Titre : La Presse
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1866-11-23
Contributeur : Girardin, Émile de (1806-1881). Directeur de publication
Contributeur : Laguerre, Georges (1858-1912). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 23 novembre 1866 23 novembre 1866
Description : 1866/11/23. 1866/11/23.
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Grande collecte... Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail
Description : Collection numérique : La Grande Collecte Collection numérique : La Grande Collecte
Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/03/2008
Ve~redt 23 novembre ~8M
3 M ~j. i~
!MQtWa'AMStiENEt)T, f23, RUE MÛNTBr);RÏn6
~endrédï 33 siô~mhret~
8MOÏS(PaMetJ~rttmÉNONCES, 8, PL. DE La BOURSE, 7, C~E CO~RM
Toutcequt concerne l'Admïnïstratio~da~o~~ doit'être adresse au Gérant
L'Administration se rësrrve le ëtrbit dé M~'i~ là rédaction Û63 AMOË&M
3~.° Anivée
Les abonnés nouveaux recevrent ce qui
a paru dé la CHANTEUSE DES RuES (~faW~a
!s FteMcuse),roman,parM. Armand Lapointe.
~~MatBaBH~.M)ase~ms=a=ms~MJ~~
PARie. M NOVEM B~ 1898
Là politique & outrance dé M.,J{!casoH
commence à perdre du terrain en Italie les
hommes politiques que la passion n'aveugle
point comprenhëhf que râHIancé prussien-
ne, qui était une arme de guerre, ne peut
être d'aucune utilité a l'Italie, en temps de
paix, et que, par conséquent, une rupture a-
vec la France aurait pour conséquence im-
médiate d'isoler le nouvel Etat en Europe.
Or, le aenimoyea'de'maintenir des relations
amicales avec la France est d'exécuter de
bonne foi la~ convention de septembre, et de
résoudre d'accord avec notre gouvernement
toutes les questions qui découleront de cette
convention.
Nous trouvons la trace de ce revirement
d'idées chez une partie des hommes pol i ti-
ques de Florence dans un article dé l'Opt-
HMM.'qui nous parait un manifeste dirigé
contre M Ricasoli ;°
Loin de nous !a penséeraë désirer un change-
ment de.ministere f Jetais Bous nous faisons~n de
voir d'engager les ministres à nourrir les plus fa-
vorables dispo~ittona d'esprit de nature à facititer
b grande solution. No?~ ne saurions être tranquil-
te'asou8,ee rapRort~ en voyant ou -croyant ~oir
inaug~er B~e pqittimje qui obtient les applaudis-
sements de tous ie< adversaires do la convention du
15 seg~mbr~, i~om~~ préotsémeat leplaa eri-
uquepoursonexecaMonr r .<
La.convention, de septeatbre a été l'oeuvre de
deux puissances amies qui, ayautcbacune des in-
térêts majeurs engages' dans cette question à ré-
soudre, se sont tracé une marche qui respectaittes
mtérets réciproques, et se sont proposé de procé-
der ensemble, par cette_mamho,_à la solution dé-
strée..
Si te 8ea~MBtttdicté la convention. \~Bait. à fMre~p!ace à une froi-
deur de re)ations, qui ne verrait ta une ptus gran-
de dif~~tH~tfanTi~B un heureux résultat?
Sans;doute, lesadversairesde FaUiance française
et de la convention du 15 septembre pourraient
arrivera une solution~mais cetie solution serait
due'nonaunaccord,mais à uu conHtt, et nous
croyons qu'it vaut !a peine de penser sérieusement
à cette éventualité. Assurément, il faut que la con-
vention soit eï.eeutée de part et d'autre scrupuleu-
sement.
Le but principal que les deux parties se sontpro-
posé.Dar.ttme convention ne pemt pas être aban-
donné mais comment arriver à'ia solution deques<-
tions secondaires multiples, si Fon s'ëcarte de la
bonne disposition réciproque des esprits?
'L'isolement que l'on conseillait tout s l'heure à
notre gouvernement ë5t in~possiNe pour tout Etat
quelconqu9ettEurop9,etencore plus pour un E!at
constitu~.tput rëcemmeM igomme'Ie nôtre. Nous
avons vu'MRhssie succomber en I8S6, parce qu'elle
était seuIe.CAutriche~ avoir le dessous en 18M t;,t
en 1866~pqrce qg'elle ét-ut isoiëe é~Europe, et ron
ose cons~Hef ~.ritalie une palitiq~& .d'isolement!
Si la s6mtion'3ë la question romaine peut être
obtenae par-l':(çcr<:r de lalTaace et deTRâlië, deux
des~ms ~fandes puissances cathotiques, il est
prbbab~ queUe sera acceptée avec ~u~om~aoins
d'empressemeQtpar'Jes~mtEes Etats. ..)
En cas dabsence~de ce~.accord~6nj)eutdemac-
der.à~bondrbit~si' toute Solimon que nous pour-
rions imposer à le question'romaine comme étant
les ptas TappMchës'aé IK~aé,.sérqit-àccëptée par
la EMnaa et pd- tatifté MSté dùTaonde catholique:
Noasavpns:.à. Borne des droits, et des- intërêts
queJa]FBance$ôgu~ett.qa'eHejdev!pMspectër.'
Hiais.nous ayDns aassi -ùm~grand devoir! a rem-
pIir;ieBtui-d'avoir. égartions~aB ta.RMBce, assurés ~uo nous sommes que
de Bette detsrencë réciproqM entre la France eji
i Italie peut~tdoit provenir' aile- solution non fé-
conde eiMMttes et plÙs'gravës complications.
II yaa ~aas cettë'.décTaratmn de l'OpmtoHe
quelques ré~erves'qui aurait ~,oin d'être
deterimné~ aved prÉcis!Cn.n'eB- ~st.
pas mbih~nhgCTeT~. symptôme de v~
que 1,OB -cammance en6n à comprendre a
Florence que l'Italie nepeut-nl s'éloigner de
la France sans s'aSaiblir, ni 9'ën rapprocher
sanssafortiner. ~1~
L~~ iCC~AN~t~
pB.n~~Mttfetijeat en ce: moment, ~J~er-
!iD;'€~të ~tà;!<~ 'des~dôtatipns, C'est une
tra~m~itique'prussienne d'ac-
~S ~compenses pécûnMures
FE~EÎi.E~N ]CË IJ~ ~JE~E `
\l.iB~HOKNmE~18M;
J.:f
LA ~BE M8 RUE§
'j 1: 3n- :c,
m~ifr-
~c,
J'8~éù(ë, ivre de joie et tout palpitant,
ces iataSes-~H~dences mon regard, ,nxé sur ur
celai de Nartba, jouissait de toutes les émo-
tions 't~Se peignaient ep caractères s! vifs sur
sa inobUe physionomie. Nos Harnais triompha-
teupc~îgiant lé diadème des rois; orateur sa-
luét&'htMÈùneparlesappiaudissementsde la
foule enivrée; poète ou .musicien: acclamé par
d'entiMQsiastestravos, ne goûtëreht un bon-
'heur'aus~'graBd Bs~iieh ) Màrtbà, se don-
nant à !aoi âpres avoir appartenu au ducdeB.
ne m'eût pas rendù~tuasi complètement heureux
qu'en m'apprenant la condition qu'elle avait
mise à son mariage.
01 a]&our t ta puissance sur Phomme n'est-
elle denc si forte que parce que tu es la plus
suprême expression de l'éqoïsme et de la va-
nité.I
–Tu~s la plus-parfaite des créatures! I
dis-je à-ifartha en émanant dé mes bras sa taille
6ne et souple ce n'est pas de l'amour que j'é-
prouve pour toi, c'est une adoration fetle que le
langage humain ne saurait traduire. Tu es ma
vie,mbB~met t,,
Ea dehors de toi tout n'est qu'obscurité
et néant. Veux-ta donc séparer ce qui, pour
Dieu même, vie Veux-tu que la terre soit inféconde et que,
sous les ardentes caresses du soleu, elle ne
produise ni verdure, m ueurs, ni fruits? Dis-
moi ators de cesser de t'aimer, et, si tu veux
Ôtre'obéie, commence par me tuer; sinon, fais-
moi vivre t.
yoita ce que je redoutais s~écria
Martha en se dégageant de mes bras.
–Pourquoi me fuir? lui dis-je en me rap-
prochant d'elle. Crois-tu quêta résistance vain-
cra mon amour?
t a`~ù~©Ét1S dË l~ttt'e'~ ug e~t t
aux chefs militaires qui ont concouru à
d'importants succès. Le ministre des nnan-
ces, M, Von der Heydta rappelé à la Cham-
bre cette coutume et il a ajoute
« La dernière guerre a environné le nom l:
de la Prusse d'une nouvelie gloire et'dpnné
a la monarchie un agrandissement de pou-
voir auquel on ne saurait compaperaceun~
des grands faits de l'histoire de la Prusse
Les chefs de l'armée y ont brille par leur
dévoùment et leur mérite. Ils se sont acquis
par loue attitude héroïque un nom que la 1
postérité, jusque dans les temps les plus re-
culés, environnera de respect. »
Cette loi de dotation, dont le principe est
du reste adopté par toute la Chambre, a été
l'occasion d'une sorte de nouveau conflit en-
tre le parti libéral et le ministère. Le gou-
vernement désirait que lé roi eût seu! la ré-
partition des récompenses; une fraction con-
sidérable do la Chambre voulait, au contrai-
re, que les noms des généraux dotés fussent
inscrits dans la loi, de façon-à donner à
cette mesure, au lieu de l'apparence d'une
munificence royale, un caractère national.'
La majorité a adopté une idée de transac-
tion, et elle a remis a une commission qua-
torze membres l'étude du projet.
Une correspondance de I'~?Mt'ope donne
d'assez curieux détaiis sur les incidents, qui,
se sont déjà produits au sujet de cette loi. A
Le texfeprimitif du projet de loi. dit-elle, por-
tait, au lieu du mot ~Mr/u/Mw (généraux), eeiu!
de Sta~tMTKttH (fonctionnaires de l'Etat. C'est
qu'on avait tout d'abord, m'est-il assuré, l'intention
de ne doter que trois personnes: M. de Bismark,
M.deRoonet M.deNo!t)œ.Ce dernier, chef de
i'état-major généra), passe, vous le .savez, .pouf
l'auteur du pian de la camp~ned~qM~e.
C'est, paraît-Il, sur les instances'person-
nelles de M. de Bismark que le mot de géné-
?-aM~ a été substitué dans la rédaction pré-
sentée aux Chambres, a celui de /bHC~on-
nat'resde ~'Etaf. Il s'est établi, par suite,une
espèce de lutte de désintéressement d'une
part et de générosi te de l'autre entre le mi-
nistre et le Parlement:
Qui aurait osé dire, il y a six mois, s'écrie a-ce
propos le correspondant de l'~Mrop'e, que nous as-
sisterions au .plus étrange des spectacles: la
Chambre prussienne des députés obligeant M.~dë'
Bismark à recevoir une récompense natioBate
Voici, en effet, l'amendement que l'on
suppose devoir être adopté par la commis-
sion des quatorze et par la_Chambre_;eUe!-
mâme. On diviserait les personnages dotés
en deux catégories la première compren-
dràrt M. dé Bismark, ?. de Roon et M. de
Moltke, qui recevraient environ .350,000
thalers; dans la seconde figureraient les gé-
néraux Vogel de Falkenstein, Henvarth de
Bittenfeld, Steinmetz, Voigts-Rhetz et Blu-
menthal, recevant chacu-n;une dotation de
~50',600 thalers.
On est disposé a croire que le gouverne-
ment se raUiera à cette combinaison. Le.
brmtcounajtpependant à Berlin que lepro-.
jet de Joi serait retiré si le travail de laf
Chambre, faisait subir au projet soumis a
son examen la moindre modification.
1 Le correspondant du ~Sàint-Péter~-
bobrg, dans une noùveUe-Iettre adressée à
ce journal, prétend que laPr~eaforcéle
sens qu'il attachait à cette phrase «'I~Prus-
se est t'alliée traditionnelle de la Russie. ))
.Voici le commeBtaIre qu'il en donne lui-
mêime~ et qu< nc'us paraît con6rmëp~~bë-t
ment l'appréciation que nous avons faite de
'!à situation réciproque et des relatiëcs de'
ces de~xp~issanees~
I~a Prusse alliée tradiUoirneue-de la Russie ))
~Tëvient àdirequeJes deux puissances se trouvent
aans des rapports, de position géographique tels
'que les diver~ences'd'intërêis particuliers, s'i[ en
'existe, n'ont jamais pu et nepourron.t jamais'pré-
valoir d'une manière durable contre l'espëce~e so-
lidarité que crée cet intérêt supérieur de garantie
etdesëcnritémutueUes.
La Prusse protëge les devants de la Russie et
la Ruasiej~.pbotége tes derrières de îa 'Prusse ))
Cette formule politique très nette et très facile à
comprendre restera pompi~ Ie,dBrnier m~t des
échanges d'idées auxquels ont pu donner iieu ia
question du rapprochement entre les, cours de
BerUnetdaS~n~Pétersbpurg.
L'entente de la Prusse et delà Russie est un fait
–Tais-toi! tais-toi)
–Sac~e donc que, croyant t'a voir-perdue,
j'ai'voulu ne plus t'aimer-mais, vaincu par
cette passion dévorante, j'avais moi-même 6xé
le terme dé mes jours si, âpres avoir ép~is~
tous les' moyens de retrouver tes traces J je
n'eusse pas dû te revoir.
–Valëntih cher Valentin aie pitié de~moi
–tu implores ma pitié, et toi-même ..es,
sans pitié pour moi _Pouj~;uoi donc, sachant
.mon amour, es-tu venue ici? Pourquoi ne m'as-
tu pas laissé mourir?
–Mourir, toi.6 Dieu! J", "'>
Pourquoi raviver mes sôuvanirs, me ber-
cer par 'de magiques paroles, laisser fuirea à
mes yeux l'espérance de la plus grande des
joies, m'enivrer de ta présence, de tes regards,
de tes baisers, si tu voulais, que ma tendresse
restât muette, froide et sans désirs?
Ah l'ingrat s'écria Manba, qui me de-
mande pourquoi je l'aime!
Si tu m'aimes comme tu le dis, sois donc
touteamoi!. 1.
-Martha éperdue se laissa glisser à mes pieds
etmedit: 1 1.~ 1 1 @ > .1
–Veux-tu donc que ton idole soit une femme
sans foietsans parote? Veux-tu qu'elle de-
vienne une misérable et une lâche? `~
EUe se débattait dans mes bras, et ses che-
veux se dénouèrent et Sottèrent en boucles in-
nombrables sur ses épaules.
Qu'elle était belle et séduisaute ainsi
Je veux que tu sois a.moi, lui répondis-je
délirant, parce que je t'aime et que cet amour
est ma vie, la tienne pa~cs-que tu n'appar-
tiens pas à cet homme qui, jMur satisfaire son
impuissante vanité et réchauS'er son existence
au sole)! de ta jeunesse et de ta beauté, n'a pas
cramt, sachant que ton cœur était a un autre,
d'accepter le plus impie do tous les sacriSces.
Je veux que tu sois à moi, parce qu'alors lune
me quitteras plus et que, des demain, dès ce
soir, si tu le veux, nous partirons pour un de
ces heureux pays que je connais, où l'air est
toujours embaumé, la nature toujours en fleur,
le soleil toujours brillant; où tous les rêves se
transforment en somptueuses réalités. Dis, ma
chère âme, le veux-tu?
Ses yeux se fermèrent doucement.
Ah me dit-elle, je voudrais mourir ainsi,
endormie par tes paroles ) I
J'écartai les ondes épaisses de sa chevelure
permanent, d'une solidité exceptionnelle, puis-
qu'ette résulte de rapports nature!s dont il n'ap-
partient à aucun pian ou visée potitiquo de chan-
ger l'essence..
Mais,une entente de cette espèce n'implique pas
forcément un programme d'action combinée, et
c'est.a ces termes d'alliance permanente et natu-
relle, en opposition av~c cequej'appeltëraisuneal-
iiaAced~ccas~on~ue paraissent. dËmearM'usées
t~~reIanotsaoMënes entre les deux grandes puis-
sances du Nord.
!~st-ce à dire que cette, alliance implicite ne
pu!ssë, à im moment donné, prendre un caractère
plua défini en vue d'un but particulier a atteindre?
Je me garderais bien de te contester. li est évident
que ce son~d~s conditions exceptionnenes tavora-
btés pour s'entendre dans un cas déterminé, que
d'être unis par des rapports naturels et de n'être
divisés par aucun intérêt essentiel.
Mais il sufEt pour le moment d'établir, autant
que je puis le faire du moins avec les éléments
d'information dont je dispose, que l'entente prusso-
russe n'a rien de strict et surtout n'a rien'd'exclu-
sif, laissant à chacune des deux puissances.toute
liberté d'action pour conclure, si besoin était, les
/al!iances que leur commanderaient leurs intérêts.
On lit dans la Gase~e KC!.en date du 20 novembre
Le prince royal est revenu ce matin de'bonne
heure de Saint-Pétersbourg; mais il es) reparti im-
médiatement pour Potsdam. Aujourd'hui, à midi,
il a eu une longue conversati&à avec le roi.
La forme donnée a cette nouvelle sur-
-prendra peut-6tre!es personnes convaincues
quele prince royal de Prusse n'a eu àSaint-
Péjtersboufg aucune conversation politique.
La Cake~e (fe~aC'ro~'a' ajoute aùrensei-
~gn~ment qui précède rinfdrma~ion ;)que
voici:
~n~apprettd que-J~prin~~def @eN~ ~9t!ra~'
siter~otre cour jeum procbaiB, et~ Te~QBant' de
Saint-Pétersbourg. -h
LeSecrétaire de ta r~dM:4~'j. ),< ;i't..BACER.
BEPECBES ELESTM9U~
frMMe'
Berlin, 8i novembre.
La Chambre des députés a terminé aujourd'hui
la discossiongénérate du budget.
Le ministre de l'intérieur a présenté le projetde
loi relatif a la nxation de la frôntie'rë bavaroise.
Une motion blâmant le gouvernement pour la'
vente du chemin de fer de Cologne à Minden sans
l'aût~-isattOB ppëalaMe du ~Memëat' a été adoptée
par iMvoi~ contre i2S. .s
f. .ttMorence, SI novembre, deux heures.
Le roi! yictdT'~Mmaaùët est'~T!vë S~né h~re,
accompagné'des pitases ses jBIs'et d~ pnhce de
Carignan. Sa'Majesté a été reçue a la~gare par les
autorités. La foule, qui était immense, ia gardé na-
tionale'e.t la troupe q'ai-ëMi~t'8ous'les armes.'ont
~ccMiUiiSaatajesté ~àr aés acclamations pro~tm-'
ce soir une b'riHante illumination.
_.)u~f. j; 'j' .qnn.o:! .*<
~M~'e. 'qi~
t~MadrM,.MnoMM~e'9oir.
La.~oca; dit queie vapeur espagnol qui'Séjournë
dans le port de Civifa-Vecchia est a Indisposition
l'ambassadeur .d.spagne preSjIe~amt-Sié~e. et
'nondeFrangoisn'
fi (~eMce .~a~es-SM/t6t-.)
(Voir plus toin'Ieë'der'n~res dëpêches.)
if7 ~i~Ur
't.. -i~C~
Le ~b~eM?'publie ce matio les nouveHes
~suivaQtes du Mexique, que l'on peut consi-
dérer comme un démenti impticite des bi-ùits
répandus, sur !a foi des'feuilles américaines,
relat'ivemënt a rabdicatidn.Atia~dépact :dfe
l'empereur MaximiHen:
Le maréchal Bazaihe, parti de Mexico le 2 octo-
bre, est arrivé à PueHa le 4'dans la soirée. Le dé-
part djucoBtataadantenehefaeu pour but d'exa-
miner directement l'État dm pays et de :ealmer les
inquiétudes qne les eBbrts~ des; dissidents cher-
chaient à répandre dans cette contrée..
,i L!a.t)sanc& du maréchal Bazaine ne lui a pas per-
mis' de reeevo~ et !de transmettre au ministre dp
la.guer~e' lé rapports périadique''sur la situation
poIHique du pays. Une dépêche du'colonel Van der
Smissen, connaandant là~légidn belge, rend'comp-
q~i~ yonait/~ucè~~tie~eso~~ vi-
TSage,,ët me penehai vers ell~ipouï* respirBr ~e
somueentvrant~sesdèvMs: <
r Mais, bondissant comme une jeune lionne,
eUe me rapoNSsaet~e trouva debout.
–~hL je suis folle! murmurait-elle.
Puis, faisant un dernier enort,,elle me-dit
,N6n1'non! c'est impossible! i
Impossibie, dis-tu, mon amour ) Et pour-
quoi:? Etpigur
Pourquoi? hélas :PaMe que Martba la
chanteuse des rues,B~rtha làboRëme;qui Se fût
précipitée dans tes ras et t'eût suivi sans re-
mords, ivre de; bôcbeur; folle de joie de t'ap-
partenir, n'existe plus et que Martii'a Bernard
a juré, au chevet du vieillard qui l'ayait tirée
delamisëre, de la honte et sauvée du déses-
poir, de porter dignement et sans tache le nom
du duc de B.
Ainsi, lui dis-je en courant vers la porte,
tu places cette odieuse promesse arrachée à la
reconnaissance, dans un moment d'exaltation
et de douleur; au dessus de notre amour, de ta
vie, de la mienne ) Tu veux me réduire au dés-
espoir tu veux que la dernière lueur de raison
qui me reste disparaisse
Valentin!
–Eh.bien! sois satisfaite!
–Valentin! par gr&ce. ah! tu me fais
;peur
Je veux sortir 1 '`
Je m'àvaBçai vers elle.
Elle poussa un cri, recula jusqu'au mur et
apercevant la porte qui conduisait au jardin, se
précipita dessus, l'ouvrit et disparut.
Je restât une seconde cloué au parquet :par la
surprise et le dépit..
Tout à coup u&& exclamati'on aiguë qui ex-
primait la crainte et l'angoisse, vint frapper
mon oreille. Je volai au secours de ~artha.
Je là trouvai anaissée sùy le sol, les" traits
pâles et décomposés, les yeux démesurément
ouverts par la terreur. Son bras tendu en avant
indiquait un point du jardin j'y jetai les yeux
et je vis un homme escaladant la muraille qui
.séparait mon parterre du jardin de l'hôtel de
B.
Avant qu'il m'eût été possible de faire un
pas, l'inconnu franchissait le mur et disparais-
sait à nos yeux.
Ah! je srns perdue! s'écria Martha. Dieu
n'estpasjustet
te da.ia ten-tativ~ infruetueostf d'un détachement de j
ce corps t)9ur ehlet'&r Ixmiqoiipsn, occupé le 83
septembre par l'ennemi, sans que )a ga'rnisonmexi-
caicer ait essayé de le défendre. La colonne belge,
fM'te de 380 hommes d'infanterie, transportée sur
des voitures, et de deux compagnies montées, a
pehe~daHs la ville, enlevant'les barricades sous
un~tHR)~ violent. L'ennemi, embusqué dans une
église crtae!ée. tnta faits~birde teltes pertes qc~'t
te colonel Van der Smissen, voyant tomber autour
de lui onze officiers tués ou btessés,dutse rési-
gner à la retraite, et il rentra, le M.au-soir, à Tu-
la, après vingt-six heures de~marche et quatorze
heures de combat.
Dans la nuit du di au 12 septembre, Corona, à
la tête de 3,000 hommes, a voulu enlever un poste
français situé près de Mazatlan, que gardait le ca-
pitaine de la Tasta avec 108 hommes. Une avant-
garde mexicaine, au !ieu de donner l'alarme au
poste français, s'est ralliée à Gorona. Nos hommes,
supris par une force si supérieure, ont Iu!té avec
une extrême énergie, et deux compagnies de se-
cours, envoyées de Mazatian, et appuyées par l'es-
cadron du capitaine Adam, ont repoussé avec ~n
complet succès la cavalerie ennemie, forte de plus
de 200 hommes.
Le général Castclnau est arrivé~Vera-CruzIe
octobre, dans ta soirée. II a étôrë~u par le capi-
taine Pierron, du 3~ zouaves, chef du cabinet mili-
taire de l'empereur Maximilien, et es! parti le 13
pour Mexico..
La situation politique du cercle de Vera Cruz est
bonne les esprits sont calmes les déprédations
des guerilleras. sont a peu près nulies. Si les affaires
ne~sont pas plus actives, ce n'est pas faute de com
mandes, mais faute de ~ras pour les exécuter.
On lit dans le 'résumé hebdomadaire du
J~tM~Mr c~M soM' au sujet de la situation ac-
tuelle de Rome e~-t~memt
Le cabinet de Florence reproduit aujourd'hui les
idées si souvent émises par le gouvernement de
l'Ehipereur, dont les eHbrta-ent toujours tendu à
concilier les aspirations nationales et tes sentiments
~Pea!ns[tie~jED presence'aë ~et'te dis-
~po~ftMË; Msaint-pefe peut envisager l'avenir avec
conHaBce, et. Ton a toute raison d'espérer que les
pariisextrômesne prévaudront pas, et que la cour
de! Rome se montre! a inaccessible à des influences
qttLsous !e masque d'un. faux zèle, caeheraientrdes
montions nuisibles àlasëcuritéetàla dignité du
tr6nëponti6cal.
Les dernières nouvelles de la Canée annoncent
la En de l'insurrection Cretoise. Le gouvernement
rOttoman montre la plos grande modération; il est
disposé à ne rien négliger pour ramener le calme
dans les esprits et prévenir le retour d'une crise
.qui aurait pu amener de .graves, conséquences.
L'amnistie que Moustapha-Pacha a accordée sur
l'ordre de la Porte, aussitôt après sa victoire, lui a
'concilie iës esprits et a ramené à lui toute cette
population flottante qni, dans les temps de révolu-
tion, se laisse" souvent entramer sans dessein pré-
madiié. Le calme sa rétablit donc les habitants
des vUMs et les chefs apportent IeursoNm4ssion,etIës maisons
de commerce se dispos&nt à ~prendre leurs affai-
-res, que la rébemon avait interrompues. L'eBer-
vescencë semble aussi se calmer a Athènes, et il
est permis d'espérer"qu'eHë fera bientôt place} .<
~.nne plus juste appréciation des "choses et des évé-
,nëmehts..
j w;c. v
O~.eçrit.de.PaIer.me aux joùmaùx an-
~ais,
Un~rsnd nombre de couvents ont 'été démolis
a Palerme par ordre du gouvernentent .italien.
..j', t.q~'t.'
En ouvrant IaDië(ëao la'Basse-~utriche, le
maréchal de la Di~të a,ins'is~e sur la néeessité
de compléter et d'améliorer tes dispositions du
~g~ment de la dëfens.e du pays « .en prévision,,
,-t! t 'des, s à' venir. » ), NP, prévIsI()n '11
a-t-ildit,desoragesàvenir.))' n '1
les journaux de Pesth nous apportent le
texte d'urescnt royar!u'a''roùverture de
~là Diète de Hôn~né. Ce document est' tel
que nous l'ayait ~nd~~ué. r~sume~é!egra-
-phiqueque nqus en, avon~ publia. t!Ëmpe-
'reurafnrme,de;lafacpnla plus positive lé
principe du gouvernement responsable dans
;toutes les parties de la monarchie i! recon-
naît les droits. a l'autonemiè des diverses
races qui peùplehtl'empire;-mais II réserve
;formen~entTunité de l'armée, celle des
;'douanes et celle de la dette publique.
Lesjournaux~anglais se préoccupent de la
'réorganisation de l'armée anglaise; qu'ils con-
sidèrent comme une nécessité, j~ K??!es con-
seiUë que la durée du premier enrôlement soit
'do~douzerans, eteeUe du sèeondde neuf. Mais,
;dit-H, a~cdes faoiHtés eha~ue~aBBee crois-
santes~de gagner PAménque ouPAùstraiie, on
ne peut pas s'attendre à ce que l'armée anglai-
se puisse être maintenueaussi facilementqu'au-
..Je pris'da~s mes'bras la chère créature, qui
gisait inerte sur le sab!e humide, et la plaçai
sur le divan de mon atelier.
'Quel est cet homme, lui demandai-je;
l'as-tu reconnu? i
Nop. Au moment ou j'ouvrais.la porte, il
.gravissait les espaliers mais c'est sans doute
jm domestique de l'hôtel.
Eh quoi, le duc te ferait espionner
A ~stteparole, le: regard de Martha s'éclaira
de cette Bamme étrange que je connaissais
elle se leva toute frémissante, tordit vivement
~les tresses:de sa chevelure, les attacha avec
'.le peigne et mit son chapeau.'
"Lui! 'Oh! c'est impossible! s'écria-
t-elle. Mais s'il .avait commis cette action, ce ne
seraient ni tes emportements ni tes prières qui
m'auraient vaincue, ceseraitle duc de B. qui
.me pousserait dans tes bras.
Je pris~ sa. main que l'émotion faisait trem-
bler. que mo n s
Chère Martha, lui dis-je, me laisseras-tu
passer la nuitdans la plus cruelle des anxiétés?
Non; ce soir, à minuit, un billet sera
.jeté dans ton jardin, et tu sauras la vérité.
Merci ) et quand te reverrai-je ? `?
.ra plus ici, car.je suisfemmé etjet'aime!
Un nuage passa devant mes veux.
Martha n'était plus là.
.XXX1V~
':i~ ;).i
Après son départ, je tombai dans un état de
prostration générale, résultat des énervantes
émotions de la journée; bientôt lui succéda unè
mertelle inquiétude. II me fallait attendre jus-
qu'à minutt'poN!' savoir 'ce que je devais crain-
dre ou espérer de cette singulière aventure qui
devait être la vie ou la mort.
J'avais une extrême confiance dan~ la saga-
cité et le dévoûment de Stephen, le marchand
de chevaux, et, espérant recueillir do celui-ci
quelques renseignements sur le duo de B. ~I
j'allai lui faire une visite. Stepben était en An-
gleterre. Je priai l'un de ses garçons de me faire
seller la meilleure bête de l'écurie, et, dans un
galop rapide, je me dirigeai vers la grande
avenue d& Neuilly, espérant éteindre, par l'air
vif du soir et un exercice violent, la tempête
de mes pensées. Mais, ni les écarts du cheval,
vivement éperonné, ni les élans furieux de sa
irefois. Le ~'me~ conseille rapprendre, déplus
en plus, aux colonies a se défendre elfes-mêmes.
11 faut ensuite enoouragre, par tous les
moyens dont peut disposer une nation, fa for-
mation et rinsirucHon compiëte de régiments
pour !e service de rin'eheur. Si ia sécuri~ du
pays, ajoute-f-ii. peut être assurée par Ic'con-
cours dhommes vivant de; iavie-civil~ ~ne
donnant point ainsi leur existence entière au
service militaire, ce serait Mie que de négliger
un moyen de défense si peu coûteux. Pour ap-
précier !a justesse de ces conseHs, il no faut
pas oublier les conditions toutes spéciales de
défense dans lesquelles se trouve l'Angteterre.
E. VIERNE.
NOS CHM~S B'E FER
A-t-on bien lu la condamnation de ce
pauvre aiguilleur du chemin de fer du Nord
nui a éi.é cause h peu près seul de l'accident
du 5 septembre dernier? On sait que des
trains se sont rencontrés à l'entrée de la
gare, sous le pont Saint-Ange et que dix-
sept personnes ont été blessées.
Ce malheureux, nommé B!ainer, a été
condamné a six mois de prison et a 50 francs
d'amende. I! fallait bien le frapper, puis-
qu'il estait (( coupable »; mais la condamna-
tion qui passe moralement .sur sa tête pour
aller atteindre la Compagnie, a été singuliè-
rement atténuée par la défense du ma-
nœuvrier.
Cette défense a été brève, mais grave et
bonne à méditer:
(( Sur mes huit heures de travail, sans
.Men~h~r' ? ~t l'aiguilleur, ~"aru~e
)) ?H(H/e7M!e dg QUARANTE-CINQ MOUVEMENTS
» D'AIGUILLES à opérer par /!6Mre, J'ai tou-
» jours été bon ouvrier. La Compagnie
? maintenant vient de me priver de mon
» emploi. J'ai vu mon erreur tout de suite.
? J'ai exposé ma vie pour la réparer. On ne
sait pas eniin ce qu'est notre état! ))
Non, en vérité, oh ne sait pas'ceque
c'est; pasassez, du moins!
Quarante-cinq mouvements d'aiguilles
par. heure en une seule main! c'est-à-dire
le mouvement d'un lourd levier à donner
presque une fois par minute, avec la néces-
sité souvent, de faire peser la-main sur ce
levier pendant tout le passage du train;
c'est-à-dire !a nécessité de courir en travers
delavoië~d'ùnpoint à un autre pour pas-
ser de l'aiguille n° à l'aiguille n° 3, de
l'aiguil!en°4 a l'aiguille n° 7. aiguilles
s'étendant sur un réseau d'autant plus large
qu'elles sont plus nombreuses
BIeiner avait ouvert l'aiguille pour « ga-
rer .)) le traia. de marchandises .de la .Cha-
pelle. Il avait oublié de la refermer pour
l'entrée en gare de l'express de Ca!ais. Mais
a peine saisissait-il son erreur, qu'il cou-
rait su milieu des voies, au risque de se
faire broyer, qu'il criait, appelait, réussis-
sait à faire tourner le disque indicateur qui
pose automatiquement un pétard sur la voie.
Bref, l'express prévenu a K, renversé sa va-
peur,)) non pas temps, mais de manière
à recevoir un coup de tampon moins rude!'
Ce drame de dix secondes nous prouve
que BIeiner n'était ni sans énergie, nrsans
cœur, ni 'sans présence d'esprit, mais
qu'ayant.quarante-cinq coups de levier à
donner par AeMre, il avait «une fois )) oublié
la Quatre-vingt-dixième partie de. son tra-
vail. refermer le levier!
Nous avons lieu de croire que la Com-
pagnie du Nord ne restera pas plus in-
différente que le public devant de tels é-
claircissements. Les économies destinées à
grossir des dividendes peuvent, comme pour
la guerre, porter sur la paperasserie, sur
les cent rouages de la haute administration
des raiiways mais uir homme ne .doit/pas
avoir seul quarante-cinq fois par heure, du-
rant huithéures de suite, la viede deux cents
personnes entre les mains!
Nous savons où conduisent les économies.
du personnel et du matériel delà voie.
t mar.cbe désordonnée, ne purent calmer -mes es-
_pnts et fa~re varier la 8xité de mes préoccupa-
~tions.
Est-il supposable, me disais-je, que le duc
deB. un pair d'Angleterre, c'est-à-dire la
plus complète incarnation de l'orgueil et de la
'la nerté, soit descendu jusqu'à prendre un va-
let pour conSdent de ses craintes et de ses alar-
mes, se soit abaissé jusqu'au plus vil espion-
nage.!
Si l'expérience -e répondait négativement nt à
cette interrogation, la passion me soufûait à
l'oreille que le duc était presque un viei'iard,
et qu'à coite époque de la vie, les jalousies
ardentes bées d'un amour repoussé, pouvaient
faire taire laraisonet.lesëntnnent de la di-
gmté la plus hautaine..
En admettant comme vraie cette dernière
hypothèse, Martha, dégagée de sa parole *par la
violation de celle du duc, froissée dans son ex-
quise délicatesse par l'odieuse action de celui-
ci, devait revenir vers moi,.et la réalisation
de mon rêve s'accomplissait. Mon imagination,
toujoursféconde lorsqu'il s'agissait de lire dans
l'avenir, devançait même les événements et me
transportait, avec Martha, dans quelque oasis
du lointain Orient, et nous courions ensemble
sur le sable d'or du fleuve aux rives parfumées.
Mais si je ne devais voir. dans cette escalade
que la curiosité indiscrète d'un valet ou, par
exemple, le désir de retrouver quelque objet
tombé d'une des fenêtres de l'hôtel dans mon
jardm,'Martha, ndè!eàIapromessequ'eHeaYait
contractée devant le docteur, éclairée désormais
sur la violence de ma passion et craignant d'y
succomber,neremett!'a:t plus les pieds chez
moi, et je perdais toute espérance de la revoir
autrement qu'à la dérobée, à sa fenêtre, à la
promenade ou dans le monde.
Je maudis'mon emportement et rentrai chez
moi tout ennévré, pour lui écrire, la supplier
de revenir, lui jurer de ne rien exiger d'elfe et
d'être heureux de sa seu'e présence, sans la-
quèl!e je ne pouvais plus vivre.
Je chargeai ma lettre d'un objet assez lourd g
et l'attachai à un long 61 aSn de pouvoir sûre-
ment la lancer.sur le balcon de Marcha, au mo-
ment où elle ouvrirait sa fenêtre.
Puis, j'attendis.
Jamais heures no furent plus lentes à s'écou-
ler Jamais homme n'éprouva de plus redouta-
bles incertitudes
Quand la ligne s'agisse un peu et de~nj~~
inégale, quand le wagon « moutonnai O!
produit cet insupportabte mouvement.j~
cet qui (( tamise )) te voyageur dui'ant'j
la route, cela signiHe que le matériel !'<
gué, que !qs essieux prennent dujeu,qu&le~
remblais cèdent, ou que Jcs traverses: .pour-
rissent.
Passons sur les perfectionnements dont
nous sommes privés faute d'argent pour
transformer un matériel hors de mode, mais
ne passons pas par économie sur !c dan-
ger.
Abaisse-t-on les vitesses des trains ex-
press ou <( rapides )) a mesure que la voie et
le matériel vieillissent ? Non. Par consé-
quent, si um attention vigilante fait dé-
faut, le péri! augmente chaque jour davan-
tage.
Les voyageurs de chemins de fer sont des
gens singuliers, admettons-le ils tiennent,
en généra], a être servis K pour leur ar-
gent )) et a jouir de tout !e confort, que
comporte la création'des raihvays; ifs s'é-
tonnent que les inventions ne soient pas ap-
pliquées assez vite; i!s prétendent que, lors-
qu'ils se plaignent)) «droit qu'à la porte (du
wagon) on achète en entrant)), leslocomo-
tives des administrations sifflent si fort
qu'elles dominent leur voix.
Que ces personnes qui.voyagent veuillent
ne pas être traitées comme des colis, rien
de plus juste;–elles désirent que l'on; ait
souci de leurs aises. Mais~nous pensons sur-
tout à leur~sécurité, ,et souvent ces dpux,
choses né peuventmarcher ensemble. L'aise
est gênée par la réglementation même, qui
garantit la ponctualité, la régularité, la sû-
reté. Dès lors, entre ce qui se fait de bien et
ce qui pourrait y être ajouté de mieux, il
emporte de tempérer les exigences.
Cependant, les chemins de fer, ulsa!nés
de l'invention, n'obéissent pas assez a cette
mère toujours active;–s'ils s'endorment
dans la routine, qu'ils nous en assurent au
moins les paciHques bienfaits.
On a inventé une « sonnette d'alarmé )).
Pour l'atteindre, il faut se couper l'artère en
passant le poignet à travers une vitre brisée.
On a organisé un système de transmis-
sion qui passe de la main du conducteur du
train à la cloche de la locomotive. La plu-
part du temps, la corde n'est pas attachée,
et les chautïëurs boudent devant cette fi-
celle, comme les cochers des voitures de
'maîtres répugnent a prendre en main leur
cordon.
'On a trouvé-vingt systèmes de freins,
d'arrêts et de signaux. Ces systèmes tom-
bent après quelque temps en désuétude et
on les remplace par d& la confiance pure et
simple, jusqu'à ce qu'un accident nouveau
vienne rappeler aux administrateurs que
« chemin de fero)-signi8e « vigilance )), côm-
me((wlnst)) veut dire «silence.))
Pourquoi .a-t-on augmenté Je parcours
réglementaire prescrit, autrefois aux loço-.
motives? Pourquoi a-t-on presque doublé le
temps qu'elles doivent passer attelées!?-–
Pourquoi ne surveille-t-on pas 'de'plus pBès
des machines de Cavé,dë J.-F. Cail, du Creu-
zot, etc., qui ont dix, douze et quatorze ans
d'âge et qui aurontent encore des parcours
de grande vitesse?
K Le matériel roulant n'est vieux, nous ré-
pondent des gens spéciaux, ou plutôt ne ré-
clame examen et remaniement, que lors-
qu'il a fait en parcours la valeur de trois
fojs le tour de la terre ))–Est-ce bien né-
cessaire d'attendre jusque-la pour- y re-
toucher?
jNous laissons,.avons-nous dit,'sur le se-
cond plan,es questions de commodité et
dé bien-ê!re des voyageurs; on nous per-
mettra cependant d'y regarder pour Je cas
singulier qui se présente c'est encore de la
gare du Nord qu'il s'agit, et nous prenons
la liberté de le soumettre au Conseil éclairé
.de cette administration..
La nuit était sombre et froide pas une étoile
ne brillait auËrmamect; une pluie fine et.ser-.
rée détrempait le so! et pénétrait à travers mes
vêtements.
Depuis deux heures, j'étais dans mon jardin,
!a tête nue,*insensibie au froid et à la pluie, ne
quittant pas du regard l'hôtel de B. 'dont Ja
masse noire se confondait avec lia nuit. J'avais;
éteint chez moi toutes les lumières, ann qu'au-
cun reftet brillant ne vînt déceler ma présence
a un œil curieux, et, familiarisé avec' Tobscu-
i rite, je ne perdais aucun dès détails dé la fà-
çade de l'hôtel:
Un peu âpres, onze heures, use forme blan--
che,soulevahtles rideaux, sedessinà'.derrière
lafenôtre où Martba m'était déjà apparue. Elle"
resta longtemps ainsi., exammantsans doute si
le jardin de l'hôtel était bien solitaire. Je m'ap-
.prochHidumur,et au moment où la fenêtre
s'ouvrait, tenant d'une main .le El qui liait ma
lettre, je la lançai de l'autre sur le balcon. Je
fis quelques pas en arrière, et j'aperçus Martha
ramassant mon billet. Au même instant un pe-
tit paquet tomba a mes pieds; puis la Tenêtre se
referma sans bruit'et la vision disparut. `
La lettre de Martha était très laconique:
«Le duc, me disait-elle, est étranger à,l'é-
vénement qui m'a si fort épouvantée! H a été,
ce soir, tellement bon, tellement affectueux,
que je ne puis le soupçonner. Je voulais tout
lui avouer, mais ma chère Diana et son mari
sont venus dîner a l'hôtel, et le' duc, dont la
sanié.exige les plus grands ménagements, nous
a quittés à neuf heures j'ai dû remettre ;a de-
main l'entretien que je voulais avoir avec !ui..
Quel jour que celui-ci, grand Dieu ah ) tu as
été bien cruel envers ta pauvre Martha.! Com-
ment.trouv.er le repos après le .trouble qao tu `
as jeté en moi ?
)) Tu recevras, par un commissionnaire, de-
main avant midi,.un. MUet qui t'indiquera où
tu pourras me voir. ))
Ces quelques lignes laissaient subsister tou-
tes mes incertitudes et me nrent passer une
nuit complète d'insomnie au miHe.u d'appréhen-
sions douloureuses..
AMfjmD LAPÔINTE.
fI.a?Mt~S(~!KSH).~ J
3 M ~j. i~
!MQtWa'AMStiENEt)T, f23, RUE MÛNTBr);RÏn6
~endrédï 33 siô~mhret~
8MOÏS(PaMetJ~rttmÉNONCES, 8, PL. DE La BOURSE, 7, C~E CO~RM
Toutcequt concerne l'Admïnïstratio~da~o~~ doit'être adresse au Gérant
L'Administration se rësrrve le ëtrbit dé M~'i~ là rédaction Û63 AMOË&M
3~.° Anivée
Les abonnés nouveaux recevrent ce qui
a paru dé la CHANTEUSE DES RuES (~faW~a
!s FteMcuse),roman,parM. Armand Lapointe.
~~MatBaBH~.M)ase~ms=a=ms~MJ~~
PARie. M NOVEM B~ 1898
Là politique & outrance dé M.,J{!casoH
commence à perdre du terrain en Italie les
hommes politiques que la passion n'aveugle
point comprenhëhf que râHIancé prussien-
ne, qui était une arme de guerre, ne peut
être d'aucune utilité a l'Italie, en temps de
paix, et que, par conséquent, une rupture a-
vec la France aurait pour conséquence im-
médiate d'isoler le nouvel Etat en Europe.
Or, le aenimoyea'de'maintenir des relations
amicales avec la France est d'exécuter de
bonne foi la~ convention de septembre, et de
résoudre d'accord avec notre gouvernement
toutes les questions qui découleront de cette
convention.
Nous trouvons la trace de ce revirement
d'idées chez une partie des hommes pol i ti-
ques de Florence dans un article dé l'Opt-
HMM.'qui nous parait un manifeste dirigé
contre M Ricasoli ;°
Loin de nous !a penséeraë désirer un change-
ment de.ministere f Jetais Bous nous faisons~n de
voir d'engager les ministres à nourrir les plus fa-
vorables dispo~ittona d'esprit de nature à facititer
b grande solution. No?~ ne saurions être tranquil-
te'asou8,ee rapRort~ en voyant ou -croyant ~oir
inaug~er B~e pqittimje qui obtient les applaudis-
sements de tous ie< adversaires do la convention du
15 seg~mbr~, i~om~~ préotsémeat leplaa eri-
uquepoursonexecaMonr r .<
La.convention, de septeatbre a été l'oeuvre de
deux puissances amies qui, ayautcbacune des in-
térêts majeurs engages' dans cette question à ré-
soudre, se sont tracé une marche qui respectaittes
mtérets réciproques, et se sont proposé de procé-
der ensemble, par cette_mamho,_à la solution dé-
strée..
Si te 8ea~MBtttdicté la convention. \~Bait. à fMre~p!ace à une froi-
deur de re)ations, qui ne verrait ta une ptus gran-
de dif~~tH~tfanTi~B un heureux résultat?
Sans;doute, lesadversairesde FaUiance française
et de la convention du 15 septembre pourraient
arrivera une solution~mais cetie solution serait
due'nonaunaccord,mais à uu conHtt, et nous
croyons qu'it vaut !a peine de penser sérieusement
à cette éventualité. Assurément, il faut que la con-
vention soit eï.eeutée de part et d'autre scrupuleu-
sement.
Le but principal que les deux parties se sontpro-
posé.Dar.ttme convention ne pemt pas être aban-
donné mais comment arriver à'ia solution deques<-
tions secondaires multiples, si Fon s'ëcarte de la
bonne disposition réciproque des esprits?
'L'isolement que l'on conseillait tout s l'heure à
notre gouvernement ë5t in~possiNe pour tout Etat
quelconqu9ettEurop9,etencore plus pour un E!at
constitu~.tput rëcemmeM igomme'Ie nôtre. Nous
avons vu'MRhssie succomber en I8S6, parce qu'elle
était seuIe.CAutriche~ avoir le dessous en 18M t;,t
en 1866~pqrce qg'elle ét-ut isoiëe é~Europe, et ron
ose cons~Hef ~.ritalie une palitiq~& .d'isolement!
Si la s6mtion'3ë la question romaine peut être
obtenae par-l':(çcr<:r de lalTaace et deTRâlië, deux
des~ms ~fandes puissances cathotiques, il est
prbbab~ queUe sera acceptée avec ~u~om~aoins
d'empressemeQtpar'Jes~mtEes Etats. ..)
En cas dabsence~de ce~.accord~6nj)eutdemac-
der.à~bondrbit~si' toute Solimon que nous pour-
rions imposer à le question'romaine comme étant
les ptas TappMchës'aé IK~aé,.sérqit-àccëptée par
la EMnaa et pd- tatifté MSté dùTaonde catholique:
Noasavpns:.à. Borne des droits, et des- intërêts
queJa]FBance$ôgu~ett.qa'eHejdev!pMspectër.'
Hiais.nous ayDns aassi -ùm~grand devoir! a rem-
pIir;ieBtui-d'avoir. égar
de Bette detsrencë réciproqM entre la France eji
i Italie peut~tdoit provenir' aile- solution non fé-
conde eiMMttes et plÙs'gravës complications.
II yaa ~aas cettë'.décTaratmn de l'OpmtoHe
quelques ré~erves'qui aurait ~,oin d'être
deterimné~ aved prÉcis!Cn.n'eB- ~st.
pas mbih~nhgCTeT~. symptôme de v~
que 1,OB -cammance en6n à comprendre a
Florence que l'Italie nepeut-nl s'éloigner de
la France sans s'aSaiblir, ni 9'ën rapprocher
sanssafortiner. ~1~
L~~ iCC~AN~t~
pB.n~~Mttfetijeat en ce: moment, ~J~er-
!iD;'€~të ~tà;!<~ 'des~dôtatipns, C'est une
tra~m~itique'prussienne d'ac-
~S ~compenses pécûnMures
FE~EÎi.E~N ]CË IJ~ ~JE~E `
\l.iB~HOKNmE~18M;
J.:f
LA ~BE M8 RUE§
'j 1: 3n- :c,
m~ifr-
~c,
J'8~éù(ë, ivre de joie et tout palpitant,
ces iataSes-~H~dences mon regard, ,nxé sur ur
celai de Nartba, jouissait de toutes les émo-
tions 't~Se peignaient ep caractères s! vifs sur
sa inobUe physionomie. Nos Harnais triompha-
teupc~îgiant lé diadème des rois; orateur sa-
luét&'htMÈùneparlesappiaudissementsde la
foule enivrée; poète ou .musicien: acclamé par
d'entiMQsiastestravos, ne goûtëreht un bon-
'heur'aus~'graBd Bs~iieh ) Màrtbà, se don-
nant à !aoi âpres avoir appartenu au ducdeB.
ne m'eût pas rendù~tuasi complètement heureux
qu'en m'apprenant la condition qu'elle avait
mise à son mariage.
01 a]&our t ta puissance sur Phomme n'est-
elle denc si forte que parce que tu es la plus
suprême expression de l'éqoïsme et de la va-
nité.I
–Tu~s la plus-parfaite des créatures! I
dis-je à-ifartha en émanant dé mes bras sa taille
6ne et souple ce n'est pas de l'amour que j'é-
prouve pour toi, c'est une adoration fetle que le
langage humain ne saurait traduire. Tu es ma
vie,mbB~met t,,
Ea dehors de toi tout n'est qu'obscurité
et néant. Veux-ta donc séparer ce qui, pour
Dieu même,
sous les ardentes caresses du soleu, elle ne
produise ni verdure, m ueurs, ni fruits? Dis-
moi ators de cesser de t'aimer, et, si tu veux
Ôtre'obéie, commence par me tuer; sinon, fais-
moi vivre t.
yoita ce que je redoutais s~écria
Martha en se dégageant de mes bras.
–Pourquoi me fuir? lui dis-je en me rap-
prochant d'elle. Crois-tu quêta résistance vain-
cra mon amour?
t a`~ù~©Ét1S dË l~ttt'e'~ ug e~t t
aux chefs militaires qui ont concouru à
d'importants succès. Le ministre des nnan-
ces, M, Von der Heydta rappelé à la Cham-
bre cette coutume et il a ajoute
« La dernière guerre a environné le nom l:
de la Prusse d'une nouvelie gloire et'dpnné
a la monarchie un agrandissement de pou-
voir auquel on ne saurait compaperaceun~
des grands faits de l'histoire de la Prusse
Les chefs de l'armée y ont brille par leur
dévoùment et leur mérite. Ils se sont acquis
par loue attitude héroïque un nom que la 1
postérité, jusque dans les temps les plus re-
culés, environnera de respect. »
Cette loi de dotation, dont le principe est
du reste adopté par toute la Chambre, a été
l'occasion d'une sorte de nouveau conflit en-
tre le parti libéral et le ministère. Le gou-
vernement désirait que lé roi eût seu! la ré-
partition des récompenses; une fraction con-
sidérable do la Chambre voulait, au contrai-
re, que les noms des généraux dotés fussent
inscrits dans la loi, de façon-à donner à
cette mesure, au lieu de l'apparence d'une
munificence royale, un caractère national.'
La majorité a adopté une idée de transac-
tion, et elle a remis a une commission qua-
torze membres l'étude du projet.
Une correspondance de I'~?Mt'ope donne
d'assez curieux détaiis sur les incidents, qui,
se sont déjà produits au sujet de cette loi. A
Le texfeprimitif du projet de loi. dit-elle, por-
tait, au lieu du mot ~Mr/u/Mw (généraux), eeiu!
de Sta~tMTKttH (fonctionnaires de l'Etat. C'est
qu'on avait tout d'abord, m'est-il assuré, l'intention
de ne doter que trois personnes: M. de Bismark,
M.deRoonet M.deNo!t)œ.Ce dernier, chef de
i'état-major généra), passe, vous le .savez, .pouf
l'auteur du pian de la camp~ned~qM~e.
C'est, paraît-Il, sur les instances'person-
nelles de M. de Bismark que le mot de géné-
?-aM~ a été substitué dans la rédaction pré-
sentée aux Chambres, a celui de /bHC~on-
nat'resde ~'Etaf. Il s'est établi, par suite,une
espèce de lutte de désintéressement d'une
part et de générosi te de l'autre entre le mi-
nistre et le Parlement:
Qui aurait osé dire, il y a six mois, s'écrie a-ce
propos le correspondant de l'~Mrop'e, que nous as-
sisterions au .plus étrange des spectacles: la
Chambre prussienne des députés obligeant M.~dë'
Bismark à recevoir une récompense natioBate
Voici, en effet, l'amendement que l'on
suppose devoir être adopté par la commis-
sion des quatorze et par la_Chambre_;eUe!-
mâme. On diviserait les personnages dotés
en deux catégories la première compren-
dràrt M. dé Bismark, ?. de Roon et M. de
Moltke, qui recevraient environ .350,000
thalers; dans la seconde figureraient les gé-
néraux Vogel de Falkenstein, Henvarth de
Bittenfeld, Steinmetz, Voigts-Rhetz et Blu-
menthal, recevant chacu-n;une dotation de
~50',600 thalers.
On est disposé a croire que le gouverne-
ment se raUiera à cette combinaison. Le.
brmtcounajtpependant à Berlin que lepro-.
jet de Joi serait retiré si le travail de laf
Chambre, faisait subir au projet soumis a
son examen la moindre modification.
1 Le correspondant du ~Sàint-Péter~-
bobrg, dans une noùveUe-Iettre adressée à
ce journal, prétend que laPr~eaforcéle
sens qu'il attachait à cette phrase «'I~Prus-
se est t'alliée traditionnelle de la Russie. ))
.Voici le commeBtaIre qu'il en donne lui-
mêime~ et qu< nc'us paraît con6rmëp~~bë-t
ment l'appréciation que nous avons faite de
'!à situation réciproque et des relatiëcs de'
ces de~xp~issanees~
I~a Prusse alliée tradiUoirneue-de la Russie ))
~Tëvient àdirequeJes deux puissances se trouvent
aans des rapports, de position géographique tels
'que les diver~ences'd'intërêis particuliers, s'i[ en
'existe, n'ont jamais pu et nepourron.t jamais'pré-
valoir d'une manière durable contre l'espëce~e so-
lidarité que crée cet intérêt supérieur de garantie
etdesëcnritémutueUes.
La Prusse protëge les devants de la Russie et
la Ruasiej~.pbotége tes derrières de îa 'Prusse ))
Cette formule politique très nette et très facile à
comprendre restera pompi~ Ie,dBrnier m~t des
échanges d'idées auxquels ont pu donner iieu ia
question du rapprochement entre les, cours de
BerUnetdaS~n~Pétersbpurg.
L'entente de la Prusse et delà Russie est un fait
–Tais-toi! tais-toi)
–Sac~e donc que, croyant t'a voir-perdue,
j'ai'voulu ne plus t'aimer-mais, vaincu par
cette passion dévorante, j'avais moi-même 6xé
le terme dé mes jours si, âpres avoir ép~is~
tous les' moyens de retrouver tes traces J je
n'eusse pas dû te revoir.
–Valëntih cher Valentin aie pitié de~moi
–tu implores ma pitié, et toi-même ..es,
sans pitié pour moi _Pouj~;uoi donc, sachant
.mon amour, es-tu venue ici? Pourquoi ne m'as-
tu pas laissé mourir?
–Mourir, toi.6 Dieu! J", "'>
Pourquoi raviver mes sôuvanirs, me ber-
cer par 'de magiques paroles, laisser fuirea à
mes yeux l'espérance de la plus grande des
joies, m'enivrer de ta présence, de tes regards,
de tes baisers, si tu voulais, que ma tendresse
restât muette, froide et sans désirs?
Ah l'ingrat s'écria Manba, qui me de-
mande pourquoi je l'aime!
Si tu m'aimes comme tu le dis, sois donc
touteamoi!. 1.
-Martha éperdue se laissa glisser à mes pieds
etmedit: 1 1.~ 1 1 @ > .1
–Veux-tu donc que ton idole soit une femme
sans foietsans parote? Veux-tu qu'elle de-
vienne une misérable et une lâche? `~
EUe se débattait dans mes bras, et ses che-
veux se dénouèrent et Sottèrent en boucles in-
nombrables sur ses épaules.
Qu'elle était belle et séduisaute ainsi
Je veux que tu sois a.moi, lui répondis-je
délirant, parce que je t'aime et que cet amour
est ma vie, la tienne pa~cs-que tu n'appar-
tiens pas à cet homme qui, jMur satisfaire son
impuissante vanité et réchauS'er son existence
au sole)! de ta jeunesse et de ta beauté, n'a pas
cramt, sachant que ton cœur était a un autre,
d'accepter le plus impie do tous les sacriSces.
Je veux que tu sois à moi, parce qu'alors lune
me quitteras plus et que, des demain, dès ce
soir, si tu le veux, nous partirons pour un de
ces heureux pays que je connais, où l'air est
toujours embaumé, la nature toujours en fleur,
le soleil toujours brillant; où tous les rêves se
transforment en somptueuses réalités. Dis, ma
chère âme, le veux-tu?
Ses yeux se fermèrent doucement.
Ah me dit-elle, je voudrais mourir ainsi,
endormie par tes paroles ) I
J'écartai les ondes épaisses de sa chevelure
permanent, d'une solidité exceptionnelle, puis-
qu'ette résulte de rapports nature!s dont il n'ap-
partient à aucun pian ou visée potitiquo de chan-
ger l'essence..
Mais,une entente de cette espèce n'implique pas
forcément un programme d'action combinée, et
c'est.a ces termes d'alliance permanente et natu-
relle, en opposition av~c cequej'appeltëraisuneal-
iiaAced~ccas~on~ue paraissent. dËmearM'usées
t~~reIanotsaoMënes entre les deux grandes puis-
sances du Nord.
!~st-ce à dire que cette, alliance implicite ne
pu!ssë, à im moment donné, prendre un caractère
plua défini en vue d'un but particulier a atteindre?
Je me garderais bien de te contester. li est évident
que ce son~d~s conditions exceptionnenes tavora-
btés pour s'entendre dans un cas déterminé, que
d'être unis par des rapports naturels et de n'être
divisés par aucun intérêt essentiel.
Mais il sufEt pour le moment d'établir, autant
que je puis le faire du moins avec les éléments
d'information dont je dispose, que l'entente prusso-
russe n'a rien de strict et surtout n'a rien'd'exclu-
sif, laissant à chacune des deux puissances.toute
liberté d'action pour conclure, si besoin était, les
/al!iances que leur commanderaient leurs intérêts.
On lit dans la Gase~e KC!
Le prince royal est revenu ce matin de'bonne
heure de Saint-Pétersbourg; mais il es) reparti im-
médiatement pour Potsdam. Aujourd'hui, à midi,
il a eu une longue conversati&à avec le roi.
La forme donnée a cette nouvelle sur-
-prendra peut-6tre!es personnes convaincues
quele prince royal de Prusse n'a eu àSaint-
Péjtersboufg aucune conversation politique.
La Cake~e (fe~aC'ro~'a' ajoute aùrensei-
~gn~ment qui précède rinfdrma~ion ;)que
voici:
~n~apprettd que-J~prin~~def @eN~ ~9t!ra~'
siter~otre cour jeum procbaiB, et~ Te~QBant' de
Saint-Pétersbourg. -h
LeSecrétaire de ta r~dM:4~
BEPECBES ELESTM9U~
frMMe'
Berlin, 8i novembre.
La Chambre des députés a terminé aujourd'hui
la discossiongénérate du budget.
Le ministre de l'intérieur a présenté le projetde
loi relatif a la nxation de la frôntie'rë bavaroise.
Une motion blâmant le gouvernement pour la'
vente du chemin de fer de Cologne à Minden sans
l'aût~-isattOB ppëalaMe du ~Memëat' a été adoptée
par iMvoi~ contre i2S. .s
f. .ttMorence, SI novembre, deux heures.
Le roi! yictdT'~Mmaaùët est'~T!vë S~né h~re,
accompagné'des pitases ses jBIs'et d~ pnhce de
Carignan. Sa'Majesté a été reçue a la~gare par les
autorités. La foule, qui était immense, ia gardé na-
tionale'e.t la troupe q'ai-ëMi~t'8ous'les armes.'ont
~ccMiUiiSaatajesté ~àr aés acclamations pro~tm-'
_.)u~f. j; 'j' .qnn.o:! .*<
~M~'e. 'qi~
t~MadrM,.MnoMM~e'9oir.
La.~oca; dit queie vapeur espagnol qui'Séjournë
dans le port de Civifa-Vecchia est a Indisposition
l'ambassadeur .d.spagne preSjIe~amt-Sié~e. et
'nondeFrangoisn'
fi (~eMce .~a~es-SM/t6t-.)
(Voir plus toin'Ieë'der'n~res dëpêches.)
if7 ~i~Ur
't.. -i~C~
Le ~b~eM?'publie ce matio les nouveHes
~suivaQtes du Mexique, que l'on peut consi-
dérer comme un démenti impticite des bi-ùits
répandus, sur !a foi des'feuilles américaines,
relat'ivemënt a rabdicatidn.Atia~dépact :dfe
l'empereur MaximiHen:
Le maréchal Bazaihe, parti de Mexico le 2 octo-
bre, est arrivé à PueHa le 4'dans la soirée. Le dé-
part djucoBtataadantenehefaeu pour but d'exa-
miner directement l'État dm pays et de :ealmer les
inquiétudes qne les eBbrts~ des; dissidents cher-
chaient à répandre dans cette contrée..
,i L!a.t)sanc& du maréchal Bazaine ne lui a pas per-
mis' de reeevo~ et !de transmettre au ministre dp
la.guer~e' lé rapports périadique''sur la situation
poIHique du pays. Une dépêche du'colonel Van der
Smissen, connaandant là~légidn belge, rend'comp-
q~i~ yonait/~ucè~~tie~eso~~ vi-
TSage,,ët me penehai vers ell~ipouï* respirBr ~e
somueentvrant~sesdèvMs: <
r Mais, bondissant comme une jeune lionne,
eUe me rapoNSsaet~e trouva debout.
–~hL je suis folle! murmurait-elle.
Puis, faisant un dernier enort,,elle me-dit
,N6n1'non! c'est impossible! i
Impossibie, dis-tu, mon amour ) Et pour-
quoi:? Etpigur
Pourquoi? hélas :PaMe que Martba la
chanteuse des rues,B~rtha làboRëme;qui Se fût
précipitée dans tes ras et t'eût suivi sans re-
mords, ivre de; bôcbeur; folle de joie de t'ap-
partenir, n'existe plus et que Martii'a Bernard
a juré, au chevet du vieillard qui l'ayait tirée
delamisëre, de la honte et sauvée du déses-
poir, de porter dignement et sans tache le nom
du duc de B.
Ainsi, lui dis-je en courant vers la porte,
tu places cette odieuse promesse arrachée à la
reconnaissance, dans un moment d'exaltation
et de douleur; au dessus de notre amour, de ta
vie, de la mienne ) Tu veux me réduire au dés-
espoir tu veux que la dernière lueur de raison
qui me reste disparaisse
Valentin!
–Eh.bien! sois satisfaite!
–Valentin! par gr&ce. ah! tu me fais
;peur
Je veux sortir 1 '`
Je m'àvaBçai vers elle.
Elle poussa un cri, recula jusqu'au mur et
apercevant la porte qui conduisait au jardin, se
précipita dessus, l'ouvrit et disparut.
Je restât une seconde cloué au parquet :par la
surprise et le dépit..
Tout à coup u&& exclamati'on aiguë qui ex-
primait la crainte et l'angoisse, vint frapper
mon oreille. Je volai au secours de ~artha.
Je là trouvai anaissée sùy le sol, les" traits
pâles et décomposés, les yeux démesurément
ouverts par la terreur. Son bras tendu en avant
indiquait un point du jardin j'y jetai les yeux
et je vis un homme escaladant la muraille qui
.séparait mon parterre du jardin de l'hôtel de
B.
Avant qu'il m'eût été possible de faire un
pas, l'inconnu franchissait le mur et disparais-
sait à nos yeux.
Ah! je srns perdue! s'écria Martha. Dieu
n'estpasjustet
te da.ia ten-tativ~ infruetueostf d'un détachement de j
ce corps t)9ur ehlet'&r Ixmiqoiipsn, occupé le 83
septembre par l'ennemi, sans que )a ga'rnisonmexi-
caicer ait essayé de le défendre. La colonne belge,
fM'te de 380 hommes d'infanterie, transportée sur
des voitures, et de deux compagnies montées, a
pehe~daHs la ville, enlevant'les barricades sous
un~tHR)~ violent. L'ennemi, embusqué dans une
église crtae!ée. tnta faits~birde teltes pertes qc~'t
te colonel Van der Smissen, voyant tomber autour
de lui onze officiers tués ou btessés,dutse rési-
gner à la retraite, et il rentra, le M.au-soir, à Tu-
la, après vingt-six heures de~marche et quatorze
heures de combat.
Dans la nuit du di au 12 septembre, Corona, à
la tête de 3,000 hommes, a voulu enlever un poste
français situé près de Mazatlan, que gardait le ca-
pitaine de la Tasta avec 108 hommes. Une avant-
garde mexicaine, au !ieu de donner l'alarme au
poste français, s'est ralliée à Gorona. Nos hommes,
supris par une force si supérieure, ont Iu!té avec
une extrême énergie, et deux compagnies de se-
cours, envoyées de Mazatian, et appuyées par l'es-
cadron du capitaine Adam, ont repoussé avec ~n
complet succès la cavalerie ennemie, forte de plus
de 200 hommes.
Le général Castclnau est arrivé~Vera-CruzIe
octobre, dans ta soirée. II a étôrë~u par le capi-
taine Pierron, du 3~ zouaves, chef du cabinet mili-
taire de l'empereur Maximilien, et es! parti le 13
pour Mexico..
La situation politique du cercle de Vera Cruz est
bonne les esprits sont calmes les déprédations
des guerilleras. sont a peu près nulies. Si les affaires
ne~sont pas plus actives, ce n'est pas faute de com
mandes, mais faute de ~ras pour les exécuter.
On lit dans le 'résumé hebdomadaire du
J~tM~Mr c~M soM' au sujet de la situation ac-
tuelle de Rome e~-t~memt
Le cabinet de Florence reproduit aujourd'hui les
idées si souvent émises par le gouvernement de
l'Ehipereur, dont les eHbrta-ent toujours tendu à
concilier les aspirations nationales et tes sentiments
~Pea!ns[tie~jED presence'aë ~et'te dis-
~po~ftMË; Msaint-pefe peut envisager l'avenir avec
conHaBce, et. Ton a toute raison d'espérer que les
pariisextrômesne prévaudront pas, et que la cour
de! Rome se montre! a inaccessible à des influences
qttLsous !e masque d'un. faux zèle, caeheraientrdes
montions nuisibles àlasëcuritéetàla dignité du
tr6nëponti6cal.
Les dernières nouvelles de la Canée annoncent
la En de l'insurrection Cretoise. Le gouvernement
rOttoman montre la plos grande modération; il est
disposé à ne rien négliger pour ramener le calme
dans les esprits et prévenir le retour d'une crise
.qui aurait pu amener de .graves, conséquences.
L'amnistie que Moustapha-Pacha a accordée sur
l'ordre de la Porte, aussitôt après sa victoire, lui a
'concilie iës esprits et a ramené à lui toute cette
population flottante qni, dans les temps de révolu-
tion, se laisse" souvent entramer sans dessein pré-
madiié. Le calme sa rétablit donc les habitants
des vUMs et
de commerce se dispos&nt à ~prendre leurs affai-
-res, que la rébemon avait interrompues. L'eBer-
vescencë semble aussi se calmer a Athènes, et il
est permis d'espérer"qu'eHë fera bientôt place} .<
~.nne plus juste appréciation des "choses et des évé-
,nëmehts..
j w;c. v
O~.eçrit.de.PaIer.me aux joùmaùx an-
~ais,
Un~rsnd nombre de couvents ont 'été démolis
a Palerme par ordre du gouvernentent .italien.
..j', t.q~'t.'
En ouvrant IaDië(ëao la'Basse-~utriche, le
maréchal de la Di~të a,ins'is~e sur la néeessité
de compléter et d'améliorer tes dispositions du
~g~ment de la dëfens.e du pays « .en prévision,,
,-t! t 'des, s à' venir. » ), NP, prévIsI()n '11
a-t-ildit,desoragesàvenir.))' n '1
les journaux de Pesth nous apportent le
texte d'urescnt royar!u'a''roùverture de
~là Diète de Hôn~né. Ce document est' tel
que nous l'ayait ~nd~~ué. r~sume~é!egra-
-phiqueque nqus en, avon~ publia. t!Ëmpe-
'reurafnrme,de;lafacpnla plus positive lé
principe du gouvernement responsable dans
;toutes les parties de la monarchie i! recon-
naît les droits. a l'autonemiè des diverses
races qui peùplehtl'empire;-mais II réserve
;formen~entTunité de l'armée, celle des
;'douanes et celle de la dette publique.
Lesjournaux~anglais se préoccupent de la
'réorganisation de l'armée anglaise; qu'ils con-
sidèrent comme une nécessité, j~ K??!es con-
seiUë que la durée du premier enrôlement soit
'do~douzerans, eteeUe du sèeondde neuf. Mais,
;dit-H, a~cdes faoiHtés eha~ue~aBBee crois-
santes~de gagner PAménque ouPAùstraiie, on
ne peut pas s'attendre à ce que l'armée anglai-
se puisse être maintenueaussi facilementqu'au-
..Je pris'da~s mes'bras la chère créature, qui
gisait inerte sur le sab!e humide, et la plaçai
sur le divan de mon atelier.
'Quel est cet homme, lui demandai-je;
l'as-tu reconnu? i
Nop. Au moment ou j'ouvrais.la porte, il
.gravissait les espaliers mais c'est sans doute
jm domestique de l'hôtel.
Eh quoi, le duc te ferait espionner
A ~stteparole, le: regard de Martha s'éclaira
de cette Bamme étrange que je connaissais
elle se leva toute frémissante, tordit vivement
~les tresses:de sa chevelure, les attacha avec
'.le peigne et mit son chapeau.'
"Lui! 'Oh! c'est impossible! s'écria-
t-elle. Mais s'il .avait commis cette action, ce ne
seraient ni tes emportements ni tes prières qui
m'auraient vaincue, ceseraitle duc de B. qui
.me pousserait dans tes bras.
Je pris~ sa. main que l'émotion faisait trem-
bler. que mo n s
Chère Martha, lui dis-je, me laisseras-tu
passer la nuitdans la plus cruelle des anxiétés?
Non; ce soir, à minuit, un billet sera
.jeté dans ton jardin, et tu sauras la vérité.
Merci ) et quand te reverrai-je ? `?
Un nuage passa devant mes veux.
Martha n'était plus là.
.XXX1V~
':i~ ;).i
Après son départ, je tombai dans un état de
prostration générale, résultat des énervantes
émotions de la journée; bientôt lui succéda unè
mertelle inquiétude. II me fallait attendre jus-
qu'à minutt'poN!' savoir 'ce que je devais crain-
dre ou espérer de cette singulière aventure qui
devait être la vie ou la mort.
J'avais une extrême confiance dan~ la saga-
cité et le dévoûment de Stephen, le marchand
de chevaux, et, espérant recueillir do celui-ci
quelques renseignements sur le duo de B. ~I
j'allai lui faire une visite. Stepben était en An-
gleterre. Je priai l'un de ses garçons de me faire
seller la meilleure bête de l'écurie, et, dans un
galop rapide, je me dirigeai vers la grande
avenue d& Neuilly, espérant éteindre, par l'air
vif du soir et un exercice violent, la tempête
de mes pensées. Mais, ni les écarts du cheval,
vivement éperonné, ni les élans furieux de sa
irefois. Le ~'me~ conseille rapprendre, déplus
en plus, aux colonies a se défendre elfes-mêmes.
11 faut ensuite enoouragre, par tous les
moyens dont peut disposer une nation, fa for-
mation et rinsirucHon compiëte de régiments
pour !e service de rin'eheur. Si ia sécuri~ du
pays, ajoute-f-ii. peut être assurée par Ic'con-
cours dhommes vivant de; iavie-civil~ ~ne
donnant point ainsi leur existence entière au
service militaire, ce serait Mie que de négliger
un moyen de défense si peu coûteux. Pour ap-
précier !a justesse de ces conseHs, il no faut
pas oublier les conditions toutes spéciales de
défense dans lesquelles se trouve l'Angteterre.
E. VIERNE.
NOS CHM~S B'E FER
A-t-on bien lu la condamnation de ce
pauvre aiguilleur du chemin de fer du Nord
nui a éi.é cause h peu près seul de l'accident
du 5 septembre dernier? On sait que des
trains se sont rencontrés à l'entrée de la
gare, sous le pont Saint-Ange et que dix-
sept personnes ont été blessées.
Ce malheureux, nommé B!ainer, a été
condamné a six mois de prison et a 50 francs
d'amende. I! fallait bien le frapper, puis-
qu'il estait (( coupable »; mais la condamna-
tion qui passe moralement .sur sa tête pour
aller atteindre la Compagnie, a été singuliè-
rement atténuée par la défense du ma-
nœuvrier.
Cette défense a été brève, mais grave et
bonne à méditer:
(( Sur mes huit heures de travail, sans
.Men~h~r' ? ~t l'aiguilleur, ~"aru~e
)) ?H(H/e7M!e dg QUARANTE-CINQ MOUVEMENTS
» D'AIGUILLES à opérer par /!6Mre, J'ai tou-
» jours été bon ouvrier. La Compagnie
? maintenant vient de me priver de mon
» emploi. J'ai vu mon erreur tout de suite.
? J'ai exposé ma vie pour la réparer. On ne
sait pas eniin ce qu'est notre état! ))
Non, en vérité, oh ne sait pas'ceque
c'est; pasassez, du moins!
Quarante-cinq mouvements d'aiguilles
par. heure en une seule main! c'est-à-dire
le mouvement d'un lourd levier à donner
presque une fois par minute, avec la néces-
sité souvent, de faire peser la-main sur ce
levier pendant tout le passage du train;
c'est-à-dire !a nécessité de courir en travers
delavoië~d'ùnpoint à un autre pour pas-
ser de l'aiguille n° à l'aiguille n° 3, de
l'aiguil!en°4 a l'aiguille n° 7. aiguilles
s'étendant sur un réseau d'autant plus large
qu'elles sont plus nombreuses
BIeiner avait ouvert l'aiguille pour « ga-
rer .)) le traia. de marchandises .de la .Cha-
pelle. Il avait oublié de la refermer pour
l'entrée en gare de l'express de Ca!ais. Mais
a peine saisissait-il son erreur, qu'il cou-
rait su milieu des voies, au risque de se
faire broyer, qu'il criait, appelait, réussis-
sait à faire tourner le disque indicateur qui
pose automatiquement un pétard sur la voie.
Bref, l'express prévenu a K, renversé sa va-
peur,)) non pas temps, mais de manière
à recevoir un coup de tampon moins rude!'
Ce drame de dix secondes nous prouve
que BIeiner n'était ni sans énergie, nrsans
cœur, ni 'sans présence d'esprit, mais
qu'ayant.quarante-cinq coups de levier à
donner par AeMre, il avait «une fois )) oublié
la Quatre-vingt-dixième partie de. son tra-
vail. refermer le levier!
Nous avons lieu de croire que la Com-
pagnie du Nord ne restera pas plus in-
différente que le public devant de tels é-
claircissements. Les économies destinées à
grossir des dividendes peuvent, comme pour
la guerre, porter sur la paperasserie, sur
les cent rouages de la haute administration
des raiiways mais uir homme ne .doit/pas
avoir seul quarante-cinq fois par heure, du-
rant huithéures de suite, la viede deux cents
personnes entre les mains!
Nous savons où conduisent les économies.
du personnel et du matériel delà voie.
t mar.cbe désordonnée, ne purent calmer -mes es-
_pnts et fa~re varier la 8xité de mes préoccupa-
~tions.
Est-il supposable, me disais-je, que le duc
deB. un pair d'Angleterre, c'est-à-dire la
plus complète incarnation de l'orgueil et de la
'la nerté, soit descendu jusqu'à prendre un va-
let pour conSdent de ses craintes et de ses alar-
mes, se soit abaissé jusqu'au plus vil espion-
nage.!
Si l'expérience -e répondait négativement nt à
cette interrogation, la passion me soufûait à
l'oreille que le duc était presque un viei'iard,
et qu'à coite époque de la vie, les jalousies
ardentes bées d'un amour repoussé, pouvaient
faire taire laraisonet.lesëntnnent de la di-
gmté la plus hautaine..
En admettant comme vraie cette dernière
hypothèse, Martha, dégagée de sa parole *par la
violation de celle du duc, froissée dans son ex-
quise délicatesse par l'odieuse action de celui-
ci, devait revenir vers moi,.et la réalisation
de mon rêve s'accomplissait. Mon imagination,
toujoursféconde lorsqu'il s'agissait de lire dans
l'avenir, devançait même les événements et me
transportait, avec Martha, dans quelque oasis
du lointain Orient, et nous courions ensemble
sur le sable d'or du fleuve aux rives parfumées.
Mais si je ne devais voir. dans cette escalade
que la curiosité indiscrète d'un valet ou, par
exemple, le désir de retrouver quelque objet
tombé d'une des fenêtres de l'hôtel dans mon
jardm,'Martha, ndè!eàIapromessequ'eHeaYait
contractée devant le docteur, éclairée désormais
sur la violence de ma passion et craignant d'y
succomber,neremett!'a:t plus les pieds chez
moi, et je perdais toute espérance de la revoir
autrement qu'à la dérobée, à sa fenêtre, à la
promenade ou dans le monde.
Je maudis'mon emportement et rentrai chez
moi tout ennévré, pour lui écrire, la supplier
de revenir, lui jurer de ne rien exiger d'elfe et
d'être heureux de sa seu'e présence, sans la-
quèl!e je ne pouvais plus vivre.
Je chargeai ma lettre d'un objet assez lourd g
et l'attachai à un long 61 aSn de pouvoir sûre-
ment la lancer.sur le balcon de Marcha, au mo-
ment où elle ouvrirait sa fenêtre.
Puis, j'attendis.
Jamais heures no furent plus lentes à s'écou-
ler Jamais homme n'éprouva de plus redouta-
bles incertitudes
Quand la ligne s'agisse un peu et de~nj~~
inégale, quand le wagon « moutonnai O!
produit cet insupportabte mouvement.j~
cet qui (( tamise )) te voyageur dui'ant'j
la route, cela signiHe que le matériel !'<
gué, que !qs essieux prennent dujeu,qu&le~
remblais cèdent, ou que Jcs traverses: .pour-
rissent.
Passons sur les perfectionnements dont
nous sommes privés faute d'argent pour
transformer un matériel hors de mode, mais
ne passons pas par économie sur !c dan-
ger.
Abaisse-t-on les vitesses des trains ex-
press ou <( rapides )) a mesure que la voie et
le matériel vieillissent ? Non. Par consé-
quent, si um attention vigilante fait dé-
faut, le péri! augmente chaque jour davan-
tage.
Les voyageurs de chemins de fer sont des
gens singuliers, admettons-le ils tiennent,
en généra], a être servis K pour leur ar-
gent )) et a jouir de tout !e confort, que
comporte la création'des raihvays; ifs s'é-
tonnent que les inventions ne soient pas ap-
pliquées assez vite; i!s prétendent que, lors-
qu'ils se plaignent)) «droit qu'à la porte (du
wagon) on achète en entrant)), leslocomo-
tives des administrations sifflent si fort
qu'elles dominent leur voix.
Que ces personnes qui.voyagent veuillent
ne pas être traitées comme des colis, rien
de plus juste;–elles désirent que l'on; ait
souci de leurs aises. Mais~nous pensons sur-
tout à leur~sécurité, ,et souvent ces dpux,
choses né peuventmarcher ensemble. L'aise
est gênée par la réglementation même, qui
garantit la ponctualité, la régularité, la sû-
reté. Dès lors, entre ce qui se fait de bien et
ce qui pourrait y être ajouté de mieux, il
emporte de tempérer les exigences.
Cependant, les chemins de fer, ulsa!nés
de l'invention, n'obéissent pas assez a cette
mère toujours active;–s'ils s'endorment
dans la routine, qu'ils nous en assurent au
moins les paciHques bienfaits.
On a inventé une « sonnette d'alarmé )).
Pour l'atteindre, il faut se couper l'artère en
passant le poignet à travers une vitre brisée.
On a organisé un système de transmis-
sion qui passe de la main du conducteur du
train à la cloche de la locomotive. La plu-
part du temps, la corde n'est pas attachée,
et les chautïëurs boudent devant cette fi-
celle, comme les cochers des voitures de
'maîtres répugnent a prendre en main leur
cordon.
'On a trouvé-vingt systèmes de freins,
d'arrêts et de signaux. Ces systèmes tom-
bent après quelque temps en désuétude et
on les remplace par d& la confiance pure et
simple, jusqu'à ce qu'un accident nouveau
vienne rappeler aux administrateurs que
« chemin de fero)-signi8e « vigilance )), côm-
me((wlnst)) veut dire «silence.))
Pourquoi .a-t-on augmenté Je parcours
réglementaire prescrit, autrefois aux loço-.
motives? Pourquoi a-t-on presque doublé le
temps qu'elles doivent passer attelées!?-–
Pourquoi ne surveille-t-on pas 'de'plus pBès
des machines de Cavé,dë J.-F. Cail, du Creu-
zot, etc., qui ont dix, douze et quatorze ans
d'âge et qui aurontent encore des parcours
de grande vitesse?
K Le matériel roulant n'est vieux, nous ré-
pondent des gens spéciaux, ou plutôt ne ré-
clame examen et remaniement, que lors-
qu'il a fait en parcours la valeur de trois
fojs le tour de la terre ))–Est-ce bien né-
cessaire d'attendre jusque-la pour- y re-
toucher?
jNous laissons,.avons-nous dit,'sur le se-
cond plan,es questions de commodité et
dé bien-ê!re des voyageurs; on nous per-
mettra cependant d'y regarder pour Je cas
singulier qui se présente c'est encore de la
gare du Nord qu'il s'agit, et nous prenons
la liberté de le soumettre au Conseil éclairé
.de cette administration..
La nuit était sombre et froide pas une étoile
ne brillait auËrmamect; une pluie fine et.ser-.
rée détrempait le so! et pénétrait à travers mes
vêtements.
Depuis deux heures, j'étais dans mon jardin,
!a tête nue,*insensibie au froid et à la pluie, ne
quittant pas du regard l'hôtel de B. 'dont Ja
masse noire se confondait avec lia nuit. J'avais;
éteint chez moi toutes les lumières, ann qu'au-
cun reftet brillant ne vînt déceler ma présence
a un œil curieux, et, familiarisé avec' Tobscu-
i rite, je ne perdais aucun dès détails dé la fà-
çade de l'hôtel:
Un peu âpres, onze heures, use forme blan--
che,soulevahtles rideaux, sedessinà'.derrière
lafenôtre où Martba m'était déjà apparue. Elle"
resta longtemps ainsi., exammantsans doute si
le jardin de l'hôtel était bien solitaire. Je m'ap-
.prochHidumur,et au moment où la fenêtre
s'ouvrait, tenant d'une main .le El qui liait ma
lettre, je la lançai de l'autre sur le balcon. Je
fis quelques pas en arrière, et j'aperçus Martha
ramassant mon billet. Au même instant un pe-
tit paquet tomba a mes pieds; puis la Tenêtre se
referma sans bruit'et la vision disparut. `
La lettre de Martha était très laconique:
«Le duc, me disait-elle, est étranger à,l'é-
vénement qui m'a si fort épouvantée! H a été,
ce soir, tellement bon, tellement affectueux,
que je ne puis le soupçonner. Je voulais tout
lui avouer, mais ma chère Diana et son mari
sont venus dîner a l'hôtel, et le' duc, dont la
sanié.exige les plus grands ménagements, nous
a quittés à neuf heures j'ai dû remettre ;a de-
main l'entretien que je voulais avoir avec !ui..
Quel jour que celui-ci, grand Dieu ah ) tu as
été bien cruel envers ta pauvre Martha.! Com-
ment.trouv.er le repos après le .trouble qao tu `
as jeté en moi ?
)) Tu recevras, par un commissionnaire, de-
main avant midi,.un. MUet qui t'indiquera où
tu pourras me voir. ))
Ces quelques lignes laissaient subsister tou-
tes mes incertitudes et me nrent passer une
nuit complète d'insomnie au miHe.u d'appréhen-
sions douloureuses..
AMfjmD LAPÔINTE.
fI.a?Mt~S(~!KSH).~ J
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