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~tS(PM':et~t6amtMtS~MONCES~ 8,fL, CE ~BOURSE, ET t.~MC-ttEMHf
Macd: M décembre i8€@
§ MOS (B~ l~frA
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L'Adnuptsiratton se réserve le droit de m&di6ë)' la rédaction des Annonces
31~ Année
Teut ce qui coawrNc l'Administration du Journal do't être' adresse au Oërant
MM. les abonnésdont l'abennement expiré
le <5 décembre, sont pries de le renouveler
de suite, s'ils ne veulent pas éprouver de
retard dans la réception du journal.
Lés abonnés nouveaux recevront ce qui a
paru de la CaANTMSE DES RuES (~sr~ts ~s
~M~ettM), roman/par M. Armand Lapointe,
at cht rpœan de M. Geor~cis .E~h, I~s
TMO~RS DE PASSAGE.
PA~S, ~0 DÉPEMBRE 1866
L'OpMttOm t)apendantes ~n Europe, et elle ajoute des ré-
flexions qui sembleront peut-être d'autant
plus sérieuses qu'elles sont plus tardives-:
Le! grands événements, dit-el'e, dont nous avons
été les témoins ou les acteurs dans ces derniers
temps, n'ont pas résolu une seule de ces~ue~tions
ilsa'onteu pour résultat que de les poser plus
carrément, de tes irriter, de les enflammer et de
préparer ainsi de nouveauxconQits; car il faut que
toute question se vide et que toute situation s'é-
claircisse.
Si,en effet, nous examinons l'un après l'autre
tous les Etats de notre continent, nous sommes o-
bligës de reconnaître qu'il n'en est pas un qui puis-
se regarder autour de lui sans une certaine inquié-
tude et envisa~Cr l'avenir sans appréhensions. Quel
estcélui des Etats européens qui se trouverait dans
des conditions meilleures ? 9
Quel aveu; et quelle leçon pour ceux qui,
pendant .cette campagne' de huit jours, se
sontobstmes à faire cortège par leurs accla-
mations aux troupes prussiennes victorieu-
ses Noa lecteurs nous rendront au moins
cette justice que nous n'avons jamais été,
une heure, dans ces rangs.
Qued'eSbrts n'a pas faits l'OptHtOM natio-
na~e pour démontrer que les événements qui i
-s'accomplissaient suivaient la loi del'his-
lOH'e, et que notre patriotisme devait ap-
plaudir aux agrandissements de la Prusse,
loin d'avoir à s'en alarmer! On vient de lire
quelle a été, d'après l'Opt'M'OM elle-même et
sur la situation européenne, l'influencedeces
victoires tant souhaitées.
Notre confrère ne place son espoir pour
l'avenir que dans le vœu général de tous
les peuples pour le maintien de la paix. Il
lui est impossible néanmoins, dit-il, de ne
pas signaler l'empressement avec lequel le
journal le ~orc!, l'organe de la politique
russe en Occident, s'est fait l'écho des atta-
ques dirigées par la presse officieuse de
Berlin contre les prétendus armements de
l'Autriche. L'Opt'fton va plus lom, et elle
emprunte au A~rd! les lignes étranges que
yoici
Po~-Mf!'p''M?n. Un télégramme de Pesth an-
nonce que des achats considérables de chevaux
sont faits en Hongrie. Pour qui? La dépêche ne le
dit pas,.mais les mouvements de troupes autri-
chiennes qu'on signale en Gallicie permettent d'en-
trevoir la destination de ces chevaux, dont l'achat
ajoute un singulier commentaire aux démentis op-
posés par la presse officieuse de Vienne à cesbruits
de concentration de troupes. <( II paraît que l'Au-
B triche s'est~bien vite reposée des désastres de la
N dernière campagne, puisqu'elle éprouve déjà le
& besoin de s'en aller de nouveau en guerre. ))
A cette accusation, si incroyable qu'elle
paraisse, démentie comme elle l'est par l'af-
faissement de l'Autriche, nous nous atten-
dions a voir s'échaun~rde nouveau l'arden-
te hostilité de l'OpMM?! t:acouronne et la monarchie des Hapsbourg.
Et, cependant, il n'en est rien. Voici, enef-
~fei, ce que dit l'Optnt'on
A qui fera-t-on'croire que l'Autriche, au lende-
main de Sadowa, songe et puisse songer à recom-
mencer la guerre, lorsqu'elle a îon armée à réor-
ganiser, lorsqu'elle a toute sa situation intérieure à
-reconstituer sur une nouvelle base; lorsque le ca-
binet est absorbé tout entier par la tâche difScile de
réconcilier les Allemands avec les Hongrois, les
Croates et tes autres Slaves avec les Madgyars, et
toutes ces nationalités avec le gouvernement cen-
tral?
Oa l'accusation est fausse et sans portée, ou elle
a pour but de masquer des projets d'agression con-
FEUILLETON BE LA FjSF~E
B)t B~aatBBs 1866
LES AMOURS BEPASSAËE
M" de Pradëres dit à l'armateur en le re-
conduisant
–Eh Men mon cher ami, croyez-vou~ que
je me sois trompée sur l'aSection dé Lucilepour
Edouard~
Non, ma chère Suzanne, et l'on voit que si
vous n'êtes pas née pour ressentir l'amour, ce
que ma vanité d'amant éconduit m'oblige de
proclamer, vous êtes fort ingénieuse a lui dres-
ser procès-verbal.
-–Vous riez toujours. Quanta moi, ceta-
mour de Lucile m'inquiète.
Pourquoi donc? le coeur des jeunes filles
chante au printemps comme les oiseaux, et dès
_que nous avons l'habileté de nous faire leurs
professeurs de musique, il n'y a rien à craindre.
Dieu le veuille soupira M°"* de Pradères.
Il lé voudia, répondit l'armateur en ser-
rant la main de Suzanne.
À demain, six heures, dit-elle.
Oui, à demain, ma chère mélancolique.
Et mon amour, a moi, me promettez-vous d'y
songer quelque jour ? dit Barazer moitié sou-
riant/moitié sérieux.
Vous êtes trop gai, mun cher ami, pour
me persuader de ce que vous appelez votre
amour.
Morbleu! s'écria l'armateur avec une co-
lère comique, il n'y a que les hommes joyeux
qui sachent véritabtement aimer. les autres
~e lamentenfet vous trompent. Mais les fem-
mes éprouvent le besoin d'être dupes. Adieu,
vilaine nl)e d'Eve..
–Au revoir, tendre fils d'Abel~ dit mali-
cieusement M" de Pradères.
Ce roman peotètre ~.produit par les journaux
qui ontUR traitéavec la' cié'.cdes Gens de let-
tres.–Traduction réserva.
tré l'Autriche, et de fournir à la Prusse et à la Rus-*
sienn prétexte pour porter an dernier coup, un
soup décisif à la monarchie de François-Joseph.
Paroles pleines de séné et dontl'impartia-
[ité serait de nature à surprendre les lecteurs
ordinairesde I' Op:nMn. Nous nousbornerons,
quant a nous, à poser uue seule question a
notre confrère En supposant que de telles
alarmes soientfondées, croit-H que la Rus-
sie aurait ainsi recherché l'alliance active
de la Prusse, en dehors du concours de l'Au-
triche et contre cette puissance même, si
des événements récents et formidables n'a-
vaient transformé en -une monarchie mili-
taire de premier ordre la Prusse agrandie
de la coalition?
L'jE~endard résume en ces termes les prin-
cipales dispositions du projet de loi dont
les bases ont été adoptées par l'Empereur
dans la séance de la commission militaire
qui a été tenue vendredi dernier
L'effectif .actuel est insuffisant pour former trois
armées de '150 à 300,000. hommes, reconnues né-
cessaires, en cas de guerre européenne.
La formation de ces trois armées n'est jugée pos-
sible qu'au moyen d'un euectif de guerre de
800,000 hommes.' v
Voici comment cet effectif serait préparé et ob-
tenu
On sait que la liste des inscrits de. chaque classe
contient annueDement 3~6,000 jeunes gens, sur les-
quels 160,000 seulement, n'ayant ni exemptions lé-
gales ni'infirmités, sont aptes au service militaire.
Ces 160,000 jeunes gens formeront le contingent
annuel de l'armée, d'après les bases suivantes
L'armée comprendrait trois catégories distinctes
1° L'armée active du pied de paix;
&" La réserve.. <
Ces deux catégories réunies formeront l'armée
en temps de guerre.
3° .La ga.rde nationaie mobile, déchargée de tout
service en temps de paix, faisant le service de dé-
fense intérieure en temps de guerre. "`
Le contingent annuel de 160,000 hommes fourni-
rait `
80,000 homnies a l'armée active;
8C,000 hommes a la réserve.
Le service dans ces deux catégories serait réduit
à six ans.
La réserve, soumise à un certain nombre d'exer-
cices. et de rassemblements," sera divisée en deux
bans le premier, destiné à combler, selon les be-
soins, lés vides de l'armée active le second, ap-
pelé seulement en temps de guerre.
Toutes défalcations faites, les six contingents
annuels de l'armée active du pied de paix donne-
ront 417,000 hommes.
L'effectif de la réserve serait de 438,000 hommes
environ.
Enfin, la garde nationale mobile comprendrait
environ 300~000 hommes.
L'exonération est maintenue, mais limitée; le
nombre des exonérations admissibles sera Sxé cha-
que année d'après le nombre des'rengagements
constatés dans l'année précédente.
"On ne pourra se faire exonérer que de l'armée
active, mais non de la réserve, ni de la garde na-
tionale mobile.
D'ailleurs, la substitution est autorisée de la fa-
çon la plus large entre les jeunes soldats de l'ar-
mée active et ceux de la réserve des deux bans.
Nos lecteurs remarqueront que ce projet
est conforme dans ses traits principaux a
celui que nous indiquions dès le 33 novem-
bre comme ayant le plus de chances d'être
adopté.
Le télégraphe nous a appris le départ
pour Rome de M. Tonello, chargé d'une
mission du gouvernement italien près le
Saint-Siège. D'après les renseignements que
nous donné notre correspondantde Florence,
dont on lira plus loin la lettre, la mission
de M. Tonello serait purement ofncieuse,
jusqu'au moment où les bases d'une entente
seraient établies..
On lit dans l'~tahe, au sujet de la mission
du commandeur Tonello
Nous ne connaissons pas encore quelles sont les
intentions du saint-père en présence des disposi-
tions que montre notre gouvernement. Mais, ce
que nous savons très bien, c'est que l'itatie est prête
à faire toutes les concessions nécessaires pour ar-
river à une entente, dont tous les bons esprits re-
connaîtront l'importance. On peut donc croire que
l'entente aura lieu.
L'évacuation de Rome par les troupes
françaises sera achevée après-demain mer-
credi, 3 décembre.
Barazer releva la tête, enfonça son chapeau,
prit l'attitude d'un homme blessé dans son hon-
neur et descendit majestueusement l'escalier,
VI
t
Le matin même de l'arrivée de Barazer, Va-
lérie et Agathe méditaient sur le parti qu'elles
devaient prendre pour se venger du faux Lau-
sanne, qu'elles persistaient depuis la veilla à
confondre avec Victor Ozanne. Le prétendu
mariage du poursuivant d'Agathe n'était plus
douteux pour les deux sœurs et les plongeait
dans une sorte de rage. Valérie était encore
plus animée qu'Agathe elle songeait qu'il fau-
drait tôt ou tard annoncer à Edouard DeviIIe la
déconvenue de sa sœur, eLDieu savait ce qu'il
allait en penser, dans les dispositions où il était
déjà et quelles raisons il ferait valoir au be-
soin pour repousser la proposition qu'elle lui
avait faite et renouvelée tant de fois de l'épou-
ser elle-même..
Cet événement était donc une double défaite,
et elle ne pouvait pardonner à celui qu'elle sup-
posait en être l'auteur.
Âh tu viendras te jeter- a la traverse de
mon mariage! se disait-elle à tout moment;
sois tranquille, je romprai le tien, et j'y vais
travailler activement des aujourd'hui.
–Je voudrais qu'il fut là, disait Agathe, aSn
de lui dire en face ce que je pense.
–LabelleaSaire! Il se soucie bien de ce
que tu penses, répondait Valérie, il faut agir;
mais toute ta colère, à toi, se résout en paroles.
Que veux-tu donc que je fasse ? répondait
Agathe.
Tu padais si bien de te venger hier soir.
–Mais encore faut-il savoir comment s'y
prendre.,
Va.! tu ne le saurai jamais aussi, vais-je
décidément agir. 'Et d'abord nous allons à
Saint-Germain.
Tu y avais renoncé tout l'heure ?
–-Oui, mais j'airéuéchi.
Et que veux-tu y faire?
Je t'en instruiraienroute. Vite mettons
nos chapeaux.
Les deux soeurs achevaient de boutonner
leurs gants lorsque leur femme de cbambrs en-
tra, tenant une tettre à ta main.
1 C'est de Michel, dit Valérie en jetant un
coup d'œil sur l'adressé.
11,
:t:
On ferait ùHt'e~uejt assez curieux avec les
prétextes''variés-qt~ ont été successivemen!,
imaginés par4e~nunistëre prussien pour ren-
voyer de jour en jour, de mois en mois; la con-
clusion de Fanaire du ScMeswig-Holstein.
La Cor?'espoHda?tce ZetcHar nous en présente
ce matin un nouveau, qui ne sera peut-être pas
le dernier ni le moins ingénieux.
Oniitdansçettefeuiiie:
On pensait que la loi relative à l'incorporation
des duchés de Schleswig et de Holstein serait por-
tée a l'ordre du jour de la Chambre des députes
si ce proji t do loi n'y a pas été porté, en enet, c'est
uniquement parce q~'iifaut que le traité conclu
avec le grand-duo d'Oldenbourg soit sanctionné
auparavant,'afia qu'on ait uBeba~e complète et
parfaitement ctair.o pour la loi d'iECorporation.
Le côté Hnamier de cette question a été rappro-
ché de sa solution par le projet de loi présenté hier
surTindemnité à accorder au grand-duc. d'Olden-
bourg. L'adoption de ce projet et l'exécution com-
plète du traité conclu avec Oldenbourg forment des
conditions préliminaires de la loi d'incorporation.
On écrit, de Londres au ToMrMa! de
~n~ceHes:
Un procès qui a causé un certain émoi est celui
que M. Doulton, l'un des deuxdoputés deLambeth,
aintenté au journal le re~rapA.M. Doulton a voté
contre ie~ernier bill de reforme. C'est ce qui lui a
valu la colère du T~f~apA, lequel s'exprime ainsi
à son égard K Do nos jours un représentant est un
personnage qui, sous "un faux prétexte, escroque
un siège au Parlement, à l'aide de professions-de
foi hypocrites. » AiHeurs, M. Doulton est ceux qui ont toujours à la hanche le mot d'indé-
pendance, tandis qu'i)s ne songent qu'à /!oMerIe
peup'e qui leur a donné ie théâtre politique sur le-
quet ils promcnent leur niouterie. e Certes ces pas-
sages sont médiocrement flatteurs; néanmoins le
juge a renvoyé le journal des Nns-de la plainte en
disant au plaignant qu'un député ne doit pas avoir
l'épiderme aussi chatouilleux..
.Leeecr~atredétsrédaeHoa:
E. BAUER.
REPECHES ÉLECTRIQUES
Autriche
~'ienne~9décembre,
L'empereur/recevant !a députation chargée de
lui remettre l'adresse de la Diète de la basse Au-
triche, a dit qu'il se réservait d'examiner cette
adresse.
JKaMe.
Rome, 9 décembre.
Le 69' régiment français est parti ce matin pour.
Ch'ita-Vecohit.
Ch'ita-Veechia, 9 décembre.
Les frégates .Mo~ador et .Lo~cdor et le transport
la S~'ne sont arrivés. L'~re~t~e est attendu. ne
manque plus qu'un seul bâtiment de ceux qui doi-
vent servir au rapatriement des troupes francais's.
Florence, 9 décembre.
Une dépêche de Trieste apporte les détails sui-
vants sur l'affaire du couvent d'Arcadi, dans l'ile
deCrë[e:
Le détachement des insurgés Cretois, retranché
dans ce couvent n'était, dit-on, que de 200 hom-
mes. lise défendait depuis deux jours contre 12,000
Turcs. Ceux-ci ayant ouvert la brèche, l'archi-
prêtre Gabriel mît le feu à !a poudrière et sauta
avec tous les insurgés. Les Turcs auraient eu 3,000
morts et beaucoup de blessés. Parmi ces derniers
se trouveraient Soliman-Bey, beau-frëre de Musta-
pha.
Prtuc!pamtés damMMemitea
Bucharest, 9 décembre.
Une quarantaine de dix jours a été étabie à
Giurgewo et dans d'autres ports roumains contre
les provenances de la Turquie, où se seraient ma-
nifestés, dit-on, des cas de Sevré jaune.
TTHrqHie
Constsntinople, 9 décembre.
Le prince élu de Samoa, Battazzi, a reçu la sanc-
tion du sultan.
L'Amérique établit des consulats généraux-en
Roumanie et en Serbie.
Oh dit que Mustapha-Pacha sera rappelé de
Candie.
"Les navires partant de Constantinople sont pour-
vus de patentes de santé.
F (~enM.BaMM-JMHer.)
(Veir plus loin les dernières dépêches.)
Agathe fit un mouvement d'épaules.
Que nous veut-il encore? demanda-t-elle
après aveir attendu que sa sœur eût terminé sa
lecture.
Toujours ta même chose de l'argent Il
dit cette fois qu'il est bien malade.
–Quel fléau qu~un pareil frère dit Agathe.
Quant à de l'argent, j'espère que tu ne vas pas
lui en donner encore?
Sans doute, pour qu'il nous rende visite,
et qu'Edouard finisse par le trouver ici et sa-
voir qui il est. C'est ça qui achèverait de lui
fournir des prétextes'de ne pas m'épouser, fit
Valérie avec colère.
Quel lâche, que ce Michel dit Agathe.
Chacun a sa manière d'être lâche, répli-
qua Vaiérie avec humeur. D'ailleurs il peut,
contre son .ordinaire, nous être utile aujour-
d'hui, car je doute que sa maladie soit vérita-
ble. Nous allons toujours, en passant; répondre
à sa demande.
Michel, l'auteur de la lettre que Valérie avait
reçue, habitait une chambre meublée dans les
environs de la place du Havre il venait de
fermer ses rideaux et de se précipiter tout botté
dans son lit, en entendant la voix de ses deux
sosurs dans l'escalier.
–Entrez, leur dit-il, d'un ton lamenta-
ble, après qu'elles eurent frappé à sa porte;
Ah! c'est vous, reprit-il, faisant un' ef-
fort apparent pour se soulever sur un coude.
Asseyez-vous. Vous êtes bien bonnes d'être
venues, car je me sens très malade. Il
Je le crois sans peine, Et tranquillement.
Valérie; il n'y a pas dé pire maladie que d'être
sans argent.
Si c'était tout encore~ mais ce sont les'
atroces douleurs d'entrailles que j'endure sur
ce lit depuis trois jours.
–Oui, l'on souffre horriblement. Cela t'a
donc pris tout à coup ? demanda l'aînée des
deux sœurs.
Non cela est venu peu à peu des priva-
tions de toutes sortes que j'ai endurées si long-
temps, répondit Michel d'une voix triste.
Et surtout de l'abus du punch et du ci-
gare, reprit l'impitoyable Valérie.
Tu choisis mal ton moment pour plaisan-
'ter, ajouta Michel en poussant un soupir.
C'est égal, poursuivit Valérie, j'en reviens
a mon idée, cela a dû te frapper comme un
coup de foudre, car tu aurais pris la peine
de te déchausser avant de t'étendre sur-ce lit
de souffrance, et Valérie lui indiquait du doigt
LE BUDGET DE LA SEME
Le Af(Mn M. le préfet de la Seine au conseil général
du département pour la'session ordinaire de
1866. C'est un document considérable, que
le dernier recensement de Paris rend plus
intéressant encore que ses devanciers, et
que nous croyons devoir analyser dans ses
parties principales, qui ont traita la popula-
tion et aux constructions parisiennes.
Le recensement de ')861 avait donné les
résultats ci-après
VitledeParis. 1.6&6.141hab.
Arrondissement de St-Denis J35.434
M. deSceaux. 123.08S
Total du départ. de la Seine 'i.983-MOhab.
Le nouveau recensement qui vient d'être
fait, dit le Mémoire préfectoral, avec tout le
soin et toute la rapidité qu'exige une sem-
blable opérationj accuse les chiures sui-
vants 11
'YiHede Paris. i.833.274 hab.
Arrondissement de St-Dems -n8.3S9
M. deSce~ux. J47.283
Total. 2.'150.916hab.
C'est, une nouvelle augmentation de
') 97,256 pour le département, et de 139, 33
pour la ville de Paris. Mais ces chiffres eux-
nêmes témoignent d'un ralentissement dans
l'accroissement constant de la population
iarisienne jusqu'en ') 856. La proportion
noyenne.de cet accroissement constaté éjait
en 186) de') 3 0/0; elle n'est plusaujpur-
'.ëih~I que de 10 0/0. Cependant oh'T~peut
hier qu'il n'y ait dépopulation~ continue
dans nos campagnes et même dans quel-
ques villes de province, telles que Nantes,
:touen, Cherbourg, etc. Faut-il en conclure
que la diminution de population de la
France entière est plus sensible encore qu' on
ne se l'imaginait? `~
Une circonstance-remarquable de l'aug-
mentation parisienne, c'est qu'elle s'est
portée presque 'tout entière dans la zone
annexée J2') 0/0 contre ') 0/0 seulement
pour l'ancien Paris). M. le préfet de la Seine
explique ce fait par le percement des grands
boulevards qui ont fait le vide dans le cen-
r- tre de la ville. II y avait une explication
plus naturelle. C'est que la population nou-
velle était formée principalement d'ouvriers
attirés à Paris par les travaux de jour en
jour plus considérables de M. Haussmann,
et qu'elle ne pouvait se loger que dans h*s
quartiers les plus excentriques.
Quant aux constructions parisiennes, qui
e sont l'objet principal de ce rapport, elles
continuent leur progression ascendante, qui
e ne s'est jamais ralentie depuis 1853. Le con-
tingent de 4866 est de 20,3)') logements
construits contre ')6,5')5 démolis. Bénéfice
3,796 logements. Cela représente tout uni-
ment la destruction et la réédification d'une
.g ville de troisième ordre. Il en résulte que
(. Paris compte aujourd'hui. 3,796 logements
déplus qui, ajoutés aux 637;369 existants,
constitue un total de 64'),') 60 habitations..
Sur ce total, dit M. Haussmann, le nom-
bre des loyers inférieurs a 250 francs, éxo-
à nérés dès lors de la contribution mobilière,
'e aussi bien que de la taxe personnelle, sera
4,475, plusélevé en') 867qu'en 1866. Preuve
nouvelle que c'est au développement de la
population ouvrière que Paris doit, en
grande partie, ses dernières augmentations.
Ce mémoire contient encore, à l'occasion
s- de la population, le relevé des inscrits pour
le recrutement et la situation de l'instruc-
tion primaire au 3') décembre 865. Il nous
assure, en outre, en prenant pour point de
départ les onze premiers arrondissements",
qui sont les plus peuples de Paris, que la
superficie territoriale inscrite dans les forti-
fications serait sufnsante pour contenir plus
de trois millions et demi d'habitants; mais
il ne nous apprend rien sur le nombre des
une de ses bettes qui dépassait naïvement sa
couverture débordée.
Quoi .6t Micbel,qui resta tout interdit en
s'apercevant de sa maladresse.
Il ajouta avec une certaine assurance
Je souSro tant que. je ne m'en suis pas
aperçu.
Que tu ne t'es pas aperçu que tu Souffrais,
je le crois; autrement, tes "bottes ne seraient
pas humides de la promenade dont tu revenais
à notre arrivée, répondit Valérie d'un air sar-
donique.
Michel, pour le coup, resta confondu.
Allons, lève-toi et viens à Saint-Germain
avec nous. Aussi bien il est inutile désormais
de crotter tes draps pour m'attendrir c'est me
prendre pour une idiote. Et Valérie alla tirer
le rideau.
Le soleil pénétra dans la chambre et tomba
en plein sur le visage de Michel, lequel visage
était rayonnant de santé.
Le malade, que la clairvoyance de Valérie
venait de guérir si subitement, se mit lestement
sur ses pieds en disant avec une effronterie de
.Scapin
Le temps'de passer un paletot, et je suis
à tes ordres.
J'aime mieux cela, reprit Valérie. Tïens,
ajouta-t-elle, voici quarante francs, tu pren-
dras nos billets au chemin de fer,.
Une heure après cette scène, Michel et les
deux sœurs se promenaient sur la terrasse de
Saint-Germain.
Entrons la, dit Valérie a MicheLen lui in-
diquant le pavillon Henri IV.
On voit que tu connais les bons endroits,
ma chère Valérie, fit gaîment Michel, s'effa-
çant pour laisser passer les deux femmes de-
vant lui.
La personne que nous attendons arrivera
sans doute par le premier train, et comme tu
dis, c'est un bon endroit. pour la voir arri-
ver. Je vais, d'icilà, te dire quel service j'exi-
ge de toi, mais auparavant, commande quelque
chose comme une bouteille de limonade ga-
zeuse.
Garçon! de la limonade gazeuse, cria Mi-
chel, qui aurait désiré quelque chose de plus
substantiel.
Ecoute-moi maintenant, reprit Valérie.
L'homme que nous attendons est le prétendu
d'Agathe nous irons, elle et moi seulement, a
sa rencontre dès qu'il arrivera. Nous cause-
rons ensuite quelques minutes avec lui, puis
nouveaux électeurs qui ont dû venu' s'ajou-
ter aux anciens.
En serait-il encore cette foiscomme du
recrutement de 186' qui accusait en même
temps .une augmentation de 'i50,000 habi-
tants et une diminution du chiure des élec-
teurs ? Ces résultats contradictoires si inat-
tendus.sont bons a constater, et nous nous
étonnons que le volumineux rapport préfec-
toral n'en dise mot.
Le mémoire de M. le préfet de la Seine
soulève encore bien d'autres questions capi-
tales mais nous devons attendre, pour les
aborder; la publication du budget de la ville
de Paris. Il n'est encore question dans ce
mémoire que du budget du département de
la Seine, qui se résume, pour ~867, dans
une recette prévue de 30,367,99,'i fr. & c.
et dans une demande de crédit d'une somme
égale.
FÉLIX BELLY.
NIVELLES 'DU NEX!QUE
La F/'aMce publie sur le Mexique, et en
particulier sur l'empereur Maximilien, les
informations suivantes
Les nouvelles qui nous arrivent successivement
au sujet des aSxires du Mexique portent le carac-
tère de l'imprévu.
Nous apprenons aujourd'hui que l'empereur .r
Maximilien est revenu d'Orizaba à Mexico.
Notre correspondant de Vienne nous informe
qu'une dépÊche parvenue dans cette capitale, par
voie de New-York, sous la date du 6 décembre, à
annoncé à l'archiduchesse Sophie cette résolution
de l'empereur, son 81s.
Nous n'avons pas bes.oin de faire remarquer que
cette dépêche serait postérieure de treize jours à
celle que nous avons rapportée, et qui avait la date
de New-York, 23 novembre.
Nous ignorons encore ce qui s'est passé dans
l'intervalle, et nous tiendrons nos lecteurs au cou-
rant de tous les renseignements qui nous parvien-
dront..
Le même correspondant de Vienne nous affirme
que l'état physique de l'impératrice Charlotte ne
laisse rien à désirer, et il ne nous parle en aucune
façon du projet qu'on a attribué à ses médecins de
lui faire changer de résidence.–Rouallo.
Nous lisons d'un autre côté, dans la -Pt'o-
'M'HCta, de Turin y
Le ministre du Mexique a eu'aujourd'hui une
longue conférence avec le ministre des anaires é-
trangères d'Italie. On dit qu'il a donné avis ofn-
cieux du départ de l'empereuxr Maximilien, sans
que cependant il ait abdiqué.
Ajoutons a ces renseignements la dépê-
che suivante, que nous transmet l'Agence
Havas:
New-York, 8 décembre.
M. Bigelow a avisé son gouvernement que les
troupes françaises quitteraient le Mexique au mois
de mars.
Les journaux américains qui nous arri-
vent vont jusqu'à la date du 28 novembre.
Il y a fort. peu de choses à en extraire, et le
~eraM lui-même, qui a mis en circulation
toutes les rumeurs contradictoires qui se
sont propagées sur l'empereur Maximilien,
ne contient rien de nouveau.
Cette feuille parle seulement d'un plan de
défense de l'empire après le départ de nos
troupes, plan qui aurait été abandonné sur
le refus de l'empereur Maximilien d'y con-
courir. "1
Le Fe?'aM parle, en outre, de bruits ré-
pandus sur une prétendue atteinte de folie
qu'aurait subie l'empereur; mais il nous
semble que ces bruits ne valent pas même
l'honneur d'être mentionnés.
A la date du 6 novembre, on télégraphiait t
de Vera-Cruz que les employés de la douane
de ce port refusaient de se soumettre au
contrôle des agents français, ce qui laisse-
rait sans exécution la convention consentie
entre les deux gouvernements de France et
du Mexique.,
La grande question, mande-t-on sous la
date du 13, paraît être le refus fait par
l'empereur Maximilien d'accepter la con-
vention du 30 juin 4866, ,connue sous le
nom de convention Arroyo-Dano.
nous nous séparerons pour aller, chacun de son
c6té, chercher des appartements dans Saint-
Germain.
Vous voulez donc demeurer a Saint-Ger-
main ? demanda Michel, que ce détail parais-
sait vivement intéresser.
Tu sauras cela plus tard. Je continue Tu
observeras à distance le moment où nous nous
séparerons de ce monsieur, et tu le suivras
dans Saint~Germain et enfin dans Paris, sim-
plement pour découvrir où il ira ce soir. Cela
fait, tu m'écriras tout de suite, et religieuse-
ment, jusqu'au moindre détail de ce que tu au-
ras observé. Si tu as besoin d'autre argent, je
t'en enverrai m'as-tu bien comprise ?
–-Parfaitement, répondit Michel, à qui ce
rôle d'espion ne paraissait nullement répugner.
–Voici le train 1 s'écria Agathe.
–Sortons vivement d'ici, répondit Valérie.
Toi, Michel, va te mettre en observation là-bas,
devant ces soldats qui font l'exercice. Et sur-
tout ne perds pas ce monsieur de vue, tout en
prenant garde qu'il ne te remarque.
–Sois tranquille.
Michel s'éloigna.
Nous, ma chëre Agathe, poursuivit Valé-
rie, il faut reprendre notre visage ordinaire,
afin que ce beau trompeur de femmes ne se
doute absolument de rien.
Valérie terminait à peine sa phrase que Hen-
ri Pascal, qui 'venait d'apercevoir les deux
sœurs, s'élançait radieux à leur rencontre.
Bonjour, mesdemoiselles s'écria-t-il en
les saluant vous êtes vraiment bien aimables
de m'avoir tenu parole.
J'espère que vous n'en doutiez pas ? ré-
pondit Valérie en souriant.
Si, un peu, car je n'ose compter sur un
bonheur que lorsque je le tiens.
C'est une modestie qui vous honore, ré-
pondit Agathe. v
Le faux Lausanne salua d'un air enchanté,
puis il continua
Voyez donc~ je vous prie, quelte admira-
ble vue on a de cette terrasse Quel plaisir ce'
doit être de s'y promener intimement le soir,
par un beau clair de lune, quand ce magniSque
paysage, devenu pale et mélancolique, se plon-
ge dans le silence méditatif de la nuit ?
Vous aurez tout le loisir d'en faire l'ex-
périence &ës que vous serez le mari d'Agathe,
répondit naturellement Valérie.
Oh je l'espère bien; car je dois. l'avertir,
au risque d'exciter sa jalousie, que j'ai depuis
Le ?'f))ïes ignorait encore si Maximisesvait ou non abdiqué, et il se bornait a~
dure par ces mots
La question du Mexique en est donc absolument
où eUe en était. Nous apprendrons dans quelques
semaines ce que le générât Sherman avait à faire
et ce qu'il a lai!. E. V~ERNE.
B. 'VI-ERNE.
PàRT~HERES.
MaSie
Florence, 8 décembre.
Plusieurs journaux annoncent que le com-
mandeur Tonello partira demain pour Rome. Je
ne sais au juste ce qu'il en est, la repense du
Saint-Siège aux ouvertures qui lui ont* été fai-
tes par le gouvernement italien n'étant pas en-
core arrivée à Florence~
En principe, le gouvernement pontifical ac-
cepte les propositions qui lui sont faites. Seu--
lement, comme c'est Florence qui prend cette
fois l'initiative, le cardinal Antonelli tient à
connaître exactement le but de la mission con-
fiée à M. Tonello. Les négociations entamées
l'année dernière par l'entremise de M. Vegezzi
ayant permis au gouvernement italien d'appré-
cier lesAases possibles d'une entente avec le
Saint-Siége, le cardinal Antonelli pense qu'il
sera facile au cabinet de Florence de bien pré-
ciser le but de ces négociations. Jusque ce jour,
on n'est pas allé plus loin.
Il est'manifeste que le Saint-Siège jveut évi-
ter–si faire se peut–d'entamer des négocia-
tions qui aboutiraient a une nouvelle rupture
on ne manquerait pas de rendre le pape res-
ponsable de cette rupture. Aussi pouvez-vous
croire que M. Tonello, s'il part demain pour
Rome, devra rester à l'état d'agent officieux
jusqu'au'momeht où on sera d'accord de part et
d'autre sur les questions principales.
C'est M. de Sartiges qui prête ses bons offices
au ministère italien en ce moment. M. Ricasoli
avait envoyé àJRome deux ecclésiastiques qui
connaissent parfaitement le. terrain et qui ont
de nombreuses relations dans le sacré collége;
mais ces ecclésiastiques, trop amis peut-être
du cardinal d'Andréa, n'ont pu se faire ad-
mettre en qualité de négociateurs officieux.
Aucun d'eux n'a pu être présenté au cardinal
Antonelli.
La PerssueraHsa vient enfin de nous donner
une solution «pratiquer de la question romaine,
une solution qui doit satisfaire le pape, la Fran-
ce, l'Europe et tous les catholiques de l'uni-
vers.
L'auteur de cette solution en 10 colonnes ds
journal grand format est M. Bonghi, ancien dé-
puté, directeur de la PerMueram.sa.Il n'a pas
signé son oeuvre; mais les Italiens ne sauraient
s'y méprendre: le style de M. Bonghi sent le
traducteur de Platon l'élevé de Rosmmi écrit
l'italien un peu comme Gœthe écrivait l'alle-
-mand, c'est-à-dire avec la phrase grecque, un
peu longue, une phrase à compartiments, di-
rait un journaliste du F~a?'o, mais claire, mais-
méthodique.
Le pape resterait à Rome, maître absolu, on
lui accorderait même en dehors de l'enceinte
d'Aurélien, ce petit jardin dont on a tant par-
lé jadis dans une brochure célèbre. Le pape
aurait sa petite armée, sa garde. Il serait inter-
dit au roi, aux soldats italiens de mettre le pied
sur le terrain pontiScal, car M. Bonghi, qui a
le courage du bon sens, n'a jamais pu admettre
que Victor-Emmanuel et le pape puissent coha-
biter dans la ville éternelle.
Mais les Romains, pense M. Bonghi, ne
sont-ils pas Italiens, n'ont-ils pas droit aux béa-
titudes du nouvel ordre de choses? Les Romains
deviendront Italiens; ils enverront des députés
au Parlement, et jouiront, en un mot, de toutes
les franchises constitutionnelles.
Ainsi, le pape possesseur absolu du territoire
de Rome et de ses environs; interdiction abso-
lue à toute force étrangère d'entrer à Rome.
D'autre part, Victor-Emmanuel appelant les
Romains à la vie politique et rendant la justice
Rome comme ailleurs..
Mais, pense tout haut M. Bonghi, quand il
s'agira de s'emparer d'un malfaiteur ou d'un
réfractaire a lalevée militaire, comme s'y pren-
dra-t-on, car aucun soldat italien ne pourra
mettre le pied sur le territoire pontmcal? Pour
obvier à cet inconvénient, le Sénat romain, cet
ancien Sénat dont une brochure récente récla-
mait les droits et dénonçait l'existence à la
l'enfance un fonds de tendresse inépuisable
pourlalune.
Ce n'est point de cela que je serai jamais
jalouse, je vous prie de le croire, répliqua
Agathe.
–-Et vens aurez d'autant plus raison que je
ne veux l'admirer à l'avenir qu'en votre com-
pagnie et avec votre autorisation spéciale.
–A la bonne heure! mais j'exige qu'il en
soit de même pour toutes les admirations que
vous pourriez avoir, fit Agathe.
Oh cela, je suis prêt à le jurer des deux
mains, dit impétueusement le faux Lausanne.
Ah de la main gauche aussi, s'écria Va-
lérie avec une certaine expression railleuse et
ne pouvant se défendre de faire une sorte d'al-
lusion aux projets qu'elle supposait, à l'amant' ·
de sa sœur.
De toutes les mains, répéta joyeusement
Pascal.
C'est un véritable serpent, pensèrent les
deux sœurs.
–Nous rions beaucoup trop, reprit Valérie,
car'nous ne sommes pas venues précisément
pour ça, et il faut nous occuper tout de suite à
chercher des appartements.
Marchons, fit le faux Lausanne qui s'em-
pressa d'offrir le bras à Agathe.
Doucement, ajouta Valérie, vous irez de
votre côté et nous du nôtre nous en pourrons
voir davantage ainsi.
Comment? s'écria Henri Pascal avsc une
expression de regret.
Oui, oui, c'est plua raisonnable.
–Allons, puisque vous le voulez.
Il le faut! Kous. allons partager Saint-
Germain ea deux.
Pauvre Saint-Germain
U ,n'eh périra pas, ni vous non plus,
soyez-en certain. Vous allez parcourir le côté
droit pendant que nous visiterons le côté gau-
che. Nous nous retrouverons au chemin de
fer à quatre heures, et, dans tous les cas, ce
soir à Paris, car on ne saurait toujours prévoir
ce qui peut arriver.
On se sépara sur ces paroles. Le faux Lau-
sanne, suivi aussitôt par Michel, remonta la
terrasse dans la direction de la rue de Noailles,
tandis qu'Agathe et Valérie se dirigeaient du
côté de la rue des Arcades; c'est-à-dire à quel-
ques pas de la station du chemm de fer.
GMMBSFATH.
~tS(PM':et~t6amtMtS
Macd: M décembre i8€@
§ MOS (B~ l~frA
??
L'Adnuptsiratton se réserve le droit de m&di6ë)' la rédaction des Annonces
31~ Année
Teut ce qui coawrNc l'Administration du Journal do't être' adresse au Oërant
MM. les abonnésdont l'abennement expiré
le <5 décembre, sont pries de le renouveler
de suite, s'ils ne veulent pas éprouver de
retard dans la réception du journal.
Lés abonnés nouveaux recevront ce qui a
paru de la CaANTMSE DES RuES (~sr~ts ~s
~M~ettM), roman/par M. Armand Lapointe,
at cht rpœan de M. Geor~cis .E~h, I~s
TMO~RS DE PASSAGE.
PA~S, ~0 DÉPEMBRE 1866
L'OpMttOm t)a
flexions qui sembleront peut-être d'autant
plus sérieuses qu'elles sont plus tardives-:
Le! grands événements, dit-el'e, dont nous avons
été les témoins ou les acteurs dans ces derniers
temps, n'ont pas résolu une seule de ces~ue~tions
ilsa'onteu pour résultat que de les poser plus
carrément, de tes irriter, de les enflammer et de
préparer ainsi de nouveauxconQits; car il faut que
toute question se vide et que toute situation s'é-
claircisse.
Si,en effet, nous examinons l'un après l'autre
tous les Etats de notre continent, nous sommes o-
bligës de reconnaître qu'il n'en est pas un qui puis-
se regarder autour de lui sans une certaine inquié-
tude et envisa~Cr l'avenir sans appréhensions. Quel
estcélui des Etats européens qui se trouverait dans
des conditions meilleures ? 9
Quel aveu; et quelle leçon pour ceux qui,
pendant .cette campagne' de huit jours, se
sontobstmes à faire cortège par leurs accla-
mations aux troupes prussiennes victorieu-
ses Noa lecteurs nous rendront au moins
cette justice que nous n'avons jamais été,
une heure, dans ces rangs.
Qued'eSbrts n'a pas faits l'OptHtOM natio-
na~e pour démontrer que les événements qui i
-s'accomplissaient suivaient la loi del'his-
lOH'e, et que notre patriotisme devait ap-
plaudir aux agrandissements de la Prusse,
loin d'avoir à s'en alarmer! On vient de lire
quelle a été, d'après l'Opt'M'OM elle-même et
sur la situation européenne, l'influencedeces
victoires tant souhaitées.
Notre confrère ne place son espoir pour
l'avenir que dans le vœu général de tous
les peuples pour le maintien de la paix. Il
lui est impossible néanmoins, dit-il, de ne
pas signaler l'empressement avec lequel le
journal le ~orc!, l'organe de la politique
russe en Occident, s'est fait l'écho des atta-
ques dirigées par la presse officieuse de
Berlin contre les prétendus armements de
l'Autriche. L'Opt'fton va plus lom, et elle
emprunte au A~rd! les lignes étranges que
yoici
Po~-Mf!'p''M?n. Un télégramme de Pesth an-
nonce que des achats considérables de chevaux
sont faits en Hongrie. Pour qui? La dépêche ne le
dit pas,.mais les mouvements de troupes autri-
chiennes qu'on signale en Gallicie permettent d'en-
trevoir la destination de ces chevaux, dont l'achat
ajoute un singulier commentaire aux démentis op-
posés par la presse officieuse de Vienne à cesbruits
de concentration de troupes. <( II paraît que l'Au-
B triche s'est~bien vite reposée des désastres de la
N dernière campagne, puisqu'elle éprouve déjà le
& besoin de s'en aller de nouveau en guerre. ))
A cette accusation, si incroyable qu'elle
paraisse, démentie comme elle l'est par l'af-
faissement de l'Autriche, nous nous atten-
dions a voir s'échaun~rde nouveau l'arden-
te hostilité de l'OpMM?! t:acouronne et la monarchie des Hapsbourg.
Et, cependant, il n'en est rien. Voici, enef-
~fei, ce que dit l'Optnt'on
A qui fera-t-on'croire que l'Autriche, au lende-
main de Sadowa, songe et puisse songer à recom-
mencer la guerre, lorsqu'elle a îon armée à réor-
ganiser, lorsqu'elle a toute sa situation intérieure à
-reconstituer sur une nouvelle base; lorsque le ca-
binet est absorbé tout entier par la tâche difScile de
réconcilier les Allemands avec les Hongrois, les
Croates et tes autres Slaves avec les Madgyars, et
toutes ces nationalités avec le gouvernement cen-
tral?
Oa l'accusation est fausse et sans portée, ou elle
a pour but de masquer des projets d'agression con-
FEUILLETON BE LA FjSF~E
B)t B~aatBBs 1866
LES AMOURS BEPASSAËE
M" de Pradëres dit à l'armateur en le re-
conduisant
–Eh Men mon cher ami, croyez-vou~ que
je me sois trompée sur l'aSection dé Lucilepour
Edouard~
Non, ma chère Suzanne, et l'on voit que si
vous n'êtes pas née pour ressentir l'amour, ce
que ma vanité d'amant éconduit m'oblige de
proclamer, vous êtes fort ingénieuse a lui dres-
ser procès-verbal.
-–Vous riez toujours. Quanta moi, ceta-
mour de Lucile m'inquiète.
Pourquoi donc? le coeur des jeunes filles
chante au printemps comme les oiseaux, et dès
_que nous avons l'habileté de nous faire leurs
professeurs de musique, il n'y a rien à craindre.
Dieu le veuille soupira M°"* de Pradères.
Il lé voudia, répondit l'armateur en ser-
rant la main de Suzanne.
À demain, six heures, dit-elle.
Oui, à demain, ma chère mélancolique.
Et mon amour, a moi, me promettez-vous d'y
songer quelque jour ? dit Barazer moitié sou-
riant/moitié sérieux.
Vous êtes trop gai, mun cher ami, pour
me persuader de ce que vous appelez votre
amour.
Morbleu! s'écria l'armateur avec une co-
lère comique, il n'y a que les hommes joyeux
qui sachent véritabtement aimer. les autres
~e lamentenfet vous trompent. Mais les fem-
mes éprouvent le besoin d'être dupes. Adieu,
vilaine nl)e d'Eve..
–Au revoir, tendre fils d'Abel~ dit mali-
cieusement M" de Pradères.
Ce roman peotètre ~.produit par les journaux
qui ontUR traitéavec la' cié'.cdes Gens de let-
tres.–Traduction réserva.
tré l'Autriche, et de fournir à la Prusse et à la Rus-*
sienn prétexte pour porter an dernier coup, un
soup décisif à la monarchie de François-Joseph.
Paroles pleines de séné et dontl'impartia-
[ité serait de nature à surprendre les lecteurs
ordinairesde I' Op:nMn. Nous nousbornerons,
quant a nous, à poser uue seule question a
notre confrère En supposant que de telles
alarmes soientfondées, croit-H que la Rus-
sie aurait ainsi recherché l'alliance active
de la Prusse, en dehors du concours de l'Au-
triche et contre cette puissance même, si
des événements récents et formidables n'a-
vaient transformé en -une monarchie mili-
taire de premier ordre la Prusse agrandie
de la coalition?
L'jE~endard résume en ces termes les prin-
cipales dispositions du projet de loi dont
les bases ont été adoptées par l'Empereur
dans la séance de la commission militaire
qui a été tenue vendredi dernier
L'effectif .actuel est insuffisant pour former trois
armées de '150 à 300,000. hommes, reconnues né-
cessaires, en cas de guerre européenne.
La formation de ces trois armées n'est jugée pos-
sible qu'au moyen d'un euectif de guerre de
800,000 hommes.' v
Voici comment cet effectif serait préparé et ob-
tenu
On sait que la liste des inscrits de. chaque classe
contient annueDement 3~6,000 jeunes gens, sur les-
quels 160,000 seulement, n'ayant ni exemptions lé-
gales ni'infirmités, sont aptes au service militaire.
Ces 160,000 jeunes gens formeront le contingent
annuel de l'armée, d'après les bases suivantes
L'armée comprendrait trois catégories distinctes
1° L'armée active du pied de paix;
&" La réserve.. <
Ces deux catégories réunies formeront l'armée
en temps de guerre.
3° .La ga.rde nationaie mobile, déchargée de tout
service en temps de paix, faisant le service de dé-
fense intérieure en temps de guerre. "`
Le contingent annuel de 160,000 hommes fourni-
rait `
80,000 homnies a l'armée active;
8C,000 hommes a la réserve.
Le service dans ces deux catégories serait réduit
à six ans.
La réserve, soumise à un certain nombre d'exer-
cices. et de rassemblements," sera divisée en deux
bans le premier, destiné à combler, selon les be-
soins, lés vides de l'armée active le second, ap-
pelé seulement en temps de guerre.
Toutes défalcations faites, les six contingents
annuels de l'armée active du pied de paix donne-
ront 417,000 hommes.
L'effectif de la réserve serait de 438,000 hommes
environ.
Enfin, la garde nationale mobile comprendrait
environ 300~000 hommes.
L'exonération est maintenue, mais limitée; le
nombre des exonérations admissibles sera Sxé cha-
que année d'après le nombre des'rengagements
constatés dans l'année précédente.
"On ne pourra se faire exonérer que de l'armée
active, mais non de la réserve, ni de la garde na-
tionale mobile.
D'ailleurs, la substitution est autorisée de la fa-
çon la plus large entre les jeunes soldats de l'ar-
mée active et ceux de la réserve des deux bans.
Nos lecteurs remarqueront que ce projet
est conforme dans ses traits principaux a
celui que nous indiquions dès le 33 novem-
bre comme ayant le plus de chances d'être
adopté.
Le télégraphe nous a appris le départ
pour Rome de M. Tonello, chargé d'une
mission du gouvernement italien près le
Saint-Siège. D'après les renseignements que
nous donné notre correspondantde Florence,
dont on lira plus loin la lettre, la mission
de M. Tonello serait purement ofncieuse,
jusqu'au moment où les bases d'une entente
seraient établies..
On lit dans l'~tahe, au sujet de la mission
du commandeur Tonello
Nous ne connaissons pas encore quelles sont les
intentions du saint-père en présence des disposi-
tions que montre notre gouvernement. Mais, ce
que nous savons très bien, c'est que l'itatie est prête
à faire toutes les concessions nécessaires pour ar-
river à une entente, dont tous les bons esprits re-
connaîtront l'importance. On peut donc croire que
l'entente aura lieu.
L'évacuation de Rome par les troupes
françaises sera achevée après-demain mer-
credi, 3 décembre.
Barazer releva la tête, enfonça son chapeau,
prit l'attitude d'un homme blessé dans son hon-
neur et descendit majestueusement l'escalier,
VI
t
Le matin même de l'arrivée de Barazer, Va-
lérie et Agathe méditaient sur le parti qu'elles
devaient prendre pour se venger du faux Lau-
sanne, qu'elles persistaient depuis la veilla à
confondre avec Victor Ozanne. Le prétendu
mariage du poursuivant d'Agathe n'était plus
douteux pour les deux sœurs et les plongeait
dans une sorte de rage. Valérie était encore
plus animée qu'Agathe elle songeait qu'il fau-
drait tôt ou tard annoncer à Edouard DeviIIe la
déconvenue de sa sœur, eLDieu savait ce qu'il
allait en penser, dans les dispositions où il était
déjà et quelles raisons il ferait valoir au be-
soin pour repousser la proposition qu'elle lui
avait faite et renouvelée tant de fois de l'épou-
ser elle-même..
Cet événement était donc une double défaite,
et elle ne pouvait pardonner à celui qu'elle sup-
posait en être l'auteur.
Âh tu viendras te jeter- a la traverse de
mon mariage! se disait-elle à tout moment;
sois tranquille, je romprai le tien, et j'y vais
travailler activement des aujourd'hui.
–Je voudrais qu'il fut là, disait Agathe, aSn
de lui dire en face ce que je pense.
–LabelleaSaire! Il se soucie bien de ce
que tu penses, répondait Valérie, il faut agir;
mais toute ta colère, à toi, se résout en paroles.
Que veux-tu donc que je fasse ? répondait
Agathe.
Tu padais si bien de te venger hier soir.
–Mais encore faut-il savoir comment s'y
prendre.,
Va.! tu ne le saurai jamais aussi, vais-je
décidément agir. 'Et d'abord nous allons à
Saint-Germain.
Tu y avais renoncé tout l'heure ?
–-Oui, mais j'airéuéchi.
Et que veux-tu y faire?
Je t'en instruiraienroute. Vite mettons
nos chapeaux.
Les deux soeurs achevaient de boutonner
leurs gants lorsque leur femme de cbambrs en-
tra, tenant une tettre à ta main.
1 C'est de Michel, dit Valérie en jetant un
coup d'œil sur l'adressé.
11,
:t:
On ferait ùHt'e~uejt assez curieux avec les
prétextes''variés-qt~ ont été successivemen!,
imaginés par4e~nunistëre prussien pour ren-
voyer de jour en jour, de mois en mois; la con-
clusion de Fanaire du ScMeswig-Holstein.
La Cor?'espoHda?tce ZetcHar nous en présente
ce matin un nouveau, qui ne sera peut-être pas
le dernier ni le moins ingénieux.
Oniitdansçettefeuiiie:
On pensait que la loi relative à l'incorporation
des duchés de Schleswig et de Holstein serait por-
tée a l'ordre du jour de la Chambre des députes
si ce proji t do loi n'y a pas été porté, en enet, c'est
uniquement parce q~'iifaut que le traité conclu
avec le grand-duo d'Oldenbourg soit sanctionné
auparavant,'afia qu'on ait uBeba~e complète et
parfaitement ctair.o pour la loi d'iECorporation.
Le côté Hnamier de cette question a été rappro-
ché de sa solution par le projet de loi présenté hier
surTindemnité à accorder au grand-duc. d'Olden-
bourg. L'adoption de ce projet et l'exécution com-
plète du traité conclu avec Oldenbourg forment des
conditions préliminaires de la loi d'incorporation.
On écrit, de Londres au ToMrMa! de
~n~ceHes:
Un procès qui a causé un certain émoi est celui
que M. Doulton, l'un des deuxdoputés deLambeth,
aintenté au journal le re~rapA.M. Doulton a voté
contre ie~ernier bill de reforme. C'est ce qui lui a
valu la colère du T~f~apA, lequel s'exprime ainsi
à son égard K Do nos jours un représentant est un
personnage qui, sous "un faux prétexte, escroque
un siège au Parlement, à l'aide de professions-de
foi hypocrites. » AiHeurs, M. Doulton est
pendance, tandis qu'i)s ne songent qu'à /!oMerIe
peup'e qui leur a donné ie théâtre politique sur le-
quet ils promcnent leur niouterie. e Certes ces pas-
sages sont médiocrement flatteurs; néanmoins le
juge a renvoyé le journal des Nns-de la plainte en
disant au plaignant qu'un député ne doit pas avoir
l'épiderme aussi chatouilleux..
.Leeecr~atredétsrédaeHoa:
E. BAUER.
REPECHES ÉLECTRIQUES
Autriche
~'ienne~9décembre,
L'empereur/recevant !a députation chargée de
lui remettre l'adresse de la Diète de la basse Au-
triche, a dit qu'il se réservait d'examiner cette
adresse.
JKaMe.
Rome, 9 décembre.
Le 69' régiment français est parti ce matin pour.
Ch'ita-Vecohit.
Ch'ita-Veechia, 9 décembre.
Les frégates .Mo~ador et .Lo~cdor et le transport
la S~'ne sont arrivés. L'~re~t~e est attendu. ne
manque plus qu'un seul bâtiment de ceux qui doi-
vent servir au rapatriement des troupes francais's.
Florence, 9 décembre.
Une dépêche de Trieste apporte les détails sui-
vants sur l'affaire du couvent d'Arcadi, dans l'ile
deCrë[e:
Le détachement des insurgés Cretois, retranché
dans ce couvent n'était, dit-on, que de 200 hom-
mes. lise défendait depuis deux jours contre 12,000
Turcs. Ceux-ci ayant ouvert la brèche, l'archi-
prêtre Gabriel mît le feu à !a poudrière et sauta
avec tous les insurgés. Les Turcs auraient eu 3,000
morts et beaucoup de blessés. Parmi ces derniers
se trouveraient Soliman-Bey, beau-frëre de Musta-
pha.
Prtuc!pamtés damMMemitea
Bucharest, 9 décembre.
Une quarantaine de dix jours a été étabie à
Giurgewo et dans d'autres ports roumains contre
les provenances de la Turquie, où se seraient ma-
nifestés, dit-on, des cas de Sevré jaune.
TTHrqHie
Constsntinople, 9 décembre.
Le prince élu de Samoa, Battazzi, a reçu la sanc-
tion du sultan.
L'Amérique établit des consulats généraux-en
Roumanie et en Serbie.
Oh dit que Mustapha-Pacha sera rappelé de
Candie.
"Les navires partant de Constantinople sont pour-
vus de patentes de santé.
F (~enM.BaMM-JMHer.)
(Veir plus loin les dernières dépêches.)
Agathe fit un mouvement d'épaules.
Que nous veut-il encore? demanda-t-elle
après aveir attendu que sa sœur eût terminé sa
lecture.
Toujours ta même chose de l'argent Il
dit cette fois qu'il est bien malade.
–Quel fléau qu~un pareil frère dit Agathe.
Quant à de l'argent, j'espère que tu ne vas pas
lui en donner encore?
Sans doute, pour qu'il nous rende visite,
et qu'Edouard finisse par le trouver ici et sa-
voir qui il est. C'est ça qui achèverait de lui
fournir des prétextes'de ne pas m'épouser, fit
Valérie avec colère.
Quel lâche, que ce Michel dit Agathe.
Chacun a sa manière d'être lâche, répli-
qua Vaiérie avec humeur. D'ailleurs il peut,
contre son .ordinaire, nous être utile aujour-
d'hui, car je doute que sa maladie soit vérita-
ble. Nous allons toujours, en passant; répondre
à sa demande.
Michel, l'auteur de la lettre que Valérie avait
reçue, habitait une chambre meublée dans les
environs de la place du Havre il venait de
fermer ses rideaux et de se précipiter tout botté
dans son lit, en entendant la voix de ses deux
sosurs dans l'escalier.
–Entrez, leur dit-il, d'un ton lamenta-
ble, après qu'elles eurent frappé à sa porte;
Ah! c'est vous, reprit-il, faisant un' ef-
fort apparent pour se soulever sur un coude.
Asseyez-vous. Vous êtes bien bonnes d'être
venues, car je me sens très malade. Il
Je le crois sans peine, Et tranquillement.
Valérie; il n'y a pas dé pire maladie que d'être
sans argent.
Si c'était tout encore~ mais ce sont les'
atroces douleurs d'entrailles que j'endure sur
ce lit depuis trois jours.
–Oui, l'on souffre horriblement. Cela t'a
donc pris tout à coup ? demanda l'aînée des
deux sœurs.
Non cela est venu peu à peu des priva-
tions de toutes sortes que j'ai endurées si long-
temps, répondit Michel d'une voix triste.
Et surtout de l'abus du punch et du ci-
gare, reprit l'impitoyable Valérie.
Tu choisis mal ton moment pour plaisan-
'ter, ajouta Michel en poussant un soupir.
C'est égal, poursuivit Valérie, j'en reviens
a mon idée, cela a dû te frapper comme un
coup de foudre, car tu aurais pris la peine
de te déchausser avant de t'étendre sur-ce lit
de souffrance, et Valérie lui indiquait du doigt
LE BUDGET DE LA SEME
Le Af(Mn
du département pour la'session ordinaire de
1866. C'est un document considérable, que
le dernier recensement de Paris rend plus
intéressant encore que ses devanciers, et
que nous croyons devoir analyser dans ses
parties principales, qui ont traita la popula-
tion et aux constructions parisiennes.
Le recensement de ')861 avait donné les
résultats ci-après
VitledeParis. 1.6&6.141hab.
Arrondissement de St-Denis J35.434
M. deSceaux. 123.08S
Total du départ. de la Seine 'i.983-MOhab.
Le nouveau recensement qui vient d'être
fait, dit le Mémoire préfectoral, avec tout le
soin et toute la rapidité qu'exige une sem-
blable opérationj accuse les chiures sui-
vants 11
'YiHede Paris. i.833.274 hab.
Arrondissement de St-Dems -n8.3S9
M. deSce~ux. J47.283
Total. 2.'150.916hab.
C'est, une nouvelle augmentation de
') 97,256 pour le département, et de 139, 33
pour la ville de Paris. Mais ces chiffres eux-
nêmes témoignent d'un ralentissement dans
l'accroissement constant de la population
iarisienne jusqu'en ') 856. La proportion
noyenne.de cet accroissement constaté éjait
en 186) de') 3 0/0; elle n'est plusaujpur-
'.ëih~I que de 10 0/0. Cependant oh'T~peut
hier qu'il n'y ait dépopulation~ continue
dans nos campagnes et même dans quel-
ques villes de province, telles que Nantes,
:touen, Cherbourg, etc. Faut-il en conclure
que la diminution de population de la
France entière est plus sensible encore qu' on
ne se l'imaginait? `~
Une circonstance-remarquable de l'aug-
mentation parisienne, c'est qu'elle s'est
portée presque 'tout entière dans la zone
annexée J2') 0/0 contre ') 0/0 seulement
pour l'ancien Paris). M. le préfet de la Seine
explique ce fait par le percement des grands
boulevards qui ont fait le vide dans le cen-
r- tre de la ville. II y avait une explication
plus naturelle. C'est que la population nou-
velle était formée principalement d'ouvriers
attirés à Paris par les travaux de jour en
jour plus considérables de M. Haussmann,
et qu'elle ne pouvait se loger que dans h*s
quartiers les plus excentriques.
Quant aux constructions parisiennes, qui
e sont l'objet principal de ce rapport, elles
continuent leur progression ascendante, qui
e ne s'est jamais ralentie depuis 1853. Le con-
tingent de 4866 est de 20,3)') logements
construits contre ')6,5')5 démolis. Bénéfice
3,796 logements. Cela représente tout uni-
ment la destruction et la réédification d'une
.g ville de troisième ordre. Il en résulte que
(. Paris compte aujourd'hui. 3,796 logements
déplus qui, ajoutés aux 637;369 existants,
constitue un total de 64'),') 60 habitations..
Sur ce total, dit M. Haussmann, le nom-
bre des loyers inférieurs a 250 francs, éxo-
à nérés dès lors de la contribution mobilière,
'e aussi bien que de la taxe personnelle, sera
4,475, plusélevé en') 867qu'en 1866. Preuve
nouvelle que c'est au développement de la
population ouvrière que Paris doit, en
grande partie, ses dernières augmentations.
Ce mémoire contient encore, à l'occasion
s- de la population, le relevé des inscrits pour
le recrutement et la situation de l'instruc-
tion primaire au 3') décembre 865. Il nous
assure, en outre, en prenant pour point de
départ les onze premiers arrondissements",
qui sont les plus peuples de Paris, que la
superficie territoriale inscrite dans les forti-
fications serait sufnsante pour contenir plus
de trois millions et demi d'habitants; mais
il ne nous apprend rien sur le nombre des
une de ses bettes qui dépassait naïvement sa
couverture débordée.
Quoi .6t Micbel,qui resta tout interdit en
s'apercevant de sa maladresse.
Il ajouta avec une certaine assurance
Je souSro tant que. je ne m'en suis pas
aperçu.
Que tu ne t'es pas aperçu que tu Souffrais,
je le crois; autrement, tes "bottes ne seraient
pas humides de la promenade dont tu revenais
à notre arrivée, répondit Valérie d'un air sar-
donique.
Michel, pour le coup, resta confondu.
Allons, lève-toi et viens à Saint-Germain
avec nous. Aussi bien il est inutile désormais
de crotter tes draps pour m'attendrir c'est me
prendre pour une idiote. Et Valérie alla tirer
le rideau.
Le soleil pénétra dans la chambre et tomba
en plein sur le visage de Michel, lequel visage
était rayonnant de santé.
Le malade, que la clairvoyance de Valérie
venait de guérir si subitement, se mit lestement
sur ses pieds en disant avec une effronterie de
.Scapin
Le temps'de passer un paletot, et je suis
à tes ordres.
J'aime mieux cela, reprit Valérie. Tïens,
ajouta-t-elle, voici quarante francs, tu pren-
dras nos billets au chemin de fer,.
Une heure après cette scène, Michel et les
deux sœurs se promenaient sur la terrasse de
Saint-Germain.
Entrons la, dit Valérie a MicheLen lui in-
diquant le pavillon Henri IV.
On voit que tu connais les bons endroits,
ma chère Valérie, fit gaîment Michel, s'effa-
çant pour laisser passer les deux femmes de-
vant lui.
La personne que nous attendons arrivera
sans doute par le premier train, et comme tu
dis, c'est un bon endroit. pour la voir arri-
ver. Je vais, d'icilà, te dire quel service j'exi-
ge de toi, mais auparavant, commande quelque
chose comme une bouteille de limonade ga-
zeuse.
Garçon! de la limonade gazeuse, cria Mi-
chel, qui aurait désiré quelque chose de plus
substantiel.
Ecoute-moi maintenant, reprit Valérie.
L'homme que nous attendons est le prétendu
d'Agathe nous irons, elle et moi seulement, a
sa rencontre dès qu'il arrivera. Nous cause-
rons ensuite quelques minutes avec lui, puis
nouveaux électeurs qui ont dû venu' s'ajou-
ter aux anciens.
En serait-il encore cette foiscomme du
recrutement de 186' qui accusait en même
temps .une augmentation de 'i50,000 habi-
tants et une diminution du chiure des élec-
teurs ? Ces résultats contradictoires si inat-
tendus.sont bons a constater, et nous nous
étonnons que le volumineux rapport préfec-
toral n'en dise mot.
Le mémoire de M. le préfet de la Seine
soulève encore bien d'autres questions capi-
tales mais nous devons attendre, pour les
aborder; la publication du budget de la ville
de Paris. Il n'est encore question dans ce
mémoire que du budget du département de
la Seine, qui se résume, pour ~867, dans
une recette prévue de 30,367,99,'i fr. & c.
et dans une demande de crédit d'une somme
égale.
FÉLIX BELLY.
NIVELLES 'DU NEX!QUE
La F/'aMce publie sur le Mexique, et en
particulier sur l'empereur Maximilien, les
informations suivantes
Les nouvelles qui nous arrivent successivement
au sujet des aSxires du Mexique portent le carac-
tère de l'imprévu.
Nous apprenons aujourd'hui que l'empereur .r
Maximilien est revenu d'Orizaba à Mexico.
Notre correspondant de Vienne nous informe
qu'une dépÊche parvenue dans cette capitale, par
voie de New-York, sous la date du 6 décembre, à
annoncé à l'archiduchesse Sophie cette résolution
de l'empereur, son 81s.
Nous n'avons pas bes.oin de faire remarquer que
cette dépêche serait postérieure de treize jours à
celle que nous avons rapportée, et qui avait la date
de New-York, 23 novembre.
Nous ignorons encore ce qui s'est passé dans
l'intervalle, et nous tiendrons nos lecteurs au cou-
rant de tous les renseignements qui nous parvien-
dront..
Le même correspondant de Vienne nous affirme
que l'état physique de l'impératrice Charlotte ne
laisse rien à désirer, et il ne nous parle en aucune
façon du projet qu'on a attribué à ses médecins de
lui faire changer de résidence.–Rouallo.
Nous lisons d'un autre côté, dans la -Pt'o-
'M'HCta, de Turin y
Le ministre du Mexique a eu'aujourd'hui une
longue conférence avec le ministre des anaires é-
trangères d'Italie. On dit qu'il a donné avis ofn-
cieux du départ de l'empereuxr Maximilien, sans
que cependant il ait abdiqué.
Ajoutons a ces renseignements la dépê-
che suivante, que nous transmet l'Agence
Havas:
New-York, 8 décembre.
M. Bigelow a avisé son gouvernement que les
troupes françaises quitteraient le Mexique au mois
de mars.
Les journaux américains qui nous arri-
vent vont jusqu'à la date du 28 novembre.
Il y a fort. peu de choses à en extraire, et le
~eraM lui-même, qui a mis en circulation
toutes les rumeurs contradictoires qui se
sont propagées sur l'empereur Maximilien,
ne contient rien de nouveau.
Cette feuille parle seulement d'un plan de
défense de l'empire après le départ de nos
troupes, plan qui aurait été abandonné sur
le refus de l'empereur Maximilien d'y con-
courir. "1
Le Fe?'aM parle, en outre, de bruits ré-
pandus sur une prétendue atteinte de folie
qu'aurait subie l'empereur; mais il nous
semble que ces bruits ne valent pas même
l'honneur d'être mentionnés.
A la date du 6 novembre, on télégraphiait t
de Vera-Cruz que les employés de la douane
de ce port refusaient de se soumettre au
contrôle des agents français, ce qui laisse-
rait sans exécution la convention consentie
entre les deux gouvernements de France et
du Mexique.,
La grande question, mande-t-on sous la
date du 13, paraît être le refus fait par
l'empereur Maximilien d'accepter la con-
vention du 30 juin 4866, ,connue sous le
nom de convention Arroyo-Dano.
nous nous séparerons pour aller, chacun de son
c6té, chercher des appartements dans Saint-
Germain.
Vous voulez donc demeurer a Saint-Ger-
main ? demanda Michel, que ce détail parais-
sait vivement intéresser.
Tu sauras cela plus tard. Je continue Tu
observeras à distance le moment où nous nous
séparerons de ce monsieur, et tu le suivras
dans Saint~Germain et enfin dans Paris, sim-
plement pour découvrir où il ira ce soir. Cela
fait, tu m'écriras tout de suite, et religieuse-
ment, jusqu'au moindre détail de ce que tu au-
ras observé. Si tu as besoin d'autre argent, je
t'en enverrai m'as-tu bien comprise ?
–-Parfaitement, répondit Michel, à qui ce
rôle d'espion ne paraissait nullement répugner.
–Voici le train 1 s'écria Agathe.
–Sortons vivement d'ici, répondit Valérie.
Toi, Michel, va te mettre en observation là-bas,
devant ces soldats qui font l'exercice. Et sur-
tout ne perds pas ce monsieur de vue, tout en
prenant garde qu'il ne te remarque.
–Sois tranquille.
Michel s'éloigna.
Nous, ma chëre Agathe, poursuivit Valé-
rie, il faut reprendre notre visage ordinaire,
afin que ce beau trompeur de femmes ne se
doute absolument de rien.
Valérie terminait à peine sa phrase que Hen-
ri Pascal, qui 'venait d'apercevoir les deux
sœurs, s'élançait radieux à leur rencontre.
Bonjour, mesdemoiselles s'écria-t-il en
les saluant vous êtes vraiment bien aimables
de m'avoir tenu parole.
J'espère que vous n'en doutiez pas ? ré-
pondit Valérie en souriant.
Si, un peu, car je n'ose compter sur un
bonheur que lorsque je le tiens.
C'est une modestie qui vous honore, ré-
pondit Agathe. v
Le faux Lausanne salua d'un air enchanté,
puis il continua
Voyez donc~ je vous prie, quelte admira-
ble vue on a de cette terrasse Quel plaisir ce'
doit être de s'y promener intimement le soir,
par un beau clair de lune, quand ce magniSque
paysage, devenu pale et mélancolique, se plon-
ge dans le silence méditatif de la nuit ?
Vous aurez tout le loisir d'en faire l'ex-
périence &ës que vous serez le mari d'Agathe,
répondit naturellement Valérie.
Oh je l'espère bien; car je dois. l'avertir,
au risque d'exciter sa jalousie, que j'ai depuis
Le ?'f))ïes ignorait encore si Maximises
dure par ces mots
La question du Mexique en est donc absolument
où eUe en était. Nous apprendrons dans quelques
semaines ce que le générât Sherman avait à faire
et ce qu'il a lai!. E. V~ERNE.
B. 'VI-ERNE.
PàRT~HERES.
MaSie
Florence, 8 décembre.
Plusieurs journaux annoncent que le com-
mandeur Tonello partira demain pour Rome. Je
ne sais au juste ce qu'il en est, la repense du
Saint-Siège aux ouvertures qui lui ont* été fai-
tes par le gouvernement italien n'étant pas en-
core arrivée à Florence~
En principe, le gouvernement pontifical ac-
cepte les propositions qui lui sont faites. Seu--
lement, comme c'est Florence qui prend cette
fois l'initiative, le cardinal Antonelli tient à
connaître exactement le but de la mission con-
fiée à M. Tonello. Les négociations entamées
l'année dernière par l'entremise de M. Vegezzi
ayant permis au gouvernement italien d'appré-
cier lesAases possibles d'une entente avec le
Saint-Siége, le cardinal Antonelli pense qu'il
sera facile au cabinet de Florence de bien pré-
ciser le but de ces négociations. Jusque ce jour,
on n'est pas allé plus loin.
Il est'manifeste que le Saint-Siège jveut évi-
ter–si faire se peut–d'entamer des négocia-
tions qui aboutiraient a une nouvelle rupture
on ne manquerait pas de rendre le pape res-
ponsable de cette rupture. Aussi pouvez-vous
croire que M. Tonello, s'il part demain pour
Rome, devra rester à l'état d'agent officieux
jusqu'au'momeht où on sera d'accord de part et
d'autre sur les questions principales.
C'est M. de Sartiges qui prête ses bons offices
au ministère italien en ce moment. M. Ricasoli
avait envoyé àJRome deux ecclésiastiques qui
connaissent parfaitement le. terrain et qui ont
de nombreuses relations dans le sacré collége;
mais ces ecclésiastiques, trop amis peut-être
du cardinal d'Andréa, n'ont pu se faire ad-
mettre en qualité de négociateurs officieux.
Aucun d'eux n'a pu être présenté au cardinal
Antonelli.
La PerssueraHsa vient enfin de nous donner
une solution «pratiquer de la question romaine,
une solution qui doit satisfaire le pape, la Fran-
ce, l'Europe et tous les catholiques de l'uni-
vers.
L'auteur de cette solution en 10 colonnes ds
journal grand format est M. Bonghi, ancien dé-
puté, directeur de la PerMueram.sa.Il n'a pas
signé son oeuvre; mais les Italiens ne sauraient
s'y méprendre: le style de M. Bonghi sent le
traducteur de Platon l'élevé de Rosmmi écrit
l'italien un peu comme Gœthe écrivait l'alle-
-mand, c'est-à-dire avec la phrase grecque, un
peu longue, une phrase à compartiments, di-
rait un journaliste du F~a?'o, mais claire, mais-
méthodique.
Le pape resterait à Rome, maître absolu, on
lui accorderait même en dehors de l'enceinte
d'Aurélien, ce petit jardin dont on a tant par-
lé jadis dans une brochure célèbre. Le pape
aurait sa petite armée, sa garde. Il serait inter-
dit au roi, aux soldats italiens de mettre le pied
sur le terrain pontiScal, car M. Bonghi, qui a
le courage du bon sens, n'a jamais pu admettre
que Victor-Emmanuel et le pape puissent coha-
biter dans la ville éternelle.
Mais les Romains, pense M. Bonghi, ne
sont-ils pas Italiens, n'ont-ils pas droit aux béa-
titudes du nouvel ordre de choses? Les Romains
deviendront Italiens; ils enverront des députés
au Parlement, et jouiront, en un mot, de toutes
les franchises constitutionnelles.
Ainsi, le pape possesseur absolu du territoire
de Rome et de ses environs; interdiction abso-
lue à toute force étrangère d'entrer à Rome.
D'autre part, Victor-Emmanuel appelant les
Romains à la vie politique et rendant la justice
Rome comme ailleurs..
Mais, pense tout haut M. Bonghi, quand il
s'agira de s'emparer d'un malfaiteur ou d'un
réfractaire a lalevée militaire, comme s'y pren-
dra-t-on, car aucun soldat italien ne pourra
mettre le pied sur le territoire pontmcal? Pour
obvier à cet inconvénient, le Sénat romain, cet
ancien Sénat dont une brochure récente récla-
mait les droits et dénonçait l'existence à la
l'enfance un fonds de tendresse inépuisable
pourlalune.
Ce n'est point de cela que je serai jamais
jalouse, je vous prie de le croire, répliqua
Agathe.
–-Et vens aurez d'autant plus raison que je
ne veux l'admirer à l'avenir qu'en votre com-
pagnie et avec votre autorisation spéciale.
–A la bonne heure! mais j'exige qu'il en
soit de même pour toutes les admirations que
vous pourriez avoir, fit Agathe.
Oh cela, je suis prêt à le jurer des deux
mains, dit impétueusement le faux Lausanne.
Ah de la main gauche aussi, s'écria Va-
lérie avec une certaine expression railleuse et
ne pouvant se défendre de faire une sorte d'al-
lusion aux projets qu'elle supposait, à l'amant' ·
de sa sœur.
De toutes les mains, répéta joyeusement
Pascal.
C'est un véritable serpent, pensèrent les
deux sœurs.
–Nous rions beaucoup trop, reprit Valérie,
car'nous ne sommes pas venues précisément
pour ça, et il faut nous occuper tout de suite à
chercher des appartements.
Marchons, fit le faux Lausanne qui s'em-
pressa d'offrir le bras à Agathe.
Doucement, ajouta Valérie, vous irez de
votre côté et nous du nôtre nous en pourrons
voir davantage ainsi.
Comment? s'écria Henri Pascal avsc une
expression de regret.
Oui, oui, c'est plua raisonnable.
–Allons, puisque vous le voulez.
Il le faut! Kous. allons partager Saint-
Germain ea deux.
Pauvre Saint-Germain
U ,n'eh périra pas, ni vous non plus,
soyez-en certain. Vous allez parcourir le côté
droit pendant que nous visiterons le côté gau-
che. Nous nous retrouverons au chemin de
fer à quatre heures, et, dans tous les cas, ce
soir à Paris, car on ne saurait toujours prévoir
ce qui peut arriver.
On se sépara sur ces paroles. Le faux Lau-
sanne, suivi aussitôt par Michel, remonta la
terrasse dans la direction de la rue de Noailles,
tandis qu'Agathe et Valérie se dirigeaient du
côté de la rue des Arcades; c'est-à-dire à quel-
ques pas de la station du chemm de fer.
GMMBSFATH.
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