Titre : La Presse
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1866-12-15
Contributeur : Girardin, Émile de (1806-1881). Directeur de publication
Contributeur : Laguerre, Georges (1858-1912). Directeur de publication
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Type : texte texte
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Langue : français
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Description : 15 décembre 1866 15 décembre 1866
Description : 1866/12/15. 1866/12/15.
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Grande collecte... Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail
Description : Collection numérique : La Grande Collecte Collection numérique : La Grande Collecte
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/03/2008
Samedi i5 décembre i8@6
3 M~I§ (Pameti'~rieMtdehSoM) ~'M .°
aNKOfiSES, 8, PL. DE LA S3URSE, ET~RUECOO-HËMN
Samedi ~décembre i€@@
3 MMS (~~). if-
BU)tE~)t D~MMEMENT. t23, RUE HeNTMMIfiE
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31"AjMiée
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LES AMOURS DE PASSADE
BE
M. GEORGES FÂTH
qui .obtiennent un si légitime succès,
La ~essë publiera:
& ~a'BPW~&B~a~' &s'~vs*s
~A Ca.ESATESaÂSNS
DE'
~RU~S&RM~
roman parisien
MB.
M. POmN BU TEMÂ!L
MM. les aboBnés dont l'abonnement expire
le ~décembre, sont priés de le renouveler
de suite, s'ils ne veulent pas éprouver de
retard dans la réception du journal.
PAR!S, 14 DÉCEMBRE 1868
ROME ET L'MAUE
AU DEPART DES TROUPES FRANÇAISES
On annonçait, depuis quelques jours,
dans les cercles politiques de Florence, avec
ces airs de mystérieuse solennité que
prennent volontiers les importants et qui
aB'riandent la curiosité, l'apparition pro-
chaine d'une brochure destinée à produire
laplùs grande sensation .r Cette brochure a
paru sous cw ti tre j3o??ts e< ~'7~te au d~ar<
des empressédé la traduire, si cette besogne
n'était~éjà'Mte, et la publie avec'fracas.
Nous l'avons lue avec curiosité. Cet écrit,
eu perce, sous toutes les précautions du
langage, une violence qui a peine à se con-
teair, est manifestement le programme de
M. Rieasoli, dont il rappelle la déclaration
suivante, en la pre'nant pour point de dé-
'.part~
Par la conveation du 15 septembr& 1864 (telle
étaU la idëclaration récente dubaronRicasoti), rita-
lie a promis à la France et à l'Europe de ne poiot
intervenir entre le pape et les Romains, de laisser
s'accomplir cette dersière expérience sur la vitalité
d'une principauté ecclésiastique qui n'a plus d'a-
logue dans le monde civilisé, et qui est en contradic-
tion avec la civilisation et le propres. L'Italie doit
tenir sa promesse et attendre de l'eiEeaciie du
principe national, l'inévitable triomphe desoa droit.'
Dans les circulaires, que l'arrivée immi-
nente du général Fleury a fait publier si
précipitamment et coup sur coup par M. Ri-
casoh, nous avons eu le langage ostensible
et ofnciel du ministère italien, obligé à des
ménagements et prodiguant les promesse.s
de protection et de liberté à l'épiscopat.
Nous trouvons dans la brochure les senti-
ments vrais de l'Ae'nme de fer, et nous y ap-
prenons sous quels prétextes et par quelle
voie on se propose, à Florence, de ne pas
exécuter la convention de septembre.
La brochure commence par poser ce prin-'
cipe que, « pour les convenances dues au
pontife a, c'est-à-dire pour l'indépendance
et le libre exercice du pouvoir spirituel, on
M doitpàs (( priver à perpétuité les Ro-
Btaias, au milieu de l'Italie, de cette vie
politique et nationale qui est aussi l'essence
sociale du catholicisme.)) »
On met ainsi de côté, d'~in trait de plume,
lés droit~rèligieux de l'universalité dës~ca-
tholiqùes et les droits politiques de tous les
gouvernements qui ont des sujets catholi-
ques, pour placer la papauté uniquement et
exclusivement en face de la population ro-
maine.
Ce senties Romains qui, lors de la transla-
tion de l'empire a Constantinople, « eonsM~, y
FBBïLLËTON DE LA jME~F
CBlSDÉt!ENBBBl866
LESAMOURB BE PAS~~E
–Monsieur, reprit Jolivet, je suis proprié-
taireaSaint-Germain.
–-Vous êtes propriétaire! vous, Jolivet, et
je l'ignorais, moi qui suis architecte et par con-
séquent intéressé à conquérir vos bonnes
grâces
–Oh! monsieur n'a pas besoin (F un si petit
client..
C'est donc une bicoque que votre maison ?
Mais pas du tout Et si monsieur voulait
venir la voir. C'
–Vous désirez donc y faire faire des répa-
rations ?
–Oh non monsieur, elle est en parfait
état.
Alors, c'est donc un modèle d'architec-
ture, puisque que vous m'invitez à me déran-
ger exprès pour la visiter?
–Ce serait trop prétendre! voilà ce que
c'est, dit Jolivet, étonné du peu d'empressé-~
tnent que Pascal mettait a le comprendre, et
se.décidant à aborder la question de front
–Monsieur est sur le point de louer une
maison à Saint-Germain.
Moi? fit Pascal en jouant si natureHement
la surprise que Jolivet demeura bouche béante.
Je croyais. balbutia le coi~eur.
Qui diabie,moncher,a a pu vous dire cela?
Moi qui ai toutes mes anaires a Paris, louer
une maison à Saint-Germain! et pourquoi, je
vous le demande? Mais là, franchement, qui
vous a fait cette plaisanterie?
> –Personne, monsieur, ou plutôt c'est -moi-
,mêma.
–Vous-même? Mon cher, si vous étiez ja-
mais en danger de devenir fou, je vous serais
~rès reconnaissant de vauloir m'en prévenir,
Ce romaa peut être .reproduit par ks journaux
qni ont ua traité avec la Société des Gens de lit-
res. Tradactioa réserveo.
Invbquèrent l'autorité religieuse du pontife,
pour la tutelle de leurs droits civils. » Si
donc les Romains jugent aujourd'hui que
leurs Intérêts et leurs, besoins spéciaux exi-
gent la suppression de l'autorité pontiucale,
ils sont les.maîtres de reprendre ce qu'ils
ont donné. L'histoire avait enseigné jusqu'i-
ci que répéo de la France, a diverses épo-
.ques, et Charlemagne, en une'circonstance
mémorable, avalent été pour quelque chose
dans ta~constiiution du principal pont!ucal,
mais riuston'e. était évidemment mal. in-
formée.
Tout en avouant que\( la solution tant re-
doutée se prépare )), la brochure prend la
précaution de rejeter à l'avance la respon-
sabilité de toute violence et de toute colli-
sion sur le /hnssur les défenseurs de la papauté, ou sur
l'e~a~e/'a~'OH du ~aMazzini et ses adhérents. Après s'être ainsi
ménagé le choix des excuses, on déclare a-
voir toute contiance K dans le développement
tranquille et logique des événements )).
L'Italie, les Romains, la papauté doivent éviter
tout conHit violent. Leur intérêt respectif et réci-
proque consiste & rendre moiBS longue, moins pé-
nible cette lutie morale qui doit conduire inévita-
blement à une bonne entente'timie.
La bonne entente Bnalé, c'est le renonce-
ment de la'part du pape a sa souveraineté,
et de !apart,de l'Italie la constitution pour
le pape « de cette situation régulière qu'exi-
ge la sublimité de sa mission )),-c'est-à-dire
d'une rente convenable et d'un palais avec
frais de représentation, éclairage et chauf-
fage.
En en'et, et c'est la que porte tout l'eS'ort
de la brochure, l'existence du pouvoir tem-
porel est devenue impossible. ((L'autorité
politique des papes a eu sa raison d'être
dans le moyen âge)); elle ne l'a plus au-
jourd'hui, parce qu'elle est incompatible
avec l'unité italienne; et Grégoire YII lui-
même serait le premier a le reconnaître.
Hildebrand aurait été bien heureux s'il avait pu
voir toute l'Italie réunie sous un seul gouvernement;.
la puissance pontificale, avec lui, n'aurait eu rien à
craindre une'cpnciliation, un accord avec le sou-
verain de l'Italie ce se serait pas fait longtemps at-
tendre..
Ainsi Pie IX, ce promoteur. de la régéné-
ration italienne, est plus attaché à la sou-
veraineté pontlûcale, plus épris de ses droits
souverains, et moins bon patriote'que Gré-
goire VII lui-même. Bien plus, il est l'ad-
Yersaire de l'unité Italienne,' et il est le
seul obstacle à la constitution deunitive
de cette unité. Aussi sa résistance est-
elle condamnée d'avance à demeurer im-
puissante. Rien absolument ne peut sauver
ta papauté, et ce serait en vain qu'elle fe-
rait les plus'grandes concessions aux idées
modernes. Ici, nous devons citer textuelle-
ment
La longanimité du Saint-Siège dans les choses de
la foi nous a toujours frappé d'admiration. CetEe
puissance sacs-armes, cette faiblesse invincible
Bous ont fait~ reconnaître plus d'une foia la gloire
de la dignité humaine et de la véritable vertu. Mais
serait-ce de la longanimité que d'attendre la disso-
lution de l'unité italienne, de la désirer, de la fo-
menter, de la considérer comme certaine?
La pensée de l'unité et de l'indépendance natio-
nâle a fait preuve de plus de persistance dans les
générations italiennes que n'en a mis le gouverne-
,ment pontifical à souhaiter la perte de ses adver-
saires politiques. La pensée de notre reconstitution
nationale nous a été léguée par Dante.
L'obstination à poursuivre de'ses vœux le .desas-
tre de ses adversaires, s'est-elte montrée par ha-
sard dans la cour romaine avant l'époque actuelle?
Une longanimité réciproque pourra seule conduire
à un saiutaire accord entre l'Italie et ia papauté
mais jamais au triomphe de ceux qui ont fait tous
leurs eSbrfs pour dénaturer ta mission de la pa-
pauté en lui assignant avant tout un rôle essentiel-
lement temporel et politique.
Combien de temps ces hommes pensent-ils que le
pouvoir temporel des papes puisse durer encore?
Par quels moyens entendent-ils le mainteuir?
Quelles preuves ont-ils de sa conservation immua-
ble ? Et s'ils viënnectà le perdre, quels autres
moyens ont-ifs pour le recouvrer et assurer son
avenir?
car ~n6n je tends tous les jours la gorge nue
àvotrerasoir.
C'est bien étoncaat alors, murmura Joli-
vet.
Qu'est-ce qu'il y a d'étonnant?
C'est ma méprise, car à moins que mon-
sieur ne veuille s'amuser à mes dépens en me
disant que ce n'est pas lui que j'ai vu aujour-
d'hui Saint-Germain. °
–Moi ? à Saint-Germain aujourd'hui t Mon
cher, vous aviez la berlue.
C'est étonnant, bien étonnant; répétait
Jolivet.
Et que faisais-je la ? car enfin je ne serais
pas f&ché de l'apprendre.
Vous désiriez louer une petite maison
située près de la forêt, et même, vous avez
donné des arrhes afin qu'on vous laissât le
temps de consulter une personne que ce!a in-
téressait
Vous n'avez donc pas essayé de parler à
cet homme qui, selon vou?, me ressemble si
étrangement?
Ça ne m'était pas possible, monsieur,
j'étais alors au fond d'une salle noire; je ne
voulais pas d'ailleurs venir oS'rir ma propre
maison à l'homme que je prenais pour mon-
sieur, surtout devant mon cousin qui est pro-
priétaire de celle que vous (c'est-à-dire la per-
sonne qui vous ressemble) désirait louer. Je me
disais après tout je reverrai ce soir M. Pascal
à Paris, et je lui proposerai ma maison qui est
mieux placée et mieux décorée, en un mot,
plus ~ran~'o~s que celle de mon cousin. ce
n'est pas que j'en sois embarassé, car il est
venu deux dames pour me la louer. mais
je vous aurais volontiers donné I& -préférence.
Mon cher Jotivet; je suis fâché de n'avoir
pas besoin d'une maison à Saint-Germain, sans
cela je -choisirais certainement la vôtre.
–J'en suis plus fâché que monsieur. c'est
égal, je n'ai jamais vuuneressembtance pareille.
Ces ressemblances ne sont pas nouvelles
H y a eu Sosie, les Ménechmes,,et plus près de
nous Martin Guerre, le malheureux Lesurques
et bien d'autres allons, à demain, car c'est, je
crois, mon jour de ba;be.
1 Oui, monsieur. Et te malheureux Joliv&t
salua en répétant encore à part lui C'est é-
tonnant-t je n'ai jamais vu une ressemblance
pareille.
Jolivet
l, Monsieur?.
Si vous revoyez par hasard mon Sosie,
n'ailez pas lui donner mon adresse ni des ren-
seignements surmon intérfeur, il n'aurait qu'~t
'I ^N.Î,
La Gdélité tanf-vantée~d~s~omalh~ ëtai-slle psr
La itlusoire eyéphemere~~Pourc~üoi. ûooe ~tna-
hasard inusoire.et'éphémère P.. Pourquoi. donc 'ma-
nifestent-ils t~ntleur propre'dë&:mco, en poussant
le vénérable poutife.aux extfétYSt~ de l'exil?
Une fois les Francais'pa~ttS'oe Rome, la souve-
raineté politique du pape revient aux coéditions
Normales de tous les autres gouvernements. Est-ce
que cette souveraineté a le sentiment de posséder
en soi des éléments.particuliers d'existence et de
durée?
La vérité s; montre maintenant dans tout son
jour. Ou bien l'unité de l'Italie a mis fin au pouvoir
t'temporel des papes, ou bien les papes ont assez de
force matérielle pour maintenir leur souveraineté
a rencontre même du fait prodigieux de !a nouvel-
le constitution de la péninsule ou te pape paraly-
se l'Italierëdevenue cation, ou la perte de son pou-
voir temporel est irrémissible.
Un pape qui, pour régner, parodierait l'esprit
de la civilisation moderne, serait une étraugetc et
pourrait ressembler à un apostat, Un roi pontife
qui voudrait confondre sa royauté avec l'Eglise, ne
pourrait subsister qu'en faisant de chacu.u de ses
sujets civils un ecclésiastique.
Ce passage est ie plus grave de la brochu-
re, ou plutôt il est ta brochure tout entière.
Comment croire au respect Tie la convention
de septembre, lorsque ceux mêmes qui doi-
vent l'exécuter, proclament si haut que la
destruction de la papauté est une condition
nécessaire de l'existence de l'Italie?
Demandez 'donc au pape d'oublier ses
griefs, de se réconcilier avec le gouverne-
ment italien, de faire des concessions ses
sujets et de transformer son gouvernement.
Quel compte lui sera tenu de tous ces sa-
criûces par les gens qui l'enferment dans ce
dilemme Ou vous défendrez votre souve-
raineté, et vous êtes l'ennemi de l'Italie, le
seul obstacle à son bonheur; ou vous trans-
formerez les conditions de votre pouvoir, et
vous serez un apostat.
Ainsi, Pie IX, tirant l'Italie de son long
accablement et ranimant ses espérances
Pie IX, faisant tomber du Vatican cette
parole libérale qui causa, d'un bout a
l'autre de l'Europe, cet immense et salutaire
tressaillement; Pie IX, établissant un gou-
vernement représentatif a côté du Vatican,
avait fait un pas vers l'apostasie Voila lé
jugement que portent sur lui les hommes
qui, sans lui, n'auraient jamais vu sonner
l'heure de leur libération.
Tel n'a pas été le jugement de la France
et de l'Europe tel ne sera pas le verdict 'de
l'impartiale histoire. Celle-ci dira que les
hommes qui jetaient cette injure au chef de
l'Eglise ne l'accusaient que pour le dé-
pouiller.
CUCBEVAI.-CLARIGNY.
Le journal la France croit devoir adresser
à la Suisse et à la Belgique des conseils
qui, nous le craignons du moins, seront
considérés dans ces deux pays non comme
des témoignages d'une sy mais comme un avertissement ou ptutôt une
menace.. Nos voisins du Nord et de l'Est,
dégagés par leur neutralité de droit des
embarras delà politiqueextérieure, font une
part trop large à ces questions d'armement et
de réorganisation militaire qui sont devenues
en 1866, par la fatalité de certains événe-
ments, et à la veille de l'une des plus gran-
des solennités de l'industrie, la préoccupa-
tion générale de l'Europe.
Qu'est-ce à dire, et pourquoi venir exci-
ter sur ce point les susceptibilités de l'opi-
nion ? Aurions-nous donc le droit, par le ti-
tre de notre voisinage, de nous immiscerdans
la politique intérieure de ces deux petits
Etats, de contrôler leurs résolutions, et de
nous opposer a ce qui leur parait être la
garantie nécessaire de leur sécurité ?
En l'entendant ainjsi, Ja'TfaMce nous pa-
raîtrait se méprendre sur un fait capital. La
neutralité, dont nous ne voulons ni contes-
ter jii diminuer le bénénce, n'a jamais
exempté les Etats de l'accomplissement de
certains devoirs qui s'imposent à toutes les
nations et c'est un des points les mieux é-
tablis du droit international que les pays
neutres doivent prendre telles mesures qui
leur permettent de défendre au besoin et de
venir s'installer ici en mon absence et me con-
traindre~ pour rentrer chez mei, deprouverpar
témoins que je suis le véritable Pascal.
–Oh! 1 non, monsieur, nt Jolivet en riant
aussi niaisement que possible.
–Est-il stupide, ce Jolivet, avec ses res-
semblances dit Pascal après le départ du coif-
feur et tout en revenant auprès, de sa femme.
Cécité ne répondit pas la visite de Jolivet
l'avait rendue soucieuse.
–Allons, ma'cbèreamie, je vous quitte,
mais je revendrai à la même heure que votre
père.
Vous me laissez bien décidément ce soir?
–Il le faut bien.
Vous oubliez d'embrasser vos enfants,
Henri, dit M"~ Pascal avec mélancolie.
C~est vrai et Henri souleva dans ses bras
ses deux enfants qui se pendirent à son cou,
.puis il se débarrassa de leurs étreintes et sortit.
Il prit le chemin du quartier Vintimitle en
étouffant le cri de sa conscience, que les der-
nières paroles de sa femme .avaient mise en
éveil.
Ce qu'il trouvait de plus fâcheux dans tout
cela, c'est que Saint-Germain'lui devenait im-
possible.
Peste soit de l'imbécile et de aa'propriété
gran~Mg se disait-il en pressant le pas. Etre
marié et ne pas comprendre qu'on ne peut tout
conter à sa femme J'aurais bien pu lui
dire cependant que je faisais cette location
pour le compte d'un client, si je n'avais sotte-
ment donné des détails sur.l'emploi de ma
journée à l'avenir, je ne- veux répondre que è
d'une manière vague aux demandes de Cécile;
il y a de ces phrases élastiques que l'on peut,! I~
au besoin, commenter de dix manières. Il faut
conve.nir que le hasard est parfois insuppor-
ble. Nous aurions été si bien cachés la. Il
faut maintenant que je trouve un autre. en-
droit.
Et Pascal cherchait dans sa mémoire à quel
lieu moins fréquenté des Parisiens il pourrait
confier le secret-de. ses amours.
Arrivé devant le café du Grand-Balcon, il se
souvint de sen rendez-vous avec l'amant de
Valérie et pénétra dans cet établissement. Il
s'était a peine assis devant une demi-tasse de
café qu'il vit paraître Edouard Deville.
Ôh monsieur, je'vois que nous sommes
tous deux exacts.
Les amis de la veille se serrèrent la main.
Eh bien; qu'y a-t-il de nouveau ? deman-
da Pascal.
maintenu' leur neutralité. I! ne faut pas
qu'un pays neutre soit un champ de bataille
ouvert au premier qui aurait l'audace de
violer le contrat européen sous la foi duquel
est placée son indépendance.
Ce devoir que les neutres ont à remplir à
l'égard de leurs voisins contre tous et
au proSt de tous est forme], incontesta-
ble il empêche la neutralité de dégénérer
en une stipulation purement illusoire; en
même temps qu'il est une condition de di-
gnité pour ces petits peuples, il forme une
garantie réciproque de sécurité pour leurs
vois.ins. Il serait facile de trouver dans
l'histoire du premier Empire l'exemple sai-
sissant de la manière dont Napoléon com-
prenait et savait imposer cette obligation.
H est bien évident qu'il y a un intérêt
d'économie et de bon ordre pour la Suisse et
la Belgique à ne pas exagérer ces précau-
tions mais c'est là une question de mesure,
et il ne nous semble pas qu'il nous con-
vienne de nous en faire les juges.
L'article de la France, du reste, manque
surtout de conclusion
Ce patriotisme, dit-elle en terminant, commet la
plus étrange et la plus périlleuse méprise.
Il déchire les traités protecteurs des Beuires.
J< M{ &o?! petff-~t'e de <'M aue!'<)'. Roualle.
Tous les avertissements ont besoin d'une
sanction; quelle serait la sanction de celui
que la .France donne ainsi la Belgique et à
la Suisse ? Nous n'en connaissons qu'une
seule et nous laissons à notre confrère le soin
de la nomm~
Pour notre part, nous n'avons jamais cru
que la politique prussienne, là politique de
là force, celle des coups desurprise sous des
prétextes Imaginaires, pût convenir à notre
pays; et, si tel est le sens de l'article de la
France, nous avouons qu'il nous semble
étrange de l'entendre conseiller au gouver-
nement qui a détruit Sébastopol et délivré
ritaHe:
Le pèlerinage que S. M. l'Impératrice a
projeté au tombeau des Apôtres, et dont la
pensée première remonte a l'indisposition
dont le prince impérial fut atteint, II y a
quelques mois, va, nous assure-t-on, rece-
voir très prochainement son exécution.
S. M. l'Impératrice irait passer à Rome
les fêtes de Noël. On sait que c'est l'époque
a laquelle le pape, suivant la tradition, re-
çoit les vœux qui lui sont exprimés pour le
renouvellement de l'année, et envoie sa bé-
nédiction apostolique à tous les souverains
catholiques. S. M. l'Impératrice, en accom-
plissant son pèlerinage au tombeau des Apô-
tres, pourrait ainsi recevoir à Rome même
la bénédiction pontIËcaIe.
S. M. l'Impératrice serait de retour à Pa-
ris pour les réceptions habituelles du nou-
vel an.
Le MCfêtaira de !a faction:
a E. BAUER.'
DEPECHEE ELECTRIQUES
AHtf!e!te.
Pesth,13dëcembre.
Dans une conférence tenue aujourd'hui par le
parti Deak, il ~a été arrêté que~ personne ne pré-
senterait d'amendement au projet d'adresse, et que
par conséquent, ce projet serait adopté sans dis-
cussion..
Aitemt&gMe
Munich, 13 décembre.
Le ministre d'Etat, M. de Pfordten, a présenté
hier au roi sa démission. La décision royale es.t en-
core inconnue.
Grèce
Marseille, 13décembre.
Les lettres d'Athènes du 6 nous apprennent que
le paquebot qui fait le service entre cette ~ille et
Candie n'était pas encore arrivé à Athènes.
Tous les journaux d'Athènes publient une adres-
se des insurgés du district d'Agrafa, en Thessalie,
–Rien, sinon que ces demoiselles m'ont
paru fort contentes ce matin.
On se rappelle qu'il entrait dans les vues de
Valérie de faire croire à Edouard Deville que
le mariage d'Agathe et du faux Lausanne était
plus que jamais décidé.
Tant mieux cela marche bien.
De votre côté; je sais que vous êtes allé à
Saint-Germain.
Je vous en avais prévenu hier.
Vous auriez pu changer d'avis.
Vous me disiez n'avoir pas vu ces demoi-
selles depuis ce matin? 2
C'est vrai mais je vous ai vu monter en
chemin de fer. à mon retour d'Auteuii, où j'ai
quelques amis cela paraît vous consterner.
Non mais je fais cette réûexion qu'il n'y
a nul moyen de passer inaperçu, car vous êtes
la deuxième personne qui m'ait rencontré
dans ce petit voyage.
Oh il y en a sans doute dix autres que
vous ignorez.
Vous croyez? fit 'Pascal véritablement
enrayé.
Parbleu la civilisation a fini par rendre
la vie si transparente qu'on ne peut guère ca-
cher que le fond de sa pensée. Encore y a-t-il
des observateurs si implacables qu'ils lisent à
travers la peau d'un homme comme dans un'
livre imprimé en gros caractères.
C'est la seconde vue de l'esprit, répondit
Pascal, et il y a des moments où l'on devrait
avoir le droit d'assommer ceux qui la possèdent.
Comme vous y allez répondit Edouard
Deville en riant. Mais, résumons-nous, car ces
demoiselles doivent vous attendre. Vous n'avez
rien de nouveau a me recommander?
Pardon, j'ai à vous recommander de vou-
loir bien appuyer le choix que je ferai d'une
autre résidence que Saint-Germain, où je ne
veux point louer; c'est trop peu caché. 1.
Oh soyez sans crainte; avec l'espar d'un
.mariage, vous entraînerez ces demoiselles dans
le dernier trou qu'il vous plaira de choisir.
Au revoir, mais pas à demain; je serai
retenu par une affaire.
Et moi de même, j'allais oublier de vous
en prévenir.
Ça se rencontre à merveille.
Edouard Deville prit un journal quant au
faux Lausanne, il traversa la boulevard, gagna
le passage de l'Opéra, puis se mit à gravir la
côte qui, au nord-ouest de Paris, sert de pié-
destal aux lettrés, aux artistes, et enfin à cette
population féminine qui fonde ses espérances
de fortune sur les faiblesses du sexe fort.
lesquels impioreat la pre~ection du roi de Grèce
auprès des puissances.
ESMSs~e
Saint-Pétersbourg, 13 décembre.
L'/KuaMe MM~e repousse l'analogie établie par
le journal la Ffa~cë entre l'insurrection polonaise
et l'insurrection Cretoise. Cette dernière a été mo-
tivée exclusivement par la non-exécution des. sti-
pulations du traité sur les- garanties à donner aux
chrétiens. La Russie, dit l'/nuaMs. n'envoie ni
volontaires ni armes en Crête, comme d'autres
puissances l'ont fait pour l'insurrection polonaise,
mais elle manifeste ouvertement ses sympathies
malterables pour toute popuidUon chrétienne.
(~'fnce .Bsuss-BMHt'N'.)
(Voh' plus !oin les dernières dépêches.)
CERONI~E POLm~E
Les journaux de Berlin et de l'Allemagne du
Nord ne sont pas arrivés aujoHrd~hui.
Nous recevons par le télégraphe diverses
nouvelles d'Italie. D'abord on mande de
Florence, sous la date du 3, que le con-
seiller d'Etat, M. Tonello, n'a pas,eneore été
reçu par le pape. On croit, ajoute la dépê-
che, qu'il obtiendra demain sa première a-u-
dience.
On signale l'entrée, dans le portée Civita-
Veccilia, d'un nouveau. bâtiment de guerre
américain.
Un consistoire sera tenu le '15. Le pape
adressera une allocution aux cardinaux au
moment même. où le roi d'Italie prononcera
son discours d'ouverture du Parlement.
Les lettres de Rome, continue la dépêche,
confirment la distribution aux cardinaux et
aux membres du corps diplomatique d'un
volume de documents relatifs à -la persécu-
tion religieuse en Pologne. La Russie a déjà
répondu à cette solennelle manifestation en
brisant la convention religieuse qui avait été
conclue à Rome en 847 pendant les pre-
miers jours du pontificat de Pie IX, et qui
protégeait jusqu'à un certain point le libre
exercice du culte catholique en Russie.
Les journaux-Italiens constatent la com-
plète exécution de la convention du 'i S sep-
tembre
II ne reste absolument & Rome, ditl'OpM:'oHë, que
les Français nécessaires pour terminer les comptes
de l'administration et des hôpitaux. De même qu'il
resta des soldats français en Lombardie après la
guerre de 1859 et des soldats autrichiens en Véné-
tie après l'exécution de la cession.
L'/
Ce matin, huit heures, le drapeau français a
été retiré du fort Saint-Ange et le drapeau pontifi-
cal a été arboré. La convention est donc exécutée.
Il n'y a plus de drapeau français en Italie.
Et elle termine'par cette réflexion
La ville de Rome est parfaitement tranquille, et
tout fait pressentir que ce grand événement n'aura
pas de conséquences matérielles, sMmoi'nsMMme-
ctia~s..
Plusieurs arrestations nouvelles ont eu
lieu en Hanovre, et les personnes arrêtées
ont été conduites à la forteresse de Minden.
Pendant ce temps, un employé supérieur
de la police de Berlin est chargé d'aller or-
ganiser en Hanovre le service de sûreté, au
prbût, bien entendu, de S. M. le roi Guil-
laume.
C'est demain que doit s'ouvrir à Berlin
la conférence des ministres représentant'les
Etats qui feront partie de la Confédération
du Nord. Les correspondances' annoncent
que l'acte constitutif de cette fédération est
déjà tracé, au moins dans ses points princi-
paux. Elle aura pour organes
*!° Un Parlement unique, Issu du suSrage
universel;
3° Un Conseil fédéral, partagé en curies
à l'instar de l'ancienne Diète germanique
Il se trouva bientôt dans la petite mai-
son de la rue de Calais, en présence de Va-
lérie et d'Agathe, toutes deux montées au dia-
pason des scènes tragico-sentimentaies, et
quasi surprises de la visite du soi-disant Vietor
Ozanne elles avaient l'air de sa demander
dans quelles dispositions do coeur et d'esprit se
trouvait ce grand coupable. La conversation qui
allait s'engager entre eux na pouvait être que
décisive, après l'explication qu'il devait avoir
eue avec sa tante car les deux sœurs ne pou-
vaient soupçonner l'erreur de personne qu'elles
avaient commise. L'air rayonnant de Pascal les
déconcerta visiblement. Elles se trouvèrent
dans- !a situation de gens qui se fâchent, met-
tent l'épée à la main et voient leur action ac-
cueillie par un fou rire.
Qu'avez-vous donc, chères belles? dit le
faux Lausanne, ne sachant à quoi attribuer
l'attitude dramatique des deux sœui's.
–Vous ne devez point l'ignorer, répondit
Valérie, s'eS'orçant de prendre un air digne.
Vous me reprochez peut-être d'être reve-
nu tout seul de Saint-Germain, sans vous rap-
peler qu'il avait été convenu que si vous n'é-
tiez point à quatre heures au chemin de fer.
Ce n'est pas cela, monsieur.
–Je vous avoue alors, en toute sincérité,
quejenesaisnuiiement.
Est-ce que vous n'êtes pas rentré ce soir
dîner chez votre tante?
Pardon, pardon~ j'en sors à l'instant
même.
Et elle ne vous a rien dit?
Si fait ma respectable tante n'est pas
femme à garder le silence elle m'a raconté
l'histoire de la maladie qui la dévore depuis
quarante ans par la faute d'un médecin. Elle
m'a parlé des gentillesses de Phanor, un petit
chien galeux qu'elle aime pour le moins autant
que moi puis elle m'a entretenu de ses hom-
mes d'affaires qui la volent; enfin de mille
choses neuves et réjouissantes.
Et c'est tout? demanda Valérie avec un
geste d'impatience.
Diable vous trouvez que ce n'est point
assez? franchement, vous êtes singulières ce
soir.
–Si vous nous trouvez singulières, vous
me permettrez de vous dire. qu'à notre tour
nous avons le droit de vous trouver bien im-
pertinent.
–Qu'est-ce que cela. signine?
–Cela signine, monsieur, que l'on n'épouse
pas deux femmes
Aye aye se dit Pascal eS'rayé, elles
Le Parlement représentera les intérê's du
peuple proprement dit, le Conseil fédéra!
ceux des dynasties .confédérées
On voit qu&M. de Bismark, voulant ap-
proprier à la situation du nord de rAH&=
magne le. système des deux Chamb)~
été amené, par l'appréciation des div~,I]~~(!J
térèts en présence, à une combinaiso~pa~
Meulière et dont n'a pas trouvé tl~e~~
pie dans l'histoire constitutionnelfe d!
très pays.
La présidence du Conseil et le pouv~S
central exécutif seront naturellement dévo- =~
lue à la Prusse. Du pouvoir central ressor-
tiront
L'armée fédérale;
La flotte:
Les questions de. commerce et de mou-
vement généra!
L'organisation consulaire
Les dépenses aS'ectées aux départements
ci-dessus, dépenses que-l'on prélèvera par-
tie sur le budget fédéral,. partie sur les re-
cettes du Zc~ue?'eM.
On annonce, d'un autre côté, qu'une mo-
-dificatioBva avoir lieu dans le ministère de
la guerre prussien; ce ministère, ne suffisant
plus dans son organisation aux besoins de
la Prusse, va être divisé en deux sections.
Les deux dépêches diplomatiques sui-
vantes se rapportent aux négociations que
nécessitent entre la Prusse et l'Autriche la
rupture du Zoliverein et le rétablissement
d'une union douanière restreinte
Vienne, 13 décembre
Ou lit dans la Gazette ~c F~Mne (édition du soif):
Les démarches faites par le gouvernement autri-
chien au sujet de la question commerciale et doua-
nière ont donné un premier résultat.
Une réponse venue de Berlin fait espérer que
cette affaire sera traitée très prochainement. Vien-
ne a é!é proposée par la Prusse comme siège des
délibérations, et l'arrivés dfs délégués prussiens
parait imminente.
Vienne, 13 décembre.
La Nouvelle Presse h&)-e dit que les délégués
prussiens pour les délibérations sur la révision du
traité de commerce austro-prussien, MM. Delbruck
et Philippsbora, doivent arriver demain.
On assure que le gouvernement autrichien
a recommandé aux journaux la plus grande
modération afin de ne pas envenimer les
rapports entre l'empire et la Russie. Cette
information semble conErmée par le passage
suivant de la Gs~e~e de Ft'enHe, qui présente
la question d'Orient sous un jour tout nou-
veau, puisque cette feuille veut en faire le
terrain d'un accord entre les grands Etats
Autaat il est vrai que nos journaux se trompent
quand ils voient dans de prétendus différends aus-
tro-russas la source de nouvelles complications eu-
ropéennes, autant il est vrai que la question d'O-
rient a des éléments qui obligent lé gouvernement
autrichien aussi à étudier sérieusement et con-
sciencieusement cette question, ainsi que la situa-
tion qu'elle pourrait créer. Il nous semble toute-
fois qu i) n'y a pas encore lie~ de concevoir de sé-
rieuses inquiétudes.
La question d'Orient nous paraît plu tôt de na ture
à faciliter une entente sincère et loyale entre les
gouvernements intéressés elle embrasse un vaste
terrain sur lequel les intérêts en cause pourront
être réglés à l'amiable, en sorte qu'elle contribuera
plutôt à améliorer qu'à troubler les relations inter-
nationales des puissances européennes.
Le texte du projet 'd'adresse; que soutient !e
parti Deak dans la Diète de Hongrie, et parlé-
quel on demande à l'empereur de proclamer
co~HtM~ë ~M droit, n'ajoute rien à l'analyse
télégraphique que nous avons déjà fait connaî-.
tre a nos lecteurs.
On écrit des frontières de Pologne, le 'i il
décembre:
D'après les nouvelles de Saint-Pétersbourg, qu:
paraissent avoir un caractère officie!, le royaume
de Pologne allait être divisé en dix provinces (gou-
bernies), dotées des gouvernements civils polonais.
Dans quelques-uns des chefs-lieux de ces nouvelles
provinces, des logements ont été déjà loués pour
les futurs gouverneurs.,0n annonce en outre, de
Yarsovie, que le prince TcherkaskoY, grand orga-
nisateur des rapports entre paysans et propriétai-
res, en Pologne, et chargé du département de l'in-
térieur et des cultes, voulant établir la religion
savent que je suis marié il est vraiment al-
freux de voir comment tout se découvre.
Puis, reprenant son aplomb~ il ajouta h touc
événement:
Je cherche à vous comprendre.
Eh bien, lisez, monsieur, reprit Valérie
en lui présentant un journal; lisez les quel-
ques lignes que vous voyez encadrées d'un trait
déplume.
–Lisons, dit Pascal.
Et il parcourut l'annonce du mariage de Vie-
tor Ozanne avec Alice de Pradères.
Bien qu'assez étonné au fond de l'attention
que les deux sœurs prêtaient au m~'fiage de
son ami, il comprit que le danger qu'il redou-
tait n'existait pas, et il reprit d'un air grotesque
à force d'être intrigué:
Jè ne vous comprends pas davantage.
Vous ne comprenez pas? monsieur Victor
Ozanne.
Monsieur Victor Ozanne moi ?.
Et il se mit à pousser un éclat de rire homé-
rique qui stupéfia les deux sœurs. Il reorit.
–Moi? Victor Ozanne Pourlecoup~ voilu
une plaisanterie agréable. Je comprends à pré-
sent, mesdemoiselles, les réticences de votre
langage et la solennité de vos attitudes. C'est
Robert Lausanne, que je me nomme! et non
Victor Ozanne. Que diable, on n'est pas si
prompt à débaptiser les gens Victor Ozanne
est un brave garçon dont je dois faire le por-
trait et même j'ai perdu une heure le cher-
cher aujourd'hui dans la rue Richelieu, ayant
bêtement égaré sa carte qu'il m'a remise hier
au soir.
Et que je suis allée plus stupidement en-
core reporter aujourd'hui à sa tante, dit Valé-
rie, car c'est ici que cette carte est tombée de
votre poche.
Lui Teporter sa carte vous? et dans quel
but?
Dans le but de faire rompre le mariage
qui, selon moi, vous enlevait à ma sœur.
Ah! sapristi) I
Et Pascal qui se ressouvint plus vivement
alors de ce qui s'était dit à propos de cette mi-
sérable carte de visite chez M* de Pradàres,
eut comme un éblouissement.
Il venait de comprendre qu'il s'était trahi
lui-même.
'GEORGES FATH.
F~ DE LA PREMtÈRE PARTH:;
3 M~I§ (Pameti'~rieMtdehSoM) ~'M .°
aNKOfiSES, 8, PL. DE LA S3URSE, ET~RUECOO-HËMN
Samedi ~décembre i€@@
3 MMS (~~). if-
BU)tE~)t D~MMEMENT. t23, RUE HeNTMMIfiE
L'AdmfBistration se réserve le droit de modi&er la rédaction des Annonces `
31"AjMiée
Teut ce qui concerne l'Administration, du Journa! doit ctre adresse au Gérant
t- Apres
LES AMOURS DE PASSADE
BE
M. GEORGES FÂTH
qui .obtiennent un si légitime succès,
La ~essë publiera:
& ~a'BPW~&B~a~' &s'~vs*s
~A Ca.ESATESaÂSNS
DE'
~RU~S&RM~
roman parisien
MB.
M. POmN BU TEMÂ!L
MM. les aboBnés dont l'abonnement expire
le ~décembre, sont priés de le renouveler
de suite, s'ils ne veulent pas éprouver de
retard dans la réception du journal.
PAR!S, 14 DÉCEMBRE 1868
ROME ET L'MAUE
AU DEPART DES TROUPES FRANÇAISES
On annonçait, depuis quelques jours,
dans les cercles politiques de Florence, avec
ces airs de mystérieuse solennité que
prennent volontiers les importants et qui
aB'riandent la curiosité, l'apparition pro-
chaine d'une brochure destinée à produire
laplùs grande sensation .r Cette brochure a
paru sous cw ti tre j3o??ts e< ~'7~te au d~ar<
des
n'était~éjà'Mte, et la publie avec'fracas.
Nous l'avons lue avec curiosité. Cet écrit,
eu perce, sous toutes les précautions du
langage, une violence qui a peine à se con-
teair, est manifestement le programme de
M. Rieasoli, dont il rappelle la déclaration
suivante, en la pre'nant pour point de dé-
'.part~
Par la conveation du 15 septembr& 1864 (telle
étaU la idëclaration récente dubaronRicasoti), rita-
lie a promis à la France et à l'Europe de ne poiot
intervenir entre le pape et les Romains, de laisser
s'accomplir cette dersière expérience sur la vitalité
d'une principauté ecclésiastique qui n'a plus d'a-
logue dans le monde civilisé, et qui est en contradic-
tion avec la civilisation et le propres. L'Italie doit
tenir sa promesse et attendre de l'eiEeaciie du
principe national, l'inévitable triomphe desoa droit.'
Dans les circulaires, que l'arrivée immi-
nente du général Fleury a fait publier si
précipitamment et coup sur coup par M. Ri-
casoh, nous avons eu le langage ostensible
et ofnciel du ministère italien, obligé à des
ménagements et prodiguant les promesse.s
de protection et de liberté à l'épiscopat.
Nous trouvons dans la brochure les senti-
ments vrais de l'Ae'nme de fer, et nous y ap-
prenons sous quels prétextes et par quelle
voie on se propose, à Florence, de ne pas
exécuter la convention de septembre.
La brochure commence par poser ce prin-'
cipe que, « pour les convenances dues au
pontife a, c'est-à-dire pour l'indépendance
et le libre exercice du pouvoir spirituel, on
M doitpàs (( priver à perpétuité les Ro-
Btaias, au milieu de l'Italie, de cette vie
politique et nationale qui est aussi l'essence
sociale du catholicisme.)) »
On met ainsi de côté, d'~in trait de plume,
lés droit~rèligieux de l'universalité dës~ca-
tholiqùes et les droits politiques de tous les
gouvernements qui ont des sujets catholi-
ques, pour placer la papauté uniquement et
exclusivement en face de la population ro-
maine.
Ce senties Romains qui, lors de la transla-
tion de l'empire a Constantinople, « eonsM~, y
FBBïLLËTON DE LA jME~F
CBlSDÉt!ENBBBl866
LESAMOURB BE PAS~~E
–Monsieur, reprit Jolivet, je suis proprié-
taireaSaint-Germain.
–-Vous êtes propriétaire! vous, Jolivet, et
je l'ignorais, moi qui suis architecte et par con-
séquent intéressé à conquérir vos bonnes
grâces
–Oh! monsieur n'a pas besoin (F un si petit
client..
C'est donc une bicoque que votre maison ?
Mais pas du tout Et si monsieur voulait
venir la voir. C'
–Vous désirez donc y faire faire des répa-
rations ?
–Oh non monsieur, elle est en parfait
état.
Alors, c'est donc un modèle d'architec-
ture, puisque que vous m'invitez à me déran-
ger exprès pour la visiter?
–Ce serait trop prétendre! voilà ce que
c'est, dit Jolivet, étonné du peu d'empressé-~
tnent que Pascal mettait a le comprendre, et
se.décidant à aborder la question de front
–Monsieur est sur le point de louer une
maison à Saint-Germain.
Moi? fit Pascal en jouant si natureHement
la surprise que Jolivet demeura bouche béante.
Je croyais. balbutia le coi~eur.
Qui diabie,moncher,a a pu vous dire cela?
Moi qui ai toutes mes anaires a Paris, louer
une maison à Saint-Germain! et pourquoi, je
vous le demande? Mais là, franchement, qui
vous a fait cette plaisanterie?
> –Personne, monsieur, ou plutôt c'est -moi-
,mêma.
–Vous-même? Mon cher, si vous étiez ja-
mais en danger de devenir fou, je vous serais
~rès reconnaissant de vauloir m'en prévenir,
Ce romaa peut être .reproduit par ks journaux
qni ont ua traité avec la Société des Gens de lit-
res. Tradactioa réserveo.
pour la tutelle de leurs droits civils. » Si
donc les Romains jugent aujourd'hui que
leurs Intérêts et leurs, besoins spéciaux exi-
gent la suppression de l'autorité pontiucale,
ils sont les.maîtres de reprendre ce qu'ils
ont donné. L'histoire avait enseigné jusqu'i-
ci que répéo de la France, a diverses épo-
.ques, et Charlemagne, en une'circonstance
mémorable, avalent été pour quelque chose
dans ta~constiiution du principal pont!ucal,
mais riuston'e. était évidemment mal. in-
formée.
Tout en avouant que\( la solution tant re-
doutée se prépare )), la brochure prend la
précaution de rejeter à l'avance la respon-
sabilité de toute violence et de toute colli-
sion sur le /hns
l'e~a~e/'a~'OH du ~aMazzini et ses adhérents. Après s'être ainsi
ménagé le choix des excuses, on déclare a-
voir toute contiance K dans le développement
tranquille et logique des événements )).
L'Italie, les Romains, la papauté doivent éviter
tout conHit violent. Leur intérêt respectif et réci-
proque consiste & rendre moiBS longue, moins pé-
nible cette lutie morale qui doit conduire inévita-
blement à une bonne entente'timie.
La bonne entente Bnalé, c'est le renonce-
ment de la'part du pape a sa souveraineté,
et de !apart,de l'Italie la constitution pour
le pape « de cette situation régulière qu'exi-
ge la sublimité de sa mission )),-c'est-à-dire
d'une rente convenable et d'un palais avec
frais de représentation, éclairage et chauf-
fage.
En en'et, et c'est la que porte tout l'eS'ort
de la brochure, l'existence du pouvoir tem-
porel est devenue impossible. ((L'autorité
politique des papes a eu sa raison d'être
dans le moyen âge)); elle ne l'a plus au-
jourd'hui, parce qu'elle est incompatible
avec l'unité italienne; et Grégoire YII lui-
même serait le premier a le reconnaître.
Hildebrand aurait été bien heureux s'il avait pu
voir toute l'Italie réunie sous un seul gouvernement;.
la puissance pontificale, avec lui, n'aurait eu rien à
craindre une'cpnciliation, un accord avec le sou-
verain de l'Italie ce se serait pas fait longtemps at-
tendre..
Ainsi Pie IX, ce promoteur. de la régéné-
ration italienne, est plus attaché à la sou-
veraineté pontlûcale, plus épris de ses droits
souverains, et moins bon patriote'que Gré-
goire VII lui-même. Bien plus, il est l'ad-
Yersaire de l'unité Italienne,' et il est le
seul obstacle à la constitution deunitive
de cette unité. Aussi sa résistance est-
elle condamnée d'avance à demeurer im-
puissante. Rien absolument ne peut sauver
ta papauté, et ce serait en vain qu'elle fe-
rait les plus'grandes concessions aux idées
modernes. Ici, nous devons citer textuelle-
ment
La longanimité du Saint-Siège dans les choses de
la foi nous a toujours frappé d'admiration. CetEe
puissance sacs-armes, cette faiblesse invincible
Bous ont fait~ reconnaître plus d'une foia la gloire
de la dignité humaine et de la véritable vertu. Mais
serait-ce de la longanimité que d'attendre la disso-
lution de l'unité italienne, de la désirer, de la fo-
menter, de la considérer comme certaine?
La pensée de l'unité et de l'indépendance natio-
nâle a fait preuve de plus de persistance dans les
générations italiennes que n'en a mis le gouverne-
,ment pontifical à souhaiter la perte de ses adver-
saires politiques. La pensée de notre reconstitution
nationale nous a été léguée par Dante.
L'obstination à poursuivre de'ses vœux le .desas-
tre de ses adversaires, s'est-elte montrée par ha-
sard dans la cour romaine avant l'époque actuelle?
Une longanimité réciproque pourra seule conduire
à un saiutaire accord entre l'Italie et ia papauté
mais jamais au triomphe de ceux qui ont fait tous
leurs eSbrfs pour dénaturer ta mission de la pa-
pauté en lui assignant avant tout un rôle essentiel-
lement temporel et politique.
Combien de temps ces hommes pensent-ils que le
pouvoir temporel des papes puisse durer encore?
Par quels moyens entendent-ils le mainteuir?
Quelles preuves ont-ils de sa conservation immua-
ble ? Et s'ils viënnectà le perdre, quels autres
moyens ont-ifs pour le recouvrer et assurer son
avenir?
car ~n6n je tends tous les jours la gorge nue
àvotrerasoir.
C'est bien étoncaat alors, murmura Joli-
vet.
Qu'est-ce qu'il y a d'étonnant?
C'est ma méprise, car à moins que mon-
sieur ne veuille s'amuser à mes dépens en me
disant que ce n'est pas lui que j'ai vu aujour-
d'hui Saint-Germain. °
–Moi ? à Saint-Germain aujourd'hui t Mon
cher, vous aviez la berlue.
C'est étonnant, bien étonnant; répétait
Jolivet.
Et que faisais-je la ? car enfin je ne serais
pas f&ché de l'apprendre.
Vous désiriez louer une petite maison
située près de la forêt, et même, vous avez
donné des arrhes afin qu'on vous laissât le
temps de consulter une personne que ce!a in-
téressait
Vous n'avez donc pas essayé de parler à
cet homme qui, selon vou?, me ressemble si
étrangement?
Ça ne m'était pas possible, monsieur,
j'étais alors au fond d'une salle noire; je ne
voulais pas d'ailleurs venir oS'rir ma propre
maison à l'homme que je prenais pour mon-
sieur, surtout devant mon cousin qui est pro-
priétaire de celle que vous (c'est-à-dire la per-
sonne qui vous ressemble) désirait louer. Je me
disais après tout je reverrai ce soir M. Pascal
à Paris, et je lui proposerai ma maison qui est
mieux placée et mieux décorée, en un mot,
plus ~ran~'o~s que celle de mon cousin. ce
n'est pas que j'en sois embarassé, car il est
venu deux dames pour me la louer. mais
je vous aurais volontiers donné I& -préférence.
Mon cher Jotivet; je suis fâché de n'avoir
pas besoin d'une maison à Saint-Germain, sans
cela je -choisirais certainement la vôtre.
–J'en suis plus fâché que monsieur. c'est
égal, je n'ai jamais vuuneressembtance pareille.
Ces ressemblances ne sont pas nouvelles
H y a eu Sosie, les Ménechmes,,et plus près de
nous Martin Guerre, le malheureux Lesurques
et bien d'autres allons, à demain, car c'est, je
crois, mon jour de ba;be.
1 Oui, monsieur. Et te malheureux Joliv&t
salua en répétant encore à part lui C'est é-
tonnant-t je n'ai jamais vu une ressemblance
pareille.
Jolivet
l, Monsieur?.
Si vous revoyez par hasard mon Sosie,
n'ailez pas lui donner mon adresse ni des ren-
seignements surmon intérfeur, il n'aurait qu'~t
'I ^N.Î,
La Gdélité tanf-vantée~d~s~omalh~ ëtai-slle psr
La itlusoire eyéphemere~~Pourc~üoi. ûooe ~tna-
hasard inusoire.et'éphémère P.. Pourquoi. donc 'ma-
nifestent-ils t~ntleur propre'dë&:mco, en poussant
le vénérable poutife.aux extfétYSt~ de l'exil?
Une fois les Francais'pa~ttS'oe Rome, la souve-
raineté politique du pape revient aux coéditions
Normales de tous les autres gouvernements. Est-ce
que cette souveraineté a le sentiment de posséder
en soi des éléments.particuliers d'existence et de
durée?
La vérité s; montre maintenant dans tout son
jour. Ou bien l'unité de l'Italie a mis fin au pouvoir
t'temporel des papes, ou bien les papes ont assez de
force matérielle pour maintenir leur souveraineté
a rencontre même du fait prodigieux de !a nouvel-
le constitution de la péninsule ou te pape paraly-
se l'Italierëdevenue cation, ou la perte de son pou-
voir temporel est irrémissible.
Un pape qui, pour régner, parodierait l'esprit
de la civilisation moderne, serait une étraugetc et
pourrait ressembler à un apostat, Un roi pontife
qui voudrait confondre sa royauté avec l'Eglise, ne
pourrait subsister qu'en faisant de chacu.u de ses
sujets civils un ecclésiastique.
Ce passage est ie plus grave de la brochu-
re, ou plutôt il est ta brochure tout entière.
Comment croire au respect Tie la convention
de septembre, lorsque ceux mêmes qui doi-
vent l'exécuter, proclament si haut que la
destruction de la papauté est une condition
nécessaire de l'existence de l'Italie?
Demandez 'donc au pape d'oublier ses
griefs, de se réconcilier avec le gouverne-
ment italien, de faire des concessions ses
sujets et de transformer son gouvernement.
Quel compte lui sera tenu de tous ces sa-
criûces par les gens qui l'enferment dans ce
dilemme Ou vous défendrez votre souve-
raineté, et vous êtes l'ennemi de l'Italie, le
seul obstacle à son bonheur; ou vous trans-
formerez les conditions de votre pouvoir, et
vous serez un apostat.
Ainsi, Pie IX, tirant l'Italie de son long
accablement et ranimant ses espérances
Pie IX, faisant tomber du Vatican cette
parole libérale qui causa, d'un bout a
l'autre de l'Europe, cet immense et salutaire
tressaillement; Pie IX, établissant un gou-
vernement représentatif a côté du Vatican,
avait fait un pas vers l'apostasie Voila lé
jugement que portent sur lui les hommes
qui, sans lui, n'auraient jamais vu sonner
l'heure de leur libération.
Tel n'a pas été le jugement de la France
et de l'Europe tel ne sera pas le verdict 'de
l'impartiale histoire. Celle-ci dira que les
hommes qui jetaient cette injure au chef de
l'Eglise ne l'accusaient que pour le dé-
pouiller.
CUCBEVAI.-CLARIGNY.
Le journal la France croit devoir adresser
à la Suisse et à la Belgique des conseils
qui, nous le craignons du moins, seront
considérés dans ces deux pays non comme
des témoignages d'une sy
menace.. Nos voisins du Nord et de l'Est,
dégagés par leur neutralité de droit des
embarras delà politiqueextérieure, font une
part trop large à ces questions d'armement et
de réorganisation militaire qui sont devenues
en 1866, par la fatalité de certains événe-
ments, et à la veille de l'une des plus gran-
des solennités de l'industrie, la préoccupa-
tion générale de l'Europe.
Qu'est-ce à dire, et pourquoi venir exci-
ter sur ce point les susceptibilités de l'opi-
nion ? Aurions-nous donc le droit, par le ti-
tre de notre voisinage, de nous immiscerdans
la politique intérieure de ces deux petits
Etats, de contrôler leurs résolutions, et de
nous opposer a ce qui leur parait être la
garantie nécessaire de leur sécurité ?
En l'entendant ainjsi, Ja'TfaMce nous pa-
raîtrait se méprendre sur un fait capital. La
neutralité, dont nous ne voulons ni contes-
ter jii diminuer le bénénce, n'a jamais
exempté les Etats de l'accomplissement de
certains devoirs qui s'imposent à toutes les
nations et c'est un des points les mieux é-
tablis du droit international que les pays
neutres doivent prendre telles mesures qui
leur permettent de défendre au besoin et de
venir s'installer ici en mon absence et me con-
traindre~ pour rentrer chez mei, deprouverpar
témoins que je suis le véritable Pascal.
–Oh! 1 non, monsieur, nt Jolivet en riant
aussi niaisement que possible.
–Est-il stupide, ce Jolivet, avec ses res-
semblances dit Pascal après le départ du coif-
feur et tout en revenant auprès, de sa femme.
Cécité ne répondit pas la visite de Jolivet
l'avait rendue soucieuse.
–Allons, ma'cbèreamie, je vous quitte,
mais je revendrai à la même heure que votre
père.
Vous me laissez bien décidément ce soir?
–Il le faut bien.
Vous oubliez d'embrasser vos enfants,
Henri, dit M"~ Pascal avec mélancolie.
C~est vrai et Henri souleva dans ses bras
ses deux enfants qui se pendirent à son cou,
.puis il se débarrassa de leurs étreintes et sortit.
Il prit le chemin du quartier Vintimitle en
étouffant le cri de sa conscience, que les der-
nières paroles de sa femme .avaient mise en
éveil.
Ce qu'il trouvait de plus fâcheux dans tout
cela, c'est que Saint-Germain'lui devenait im-
possible.
Peste soit de l'imbécile et de aa'propriété
gran~Mg se disait-il en pressant le pas. Etre
marié et ne pas comprendre qu'on ne peut tout
conter à sa femme J'aurais bien pu lui
dire cependant que je faisais cette location
pour le compte d'un client, si je n'avais sotte-
ment donné des détails sur.l'emploi de ma
journée à l'avenir, je ne- veux répondre que è
d'une manière vague aux demandes de Cécile;
il y a de ces phrases élastiques que l'on peut,! I~
au besoin, commenter de dix manières. Il faut
conve.nir que le hasard est parfois insuppor-
ble. Nous aurions été si bien cachés la. Il
faut maintenant que je trouve un autre. en-
droit.
Et Pascal cherchait dans sa mémoire à quel
lieu moins fréquenté des Parisiens il pourrait
confier le secret-de. ses amours.
Arrivé devant le café du Grand-Balcon, il se
souvint de sen rendez-vous avec l'amant de
Valérie et pénétra dans cet établissement. Il
s'était a peine assis devant une demi-tasse de
café qu'il vit paraître Edouard Deville.
Ôh monsieur, je'vois que nous sommes
tous deux exacts.
Les amis de la veille se serrèrent la main.
Eh bien; qu'y a-t-il de nouveau ? deman-
da Pascal.
maintenu' leur neutralité. I! ne faut pas
qu'un pays neutre soit un champ de bataille
ouvert au premier qui aurait l'audace de
violer le contrat européen sous la foi duquel
est placée son indépendance.
Ce devoir que les neutres ont à remplir à
l'égard de leurs voisins contre tous et
au proSt de tous est forme], incontesta-
ble il empêche la neutralité de dégénérer
en une stipulation purement illusoire; en
même temps qu'il est une condition de di-
gnité pour ces petits peuples, il forme une
garantie réciproque de sécurité pour leurs
vois.ins. Il serait facile de trouver dans
l'histoire du premier Empire l'exemple sai-
sissant de la manière dont Napoléon com-
prenait et savait imposer cette obligation.
H est bien évident qu'il y a un intérêt
d'économie et de bon ordre pour la Suisse et
la Belgique à ne pas exagérer ces précau-
tions mais c'est là une question de mesure,
et il ne nous semble pas qu'il nous con-
vienne de nous en faire les juges.
L'article de la France, du reste, manque
surtout de conclusion
Ce patriotisme, dit-elle en terminant, commet la
plus étrange et la plus périlleuse méprise.
Il déchire les traités protecteurs des Beuires.
J< M{ &o?! petff-~t'e de <'M aue!'<)'. Roualle.
Tous les avertissements ont besoin d'une
sanction; quelle serait la sanction de celui
que la .France donne ainsi la Belgique et à
la Suisse ? Nous n'en connaissons qu'une
seule et nous laissons à notre confrère le soin
de la nomm~
Pour notre part, nous n'avons jamais cru
que la politique prussienne, là politique de
là force, celle des coups desurprise sous des
prétextes Imaginaires, pût convenir à notre
pays; et, si tel est le sens de l'article de la
France, nous avouons qu'il nous semble
étrange de l'entendre conseiller au gouver-
nement qui a détruit Sébastopol et délivré
ritaHe:
Le pèlerinage que S. M. l'Impératrice a
projeté au tombeau des Apôtres, et dont la
pensée première remonte a l'indisposition
dont le prince impérial fut atteint, II y a
quelques mois, va, nous assure-t-on, rece-
voir très prochainement son exécution.
S. M. l'Impératrice irait passer à Rome
les fêtes de Noël. On sait que c'est l'époque
a laquelle le pape, suivant la tradition, re-
çoit les vœux qui lui sont exprimés pour le
renouvellement de l'année, et envoie sa bé-
nédiction apostolique à tous les souverains
catholiques. S. M. l'Impératrice, en accom-
plissant son pèlerinage au tombeau des Apô-
tres, pourrait ainsi recevoir à Rome même
la bénédiction pontIËcaIe.
S. M. l'Impératrice serait de retour à Pa-
ris pour les réceptions habituelles du nou-
vel an.
Le MCfêtaira de !a faction:
a E. BAUER.'
DEPECHEE ELECTRIQUES
AHtf!e!te.
Pesth,13dëcembre.
Dans une conférence tenue aujourd'hui par le
parti Deak, il ~a été arrêté que~ personne ne pré-
senterait d'amendement au projet d'adresse, et que
par conséquent, ce projet serait adopté sans dis-
cussion..
Aitemt&gMe
Munich, 13 décembre.
Le ministre d'Etat, M. de Pfordten, a présenté
hier au roi sa démission. La décision royale es.t en-
core inconnue.
Grèce
Marseille, 13décembre.
Les lettres d'Athènes du 6 nous apprennent que
le paquebot qui fait le service entre cette ~ille et
Candie n'était pas encore arrivé à Athènes.
Tous les journaux d'Athènes publient une adres-
se des insurgés du district d'Agrafa, en Thessalie,
–Rien, sinon que ces demoiselles m'ont
paru fort contentes ce matin.
On se rappelle qu'il entrait dans les vues de
Valérie de faire croire à Edouard Deville que
le mariage d'Agathe et du faux Lausanne était
plus que jamais décidé.
Tant mieux cela marche bien.
De votre côté; je sais que vous êtes allé à
Saint-Germain.
Je vous en avais prévenu hier.
Vous auriez pu changer d'avis.
Vous me disiez n'avoir pas vu ces demoi-
selles depuis ce matin? 2
C'est vrai mais je vous ai vu monter en
chemin de fer. à mon retour d'Auteuii, où j'ai
quelques amis cela paraît vous consterner.
Non mais je fais cette réûexion qu'il n'y
a nul moyen de passer inaperçu, car vous êtes
la deuxième personne qui m'ait rencontré
dans ce petit voyage.
Oh il y en a sans doute dix autres que
vous ignorez.
Vous croyez? fit 'Pascal véritablement
enrayé.
Parbleu la civilisation a fini par rendre
la vie si transparente qu'on ne peut guère ca-
cher que le fond de sa pensée. Encore y a-t-il
des observateurs si implacables qu'ils lisent à
travers la peau d'un homme comme dans un'
livre imprimé en gros caractères.
C'est la seconde vue de l'esprit, répondit
Pascal, et il y a des moments où l'on devrait
avoir le droit d'assommer ceux qui la possèdent.
Comme vous y allez répondit Edouard
Deville en riant. Mais, résumons-nous, car ces
demoiselles doivent vous attendre. Vous n'avez
rien de nouveau a me recommander?
Pardon, j'ai à vous recommander de vou-
loir bien appuyer le choix que je ferai d'une
autre résidence que Saint-Germain, où je ne
veux point louer; c'est trop peu caché. 1.
Oh soyez sans crainte; avec l'espar d'un
.mariage, vous entraînerez ces demoiselles dans
le dernier trou qu'il vous plaira de choisir.
Au revoir, mais pas à demain; je serai
retenu par une affaire.
Et moi de même, j'allais oublier de vous
en prévenir.
Ça se rencontre à merveille.
Edouard Deville prit un journal quant au
faux Lausanne, il traversa la boulevard, gagna
le passage de l'Opéra, puis se mit à gravir la
côte qui, au nord-ouest de Paris, sert de pié-
destal aux lettrés, aux artistes, et enfin à cette
population féminine qui fonde ses espérances
de fortune sur les faiblesses du sexe fort.
lesquels impioreat la pre~ection du roi de Grèce
auprès des puissances.
ESMSs~e
Saint-Pétersbourg, 13 décembre.
L'/KuaMe MM~e repousse l'analogie établie par
le journal la Ffa~cë entre l'insurrection polonaise
et l'insurrection Cretoise. Cette dernière a été mo-
tivée exclusivement par la non-exécution des. sti-
pulations du traité sur les- garanties à donner aux
chrétiens. La Russie, dit l'/nuaMs. n'envoie ni
volontaires ni armes en Crête, comme d'autres
puissances l'ont fait pour l'insurrection polonaise,
mais elle manifeste ouvertement ses sympathies
malterables pour toute popuidUon chrétienne.
(~'fnce .Bsuss-BMHt'N'.)
(Voh' plus !oin les dernières dépêches.)
CERONI~E POLm~E
Les journaux de Berlin et de l'Allemagne du
Nord ne sont pas arrivés aujoHrd~hui.
Nous recevons par le télégraphe diverses
nouvelles d'Italie. D'abord on mande de
Florence, sous la date du 3, que le con-
seiller d'Etat, M. Tonello, n'a pas,eneore été
reçu par le pape. On croit, ajoute la dépê-
che, qu'il obtiendra demain sa première a-u-
dience.
On signale l'entrée, dans le portée Civita-
Veccilia, d'un nouveau. bâtiment de guerre
américain.
Un consistoire sera tenu le '15. Le pape
adressera une allocution aux cardinaux au
moment même. où le roi d'Italie prononcera
son discours d'ouverture du Parlement.
Les lettres de Rome, continue la dépêche,
confirment la distribution aux cardinaux et
aux membres du corps diplomatique d'un
volume de documents relatifs à -la persécu-
tion religieuse en Pologne. La Russie a déjà
répondu à cette solennelle manifestation en
brisant la convention religieuse qui avait été
conclue à Rome en 847 pendant les pre-
miers jours du pontificat de Pie IX, et qui
protégeait jusqu'à un certain point le libre
exercice du culte catholique en Russie.
Les journaux-Italiens constatent la com-
plète exécution de la convention du 'i S sep-
tembre
II ne reste absolument & Rome, ditl'OpM:'oHë, que
les Français nécessaires pour terminer les comptes
de l'administration et des hôpitaux. De même qu'il
resta des soldats français en Lombardie après la
guerre de 1859 et des soldats autrichiens en Véné-
tie après l'exécution de la cession.
L'/
Ce matin, huit heures, le drapeau français a
été retiré du fort Saint-Ange et le drapeau pontifi-
cal a été arboré. La convention est donc exécutée.
Il n'y a plus de drapeau français en Italie.
Et elle termine'par cette réflexion
La ville de Rome est parfaitement tranquille, et
tout fait pressentir que ce grand événement n'aura
pas de conséquences matérielles, sMmoi'nsMMme-
ctia~s..
Plusieurs arrestations nouvelles ont eu
lieu en Hanovre, et les personnes arrêtées
ont été conduites à la forteresse de Minden.
Pendant ce temps, un employé supérieur
de la police de Berlin est chargé d'aller or-
ganiser en Hanovre le service de sûreté, au
prbût, bien entendu, de S. M. le roi Guil-
laume.
C'est demain que doit s'ouvrir à Berlin
la conférence des ministres représentant'les
Etats qui feront partie de la Confédération
du Nord. Les correspondances' annoncent
que l'acte constitutif de cette fédération est
déjà tracé, au moins dans ses points princi-
paux. Elle aura pour organes
*!° Un Parlement unique, Issu du suSrage
universel;
3° Un Conseil fédéral, partagé en curies
à l'instar de l'ancienne Diète germanique
Il se trouva bientôt dans la petite mai-
son de la rue de Calais, en présence de Va-
lérie et d'Agathe, toutes deux montées au dia-
pason des scènes tragico-sentimentaies, et
quasi surprises de la visite du soi-disant Vietor
Ozanne elles avaient l'air de sa demander
dans quelles dispositions do coeur et d'esprit se
trouvait ce grand coupable. La conversation qui
allait s'engager entre eux na pouvait être que
décisive, après l'explication qu'il devait avoir
eue avec sa tante car les deux sœurs ne pou-
vaient soupçonner l'erreur de personne qu'elles
avaient commise. L'air rayonnant de Pascal les
déconcerta visiblement. Elles se trouvèrent
dans- !a situation de gens qui se fâchent, met-
tent l'épée à la main et voient leur action ac-
cueillie par un fou rire.
Qu'avez-vous donc, chères belles? dit le
faux Lausanne, ne sachant à quoi attribuer
l'attitude dramatique des deux sœui's.
–Vous ne devez point l'ignorer, répondit
Valérie, s'eS'orçant de prendre un air digne.
Vous me reprochez peut-être d'être reve-
nu tout seul de Saint-Germain, sans vous rap-
peler qu'il avait été convenu que si vous n'é-
tiez point à quatre heures au chemin de fer.
Ce n'est pas cela, monsieur.
–Je vous avoue alors, en toute sincérité,
quejenesaisnuiiement.
Est-ce que vous n'êtes pas rentré ce soir
dîner chez votre tante?
Pardon, pardon~ j'en sors à l'instant
même.
Et elle ne vous a rien dit?
Si fait ma respectable tante n'est pas
femme à garder le silence elle m'a raconté
l'histoire de la maladie qui la dévore depuis
quarante ans par la faute d'un médecin. Elle
m'a parlé des gentillesses de Phanor, un petit
chien galeux qu'elle aime pour le moins autant
que moi puis elle m'a entretenu de ses hom-
mes d'affaires qui la volent; enfin de mille
choses neuves et réjouissantes.
Et c'est tout? demanda Valérie avec un
geste d'impatience.
Diable vous trouvez que ce n'est point
assez? franchement, vous êtes singulières ce
soir.
–Si vous nous trouvez singulières, vous
me permettrez de vous dire. qu'à notre tour
nous avons le droit de vous trouver bien im-
pertinent.
–Qu'est-ce que cela. signine?
–Cela signine, monsieur, que l'on n'épouse
pas deux femmes
Aye aye se dit Pascal eS'rayé, elles
Le Parlement représentera les intérê's du
peuple proprement dit, le Conseil fédéra!
ceux des dynasties .confédérées
On voit qu&M. de Bismark, voulant ap-
proprier à la situation du nord de rAH&=
magne le. système des deux Chamb)~
été amené, par l'appréciation des div~,I]~~(!J
térèts en présence, à une combinaiso~pa~
Meulière et dont n'a pas trouvé tl~e~~
pie dans l'histoire constitutionnelfe d!
très pays.
La présidence du Conseil et le pouv~S
central exécutif seront naturellement dévo- =~
lue à la Prusse. Du pouvoir central ressor-
tiront
L'armée fédérale;
La flotte:
Les questions de. commerce et de mou-
vement généra!
L'organisation consulaire
Les dépenses aS'ectées aux départements
ci-dessus, dépenses que-l'on prélèvera par-
tie sur le budget fédéral,. partie sur les re-
cettes du Zc~ue?'eM.
On annonce, d'un autre côté, qu'une mo-
-dificatioBva avoir lieu dans le ministère de
la guerre prussien; ce ministère, ne suffisant
plus dans son organisation aux besoins de
la Prusse, va être divisé en deux sections.
Les deux dépêches diplomatiques sui-
vantes se rapportent aux négociations que
nécessitent entre la Prusse et l'Autriche la
rupture du Zoliverein et le rétablissement
d'une union douanière restreinte
Vienne, 13 décembre
Ou lit dans la Gazette ~c F~Mne (édition du soif):
Les démarches faites par le gouvernement autri-
chien au sujet de la question commerciale et doua-
nière ont donné un premier résultat.
Une réponse venue de Berlin fait espérer que
cette affaire sera traitée très prochainement. Vien-
ne a é!é proposée par la Prusse comme siège des
délibérations, et l'arrivés dfs délégués prussiens
parait imminente.
Vienne, 13 décembre.
La Nouvelle Presse h&)-e dit que les délégués
prussiens pour les délibérations sur la révision du
traité de commerce austro-prussien, MM. Delbruck
et Philippsbora, doivent arriver demain.
On assure que le gouvernement autrichien
a recommandé aux journaux la plus grande
modération afin de ne pas envenimer les
rapports entre l'empire et la Russie. Cette
information semble conErmée par le passage
suivant de la Gs~e~e de Ft'enHe, qui présente
la question d'Orient sous un jour tout nou-
veau, puisque cette feuille veut en faire le
terrain d'un accord entre les grands Etats
Autaat il est vrai que nos journaux se trompent
quand ils voient dans de prétendus différends aus-
tro-russas la source de nouvelles complications eu-
ropéennes, autant il est vrai que la question d'O-
rient a des éléments qui obligent lé gouvernement
autrichien aussi à étudier sérieusement et con-
sciencieusement cette question, ainsi que la situa-
tion qu'elle pourrait créer. Il nous semble toute-
fois qu i) n'y a pas encore lie~ de concevoir de sé-
rieuses inquiétudes.
La question d'Orient nous paraît plu tôt de na ture
à faciliter une entente sincère et loyale entre les
gouvernements intéressés elle embrasse un vaste
terrain sur lequel les intérêts en cause pourront
être réglés à l'amiable, en sorte qu'elle contribuera
plutôt à améliorer qu'à troubler les relations inter-
nationales des puissances européennes.
Le texte du projet 'd'adresse; que soutient !e
parti Deak dans la Diète de Hongrie, et parlé-
quel on demande à l'empereur de proclamer
co~HtM~ë ~M droit, n'ajoute rien à l'analyse
télégraphique que nous avons déjà fait connaî-.
tre a nos lecteurs.
On écrit des frontières de Pologne, le 'i il
décembre:
D'après les nouvelles de Saint-Pétersbourg, qu:
paraissent avoir un caractère officie!, le royaume
de Pologne allait être divisé en dix provinces (gou-
bernies), dotées des gouvernements civils polonais.
Dans quelques-uns des chefs-lieux de ces nouvelles
provinces, des logements ont été déjà loués pour
les futurs gouverneurs.,0n annonce en outre, de
Yarsovie, que le prince TcherkaskoY, grand orga-
nisateur des rapports entre paysans et propriétai-
res, en Pologne, et chargé du département de l'in-
térieur et des cultes, voulant établir la religion
savent que je suis marié il est vraiment al-
freux de voir comment tout se découvre.
Puis, reprenant son aplomb~ il ajouta h touc
événement:
Je cherche à vous comprendre.
Eh bien, lisez, monsieur, reprit Valérie
en lui présentant un journal; lisez les quel-
ques lignes que vous voyez encadrées d'un trait
déplume.
–Lisons, dit Pascal.
Et il parcourut l'annonce du mariage de Vie-
tor Ozanne avec Alice de Pradères.
Bien qu'assez étonné au fond de l'attention
que les deux sœurs prêtaient au m~'fiage de
son ami, il comprit que le danger qu'il redou-
tait n'existait pas, et il reprit d'un air grotesque
à force d'être intrigué:
Jè ne vous comprends pas davantage.
Vous ne comprenez pas? monsieur Victor
Ozanne.
Monsieur Victor Ozanne moi ?.
Et il se mit à pousser un éclat de rire homé-
rique qui stupéfia les deux sœurs. Il reorit.
–Moi? Victor Ozanne Pourlecoup~ voilu
une plaisanterie agréable. Je comprends à pré-
sent, mesdemoiselles, les réticences de votre
langage et la solennité de vos attitudes. C'est
Robert Lausanne, que je me nomme! et non
Victor Ozanne. Que diable, on n'est pas si
prompt à débaptiser les gens Victor Ozanne
est un brave garçon dont je dois faire le por-
trait et même j'ai perdu une heure le cher-
cher aujourd'hui dans la rue Richelieu, ayant
bêtement égaré sa carte qu'il m'a remise hier
au soir.
Et que je suis allée plus stupidement en-
core reporter aujourd'hui à sa tante, dit Valé-
rie, car c'est ici que cette carte est tombée de
votre poche.
Lui Teporter sa carte vous? et dans quel
but?
Dans le but de faire rompre le mariage
qui, selon moi, vous enlevait à ma sœur.
Ah! sapristi) I
Et Pascal qui se ressouvint plus vivement
alors de ce qui s'était dit à propos de cette mi-
sérable carte de visite chez M* de Pradàres,
eut comme un éblouissement.
Il venait de comprendre qu'il s'était trahi
lui-même.
'GEORGES FATH.
F~ DE LA PREMtÈRE PARTH:;
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