais un élément de
concorde et d'équilibre..
La convention du 15 septembre, si heureusement
exécutée, a déjà produit les effets salutaires qu'on
était en droit d'en attendre, et ce n'est pas une il-
lusion d'espérer, pour un avenir peut-être pro-
chain, un rapprochement entre la cour de Rome et
le cabinet de Florence. L'évacuation du Mexique
est en voie de s'effectuer dans de bonnes conditions,
et les 'Etats-Unis se montrent aussi désireux que la
France de resserrer les liens d'une amitié tradi-
tionnelle. Les relations du gouvernement de l'Em-
pereur avec toutes les puissances ne sauraient être
ai plus satisfaisantes ni plus amicales.
Le journal ofËciel du soir contient les dé-
tails suivants sur la marche des négocia-
tions qui se poursuivent entre la cour .de
Rome et le gouvernement italien.
Le tableau que fait le'~fb?!t'
complétement que possible avec celui que
les correspondances du, JoMt'no;~ des De6a
Les Etats du saint-përe continuent à jouir d'un
calme que rien ne trouble. Toutes les branches de
l'administration fonctionnent régulièrement. L'ar-
mée pontiGcato est dévouée, et les sujets du pap
aussi bien que les étrangers qui ont afflué à Rome
pour les fêtes de Noël, se sont plu à manifester les
sentiments de vénération que les vertus du souve-
rain pontife sont faites pour inspirer. On commence
.à se rendre bien compte en Italie du prestige qu'a
pour la péninsule un pouvoir qui s'étend sur l'uni-
vers entier, et l'on désire sincèrement le succès de
la négociation religieuse qui se poursuit actuelle-
ment entre le Saint-Siège et la cour de Florence.
La mission dont M. Vegezzi avait été chargé en
'1865, et qui vient d'être reprise parM.ToneIlo,
portait sur cinq points principaux retour des évê-
ques éloignés de leurs diocèses, admission des pré-
lats déjà préconisés par. le saint-père, nomination
aux évéchés vacants, exéquatur royal et serment à
prêter par les prélats au souverain. Le premier
point a été réglé récemment par l'initiative sponta-
née du gouvernement italien. Sur les questions de
l'exéquatur et du serment, le cabinet de ~Florence
témoigne les dispositions les plus conciliantes, et
les autres parties de la négociation sont également
abordées dans un mutuel esprit de concorde et de
bon vouloir.
Il s'agit d'établirune entente pour l'installation des
évoques appartenant aux anciennes provinces des E-
tats de l'Eglise et qui ont été préconisés parle pape
dépôts 1860. Un accord doit également intervenir
à l'euet de pourvoir aux siégesépiscopaux vacants,
et de .réduire, s'il y a lieu, le nombre des diocèses.
On pense que les dernières difficultés seront promp-
tement aplanies. La plupart des bases récemment
indiquées par la cour de Rome comme éléments
d'une solution viennent d'être adoptées en princi-
pe par le gouvernement italien. Il y a: là plus
qu'une espérance, et tout fait augurer favorable-
ment d'une négociation dont le succès, si néces-
saire au repos moral de l'Italie, ne peut manquer
d'exercer la plus salutaire influence sur les rap-
ports généraux de Sa Sainteté avec le roi Victor-
Emmanuel.
On écrit de Londres, 2 janvier
Le discours du nouvel an prononcé par l'Empe-
reur Napoléon III a produit ici une vive sensation.
On le regarde comme un manifeste en faveur de la
paix. Il est évident que la France he songe pas .à
faire la guerre tant qu'elle ne se sentira pas lésée
dans ses intérêts et la France devant d'ailleurs
être sur un pied défensif important, il faut espérer
qu'aucune occasion de faire la guerre ne s'offrira.
Nous recevons par le télégraphe l'analyse
de la patente impériale qui a paru hier à
Vienne. Cette analyse est, de teus points,
conforme à celle que notre correspondant
nous avait transmise avant-hier
Vienne, S janvier.
La patente impériale annoncée hier a paru au-
jourd'hui. II y est dit que le gouvernement est entré
en négociations avec les représentants des pays de
la couronre de Hongrie. En considération de l'état
actuel de ces négociations et afin d'arriver le .plus
promptement possible à une solution sérieuse et
équitable sous tous les rapports de cette grave
question, l'empereur a résolu de faire appel au con-
cours des représentations des autres pays et royau-
mes.
L'empereur considère comme son premier et
plus sacré devoir de maintenir invariablement com-
me but l'existence assurée de la monarchie. Les
circoastances actuelles et la situation de l'empire
exigent que les délibérations sur la question cons-
leva la tête et demeura consterné en reconnais-
sant l'amant de Valérie auquel il avait toujours
oublié de demander son nom.
Barazer, par une sorte de fàtalité, regardait
son gendre en ce moment. II fut frappé de l'ex-
pression de son visage sans pouvoir se l'expli-
quer puis, comme c'était un homme fait tout
d'une pièce, il ne s'amusa point a en chercher
la signification, se contenta de prendre Edouard
Deville par la main et s'avançant aussitôt vers
Henri
–Mon cher fils, lui dit-il, je te présente
Edouard DeviUe, le frère de Victor en un mot,
le second fils de la meilleure amie de ta mère.
Edouard et Henri se regardèrent-avec une
confusion égale des deux parts.
Vous êtes étonnés de vous voir pour la
première fois aujourd'hui, quand vous devriez
vous connaître au moins depuis dix ans, reprit
Barazer de l'air le plus naturel.
Edouard Deville se hâta de dire
Je ne suis sorti de collège qu'après votre
départ pour Paris, etceiaanui, malheureu-
sement pour moi, monsieur, aux relations qui
se seraient, sans aucun doute, établies entre
nous.
Malheureusement pour tous deux, répli-
qua Henri, qui était dans des transes mortelles.
Maintenant, mon cher Edouard, tu vois la
les deux enfants d'Henri, que tu ne connais-
sais pas davantage, poursuivit l'armateur.
Vous avez deux enfants? fit lentement
Edouard en regardant Henri.
Dont voici la mère, ma «hère fiMe, à moi,
dit Barazer.
Edouard salua profondément M°" Pascal.
Cette scène, fort embarrassante pour Edouard
Deville et pour Henri, n'apprit rien à Barazer;
elle ne fit qu'irriter sa curiosité.
Un peu plus tard, lorsque les convives pas-
sèrent dans la salle à manger, Edouard se rap-
procha d'Henri
–Vraiment! mapië etpère de famille?.
lui dit-il; puis il ajouta Et Agathe?
De grâce pas un mot de plus ici, ré-
pliqua vivement Pascal. Edouard lui nt signe
de se rassurer.
titutionnelle soient meHses a Un dans le plus bref
aélai. On conciliera ensuite dans une assemblée
commune les diuérpnts points de vue sur le droit
puMic et les prétentions difForentes des pays de la
couronne qui ne font point partie de la Hongrie.
L'empereur croit donc devoir convoquer en as-
semblée extraordinaire du Reithsrath les repré-
sentants des pays non hongrois~ en étendant cette
convocation à la Chambre des seigneurs, et il or-
donne par conséquent:
La dissolution des Diètes non hongroises exis-
tantes, la période de six ans de leur mandat de-
vant prochainement expirer
L'élection de nouvelles Diètes et la convocation de
ces Diètes cour le 11 février.
Ces Diètes ont uniquement, pour mission de nom-
mer les membres duReiebsrath extraordinaire.
Ce Reichsrath se réunira à Vienne le 2S février.
Les délibérations de la question constitutionnelle
seront l'unique objet des travaux de cette assem-
blée.
Il est remarquer que le décret de con-
vocation s'étend à la Chambre des seigneurs
du Reichsrath, aussi bien qu'à la Chambre
élective..
Nos correspondants se croient en mesure
d'assurer que, par un scrupule de loyauté
auquel on doit rendre justice, l'empereur
François-Joseph s'abstiendra d'user de son
droit d'appeler de nouveaux membres à sié-
ger dans la Chambre des seigneurs, afin de
ne pas donner lieu au soupçon de vouloir
exercer une InHuence sur les déÏibérations
de cette assemblée.
Le De:7tion réformiste à Torquay; te 2 janvier. Dès le
matin, une foute considérable précédée de ban-
nières et de corps de musique remplissait les
principales rues. Toutes les affaires avaient été
suspendues.
Au meeting tenu dans l'aprës-midi, la réso-
lution suivante avait été adoptée avec le plus
vif enthousiasme
Ce meeting désire protester contre les accusa-
tions de vénaiité, d'ignorance, d'ivrognerie et d'in-
différence pour la reforme portées contre les clas-
ses ouvrières durant la dernière session du Parle-
ment il leur oppose un énergique démenti, et dé-
clare que nul bill de réforme qui ne remplira pas
les conditions du suffrage universel et n'admettra
point le vote au scrutin secret, ne satisfera le peu-
ple, ou ne sera accepté comme solution définitive
de la question de la réforme.
A Rochdale, près de la résidence de M.
Briglit, une résolution presque identique a été
votée par plus de cinq mil'e personnes.
C. LEFEYRE.
L~ ~~1~ :~¢ P.k~
LE BUBGET RE LA Y!HE i)E PÂR!S
Le budget de la ville de Paris, récemment
présenté par le préfet de la Semé au conseil
municipal, s'élève à la somme de 24) mil-
lions 653,6't3 fr. 30 c., tant en recettes
qu'en dépenses ordinaires, extraordinaires,
supplémentaires ou spécUaes.
Le budget de l'exercice courant (1866) se
balançait par une somme de 3't 8,158,903 fr.
54 c.
L'augmentation pour 1887 est danc de
33,494,707 fr. 78 c..
Un budget de 340 millions donne pour
1,835,000 habitants un quotient de 13~! fr.
par tête.
Les budgets de la ville se sont accrus
dans une proportion constante pendant une
période de douze années avant d'atteindre
ces chiures considérables, qu'ils ne dépas-
seront pas.
Le mémoire préfectoral nous en donné
l'assurance, la ville" de Paris touche a son
apogée budgétaire: ((L'année 1867 occupe,
dit ce document, le milieu de la période ac-
l'expression de la situation naancière de la
ville, et il's'élève bien au de! de son bud-
get normal.
Les budgets municipaux sont divisés en
quatre sections (recettes et dépenses ordi-
naires, extraordinaires, supplémentaires et
spéciales).
La première et la deuxième de ces sec-
tions, tant en recettes qu'en dépenses, com-
prennent à elles seules les ressources pro-
pres de l'exercice; la troisième et la quatriè-
me section ne sont que des annexes du
budget.
La troisième section a pour mission de
rattacher d'avance aux opérations de l'exer-
Barazer tourna vivement la tête il venait de
surprendre le court dialogue d'Edouard et de
Pascal.
ni.
B~eeS~t sS'MMS hciabe
p
Edouard Deville, Pascal et Bar&zer, furent
naturellement séparés à table, ce qui ne les em-
pêcha point de se préoccuper au même degré,
sinon au même titre, de ce qui venait de se
passer.
Edouard ne pouvait revenir de sa surprise,
mêlée, il faut le dire, d'un peu d'indignation. II
ne concevait pos que la poursuivant d'Agathe
fût le mari de la fille de son tuteur, de la femme
séduisante qu'il avait sous les yeux. Ce rôle
d'un përe de famille à la poursuite d'une fillette
blessait évidemment ses instincts de loyauté.
L'amant de Valérie, ainsi que nous l'avons déjà
pu voir, n'était point de ces amoureux qui s'at-
tachent quand même à leur première-maîtresse,
et arrivent graduelfëment à la prendre au sé-
rieux et à s'intéresser a tout ce qui la touche.
Cette observation était peut-ê~e nécessaire,
'car rien n'est moins rare que ces folles pas-
sions, qui enchaînent des hommes jeunes, in-
telligents, profondément honnêtes, à des SHes
perdues. Il semble qu'ils deviennent alors- les.
jouets d'une sorte de folie, ou qu'ils soient frap-
pés d'aveuglement. Attaquez leur idole en la
couvrant du mépris qu'elle mérite, ils se re-
dresseront pour la défendre et la venger; four-
nissez-leur des preuves accablantes de son im-
moralité, et ils les 'récuseront avec violence;
attaquez leur foi robuste avec l'arme la plus
sûre, ]a plus acérée, et elle s'émoussera sur
eux dès la première atteinte.
Ni les exigences honteuses, ni le cynisme
du langage, ni les bassesses du cœur, ni les
mille choses mauvaises qui émanent incessam-
ment de ces créatures déchues, n'auront le
pouvoir de rompre le charme funeste qu'elles
ont jeté sur leur esclave. S'ib se heurtent par-
fois a toute la brutalité de l'évidence, un mot,
cice prochain le solde probable de l'exerci-
ce courant. Elle est comprise au budget dé
'!867 pour une somme de 35,000,000~
et se compose, en recettes: ~~f.
1° Des recettes non prévues
évaluées à. ~.M~'f~~i
2° Des restes~ recouvrer. 3. i~M. (K)~ .'i:
3" Enfin du reliquat de caisse ~~i~\)''
de l'exercice ~866 qui entre en \&.
compte pour. 22.000.CS~
TotaL. 2S.OOO.OOO fr.
Le reliquat de caisse ne figurait au bud-
get de 1866 que pour 8 millions, ~t je
compte général de ~865 n'avait constaté
qu'un reliquat de 4,425,934 fr. 49 c.
i° Du report de droit des dé-
penses de d866 non soldées. 2.600.000 fr.
3° Des dépenses non payées des
exercices antérieurs. 2.500.000
3° D'une réserve pour dépenses
non prévues, portée:). 20.000.000
Total. 35.000.000 fr.
La 3~ section s'élève donc par des recet-
tes et des dépenses d'ordre facultatif à une
somme supérieure de ') 4,500,000 fr. a !a
3" section du budget de ~866 qui n'était
que de ') 0,500,000 et forme à elle seule les
deux tiers de l'augmentation de 33 millions
que nous avons constatée au budget de 867.
La quatrième section, deuxième annexe
du budget, comprend en recette et en dé-
u~nse les quatrième et cinquième termes
de l'emprunt de 1865, pour une somme de
60 millions.
Le budget, débarrassé de ces annexes, ne
s'élèveplusqu'ala sommede-! 55,535,613 fr.
30 c. qui constitue le budget normal de la
ville de Paris et qui présente une augmen-
tation de 9,'H 4,718 fr. 96 c. sur les sec-
tions correspondantes du budget de ')866.
En recette, cette augmentation porte prin-
cipalement sur l'octroi, puisqu'elle se chif-
fre, pour ce chapitre seul, par une somme
de 6,050,000 francs.
Cette augmentation est-elle suffisamment
justifiée ?
On prévoit pour les droits d'entrée pro-
prement dits (art. ')'du chapitre de l'oc-
troi) une augmentation brute de 6 mil-
lions, et la note portée en regard de ce chif-
fre explique ainsi cette augmentation « Les
drois constatés pour les neuf premiers mois
de 866 présentent sur les mois correspon-
dants de )865 un accroissement de 5 mil-
lions, ce qui permet de prévoir une augmen-
tation de 6 millions pour l'année entière, w
Convient-il, dans les circonstances présen-
tes~ de baser les prévisions de 't 867 sur les
résultats obtenus en'') 866 ?
Des réflexions très exactes du mémoire de~
M. Haussmann ne nous permettent pas de le
penser.
<( L'Exposition universelle, lisons-nous
dans ce document, n'apportera, comme en
'i855, qu'une très faible augmentation dans
les recettes d'octroi, soit que la classe aisée
des habitants de Paris commence plus tôt et
finisse plus tard que d'habitude ses pérégri-
nations annuelles, soit.par l'eBet combiné
d'~ne foule dé causes difficiles à dénnir.
D'ailleurs, l'élévation de certaines percep-
tions de l'octroi depuis quelques mois'me
donne lieu de croire que des approvisionne-
meirts ont été déjà faits en vue de l'augmen-
tation supposée de la consommation durant
l'Exposition universelle, afin de devancer la
hausse des prix d'achats, et qu'il pourrait
bien en résulter quelque déception pour nous
l'an prochain. »
Ce senties approvisionnements dont parle
M. Haussmann qui ont, suivant nous, con-
tribué pour la plus grande partie a l'augmen-
tation exceptionnelle en ') 866 des recettes
d'octroi. D'un autre côté, le ralentissement
forcé des grands travaux dans un moment
'où la villeseraencombréed'étrangers, n'au-
ra-t-il pas pour conséquence de diminuer
le mouvement d'entrée des matériaux dans
Paris? 2
Les mêmes causes ont empêché les re-
cettes d'octroi de croître en I855, l'effet
s'était produit dès 854.
Si de 9,~4,7'! 8 fr. 96 c. on retranche
cette augmentation, soit 6,050,000 fr., il'
reste encore un accroissement de recettes de
3,064,718 fr. 96 c.
une raillerie transforment tout à leurs yeux et
redoublent leur passion, leur pusillanimité.
Pascal, lui, était complétement abasourdi,
il ne pouvait assez pester en Jui-même contre
cette affreuse plaisanterie du hasard, qui, de-
puis la veille, livrait obstinément les mystères
de son existence et le mettait à la merci de tout
le monde. Le danger qu'il courait était mainte-
nant complexe au dernier point: danger d'être
trahi auprès de son bcau-përe, danger d'être
trahi auprès de sa femme, et enfin danger d'être
trahi auprès d'Agathe et de Valérie, qui, sans
nul doute, le poursuivraient alors jusque chez
lui avec l'accompagnement de toutes les fan-
fares que les femmes sans éducation, qui se
considèrent comme outragées, peuvent trouver
en mariant les ressources de leur esprit à ceiles
de leur voix.
Quant a Darazer, avec !a perspicacité d'un
homme qui sait la vie, il avait immédiatement
deviné que les quelques paroles échangées à
voit basse entre Edouard Deville et Pascal ca-
chaient une de ces petites aventures que le mon-
de tolère trop souvent, mais qui peuvent, selon
les circonstances, remuer profondément les fa-
milles aussi s'était-il soudainement ému. Il
s'était rappelé tout a la fois l'inexplicable sur-
prise de son gendre en apercevant Edouard
DeviIIe, puis l'embarras singulier des deux
hommes lorsqu'ils se trouvèrent face à face, et
enfin leur conversation quelque peu mystérieu-
se. Il se souvenait aussi que M" Pascal lui a-
vait exprimé son regret de ce que les aSaires
de son mari le retenaient dehors presque tous
les soirs jusqu'à minuit.
–Nous verrons, fut le mot que les trois
hommes prononcèrent mentalement après avoir
réûéchi, chacun de son côté, sur les suites pos-
sibles de cet incident.
Malgré la prodigieuse facilité qu'ont certains
hommes de commander à leurs préoccupations
et de prendre ce qu'on appelle un visage de
circonstance, et qui dit visage dit langage, l'ani-
mation générale fut nécessairement entravée
dès son début.
GBORGSsFATH.
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 77.53%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 77.53%.
- Collections numériques similaires Aubry Charles Aubry Charles /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Aubry Charles" or dc.contributor adj "Aubry Charles")Mémoires sur différentes questions de la science des constructions publiques et économiques... par M. Aubry,... /ark:/12148/bpt6k1092856d.highres Feuille de correspondance du libraire. Année 1792. A Paris, au Cabinet bibliographique, rue de la Monnoie, n° 5, près celle de Béthisi. /ark:/12148/bpt6k9812371r.highresRau Charles Frédéric Rau Charles Frédéric /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Rau Charles Frédéric" or dc.contributor adj "Rau Charles Frédéric") Falcimaigne Charles Falcimaigne Charles /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Falcimaigne Charles" or dc.contributor adj "Falcimaigne Charles") Gault Maurice Gault Maurice /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Gault Maurice" or dc.contributor adj "Gault Maurice")
- Auteurs similaires Aubry Charles Aubry Charles /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Aubry Charles" or dc.contributor adj "Aubry Charles")Mémoires sur différentes questions de la science des constructions publiques et économiques... par M. Aubry,... /ark:/12148/bpt6k1092856d.highres Feuille de correspondance du libraire. Année 1792. A Paris, au Cabinet bibliographique, rue de la Monnoie, n° 5, près celle de Béthisi. /ark:/12148/bpt6k9812371r.highresRau Charles Frédéric Rau Charles Frédéric /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Rau Charles Frédéric" or dc.contributor adj "Rau Charles Frédéric") Falcimaigne Charles Falcimaigne Charles /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Falcimaigne Charles" or dc.contributor adj "Falcimaigne Charles") Gault Maurice Gault Maurice /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Gault Maurice" or dc.contributor adj "Gault Maurice")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/4
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k512118g/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k512118g/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k512118g/f1.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bpt6k512118g/f1.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k512118g
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k512118g
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bpt6k512118g/f1.image × Aide
Facebook
Twitter
Pinterest