Titre : La Presse
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1866-11-17
Contributeur : Girardin, Émile de (1806-1881). Directeur de publication
Contributeur : Laguerre, Georges (1858-1912). Directeur de publication
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Description : 17 novembre 1866 17 novembre 1866
Description : 1866/11/17. 1866/11/17.
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Grande collecte... Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail
Description : Collection numérique : La Grande Collecte Collection numérique : La Grande Collecte
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/12/2007
Samedi Y? novembr© M66
d ~'Ul~ ~C€pàrtea~enisy !y ïr.
BUREAUX D'ABONNEMENT, 123, RUE MÛSTMARTRE
Samedi Î7 novembre 1866
~'Í':(f
3 MOIS (Paris eldéparlemcnlJelaSeinc) 13^50
ANNONCES, 3| PL. DE LA BOURSE, ET 7, RUE CDQ-KÉRO*
Tout ce qui concerne l'Administration du JojBriîîtl doit,^trer,a'diéssié au.Gérant
31® Âjoiiê©
L'Administration se réserve le droit de modifier la rédaction des Annonces
̃ Les abonnés nouveaux recevront ce qui
a paru de la Chanteuse DES Rues (Martha
•a FieSe«se), roman, par M. Armand Lapointe.
PARIS, 1 6 NOVEMBRE 1 866
;r,:V:tE MOUVEMENT COOPÉRATIF
,/̃' II
.Dans la coopération, telle qu'elle vient
de se manifester, telle qu'elle se développe
au sein de la classe ouvrière, de manière à
pouvoir l'embrasser un jour tout entière, il
va deux choses un fait économique et un
lait social une application nouvelle du
principe de la liberté dé l'industrie et des
transactions, et une transformation presque
subite de l'élément jusqu'ici le plus réfrac-
taire.à l'ordre moral. C'est à la fois un déga-
gement de forces et une discipline, "tous les
deux, assez puissants pour changer, à un
montent donné, l'équilibre des influences et
par conséquent pour déplacer le centre de
gravité politique.
Est-ce un bien? est-ce un mal? Là n'est
"pas là question ce qui s'impose ne ss dis-
cute pas. Il faut admettre, d'ailleurs, à priori,
que tout ce qui réunit les hommes et groupe
•leurs intérêts est un bien, ^condition que l'in-
dépendance individuelle restera sauve, que
l'association ne deviendrapas la corporation
̃exclusive et qu'on ne nous ramènera pas
Surtout aux théories socialistes et aux pré-
VèntioHs; aveugles dé 1848. Notre société
à trop souffert de sa division en poussière
pour ne pas applaudir à toute tentative dans
le sens d'une plus grande cohésion. Or, il
faut reconnaître que les sociétés coopéra-
tives, prises dans leur ensemble, sont peut-
être l'effort le plus énergique et le plus pra-
/tigue qui ait été obtenu jusqu'ici de l'esprit
.derapprochement et d'union.
̃ Ges sociétés ont créé le ciment destiné à
-donner à chaque grain de poussière, au-
jourd'hui isolé et impuissant, sa double va-
leur individuelie et collective. Elles ont
"trpuyé des combinaisons de bien-être, de
multiplication de capitaux, d'éducation et
d'organisation morale qug la science si van-
tée.des hommes d'Etat n'aurait jamais ima-
-gioéës. Dans les pays où la législation
politique et commerciale n'opposait pas,
comme en France, des obstacles insurmon-
ikbïes^ux libres agglomérations, elles sont
privées .V'dës résultats sociaux qui sont
lajeendamnation de notre éternelle interven-
(jtioWd'e l'État et qur montrent la stérilité
du budget pour l'amélioration -des* classes
laborieuses. Voilà le fait social qu'il est bon
de faire ressortir ayant teut pour rassurer
.çeuxqu? seraient tentés de ne rvoir dans .la
coopération que l'organisation préparatoire
â'une jacquerie ouvrière,
i "Ainsi tout le système des « vereins » si
nombreux, installés dans las principales
villes de l'Allemagne, semble n'avoir pour
base que dechanger les habitudes et d'éle-
ver le. niveau moral et intellectuel des ou-
̃^riersjpardes cours publics, des conférences,
ides bibliothèques, qui occupent leurs réu-
nions du soir, les rattachent aux intérêts
supérieurs de la société et les- rendent di-
gnes de participer un jour à sa direction.
-Le même besoin d'instruction et de -mo-
ralité s'était manifesté en Angleterre
flès le début des premières associations, et
̃l'on peut dire que non-seulement 18 paupé-
risme a disparu des régions où la coopéra-
tion s'est acclimatée, mais que l'ignorance
et les mauvaises mœurs qu'elle engendre
ont rapidement cédé la place à un goût très
Vif pour les études spéciales et pour lesjoies
âe; la famille. Le fait seul de l'épargne
généralisée et rendue productive explique
' suite, dans les sentiments de l'ouvrier. Evi-
îlëinment ceux qui s'impesent ce prélève-
ment quotidien ou hebdomadaire, et qui ont
pris, goût k la propriété par le spectacle de
_sp,n,dëveloppement, ne comptent plus dans
FEUILLETON DE LA PBESSE
X>D 47 KOVEM3BE 1866
̃ '•̃ "'̃ ̃' -'«
̃^AjCHAlitEOSE .DES! BUES
̃ XXVÏ, ̃ ̃̃̃̃̃
» Depuis. que j'étais entrée en convalescence
le docteur avait repris- ses anciennes habitu-
des je na le voyais que 1s soir, après son dî-
ner. Ma première action, en revenant à ia vie,
àvaitéttt de lui parler de la vieille femme que
̃ma maladie avait dû plongerdans an extrême
dénÛHientetqui, sans nul doute, devait croire
èiun cruel abandon de ma part je me sentais
assez forte pour reprendre ma vielle et priai le
bon docteur de me laisser sortir.
v » Aux premiers' mots que je lui dis à ce su-
jet, l'excellent homme eut im sourireplein d'u-
ne malicieuse bonté.
» Je rois bien, me dit-il, que. je rie puis
ajourner plus longtemps les aveux que j'ai à
vous faire. Ecoutez-mei donc, ma chère filie; et
l(i, après ia'ayoir entendu, vous voulez retour-
ner/ à votre ancienne existenee, personne n'aura
le droit de vous retenir, car, au moment où
tous entriez dans cette maison, l'heure delà
liberté la plus absolue, de l'indépendance la
pVus complète, sonnait pour vous.
» J'ouvi'ais de grands yeux, mon cher Vaîen-
tin, mais j'étais ioinds comprendre toute la ya-
leur des paroles de notre vieil ami.
>> -Et ma compagne ? lui demandai-je.
:•-• » Cruelle enfant! voulez-vous donc m'obli-
gera eommencer mon récit par sa fin? Mais je
comprends votre inquiétude elle prend sa sour-
ce dans des sentiments si parfaits, qu'il y aurait
Vraiment delà cruauté à ne pas vous répondre
de suite." Eh bien cette femme avec laquelle
^roducîidB antorisée pourles journaux qui ent
iràttliiYec la Société'ctes Gensde lettre^.
(:~) ~< f
t u
la clientèle des ca3»are»y^èâJflJCés borgaes
et des bals de barrière. Cette seule considé-
ration nous paraît décisive en faveur de la
coopération. Ce qui moralise ne peut être
antisocial.
Même en France, où l'indiscipline est le
caractère saillant de la classe laborieuse,
nous voyons déjà cet esprit nouveau cir-
culer dans les veines populaires et yproduirê;
les plus heureux résultats. La Société indus-
trielle agricole de Bèauregard, établie à Vienne.
(Isère), et qui embrasse à la fois la produc-
tion, la consommation et le crédit, a réalisé
sous ce rapport, un véritable chef-d'œuvre
d'organisation familiale, où tout s'enchaîne
pour le bien-être des associés et leur santé
physique et morale. Plusieurs sociétés pa-
risiennes et départementales ont suivi cet
eiceinple. Celle des mégissiers de Paris
vient d'établir, à frais communs, des cours
du soir. Ce problème de renseignement uni-
versel, jusqu'ici sans solution, peut être ré-
solu ainsi, en dehors de l'intervention de
l'Etat, et surtout dans les seules conditions
où l'influence du père de famille soit sauve-
gardée. Il en sera de même de tous les pro-
blèmes, si controversés, du îogement, de
l'hygiène, du soin des enfants, de l'éduca-
tion des adultes, de l'instruction profession-
nelle et de bien d'autres, le jour où l'asso-
ciation sera libre en France comme elle l'est
en Angleterre et en Allemagne.
N'est-ce rien, d'ailleurs, que d'apprendre
à la classe ouvrière, par sa propre expé-
rience, la valeur des théories qu'elle avait
acceptées jusque là sans réflexion et qu'elle
voulait imposer en 1848 à la société en-
tière ? N:'est-ce rien que l'éducation prati-
que qui en résulte pour elle et qui lui fait
toucher du doigt l'injustice de ses préven-
tions contre le capital, l'aberratien de la
gratuité de l'intérêt, la .dignité, et l'uti-
lité du salaire, le néant delà force et des ré-
volutions pôur-l'améliorat'ion de son sort, la
solidarité intime qui relie non-seulement
toutes les classes, mais encore toutes ies
nations? Si l'extinction de la guerre et la
mise hors la loi de ses fauteurs doit
sortir un jour d'une révolte du sens mo-
ral universel, ce sera par la- coopération que'
s'accomplira ce progrès suprême. Les ou-
vriers ont été jusqu'ici les plus naïfs adora-
teurs aussi bien que les plus sottes victimes
de ce jeu sanglant des batailles. Le jour où
ils ne voudront plus être broyés par l'idole,
elle croulera.
Mais,/ on ne saurait trop le répéter, la
condition sine quâ non de cette rénovation
qui nous intéresse tous, c'est le fara da se.
C'est dans l'effort individuel que gît sa
vertu. "Tout ce qui ralentit cet effort
par l'appât d'un résultat plus facilement
obtenu, corrompt lé principe même da l'as-
sociation. Toute subvention de l'Etat ou
des pouvoirs publics est mutile et peut
avoir l'inconvénient, en aidant une société,
d'affaiblir chez vingt autres cette confiance
virile et cette résolution qui mènent au suc-
cès. Ôr, ce sont des hommes qu'il faut
former pour que la coopération produise
tous ses fruits. C'est là une vérité fondamen-
tale qu'on ne saurait perdre de vue. La coo-
pération ne demande ni faveur, ni privi-
lège. Elle n'a besoin que de liberté. C'est
parce qu'elle était le fruit de la liberté indi-
viduelle qu'elle a conquis sa place légitime
dans le monde ce n'est que par la liberté
légale qu'elle accomplira son œuvre so-
ciale. .̃"̃̃
Reste le fait économique, sur lequel nous
sommes obligés de faire des réserves sérieu
ces. Un deshommes qui sesontleplus occupés
dumouvement actuel, M. Léon Walras, l'au-
teur d'un livre très judicieux sur ce sujet "(4 ),
s'est inquiété de. savoir si les lois économi-
ques qui gouvernent le monde et qu'on ne
psut violer impunément, ne condamnaient
pas à l'impuissance les efforts tentés pour
généraliser l'association. M. Walras ne s'est
pas fait illusion sur la valeur du principe. 11
(1)les associations POPVLA.iRES.d~e consommation,'
de production et. de. crédit, par Léon. Walras, chez
Dentu, galerie d'Orléans.
veus habitiez, est retournée en Italie elle ha-
bite Naples et y vit de ses rentes.
•si En entendant ce langage, je crue être en-
core sous l'empire de 1» fièvre. Ma physionomie
prit une telle expression d'étonnement, que le
docteur, qui craignait pour moi une trop gran-
de tension de la pensée, s'empressa d'ajouter Il
» • Oui, des rentes que je lni ai faites.
» Je comprenais encore moins
ï ̃ Maintenant, reprit lé docteur, que vous
voilà débarràsssée^de la seule préoccupation
qui pouvait vous distraire de ce que j'ai à vous
apprendre, prêtez-moi toute votre attention.
» La première fois que je vous vis, ma chère
enfant, je n'éprouvai pour vous qu'une sympa-
thie très médiocre. Je dois même vous dire que
ce soir-là je plaisantai beaucoup mon jeune
ami Vaîentin de sa chevaleresque indignation.
Oser voife faire aujourd'hui un pareil aveu sans
crainte d'exciter votre haine, c'est vous prou-
ver combien j'apprécie votre cœur et vos gran-
des qualités. Trois jours ne s'étaient pas.écou-
lés sans que je fusse revenu à d'autres senti-
ments.
» J'avais vu dans voire regard une mélancolie
si prefoifite et si vraie, une fierté si digne, il y
avait dans toutes vos actions une naïveté si
complète mêlée à je. ne sais quelle étrange sé-
duction, que je sentis naître le plus vif intérêt
pour .vous. Cependant, comme la vieillesse est
toujours égoïste et avare de ses affections, je
voulus, avant de vous faire une grande place
dans mon cœur, savoir si je ne m'apprêtais
pas pour l'avenir de cruelles déceptions. Mon
premier soin fut donc de vous suivre et d'ap-
prendre où vous demeuriez.
» J'éprouvai une violente enviede dire au doc-
teur tout ce que je savais de ses démarches,
mais j'étais tellement anxieuse de connaître la
conclusion de son discours, que je n'osai l'in-
terrompre.
» J'appris bientôt, continua le vieillard, que
vous habitiez chez le Piémontais Zecchi, un as-
sez mauvais drôle qui m'était parfaitement
connu, mais cela ne suffisait pas je voulais au-
tre chose que de vagues renseignements. Je me
mis à exercer sur votre conduite; une active
surveillance à.partir du moment où vous arri-
viez au café où Valentin et moi nous nous trou-
vions tous les soirs, jusqu'à l'heure de votre
en a repoussé les exagérations comme. con-
traires à la nature des choses. Mais il a vu
dans quelques-unes de ses applications au
crédit et à la production la solution cherchée
depuis longtemps pour associer volontaire-
ment le capital et le travail et pour fu-
sionner les intérêts dont l'antagonisme a
toujours été une menace pour l'ordre pu-$
W«>G«9t là, en effet la fonction spé-
ciale de la coopération et c'est parla
qu'elle entre, comme un rouage nouveau,
dans l'organisme de la civilisation. Ne pas
le comprendre, serait fermer les yeux à la
lumière. Chercher une refonte sociale là où
il n'y a qu'une amélioration et un complé-
ment, nous conduirait bientôt aux plus dou-
loureuses déceptions.
La coopération n'est pas une panacée uni-
verselle. Elle ne doit ni supprimer la concur-
rence, ni changer les conditions normales de
l'industrie. Elle n'est elle-même, dans les so-
ciétés de consommation, qu'une concurrence
nouvelle qui aura peut-être pour effet de
moraliser le commerce,' et elle ne peut réus-
sir dans le domaine de la production qu'en
se soumettant à l'unité de direction qui vi-
vifie toutes les entreprises, humaines. Son
rôle positif et vraiment moralisateur, est
d'élever le travailleur à la propriété du ca-
pital par l'épargne. De là la supériorité
des sociétés de capitalisation et de cré-
dit sut toutes les autres. La coopération
appliquée à la consommation et à la produc-
tion exige des conditions particulières que
nousavons indiquées; le crédit par l'épar-
gne est de tous les temps et de- tous les
lieux. Il est d'ailleurs le générateur par ex-
cellence c'est grâce à lui que le capital peut
féconder toutes les initiatives. Nous lui de-
vrons peut-être un jour de voir se dégager
la responsabilité si lourde de l'Etat relati-
vement aux caisses d'épargne. Il offre d'ail-
leurs un moyen de fusion que toutes les
classes peuvent adopter. C'est l'honneur de
la coopération, fille légitime de la liberté, de
ne vouloir pas plus de frontières sociales
que de servitude individuelle.
Mais alors à quoi bon des lois spéciales
comme celle qui a été présentée l'année der-
nière ? A quoi bon définir et par conséquent
limiter les combinaisons d'un mouvement
qui ernbïassetoutes les améliorations dési-
rables du haut en bas de la société? Il n'y
a pas légalement de classe ouvrière, il n'y
a qu'une nation compacte qui réclame pour
tous ses membres la faculté de vivre. Ce
n'est donc pas un privilège qu'il faut
créer, c'est le droit commun qu'il faut é-
largir en proclamant pour la première
fois, la liberté absolue des conventions
faites de bonne foi et des associations com-
merciales, financières et industrielles, sous
la réserve des conditions de publicité et de
contrôle que.réelament tous les actes collec-
tifs. On a déjà cent fois signalé cette vérité
douloureuse que notre code de commerce
aurait, rendu impossibles en Angleterre èten
Allemagne, et les Equitables pionniers de
Rochdale, et les milliers de banques d'a-
vance, de sociétés de crédit, et d'institu-
tions qui ont régénéré un demi-million
d'ouvriers dans ces deux 'pays. Une législa-
tion qui aboutit à de tels résultats doit dis-
paraître. Les lois ne sont pas faites pour
empêcher le bien et pour parquer la société
dans un cadre de convention. Le mouve-
ment coopératif offre au gouvernement, dont
la bonne volonté n'est pas douteuse, un ar-
gument irrésistible pour triompher de pré-
ventions surannées et pour relâcher les en-
traves légales quiparalysent également tou-
tes les classes. Espérons que cette occasion
ne sera pas perdue..
FÉLIX BELLY.
Le télégraphe nous a apporté hier une
nouvelle grave ̃ •
New-York, mardi 13 Eorembre;
Les autorités fédérales ont arrêté Grtega.
Si cette dépêche est exacte, le: gouverne-
ment américain prendrait ouvertement parti
pourJuarez. E. Bauer.
rentrée dans la maison de Zecchi. je ne. vous
perdais pas de vue un seul instant.
» Il vous semblera peut- être -que cette espèce
d'inquisition était une offense pour vous; mais
quand je vous, aurai appris le but qui m'encou-
rageait dans cette voie, j'espère que vous y
trouverez une excuse suffisante. Ma surveillan-
ce dura deux mois environ, et tout ce que je
vis ne put que m'encouragera exécuter le pro-
jet que j'avais conçu. Il me restait à. interroger
Zecchi, c'est ce que je m'empressai- de faire.
Tout autre que moi l'eût "difficilement' fait
parler; mais il était mon obligé; il pouvait en-
core avoir besoin de mes services, et l'intérêt
lui délia la langue.
» J'appris de Zecchi votre conduite si géné-
reuse et si digne-envers une misérable créatu-
re qui ne méritait que la haine et l'abandon; il
avait su' gagner la confiance de cette femme et
avait appris d'elle tous les détails de l'infâme
action qui vous avait mise en sa possession; il
connaissait aussi le lieu de votre naissance et
le nom de votre père.
» Eh quoi m'écriai-je tout émue, je pour-
rais encore retrouver une famille, connaître
mon père, recevoir les baisers et les caresses
d'une mère!
» Hélas ma chère Marlha, me répondit le
docteur, votre père et votre mère sont morts de-
puis plus de dix années il ne vous reste'au-
jourd'hui qu'un frère et quelques" parents
éloignés. J'ai écrit à ce frère, mais la
crainte d'avoir à partager avec vous l'héri-
tage paternel lui a fermé le cœur, et je ne veux
pas vous' affliger par la lecture de sa lettre. Je
crois vous connaître assez pour savoir que ce
n'est pas à l'aide de la légalité, que vous voulez
reconquérir le bien et les tendresses qui vous
sont dûs.
» Merci, monsieur, dis-je au bon vieillard,
et d'amères larmes coulèrent de mes yeux.
» Le docteur reprit
» Ainsi repoussée du seul parent auquel
le devoir, sinon l'affection, -faisait une loi de
vous tendre les bras, vous alliez, comme par le
passé, vous trouver, seule au monde à un âge
où, sans famille, sans protection, sans appui, la
vie n'offre que des'écueils et des dangers Cette
situation m'intéressa encore davantage à vous,
et je. pris la résolution de vous donner tout ce
qui vous faisait si cruellement défaut famille,
.T
BÉPfiGHES ÊLECTRIPES
̃̃ Prusse.
BerlinjlS novembre.
à±î& Gazette de r Allemagne du Nord dit, àpropos
rç^Ta nouvelle donnée hier par la Gazette de Spe-
ner
« L'amnistie a été complétement exécutée en ce qui
regarde les ex- légionnaires "hongrois, et aucune ré-
clamation n'est parvenue à ce sujet Berlin; mais
iffest évident que cette amnistie n'implique pas la
libération du service militaire pour ceux qui n'ont
pas encore fini leur temps.
«Le gouvernement autrichien a usé d'un bon pro-
cédé vis-à-vis dés légionnaires hongrois en ayant
soin de les incorporer dans des régiments hon-
grois. »
La même, feuille dit que la Gazette constitution-
nelle du Nord, V Indépendance ont eu tort d'attri-
'buer l'article sur le Luxembourg à la Correspon-
dance provinciale. Cet article a paru dans une cor-
respondance lithographiée particulière au sujet de
laquelle le gouvernement ne prend aucune respon-
sabilité.
Isaïïe.
Florence, 16 novembre.
La Nazicne déclare dénué de fondement le bruit
que l'Angleterre aurait offert au pape un asile à
Malte. L'Angleterre a, au contraire, engagé Pie IX
à ne pas quitter Rome.
Le roi Victor-Emmanuel a visité. hier Bellune et
Trévise.
5~e~~£~aa~
Bruxelles, 15 novembre.
Le Sénat a adopté le projet d'adresse.
~arîie~a4 a
Portugal ̃'̃
Lisbonne, 15 novembre.
(Dépêches de source paraguayenne)
On mande de Montevideo « Le désastre de Curu-
païty a amené une scission complète, entre les chefs
de la triple alliance. Le général Florès, chef d'a-
vant-garde, est à Montevideo depuis le 29 septem-
bre. Le commissaire impérial, M. Octaviano d'Al-
meida Rosa, a quitté le théâtre de la guerre et se
rend à Rio- Janeiro sans, toucher à Buenos-Ayres;
le généralissime Mitre a évacué Curuzu et s'est
rendu à Tuyuty avec le reste de son armée, sans
avoir accepté le concours des transports brésiliens
que l'amiral Tamandaré lui avait offerts. L'escadre
brésilienne est àGuruzu; elle n'a tenté aucune
nouvelle opération.» »
Saxe.
Dresde, 15 novembre.
L'ouverture des Chambres a eu lieu aujourd'hui.
Dans son discours du Trône, le roi insiste sur ce
point que l'honneur de la Saxe reste intact sous
tous les rapports. Il fait relogé de là bravoure de
l'armée, de la fidélité inébranlable du peuple saxon.
Il promet de l'aire preuve de la même fidélité â la
Confédération du Nord sous la direction delaPrus-
se qu'à l'ancienne Confédération. La tâche commu-
ne consiste à aller au devant de ta nouvelle situa-
tion a vpc courage, franchise et loyauté, à ne pas
craindre les sacrifices pour arriver à un état de
choses favorable.
Le discours promet une nouvelle loi sur l'obliga-
tion du service militaire, en rapport avec les insti-
tutions éprouvées de la Prusse, la présentation du
traité de paix, de la loi électorale pour le Parle-
ment du Nord, de là loi sur l'établissement du ju-
ry. Il annonce des modifications à la_ Constitution
et à la législation électorale, aussitôt que l'organi-
sation de la Confédération du Nord. sera présentée.
Le Journal de Dresde annonce que le ministre de
Saxe à Londres prend ua congé illimité et que,
conformément aux stipulations du traité de paix,
l'ambassadeur de Prusse esl chargé des affaires de
la Saxe en Angleterre. ̃̃' '̃̃:̃̃̃
ËStissie '1
Nericha-Newdianslc(Sibéiie), 10 novembre.
Le télégraphe russo-américain sera terminé au
mois de juillet prochain, jusqu'à Nicolaje-\vsk avant
l'achèvement de la partie américaine. La longueur
des fils posés vers l'est est de 785 werstesr
^Turquie
Marseille, 15 novembre.
Les lettres de Constantinople du 7 confirment la
nouvelle que le sultan a ordonné au, prince Musta-
pha:Pacba, frère du /vice-roi d'Egypte, de rentrer à
Constantinople.
"On mande d'Athènes, à la date du 8 novembre
sLes troupes ottomanes concentrées en Epire et en
Thessalie s'élèvent à 30, 000 hommes. Cent ̃ cin-
protection et appui. J'allai trouver là vieille
femme qui vous avait faite orpheline, et. aidé
des renseignements que m'avait fourni le Pié-
montais, je la menaçai de Iadédoncër à la jus-
tice et de la faire arrêter à l'instant même.
» Cette intimidation eût probablement été
infructueuse si je n'y eusse joint la promesse
d'une pension viagère de six cents francs, et le
payement de son voyage à Naples pour le cas
où elle consentirait a partir, le jour Bfiême; grâ-
ce à ce moyen, j'obtins une déclaration authen-
tique établissant votre état et le rapt qui vous
avait soustraite à votre famille. À l'heure mê-
me du départ de Yàlentin, -^départ que j'igno-,
rais encore, votre ancienne compagne. était
sur la route d'Italie au moment de Fadieu cfue
vous faisait notre ami, je vous apportais la li-
berté, et lorsque je vous recevais évanouiedans
mes bras, vous tombiez dans les bras d'un père!
*»
xxvii
» II me serait impossible,' mon cher bien-
aimé, de t'exprimer toutes les sensations que
faisaient naître en moi les dernières paroles du
docteur le bonheur qui m'arrivait était si im-
prévu, si grand, si en dehors de toutes les pré-
visions possibles, mais, en même temps, il ré-
pondait si bien à mes -secrètes aspirations, aux
espérances qui couvaient innommées dans mon
cœur, que, me jettant dans ses bras, je ne pus
trouver que des larmes pour lui exprimer ma
reconnaissance.
»–. Je ne vous ai pas encore tout dit, mon en-
fant, car il faut que vous sachiez bien que mon
affection pour vous n'est pas pure de tout égoïs-
me, Comme vous, je n'ai connu ni mon père ni
ma mère, ni ces prévoyantes tendresses de la
famille qui aident aux premiers pas de l'enfan-
ce, et ôtent au jeune homme, lors de son début
dans, la vie, les ronces et les cailloux du che-
min. Un jour, j'appris que ma naissance avait
été une cause de deuil et de désespoir, et que
je n'avais à espérer, sur la terre, d'amitiés et
d'appuis que ceux que. je saurais m'y créer.
Enfant, j'ai vécu dans l'abandon et la solitude
jeune homme, l'étude a été mon seul compa-
gnon et la France mon -seul amour homme
mûr, la science et un peu de bien que j'ai pu
faire, ont'été mes seules joies et mes seules
quante volontaires smyrmotcs, se rendant claut
l'île de Crète, ont été retenus par le gouvernemenl
grec et envoyés à Syra. Les éruptions .volcaniques
augmentent sur1 le littoral de Santorin. »
i {Agence Havas-Bullier.)
(Voir plus loin les dernières dépêches.)
maffia.
.OffiOBSQÏÏBlPOLfflOUr
On lit dans le bulletin du Moniteur
La santé du comte de Bismark est eniièrement
rétablie. Le président du conseil est attendu à Ber-
lin dans les premiers jours de la semaine pro-
chaine, et son intention est de reprendre immédia-
tement la direction des affaires.
La seconde partie de cette nouvelle nous
a déjà été communiquée par la télégraphie
mais les premières lignes rectifient ce qu'un
certain nombre de journaux allemands per-
sistaient à dire au sujet de l'état de santé de
M." de Bismark. '>
Nous lisons dans l'International, sous la
rubrique de Berlin
Un démenti officiel vient d'être donné à Berlin à
la nouvelle répandue par là Gazette de Alagdebourg
d^une entrevue prochaine entre le roi de Prusse et
l'Empereur Napoléon.. ̃.
Les populations germaniques commen-
cent à se préoccuper des élections qui vont
avoir lieu pour le Parlement allemand.
Elles y attachent d'autant plus d'importance
que ces élections, au lieu d'être à deux de-
grés comme pour le Parlement prussien,
seront directes -et seront l'œuvre du suffra-
ge universel. Nous trouvons dans la Gazette
d'-Elberfield la circulaire d'un comité qui
s'intitule progressiste. Nous en. reprodui-
sons les principaux passages
Le gouvernement prussien n'a pas pu réaliser à
lui seul le droit légitime de toute la nation à l'unité.
Il a borné sa tâche à établir la Confédération du
Nord et. à créer pour celle-ci un parlement. Ce sera
maintenant au peuple à donner, au moyen de ce
parlement, à cette Confédération une forme telle
qu'elle puisse bientôt être élargie et former l'Etat
oemmun de toute la nation allemande.
Pour cela, il faut, d'un côté, que de véritables
pouvoirs gouvernementaux soient conférés à la cou-
ronne de Prusse en ce qui concerne les intérêts
diplomatiques et miliiaires, douaniers et commer-
ciaux d'un autre, que le Parlement possède des
attributions décisives sur le budget efla législation
de la nouvelle Confédération, que le peuple soit as-
suré de droits politiques allemands communs, et
de l'administration par lui-même dans toutes les
affaires qui ne sont pas communes.
En invitant tous ceux qui parlàgent nos senti-
ments à s'occuper des à présent des préparatifs dçs
élections- parce qu'ils sont longs et pénibles, nous
lé~ prions de fondéi des à présant partoùt; .èt no-!
les prions 'de -fonder des à présent partout, et no-
tamment dans chaque sous-préfecture de Prusse et
dans les circonscriptions analogues des autres Etats
du Nord,- des comités électoraux, et aussitôt que
cela sera fait, de nous en donner connaissance.
Nous, de notre côté, nous serons prêts à assister
ces comités de nos actes et de nos conseils chaque
fois qu'ils le désireront. Pour nous acquitter des
affaires dont- nous nous sommes chargés,- nous a-
vons choisi une commission directrice. Elle se com-
pose de MM.Lœuwe-Caïbe* président; F. Duncker-
vice-président Schrœder, Parisius, Langerhaus e,
RuEga. M. Parisius est chargé de la çorre'sp'qndan-l
ce, et. c'est à lui que devront être adressées toutes
les communications pour le comité.
Deux choses sont à remarquer dans ce
document. C'est-, en premier lieu, l'accent
de conviction ave lequel on y parle de l'ab-
sorption de l'Allemagne dans la Prusse.
C'est ensuite la sécurité avec laquelle le co-
mitôprpgressiste provoque la formation de
comités auxiliaires dans toutes les provin-
ces et se met d'avancé en relations publi-
ques avec eux. Sous ce rapport, il est in-
contestable que les institutions prussiennes
sont plus libérales que les nôtres.
Une correspondance adressée de Hanovre
au journal la France rend compte des rixes
qui éclatent chaque jour entre des bourgeois
ou des paysans hanovriens et les soldats
prussiens.
Nos lecteurs verront par ce récit combien
M. de Bismark avait raison de prévoir la ré-
sistance de la génération actuel'e contre
l'annexion. Cette résistance part d'un senti-
ment si irrité qu'elle peut finir par se mani-
consolations vieillard, je n'ai pas voulu mou-
rir sans laisser derrière moi un regret, un sou-
venir ami!
» Devenu riche par la mort d'un homme qui
ne me donnait une preuve de sa tendresse qu'à
sa dernière-heure, je ne veux pas que ces ri-
chesses passent aux mains d'êtres indifférents!
» Voilà pourquoi, ma chère Martha, j'ai ré-
solu, en vous voyant si jeune, si belle, si bien
douée par la nature des plus rares qualités et
en même temps si- abandonnée, de" vous adop-
ter pour ma fille, et d'avoir, aux derniers jours
de ma vie en vous unissant à Vaîentin qui vous
aime, ce qui a manqué à son aurore et. son
milieu une famille. e,t des enfants à mon
foyer
» Vous voyez, chère petite, que j'ai plus. à
gagner que vous à une action que vous appel-
lerez sans doute, un bienfait, et qui n'est, en
"réalité, de ma part qu'un acte d'égoïsme.
̃ ̃̃ » Maintenant, ma fille, donnez-moi votre
jolie main blanche, en signe d'acquiescement,
embrassez-moi encore une fois, aimez-moi un
.peu et tout sera dit sur ce sujet.
»– Et comment ne vous aimerais-je pas,cher
bon père? m'écriais-je avec émotion et en l'em-
brassant, vous qui apportez le bonheur et tous
les espoirs dans le cœur d'une pauvre orphe-
line Vous qui résumez, avec mon cher Vaîen-
tin, toutes mes. joies et toutes mes affections! 1
Ce n'est pas de la reconnaissance que je vous
dois, c'est la vie, car c'est à partir seulement
d'aujourd'hui que je commence à vivre.
»__ Merci, chère enfant, me répondit le vieil-
lard en essayant de cacher une larme qui rou-
lait sur sa joue, mon cœur ge réchauffe et bat
plus vite aux expressions de ta tendresse, et
mon œil, sec depuis bien des années, trouve
encore une larme à tes accents. Allons, ajou-
ta-t-il gaîment, rétablissez-vous promptement,
ma belle demoiselle, car il faut rattraper le
temps perdu et songer, à votre éducation je
veux que vous deveniez une femme accomplie.
Dans six mois, vous vous nommerez Martha
Bernard et vous aurez une dot de trois cent mille
francs, ce qui ne gâte rien à la beauté d'une
jeune fille et dans deux ans, oui, ma foi, dans
deux ans, car je suis pressé, moi, vous porte-
rez le nom de Vaîentin Belz,un joli nom, hein?
» Ah bon père, lui dis-je, que je vous ai-
me mais lui, voudra-t-il de moi ?
f es ter d'une manière plus générale et plus,
dangereuse peur le nouveau pouvoir /$̃̃'
Malgré tons les efforts que font les autorités ©-
novriennes pour calmer l'effervescence des èspips.
et prévenir des rixes et des collisions qui 'pouls-
.raient finir par amener l'état de siège dans la éàr'j 1
pitale, il y a eu, lors de la dernière foire, des i'rehJ%
contres sanglantes entre des citoyens hànôvrieps
et des soldats prussiens. Deux de ces derniers
aj ànt si fflé l'air national hanovrien exécuté par ïïh
orchestre en plein vent, quelques bourgeois lès en-
gagèrent à se taire. Les soldats sifflèrent déplus
belle. Ils furent immédiatement terrassés". D'autres
-Prussiens étant venus à leur secours, la mêlée de-
vint générale, en dépit de l'intervention de la po-
lice et de la gendarmerie hanoyriennes. Une pa-
trouille prussienne fut accueillie par. une grêle de
.pierres et de projectiles de toute espèce, et dut al-
ler chercher du renfort à la prochaine caserne. On
fut obligé de faire avancer une compagnie entière
pour rétablir l'ordre.
Il a été opéré soixante arrestations. Le nombre
des Prussiens blessés s'élève à qùaran!e-cinq; ce-
lui des Hanovriens n'est point connu, parce que les
bourgeois ont eu le temps de faire transporter
leurs compatriotes blessés dans des maisons voisi-
nes.
Jusqu'ici les militaires prussiens, ont l'ordre de
ne pas se servir de leurs armes à feu. Le gouver-
neur général craint qu'en mettant en usage des
moyens de répression trop énergiques, il ne fasse
qu'accroître la résistance. D'ailleurs, à la moindre
querelle, ses soldats ne sont que trop portés à fai-
re usage de leurs armes -blanches. Le nombre des
Hanovriens victimes de leurs actes de brutalité
dans des occasions précédentes, s'élève déjà à dix,
dont la plupart sont morts, tandis que' les autres se
trouvent dans un état désespéré.
C'étaient des citoyens très inoffensifs, des pères
de famille, qui, sans aucune provocation de leur
part, ont été attaqués sur la voie publique. Les
journaux ont dû annoncer officieusement que les
coupables, que Topa a voulu faire passer pour ivres,
avaient été envoyés à la forteresse mais des per-
sonnes bien informées m'assurent qu'on s'est T>orné
à les transférer dans d'autres régiments, leurs
chefs n'osant pas les punirpour ne pas exciter le
mécontentement de leurs camarades.
Vous comprenez que de tels faits ne sont pas de
nature à faire aimer à^ Hanovre l'administration
prussienne. ̃ • •
La Correspondance générale publie la note
suivante
Nous sommes à même de compléter nos infor-
mations d'hier en affirmant que la meilleure intel-
ligence n'a pas cessé de régner entre l'ambassa-
deur d'Autriche à Paris et S. Exe. M. le marquis
de Moustier..
La Gaselte officielle de Vienne annonce que
S. M. l'empereur a chargé le baron de Beust de
la conduite des affaires du ministère de la mai-
son impériale, et a décidé qu'il porterait le titre
de ministre de la maison impériale et des affai-
res étrangères. _̃̃̃•̃̃
Nous lisons dans la Correspondance géné-
rale ̃
Plusieurs journaux ont reproduit la nouvelle
donnée par la Gazette de la Croix, suivant laquelle
la réforme de l'armée projetée par le gouverne-
ment autrichien serait l'œuvre de l'ex-ministré de
la guerre de la Saxe, de Rabenhorst, et d'après la-
quelle celui-ci entrerait dans le service militaire
de l'Autriche pour exécuter celte réforme. Nous ap-
prenons de bonne part que cette nouvelle est en-
tièrement dénuée de fondement..
On se préoccupe beaucoup, depuis quel-
ques jours, du véritable caractère de la mis-
sion que le général Fieury va remplir à
Florence, à la veille de l'échéance de la
convention de septembre. Le NQrd croit
pouvoir donner sur ce point les informa-
tions que voici
Il est certain que le but principal de la ifiissiôn
du général Fieury à Florence est, en annonçaut;au
gouvernement italien d'une manière [fréciseet offi-
cielle l'époque très prochaine de notre départ de
Rome, d'en obtenir en retour, de .la bouche même
du roi, une nouvelle et dernière assurance que l'I-
talie restera fidèle aux engagements souscrits par
elle dans la convention du 15 septembre; et il n'y
a aucun doute que Victor-Emmanuel n'hésitera pas
à confirmer sur ce point ses promesses antérieu-
res.
Mais ce point. n'est pas le seul que se propose la
mission du général Fieury; il en est un autre non
moins important, à coup- sùr, et plus nouveau. Il
ne s'agit plus, bien entendu, du règlement de la
dette pontificale, qui certes ne sera pas oubliée dans
cette mission, mais d'un règlement militaire à in-
tervenir entre Rome et l'Italie sur la base du règle-'
ment de même nature intervenu dernièrement en-
tre la Saxe et la, Prusse; dé telle sorte que le saint-
père, souverain et maître chez lui, y serait gardé
et servi par des troupes" italiennes, commandées par
des chefsjtaliens, faisant partie des cadres de l'àr-
mée italienne et ressortissant au gouvernement de
Florence.' ̃: • •̃̃ ̃ ̃
» Peste il faudrait qu'il fût biendifficHé
» Mais s'il ne revenait pas?
» Ne vas-tu pas croire, à présent, qu'il va
rester touife sa vie en Bretagne ? Retiens bien
ceci, mon enfant, il n'y a qu'une ville au mon-
de pour les artistes, et cette ville, c'est Paris 1
» Nous reverrons Valentin avant l'hiver, je te
le promets. Dépêche-toi donc de devenir sa-
vante, afin de lui causer une douce surprise
lorsqu'à la place de la petite chanteuse des
rues, il retrouvera une jeune' fille parfaite-
ment élevée. ̃"̃'̃-
i» -S'il en est ainsi, emmenez-moi de suite
dans ce pensionnat dont vous m'avez parlé1; je o
vous promets de faire l'impossible.
»– Je l'espère bien. À ton âge et avec l'amour
au cœur, une femme fait des prodiges mais
attendons encore quelques jours. V -•̃"
» Et là-dessus, le docteur me quitta en se
frottant joyeusement les mains. i» •̃'̃;
En écoutant cette partie du récit de Màrtha
mon admiration pour la conduite de mon vieil
ami n'avait d'égale que la profonde amertume
de mes regrets: Ainsi, tandis que toutes les fé-
licités, toutes les joies, toutes les ivressesde la
vie se préparaient pour moi, misérable insen-
sé. je m'enfuyais, en quête de je ne sais auelle
chimère de l'art, l'ombre de l'ombre, oublieux
des nobles cœurs, des grandes amitiés que la
Providence plaçait si généreusement dans ma
vie ̃
Martha ino. contemplait silencieusement; il
semblait qu'un fluide merveilleux l'eût mise en
communication avec ma pensée, car. elle me
dit .•
Et qu'importe le passé, puisque nos. re-
grets ne peuvent le faire revivre 1
Ame grande et généreuse, cœur tout amour
et dévoûment, ne connaissant de la passion que
ses aspirations les plus nobles, Martha ne vou-
lait même pas que j'eusse un reproche à me
faire et tentait d'effacer, par ses paroles, le sou-
venir des années qui s'étaient écoulées, pour
elle, dans les larmes et l'attente stérile, el pour
moi, dans l'oubli et ^indifférence!^
ARa*HD LAPOINTE,
[La suite à lundi.) > ̃
d ~'Ul~ ~C€pàrtea~enisy !y ïr.
BUREAUX D'ABONNEMENT, 123, RUE MÛSTMARTRE
Samedi Î7 novembre 1866
~'Í':(f
3 MOIS (Paris eldéparlemcnlJelaSeinc) 13^50
ANNONCES, 3| PL. DE LA BOURSE, ET 7, RUE CDQ-KÉRO*
Tout ce qui concerne l'Administration du JojBriîîtl doit,^trer,a'diéssié au.Gérant
31® Âjoiiê©
L'Administration se réserve le droit de modifier la rédaction des Annonces
̃ Les abonnés nouveaux recevront ce qui
a paru de la Chanteuse DES Rues (Martha
•a FieSe«se), roman, par M. Armand Lapointe.
PARIS, 1 6 NOVEMBRE 1 866
;r,:V:tE MOUVEMENT COOPÉRATIF
,/̃' II
.Dans la coopération, telle qu'elle vient
de se manifester, telle qu'elle se développe
au sein de la classe ouvrière, de manière à
pouvoir l'embrasser un jour tout entière, il
va deux choses un fait économique et un
lait social une application nouvelle du
principe de la liberté dé l'industrie et des
transactions, et une transformation presque
subite de l'élément jusqu'ici le plus réfrac-
taire.à l'ordre moral. C'est à la fois un déga-
gement de forces et une discipline, "tous les
deux, assez puissants pour changer, à un
montent donné, l'équilibre des influences et
par conséquent pour déplacer le centre de
gravité politique.
Est-ce un bien? est-ce un mal? Là n'est
"pas là question ce qui s'impose ne ss dis-
cute pas. Il faut admettre, d'ailleurs, à priori,
que tout ce qui réunit les hommes et groupe
•leurs intérêts est un bien, ^condition que l'in-
dépendance individuelle restera sauve, que
l'association ne deviendrapas la corporation
̃exclusive et qu'on ne nous ramènera pas
Surtout aux théories socialistes et aux pré-
VèntioHs; aveugles dé 1848. Notre société
à trop souffert de sa division en poussière
pour ne pas applaudir à toute tentative dans
le sens d'une plus grande cohésion. Or, il
faut reconnaître que les sociétés coopéra-
tives, prises dans leur ensemble, sont peut-
être l'effort le plus énergique et le plus pra-
/tigue qui ait été obtenu jusqu'ici de l'esprit
.derapprochement et d'union.
̃ Ges sociétés ont créé le ciment destiné à
-donner à chaque grain de poussière, au-
jourd'hui isolé et impuissant, sa double va-
leur individuelie et collective. Elles ont
"trpuyé des combinaisons de bien-être, de
multiplication de capitaux, d'éducation et
d'organisation morale qug la science si van-
tée.des hommes d'Etat n'aurait jamais ima-
-gioéës. Dans les pays où la législation
politique et commerciale n'opposait pas,
comme en France, des obstacles insurmon-
ikbïes^ux libres agglomérations, elles sont
privées .V'dës résultats sociaux qui sont
lajeendamnation de notre éternelle interven-
(jtioWd'e l'État et qur montrent la stérilité
du budget pour l'amélioration -des* classes
laborieuses. Voilà le fait social qu'il est bon
de faire ressortir ayant teut pour rassurer
.çeuxqu? seraient tentés de ne rvoir dans .la
coopération que l'organisation préparatoire
â'une jacquerie ouvrière,
i "Ainsi tout le système des « vereins » si
nombreux, installés dans las principales
villes de l'Allemagne, semble n'avoir pour
base que dechanger les habitudes et d'éle-
ver le. niveau moral et intellectuel des ou-
̃^riersjpardes cours publics, des conférences,
ides bibliothèques, qui occupent leurs réu-
nions du soir, les rattachent aux intérêts
supérieurs de la société et les- rendent di-
gnes de participer un jour à sa direction.
-Le même besoin d'instruction et de -mo-
ralité s'était manifesté en Angleterre
flès le début des premières associations, et
̃l'on peut dire que non-seulement 18 paupé-
risme a disparu des régions où la coopéra-
tion s'est acclimatée, mais que l'ignorance
et les mauvaises mœurs qu'elle engendre
ont rapidement cédé la place à un goût très
Vif pour les études spéciales et pour lesjoies
âe; la famille. Le fait seul de l'épargne
généralisée et rendue productive explique
'
îlëinment ceux qui s'impesent ce prélève-
ment quotidien ou hebdomadaire, et qui ont
pris, goût k la propriété par le spectacle de
_sp,n,dëveloppement, ne comptent plus dans
FEUILLETON DE LA PBESSE
X>D 47 KOVEM3BE 1866
̃ '•̃ "'̃ ̃' -'«
̃^AjCHAlitEOSE .DES! BUES
̃ XXVÏ, ̃ ̃̃̃̃̃
» Depuis. que j'étais entrée en convalescence
le docteur avait repris- ses anciennes habitu-
des je na le voyais que 1s soir, après son dî-
ner. Ma première action, en revenant à ia vie,
àvaitéttt de lui parler de la vieille femme que
̃ma maladie avait dû plongerdans an extrême
dénÛHientetqui, sans nul doute, devait croire
èiun cruel abandon de ma part je me sentais
assez forte pour reprendre ma vielle et priai le
bon docteur de me laisser sortir.
v » Aux premiers' mots que je lui dis à ce su-
jet, l'excellent homme eut im sourireplein d'u-
ne malicieuse bonté.
» Je rois bien, me dit-il, que. je rie puis
ajourner plus longtemps les aveux que j'ai à
vous faire. Ecoutez-mei donc, ma chère filie; et
l(i, après ia'ayoir entendu, vous voulez retour-
ner/ à votre ancienne existenee, personne n'aura
le droit de vous retenir, car, au moment où
tous entriez dans cette maison, l'heure delà
liberté la plus absolue, de l'indépendance la
pVus complète, sonnait pour vous.
» J'ouvi'ais de grands yeux, mon cher Vaîen-
tin, mais j'étais ioinds comprendre toute la ya-
leur des paroles de notre vieil ami.
>> -Et ma compagne ? lui demandai-je.
:•-• » Cruelle enfant! voulez-vous donc m'obli-
gera eommencer mon récit par sa fin? Mais je
comprends votre inquiétude elle prend sa sour-
ce dans des sentiments si parfaits, qu'il y aurait
Vraiment delà cruauté à ne pas vous répondre
de suite." Eh bien cette femme avec laquelle
^roducîidB antorisée pourles journaux qui ent
iràttliiYec la Société'ctes Gensde lettre^.
(:~) ~< f
t u
la clientèle des ca3»are»y^èâJflJCés borgaes
et des bals de barrière. Cette seule considé-
ration nous paraît décisive en faveur de la
coopération. Ce qui moralise ne peut être
antisocial.
Même en France, où l'indiscipline est le
caractère saillant de la classe laborieuse,
nous voyons déjà cet esprit nouveau cir-
culer dans les veines populaires et yproduirê;
les plus heureux résultats. La Société indus-
trielle agricole de Bèauregard, établie à Vienne.
(Isère), et qui embrasse à la fois la produc-
tion, la consommation et le crédit, a réalisé
sous ce rapport, un véritable chef-d'œuvre
d'organisation familiale, où tout s'enchaîne
pour le bien-être des associés et leur santé
physique et morale. Plusieurs sociétés pa-
risiennes et départementales ont suivi cet
eiceinple. Celle des mégissiers de Paris
vient d'établir, à frais communs, des cours
du soir. Ce problème de renseignement uni-
versel, jusqu'ici sans solution, peut être ré-
solu ainsi, en dehors de l'intervention de
l'Etat, et surtout dans les seules conditions
où l'influence du père de famille soit sauve-
gardée. Il en sera de même de tous les pro-
blèmes, si controversés, du îogement, de
l'hygiène, du soin des enfants, de l'éduca-
tion des adultes, de l'instruction profession-
nelle et de bien d'autres, le jour où l'asso-
ciation sera libre en France comme elle l'est
en Angleterre et en Allemagne.
N'est-ce rien, d'ailleurs, que d'apprendre
à la classe ouvrière, par sa propre expé-
rience, la valeur des théories qu'elle avait
acceptées jusque là sans réflexion et qu'elle
voulait imposer en 1848 à la société en-
tière ? N:'est-ce rien que l'éducation prati-
que qui en résulte pour elle et qui lui fait
toucher du doigt l'injustice de ses préven-
tions contre le capital, l'aberratien de la
gratuité de l'intérêt, la .dignité, et l'uti-
lité du salaire, le néant delà force et des ré-
volutions pôur-l'améliorat'ion de son sort, la
solidarité intime qui relie non-seulement
toutes les classes, mais encore toutes ies
nations? Si l'extinction de la guerre et la
mise hors la loi de ses fauteurs doit
sortir un jour d'une révolte du sens mo-
ral universel, ce sera par la- coopération que'
s'accomplira ce progrès suprême. Les ou-
vriers ont été jusqu'ici les plus naïfs adora-
teurs aussi bien que les plus sottes victimes
de ce jeu sanglant des batailles. Le jour où
ils ne voudront plus être broyés par l'idole,
elle croulera.
Mais,/ on ne saurait trop le répéter, la
condition sine quâ non de cette rénovation
qui nous intéresse tous, c'est le fara da se.
C'est dans l'effort individuel que gît sa
vertu. "Tout ce qui ralentit cet effort
par l'appât d'un résultat plus facilement
obtenu, corrompt lé principe même da l'as-
sociation. Toute subvention de l'Etat ou
des pouvoirs publics est mutile et peut
avoir l'inconvénient, en aidant une société,
d'affaiblir chez vingt autres cette confiance
virile et cette résolution qui mènent au suc-
cès. Ôr, ce sont des hommes qu'il faut
former pour que la coopération produise
tous ses fruits. C'est là une vérité fondamen-
tale qu'on ne saurait perdre de vue. La coo-
pération ne demande ni faveur, ni privi-
lège. Elle n'a besoin que de liberté. C'est
parce qu'elle était le fruit de la liberté indi-
viduelle qu'elle a conquis sa place légitime
dans le monde ce n'est que par la liberté
légale qu'elle accomplira son œuvre so-
ciale. .̃"̃̃
Reste le fait économique, sur lequel nous
sommes obligés de faire des réserves sérieu
ces. Un deshommes qui sesontleplus occupés
dumouvement actuel, M. Léon Walras, l'au-
teur d'un livre très judicieux sur ce sujet "(4 ),
s'est inquiété de. savoir si les lois économi-
ques qui gouvernent le monde et qu'on ne
psut violer impunément, ne condamnaient
pas à l'impuissance les efforts tentés pour
généraliser l'association. M. Walras ne s'est
pas fait illusion sur la valeur du principe. 11
(1)les associations POPVLA.iRES.d~e consommation,'
de production et. de. crédit, par Léon. Walras, chez
Dentu, galerie d'Orléans.
veus habitiez, est retournée en Italie elle ha-
bite Naples et y vit de ses rentes.
•si En entendant ce langage, je crue être en-
core sous l'empire de 1» fièvre. Ma physionomie
prit une telle expression d'étonnement, que le
docteur, qui craignait pour moi une trop gran-
de tension de la pensée, s'empressa d'ajouter Il
» • Oui, des rentes que je lni ai faites.
» Je comprenais encore moins
ï ̃ Maintenant, reprit lé docteur, que vous
voilà débarràsssée^de la seule préoccupation
qui pouvait vous distraire de ce que j'ai à vous
apprendre, prêtez-moi toute votre attention.
» La première fois que je vous vis, ma chère
enfant, je n'éprouvai pour vous qu'une sympa-
thie très médiocre. Je dois même vous dire que
ce soir-là je plaisantai beaucoup mon jeune
ami Vaîentin de sa chevaleresque indignation.
Oser voife faire aujourd'hui un pareil aveu sans
crainte d'exciter votre haine, c'est vous prou-
ver combien j'apprécie votre cœur et vos gran-
des qualités. Trois jours ne s'étaient pas.écou-
lés sans que je fusse revenu à d'autres senti-
ments.
» J'avais vu dans voire regard une mélancolie
si prefoifite et si vraie, une fierté si digne, il y
avait dans toutes vos actions une naïveté si
complète mêlée à je. ne sais quelle étrange sé-
duction, que je sentis naître le plus vif intérêt
pour .vous. Cependant, comme la vieillesse est
toujours égoïste et avare de ses affections, je
voulus, avant de vous faire une grande place
dans mon cœur, savoir si je ne m'apprêtais
pas pour l'avenir de cruelles déceptions. Mon
premier soin fut donc de vous suivre et d'ap-
prendre où vous demeuriez.
» J'éprouvai une violente enviede dire au doc-
teur tout ce que je savais de ses démarches,
mais j'étais tellement anxieuse de connaître la
conclusion de son discours, que je n'osai l'in-
terrompre.
» J'appris bientôt, continua le vieillard, que
vous habitiez chez le Piémontais Zecchi, un as-
sez mauvais drôle qui m'était parfaitement
connu, mais cela ne suffisait pas je voulais au-
tre chose que de vagues renseignements. Je me
mis à exercer sur votre conduite; une active
surveillance à.partir du moment où vous arri-
viez au café où Valentin et moi nous nous trou-
vions tous les soirs, jusqu'à l'heure de votre
en a repoussé les exagérations comme. con-
traires à la nature des choses. Mais il a vu
dans quelques-unes de ses applications au
crédit et à la production la solution cherchée
depuis longtemps pour associer volontaire-
ment le capital et le travail et pour fu-
sionner les intérêts dont l'antagonisme a
toujours été une menace pour l'ordre pu-$
W«>G«9t là, en effet la fonction spé-
ciale de la coopération et c'est parla
qu'elle entre, comme un rouage nouveau,
dans l'organisme de la civilisation. Ne pas
le comprendre, serait fermer les yeux à la
lumière. Chercher une refonte sociale là où
il n'y a qu'une amélioration et un complé-
ment, nous conduirait bientôt aux plus dou-
loureuses déceptions.
La coopération n'est pas une panacée uni-
verselle. Elle ne doit ni supprimer la concur-
rence, ni changer les conditions normales de
l'industrie. Elle n'est elle-même, dans les so-
ciétés de consommation, qu'une concurrence
nouvelle qui aura peut-être pour effet de
moraliser le commerce,' et elle ne peut réus-
sir dans le domaine de la production qu'en
se soumettant à l'unité de direction qui vi-
vifie toutes les entreprises, humaines. Son
rôle positif et vraiment moralisateur, est
d'élever le travailleur à la propriété du ca-
pital par l'épargne. De là la supériorité
des sociétés de capitalisation et de cré-
dit sut toutes les autres. La coopération
appliquée à la consommation et à la produc-
tion exige des conditions particulières que
nousavons indiquées; le crédit par l'épar-
gne est de tous les temps et de- tous les
lieux. Il est d'ailleurs le générateur par ex-
cellence c'est grâce à lui que le capital peut
féconder toutes les initiatives. Nous lui de-
vrons peut-être un jour de voir se dégager
la responsabilité si lourde de l'Etat relati-
vement aux caisses d'épargne. Il offre d'ail-
leurs un moyen de fusion que toutes les
classes peuvent adopter. C'est l'honneur de
la coopération, fille légitime de la liberté, de
ne vouloir pas plus de frontières sociales
que de servitude individuelle.
Mais alors à quoi bon des lois spéciales
comme celle qui a été présentée l'année der-
nière ? A quoi bon définir et par conséquent
limiter les combinaisons d'un mouvement
qui ernbïassetoutes les améliorations dési-
rables du haut en bas de la société? Il n'y
a pas légalement de classe ouvrière, il n'y
a qu'une nation compacte qui réclame pour
tous ses membres la faculté de vivre. Ce
n'est donc pas un privilège qu'il faut
créer, c'est le droit commun qu'il faut é-
largir en proclamant pour la première
fois, la liberté absolue des conventions
faites de bonne foi et des associations com-
merciales, financières et industrielles, sous
la réserve des conditions de publicité et de
contrôle que.réelament tous les actes collec-
tifs. On a déjà cent fois signalé cette vérité
douloureuse que notre code de commerce
aurait, rendu impossibles en Angleterre èten
Allemagne, et les Equitables pionniers de
Rochdale, et les milliers de banques d'a-
vance, de sociétés de crédit, et d'institu-
tions qui ont régénéré un demi-million
d'ouvriers dans ces deux 'pays. Une législa-
tion qui aboutit à de tels résultats doit dis-
paraître. Les lois ne sont pas faites pour
empêcher le bien et pour parquer la société
dans un cadre de convention. Le mouve-
ment coopératif offre au gouvernement, dont
la bonne volonté n'est pas douteuse, un ar-
gument irrésistible pour triompher de pré-
ventions surannées et pour relâcher les en-
traves légales quiparalysent également tou-
tes les classes. Espérons que cette occasion
ne sera pas perdue..
FÉLIX BELLY.
Le télégraphe nous a apporté hier une
nouvelle grave ̃ •
New-York, mardi 13 Eorembre;
Les autorités fédérales ont arrêté Grtega.
Si cette dépêche est exacte, le: gouverne-
ment américain prendrait ouvertement parti
pourJuarez. E. Bauer.
rentrée dans la maison de Zecchi. je ne. vous
perdais pas de vue un seul instant.
» Il vous semblera peut- être -que cette espèce
d'inquisition était une offense pour vous; mais
quand je vous, aurai appris le but qui m'encou-
rageait dans cette voie, j'espère que vous y
trouverez une excuse suffisante. Ma surveillan-
ce dura deux mois environ, et tout ce que je
vis ne put que m'encouragera exécuter le pro-
jet que j'avais conçu. Il me restait à. interroger
Zecchi, c'est ce que je m'empressai- de faire.
Tout autre que moi l'eût "difficilement' fait
parler; mais il était mon obligé; il pouvait en-
core avoir besoin de mes services, et l'intérêt
lui délia la langue.
» J'appris de Zecchi votre conduite si géné-
reuse et si digne-envers une misérable créatu-
re qui ne méritait que la haine et l'abandon; il
avait su' gagner la confiance de cette femme et
avait appris d'elle tous les détails de l'infâme
action qui vous avait mise en sa possession; il
connaissait aussi le lieu de votre naissance et
le nom de votre père.
» Eh quoi m'écriai-je tout émue, je pour-
rais encore retrouver une famille, connaître
mon père, recevoir les baisers et les caresses
d'une mère!
» Hélas ma chère Marlha, me répondit le
docteur, votre père et votre mère sont morts de-
puis plus de dix années il ne vous reste'au-
jourd'hui qu'un frère et quelques" parents
éloignés. J'ai écrit à ce frère, mais la
crainte d'avoir à partager avec vous l'héri-
tage paternel lui a fermé le cœur, et je ne veux
pas vous' affliger par la lecture de sa lettre. Je
crois vous connaître assez pour savoir que ce
n'est pas à l'aide de la légalité, que vous voulez
reconquérir le bien et les tendresses qui vous
sont dûs.
» Merci, monsieur, dis-je au bon vieillard,
et d'amères larmes coulèrent de mes yeux.
» Le docteur reprit
» Ainsi repoussée du seul parent auquel
le devoir, sinon l'affection, -faisait une loi de
vous tendre les bras, vous alliez, comme par le
passé, vous trouver, seule au monde à un âge
où, sans famille, sans protection, sans appui, la
vie n'offre que des'écueils et des dangers Cette
situation m'intéressa encore davantage à vous,
et je. pris la résolution de vous donner tout ce
qui vous faisait si cruellement défaut famille,
.T
BÉPfiGHES ÊLECTRIPES
̃̃ Prusse.
BerlinjlS novembre.
à±î& Gazette de r Allemagne du Nord dit, àpropos
rç^Ta nouvelle donnée hier par la Gazette de Spe-
ner
« L'amnistie a été complétement exécutée en ce qui
regarde les ex- légionnaires "hongrois, et aucune ré-
clamation n'est parvenue à ce sujet Berlin; mais
iffest évident que cette amnistie n'implique pas la
libération du service militaire pour ceux qui n'ont
pas encore fini leur temps.
«Le gouvernement autrichien a usé d'un bon pro-
cédé vis-à-vis dés légionnaires hongrois en ayant
soin de les incorporer dans des régiments hon-
grois. »
La même, feuille dit que la Gazette constitution-
nelle du Nord, V Indépendance ont eu tort d'attri-
'buer l'article sur le Luxembourg à la Correspon-
dance provinciale. Cet article a paru dans une cor-
respondance lithographiée particulière au sujet de
laquelle le gouvernement ne prend aucune respon-
sabilité.
Isaïïe.
Florence, 16 novembre.
La Nazicne déclare dénué de fondement le bruit
que l'Angleterre aurait offert au pape un asile à
Malte. L'Angleterre a, au contraire, engagé Pie IX
à ne pas quitter Rome.
Le roi Victor-Emmanuel a visité. hier Bellune et
Trévise.
5~e~~£~aa~
Bruxelles, 15 novembre.
Le Sénat a adopté le projet d'adresse.
~arîie~a4 a
Portugal ̃'̃
Lisbonne, 15 novembre.
(Dépêches de source paraguayenne)
On mande de Montevideo « Le désastre de Curu-
païty a amené une scission complète, entre les chefs
de la triple alliance. Le général Florès, chef d'a-
vant-garde, est à Montevideo depuis le 29 septem-
bre. Le commissaire impérial, M. Octaviano d'Al-
meida Rosa, a quitté le théâtre de la guerre et se
rend à Rio- Janeiro sans, toucher à Buenos-Ayres;
le généralissime Mitre a évacué Curuzu et s'est
rendu à Tuyuty avec le reste de son armée, sans
avoir accepté le concours des transports brésiliens
que l'amiral Tamandaré lui avait offerts. L'escadre
brésilienne est àGuruzu; elle n'a tenté aucune
nouvelle opération.» »
Saxe.
Dresde, 15 novembre.
L'ouverture des Chambres a eu lieu aujourd'hui.
Dans son discours du Trône, le roi insiste sur ce
point que l'honneur de la Saxe reste intact sous
tous les rapports. Il fait relogé de là bravoure de
l'armée, de la fidélité inébranlable du peuple saxon.
Il promet de l'aire preuve de la même fidélité â la
Confédération du Nord sous la direction delaPrus-
se qu'à l'ancienne Confédération. La tâche commu-
ne consiste à aller au devant de ta nouvelle situa-
tion a vpc courage, franchise et loyauté, à ne pas
craindre les sacrifices pour arriver à un état de
choses favorable.
Le discours promet une nouvelle loi sur l'obliga-
tion du service militaire, en rapport avec les insti-
tutions éprouvées de la Prusse, la présentation du
traité de paix, de la loi électorale pour le Parle-
ment du Nord, de là loi sur l'établissement du ju-
ry. Il annonce des modifications à la_ Constitution
et à la législation électorale, aussitôt que l'organi-
sation de la Confédération du Nord. sera présentée.
Le Journal de Dresde annonce que le ministre de
Saxe à Londres prend ua congé illimité et que,
conformément aux stipulations du traité de paix,
l'ambassadeur de Prusse esl chargé des affaires de
la Saxe en Angleterre. ̃̃' '̃̃:̃̃̃
ËStissie '1
Nericha-Newdianslc(Sibéiie), 10 novembre.
Le télégraphe russo-américain sera terminé au
mois de juillet prochain, jusqu'à Nicolaje-\vsk avant
l'achèvement de la partie américaine. La longueur
des fils posés vers l'est est de 785 werstesr
^Turquie
Marseille, 15 novembre.
Les lettres de Constantinople du 7 confirment la
nouvelle que le sultan a ordonné au, prince Musta-
pha:Pacba, frère du /vice-roi d'Egypte, de rentrer à
Constantinople.
"On mande d'Athènes, à la date du 8 novembre
sLes troupes ottomanes concentrées en Epire et en
Thessalie s'élèvent à 30, 000 hommes. Cent ̃ cin-
protection et appui. J'allai trouver là vieille
femme qui vous avait faite orpheline, et. aidé
des renseignements que m'avait fourni le Pié-
montais, je la menaçai de Iadédoncër à la jus-
tice et de la faire arrêter à l'instant même.
» Cette intimidation eût probablement été
infructueuse si je n'y eusse joint la promesse
d'une pension viagère de six cents francs, et le
payement de son voyage à Naples pour le cas
où elle consentirait a partir, le jour Bfiême; grâ-
ce à ce moyen, j'obtins une déclaration authen-
tique établissant votre état et le rapt qui vous
avait soustraite à votre famille. À l'heure mê-
me du départ de Yàlentin, -^départ que j'igno-,
rais encore, votre ancienne compagne. était
sur la route d'Italie au moment de Fadieu cfue
vous faisait notre ami, je vous apportais la li-
berté, et lorsque je vous recevais évanouiedans
mes bras, vous tombiez dans les bras d'un père!
*»
xxvii
» II me serait impossible,' mon cher bien-
aimé, de t'exprimer toutes les sensations que
faisaient naître en moi les dernières paroles du
docteur le bonheur qui m'arrivait était si im-
prévu, si grand, si en dehors de toutes les pré-
visions possibles, mais, en même temps, il ré-
pondait si bien à mes -secrètes aspirations, aux
espérances qui couvaient innommées dans mon
cœur, que, me jettant dans ses bras, je ne pus
trouver que des larmes pour lui exprimer ma
reconnaissance.
»–. Je ne vous ai pas encore tout dit, mon en-
fant, car il faut que vous sachiez bien que mon
affection pour vous n'est pas pure de tout égoïs-
me, Comme vous, je n'ai connu ni mon père ni
ma mère, ni ces prévoyantes tendresses de la
famille qui aident aux premiers pas de l'enfan-
ce, et ôtent au jeune homme, lors de son début
dans, la vie, les ronces et les cailloux du che-
min. Un jour, j'appris que ma naissance avait
été une cause de deuil et de désespoir, et que
je n'avais à espérer, sur la terre, d'amitiés et
d'appuis que ceux que. je saurais m'y créer.
Enfant, j'ai vécu dans l'abandon et la solitude
jeune homme, l'étude a été mon seul compa-
gnon et la France mon -seul amour homme
mûr, la science et un peu de bien que j'ai pu
faire, ont'été mes seules joies et mes seules
quante volontaires smyrmotcs, se rendant claut
l'île de Crète, ont été retenus par le gouvernemenl
grec et envoyés à Syra. Les éruptions .volcaniques
augmentent sur1 le littoral de Santorin. »
i {Agence Havas-Bullier.)
(Voir plus loin les dernières dépêches.)
maffia.
.OffiOBSQÏÏBlPOLfflOUr
On lit dans le bulletin du Moniteur
La santé du comte de Bismark est eniièrement
rétablie. Le président du conseil est attendu à Ber-
lin dans les premiers jours de la semaine pro-
chaine, et son intention est de reprendre immédia-
tement la direction des affaires.
La seconde partie de cette nouvelle nous
a déjà été communiquée par la télégraphie
mais les premières lignes rectifient ce qu'un
certain nombre de journaux allemands per-
sistaient à dire au sujet de l'état de santé de
M." de Bismark. '>
Nous lisons dans l'International, sous la
rubrique de Berlin
Un démenti officiel vient d'être donné à Berlin à
la nouvelle répandue par là Gazette de Alagdebourg
d^une entrevue prochaine entre le roi de Prusse et
l'Empereur Napoléon.. ̃.
Les populations germaniques commen-
cent à se préoccuper des élections qui vont
avoir lieu pour le Parlement allemand.
Elles y attachent d'autant plus d'importance
que ces élections, au lieu d'être à deux de-
grés comme pour le Parlement prussien,
seront directes -et seront l'œuvre du suffra-
ge universel. Nous trouvons dans la Gazette
d'-Elberfield la circulaire d'un comité qui
s'intitule progressiste. Nous en. reprodui-
sons les principaux passages
Le gouvernement prussien n'a pas pu réaliser à
lui seul le droit légitime de toute la nation à l'unité.
Il a borné sa tâche à établir la Confédération du
Nord et. à créer pour celle-ci un parlement. Ce sera
maintenant au peuple à donner, au moyen de ce
parlement, à cette Confédération une forme telle
qu'elle puisse bientôt être élargie et former l'Etat
oemmun de toute la nation allemande.
Pour cela, il faut, d'un côté, que de véritables
pouvoirs gouvernementaux soient conférés à la cou-
ronne de Prusse en ce qui concerne les intérêts
diplomatiques et miliiaires, douaniers et commer-
ciaux d'un autre, que le Parlement possède des
attributions décisives sur le budget efla législation
de la nouvelle Confédération, que le peuple soit as-
suré de droits politiques allemands communs, et
de l'administration par lui-même dans toutes les
affaires qui ne sont pas communes.
En invitant tous ceux qui parlàgent nos senti-
ments à s'occuper des à présent des préparatifs dçs
élections- parce qu'ils sont longs et pénibles, nous
lé~ prions de fondéi des à présant partoùt; .èt no-!
les prions 'de -fonder des à présent partout, et no-
tamment dans chaque sous-préfecture de Prusse et
dans les circonscriptions analogues des autres Etats
du Nord,- des comités électoraux, et aussitôt que
cela sera fait, de nous en donner connaissance.
Nous, de notre côté, nous serons prêts à assister
ces comités de nos actes et de nos conseils chaque
fois qu'ils le désireront. Pour nous acquitter des
affaires dont- nous nous sommes chargés,- nous a-
vons choisi une commission directrice. Elle se com-
pose de MM.Lœuwe-Caïbe* président; F. Duncker-
vice-président Schrœder, Parisius, Langerhaus e,
RuEga. M. Parisius est chargé de la çorre'sp'qndan-l
ce, et. c'est à lui que devront être adressées toutes
les communications pour le comité.
Deux choses sont à remarquer dans ce
document. C'est-, en premier lieu, l'accent
de conviction ave lequel on y parle de l'ab-
sorption de l'Allemagne dans la Prusse.
C'est ensuite la sécurité avec laquelle le co-
mitôprpgressiste provoque la formation de
comités auxiliaires dans toutes les provin-
ces et se met d'avancé en relations publi-
ques avec eux. Sous ce rapport, il est in-
contestable que les institutions prussiennes
sont plus libérales que les nôtres.
Une correspondance adressée de Hanovre
au journal la France rend compte des rixes
qui éclatent chaque jour entre des bourgeois
ou des paysans hanovriens et les soldats
prussiens.
Nos lecteurs verront par ce récit combien
M. de Bismark avait raison de prévoir la ré-
sistance de la génération actuel'e contre
l'annexion. Cette résistance part d'un senti-
ment si irrité qu'elle peut finir par se mani-
consolations vieillard, je n'ai pas voulu mou-
rir sans laisser derrière moi un regret, un sou-
venir ami!
» Devenu riche par la mort d'un homme qui
ne me donnait une preuve de sa tendresse qu'à
sa dernière-heure, je ne veux pas que ces ri-
chesses passent aux mains d'êtres indifférents!
» Voilà pourquoi, ma chère Martha, j'ai ré-
solu, en vous voyant si jeune, si belle, si bien
douée par la nature des plus rares qualités et
en même temps si- abandonnée, de" vous adop-
ter pour ma fille, et d'avoir, aux derniers jours
de ma vie en vous unissant à Vaîentin qui vous
aime, ce qui a manqué à son aurore et. son
milieu une famille. e,t des enfants à mon
foyer
» Vous voyez, chère petite, que j'ai plus. à
gagner que vous à une action que vous appel-
lerez sans doute, un bienfait, et qui n'est, en
"réalité, de ma part qu'un acte d'égoïsme.
̃ ̃̃ » Maintenant, ma fille, donnez-moi votre
jolie main blanche, en signe d'acquiescement,
embrassez-moi encore une fois, aimez-moi un
.peu et tout sera dit sur ce sujet.
»– Et comment ne vous aimerais-je pas,cher
bon père? m'écriais-je avec émotion et en l'em-
brassant, vous qui apportez le bonheur et tous
les espoirs dans le cœur d'une pauvre orphe-
line Vous qui résumez, avec mon cher Vaîen-
tin, toutes mes. joies et toutes mes affections! 1
Ce n'est pas de la reconnaissance que je vous
dois, c'est la vie, car c'est à partir seulement
d'aujourd'hui que je commence à vivre.
»__ Merci, chère enfant, me répondit le vieil-
lard en essayant de cacher une larme qui rou-
lait sur sa joue, mon cœur ge réchauffe et bat
plus vite aux expressions de ta tendresse, et
mon œil, sec depuis bien des années, trouve
encore une larme à tes accents. Allons, ajou-
ta-t-il gaîment, rétablissez-vous promptement,
ma belle demoiselle, car il faut rattraper le
temps perdu et songer, à votre éducation je
veux que vous deveniez une femme accomplie.
Dans six mois, vous vous nommerez Martha
Bernard et vous aurez une dot de trois cent mille
francs, ce qui ne gâte rien à la beauté d'une
jeune fille et dans deux ans, oui, ma foi, dans
deux ans, car je suis pressé, moi, vous porte-
rez le nom de Vaîentin Belz,un joli nom, hein?
» Ah bon père, lui dis-je, que je vous ai-
me mais lui, voudra-t-il de moi ?
f es ter d'une manière plus générale et plus,
dangereuse peur le nouveau pouvoir /$̃̃'
Malgré tons les efforts que font les autorités ©-
novriennes pour calmer l'effervescence des èspips.
et prévenir des rixes et des collisions qui 'pouls-
.raient finir par amener l'état de siège dans la éàr'j 1
pitale, il y a eu, lors de la dernière foire, des i'rehJ%
contres sanglantes entre des citoyens hànôvrieps
et des soldats prussiens. Deux de ces derniers
aj ànt si fflé l'air national hanovrien exécuté par ïïh
orchestre en plein vent, quelques bourgeois lès en-
gagèrent à se taire. Les soldats sifflèrent déplus
belle. Ils furent immédiatement terrassés". D'autres
-Prussiens étant venus à leur secours, la mêlée de-
vint générale, en dépit de l'intervention de la po-
lice et de la gendarmerie hanoyriennes. Une pa-
trouille prussienne fut accueillie par. une grêle de
.pierres et de projectiles de toute espèce, et dut al-
ler chercher du renfort à la prochaine caserne. On
fut obligé de faire avancer une compagnie entière
pour rétablir l'ordre.
Il a été opéré soixante arrestations. Le nombre
des Prussiens blessés s'élève à qùaran!e-cinq; ce-
lui des Hanovriens n'est point connu, parce que les
bourgeois ont eu le temps de faire transporter
leurs compatriotes blessés dans des maisons voisi-
nes.
Jusqu'ici les militaires prussiens, ont l'ordre de
ne pas se servir de leurs armes à feu. Le gouver-
neur général craint qu'en mettant en usage des
moyens de répression trop énergiques, il ne fasse
qu'accroître la résistance. D'ailleurs, à la moindre
querelle, ses soldats ne sont que trop portés à fai-
re usage de leurs armes -blanches. Le nombre des
Hanovriens victimes de leurs actes de brutalité
dans des occasions précédentes, s'élève déjà à dix,
dont la plupart sont morts, tandis que' les autres se
trouvent dans un état désespéré.
C'étaient des citoyens très inoffensifs, des pères
de famille, qui, sans aucune provocation de leur
part, ont été attaqués sur la voie publique. Les
journaux ont dû annoncer officieusement que les
coupables, que Topa a voulu faire passer pour ivres,
avaient été envoyés à la forteresse mais des per-
sonnes bien informées m'assurent qu'on s'est T>orné
à les transférer dans d'autres régiments, leurs
chefs n'osant pas les punirpour ne pas exciter le
mécontentement de leurs camarades.
Vous comprenez que de tels faits ne sont pas de
nature à faire aimer à^ Hanovre l'administration
prussienne. ̃ • •
La Correspondance générale publie la note
suivante
Nous sommes à même de compléter nos infor-
mations d'hier en affirmant que la meilleure intel-
ligence n'a pas cessé de régner entre l'ambassa-
deur d'Autriche à Paris et S. Exe. M. le marquis
de Moustier..
La Gaselte officielle de Vienne annonce que
S. M. l'empereur a chargé le baron de Beust de
la conduite des affaires du ministère de la mai-
son impériale, et a décidé qu'il porterait le titre
de ministre de la maison impériale et des affai-
res étrangères. _̃̃̃•̃̃
Nous lisons dans la Correspondance géné-
rale ̃
Plusieurs journaux ont reproduit la nouvelle
donnée par la Gazette de la Croix, suivant laquelle
la réforme de l'armée projetée par le gouverne-
ment autrichien serait l'œuvre de l'ex-ministré de
la guerre de la Saxe, de Rabenhorst, et d'après la-
quelle celui-ci entrerait dans le service militaire
de l'Autriche pour exécuter celte réforme. Nous ap-
prenons de bonne part que cette nouvelle est en-
tièrement dénuée de fondement..
On se préoccupe beaucoup, depuis quel-
ques jours, du véritable caractère de la mis-
sion que le général Fieury va remplir à
Florence, à la veille de l'échéance de la
convention de septembre. Le NQrd croit
pouvoir donner sur ce point les informa-
tions que voici
Il est certain que le but principal de la ifiissiôn
du général Fieury à Florence est, en annonçaut;au
gouvernement italien d'une manière [fréciseet offi-
cielle l'époque très prochaine de notre départ de
Rome, d'en obtenir en retour, de .la bouche même
du roi, une nouvelle et dernière assurance que l'I-
talie restera fidèle aux engagements souscrits par
elle dans la convention du 15 septembre; et il n'y
a aucun doute que Victor-Emmanuel n'hésitera pas
à confirmer sur ce point ses promesses antérieu-
res.
Mais ce point. n'est pas le seul que se propose la
mission du général Fieury; il en est un autre non
moins important, à coup- sùr, et plus nouveau. Il
ne s'agit plus, bien entendu, du règlement de la
dette pontificale, qui certes ne sera pas oubliée dans
cette mission, mais d'un règlement militaire à in-
tervenir entre Rome et l'Italie sur la base du règle-'
ment de même nature intervenu dernièrement en-
tre la Saxe et la, Prusse; dé telle sorte que le saint-
père, souverain et maître chez lui, y serait gardé
et servi par des troupes" italiennes, commandées par
des chefsjtaliens, faisant partie des cadres de l'àr-
mée italienne et ressortissant au gouvernement de
Florence.' ̃: • •̃̃ ̃ ̃
» Peste il faudrait qu'il fût biendifficHé
» Mais s'il ne revenait pas?
» Ne vas-tu pas croire, à présent, qu'il va
rester touife sa vie en Bretagne ? Retiens bien
ceci, mon enfant, il n'y a qu'une ville au mon-
de pour les artistes, et cette ville, c'est Paris 1
» Nous reverrons Valentin avant l'hiver, je te
le promets. Dépêche-toi donc de devenir sa-
vante, afin de lui causer une douce surprise
lorsqu'à la place de la petite chanteuse des
rues, il retrouvera une jeune' fille parfaite-
ment élevée. ̃"̃'̃-
i» -S'il en est ainsi, emmenez-moi de suite
dans ce pensionnat dont vous m'avez parlé1; je o
vous promets de faire l'impossible.
»– Je l'espère bien. À ton âge et avec l'amour
au cœur, une femme fait des prodiges mais
attendons encore quelques jours. V -•̃"
» Et là-dessus, le docteur me quitta en se
frottant joyeusement les mains. i» •̃'̃;
En écoutant cette partie du récit de Màrtha
mon admiration pour la conduite de mon vieil
ami n'avait d'égale que la profonde amertume
de mes regrets: Ainsi, tandis que toutes les fé-
licités, toutes les joies, toutes les ivressesde la
vie se préparaient pour moi, misérable insen-
sé. je m'enfuyais, en quête de je ne sais auelle
chimère de l'art, l'ombre de l'ombre, oublieux
des nobles cœurs, des grandes amitiés que la
Providence plaçait si généreusement dans ma
vie ̃
Martha ino. contemplait silencieusement; il
semblait qu'un fluide merveilleux l'eût mise en
communication avec ma pensée, car. elle me
dit .•
Et qu'importe le passé, puisque nos. re-
grets ne peuvent le faire revivre 1
Ame grande et généreuse, cœur tout amour
et dévoûment, ne connaissant de la passion que
ses aspirations les plus nobles, Martha ne vou-
lait même pas que j'eusse un reproche à me
faire et tentait d'effacer, par ses paroles, le sou-
venir des années qui s'étaient écoulées, pour
elle, dans les larmes et l'attente stérile, el pour
moi, dans l'oubli et ^indifférence!^
ARa*HD LAPOINTE,
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