Titre : La Presse
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1866-11-20
Contributeur : Girardin, Émile de (1806-1881). Directeur de publication
Contributeur : Laguerre, Georges (1858-1912). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34448033b
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 124274 Nombre total de vues : 124274
Description : 20 novembre 1866 20 novembre 1866
Description : 1866/11/20. 1866/11/20.
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Grande collecte... Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail
Description : Collection numérique : La Grande Collecte Collection numérique : La Grande Collecte
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k512073b
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/12/2007
B~rdi SO novembre i8@8
3M (~t~ i6~
SMEtM D'ABOMMHT, )23, RUE MONIHamE
Mardi 20 novem&re 18@@
3 MMS (Ptris et~~tementMaSMM) §0
MNOMES, S.PL. DE LA BOURSE, ET 7, ME M~ENJ~
.<
Tout ce qui coaeerne rAdm!Bistrat!on du Jouraal d6it être adressa au Gérant
/f- 1
L'Administration se réserve !e droit de modi6er !a rédaction des Annonces
31° .~nus~o
Les abonnésnouyeaux recevront ce qui
a paru de la CHANTEUSE DES RcES (~a.?' F!ëKeuRc), rpman,pai'M. ArmandLapomte.
PARSS, 19 NOVEMBRE ~866
LA. SOCIETE. MMCB!L:ÊRE
M. Victor Bonnet cous adresse la lettre sui-
vante:
r/M~s~Mr' ~'e~oc~M~en cAe/e 7a Presse.
Monsieur,
Voua avez bien voulu me demander de
Vous communiquer mon opinion sur Ipsprin-
cipates questions de l'économie politique et
Ën&ncière qui se présenteraient a l'ordre du
joar.Je réponds à votre demande, et après
avoir pris 1 autre jour la lettre de M: dePer-
signy sur l'emprunt d'un milliard, je prends
aujourd'hui les bruits qui courent au sujet
de laugmentationda capital delà Société
immobilière. Si l'on en croit ces bruits, cette
Société serait autorisée à emprunter.une
somme de <50 millions avec primes et lots,
comme parfait pourra Ville deParis et le
Crédit fancier, et comme on a fait, de triste
souvenir, paur l'empire du Mexique.
L'augmentation du capital de la Société
t'Dmobilièfe sous cette forme soulève plu-
sieurs questions.–D'abord unb question de
légalités –Le gouvernement à lui seul, en
présence des dispositions législatives qui in-
tefdi~ent !a ioterte ea Fraace, a-t-il le
droit d'autoriser an emprunt-qui serait .une
ttérogatKm a ces dispositions ? Je ne me
&ens pas assez compétent pour décider la
quesnon. D'ailleurs, elle n'a à. mes yeux
qu'un intéfêt secondaire. Si l'augmentation
de capital qu'on projette est répHement uii-
le, commandée par l'iniérêt général et ap
préciable ainsi pour tout ié monde, on fera
décider par le Corps législatif ce que le gou-
vernement ne pourrait pas décider a lui ~i~
seul.'
La question est donc avant tôut.de savoir
si la mesure est utHe,–Je ïte parlera) pas
davantage de cet emprunt de 1 oO minions,
au point~de yue de ceux qui sont appelés à
!e fournir. La Compagnie immobilière qui
doit déjà 70 millions et plus au Crédit fon-
cier en première hypothèque, et ~qut a une
dette Sottante au moins égale, sinon supé-
rieurë, en y comprenant la créance du Gré-
dit mobilier,;en tout ~40 ou 450 millions,
et dont l'actif.au~'t décembre dernier était
évalue, en gros chIS're, à 282 millions, une
t€llesocIétépréseBte-t-€Heassezdegarantiës
pour emprunter & nouveau.~ 50 millions en
obligations? C'est une question d'intérêt
particulier qui regarde les prêteurs, s'il s'en
trouve, et sur laquelle d'ail!eurs les jour-
naux unancfers ne manqueront pas de ré-
pandre la lumière désirable. Le point
de vue auquel je me place doit être plus
élevé..
Je veux examiner si~aù point de vueéoc-
nomique, i) y a utilité à ce que la Société
immobilière augmente son capital de ')50
millions. D'abord,, je.n'ai jamais bien com-
pris, quant -a~môi,I'utU!té 'de cette Société.
On comprend .une société ,du association
de capitHux pour faire un chëmm de fer. Un
particulier ne pourrait pas accomplir cette
œuvre à lui seul~avec ses seules ressources,
et. comme n'importe qu'elle~ ait lieu, if est
Decessa're que.pJtHsiem-s personnes se réu-
TjisseHt et mettent en commun leurs eSorts
et If-urs capitaux.
Oa cr.-mprtnd encore une société pour
creuser un canal, dessécher un marais, é-
e!airpr jua~ vHIe comme Paris au gaz
f< cœMra 'ce sont des entre~
r&t général, et au-dessus du pouvoir d'une
seule personne. On-eomprend même une so-
ciété qui se forme commet Mulhouse et ail-
kurs pour bâtir do petites maisojis a l'usa-
~ESmLETQN DE LA AB~F
M MN6yBM!BE i8M
"r.
LA CHANTEUSE DES RUES
\s.vm;
a Durant cinq mois, reprit Martha, j'appii-
quai toute mon intelligence à l'étude.
» J'avais promis au docteur d'accomplir df's
prodiges, je tins ma parole, ttuidée par ramou)-,
et désireuse de te readre nerdo moi, mes pro-
grès furent extraordinaires. J'étais un sujet,
d~dm~ratioQ pour tout le monde et d'o)-gueH
pout- le bon yieiilard qui me nommait sa n!!e.
f Tout était surprise et euchantement dans
cette existence nouvelle qui me semblait un
rêve; chaque jour, l'horizon de mes p~nsefs
B'eiargissait et m'apportait un bonheur plus vif
et atieux apprécié que celui du jour écoulé;
chaque soir je m'endormais doucement bercée
par ton souvenir, si heureuse du présent, si
certaine de l'avenir, que teut en désirant ar-
demment ton retour, je n'eusse pas vou]u di
minuer d'un jour lo terme que le docteur avait
S~
s Cependant, plusieurs fois je l'avais inter-
rogé sur l'époque probable de ton arrivée à Pa-
ris, et ses réponses, qui d'abord avaient été
très précises, devinrent évasives et hésitantes.
Lorsque vrnt le mois de novembre, le docteur
me parut inquiet, soucieux, préoccupé. Je le
priai de me communiquer tes lettres; mais
cejour-tà il partit brusquement, sans répon-
dre.à ma prière, et ja fus deux semaines
sans le voir, ce qui n'était encore jamais arri-
vé. Alarmée de eette longue absence, inquiète
et pour toi et pour lui, j'écrivis au docteur que
s'il ne venait pas me voir très promptamen'
rien ne m'empocherait d'accourir chez lui, dus-
se-je pour cela franchir les murs; du couvent.
B Le dimanche suivant, il vint me deman-
der au parioir.
B Pardonne-moi, ma &l)e chérie, me dit-
Reprotraite a~e): là aocte!e'<î~6eMaetet~-e~
"( 'i~f.J:M.
ge des ouvriers en se contentant'!d}H~.er~
-tribution modeste, et faisant acte-d~pMîan-
thrppie; mais former une société pour ache-
ter'et revendre des terrains, pour élever
desconstructions splendidavait.que d'ordinaires, pour servir d'auxi-
liaire à Tœuvre de démolition et de recons--
tructionde ia viiïe de Paris, dans des cpn-
ditions anti économiques, où le: temps et tes
ressources disponibles ne sont comptés pour
rien, j'avoue que je comprends moins l'uti-
lité d'une pareiilë société..
Qu'elle se forme sous l'empire du droit
commun, de la liberté qui existe pour tout
)e monde, qu'elle obtienne mèmel'anonymat
devant te conseil d'Etat, rien de mieux, je
n'y vois pas d'inconvénient,e consfi)
d'Etat ne doit pas cire juge de l'utilité des
entreprises qui se forment, H aurait trop à
faire mais qu'une société d'une utilité
aussi contestable vienne demander pour, elle
'des faveurs toutes spéciales, qu'elle ne ae
contente pas d'emprunter dans la forme
ordinaire, et qu'il iui faille une dérogation,
sinon a la lettre, au moins a l'esprit, émi-
nemment moral, de !a législation qui a in-
terdit les loteries en France, voita ce qui ",1
sera difScitemont admis par l'opinion pu-
blique. Rdn11sp~r lop.lfilonpu-
La Société immobliière avait d'abord été
constituée en 4854, sous le nom <~s Vw~'eu-J
Mesd~an~Je A~o~, au capita! de. 24 mil-
lions, ayant pour objet d'acheter des ter-
rains et de construire un hôte) dans ladite
rue, ainsi que de mettre en valeur l'hôtel
d'Osmond qu'eDe venait d'acquérir sur le
bou)evard des Capucines. En '!8S8, elle
.agraBdit sun domaine;~ el)e fut auton-
sée.'a étendre'ses spéculation~ de'ter-
rains et de constructions sur toute là ville
de Paris; elle commença alors la série de
ses emprunts au Crédit foncier, changea de
nom ei. devint la Société immobilière. En
'!863, nouvel agrandissement elle se fu-
sionna avec la Société des Ports de Mar-
sp:e. Nous n'avons pas à rappeler les con-
didôns de cette fusion, ni les procès aux-
quels elle a donné lieu nous dirons seule-
ment que de ce faitjecapital socialfut porté
à 80 miUions, et que les emprunts eurent
lieu sur une plus grande écheHe que ja-
mais. Enfin, au 3') décembre 4865, comme
nous t'apprend le rapport de la dernière as-
semblée générale, les opérations de la So-
ciéieroutaientsur un capital de283mi}lions.
Aujourd'hui, la Société veut encore
emprunter '< 50 mi]).-ons. Pour quoi faire?
Est-ce pour étendre ses opérations?
Mais qui donc sent t'utiHté de cette exten-
sion ? Quoi voilà une Société qui pos-
sède déjà, au dire du dernier rappor.t, tant
aParis qu'à Marseille, pour ')26 minions de
constructions, pour 30 millions de terrains,
sans compter ce qui est en construction et
qui s'élève à 30 ou 40 millions, et elle trou-
ve que cela n'est pas sufËsant? –En vé-
rité, eHe est seule à être de cetavis.~Ne
voit-elle pas ce qu I! y a d'excessif, au point
de vue économique, dans te fait d'une_soclété
anonyme qui possède 12.6 millions d'immeu-
bles et 20 miitions de'terrains; qui, par des
moyens de crédit plus ou moins artmciels
auxquels elle a recours, les tient en dehors
du marcM, c'est-à-dire des rapports ordi-
naires dei'om'e et de la demande; qui, par-
tant, élève facticement le prix de ces ter-
rains et de cesconsu'uctions, et amène ainsi
dansTindustrie du bâtiment et les industries
accessoires les perturbations les plus consi-
dérabtes.
t Pourquoi la Compagnie ne .vend-elle pas
la plupart de ses constructions .e.t dé ses ter-
rains, pour continuer ses spéculations avec
les fonds qui lui rentreraient, au lieu de les
demander à l'emprunt? EHe ne les vend
pas, parce qu'elle n% trouve pas à les ven-
dre, que ce sont des créations de valeurs
ar!i6cie)les qui j)e répondent pas à des be-
soins, et qui sont, je le répète, en dehors
de l'on're et de la demande. Et on la laisse-
rait emprunter 450 millions pour aggraver
encore cette situation, pou:' faire que la So-
I!, le brusque départ da ma dernière visite et
mon long silence durant les trois semaines qui
viennent de s'écouler. En me demandant de te
communiquer les lettres de Valentin. tu cam-
biaig, sans te:*avoir, Sa mesure-dermes soucis.
Je ne voulais pas te mentir, et la vérité me
semblait si crue) ie que je n'osais te la faire con-
naître. Aujourd'hui, ce qui me paraissait inex-
pticable dansia conduite de Valentin s'exptique
parfaitement, et je n'ai plus aucun moti.f pour te
cacher que, depuis son départ, notre aminé
m'a pas écrit.
~J'étais si émue dece que m'apprenait le doc-
teur, que je fus ôbHgéëde m'asseoir.
~Attends, reprit-il, et tu verras que son'
silence n'a rien d'extraordinaire âpres avoir
écrit trois tettres qui ~étaient restÉes sans ré-
ponse, j'avais quelques motifs d'être inquiet de
ce mutisme et mon amitié en concevait de réel-
lesalarmes.
Pour faire cesser cette inquiétude j'ai songé
à écrire au médecin de la commune qu'habite
Valentm, et, hier seulement, j'ai reçu la ré-
ponse de mon confrère. L'oncle de Va)en!.in est
mort et celui-ci a quitté !a .Bretagne pour a~Ier
rêcufriiiir, dans ies environs d'Argèles, la suG-
cession de son parent. Tu~ comprends bien;
qu'au mitieu de ce deuil et des embarras, des
procès peut-être que cet héritage a dû lui sus-
citer, i( a été impossible a notre ami de m'écri-
re mais, attendons-nous a le voir arriver très
prochainement, car, au mois de décembre, les
Pyrénées ne sont plus praticables.
e Je ne sais si les assurances qu'il voulait me
faire partager étaient bien dans son cœur, mais
sa visite fut courte; il rfdouta't.sans doute mes
questions, et, ne sachant comment y répondre,
i) partit, espérant avoir à m'annoncer ton re-
tour à sa prochaine visite.
La douce quiétude dans laqueDe je vivais
depu's mon arrivée au couvent, avait disparu
pour faire place à l'incertitude et aux cruelles
appréhensions; tout ce qui me charmait pré-
cédemment, ne m'ofirait plus aucun attrait
j'étais atteinte au cœur par ie doute, et déjà la
prescience du malheur qui devait me frapper y
était entrée.
? Le moi* de décembre s'écoula sans appor-
ter aucun changement cette douloureuse si-
tuation/A chaque visite du docteur, je passais
par toutes le: alternatives de l'espoiret du dés-
enchantement.
i~–Hest~arriYé, me disais-je toate palpitan-
te, en me rendant chaque dimanche au par-
Ciétéen arrive bientôtà possëder.plus de
,400 miiiions d'immeubles!
Et après ? Quand ces ~00 millions d'im-
meubles, une fois construits ne se .ven-
dront pas plus que par le passé, qu'ils se
vendront moins encore; comment fera-
t-nn? L'autorisera-t-ond@ nouveau à em-
prunter pour construire, construire tou-
jours, et posséder, que sais je, peut-être
un miliiard d'immeubies? En vérité, :i)
sut'ntde poser ainsi !a question pour mon-
trer ce qu'i.I y a d'anormal dans !es pro-
'jets d'emprunt qu'on attribue a la Société
immobilière. Je disais l'autre jour, à propos
du milliard de M. de Pcrsigny en parlant, des
travaux de P~ris, que la génération qui les
a vu commencer ne les verrait pas unir;
on peut en dire autant des emprunts de la
Compagnie immobilière, Us ne cesserontja'
mais..
Déj~ l'année dernière, sans remonter plus
haut, on a doublé le capital du Crédit mobi-
lier, sous te préteste que la Société immobi-
lière ne pouya~t pas lui. rembourser la/som-
me ptus ou moins considérable qu'eile lui
devait. Au mois de juin derrner, cette même
Société, déjà grevée de plus de 40 millions
auprès du Crédit foncier, lui en empruntait
encore 30, et aujourd'hui el)e demande à en
emprunter ~50 sous la forme la plus sédui-
sante ~présenter au public et en même
temps la plus immorate, en donnant pour
prétexte, dit-on, de consolider sa dette .Met-
tante..
H n'y & .qu'à consulter l'esprit de cette
Société, qu'à lire ses japports de chaque
annéepour voir ce qu'elle fera des 150
minions.–H ne se passera-pM deux ou trois
ans avant qu'elle soit obligée d'emprnater à
nouveau, et comme l'horizon se sera élargi,
que les difScultés seront en proportion, ce
n'est pius de 4 50 miluons dont elle aura be-
soin, maispeut-AtredeSOO. C'est au gou-
vernement à examiner s'i! veut laisser aller
la Société immobilière indéfiniment .dans
une voie où elle n'est'déjà que trop engagée,
et où les embarras ne feront que s'accroître.
–Et puisque, d'après les statuts de cette
Société, it est le maître d'aatoriser ou de re-
fuser les emprunts, nous estimons, quant à
nous, qu'il a un grand devoir à remplir, et
que s'i! accorde l'autorisation qu'on )ui de-
mande, et sous la forme dont il est question,
il encourt une grosse responsabilité pour
l'avenir.
VICTOR BONNET.
La dépêche suivante de Lembergcon6rme
pleinement !a dépêche de Vienne que nous
avons publiée hier relativement a la retraite
du comte Golûchqswsld
Lemberg, 6 novembre.
La Gace<comte Soinchowski. D'aprèsetle, le comte.qui est
encore à Vienne, doit rev~nirici le 't8. et présider,
le 19, a [ouverture de )a Diète de GaUicie.
Le gouverneur de Gatticie n'a été appeië à Vienne
que pour recevoir ies instructions nécessaires au
sujet du. discours qu'it doit prononcer, au nom du
gouvernement, à t'onverture de ta Diète, et pc.ur i-
s'entendre définitivement avec te ministère Beust-
Be)credi reiativëment à la fondation et à ]a réforme
des écoles primaires, à Ja réforme judiciaire et aux
attributions administratives des communes.
.Les dépêches reçues hier et aujourd'hui
de Saint-Pétersbourg continuent à ne faire
aucune mention de l'accident qu'on préten-
dait être arrivé au prince de GaHes.
OnHt3ansle~on!ur:
Une dépêche télégraphique privée de Malte, en
da te d'hier, annonce l'arrivée dans ce port du ca-
vire cuirassé de la marine britannique h .HfMM<cc, venant de la Canée. D'après tes nouvettes qu~t
apporte, il n'y aurait eu dans t'ite de Candie etsur
un rayon de 40 miUes aucun combat pendant ta
dernière quinzaine. Malgré tes bruits contrairfs
que l'on a cherché à accréditer, oh considérait à ta
Cahée, au moment où la ~MMtaMoe a quitté ce port,
l'iBsurreetion Cretoise comme~absolument com-
.pnmée.
t.BiBE~
loir; mais rendue là, l'air soucieux de mon vieil
ami m'annonçait assez la triste vérité.
B– L'hiver est fort deux, disait l'excellent
homme, essayant de tromper mon chagrin, il
doit faire encore un très beau soleil dams la
midi! l
xPuispluBtard:
))–Va)entin reyiendralepremierjour de l'an;
sa présence nous sera de doucesétrennes! 1
D Mais au mois de décembre succéda Je mois
de janvier, ëtTamide mon cœurne vint pas!
)) Nous sommes de bien grands égoïstes! 1
me dit un jour le docteur, Valentin était à quel-
ques pas de l'Italie, il aura voulu, sans'doute,
visiter de nouveau Cette terre classique des
arts. Comment devenir un grand peintre sans
étudier.les chefs-d'œuvre des musées de Mi!an,
de Fiorence, de Rome, de Venise surtout? Al-
lons, ma chère belle, plus de larmes, plus de
chagrins, nous le verrons au printemps pro-
cham.
)) Et ce cher père, heureux de tromper ma a
doukur, heurem de se tromper tui-mêmé, s'en
allait tout joyeux, pensant que !e temps qu'il
venait de gagaer me rendrait toutes mes espé-
rancfs et te permettrait d'arriver
))Hé)as l'hiver s'écoula, le printemps aussi,
et après eux d'autres hivers et d'autres prin-
temps, sans amener le retour si ardemment
désiré!
'"XXIX-.
!) Dans lecourant de l'année 1850, le doc-
teur, ne trouvant plus aucun prétexte pour ex-
cuser )oh absence, et craignant que ma santé
ne reçût de graves atteintes du profond chagrin
dans tequel il me voyait plongée, me proposa
de faire un voyage en Italie, ce berceau de ma
deuloùreuse enfance. H espérait, sans doute,
que ce voyage pouvait nous mettre sur les tra-
ces du cbfr absent et attendait, des distractions
de la route, une di ver Jon puissante a mes tris-
tes pensées.
< Je refusai.
Ou Valentin est mort ou il reviendra,
m'avez-vous dit souvent, cher père eh bien 1
s'il est mort, mon âme portera éternellement
son deuil, et il importe peu, dans ce cas, que
le chagrin abrège ma vie. S'il revient, je veux
qu'il me retrouve à Paris, je veux être là pre-
mière à tire dans son regard la sincérité de son
amour, ann d'être aussi la premièrea lui ouvrir
mes bras, ou mourir de douleur si je n'y vois
L SËPMES ËMCTRI~UES
AM
~Vienne, J9 novembre.
Ocrassure qporAutriche est d'avis que la recon
~aissMce~tt droit d'-béréd~e,-a~b<'dé par Perte
au pdnce de Roumanie, soit constate par un pro
Yocole européen, portant ta signature do toutes les
puissances qui ont participe a la conclusion du
traité de 1886.
Lejbruit court que le gênerai Benedek a deman-
dé des explications au comte de Ctams-GaIIas au
sujet~d'une tet're publiée par.ce dernier.
Le;parti Deak est disposé a accorder la sotidarité
dë la dette d'Etat et de ['administration des impôts
indirects, mais il insiste pour que !a Hongrie soit
maintenue dans son ancien droit de voter son con-
tingeptmititaire.
LaDiëte de iabasse-AutncbevieNtd'ctreouverte.
La première séance n'est qu'une formaUté. Une
adresse Ta être immédiatement proposéf'.
.K.tHe.
'Vërona,i 8 novembre.
Le rot Victor-Emmanuet, les princes Humbert et
Amédée, et le prince deCarignan, sont arrivés
aujourd'hui à midi. La population leur a fait un
aecueitdesplHs enthousiastes..
L; ''<~a!sse.~
Genève, i9nOYembre.
Le.peuple de Genève a vo<'é, hier, sur un projet
de loi adopté par le Grand-Conseit pour là modifi-
cation de ta Constitution cantoaate. Le but de ce
projet était d'eeracer toute distinction do territoire,
toutetinégatité de droits, et de cimenter l'union et
la bonne harmonie entre les citoyens du canton.
,Let radiaux et les catholiques appuyaient le
projet, qui était ~combattu par les indépendants
comnM n'atteignant pas !e but que le Grand-Consëit
s'étai.tproposé.
LeMsuItatduYotoaétéIesuivant:
Dans te cottége de Genève, sur 4,838 votants, il y
aeu2,859non.
Dan-i le collège de ta rive gauche, sur 3,934 vo-
tactjji)yaeu 8,477 CM.
Dans te coiMge de la rive droite, sur < ,4SS élec-
teur* on a compte 866 non.
Le projet a donc été rejeté par 5,t73 voix contre
8,043, soit une majo'ité de i30 voix.
Latranqailt'téest parfaite.
B6MM:ë
Saint-Pétersbourg, 16 novembre, eoir.
(ArriveeIel9,àmidiàParis.)
Un ukase impérial limite en partie et étend en
partie les nouveaux pouvoirs des gouvorneurs de
provit:
Le.princedeGaHesetteprinperova! ce Dane-
mark reviendront demaia à Saiut-Pëtersbourg.
(~Fcnee Fs~tM-~u~ier,)
(Voir plus lom les dernières dépêches.)
C3R8NI9UE POHT~UE
Le correspondant parisien de FjE'Mmpe
mande à cette feuille, à l'occasion des tra-
vaux de la commission d'organisation miM-
taire
Le général AHard soutjpnt avec persévérance de-
vautia eommission le système de t'exonération; i!
s'ea est fait te défenseur, et ses opinions sont tou-
jours accueillies avec une grande déférence, parce
que cest à ihonorabte generaiqil'incombeta char-
ge déposer et de défendre les résolutions de ]a
commission.
Les dépêches des journaux de Londres
qui annoncent le départ et l'abdication de
l'empereur du Mexique n'étaient qu'un ré-
sumé télégraphique des nouvelles données
par le ~-mM, de New-York, du 6 novem-
bre, que nous recevons aujourd'hui.
Nous trouvons dans ce journal, en ca-
ractères gigantesques et avec tout ie luxe
de majuscules familier à la presse améri-
cajuij~, des détails cireonstahciés sur une sé-
rie d'événements qui se seraient accomplis
auMe~nqué du 20 au 28 octobre. Voici les
que l'indiSereace. Laissez-moi donc à Paris,:
car partout ailleurs viendraient se joindre à
mes souos présents les angoisses de la plus
cruelle des incertitudes.
a–Malheureuse enfant! s'écria !edocteur,
cette fixité de ta pensée te tuera, et moi jo veux
que tu vives et que ta sois heureuse! 1
Je lui fermai fà bouche en l'embrassant.
s On espère encore alers qu'on désespère,
mon cher bien-aimé c'était cette faible lueur,
ce reuet de l'espérance qui me soutenait ;json
éloignementde Paris l'eût anéanti. ;)
Martha s'interrompit tout a coup et porta sa
mainàson cœur en pâlissant.
-Qu'as-tu chère âme? lui dis-je tout
.inquiet, tu souCres?
–Non, répond) t-elie; mais d&puis que je
t'ai retrouve, la vie est double pour moi, et
parfoismoncœurbattropvite.
Puis, souriant de ce sourire qui la rendait
pour moisi beiie et si enviée, les chaudes cou-
leurs de son teint reparurent et elle continua
«.Cette époque de mon existence fut mar-
quée par tm incident futiteen apparence et qui,
cependant, décida do ma vie C'est peut-être à
lui que je dois de t'avoir revu, mais c'est par
lui aussi que sont néps, depuis notre rencon~e
dans !es Champs-Elysées, les larmes-que je
verse chaque jour. n
J'allais l'interroger, mais ses jolis doigts me e
fermèrent la bouche.
« Chaque anné.3 amenait au couvent, après
les vacances, de nouvelles pen'-ionnaires qui
prenaient les places laissées libres par le dé-
part des anciennes quelques mois. auparavant. »
Jusque-là, toute entière à mes souvenirs, ab-
sorbée par mes espérances, j'avais vécu isolée
et sans amitié au milieu de ces jeunes filles qui,
presque toutes, portaient les plus grands noms
dëFaristocratietrannaise.
Mon cœur était cfonné tout entier, et la fri-
vole amitié n'y eût trouvé aucune place.
? Au nombre des pensionnaires nouvelles qui
entrerentaucouventaja Hn de Ï'annce 1850, se
trouvait miss Diana Mordmer, jeune Anglaise
âgée de seize ans, aun cheveux couleur d'or, a
I.tpeaublanche et roee comme un pastel du
siècle dernier. Née d'une famille catholique,
elfe avait été amenée par son tuteur au couvent
de ~poury achever son éducation.
t!tres des principaux chapitres de ce roman,
qui occupe ptusieurs colonnes:
La chutede l'empire;
L'aMicationdeMaximilien;
La régence du marécha) Bazaine;
La démission du ministère
L'arrivée du généra! Casteinau
.Là révolte de la garde nationale;
Laprisede0ajaca,ctc.,etc.
Cela continue ainsi pendant.de longues
colonnes, puis on arrive tout a coup à ta
conclusion suivante:
Parmi les gens qui abusent de la crédulité et de
la bonne foi du pub) in, ou signale uu groupe d'indi-
vidus engages daus une spéculation sur l'emprunt
mexicain (de-Ju~rez) Ils ont enrôiô deux ou trois
correspondants de journaux, qui, moyennant une
distribution d'obligations, feur servent d'instru-
ments pour leurs manoeuvres. C'est là )a source des
diverses nouveDes à sensation qui sont envoyées à
l'étranger sur les affaires mexicaines, et qu'on réus-
sit a introduire dans les journaux de New-York et
dequelquesautres villes.
Puisez~donc, maintenant, des nouvelles
dans les journa'&x américains!
L'Europe cherche à diminuer l'impression
de la résistance que rencontre en Hanovre
l'établissement du. pouvoir.prussien. L'ex-
trait suivant d'une lettre que puMie aujour-
d'hui cette feuille sufut cependant à juger
des vrais sentiments populaires
Hanovre, 15 novembre.
On s'euraye beaucoup, d'après les dires des
journaux,-des manifestations qui n'ont pas encore
cessé dans cette \iHe. à rencontre des Prussiens,
et ['oh est porté a donner à ces manifestations un
caractère dangereux qu'elles n'ont pas. Elles sont
bien plutôt ptah-antes que terribles. Les Hano-
vriens ne tuent, ni ne menacent personne. Et s'ils
protestent à leur manière contre le droit de la con-
quête, leurs protestations sont bien innocentes.
Sauf les cris de coM coM que les gamins poussent
derrière tes uni'brmes prussiens, la sûreië publique
est aussi, grande ici qu'à Bertin. Les soldats s'irri-
tent bien, et tachent d'allonger quelques catottes
aux gamins, m~is ces catottes n'émeuvent pas la
population. Et les cris de MM co~ reprennent quel-
ques instants après de ptus belle.
H es: curieux de Vf.ir avfc quelle souplesse les
employés hanovrien~ et surtout tes gecs de police
restés en fonctions, sont entrés dans l'esprit de leur
ncuvMurôie.
Ils sont les p!us ardents à poursuivre les co:tcoMs
aussi te c'i mélodieux s'attache-t-il aussi à leurs
pas. Et ces bravespoh'Mmeff sontobtigésd'employer,
pour disperser les railleurs, te jonc dont ils sont
munis comme insigne de leur dignité.
Un correspondant du .Pc~e?' Z~M/f! pcnt de
Vienne a ce journal:
Je suis a même de constater que rîntention im-
putée au gouvernement d'essayer la triade au lieu
du dua!iamu, en tant qu'à coté des groupes slavo-
atlemands e~hongrbis ta Galticie occuperait une
position fondée sar le droit pubiic égale à celte
des autres, n'existe q~edans le cerveau"de quelques
journalistespolonais.
Le télégraphe, qui nous avait fait connaî-
tre l'existence d'une nouvelle circulaire de
M. Ricason, nous en apporte aujourd'huiTa-
nalyse suivante:
H reste encore à résoudre la question romaine;
mais, après la convention de septembre, cette ques-
tion ne peut pas, ne doit pas être un motif d'agita-
tions. La souveraineté du pape est placée parla
convention dans les conditioas de toutes les autres
souverainetés. L'Uatie a promis à la France et à
l'Europe de ne pas s'interposer entre le pape et les
Romains, et de laisser s'accomplir Cftte dernière
expérience sarja vitalité d'une principauté ecclé-
siastique qui n'a rien d'analogue dans le ~monde
civilisé.
L'Italie doit maintenir sa promesse et attendre
derètncacitédu principe national l'immanquable
triomphe de ses droits. Toute agitation soulevée
retativémentà à la question romaine doit donc être
déconi-eillée, empêchée, réprimée. La double qua-
lité que possède le souverain-pontife fournit à quel-
.ques personnes le motif de confondre ia question
politique avec la question religieuse, etde troubler
les consciences timorées en taisant craindre que le
gouvernement italien veuiDe amoindrir l'indépen-
dance du chef spirituel de la ca!ho)icito.
Lt~ gouvernement du roi a démontré par tous ses
actes qu'il ne reconnaît pas d'autres règles que
cellë~ de la liberté et de la )égalité et qu'il ne veut t
ni privilégiés ni martyrs dans tes ministres de
quelque culte que ce soit. On doit, certes, au chef
de !â catholicité des garanties,aSnque,libreetin-
rdépendaht.it puisse exercer son minfstère spiri-
tuel, te.gouvernement du roi est, ptus que tout
!) La première fois que je ta vis, sa physio-
nomie douce, timide et sympathique, et !e con-
traste de sa beauté avec cette des autres pen-
sionnaires, me frappèrent beaucoup 'étrangère
comme moi .dans ce monde prësque'enfantin
qui aHait devenir son seul horizon, elle sem-
blait demander à tous ces jeunes visages autre
chose que la curiosité indiscrète et obstinée a-
vec iaqueUe on la considérait trop âgée pour
prendre part aux jeux do l'enfance, trop timide
pour franchir Je cercle des grandes demoisel-
les qui se moquaient de son accent ang~is,
elle restait, aux heures de récréation, solitaire
et pensive, regrettant sans doute sa brumeuse
patrie.
f Parmi les arts d'agréments que la soHici-
tude du docteur you]a!t que j'apprisse, la mu-
sique était cc~ui que j'étudiais avec !ep)us d'ar-
deur ma'voix s'était assoupiie et étendue, et
j'avais fait'de rapides progrès dans cet art-di-
vin qui fait taire la douleur et calme parfois les
plus sombres désespoirs. Mon professeur, vieil
~Allemand,que l'ardente activité du docteur à-
'vait su découvrir dans quetquecoih perdu delà
grande cité parisienne, joignait .à la science de
Mozart, de Beethoven et de Weber toute l'ins-
piration des grands maîtres italiens.
» Riche d'une petits rente do six cents fraccs
qu'il possédait et du prix des leçons qu'il me
donnait, cet artiste inconnu avait constamment
refusé, par dévoûment pour moi, qu'il appe-
lait sa Jenny Lind, les éiëves que le couvent
tui proposait. Son esprit voyageait toujours
dans les régions transcendantes de l'art et se
refusait descendre vers !es premiers éléments
de la musique.
s –Ma bonne mère, disait-il a la supérieure
chaque fois qu'elle l'invitait à prendredes é)c-
ves, dites à ces demoiselles que je n'ai ja-
mais su )a musique de contredanse et que je
suis trop vieux pour apprendre à apprendre.
s Cependant un jour, la supérieure m'ayant
priée a'intercédennoi-même auprès du vieux
savant en faveur de miss Diana Mortimer, dont
l'éducation musicale était déjà très développée,
j'exprimai ce désir a l'excelient homme, et, a
ma grande surprise, il consentit a accepter
miss Diana pour é)ève.
s Pourquoi donc, mon ban Soboop, lui de-
mandai-je, avez-vous toujours refusé à la su-
périeure la faveur que vous m'accordez si faci-
lement ?
-Vous désirez le savoir, ma chère de-
moiselle ?
autre, disposé a accorder toutes les garanties pos-~
sibtes pour sauvegarder )a))bert6ett'indépendance
du saiut-përe. persuadé qu'il est qu'on peut les ac-
corder sans léser aucunement les droits de la na-
tion.
Ne pouvant se soustraire aux conseils de
]a France qu'il déteste, M Ricasoli les de-
vance aun de pouvoir dire au gênerai Fleu-
ry.que; le gouvernement italien a pris l'ini-
tiative de toutes les concessions et de toutes
les garanties que l'envoyé de l'Empereur
vient demander. Peu importe que M. Rica-
soli mette plus ou moins de .mauvaise grâce
à s'exécuter~et qu'il assaisonne de plus ou
moins d'aigreur Ic.s in'strucfions qu'i! est
contraint d'adresser à ses agents; l'essen-
tiel est que Je gouvernement italien n'es-
saye point de se soustraire, à l'accomplisse-
ment des obligations que lui impose la con-
vention de septembre.
M. Ricasoli croyait avoir fait merveille en
permettant aux volontaires de Garibaldi de
conserver leurs fusils et leur équipement `
militairemoyennant l'abandon d'une somme
de 15 fr. sur la prime à Jaquellë~ils avaient
droit. I) croyait avoir ainsi armé la révolu-
tion et assuré ]a destruction de ceux de nos
compatriotes qui se sont consacrés à la dé-
fense de Rome. ïldoit lui en coûter d'écrire
aujourd'hui que toute agitation doit être
« déconseillée, empêchée, répriméB )); mais
il arrive souvent aux politiques les plus fins
de se trouver pris dans leurs propres pièges,
et la ruse de M. Ricasoli était trop grossière
pour n'être pas facilement déjouée.
Un correspondant de Florence, auquel nous
entendons du reste lasser toute la responsabi-
lité de ses assertions; écrit à la Con'MpoK(f~Mëra~e
Apres Venise, Rome. L'emigration romaine s'est
convoquée par placards aux coins de rues. H s'agit
d'aSairesJmportantes. Le motif apparent est ùe
rendre compte de la réception faiie à Venise à lu
députation romaine mais l'affiche n'a pas cru de-
voit déguiser que l'on s'occuperait aossi de ques-
tioas politiques. On n'a pas besoin d'être initié a.
ce mystère pour )e deviner à t'approche du ~Sdë-'
cembre, jour de la sortie des Français du territoire
pontiCca!.
Le générât Fleury ~a arriver à Florence. Ce gé-
néral diplomate a pour mission d'étouffer chez nos
ministres 1 espoir d'atkr à Rome. De Florence, il
ira au Vatican ras-urer le pape. On prétend qu'il
demeurera à Rome, non pas comme ambassadeur,
mais dans une qualité mixte qui lui permettra de
prendre le commandement de. la légion d'Antibes
et des troupes pontificales dans le cas d'une sédi-
tion'qui voudrait proctamer l'atmexion romaine.
En d'autres termes, le général Ffeury repré-
senterait à Rome cette protection morale pro-
mise au Saint-Siège par Napoléon III.
.Le ~o~ms?!fo de Gênes assume qu'il est dé-.
sormais incontëstabt~que !es navires espagnols
arrivés depuis longtemps dans les eaux de Ci-
vita-Veechia y sont à la disposition exclusive,
de l'ex-roi de Napies et de sa famille. Ces na-
vires, dit-il, croiseront dans ces eaux jusqu'à
ce qu'il plaise a François II de s'embarquer.
Nous lisons dans le re~o, de Venise
Le général autrichien Hœnn! a eu. l'heureuse
idée d'accompagner, avec son aide de camp, le roi
jusqu'à la gare. Le roi, avant de partir, lui a donne
une poignée de main.
E. YIERNE. ï
PAmULÏËBES
K~e
F.!o;'ence, 16 noYembre.
Les négociations rela~ves au partage de la
dette pontiHcate setraÎBentpéniblemëDt; pour-
tant, malgré !ps dénéga'.ions de plusieurs jour-
naux, qui ont hâte de voir l'évacuation de Ro-
me au nombre des faits accompiis, j'ai la con-
viction que cette évacuation est subordonnée
au règlement définitif de ta dette pontiucale. Je
dis la conviction et non la certitude; mais tout
ce que je vois et tout ce que j'entends dire ici
me confirme~dans cette pensée.
Notre ministère comprend si bien cette si-
tuation,~qu'i[ vient~de faire au saint-siége quel-
ques concessions sur la question des arrérages.
:e–Beaucoup.. f.
)) –Eh bien) je vais vous le dire. Je crois que
vous avez au cœur quelque gros chagrin qu'une
amitié de votre âge saura peut-être dissiper. Là
sotituds est mauvaise pour les jeunes cerveaux,.
ma chère demoiselte, parce que généralement
cette solitude~ se peuple d'idées fausses qui fi-
nissent par germer et produisent dés/fruits
amera.Vous n'avez., je suppose; aucune antipa-
thie pourmiss Diana? `~
)) –Aucune, mon cher maître.
)) Afors faites-en votre amie.'Je suis con-
vaincu que cela plaira beaucoup au docteur
Bernard.
–Mais je vous assure que je. n'ai aucun
,chagrin.
)) Bien bien Je ne vous demande pas de
conSdence.Le vieux Schoop n'est point encore
aveugle, ma chère demoiseHeMartha, illitsans
tunettès et mange [ui-môme ses croûtes. Je sais
ce que je dis. Priez" qu'on fasse venir miss
DianaMortimer.
)) Cinq minutes après, la jeune Anglaisé était-
assise au piano et Schoop lui faisait exécuter
une sonate de Beethoven.
s Cela n'est pas irréprochable, dit le mu-
sicien lorsque ie morceau fut achevé mais il y
a de bonnes dispositions, et voici M'Martha
qui veut bien; pendant six mois, se charger de
les développer j'espère qu'après ce délai vous
serez en état de recevoir mes conseils.
a Etj[e vieux savant, enchanté du succès de
sa ruse, n'attendit même pas la réponse de miss
Mortimer il prit son chapeau et se sauva com-
me s'il eût craint que je ne voulusse me déga-
ger de la promesse qu'tL me faisait contracter.
)) –Que vous êtes bonne,mademoiselle, me
dit la jeune Anglaise des que nous nous trou-
vâmes seu!es vouiez-vous me permettre de
vous embrasser et de vous donner toute mon
amitié?
» Avec grand plaisir,ma chère Diana, !ui
répondis-je en l'embrassant.
o A partir de ce jour, la solitude disparut de
ma vie et les vifs rayons de cette doùceaoec-
tion réchauffèrent souvent mon coeur, et nrent
taire plus d'une fois les grandes douleurs qu'il
recelait. Cependant, jamais Diana Mortimer ne
co'naut la cause de ma tristesse c'était un se-
cret entre Dieu, mon cher përe et moi 1
AMAjmLAPOINT~.
~atut~ddema.
3M (~t~ i6~
SMEtM D'ABOMMHT, )23, RUE MONIHamE
Mardi 20 novem&re 18@@
3 MMS (Ptris et~~tementMaSMM) §0
MNOMES, S.PL. DE LA BOURSE, ET 7, ME M~ENJ~
.<
Tout ce qui coaeerne rAdm!Bistrat!on du Jouraal d6it être adressa au Gérant
/f- 1
L'Administration se réserve !e droit de modi6er !a rédaction des Annonces
31° .~nus~o
Les abonnésnouyeaux recevront ce qui
a paru de la CHANTEUSE DES RcES (~a.?'
PARSS, 19 NOVEMBRE ~866
LA. SOCIETE. MMCB!L:ÊRE
M. Victor Bonnet cous adresse la lettre sui-
vante:
r/M~s~Mr' ~'e~oc~M~en cAe/e 7a Presse.
Monsieur,
Voua avez bien voulu me demander de
Vous communiquer mon opinion sur Ipsprin-
cipates questions de l'économie politique et
Ën&ncière qui se présenteraient a l'ordre du
joar.Je réponds à votre demande, et après
avoir pris 1 autre jour la lettre de M: dePer-
signy sur l'emprunt d'un milliard, je prends
aujourd'hui les bruits qui courent au sujet
de laugmentationda capital delà Société
immobilière. Si l'on en croit ces bruits, cette
Société serait autorisée à emprunter.une
somme de <50 millions avec primes et lots,
comme parfait pourra Ville deParis et le
Crédit fancier, et comme on a fait, de triste
souvenir, paur l'empire du Mexique.
L'augmentation du capital de la Société
t'Dmobilièfe sous cette forme soulève plu-
sieurs questions.–D'abord unb question de
légalités –Le gouvernement à lui seul, en
présence des dispositions législatives qui in-
tefdi~ent !a ioterte ea Fraace, a-t-il le
droit d'autoriser an emprunt-qui serait .une
ttérogatKm a ces dispositions ? Je ne me
&ens pas assez compétent pour décider la
quesnon. D'ailleurs, elle n'a à. mes yeux
qu'un intéfêt secondaire. Si l'augmentation
de capital qu'on projette est répHement uii-
le, commandée par l'iniérêt général et ap
préciable ainsi pour tout ié monde, on fera
décider par le Corps législatif ce que le gou-
vernement ne pourrait pas décider a lui ~i~
seul.'
La question est donc avant tôut.de savoir
si la mesure est utHe,–Je ïte parlera) pas
davantage de cet emprunt de 1 oO minions,
au point~de yue de ceux qui sont appelés à
!e fournir. La Compagnie immobilière qui
doit déjà 70 millions et plus au Crédit fon-
cier en première hypothèque, et ~qut a une
dette Sottante au moins égale, sinon supé-
rieurë, en y comprenant la créance du Gré-
dit mobilier,;en tout ~40 ou 450 millions,
et dont l'actif.au~'t décembre dernier était
évalue, en gros chIS're, à 282 millions, une
t€llesocIétépréseBte-t-€Heassezdegarantiës
pour emprunter & nouveau.~ 50 millions en
obligations? C'est une question d'intérêt
particulier qui regarde les prêteurs, s'il s'en
trouve, et sur laquelle d'ail!eurs les jour-
naux unancfers ne manqueront pas de ré-
pandre la lumière désirable. Le point
de vue auquel je me place doit être plus
élevé..
Je veux examiner si~aù point de vueéoc-
nomique, i) y a utilité à ce que la Société
immobilière augmente son capital de ')50
millions. D'abord,, je.n'ai jamais bien com-
pris, quant -a~môi,I'utU!té 'de cette Société.
On comprend .une société ,du association
de capitHux pour faire un chëmm de fer. Un
particulier ne pourrait pas accomplir cette
œuvre à lui seul~avec ses seules ressources,
et. comme n'importe qu'elle~ ait lieu, if est
Decessa're que.pJtHsiem-s personnes se réu-
TjisseHt et mettent en commun leurs eSorts
et If-urs capitaux.
Oa cr.-mprtnd encore une société pour
creuser un canal, dessécher un marais, é-
e!airpr jua~ vHIe comme Paris au gaz
f< cœMra 'ce sont des entre~
r&t général, et au-dessus du pouvoir d'une
seule personne. On-eomprend même une so-
ciété qui se forme commet Mulhouse et ail-
kurs pour bâtir do petites maisojis a l'usa-
~ESmLETQN DE LA AB~F
M MN6yBM!BE i8M
"r.
LA CHANTEUSE DES RUES
\s.vm;
a Durant cinq mois, reprit Martha, j'appii-
quai toute mon intelligence à l'étude.
» J'avais promis au docteur d'accomplir df's
prodiges, je tins ma parole, ttuidée par ramou)-,
et désireuse de te readre nerdo moi, mes pro-
grès furent extraordinaires. J'étais un sujet,
d~dm~ratioQ pour tout le monde et d'o)-gueH
pout- le bon yieiilard qui me nommait sa n!!e.
f Tout était surprise et euchantement dans
cette existence nouvelle qui me semblait un
rêve; chaque jour, l'horizon de mes p~nsefs
B'eiargissait et m'apportait un bonheur plus vif
et atieux apprécié que celui du jour écoulé;
chaque soir je m'endormais doucement bercée
par ton souvenir, si heureuse du présent, si
certaine de l'avenir, que teut en désirant ar-
demment ton retour, je n'eusse pas vou]u di
minuer d'un jour lo terme que le docteur avait
S~
s Cependant, plusieurs fois je l'avais inter-
rogé sur l'époque probable de ton arrivée à Pa-
ris, et ses réponses, qui d'abord avaient été
très précises, devinrent évasives et hésitantes.
Lorsque vrnt le mois de novembre, le docteur
me parut inquiet, soucieux, préoccupé. Je le
priai de me communiquer tes lettres; mais
cejour-tà il partit brusquement, sans répon-
dre.à ma prière, et ja fus deux semaines
sans le voir, ce qui n'était encore jamais arri-
vé. Alarmée de eette longue absence, inquiète
et pour toi et pour lui, j'écrivis au docteur que
s'il ne venait pas me voir très promptamen'
rien ne m'empocherait d'accourir chez lui, dus-
se-je pour cela franchir les murs; du couvent.
B Le dimanche suivant, il vint me deman-
der au parioir.
B Pardonne-moi, ma &l)e chérie, me dit-
Reprotraite a~e): là aocte!e'<î~6eMaetet~-e~
"( 'i~f.J:M.
ge des ouvriers en se contentant'!d}H~.er~
-tribution modeste, et faisant acte-d~pMîan-
thrppie; mais former une société pour ache-
ter'et revendre des terrains, pour élever
desconstructions splendid
liaire à Tœuvre de démolition et de recons--
tructionde ia viiïe de Paris, dans des cpn-
ditions anti économiques, où le: temps et tes
ressources disponibles ne sont comptés pour
rien, j'avoue que je comprends moins l'uti-
lité d'une pareiilë société..
Qu'elle se forme sous l'empire du droit
commun, de la liberté qui existe pour tout
)e monde, qu'elle obtienne mèmel'anonymat
devant te conseil d'Etat, rien de mieux, je
n'y vois pas d'inconvénient,e consfi)
d'Etat ne doit pas cire juge de l'utilité des
entreprises qui se forment, H aurait trop à
faire mais qu'une société d'une utilité
aussi contestable vienne demander pour, elle
'des faveurs toutes spéciales, qu'elle ne ae
contente pas d'emprunter dans la forme
ordinaire, et qu'il iui faille une dérogation,
sinon a la lettre, au moins a l'esprit, émi-
nemment moral, de !a législation qui a in-
terdit les loteries en France, voita ce qui ",1
sera difScitemont admis par l'opinion pu-
blique. Rdn11sp~r lop.lfilonpu-
La Société immobliière avait d'abord été
constituée en 4854, sous le nom <~s Vw~'eu-J
Mesd~an~Je A~o~, au capita! de. 24 mil-
lions, ayant pour objet d'acheter des ter-
rains et de construire un hôte) dans ladite
rue, ainsi que de mettre en valeur l'hôtel
d'Osmond qu'eDe venait d'acquérir sur le
bou)evard des Capucines. En '!8S8, elle
.agraBdit sun domaine;~ el)e fut auton-
sée.'a étendre'ses spéculation~ de'ter-
rains et de constructions sur toute là ville
de Paris; elle commença alors la série de
ses emprunts au Crédit foncier, changea de
nom ei. devint la Société immobilière. En
'!863, nouvel agrandissement elle se fu-
sionna avec la Société des Ports de Mar-
sp:e. Nous n'avons pas à rappeler les con-
didôns de cette fusion, ni les procès aux-
quels elle a donné lieu nous dirons seule-
ment que de ce faitjecapital socialfut porté
à 80 miUions, et que les emprunts eurent
lieu sur une plus grande écheHe que ja-
mais. Enfin, au 3') décembre 4865, comme
nous t'apprend le rapport de la dernière as-
semblée générale, les opérations de la So-
ciéieroutaientsur un capital de283mi}lions.
Aujourd'hui, la Société veut encore
emprunter '< 50 mi]).-ons. Pour quoi faire?
Est-ce pour étendre ses opérations?
Mais qui donc sent t'utiHté de cette exten-
sion ? Quoi voilà une Société qui pos-
sède déjà, au dire du dernier rappor.t, tant
aParis qu'à Marseille, pour ')26 minions de
constructions, pour 30 millions de terrains,
sans compter ce qui est en construction et
qui s'élève à 30 ou 40 millions, et elle trou-
ve que cela n'est pas sufËsant? –En vé-
rité, eHe est seule à être de cetavis.~Ne
voit-elle pas ce qu I! y a d'excessif, au point
de vue économique, dans te fait d'une_soclété
anonyme qui possède 12.6 millions d'immeu-
bles et 20 miitions de'terrains; qui, par des
moyens de crédit plus ou moins artmciels
auxquels elle a recours, les tient en dehors
du marcM, c'est-à-dire des rapports ordi-
naires dei'om'e et de la demande; qui, par-
tant, élève facticement le prix de ces ter-
rains et de cesconsu'uctions, et amène ainsi
dansTindustrie du bâtiment et les industries
accessoires les perturbations les plus consi-
dérabtes.
t Pourquoi la Compagnie ne .vend-elle pas
la plupart de ses constructions .e.t dé ses ter-
rains, pour continuer ses spéculations avec
les fonds qui lui rentreraient, au lieu de les
demander à l'emprunt? EHe ne les vend
pas, parce qu'elle n% trouve pas à les ven-
dre, que ce sont des créations de valeurs
ar!i6cie)les qui j)e répondent pas à des be-
soins, et qui sont, je le répète, en dehors
de l'on're et de la demande. Et on la laisse-
rait emprunter 450 millions pour aggraver
encore cette situation, pou:' faire que la So-
I!, le brusque départ da ma dernière visite et
mon long silence durant les trois semaines qui
viennent de s'écouler. En me demandant de te
communiquer les lettres de Valentin. tu cam-
biaig, sans te:*avoir, Sa mesure-dermes soucis.
Je ne voulais pas te mentir, et la vérité me
semblait si crue) ie que je n'osais te la faire con-
naître. Aujourd'hui, ce qui me paraissait inex-
pticable dansia conduite de Valentin s'exptique
parfaitement, et je n'ai plus aucun moti.f pour te
cacher que, depuis son départ, notre aminé
m'a pas écrit.
~J'étais si émue dece que m'apprenait le doc-
teur, que je fus ôbHgéëde m'asseoir.
~Attends, reprit-il, et tu verras que son'
silence n'a rien d'extraordinaire âpres avoir
écrit trois tettres qui ~étaient restÉes sans ré-
ponse, j'avais quelques motifs d'être inquiet de
ce mutisme et mon amitié en concevait de réel-
lesalarmes.
Pour faire cesser cette inquiétude j'ai songé
à écrire au médecin de la commune qu'habite
Valentm, et, hier seulement, j'ai reçu la ré-
ponse de mon confrère. L'oncle de Va)en!.in est
mort et celui-ci a quitté !a .Bretagne pour a~Ier
rêcufriiiir, dans ies environs d'Argèles, la suG-
cession de son parent. Tu~ comprends bien;
qu'au mitieu de ce deuil et des embarras, des
procès peut-être que cet héritage a dû lui sus-
citer, i( a été impossible a notre ami de m'écri-
re mais, attendons-nous a le voir arriver très
prochainement, car, au mois de décembre, les
Pyrénées ne sont plus praticables.
e Je ne sais si les assurances qu'il voulait me
faire partager étaient bien dans son cœur, mais
sa visite fut courte; il rfdouta't.sans doute mes
questions, et, ne sachant comment y répondre,
i) partit, espérant avoir à m'annoncer ton re-
tour à sa prochaine visite.
La douce quiétude dans laqueDe je vivais
depu's mon arrivée au couvent, avait disparu
pour faire place à l'incertitude et aux cruelles
appréhensions; tout ce qui me charmait pré-
cédemment, ne m'ofirait plus aucun attrait
j'étais atteinte au cœur par ie doute, et déjà la
prescience du malheur qui devait me frapper y
était entrée.
? Le moi* de décembre s'écoula sans appor-
ter aucun changement cette douloureuse si-
tuation/A chaque visite du docteur, je passais
par toutes le: alternatives de l'espoiret du dés-
enchantement.
i~–Hest~arriYé, me disais-je toate palpitan-
te, en me rendant chaque dimanche au par-
Ciétéen arrive bientôtà possëder.plus de
,400 miiiions d'immeubles!
Et après ? Quand ces ~00 millions d'im-
meubles, une fois construits ne se .ven-
dront pas plus que par le passé, qu'ils se
vendront moins encore; comment fera-
t-nn? L'autorisera-t-ond@ nouveau à em-
prunter pour construire, construire tou-
jours, et posséder, que sais je, peut-être
un miliiard d'immeubies? En vérité, :i)
sut'ntde poser ainsi !a question pour mon-
trer ce qu'i.I y a d'anormal dans !es pro-
'jets d'emprunt qu'on attribue a la Société
immobilière. Je disais l'autre jour, à propos
du milliard de M. de Pcrsigny en parlant, des
travaux de P~ris, que la génération qui les
a vu commencer ne les verrait pas unir;
on peut en dire autant des emprunts de la
Compagnie immobilière, Us ne cesserontja'
mais..
Déj~ l'année dernière, sans remonter plus
haut, on a doublé le capital du Crédit mobi-
lier, sous te préteste que la Société immobi-
lière ne pouya~t pas lui. rembourser la/som-
me ptus ou moins considérable qu'eile lui
devait. Au mois de juin derrner, cette même
Société, déjà grevée de plus de 40 millions
auprès du Crédit foncier, lui en empruntait
encore 30, et aujourd'hui el)e demande à en
emprunter ~50 sous la forme la plus sédui-
sante ~présenter au public et en même
temps la plus immorate, en donnant pour
prétexte, dit-on, de consolider sa dette .Met-
tante..
H n'y & .qu'à consulter l'esprit de cette
Société, qu'à lire ses japports de chaque
annéepour voir ce qu'elle fera des 150
minions.–H ne se passera-pM deux ou trois
ans avant qu'elle soit obligée d'emprnater à
nouveau, et comme l'horizon se sera élargi,
que les difScultés seront en proportion, ce
n'est pius de 4 50 miluons dont elle aura be-
soin, maispeut-AtredeSOO. C'est au gou-
vernement à examiner s'i! veut laisser aller
la Société immobilière indéfiniment .dans
une voie où elle n'est'déjà que trop engagée,
et où les embarras ne feront que s'accroître.
–Et puisque, d'après les statuts de cette
Société, it est le maître d'aatoriser ou de re-
fuser les emprunts, nous estimons, quant à
nous, qu'il a un grand devoir à remplir, et
que s'i! accorde l'autorisation qu'on )ui de-
mande, et sous la forme dont il est question,
il encourt une grosse responsabilité pour
l'avenir.
VICTOR BONNET.
La dépêche suivante de Lembergcon6rme
pleinement !a dépêche de Vienne que nous
avons publiée hier relativement a la retraite
du comte Golûchqswsld
Lemberg, 6 novembre.
La Gace<comte Soinchowski. D'aprèsetle, le comte.qui est
encore à Vienne, doit rev~nirici le 't8. et présider,
le 19, a [ouverture de )a Diète de GaUicie.
Le gouverneur de Gatticie n'a été appeië à Vienne
que pour recevoir ies instructions nécessaires au
sujet du. discours qu'it doit prononcer, au nom du
gouvernement, à t'onverture de ta Diète, et pc.ur i-
s'entendre définitivement avec te ministère Beust-
Be)credi reiativëment à la fondation et à ]a réforme
des écoles primaires, à Ja réforme judiciaire et aux
attributions administratives des communes.
.Les dépêches reçues hier et aujourd'hui
de Saint-Pétersbourg continuent à ne faire
aucune mention de l'accident qu'on préten-
dait être arrivé au prince de GaHes.
OnHt3ansle~on!ur:
Une dépêche télégraphique privée de Malte, en
da te d'hier, annonce l'arrivée dans ce port du ca-
vire cuirassé de la marine britannique h .HfMM<
apporte, il n'y aurait eu dans t'ite de Candie etsur
un rayon de 40 miUes aucun combat pendant ta
dernière quinzaine. Malgré tes bruits contrairfs
que l'on a cherché à accréditer, oh considérait à ta
Cahée, au moment où la ~MMtaMoe a quitté ce port,
l'iBsurreetion Cretoise comme~absolument com-
.pnmée.
t.BiBE~
loir; mais rendue là, l'air soucieux de mon vieil
ami m'annonçait assez la triste vérité.
B– L'hiver est fort deux, disait l'excellent
homme, essayant de tromper mon chagrin, il
doit faire encore un très beau soleil dams la
midi! l
xPuispluBtard:
))–Va)entin reyiendralepremierjour de l'an;
sa présence nous sera de doucesétrennes! 1
D Mais au mois de décembre succéda Je mois
de janvier, ëtTamide mon cœurne vint pas!
)) Nous sommes de bien grands égoïstes! 1
me dit un jour le docteur, Valentin était à quel-
ques pas de l'Italie, il aura voulu, sans'doute,
visiter de nouveau Cette terre classique des
arts. Comment devenir un grand peintre sans
étudier.les chefs-d'œuvre des musées de Mi!an,
de Fiorence, de Rome, de Venise surtout? Al-
lons, ma chère belle, plus de larmes, plus de
chagrins, nous le verrons au printemps pro-
cham.
)) Et ce cher père, heureux de tromper ma a
doukur, heurem de se tromper tui-mêmé, s'en
allait tout joyeux, pensant que !e temps qu'il
venait de gagaer me rendrait toutes mes espé-
rancfs et te permettrait d'arriver
))Hé)as l'hiver s'écoula, le printemps aussi,
et après eux d'autres hivers et d'autres prin-
temps, sans amener le retour si ardemment
désiré!
'"XXIX-.
!) Dans lecourant de l'année 1850, le doc-
teur, ne trouvant plus aucun prétexte pour ex-
cuser )oh absence, et craignant que ma santé
ne reçût de graves atteintes du profond chagrin
dans tequel il me voyait plongée, me proposa
de faire un voyage en Italie, ce berceau de ma
deuloùreuse enfance. H espérait, sans doute,
que ce voyage pouvait nous mettre sur les tra-
ces du cbfr absent et attendait, des distractions
de la route, une di ver Jon puissante a mes tris-
tes pensées.
< Je refusai.
Ou Valentin est mort ou il reviendra,
m'avez-vous dit souvent, cher père eh bien 1
s'il est mort, mon âme portera éternellement
son deuil, et il importe peu, dans ce cas, que
le chagrin abrège ma vie. S'il revient, je veux
qu'il me retrouve à Paris, je veux être là pre-
mière à tire dans son regard la sincérité de son
amour, ann d'être aussi la premièrea lui ouvrir
mes bras, ou mourir de douleur si je n'y vois
L SËPMES ËMCTRI~UES
AM
~Vienne, J9 novembre.
Ocrassure qporAutriche est d'avis que la recon
~aissMce~tt droit d'-béréd~e,-a~b<'dé par Perte
au pdnce de Roumanie, soit constate par un pro
Yocole européen, portant ta signature do toutes les
puissances qui ont participe a la conclusion du
traité de 1886.
Lejbruit court que le gênerai Benedek a deman-
dé des explications au comte de Ctams-GaIIas au
sujet~d'une tet're publiée par.ce dernier.
Le;parti Deak est disposé a accorder la sotidarité
dë la dette d'Etat et de ['administration des impôts
indirects, mais il insiste pour que !a Hongrie soit
maintenue dans son ancien droit de voter son con-
tingeptmititaire.
LaDiëte de iabasse-AutncbevieNtd'ctreouverte.
La première séance n'est qu'une formaUté. Une
adresse Ta être immédiatement proposéf'.
.K.tHe.
'Vërona,i 8 novembre.
Le rot Victor-Emmanuet, les princes Humbert et
Amédée, et le prince deCarignan, sont arrivés
aujourd'hui à midi. La population leur a fait un
aecueitdesplHs enthousiastes..
L; ''<~a!sse.~
Genève, i9nOYembre.
Le.peuple de Genève a vo<'é, hier, sur un projet
de loi adopté par le Grand-Conseit pour là modifi-
cation de ta Constitution cantoaate. Le but de ce
projet était d'eeracer toute distinction do territoire,
toutetinégatité de droits, et de cimenter l'union et
la bonne harmonie entre les citoyens du canton.
,Let radiaux et les catholiques appuyaient le
projet, qui était ~combattu par les indépendants
comnM n'atteignant pas !e but que le Grand-Consëit
s'étai.tproposé.
LeMsuItatduYotoaétéIesuivant:
Dans te cottége de Genève, sur 4,838 votants, il y
aeu2,859non.
Dan-i le collège de ta rive gauche, sur 3,934 vo-
tactjji)yaeu 8,477 CM.
Dans te coiMge de la rive droite, sur < ,4SS élec-
teur* on a compte 866 non.
Le projet a donc été rejeté par 5,t73 voix contre
8,043, soit une majo'ité de i30 voix.
Latranqailt'téest parfaite.
B6MM:ë
Saint-Pétersbourg, 16 novembre, eoir.
(ArriveeIel9,àmidiàParis.)
Un ukase impérial limite en partie et étend en
partie les nouveaux pouvoirs des gouvorneurs de
provit:
Le.princedeGaHesetteprinperova! ce Dane-
mark reviendront demaia à Saiut-Pëtersbourg.
(~Fcnee Fs~tM-~u~ier,)
(Voir plus lom les dernières dépêches.)
C3R8NI9UE POHT~UE
Le correspondant parisien de FjE'Mmpe
mande à cette feuille, à l'occasion des tra-
vaux de la commission d'organisation miM-
taire
Le général AHard soutjpnt avec persévérance de-
vautia eommission le système de t'exonération; i!
s'ea est fait te défenseur, et ses opinions sont tou-
jours accueillies avec une grande déférence, parce
que cest à ihonorabte generaiqil'incombeta char-
ge déposer et de défendre les résolutions de ]a
commission.
Les dépêches des journaux de Londres
qui annoncent le départ et l'abdication de
l'empereur du Mexique n'étaient qu'un ré-
sumé télégraphique des nouvelles données
par le ~-mM, de New-York, du 6 novem-
bre, que nous recevons aujourd'hui.
Nous trouvons dans ce journal, en ca-
ractères gigantesques et avec tout ie luxe
de majuscules familier à la presse améri-
cajuij~, des détails cireonstahciés sur une sé-
rie d'événements qui se seraient accomplis
auMe~nqué du 20 au 28 octobre. Voici les
que l'indiSereace. Laissez-moi donc à Paris,:
car partout ailleurs viendraient se joindre à
mes souos présents les angoisses de la plus
cruelle des incertitudes.
a–Malheureuse enfant! s'écria !edocteur,
cette fixité de ta pensée te tuera, et moi jo veux
que tu vives et que ta sois heureuse! 1
Je lui fermai fà bouche en l'embrassant.
s On espère encore alers qu'on désespère,
mon cher bien-aimé c'était cette faible lueur,
ce reuet de l'espérance qui me soutenait ;json
éloignementde Paris l'eût anéanti. ;)
Martha s'interrompit tout a coup et porta sa
mainàson cœur en pâlissant.
-Qu'as-tu chère âme? lui dis-je tout
.inquiet, tu souCres?
–Non, répond) t-elie; mais d&puis que je
t'ai retrouve, la vie est double pour moi, et
parfoismoncœurbattropvite.
Puis, souriant de ce sourire qui la rendait
pour moisi beiie et si enviée, les chaudes cou-
leurs de son teint reparurent et elle continua
«.Cette époque de mon existence fut mar-
quée par tm incident futiteen apparence et qui,
cependant, décida do ma vie C'est peut-être à
lui que je dois de t'avoir revu, mais c'est par
lui aussi que sont néps, depuis notre rencon~e
dans !es Champs-Elysées, les larmes-que je
verse chaque jour. n
J'allais l'interroger, mais ses jolis doigts me e
fermèrent la bouche.
« Chaque anné.3 amenait au couvent, après
les vacances, de nouvelles pen'-ionnaires qui
prenaient les places laissées libres par le dé-
part des anciennes quelques mois. auparavant. »
Jusque-là, toute entière à mes souvenirs, ab-
sorbée par mes espérances, j'avais vécu isolée
et sans amitié au milieu de ces jeunes filles qui,
presque toutes, portaient les plus grands noms
dëFaristocratietrannaise.
Mon cœur était cfonné tout entier, et la fri-
vole amitié n'y eût trouvé aucune place.
? Au nombre des pensionnaires nouvelles qui
entrerentaucouventaja Hn de Ï'annce 1850, se
trouvait miss Diana Mordmer, jeune Anglaise
âgée de seize ans, aun cheveux couleur d'or, a
I.tpeaublanche et roee comme un pastel du
siècle dernier. Née d'une famille catholique,
elfe avait été amenée par son tuteur au couvent
de ~poury achever son éducation.
t!tres des principaux chapitres de ce roman,
qui occupe ptusieurs colonnes:
La chutede l'empire;
L'aMicationdeMaximilien;
La régence du marécha) Bazaine;
La démission du ministère
L'arrivée du généra! Casteinau
.Là révolte de la garde nationale;
Laprisede0ajaca,ctc.,etc.
Cela continue ainsi pendant.de longues
colonnes, puis on arrive tout a coup à ta
conclusion suivante:
Parmi les gens qui abusent de la crédulité et de
la bonne foi du pub) in, ou signale uu groupe d'indi-
vidus engages daus une spéculation sur l'emprunt
mexicain (de-Ju~rez) Ils ont enrôiô deux ou trois
correspondants de journaux, qui, moyennant une
distribution d'obligations, feur servent d'instru-
ments pour leurs manoeuvres. C'est là )a source des
diverses nouveDes à sensation qui sont envoyées à
l'étranger sur les affaires mexicaines, et qu'on réus-
sit a introduire dans les journaux de New-York et
dequelquesautres villes.
Puisez~donc, maintenant, des nouvelles
dans les journa'&x américains!
L'Europe cherche à diminuer l'impression
de la résistance que rencontre en Hanovre
l'établissement du. pouvoir.prussien. L'ex-
trait suivant d'une lettre que puMie aujour-
d'hui cette feuille sufut cependant à juger
des vrais sentiments populaires
Hanovre, 15 novembre.
On s'euraye beaucoup, d'après les dires des
journaux,-des manifestations qui n'ont pas encore
cessé dans cette \iHe. à rencontre des Prussiens,
et ['oh est porté a donner à ces manifestations un
caractère dangereux qu'elles n'ont pas. Elles sont
bien plutôt ptah-antes que terribles. Les Hano-
vriens ne tuent, ni ne menacent personne. Et s'ils
protestent à leur manière contre le droit de la con-
quête, leurs protestations sont bien innocentes.
Sauf les cris de coM coM que les gamins poussent
derrière tes uni'brmes prussiens, la sûreië publique
est aussi, grande ici qu'à Bertin. Les soldats s'irri-
tent bien, et tachent d'allonger quelques catottes
aux gamins, m~is ces catottes n'émeuvent pas la
population. Et les cris de MM co~ reprennent quel-
ques instants après de ptus belle.
H es: curieux de Vf.ir avfc quelle souplesse les
employés hanovrien~ et surtout tes gecs de police
restés en fonctions, sont entrés dans l'esprit de leur
ncuvMurôie.
Ils sont les p!us ardents à poursuivre les co:tcoMs
aussi te c'i mélodieux s'attache-t-il aussi à leurs
pas. Et ces bravespoh'Mmeff sontobtigésd'employer,
pour disperser les railleurs, te jonc dont ils sont
munis comme insigne de leur dignité.
Un correspondant du .Pc~e?' Z~M/f! pcnt de
Vienne a ce journal:
Je suis a même de constater que rîntention im-
putée au gouvernement d'essayer la triade au lieu
du dua!iamu, en tant qu'à coté des groupes slavo-
atlemands e~hongrbis ta Galticie occuperait une
position fondée sar le droit pubiic égale à celte
des autres, n'existe q~edans le cerveau"de quelques
journalistespolonais.
Le télégraphe, qui nous avait fait connaî-
tre l'existence d'une nouvelle circulaire de
M. Ricason, nous en apporte aujourd'huiTa-
nalyse suivante:
H reste encore à résoudre la question romaine;
mais, après la convention de septembre, cette ques-
tion ne peut pas, ne doit pas être un motif d'agita-
tions. La souveraineté du pape est placée parla
convention dans les conditioas de toutes les autres
souverainetés. L'Uatie a promis à la France et à
l'Europe de ne pas s'interposer entre le pape et les
Romains, et de laisser s'accomplir Cftte dernière
expérience sarja vitalité d'une principauté ecclé-
siastique qui n'a rien d'analogue dans le ~monde
civilisé.
L'Italie doit maintenir sa promesse et attendre
derètncacitédu principe national l'immanquable
triomphe de ses droits. Toute agitation soulevée
retativémentà à la question romaine doit donc être
déconi-eillée, empêchée, réprimée. La double qua-
lité que possède le souverain-pontife fournit à quel-
.ques personnes le motif de confondre ia question
politique avec la question religieuse, etde troubler
les consciences timorées en taisant craindre que le
gouvernement italien veuiDe amoindrir l'indépen-
dance du chef spirituel de la ca!ho)icito.
Lt~ gouvernement du roi a démontré par tous ses
actes qu'il ne reconnaît pas d'autres règles que
cellë~ de la liberté et de la )égalité et qu'il ne veut t
ni privilégiés ni martyrs dans tes ministres de
quelque culte que ce soit. On doit, certes, au chef
de !â catholicité des garanties,aSnque,libreetin-
rdépendaht.it puisse exercer son minfstère spiri-
tuel, te.gouvernement du roi est, ptus que tout
!) La première fois que je ta vis, sa physio-
nomie douce, timide et sympathique, et !e con-
traste de sa beauté avec cette des autres pen-
sionnaires, me frappèrent beaucoup 'étrangère
comme moi .dans ce monde prësque'enfantin
qui aHait devenir son seul horizon, elle sem-
blait demander à tous ces jeunes visages autre
chose que la curiosité indiscrète et obstinée a-
vec iaqueUe on la considérait trop âgée pour
prendre part aux jeux do l'enfance, trop timide
pour franchir Je cercle des grandes demoisel-
les qui se moquaient de son accent ang~is,
elle restait, aux heures de récréation, solitaire
et pensive, regrettant sans doute sa brumeuse
patrie.
f Parmi les arts d'agréments que la soHici-
tude du docteur you]a!t que j'apprisse, la mu-
sique était cc~ui que j'étudiais avec !ep)us d'ar-
deur ma'voix s'était assoupiie et étendue, et
j'avais fait'de rapides progrès dans cet art-di-
vin qui fait taire la douleur et calme parfois les
plus sombres désespoirs. Mon professeur, vieil
~Allemand,que l'ardente activité du docteur à-
'vait su découvrir dans quetquecoih perdu delà
grande cité parisienne, joignait .à la science de
Mozart, de Beethoven et de Weber toute l'ins-
piration des grands maîtres italiens.
» Riche d'une petits rente do six cents fraccs
qu'il possédait et du prix des leçons qu'il me
donnait, cet artiste inconnu avait constamment
refusé, par dévoûment pour moi, qu'il appe-
lait sa Jenny Lind, les éiëves que le couvent
tui proposait. Son esprit voyageait toujours
dans les régions transcendantes de l'art et se
refusait descendre vers !es premiers éléments
de la musique.
s –Ma bonne mère, disait-il a la supérieure
chaque fois qu'elle l'invitait à prendredes é)c-
ves, dites à ces demoiselles que je n'ai ja-
mais su )a musique de contredanse et que je
suis trop vieux pour apprendre à apprendre.
s Cependant un jour, la supérieure m'ayant
priée a'intercédennoi-même auprès du vieux
savant en faveur de miss Diana Mortimer, dont
l'éducation musicale était déjà très développée,
j'exprimai ce désir a l'excelient homme, et, a
ma grande surprise, il consentit a accepter
miss Diana pour é)ève.
s Pourquoi donc, mon ban Soboop, lui de-
mandai-je, avez-vous toujours refusé à la su-
périeure la faveur que vous m'accordez si faci-
lement ?
-Vous désirez le savoir, ma chère de-
moiselle ?
autre, disposé a accorder toutes les garanties pos-~
sibtes pour sauvegarder )a))bert6ett'indépendance
du saiut-përe. persuadé qu'il est qu'on peut les ac-
corder sans léser aucunement les droits de la na-
tion.
Ne pouvant se soustraire aux conseils de
]a France qu'il déteste, M Ricasoli les de-
vance aun de pouvoir dire au gênerai Fleu-
ry.que; le gouvernement italien a pris l'ini-
tiative de toutes les concessions et de toutes
les garanties que l'envoyé de l'Empereur
vient demander. Peu importe que M. Rica-
soli mette plus ou moins de .mauvaise grâce
à s'exécuter~et qu'il assaisonne de plus ou
moins d'aigreur Ic.s in'strucfions qu'i! est
contraint d'adresser à ses agents; l'essen-
tiel est que Je gouvernement italien n'es-
saye point de se soustraire, à l'accomplisse-
ment des obligations que lui impose la con-
vention de septembre.
M. Ricasoli croyait avoir fait merveille en
permettant aux volontaires de Garibaldi de
conserver leurs fusils et leur équipement `
militairemoyennant l'abandon d'une somme
de 15 fr. sur la prime à Jaquellë~ils avaient
droit. I) croyait avoir ainsi armé la révolu-
tion et assuré ]a destruction de ceux de nos
compatriotes qui se sont consacrés à la dé-
fense de Rome. ïldoit lui en coûter d'écrire
aujourd'hui que toute agitation doit être
« déconseillée, empêchée, répriméB )); mais
il arrive souvent aux politiques les plus fins
de se trouver pris dans leurs propres pièges,
et la ruse de M. Ricasoli était trop grossière
pour n'être pas facilement déjouée.
Un correspondant de Florence, auquel nous
entendons du reste lasser toute la responsabi-
lité de ses assertions; écrit à la Con'MpoK(f
Apres Venise, Rome. L'emigration romaine s'est
convoquée par placards aux coins de rues. H s'agit
d'aSairesJmportantes. Le motif apparent est ùe
rendre compte de la réception faiie à Venise à lu
députation romaine mais l'affiche n'a pas cru de-
voit déguiser que l'on s'occuperait aossi de ques-
tioas politiques. On n'a pas besoin d'être initié a.
ce mystère pour )e deviner à t'approche du ~Sdë-'
cembre, jour de la sortie des Français du territoire
pontiCca!.
Le générât Fleury ~a arriver à Florence. Ce gé-
néral diplomate a pour mission d'étouffer chez nos
ministres 1 espoir d'atkr à Rome. De Florence, il
ira au Vatican ras-urer le pape. On prétend qu'il
demeurera à Rome, non pas comme ambassadeur,
mais dans une qualité mixte qui lui permettra de
prendre le commandement de. la légion d'Antibes
et des troupes pontificales dans le cas d'une sédi-
tion'qui voudrait proctamer l'atmexion romaine.
En d'autres termes, le général Ffeury repré-
senterait à Rome cette protection morale pro-
mise au Saint-Siège par Napoléon III.
.Le ~o~ms?!fo de Gênes assume qu'il est dé-.
sormais incontëstabt~que !es navires espagnols
arrivés depuis longtemps dans les eaux de Ci-
vita-Veechia y sont à la disposition exclusive,
de l'ex-roi de Napies et de sa famille. Ces na-
vires, dit-il, croiseront dans ces eaux jusqu'à
ce qu'il plaise a François II de s'embarquer.
Nous lisons dans le re~o, de Venise
Le général autrichien Hœnn! a eu. l'heureuse
idée d'accompagner, avec son aide de camp, le roi
jusqu'à la gare. Le roi, avant de partir, lui a donne
une poignée de main.
E. YIERNE. ï
PAmULÏËBES
K~e
F.!o;'ence, 16 noYembre.
Les négociations rela~ves au partage de la
dette pontiHcate setraÎBentpéniblemëDt; pour-
tant, malgré !ps dénéga'.ions de plusieurs jour-
naux, qui ont hâte de voir l'évacuation de Ro-
me au nombre des faits accompiis, j'ai la con-
viction que cette évacuation est subordonnée
au règlement définitif de ta dette pontiucale. Je
dis la conviction et non la certitude; mais tout
ce que je vois et tout ce que j'entends dire ici
me confirme~dans cette pensée.
Notre ministère comprend si bien cette si-
tuation,~qu'i[ vient~de faire au saint-siége quel-
ques concessions sur la question des arrérages.
:e–Beaucoup.. f.
)) –Eh bien) je vais vous le dire. Je crois que
vous avez au cœur quelque gros chagrin qu'une
amitié de votre âge saura peut-être dissiper. Là
sotituds est mauvaise pour les jeunes cerveaux,.
ma chère demoiselte, parce que généralement
cette solitude~ se peuple d'idées fausses qui fi-
nissent par germer et produisent dés/fruits
amera.Vous n'avez., je suppose; aucune antipa-
thie pourmiss Diana? `~
)) –Aucune, mon cher maître.
)) Afors faites-en votre amie.'Je suis con-
vaincu que cela plaira beaucoup au docteur
Bernard.
–Mais je vous assure que je. n'ai aucun
,chagrin.
)) Bien bien Je ne vous demande pas de
conSdence.Le vieux Schoop n'est point encore
aveugle, ma chère demoiseHeMartha, illitsans
tunettès et mange [ui-môme ses croûtes. Je sais
ce que je dis. Priez" qu'on fasse venir miss
DianaMortimer.
)) Cinq minutes après, la jeune Anglaisé était-
assise au piano et Schoop lui faisait exécuter
une sonate de Beethoven.
s Cela n'est pas irréprochable, dit le mu-
sicien lorsque ie morceau fut achevé mais il y
a de bonnes dispositions, et voici M'Martha
qui veut bien; pendant six mois, se charger de
les développer j'espère qu'après ce délai vous
serez en état de recevoir mes conseils.
a Etj[e vieux savant, enchanté du succès de
sa ruse, n'attendit même pas la réponse de miss
Mortimer il prit son chapeau et se sauva com-
me s'il eût craint que je ne voulusse me déga-
ger de la promesse qu'tL me faisait contracter.
)) –Que vous êtes bonne,mademoiselle, me
dit la jeune Anglaise des que nous nous trou-
vâmes seu!es vouiez-vous me permettre de
vous embrasser et de vous donner toute mon
amitié?
» Avec grand plaisir,ma chère Diana, !ui
répondis-je en l'embrassant.
o A partir de ce jour, la solitude disparut de
ma vie et les vifs rayons de cette doùceaoec-
tion réchauffèrent souvent mon coeur, et nrent
taire plus d'une fois les grandes douleurs qu'il
recelait. Cependant, jamais Diana Mortimer ne
co'naut la cause de ma tristesse c'était un se-
cret entre Dieu, mon cher përe et moi 1
AMAjmLAPOINT~.
~atut~ddema.
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 64.85%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 64.85%.
- Collections numériques similaires GRAPTUS GRAPTUS /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "GRAPTUS" or dc.contributor adj "GRAPTUS")IGNATIUS diaconus magnæ ecclesiæ CP IGNATIUS diaconus magnæ ecclesiæ CP /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "IGNATIUS diaconus magnæ ecclesiæ CP" or dc.contributor adj "IGNATIUS diaconus magnæ ecclesiæ CP") NICEPHORUS CP NICEPHORUS CP /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "NICEPHORUS CP" or dc.contributor adj "NICEPHORUS CP") THEODORUS Graptus THEODORUS Graptus /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "THEODORUS Graptus" or dc.contributor adj "THEODORUS Graptus")
- Auteurs similaires GRAPTUS GRAPTUS /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "GRAPTUS" or dc.contributor adj "GRAPTUS")IGNATIUS diaconus magnæ ecclesiæ CP IGNATIUS diaconus magnæ ecclesiæ CP /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "IGNATIUS diaconus magnæ ecclesiæ CP" or dc.contributor adj "IGNATIUS diaconus magnæ ecclesiæ CP") NICEPHORUS CP NICEPHORUS CP /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "NICEPHORUS CP" or dc.contributor adj "NICEPHORUS CP") THEODORUS Graptus THEODORUS Graptus /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "THEODORUS Graptus" or dc.contributor adj "THEODORUS Graptus")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/4
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k512073b/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k512073b/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k512073b/f1.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bpt6k512073b/f1.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k512073b
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k512073b
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bpt6k512073b/f1.image × Aide
Facebook
Twitter
Pinterest