Titre : La Presse
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1866-12-07
Contributeur : Girardin, Émile de (1806-1881). Directeur de publication
Contributeur : Laguerre, Georges (1858-1912). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 07 décembre 1866 07 décembre 1866
Description : 1866/12/07. 1866/12/07.
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Grande collecte... Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail
Description : Collection numérique : La Grande Collecte Collection numérique : La Grande Collecte
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/03/2008
Vendredi K décembre 1866
~f'~ ~~k ~~fr,
BUREAUX D'ASOBHEWENT, 123, RUE MONTMARTRE
Vendredi 7 décembre 1B66;
3 MOIS tParis.l^wl.B«lâelaS«M) igfr*§0 1
ANNONCES. 8. PL OE LA BOURSE. ET 7, 8US CB§-HEfiOH
L'Administration se réserve Ie~ droit ctë modifier la rédaction des Alffioaeua
.Tout es qui concerne l'AdnaimsIraUça du JournaVaùH o'.ré sciresîs au Gérant
3i» Aimée
Les abonnes nouveaux recevront ce qui a
paru de te Ghànçebse des Rues (Martha la
Vielleuse), rûma^, par M. Armand Lapointe,
et du roman de M. Georgea Fat h les
ÀMOBRS'Hde PASSAGE.
PAR1S, 6 DÉCEMBRE 1866
&Jhtt«mfUi0tM£ raewrtersér iensemenr Tjïïe
plusieurs membres du parti tory ont adressé
à lord Derby la demande de convoquer le
Parlement en février prochain à Dublin, et
non à Londres. « Ils constatent, ajoute la
feuille anglo-française, que le parti radical
à l'intention d'organiser un nouveau mee-
ting dans Hyde-Park la veille de l'ouverture
du Parlement, et que ce .meeting, non-seu-
lement à cause des masses .réunies, mais
aussi à cause des conflits attendus entre le
peuple et la police, qui refusera l'entrée du
parc, ne pourra manquer d'intimider beau-
coup de membres de la Chambre des com-
munes..»' ù
Personne, à Londres et même en France,
ne croira un instant à de semblables démar-
ches ou à de pareils projets
Les hommes d'Etat de l'Angleterre, qu'ils
appartiennent au parti tory comme au parti
\yhifv ont la sage.coutume de ne pas crain-
dre la liberté ,-et de ne «pas en redouter les
manifestations, l^ras, au centeaife, l'accep-
tëtot et la pfàfifepient eommePTa condition
ipme de ladignité et de la vie.
La jeijrnéÈéa & décembre n'a, d'ailleurs,
pas été de nature à modifier ces sentiments.
Woe lecteurs crirt trduvëdans nos lettres de
Londres le récit. détaUjlé de cette promenade
réformiste, à -laquelle ont pris part 20 à
25,000 individus, au milieu d'une popula-
tion éloignée \Je teste inquiétude et sympa-
thique aux hommes, lors même qu'elle ne
l'était pas à la cause.
Quand il s'agit de l'Angleterre et des ma-
nifestations parfois bruyantes de la vie pu-
Wique dan§ ce pays, on se prépare une in-
"étitàble déception si l'on conçoit de grandes
craintes ou dé vastes espérances au sujet
des incidents qui se produisent. C'est, dit-
on, le flot démocratique qui monté, il va en-
vahir et emporter les institutions de la vieille
Angleterre. Voilà, ajoutent les uns, ce que
ménage aux peirples' la pratique ardente de
la liberté voilà, disent les autres, la vic-
toire qui est promise à la démocratie; cette
journée annonce le prochain avènement des
radicaux au pouvoir.
Nous ne croyons ni l'un ni l'autre les
ins titutioas ang laises a'ont pas cette fragilité
et, pour reprendre la même image, ce n'est
pas le flot démocratique qui monte, c'est le
flot national qui coulé; large, puissant, tan-
tôt plus lent ou tantôt phisrapide, fatale-
ment mêlé, mais n'entraînant dans son cours
que Ce qui tombe des institutions politiques
sous l'inflexible loi de la transformation
des peuples.
L^s journaux avaient annoncé une im-
mense manifestation. Eh bien, le samedi,
4 8r décembre ,ii&:Bourse de Londres s'est
fermée sans que -la moindre impression se
fût produite sur les .cours;' et le lundi 3,
pendant que Je cortège défilait dans quel-
ques-unes des rues. les plus riches et les
plusfpopuleuses de Londres, les transac-
tion! reprenaient au Stock-Exchange sans
qu'il -soit possible de constater sur cette
échelle si mobile des valeurs la trace même
d'une émotion passagère.
Cette confiance est le trait le plus ca-
ractéristique de la force des institutions po-
litiques et sociales en Angleterre, pays heu-
reux et vraiment libre, car dans le mouve-
mept passionné ,;de.s esprits de notre temps,
il iJnôçeJces'd^uxinôts d'une portée symé-
trique icomçae^ les oscillations d'un balan-
cier:, la réaction et la résolution
̃•̃• ;fco:;=. l
L'essai du régime représentatif que le
vicé-rbi d'Egypte entreprend dans .ses Etats i
paraît contrarier visiblement la politique
russôi ;!Le Nord en a^ dès le premier jour, ] t
riensementTïïïe 1
FTOLP^S M LA P&ESSE
Bt 7 DÊdEMBàE 186S
̃̃ïa-&.uï; V" ̃̃.̃.̃̃- .̃̃
LES imm DE PâSMfîE
Je^vais d'un mot vous mettre au fait:
un mariage secret est un mariage dont les
grands journaux de Paris ne disent jamais rien
à'ieuf quatrième page.
–El vous vous yprenez pourça?ditEdouard
Deville, avec une euriosité- visible.
Ah je vois qu'il vous faut tout mon se-
cret le voici donc Nous louons, Agathe et
moi, chacun de son côté, une maison dans le
département le plus voisin de Paris, et, au bout
de six mois, lorsque nous avons acquis le droit
de bourgeoisie, nous nous marions dans la mai-
rie et dans l'église du lieu.
CbHament? s'écria Edouard Deville.'
C'est-à-dire que je la repais jusque-là de
cette espérance, et que j'en profite pour l'atten-
drir.jusqu'à la faiblesse. Puis, je me sous-
trais à ses regards après ce temps d'épreuves,
à moins.
A moins?
A moins qu'elle ne renonce d'elle-même
à son idée matrimoniale que je trouve sauere-
nue.
Scélérat Mais savez-vous que ce n'est
pas non plus trop mal imaginé?
N'est-ce pas? Que voulezrvous? il faut
savoir se défendre. Seulement, votre appui ne
me sera pas inutile pour mener cette légère in-
trigue à bonne fin. Tantôt, sous prétextede con-
seils, vous appuierez mes résolutions dont je
vous informerai d'avance; tantôt- vous aurez
1 air de vous défier de moi pour mieux cacher
votre propre jeu. Et finalement, nous les fe-
Ce roman peut être reproduit par les journaux
qui ont va traité avec la Soeiété des Gens de let-
res, Traduction réservée.
manifesté une extrême mauvaise humeur.
Aujourd'hui, ce journal en fait un sujet
d'attaque contre la poMtique française; il
y voit tout à la fois « une tentative qui
pourrait n'être que ridicule, mais qui de-
vient .périlleuse et inquiétante », et « un
germe de complications européennes. »
Le Nord essaye d'abord de montrer qu'il
y a la un sujet de refroidissement entré la
France et l'Angleterre, qui pourrait consi-
dérer l'avénement,de lajpolùà^uè ccnjatito-
tiennelle au Caire comme une « seconde ex-
pédition d'Egypte dans le domaine des
̃idées. » Maisonn'apasi'habitudeàSaint-Pé-
tersbourg de prendre si fort à cœur les inté- 1
rêts de l'Angleterre en- Orient; on n'y re-
connaît aussivolontiers la légitimité de l'in-
fluence anglaise en Egypte que lorsqu'on
a l'espoir de faire admettre, en retour, les!
prétentions de la Russie sur Gonstantinople.
Ce qui paraît surtout alarmer le Nord,ï
c'est l'appréhension que le- régime représen-'
tatif, essayé au Caire, ne s'implante un jour
à Constantinople. Tout ce qui assurerait
aux chrétiens d'Orient les légitimes satis-
factions auxquelles ils ont droit, tout ce
qui pourrait constituer un terrain de mu-
tuelle entente et d'action commune entre
les rayas et les musulmans, aurait pour ré-
sultat de consolider la domination turque et
d'ajourner la réalisation des convoitises rus-
ses. On comprend à merveille que la Russie
voie avec déplaisir son influence et=sa poli-
tique battues en brèche sur le seul terrain
où elle ne puisse soutenir la- lutte lef terrain
des idées et du progrès moral.̃̃
La mauvaise humeur du Nord prouve
que les conquêtes de la France sur ce ter-
rain ne sont pas aussi chimériques et aussi
vides de résultats qu'il Veut bien le dire. Si'
l'appui que, la France donne à. tantes les ten-è è
talives généreuses était nécessairement in-
fructueux, la Russie n'en prendrait pas au-
tant d'ombrage, et le Nord n'accumulerait
pas péniblement les épigrammés et les do-
léances suivantes
A franchement parler, pour en revenir a l'E-
gypte et à la Turquie, nous craignons, que la poli-
tique française suivie en ce moment en Orient ne
s'inspire un peu trop des errements de l'expédi-
tion de Chine, etque les questions de principes, de
propagande et de doctrines, à défaut sans doute
d'intérêts pratiques de commerce et de froatières,
ne constituent son objectif exclusif, ici beaucoup
moins justifié et beaucoup plus scabreux que dans
la guerre contre leGéleste-Empire.
Convertir les. Chinois, et les Coréens au catholi-
cisme est œuvre Méritoire et logique chercher à
convertir les chrétiens grecs est à peu près aussi
rationBel que de chercher à faire fleurir à Constan-
linople et au Caire un système qui ne fonctionne à
Paris qu'avec les restrictions que l'on sait.
Nous ne voyons pas ce que la France, en assu-
mant une direction si paradoxale, peut gagner à
prendre une position hostile au sein de la chré-
tienté orisntale et à s'y rendre impopulaire. Nous
ne voyons pas davantage ce que l'Europe peut ga-
gner à un pareil résultat.
La politique des idées a, selon nous, ce tort, au
point de vue international, de brouiller les situa-
tions et de rendre les accords à peu près impossi-
bles. On peut toujours tabler avec les intérêts pra-
tiques. Ils sont clairs, définis, permanents. Les
idées, politiquement parlant, renferment toujours
par essence une part de chimère et d'utopie et sont
de nature variable, vague et illimitée.
C'est un terrain trop inconsistant pour qu'on
puisse y asseoir une enteate et une confiance réci-
proques. Or, si ces conditions, sont nécessaires,
c'est bien dans la question d'Orient, qui ne sau-
rait se résoudre, nous l'avons dit souvent, que par
l'accord franc et désintéressé des grandes puissan-
ces chrétiennes. (
Le prince de Galles, déjà beau-frère du
prince royal de Danemark et du prince royal
de Prusse, est aussi devenu, par le mariage
de la princesse Dagmar, le beau-frère du fu-
tur empereur de Russie. On a remarqué les
attentions multipliées dont ce prince a été
l'objet à Saint-Pétersbourg, et dont il a lais-
sé voir, avec la franchise et l'ouverture or-
dinaires de son caractère, qu'il était profon-
dément touché. Le Times a jugé à propos de
mettre un correctif aux effusions duprince
de Galles par un article destiné à démon-
trer le peu d'influence des alliances souve-
raines sur les relations internationales. Le
correspondant du Nord à Saint-Pétersbourg
répond à cet article de la; façon suivante
.Sans doute lé temps est passé où le système po-
litique européen reposait sur des alliances de fe-
rons pivoter comme des marionnettes, selon
nos seuls intérêts.
Et je dois veus aire que nous ne serons
pas trep de deux pour jouer cette petite comé-
die avec succès, car, ainsi que vous me le fai-
siez remarquer vous-même, le défaut de ces
dames n'est pas d'être crédules.
Je suis de votre avis, et peut-être il ne
serait pas inutile que vous, qui les connaissez
depuis longtemps, me missiez un peu au cou-
rant de leur caractère, voire même de leur
passé.
Ce que vous me demandez là est une vé-
ritable trahison' mais il est de ces petits for-
faits qu'en ne peut guère se refuser entre com-
plices. ̃
A la bonne heure s'écria Pascal.
Que vous di.rais-je bien ? fit Edouard De-
ville, sentant tout à coup la délicatesse de sa
position.
L'entière vérité, je vous en prie.
E.t si je blesse vos susceptibilités d'amou-
reux ?
Soyez sans crainte, j'ai toujours présumé
que ces demoiselles n'étaiént pas parfaites, et
je le leur pardonne diautant plus volontiers que
le contraire serait humiliant pour nous.
Puisque vous le voulez si franchement, je
vous dirai que votre idole momentanée est un
peu toton et qu'elle serait le pur reflet de sa
sœur, si sa nonchalance naturelle lui permet-
tait de l'imiter en tout. •
La nonchalance n'est pas à dédaigner chez
une maîtresse, dit Henri Pascal.
Ainsi, reprit, Edouard' Deville, sa colère
est sans effet, comme sans durée, et elle jure-
rait de vous assassiner ce soir, .qu'elle se con-
tenterait de vous mépriser le lendemain, et
cette mollesse de caractère est un des grands
griefs.de sa sœur contre elle.
M11* Valérie est plus violenté ? 2
Oh la tempête en personne i et une tem-
pête qui ne s'arrête qu'après avoir détruit ce
qui lui fait obstacle.
C'est peu rassurant pour vous, cher mon-
sieur, fit Pascal.
Oh moi, j'en ail'habitude, et je m'en tire
avec des précautions. Revenons à M118 Aga-
the. Elle est un peu coquette, et les soins qu'el-
le prend de sa personne occupent une bonne
partie de son temps. Elle aime assez qu'on
milles mais VYTexper lence a. démontré que de
pareils liens sijnt 4rpp' ^aibhîS pour entraver la
marche des événfesMÙilârj»s£ce à dire que les rap-
prochements personnels, les rapports d'affection et
de confiance que peuvent créer, entre les princes,'
des relations de parenté, soient absolument, indif-
férents au point de vus politique? Si les pactes dyr
nastiques-à long ternie et les influences de oamarilla
d'autrefois sont, et à bon droit, tombés- en désué-
tude, peut-on affirmer- «fue la foi et la cordialité
mutuelles entre chefs d'Etat ne soient d'aucun
poids? •
;Ua djoctfménl céi^r^apTodadé^écetntnenV,
comme/étant kudevise M 1* période actuelle, fe
principe de la liberté des alliances ne pourrait-on,
moiûs solennellement et avec {out autant de raison,
dire que l'ère présente est celle de la défiance gé-
nérale entre gouvernements et monarques? Quand
les alliances de famille n'auraient pour résultat que
de créer entre quelques souverains la conviction fl
qu'ils peuvent compter sur la parole et le caractèr e
les uns des autres, et d'éviter, ainsi, la cas échéant,
des malentendus, ne serait-ce déjà pas là une ga-
rantie, et psut-on méconnaître le rôle qu'ont joué
et que joueront encore en politique les malen-
tendus ? 9
Si quelque chose a surnagé au milieu de ce
grand naufrage du « concert européen », ce sont
précisément ces relations de souverain à souverain
qui sont en même temps des relations d'homme à
homme. C'est pourquoi, s'il est exagéré de dire
avec un journal français qu'il s'est tenu à Saint-
Pétersbourg un congrès, de princes, il ne l'est pas
moins de déclarer avec le Times que les fêtes de fa-
mille qui viennent de réunir pendant plusieurs se-
maines les princes royaux de Prusse, d'Angleterre
et de-Danemark à la cour de Russie, doivent né-
cessairement et absolument être de nulle influence
sur l'avenir potëtiqtJe.
La Chambré Ses députés de Berlin sem-
ble vouloir rester fidèle aux principes liber*
raux qui lui ont attir-é depuis quatre ans les!
disgrâces dp M. de Bismark. On mande, en
effet, de.Jferlin, que lâmotiori /du député
Hope (renyoyeraii jury 1m crimes; et délits
de presse) et celle du député Eberty (sup-
primer la saisie administrative des jour-
naux) f aKiefli fâ majorité dfeîa çotnmissttm1
de la justice, et qu'on peut en considérer l'a-i
doption par la Chambre comme certaine. On
craint, cependant, que ces proposition^ ne:
puissent pas passer à l'état de loi et qu'elles
soient repoùsséès par la Chambre des sei-
gneurs- et Te gouvernement.
Quel que soit le résultat définitif de seâ
efforts, nous applaudujonSj pour notre part,
à l'initiative de la Chambre prussienne. Et
pourtant ce n'est pas de Berlin que nous
pouvons attendre des exemples de liberté.
On écrit de Pari s au Nouvelliste de Rouen
Le bruit se répand qu'une note géra envoyée
prochainement au gouvernement des Etats-Unis,'
en réponse aux observations envoyées par M. S«-
ward au sujet de notre départ du Mexique; Cette
note rassurerait pleinement le' càbijiet de Wâshr
iggton, dont les alarmes, on' lé sait ici, n'îpnt jamais
été justifiées.. -•
Le sens de cette dépèche, en supposant
qu'elle existe, est suffisamment indiqué par r'
la note que le Moniteur a publiée hier matin.
Le correspondant du limes lui écrit dé
Vienne :•.̃̃ ̃̃. :• '̃:̃̃̃ --̃'>'
Les intrigues des agents rusSes, en Gallicie, com-
mencent à exciter l'attention. Il n'y a que peu de
temps, un certain Ivanow fut arrêté par des pay-
sans à Peçzenizyn, village de la Gallicie orientale,
et, après quelques mauvais traitements, livré aux
autorités. '̃'̃
Il affirma qu'il 'était natif de TulscîM, il avait
un passeport turc. Il ditque son but, en visitant la
GalliSie, était de faire1 des recherches archéologi-
ques et ethnologiques. 0
Comme ses explications n'étaient pas satisfaisan-
tes et qu'on avait trouvé ea sa possession des let-
tres compromettantes, on lui a enjoint de quitter le
pays, et, d'après le rapport de la Diète de Lem-
berg, il demanda à passer non pas en Turquie, mais
en Russie.
Un autre archéologue turc a été arrêté, il y a un
ou deux jours, .près de Cracovie. Il s'appelait Feli-
Bey, mais, examinant ses papiers, on a découvert
qu'il était natif de Courlande, qu'il s'appelait En-
gelbrecht et qu'il n'avait pas la moindre connais-
sance de la langue turque;
On écrit de Hanovre aux journaux an-
glais
Plusieurs habitants de cette ville ont été arrêtés
pour avoir insulté des soldats prussiens. Une nou-
velle proclamation du gouverneur vient d'être pu-S
bliée, exhortant le peuple à ne pas se prêlerauxin-
trigues du parti réactionnaire et antinational.
Antinational signifie, pour la première
fois, dans le langage d'un gouverneur de Ha-
l'admire;, mais il faut lui rendre celte justice
que, si elle aime la vie facile, elle a, comme sa
sœur, un grand fond d'ordre qui l'empêche d'ê-
tre gourmande, dépensière, et vraiment elle
eût fait une très honnête, petite bourgeoise, si
son père.
Son père?. le négociant du Havre don|
elles m'ont plusieursfois parlé ?
C'est vrai, j'oubliais qu'elles en ont faif
un négociant. "•̃
Quoi? 2
C'était un négociant en ports de lettres, un
simple facteur, je l'ai appris par hasard. Je
vous disais que M110 Agathe eût pu faire une
petite bourgeoise fort honnête, si son père lui
en avait donné les moyens, mais le bonhomme,
resté veuf, n'a pu que les lancer, ayant de mou-
rir. Vous m'avei dit que vous désiriez connaît
tre l'histoire de leur passé? fit Edouard Deville
en manière de parenthèse.
Sans doute, monsieur.
Je vous disais donc que leur père n'avait'
pu que les lancer dans le corps frétillant des
modistes.
Des modistes *>
Oui,' et où elles seraient demeurées les
personnes les plus vertueuses du monde. si.
si? .̃'̃•;
Vous voulez que je continue ? reprit tran-
quillement Edouard Deville.
Certainement.
Si. un prince étranger et un boursier pa-
risien ne s'étaient avisés de les faire briller au
premier rang. des femmes' de plaisir. pour
dire la chose décemment. Je dois ajouter que
le prince et le boursier ont été suivis d'autres
protecteurs.
Peste I s'écria l'architecte.
C'est ainsi.
Mais en ce moment ? demanda Pascal.
Oh 1 ces demoiselles ont acquis à cette
laide existence une vingtaine de mille livres de
rentes. ce qui a développé chez elles un goût
féroce pour la vie honnête. C'était tard.
En effet, dit Pascal, à qui. ces mets la
vie honnête donnaient uriejriinbre de-refiaords.
Trop tard, absolument trop tard, d'autant
plus que cela s'est compliqué de l'idée fixe de
prendre chacune un mari, Ce qu'on pourrait
aujourd'hui, en cette circonstance, appeler
une savonnette à vertu.
I novre antiprùssien. Toutes les révolutions
qui s'accomplissent par la force ont cette
prétention de. tout changer, jusqu'au seas
des mots..
Oirlit dans le bulletin hebdomadaire du
Moniteur dii soir au sujet de la situation re-
ligieuse, eajtalie ̃
Le retour des-évêques dans leurs diocèses a pro-
duit isub Isa populations iiaiientios uae impressi&n
Javorable, "et rien;ne paraU,d.ev.oif troubler la bon-
ne harmonie des autorités civiles et religieuses.
Les évêques rappelés au milieu de leurs ouailles
manifestent d'ailleurs des sentiments de concilia-
tion qui sont du plus heureux augure- lo plus im-
portant d'entre eux, le cardinal-archevêque de Na-
ples, vient d'adresser à son grand vicaire, charge
de le suppléer pendant son éloignemont, une lettre
qui semble inspirée par un sentiment vraiment
chrétien de charité et d'amour de la paix. Il faut
espérer que l'exemple donné par Mgr Siario-Sforza
sera suivi par tous les autres prélats. Le saint-pè-
re, de son coté, vient de donner une preuve mani-
feste de sa confiance' dans l'avenir et dans l'effica-
cité des garanties stipulées au profit du Saint-Siè-
ge, en convoquant à Rome tous les évoques de la
catholicité pour le 29 juin 1867, jour où le dix-
huitième .anniversaire séculaire du martyre de
saint Pierre doit être célébré dans la' capitale du
monde catholique.
La situation de Venise menace de deve-
nir extrêmement grave. Notre correspon-
dance d'Italie hous donne à cet égard des
détailsdu plus haut intérêt.
I^spcréteirede laj;é^eHon:
E. BAUER.
DfPÉjSBES ËLECTBÏQUES
Antrtehe.
̃> s '̃'̃" "̃ Vienne, B décembre.
La Gazette de Vienne (édition du soir) donne,
comme' une nouvelle certaine, Venant de Complet
gnfe,"qu'e l'iempyreur Napoléon a informé M. de
Méttérnich que le maréchal Bazaine avait reçu l'or-
dre de traiter, en cas de retraite, les légionnaires
autrichiens comme les troupes françaises et d'as-
surer à ceux qui en e^r.imeront le désir le libre
retour dans leurs foyers.
Vienne 6 décembre.
Le Journal de Vienne, répondant aux bruits d'une
prétendue tension entre l'Autriche et la Russie, dit
savoir de source certaine que les relations entre les
deux gouvernements sont tout à fait amicales, et
qu'il ne s'est rien passé qui puisse être considéré
comme étant de' nature à troubler ces relations. Du
côté de l'Autriche, il n'y a pas eu dé concentration
de troupes en Gallicie effectuée pu sgnplement pro-
jetée. De même il n'ya eu, du côté» de la Russie,
•ucun mouvement militaire dépassant les bor-
nes d'un mouvement régulier et de nature à ins-
pirer la moindre appréhension.
̃̃̃'̃̃ Prnjt». ̃̃
Hanovre, 5 décembre.
Un décret royal autorise le gouverneur général
du Hanovre à suspendre irrévocablement les em-
ployés qui ne répondent pas aux intentions du gou^
vernement, à envoyer dans la forteresse de Min-
den les militaires hanovriens qui prendraient part
à l'agitation contre le gouvernement; et enfin à
renvoyer devanfles conseils de guerre les, person-
nes qui se permettraient des insultes contre des
militaires revêtus de l'uniforme.
Berlin,; 5 décembre.
On lit-dans la Correspondance provinciale:
« Le projet de consitiition pour la Confédération
du Nord répond, avant tout, au besoin de pouvoir
unitaire et de développement national. M. de Bis-
mark a ehaque jour, comme autrefois une confé-
rence avec le roi. Le général de Room s'est chargé
de soutenir la discussion du budget de la guerre
devant les chambres.
.̃. EspagtiCi
° Madrid, 5 décembre, soir.
Le ministre de la marine a déclaré qu'il n'y au-
rait pas de recrutement pendant le premier seniesi
tre de 1867, la réserve actuelle étant suffisante.
Les frégates Berenguela et Numancia, qui ont fait
l'expédition du Pacifique, et qui sont actuellement i
stationnées à Manille, ont reçu l'ordre de revenir
ëalîspagne.
{Agence Bavas-BulHer.)
{Voir plus Join les dernières dépêches.)
̃•' '̃ .^kB– ̃
Je m'étais douté de tout cela, et je. suis
heureux d'apprendre, grâce a votre confidence,
que je ne m'étais pas trompé. Seulement j'igno-
re encore lequel de nous deux est le successeur
du prince.. ̃
C'est votre serviteur, répondit Edouard
'Devffie. v ̃
Me voilà tout à fait renseigné, et par con-
séqueat l'esprit en repos. Maintenant trompe-
rie pour tromperie, et naturellement nous se-
rons quittes.
Voilà qui est convenu, je vais commen-
cer dès demain à applaudir à tout ce que vous
leur avez proposé ce soir.
Parfait. Et Pascal serra chaleureusement
la main d'Edouard Deville.
Mais où nous revoir, au besoin ?
Ah diable, fit Pascal, rendu subitement
à la prudence que sa position d'homme marié
lui commandait il serait, je crois, indispensa-
ble que nos entrevues eussent lieu sur un ter-
rain neutre, afin d'éviter les rencontres fâcheu-
ses.
C'est juste.
Ecoutez, tous les soirs, depuis longtemps,
je viens après diner, de sept heures et demie
à huit heures et demie, au café du Grand-Bal-
con venez-y de même, et nous pourrons ainsi
nous entretenir régulièrement sans jamais ex-
citer de soupçons.
Ce n'est pas que ces dames, une fois confi-
nées à Saint-Germain.
C'est égal, reprit Pascal, trop de précau-
tions ne sauraient nuire. A demain, donc.
A demain..
Les nouveaux amis se séparèrent, et Henri
Pascal retourna chez lui en combinant le Jong
de sa route un petit mensonge pour s'excuser
de rentrer si tard au domicile conjugal.
Les deux amants de Valérie et d'Agathe ne
se doutaient^ertes pas que leur trame, si bien
ourdie qu'elle fût, était déjà aux trois quarts
emportée par son altesse le hasard.
~'i V
vr y
Vn vieil ami <1« la famille
Où diable me conduisez-vous, cocher?
dit tout à coup un voyageur qui avait pris un 1
L'Ajvnjexioiv -̃
r
ET L'OCTUOI SUR LA HOUILLE
Le moment approche où les usines éta-
blies dans l'ancienne banlieue.de Paris,
maintenant annexée à la ville, doivent être
assujetties au régime commun en ce qui con-
cerne la houille qu'elles consomment, et qui,
à partir du 1or janvier prochain, payera le
droit d'octroi, comme tous les autres com-
bustibles brûlés par de simples particuliers.
C'est là une mesure qui, quoique revêtue de
la sanction législative, soulèvede légitimes
réclamations, aussi bien dans l'intérêt de
l'industrie que dans celui de l'équité et des
vrais principes en matière d'impôt de ce
genre.
Ce que nous nous proposons d'examiner
ici, ce n'est point l'annexion elle-même,
passée aujourd'hui à l'état de fait irrévoca-
blement accompli et qui d'ailleurs avait sa
raison d'être. Mais ce que nous croyons in-
contestable, c'estqu'un acte de cette nature,
pas plus que tous ceux qui peuvent être
dictés par des considérations d'utilité publi-
que, ne peut s'accomplir, au préjudice de
droits légitimement acquis, sans une juste
et préalable indemnité, quelle que soit la
nature de ce préjudice. Or, c'est précisément
ce qui, selon nous, a été complétement mé-
connu ici.
Lorsque des constructions s'élèvent dans
la zone de défense d'une place forte, on sait
quelles ne sont que simplement tolérées, et
qu'elles sont exposées à être rasées en cas.
de siège. Ce cas arrivant, le propriétaire n'a
pas le droit de se plaindre. Il a coufu
sciemment un risque dont il doit subir lés
conséquences.
Mais lorsque des usines se sont établies
hors barrière pour n'avoir point à supporter
la lourde charge du droit qui grève la liÔuille
entrant dans Paris, leurs propriétaires n'ont
point été avertis qu'ils couraient la chance
d'être privés de cet avantage par la réunion
de la banlieue à la ville. Le fait de cette
réunion, entant qu'il a pour but ou pour ré-
sultat de soumettre au régime de l'octroi,
non de simples matières de consommation
individuelle, mais bien des matières spécia-
lement destinées à un emploi industriel, et
qui étaient précédemment exemptes de toute
charge de ce genre, porte donc une atteinte
formelle à un droit acquis et sacré.
Ainsi, comme on le voit, ce n'est pas con-
tre le principe même de l'octroi appliqué à
la banlieue annexée que nous nous élevons;
mais nous croyons qu'il y avait dans cette
application une importante distinction à fai-
re, sur laquelle on a fermé les yeux aux dé-
pens de l'équité.
Etant admis que l'annexion avait sa rai-
son d'être et qu'elle procure à tous les habi-
tants qu'elle englobe les avantages de la
cité, rien n'est plus juste que chacun d'eux
supporte une part des charges municipales,
qui ont pour cause principale le bien-être,
la sécurité dont elle jouit. Mais sur quelle
base la répartition doit-elle en être faite ?
Jusqu'ici, on n'en a pas trouvé de meilleure
que la consommation de certaines substan-
ces. Imposer. le citadin dans la mesure de
ce qu'il consomme, voilà en deux mots ce
qui constitue le système des octrois.
Ce mode de contribution n'est pas tou-
jours d'une égalité rigoureuse. On lui a ]
même trouvé de nombreuses imperfections,
dont nous n'avons pas l'intention de nous i
occuper ici. Ce que nous tenons à établir <
seulement, c est qu'en retour d'avantages
personnels, le citadin ne peut être assujetti
qu'à des -charges .personnelles dans la i
même proportion que tous les autres habi- <
tants, et qu'il ne peut être atteint dans sa <
position industrielle.
Il est admis toutefois que les substances (
absolument indispensables à son existence, I
telles que le pain ou les grains qui le pro- 1
duisent, l'eau, les vêtements doivent être t
affranchis de tout impôt de consommation. 1
Pourquoi le combustible ne jouit-il pas par- (
tout de la- même exception.? Est-il moins in- (
cabriolet à laplace de la Bastille, fauta d'en
trouver un au débarcadère du chemin de fer de
Lyon.
Où vous m'avez dit, monsieur, rue du
Bac, répondit le cecher.
Mais où sommes-nous donc maintenant ?
Rue Saint-Antoine.
Et ce grand bâtiment que j'aperçois au
bout, là-bas?
C'est la caserne Napoléon.
Comme tout cela est changé murmurait
le voyageur en regardant de tous côtés avec une
extrême surprise.
Voici la place de l'HôteUde-Ville dit bien-
tôt le cocher.
Quelle transformation
Et l'avenue Victoria qui lui fait face.-
Ah fit le voyageur de plus en plus éton-
né. Mais quelle est cette grande voie où
nous entrons?
C'est la continuation de la rue de Rivoli.
Peste c'est un vrai boulevard.
Voici maintenant la tour de Saint-Jacques
la Boucherie.
Vraiment? cette vieille tour qui avait les
pieds sur un tas d'immondices, et qui se haus-
sait au dessus d'un nombre, infini de fétides
masures pdur respirer plus à l'aise ?
Oui, monsieur, vous voyez qu'on lui a fait
de la place, tout en lui mettant une chemise
neuve.
Mais qu'est-ce ceci?
C'est le boulevard de Sépastopol.
Gommé on m'a changé le Paris de ma
jeunesse disait le voyageur.
Il y a longtemps que monsieur n'est venu
à Paris? démandale cocher.
Non, quelques années seulement.
–•Monsieur va pouvoir juger de l'achève-
ment du Louvre; le voilà là-bas, tout battant
neuf, à notre gauche.
–C'est merveilleux, c'est merveilleux, répé-
tait le voyageur, puis il ajouta en lui-même Et
cependant j'aurais préféré le revoir comme
jil était autrefois. Oui, il me semble que je
trouverais encore comme un reflet de mes vingt
ans sur toutes ses vieilles murailles.
Que dites-vous, monsieur, de la nouvelle
place du Palais-Royal?
C'est bien changé, comme le reste le Pa-
disperisable à la vie de l'homme civilisévfC^
lefpain et l'eau? Evidemment non. G®en|||
dant quelques municipalités ont crœpcflÉ^l
voir en faire l'objet d'une exceptinous n'attaquons pas, sinon dans .l'aTO)«Pj!i
tion exorbitante qui, selon nous, en e^^M^w
te, lorsqu'elle frappe le combustible tb|^|
ployé par l'industrie. • 7"
Nous comprenons donc que les 'habitants
de certaines villes puissent être tenus de
payer le droit qu'ils ont dene pas mourir
de froid et de faire cuire leurs aliments
Comme c'est une charge qui pèse sur tous,
elle ne lèse personne en particulier sinon le
malheureux. Biais celui-ci a la ressource des
chauffoirs publics là où il en existe.
Si donc le droit sur le combustible n'exis-
tait pas, il faudrait le suppléer par un équi-
valent sur d'autres objets, et, en vérité, on
ne voit pas ce que l'assujetti pourrait y ga-
gner, à moins cependant que ce droit .ne
pût être remplacé par une économie dans
les dépenses, ce qui serait infiniment préfé-
rable. Mais c'est là une question qui ne peut
être discutée incidemment. Elle tient à l'or-
ganisation même du régime. Nous l'exami-
nerons plus tard.
Mais puisque le droit sur le combustible
existe, nous ne demandons qu'une seule,
chose c'est qu'il soit supporté par chaque
habitant dans la proportion de sa consom-
mation personnelle et que sa consommation
industrielle en soit affranchie, pour éviter
les anomalies qui résultent du régime en
usage, et dont nous allons dire quelques
mots.
On croit généralement que le pain qui
supporte déjà une si lourde part de l'im-
pôt foncier et autres, ne paye rien à l'octroi
de Paris. Directement, cela est vrai mais
le combustible qui sert à sa cuisson paye
pour lui, et son -prix coûtant se trouve aug-
menté d'autant. Ici encore, c'est une con-
tribution qui pèse sur' tous les habitants.
Qu'ils la payent en miel ou en cire, le résul-
tat final est absolument le même. Mais voici
comment cet impôt peut cesser d'être répar-
ti également et par cela même froisser cer-
tains intérêts contrairement à la justice.
Par exemple, vienne le jour peu éloi-
gné, espérons-le où la vente du pain se-
ra entièrement libre partout, les boulan-
gers de la ville verront débiter à leurs -por-
tes du pain fabriqué hors barrière et cuit
avec du combustible qui n'aura rien payé à
l'octroi, ce sera là pour eux un désavantage
qui ne leur permettra de soutenir la con-
currence qu'en faisant le sacrifice du droit
qu'ils auront payé, sans compensation pos-
sible. Ce ne sera donc plus un droit de con-
sommation individuelle qu'ils supporteront,
mais bien un droit de production qui vien-
dra s'ajouter à leur patente et aggraver tou-
tes leurs charges.
Il _y a là une souveraine injustice qui
s'accentue bien plus encore en ce qui con-
cerne les usines de la banlieue annexée, en
ce que ces usines travaillent généralement
beaucoup plus pour le dehors que pour la
ville, et que le combustible qu'elles em-
ploient se transforme en quelque sorte eiv
produits qui, comme le pain, sont affranchis
de tout droit d'octroi, et qui, néanmoins, en
supportent indirectement un, même lors-
qu'ils sortent des barrières.
C'est donc là une charge. peu équitable,
qui non-seulement porte atteinte aux vrais
principes en matière d'impôts de consom-
mation, mais encore constitue une violation
flagrante des droits acquis. C'est, de plus,
un anachronisme évident. Ce n'est pas lors-
que le gouvernement redouble d'efforts pour
abaisser les barrières de la frontière que
nous devrions voir les douanes intérieures
prendre un plus grand développement et
contreminer les bienfaits du nouveau régime
économique.
Lorsque l'édilité parisienne, pour le per-
cement d'une rue nouvelle ou l'établisse-
ment d'un square, déloge un locataire en
possession d'unbail ayant date certaine, elle
ne fait aucune difficulté de l'indemniser. On
lui doit même cette" justice de reconnaître
qu'à cet égard elle agit avec conscience et-
équité. Pourquoi donc se départirait-elle de
lais-Royal regarde maintenant le Louvre ce
qu'il n'avait jamais pu faire.
Le véhicule passait sous une des voûtes qui
aboutissent à la place du Carrousel. ̃
Tenez, monsieur, voilà le vrai moment de
vous étonner, car nous allons passer devant la
cour Napoléon, poursuivit le cocher.
-En effet, répliqua le voyageur, c'est admi-
rable.
Quelques minutes après, lè cabriolet s'arrê-
tait vers le milieu de la rue du Bac, devant la
maison habitée par Henri Pascal.
Le voyageur en descendit, tenant une petite
valise à la main.
Attendez-moi là, cocher, et surtout ne vous
impatientez pas, lui dit-il.
Du moment, monsieur, que nous mar-
chons à l'heure, vous pouvez laisser mon che-
val s'endormir, il est assez paresseux pour ne
pas s'en plaindre.
Au bout d'une heure et demie, le voyageur
remonta dans le cabriolet en disant au cocher
8, rue de Richelieu.
Le cocher répéta
8, rue de Richelieu.
J'espère qu'elle existe encore? ditle voya-
geur.
Oh oui, monsieur; on n'en a guère abat-
tu qu'une demi-douzaine de maisons pour don-
ner un peu d'air au Théâtre-Français.
Le voyageur garda dès lors le silence; mais
il était visible que son esprit était préoccupé
de choses agréables, car un sourire de satisfac-
tion se dessinait de temps en temps sur ses
lèvres.
Arrivé à sa destination, il paya le cocher,lui
donna un large pourboire et s'élança dans la
maison.
Mras de Pradères ? demanda-t-il au con-
cierge.
Au deuxième, monsieur.
Le voyageur monta lentement l'escalier, tout
en passant une minutieuse inspection- de sa
toilette, comme quelqu'un qui ne veut offenser
le regard de personne à première vue. Arrivé
à la porte de Mme de Pradères, il parut se re-
cueillir un dernier moment et sonna enfin avec
toute la mesure d'un homme parfaitement élevé.
Un domestique parut aussitôt et l'introduisit
au salon.
Georges FATH.
~f'~ ~~k ~~fr,
BUREAUX D'ASOBHEWENT, 123, RUE MONTMARTRE
Vendredi 7 décembre 1B66;
3 MOIS tParis.l^wl.B«lâelaS«M) igfr*§0 1
ANNONCES. 8. PL OE LA BOURSE. ET 7, 8US CB§-HEfiOH
L'Administration se réserve Ie~ droit ctë modifier la rédaction des Alffioaeua
.Tout es qui concerne l'AdnaimsIraUça du JournaVaùH o'.ré sciresîs au Gérant
3i» Aimée
Les abonnes nouveaux recevront ce qui a
paru de te Ghànçebse des Rues (Martha la
Vielleuse), rûma^, par M. Armand Lapointe,
et du roman de M. Georgea Fat h les
ÀMOBRS'Hde PASSAGE.
PAR1S, 6 DÉCEMBRE 1866
&Jhtt«mfUi0tM£ raewrtersér iensemenr Tjïïe
plusieurs membres du parti tory ont adressé
à lord Derby la demande de convoquer le
Parlement en février prochain à Dublin, et
non à Londres. « Ils constatent, ajoute la
feuille anglo-française, que le parti radical
à l'intention d'organiser un nouveau mee-
ting dans Hyde-Park la veille de l'ouverture
du Parlement, et que ce .meeting, non-seu-
lement à cause des masses .réunies, mais
aussi à cause des conflits attendus entre le
peuple et la police, qui refusera l'entrée du
parc, ne pourra manquer d'intimider beau-
coup de membres de la Chambre des com-
munes..»' ù
Personne, à Londres et même en France,
ne croira un instant à de semblables démar-
ches ou à de pareils projets
Les hommes d'Etat de l'Angleterre, qu'ils
appartiennent au parti tory comme au parti
\yhifv ont la sage.coutume de ne pas crain-
dre la liberté ,-et de ne «pas en redouter les
manifestations, l^ras, au centeaife, l'accep-
tëtot et la pfàfifepient eommePTa condition
ipme de ladignité et de la vie.
La jeijrnéÈéa & décembre n'a, d'ailleurs,
pas été de nature à modifier ces sentiments.
Woe lecteurs crirt trduvëdans nos lettres de
Londres le récit. détaUjlé de cette promenade
réformiste, à -laquelle ont pris part 20 à
25,000 individus, au milieu d'une popula-
tion éloignée \Je teste inquiétude et sympa-
thique aux hommes, lors même qu'elle ne
l'était pas à la cause.
Quand il s'agit de l'Angleterre et des ma-
nifestations parfois bruyantes de la vie pu-
Wique dan§ ce pays, on se prépare une in-
"étitàble déception si l'on conçoit de grandes
craintes ou dé vastes espérances au sujet
des incidents qui se produisent. C'est, dit-
on, le flot démocratique qui monté, il va en-
vahir et emporter les institutions de la vieille
Angleterre. Voilà, ajoutent les uns, ce que
ménage aux peirples' la pratique ardente de
la liberté voilà, disent les autres, la vic-
toire qui est promise à la démocratie; cette
journée annonce le prochain avènement des
radicaux au pouvoir.
Nous ne croyons ni l'un ni l'autre les
ins titutioas ang laises a'ont pas cette fragilité
et, pour reprendre la même image, ce n'est
pas le flot démocratique qui monte, c'est le
flot national qui coulé; large, puissant, tan-
tôt plus lent ou tantôt phisrapide, fatale-
ment mêlé, mais n'entraînant dans son cours
que Ce qui tombe des institutions politiques
sous l'inflexible loi de la transformation
des peuples.
L^s journaux avaient annoncé une im-
mense manifestation. Eh bien, le samedi,
4 8r décembre ,ii&:Bourse de Londres s'est
fermée sans que -la moindre impression se
fût produite sur les .cours;' et le lundi 3,
pendant que Je cortège défilait dans quel-
ques-unes des rues. les plus riches et les
plusfpopuleuses de Londres, les transac-
tion! reprenaient au Stock-Exchange sans
qu'il -soit possible de constater sur cette
échelle si mobile des valeurs la trace même
d'une émotion passagère.
Cette confiance est le trait le plus ca-
ractéristique de la force des institutions po-
litiques et sociales en Angleterre, pays heu-
reux et vraiment libre, car dans le mouve-
mept passionné ,;de.s esprits de notre temps,
il iJnôçeJces'd^uxinôts d'une portée symé-
trique icomçae^ les oscillations d'un balan-
cier:, la réaction et la résolution
̃•̃• ;fco:;=. l
L'essai du régime représentatif que le
vicé-rbi d'Egypte entreprend dans .ses Etats i
paraît contrarier visiblement la politique
russôi ;!Le Nord en a^ dès le premier jour, ] t
riensementTïïïe 1
FTOLP^S M LA P&ESSE
Bt 7 DÊdEMBàE 186S
̃̃ïa-&.uï; V" ̃̃.̃.̃̃- .̃̃
LES imm DE PâSMfîE
Je^vais d'un mot vous mettre au fait:
un mariage secret est un mariage dont les
grands journaux de Paris ne disent jamais rien
à'ieuf quatrième page.
–El vous vous yprenez pourça?ditEdouard
Deville, avec une euriosité- visible.
Ah je vois qu'il vous faut tout mon se-
cret le voici donc Nous louons, Agathe et
moi, chacun de son côté, une maison dans le
département le plus voisin de Paris, et, au bout
de six mois, lorsque nous avons acquis le droit
de bourgeoisie, nous nous marions dans la mai-
rie et dans l'église du lieu.
CbHament? s'écria Edouard Deville.'
C'est-à-dire que je la repais jusque-là de
cette espérance, et que j'en profite pour l'atten-
drir.jusqu'à la faiblesse. Puis, je me sous-
trais à ses regards après ce temps d'épreuves,
à moins.
A moins?
A moins qu'elle ne renonce d'elle-même
à son idée matrimoniale que je trouve sauere-
nue.
Scélérat Mais savez-vous que ce n'est
pas non plus trop mal imaginé?
N'est-ce pas? Que voulezrvous? il faut
savoir se défendre. Seulement, votre appui ne
me sera pas inutile pour mener cette légère in-
trigue à bonne fin. Tantôt, sous prétextede con-
seils, vous appuierez mes résolutions dont je
vous informerai d'avance; tantôt- vous aurez
1 air de vous défier de moi pour mieux cacher
votre propre jeu. Et finalement, nous les fe-
Ce roman peut être reproduit par les journaux
qui ont va traité avec la Soeiété des Gens de let-
res, Traduction réservée.
manifesté une extrême mauvaise humeur.
Aujourd'hui, ce journal en fait un sujet
d'attaque contre la poMtique française; il
y voit tout à la fois « une tentative qui
pourrait n'être que ridicule, mais qui de-
vient .périlleuse et inquiétante », et « un
germe de complications européennes. »
Le Nord essaye d'abord de montrer qu'il
y a la un sujet de refroidissement entré la
France et l'Angleterre, qui pourrait consi-
dérer l'avénement,de lajpolùà^uè ccnjatito-
tiennelle au Caire comme une « seconde ex-
pédition d'Egypte dans le domaine des
̃idées. » Maisonn'apasi'habitudeàSaint-Pé-
tersbourg de prendre si fort à cœur les inté- 1
rêts de l'Angleterre en- Orient; on n'y re-
connaît aussivolontiers la légitimité de l'in-
fluence anglaise en Egypte que lorsqu'on
a l'espoir de faire admettre, en retour, les!
prétentions de la Russie sur Gonstantinople.
Ce qui paraît surtout alarmer le Nord,ï
c'est l'appréhension que le- régime représen-'
tatif, essayé au Caire, ne s'implante un jour
à Constantinople. Tout ce qui assurerait
aux chrétiens d'Orient les légitimes satis-
factions auxquelles ils ont droit, tout ce
qui pourrait constituer un terrain de mu-
tuelle entente et d'action commune entre
les rayas et les musulmans, aurait pour ré-
sultat de consolider la domination turque et
d'ajourner la réalisation des convoitises rus-
ses. On comprend à merveille que la Russie
voie avec déplaisir son influence et=sa poli-
tique battues en brèche sur le seul terrain
où elle ne puisse soutenir la- lutte lef terrain
des idées et du progrès moral.̃̃
La mauvaise humeur du Nord prouve
que les conquêtes de la France sur ce ter-
rain ne sont pas aussi chimériques et aussi
vides de résultats qu'il Veut bien le dire. Si'
l'appui que, la France donne à. tantes les ten-è è
talives généreuses était nécessairement in-
fructueux, la Russie n'en prendrait pas au-
tant d'ombrage, et le Nord n'accumulerait
pas péniblement les épigrammés et les do-
léances suivantes
A franchement parler, pour en revenir a l'E-
gypte et à la Turquie, nous craignons, que la poli-
tique française suivie en ce moment en Orient ne
s'inspire un peu trop des errements de l'expédi-
tion de Chine, etque les questions de principes, de
propagande et de doctrines, à défaut sans doute
d'intérêts pratiques de commerce et de froatières,
ne constituent son objectif exclusif, ici beaucoup
moins justifié et beaucoup plus scabreux que dans
la guerre contre leGéleste-Empire.
Convertir les. Chinois, et les Coréens au catholi-
cisme est œuvre Méritoire et logique chercher à
convertir les chrétiens grecs est à peu près aussi
rationBel que de chercher à faire fleurir à Constan-
linople et au Caire un système qui ne fonctionne à
Paris qu'avec les restrictions que l'on sait.
Nous ne voyons pas ce que la France, en assu-
mant une direction si paradoxale, peut gagner à
prendre une position hostile au sein de la chré-
tienté orisntale et à s'y rendre impopulaire. Nous
ne voyons pas davantage ce que l'Europe peut ga-
gner à un pareil résultat.
La politique des idées a, selon nous, ce tort, au
point de vue international, de brouiller les situa-
tions et de rendre les accords à peu près impossi-
bles. On peut toujours tabler avec les intérêts pra-
tiques. Ils sont clairs, définis, permanents. Les
idées, politiquement parlant, renferment toujours
par essence une part de chimère et d'utopie et sont
de nature variable, vague et illimitée.
C'est un terrain trop inconsistant pour qu'on
puisse y asseoir une enteate et une confiance réci-
proques. Or, si ces conditions, sont nécessaires,
c'est bien dans la question d'Orient, qui ne sau-
rait se résoudre, nous l'avons dit souvent, que par
l'accord franc et désintéressé des grandes puissan-
ces chrétiennes. (
Le prince de Galles, déjà beau-frère du
prince royal de Danemark et du prince royal
de Prusse, est aussi devenu, par le mariage
de la princesse Dagmar, le beau-frère du fu-
tur empereur de Russie. On a remarqué les
attentions multipliées dont ce prince a été
l'objet à Saint-Pétersbourg, et dont il a lais-
sé voir, avec la franchise et l'ouverture or-
dinaires de son caractère, qu'il était profon-
dément touché. Le Times a jugé à propos de
mettre un correctif aux effusions duprince
de Galles par un article destiné à démon-
trer le peu d'influence des alliances souve-
raines sur les relations internationales. Le
correspondant du Nord à Saint-Pétersbourg
répond à cet article de la; façon suivante
.Sans doute lé temps est passé où le système po-
litique européen reposait sur des alliances de fe-
rons pivoter comme des marionnettes, selon
nos seuls intérêts.
Et je dois veus aire que nous ne serons
pas trep de deux pour jouer cette petite comé-
die avec succès, car, ainsi que vous me le fai-
siez remarquer vous-même, le défaut de ces
dames n'est pas d'être crédules.
Je suis de votre avis, et peut-être il ne
serait pas inutile que vous, qui les connaissez
depuis longtemps, me missiez un peu au cou-
rant de leur caractère, voire même de leur
passé.
Ce que vous me demandez là est une vé-
ritable trahison' mais il est de ces petits for-
faits qu'en ne peut guère se refuser entre com-
plices. ̃
A la bonne heure s'écria Pascal.
Que vous di.rais-je bien ? fit Edouard De-
ville, sentant tout à coup la délicatesse de sa
position.
L'entière vérité, je vous en prie.
E.t si je blesse vos susceptibilités d'amou-
reux ?
Soyez sans crainte, j'ai toujours présumé
que ces demoiselles n'étaiént pas parfaites, et
je le leur pardonne diautant plus volontiers que
le contraire serait humiliant pour nous.
Puisque vous le voulez si franchement, je
vous dirai que votre idole momentanée est un
peu toton et qu'elle serait le pur reflet de sa
sœur, si sa nonchalance naturelle lui permet-
tait de l'imiter en tout. •
La nonchalance n'est pas à dédaigner chez
une maîtresse, dit Henri Pascal.
Ainsi, reprit, Edouard' Deville, sa colère
est sans effet, comme sans durée, et elle jure-
rait de vous assassiner ce soir, .qu'elle se con-
tenterait de vous mépriser le lendemain, et
cette mollesse de caractère est un des grands
griefs.de sa sœur contre elle.
M11* Valérie est plus violenté ? 2
Oh la tempête en personne i et une tem-
pête qui ne s'arrête qu'après avoir détruit ce
qui lui fait obstacle.
C'est peu rassurant pour vous, cher mon-
sieur, fit Pascal.
Oh moi, j'en ail'habitude, et je m'en tire
avec des précautions. Revenons à M118 Aga-
the. Elle est un peu coquette, et les soins qu'el-
le prend de sa personne occupent une bonne
partie de son temps. Elle aime assez qu'on
milles mais VYTexper lence a. démontré que de
pareils liens sijnt 4rpp' ^aibhîS pour entraver la
marche des événfesMÙilârj»s£ce à dire que les rap-
prochements personnels, les rapports d'affection et
de confiance que peuvent créer, entre les princes,'
des relations de parenté, soient absolument, indif-
férents au point de vus politique? Si les pactes dyr
nastiques-à long ternie et les influences de oamarilla
d'autrefois sont, et à bon droit, tombés- en désué-
tude, peut-on affirmer- «fue la foi et la cordialité
mutuelles entre chefs d'Etat ne soient d'aucun
poids? •
;Ua djoctfménl céi^r^apTodadé^écetntnenV,
comme/étant kudevise M 1* période actuelle, fe
principe de la liberté des alliances ne pourrait-on,
moiûs solennellement et avec {out autant de raison,
dire que l'ère présente est celle de la défiance gé-
nérale entre gouvernements et monarques? Quand
les alliances de famille n'auraient pour résultat que
de créer entre quelques souverains la conviction fl
qu'ils peuvent compter sur la parole et le caractèr e
les uns des autres, et d'éviter, ainsi, la cas échéant,
des malentendus, ne serait-ce déjà pas là une ga-
rantie, et psut-on méconnaître le rôle qu'ont joué
et que joueront encore en politique les malen-
tendus ? 9
Si quelque chose a surnagé au milieu de ce
grand naufrage du « concert européen », ce sont
précisément ces relations de souverain à souverain
qui sont en même temps des relations d'homme à
homme. C'est pourquoi, s'il est exagéré de dire
avec un journal français qu'il s'est tenu à Saint-
Pétersbourg un congrès, de princes, il ne l'est pas
moins de déclarer avec le Times que les fêtes de fa-
mille qui viennent de réunir pendant plusieurs se-
maines les princes royaux de Prusse, d'Angleterre
et de-Danemark à la cour de Russie, doivent né-
cessairement et absolument être de nulle influence
sur l'avenir potëtiqtJe.
La Chambré Ses députés de Berlin sem-
ble vouloir rester fidèle aux principes liber*
raux qui lui ont attir-é depuis quatre ans les!
disgrâces dp M. de Bismark. On mande, en
effet, de.Jferlin, que lâmotiori /du député
Hope (renyoyeraii jury 1m crimes; et délits
de presse) et celle du député Eberty (sup-
primer la saisie administrative des jour-
naux) f aKiefli fâ majorité dfeîa çotnmissttm1
de la justice, et qu'on peut en considérer l'a-i
doption par la Chambre comme certaine. On
craint, cependant, que ces proposition^ ne:
puissent pas passer à l'état de loi et qu'elles
soient repoùsséès par la Chambre des sei-
gneurs- et Te gouvernement.
Quel que soit le résultat définitif de seâ
efforts, nous applaudujonSj pour notre part,
à l'initiative de la Chambre prussienne. Et
pourtant ce n'est pas de Berlin que nous
pouvons attendre des exemples de liberté.
On écrit de Pari s au Nouvelliste de Rouen
Le bruit se répand qu'une note géra envoyée
prochainement au gouvernement des Etats-Unis,'
en réponse aux observations envoyées par M. S«-
ward au sujet de notre départ du Mexique; Cette
note rassurerait pleinement le' càbijiet de Wâshr
iggton, dont les alarmes, on' lé sait ici, n'îpnt jamais
été justifiées.. -•
Le sens de cette dépèche, en supposant
qu'elle existe, est suffisamment indiqué par r'
la note que le Moniteur a publiée hier matin.
Le correspondant du limes lui écrit dé
Vienne :•.̃̃ ̃̃. :• '̃:̃̃̃ --̃'>'
Les intrigues des agents rusSes, en Gallicie, com-
mencent à exciter l'attention. Il n'y a que peu de
temps, un certain Ivanow fut arrêté par des pay-
sans à Peçzenizyn, village de la Gallicie orientale,
et, après quelques mauvais traitements, livré aux
autorités. '̃'̃
Il affirma qu'il 'était natif de TulscîM, il avait
un passeport turc. Il ditque son but, en visitant la
GalliSie, était de faire1 des recherches archéologi-
ques et ethnologiques. 0
Comme ses explications n'étaient pas satisfaisan-
tes et qu'on avait trouvé ea sa possession des let-
tres compromettantes, on lui a enjoint de quitter le
pays, et, d'après le rapport de la Diète de Lem-
berg, il demanda à passer non pas en Turquie, mais
en Russie.
Un autre archéologue turc a été arrêté, il y a un
ou deux jours, .près de Cracovie. Il s'appelait Feli-
Bey, mais, examinant ses papiers, on a découvert
qu'il était natif de Courlande, qu'il s'appelait En-
gelbrecht et qu'il n'avait pas la moindre connais-
sance de la langue turque;
On écrit de Hanovre aux journaux an-
glais
Plusieurs habitants de cette ville ont été arrêtés
pour avoir insulté des soldats prussiens. Une nou-
velle proclamation du gouverneur vient d'être pu-S
bliée, exhortant le peuple à ne pas se prêlerauxin-
trigues du parti réactionnaire et antinational.
Antinational signifie, pour la première
fois, dans le langage d'un gouverneur de Ha-
l'admire;, mais il faut lui rendre celte justice
que, si elle aime la vie facile, elle a, comme sa
sœur, un grand fond d'ordre qui l'empêche d'ê-
tre gourmande, dépensière, et vraiment elle
eût fait une très honnête, petite bourgeoise, si
son père.
Son père?. le négociant du Havre don|
elles m'ont plusieursfois parlé ?
C'est vrai, j'oubliais qu'elles en ont faif
un négociant. "•̃
Quoi? 2
C'était un négociant en ports de lettres, un
simple facteur, je l'ai appris par hasard. Je
vous disais que M110 Agathe eût pu faire une
petite bourgeoise fort honnête, si son père lui
en avait donné les moyens, mais le bonhomme,
resté veuf, n'a pu que les lancer, ayant de mou-
rir. Vous m'avei dit que vous désiriez connaît
tre l'histoire de leur passé? fit Edouard Deville
en manière de parenthèse.
Sans doute, monsieur.
Je vous disais donc que leur père n'avait'
pu que les lancer dans le corps frétillant des
modistes.
Des modistes *>
Oui,' et où elles seraient demeurées les
personnes les plus vertueuses du monde. si.
si? .̃'̃•;
Vous voulez que je continue ? reprit tran-
quillement Edouard Deville.
Certainement.
Si. un prince étranger et un boursier pa-
risien ne s'étaient avisés de les faire briller au
premier rang. des femmes' de plaisir. pour
dire la chose décemment. Je dois ajouter que
le prince et le boursier ont été suivis d'autres
protecteurs.
Peste I s'écria l'architecte.
C'est ainsi.
Mais en ce moment ? demanda Pascal.
Oh 1 ces demoiselles ont acquis à cette
laide existence une vingtaine de mille livres de
rentes. ce qui a développé chez elles un goût
féroce pour la vie honnête. C'était tard.
En effet, dit Pascal, à qui. ces mets la
vie honnête donnaient uriejriinbre de-refiaords.
Trop tard, absolument trop tard, d'autant
plus que cela s'est compliqué de l'idée fixe de
prendre chacune un mari, Ce qu'on pourrait
aujourd'hui, en cette circonstance, appeler
une savonnette à vertu.
I novre antiprùssien. Toutes les révolutions
qui s'accomplissent par la force ont cette
prétention de. tout changer, jusqu'au seas
des mots..
Oirlit dans le bulletin hebdomadaire du
Moniteur dii soir au sujet de la situation re-
ligieuse, eajtalie ̃
Le retour des-évêques dans leurs diocèses a pro-
duit isub Isa populations iiaiientios uae impressi&n
Javorable, "et rien;ne paraU,d.ev.oif troubler la bon-
ne harmonie des autorités civiles et religieuses.
Les évêques rappelés au milieu de leurs ouailles
manifestent d'ailleurs des sentiments de concilia-
tion qui sont du plus heureux augure- lo plus im-
portant d'entre eux, le cardinal-archevêque de Na-
ples, vient d'adresser à son grand vicaire, charge
de le suppléer pendant son éloignemont, une lettre
qui semble inspirée par un sentiment vraiment
chrétien de charité et d'amour de la paix. Il faut
espérer que l'exemple donné par Mgr Siario-Sforza
sera suivi par tous les autres prélats. Le saint-pè-
re, de son coté, vient de donner une preuve mani-
feste de sa confiance' dans l'avenir et dans l'effica-
cité des garanties stipulées au profit du Saint-Siè-
ge, en convoquant à Rome tous les évoques de la
catholicité pour le 29 juin 1867, jour où le dix-
huitième .anniversaire séculaire du martyre de
saint Pierre doit être célébré dans la' capitale du
monde catholique.
La situation de Venise menace de deve-
nir extrêmement grave. Notre correspon-
dance d'Italie hous donne à cet égard des
détailsdu plus haut intérêt.
I^spcréteirede laj;é^eHon:
E. BAUER.
DfPÉjSBES ËLECTBÏQUES
Antrtehe.
̃> s '̃'̃" "̃ Vienne, B décembre.
La Gazette de Vienne (édition du soir) donne,
comme' une nouvelle certaine, Venant de Complet
gnfe,"qu'e l'iempyreur Napoléon a informé M. de
Méttérnich que le maréchal Bazaine avait reçu l'or-
dre de traiter, en cas de retraite, les légionnaires
autrichiens comme les troupes françaises et d'as-
surer à ceux qui en e^r.imeront le désir le libre
retour dans leurs foyers.
Vienne 6 décembre.
Le Journal de Vienne, répondant aux bruits d'une
prétendue tension entre l'Autriche et la Russie, dit
savoir de source certaine que les relations entre les
deux gouvernements sont tout à fait amicales, et
qu'il ne s'est rien passé qui puisse être considéré
comme étant de' nature à troubler ces relations. Du
côté de l'Autriche, il n'y a pas eu dé concentration
de troupes en Gallicie effectuée pu sgnplement pro-
jetée. De même il n'ya eu, du côté» de la Russie,
•ucun mouvement militaire dépassant les bor-
nes d'un mouvement régulier et de nature à ins-
pirer la moindre appréhension.
̃̃̃'̃̃ Prnjt». ̃̃
Hanovre, 5 décembre.
Un décret royal autorise le gouverneur général
du Hanovre à suspendre irrévocablement les em-
ployés qui ne répondent pas aux intentions du gou^
vernement, à envoyer dans la forteresse de Min-
den les militaires hanovriens qui prendraient part
à l'agitation contre le gouvernement; et enfin à
renvoyer devanfles conseils de guerre les, person-
nes qui se permettraient des insultes contre des
militaires revêtus de l'uniforme.
Berlin,; 5 décembre.
On lit-dans la Correspondance provinciale:
« Le projet de consitiition pour la Confédération
du Nord répond, avant tout, au besoin de pouvoir
unitaire et de développement national. M. de Bis-
mark a ehaque jour, comme autrefois une confé-
rence avec le roi. Le général de Room s'est chargé
de soutenir la discussion du budget de la guerre
devant les chambres.
.̃. EspagtiCi
° Madrid, 5 décembre, soir.
Le ministre de la marine a déclaré qu'il n'y au-
rait pas de recrutement pendant le premier seniesi
tre de 1867, la réserve actuelle étant suffisante.
Les frégates Berenguela et Numancia, qui ont fait
l'expédition du Pacifique, et qui sont actuellement i
stationnées à Manille, ont reçu l'ordre de revenir
ëalîspagne.
{Agence Bavas-BulHer.)
{Voir plus Join les dernières dépêches.)
̃•' '̃ .^kB– ̃
Je m'étais douté de tout cela, et je. suis
heureux d'apprendre, grâce a votre confidence,
que je ne m'étais pas trompé. Seulement j'igno-
re encore lequel de nous deux est le successeur
du prince.. ̃
C'est votre serviteur, répondit Edouard
'Devffie. v ̃
Me voilà tout à fait renseigné, et par con-
séqueat l'esprit en repos. Maintenant trompe-
rie pour tromperie, et naturellement nous se-
rons quittes.
Voilà qui est convenu, je vais commen-
cer dès demain à applaudir à tout ce que vous
leur avez proposé ce soir.
Parfait. Et Pascal serra chaleureusement
la main d'Edouard Deville.
Mais où nous revoir, au besoin ?
Ah diable, fit Pascal, rendu subitement
à la prudence que sa position d'homme marié
lui commandait il serait, je crois, indispensa-
ble que nos entrevues eussent lieu sur un ter-
rain neutre, afin d'éviter les rencontres fâcheu-
ses.
C'est juste.
Ecoutez, tous les soirs, depuis longtemps,
je viens après diner, de sept heures et demie
à huit heures et demie, au café du Grand-Bal-
con venez-y de même, et nous pourrons ainsi
nous entretenir régulièrement sans jamais ex-
citer de soupçons.
Ce n'est pas que ces dames, une fois confi-
nées à Saint-Germain.
C'est égal, reprit Pascal, trop de précau-
tions ne sauraient nuire. A demain, donc.
A demain..
Les nouveaux amis se séparèrent, et Henri
Pascal retourna chez lui en combinant le Jong
de sa route un petit mensonge pour s'excuser
de rentrer si tard au domicile conjugal.
Les deux amants de Valérie et d'Agathe ne
se doutaient^ertes pas que leur trame, si bien
ourdie qu'elle fût, était déjà aux trois quarts
emportée par son altesse le hasard.
~'i V
vr y
Vn vieil ami <1« la famille
Où diable me conduisez-vous, cocher?
dit tout à coup un voyageur qui avait pris un 1
L'Ajvnjexioiv -̃
r
ET L'OCTUOI SUR LA HOUILLE
Le moment approche où les usines éta-
blies dans l'ancienne banlieue.de Paris,
maintenant annexée à la ville, doivent être
assujetties au régime commun en ce qui con-
cerne la houille qu'elles consomment, et qui,
à partir du 1or janvier prochain, payera le
droit d'octroi, comme tous les autres com-
bustibles brûlés par de simples particuliers.
C'est là une mesure qui, quoique revêtue de
la sanction législative, soulèvede légitimes
réclamations, aussi bien dans l'intérêt de
l'industrie que dans celui de l'équité et des
vrais principes en matière d'impôt de ce
genre.
Ce que nous nous proposons d'examiner
ici, ce n'est point l'annexion elle-même,
passée aujourd'hui à l'état de fait irrévoca-
blement accompli et qui d'ailleurs avait sa
raison d'être. Mais ce que nous croyons in-
contestable, c'estqu'un acte de cette nature,
pas plus que tous ceux qui peuvent être
dictés par des considérations d'utilité publi-
que, ne peut s'accomplir, au préjudice de
droits légitimement acquis, sans une juste
et préalable indemnité, quelle que soit la
nature de ce préjudice. Or, c'est précisément
ce qui, selon nous, a été complétement mé-
connu ici.
Lorsque des constructions s'élèvent dans
la zone de défense d'une place forte, on sait
quelles ne sont que simplement tolérées, et
qu'elles sont exposées à être rasées en cas.
de siège. Ce cas arrivant, le propriétaire n'a
pas le droit de se plaindre. Il a coufu
sciemment un risque dont il doit subir lés
conséquences.
Mais lorsque des usines se sont établies
hors barrière pour n'avoir point à supporter
la lourde charge du droit qui grève la liÔuille
entrant dans Paris, leurs propriétaires n'ont
point été avertis qu'ils couraient la chance
d'être privés de cet avantage par la réunion
de la banlieue à la ville. Le fait de cette
réunion, entant qu'il a pour but ou pour ré-
sultat de soumettre au régime de l'octroi,
non de simples matières de consommation
individuelle, mais bien des matières spécia-
lement destinées à un emploi industriel, et
qui étaient précédemment exemptes de toute
charge de ce genre, porte donc une atteinte
formelle à un droit acquis et sacré.
Ainsi, comme on le voit, ce n'est pas con-
tre le principe même de l'octroi appliqué à
la banlieue annexée que nous nous élevons;
mais nous croyons qu'il y avait dans cette
application une importante distinction à fai-
re, sur laquelle on a fermé les yeux aux dé-
pens de l'équité.
Etant admis que l'annexion avait sa rai-
son d'être et qu'elle procure à tous les habi-
tants qu'elle englobe les avantages de la
cité, rien n'est plus juste que chacun d'eux
supporte une part des charges municipales,
qui ont pour cause principale le bien-être,
la sécurité dont elle jouit. Mais sur quelle
base la répartition doit-elle en être faite ?
Jusqu'ici, on n'en a pas trouvé de meilleure
que la consommation de certaines substan-
ces. Imposer. le citadin dans la mesure de
ce qu'il consomme, voilà en deux mots ce
qui constitue le système des octrois.
Ce mode de contribution n'est pas tou-
jours d'une égalité rigoureuse. On lui a ]
même trouvé de nombreuses imperfections,
dont nous n'avons pas l'intention de nous i
occuper ici. Ce que nous tenons à établir <
seulement, c est qu'en retour d'avantages
personnels, le citadin ne peut être assujetti
qu'à des -charges .personnelles dans la i
même proportion que tous les autres habi- <
tants, et qu'il ne peut être atteint dans sa <
position industrielle.
Il est admis toutefois que les substances (
absolument indispensables à son existence, I
telles que le pain ou les grains qui le pro- 1
duisent, l'eau, les vêtements doivent être t
affranchis de tout impôt de consommation. 1
Pourquoi le combustible ne jouit-il pas par- (
tout de la- même exception.? Est-il moins in- (
cabriolet à laplace de la Bastille, fauta d'en
trouver un au débarcadère du chemin de fer de
Lyon.
Où vous m'avez dit, monsieur, rue du
Bac, répondit le cecher.
Mais où sommes-nous donc maintenant ?
Rue Saint-Antoine.
Et ce grand bâtiment que j'aperçois au
bout, là-bas?
C'est la caserne Napoléon.
Comme tout cela est changé murmurait
le voyageur en regardant de tous côtés avec une
extrême surprise.
Voici la place de l'HôteUde-Ville dit bien-
tôt le cocher.
Quelle transformation
Et l'avenue Victoria qui lui fait face.-
Ah fit le voyageur de plus en plus éton-
né. Mais quelle est cette grande voie où
nous entrons?
C'est la continuation de la rue de Rivoli.
Peste c'est un vrai boulevard.
Voici maintenant la tour de Saint-Jacques
la Boucherie.
Vraiment? cette vieille tour qui avait les
pieds sur un tas d'immondices, et qui se haus-
sait au dessus d'un nombre, infini de fétides
masures pdur respirer plus à l'aise ?
Oui, monsieur, vous voyez qu'on lui a fait
de la place, tout en lui mettant une chemise
neuve.
Mais qu'est-ce ceci?
C'est le boulevard de Sépastopol.
Gommé on m'a changé le Paris de ma
jeunesse disait le voyageur.
Il y a longtemps que monsieur n'est venu
à Paris? démandale cocher.
Non, quelques années seulement.
–•Monsieur va pouvoir juger de l'achève-
ment du Louvre; le voilà là-bas, tout battant
neuf, à notre gauche.
–C'est merveilleux, c'est merveilleux, répé-
tait le voyageur, puis il ajouta en lui-même Et
cependant j'aurais préféré le revoir comme
jil était autrefois. Oui, il me semble que je
trouverais encore comme un reflet de mes vingt
ans sur toutes ses vieilles murailles.
Que dites-vous, monsieur, de la nouvelle
place du Palais-Royal?
C'est bien changé, comme le reste le Pa-
disperisable à la vie de l'homme civilisévfC^
lefpain et l'eau? Evidemment non. G®en|||
dant quelques municipalités ont crœpcflÉ^l
voir en faire l'objet d'une excepti
tion exorbitante qui, selon nous, en e^^M^w
te, lorsqu'elle frappe le combustible tb|^|
ployé par l'industrie. • 7"
Nous comprenons donc que les 'habitants
de certaines villes puissent être tenus de
payer le droit qu'ils ont dene pas mourir
de froid et de faire cuire leurs aliments
Comme c'est une charge qui pèse sur tous,
elle ne lèse personne en particulier sinon le
malheureux. Biais celui-ci a la ressource des
chauffoirs publics là où il en existe.
Si donc le droit sur le combustible n'exis-
tait pas, il faudrait le suppléer par un équi-
valent sur d'autres objets, et, en vérité, on
ne voit pas ce que l'assujetti pourrait y ga-
gner, à moins cependant que ce droit .ne
pût être remplacé par une économie dans
les dépenses, ce qui serait infiniment préfé-
rable. Mais c'est là une question qui ne peut
être discutée incidemment. Elle tient à l'or-
ganisation même du régime. Nous l'exami-
nerons plus tard.
Mais puisque le droit sur le combustible
existe, nous ne demandons qu'une seule,
chose c'est qu'il soit supporté par chaque
habitant dans la proportion de sa consom-
mation personnelle et que sa consommation
industrielle en soit affranchie, pour éviter
les anomalies qui résultent du régime en
usage, et dont nous allons dire quelques
mots.
On croit généralement que le pain qui
supporte déjà une si lourde part de l'im-
pôt foncier et autres, ne paye rien à l'octroi
de Paris. Directement, cela est vrai mais
le combustible qui sert à sa cuisson paye
pour lui, et son -prix coûtant se trouve aug-
menté d'autant. Ici encore, c'est une con-
tribution qui pèse sur' tous les habitants.
Qu'ils la payent en miel ou en cire, le résul-
tat final est absolument le même. Mais voici
comment cet impôt peut cesser d'être répar-
ti également et par cela même froisser cer-
tains intérêts contrairement à la justice.
Par exemple, vienne le jour peu éloi-
gné, espérons-le où la vente du pain se-
ra entièrement libre partout, les boulan-
gers de la ville verront débiter à leurs -por-
tes du pain fabriqué hors barrière et cuit
avec du combustible qui n'aura rien payé à
l'octroi, ce sera là pour eux un désavantage
qui ne leur permettra de soutenir la con-
currence qu'en faisant le sacrifice du droit
qu'ils auront payé, sans compensation pos-
sible. Ce ne sera donc plus un droit de con-
sommation individuelle qu'ils supporteront,
mais bien un droit de production qui vien-
dra s'ajouter à leur patente et aggraver tou-
tes leurs charges.
Il _y a là une souveraine injustice qui
s'accentue bien plus encore en ce qui con-
cerne les usines de la banlieue annexée, en
ce que ces usines travaillent généralement
beaucoup plus pour le dehors que pour la
ville, et que le combustible qu'elles em-
ploient se transforme en quelque sorte eiv
produits qui, comme le pain, sont affranchis
de tout droit d'octroi, et qui, néanmoins, en
supportent indirectement un, même lors-
qu'ils sortent des barrières.
C'est donc là une charge. peu équitable,
qui non-seulement porte atteinte aux vrais
principes en matière d'impôts de consom-
mation, mais encore constitue une violation
flagrante des droits acquis. C'est, de plus,
un anachronisme évident. Ce n'est pas lors-
que le gouvernement redouble d'efforts pour
abaisser les barrières de la frontière que
nous devrions voir les douanes intérieures
prendre un plus grand développement et
contreminer les bienfaits du nouveau régime
économique.
Lorsque l'édilité parisienne, pour le per-
cement d'une rue nouvelle ou l'établisse-
ment d'un square, déloge un locataire en
possession d'unbail ayant date certaine, elle
ne fait aucune difficulté de l'indemniser. On
lui doit même cette" justice de reconnaître
qu'à cet égard elle agit avec conscience et-
équité. Pourquoi donc se départirait-elle de
lais-Royal regarde maintenant le Louvre ce
qu'il n'avait jamais pu faire.
Le véhicule passait sous une des voûtes qui
aboutissent à la place du Carrousel. ̃
Tenez, monsieur, voilà le vrai moment de
vous étonner, car nous allons passer devant la
cour Napoléon, poursuivit le cocher.
-En effet, répliqua le voyageur, c'est admi-
rable.
Quelques minutes après, lè cabriolet s'arrê-
tait vers le milieu de la rue du Bac, devant la
maison habitée par Henri Pascal.
Le voyageur en descendit, tenant une petite
valise à la main.
Attendez-moi là, cocher, et surtout ne vous
impatientez pas, lui dit-il.
Du moment, monsieur, que nous mar-
chons à l'heure, vous pouvez laisser mon che-
val s'endormir, il est assez paresseux pour ne
pas s'en plaindre.
Au bout d'une heure et demie, le voyageur
remonta dans le cabriolet en disant au cocher
8, rue de Richelieu.
Le cocher répéta
8, rue de Richelieu.
J'espère qu'elle existe encore? ditle voya-
geur.
Oh oui, monsieur; on n'en a guère abat-
tu qu'une demi-douzaine de maisons pour don-
ner un peu d'air au Théâtre-Français.
Le voyageur garda dès lors le silence; mais
il était visible que son esprit était préoccupé
de choses agréables, car un sourire de satisfac-
tion se dessinait de temps en temps sur ses
lèvres.
Arrivé à sa destination, il paya le cocher,lui
donna un large pourboire et s'élança dans la
maison.
Mras de Pradères ? demanda-t-il au con-
cierge.
Au deuxième, monsieur.
Le voyageur monta lentement l'escalier, tout
en passant une minutieuse inspection- de sa
toilette, comme quelqu'un qui ne veut offenser
le regard de personne à première vue. Arrivé
à la porte de Mme de Pradères, il parut se re-
cueillir un dernier moment et sonna enfin avec
toute la mesure d'un homme parfaitement élevé.
Un domestique parut aussitôt et l'introduisit
au salon.
Georges FATH.
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