Titre : La Presse
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1866-11-22
Contributeur : Girardin, Émile de (1806-1881). Directeur de publication
Contributeur : Laguerre, Georges (1858-1912). Directeur de publication
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Description : 22 novembre 1866 22 novembre 1866
Description : 1866/11/22. 1866/11/22.
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Grande collecte... Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail
Description : Collection numérique : La Grande Collecte Collection numérique : La Grande Collecte
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/12/2007
Jeudi ââ nb ovembre IB§§
S MOIS IParisetD^ariçjptdeliiSeke) ||L|
ABNONBES, 8, PL. DE LA BOURSE, CTTiJM^BOir:
h! Administration se réserve le droit i$ édifier h rédaction des Ajinopces
^feudï 22 novembre 1866
~0~.(Députernls) i v e i a iV fr,
BEAUX D'AWWHÇBEHT, 123, BUE HOHTBIARTRE
Tout es qui concerne l'Administration du Journal doit être adrgss.é au Gérant
x ̃•̃' •̃̃ /
316 Aoiiéa
Les abonnés nouveaux recevront ce qu
a paru de la Chanteuse DES Rues (Martk
la Vielleuse), roman, par M. Armand Lapointe
PARIS, 21 NOVEMBRE 1866
Si l'on en croit les indiscrétions de quel-
ques, correspondances adressées aux feuilles
des* départements et les journaux étrangers,
divers projets de réorganisation de l'armée
auraient été soumis à l'examen de la com-
mission supérieure.
Tous ces projets, après une discussion
qui a duré plusieurs séances, ont été ren-
voyés à une sous-commission. On assure
que la commission supérieure a dû se réu-
nir mardi, au palais de Compiègne, sous la
présidence de l'Empereur, pour entendre le,
rapport de la Sous-commission.
II est donc encore impossible de rien pré-
juger des décisions auxquelles la commis-
sion, supérieure s'arrêtera, ni des résolu-
tions ique prendra le gouvernement.
11 paraît que le projet qui aurait le plus
frappé l'attention de la commission supé-
rieure, dans la discussion préparatoire, re-
poserait sur les bases suivantes
Maintien de l'exonération;
Abréviation du service militaire qui se-
rait T&toitde sept années à six;
Fixation- de l'effectif normal de l'armée
permanente à 360,000 hommes au lieu de
420.00Q, qui a, été le chiffre réel depuis glu-
sieurs ^années. "̃ ̃
L'appel annuel qui est actuellement de
1 00,000 hommes serait élevé à 120,000 dont
moitié pour le service actif et moitié pour la
réserve. `
Les hommes classés dans la réserve y
passeraient six ans, mais ils auraient toute
liberté de contracter mariage partir de la
cinquième année.
Les soldats du: service actif, après leur
"libération, devraient passer encore deux
années dans la réserye. Le chiffre normal de
la réserve serait donc de 480^000 Hommes,
dont 1s quart aurait fait un service effectif
sous les drapeaux.
A, leur sortie de la réserve, tous les hom-
mes.ayant fait partie ou de l'armée et de la
réserve successivement, ou seulement de la
réserve, passeraient encore deux années
̃dans la garde nationale mobile, dont, l'ef-
fectif normal serait ainsi de 240,000 hom-
jnes, dont iàpi tié ayant servi. Cette garde
nationale mobile pourrait être appelée à faire
le service des places fortes à l'intérieur', en
cas de guerre seulement.
Le gouvernement pourrait donc disposer
de ,080,000 hommes, soit un million net
ainsi réparti î V
Armée active. 3"6g*P0O": ̃
Réserve. 480.000
Garde nationale mobile. 240.000
•̃:̃ ̃̃̃ TOtâï. V.i i.080. 000
L'assujettfesfement total du service mili-
taire serait donc; de dix années. pour la pre-;
mière moitié 'du contingent, "savoir: six ans"
sous îes drapeaux^ deux ans dans, la réser-
ve, deux ans dans lâLgasàô-naiionals mo-
bile, et de huit années seulement pour la
seconde moitié.
La réserve serait organisée eh régiments
par régions territoriales et formerait des
corps d'armée correspondant aux grands
commandements militaires. Elle, .serait as-
sujettie à deux réunions par année l'une
pour l'instruction des cerps, l'autre" pour
les manœuvres par grandes masses.
La présence dans ses rangs pour un
quart de son effectif, des soldats récemment
libérésdù service actif, contribuerait à y
introduire rapidement et à y entretenir la
discipline,^ l'esprit et. les habitudes militai-;
res, et lui donnerait promptêmént une soli-
dité suffisante, ^'il lui fallait faire campa-
gne. ̃ ̃ ̃̃"•̃̃; ̃" j.
Cette combinaison, qui accroîtrait consi-
dérablement les forces immédiatement dis-
FEtiLLITON DE LA PMESSB
DU 22 KOVEMBBB 1866
LA CHANTEUSE DES RUES
»Un jour, pendant la ;récréation,vlâ supé-
rieure me fit mander près d'elle.
» Mon enfant, me dit la bonne sœur, je
reçois une lettré de notre cher docteur il est
de retour, mais son voyage l'a beaucoup fati-
gué et son état de santé ne lui permet pas de
venir vous voir. Je vais, vous faire' conduire
chez lui par une de nos :sœurs allez vous pré-
parer. ̃̃̃.̃• ̃̃:•̃
» Mon père est mort m'écriai-je folle do
douleur. j:
»• Tranquillisez-vous, mon enfant, son état
n'a certainement rien de grave, et pour vous en
convaincre, voici sa lettre.
» Je jetai les yeux sur le papier, mais mon
trouble était si grand qu'il me fut impossible
d'en déchiffrer les caractères. Je courus à ma
chambre et m'habillai à la hâte. Une.voiture
et la sœur m'attendaient dans la cour. Si prompt
que fût le trajet du couvent à la rue de la Vic-
toire, il me sembla durer nnsiècle, et j'arrivai
chez le docteur en proie aux plus douloureuses
inquiétudes.
» Ah mon ami quel coup funeste m'atten-
dait dans la maison de mon père I
» Je trouvai le vieillard couché sur une chaise
longue; le chagrin et là maladie le rendaient
méconnaissable déjà l'impitoyable mort l'avait
marqué de son empreinte fatale.
» Ma chère fille bien-aimée, me dit-il en
me faisant asseoir à ses .côtés, l'insuccès du
voyage que je viens d'accomplir a porté la plus-
funeste atteinte à ina vie désormais mes jours
sont comptés. Tu as été élevée à l'école du.mal-
heur, et ee cruel apprentissage de la vie a don-
né à ta raison une maturité qui me permet de
te dire la vérité.
Reproduotiona^OTiséê pour les journaux qui ont
traite avec la" Société'PI Gens tfe lettres'
f .~?:j?>
ponibles pour la défense du pays, aurait
l'avantage de ne pas aggraver c} une manière
trop sensible les charges du budget delà
guerre. En effet, les dépenses qui-aéi'alèB*
nécessaires pour l'armement et l'instruction
de la réserve et delà garde nationale mobile
trouveraient une notable compensation dans
la réduction de l'effectif permanent.
v
La dépêche télégraphique suivante con-
firme ce que nous avions prévu hier de l'im-
pression qu'avait dû'causer à Pesth le rescrit
royal relatif à la réorganisation de là Hon-
grie
Vienne, SO novembre.
Un télégramme de Pesth, de source officielle,
porte que le rescrit royal a été accueilli par la
Diète hongroise avec faveur. L'impression qu'il a
faite est très bonne. Le parti de la révolution a été
décontenancé par les concessions larges et loyales
faites par le gouvernement à l'autonomie hon-
groise.
Le rescrit a l'avantage de ne plus laisser
de doute sur l'acceptation sincère, par la
cour de Vienne, de l'autonomie hongroise.
La Gazette de l'Allemagne du Nord déclare
qu'il n'est pas question de soumettre au
Parlement prussien, pendant la sessidh ac-
tuelle, de projet de loi sur la responsabilité
ministérielle. La question, dit-elle, est trop
grave pour être discutée dans une aussi
courte session. Ne serait-il pas plus vrai
d'avouer que M. deBismark ne se soucie pas
de faire dépendre son pouvoir du vote d'une
majorité dont il n'est rien moins que sûr?
On lit dans l'International
La Chambre des seigneurs discutera dans quel-
ques jours une pétition demandant que la Prusse
prenne le titre d'empire de l'Allemagne du Nord.
Ce n'est pas le nom de la Prusse qu'il s'a-
git de changer mais la pétition demande
que le roi Guillaume fasse révivre dès au-
jourd'hui, au profit de sa couronne, le titre
d'empereur d'Allemagne.
Le même journal publie les nouvelles sui-
vantes ̃
M. de Beust insiste sur la destitution du comte
Goluchowski, dont la nomination au poste de gou-
verneur de la Galliciè a beaucoup offensé la Russie.
Il propose de tout faire pour empêcher une alliance
entre la Russie et la Prusse, s'il en est temps en-
core..
Nous ne croyons pas à l'exactitude deee
renseignement. M. de Beust est entré dans
les conseils de l'Autriche, non pour abaisser
la politique de ce pays par des concessions
timides, mais pour la relever, au contraire,
par des réformes fermes et prudentes. La
nomination du comte Goluchowski comptera
comme un des actes les plus- intelligents du
règne de l'empereur François-Joseph; ce
n'est pas aumoment où-ce souverain vient
de prendre, devant ;la Diète de Pesth, renga-
gement l'organiser l'autonomie de toutes les
provinces de l'Empire qu'il voudra revenir
sur un acte qui a été le premier et le plus
marquant jusqu'ici de ses intentions. ̃
On écrit de Berlin, le 19 novembre
>< lia Gazette 'de V Allemagne du Nord dément des
bruits relatifs à des décisions qui auraient été pri-
ses aa sujet de l'organisation des provinces an-,
nexées. 11 est positif que le travail d'assimilation
administrative n'est guère avancé. Il devient déplus
en plus évident que le régime administratif prus-
sien ne pourra pas s.'adapter à celui qui est en vi-
gueur dans le Hanovre^ etc., et qu'il faudra cher-
cher,à établir l'unité administrative erf réformant
l'un et l'autre. On doute même que l'organisation
définitive puisse être achevée au 1er octobre 1867.
Dans ce cas, la tâche serait confiée aux Chambres
prussiennes elles-mêmes après que lés nouvelles
provinces y auraient envoyé des députés.
On lit dans la Gazette du Peuple, de Berlin,
dul9 9 novembre
La réorganisation de là' cavalerie prtfssienne par
la formation de nouveaux régiments et l'augmenta-
tion des anciens portera son effectif de paix à 280
escadrons comptant 47,488 hommes. Cela fera 100
escadrons et 16,270 hommes de plus que l'effectif
de paix antérieur. La cavalerie prussienne com-
prendra alors les corps suivants 10 régiments de
» Tu sais si j'avais rêvé pour toi toutes les fé-
licités de l'existencs tu possédais déjà jeunes-
se et beauté je voulais que tu tinsses de moi
le bonheur qui se trouve dans la fortune et un
amour partagé. Mes voeux les plus ardents ont
été déçus Dieu n'a pas voulu me donner cette
immense joie. Tu auras beauté et fortune mais
cet ami que je te désirais pour fêter ta jeunesse,
il ne faut plus l'attendre.
» Achevez, mon père, car je tremble de
deviner
» Eh bien! chère enfant, ce voyage, dont
je t'avais caché le but, m'a enlevé ma dernière
espérance Valentin a quitté la Bretagne à l'au-
tomne de 1848 pour aller dans le Midi recueil-
lir l'héritage dé son oncle depuis ce temps, nul
n'a entendu parler de lui, nul n'a reçu de ses
nouvelles, et toutes les lettres qui lui ont été
envoyées, depuis bientôt cinq ans, se trouvent
encore aujourd'hui à l'adresse qu'il avait indi-
quée à Paris.
» De Plaisance, je me suis rendu à Argèles,
et là j'ai appris, par le notaire qui avait été
chargé de ses intérêts, qu'après un séjour de
quatre à cinq mois dans les.Pyrénées, Valentin
avait quitté la France. Toutes mes investiga-
tions, toutes mes recherches pour retrouver sa
trace ont été. vaines, et il n'est plus douteux
pour moi maintenant que Valentin ne soit mort 1
» Si la douleur morale tuait toujours, j'eusse
dû cesser de vivre ce jour-là I
xxxii .̃̃̃
» Le docteur reprit
» Mais si grand que soit le chagrin que me
cause cette découverte, il en est un autre plus
grand encore pour moi c'est là pensée de te
laisser bientôt seule au monde, sans appui
et sans protectisn:
» Que dites-vous, cher bon père
» Je dis, ma chère fille, que les jours de
ton père adoptif sont comptés je dis qu'avant
trois mois tu seras de nouveau orpheline
Veux-tu .que je m«urg, sinon heureux, du
moins calme et tranquille ? Eh bien promets-
moi d'obéir à ma dernière prière.
» Je vous le promets, mon. père, dis-je
toute en larmes.
» II prit ma tète dans ses mains ê^me dit
bien bas à l'oreille ̃ ir '̃'̃
Cuirassiers comptant 7,42ÎT hommes, 18 régiments
-de-dragons, 13,356 hommes; 17 régiments de hus-
jsfrds, 12,614 hommes; et 19 régiments de hulans,
«4,098 hommes.
On écrit de Berlin que le gouvernement
prussien, ne voulant pas encore imposer" une
application trop séyère de l'obligation générale
de servir dans l'armée, vient d'ordonner que,
dans l'année courante, des volontaires seule-
ment seront reçus dans l'armée pour les pays
nouvellement acquis par la Prusse. La durée
du service militaire sera d'une année.scule-
ment.
• Le secrétaire de la rédaction
E. BAUEB.
j ira-
BÉFÈGHES ÉLECTRIQUES
~Ï~CïMagMO
Inspruck, 20 novembre.
Dans la séance de la Diète d'aujourd'hui, une
interpellation a été adressée au gouvernement au
sujet des bruits répandus relativement à une ces-
sion du Tyrol italien.
Le représentant an gouvernement a répondu que
ces bruits étaient sacs aucun fondement, que le
gouvernement était bieL "ésolu. à ne pas-céder le
Tyrol italien et à s'oppoierde la manière la plus
énergique à toutes les agitations qui pourraient se
produire dans -pays.
Arag eferre
L; dres, 21 novembre.
Hier, un ban [Uet réformiste a eu lieu à Manches-
ter en l'honneur de M. Bright et d'autres libéraux.
M. Eright a prononcé un Speech, dans lequel il a
constaté les progrès det ljagilation ;en fajreuj $Le' la
réforme.. Il a annonce que le comité des ouTOletsT*
présidé par sir Georges Potier, préparait à Londres,
pour le 23 décembre, une procession. réformiste
d'un million d'ouvriers.
̃•̃ Etats-Bsuâs
New-York, 19 novembre.
Le secrétaire du trésor, M. Mac Culloch, a fait
une réponse officielle à la demande relative au
mode de remboursement da capital des bons amé-
ricains 5 20 0/0. M. Mac Culloch est d'avis que ces
obligations sont, comme toutes les autres, rem-
boursables en espèces. Les bons échus dapuis la
suspension des payements en espèces ont été rem-
boursés de cette manière il en sera sans doute de
même pour tous les autres.
«Telle est, d'après mon opinion, a-t-il ajouté,
la politique établie par le gouvernement. Les bonds
5 20 de 1862 seront amorlis dans an terme de cinq
ans, à partir de leur émission, et remboursés en
espèces, on autorisés à rester en circulation jus-
qu'à ce que le gouvernemeHl soit prêt à les rem-
bourser. »
̃ {Agence Bavas-Bullier.) .•
(Yoir plus loin les dernières dépêches.)
LES. BUDGETS QOJvkpÀ^JËiS
.WE FRANCE ET ^ANGLETERRE.
De tous les discours prononcés à l'occa-
sion de la rentrée des cours et tribunaux, Y,
c'est celui de M. de Casablanca,' procureur
général à la cour des comptes, qui a été le.
plus remarqué, à cause de l'importance du
sujet qu'il avait abordé. M. de Gasabiaiica a
pris pour thème la comparaison des deux
budgets les plus Compliqués et les plus
lourds de l'Europe, ceux de l'Angleterre et
de la France. C'était toucher à une question
toujours intéressante pour les contribuables,
la question de .l'impôt, il y a plus d'un en-
seignement à tirer de ce parallèle instruc-
tif. Nous allons essayer d'en dégager, quel-
ques-uns des chiffres produits par 5î. de Ça-
sabianca. o'.
Ces chiffres n'embrassent que les budgets
de recettes de l'année 1863, lesquels se ré-
sument ainsi en chiffres ronds
Pour l'Angleterre. 1,688 millions.
Pour laFrance. 1,619 millions.
D'où la conséquence que l'impôt payé par
chaque citoyen est, en -France, de 41 fr.
88c,j et, en Angleterre, de 57 fr. 30 c.
Cela prouve-t-il que nous sommes plus fa-
vorisés, sous ce rapport, que nos voisins
»- Le duc de B. est venu ce matin me de-
mander ta main, et je la. lui ai promise.
» Ah c'est impossible! m'écriai-je vous
n'avez pas fait cette promesse?,
» Ecoute-moi, mon enfant, me dit de sa
voix douce et triste le vieillard si le duc eût
été un jeune homme, j'eusse décliné pour toi
l'honneur de sa recherche, parce' que je sais
̃qu'il n'y a pas dé place dans ton cœur pour un
nouvel amour aussi n'est-ce point un compa-
gnon de jeunesse que je te propose et que. j'ai
vu dans le duc, mais bien un ami sûr, un pro-
tecteur. ̃
«Leduc de B appartient à la plus haute aris-
tocratie anglaise il occupe une grande position
dans le monde, et si cette union ne réalise pas
le bonheur que tu rêvais, bonheur qui est à
jamais perdu, elle te donnera au moins la
considération et toutes les grandes jouissances
qui se trouvent dans le Luxe et les" actes de
bienfaisance. La douleur et les souvenirs ne
sont pas éternels, ma chère Martha, lffnature
ne l'a pas voulu er, il arrivera un jour où la
pensée de Valentin s'effacera de ton cœur.
»– Oh! jamais! jamais!
» Et ce jour-là, continua le vieillard, un
affreux isolement se fera dans ta vie ne tenant
à la société par aucun lien, car tu n'auras été
ni femme, ni mère, ni épouse: les fruits de ta
vieillesse solitaire et froide seront l'égoïsme et
les regrets! Si tu te sentais de la vocation pour
l'habit de religieuse, jeté dirais: Fais-toi sœur
grise. La charité est un reflet de l'amour et
peut, dit-on, consoler des plus grandes infortu-
nes mais si cette vocation te fait défaut, ac-
cepte sans hésiter la main du duc de B. et
sache bien qu'en faisant cela tu donneras à ma
dernière heure la plus grande des consola-
tions.
» Je gisais plus morte que vive aux pieds du
docteur; luttant encore contre ses paroles e't la
promesse que je lui avais faite.
» –Je me sens bien faible, me, dit tout -à à
coup le vieillard après quelques instants de si-
lence, pendant lesquels il avait pu contempler
mon désespoir et le combat qui se livrait en
moi. Sonne mon domestique pour qu'il m'aide
à me mettre au lit.
t> Tandis qu'on le déshabillait, je passai dans
le salon afin de prévenir la sœur que je ne re-
tournerais pas au couvent ce jour-là, ne voulant
pas quitter mon père dans l'état où il se trouvait.
d'outre-Manche?Il.faudrait, pour qu'il en
fût ainsi, que le niveau des salaires, des
bénéfices de toute nature, des prix courants
de toutes choses, et par suite de Ta valeur
économique dç l'or, fût le même dans les
deux pays. Or, pour qui connaît l'Angle-
terre, non seulement ce~ "niveau commun
n'existe pas, mais les 57 fr. 30 de chaque
Anglais sont en. réalité une charge moins
lourde que les 41 fr. 88 c. de chaque Fran-
çais, parce que l'inégalité des forces contri-
butives est plus grande que l'inégalité du
fardeau.
Nous sommes donc le peuple le plus im-
posé, en dépit des 1 5 francs de différence
accusés par la statisque. Notre budget- lui-
même, pris dans son ensemblè, devient un
trompe-l'œil, lorsqu'il s'agit de le compa-
rer avec le budget anglais. Il ne faut donc
accepter leurs chiffres réciproques qu'avec
cette réserve que la même somme représen-
te, pour le citoyen anglais, un sacrifice beau-
coup moins dur, et sur la richesse publique
un prélèvement bien moins considérable
qu'en France..
Il est juste de reconnaître, d'un autre cô-
té, que le système anglais" met à la charge
des taxes locales un -certain nombre de ser-
vices qui, en France, sont compris dans les.
attributions et, par conséquent, dans le bud-
get de l'Etat, telles que l'assistance publi-
que, les cultes et l'instruction à tous les de-
grés. M. Gladstone évaluait ces taxes diver-
ses à 425 millions. Il est très, difficile de
comparer entre eux des modes d'adminis-
tration qui diffèrent aussi radicalement.
Ngus ne pouvons que constate? les. faits gé-
néraux et en dégager toutes les différences
d'appréciation qu'ils comportent. 0
Ceci posé, voici quels sont les éléments
comparés des deux budgets, tels que M de
Casabianca-les a relevés
Pour l'impôt direct qui se composé, en
France, de l'impôt foncier, de l'impôt per-
sonne] et mobilier, de l'impôt des portes et
fenêtres et de celui des patentes, il a pro-
duit, en 1863, 311 millions 180,000 francs.
Les sommes portées au budget anglais sous
le même titre s'étaient élevées, à 314 mil-
lions 397,000 fr. C'est à peu près le même
chiffre pour les deux pays mais il faut ren-
dre cette justice à notre' revenu direct que
son assiette et sa répartition reposent sur
des bases beaucoup plus respectables qu'en
Angleterre.
Nos voisins n'ont pas de cadastre; leur
taxe sur les terres (land tax) est donc né-
cessairement arbitraire; elle a d'ailleurs
été rachetée en partie, sous l'administration
de Pi tt, pour fournir aux dépenses de la
guerre contre la Frarice, et elle ne produit
aujourd'hui que 28,384,000 fr. Le reste des
314 millions se compose de 22,460,000 fr.
de la taxe sur les maisons habitées, de
28,709,000 fr. de taxes somptuafres, et de
232 millions 881,000 fr. d'mcome tax. Ce
dernier, impôt, le plus important de tous,
est aussi le plus critiqué comme principe et
comme application. Il ne relève en Angle-
terre que de la déclaration, souvent men-
songère,: des contribuables. Ce serait, en
France- une taxe inquïsitoriâle au premier
chef, et qui engendrerait plus d'impopula-
rité pour le gouvernement que de ressour-
ces pour le Trésor.
Quant aux impôts indirects, qui tendent
à devenir de jour en jour plus productifs,
M. de Casabianca en établit ainsi la nomen-
clature comparée
FRANCE
Douanes et sels 193.429.000 fr.
Enregistrement et timbre.. 408.605.000
Boissons, droits divers, ta--
bacs et poudres 878.432.000
Postes 72 950 000
Toial. 1.2S5.416.000fr.
ANGLETERRE.
Douanes et £els. J. 580.800.000
Stamp. 232.925.000
Excise 455.175.000
Postes 95.280.000
Total. 1 364 .150 000 fr.-
» Restée seule, j'ouvris la fenêtre pour rafraî-
chir moa front brûlant; j'aperçus sur le trotteir
une femme qui guidait les pas incertains d'un
jeune enfant; 0 joies mystérieuses de la mater-
nité m'.écriais-jé, je ne vous connaîtrai jamais!
Je me rappelai ces paroles du docteur :^« Tu
n'auras été ni femme, ni mère, ni épouse » et
pour la seconde fois de ma vie le suicide me
vint à la pensée comme un refuge suprême 1
J'eus la tentation de me jeter par la fenêtre-.
» Cependant ma pensée se reporta vers l'hon-
nête homme qui m'avait nommée sa fille, qui
m'avait tirée de la misère et de l'abjection, et
dont la tendre sollicitude se montrait encore
-dans la prière qu'il m'adressait; la dette de re-"
connaissance que j'avais contractée fit dispa-
raître la funeste tentation.
» Si grand que fût le sacrifice que me deman-.
dait le docteur Bernard, ne devais-je pas l'ac-
complir comme, une marque de ma reconnais-
sance ? Lorsque' ce cœur généreux, qui avait
le droit d'ordonner, descendait jusqu'à la priè-
re, pouvais-jë, moi, qui lui devais la vie. du
corps et celle de l'intelligence, résister à sa
prière ?
» En ce moment, je l'avoue, mon cher bien-
aimé, tu fus le second dans ma pensée 1
» Je rentrai dans la chambre du docteur, et,
me' plaçant à genoux devant son lit, je lui dis
»' Cher père, j'avais promis de vous obéir
ayant de savoir ce que vous demandiez à votre
fille; un instant mon désespoir a fait faiblir
ma reconnaissance et j'ai pu oublier ma pro-
messe mais .Martha Bernard s'est souvenue
.que sans vous, elle serait encore Martha la viel-
leuse, Martha la chanteuse des rues, et elle
vient, volontairement, sans contrainte aucune,
renouveler à vos pieds sa soumission à vos dé-
sirs et faire acte de complète .obéissance. Mon
père, je suis prête à épouser le duc deB. mais
je désire, avant de prendre un engagement so-
lennel, avoir aujourd'hui mêma, en.votre pré-
sence, un entretien avec le duc.
»– Je te remercie, ma bien-aimée Martha,
et je te bénis. Apporte-moi tout ce qu'il faut
pour écrire, tu vas être satisfaite.
» Je plaçai devant lui le pupitre de .son ca-
binet; mais la main du vieillard, tremblante
d'émotion et de fièvre, ne put tracer une ligne.
» Je vais vous remplacer, lui dis-je.
» Je pris une feuille de papier et écrivis le
billet suivant
La différence la plus sensible est celle
qui porte sur les douanes et sels. Il y a loin,
en effet, de 195 millions accusés par le ta-
bleau français, aux 580 millions qui leur
correspondent en Angleterre. Il est vrai que
ces 580 millions comprennent les tabacs,
les sucres et les vins, qui, provenant de l'é-
tranger, payent les droits de douane, tandis
qu'ils ne relèvent, en France, que, des ad-
ministrations intérieures des contributions
indirectes et des tabacs. Mais la cause es-
sentielle de cette énorme différence de pros-
périté douanière n'en gît pas moins dans le
maintien, chez nous, d'une échelle de tarifs
trop élevés pour favoriser le développement
du commerce extérieur et de la consom-
mation intérieure. Nous étions entrés, il
y a quelques années, dans une voie de
réductions successives dont tout le monde
s'applaudissait. Il est fâcheux qu'on n'ait
pas jugé à propos de poursuivre cette
heureuse expérience. Le succès des dégrè-
vements opérés chaque année par M. Glad-
stone témoigne surabondamment que c'est
dans la modération des droits que réside le
secret des progressions fiscales.
L'enregistrement et le timbre (le stamp en
Angleterre), établi à peu près dans les même-
proportions dans les deux pays, donnent
cependant à la France 175 millions de plus.
M. de Casabianca attribue cette inégalités
l'exemption dont jouissent sous ce rapport
les successions d'immeubles chez nos voi-
sins, grâce aux priviléges aristocratiques
de la grande propriété. On ne peut certai-
nement que s'applaudir de l'égalité de droits
.qui frappe sous ce rapport toutes les valeurs
françaises. Mais il est permis de regretter
que ces droits soient aussi exorbitants, et
de faire des vœux pour que ceux qui attei-
gnent notamment les successions obtiennent
une révision qui les mette plus en harmonie
avec le respect dû à la' propriété et avec les
réclamations de notre agriculture.
En résumé, le parallèle instructif présenté
par M. de Casabianca, prouve qu'il y a enAn-
gleterre un mouvement d'affaires et une cir-
culation commerciale bien supérieurs à no-
tre propre activité, témoin le produit des
postes, qui dépasse de 22 millions celui de
la France, bien que le prix de la lettre à
l'intérieur ne soit que de 10 centimes. Mais
il prouve, en outre, que l'Angleterre, privée
en grande partie de l'impôt direct et- de
l'impôt sur les successions, n'en suffit pas
moins à tous ses besoins, grâce à la plus-
value constante de ses impôts indirects
provoquée par des abaissements continus
de tarifs qui stimulent la consommation.
Il est juste d'ajouter que l'Angleterre n'en-
tretient pas une armée de 400,000hommes,
et ne dissémine pas ses forces et ses res-
sources dans des entreprises lointaines pu-
rement militaires. Nous espérons, avec M.
de Casabianca, qu'il en sera de même un jour
pour la France, et que nous pourrons alors
entrer plus résolument que par le passé dans
la voie féconde où nos anciens rivaux ont
trouvé la paix intérieure et le développe-
ment indéfini de leur prospérité.
• FÉLIX BELLY.
~Er~.?~, ~`~°Tr$ ~an e~xhftp s ;q~cp
Vv&hû&ïifiWMibSib, fkhïkhhLmiïLâ
'̃' «•̃̃̃
.̃̃ Italie "̃
Florence, 18 novembre.
Le bruit d'un désaccord profond entre les ca-
binets de Paris et de Florence avait pris depuis
deux jours une telle consistance que le minis-
tère a dû intervenir. On lit ce soir dans la Ga-
zette officielle ̃ •.
« Le terme prochain fixé par la convention
» du 15 septembre à l'occupation de Rome par
» les troupes françaises doit nécessairement
» appeler de nouveau l'attention des cabinets
» de Paris et de Florence sur de graves inlé-
» rets, qui, par suite de la cessation de l'occu-
» pation, resteront encore à régler.
» Les deux gouvernements sont également
» animés du désir de concilier ces intérêts et
» de l'intention de donner à la convention du
» 15 septembre ûno pleine et lojrale exécution
» et comme ils se trouvent d'accord dans leurs
« Le docteur Bernard prie mylord duc de B
» de vouloir bien se rendre de suite rue de la
» Victoire. »
» Une heure après, le duc entrait dans l'ap-
partement du docteur et je le voyais pour la se-
conde fois.
» -Mylord, lui dis-je-, le docteur Bernard,
mon père adoptif, vient de m'apprendre l'hon-
neur que vous voulez bien me faire en sollicitant
ma main, et l'engagement qu'il a pris envers
vous. Je ne désavouerai pas celui que Dieu a
placé sur mon chemin pour me tenir lieu de fa-
mille et remplir dans ma vie le rôle de la Provi-
dence cependant, avant de vous donner ma pa-
role, j'ai un aveu à vous faire et une promesse à
exiger de vous. Mon cœur ne m'appartient
plus, mylord il vit tout entier dans le sou-
venir ardent et ineffaçable du seul homme que
je puisse aimer. Si ce souvenir devait être une
offense pour vous, dites-le hardiment et repre-
nez votre parole, cela ne me blessera point.
s Cet ami de mon cœur, je ne l'ai pas vu
depuis cinq ans; depuis cinq ans je n'ai reçu de
lui aucune nouvelle, et les recherches infruc-
tueuses auxquelles s'est livré mon père ne me
laissent aucune espérance de le revoir jamais
mais s'il revenait un jour, si je le rencon-
trais dans ma voie, sans oublier ce que je
devrais à vptre nom, qui serait- le mien, aucune
puissance au monde ne pourrait m'empêcher,
s'il m'aimait toujours, de voler vers lui et de lui
tendre les bras:
» Ce jour-là, mylord, je n'aurais, comme en
ce moment, rien à vous cacher, et la duchesse
de B. resterait aussi pure et aussi digne de
votre considération et de votre respect que l'est
aujourd'hui Martha Bernard. Ce langage dans
la bouche d'une jeune fille vous étonnera peut-
être, mylord, mais mon langage est, comme
mon existence, une chose tout à fait en, dehors
des conventions sociales, et il doit être pour
vous une. preuve de ma loyauté. Voilà mon
aveu.
» Quant à la promesse que je vous demande la
voici Je me suis juré à moi-même de n'appar-
tenir qu'à un homme; cet homme n'est plus, je
n'appartiendrai à personne Si c'est une com-
pagne, une amie que vous désirez, je vous tends
la main mais j'exige, qu'en présence de mon
père, vous me donniez votre parole de gentil- 1
homme de n'exiger de moi rien autre chose.
» vues; il n'est pas douteux qu'ils n'arrivent
» s'entendre sur les moyens.
» En conséquence, on ne doit accorder aucu-
» ne créance au bruit répandu par ûMgftiag1
» journaux, que le gouvernement frï8Îrep| iajjp
» voulu ouvrir avant l'heure p^ésç^Lnèà^
» pourparlers avec le gouverneM6nt/'itîâ|il?pf'>
» et que ce dernier se soit refusé à^out^nl^l
» gociation. \p> F-\ .i'^
» Il est regrettable qu'à l'égardwl'ùge^^si'»1
» tion aussi grave et aussi délicate>£»;n1ÎG^L"
» prenne pas la nécessité de proced^^fcl*3*
» plus grande réserve, afin de ne point donner
» cours à des nouvelles contraires à la- vérité
» et capables de troubler la sérénité avec la-
» quelle les esprits doivent voir arriver la so-
» lution du grand problème.
» Il serait à désirer que la presse, en entre-
» prenant de le discuter, comme elle en a le
» droit et l'obligation, s'inspiràt plutôt de l'é-
» lévation des intérêts nationaux et universels
» qui s'y trouvent impliqués, que des vul-
» gaires et étroites convenances des partis po-
» litiques. »
Tout cela est bien nébuleux, et le secrétaire
de M. Ricasoli n'a pas reçu la don d'exprimer
sa pensée en peu de mots. Il semble résulter
de cette note officielle que la convention du 15
septembre doit avoir un post-scriptum, et que
la cessation de l'occupation française à Rome
n'est qu'un fait matériel de médiocre impor-
tance en lui-même. Aussi attend-on- ici le gé-
néral Fleury avec une curieuse impatience.
Il est regrettable que le ministère qui croit
avoir à se plaindre de la presse, ne dirige pas
mieux les journaux à qui il réserve ses commu-
nications officieuses. N'est-çce pas la Nazione
qui depuis quinze jours semble dire chaque
mâtin que nous entrerons à" Rome avant un
mois?
Un de mes amis, qui vit dans l'intimité du
baron Ricasoli, s'efforce en ce moment de me
persuader que le président du conseil n'ap-
prouve en rien l'agitation qui s'est produite de-
puis un mois en Italie. Je veux bien le croire
mais, s'il en est ainsi, que M. Ricasoli impose
silence à ses amis ou-qu'il les désavoue.
La récente circulaire du- baron Ricasoli, qui
autorise tous les évêques italiens à rentrer dans
leurs diocèses et qui n'apporte aucune restric-
tion à cette mesure, est un acte quhhonor% le
gouvernement italien et qui sera approuvé gé-
néralement. L'épiscopat italien, n'est pa"s l'en-
nemi de l'ordre de choses actuel s'il se tient à
l'écart, c'est qu'il craint assurément que son
adhésion déclarée ne soit considérée comme un
acte hostile au Saint-Siège.. a
J'ajouterai que M. 'Ricasoli vient de dégager
sa politique de celle du parti d'action, en ne
permettant pas aux émigrés. romains de se réu-
nir publiquement pour délibérer « sur la con-
» duite à tenir, tant à Rome qu'à l'extérieur,
» après le départ des troupes françaises. » En
agissant ainsi, le gouvernement italien exécute
avec loyauté, clans l'esprit comme dans la let-
tre, la convention de septembre.
Pourquoi le gouvernement ne cherche-t-il
pas aussi à calmer l'agitation qui s'est manifes-
tée depuis un mois dans le public à propos de
la question romaine ? A-t-il une arrière-pen-
sée ? Faut-il douter encore de sa droiture? Non, 1
sans doute mais pourquoi laisse-t-il afficher
publiquement des caricatures si odieuses, si
immondes, que j'éprouve quelque embarras à
vous en parler ? `~
Dans une de ces caricatures, le roi chasse
dans un marais et rencontre à ses pieds un cra-_
paud couvert de la tiare pontificale Victor-
Emmanuel tire sen cauteau de. sa poche et ai-
guise un roseau avecîequel il se prépare à per-
cer le reptile amphibie qui lui barre le chemin
de Rome. Il y a foule dans les rues autour de
cette caricature vraiment révoltante. Pourtant'
elle est visée par la censure, aux termes de là
loi,%>ar la censure préventive Nous sommes
tous très amis de là liberté en Italie, et nous
nous gardons bien de la trouver gênante mais
que le public proteste au moins par son dégoût
contre de pareilles inconvenances qui offensent
aussi bien la personne du roi que celle du pape..
Malheureusement le sens moral est peu déve-
loppé en Italie, et principalement à Florence,
terre hostile à toute autorité, à toute loi.
La Société du canal Cavour vient d'être dé-
clarée en état de faillite. Il y a deux jours, je
vous annonçais celle de la Caisse des petites
épargnes de Milan, et je pourrais prédire encore
quelques désastres imminents. Toutes les gran-
des entreprises italiennès, à deux ou trois ex-
ceptions près, sont dans une situation qu'on
considère comme désespérée. Cet état de cho-
ses est si grave, qu'il devrait appeler l'attention
de M. Jacini, ministre des travaux publics, "na-
ture un peu indécise, et dont l'impassibilité ca-
1 » Le duc de B se leva et me répondit
» J'accepte votre main, mademoiselle, et
vous tends la mienne comme un gage d'admira-
ratien et de haute sympathie pour votre carac-
tère. Contrairement aux usages de ma nation,
le jour où vous deviendrez duehessé de B.la
liberté la plus complète vous sera acquise et
vous serez maîtresse de vos actions, parce que
j'ai foi en votre parole. Quant à l'engagement
que vous exigez de moi, je jure de l'obs"erver
religieusement, jusqu'au jour où vous vou-
drez bien vous-même m'en relayer. '̃'̃
» S'il en est ainsi, mylord; je ratifie la pro-
messe qui vous 3. été faite par mon. père, et me e
considère comme fiancée à vous. ̃̃'̃̃
» Le docteur, qui pendant cette conversa-
tion était resté silenôieux, m'attira vers lui et,
me baisant au front, me dit •
» –Maintenant, je ne redoute plus là mort!
» Le duc se retira.
» A demain, dit-il, mon cher docteur car
j'espère bien que vous me permettrez de venir
moi-même prendre de vos nouvelles tous les
jours? i
» Et, s'adressant à moi, il ajouta
» A bientôt, mademoiselle.
» Je vous attendrai demain à deux heures
monsieur le duc, lui répondit le docteur. Quant
à Martha, vous ne la reverrez qu'au couvent, v
puisque chez moi rien n'est préparé pour la re-
cevoir.
» Le duc s'inclina en signe d'acquiescement
-et sortit.
» Mon vieux domestique va le reconduire
au couvent, ma chère Martha, me dit môhpèrë;
ces émotions. ont dû tebriser tu as besoin de
repos, et tu passerais ici une mauvaise nuit. `
» Mais vous, mon père ?
» Moi, je me sens mieux; j'espère même
pouvoir me lever demain matin. Ma première
visite sera pour toi, chère enfant.
» Une réaction assez vive commençait à se
faire sentir en moi j'éprouvai le besoin d'être
seule, et n'apportai aucune résistance, au désir
du docteur Bernard.
» Je rentrai donc immédiatement au cou-
vent. »
Arjiahd LAPOINTE.
'(La suite à demain.) ̃
S MOIS IParisetD^ariçjptdeliiSeke) ||L|
ABNONBES, 8, PL. DE LA BOURSE, CTTiJM^BOir:
h! Administration se réserve le droit i$ édifier h rédaction des Ajinopces
^feudï 22 novembre 1866
~0~.(Députernls) i v e i a iV fr,
BEAUX D'AWWHÇBEHT, 123, BUE HOHTBIARTRE
Tout es qui concerne l'Administration du Journal doit être adrgss.é au Gérant
x ̃•̃' •̃̃ /
316 Aoiiéa
Les abonnés nouveaux recevront ce qu
a paru de la Chanteuse DES Rues (Martk
la Vielleuse), roman, par M. Armand Lapointe
PARIS, 21 NOVEMBRE 1866
Si l'on en croit les indiscrétions de quel-
ques, correspondances adressées aux feuilles
des* départements et les journaux étrangers,
divers projets de réorganisation de l'armée
auraient été soumis à l'examen de la com-
mission supérieure.
Tous ces projets, après une discussion
qui a duré plusieurs séances, ont été ren-
voyés à une sous-commission. On assure
que la commission supérieure a dû se réu-
nir mardi, au palais de Compiègne, sous la
présidence de l'Empereur, pour entendre le,
rapport de la Sous-commission.
II est donc encore impossible de rien pré-
juger des décisions auxquelles la commis-
sion, supérieure s'arrêtera, ni des résolu-
tions ique prendra le gouvernement.
11 paraît que le projet qui aurait le plus
frappé l'attention de la commission supé-
rieure, dans la discussion préparatoire, re-
poserait sur les bases suivantes
Maintien de l'exonération;
Abréviation du service militaire qui se-
rait T&toitde sept années à six;
Fixation- de l'effectif normal de l'armée
permanente à 360,000 hommes au lieu de
420.00Q, qui a, été le chiffre réel depuis glu-
sieurs ^années. "̃ ̃
L'appel annuel qui est actuellement de
1 00,000 hommes serait élevé à 120,000 dont
moitié pour le service actif et moitié pour la
réserve. `
Les hommes classés dans la réserve y
passeraient six ans, mais ils auraient toute
liberté de contracter mariage partir de la
cinquième année.
Les soldats du: service actif, après leur
"libération, devraient passer encore deux
années dans la réserye. Le chiffre normal de
la réserve serait donc de 480^000 Hommes,
dont 1s quart aurait fait un service effectif
sous les drapeaux.
A, leur sortie de la réserve, tous les hom-
mes.ayant fait partie ou de l'armée et de la
réserve successivement, ou seulement de la
réserve, passeraient encore deux années
̃dans la garde nationale mobile, dont, l'ef-
fectif normal serait ainsi de 240,000 hom-
jnes, dont iàpi tié ayant servi. Cette garde
nationale mobile pourrait être appelée à faire
le service des places fortes à l'intérieur', en
cas de guerre seulement.
Le gouvernement pourrait donc disposer
de ,080,000 hommes, soit un million net
ainsi réparti î V
Armée active. 3"6g*P0O": ̃
Réserve. 480.000
Garde nationale mobile. 240.000
•̃:̃ ̃̃̃ TOtâï. V.i i.080. 000
L'assujettfesfement total du service mili-
taire serait donc; de dix années. pour la pre-;
mière moitié 'du contingent, "savoir: six ans"
sous îes drapeaux^ deux ans dans, la réser-
ve, deux ans dans lâLgasàô-naiionals mo-
bile, et de huit années seulement pour la
seconde moitié.
La réserve serait organisée eh régiments
par régions territoriales et formerait des
corps d'armée correspondant aux grands
commandements militaires. Elle, .serait as-
sujettie à deux réunions par année l'une
pour l'instruction des cerps, l'autre" pour
les manœuvres par grandes masses.
La présence dans ses rangs pour un
quart de son effectif, des soldats récemment
libérésdù service actif, contribuerait à y
introduire rapidement et à y entretenir la
discipline,^ l'esprit et. les habitudes militai-;
res, et lui donnerait promptêmént une soli-
dité suffisante, ^'il lui fallait faire campa-
gne. ̃ ̃ ̃̃"•̃̃; ̃" j.
Cette combinaison, qui accroîtrait consi-
dérablement les forces immédiatement dis-
FEtiLLITON DE LA PMESSB
DU 22 KOVEMBBB 1866
LA CHANTEUSE DES RUES
»Un jour, pendant la ;récréation,vlâ supé-
rieure me fit mander près d'elle.
» Mon enfant, me dit la bonne sœur, je
reçois une lettré de notre cher docteur il est
de retour, mais son voyage l'a beaucoup fati-
gué et son état de santé ne lui permet pas de
venir vous voir. Je vais, vous faire' conduire
chez lui par une de nos :sœurs allez vous pré-
parer. ̃̃̃.̃• ̃̃:•̃
» Mon père est mort m'écriai-je folle do
douleur. j:
»• Tranquillisez-vous, mon enfant, son état
n'a certainement rien de grave, et pour vous en
convaincre, voici sa lettre.
» Je jetai les yeux sur le papier, mais mon
trouble était si grand qu'il me fut impossible
d'en déchiffrer les caractères. Je courus à ma
chambre et m'habillai à la hâte. Une.voiture
et la sœur m'attendaient dans la cour. Si prompt
que fût le trajet du couvent à la rue de la Vic-
toire, il me sembla durer nnsiècle, et j'arrivai
chez le docteur en proie aux plus douloureuses
inquiétudes.
» Ah mon ami quel coup funeste m'atten-
dait dans la maison de mon père I
» Je trouvai le vieillard couché sur une chaise
longue; le chagrin et là maladie le rendaient
méconnaissable déjà l'impitoyable mort l'avait
marqué de son empreinte fatale.
» Ma chère fille bien-aimée, me dit-il en
me faisant asseoir à ses .côtés, l'insuccès du
voyage que je viens d'accomplir a porté la plus-
funeste atteinte à ina vie désormais mes jours
sont comptés. Tu as été élevée à l'école du.mal-
heur, et ee cruel apprentissage de la vie a don-
né à ta raison une maturité qui me permet de
te dire la vérité.
Reproduotiona^OTiséê pour les journaux qui ont
traite avec la" Société'PI Gens tfe lettres'
f .~?:j?>
ponibles pour la défense du pays, aurait
l'avantage de ne pas aggraver c} une manière
trop sensible les charges du budget delà
guerre. En effet, les dépenses qui-aéi'alèB*
nécessaires pour l'armement et l'instruction
de la réserve et delà garde nationale mobile
trouveraient une notable compensation dans
la réduction de l'effectif permanent.
v
La dépêche télégraphique suivante con-
firme ce que nous avions prévu hier de l'im-
pression qu'avait dû'causer à Pesth le rescrit
royal relatif à la réorganisation de là Hon-
grie
Vienne, SO novembre.
Un télégramme de Pesth, de source officielle,
porte que le rescrit royal a été accueilli par la
Diète hongroise avec faveur. L'impression qu'il a
faite est très bonne. Le parti de la révolution a été
décontenancé par les concessions larges et loyales
faites par le gouvernement à l'autonomie hon-
groise.
Le rescrit a l'avantage de ne plus laisser
de doute sur l'acceptation sincère, par la
cour de Vienne, de l'autonomie hongroise.
La Gazette de l'Allemagne du Nord déclare
qu'il n'est pas question de soumettre au
Parlement prussien, pendant la sessidh ac-
tuelle, de projet de loi sur la responsabilité
ministérielle. La question, dit-elle, est trop
grave pour être discutée dans une aussi
courte session. Ne serait-il pas plus vrai
d'avouer que M. deBismark ne se soucie pas
de faire dépendre son pouvoir du vote d'une
majorité dont il n'est rien moins que sûr?
On lit dans l'International
La Chambre des seigneurs discutera dans quel-
ques jours une pétition demandant que la Prusse
prenne le titre d'empire de l'Allemagne du Nord.
Ce n'est pas le nom de la Prusse qu'il s'a-
git de changer mais la pétition demande
que le roi Guillaume fasse révivre dès au-
jourd'hui, au profit de sa couronne, le titre
d'empereur d'Allemagne.
Le même journal publie les nouvelles sui-
vantes ̃
M. de Beust insiste sur la destitution du comte
Goluchowski, dont la nomination au poste de gou-
verneur de la Galliciè a beaucoup offensé la Russie.
Il propose de tout faire pour empêcher une alliance
entre la Russie et la Prusse, s'il en est temps en-
core..
Nous ne croyons pas à l'exactitude deee
renseignement. M. de Beust est entré dans
les conseils de l'Autriche, non pour abaisser
la politique de ce pays par des concessions
timides, mais pour la relever, au contraire,
par des réformes fermes et prudentes. La
nomination du comte Goluchowski comptera
comme un des actes les plus- intelligents du
règne de l'empereur François-Joseph; ce
n'est pas aumoment où-ce souverain vient
de prendre, devant ;la Diète de Pesth, renga-
gement l'organiser l'autonomie de toutes les
provinces de l'Empire qu'il voudra revenir
sur un acte qui a été le premier et le plus
marquant jusqu'ici de ses intentions. ̃
On écrit de Berlin, le 19 novembre
>< lia Gazette 'de V Allemagne du Nord dément des
bruits relatifs à des décisions qui auraient été pri-
ses aa sujet de l'organisation des provinces an-,
nexées. 11 est positif que le travail d'assimilation
administrative n'est guère avancé. Il devient déplus
en plus évident que le régime administratif prus-
sien ne pourra pas s.'adapter à celui qui est en vi-
gueur dans le Hanovre^ etc., et qu'il faudra cher-
cher,à établir l'unité administrative erf réformant
l'un et l'autre. On doute même que l'organisation
définitive puisse être achevée au 1er octobre 1867.
Dans ce cas, la tâche serait confiée aux Chambres
prussiennes elles-mêmes après que lés nouvelles
provinces y auraient envoyé des députés.
On lit dans la Gazette du Peuple, de Berlin,
dul9 9 novembre
La réorganisation de là' cavalerie prtfssienne par
la formation de nouveaux régiments et l'augmenta-
tion des anciens portera son effectif de paix à 280
escadrons comptant 47,488 hommes. Cela fera 100
escadrons et 16,270 hommes de plus que l'effectif
de paix antérieur. La cavalerie prussienne com-
prendra alors les corps suivants 10 régiments de
» Tu sais si j'avais rêvé pour toi toutes les fé-
licités de l'existencs tu possédais déjà jeunes-
se et beauté je voulais que tu tinsses de moi
le bonheur qui se trouve dans la fortune et un
amour partagé. Mes voeux les plus ardents ont
été déçus Dieu n'a pas voulu me donner cette
immense joie. Tu auras beauté et fortune mais
cet ami que je te désirais pour fêter ta jeunesse,
il ne faut plus l'attendre.
» Achevez, mon père, car je tremble de
deviner
» Eh bien! chère enfant, ce voyage, dont
je t'avais caché le but, m'a enlevé ma dernière
espérance Valentin a quitté la Bretagne à l'au-
tomne de 1848 pour aller dans le Midi recueil-
lir l'héritage dé son oncle depuis ce temps, nul
n'a entendu parler de lui, nul n'a reçu de ses
nouvelles, et toutes les lettres qui lui ont été
envoyées, depuis bientôt cinq ans, se trouvent
encore aujourd'hui à l'adresse qu'il avait indi-
quée à Paris.
» De Plaisance, je me suis rendu à Argèles,
et là j'ai appris, par le notaire qui avait été
chargé de ses intérêts, qu'après un séjour de
quatre à cinq mois dans les.Pyrénées, Valentin
avait quitté la France. Toutes mes investiga-
tions, toutes mes recherches pour retrouver sa
trace ont été. vaines, et il n'est plus douteux
pour moi maintenant que Valentin ne soit mort 1
» Si la douleur morale tuait toujours, j'eusse
dû cesser de vivre ce jour-là I
xxxii .̃̃̃
» Le docteur reprit
» Mais si grand que soit le chagrin que me
cause cette découverte, il en est un autre plus
grand encore pour moi c'est là pensée de te
laisser bientôt seule au monde, sans appui
et sans protectisn:
» Que dites-vous, cher bon père
» Je dis, ma chère fille, que les jours de
ton père adoptif sont comptés je dis qu'avant
trois mois tu seras de nouveau orpheline
Veux-tu .que je m«urg, sinon heureux, du
moins calme et tranquille ? Eh bien promets-
moi d'obéir à ma dernière prière.
» Je vous le promets, mon. père, dis-je
toute en larmes.
» II prit ma tète dans ses mains ê^me dit
bien bas à l'oreille ̃ ir '̃'̃
Cuirassiers comptant 7,42ÎT hommes, 18 régiments
-de-dragons, 13,356 hommes; 17 régiments de hus-
jsfrds, 12,614 hommes; et 19 régiments de hulans,
«4,098 hommes.
On écrit de Berlin que le gouvernement
prussien, ne voulant pas encore imposer" une
application trop séyère de l'obligation générale
de servir dans l'armée, vient d'ordonner que,
dans l'année courante, des volontaires seule-
ment seront reçus dans l'armée pour les pays
nouvellement acquis par la Prusse. La durée
du service militaire sera d'une année.scule-
ment.
• Le secrétaire de la rédaction
E. BAUEB.
j ira-
BÉFÈGHES ÉLECTRIQUES
~Ï~CïMagMO
Inspruck, 20 novembre.
Dans la séance de la Diète d'aujourd'hui, une
interpellation a été adressée au gouvernement au
sujet des bruits répandus relativement à une ces-
sion du Tyrol italien.
Le représentant an gouvernement a répondu que
ces bruits étaient sacs aucun fondement, que le
gouvernement était bieL "ésolu. à ne pas-céder le
Tyrol italien et à s'oppoierde la manière la plus
énergique à toutes les agitations qui pourraient se
produire dans -pays.
Arag eferre
L; dres, 21 novembre.
Hier, un ban [Uet réformiste a eu lieu à Manches-
ter en l'honneur de M. Bright et d'autres libéraux.
M. Eright a prononcé un Speech, dans lequel il a
constaté les progrès det ljagilation ;en fajreuj $Le' la
réforme.. Il a annonce que le comité des ouTOletsT*
présidé par sir Georges Potier, préparait à Londres,
pour le 23 décembre, une procession. réformiste
d'un million d'ouvriers.
̃•̃ Etats-Bsuâs
New-York, 19 novembre.
Le secrétaire du trésor, M. Mac Culloch, a fait
une réponse officielle à la demande relative au
mode de remboursement da capital des bons amé-
ricains 5 20 0/0. M. Mac Culloch est d'avis que ces
obligations sont, comme toutes les autres, rem-
boursables en espèces. Les bons échus dapuis la
suspension des payements en espèces ont été rem-
boursés de cette manière il en sera sans doute de
même pour tous les autres.
«Telle est, d'après mon opinion, a-t-il ajouté,
la politique établie par le gouvernement. Les bonds
5 20 de 1862 seront amorlis dans an terme de cinq
ans, à partir de leur émission, et remboursés en
espèces, on autorisés à rester en circulation jus-
qu'à ce que le gouvernemeHl soit prêt à les rem-
bourser. »
̃ {Agence Bavas-Bullier.) .•
(Yoir plus loin les dernières dépêches.)
LES. BUDGETS QOJvkpÀ^JËiS
.WE FRANCE ET ^ANGLETERRE.
De tous les discours prononcés à l'occa-
sion de la rentrée des cours et tribunaux, Y,
c'est celui de M. de Casablanca,' procureur
général à la cour des comptes, qui a été le.
plus remarqué, à cause de l'importance du
sujet qu'il avait abordé. M. de Gasabiaiica a
pris pour thème la comparaison des deux
budgets les plus Compliqués et les plus
lourds de l'Europe, ceux de l'Angleterre et
de la France. C'était toucher à une question
toujours intéressante pour les contribuables,
la question de .l'impôt, il y a plus d'un en-
seignement à tirer de ce parallèle instruc-
tif. Nous allons essayer d'en dégager, quel-
ques-uns des chiffres produits par 5î. de Ça-
sabianca. o'.
Ces chiffres n'embrassent que les budgets
de recettes de l'année 1863, lesquels se ré-
sument ainsi en chiffres ronds
Pour l'Angleterre. 1,688 millions.
Pour laFrance. 1,619 millions.
D'où la conséquence que l'impôt payé par
chaque citoyen est, en -France, de 41 fr.
88c,j et, en Angleterre, de 57 fr. 30 c.
Cela prouve-t-il que nous sommes plus fa-
vorisés, sous ce rapport, que nos voisins
»- Le duc de B. est venu ce matin me de-
mander ta main, et je la. lui ai promise.
» Ah c'est impossible! m'écriai-je vous
n'avez pas fait cette promesse?,
» Ecoute-moi, mon enfant, me dit de sa
voix douce et triste le vieillard si le duc eût
été un jeune homme, j'eusse décliné pour toi
l'honneur de sa recherche, parce' que je sais
̃qu'il n'y a pas dé place dans ton cœur pour un
nouvel amour aussi n'est-ce point un compa-
gnon de jeunesse que je te propose et que. j'ai
vu dans le duc, mais bien un ami sûr, un pro-
tecteur. ̃
«Leduc de B appartient à la plus haute aris-
tocratie anglaise il occupe une grande position
dans le monde, et si cette union ne réalise pas
le bonheur que tu rêvais, bonheur qui est à
jamais perdu, elle te donnera au moins la
considération et toutes les grandes jouissances
qui se trouvent dans le Luxe et les" actes de
bienfaisance. La douleur et les souvenirs ne
sont pas éternels, ma chère Martha, lffnature
ne l'a pas voulu er, il arrivera un jour où la
pensée de Valentin s'effacera de ton cœur.
»– Oh! jamais! jamais!
» Et ce jour-là, continua le vieillard, un
affreux isolement se fera dans ta vie ne tenant
à la société par aucun lien, car tu n'auras été
ni femme, ni mère, ni épouse: les fruits de ta
vieillesse solitaire et froide seront l'égoïsme et
les regrets! Si tu te sentais de la vocation pour
l'habit de religieuse, jeté dirais: Fais-toi sœur
grise. La charité est un reflet de l'amour et
peut, dit-on, consoler des plus grandes infortu-
nes mais si cette vocation te fait défaut, ac-
cepte sans hésiter la main du duc de B. et
sache bien qu'en faisant cela tu donneras à ma
dernière heure la plus grande des consola-
tions.
» Je gisais plus morte que vive aux pieds du
docteur; luttant encore contre ses paroles e't la
promesse que je lui avais faite.
» –Je me sens bien faible, me, dit tout -à à
coup le vieillard après quelques instants de si-
lence, pendant lesquels il avait pu contempler
mon désespoir et le combat qui se livrait en
moi. Sonne mon domestique pour qu'il m'aide
à me mettre au lit.
t> Tandis qu'on le déshabillait, je passai dans
le salon afin de prévenir la sœur que je ne re-
tournerais pas au couvent ce jour-là, ne voulant
pas quitter mon père dans l'état où il se trouvait.
d'outre-Manche?Il.faudrait, pour qu'il en
fût ainsi, que le niveau des salaires, des
bénéfices de toute nature, des prix courants
de toutes choses, et par suite de Ta valeur
économique dç l'or, fût le même dans les
deux pays. Or, pour qui connaît l'Angle-
terre, non seulement ce~ "niveau commun
n'existe pas, mais les 57 fr. 30 de chaque
Anglais sont en. réalité une charge moins
lourde que les 41 fr. 88 c. de chaque Fran-
çais, parce que l'inégalité des forces contri-
butives est plus grande que l'inégalité du
fardeau.
Nous sommes donc le peuple le plus im-
posé, en dépit des 1 5 francs de différence
accusés par la statisque. Notre budget- lui-
même, pris dans son ensemblè, devient un
trompe-l'œil, lorsqu'il s'agit de le compa-
rer avec le budget anglais. Il ne faut donc
accepter leurs chiffres réciproques qu'avec
cette réserve que la même somme représen-
te, pour le citoyen anglais, un sacrifice beau-
coup moins dur, et sur la richesse publique
un prélèvement bien moins considérable
qu'en France..
Il est juste de reconnaître, d'un autre cô-
té, que le système anglais" met à la charge
des taxes locales un -certain nombre de ser-
vices qui, en France, sont compris dans les.
attributions et, par conséquent, dans le bud-
get de l'Etat, telles que l'assistance publi-
que, les cultes et l'instruction à tous les de-
grés. M. Gladstone évaluait ces taxes diver-
ses à 425 millions. Il est très, difficile de
comparer entre eux des modes d'adminis-
tration qui diffèrent aussi radicalement.
Ngus ne pouvons que constate? les. faits gé-
néraux et en dégager toutes les différences
d'appréciation qu'ils comportent. 0
Ceci posé, voici quels sont les éléments
comparés des deux budgets, tels que M de
Casabianca-les a relevés
Pour l'impôt direct qui se composé, en
France, de l'impôt foncier, de l'impôt per-
sonne] et mobilier, de l'impôt des portes et
fenêtres et de celui des patentes, il a pro-
duit, en 1863, 311 millions 180,000 francs.
Les sommes portées au budget anglais sous
le même titre s'étaient élevées, à 314 mil-
lions 397,000 fr. C'est à peu près le même
chiffre pour les deux pays mais il faut ren-
dre cette justice à notre' revenu direct que
son assiette et sa répartition reposent sur
des bases beaucoup plus respectables qu'en
Angleterre.
Nos voisins n'ont pas de cadastre; leur
taxe sur les terres (land tax) est donc né-
cessairement arbitraire; elle a d'ailleurs
été rachetée en partie, sous l'administration
de Pi tt, pour fournir aux dépenses de la
guerre contre la Frarice, et elle ne produit
aujourd'hui que 28,384,000 fr. Le reste des
314 millions se compose de 22,460,000 fr.
de la taxe sur les maisons habitées, de
28,709,000 fr. de taxes somptuafres, et de
232 millions 881,000 fr. d'mcome tax. Ce
dernier, impôt, le plus important de tous,
est aussi le plus critiqué comme principe et
comme application. Il ne relève en Angle-
terre que de la déclaration, souvent men-
songère,: des contribuables. Ce serait, en
France- une taxe inquïsitoriâle au premier
chef, et qui engendrerait plus d'impopula-
rité pour le gouvernement que de ressour-
ces pour le Trésor.
Quant aux impôts indirects, qui tendent
à devenir de jour en jour plus productifs,
M. de Casabianca en établit ainsi la nomen-
clature comparée
FRANCE
Douanes et sels 193.429.000 fr.
Enregistrement et timbre.. 408.605.000
Boissons, droits divers, ta--
bacs et poudres 878.432.000
Postes 72 950 000
Toial. 1.2S5.416.000fr.
ANGLETERRE.
Douanes et £els. J. 580.800.000
Stamp. 232.925.000
Excise 455.175.000
Postes 95.280.000
Total. 1 364 .150 000 fr.-
» Restée seule, j'ouvris la fenêtre pour rafraî-
chir moa front brûlant; j'aperçus sur le trotteir
une femme qui guidait les pas incertains d'un
jeune enfant; 0 joies mystérieuses de la mater-
nité m'.écriais-jé, je ne vous connaîtrai jamais!
Je me rappelai ces paroles du docteur :^« Tu
n'auras été ni femme, ni mère, ni épouse » et
pour la seconde fois de ma vie le suicide me
vint à la pensée comme un refuge suprême 1
J'eus la tentation de me jeter par la fenêtre-.
» Cependant ma pensée se reporta vers l'hon-
nête homme qui m'avait nommée sa fille, qui
m'avait tirée de la misère et de l'abjection, et
dont la tendre sollicitude se montrait encore
-dans la prière qu'il m'adressait; la dette de re-"
connaissance que j'avais contractée fit dispa-
raître la funeste tentation.
» Si grand que fût le sacrifice que me deman-.
dait le docteur Bernard, ne devais-je pas l'ac-
complir comme, une marque de ma reconnais-
sance ? Lorsque' ce cœur généreux, qui avait
le droit d'ordonner, descendait jusqu'à la priè-
re, pouvais-jë, moi, qui lui devais la vie. du
corps et celle de l'intelligence, résister à sa
prière ?
» En ce moment, je l'avoue, mon cher bien-
aimé, tu fus le second dans ma pensée 1
» Je rentrai dans la chambre du docteur, et,
me' plaçant à genoux devant son lit, je lui dis
»' Cher père, j'avais promis de vous obéir
ayant de savoir ce que vous demandiez à votre
fille; un instant mon désespoir a fait faiblir
ma reconnaissance et j'ai pu oublier ma pro-
messe mais .Martha Bernard s'est souvenue
.que sans vous, elle serait encore Martha la viel-
leuse, Martha la chanteuse des rues, et elle
vient, volontairement, sans contrainte aucune,
renouveler à vos pieds sa soumission à vos dé-
sirs et faire acte de complète .obéissance. Mon
père, je suis prête à épouser le duc deB. mais
je désire, avant de prendre un engagement so-
lennel, avoir aujourd'hui mêma, en.votre pré-
sence, un entretien avec le duc.
»– Je te remercie, ma bien-aimée Martha,
et je te bénis. Apporte-moi tout ce qu'il faut
pour écrire, tu vas être satisfaite.
» Je plaçai devant lui le pupitre de .son ca-
binet; mais la main du vieillard, tremblante
d'émotion et de fièvre, ne put tracer une ligne.
» Je vais vous remplacer, lui dis-je.
» Je pris une feuille de papier et écrivis le
billet suivant
La différence la plus sensible est celle
qui porte sur les douanes et sels. Il y a loin,
en effet, de 195 millions accusés par le ta-
bleau français, aux 580 millions qui leur
correspondent en Angleterre. Il est vrai que
ces 580 millions comprennent les tabacs,
les sucres et les vins, qui, provenant de l'é-
tranger, payent les droits de douane, tandis
qu'ils ne relèvent, en France, que, des ad-
ministrations intérieures des contributions
indirectes et des tabacs. Mais la cause es-
sentielle de cette énorme différence de pros-
périté douanière n'en gît pas moins dans le
maintien, chez nous, d'une échelle de tarifs
trop élevés pour favoriser le développement
du commerce extérieur et de la consom-
mation intérieure. Nous étions entrés, il
y a quelques années, dans une voie de
réductions successives dont tout le monde
s'applaudissait. Il est fâcheux qu'on n'ait
pas jugé à propos de poursuivre cette
heureuse expérience. Le succès des dégrè-
vements opérés chaque année par M. Glad-
stone témoigne surabondamment que c'est
dans la modération des droits que réside le
secret des progressions fiscales.
L'enregistrement et le timbre (le stamp en
Angleterre), établi à peu près dans les même-
proportions dans les deux pays, donnent
cependant à la France 175 millions de plus.
M. de Casabianca attribue cette inégalités
l'exemption dont jouissent sous ce rapport
les successions d'immeubles chez nos voi-
sins, grâce aux priviléges aristocratiques
de la grande propriété. On ne peut certai-
nement que s'applaudir de l'égalité de droits
.qui frappe sous ce rapport toutes les valeurs
françaises. Mais il est permis de regretter
que ces droits soient aussi exorbitants, et
de faire des vœux pour que ceux qui attei-
gnent notamment les successions obtiennent
une révision qui les mette plus en harmonie
avec le respect dû à la' propriété et avec les
réclamations de notre agriculture.
En résumé, le parallèle instructif présenté
par M. de Casabianca, prouve qu'il y a enAn-
gleterre un mouvement d'affaires et une cir-
culation commerciale bien supérieurs à no-
tre propre activité, témoin le produit des
postes, qui dépasse de 22 millions celui de
la France, bien que le prix de la lettre à
l'intérieur ne soit que de 10 centimes. Mais
il prouve, en outre, que l'Angleterre, privée
en grande partie de l'impôt direct et- de
l'impôt sur les successions, n'en suffit pas
moins à tous ses besoins, grâce à la plus-
value constante de ses impôts indirects
provoquée par des abaissements continus
de tarifs qui stimulent la consommation.
Il est juste d'ajouter que l'Angleterre n'en-
tretient pas une armée de 400,000hommes,
et ne dissémine pas ses forces et ses res-
sources dans des entreprises lointaines pu-
rement militaires. Nous espérons, avec M.
de Casabianca, qu'il en sera de même un jour
pour la France, et que nous pourrons alors
entrer plus résolument que par le passé dans
la voie féconde où nos anciens rivaux ont
trouvé la paix intérieure et le développe-
ment indéfini de leur prospérité.
• FÉLIX BELLY.
~Er~.?~, ~`~°Tr$ ~an e~xhftp s ;q~cp
Vv&hû&ïifiWMibSib, fkhïkhhLmiïLâ
'̃' «•̃̃̃
.̃̃ Italie "̃
Florence, 18 novembre.
Le bruit d'un désaccord profond entre les ca-
binets de Paris et de Florence avait pris depuis
deux jours une telle consistance que le minis-
tère a dû intervenir. On lit ce soir dans la Ga-
zette officielle ̃ •.
« Le terme prochain fixé par la convention
» du 15 septembre à l'occupation de Rome par
» les troupes françaises doit nécessairement
» appeler de nouveau l'attention des cabinets
» de Paris et de Florence sur de graves inlé-
» rets, qui, par suite de la cessation de l'occu-
» pation, resteront encore à régler.
» Les deux gouvernements sont également
» animés du désir de concilier ces intérêts et
» de l'intention de donner à la convention du
» 15 septembre ûno pleine et lojrale exécution
» et comme ils se trouvent d'accord dans leurs
« Le docteur Bernard prie mylord duc de B
» de vouloir bien se rendre de suite rue de la
» Victoire. »
» Une heure après, le duc entrait dans l'ap-
partement du docteur et je le voyais pour la se-
conde fois.
» -Mylord, lui dis-je-, le docteur Bernard,
mon père adoptif, vient de m'apprendre l'hon-
neur que vous voulez bien me faire en sollicitant
ma main, et l'engagement qu'il a pris envers
vous. Je ne désavouerai pas celui que Dieu a
placé sur mon chemin pour me tenir lieu de fa-
mille et remplir dans ma vie le rôle de la Provi-
dence cependant, avant de vous donner ma pa-
role, j'ai un aveu à vous faire et une promesse à
exiger de vous. Mon cœur ne m'appartient
plus, mylord il vit tout entier dans le sou-
venir ardent et ineffaçable du seul homme que
je puisse aimer. Si ce souvenir devait être une
offense pour vous, dites-le hardiment et repre-
nez votre parole, cela ne me blessera point.
s Cet ami de mon cœur, je ne l'ai pas vu
depuis cinq ans; depuis cinq ans je n'ai reçu de
lui aucune nouvelle, et les recherches infruc-
tueuses auxquelles s'est livré mon père ne me
laissent aucune espérance de le revoir jamais
mais s'il revenait un jour, si je le rencon-
trais dans ma voie, sans oublier ce que je
devrais à vptre nom, qui serait- le mien, aucune
puissance au monde ne pourrait m'empêcher,
s'il m'aimait toujours, de voler vers lui et de lui
tendre les bras:
» Ce jour-là, mylord, je n'aurais, comme en
ce moment, rien à vous cacher, et la duchesse
de B. resterait aussi pure et aussi digne de
votre considération et de votre respect que l'est
aujourd'hui Martha Bernard. Ce langage dans
la bouche d'une jeune fille vous étonnera peut-
être, mylord, mais mon langage est, comme
mon existence, une chose tout à fait en, dehors
des conventions sociales, et il doit être pour
vous une. preuve de ma loyauté. Voilà mon
aveu.
» Quant à la promesse que je vous demande la
voici Je me suis juré à moi-même de n'appar-
tenir qu'à un homme; cet homme n'est plus, je
n'appartiendrai à personne Si c'est une com-
pagne, une amie que vous désirez, je vous tends
la main mais j'exige, qu'en présence de mon
père, vous me donniez votre parole de gentil- 1
homme de n'exiger de moi rien autre chose.
» vues; il n'est pas douteux qu'ils n'arrivent
» s'entendre sur les moyens.
» En conséquence, on ne doit accorder aucu-
» ne créance au bruit répandu par ûMgftiag1
» journaux, que le gouvernement frï8Îrep| iajjp
» voulu ouvrir avant l'heure p^ésç^Lnèà^
» pourparlers avec le gouverneM6nt/'itîâ|il?pf'>
» et que ce dernier se soit refusé à^out^nl^l
» gociation. \p> F-\ .i'^
» Il est regrettable qu'à l'égardwl'ùge^^si'»1
» tion aussi grave et aussi délicate>£»;n1ÎG^L"
» prenne pas la nécessité de proced^^fcl*3*
» plus grande réserve, afin de ne point donner
» cours à des nouvelles contraires à la- vérité
» et capables de troubler la sérénité avec la-
» quelle les esprits doivent voir arriver la so-
» lution du grand problème.
» Il serait à désirer que la presse, en entre-
» prenant de le discuter, comme elle en a le
» droit et l'obligation, s'inspiràt plutôt de l'é-
» lévation des intérêts nationaux et universels
» qui s'y trouvent impliqués, que des vul-
» gaires et étroites convenances des partis po-
» litiques. »
Tout cela est bien nébuleux, et le secrétaire
de M. Ricasoli n'a pas reçu la don d'exprimer
sa pensée en peu de mots. Il semble résulter
de cette note officielle que la convention du 15
septembre doit avoir un post-scriptum, et que
la cessation de l'occupation française à Rome
n'est qu'un fait matériel de médiocre impor-
tance en lui-même. Aussi attend-on- ici le gé-
néral Fleury avec une curieuse impatience.
Il est regrettable que le ministère qui croit
avoir à se plaindre de la presse, ne dirige pas
mieux les journaux à qui il réserve ses commu-
nications officieuses. N'est-çce pas la Nazione
qui depuis quinze jours semble dire chaque
mâtin que nous entrerons à" Rome avant un
mois?
Un de mes amis, qui vit dans l'intimité du
baron Ricasoli, s'efforce en ce moment de me
persuader que le président du conseil n'ap-
prouve en rien l'agitation qui s'est produite de-
puis un mois en Italie. Je veux bien le croire
mais, s'il en est ainsi, que M. Ricasoli impose
silence à ses amis ou-qu'il les désavoue.
La récente circulaire du- baron Ricasoli, qui
autorise tous les évêques italiens à rentrer dans
leurs diocèses et qui n'apporte aucune restric-
tion à cette mesure, est un acte quhhonor% le
gouvernement italien et qui sera approuvé gé-
néralement. L'épiscopat italien, n'est pa"s l'en-
nemi de l'ordre de choses actuel s'il se tient à
l'écart, c'est qu'il craint assurément que son
adhésion déclarée ne soit considérée comme un
acte hostile au Saint-Siège.. a
J'ajouterai que M. 'Ricasoli vient de dégager
sa politique de celle du parti d'action, en ne
permettant pas aux émigrés. romains de se réu-
nir publiquement pour délibérer « sur la con-
» duite à tenir, tant à Rome qu'à l'extérieur,
» après le départ des troupes françaises. » En
agissant ainsi, le gouvernement italien exécute
avec loyauté, clans l'esprit comme dans la let-
tre, la convention de septembre.
Pourquoi le gouvernement ne cherche-t-il
pas aussi à calmer l'agitation qui s'est manifes-
tée depuis un mois dans le public à propos de
la question romaine ? A-t-il une arrière-pen-
sée ? Faut-il douter encore de sa droiture? Non, 1
sans doute mais pourquoi laisse-t-il afficher
publiquement des caricatures si odieuses, si
immondes, que j'éprouve quelque embarras à
vous en parler ? `~
Dans une de ces caricatures, le roi chasse
dans un marais et rencontre à ses pieds un cra-_
paud couvert de la tiare pontificale Victor-
Emmanuel tire sen cauteau de. sa poche et ai-
guise un roseau avecîequel il se prépare à per-
cer le reptile amphibie qui lui barre le chemin
de Rome. Il y a foule dans les rues autour de
cette caricature vraiment révoltante. Pourtant'
elle est visée par la censure, aux termes de là
loi,%>ar la censure préventive Nous sommes
tous très amis de là liberté en Italie, et nous
nous gardons bien de la trouver gênante mais
que le public proteste au moins par son dégoût
contre de pareilles inconvenances qui offensent
aussi bien la personne du roi que celle du pape..
Malheureusement le sens moral est peu déve-
loppé en Italie, et principalement à Florence,
terre hostile à toute autorité, à toute loi.
La Société du canal Cavour vient d'être dé-
clarée en état de faillite. Il y a deux jours, je
vous annonçais celle de la Caisse des petites
épargnes de Milan, et je pourrais prédire encore
quelques désastres imminents. Toutes les gran-
des entreprises italiennès, à deux ou trois ex-
ceptions près, sont dans une situation qu'on
considère comme désespérée. Cet état de cho-
ses est si grave, qu'il devrait appeler l'attention
de M. Jacini, ministre des travaux publics, "na-
ture un peu indécise, et dont l'impassibilité ca-
1 » Le duc de B se leva et me répondit
» J'accepte votre main, mademoiselle, et
vous tends la mienne comme un gage d'admira-
ratien et de haute sympathie pour votre carac-
tère. Contrairement aux usages de ma nation,
le jour où vous deviendrez duehessé de B.la
liberté la plus complète vous sera acquise et
vous serez maîtresse de vos actions, parce que
j'ai foi en votre parole. Quant à l'engagement
que vous exigez de moi, je jure de l'obs"erver
religieusement, jusqu'au jour où vous vou-
drez bien vous-même m'en relayer. '̃'̃
» S'il en est ainsi, mylord; je ratifie la pro-
messe qui vous 3. été faite par mon. père, et me e
considère comme fiancée à vous. ̃̃'̃̃
» Le docteur, qui pendant cette conversa-
tion était resté silenôieux, m'attira vers lui et,
me baisant au front, me dit •
» –Maintenant, je ne redoute plus là mort!
» Le duc se retira.
» A demain, dit-il, mon cher docteur car
j'espère bien que vous me permettrez de venir
moi-même prendre de vos nouvelles tous les
jours? i
» Et, s'adressant à moi, il ajouta
» A bientôt, mademoiselle.
» Je vous attendrai demain à deux heures
monsieur le duc, lui répondit le docteur. Quant
à Martha, vous ne la reverrez qu'au couvent, v
puisque chez moi rien n'est préparé pour la re-
cevoir.
» Le duc s'inclina en signe d'acquiescement
-et sortit.
» Mon vieux domestique va le reconduire
au couvent, ma chère Martha, me dit môhpèrë;
ces émotions. ont dû tebriser tu as besoin de
repos, et tu passerais ici une mauvaise nuit. `
» Mais vous, mon père ?
» Moi, je me sens mieux; j'espère même
pouvoir me lever demain matin. Ma première
visite sera pour toi, chère enfant.
» Une réaction assez vive commençait à se
faire sentir en moi j'éprouvai le besoin d'être
seule, et n'apportai aucune résistance, au désir
du docteur Bernard.
» Je rentrai donc immédiatement au cou-
vent. »
Arjiahd LAPOINTE.
'(La suite à demain.) ̃
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