Titre : La Presse
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1866-11-13
Contributeur : Girardin, Émile de (1806-1881). Directeur de publication
Contributeur : Laguerre, Georges (1858-1912). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 13 novembre 1866 13 novembre 1866
Description : 1866/11/13. 1866/11/13.
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Grande collecte... Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail
Description : Collection numérique : La Grande Collecte Collection numérique : La Grande Collecte
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/12/2007
Mardi ~3 nevom~re
SN~!S (M~~M~). 16~'
BUREAUX. B'MONNEmENT,t23, RUE MSNTH~TM~
Mardi R3 novembre ÎB66
~M~S(~M~ i~SO
aSMONCES. S. PL. DE LA BOURS!, En. BUE COmEMN
L'Administration se réserve le droit de modiSer la rédaction des Annonces
Tcut ce qu{ concerne t'A~mitiMtration du Journal doit être adresse au~cFâQH
3l* A~M.éo
MM. iea abonnésdpntl'aboHnementexpire
~e t~Mvenibre, sont priés de le renouveler
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retMddaBS la. ~cieptian du journal.
Ï<~J~$~g~ It !~Nds& ~?8
fortes à ïio~ abonnés.
'Les aëoRnés nouveaux recevront ce qui
a paru de la. CHANTEUSE BES RuES (~ar~a
~
PAR!S, 12 NOVEMBREJ 866
M, Louis Blanc rencontre, dans sa polé-
mique avec la ~ye~se, un auxiliaire auquel
<1 ne s'attendait pas. M. Mires nous adresse
la lettre suivante. E; Bauer.
~4 MïonsteMf CucAecaf-C'/a?'~?:y, ?'e~ac eMeAe/e~ Presse.
1 Mon cher maître~
La confi&rmité de nos opinions sur tes
'grandes questions du jour m'a déterminé
~m'adresser & vous, pour vous demander
.accepter la rédactionen chef delà dresse.
La dignité de votre caractère, en même
.temps qu'elle m'assurait de votre persévé-
rance dans la .ligne de politique nationale
et 'libérale où nous voulions marcher, m'o-
bligeait de vous laisser toute autorité dans
le journal, et j'ai observé sans nul regret
tette condition première de votre concours.
Sans't'enfreindre, je vous demanderai au-
1,~ ~e~ 1'- d demand,' el:a! 8:U-
jourd'hui la permission de marquer un 'dis-
.gentiment sur un point particulier, mais
4'une grande Importance, que je n'envisage
pas comme Teùs.
II s'agit dé la portée que vous avez don-
née aux sociétéscoopératives en répondant
~Tf;'Louis Blanc au sujet de ces sortes de
'sociétés.
Je ne parta.gë pas votre manière de voir à
cet égard. ,1
mon avis, M. Louis Blanc a mille etune
Tois: raison quand il signale les sociétés coo-
pératives comme l'équivalent des idées so-
cialistes qui Sem'issaient sous la République
'de; 1848.
M. Louis Blanc aurait pu ajouter que la
loi sur les coalitions, que les sociétés de se-
cours mutuel~ entre les ouvriers ont germé
comme des rameaux de l'arbre socialiste,
dont lëssociétés coopératives sont le tronc.
Quelle différence peut-on établir entre
l'organisation de la K force armée prépa-
rée en '!848 parBIanqui, et l'ensemble des
~dispositions que je signale? i
Une fois en pleine ûoraison, ces disposi-
tions~feroht passer toute l'activité et la
puissance sociale dans les classeales plus
nombreuses, dans celles qui dominent léga-
!ament par le sum-a'ge universel.
M. Louis Blanc aurait pu constater enco-
re une commune origine entre les tendances
admises dans la loi sur les coalitions et les
sociétés coopératives et les plans avoués en
-4 8~8 par les organes les plus autorisés du
parti socialiste. Cette origine commune, c'est
'ië suffrage universel.
Les républicains de < 848 avaient parfai-
'~temem; compris~ qu'étendu à tout le monde,
le pouvoir politique devenait la propriété
du prolétariat et en assurait l'avéhemeht.
j\ Cét~avénementj~éparé par la loi sur les
-coalition~, par !es'spciétés de secours mu-
-tuels, sera un fait accompli lorsque fonction-
neront les sociétés coopératives. Et comme
csi Ia~ociété~n'état6'pas sufSsamment menà-
'~éeptâ' dételles dispositions, on a l'étrange
~idée~Fappliquër la forme anonyme aùxso-
diètes Coopératives
'En possession dé la force matérielle par
le nombre, de la force légale .par le suffrage
univ~eL; dominant l'industrie par le droit
FEtBûLLETÛN DE LA ~E
Dtf NNYEMB&E
LA CHANTEUSE M§ RUES
~AbandaiaBéeà moi-même etdélivrée mo-
mentanëmehtde toute surveillance, ne crai-
gnant pl~â~tnèithmédiatemeiit poursuivie et
'.retrouvé'e'par'mes persécuteurs, la pensée de
'fuir me-fût' certainement revenue; mais' la
.preuve de sympathie que venait de me donner
.Rosita, cette connance qu'elle me témoignait
et qu'elle n'eut point eus à Regard de mes com-
pagnes, éteignit tout désir de ce genre. J'avais
promis de rattendre jusqu'au surlendemain/et
rien ne pouvait me faire faillir ma promesse.
Je vivais dans un monde d'idées si différent de
celui dës'gens.quim'entouraieht, que leur mo-
rale relâchée n'avait aucune prise sur ma jeune
raison, que guidait une fierté native d'une
puissance extrême.
'0 Le lendemain, !a vieille femme et mes com-
pagnes melaisserent seuio au logis une grande
partie de la journée J'aHai examiner te car-
reau que m'avait désigné Rosità~ mais la pen-
sée de le soulever pour. voir ce qu'il y avait
dessous ne me vint même pas.
a Tu comprends, n'est-ce pas, mon Valen-
tm aimé, que ce qui sauvait ma jeunesse des
pernicieux exemples que j'avais sous les yeux
et de l'entraînement fatal qui en est habitueHe-
mentia~ conséquence, c'est qu'a mesure que
l'indignité de mes compagnons m'apparaissait
plus'ilagrante et plus odieuse, je tenais a m'é-
Mgher d'eux par des sentimens d'une délica-
tesse exquise. C'était la seule joie de ma mise-
râblé existence!
Lorsque la nuit fut venue, la sœur de Nino
nous envoya eoucher; elle espérait, sans doute;
un riche butin, de l'expédition qui tenait ses
complices dehors, et ne voulait pas que mes
compagnes et moi en connussions les résultats.
~Combien son attente devait être déçue!
)) Vers le milieu de !a huit, un coup frappe
violemment à la porte me révei!!a en sursaut
je me levai et je i'i !a vieitle femme; !a lam-
RepfoductioB autorisée pour i,es journaux q~i ect t
tr~ avec !a Soëfe{e
de coalition, il ne manque aux ouvriers que
le capital pour'être les maîtres absolus. La
loi sur les sociétés coopératives leur don-
nera ce dernier et complémentaire élément,
et la soelété anonyme le leur assurera sans
responsabilité (
~o.a~r maître~ ce que prévis
et le oanger qm menace 1 ordre sucial. Je le
redoute pour l'avenir de la France, et c'est
parce que je n'y veux pas participer que je
me décide a vous adresser cette tettre. Ma
conviction, vous en conviendrez, est bien
grande, puisque la vôtre ne l'ébranlé pas.
Pour mol, le suffrage universel en per-
-manence, c'est la force légalisée, et je ne
puis oublier que, le jour où la force com-
mande, 1~ droit a péri. C'est ce sentiment
dominant dans mon esprit qui m'a rattaché
.à la puissance tpmporelte du papè, quoique
appartenant à la communauté juive.
Aussi, en défendant le droit représenté
par le pouvoir temporel du pape, ai-je la
prétention de défendre en même temps la
société et mes coreligionnaires. Je considère
ce pouvoir comme le dernier rempart des
sociétés modernes. Si, par la volonté du
prolétariat décoré de ce grand nom de suf-
frage universel, il devient licite d'arracher
à la papauté ses possessions dix fois sécu-
laires, ce même droit, cette même légalité
s'étendra nécessairement à toutes proprié-
tés disque l'intérêt du plus grand nombre
l'exigera, c'est-à-dire dès qu'on prétendra
qu'ibl'exige
.Malheur alors aux minorités! Que-ces
'Minorités soient religieuses ou civiles,
qu'elles représentent la fortune territoriale
ou la fortune Industrielle, elles succombe-
ront toutes, Impitoyablement dépouillées au
nom de l'Intérêt public.
Jty a a peine trente ans, la Chambre des
pafrs opposait une espèce de résistance a la
loi sur l'expropriation pour cause d'utilité
publique; elle appréhendait ce que l'on peut
faire au nom de l'intérêt public lorsque le~
pouvoir était armé d'une loi de cette na-
ture.
Les craintes, de la Chambre des pairs é-
taient sans doute exagérées et heureusement
le principe de l'utilité générale parla plus
haut. Mais l'hésitation de l'Assemblée at-
teste des préoccupations que le temps n'a
pas écartées et qu'il semble devoir confir-
mer quand j'approfondis les dangers que
nous fait courir l'extension donnée à ce
principe..
§
~Le seul remède à la situation, la seule
vore qui permette de satisfaire toutes les as-
pirations légitimes de la classe ouvrière, le
seul moyen d'entreprendre sans péril pour
l'ordre social les réformes les plus hardies,
c'est le retour aux corporations auec la ~t-
6er~.
Par les corporations qui ne sont en réalité
que l'association entre maîtres et ouvriers,
on reconstituerait le sentiment de la famille
qui, surtout daus les classes pauvres, s'af-
faiblit chaque jour d'une façon plus désas-
treuse par les corporations pourront se dé-
velopper sans inconvénients les sociétés de
secours mutuels, voire même-les sociétés
coopératives
Les6oMfyeo:'s, qui, avec les instruments
tels quel'Opt'ttMn Magent le mouvement révolutionnaire, savent
parfaitement que la classe moyenne est dis-.
posée à faciliter, par tous les moyens en
son pouvoir, l'amélioration de la classe ou-
vrière ils savent aussi que la reconstitu-
tion des corporations, dégagée de tout mo-
nopole, est la meilleure voie pour atteindre
ce résultat.
Cependant MM. Guéroult et Havin y font
obstacle. Pourquoi ? La réponse est dans
leur situation. Députés élus par la classe
ouvrière, ils ont une ligne de conduite
imposée. Le jour pu ils avoueraient que la
pe a la main, s'empressant de tirer les verroux.
La voix de Pipetti se faisait entendre, anxieuse*
et pressante enfin la porte s'ouvrit, et un af-
freux spectacle se présenta à mes regards Pi-
petti, les vêtements déchirés, couvert de pous-
sière, presque méconnaissable, soutenait dans
~es bras la malheureuse Rosita, dont la tête et
la figure étaient cachées par des lambeaux d'é-
toSe qui laissaient filtrer de grosses gouttes de
sang.
s Ah sainte Vierge exclama la sœur de
Nino.
s –Ferme la porte, la mère, dit Pipetti d'un
accent rude, et tais-toi.
a Et Matteo ? demanda-t-elle.
a Mort
N–EtNino?
» Mort i
» La vieille femmo laissa choir la lampe, qui
s'éteignit, et se mit à pousser des cris aigus.
Nous étions dans l'obscurité la plus complète.
N Contessina, me dit Pipetti, cherche la
.lampe et essaie de la rallumer.
)) Etm se dirigeant vers la sœur de Nino, il la
prit par le bras et la fit.entrer de vive force
dans un petit caveau, d'où ses cris ne pouvaient
être entendus des voisins ni du dehors.
» Pendant ce temps, mes compagnes réveil-
lées par le bruit s'étaient levées. J'avais ral-
lumé la lampe.
N– Apportez de l'eau, nous dit Pipetti.
D Je m'approchai de Rosita, qui gisait comme
morte sur le sol; Pipetti enleva avec précaution-
les linges qui entouraient la tête de la matheu-
reuse femme, et je vis une chose horrible Ro-
sita avait reçu la décharge d'un pistolet en
pleine figure; sa mâchoire était fracassée et
ses yeux brûlés par la poudre.
)) Pipetti lava la plaie et, après l'avoir en-
tourée de linges imbibés d'eau fraîche et de vi-
naigre pour éviter la gangrené, il coucha la
pauvre femme sur son lit.
)) La nuit s'acheva au milieu des plaintes inar-
ticulées de Rosita et des cris de la sœur de Nino.
Pipetti, sombre et silencieux, s'était accroupi
dans un c6i& de la chambre. Au jour, le pitre,
s'adressant à la malheureuse blessée, lui de-
manda si elle l'entendait. Colle-ci leva la main
et Gtun~ signe affirmatif:
)) –Je n'ai plus un carlin, lui dit-il, et ce-
pendant il va falloir de l'argentpour te soigner.
» J'étais à cotéde Rosita, et lui pris la main
que je pressai légèrement, comme pour l'inter-
roger
a–C'est moi? lui dis-je..
.<
'lei.H.r_;I~s"coaIitions, les sociétés de secours ) I
mutuels, les sociétés coopératives et leâ
conseils de prud'hommes ne sont dans l'état
ac.tuel des choses que des é!éments de guer-
re s'ils reconnaissaient qu'il faut pour tout
paciner y ajouter la corporation, c'est-à-
du'e le lien de, fanQ~Uequi.doit unir ouvriers
et patrons; le jour où ils feraient ces aveux,
les meneurs du parti socialiste et révolu-
tionnaire les répudieraient. Leur mandat
passerait a d'autres, à ceux qui, repoussant
les corporations, feraient espérer aux ou-
vriers la domination sur les maîtres.
Je n'ignore pas que les réserves toutes
personnelles que j'exprime sont fort super-
ilues. Le torrent les emportera comme toute
chose et nous irons. où vont les torrents!
Mais je n'aurai pas du moins laissé sup
poser que je veuille en rien abandonner les
principes conservateurs que j'ai toujours
professés.
Recevez, mou cher ma}tre, l'assurance de
mes sentiments les meilleurs et les plus cor-
diaux..
J. MIRÉS. )
Nous devons signaler un article du Tour-
na! de Ftenne qui Constitue, de la part du
gouvernement autrichien, un engagement
de convoquer. la représentation nationale
aussitôt qu'il se sera mis d'accord avec la
Hongrie. La ~euilIe ofncielle reconnaît qu'on
ne peut espérer la régénération des nuances
publiques que dt l'intervention de la repré-
sentation nationale, et elle proteste du dé-
sir qu'a le gouvernement autrichien de ren-
trer au plus tôt- dans les voies légales et
constitutionnelles.
Voici cet article, le plus important que le,
JûMFKG~e F~Hneait publié depuis rentrée
de M. de Beust aux affaires
Les communications de la 6la situation financiëre, n'ont pour but 'que de taire
connaître les principes fondamentaux qui doivent
guider l'administration des finances. Si quelques
feuilles ont exprimé le regret qu'on n'ait pas fourni
de données basées sur des chiffres, on peut leur
répondre que ces chiffres leur seront fournis dans
toute leur étendue dès que le travail du budget
sera termine. Ce travail, qui exige la coopération
de tous les ministères, est en pleine voie d'exécu-
tion, mais il n'est pas encore achevé.
Il n'est d'usage ni en Autriche ni dans les autres
Etatsde communiquer, par fragments, des publica-
tions de cette nature. Tant qu'on ne possède pas le
tableau complet de la situation financière, il est.
impossible de la juger dans son .ensemble. Cepen-
dant ron peut dire, des aujourd'hui, qu'à l'excep-
tion des intérêts de la dette de l'Etat, l'on réaiisera
des économies notables dans presque toutes les
parties du budget, notamment dans le budget de la
guerre. Si quelques feuilles font observer que la
régénération financière du pays dépend, avant tout,
de la coopération d'une représentation du peuple,
nous nous associons de tout notre cœur à cette
manière de voir.iJanécessité d'établir un'.&af dé
choses constitutionnel est reconnue par tout le
monde..
Cependant cet état de choses dépend chez nous
de l'achèvement d'une œuvre pour laquelle l'action
seule du gouvernement nesufStpas, mais où il
faut, pour arriver à un arrangement durable, en
appeler à la coopération des peuples. Dans moins
de quinze joun les représentants du peuple seront
rassemblés,'et alors quand chacun aura reconnu
que la couronne n'a l'intention d'exclure les peu-
ples ni du règlement des finances, ni des autres
travaux législatifs, nous espéron~ que la confiance
remptacera les inquiétudes, qui pèsent aujourd'hui
sur l'esprit public dans les questions financières et
antres.
Nous avons reproduit un article de la Ce/
?'g$poK(/aKce russe, qui censurait amèrement
l'Autriche pour avoir donné de justes griefs
a la Prusse par la nomination de M. de.Beust
au poste de ministre des affaires étrangères.
Voici maintenant un article de la G~se~e
da r~Mema~e ~u~ordqui Marne non moins
vivement l'Autriche pour avoir donné à la
Russie de justes sujets de plaintes par la no-
mination du comté de Go!uchowsM au poste
de gouverneur de la Gallicie.
Si les assurances solennelles de l'Autriche sont
sincères, et si M. deBeust a véritablement, l'inten-
tion d'inaugurer une politique passive et défensive,
)) Elle eompritmasilencieuse interrogation et
y répondit par un autre pressement de main.
)) Ators, allant au carrean qu'elle m'avait in-
diqué et le soulevant, je tirai de la cachette
qu'il recouvrait une bourse que je remis à Pi-
petti.
a Celui-ci l'ouvrit.immédiatement et ses yeux
Brillèrent d'une ardente cupidité à la vue de
son contenu.
s li s'empressa de délivrer la vieille femme
de sa prison et lui remit de l'argent pour atter
chercher du vin et des provisions.
)) Après avoir bu et mangé, il s'endormit jus-
qu'au soir, et sortit ensuite avec l'aînée'do mes
compagnes, nommée Thérésa, qui'était deve-
nue une grande et belle 611e. Je restai seule à
soigner Rosita; mais que pouvaient les soins
d'un enfant de mon âge en face des horribles
souffrances qu'éprouvait la malheureuse créa-
ture ?
s Pipetti ne rentra que fort tard il était seul.
Je le vis faire un paquet des bardes de Thérésa
et de tous les objets de quelque valeur que
nous possédions; puis il partit sans mot dire,
sans même lever les yeuxvers la pauvre femme
qu'étreignait la souffrance. Je n'avais~ osé
l'interroger. La sœur de Nino, pelotonnée au
pied du lit de Rosita, psalmodiait des prières
pour les deux morts et ne s'était même pas
aperçue de l'action du pitre: Ce fut la plus jeune
de mes compagnes qui nous apprit la triste
réalité Pipetti et Thérésa abandonnaient-la
communauté en emportant le petit trésor de
l'infortunée Rosita!
)) En apprenant cette nouvelle, la vieille
femme tomba dans un paroxysme de colère et
de rage; aux prières qu'elle venait de réciter
succédèrent les imprécations les' plus furibon-
des. Le récit de la trahison de Pipetti avait paru
vivement impressionner Rosita; elle avait al-
longé son bras, et, me saisissant la main, sem-
blait vouloir me retenir,icomme si elle eût re-
douté que je l'abandonnasse.
)) Je m'empressai de la rassurer:
a –N'ayez aucune crainte, lui dis-je je me
souviens que vous avez été bonne pour moi; je
ne vous abandonnerai jamais dans la situation
où vous êtes.
a Et comme les ressources allaient complète-
ment manquer, je pris ma vielle et m'en allai
chanter le long de la Chiaia, promettant à la
sœur de Nino de lui remettre tout l'argent que
je recevrais si elle était douce et complaisante
envers Rosita..
)) En rentrant, le soir, j'amenai avec moi un
iacourdeVienn&devrait, en ce moment même,
éviter tout ce qui peut inquiéter tes puissances
étrangères. Mais il n'en est. pas ainsi on na peut
supposer, en eNet, que se soit sans aucun motif que
les journaux russes se plaignent de la position
ede ta Russie en eo~ue~aHt avec les Polonais.
Ce n'est pas sans doute une preuvëde cordialité
amicale <~te. chez sot des ayt'un pays limitrophe, des conséquences funestes. On
aurait beau'â Vienne employer les mots les plus é-
loquents pour défendre la nomination du comteGo-
iuohowski )a Heutenance de ]a Gaitieie, il pour-
rait fort bien arriver que des espérances aventu-
reuses et des projets chimériques trouvassent dans.
cette nomination un stimulant dangereux. et in-
quiétant.
.Est-it possible d'imaginer nen de plus
touchant que cette sollicitude mutuelle de
la Prusse et de la Russie l'une pour l'autre
et ce perpétuel échange de bons ofuces aux
dépens du voisin commun n'atteste-t-il pas
l'entente la plus cordiale entre les deux
pays et les deux gouvernements?
A Vienne, l'attention ne se détourne pas
des projets d'alliance annoncés par les jour-
naux deBerUn et de Saint-Pétersbourg, et
qui menacent la paix de l'Europe de nou-
velles complications.
La Presse, devienne, revient sur ces pro-
jets, et comme ella ne se fait aucune illu-
sion sur les vérilables sentiments de la
Prusse .et de la Russie, elle en démontre
longuement la vraisemblance.
& Si nous avons attaché, dit-elle, une
grande importance à l'articl& si discuté de
la .Presse, de Pans, ce n'est pas que l'allian-
ce ru~so-prussienne soit reeMe, mais cette
alliance est pro&aMe. Elle est MGIQBE, ainsi
que le fait observer avec justesse notre ho-
monyme parisien. ))
La Presse énumere ensuite les motifs
d'ordre, divers qui poussent dans cette voie
la politique des deux cours l'antagonisme
désormais naturel de l'Autriche et de la Rus-
sie en Orient; le désir de la Prusse d'aug-
menter sa marine militaire; le partage de
la Pologne à renouveler au profit exclusif
des deux cours contractantes; ennuie goût
-personnel des deux souverains pour le gou-
vernement autocratique:
La Presse termine ces réflexions en con-
seillant a M. deBeust~de chercher dans l'a-
mitié de la France le seul contre-poids pos-
giHe à ces ambitieux desseins.
Les journaux des départements s'occu-
pent à leur tour des divers projets relatifs à
ta réorganisation de Farinée. L'une de ces
feuilles, les T~MeMes des Deua?-C'Aarensume, dans les termes suivants, les bases
principales des projets qui, d'après ses in-
formations, auraient le plus de chance d'être
adoptés:
On conserverait intactes, sauf les modifications
de détaitreconnues nécessaires, les lois du 21 mars
t832 sur te recrutement, du 19 mai ~834 sur l'état
des officiers, et du 26" avril 1S85 sur l'exonération,
qui sont le fondement de notre état militaire.
L'effectif de l'armée permanente; en temps da
paix, serait maintenu au chiffre actuel de 400,OCO
nommes.
La réserve, qui n'est aujourd'hui que .de 200,000
hommes, en comprendrait désormais 600,000
Pour constituer cette réserve, on organiserait
sur tout le territoire des gardes nationales mobiles
qui seraient exercées chaque année pendant un
temps convenable pour pouvoir se juxtaposer, en
temps de guerre, à l'armée active dans les condi-
tions voulues de solidité.
Ainsi, conservation de l'armée permanente,
maintien du principe de l'exonération, disponibili-
té d'un million d'hommes en temps de guerre, )e)s
seraient les traits principaux de l'organisation des
forces nationales.
Quant à appliquer en France le système de la
landwehr prussienne, il n'y faut pas songer. Rien
ne serait plus antipathique aux mœurs de notre
pays, et, ajoutons-le, rien ne sera!! plus funeste à
sa fortune.–Theze.
Nous n'avons pas besoin d'ajouter que
nous ne reproduisons ces détails que sous
toutes réserves.
homme qu'on disait fort habile, espèce de chi-
rurgien opérant en plein vent le signer Spa-
venti, qui me connaissait pour m'avoir vue,
avec les saltimbanques, se douta qu'il était ar-
rivé malheur à Matteo, et n'hésita pas me
suivre, lui-même était afSlié ssms doute à tous
les gens qui, dans le royaume de Naples, vi-
vaient de la contrebande, de.Ia police et des
mystérieuses industries qui s'y pratiquaient.
II ne put rien apprendre de nous, sinon qu~
Matteo et Nino étaient morts. Où et comment?
C'est ce que, senle~ Rosita eut pu dire.
s La réputation du docteur empirique n'était
pas imméritée. Grâce a ses soins assidus et dé-
sintéressés, Rosita~futsur pied au bout de trois
mois. Hélas la pauvre femme était déngùrée
et aveugle, et pendant longtemps elle éprouva
les plus grandes difëcultés à s'exprimer.
» La sœur de Nino vit, dans cette double in-
firmité,, un nouveau moyen d'existence; elle in-
venta une histoire touchante qu'elle débitait
.dans les carrefours en exhibant la malheureuse
Rosita,et les passants, apitoyés, laissaient tom-
ber leur aumône dans la main de la vieille
femme.
s Pendant ce temps, parcourant le quai de la
Chiaia, je. chantais et jouais de la vielle, et, le
soir venu, je rejoignais les deux femmes.
XIX.
» Cette pénible existence durait depuis long-
temps déjë, lorsque Rosita, dont la situation
était rendue plus douloureuse encore par le
souvenir du passé, nous proposa de venir en
France, sa patrie.
)) Paris, nous dit-elle, est une ville quatre
fois grande comme Naples, plus belle que Flo-
rence etplus.charitable qu'aucune ville d'Italie.
» La France ou l'Italie, peu m'importait, à
moi, l'enfant sans père ni përe, sans famille et
sans patrie!
» La sœur de Nino nous suivit. Quant à la
jeune hlle, ma seconde compagne, depuis long-
temps elle avait abandonné notre triste foyer.
s Nous partîmes, à pied, de Naples, traver-
sant les Etats romains, la Toscane, le Piémont,
et nous entrâmes en France, les deux femmes
mendiant, et moi chantant et jouantde la vielle;
mais les fatigues de cette longue route, les pri-
vations que nous devions nous imposer, et peut-
être, plus que cela encore, le chagrin qui mi-
nait Rosita, firent qu'elle tomba malade a Lyon,
où nous fumes oMigées de nous arrêter. Quel-
OnIItdansIeC'ons~u
Le JMemona~ ~p!o!Ka{:~Me du 11 novembre ren-
ferme sur la question romaine deux nouve)les qu'il
présenfe avec un tel air d'autorité, que plus d'une
personne pourrait y croire, malgré leur invraisem-
blance, et au sujet desquelles il nous paraît utile
de rétablir les fai's.
La première de ces nouvelles a trait aux audien-
ces privées que ie saint-përe aurait, à deux repri-
ses, données à M. Giadstone le langage attribué
par le jyeMQ!o! à Sa Sainteté. aussi bien qu'à l'é-
minent homme d'Etat anglais est reproduit d'après
certaines correspondances dont M. Gladstone lui-
même vient de fairejustice, dans une lettre qu'il a
publiée dans le ./oM'Ka< de ~ome du 10 de ce mois.
Quant à la seconde assertion du ~ëmo!mst~ue, nous croyons f avoir qu'elle est aussi peu
exacte que la première. Si nous sommes bien infor-
més, M. Odo Russell n'a pas tenu, à son passage à
Paris, le langage qni lui est, prêté.; il n'a point a-
bordé l'hypothèse de la retraite du pape dans l'un
des pays dépendant de la couronne britannique, et
n'a pas dit qu'il fût autorisé par le gouvernement
de la reine à oSrrr l'hospitatité au souverain-
pontife,
II nous semble vraiment regrettable que, sun un
sujet aussi grave et qui exige tant de prudence et
de réserve, des journaux dépourvus .d'informations
sérieuses attribuent légèrement à des hommes d'E-
tat ou à des diplomates un langage pouvant donner
naissance à des interprétatioas fâcheuses. L.Bo-
niface.
L'j~M)'ope reçoit-de'Miramar les nouvelles
suivantes
Un symptôme sérieux d'amélioration s'est mani-
festé dans l'état der l'impératrice du Mexique; elle
a, le 6, demandé elle-même son repas et a mangé
d'un bon appétit.
Le docteur Ileck a les meilleures espérances.
Tout le monde, en France, fera des vœux
pour que cette information soit conËrmëe.
Le secrétaire de la rédaction
E. BjUIER.
DEPECHES ELECTRIQUES
Autriche
Vienne, 12 novembre.
Le gouvernement a envoyé, le 8 de ce mois, à
ferlin, une dépêche par laquelle la t'russe est in-
vitée 'a entrer en négociation avec l'Autriche pour
la révision du traité commercial existant entre l'Au-
triche et le ZolIverein.On croit ici que cette initia-
tive sera accueillie par le gouvernement prussien
avec d'autant plus de satisfaction que l'Autriche,
tout en'refusant le système différentiel, propose
ainsi une nouvelle réduction de son tarif.
Et&:ie
Venise, il novembre, soir.
Aujourd'hui, sur la place Saint-Marc, en présen-
ce d'une foule immense, le rot a -décoré le drapeau
municipal d'une médaille d'or.
Chine
` Pointe-de-Gatles, M octobre.
Des avis de Shanghaï, du H octobre, connrment
lamortdutaïkoun, et ajoutent que la guerre est
considérée comme terminée dans ce pays.
Esp~gtte.
Barcelone, UnovembM, 4 h. soir.
Les nouvelles publiées par des journaux français
relativement à une insurrection en Catalogne sont
controuvées.
La tranquillité est complète dans le district.
t~Saragosse, novembre.
La tranquillité est complète à Saragosse et dans
les provinces de l'Aragon.
B6Mse!!e
Saint-Pétersbourg, 11 novembre.
Un décret impérial abolit les servitudes, les sur-
taxes et monopoles qui grevaient 450 villes du
royaume de Pologne, et qui constituaient, en vertu
d'anciens droits féodaux, des propriétés soit de l'E-
tat, soit de quelques-uns des habitants de ces vil-
les. L'État renonce à ses droits gratuitement; les
propriétaires particuliers seront indemnisés. Plus
da 400,000 bourgeois et cultivateurs, demeurant
sur le territoire de ces villes, pourront désormais,
par la voie du rachat, acquérir des propriétés fon-
cières.
(~encf BaftM-BMHt'er.)
ques jours après notre arrivée dans cette ville,
elle succombait à_l'hospice, où sa qualité de
Française l'avait fait admettre.
a Je ne quittai Rosita que lorsqu'elle fut des-
cendue dans la tombe.
a La viëitle femme qui, depuis la mort de
Rosita était ]a seule; créature que je con-
nusse sur terre, me pressa de reprendre notre
route elle était avide de voir ce Paris dont Ro-
sita nous avait dit tant de fois les merveilles.
Que devais-je faire? Fuir la méchante vieille
et retourner en Italie? Mais.l'Italie ne me rap-
pelait qu'une existence de larmes et de honte 1
Y revenir, c'était continuer cette vie que j'ab-
horrais Paris, au contraire, "me représentait
l'inconnu, c'est-à-dire une espérance!
B L'Italie é~ait le passé, un passé qui m'é-
pouvantait la France, c'était l'avenir!
» Je fus bientôt décidée.
» La sœur de Nino et moi, nous reprîmes notre
voyage. Seulement, ma condescendance au dé-
sir de cette femme lui donna une autorité sur
moi que j'essayai bien des fois de briser, mais
que je dus cependant subir jusqu'au jour où,
grâce a toi, mon doux ami, une vie nouvelle
pleine de charmes etjle douces émotions s'of-
frit à moi. ))
A cet endroit de son récit, j'interrompisMar-
tha pour la prier de m'expliquer ces dernières
paroles, que je ne comprenais pas mais elle
me dit
Ne m'interroge pas en ce moment laisse-
moisortir de l'enfer où s'est écoulée mon en-
fance, et dont je veux perdre môme le souve-
nir lorsque je te l'aurai fait complètement con-
naître. Bientôt tu sauras les joies et les espé-
rances qui illuminèrent ma vie de jeune: 611e.
Il ne iaut pas, cher aimé, mêler les dieux et
les diables, le ciel et l'enfer.
Les heures s'étaient écoulées rapides com-
me les heures de bonheur, depuis l'entrée de
Martha sa présence avait un charme si puis-
sant pour moi que j'oubliai qu'un autre avait
des droits sur elle, et que lapenséed'une sépa-
ration, même momentanée, ne vint pas troubler
cette première entrevue. Durant son récit, je
m'étais laissé glisser a ses pieds, et, assis sur
un tabouret, la tête appuyée sur ses genoux, je
lisais dans son limpide regard toutes les im-
pressions de cette âme d'enfant logée dans le
corps d'une enchanteresse.
Tandis qu'elle parlait, doucement bercé par
.les sons harmonieux de son langage, j'analy-
sais involontairement toutes lés modulations
fH!MIÏP PM TTMHP
LHRuMi~
A l'occasion des aifaires du Mexique,
l'agence Havas nous transmet la dépêche te-'
légraphique suivante:
New-1'ork, 10 nov~br
Le général Sherman est parti pour I~Jtle~qu~
Le CoMmër Jes Efa
en même temps le texte de la lett~j~
sée par le généra! Sheridan au généra~Ë~
wick, eeminàndant du département du Rio-
Grande:
Nouvelle-Orléans, 23 octobre.
Général, je suis convaincu qu'il n'y a qu'un seul
moyen d'améliorer l'état des aH'aires sur le Rio-
Grande, et ce moyen est de' prêter l'appui le plus
cordial au seul gouvernement reconnu par le nôtre,
le seul qui. soit réellement amical pour nous. Vous
avertirez donc les adhérents de tout parti ou de
tout préténdu gouvernement au~îexique ou dans
l'Etat de Tamanlipas qu'il ne leur sera pas permis
de demeurer sur notre territoire et do recevoir la
protection de notre drapeau atin de compléter leurs
machinations pour la violation de nos lois de neu-
tralité. Ces instructions seront mises en vigueur
contre les &ouean!ersMKpe)'M!Ma? représentant le soi-
disant gouvernement impérial du Mexique, et ausst
contre les factions d'Ortega, de Santa-Anna ou
d'autres. Le président Juarez est le chef reconnu
du gouvernement libéral du Mexique.
Je suis, etc.. 'c'
P.-H. SnEMDAN.
Le CoMt-n'er accompagne ce document de
réflexions que nous croyons devoir repro-
duire en partie
Cette lettre, dit-il, où brillent dans tout leur éclat
l'insolence du parvenu et le ton de corps de garde,
constitue une véritable intervention,Peut-être, au
besoin, reprendrait-on Matamores à Canales pour
retnettre la ville entre les mains de M. Juarez, qui
n'est'plus que le Mé'i-commissaire des Etats-Unis
et a depuis longtemps vendu sa patrie à l'étranger
quj l'a déjà morcelée.
II est singulier que le cabinet de Washington se
fasse le juge unique des droits des divers prési-
dents mexicains. ,')
La cour suprême de cette république n'est plus
à Chibuahua ou sur le territoire mexicain, car elle
est a Washington, et en vertu de ses décisions,Or-
tega, dépossédé de ses droits, est. pour ainsi dire
interné à la Nouvelle-Orléans.
Devant l'hostilité ouverte, et peut-être encore
plus active dans l'avenir des Etats-Unis, il est~im-
possible qne Maximilien se maintienne. Il doit sa-
voir que tous les moyens seront bons a ses enne-
mis, et que la bonne foi et le respect de. la loi in-
ternationale seront leur moindre souci. Il a commis
un crime qui ne lui sera pas pardonné, celui de
tenter la régénération du Mexique, Il faut que le
malade meure, au profit de ceux qui convoitent
son héritage. Il ne fa)lsit pas que le bien s'ac-
'complît;ilétait indispensable d'amener et de hâ-
ter cette agonie qui commence, et dont on suit les
convulsions avec une cruelle complaisance et une
impatience mal déguisée.
Nous n'avons rien a ajoutera la vigou-
reuse honnêteté de cette protestation.
Voici le programme de la réunion des délé-
gués du Sud qui doit avoir lieu aujourd'hui, 11
novembre, à Stuttgard
L'Allemagne a été déchirée en trois parties par
la politique de fer et de sang. Un ~chagrin amer,
causé par Ia.vue de l'outrage fait a la nation, à son
-droit et àson indépendance, a. envaMJ.'âmedetouB
.les patriotes. Ann-que ce chagrin ne se change
.point en un désespoir, quifaitëoncéyoir.lps'pires
desgeins, il est nécessaire ayant tout que les bien
pensants se réunissent.'
Des raisons diplomatiques et politiques ont fait
rejeter l'Allemagne du Sud par la Prusse. Mendier
l'entrée dans la soi-disant Fédération du Nord, ce
serait d'autant plus indigne de la part d'hommes
libres, que cette fédération n'est encore nullement
formée et qu'en aucun cas elle n'oQrira la moindre
garantie pour la liberté.
Le rétablissement d'un lien politique- envelop-
pant toutes les branches de la.rape aUemande, est
dans l'intérêt du Nord comme du Sud; ce lien ne
peut avoir qu'une base fédërative, et. il doit sauve-
garder l'autonomie et le libre développement con-
stitutionnel des Etats distincts, comme on le trou-
ve exprimé déjà dans la Constitution de d849, ainsi
que les droits fondamentaux du peuple allemand.
Jusqu'à ce que cette nouvelle réunion do larna-
tion aujourd'hui divisée, ait été opéréo,:les Etatsde
l'Allemagne du Sud ne doi?ent;pas Mec Ieurs;neuf
millions d'habitants, demeurer dans;Ieur isolement
impuissant d'autrefois, s'ils ne veulent pas devenir
la proie du prochain conuit européen, et sacrifier
'ainsi à jamais la Nationalité allemande.
Ce n'est que par l'unité d'action sur les bases de
la liberté, par l'armement du peuple entier, qu'ils
-pourront sauvegarder leur honneur.-leur existence
autonome, et tons.lea intérêts des otoyens.
'de cette voix divine, et parfois ses accents
avaient une mélodie.si pénétrante, qae je sen-
tais mon cœur se~ondre dans une joie immen-
se, dans ~une de ces voluptés ineSables qu'il
faut avoir éprouvées pour en comprendre ta dou-
ceur et les charmes innnis;
Elle avait cessé de parler, et je l'écoutais en-
core sa voix résonnait en moi cpmme.ces .échos
des~grands bois qu'apportent, au printemps, les
brises du soir, lorsque, dans la.plaine, tout est
repos et silence. Sans doute, cette intuition, qui
est le partage des passions profondes, Im.faisàit
deviner ce que j'éprouvais, car,, me contem-
plant av.ec une satisfaction rayonnante, elle me
dit
Dieu est bon! il me récompense~n ce mo-
ment de mes souffrances passées:: ton âme est
~sùrtangureetj'yiistoutitonamour!
Elle pencha sa tête sur mon épaule, et, noyé
dans les ondes épaisses.desa;,chevelure par-
fumée, j'écoutais, palpitant et enfiévré les
magiques paroles de tendresse qu'elle murmu-
rait à mon oreille!
Cinq heures sonnèrent à l'horloge, de mon
atelier; les vibrations métalliques rompirent le
charme qui planait sur nous.
––II fautqueje te quitte, mon Valèntin, me
dit tout a .coup Martha..
–Me quitter! m'écriai-je avec effroi.
Mais déjà le souvenir de la position de Martha
m'avait frappé le cerveau.et l'acre jalousie,me
rongeait le cœur..
Pardonne-moi lui dis-je avec amertume.
J'avais oublié que mon absence et mon abandon
t'avaient jetée dans les bras d'un autre, i
Tais-toi tais-toi me répondit-elle vive-
ment, tes paroles sont autant de-Blasphèmes.
Puis, rougissante et émue, elle cacha sa tête
dans-mes bras en ajoutant ~vëc un accent de
doux reproche:.
Tu ne connais pas encore le cœur de ta
Martha!
J'essayai de la retenir sur ma poitrine;.mais
elle se dégagea si facilement que'je fus tout
étonné de la souplesse de son corps.
–A demain, cher aimé, me dit-elle, pu plu-
tôt à ce soir, car je veux que tu saches bien que
ma première et ma dernière pensée de-chaque
joursontpoùrtoi.
Et, baissant sa voilette, elle s'enfuit, m'en-
voyant du bout de ses doigts rosés, un dernier
baiser. /"1
ÂM~D LAPQINTE.
CLa._tMtteademotH./
SN~!S (M~~M~). 16~'
BUREAUX. B'MONNEmENT,t23, RUE MSNTH~TM~
Mardi R3 novembre ÎB66
~M~S(~M~ i~SO
aSMONCES. S. PL. DE LA BOURS!, En. BUE COmEMN
L'Administration se réserve le droit de modiSer la rédaction des Annonces
Tcut ce qu{ concerne t'A~mitiMtration du Journal doit être adresse au~cFâQH
3l* A~M.éo
MM. iea abonnésdpntl'aboHnementexpire
~e t~Mvenibre, sont priés de le renouveler
~9 su~te, s'ils ne veulent pas éprouver de
retMddaBS la. ~cieptian du journal.
Ï<~J~$~g~ It !~Nds& ~?8
fortes à ïio~ abonnés.
'Les aëoRnés nouveaux recevront ce qui
a paru de la. CHANTEUSE BES RuES (~ar~a
~
PAR!S, 12 NOVEMBREJ 866
M, Louis Blanc rencontre, dans sa polé-
mique avec la ~ye~se, un auxiliaire auquel
<1 ne s'attendait pas. M. Mires nous adresse
la lettre suivante. E; Bauer.
~4 MïonsteMf CucAecaf-C'/a?'~?:y, ?'e~ac
1 Mon cher maître~
La confi&rmité de nos opinions sur tes
'grandes questions du jour m'a déterminé
~m'adresser & vous, pour vous demander
.accepter la rédactionen chef delà dresse.
La dignité de votre caractère, en même
.temps qu'elle m'assurait de votre persévé-
rance dans la .ligne de politique nationale
et 'libérale où nous voulions marcher, m'o-
bligeait de vous laisser toute autorité dans
le journal, et j'ai observé sans nul regret
tette condition première de votre concours.
Sans't'enfreindre, je vous demanderai au-
1,~ ~e~ 1'- d demand,' el:a! 8:U-
jourd'hui la permission de marquer un 'dis-
.gentiment sur un point particulier, mais
4'une grande Importance, que je n'envisage
pas comme Teùs.
II s'agit dé la portée que vous avez don-
née aux sociétéscoopératives en répondant
~Tf;'Louis Blanc au sujet de ces sortes de
'sociétés.
Je ne parta.gë pas votre manière de voir à
cet égard. ,1
mon avis, M. Louis Blanc a mille etune
Tois: raison quand il signale les sociétés coo-
pératives comme l'équivalent des idées so-
cialistes qui Sem'issaient sous la République
'de; 1848.
M. Louis Blanc aurait pu ajouter que la
loi sur les coalitions, que les sociétés de se-
cours mutuel~ entre les ouvriers ont germé
comme des rameaux de l'arbre socialiste,
dont lëssociétés coopératives sont le tronc.
Quelle différence peut-on établir entre
l'organisation de la K force armée prépa-
rée en '!848 parBIanqui, et l'ensemble des
~dispositions que je signale? i
Une fois en pleine ûoraison, ces disposi-
tions~feroht passer toute l'activité et la
puissance sociale dans les classeales plus
nombreuses, dans celles qui dominent léga-
!ament par le sum-a'ge universel.
M. Louis Blanc aurait pu constater enco-
re une commune origine entre les tendances
admises dans la loi sur les coalitions et les
sociétés coopératives et les plans avoués en
-4 8~8 par les organes les plus autorisés du
parti socialiste. Cette origine commune, c'est
'ië suffrage universel.
Les républicains de < 848 avaient parfai-
'~temem; compris~ qu'étendu à tout le monde,
le pouvoir politique devenait la propriété
du prolétariat et en assurait l'avéhemeht.
j\ Cét~avénementj~éparé par la loi sur les
-coalition~, par !es'spciétés de secours mu-
-tuels, sera un fait accompli lorsque fonction-
neront les sociétés coopératives. Et comme
csi Ia~ociété~n'état6'pas sufSsamment menà-
'~éeptâ' dételles dispositions, on a l'étrange
~idée~Fappliquër la forme anonyme aùxso-
diètes Coopératives
'En possession dé la force matérielle par
le nombre, de la force légale .par le suffrage
univ~eL; dominant l'industrie par le droit
FEtBûLLETÛN DE LA ~E
Dtf NNYEMB&E
LA CHANTEUSE M§ RUES
~AbandaiaBéeà moi-même etdélivrée mo-
mentanëmehtde toute surveillance, ne crai-
gnant pl~â~tnèithmédiatemeiit poursuivie et
'.retrouvé'e'par'mes persécuteurs, la pensée de
'fuir me-fût' certainement revenue; mais' la
.preuve de sympathie que venait de me donner
.Rosita, cette connance qu'elle me témoignait
et qu'elle n'eut point eus à Regard de mes com-
pagnes, éteignit tout désir de ce genre. J'avais
promis de rattendre jusqu'au surlendemain/et
rien ne pouvait me faire faillir ma promesse.
Je vivais dans un monde d'idées si différent de
celui dës'gens.quim'entouraieht, que leur mo-
rale relâchée n'avait aucune prise sur ma jeune
raison, que guidait une fierté native d'une
puissance extrême.
'0 Le lendemain, !a vieille femme et mes com-
pagnes melaisserent seuio au logis une grande
partie de la journée J'aHai examiner te car-
reau que m'avait désigné Rosità~ mais la pen-
sée de le soulever pour. voir ce qu'il y avait
dessous ne me vint même pas.
a Tu comprends, n'est-ce pas, mon Valen-
tm aimé, que ce qui sauvait ma jeunesse des
pernicieux exemples que j'avais sous les yeux
et de l'entraînement fatal qui en est habitueHe-
mentia~ conséquence, c'est qu'a mesure que
l'indignité de mes compagnons m'apparaissait
plus'ilagrante et plus odieuse, je tenais a m'é-
Mgher d'eux par des sentimens d'une délica-
tesse exquise. C'était la seule joie de ma mise-
râblé existence!
Lorsque la nuit fut venue, la sœur de Nino
nous envoya eoucher; elle espérait, sans doute;
un riche butin, de l'expédition qui tenait ses
complices dehors, et ne voulait pas que mes
compagnes et moi en connussions les résultats.
~Combien son attente devait être déçue!
)) Vers le milieu de !a huit, un coup frappe
violemment à la porte me révei!!a en sursaut
je me levai et je i'i !a vieitle femme; !a lam-
RepfoductioB autorisée pour i,es journaux q~i ect t
tr~ avec !a Soëfe{e
de coalition, il ne manque aux ouvriers que
le capital pour'être les maîtres absolus. La
loi sur les sociétés coopératives leur don-
nera ce dernier et complémentaire élément,
et la soelété anonyme le leur assurera sans
responsabilité (
~o.a~r maître~ ce que prévis
et le oanger qm menace 1 ordre sucial. Je le
redoute pour l'avenir de la France, et c'est
parce que je n'y veux pas participer que je
me décide a vous adresser cette tettre. Ma
conviction, vous en conviendrez, est bien
grande, puisque la vôtre ne l'ébranlé pas.
Pour mol, le suffrage universel en per-
-manence, c'est la force légalisée, et je ne
puis oublier que, le jour où la force com-
mande, 1~ droit a péri. C'est ce sentiment
dominant dans mon esprit qui m'a rattaché
.à la puissance tpmporelte du papè, quoique
appartenant à la communauté juive.
Aussi, en défendant le droit représenté
par le pouvoir temporel du pape, ai-je la
prétention de défendre en même temps la
société et mes coreligionnaires. Je considère
ce pouvoir comme le dernier rempart des
sociétés modernes. Si, par la volonté du
prolétariat décoré de ce grand nom de suf-
frage universel, il devient licite d'arracher
à la papauté ses possessions dix fois sécu-
laires, ce même droit, cette même légalité
s'étendra nécessairement à toutes proprié-
tés disque l'intérêt du plus grand nombre
l'exigera, c'est-à-dire dès qu'on prétendra
qu'ibl'exige
.Malheur alors aux minorités! Que-ces
'Minorités soient religieuses ou civiles,
qu'elles représentent la fortune territoriale
ou la fortune Industrielle, elles succombe-
ront toutes, Impitoyablement dépouillées au
nom de l'Intérêt public.
Jty a a peine trente ans, la Chambre des
pafrs opposait une espèce de résistance a la
loi sur l'expropriation pour cause d'utilité
publique; elle appréhendait ce que l'on peut
faire au nom de l'intérêt public lorsque le~
pouvoir était armé d'une loi de cette na-
ture.
Les craintes, de la Chambre des pairs é-
taient sans doute exagérées et heureusement
le principe de l'utilité générale parla plus
haut. Mais l'hésitation de l'Assemblée at-
teste des préoccupations que le temps n'a
pas écartées et qu'il semble devoir confir-
mer quand j'approfondis les dangers que
nous fait courir l'extension donnée à ce
principe..
§
~Le seul remède à la situation, la seule
vore qui permette de satisfaire toutes les as-
pirations légitimes de la classe ouvrière, le
seul moyen d'entreprendre sans péril pour
l'ordre social les réformes les plus hardies,
c'est le retour aux corporations auec la ~t-
6er~.
Par les corporations qui ne sont en réalité
que l'association entre maîtres et ouvriers,
on reconstituerait le sentiment de la famille
qui, surtout daus les classes pauvres, s'af-
faiblit chaque jour d'une façon plus désas-
treuse par les corporations pourront se dé-
velopper sans inconvénients les sociétés de
secours mutuels, voire même-les sociétés
coopératives
Les6oMfyeo:'s, qui, avec les instruments
tels quel'Opt'ttMn Ma
parfaitement que la classe moyenne est dis-.
posée à faciliter, par tous les moyens en
son pouvoir, l'amélioration de la classe ou-
vrière ils savent aussi que la reconstitu-
tion des corporations, dégagée de tout mo-
nopole, est la meilleure voie pour atteindre
ce résultat.
Cependant MM. Guéroult et Havin y font
obstacle. Pourquoi ? La réponse est dans
leur situation. Députés élus par la classe
ouvrière, ils ont une ligne de conduite
imposée. Le jour pu ils avoueraient que la
pe a la main, s'empressant de tirer les verroux.
La voix de Pipetti se faisait entendre, anxieuse*
et pressante enfin la porte s'ouvrit, et un af-
freux spectacle se présenta à mes regards Pi-
petti, les vêtements déchirés, couvert de pous-
sière, presque méconnaissable, soutenait dans
~es bras la malheureuse Rosita, dont la tête et
la figure étaient cachées par des lambeaux d'é-
toSe qui laissaient filtrer de grosses gouttes de
sang.
s Ah sainte Vierge exclama la sœur de
Nino.
s –Ferme la porte, la mère, dit Pipetti d'un
accent rude, et tais-toi.
a Et Matteo ? demanda-t-elle.
a Mort
N–EtNino?
» Mort i
» La vieille femmo laissa choir la lampe, qui
s'éteignit, et se mit à pousser des cris aigus.
Nous étions dans l'obscurité la plus complète.
N Contessina, me dit Pipetti, cherche la
.lampe et essaie de la rallumer.
)) Etm se dirigeant vers la sœur de Nino, il la
prit par le bras et la fit.entrer de vive force
dans un petit caveau, d'où ses cris ne pouvaient
être entendus des voisins ni du dehors.
» Pendant ce temps, mes compagnes réveil-
lées par le bruit s'étaient levées. J'avais ral-
lumé la lampe.
N– Apportez de l'eau, nous dit Pipetti.
D Je m'approchai de Rosita, qui gisait comme
morte sur le sol; Pipetti enleva avec précaution-
les linges qui entouraient la tête de la matheu-
reuse femme, et je vis une chose horrible Ro-
sita avait reçu la décharge d'un pistolet en
pleine figure; sa mâchoire était fracassée et
ses yeux brûlés par la poudre.
)) Pipetti lava la plaie et, après l'avoir en-
tourée de linges imbibés d'eau fraîche et de vi-
naigre pour éviter la gangrené, il coucha la
pauvre femme sur son lit.
)) La nuit s'acheva au milieu des plaintes inar-
ticulées de Rosita et des cris de la sœur de Nino.
Pipetti, sombre et silencieux, s'était accroupi
dans un c6i& de la chambre. Au jour, le pitre,
s'adressant à la malheureuse blessée, lui de-
manda si elle l'entendait. Colle-ci leva la main
et Gtun~ signe affirmatif:
)) –Je n'ai plus un carlin, lui dit-il, et ce-
pendant il va falloir de l'argentpour te soigner.
» J'étais à cotéde Rosita, et lui pris la main
que je pressai légèrement, comme pour l'inter-
roger
a–C'est moi? lui dis-je..
.<
'lei.H.r_;I~s"coaIitions, les sociétés de secours ) I
mutuels, les sociétés coopératives et leâ
conseils de prud'hommes ne sont dans l'état
ac.tuel des choses que des é!éments de guer-
re s'ils reconnaissaient qu'il faut pour tout
paciner y ajouter la corporation, c'est-à-
du'e le lien de, fanQ~Uequi.doit unir ouvriers
et patrons; le jour où ils feraient ces aveux,
les meneurs du parti socialiste et révolu-
tionnaire les répudieraient. Leur mandat
passerait a d'autres, à ceux qui, repoussant
les corporations, feraient espérer aux ou-
vriers la domination sur les maîtres.
Je n'ignore pas que les réserves toutes
personnelles que j'exprime sont fort super-
ilues. Le torrent les emportera comme toute
chose et nous irons. où vont les torrents!
Mais je n'aurai pas du moins laissé sup
poser que je veuille en rien abandonner les
principes conservateurs que j'ai toujours
professés.
Recevez, mou cher ma}tre, l'assurance de
mes sentiments les meilleurs et les plus cor-
diaux..
J. MIRÉS. )
Nous devons signaler un article du Tour-
na! de Ftenne qui Constitue, de la part du
gouvernement autrichien, un engagement
de convoquer. la représentation nationale
aussitôt qu'il se sera mis d'accord avec la
Hongrie. La ~euilIe ofncielle reconnaît qu'on
ne peut espérer la régénération des nuances
publiques que dt l'intervention de la repré-
sentation nationale, et elle proteste du dé-
sir qu'a le gouvernement autrichien de ren-
trer au plus tôt- dans les voies légales et
constitutionnelles.
Voici cet article, le plus important que le,
JûMFKG~e F~Hneait publié depuis rentrée
de M. de Beust aux affaires
Les communications de la 6
connaître les principes fondamentaux qui doivent
guider l'administration des finances. Si quelques
feuilles ont exprimé le regret qu'on n'ait pas fourni
de données basées sur des chiffres, on peut leur
répondre que ces chiffres leur seront fournis dans
toute leur étendue dès que le travail du budget
sera termine. Ce travail, qui exige la coopération
de tous les ministères, est en pleine voie d'exécu-
tion, mais il n'est pas encore achevé.
Il n'est d'usage ni en Autriche ni dans les autres
Etatsde communiquer, par fragments, des publica-
tions de cette nature. Tant qu'on ne possède pas le
tableau complet de la situation financière, il est.
impossible de la juger dans son .ensemble. Cepen-
dant ron peut dire, des aujourd'hui, qu'à l'excep-
tion des intérêts de la dette de l'Etat, l'on réaiisera
des économies notables dans presque toutes les
parties du budget, notamment dans le budget de la
guerre. Si quelques feuilles font observer que la
régénération financière du pays dépend, avant tout,
de la coopération d'une représentation du peuple,
nous nous associons de tout notre cœur à cette
manière de voir.iJanécessité d'établir un'.&af dé
choses constitutionnel est reconnue par tout le
monde..
Cependant cet état de choses dépend chez nous
de l'achèvement d'une œuvre pour laquelle l'action
seule du gouvernement nesufStpas, mais où il
faut, pour arriver à un arrangement durable, en
appeler à la coopération des peuples. Dans moins
de quinze joun les représentants du peuple seront
rassemblés,'et alors quand chacun aura reconnu
que la couronne n'a l'intention d'exclure les peu-
ples ni du règlement des finances, ni des autres
travaux législatifs, nous espéron~ que la confiance
remptacera les inquiétudes, qui pèsent aujourd'hui
sur l'esprit public dans les questions financières et
antres.
Nous avons reproduit un article de la Ce/
?'g$poK(/aKce russe, qui censurait amèrement
l'Autriche pour avoir donné de justes griefs
a la Prusse par la nomination de M. de.Beust
au poste de ministre des affaires étrangères.
Voici maintenant un article de la G~se~e
da r~Mema~e ~u~ordqui Marne non moins
vivement l'Autriche pour avoir donné à la
Russie de justes sujets de plaintes par la no-
mination du comté de Go!uchowsM au poste
de gouverneur de la Gallicie.
Si les assurances solennelles de l'Autriche sont
sincères, et si M. deBeust a véritablement, l'inten-
tion d'inaugurer une politique passive et défensive,
)) Elle eompritmasilencieuse interrogation et
y répondit par un autre pressement de main.
)) Ators, allant au carrean qu'elle m'avait in-
diqué et le soulevant, je tirai de la cachette
qu'il recouvrait une bourse que je remis à Pi-
petti.
a Celui-ci l'ouvrit.immédiatement et ses yeux
Brillèrent d'une ardente cupidité à la vue de
son contenu.
s li s'empressa de délivrer la vieille femme
de sa prison et lui remit de l'argent pour atter
chercher du vin et des provisions.
)) Après avoir bu et mangé, il s'endormit jus-
qu'au soir, et sortit ensuite avec l'aînée'do mes
compagnes, nommée Thérésa, qui'était deve-
nue une grande et belle 611e. Je restai seule à
soigner Rosita; mais que pouvaient les soins
d'un enfant de mon âge en face des horribles
souffrances qu'éprouvait la malheureuse créa-
ture ?
s Pipetti ne rentra que fort tard il était seul.
Je le vis faire un paquet des bardes de Thérésa
et de tous les objets de quelque valeur que
nous possédions; puis il partit sans mot dire,
sans même lever les yeuxvers la pauvre femme
qu'étreignait la souffrance. Je n'avais~ osé
l'interroger. La sœur de Nino, pelotonnée au
pied du lit de Rosita, psalmodiait des prières
pour les deux morts et ne s'était même pas
aperçue de l'action du pitre: Ce fut la plus jeune
de mes compagnes qui nous apprit la triste
réalité Pipetti et Thérésa abandonnaient-la
communauté en emportant le petit trésor de
l'infortunée Rosita!
)) En apprenant cette nouvelle, la vieille
femme tomba dans un paroxysme de colère et
de rage; aux prières qu'elle venait de réciter
succédèrent les imprécations les' plus furibon-
des. Le récit de la trahison de Pipetti avait paru
vivement impressionner Rosita; elle avait al-
longé son bras, et, me saisissant la main, sem-
blait vouloir me retenir,icomme si elle eût re-
douté que je l'abandonnasse.
)) Je m'empressai de la rassurer:
a –N'ayez aucune crainte, lui dis-je je me
souviens que vous avez été bonne pour moi; je
ne vous abandonnerai jamais dans la situation
où vous êtes.
a Et comme les ressources allaient complète-
ment manquer, je pris ma vielle et m'en allai
chanter le long de la Chiaia, promettant à la
sœur de Nino de lui remettre tout l'argent que
je recevrais si elle était douce et complaisante
envers Rosita..
)) En rentrant, le soir, j'amenai avec moi un
iacourdeVienn&devrait, en ce moment même,
éviter tout ce qui peut inquiéter tes puissances
étrangères. Mais il n'en est. pas ainsi on na peut
supposer, en eNet, que se soit sans aucun motif que
les journaux russes se plaignent de la position
e
Ce n'est pas sans doute une preuvëde cordialité
amicale <~te.
aurait beau'â Vienne employer les mots les plus é-
loquents pour défendre la nomination du comteGo-
iuohowski )a Heutenance de ]a Gaitieie, il pour-
rait fort bien arriver que des espérances aventu-
reuses et des projets chimériques trouvassent dans.
cette nomination un stimulant dangereux. et in-
quiétant.
.Est-it possible d'imaginer nen de plus
touchant que cette sollicitude mutuelle de
la Prusse et de la Russie l'une pour l'autre
et ce perpétuel échange de bons ofuces aux
dépens du voisin commun n'atteste-t-il pas
l'entente la plus cordiale entre les deux
pays et les deux gouvernements?
A Vienne, l'attention ne se détourne pas
des projets d'alliance annoncés par les jour-
naux deBerUn et de Saint-Pétersbourg, et
qui menacent la paix de l'Europe de nou-
velles complications.
La Presse, devienne, revient sur ces pro-
jets, et comme ella ne se fait aucune illu-
sion sur les vérilables sentiments de la
Prusse .et de la Russie, elle en démontre
longuement la vraisemblance.
& Si nous avons attaché, dit-elle, une
grande importance à l'articl& si discuté de
la .Presse, de Pans, ce n'est pas que l'allian-
ce ru~so-prussienne soit reeMe, mais cette
alliance est pro&aMe. Elle est MGIQBE, ainsi
que le fait observer avec justesse notre ho-
monyme parisien. ))
La Presse énumere ensuite les motifs
d'ordre, divers qui poussent dans cette voie
la politique des deux cours l'antagonisme
désormais naturel de l'Autriche et de la Rus-
sie en Orient; le désir de la Prusse d'aug-
menter sa marine militaire; le partage de
la Pologne à renouveler au profit exclusif
des deux cours contractantes; ennuie goût
-personnel des deux souverains pour le gou-
vernement autocratique:
La Presse termine ces réflexions en con-
seillant a M. deBeust~de chercher dans l'a-
mitié de la France le seul contre-poids pos-
giHe à ces ambitieux desseins.
Les journaux des départements s'occu-
pent à leur tour des divers projets relatifs à
ta réorganisation de Farinée. L'une de ces
feuilles, les T~MeMes des Deua?-C'Aaren
principales des projets qui, d'après ses in-
formations, auraient le plus de chance d'être
adoptés:
On conserverait intactes, sauf les modifications
de détaitreconnues nécessaires, les lois du 21 mars
t832 sur te recrutement, du 19 mai ~834 sur l'état
des officiers, et du 26" avril 1S85 sur l'exonération,
qui sont le fondement de notre état militaire.
L'effectif de l'armée permanente; en temps da
paix, serait maintenu au chiffre actuel de 400,OCO
nommes.
La réserve, qui n'est aujourd'hui que .de 200,000
hommes, en comprendrait désormais 600,000
Pour constituer cette réserve, on organiserait
sur tout le territoire des gardes nationales mobiles
qui seraient exercées chaque année pendant un
temps convenable pour pouvoir se juxtaposer, en
temps de guerre, à l'armée active dans les condi-
tions voulues de solidité.
Ainsi, conservation de l'armée permanente,
maintien du principe de l'exonération, disponibili-
té d'un million d'hommes en temps de guerre, )e)s
seraient les traits principaux de l'organisation des
forces nationales.
Quant à appliquer en France le système de la
landwehr prussienne, il n'y faut pas songer. Rien
ne serait plus antipathique aux mœurs de notre
pays, et, ajoutons-le, rien ne sera!! plus funeste à
sa fortune.–Theze.
Nous n'avons pas besoin d'ajouter que
nous ne reproduisons ces détails que sous
toutes réserves.
homme qu'on disait fort habile, espèce de chi-
rurgien opérant en plein vent le signer Spa-
venti, qui me connaissait pour m'avoir vue,
avec les saltimbanques, se douta qu'il était ar-
rivé malheur à Matteo, et n'hésita pas me
suivre, lui-même était afSlié ssms doute à tous
les gens qui, dans le royaume de Naples, vi-
vaient de la contrebande, de.Ia police et des
mystérieuses industries qui s'y pratiquaient.
II ne put rien apprendre de nous, sinon qu~
Matteo et Nino étaient morts. Où et comment?
C'est ce que, senle~ Rosita eut pu dire.
s La réputation du docteur empirique n'était
pas imméritée. Grâce a ses soins assidus et dé-
sintéressés, Rosita~futsur pied au bout de trois
mois. Hélas la pauvre femme était déngùrée
et aveugle, et pendant longtemps elle éprouva
les plus grandes difëcultés à s'exprimer.
» La sœur de Nino vit, dans cette double in-
firmité,, un nouveau moyen d'existence; elle in-
venta une histoire touchante qu'elle débitait
.dans les carrefours en exhibant la malheureuse
Rosita,et les passants, apitoyés, laissaient tom-
ber leur aumône dans la main de la vieille
femme.
s Pendant ce temps, parcourant le quai de la
Chiaia, je. chantais et jouais de la vielle, et, le
soir venu, je rejoignais les deux femmes.
XIX.
» Cette pénible existence durait depuis long-
temps déjë, lorsque Rosita, dont la situation
était rendue plus douloureuse encore par le
souvenir du passé, nous proposa de venir en
France, sa patrie.
)) Paris, nous dit-elle, est une ville quatre
fois grande comme Naples, plus belle que Flo-
rence etplus.charitable qu'aucune ville d'Italie.
» La France ou l'Italie, peu m'importait, à
moi, l'enfant sans père ni përe, sans famille et
sans patrie!
» La sœur de Nino nous suivit. Quant à la
jeune hlle, ma seconde compagne, depuis long-
temps elle avait abandonné notre triste foyer.
s Nous partîmes, à pied, de Naples, traver-
sant les Etats romains, la Toscane, le Piémont,
et nous entrâmes en France, les deux femmes
mendiant, et moi chantant et jouantde la vielle;
mais les fatigues de cette longue route, les pri-
vations que nous devions nous imposer, et peut-
être, plus que cela encore, le chagrin qui mi-
nait Rosita, firent qu'elle tomba malade a Lyon,
où nous fumes oMigées de nous arrêter. Quel-
OnIItdansIeC'ons~u
Le JMemona~ ~p!o!Ka{:~Me du 11 novembre ren-
ferme sur la question romaine deux nouve)les qu'il
présenfe avec un tel air d'autorité, que plus d'une
personne pourrait y croire, malgré leur invraisem-
blance, et au sujet desquelles il nous paraît utile
de rétablir les fai's.
La première de ces nouvelles a trait aux audien-
ces privées que ie saint-përe aurait, à deux repri-
ses, données à M. Giadstone le langage attribué
par le jyeMQ!o! à Sa Sainteté. aussi bien qu'à l'é-
minent homme d'Etat anglais est reproduit d'après
certaines correspondances dont M. Gladstone lui-
même vient de fairejustice, dans une lettre qu'il a
publiée dans le ./oM'Ka< de ~ome du 10 de ce mois.
Quant à la seconde assertion du ~ëmo!
exacte que la première. Si nous sommes bien infor-
més, M. Odo Russell n'a pas tenu, à son passage à
Paris, le langage qni lui est, prêté.; il n'a point a-
bordé l'hypothèse de la retraite du pape dans l'un
des pays dépendant de la couronne britannique, et
n'a pas dit qu'il fût autorisé par le gouvernement
de la reine à oSrrr l'hospitatité au souverain-
pontife,
II nous semble vraiment regrettable que, sun un
sujet aussi grave et qui exige tant de prudence et
de réserve, des journaux dépourvus .d'informations
sérieuses attribuent légèrement à des hommes d'E-
tat ou à des diplomates un langage pouvant donner
naissance à des interprétatioas fâcheuses. L.Bo-
niface.
L'j~M)'ope reçoit-de'Miramar les nouvelles
suivantes
Un symptôme sérieux d'amélioration s'est mani-
festé dans l'état der l'impératrice du Mexique; elle
a, le 6, demandé elle-même son repas et a mangé
d'un bon appétit.
Le docteur Ileck a les meilleures espérances.
Tout le monde, en France, fera des vœux
pour que cette information soit conËrmëe.
Le secrétaire de la rédaction
E. BjUIER.
DEPECHES ELECTRIQUES
Autriche
Vienne, 12 novembre.
Le gouvernement a envoyé, le 8 de ce mois, à
ferlin, une dépêche par laquelle la t'russe est in-
vitée 'a entrer en négociation avec l'Autriche pour
la révision du traité commercial existant entre l'Au-
triche et le ZolIverein.On croit ici que cette initia-
tive sera accueillie par le gouvernement prussien
avec d'autant plus de satisfaction que l'Autriche,
tout en'refusant le système différentiel, propose
ainsi une nouvelle réduction de son tarif.
Et&:ie
Venise, il novembre, soir.
Aujourd'hui, sur la place Saint-Marc, en présen-
ce d'une foule immense, le rot a -décoré le drapeau
municipal d'une médaille d'or.
Chine
` Pointe-de-Gatles, M octobre.
Des avis de Shanghaï, du H octobre, connrment
lamortdutaïkoun, et ajoutent que la guerre est
considérée comme terminée dans ce pays.
Esp~gtte.
Barcelone, UnovembM, 4 h. soir.
Les nouvelles publiées par des journaux français
relativement à une insurrection en Catalogne sont
controuvées.
La tranquillité est complète dans le district.
t~Saragosse, novembre.
La tranquillité est complète à Saragosse et dans
les provinces de l'Aragon.
B6Mse!!e
Saint-Pétersbourg, 11 novembre.
Un décret impérial abolit les servitudes, les sur-
taxes et monopoles qui grevaient 450 villes du
royaume de Pologne, et qui constituaient, en vertu
d'anciens droits féodaux, des propriétés soit de l'E-
tat, soit de quelques-uns des habitants de ces vil-
les. L'État renonce à ses droits gratuitement; les
propriétaires particuliers seront indemnisés. Plus
da 400,000 bourgeois et cultivateurs, demeurant
sur le territoire de ces villes, pourront désormais,
par la voie du rachat, acquérir des propriétés fon-
cières.
(~encf BaftM-BMHt'er.)
ques jours après notre arrivée dans cette ville,
elle succombait à_l'hospice, où sa qualité de
Française l'avait fait admettre.
a Je ne quittai Rosita que lorsqu'elle fut des-
cendue dans la tombe.
a La viëitle femme qui, depuis la mort de
Rosita était ]a seule; créature que je con-
nusse sur terre, me pressa de reprendre notre
route elle était avide de voir ce Paris dont Ro-
sita nous avait dit tant de fois les merveilles.
Que devais-je faire? Fuir la méchante vieille
et retourner en Italie? Mais.l'Italie ne me rap-
pelait qu'une existence de larmes et de honte 1
Y revenir, c'était continuer cette vie que j'ab-
horrais Paris, au contraire, "me représentait
l'inconnu, c'est-à-dire une espérance!
B L'Italie é~ait le passé, un passé qui m'é-
pouvantait la France, c'était l'avenir!
» Je fus bientôt décidée.
» La sœur de Nino et moi, nous reprîmes notre
voyage. Seulement, ma condescendance au dé-
sir de cette femme lui donna une autorité sur
moi que j'essayai bien des fois de briser, mais
que je dus cependant subir jusqu'au jour où,
grâce a toi, mon doux ami, une vie nouvelle
pleine de charmes etjle douces émotions s'of-
frit à moi. ))
A cet endroit de son récit, j'interrompisMar-
tha pour la prier de m'expliquer ces dernières
paroles, que je ne comprenais pas mais elle
me dit
Ne m'interroge pas en ce moment laisse-
moisortir de l'enfer où s'est écoulée mon en-
fance, et dont je veux perdre môme le souve-
nir lorsque je te l'aurai fait complètement con-
naître. Bientôt tu sauras les joies et les espé-
rances qui illuminèrent ma vie de jeune: 611e.
Il ne iaut pas, cher aimé, mêler les dieux et
les diables, le ciel et l'enfer.
Les heures s'étaient écoulées rapides com-
me les heures de bonheur, depuis l'entrée de
Martha sa présence avait un charme si puis-
sant pour moi que j'oubliai qu'un autre avait
des droits sur elle, et que lapenséed'une sépa-
ration, même momentanée, ne vint pas troubler
cette première entrevue. Durant son récit, je
m'étais laissé glisser a ses pieds, et, assis sur
un tabouret, la tête appuyée sur ses genoux, je
lisais dans son limpide regard toutes les im-
pressions de cette âme d'enfant logée dans le
corps d'une enchanteresse.
Tandis qu'elle parlait, doucement bercé par
.les sons harmonieux de son langage, j'analy-
sais involontairement toutes lés modulations
fH!MIÏP PM TTMHP
LHRuMi~
A l'occasion des aifaires du Mexique,
l'agence Havas nous transmet la dépêche te-'
légraphique suivante:
New-1'ork, 10 nov~br
Le général Sherman est parti pour I~Jtle~qu~
Le CoMmër Jes Efa
en même temps le texte de la lett~j~
sée par le généra! Sheridan au généra~Ë~
wick, eeminàndant du département du Rio-
Grande:
Nouvelle-Orléans, 23 octobre.
Général, je suis convaincu qu'il n'y a qu'un seul
moyen d'améliorer l'état des aH'aires sur le Rio-
Grande, et ce moyen est de' prêter l'appui le plus
cordial au seul gouvernement reconnu par le nôtre,
le seul qui. soit réellement amical pour nous. Vous
avertirez donc les adhérents de tout parti ou de
tout préténdu gouvernement au~îexique ou dans
l'Etat de Tamanlipas qu'il ne leur sera pas permis
de demeurer sur notre territoire et do recevoir la
protection de notre drapeau atin de compléter leurs
machinations pour la violation de nos lois de neu-
tralité. Ces instructions seront mises en vigueur
contre les &ouean!ersMKpe)'M!Ma? représentant le soi-
disant gouvernement impérial du Mexique, et ausst
contre les factions d'Ortega, de Santa-Anna ou
d'autres. Le président Juarez est le chef reconnu
du gouvernement libéral du Mexique.
Je suis, etc.. 'c'
P.-H. SnEMDAN.
Le CoMt-n'er accompagne ce document de
réflexions que nous croyons devoir repro-
duire en partie
Cette lettre, dit-il, où brillent dans tout leur éclat
l'insolence du parvenu et le ton de corps de garde,
constitue une véritable intervention,Peut-être, au
besoin, reprendrait-on Matamores à Canales pour
retnettre la ville entre les mains de M. Juarez, qui
n'est'plus que le Mé'i-commissaire des Etats-Unis
et a depuis longtemps vendu sa patrie à l'étranger
quj l'a déjà morcelée.
II est singulier que le cabinet de Washington se
fasse le juge unique des droits des divers prési-
dents mexicains. ,')
La cour suprême de cette république n'est plus
à Chibuahua ou sur le territoire mexicain, car elle
est a Washington, et en vertu de ses décisions,Or-
tega, dépossédé de ses droits, est. pour ainsi dire
interné à la Nouvelle-Orléans.
Devant l'hostilité ouverte, et peut-être encore
plus active dans l'avenir des Etats-Unis, il est~im-
possible qne Maximilien se maintienne. Il doit sa-
voir que tous les moyens seront bons a ses enne-
mis, et que la bonne foi et le respect de. la loi in-
ternationale seront leur moindre souci. Il a commis
un crime qui ne lui sera pas pardonné, celui de
tenter la régénération du Mexique, Il faut que le
malade meure, au profit de ceux qui convoitent
son héritage. Il ne fa)lsit pas que le bien s'ac-
'complît;ilétait indispensable d'amener et de hâ-
ter cette agonie qui commence, et dont on suit les
convulsions avec une cruelle complaisance et une
impatience mal déguisée.
Nous n'avons rien a ajoutera la vigou-
reuse honnêteté de cette protestation.
Voici le programme de la réunion des délé-
gués du Sud qui doit avoir lieu aujourd'hui, 11
novembre, à Stuttgard
L'Allemagne a été déchirée en trois parties par
la politique de fer et de sang. Un ~chagrin amer,
causé par Ia.vue de l'outrage fait a la nation, à son
-droit et àson indépendance, a. envaMJ.'âmedetouB
.les patriotes. Ann-que ce chagrin ne se change
.point en un désespoir, quifaitëoncéyoir.lps'pires
desgeins, il est nécessaire ayant tout que les bien
pensants se réunissent.'
Des raisons diplomatiques et politiques ont fait
rejeter l'Allemagne du Sud par la Prusse. Mendier
l'entrée dans la soi-disant Fédération du Nord, ce
serait d'autant plus indigne de la part d'hommes
libres, que cette fédération n'est encore nullement
formée et qu'en aucun cas elle n'oQrira la moindre
garantie pour la liberté.
Le rétablissement d'un lien politique- envelop-
pant toutes les branches de la.rape aUemande, est
dans l'intérêt du Nord comme du Sud; ce lien ne
peut avoir qu'une base fédërative, et. il doit sauve-
garder l'autonomie et le libre développement con-
stitutionnel des Etats distincts, comme on le trou-
ve exprimé déjà dans la Constitution de d849, ainsi
que les droits fondamentaux du peuple allemand.
Jusqu'à ce que cette nouvelle réunion do larna-
tion aujourd'hui divisée, ait été opéréo,:les Etatsde
l'Allemagne du Sud ne doi?ent;pas Mec Ieurs;neuf
millions d'habitants, demeurer dans;Ieur isolement
impuissant d'autrefois, s'ils ne veulent pas devenir
la proie du prochain conuit européen, et sacrifier
'ainsi à jamais la Nationalité allemande.
Ce n'est que par l'unité d'action sur les bases de
la liberté, par l'armement du peuple entier, qu'ils
-pourront sauvegarder leur honneur.-leur existence
autonome, et tons.lea intérêts des otoyens.
'de cette voix divine, et parfois ses accents
avaient une mélodie.si pénétrante, qae je sen-
tais mon cœur se~ondre dans une joie immen-
se, dans ~une de ces voluptés ineSables qu'il
faut avoir éprouvées pour en comprendre ta dou-
ceur et les charmes innnis;
Elle avait cessé de parler, et je l'écoutais en-
core sa voix résonnait en moi cpmme.ces .échos
des~grands bois qu'apportent, au printemps, les
brises du soir, lorsque, dans la.plaine, tout est
repos et silence. Sans doute, cette intuition, qui
est le partage des passions profondes, Im.faisàit
deviner ce que j'éprouvais, car,, me contem-
plant av.ec une satisfaction rayonnante, elle me
dit
Dieu est bon! il me récompense~n ce mo-
ment de mes souffrances passées:: ton âme est
~sùrtangureetj'yiistoutitonamour!
Elle pencha sa tête sur mon épaule, et, noyé
dans les ondes épaisses.desa;,chevelure par-
fumée, j'écoutais, palpitant et enfiévré les
magiques paroles de tendresse qu'elle murmu-
rait à mon oreille!
Cinq heures sonnèrent à l'horloge, de mon
atelier; les vibrations métalliques rompirent le
charme qui planait sur nous.
––II fautqueje te quitte, mon Valèntin, me
dit tout a .coup Martha..
–Me quitter! m'écriai-je avec effroi.
Mais déjà le souvenir de la position de Martha
m'avait frappé le cerveau.et l'acre jalousie,me
rongeait le cœur..
Pardonne-moi lui dis-je avec amertume.
J'avais oublié que mon absence et mon abandon
t'avaient jetée dans les bras d'un autre, i
Tais-toi tais-toi me répondit-elle vive-
ment, tes paroles sont autant de-Blasphèmes.
Puis, rougissante et émue, elle cacha sa tête
dans-mes bras en ajoutant ~vëc un accent de
doux reproche:.
Tu ne connais pas encore le cœur de ta
Martha!
J'essayai de la retenir sur ma poitrine;.mais
elle se dégagea si facilement que'je fus tout
étonné de la souplesse de son corps.
–A demain, cher aimé, me dit-elle, pu plu-
tôt à ce soir, car je veux que tu saches bien que
ma première et ma dernière pensée de-chaque
joursontpoùrtoi.
Et, baissant sa voilette, elle s'enfuit, m'en-
voyant du bout de ses doigts rosés, un dernier
baiser. /"1
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