Titre : La Presse
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1866-11-16
Contributeur : Girardin, Émile de (1806-1881). Directeur de publication
Contributeur : Laguerre, Georges (1858-1912). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 16 novembre 1866 16 novembre 1866
Description : 1866/11/16. 1866/11/16.
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Grande collecte... Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail
Description : Collection numérique : La Grande Collecte Collection numérique : La Grande Collecte
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/12/2007
~e~edi $ 'novemL~ & ~@
) 3~S(t's~~rt(;.TiMtJe!aSe!M) ~ëQ
aKKOHSES, S, PL. BE LR BOUME, ET 7, RUE C03-HÊMH
~èsêre~ M iMvosï~TO &~@$
§ ii~ (S'~rtt~b)' i§"'
6BKMX MBS~NEKT- S23, RUE MSKTHMTaE
31~. Année'
L'Administration se rëseryeTedroit de modifier la rédaction des Annonces
faut-ce qui concerne l'Administration du J~t~tf.~ adressa au 6ëramt
PARtS, 5 NOVEMBRE 1806 t
~;t c
D'U' DAI~'<~E~' ( (
8'EXA6t;ER LES 'fRATA~X PL'SLiCS ·i
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M. V. BoBnet nous adresse sur cette impor- (
.l~n.tg~&~a.UM~e quB&MJS. ncNsem- c
pressons d'accueHMr:
A mcMt'eur rJda~te~ e~ c/;e/' de Presse. i
Monsieur,
Je vous demande la permission de pré- 1
senter au public, par la voie de votre jour-
nal, quelques observations au sujet de la ]
lettre de M. de Persigny, relative à un em- ]
prunt d'un milliard et plus pour grands tra- ]
vaux publics. Vous avez déjà parfaitement (
fait ressortir ce qu'il y. avait de fâcheux j 1
dans une pareille idée, au point de vue de ]
l'initiative individuelle. Nous ne sommes i
déjà que trop portés à compter sur l'Etat en (
toutes choses c'est lui qui est chargé exclu- j 1
sivement de nous diriger en politique, de (
nous dire ce que nous devons penser, les i
sympathies que nous devons avoir; si on y 1
ajoute encore qu'il nous demandera notre s
argent pour faire des travaux que nous (
pourrions faire sans lui; Uns nous restera l
bientôt plus qu'a nous croiser les bras, com- (
me déjà nous arrêtons notre esprit, et à s
nous réfugier dans l'immobilisme de l'O- j 1
rient.
Quand l'idée de M. de Persigny n'aurait
pas d'autre défaut que de porter atteinte à (
l'initiative individue!!e et d'étendre beau- i
coup trop la main de l'Etat, elle serait déjà a
condamnable et ne mériterait pas d'occu- 1
per un esprit sérieux. Malheureusement, i
Ie<'ôté de l'atteinte portée à l'initiative t
individue)Ie n'est pas ce qui nous choque (
!e plus, précisément à cause de notre i
penchant à tout attendre de l'Etat, et s'il 1
s'y avait que cela pour faire repousser r
l'Idée de M. dePersigny, je craindrais t
fort de la voir réugsir'un jour ou l'autre (
Mais~lya ce que j'appâterai !e côté pure- 2
ment économique de la question; eel ui-ia, je t
pense, n'a besoin que d'être mis sous les i
yeux du public pour créer un obstacle In- s
franchissabie au système de M. de Persigny, s
et c'est celui-là que je vous demande la per- }
mission de développer, t
Que voudrait M. de Persigny? Qu'on pût i
emprunter un mitliard et plus, pour créer (
ce qu'il appelle l'outillage industriel de la i
France.. t
La France a fait, i' y a quelques années, e
tme révolution économique elle a modifié e
sensiblement son tarif de douanes et est
entrée dans la voie de la liberté cômmer- 1
cia!e.Htui faut tes moyens de soutenir la (
concurrença étrangère, et le plus ëfËcace }
de tous, ce sont des voies de communication' r
plus faciles et plus nombreuses. Il importe i
doncqu'eHe en soit dotée au plus vite; i f
c'Mt bien ;ainsi que la question se pose. l
Je ne veux pas examiner en ce moment (
ee qu'il y a d'Inscrit chaque année au (
budget des travaux publics sur nos res- i
~ourcea ordmaires et extraordinaires pour e
perfectionner cet outillage, ni ce que les r
communes et les départements dépensent c
iëgalement à cet effet. Je ne parle pas da- t
rantage des trois a quatre cents mil- (
lions qu'emploient chaque année nos grau- ( c
des compàgnies de chemin de fer, pour < c
agrandir ~e réseau des voies ferrées et Je î
faire pénétrer insensiblement partout. Je c
suppose que M.-de Persigny compte tout ce!a j 1
pour rien, et que s'U demande à emprunter
~m milliard, ce n'est pas pour ajouter quel- c c
ques millions de plus par an a notre budget G
des ,tfavaux publics; car on peut les lui pro- ]!
curer sans emprunt, par la seule progression (
de la richesse publique, à condition de res- I
ter en paix c'est évidemment pour brusquer j J
l'action du temps et dépenser ce milliard en f f
un an ou deux, en plus dé ce qu'on dépense t
déjh. Je suppose encore que le milliard sera é
facile a trouver et que'ce genre d'empi'unt s
ne portera aucune atteinte au crédit, ne <
privera personne des capitaux dont il- a be- <
soin, et ne fera pas renchérir le prix de l'ar- s
gent. Eh bien! voici ce qui arriverait d'à- r
ibord~
~NLLETON DE LA .P~E~F j g
~o t6 a©vsmi,r,a-~sse ~.7 i
M<()KO\'EM'!M! <
y
'?' i
L~CHÂMTEUSE DES RUES
t
xxiv?'
c
)) 8'ii m'avait éieFQSStNe deprerjdre; dësie
~e!lde~BaiD,. un autre ~eDre d'exis~euee,bien
qu~ partir de ce momcBt toute iinpuisioa étran- t
gère d,isparût de ma vie, il n'est'pas douteux c
que j'eusse abandonné avec une joie extrême <
ma vie!)e et'mes chan!ons; car ie métier que je
faisais m~'BSpirait une~ répulsion qui ne pou- r
vait s'expliquer'que parie sentiment de hpn~
~[U'ii ~m'inspirait, sentiment qui s'était encore (
~accru depuis que je lisais couramment dans c
mon cœur. Mais je ne sayais pas un .mot de
'français, et eusse-je connu cette langue que {
pourrienaumoBdeje n'eusse voulu réclamer t
fassistance d'un étranger une vos mysté- f
rieuse me disait que de toi seu! devait me venir c
~aYienouvetie..
< En réfléchissant bien a ma situation, j'an'i- t
vai facilement à me convaincre que mes repu- 1
gaances, toutes raisonnab!esqu'ei!es pouvaient l
être au point devuede Tamour-propre, étaient
injustes eBvers la réalité, puisque c'était h ce
pauvre métier de chanteuse des rues que je de~ ]
~ais de te connaître~ et que lui seuLdaasra-
~eo!r,pouvatt encore me rapprocher de toi. Le j
seirvenu.jëTëprisdoncma viei!e, sinon avec <
jute, du moins awc reconnaissance, et, joyeuse ( (
de la liberté que j'avais si inopiEômeBt conqui- t
~pM~îâavMfa?o<'î~~de5
Pour dépen&er;~n,t~T~a~ deux ans
en delioi-s de deux dé-
en dehors de'c&qul~se~~tt, faudrait dé-
tourner une massë~~dfr~~e leurs ira-
A'aux actuels, il faud raiFTesen lever ai'agri-
cuiture, aux manufactures/a l'Industrie, et
de quoi se plaint-on particulièrement au-
jourd'hui? De ce que ia main-d'œuvre man-
que,de ce qu'eile est iosufusante, pour.ré-
pon(h'ëa toutes les demandes qui. ia. solii-
cilent.–C'est surtout le grand cridelagn-
culture, c'est aussi celui d~5 manufactures,
et personne ne doute que si nous avions une
population ouvrière plus considérable, nous
serions mieux en .état de soutenir la concur-
rence étrangers, et que lo niveau de la ri-
chesse pub!ique s'élèverait sensiblement
plus haut-.
Or, le projet de M. de Persigny aurait
pour en'et iminedia.t de rendre encore cette
main-d'œuvre plus rare. L'agriculture et
l'industrie seraient obligées deia pay~r plus
cher; elles augmenteraient !e prix de leurs
produits en'conséquen~e, et, augmentant le
prix de leurs produits, pHes 'verraient se
fermer des débouchés qui n'existent~qu'~ la
conditioifde certains prix. De sorte que,
pour travailler trop vite a la création de son
outillagp industriel, la France se verrait
immédiatement distancée dans le champ de
la libre concurrence, et distancée lorsqu'il
s'agitd'ind'ustricsenvoie de transformation,
cela veut dire r'urnée. On créerait grand
prix l'outillage industriel, et quand il serait
créé, il n'y aurait plus personne pour s'en
servir.–Voilà le premier résultat auquel a-
boutirait la mise en pratiqua du système de
M. de Persigny..
Maintenant a-t-on réuéchi aux conséquen-
ces do ces travaux exécutés par l'Etat sur
une aussi large échelle? Non-seulement on
aurait détourné une masse d'ouvriers de
leurs occupations ordinaires, produit un
renchérissement de la main-d'œuvre; mais,
une fois les travaux accomplis, que devien-
draient les ouvriers? Croit-on qu'ils retour-
neraient facilement à lourds champs ou a
leurs manufactures, et qu'.ils se contente-
raient des salaires réduits que ce retour fe-
rait naître? Onn'aqu'aprendre exemple de
ce qui se passe a Paris. Depuis tantôt quin-
ze ans qu'on a commencé l'œuvre de la
transformation de la capitale, on a faitd'im-
menses travaux, on a ouvert de nombreu-
ses artères, on a bâti beaucoup plus de mai-
sons qu'on n'en a démoli il semble qu'on
pourrait s'arrêter tin peu et ralentir l'exécu-
tion de ce qui reste à faire. Tout y gagne-
rait les nnances du pays en général, celles
de la Ville en particulier, et ensuite !es inté-
rêts économiques, qui ne se verraient pas
troublés, comme ils le sont, par une main-
d'œuvre artificielle, qui fait tout renchérir
autour d'elle.
Cependant on ne s'arrête pas. Loin de là,
les travaux sont poussés avec plus d'activité
que jamais. Si on dépensait ')50 rniHions
par an, il y a dix ans, à ces travaux de Pa-
ris, on en dépense aujourd'hui 300. Et
pourquoi? Ce n'est-pas que be qui reste à
faire soit indispensable et de la dernière
urgence. Ce qui est urgent, c'est de donner
du travail à cette agg)oméràtion d'ouvriers
de plus en plus considérable qu'on a fait
yanir Paris, qu'on ne peut plus renvoyer,
et qui, eux, ne peuvent ni attendre ni chô-
mer et comme leur nombre s'accroît chs-
qus année, il leur faut chaque année plus
de travail. –J'ose prédire à la génération
qui a vu commencer ies travaux de Paria,
qu'elle n'en verra probablement pas la En,
et que le jour où les plans actuels, quelque
gigantesques qu'ils soient, seront exécutés,
on en créera immédiatement de nouveaux
plus grands encore.
Eh bien cette dif6eu!té à la fois politi-
que et économique qui existe à Paris, et
dont chacun a le sentiment, 'le système de
M. de Persigny retendrait aux campagnes,
dans tous les lieux où il ouvrirait des ate-
liers pour les grands travaux publics. Le
jour où le principal de ces travaux serait
fait et le milliard dépensée il faudrait con-
tinuer encore, trouverd'autres travauxpour
éviter du chômage à tous ces ouvriers qu'on
aurait déplaces, et qui ne retourneraient pas
ajsément à leurs anciennes occupations on
aurait créé des ateliers nationaux, et nous
savons par expérience qu'une fois créés, tl
n'est plus facile de les dissoudre.
J'arrive la question de l'emprunt lût-
se, je m'envolai vers tes bou!evards,Pespérance i
au .cœur et la chanson aux lèvres.
B En te revoyant à tu même p'aceque ]a veiDe,
je me sentis bien heureuse mais je ne sais
queUe timidité vint .m'assaiHir tout a coup, je
n'usai pius te regarderf Ce fut à ce moment;
sans dou:e, que tu quittas ta ptace; car, ayant
ievélesyeux,jenetevisp)us.
)) La déception crueUe que j'éprouvai ne devait
heureusement pas durer; j'aUai-m'asseoir à
quelques pas du café, et bientô!. tH fus à mes
côtés, plus aSectueux, plus sympathique encore
que la vei!le.
B Si ce jour-la tu en avais manifesté ]e désir,
je me serais faite ta servante et je -t'aurais suivi
comme un chien Mëie .'s
'–Tesouviens-tu, mon cher cœur, ms dit
tout à coup Martba en interrompant son récit,
de cette petite rose qui ornait ta boutonnière.
et que je te demandai ?
–.Si bien, lui répondis-je, que pour me re-
mercier de ce don tu embrassas'ma main
Eh bien, reprit Marthe), cette ueur, fanée,
desséchée depuis long-temps; je !a conserve
comme un trésor précieux.
Et, débou.!onnai!t ie haut de son cordage, elle
en tira un bijoux, merveilleusement travaiiJé,
une-cassolette dans Pinteripur da !aque)le ia
Beur, seuvenir des années écoulées, se trouvait
enchâssée.
–Eile ne m'a jamais quittée, me ditMar-
tha, et'ii ne s'est point écoulé un seu] jour,de-
puis onze ans; sans que mes confidences et mes
baisers lui aient été prodigués.
Tu es une créature divine, lui dis-je, et
si grand que soit mon amour, ja crains de ne
pas t'aimer assez!
Le carinon de ia pendule se fit entendre; je
jetai un regard inquiet vers la cheminée, sa-
chant combien ies heures s'envolaient rapides
dans ces douxentreti.ens; mais Martha avait de-
viné ma pensée et me dit en souriant
Pourquoi t'inquiéter do l'heure qui s'6-
cou!e, ne t'ai-je pas dit que tu de~'eis tout .ap- I
prendre àujonrd~Ti ? '?
même. Les gens qui parlent de gros chif-
fres à emprunter, d un milliard par exem-"
pie, ont l'air de se figurer que ces capitaux
vont tomber du ciel,_sans causer d'embar-
j ras à personne, ou bien qu'ils vont sortir de
j caisses ou de tiroirs où ils dorment'inactifs,
.jusqu'à ce qu'il plaise au gouvernement de
ies réclamer. Ce n'est pas ainsi que;Iës cho-
ses se pa ssent. _Lap!upart des capitaux en
France ont. leur empto), et il n'y a jamais
.un. miil i ard inacnf q~ ttend,e. ~s
TEtat'Si on veut emprunter ce milliard, il
faut le détourner d'autres emplois, il faut le
demander a l'agriculture et a l'Industrie, qui
n'ont jamais trop de capitaux, et l'eSctde
cette demande est de faire hausser immé-
diatement le prix de l'argent. Or, la hausse
du prix de l'argent peut ne pas arrêter le
progrès de l'industrie, mais à coup sûr elte
ne le favorise pas. C'est le cas de rappe-
ler les paroles de Turgot a
« On peut regarder, dit-i!, le prix de
» l'intérêt comme une espèce de niveau au-
)). dessous duquel tout travail,toute culture,
)) toute industrie, tout commerce cessent.
)) C'est tomme une mer répandue sur une
~) vaste contrée les sommets des monta-
)) gnes s'élèvent au-dessus des eaux et for-
)) ment des îles fertiles et cultivées. Si cette
)) mer vient à s'écouler, à mesure qu'cUe
)) descend, les terrains en pente, puis les
)) plaines et les vallons pâtissent et se cou-
)) vrent 'de productions de toute espèce. Il
)) sufnt que l'eau monte ou descende d'un
B pied pour inonder ou paur rendre à la.
)) culture des plages immenses. C'est l'a-
)) bondancc des capitaux qui anime toutes
)) les entreprises, et le bas intérêt de l'ar-
)) gent est tout à la fois l'effet et l'indice de
)) l'abondance des capitaux. ))
Il est impossible d'admettre que si l'on
empruntait tout à coup un milliard, même
pour des travaux utiles, on ne ferait pas
monter le taux de l'intérêt, et pour peu qu'il
montât, il laisserait sous l'eau, selon la belle
image de Turgot, des industries, et, en pre-
mier lieu, l'agriculture, qui ne peuvent [
vivre,et prospérer qu'avec le bon marché du 1
capital; de sorte que pour doter immédiate-
ment l'Industrie, et par des moyens artifi-
ciels, décès voies de communication qu'elte 1
aura un jour, et assez promptement, par les 1
nwyens ordinaires, on commencerait par lui 1
faire payer plus cher la main-d'œuvre et le 1
capital. Ce serait une singulière façon de la
servir et de la mettre en état de lutter con-
tre la concurrence étrangère..
Enfin, ïl faut prendre en considéra-
tion les cinquante millions de rentes de
plus a inscrire à notre budget, déjà fort
lourd, pour servir les intérêts de ce mil-
liard. Quoi c'est au moment où l'Angleterre
nous donne l'exemple depuis tantôt dix ans
d'un abaissement successif des impôts et
d'une réduction graduelle de la dette publi-
que, exemple qui a produit les résultats
les plusféconds, et que tout nous commande ¡
d'imiter, c'est à ce moment qu'on nous
propose d'inscrire 50 millions de rentes de 1
plus pour des travaux créés artiuciellement-
et dont le premier résultat serait de boule-
verser tous les rapports économiques. En
vérité, onn'songepas; l'idée.est en Sens
inverse des véritables intérêts du pays.
II semblerait, à lire la lettre de M. de
Persigny, qu'il ne se. fasse rien en France
pour améliorer et pour étendre nos voies
de communication. Cependant, si nous ou-
vrons les documents officiels, nous trou- 1
vons, je le répète, qu'il y a chaque année
de'! 30 à ')50 millions d'inscrits au budget
pour travaux extraordinaires, dont plus de
la moitié affectée a des travaux de viabilité;
que les communes et les départements dé-
pensent pour le même objet 130 à 125 mil-
lions, et qu'enfin les Compagnies de che-
mins. de fer font chaque année pour 350 a
MO millions de voies ferrées, ce qui forme
un total de 600 millions consacrés par an à
l'entretien et à l'amélioration de nos voies
de communication. N est-ce donc rien que
ce chiG're et ne peut-on s'en contenter ?
La preuve qu'il suffit parfaitement et que
notre outillage industriel n'est pas aussi in-
férieur qu'on le suppose, c'est que chaque
année notre commerce extérieur se déve-
loppe dans des proportions considérables
l'augmentation de cette année ne sera pas
moindre de G à 700 millions, soit d'environ .1
10'0/0; par conséquent rien ne souffre, on
'Je la remerciai en couvrant ses mains d'ar-
dents baisers, et.el)e reprit:
<( Ce fut le lendemain de cette soirée que je
me trouvai, pour la première fois, en face du
bon et cber*viei![ard qui devait un jour, après
avoir été l'ami le plus dévoué et le pius sur,
remptacer le père que ja~'ayais-pas connu, et
me donner une fortune efun nom; en m'adop-
tant pour son enfant a
–Eh quoi! m'écriai-je, interrompant Mar-
tha~ le docteur Bernard.
A fait tout cela. Oui, pendant quatre an-
nées il a résumé en lui protecteur, ami, père.
Js lui dois '.out soins, tendresses, dévoûment,
éducation; nom et fortune~ et ces chaudes con-
solations du cœur, sans lesquelles, probable-
ment, je fusse morte après ton départ.,
Je cachai ma tête dans les bras de Martha,
et d'abondantes larmes, –larmes nées delà
reconnaissance et du regret, jaillirent de
mes yeux. Ah combien je me trouvai coupa-
ble en écoutant ces révélations
« Et tous ces bonheurs, reprit Martha, que
je revais .sans oser croire à la possibilité de
leur réalisation, ei, qui m'eussent rendue laplus
heureuse des femmes si tu avais été la, me ve-
naient par toi, à cause de toi.
)) Je les devais à l'amitié que mon Valentin
inspirait a cet homme de bien Dans ces longs
jours d'attente vaine, d'espérances sans cesse
déçues, c'était lui qui apportait la consolation a
ma pauvre âme inquiète K Ne pleure pas,
a chère enfant, me'disait-il, il reviendra! )) Et
plus tard, lorsque, folie de chagrin, je mettais
en doute ton amour pour moi et t'accusais d'ou-
bli, c'était encore lui qui me disait a Pleure
M sa mort, mais n'accuse pas son cœur » Pa-
rois sublimes dernier cri de l'amitié qui pré-
fère à l'ombre même du soupçon la plus triste
des réalités Hélas la mort vint surprendre ce
bon père sans que lepGvede sa vieillesse se fût
réalisé!))
peutattendre et laisser au temps'le soin
d'achever son œuvre, sans trouble ni em-
barras.
M. de Persigny dit dans sa lettre qu'il ne
propose pas son système comme un expé-
dient politique, mais comme « l'expression
d'un ordre d'idées qu'il a eues tant au
pouvoir que hors du pouvoir. )) C'est
encore plus surprenant. Car un système
comme celui-là ne pourrait se concevoir
~que._d&H9 des. circonstances particulières,
où l'on aurait besoin de donner une di-
version puissante à l'opinion publique; ou
encore dans des moments calamiteux com-
me ceux qui ont suivi la révolution de Fé-
vrier, où l'initiative privée s'étant retirée
de toutes les entreprises, il y avait lieu de-
la remplacer à tout prix. Mais présenter un
tel système comme un ordce d'Idées régu-
lier, qu'on peut avoir dans des temps calmes
et prospères, c'est a mon sens commettre la
plus grande des erreurs et prendre a rebourg
les intérêts écononuques.
J'aurais bien des choses adiré encore sur
la lettre do M. de Persigny, sur son rappro-
chement avec les temps féodaux, sur sa com-
paraison des capitaux avec les bataillons
que Pierre l'Hermitc conduisait a la croisa-
de; 'sur tes trois milliards perdus au dehors
et d~nt il faut rabattre les deux tiers;' mais
tout cela est de la rhétorique plus que du
raisonnement. Je m'arrête j'en ai dit assez
pour montrer combien le système dont il se
'fait le champioa est chimérique et impos-
sible..
V)CTOR HOKKKT.
DËP~BES S ELECTRIQUES
Aut!chs
Vienne, -14 novembre..
Les nouvelles tes plus récentes du Mexique arri-
vées ici constatent que. dans les cercles officiels de
Mexico, on manifeste là confiance )a plus complète
dans l'avenir de l'empire mexicain.
Vienne,-[4 novembre.
La Cs;M~ de ~;e?tf!6 publie une lettre de l'em-
pereur par laquelle M~ de'Beust, ministre des af-
faires étrangères, est nommé en même temps mi-
nistre de ta maison de t'empereur.
M, de Larisch, de retour de son voyage de con-
gé, a repris la direction des Bnanees.
<*rMsse.
Berijn, 14 novembre, soir.
La CorfM~on~aKce proMKe:'s<<; dit qne le gouver-
nement est en droit de provoquer une détermination
de la part des officiers hanovriens sur leur entrée
dans l'armée prussienne c avec ou sans déclaration
préalable de l'ancien roi. a Un retard prolongé ne
serait conforme ni à la position de la Prusse dans
cette question ni aux intérêts des officiers eux-mê-
mes. Le gouvernement a l'intention sérieuse de
protéger sous tous les rapports la conscience et la
confession des populations des nouveaux terrttoir'-s.
MM. de Bismark et de Roon reviendront proba-
blement vers la fin du mois, surtout M. de Bismark,
afin de diriger les délibérations sur la nouvelle
Confédération du Nord.
r
!~M.'
Udice, ~novembre.
Le roi est arrivé. La population lui a fait un ac-
cueil enthousiaste. Sa Majesté a assisté au défilé des
troupes et de la garde nationale de la ville et de la
province au milieu des plus chaleureuses acclama-
tions. La ville est en fête. Le roi repartira demaia
matin a cinq heures.
Rome, 44 novembre.
La gendarmerie pontificale, renforcée par un dé-
tachement d'auxiliaires armés, vient d'avoir une
rencontre avec une bande de brigands sur le pont
Morolo, dans la province de Frosinone. Sept indi-
vidus, tombés entre les mains des brigands, ont
été délivrés. Le chef de la bande est gravement
Messe.
L'OMeustore i'om cryphe la circulaire tendant à exciter une réaction
dans le royaume de tapies, que les jouraaux Ofi.t 't
publiée comme étant émanée du palais Farnese.
La quarantaine pour les voyageurs venant de
France et d(Ua haute Italie est abolie.
E~ats-SsM
Southampton, 14 novembre.
L'~MHa:Mta, venant de New-York, a apporté
1~8,873 dollars pour l'Angleterre et 60,300 pour la
France.
Les avis de New-York, du 3 novembre, portent
que le gôuïerneur Swann, aEaltimore, a destitué
plusieurs commissaires de police. Le général Graot
a visité Baltimore le 1~ novembre..La garnison de
cette ville a été augmentée.
Et s'appuyant sur mon épaule, Martha joi-
gnit ses larmes aux miennes. Nous restâmes
ainsi, moi, abimé dans mes remords, n'osant
regarder la chère créature dont les mains fré-
missaient sous mes étreintes et eHe, mêiant
sans doute au souvenir du bon docteur, les re-
grets du bonheur perdu! 1
Âpres un long sitenoe Marina continua
amsi
XXV
« Des le lendemain de cette rencontre, je crus
reconnaître, en abordant les solitudes du
quartier Monceau., que j'étais suivie. Le jour
suivant, je Ss la même remarque, et bien que.
jo n'eusse point été gâtée par ces soMicii.udcs
inquiètes, premières causes qui font naître
dans les jeunes esprits des sentiments de peur,
je conçus cependant une certaine appréhension
de la surveillance cachée qui semblait planer
sur moi.Mon unique pensée fut de croire qu'elle
était l'œuvre de ma compagne et qu'elle la fai-
sait exercer par quelque locataire du Piémon-
tais converti à ses intérêts. Je voulus savoir la
vérité sur ce point, et, un soir, ayant bâte le
pas pour prendre de l'avance sur l'inconnu, je
m'arrêtai brusquement à 1 ang)e de la rue, dans
un endroit où se projetait la vive lumière du
gaz.
)) Quel ne fut pas mon étonnement lorsque, je
reconnus, dans la personne qui me suivait,
moa ami -de quelques jours, le docteur Ber-
nard 1
~) En me voyant arrêtée à l'angle de la rue.
il eut un moment d'hésitation, puis, baissant
vivement sur ses yeux les larges bords de son
chapeau, il continua lentement sa marche.
Quant à moi, tranqutHe désormais, –car je ne
pouvais supposer de sa part autre chose qu'un
sentiment de bienveillante sollicitude.) je ren-
trai dans ma chétive demeure, iai~sant. a quoi-
ques pas en arrière le docteur Bernard que
j'avais eu l'air de pas reconna!tre.
s Depuis ce jour-)a, presque (eus les soirs,
Le message du gouverneur de Géorgie combat 1.
l'amendement à la Constitution.
Les républicains de Boston ont fait choix de deux
nègres pour candidats à la Législature.
Le A~M-For~ .HersM dit que le message du pré-
sident Johnson sera dans le sens de la paix a. l'in-
térieur et à l'extérieur.
Le même journal ~dit que le président a donné é
son approbatioli au dernier 'ordre du jour de She-
ridan concernant le Mexique.
Le procès des feniaas au Cauada avait été encore
ajourne au 3 novembre.
-HaS!&:M!a
Amsterdam, ~4 novembre.
Le deuxième scrutin a donné les résultats sui-
vants
MM~ Rochusen, 1,773 voix; Insinger, 1,748; P-yn-
appel, 1,650 Bosse, 1,313; Swietën, 1,294. Trois
candidats conservateurs élus.
Le résultats des élections dans les provinces est
encore inconnu.
Amsterdam, 14 novembre. w
Au second tour do scrutin, 31 membres de l'an-
cienne Chambre, ont été élus il y a 13 conserva-
teurs et 8 libéraux. On ne connaît pas encore )p
résultat des voies d'un district. M. de Thorbeclœ a
été élu dans deux districts différents. Il est encore
dif'Mio de préciser le parti qui aura la majorité
dans )anouve!!e Chambre.
6*<-SH
e Bucharest, 15 novembre.
Les élections a Bucharest sont toutes dans le sens
radical; celles des campagnes sont en grande ma-
jortté dan s !e sens conservateur.
Vienne, ~4 novembre, soir.
La GaBef aux bruits de prétendues divergences entre M. de
Moustier et M. de Metternicb,'assure de la manière
la plus t'onnelie que tes' excellents rapports exis-
tant'entre le ministre des affaires étrangères de
France et M. de Met.ternich n'ont pas cessé un ins-
tant, et qu'ils' n'ont pas mcms été simplement
troublés.
.(.d~cneeBsua's-FuMMr.)
(Voir plus loin les dernières dépêches.)
On lit dans le résumé hebdomadaire du~ ) i
~/OH!~M?' dt< SOU'
La dernière allocution pontificale est loin d'avoir
détruit l'espoir d'une conciliation si désirable entre n
le Saint-Siège et la cour de Florence. Le saint père ]
rappelé la bénédiction qu'il donnait à l'ïtatie, au
début de son pontificat, dans une pensée à la fois
religieuse et patriotique. Il annonce en morne
temps l'intention de se conformer aux préceptes j 1
de 1 Evangile en allant a la rencontre de ceux qui .]
ont combattu l'Eglise et en leur tendant les bras. <
S'il insiste en termes empreints d'une grande tris- ]
tf;sse sur la douleur que lui a causée la situation
des diocèses privés de leurs évcques, on ne doit
pas oublier que le gouvernement italien vient de t
faire droit aux réclamations soulevées par cet état 1
de choses. Cett3 .tentative d'accommodement sera <
certainement suivie de nouveaux eC'ort-s dans le
même sens. On est'autorisé croire que, loin de t
songer à se soustraire aux engagements qui resul- 1
tent de la convention du Jo septembre, le gouver- `
nement italien est résolu à 1 exécuter de la maniè- 1
re la. plus scrupuleuse, e~ veillant sévèrement à la (
sécurité des frontières poniiiicales et en découra- I
géant les tentatives de désordre qui auraient pour t
but d'entraver le libre exercice de la souveraineté f
du saint-përe dans les limites actuelles des Etats (
de l'Eglise.
:0a écrit de Fiorence aux journaux an-
glais: s c
Le gouvernement itaiiec a concentré un notibre
considérable de troupes sur la frontière romaine s
elles entreraient dans les Etats du pape si, après le
départ des Français, des désordres éclataient.
Cette nouvelle nous paraît mériter confir-
mation. Pour que l'armée italienne puisse
aHer rétablir l'ordre dans les Etats pontifi-
caux, il faut que le roi d'Italie et son gou- t
vernement renoncent d'abord Rome-Ca- 1
pitale. Ce ne serait autrement que déguiser r
uno invasion sous la fausse apparence d'un d
secours. t t
Sous ce titre t/h proMemg M t'esoM~,
1'7~'e annonce la chute inévitable du pou-
~oir pontiucal. Nos lecteurs en jugeront 1
comme nous, cette feuille ne .-paraît ajour- 1
ner ses espérances que pour les afiirmer l
plus fortement
Le problème, dit-elle, ne sera qu'a demi résolu 1
si, au sein même de 'l'Italie, débarrassée de ces c
vieiD.es entraves, il existait encore un régime polit'- r
que basé'sur là confusion du spirituel et du temporel, s
II faut donc, non-seulement poM)- Mo~e, mais en- c
core poMr <'jE'Mrope et poMr L'HUHAKtTË tout entië- t
après ma-visite au café où je te voyais, je ren-
contrais le bon vieillard qui se'dissimutait dans
les foules pour me suivre, mais dont le regard
curieux ne me perdait jamais de vue. De la
part de toute autre personne, cette espèce de
protection ~mystérieuse m'eût 'semblé inquié-
tante de Sa part, elle me rendit heureuse, Hè-
re même, car il était, m'avais-tu dit, ton meil-
leur ami, et, dans tous les'its événements
de ma vie nouvelle, je nie plaisais à voir une
main bienveillante les dirigeant, et cette main
était la tienne! l
)) J'avais tenu religieusement mes promesses
envers ma compagne tous les soirs, je lui re-
mettais le gain de ia journée, ne conservant
pour moi que la petite pièce blanche que tu me
donnais chaque jour, et que j'employais à payer
ies leçons de français et d'écriture que je rece-
vais d'un vieil ItaHen, l'un des hôtes de l'espè-
ce de tour de Babel ou j'avais trouvé un refu-
ge; j'espérais pouvoir, à quelques semaines de
là, te causer une douce surprise en te disant,
dans ta langue maternelle, l'emploi que j'avais
fait de tes dons, lorsque survint cette soirée fa-
tale où tu m'annonças ton départ et l'éternelle
séparation dont.elle me menaçait
? Douze années se sont écoulées depuis cette
époque, et son souvenir, me glace encore de
terreur et d'en'roi. C'est vainement que j'essaye-
rais de t'exprimer Fimmease désespoir qui
m'étreignitle cœur; aucune langue humaine
ne. saurait dire semblables sensations, an-
goisses aussi poignantes Sans les soins asssi-
dus et la science du docteur Bernard,it n'est pas
douteux que je fusse morte du coup dduloureux
que me portait cette cruelle séparation.
.)) Au moment de ton départ, j'étais tombée
sans vie sur l'asphalte du trottoir. Quand je re-
vins a moi~ sept jours s'étaient, écoulés, sept
jours da nèvro ardente, de dé!ire incessant
.sept jours pendant lesquëts le docteur ne m'a-
vait pas quittée une minute et dont le paternel
dé.ybùmonHn'avait dix fois arrachée à une mort
que )a sciecca seule eût été impuissanteà vain-
cre. Je me trouvai au lit, dans une maison in-
connue, et n'ayant aucun souvenu', du passé; il
re.'que ce régime disparaisse, et que, sans porter
atteinte au pouvoir religieux, qui doit conserver
toute son indépendance, ie pouxai~cM retrouve
dans Rome même toute sa lib~rt~. f*-<.
Il n'appartient pas précis~ent'au gonver~ment
italien, qui est lié par un~Faité xofénnel €t'i est
bien décide a garder sa j~rolé,; d'opérer, un ran-
gement aussi désirable.~ui'donp.i~ocomp~a ? 2
Comment se produira-~?~C'est ce que~~bus
ignorons et ce que nous i~o'ns Nulle envi~our
te moment de chercher.voir que ce changement es~t~qu'iles!
même certain, et que, s'il .est possible d'en retar-
der l'heure par des combinaisons plus ou moins
habiles, on ne saurait trouver le moyen de Hécarter
pour longtemps..
.L'Europe et l'humanité, dont le bonheur
préoccupe le journal l'7faHe, ne se soucient
pas de voir tomber cettegrandeinstitution de
la papauté qui est, pour toutes les commu-
nions religieuses, la garantie de la liberté de
la conscience. Quant au peuple italien,
nous avons montré, il y a quelques jours,
par le témoignage d'un illustre patriote,
M. Massimo d'AzegIio, ce qu'il faut penser
de cette prétendue unanimité de l'opinion
au-delà des Alpes, qui pousserait Je gou-
vernement italien à rechercher fé dangereux
honneur de son installation au Capitole'.
Ce qu'il y à d~important dans les lignes
qui précèdent, c'est que I'7~s .reconnaît,
'que le gouvernement du roi Victor-Emma-
hrmelcstHé.par un traité solennel. L'hon-
neur des peuples comme celui des hommes
se mesuré h leur degré de fidélité dans
l'exécution des contrats;
On verra, par la lettre de notre corres-
pondant de Florence, que l'opinion publique
attribue au gouvernement italien des inten-
tions tout autres que celles que l'T~'e lui
prête.
Nous trouvons dans un journal du soir une
lettre signée Latour-d'Afaure, capitaine adju-
dant-major de la légion romaine, qui donne en
termes explicites le démenti le plus formel aux
bruits calomnieux répandus comme & plaisir
par .certains journaux d'Italie et de France sur
l'esprit et la conduite de cette légion
Yiterbe,d0 novembre 1866.
Monsieur,
La Gazette de Fronce, du 7 novembre, que je re-
çois ce matin, porte à ma connaissance une corres-
pondance de l'O~Mz'oy: Mahona~' des plus hostites à
la légion romaine. Je suis convaincu,que mon gou-
vernement, qui a formé lui-même cette légion, ne
laissera pas un pareil articlesans réponse. Cepen-
dant je tiens a* donner moi-même un démenti for-
mel a cette feuille. Je vous prie donc, monsieur,
d'insérer ma lettre dans votre journal, que j'estime
et que j'aime.
Une relation très exacte de la réception du dra-
peau pontifical par ia légion romaine a été donnée
.par le journal officiel du Rome je me contenterai
d'ajouter que les choses se sont passées absolu-
ment comme elles se passent en France l'histoire
burlesque du sergent tirant de sa poche un drapeau
tricolore est dépure-invention; la cérémonie s'est
terminée le plus pacifiquement du monde par un
banquet où figuraient les plus anciens sous-ofu-
ciers etsoldats du bataillon.
Personne n'est.contraint d'aller à la messe; l'of-
fice divin est célébré tous les dimanches, comme à
l'Ecole militaire de Paris. Nous avons eu, il est
vrai, quelques désertions mais elles étaient pré-
vues et loin de nous affaiblir, elles nous ont au
contraire fortifiés, parce qu'elles nous ont débar-
rassés da quelques hommes que certains .chefs de
corps nous avaient envoyés. Ces hommes, ennemis
de tout drapeau et de toute discipline, ont déserté
dans l'espoir de rentrer impunément en France.
Voila, monsieur, la vérité. Cette dëptorableques-
ion romaine peutavoir fa solution Ja plus inatten-
due mais soyez assuré que les officiers et les sol-
dats de la légion~ rempliront avec honneur la mis-
sion qui leur été confiée par l'Empereur. v:
Veuillez, monsieur, agréer l'assurance de ma con-
sidération ires distinguée.
LATOUR-D'AFFAUttE,
Capitaine adjudant-major de la légion
romaine.
Nous lisons dans Ma!?a, de Naples, a la date
du 10
Nous recevons de graves nouvelles de Palerme.-
II paraît que l'on a découvert d'importants docu-
ments, et que les ramifications de ces faits s'éten-
daient jusqu'à Naples. On parle de nouvelles arres-
tations là'et ailleurs. La justice étant saisie de l'af-
faire, nous n'en voulons rien dire.de plus.
Une lettre de Florence, publiée par la Cbr-
t'cspp!~ance ~ëncr~e tM~Wc~'eKHe, supplée en
partie au. vide laissé 'dans ces renseignements
par rextreme discrétion de P~a~a. Voici Je
passage de cette correspondance relatif aux af-
faires de Sicile. Il est écrit sous la date du 9
La Sicile donne plus que jamais de souci. Quand
l'ordre fut~ rétabli: le général Cadorna fit publier
dans nos journaux que les princes, comtes et ba-
rons qui avaient signe l'acte insurrectionnel et coa-
stitué le comité révolutionnaire étaient bien inno-
cents de tout cela; qu'ils avaient renié leurs signa-
tures posées au bas de la déclaration par les per-
me semblait que j'étais à la premtère heure de
lavie,
a Cependant, peu à peu et sans que je Ssse
aucun mouvement, la mémoire surgit, d'abord
hésitante et faible, mais bientôt, déchirant .les
voiles épais qui arrêtaientson essor, elle de-
vint névreusement active et ramena dans mon
esprit le. souvenir de mes infortunes. En même
temps que la raison rentrait dans mon cerveau
affaibli, je reconnaissais le docteur Bernard assis
au pied du lit, et je lisais dans son regard intel-
ligent l'anxiété avec laquelle il suivait le tra-
vail de ma pensée. Je songeai à toi, mon bièn-
aimé Valentin, je songeai à tes derniers adieux,
et de grosses larmes coulèrent le long de mes
joues amaigries.
)) Elle est sauvée t s'écria joyeusement le
docteur, et, s'approchant de moi/suivi d'une
vieille dame, que je n'avais pas encore aper-
çue, il reprit: `
N–Vous me reconnaissez, n'est-ce pas, mon
enfant?.
))–Oui; mais htt, où est-il?
s II reviendra, je vous le promets.
B–Bientôt?
s –Ayez conSance en moi; je suis'votre ami,
et ne veux point vous tromper. Ne songez d'a-
bord qu'à vous guérir, et pour cela te calme et
la tranquillité d'esprit sont nécessaires., Plus.
tard, et en attendant son retour, nous~ cause-
rons de notre bon ami Yalentin.
s –Merci, lui répondis-je avec effusion.
)) Revenue à l'espérance par cette promesse,
je pris la potion qu'il me présentait; pour la
.première fois depuis sept jours je m'endormis
d'un sommeil calme et réparateur, précurseur
d'une prompte convalescence.
)) La vie a de telles ressources chez la jeu-
nesse, qu'un mois plus tard le docteur me con-
duisait dans un célèbre pensionnat du faubourg
Saint-Germain pu j'aHais commencer, mon édu-
cation.
'AMtiHD LAPOÏNTE.'
/Za!!m~
) 3~S(t's~~rt(;.TiMtJe!aSe!M) ~ëQ
aKKOHSES, S, PL. BE LR BOUME, ET 7, RUE C03-HÊMH
~èsêre~ M iMvosï~TO &~@$
§ ii~ (S'~rtt~b)' i§"'
6BKMX MBS~NEKT- S23, RUE MSKTHMTaE
31~. Année'
L'Administration se rëseryeTedroit de modifier la rédaction des Annonces
faut-ce qui concerne l'Administration du J~t~tf.~ adressa au 6ëramt
PARtS, 5 NOVEMBRE 1806 t
~;t c
D'U' DAI~'<~E~' ( (
8'EXA6t;ER LES 'fRATA~X PL'SLiCS ·i
f
(
M. V. BoBnet nous adresse sur cette impor- (
.l~n.tg~&~a.UM~e quB&MJS. ncNsem- c
pressons d'accueHMr:
A mcMt'eur rJda~te~ e~ c/;e/' de Presse. i
Monsieur,
Je vous demande la permission de pré- 1
senter au public, par la voie de votre jour-
nal, quelques observations au sujet de la ]
lettre de M. de Persigny, relative à un em- ]
prunt d'un milliard et plus pour grands tra- ]
vaux publics. Vous avez déjà parfaitement (
fait ressortir ce qu'il y. avait de fâcheux j 1
dans une pareille idée, au point de vue de ]
l'initiative individuelle. Nous ne sommes i
déjà que trop portés à compter sur l'Etat en (
toutes choses c'est lui qui est chargé exclu- j 1
sivement de nous diriger en politique, de (
nous dire ce que nous devons penser, les i
sympathies que nous devons avoir; si on y 1
ajoute encore qu'il nous demandera notre s
argent pour faire des travaux que nous (
pourrions faire sans lui; Uns nous restera l
bientôt plus qu'a nous croiser les bras, com- (
me déjà nous arrêtons notre esprit, et à s
nous réfugier dans l'immobilisme de l'O- j 1
rient.
Quand l'idée de M. de Persigny n'aurait
pas d'autre défaut que de porter atteinte à (
l'initiative individue!!e et d'étendre beau- i
coup trop la main de l'Etat, elle serait déjà a
condamnable et ne mériterait pas d'occu- 1
per un esprit sérieux. Malheureusement, i
Ie<'ôté de l'atteinte portée à l'initiative t
individue)Ie n'est pas ce qui nous choque (
!e plus, précisément à cause de notre i
penchant à tout attendre de l'Etat, et s'il 1
s'y avait que cela pour faire repousser r
l'Idée de M. dePersigny, je craindrais t
fort de la voir réugsir'un jour ou l'autre (
Mais~lya ce que j'appâterai !e côté pure- 2
ment économique de la question; eel ui-ia, je t
pense, n'a besoin que d'être mis sous les i
yeux du public pour créer un obstacle In- s
franchissabie au système de M. de Persigny, s
et c'est celui-là que je vous demande la per- }
mission de développer, t
Que voudrait M. de Persigny? Qu'on pût i
emprunter un mitliard et plus, pour créer (
ce qu'il appelle l'outillage industriel de la i
France.. t
La France a fait, i' y a quelques années, e
tme révolution économique elle a modifié e
sensiblement son tarif de douanes et est
entrée dans la voie de la liberté cômmer- 1
cia!e.Htui faut tes moyens de soutenir la (
concurrença étrangère, et le plus ëfËcace }
de tous, ce sont des voies de communication' r
plus faciles et plus nombreuses. Il importe i
doncqu'eHe en soit dotée au plus vite; i f
c'Mt bien ;ainsi que la question se pose. l
Je ne veux pas examiner en ce moment (
ee qu'il y a d'Inscrit chaque année au (
budget des travaux publics sur nos res- i
~ourcea ordmaires et extraordinaires pour e
perfectionner cet outillage, ni ce que les r
communes et les départements dépensent c
iëgalement à cet effet. Je ne parle pas da- t
rantage des trois a quatre cents mil- (
lions qu'emploient chaque année nos grau- ( c
des compàgnies de chemin de fer, pour < c
agrandir ~e réseau des voies ferrées et Je î
faire pénétrer insensiblement partout. Je c
suppose que M.-de Persigny compte tout ce!a j 1
pour rien, et que s'U demande à emprunter
~m milliard, ce n'est pas pour ajouter quel- c c
ques millions de plus par an a notre budget G
des ,tfavaux publics; car on peut les lui pro- ]!
curer sans emprunt, par la seule progression (
de la richesse publique, à condition de res- I
ter en paix c'est évidemment pour brusquer j J
l'action du temps et dépenser ce milliard en f f
un an ou deux, en plus dé ce qu'on dépense t
déjh. Je suppose encore que le milliard sera é
facile a trouver et que'ce genre d'empi'unt s
ne portera aucune atteinte au crédit, ne <
privera personne des capitaux dont il- a be- <
soin, et ne fera pas renchérir le prix de l'ar- s
gent. Eh bien! voici ce qui arriverait d'à- r
ibord~
~NLLETON DE LA .P~E~F j g
~o t6 a©vsmi,r,a-~sse ~.7 i
M<()KO\'EM'!M! <
y
'?' i
L~CHÂMTEUSE DES RUES
t
xxiv?'
c
)) 8'ii m'avait éieFQSStNe deprerjdre; dësie
~e!lde~BaiD,. un autre ~eDre d'exis~euee,bien
qu~ partir de ce momcBt toute iinpuisioa étran- t
gère d,isparût de ma vie, il n'est'pas douteux c
que j'eusse abandonné avec une joie extrême <
ma vie!)e et'mes chan!ons; car ie métier que je
faisais m~'BSpirait une~ répulsion qui ne pou- r
vait s'expliquer'que parie sentiment de hpn~
~[U'ii ~m'inspirait, sentiment qui s'était encore (
~accru depuis que je lisais couramment dans c
mon cœur. Mais je ne sayais pas un .mot de
'français, et eusse-je connu cette langue que {
pourrienaumoBdeje n'eusse voulu réclamer t
fassistance d'un étranger une vos mysté- f
rieuse me disait que de toi seu! devait me venir c
~aYienouvetie..
< En réfléchissant bien a ma situation, j'an'i- t
vai facilement à me convaincre que mes repu- 1
gaances, toutes raisonnab!esqu'ei!es pouvaient l
être au point devuede Tamour-propre, étaient
injustes eBvers la réalité, puisque c'était h ce
pauvre métier de chanteuse des rues que je de~ ]
~ais de te connaître~ et que lui seuLdaasra-
~eo!r,pouvatt encore me rapprocher de toi. Le j
seirvenu.jëTëprisdoncma viei!e, sinon avec <
jute, du moins awc reconnaissance, et, joyeuse ( (
de la liberté que j'avais si inopiEômeBt conqui- t
~pM
Pour dépen&er;~n,t~T~a~ deux ans
en delioi-s de deux dé-
en dehors de'c&qul~se~~tt, faudrait dé-
tourner une massë~~dfr~~e leurs ira-
A'aux actuels, il faud raiFTesen lever ai'agri-
cuiture, aux manufactures/a l'Industrie, et
de quoi se plaint-on particulièrement au-
jourd'hui? De ce que ia main-d'œuvre man-
que,de ce qu'eile est iosufusante, pour.ré-
pon(h'ëa toutes les demandes qui. ia. solii-
cilent.–C'est surtout le grand cridelagn-
culture, c'est aussi celui d~5 manufactures,
et personne ne doute que si nous avions une
population ouvrière plus considérable, nous
serions mieux en .état de soutenir la concur-
rence étrangers, et que lo niveau de la ri-
chesse pub!ique s'élèverait sensiblement
plus haut-.
Or, le projet de M. de Persigny aurait
pour en'et iminedia.t de rendre encore cette
main-d'œuvre plus rare. L'agriculture et
l'industrie seraient obligées deia pay~r plus
cher; elles augmenteraient !e prix de leurs
produits en'conséquen~e, et, augmentant le
prix de leurs produits, pHes 'verraient se
fermer des débouchés qui n'existent~qu'~ la
conditioifde certains prix. De sorte que,
pour travailler trop vite a la création de son
outillagp industriel, la France se verrait
immédiatement distancée dans le champ de
la libre concurrence, et distancée lorsqu'il
s'agitd'ind'ustricsenvoie de transformation,
cela veut dire r'urnée. On créerait grand
prix l'outillage industriel, et quand il serait
créé, il n'y aurait plus personne pour s'en
servir.–Voilà le premier résultat auquel a-
boutirait la mise en pratiqua du système de
M. de Persigny..
Maintenant a-t-on réuéchi aux conséquen-
ces do ces travaux exécutés par l'Etat sur
une aussi large échelle? Non-seulement on
aurait détourné une masse d'ouvriers de
leurs occupations ordinaires, produit un
renchérissement de la main-d'œuvre; mais,
une fois les travaux accomplis, que devien-
draient les ouvriers? Croit-on qu'ils retour-
neraient facilement à lourds champs ou a
leurs manufactures, et qu'.ils se contente-
raient des salaires réduits que ce retour fe-
rait naître? Onn'aqu'aprendre exemple de
ce qui se passe a Paris. Depuis tantôt quin-
ze ans qu'on a commencé l'œuvre de la
transformation de la capitale, on a faitd'im-
menses travaux, on a ouvert de nombreu-
ses artères, on a bâti beaucoup plus de mai-
sons qu'on n'en a démoli il semble qu'on
pourrait s'arrêter tin peu et ralentir l'exécu-
tion de ce qui reste à faire. Tout y gagne-
rait les nnances du pays en général, celles
de la Ville en particulier, et ensuite !es inté-
rêts économiques, qui ne se verraient pas
troublés, comme ils le sont, par une main-
d'œuvre artificielle, qui fait tout renchérir
autour d'elle.
Cependant on ne s'arrête pas. Loin de là,
les travaux sont poussés avec plus d'activité
que jamais. Si on dépensait ')50 rniHions
par an, il y a dix ans, à ces travaux de Pa-
ris, on en dépense aujourd'hui 300. Et
pourquoi? Ce n'est-pas que be qui reste à
faire soit indispensable et de la dernière
urgence. Ce qui est urgent, c'est de donner
du travail à cette agg)oméràtion d'ouvriers
de plus en plus considérable qu'on a fait
yanir Paris, qu'on ne peut plus renvoyer,
et qui, eux, ne peuvent ni attendre ni chô-
mer et comme leur nombre s'accroît chs-
qus année, il leur faut chaque année plus
de travail. –J'ose prédire à la génération
qui a vu commencer ies travaux de Paria,
qu'elle n'en verra probablement pas la En,
et que le jour où les plans actuels, quelque
gigantesques qu'ils soient, seront exécutés,
on en créera immédiatement de nouveaux
plus grands encore.
Eh bien cette dif6eu!té à la fois politi-
que et économique qui existe à Paris, et
dont chacun a le sentiment, 'le système de
M. de Persigny retendrait aux campagnes,
dans tous les lieux où il ouvrirait des ate-
liers pour les grands travaux publics. Le
jour où le principal de ces travaux serait
fait et le milliard dépensée il faudrait con-
tinuer encore, trouverd'autres travauxpour
éviter du chômage à tous ces ouvriers qu'on
aurait déplaces, et qui ne retourneraient pas
ajsément à leurs anciennes occupations on
aurait créé des ateliers nationaux, et nous
savons par expérience qu'une fois créés, tl
n'est plus facile de les dissoudre.
J'arrive la question de l'emprunt lût-
se, je m'envolai vers tes bou!evards,Pespérance i
au .cœur et la chanson aux lèvres.
B En te revoyant à tu même p'aceque ]a veiDe,
je me sentis bien heureuse mais je ne sais
queUe timidité vint .m'assaiHir tout a coup, je
n'usai pius te regarderf Ce fut à ce moment;
sans dou:e, que tu quittas ta ptace; car, ayant
ievélesyeux,jenetevisp)us.
)) La déception crueUe que j'éprouvai ne devait
heureusement pas durer; j'aUai-m'asseoir à
quelques pas du café, et bientô!. tH fus à mes
côtés, plus aSectueux, plus sympathique encore
que la vei!le.
B Si ce jour-la tu en avais manifesté ]e désir,
je me serais faite ta servante et je -t'aurais suivi
comme un chien Mëie .'s
'–Tesouviens-tu, mon cher cœur, ms dit
tout à coup Martba en interrompant son récit,
de cette petite rose qui ornait ta boutonnière.
et que je te demandai ?
–.Si bien, lui répondis-je, que pour me re-
mercier de ce don tu embrassas'ma main
Eh bien, reprit Marthe), cette ueur, fanée,
desséchée depuis long-temps; je !a conserve
comme un trésor précieux.
Et, débou.!onnai!t ie haut de son cordage, elle
en tira un bijoux, merveilleusement travaiiJé,
une-cassolette dans Pinteripur da !aque)le ia
Beur, seuvenir des années écoulées, se trouvait
enchâssée.
–Eile ne m'a jamais quittée, me ditMar-
tha, et'ii ne s'est point écoulé un seu] jour,de-
puis onze ans; sans que mes confidences et mes
baisers lui aient été prodigués.
Tu es une créature divine, lui dis-je, et
si grand que soit mon amour, ja crains de ne
pas t'aimer assez!
Le carinon de ia pendule se fit entendre; je
jetai un regard inquiet vers la cheminée, sa-
chant combien ies heures s'envolaient rapides
dans ces douxentreti.ens; mais Martha avait de-
viné ma pensée et me dit en souriant
Pourquoi t'inquiéter do l'heure qui s'6-
cou!e, ne t'ai-je pas dit que tu de~'eis tout .ap- I
prendre àujonrd~Ti ? '?
même. Les gens qui parlent de gros chif-
fres à emprunter, d un milliard par exem-"
pie, ont l'air de se figurer que ces capitaux
vont tomber du ciel,_sans causer d'embar-
j ras à personne, ou bien qu'ils vont sortir de
j caisses ou de tiroirs où ils dorment'inactifs,
.jusqu'à ce qu'il plaise au gouvernement de
ies réclamer. Ce n'est pas ainsi que;Iës cho-
ses se pa ssent. _Lap!upart des capitaux en
France ont. leur empto), et il n'y a jamais
.un. miil i ard inacnf q~ ttend,e. ~s
TEtat'Si on veut emprunter ce milliard, il
faut le détourner d'autres emplois, il faut le
demander a l'agriculture et a l'Industrie, qui
n'ont jamais trop de capitaux, et l'eSctde
cette demande est de faire hausser immé-
diatement le prix de l'argent. Or, la hausse
du prix de l'argent peut ne pas arrêter le
progrès de l'industrie, mais à coup sûr elte
ne le favorise pas. C'est le cas de rappe-
ler les paroles de Turgot a
« On peut regarder, dit-i!, le prix de
» l'intérêt comme une espèce de niveau au-
)). dessous duquel tout travail,toute culture,
)) toute industrie, tout commerce cessent.
)) C'est tomme une mer répandue sur une
~) vaste contrée les sommets des monta-
)) gnes s'élèvent au-dessus des eaux et for-
)) ment des îles fertiles et cultivées. Si cette
)) mer vient à s'écouler, à mesure qu'cUe
)) descend, les terrains en pente, puis les
)) plaines et les vallons pâtissent et se cou-
)) vrent 'de productions de toute espèce. Il
)) sufnt que l'eau monte ou descende d'un
B pied pour inonder ou paur rendre à la.
)) culture des plages immenses. C'est l'a-
)) bondancc des capitaux qui anime toutes
)) les entreprises, et le bas intérêt de l'ar-
)) gent est tout à la fois l'effet et l'indice de
)) l'abondance des capitaux. ))
Il est impossible d'admettre que si l'on
empruntait tout à coup un milliard, même
pour des travaux utiles, on ne ferait pas
monter le taux de l'intérêt, et pour peu qu'il
montât, il laisserait sous l'eau, selon la belle
image de Turgot, des industries, et, en pre-
mier lieu, l'agriculture, qui ne peuvent [
vivre,et prospérer qu'avec le bon marché du 1
capital; de sorte que pour doter immédiate-
ment l'Industrie, et par des moyens artifi-
ciels, décès voies de communication qu'elte 1
aura un jour, et assez promptement, par les 1
nwyens ordinaires, on commencerait par lui 1
faire payer plus cher la main-d'œuvre et le 1
capital. Ce serait une singulière façon de la
servir et de la mettre en état de lutter con-
tre la concurrence étrangère..
Enfin, ïl faut prendre en considéra-
tion les cinquante millions de rentes de
plus a inscrire à notre budget, déjà fort
lourd, pour servir les intérêts de ce mil-
liard. Quoi c'est au moment où l'Angleterre
nous donne l'exemple depuis tantôt dix ans
d'un abaissement successif des impôts et
d'une réduction graduelle de la dette publi-
que, exemple qui a produit les résultats
les plusféconds, et que tout nous commande ¡
d'imiter, c'est à ce moment qu'on nous
propose d'inscrire 50 millions de rentes de 1
plus pour des travaux créés artiuciellement-
et dont le premier résultat serait de boule-
verser tous les rapports économiques. En
vérité, onn'songepas; l'idée.est en Sens
inverse des véritables intérêts du pays.
II semblerait, à lire la lettre de M. de
Persigny, qu'il ne se. fasse rien en France
pour améliorer et pour étendre nos voies
de communication. Cependant, si nous ou-
vrons les documents officiels, nous trou- 1
vons, je le répète, qu'il y a chaque année
de'! 30 à ')50 millions d'inscrits au budget
pour travaux extraordinaires, dont plus de
la moitié affectée a des travaux de viabilité;
que les communes et les départements dé-
pensent pour le même objet 130 à 125 mil-
lions, et qu'enfin les Compagnies de che-
mins. de fer font chaque année pour 350 a
MO millions de voies ferrées, ce qui forme
un total de 600 millions consacrés par an à
l'entretien et à l'amélioration de nos voies
de communication. N est-ce donc rien que
ce chiG're et ne peut-on s'en contenter ?
La preuve qu'il suffit parfaitement et que
notre outillage industriel n'est pas aussi in-
férieur qu'on le suppose, c'est que chaque
année notre commerce extérieur se déve-
loppe dans des proportions considérables
l'augmentation de cette année ne sera pas
moindre de G à 700 millions, soit d'environ .1
10'0/0; par conséquent rien ne souffre, on
'Je la remerciai en couvrant ses mains d'ar-
dents baisers, et.el)e reprit:
<( Ce fut le lendemain de cette soirée que je
me trouvai, pour la première fois, en face du
bon et cber*viei![ard qui devait un jour, après
avoir été l'ami le plus dévoué et le pius sur,
remptacer le père que ja~'ayais-pas connu, et
me donner une fortune efun nom; en m'adop-
tant pour son enfant a
–Eh quoi! m'écriai-je, interrompant Mar-
tha~ le docteur Bernard.
A fait tout cela. Oui, pendant quatre an-
nées il a résumé en lui protecteur, ami, père.
Js lui dois '.out soins, tendresses, dévoûment,
éducation; nom et fortune~ et ces chaudes con-
solations du cœur, sans lesquelles, probable-
ment, je fusse morte après ton départ.,
Je cachai ma tête dans les bras de Martha,
et d'abondantes larmes, –larmes nées delà
reconnaissance et du regret, jaillirent de
mes yeux. Ah combien je me trouvai coupa-
ble en écoutant ces révélations
« Et tous ces bonheurs, reprit Martha, que
je revais .sans oser croire à la possibilité de
leur réalisation, ei, qui m'eussent rendue laplus
heureuse des femmes si tu avais été la, me ve-
naient par toi, à cause de toi.
)) Je les devais à l'amitié que mon Valentin
inspirait a cet homme de bien Dans ces longs
jours d'attente vaine, d'espérances sans cesse
déçues, c'était lui qui apportait la consolation a
ma pauvre âme inquiète K Ne pleure pas,
a chère enfant, me'disait-il, il reviendra! )) Et
plus tard, lorsque, folie de chagrin, je mettais
en doute ton amour pour moi et t'accusais d'ou-
bli, c'était encore lui qui me disait a Pleure
M sa mort, mais n'accuse pas son cœur » Pa-
rois sublimes dernier cri de l'amitié qui pré-
fère à l'ombre même du soupçon la plus triste
des réalités Hélas la mort vint surprendre ce
bon père sans que lepGvede sa vieillesse se fût
réalisé!))
peutattendre et laisser au temps'le soin
d'achever son œuvre, sans trouble ni em-
barras.
M. de Persigny dit dans sa lettre qu'il ne
propose pas son système comme un expé-
dient politique, mais comme « l'expression
d'un ordre d'idées qu'il a eues tant au
pouvoir que hors du pouvoir. )) C'est
encore plus surprenant. Car un système
comme celui-là ne pourrait se concevoir
~que._d&H9 des. circonstances particulières,
où l'on aurait besoin de donner une di-
version puissante à l'opinion publique; ou
encore dans des moments calamiteux com-
me ceux qui ont suivi la révolution de Fé-
vrier, où l'initiative privée s'étant retirée
de toutes les entreprises, il y avait lieu de-
la remplacer à tout prix. Mais présenter un
tel système comme un ordce d'Idées régu-
lier, qu'on peut avoir dans des temps calmes
et prospères, c'est a mon sens commettre la
plus grande des erreurs et prendre a rebourg
les intérêts écononuques.
J'aurais bien des choses adiré encore sur
la lettre do M. de Persigny, sur son rappro-
chement avec les temps féodaux, sur sa com-
paraison des capitaux avec les bataillons
que Pierre l'Hermitc conduisait a la croisa-
de; 'sur tes trois milliards perdus au dehors
et d~nt il faut rabattre les deux tiers;' mais
tout cela est de la rhétorique plus que du
raisonnement. Je m'arrête j'en ai dit assez
pour montrer combien le système dont il se
'fait le champioa est chimérique et impos-
sible..
V)CTOR HOKKKT.
DËP~BES S ELECTRIQUES
Aut!chs
Vienne, -14 novembre..
Les nouvelles tes plus récentes du Mexique arri-
vées ici constatent que. dans les cercles officiels de
Mexico, on manifeste là confiance )a plus complète
dans l'avenir de l'empire mexicain.
Vienne,-[4 novembre.
La Cs;M~ de ~;e?tf!6 publie une lettre de l'em-
pereur par laquelle M~ de'Beust, ministre des af-
faires étrangères, est nommé en même temps mi-
nistre de ta maison de t'empereur.
M, de Larisch, de retour de son voyage de con-
gé, a repris la direction des Bnanees.
<*rMsse.
Berijn, 14 novembre, soir.
La CorfM~on~aKce proMKe:'s<<; dit qne le gouver-
nement est en droit de provoquer une détermination
de la part des officiers hanovriens sur leur entrée
dans l'armée prussienne c avec ou sans déclaration
préalable de l'ancien roi. a Un retard prolongé ne
serait conforme ni à la position de la Prusse dans
cette question ni aux intérêts des officiers eux-mê-
mes. Le gouvernement a l'intention sérieuse de
protéger sous tous les rapports la conscience et la
confession des populations des nouveaux terrttoir'-s.
MM. de Bismark et de Roon reviendront proba-
blement vers la fin du mois, surtout M. de Bismark,
afin de diriger les délibérations sur la nouvelle
Confédération du Nord.
r
!~M.'
Udice, ~novembre.
Le roi est arrivé. La population lui a fait un ac-
cueil enthousiaste. Sa Majesté a assisté au défilé des
troupes et de la garde nationale de la ville et de la
province au milieu des plus chaleureuses acclama-
tions. La ville est en fête. Le roi repartira demaia
matin a cinq heures.
Rome, 44 novembre.
La gendarmerie pontificale, renforcée par un dé-
tachement d'auxiliaires armés, vient d'avoir une
rencontre avec une bande de brigands sur le pont
Morolo, dans la province de Frosinone. Sept indi-
vidus, tombés entre les mains des brigands, ont
été délivrés. Le chef de la bande est gravement
Messe.
L'OMeustore i'om
dans le royaume de tapies, que les jouraaux Ofi.t 't
publiée comme étant émanée du palais Farnese.
La quarantaine pour les voyageurs venant de
France et d(Ua haute Italie est abolie.
E~ats-SsM
Southampton, 14 novembre.
L'~MHa:Mta, venant de New-York, a apporté
1~8,873 dollars pour l'Angleterre et 60,300 pour la
France.
Les avis de New-York, du 3 novembre, portent
que le gôuïerneur Swann, aEaltimore, a destitué
plusieurs commissaires de police. Le général Graot
a visité Baltimore le 1~ novembre..La garnison de
cette ville a été augmentée.
Et s'appuyant sur mon épaule, Martha joi-
gnit ses larmes aux miennes. Nous restâmes
ainsi, moi, abimé dans mes remords, n'osant
regarder la chère créature dont les mains fré-
missaient sous mes étreintes et eHe, mêiant
sans doute au souvenir du bon docteur, les re-
grets du bonheur perdu! 1
Âpres un long sitenoe Marina continua
amsi
XXV
« Des le lendemain de cette rencontre, je crus
reconnaître, en abordant les solitudes du
quartier Monceau., que j'étais suivie. Le jour
suivant, je Ss la même remarque, et bien que.
jo n'eusse point été gâtée par ces soMicii.udcs
inquiètes, premières causes qui font naître
dans les jeunes esprits des sentiments de peur,
je conçus cependant une certaine appréhension
de la surveillance cachée qui semblait planer
sur moi.Mon unique pensée fut de croire qu'elle
était l'œuvre de ma compagne et qu'elle la fai-
sait exercer par quelque locataire du Piémon-
tais converti à ses intérêts. Je voulus savoir la
vérité sur ce point, et, un soir, ayant bâte le
pas pour prendre de l'avance sur l'inconnu, je
m'arrêtai brusquement à 1 ang)e de la rue, dans
un endroit où se projetait la vive lumière du
gaz.
)) Quel ne fut pas mon étonnement lorsque, je
reconnus, dans la personne qui me suivait,
moa ami -de quelques jours, le docteur Ber-
nard 1
~) En me voyant arrêtée à l'angle de la rue.
il eut un moment d'hésitation, puis, baissant
vivement sur ses yeux les larges bords de son
chapeau, il continua lentement sa marche.
Quant à moi, tranqutHe désormais, –car je ne
pouvais supposer de sa part autre chose qu'un
sentiment de bienveillante sollicitude.) je ren-
trai dans ma chétive demeure, iai~sant. a quoi-
ques pas en arrière le docteur Bernard que
j'avais eu l'air de pas reconna!tre.
s Depuis ce jour-)a, presque (eus les soirs,
Le message du gouverneur de Géorgie combat 1.
l'amendement à la Constitution.
Les républicains de Boston ont fait choix de deux
nègres pour candidats à la Législature.
Le A~M-For~ .HersM dit que le message du pré-
sident Johnson sera dans le sens de la paix a. l'in-
térieur et à l'extérieur.
Le même journal ~dit que le président a donné é
son approbatioli au dernier 'ordre du jour de She-
ridan concernant le Mexique.
Le procès des feniaas au Cauada avait été encore
ajourne au 3 novembre.
-HaS!&:M!a
Amsterdam, ~4 novembre.
Le deuxième scrutin a donné les résultats sui-
vants
MM~ Rochusen, 1,773 voix; Insinger, 1,748; P-yn-
appel, 1,650 Bosse, 1,313; Swietën, 1,294. Trois
candidats conservateurs élus.
Le résultats des élections dans les provinces est
encore inconnu.
Amsterdam, 14 novembre. w
Au second tour do scrutin, 31 membres de l'an-
cienne Chambre, ont été élus il y a 13 conserva-
teurs et 8 libéraux. On ne connaît pas encore )p
résultat des voies d'un district. M. de Thorbeclœ a
été élu dans deux districts différents. Il est encore
dif'Mio de préciser le parti qui aura la majorité
dans )anouve!!e Chambre.
6*<-SH
e Bucharest, 15 novembre.
Les élections a Bucharest sont toutes dans le sens
radical; celles des campagnes sont en grande ma-
jortté dan s !e sens conservateur.
Vienne, ~4 novembre, soir.
La GaBef
Moustier et M. de Metternicb,'assure de la manière
la plus t'onnelie que tes' excellents rapports exis-
tant'entre le ministre des affaires étrangères de
France et M. de Met.ternich n'ont pas cessé un ins-
tant, et qu'ils' n'ont pas mcms été simplement
troublés.
.(.d~cneeBsua's-FuMMr.)
(Voir plus loin les dernières dépêches.)
On lit dans le résumé hebdomadaire du~ ) i
~/OH!~M?' dt< SOU'
La dernière allocution pontificale est loin d'avoir
détruit l'espoir d'une conciliation si désirable entre n
le Saint-Siège et la cour de Florence. Le saint père ]
rappelé la bénédiction qu'il donnait à l'ïtatie, au
début de son pontificat, dans une pensée à la fois
religieuse et patriotique. Il annonce en morne
temps l'intention de se conformer aux préceptes j 1
de 1 Evangile en allant a la rencontre de ceux qui .]
ont combattu l'Eglise et en leur tendant les bras. <
S'il insiste en termes empreints d'une grande tris- ]
tf;sse sur la douleur que lui a causée la situation
des diocèses privés de leurs évcques, on ne doit
pas oublier que le gouvernement italien vient de t
faire droit aux réclamations soulevées par cet état 1
de choses. Cett3 .tentative d'accommodement sera <
certainement suivie de nouveaux eC'ort-s dans le
même sens. On est'autorisé croire que, loin de t
songer à se soustraire aux engagements qui resul- 1
tent de la convention du Jo septembre, le gouver- `
nement italien est résolu à 1 exécuter de la maniè- 1
re la. plus scrupuleuse, e~ veillant sévèrement à la (
sécurité des frontières poniiiicales et en découra- I
géant les tentatives de désordre qui auraient pour t
but d'entraver le libre exercice de la souveraineté f
du saint-përe dans les limites actuelles des Etats (
de l'Eglise.
:0a écrit de Fiorence aux journaux an-
glais: s c
Le gouvernement itaiiec a concentré un notibre
considérable de troupes sur la frontière romaine s
elles entreraient dans les Etats du pape si, après le
départ des Français, des désordres éclataient.
Cette nouvelle nous paraît mériter confir-
mation. Pour que l'armée italienne puisse
aHer rétablir l'ordre dans les Etats pontifi-
caux, il faut que le roi d'Italie et son gou- t
vernement renoncent d'abord Rome-Ca- 1
pitale. Ce ne serait autrement que déguiser r
uno invasion sous la fausse apparence d'un d
secours. t t
Sous ce titre t/h proMemg M t'esoM~,
1'7~'e annonce la chute inévitable du pou-
~oir pontiucal. Nos lecteurs en jugeront 1
comme nous, cette feuille ne .-paraît ajour- 1
ner ses espérances que pour les afiirmer l
plus fortement
Le problème, dit-elle, ne sera qu'a demi résolu 1
si, au sein même de 'l'Italie, débarrassée de ces c
vieiD.es entraves, il existait encore un régime polit'- r
que basé'sur là confusion du spirituel et du temporel, s
II faut donc, non-seulement poM)- Mo~e, mais en- c
core poMr <'jE'Mrope et poMr L'HUHAKtTË tout entië- t
après ma-visite au café où je te voyais, je ren-
contrais le bon vieillard qui se'dissimutait dans
les foules pour me suivre, mais dont le regard
curieux ne me perdait jamais de vue. De la
part de toute autre personne, cette espèce de
protection ~mystérieuse m'eût 'semblé inquié-
tante de Sa part, elle me rendit heureuse, Hè-
re même, car il était, m'avais-tu dit, ton meil-
leur ami, et, dans tous les'its événements
de ma vie nouvelle, je nie plaisais à voir une
main bienveillante les dirigeant, et cette main
était la tienne! l
)) J'avais tenu religieusement mes promesses
envers ma compagne tous les soirs, je lui re-
mettais le gain de ia journée, ne conservant
pour moi que la petite pièce blanche que tu me
donnais chaque jour, et que j'employais à payer
ies leçons de français et d'écriture que je rece-
vais d'un vieil ItaHen, l'un des hôtes de l'espè-
ce de tour de Babel ou j'avais trouvé un refu-
ge; j'espérais pouvoir, à quelques semaines de
là, te causer une douce surprise en te disant,
dans ta langue maternelle, l'emploi que j'avais
fait de tes dons, lorsque survint cette soirée fa-
tale où tu m'annonças ton départ et l'éternelle
séparation dont.elle me menaçait
? Douze années se sont écoulées depuis cette
époque, et son souvenir, me glace encore de
terreur et d'en'roi. C'est vainement que j'essaye-
rais de t'exprimer Fimmease désespoir qui
m'étreignitle cœur; aucune langue humaine
ne. saurait dire semblables sensations, an-
goisses aussi poignantes Sans les soins asssi-
dus et la science du docteur Bernard,it n'est pas
douteux que je fusse morte du coup dduloureux
que me portait cette cruelle séparation.
.)) Au moment de ton départ, j'étais tombée
sans vie sur l'asphalte du trottoir. Quand je re-
vins a moi~ sept jours s'étaient, écoulés, sept
jours da nèvro ardente, de dé!ire incessant
.sept jours pendant lesquëts le docteur ne m'a-
vait pas quittée une minute et dont le paternel
dé.ybùmonHn'avait dix fois arrachée à une mort
que )a sciecca seule eût été impuissanteà vain-
cre. Je me trouvai au lit, dans une maison in-
connue, et n'ayant aucun souvenu', du passé; il
re.'que ce régime disparaisse, et que, sans porter
atteinte au pouvoir religieux, qui doit conserver
toute son indépendance, ie pouxai~cM retrouve
dans Rome même toute sa lib~rt~. f*-<.
Il n'appartient pas précis~ent'au gonver~ment
italien, qui est lié par un~Faité xofénnel €t'i est
bien décide a garder sa j~rolé,; d'opérer, un ran-
gement aussi désirable.~ui'donp.i~ocomp~a ? 2
Comment se produira-~?~C'est ce que~~bus
ignorons et ce que nous i~o'ns Nulle envi~our
te moment de chercher.
même certain, et que, s'il .est possible d'en retar-
der l'heure par des combinaisons plus ou moins
habiles, on ne saurait trouver le moyen de Hécarter
pour longtemps..
.L'Europe et l'humanité, dont le bonheur
préoccupe le journal l'7faHe, ne se soucient
pas de voir tomber cettegrandeinstitution de
la papauté qui est, pour toutes les commu-
nions religieuses, la garantie de la liberté de
la conscience. Quant au peuple italien,
nous avons montré, il y a quelques jours,
par le témoignage d'un illustre patriote,
M. Massimo d'AzegIio, ce qu'il faut penser
de cette prétendue unanimité de l'opinion
au-delà des Alpes, qui pousserait Je gou-
vernement italien à rechercher fé dangereux
honneur de son installation au Capitole'.
Ce qu'il y à d~important dans les lignes
qui précèdent, c'est que I'7~s .reconnaît,
'que le gouvernement du roi Victor-Emma-
hrmelcstHé.par un traité solennel. L'hon-
neur des peuples comme celui des hommes
se mesuré h leur degré de fidélité dans
l'exécution des contrats;
On verra, par la lettre de notre corres-
pondant de Florence, que l'opinion publique
attribue au gouvernement italien des inten-
tions tout autres que celles que l'T~'e lui
prête.
Nous trouvons dans un journal du soir une
lettre signée Latour-d'Afaure, capitaine adju-
dant-major de la légion romaine, qui donne en
termes explicites le démenti le plus formel aux
bruits calomnieux répandus comme & plaisir
par .certains journaux d'Italie et de France sur
l'esprit et la conduite de cette légion
Yiterbe,d0 novembre 1866.
Monsieur,
La Gazette de Fronce, du 7 novembre, que je re-
çois ce matin, porte à ma connaissance une corres-
pondance de l'O~Mz'oy: Mahona~' des plus hostites à
la légion romaine. Je suis convaincu,que mon gou-
vernement, qui a formé lui-même cette légion, ne
laissera pas un pareil articlesans réponse. Cepen-
dant je tiens a* donner moi-même un démenti for-
mel a cette feuille. Je vous prie donc, monsieur,
d'insérer ma lettre dans votre journal, que j'estime
et que j'aime.
Une relation très exacte de la réception du dra-
peau pontifical par ia légion romaine a été donnée
.par le journal officiel du Rome je me contenterai
d'ajouter que les choses se sont passées absolu-
ment comme elles se passent en France l'histoire
burlesque du sergent tirant de sa poche un drapeau
tricolore est dépure-invention; la cérémonie s'est
terminée le plus pacifiquement du monde par un
banquet où figuraient les plus anciens sous-ofu-
ciers etsoldats du bataillon.
Personne n'est.contraint d'aller à la messe; l'of-
fice divin est célébré tous les dimanches, comme à
l'Ecole militaire de Paris. Nous avons eu, il est
vrai, quelques désertions mais elles étaient pré-
vues et loin de nous affaiblir, elles nous ont au
contraire fortifiés, parce qu'elles nous ont débar-
rassés da quelques hommes que certains .chefs de
corps nous avaient envoyés. Ces hommes, ennemis
de tout drapeau et de toute discipline, ont déserté
dans l'espoir de rentrer impunément en France.
Voila, monsieur, la vérité. Cette dëptorableques-
ion romaine peutavoir fa solution Ja plus inatten-
due mais soyez assuré que les officiers et les sol-
dats de la légion~ rempliront avec honneur la mis-
sion qui leur été confiée par l'Empereur. v:
Veuillez, monsieur, agréer l'assurance de ma con-
sidération ires distinguée.
LATOUR-D'AFFAUttE,
Capitaine adjudant-major de la légion
romaine.
Nous lisons dans Ma!?a, de Naples, a la date
du 10
Nous recevons de graves nouvelles de Palerme.-
II paraît que l'on a découvert d'importants docu-
ments, et que les ramifications de ces faits s'éten-
daient jusqu'à Naples. On parle de nouvelles arres-
tations là'et ailleurs. La justice étant saisie de l'af-
faire, nous n'en voulons rien dire.de plus.
Une lettre de Florence, publiée par la Cbr-
t'cspp!~ance ~ëncr~e tM~Wc~'eKHe, supplée en
partie au. vide laissé 'dans ces renseignements
par rextreme discrétion de P~a~a. Voici Je
passage de cette correspondance relatif aux af-
faires de Sicile. Il est écrit sous la date du 9
La Sicile donne plus que jamais de souci. Quand
l'ordre fut~ rétabli: le général Cadorna fit publier
dans nos journaux que les princes, comtes et ba-
rons qui avaient signe l'acte insurrectionnel et coa-
stitué le comité révolutionnaire étaient bien inno-
cents de tout cela; qu'ils avaient renié leurs signa-
tures posées au bas de la déclaration par les per-
me semblait que j'étais à la premtère heure de
lavie,
a Cependant, peu à peu et sans que je Ssse
aucun mouvement, la mémoire surgit, d'abord
hésitante et faible, mais bientôt, déchirant .les
voiles épais qui arrêtaientson essor, elle de-
vint névreusement active et ramena dans mon
esprit le. souvenir de mes infortunes. En même
temps que la raison rentrait dans mon cerveau
affaibli, je reconnaissais le docteur Bernard assis
au pied du lit, et je lisais dans son regard intel-
ligent l'anxiété avec laquelle il suivait le tra-
vail de ma pensée. Je songeai à toi, mon bièn-
aimé Valentin, je songeai à tes derniers adieux,
et de grosses larmes coulèrent le long de mes
joues amaigries.
)) Elle est sauvée t s'écria joyeusement le
docteur, et, s'approchant de moi/suivi d'une
vieille dame, que je n'avais pas encore aper-
çue, il reprit: `
N–Vous me reconnaissez, n'est-ce pas, mon
enfant?.
))–Oui; mais htt, où est-il?
s II reviendra, je vous le promets.
B–Bientôt?
s –Ayez conSance en moi; je suis'votre ami,
et ne veux point vous tromper. Ne songez d'a-
bord qu'à vous guérir, et pour cela te calme et
la tranquillité d'esprit sont nécessaires., Plus.
tard, et en attendant son retour, nous~ cause-
rons de notre bon ami Yalentin.
s –Merci, lui répondis-je avec effusion.
)) Revenue à l'espérance par cette promesse,
je pris la potion qu'il me présentait; pour la
.première fois depuis sept jours je m'endormis
d'un sommeil calme et réparateur, précurseur
d'une prompte convalescence.
)) La vie a de telles ressources chez la jeu-
nesse, qu'un mois plus tard le docteur me con-
duisait dans un célèbre pensionnat du faubourg
Saint-Germain pu j'aHais commencer, mon édu-
cation.
'AMtiHD LAPOÏNTE.'
/Za!!m~
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