Titre : La Presse
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1866-11-24
Contributeur : Girardin, Émile de (1806-1881). Directeur de publication
Contributeur : Laguerre, Georges (1858-1912). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 24 novembre 1866 24 novembre 1866
Description : 1866/11/24. 1866/11/24.
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Grande collecte... Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail
Description : Collection numérique : La Grande Collecte Collection numérique : La Grande Collecte
Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/03/2008
Bambd& S4 novembre
3 MMS.;(&4~~). i~- rr.
BUa!tUX9'~NNEMENT/)23.mEm6NIMaRTRE
Samedi. S4 novembre R8@6
.3MMS~rise:~r!
AK!i6N!:ES,S.PL.DELRBOURSE,ET7.RUECOO-i!ÉMM
ToutcequiconcernerAdministrattonduJonrnaldoitÈtreadresséauG~et~
'.T:?
3~ Année
L'Administration se réserve le droit de. modifier la rédaction des Annonces
Les abonnes nouveaux recevront ce qui 1
a paru delà CHANTEUSE oss RuES (~o~/M
~Fte~~ttse), roman, par M. Armand Lapointe.
~ÀR!S, 23 NOVEMBRE t866
Le télégraphe nous apprend que l'organe
ofadeu~deM. deBismark, la Gaxe J'~MaM<~Me e~M~orc!, nous a fait l'honneur
de nous prendre directement à partie, et a
déclaré que nos informa.tions sur les rap-
ports des cours de Berlin et de Saint-Pé-
tersbourg sont dénuées de fondement.
Nous attendons la G~zeMe~e ~Memc~ne
dM~Vord avec une curiosité que nous ne.dis-
simuIoD~pas.
Unous tarde de savoir si la feuille de
BerHn.apporte quelques arguments et quel-
ques preuves à l'appui de sa déclaration, ou
si elle se borne a/une dénégation pure et sim
pie, du genre de celles qu'elle opposait, dans
les premiers mois de cette année, à l'exis-
tence'd'une alliance ou'ensivc et défensive
entre la Prusse et l'Italie.
Il &n est des alliances comme des em-
pruats on les nie invariablement jusqu'à
l'heure eu la réalité déchire tous les voiles.
La discussion, générale du budget en
Prusse a été close très promptement; elle a
cependant donné lieu à tm incident assez
vil qui a été provoqué par l'un des orateurs,
M. Groote.
Ce député s'est élevé avec beaucoup de
force contre l'abdication du parti libéral.
Nous croyons intéressantde donner un ré-
sumé de sesebservsLtiôns:
M.j&rOjQ~peB'M que, dams !& discussion proli-
jBinaire; le budget doit être adopté ou rejeté ea en-
tier. L'année passée, on a proposé ce mode de dis-
cussion pour rejeter le budget ..aujourd'hui ou le
propose pour l'adopter.
Quant a moi, je me prononce pour !e rejet, parce
que l'adoption du budget h'amëMrait qu'upe mau-
vaise situation provisoire. Où trouvons-nous dans
le budget un aperçu des frais immenses- que coû-
tera la formation de nouveaux corps d'armée?
Nous pouvons à cette occasion jeter un coup
d'œit sur les malheureuses incorporations q<;i y
ont été opérées. (Le président rappelle FoMtear A
la question). Le budget qui vous a été soumis ne
vaut pour ainsi dire pas la peine d'être mis en de-
libération. (Rumeurs.)
Le grief prihctpat qu'on alMguait contre ta réor-
ganisation de l'armée consistait dans la charge ex-
clusive qui en résumait pour le pays;.cependant Jes
allégements promis no sont pas accordés. (Inter-
ruptions.) ;<-
J'espère que; 1e'peuple verra comme on Sauve-
garde ici :1~ liberté de fa parole, et qu'il viendra un
autre temps. (Oh );ohty Messieurs, je déteste le
revirement qui s'est opère dans le parti libéral. On
veut couvrir par des apparences extérieures des a-
bus intérieurs. (Le président rappelle l'orateur à la
qùestion:)'ïte peapte nnim par ouvrir lesyeox, et
.i! ne restera d'autre ressource que d'appeler sa for-
ée à un nouveau eombat.
.La CoTre~o&HJaKce russe, tprès avoir énu-
rneré les récentes mesures prises Saint-
Pétersbourg, ajoute:
Voilà de graRd~p6ro!grëS'réaliser, sans doute. L&
commune est ~RtMchie Gemme l'indrvidu niais
il est impossible .de. dissimuler qne ragriculture
surtout ne a'estpaasen~ore reteyée des coups portés
coDtre eile par l'ancien régime et par !a derDiëre
icsurrection.
Heureusement te mal esfrecennu et le remède a
peu près trowé~ Tdes tNesuces; législatives eoBcer-
aanHay~pte~desbieBS dans les provinces occiden-
tales sont à l'étude .et De tarderont pas à être appti-
qnées. H tant s'aveugler volontairement pour ne
pas Yoir l'esprit de suite qui; caractérise les réfor-
mes,successivement, enttepnees en Pologne.
To~les.brNits quel'oa a faittCourir à diverses
époq~es~ .et qu~-nons .avons démentis en leur
temps,*tpmbent levant'les faits. La volonté du
gouvernement est~ébranlaMe; les personnes peu-
ventcj&anger, le système suivi jusqu'à présent sera
continue, car seul il peut assurée. 1& bien-être des
Biasses~etmnôm~Maps que notre propre) se&urité.
Les î~ps ~i~pr~èdent, aËràient dictées
paruQsentjsneBt'de-nM'veté ridicale, si eltes
ae contenaient !a plus cruelle ironie.
Qui est-ce qm-BM~B-éeute, dans toute' Il
l'Europe et.ds~nslemonde civilisé, t'espn~
desutte qui caractérise les ~FORMES accom-
plies par la Russie en Pologne? Ces r~/brmes,
c'est TanéantissemMit d'un peuple dans sa .I
fdi,,dàas sa Iangu&, dans tout ce qui consti- 1
tue son existence matérielie et morale, par ¡
]afonBet~N'e';Tdes écoles nationales, par la i
~ËTÛNDE~M~ PIt,ES~~
-'BC'S4-NOVm!BBEi866
LA ~A~T~~E pE§ RUES
.yers~dij, un commissionnaire'm'apporta, a
la place du billet que j'attendais, 'unpii volu-
mineux.~ebrisai le cachet, et parmi de nom-
breux feuillets, je trouvti le billet suivant
a~J'ai-appris toute la vérité au duc, sans lui
parler, cependant, de l'étrange .apparition de
ton jardin. C'est le plus digne et le plus géné-
reux dét hommes! Sa conSanceenmoiest si
complète, qu'il veut te voir, te connaître, t'ou-
vrir sa maison.
B Je lui ai dit que tu quittais Paris pour quel-
que temps et qu'il devrait attendre ton retour..
Ce mensonge m'it été pénible~ mais il était né-
cessaire je ne veux pas que tu franchisses le j
seuil de l'hôtel; car cette visite serait suivie
de mille autres, et il arriverait un jour où je
n'aurais peut-être plus la force de te repousser,
J'ai passé la nuit a écrire, pour toi, la Un de
mon récit interrompu hier. Je te l'envoie. J'é-
prouve, cematin, je ne sais quel malaise sacs
nom auquel viennent se joindre dez éMouisse-
ments c'est sans doute l'eSët de la fatigue.
Mais en bonne santé ou mafade, je serai a
quatre heures au .parc dp Monceau. Je ne
veux pas que cette journée se passe sans t'ex-
primer tout le bien que m'a fait ta longue let-
tre d'hier soir, et sans te dire'que le meilleur
auxiliaire de ton amour c'est mon faible cœur
qui livre, a toua les instants, un combat achar-
né à matends pour m'aborder que la voiture ait quitté
la promenade. Ta x Martba. ))
JSBpï~a~~BaB~fi~e npar 1~ journaux qm ont
tràite'&YëoTa'So~ëdesG~NsdeltKres.
f- ? :a
persécution religieuse, par la spoliation~des:
biens, sans parler en outre de ces torturer
Individuelles qui commencent sur les gran~
des routes de la Russie pour aller se conït='
nuer en Sibérie jusqu'à la mort.
Les organes de la Russie n'ont pas d'in-
crédules à réfuter a cet égard; et c'est un
soin superflu de venir nous assurer que cette
œuvre de destruction ne sera ni abandonnée
ni même suspendue.
La volonté du gouvernement du czar est
inébranlabie à cet égard la Correspondance
t'HSsel'afGrme avec uncertain orgueil, comme
si ce n'était pas cette implacable impassibi-
lité de la politique russe devant les douleurs
de tout un peuple qui frappe la Russie, vis-à-
vis de tous les esprits libéraux et généreux,
d'une-sorte d'isolement et de réprobation.
Les Etats du Sud de l'Allemagne restés
indépendants cherchent à protéger l'autono-
mie saxonne. On dit que la Bavière a Infor-
mé le cabinet de Dresde que les relations
diplomatiques entre la Bavière et la Saxe
ne seraient pas supprimées. Le Wurtem-
berg, Bade etDarmstadt auraient fait desdé-
clarations analogues. La forte position stra-
tégique de la Saxe fait que les Etats du Sud
ne se résignent pas à voir absorber complé-
tement ce pays par là Prusse, sous les ap-
panencesde la Confédération du Nord.
Le correspondant, habituellement bien
informé, du ./OM?'na~eF''u~eHes, à Florence,
lui exprime la conviction que la France tien-
dra énergiquement la main à l'observation
des engagements pris. par l'Italie, et que
l'exécution ndèle de la convention de sep-
tembre rencontrera, de la part du gouver-
nement italien, moins de difficultés qu'onne
le suppose.
Qui est enchanté? C'est le roi. Je ne vous ai pas
laissé ignorer que ses sentiments, étaient sincère-
ment, froisses à 1 idée de 1 attentat qu'on voulait
couvrir desoa nom. H a eu .des torts immenses,
m~is pas celui de vouloir dépouiller le saint-nère
du peu que ta révolution lui a permis de coB~r-
ver. S'il dépendait de lui, l'accord ne serait pl~s
.d'une i;opos;ib lité radicale. Tout son entourage
[ae)'ai'!irme,et je le connais assez pour ne pas
.être éteigne de croireà ces affirmations.
Vous me demanderez peut-être de quelle manière
les choses s'arrangeront avec la Chambre? Notez
qu'à part la gauche proprement dite, l'annexion
de Rome rendrait soucieux le plus grand nombre
de nos députés. La perspective d'avoir sur les bras
toute la catholicité ne sourirait que médiocrement
à ces messieurs, et s Us faisaient bonne contenance,
c'était de peur'qu'onaeles accusât de palinodie.
Le pouvoir exécutif ayant pris les devants, ils se
réfugieront derrière lui et feront chorus en invo-
quant la raison d'Etat.
D'ailleurs, la Vénétie va nous envoyer un ren-
fort de cinquante voix, et tout porte à croire que le
parti de la modération et de la prudence y trouvera
un appoint déoisif, ce qui est a désirer sous tous
les rapports. On parle dans cette prévision de plu-
sieurs combinaisons ministérielles, d'une particu-
lièrement où M. Rattazzi figure au premier rang.
'Je ne crois pas à un ministère Rattazzi je suis
plutôt porté à croire à un ministère Menabrea, de-
Tenu l'homme de la situation depuis le succès qu'il
a obtenu à Vfe.nne..
Le ~Vbu'ueHt'ste de jRouen exprime, dans sa
correspondance de Paris, le regret que le,
~om tions du public, soit en afBrmant, soit en in-
jSrmant le fait du départ de l'empereur Maxi-
milieu
Tandis que, suivantes uns, ajoute le correspon-
dant de cette feuille, l'empereurMaximilien aurait
quitté Mexico et se serait embarqué à la Vera-Cruz,
sous l'empire d'une exaltation cérébraie, pareille à
celte de l'impératrice Charlotte, d'attirés expliquent
ce départ par le manque d'argent, les caisses de
l'Etat étant littëraletutnt à sec, et le jeune empe-
reur n'emportant avec lui, pour tout débris de sa
fortune, que ~80,000 francs, dont la majeure par-
tie lui aurait été fournie par quelques amis dé-
Youës.
Pour notre part, nous concluons du silen-
ce du journal of&ciel que le gouvernement
t n'a pas d'information certaine sur la réso-
lution ~qu'aurait, prise et ~exécutée l'empe-
reur Maximilien. ,.J
Ls jTemps a des informations particulières
de Washington qui caractérisent ainsi la
mission du général Sherman au Mexique.
Cette mission a, d'après notrs confrère,
pour but
i" D'établir que les Etats-Unis ne reeeBnaissent
et Be recoanaitront jamais au Mex-ique d'antre gou-
-~B!~B
Je baisai !e papier sur lequel sa main s'était
promenée et qui me semblait eneore tout parfu-
mé de son contact. Les feuillets que contenait
l'enveloppe étaicntépars sur la tabio. Je les mis
en ordre, et prenant la place que j'occupais la
veitie. lorsque, suspendu aux lèvres de Martha,
j'écoutais sa magique parole, je lus ce qui suit
~xxxv
& En sortant de chez le doeteur Bernard, la
duc de B. était venu au couvent instruire Diana
du grand événement qui se préparait. I[ n'a-
vait pas voulu que sa pupille'apprît d'une Lou-
che étrangère la nouvelle de notre prochain
mariage.
)) Je trouvai Diana d'une gaîté folle. Son ami-
tié se montra à moi sous les formes les plus
touchantes et les expansives. Tantôt s'efforçant
de prendre un air de gravité peu en harmonie
avec sa figure mutine et enjouée~ elle me fai-
sait des saluts cérémonieux et m'appetait Ma-
dame la duchesse Tantôt riant et pleurant de
joie, elle.se jetait dans mes bras et me comblait
de ses caresses.
? C'étaft une consolation dans ma douleur
que de sentir à mes côtés une aëectionsi sin-
cère et si dé vouée.
? Cependant, lorsque je me trouvai seule,
lorsque !e gracieux babil de mh-s Môrtimer ne
vint .plus faire diversion ma tristesse, la réa-
lité de ma situation m'apparut dans toutsson
horreur. Je devais dire un éternel adieu aux es-
pérances, douces chimères; avec lesquelles,
depuis cinq ans, j'endormais mes doutes, mes
craintes et toutes les tortures que faisait naître
en moi ton inexplicable absence. Je devais en-
fouir dansteplus profond de mon cœur jusqu'au
souvenir d'un amour qui avait été le seul char-
me de mon existence car ce souvenir seul de-
venait, selon les lois du monde, presqu'une
faute pour la duchesse de B. J'allais être
contrainte d'apporter, dans une société qui de-
vait être un juge sévère pour moi., uné figure
souriante et heureuse, lorsque le deuil de l'ami
de ma jeunesse voilait mon &me de crêpes fu-
nèbres
-J,2,`~;
~r&m~Q't~ue celui qui est représente par M. Jua-
..r~
~tM~~Sucune portion de territoire .de la répuMi-
<;n~et que, par suite, ils. n'ont pas de motif de
garantir les emprunts français;
3° Qu'ils sont disposés à prêter leurs services
aux Mexicains dans le but de réprimer les dissi-
dences locales, chaque fois qu'ils en seront requis
par le gouvernement mexicain ou par les autorités
quiémaneot de lui, sans se proposer pour cela
d'intervenir en aucune manière dans les afTaires
infarieuBesdapa~s.
"SI' Ië"géneral 'SRërman et M. Campbcll
vont résUement porter ces parotes a Juarez,
on peut dire qu'ils sont chargés d'onrir à
l'ancien président, pour la répccupation du
pouvoir et le maintien de son autorité, l'aide
militaire des Etats-Unis.
C'est là une singulière façon d'entendre
et de pratiquer la politique de non-Inter-
vention.
Les envoyés de M. Johnson doivent, dit-
on, rejoindre Juarez, soit a Mexico,'aprèat
avoir débarqué a Vera-Cruz, si l'empereur
Maximiiien a réellement quitté le Mexique,
soit a Chihuahua, en passant par Matamo-
res, si l'autorité Impénale occupe encore les
villes de Vera-Gruz et de Mexico.
Il sufut d'ajouter que les journaux améri-
cains regardent de plus en plus comme iné-
vitable et prochaine la chute de l'empire.
La grande manifestation réformiste doit
avoir lieu ~Londres le 3 décembre pro-
chain. Le GMs demande que les chefs quL
prennent dans cette journée la responsabi-
lité de l'ordre, fassent connaître les moyens
dont ils disposent pour le maintenir.
On écrit à ce propos de Londres: j
Les meneurs de la -démonstration de la réforme
du 3 décembre se sont adressés à lord John Màn-
Mrs, premier commissaire des'bois'et forêt~, afhr
d'bbtemrsa permissiOn pdT!t*'que le cortège pbpu-'
):ije se format dans le mai~ de Saint-James's Park.
Lord John Manners a refusé de prendre aucune
participation à cet arrangement.
La ligue de la réforme persiste néanmoins dans
sa résolution. Les radicaux voudraient mettre le
gouvernement dans l'embarras, mais ils n'y réus-
siront pas. Le gouvernement laissera faire la dé-
monstration.
Mais les autorités auront sous la main des forces
suffisantes pour protéger les propriétés et mainte-
nir l'ordre et la tranquillité. 11 est certain que de
telles massés ne peuvent pas être convoquées sur
un seul point de la capitale sans danger pour la
tranquillité publique.
Le secrôtair.e de !a rédaction
E. BA.BER.
BEP~aESELECTH~UES
Pmase
Berlin, 32nQvembre.
La GaseMe ~e r~Hemcf~e dMA~prd déclare que
les iNform.ttions de la Presse de Paris, sûr les rap-
ports existant entre-les cours de Berlin et de Saint-
Pétersbourg sont dënuëes de tou!, fondement.
Eap&gNe.
Madrid, 33 novembre, soir.
On annonce que la reine d'Espagne est décidée
à rendre visite au roi de Portugal, a~ Lisbonne,
dans les premiers jours de décembre.
"B.KMte
Saint-Pétersbourg, 33 novembre.
L'7KUs'rM~M dément la Bouvelleapportée par
!e paquebot du Levant, d'une concentration de
troupes russes à Samarcande, dans l'Asie centrale.
l.a forteresse deDjusak, dernier point d'appui'*de
l'émir de Bockhara, a été prise d'assaut par les
Russes, après un s~ége de huit jours.
<. 'TMt~nie
Marsë!I!ê, 23 novembre, soir.
D'après les lettres de Constantinople du ~S, H
serait question d'un nouvel emprunt, proposé par
une maison d'Europe.
L'ambassadeur Ne Grèce aurait réclame les mi-
litaires de Grèce aurait réclamé les militaires hel-
lènes faits prisonniers a Candie, niais Mustapha-
Pacha aurait refuse. Le ministre grec à Cpnstanti-
ndple làsisterait~pour que les militaires betlënes
soient rendes Meur gouvernement.
Les journaux tares affirment que l'insurreo(ioR
de Candie eatcoBapléiemeEt réprimée.
(~gMce BatUM-~ntef.)
(Voir plus loin les dernières dépêches.')
N Quelle destinée fatale pesait donc sur moi,
depuis ma naissance, puisque je n'avais éprou-
vé de la vie que les réalités.les plus poigaantes
et les plus douloureuses?
.» a J'arrivaimême~ supposer que tu n'étais
pas mort, et cette pensée, en présence du ma-
riage qui allait s'accomplir, fut un horrible sup-
plice Certes, je ne pouvais mettre en doute
l'amitié et le dévoûment du docteur,'mais cette
amitié, puisant dans sa propre force des Crain-
tes exagérées, des présomptions fausses, avait
pu s'égarer ses suppositions pouvaient ne pas
être fondées en un mot, la perte de tes traces
en Espagne, ton silence' pendant cinq ans, ces
lettres qui t'attendaient toujours a Paris, rien
de tout cela ne prouvait d'une manière cons-
tante, irréfragable, que tu fusses mort. Ce doute
prit bientôt un tel empire dans ma pensée, que
je me mis immédiatement à écrire au docteur
Bernard pour le conjurer de retirer ma parole
mais le souvenir du vieillard me priant de pré-
server ses derniers jours d'une poignante in-
quiétude Ct tomber, la plume de me~mains, et la
reconnaissance que je lui devais, l'obéissance
que je lui avais jurée arrêtèrent ma démarche.
s Le sacrifice devait s'accomplir
9 Le lendemain, je reçus la visite de mon
père. Sa grande amitié avait pu seulelui don-
ner la force de venir jusqu'au couvent sa fai-
blesse était excessive et les ravages de la ma-
ladie se peignaient sur sa figure fatiguée.
» II m'apprit que, ne pouvant me recevoir
dans sa maison, je resterais au couvent à titre
de pensionnaire libre, de même que DianaMor-
timer, jusqu'au jour de mon mariage, qui de-
vait se célébrer dans la petite chapelle où, cha-
que jour, une ardente invocation s'élevait vers
le Créateur pour lui demander de ramener vers
moi. le cher absent. Il ajouta que, pour éviter la
transition trop brusque d'une existence presque
recluse la vie du grand monde parisien, je
partirais après la cérémonie religieuse pour 1
l'Italie, en compagnie de Diana Mortimer et du
duc de B.
a Miss Diana vint nous rejoindre, et le doc-
teur étant obligé de rentrer chez lui, je passai
toute la journée en compagnie de la jeune An-
glaise qui, heureuse d'être presquelibre, p~us
LE MONNAYAGE EN 'FRANCE
Une Intéressante polémique, qui touche
au crédit de notre monnaie l'extérieur,
vient de s'élever entre l'admimstration et le
./cMrna~ des De6aadmise dans notre fabrication de pièces
d'or. Le ~bn:.~ne correspondance datée de Lubeck, fait
fél~e de cette fabrication en rapportant
une vériScation faite par une maison de
commerce allemande sur 't 55 napoléons au
millésime de 4 866, d'où il résultait que ces
pièces, qui devaient peser un kilogramme ou
1,000 grammes, pesaient en réalité 999
grammes et 9t3 millièmes, soit,* à quelques
milHèmes près, le poids Gxé par la -conven-
tion monétaire. La même vérification, ap-
pliquée aux titres de ces pièces, avait don-
né,dans une première expérience, de 898 50
à 898 75 millièmes de fin; dans une se-
conde, de 898 60 à 898 80 millièmes au
lieu de 900, qui est le titre légal.
Le correspondant du Lubeck s'applau-
dissait de ces résultats constatés et en tirait
la conséquence qu'on s'était ainsi convaincu,
de l'autre côté du Rhin, de. la bonne et
loyale fabrication de notre monnaie d'or. Le
Jou?'?ia~ des De6aconclusion fùt parfaitement motivée. Il lui
a semblé, au contraire, que, d'après les es-
sais même rapportés par le ~o~~eMr, si les
pièces vérinées étaient rigoureusement con-
formes à la loi, puisque la tolérance de ti-
tre et de poids est de 3 millièmes, leur fa-
brication avait trop usé de la latitude dans
le sens de l'abaissement, et qu'elle donnait
en somme une monnaie sensibtement plus
faible que le typajixépai'.la. loi. A cette lé-
-gère 'critique, très juste a notre sens, l'ad-
ministration a répondu par un Cque nous avons reproduit. La thèse de l'ad-
ministration est que la fabrication n'était t
jamais sortie des limites de la tolérance lé-
gale et que l'écart signalé par les divers es-
sais restait au contraire bien en dcçadecette
tolérance.
C'est à cette rectification officielle que ré-
plique aujourd'hui le 7oMf?:ai! des -De&apar la plume autorisée'de M. Michel Cheva-
lier. Cet économiste, qu'on n'accusera pas
d'être hostile à l'administration, relève
pourtant avec beaucoup de netteté l'incon-
séquence d'une fabrication qui devrait oscil-
ler entre' le fort et le /mMe de manière à se
rapprocher le plus possible du type parfait,
et dont la moyenneestaù contraire constam-
ment au-dessous de ce type.
Que l'administration soit dans son droit
Strict par cela seul qu'elle reste en deçà de
la tolérance en moins, personne ne le con-
teste. Mais là n'est pas la question. L'Inté-
rêt de notre circulation monétaire à l'étran-
ger, et par conséquent de nos relations com-
merciales, exige que nos pièces d'or, prises
en bloc, représentent réellement le titre de
900 millièmes de fin et le poids déter-
miné. Teus les efforts de la surveillance ad-
ministrative, comme toutes les instructions
à ses agents, doivent tendre à ce but uni-
que et, bien loin de s'applaudir comme
d'une recette légitime, da bénéfice réalisé
par le fait de l'application constante delà
tolérance en faible, elle ne devrait regarder
ce bénéSce que comme une preuve d'im-
perfection, et par conséquent comme un ré-
sultat regrettable.~
Or, le CommMKtgMe lui-même signale la
permanence d'écart de notre fabrication
dans le sens du /enMs~e, et il constate .que
les bénéfices acquis au Trésor par ces écarts
de poids et de titre se sont élevés,~ en 1859,
à §95,820 francs pour la frappe de 702 mil-
lions 696,730 francs, ce qui correspond,
dit-il, à un écart d'un demi-millième, preuve i
de'la perfection de nos monnaies.
Que cette dISérence soit petite, nous le re-
connaissons avecM. Michel Chevalier mais
elle est. permanente el!~ rapporte a l'Etat
de~OO à ~50 mille francs par an, selon l'im-
portance du monnayage elle est donc vo-
lontaire et commandée, car le hasard n'a
pas de ces permanences séculaires. Il y a
donc dans l'administration un système qui
date de loin, et qui tend à rester toujours en
deça du type consacré et par la loi primi-
.heureuse encere de l'avenir qui se préparait,
dennà un libre cours à sa fertile imagination
en bâtissant toutes sortes de projets à propos
de la vie commune que nous étions appelées à
mener ensemble.
~,Les .quinze jours qui précédèrent mon ma-
riage furent tellement remplis par les causeries
de Diana, qui ne me quittait plus par les cour-
ses, les visites, les modistes et les couturières,
que la f&culté de panser me fut presque enle-
vée, et que: le temps s'écoula sans que le moi
intime y prît aucune part.
s Le docteur redoutait probablement l'ex-
pression de mes regrets, et avait voulu, tout en
abrégeant les délais et les formalités, occuper
mes instants par une incessante activité qui ,i
devait absorber le souvenir et l'empêcher de se
manifester.
» D'un autre côté, le duc ne me faisait que
de très courtes visites, dans lesquelles Diana
était toujours en tiers,-et où toute allusion a
notre prochaine union était soigneusement évi-
tée. Le duc de B. ne m'était ni sympathique
ni antipathique. J'admirais sa haute intelligen-
ce, ~a générosité~ !a distinction de ses maniè-
res, son tact, sa délicatesse, mais je n'éprou-
vais pour lui que la plus complète icdifTérence;
je sentais même que cette indiS'érence '.se fût
changée en haine si j'eusse été contrainte de
lui appartenir. i
s J'arrivai ainsi, et presque sans m'en dou-
ter, au jour où je devais prononcer le oui
fatal. Ne te méprends pas, cher adoré, sur la
valeur que je* donne à ce dernier mot jamais
je n'ai eu même l'ombre d'une plainte à élever
contre )e duc de B. En se rendant a la mai-
rie, le docteur éprouva un long évanouissement
qui l'obligea à se faire transporter immédiate-
ment chez lui après le mariage civil. Je rentrai
au couvent, très inquiète de ce triste présage,
et le duc, accompagné de l'un de mes témoins,
confrère du docteur, conduisit le vieillard à son
domicile.
a Le duo revint bientôt m'apprendre que l'é-
tat de mon père était aussi satisfaisant que pos-
sible. 'Dans la soirée, le valet de chambre de
mon vieil ami m'apporta quelques lignés que
tive et par la convention monétaire. C'est t
contre ce système que nous nous élevons, ,1
comme funeste à notre crédit à l'extérieur
et indigne d'un gouvernement loyal.
Mais, dit le Co?nmuK!uc, si la balance
penchait du côté de la tolérance en fort,
l'Industrie privée s'emparerait de cette
plus-value. Il se produirait pour nos pièces
d'or ce qui s'est produit pour les pièces de
cinq francs frappées avant 1835 et qui con-
tenaient quelques parcelles d'or, ce serait
une refonte éternelle dont le trésor seul
payerait les frais, et qui finirait par une
perte considérable.
Tout cela serait vrai si l'analogie suppo-
sée entre les pièces de 5 francs antérieures
à ')825 et nos pièces d'or actuelles existait
réellement mais il n'en est rien. L'opéra-
tion de la refonte des pièces d'argent était
fructueuse; ceHe de nos napoléons ne le se-
rait pas.
Il est facile, d'ailleurs, a l'administration
de rendre cette spéculation impossible en ne
livrant pas a la circulation et en refondant
immédiatement les pièces qui dépasseraient
le titre légal. Si cette refonte est suscepti-
ble de donner desbénéuces aux particuliers,
elle ne pourrait causer aucune perte au
gouvernement.
En résumé,'on ne demandera l'admi-
nistration ni de frapper en fcfrt ni de frapper
en faible, mais de se rapprocher le plus
possible de la perfection légale. Cette per-
fection mathématique est impossible à obte-
nir dans chaque pièce prise isolément, mais
elle doit être au moins le résultat de leur
moyenne. Il est surtout regrettable qu'une
question de bénéfice vienne en pareille ma-
tière faire pencher la balance en faveur de
la tolérance en faible. La monnaie est
placée sous la sauvegarde de la bonne
foi publique. Elle ne peut être l'objet
d'aucun calcul, et M. Michel Chevalier
nous paraît avoir mieux compris les in-
térêts de notre pays, dans cette question dé-
licate, que le document officiel adressé au
VoMy'KS~ des De6a
F~LIX BELLY.
LE mSTÊRH.OTTemN
Les derniers télégrammes de Constanti-
nople sont importants.
Il est question de la rentrée de Fuad-Pa-
cha à la tête des aS'aires de l'empire otto-
man. Nous mentionnons cette information
avec empressement, non point que le cabi-
net actuel se soit montré Inférieur à sa lourde
tâche au contraire, il a traversé avec Me-
hemet KupresII-Pacha et Ruchdi-Pacha
les moments difficiles de l'Insurrection can-
diote,.des revendications monténégrines,
des mouvements épirotes, avec fermeté, mo-
dération et dignité, mais parce qu'un hom-
me de la valeur de Fuad, ne saurait être
écarta longtemps desconsei!s du sultan, sans
priver ce souverain de lumières nécessaires.
Quel que soit le fondement de ces bruits,
ils témoignent. du moins que le sultan
n'use pas envers son ancien premier minis-
tre de certaines sévérités dont il avait été
parlé et'qui auraient produit sur l'opinion
européenne la plus douloureuse impression.
Fuad-Pacha revenu- grand-visir du fond
de l'Anatotie, après la pacincation des trou-
bles de Syrie, a montré à Abd-ul-Aziz un
dévoûment toutr personnel, qui .bien sou-
vent le mettait en difficulté avec des mem-
bres très influents du cabinet.
Jamais, peut-être, premier ministre n'a 1
défendu le caractère dé son souverain, n'a
rendu témoignage de ses grandes aspira-
tions, de ses bonnes volontés impériales,
de ses vues tolérantes et libérales, avec la
fermeté de Fuad-Pacha.
Un tel serviteur, quand il ajoute à ces
délicatesses du pouvoir viziriel les talents
politiques remarquables qui caractérisent
l'ancien vizir, doit être pour jamais à l'abri
de certains côtés de là disgrâce.
On faisait craindre qu'AbduI-Aziz n'eût
oublié pendant .quelques jours ce quêtait
Fuad'. Aujourd'hui, les rumeurs qui cir-
culent prouvent tout au moins que le sultan
a les. yeux tournés vers le plus libéral et le i
l'excellent homme'avait tracées d'une main
tremblante.
s Je ne pourrai peut-être pas, ma chère fille,
me disait-it, assister demain matin à la béné-
diction nuptiale mes forces ne sont point à ta
hauteur de mon courage Mais je tiens a'ce que
Ja cérémonie ne soit pas retardée e!Ie devra
donc s'accomplir, même en mon absence. J'at-
tends, je désire de toi cette nouvelle preuve de
ton amitié envers le vieillard qui a été assez ,1
heureuxpour te servir de père durant cinq
années.
s Heiss mn robe de mariage devait être une
robe de deuil! 1
A Le docteur ne vint point à la chapelle don-
ner à celte qui allait être deux fois orpheline la
bénédiction si douce au cœurd'une jeune mie, et
le duc qui arriva en retard, me parut très pré-
occupé..Après la cérémonie, je demandai à être
conduite chez mon përe. Le duc pâlit, .se trou-
bla, hésita longtemps et Suit par m'avouer la
cruelle vérité.
t) Une heure avant mon mariage, le docteur
Bernard avait rendu sa belle âme à Dieu Sa
dernière pensée avait été pour moi; le dernier
mot de ses lèvres avait été mon nom
s Madame, ajouta le duc très ému, il ne
vous reste plus qu'un ami, qu'un protecteur
cet ami, ce'protecteur, c'est moi. Croyez bien
que je mettrai tous mes .gojns a remplacer celui
que vous avez perdu, etqueje m'estimerai très
heureux le jour ou j'aurai su conquérir la place
qu'il possédait dans votre cœur.
)) A cette fatale nouvelle, je tombai sans con-
naissance. On me transporta dans la chambre
que j'occupais au couvent, et je. fus laissée aux
soins de Diana et de la supérieure, tandis que
le duc de B. s'occupait des tristes apprêts de
la cérémonie funèbre
XXXVI
N Après que les derniers devoirs eurent été j
rendus a l'homme de bien dont je pleurais la
perte, le duc, qui désiraitme soustraire promp-
tement a l'influence de ce triste souvenir,
me parla du voyage en Italie, dont l'initiative
plus européen de ses ministres,
sé au Divan que des amis.
Quant au bruit de l'organiago~
tème constitutionnel a Constart~iQ~ &
nous permette, jusqu'à plus
de n'y point attacher une impor~S~~c~
tionnelle.
Nous ne nous expliquons pas encore par-
faitement, avouons-le, malgré Jes éclaircis-
sements que nos correspondants nous ont
donnés, les avantages uu même les côtés
pratiques nouveaux et originaux du systè-
me en question dans son application en
Egypte.
La création d'assemblées législatives en
Orient ne répond qu'à un fort petit nom-
bre des satisfactions que le même régime
réserverait en Europe à toutes, les classes.
Pendant trois ans nous avons assisté, la
plume du sténographe à la main, à des as-
semblées à peu près pareilles, se tenant
sous le nom de « divans ad /;cc )) dans les
Principautés, et nous décrirons peut-être un
jour certaines séances caractéristiques qu'el-
les ont provoquées.
Chez des nations où l'instruction primaire
est incomplète et peu répandue, où les no-
tions, nous ne disons pas politiques, mais
seulement administratives et économiques,
ne sont pas formulées, mais sont, pour ainsi
dire ((ressenties, )) suivant qu'un gouver-
neur ou qu'un nM~M' est plus ou moins juste,
plus ou moins généreux, plus ou moins éclai-
ré, le mécanisme constitutionnel est un Ins-
trument dont le maniement échappe aux po-
pulations.
Or, àConstantinople, les hommes d'Etat
.sont trop éclairés pour essayer des « a peu
près », sur lesquels leur expérience les édi-
6e d'avance.
'Ils réorganiseront peut-être « les com-
munautés )) de manière à égaliser encore~
davantage la condition du chrétien avec
celle du musulman; ils élargiront l'applica-
tion duhatti-humayoum, réviseront les lois
de propriété, agrandiront par des procédés
particuliers le cercle des franchises accordées
aux diverses classes; mais cela ne s'appel-
lera pas le « régime constitutionnel ».
Ce résultat sera le meilleur à nos yeux
car dans ces pays nouveaux a la civilisation
les masses ne demandent qu'à se contenter
de la liberté (( octroyée )).
PIERRE BARAGNON.
–
,u~j~i~`~ S
SBamaVfe
Hanovre/'tOnpvembre.
Monsieur lerédacteur,
Que la situation devienne quelque peu in-
quiétante chez nous, on ne le nie pas à Berlin
mais on y prétend que c'est la faute des demi-
mesures que les Prussiens ont adoptées. Si on
était plus-sévère, si on nous donnait une fois
un bon exemple de rigueur,–croit-on & Berlin,
–oh alors, les Hanovriens s'accommodenaient
très vite et très facilement au nouvel .ordre de
choses.
Je crois qu'on sè fait, sous ce rapport, des
illusions très graves. Le caractère des Hano-
vriens est très tenace. Nous sommes obstinés,
si vous voulez, et il se pourrait bien que la ri-
gueur poussât les Hanovriens 'à des actes insen-
sés,vulaforce armée dont la Prusse dispose
partout dans le Hanovre. On le sait très bien
en haut lieu, à Berlin,, et M. de Voigts Rhetz
est revenu, dit-on, sans avoir obtenu l'autori-
sation de prendre des mosures.de.rjgueur on
croit, par contre, qu'il a, dès aujourd'hui, les
pouvoirs nécessaires pour établir; au besoin,
l'étatdesiégeà Hanovre.
Les conseils de révision sont enpieine acti-
vité, et l'inscription des jeunes geas donne fré-
quemment lieu~ partout, à des rixes plus :ou
moins sanglantes.–Dans cet.état de choses, il
est intéressant de connaître l'opimon;quidomi-
ne dans les cercles progressistes, à.Berlin, On"
sait que les progressistes sesont ralliés fran-
chement a la politique- extérieure du ministère
(!esa:!Mtea'o!M), et qu'ils ne soulèveront pas,
sans de'graves motifs, des questions de principe
dans les aSairesintérieures du pays. Voici: leur
raisonnement: j.
« Les Hanovriens sont devenus Prussiens
qu'ils le veulent ou non, personne ne nous le
contestera plus. Un an, tout au plus deux ans,
suffiront pour consolider nos conquetes'.et nous
permettre d'aller, au besoin, de nouveau en a-
remontait au bon docteur. Ce, profond respect
d'une volonté manifestée par mon bienfaiteur et
l'exquise délicatesse de la~conduite du duc, qui
n'avait point demandé jusque-là, que je quit-
tasse le couvent, me touchèrent vivement. Je
le remerciai, et lui dis que -j'étais prête à !e
suivre.
» II fut convenu que le départ s'effectuerait
le lendemain,, et que le duc de B. viendrait t
nous prendre, Diana et moi, dans sa beriinë,
àdixheuresdumatin.
a Le jour suivant, la duchesse de B. riche
et enviée; mais cruellement atteinte par toutes
les souffrances morales, abandonnait l'asile ou
Martha la chanteuse des rues était entrée, cinq
ans auparavant, pauvre et sans nom, mais riche
de toutes les illusions de la jeunesse et de: l'a-
mour 1
» Durant le voyage qui eût été, si je l'eusse
accompli avec toi, mon Valentin, le prélude
d'une vie d'enchtntements et de délices, je re-
marquai la promptitude avec laquelle tous les
désirs, tous les ordres du duc étaient exécutés.
Nous voyagions en poste, et aux relais nulle
attente ne nous était imposée. Hommes et che-
vaux étaient toujours prêts à entraîner la ber-
line dans. un galop rapide qui me donnait le
vertige, et arrachait parfois à miss Diana don
petits cris de terreur.
» Tout semblait prévu et préparé à l'avance,
même les repas et les heures de repos. Je ma-
nifestai ma surprise au duc, qui me répondit
en souriant que quelqu'un nous précédait de
vingt heures, a cheval, et que tout ce qui me
paraissait extraordinaire dans ce voyage était
dû à l'intelligence, à l'activité, andévoûment
de Samuel-Stevenson. N
En retrouvant dans les pages écrites par Mar-
tba le nom du personnage mystérieux que j'a-
vais vainement cherché dans Paris; ma curio-
sité redoubla, et je compris pourquoi ce Steven-
son, qui n'était probablement qu'un intendant,
était inconnu à l'ambassade anglaise.
AMUND LAPOINTE..
(Z.asM!dht?t(tt.)
3 MMS.;(&4~~). i~- rr.
BUa!tUX9'~NNEMENT/)23.mEm6NIMaRTRE
Samedi. S4 novembre R8@6
.3MMS~rise:~r!
AK!i6N!:ES,S.PL.DELRBOURSE,ET7.RUECOO-i!ÉMM
ToutcequiconcernerAdministrattonduJonrnaldoitÈtreadresséauG~et~
'.T:?
3~ Année
L'Administration se réserve le droit de. modifier la rédaction des Annonces
Les abonnes nouveaux recevront ce qui 1
a paru delà CHANTEUSE oss RuES (~o~/M
~Fte~~ttse), roman, par M. Armand Lapointe.
~ÀR!S, 23 NOVEMBRE t866
Le télégraphe nous apprend que l'organe
ofadeu~deM. deBismark, la Gaxe
de nous prendre directement à partie, et a
déclaré que nos informa.tions sur les rap-
ports des cours de Berlin et de Saint-Pé-
tersbourg sont dénuées de fondement.
Nous attendons la G~zeMe~e ~Memc~ne
dM~Vord avec une curiosité que nous ne.dis-
simuIoD~pas.
Unous tarde de savoir si la feuille de
BerHn.apporte quelques arguments et quel-
ques preuves à l'appui de sa déclaration, ou
si elle se borne a/une dénégation pure et sim
pie, du genre de celles qu'elle opposait, dans
les premiers mois de cette année, à l'exis-
tence'd'une alliance ou'ensivc et défensive
entre la Prusse et l'Italie.
Il &n est des alliances comme des em-
pruats on les nie invariablement jusqu'à
l'heure eu la réalité déchire tous les voiles.
La discussion, générale du budget en
Prusse a été close très promptement; elle a
cependant donné lieu à tm incident assez
vil qui a été provoqué par l'un des orateurs,
M. Groote.
Ce député s'est élevé avec beaucoup de
force contre l'abdication du parti libéral.
Nous croyons intéressantde donner un ré-
sumé de sesebservsLtiôns:
M.j&rOjQ~peB'M que, dams !& discussion proli-
jBinaire; le budget doit être adopté ou rejeté ea en-
tier. L'année passée, on a proposé ce mode de dis-
cussion pour rejeter le budget ..aujourd'hui ou le
propose pour l'adopter.
Quant a moi, je me prononce pour !e rejet, parce
que l'adoption du budget h'amëMrait qu'upe mau-
vaise situation provisoire. Où trouvons-nous dans
le budget un aperçu des frais immenses- que coû-
tera la formation de nouveaux corps d'armée?
Nous pouvons à cette occasion jeter un coup
d'œit sur les malheureuses incorporations q<;i y
ont été opérées. (Le président rappelle FoMtear A
la question). Le budget qui vous a été soumis ne
vaut pour ainsi dire pas la peine d'être mis en de-
libération. (Rumeurs.)
Le grief prihctpat qu'on alMguait contre ta réor-
ganisation de l'armée consistait dans la charge ex-
clusive qui en résumait pour le pays;.cependant Jes
allégements promis no sont pas accordés. (Inter-
ruptions.) ;<-
J'espère que; 1e'peuple verra comme on Sauve-
garde ici :1~ liberté de fa parole, et qu'il viendra un
autre temps. (Oh );ohty Messieurs, je déteste le
revirement qui s'est opère dans le parti libéral. On
veut couvrir par des apparences extérieures des a-
bus intérieurs. (Le président rappelle l'orateur à la
qùestion:)'ïte peapte nnim par ouvrir lesyeox, et
.i! ne restera d'autre ressource que d'appeler sa for-
ée à un nouveau eombat.
.La CoTre~o&HJaKce russe, tprès avoir énu-
rneré les récentes mesures prises Saint-
Pétersbourg, ajoute:
Voilà de graRd~p6ro!grëS'réaliser, sans doute. L&
commune est ~RtMchie Gemme l'indrvidu niais
il est impossible .de. dissimuler qne ragriculture
surtout ne a'estpaasen~ore reteyée des coups portés
coDtre eile par l'ancien régime et par !a derDiëre
icsurrection.
Heureusement te mal esfrecennu et le remède a
peu près trowé~ Tdes tNesuces; législatives eoBcer-
aanHay~pte~desbieBS dans les provinces occiden-
tales sont à l'étude .et De tarderont pas à être appti-
qnées. H tant s'aveugler volontairement pour ne
pas Yoir l'esprit de suite qui; caractérise les réfor-
mes,successivement, enttepnees en Pologne.
To~les.brNits quel'oa a faittCourir à diverses
époq~es~ .et qu~-nons .avons démentis en leur
temps,*tpmbent levant'les faits. La volonté du
gouvernement est~ébranlaMe; les personnes peu-
ventcj&anger, le système suivi jusqu'à présent sera
continue, car seul il peut assurée. 1& bien-être des
Biasses~etmnôm~Maps que notre propre) se&urité.
Les î~ps ~i~pr~èdent, aËràient dictées
paruQsentjsneBt'de-nM'veté ridicale, si eltes
ae contenaient !a plus cruelle ironie.
Qui est-ce qm-BM~B-éeute, dans toute' Il
l'Europe et.ds~nslemonde civilisé, t'espn~
desutte qui caractérise les ~FORMES accom-
plies par la Russie en Pologne? Ces r~/brmes,
c'est TanéantissemMit d'un peuple dans sa .I
fdi,,dàas sa Iangu&, dans tout ce qui consti- 1
tue son existence matérielie et morale, par ¡
]afonBet~N'e';Tdes écoles nationales, par la i
~ËTÛNDE~M~ PIt,ES~~
-'BC'S4-NOVm!BBEi866
LA ~A~T~~E pE§ RUES
.yers~dij, un commissionnaire'm'apporta, a
la place du billet que j'attendais, 'unpii volu-
mineux.~ebrisai le cachet, et parmi de nom-
breux feuillets, je trouvti le billet suivant
a~J'ai-appris toute la vérité au duc, sans lui
parler, cependant, de l'étrange .apparition de
ton jardin. C'est le plus digne et le plus géné-
reux dét hommes! Sa conSanceenmoiest si
complète, qu'il veut te voir, te connaître, t'ou-
vrir sa maison.
B Je lui ai dit que tu quittais Paris pour quel-
que temps et qu'il devrait attendre ton retour..
Ce mensonge m'it été pénible~ mais il était né-
cessaire je ne veux pas que tu franchisses le j
seuil de l'hôtel; car cette visite serait suivie
de mille autres, et il arriverait un jour où je
n'aurais peut-être plus la force de te repousser,
J'ai passé la nuit a écrire, pour toi, la Un de
mon récit interrompu hier. Je te l'envoie. J'é-
prouve, cematin, je ne sais quel malaise sacs
nom auquel viennent se joindre dez éMouisse-
ments c'est sans doute l'eSët de la fatigue.
Mais en bonne santé ou mafade, je serai a
quatre heures au .parc dp Monceau. Je ne
veux pas que cette journée se passe sans t'ex-
primer tout le bien que m'a fait ta longue let-
tre d'hier soir, et sans te dire'que le meilleur
auxiliaire de ton amour c'est mon faible cœur
qui livre, a toua les instants, un combat achar-
né à ma
la promenade. Ta x Martba. ))
JSBpï~a~~BaB~fi~e npar 1~ journaux qm ont
tràite'&YëoTa'So~ëdesG~NsdeltKres.
f- ? :a
persécution religieuse, par la spoliation~des:
biens, sans parler en outre de ces torturer
Individuelles qui commencent sur les gran~
des routes de la Russie pour aller se conït='
nuer en Sibérie jusqu'à la mort.
Les organes de la Russie n'ont pas d'in-
crédules à réfuter a cet égard; et c'est un
soin superflu de venir nous assurer que cette
œuvre de destruction ne sera ni abandonnée
ni même suspendue.
La volonté du gouvernement du czar est
inébranlabie à cet égard la Correspondance
t'HSsel'afGrme avec uncertain orgueil, comme
si ce n'était pas cette implacable impassibi-
lité de la politique russe devant les douleurs
de tout un peuple qui frappe la Russie, vis-à-
vis de tous les esprits libéraux et généreux,
d'une-sorte d'isolement et de réprobation.
Les Etats du Sud de l'Allemagne restés
indépendants cherchent à protéger l'autono-
mie saxonne. On dit que la Bavière a Infor-
mé le cabinet de Dresde que les relations
diplomatiques entre la Bavière et la Saxe
ne seraient pas supprimées. Le Wurtem-
berg, Bade etDarmstadt auraient fait desdé-
clarations analogues. La forte position stra-
tégique de la Saxe fait que les Etats du Sud
ne se résignent pas à voir absorber complé-
tement ce pays par là Prusse, sous les ap-
panencesde la Confédération du Nord.
Le correspondant, habituellement bien
informé, du ./OM?'na~eF''u~eHes, à Florence,
lui exprime la conviction que la France tien-
dra énergiquement la main à l'observation
des engagements pris. par l'Italie, et que
l'exécution ndèle de la convention de sep-
tembre rencontrera, de la part du gouver-
nement italien, moins de difficultés qu'onne
le suppose.
Qui est enchanté? C'est le roi. Je ne vous ai pas
laissé ignorer que ses sentiments, étaient sincère-
ment, froisses à 1 idée de 1 attentat qu'on voulait
couvrir desoa nom. H a eu .des torts immenses,
m~is pas celui de vouloir dépouiller le saint-nère
du peu que ta révolution lui a permis de coB~r-
ver. S'il dépendait de lui, l'accord ne serait pl~s
.d'une i;opos;ib lité radicale. Tout son entourage
[ae)'ai'!irme,et je le connais assez pour ne pas
.être éteigne de croireà ces affirmations.
Vous me demanderez peut-être de quelle manière
les choses s'arrangeront avec la Chambre? Notez
qu'à part la gauche proprement dite, l'annexion
de Rome rendrait soucieux le plus grand nombre
de nos députés. La perspective d'avoir sur les bras
toute la catholicité ne sourirait que médiocrement
à ces messieurs, et s Us faisaient bonne contenance,
c'était de peur'qu'onaeles accusât de palinodie.
Le pouvoir exécutif ayant pris les devants, ils se
réfugieront derrière lui et feront chorus en invo-
quant la raison d'Etat.
D'ailleurs, la Vénétie va nous envoyer un ren-
fort de cinquante voix, et tout porte à croire que le
parti de la modération et de la prudence y trouvera
un appoint déoisif, ce qui est a désirer sous tous
les rapports. On parle dans cette prévision de plu-
sieurs combinaisons ministérielles, d'une particu-
lièrement où M. Rattazzi figure au premier rang.
'Je ne crois pas à un ministère Rattazzi je suis
plutôt porté à croire à un ministère Menabrea, de-
Tenu l'homme de la situation depuis le succès qu'il
a obtenu à Vfe.nne..
Le ~Vbu'ueHt'ste de jRouen exprime, dans sa
correspondance de Paris, le regret que le,
~om
jSrmant le fait du départ de l'empereur Maxi-
milieu
Tandis que, suivantes uns, ajoute le correspon-
dant de cette feuille, l'empereurMaximilien aurait
quitté Mexico et se serait embarqué à la Vera-Cruz,
sous l'empire d'une exaltation cérébraie, pareille à
celte de l'impératrice Charlotte, d'attirés expliquent
ce départ par le manque d'argent, les caisses de
l'Etat étant littëraletutnt à sec, et le jeune empe-
reur n'emportant avec lui, pour tout débris de sa
fortune, que ~80,000 francs, dont la majeure par-
tie lui aurait été fournie par quelques amis dé-
Youës.
Pour notre part, nous concluons du silen-
ce du journal of&ciel que le gouvernement
t n'a pas d'information certaine sur la réso-
lution ~qu'aurait, prise et ~exécutée l'empe-
reur Maximilien. ,.J
Ls jTemps a des informations particulières
de Washington qui caractérisent ainsi la
mission du général Sherman au Mexique.
Cette mission a, d'après notrs confrère,
pour but
i" D'établir que les Etats-Unis ne reeeBnaissent
et Be recoanaitront jamais au Mex-ique d'antre gou-
-~B!~B
Je baisai !e papier sur lequel sa main s'était
promenée et qui me semblait eneore tout parfu-
mé de son contact. Les feuillets que contenait
l'enveloppe étaicntépars sur la tabio. Je les mis
en ordre, et prenant la place que j'occupais la
veitie. lorsque, suspendu aux lèvres de Martha,
j'écoutais sa magique parole, je lus ce qui suit
~xxxv
& En sortant de chez le doeteur Bernard, la
duc de B. était venu au couvent instruire Diana
du grand événement qui se préparait. I[ n'a-
vait pas voulu que sa pupille'apprît d'une Lou-
che étrangère la nouvelle de notre prochain
mariage.
)) Je trouvai Diana d'une gaîté folle. Son ami-
tié se montra à moi sous les formes les plus
touchantes et les expansives. Tantôt s'efforçant
de prendre un air de gravité peu en harmonie
avec sa figure mutine et enjouée~ elle me fai-
sait des saluts cérémonieux et m'appetait Ma-
dame la duchesse Tantôt riant et pleurant de
joie, elle.se jetait dans mes bras et me comblait
de ses caresses.
? C'étaft une consolation dans ma douleur
que de sentir à mes côtés une aëectionsi sin-
cère et si dé vouée.
? Cependant, lorsque je me trouvai seule,
lorsque !e gracieux babil de mh-s Môrtimer ne
vint .plus faire diversion ma tristesse, la réa-
lité de ma situation m'apparut dans toutsson
horreur. Je devais dire un éternel adieu aux es-
pérances, douces chimères; avec lesquelles,
depuis cinq ans, j'endormais mes doutes, mes
craintes et toutes les tortures que faisait naître
en moi ton inexplicable absence. Je devais en-
fouir dansteplus profond de mon cœur jusqu'au
souvenir d'un amour qui avait été le seul char-
me de mon existence car ce souvenir seul de-
venait, selon les lois du monde, presqu'une
faute pour la duchesse de B. J'allais être
contrainte d'apporter, dans une société qui de-
vait être un juge sévère pour moi., uné figure
souriante et heureuse, lorsque le deuil de l'ami
de ma jeunesse voilait mon &me de crêpes fu-
nèbres
-J,2,`~;
~r&m~Q't~ue celui qui est représente par M. Jua-
..r~
<;n~et que, par suite, ils. n'ont pas de motif de
garantir les emprunts français;
3° Qu'ils sont disposés à prêter leurs services
aux Mexicains dans le but de réprimer les dissi-
dences locales, chaque fois qu'ils en seront requis
par le gouvernement mexicain ou par les autorités
quiémaneot de lui, sans se proposer pour cela
d'intervenir en aucune manière dans les afTaires
infarieuBesdapa~s.
"SI' Ië"géneral 'SRërman et M. Campbcll
vont résUement porter ces parotes a Juarez,
on peut dire qu'ils sont chargés d'onrir à
l'ancien président, pour la répccupation du
pouvoir et le maintien de son autorité, l'aide
militaire des Etats-Unis.
C'est là une singulière façon d'entendre
et de pratiquer la politique de non-Inter-
vention.
Les envoyés de M. Johnson doivent, dit-
on, rejoindre Juarez, soit a Mexico,'aprèat
avoir débarqué a Vera-Cruz, si l'empereur
Maximiiien a réellement quitté le Mexique,
soit a Chihuahua, en passant par Matamo-
res, si l'autorité Impénale occupe encore les
villes de Vera-Gruz et de Mexico.
Il sufut d'ajouter que les journaux améri-
cains regardent de plus en plus comme iné-
vitable et prochaine la chute de l'empire.
La grande manifestation réformiste doit
avoir lieu ~Londres le 3 décembre pro-
chain. Le GMs demande que les chefs quL
prennent dans cette journée la responsabi-
lité de l'ordre, fassent connaître les moyens
dont ils disposent pour le maintenir.
On écrit à ce propos de Londres: j
Les meneurs de la -démonstration de la réforme
du 3 décembre se sont adressés à lord John Màn-
Mrs, premier commissaire des'bois'et forêt~, afhr
d'bbtemrsa permissiOn pdT!t*'que le cortège pbpu-'
):ije se format dans le mai~ de Saint-James's Park.
Lord John Manners a refusé de prendre aucune
participation à cet arrangement.
La ligue de la réforme persiste néanmoins dans
sa résolution. Les radicaux voudraient mettre le
gouvernement dans l'embarras, mais ils n'y réus-
siront pas. Le gouvernement laissera faire la dé-
monstration.
Mais les autorités auront sous la main des forces
suffisantes pour protéger les propriétés et mainte-
nir l'ordre et la tranquillité. 11 est certain que de
telles massés ne peuvent pas être convoquées sur
un seul point de la capitale sans danger pour la
tranquillité publique.
Le secrôtair.e de !a rédaction
E. BA.BER.
BEP~aESELECTH~UES
Pmase
Berlin, 32nQvembre.
La GaseMe ~e r~Hemcf~e dMA~prd déclare que
les iNform.ttions de la Presse de Paris, sûr les rap-
ports existant entre-les cours de Berlin et de Saint-
Pétersbourg sont dënuëes de tou!, fondement.
Eap&gNe.
Madrid, 33 novembre, soir.
On annonce que la reine d'Espagne est décidée
à rendre visite au roi de Portugal, a~ Lisbonne,
dans les premiers jours de décembre.
"B.KMte
Saint-Pétersbourg, 33 novembre.
L'7KUs'rM~M dément la Bouvelleapportée par
!e paquebot du Levant, d'une concentration de
troupes russes à Samarcande, dans l'Asie centrale.
l.a forteresse deDjusak, dernier point d'appui'*de
l'émir de Bockhara, a été prise d'assaut par les
Russes, après un s~ége de huit jours.
<. 'TMt~nie
Marsë!I!ê, 23 novembre, soir.
D'après les lettres de Constantinople du ~S, H
serait question d'un nouvel emprunt, proposé par
une maison d'Europe.
L'ambassadeur Ne Grèce aurait réclame les mi-
litaires de Grèce aurait réclamé les militaires hel-
lènes faits prisonniers a Candie, niais Mustapha-
Pacha aurait refuse. Le ministre grec à Cpnstanti-
ndple làsisterait~pour que les militaires betlënes
soient rendes Meur gouvernement.
Les journaux tares affirment que l'insurreo(ioR
de Candie eatcoBapléiemeEt réprimée.
(~gMce BatUM-~ntef.)
(Voir plus loin les dernières dépêches.')
N Quelle destinée fatale pesait donc sur moi,
depuis ma naissance, puisque je n'avais éprou-
vé de la vie que les réalités.les plus poigaantes
et les plus douloureuses?
.» a J'arrivaimême~ supposer que tu n'étais
pas mort, et cette pensée, en présence du ma-
riage qui allait s'accomplir, fut un horrible sup-
plice Certes, je ne pouvais mettre en doute
l'amitié et le dévoûment du docteur,'mais cette
amitié, puisant dans sa propre force des Crain-
tes exagérées, des présomptions fausses, avait
pu s'égarer ses suppositions pouvaient ne pas
être fondées en un mot, la perte de tes traces
en Espagne, ton silence' pendant cinq ans, ces
lettres qui t'attendaient toujours a Paris, rien
de tout cela ne prouvait d'une manière cons-
tante, irréfragable, que tu fusses mort. Ce doute
prit bientôt un tel empire dans ma pensée, que
je me mis immédiatement à écrire au docteur
Bernard pour le conjurer de retirer ma parole
mais le souvenir du vieillard me priant de pré-
server ses derniers jours d'une poignante in-
quiétude Ct tomber, la plume de me~mains, et la
reconnaissance que je lui devais, l'obéissance
que je lui avais jurée arrêtèrent ma démarche.
s Le sacrifice devait s'accomplir
9 Le lendemain, je reçus la visite de mon
père. Sa grande amitié avait pu seulelui don-
ner la force de venir jusqu'au couvent sa fai-
blesse était excessive et les ravages de la ma-
ladie se peignaient sur sa figure fatiguée.
» II m'apprit que, ne pouvant me recevoir
dans sa maison, je resterais au couvent à titre
de pensionnaire libre, de même que DianaMor-
timer, jusqu'au jour de mon mariage, qui de-
vait se célébrer dans la petite chapelle où, cha-
que jour, une ardente invocation s'élevait vers
le Créateur pour lui demander de ramener vers
moi. le cher absent. Il ajouta que, pour éviter la
transition trop brusque d'une existence presque
recluse la vie du grand monde parisien, je
partirais après la cérémonie religieuse pour 1
l'Italie, en compagnie de Diana Mortimer et du
duc de B.
a Miss Diana vint nous rejoindre, et le doc-
teur étant obligé de rentrer chez lui, je passai
toute la journée en compagnie de la jeune An-
glaise qui, heureuse d'être presquelibre, p~us
LE MONNAYAGE EN 'FRANCE
Une Intéressante polémique, qui touche
au crédit de notre monnaie l'extérieur,
vient de s'élever entre l'admimstration et le
./cMrna~ des De6a
d'or. Le ~bn:.~ne correspondance datée de Lubeck, fait
fél~e de cette fabrication en rapportant
une vériScation faite par une maison de
commerce allemande sur 't 55 napoléons au
millésime de 4 866, d'où il résultait que ces
pièces, qui devaient peser un kilogramme ou
1,000 grammes, pesaient en réalité 999
grammes et 9t3 millièmes, soit,* à quelques
milHèmes près, le poids Gxé par la -conven-
tion monétaire. La même vérification, ap-
pliquée aux titres de ces pièces, avait don-
né,dans une première expérience, de 898 50
à 898 75 millièmes de fin; dans une se-
conde, de 898 60 à 898 80 millièmes au
lieu de 900, qui est le titre légal.
Le correspondant du Lubeck s'applau-
dissait de ces résultats constatés et en tirait
la conséquence qu'on s'était ainsi convaincu,
de l'autre côté du Rhin, de. la bonne et
loyale fabrication de notre monnaie d'or. Le
Jou?'?ia~ des De6a
a semblé, au contraire, que, d'après les es-
sais même rapportés par le ~o~~eMr, si les
pièces vérinées étaient rigoureusement con-
formes à la loi, puisque la tolérance de ti-
tre et de poids est de 3 millièmes, leur fa-
brication avait trop usé de la latitude dans
le sens de l'abaissement, et qu'elle donnait
en somme une monnaie sensibtement plus
faible que le typajixépai'.la. loi. A cette lé-
-gère 'critique, très juste a notre sens, l'ad-
ministration a répondu par un C
ministration est que la fabrication n'était t
jamais sortie des limites de la tolérance lé-
gale et que l'écart signalé par les divers es-
sais restait au contraire bien en dcçadecette
tolérance.
C'est à cette rectification officielle que ré-
plique aujourd'hui le 7oMf?:ai! des -De&a
lier. Cet économiste, qu'on n'accusera pas
d'être hostile à l'administration, relève
pourtant avec beaucoup de netteté l'incon-
séquence d'une fabrication qui devrait oscil-
ler entre' le fort et le /mMe de manière à se
rapprocher le plus possible du type parfait,
et dont la moyenneestaù contraire constam-
ment au-dessous de ce type.
Que l'administration soit dans son droit
Strict par cela seul qu'elle reste en deçà de
la tolérance en moins, personne ne le con-
teste. Mais là n'est pas la question. L'Inté-
rêt de notre circulation monétaire à l'étran-
ger, et par conséquent de nos relations com-
merciales, exige que nos pièces d'or, prises
en bloc, représentent réellement le titre de
900 millièmes de fin et le poids déter-
miné. Teus les efforts de la surveillance ad-
ministrative, comme toutes les instructions
à ses agents, doivent tendre à ce but uni-
que et, bien loin de s'applaudir comme
d'une recette légitime, da bénéfice réalisé
par le fait de l'application constante delà
tolérance en faible, elle ne devrait regarder
ce bénéSce que comme une preuve d'im-
perfection, et par conséquent comme un ré-
sultat regrettable.~
Or, le CommMKtgMe lui-même signale la
permanence d'écart de notre fabrication
dans le sens du /enMs~e, et il constate .que
les bénéfices acquis au Trésor par ces écarts
de poids et de titre se sont élevés,~ en 1859,
à §95,820 francs pour la frappe de 702 mil-
lions 696,730 francs, ce qui correspond,
dit-il, à un écart d'un demi-millième, preuve i
de'la perfection de nos monnaies.
Que cette dISérence soit petite, nous le re-
connaissons avecM. Michel Chevalier mais
elle est. permanente el!~ rapporte a l'Etat
de~OO à ~50 mille francs par an, selon l'im-
portance du monnayage elle est donc vo-
lontaire et commandée, car le hasard n'a
pas de ces permanences séculaires. Il y a
donc dans l'administration un système qui
date de loin, et qui tend à rester toujours en
deça du type consacré et par la loi primi-
.heureuse encere de l'avenir qui se préparait,
dennà un libre cours à sa fertile imagination
en bâtissant toutes sortes de projets à propos
de la vie commune que nous étions appelées à
mener ensemble.
~,Les .quinze jours qui précédèrent mon ma-
riage furent tellement remplis par les causeries
de Diana, qui ne me quittait plus par les cour-
ses, les visites, les modistes et les couturières,
que la f&culté de panser me fut presque enle-
vée, et que: le temps s'écoula sans que le moi
intime y prît aucune part.
s Le docteur redoutait probablement l'ex-
pression de mes regrets, et avait voulu, tout en
abrégeant les délais et les formalités, occuper
mes instants par une incessante activité qui ,i
devait absorber le souvenir et l'empêcher de se
manifester.
» D'un autre côté, le duc ne me faisait que
de très courtes visites, dans lesquelles Diana
était toujours en tiers,-et où toute allusion a
notre prochaine union était soigneusement évi-
tée. Le duc de B. ne m'était ni sympathique
ni antipathique. J'admirais sa haute intelligen-
ce, ~a générosité~ !a distinction de ses maniè-
res, son tact, sa délicatesse, mais je n'éprou-
vais pour lui que la plus complète icdifTérence;
je sentais même que cette indiS'érence '.se fût
changée en haine si j'eusse été contrainte de
lui appartenir. i
s J'arrivai ainsi, et presque sans m'en dou-
ter, au jour où je devais prononcer le oui
fatal. Ne te méprends pas, cher adoré, sur la
valeur que je* donne à ce dernier mot jamais
je n'ai eu même l'ombre d'une plainte à élever
contre )e duc de B. En se rendant a la mai-
rie, le docteur éprouva un long évanouissement
qui l'obligea à se faire transporter immédiate-
ment chez lui après le mariage civil. Je rentrai
au couvent, très inquiète de ce triste présage,
et le duc, accompagné de l'un de mes témoins,
confrère du docteur, conduisit le vieillard à son
domicile.
a Le duo revint bientôt m'apprendre que l'é-
tat de mon père était aussi satisfaisant que pos-
sible. 'Dans la soirée, le valet de chambre de
mon vieil ami m'apporta quelques lignés que
tive et par la convention monétaire. C'est t
contre ce système que nous nous élevons, ,1
comme funeste à notre crédit à l'extérieur
et indigne d'un gouvernement loyal.
Mais, dit le Co?nmuK!uc, si la balance
penchait du côté de la tolérance en fort,
l'Industrie privée s'emparerait de cette
plus-value. Il se produirait pour nos pièces
d'or ce qui s'est produit pour les pièces de
cinq francs frappées avant 1835 et qui con-
tenaient quelques parcelles d'or, ce serait
une refonte éternelle dont le trésor seul
payerait les frais, et qui finirait par une
perte considérable.
Tout cela serait vrai si l'analogie suppo-
sée entre les pièces de 5 francs antérieures
à ')825 et nos pièces d'or actuelles existait
réellement mais il n'en est rien. L'opéra-
tion de la refonte des pièces d'argent était
fructueuse; ceHe de nos napoléons ne le se-
rait pas.
Il est facile, d'ailleurs, a l'administration
de rendre cette spéculation impossible en ne
livrant pas a la circulation et en refondant
immédiatement les pièces qui dépasseraient
le titre légal. Si cette refonte est suscepti-
ble de donner desbénéuces aux particuliers,
elle ne pourrait causer aucune perte au
gouvernement.
En résumé,'on ne demandera l'admi-
nistration ni de frapper en fcfrt ni de frapper
en faible, mais de se rapprocher le plus
possible de la perfection légale. Cette per-
fection mathématique est impossible à obte-
nir dans chaque pièce prise isolément, mais
elle doit être au moins le résultat de leur
moyenne. Il est surtout regrettable qu'une
question de bénéfice vienne en pareille ma-
tière faire pencher la balance en faveur de
la tolérance en faible. La monnaie est
placée sous la sauvegarde de la bonne
foi publique. Elle ne peut être l'objet
d'aucun calcul, et M. Michel Chevalier
nous paraît avoir mieux compris les in-
térêts de notre pays, dans cette question dé-
licate, que le document officiel adressé au
VoMy'KS~ des De6a
F~LIX BELLY.
LE mSTÊRH.OTTemN
Les derniers télégrammes de Constanti-
nople sont importants.
Il est question de la rentrée de Fuad-Pa-
cha à la tête des aS'aires de l'empire otto-
man. Nous mentionnons cette information
avec empressement, non point que le cabi-
net actuel se soit montré Inférieur à sa lourde
tâche au contraire, il a traversé avec Me-
hemet KupresII-Pacha et Ruchdi-Pacha
les moments difficiles de l'Insurrection can-
diote,.des revendications monténégrines,
des mouvements épirotes, avec fermeté, mo-
dération et dignité, mais parce qu'un hom-
me de la valeur de Fuad, ne saurait être
écarta longtemps desconsei!s du sultan, sans
priver ce souverain de lumières nécessaires.
Quel que soit le fondement de ces bruits,
ils témoignent. du moins que le sultan
n'use pas envers son ancien premier minis-
tre de certaines sévérités dont il avait été
parlé et'qui auraient produit sur l'opinion
européenne la plus douloureuse impression.
Fuad-Pacha revenu- grand-visir du fond
de l'Anatotie, après la pacincation des trou-
bles de Syrie, a montré à Abd-ul-Aziz un
dévoûment toutr personnel, qui .bien sou-
vent le mettait en difficulté avec des mem-
bres très influents du cabinet.
Jamais, peut-être, premier ministre n'a 1
défendu le caractère dé son souverain, n'a
rendu témoignage de ses grandes aspira-
tions, de ses bonnes volontés impériales,
de ses vues tolérantes et libérales, avec la
fermeté de Fuad-Pacha.
Un tel serviteur, quand il ajoute à ces
délicatesses du pouvoir viziriel les talents
politiques remarquables qui caractérisent
l'ancien vizir, doit être pour jamais à l'abri
de certains côtés de là disgrâce.
On faisait craindre qu'AbduI-Aziz n'eût
oublié pendant .quelques jours ce quêtait
Fuad'. Aujourd'hui, les rumeurs qui cir-
culent prouvent tout au moins que le sultan
a les. yeux tournés vers le plus libéral et le i
l'excellent homme'avait tracées d'une main
tremblante.
s Je ne pourrai peut-être pas, ma chère fille,
me disait-it, assister demain matin à la béné-
diction nuptiale mes forces ne sont point à ta
hauteur de mon courage Mais je tiens a'ce que
Ja cérémonie ne soit pas retardée e!Ie devra
donc s'accomplir, même en mon absence. J'at-
tends, je désire de toi cette nouvelle preuve de
ton amitié envers le vieillard qui a été assez ,1
heureuxpour te servir de père durant cinq
années.
s Heiss mn robe de mariage devait être une
robe de deuil! 1
A Le docteur ne vint point à la chapelle don-
ner à celte qui allait être deux fois orpheline la
bénédiction si douce au cœurd'une jeune mie, et
le duc qui arriva en retard, me parut très pré-
occupé..Après la cérémonie, je demandai à être
conduite chez mon përe. Le duc pâlit, .se trou-
bla, hésita longtemps et Suit par m'avouer la
cruelle vérité.
t) Une heure avant mon mariage, le docteur
Bernard avait rendu sa belle âme à Dieu Sa
dernière pensée avait été pour moi; le dernier
mot de ses lèvres avait été mon nom
s Madame, ajouta le duc très ému, il ne
vous reste plus qu'un ami, qu'un protecteur
cet ami, ce'protecteur, c'est moi. Croyez bien
que je mettrai tous mes .gojns a remplacer celui
que vous avez perdu, etqueje m'estimerai très
heureux le jour ou j'aurai su conquérir la place
qu'il possédait dans votre cœur.
)) A cette fatale nouvelle, je tombai sans con-
naissance. On me transporta dans la chambre
que j'occupais au couvent, et je. fus laissée aux
soins de Diana et de la supérieure, tandis que
le duc de B. s'occupait des tristes apprêts de
la cérémonie funèbre
XXXVI
N Après que les derniers devoirs eurent été j
rendus a l'homme de bien dont je pleurais la
perte, le duc, qui désiraitme soustraire promp-
tement a l'influence de ce triste souvenir,
me parla du voyage en Italie, dont l'initiative
plus européen de ses ministres,
sé au Divan que des amis.
Quant au bruit de l'organiago~
tème constitutionnel a Constart~iQ~ &
nous permette, jusqu'à plus
de n'y point attacher une impor~S~~c~
tionnelle.
Nous ne nous expliquons pas encore par-
faitement, avouons-le, malgré Jes éclaircis-
sements que nos correspondants nous ont
donnés, les avantages uu même les côtés
pratiques nouveaux et originaux du systè-
me en question dans son application en
Egypte.
La création d'assemblées législatives en
Orient ne répond qu'à un fort petit nom-
bre des satisfactions que le même régime
réserverait en Europe à toutes, les classes.
Pendant trois ans nous avons assisté, la
plume du sténographe à la main, à des as-
semblées à peu près pareilles, se tenant
sous le nom de « divans ad /;cc )) dans les
Principautés, et nous décrirons peut-être un
jour certaines séances caractéristiques qu'el-
les ont provoquées.
Chez des nations où l'instruction primaire
est incomplète et peu répandue, où les no-
tions, nous ne disons pas politiques, mais
seulement administratives et économiques,
ne sont pas formulées, mais sont, pour ainsi
dire ((ressenties, )) suivant qu'un gouver-
neur ou qu'un nM~M' est plus ou moins juste,
plus ou moins généreux, plus ou moins éclai-
ré, le mécanisme constitutionnel est un Ins-
trument dont le maniement échappe aux po-
pulations.
Or, àConstantinople, les hommes d'Etat
.sont trop éclairés pour essayer des « a peu
près », sur lesquels leur expérience les édi-
6e d'avance.
'Ils réorganiseront peut-être « les com-
munautés )) de manière à égaliser encore~
davantage la condition du chrétien avec
celle du musulman; ils élargiront l'applica-
tion duhatti-humayoum, réviseront les lois
de propriété, agrandiront par des procédés
particuliers le cercle des franchises accordées
aux diverses classes; mais cela ne s'appel-
lera pas le « régime constitutionnel ».
Ce résultat sera le meilleur à nos yeux
car dans ces pays nouveaux a la civilisation
les masses ne demandent qu'à se contenter
de la liberté (( octroyée )).
PIERRE BARAGNON.
–
,u~j~i~`~ S
SBamaVfe
Hanovre/'tOnpvembre.
Monsieur lerédacteur,
Que la situation devienne quelque peu in-
quiétante chez nous, on ne le nie pas à Berlin
mais on y prétend que c'est la faute des demi-
mesures que les Prussiens ont adoptées. Si on
était plus-sévère, si on nous donnait une fois
un bon exemple de rigueur,–croit-on & Berlin,
–oh alors, les Hanovriens s'accommodenaient
très vite et très facilement au nouvel .ordre de
choses.
Je crois qu'on sè fait, sous ce rapport, des
illusions très graves. Le caractère des Hano-
vriens est très tenace. Nous sommes obstinés,
si vous voulez, et il se pourrait bien que la ri-
gueur poussât les Hanovriens 'à des actes insen-
sés,vulaforce armée dont la Prusse dispose
partout dans le Hanovre. On le sait très bien
en haut lieu, à Berlin,, et M. de Voigts Rhetz
est revenu, dit-on, sans avoir obtenu l'autori-
sation de prendre des mosures.de.rjgueur on
croit, par contre, qu'il a, dès aujourd'hui, les
pouvoirs nécessaires pour établir; au besoin,
l'étatdesiégeà Hanovre.
Les conseils de révision sont enpieine acti-
vité, et l'inscription des jeunes geas donne fré-
quemment lieu~ partout, à des rixes plus :ou
moins sanglantes.–Dans cet.état de choses, il
est intéressant de connaître l'opimon;quidomi-
ne dans les cercles progressistes, à.Berlin, On"
sait que les progressistes sesont ralliés fran-
chement a la politique- extérieure du ministère
(!esa:!Mtea'o!M), et qu'ils ne soulèveront pas,
sans de'graves motifs, des questions de principe
dans les aSairesintérieures du pays. Voici: leur
raisonnement: j.
« Les Hanovriens sont devenus Prussiens
qu'ils le veulent ou non, personne ne nous le
contestera plus. Un an, tout au plus deux ans,
suffiront pour consolider nos conquetes'.et nous
permettre d'aller, au besoin, de nouveau en a-
remontait au bon docteur. Ce, profond respect
d'une volonté manifestée par mon bienfaiteur et
l'exquise délicatesse de la~conduite du duc, qui
n'avait point demandé jusque-là, que je quit-
tasse le couvent, me touchèrent vivement. Je
le remerciai, et lui dis que -j'étais prête à !e
suivre.
» II fut convenu que le départ s'effectuerait
le lendemain,, et que le duc de B. viendrait t
nous prendre, Diana et moi, dans sa beriinë,
àdixheuresdumatin.
a Le jour suivant, la duchesse de B. riche
et enviée; mais cruellement atteinte par toutes
les souffrances morales, abandonnait l'asile ou
Martha la chanteuse des rues était entrée, cinq
ans auparavant, pauvre et sans nom, mais riche
de toutes les illusions de la jeunesse et de: l'a-
mour 1
» Durant le voyage qui eût été, si je l'eusse
accompli avec toi, mon Valentin, le prélude
d'une vie d'enchtntements et de délices, je re-
marquai la promptitude avec laquelle tous les
désirs, tous les ordres du duc étaient exécutés.
Nous voyagions en poste, et aux relais nulle
attente ne nous était imposée. Hommes et che-
vaux étaient toujours prêts à entraîner la ber-
line dans. un galop rapide qui me donnait le
vertige, et arrachait parfois à miss Diana don
petits cris de terreur.
» Tout semblait prévu et préparé à l'avance,
même les repas et les heures de repos. Je ma-
nifestai ma surprise au duc, qui me répondit
en souriant que quelqu'un nous précédait de
vingt heures, a cheval, et que tout ce qui me
paraissait extraordinaire dans ce voyage était
dû à l'intelligence, à l'activité, andévoûment
de Samuel-Stevenson. N
En retrouvant dans les pages écrites par Mar-
tba le nom du personnage mystérieux que j'a-
vais vainement cherché dans Paris; ma curio-
sité redoubla, et je compris pourquoi ce Steven-
son, qui n'était probablement qu'un intendant,
était inconnu à l'ambassade anglaise.
AMUND LAPOINTE..
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