Titre : La Presse
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1866-11-10
Contributeur : Girardin, Émile de (1806-1881). Directeur de publication
Contributeur : Laguerre, Georges (1858-1912). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 10 novembre 1866 10 novembre 1866
Description : 1866/11/10. 1866/11/10.
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Grande collecte... Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail
Description : Collection numérique : La Grande Collecte Collection numérique : La Grande Collecte
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/12/2007
Samedi 1$ novembre 1866
.'r~/ .I~ANNËE"
3ËO~(~MM~~3~SO
ANNONCES, S, PL. OE La BOURSE, ET 7, R~COp-~RO~
31" ANNÉE fi;
-~i~4~m~i~
BUMACX B''AEOK~'E)'BKT,. iS3, t!UE'MCKT7,!A)lIEE
Tout .ce qui eoncerno.rAdtaiQistration'duJouj'&aI dott&trc.adrcs~eî'~it
.Y~ ~s~
L'Adœmistration së'reservele di'oit de modiSer !a rëdaction des aanonces
Les abonnés nouveaux, recevront ce~ qut
a paru delà GHANTECSE DES RcES ;(~ar.eM6Use),rcman,par,M,AT~
P; ~UCMEtpf,
L~7tttn~~û; u 1 1
Monsieur,
'La PfMM du 6 novembre p~Mie un article de
vous, dans lequel vous présentez sous UN faux jour
–pardonnez-moide le dire les doctrines'emises
dans ce que vous appelez « le pamphlet fameux de
TOy~f!t'.Mf ~ue le. pa'-tpMt~ dont il s'agit fut pendant quelques
mois le programme du mouven.eQt de 1848, j'ai
cru devoir vous adresser à ce sujet une lettre dont
votre loyauté ne me refusera pas, je-. l'espère, l'in-
sertton..
Les associations qui se formèrent fn d848 n'eu-
rent pas, monsieur, le caractère que vous !eur as-
signez. Elles furent parfaitfment libres/Personne
ne foteontramtd'y entrer; personne, en y entrant,
n'eut a y faire le sacrinco de son initiative privée,
personne n'eut à~abdiquer son droit de protestation
ou de retraite. Ces associations s'établirent sous
l'empire de statuts librement débattus et volontai-
rementacceptés. N'en firent partie que ceux aux-
quels cela convint, et nul ne fut obiigé d'y rester
plus longtemps que cela ne lui convenait.
'h N'M~'mowsieur, non: daas l'association~ tetle
'qu'elle fut recommandée, comprise et pratiquée en
.848, l'individu ne fut pas plus sacrifié qu'il ne
~est dans c~ que vous nommez la coopération. As-
~âoeiationde i848,cccpération de ~866, c'est tout
j La seule diSférence est qu'en 1~43, peur des rai-
socs qu'explique suffisamment le changement des
circonstances politiques, le désir de voir l'Etat ve-
ciren~aide au mouvement coopératif était plus ré-
jpandu qu'U ne l'est aujourd'hui dans la classe ou-
vrière. Mais il n'en est pas moins ïrai que coopc-.
<'at ttlië, F~vëir !'MMtOH e< MMan~e ~M f~brfs
~s'~&H~tnc. Or, tout le socialisme est là.
Et, loin d'être une chose du passé,~e socialisme,
survivant- aux anatbemes lancés contre ini, se
trouve avoir atteint un degré de développement
qt)e sont amenas à peeonnaitre ceux qui l'ont le
*-p)ùs vivement combattu. Je n'en veux pour preuve
"?. ce passage de votre article ((C'est un devoir
,i) de prévoyance et d'humanité que de mettre nos
'x ouvriers en état d6 soutenir cette concurrence
.uniTerselle que nous leur ayons imposée.)) u
Maisityousencoùte, paraît-il, de convenir que
.yosattaqaesd'ilyadix-buitans portaient à faux
il vous en coûte de vous avouer à vous-même que
.rMtoptejadiS dénoncée par vous est,-apres tout, la
'~graBdef~ah't~ des temps modernes. Vous aimez
*~6n~ à croire que le Jmouvemënfqui 'grandit sous
~~vos'yeux, s'impose à vos préoccupations, vous en-
;;velpppe, n'est pas le mouvement de 1848, et vous
cherchez à vous persuader cela ea remplaçant un
.SMttpar an mot! Etrange expédient, au moyen du-
~qaetY.ousëspérèzsans doute qu'on pourra faire jdu_
'~botaEsmë, tout'en continuant de décrier la révo-
'!M8ondont ilfut Ïe trait caractéristique! l
_QuantM'auteur de l'essai sur l'0r~att!'ss!t0f: dM
~auat!, c'est à tort que vous lui imputez de v.ou-
toir tout* absorber dans l'Etat, au détriment de la
~tberté individuelle et de l'initiative privée. Voici
à cet égardce qu'il pensait en 1848 et ce f~u'il pen-
se éhcere aujourd'hui.
'0~ ne saurait considérer u&ci'pyen en dehors
do milieu ou il est plongé. En lui 1 être md~t~Mc!
et l'être Mcraifbien difCcile de dire ou l'un Bnit et ou l'autre
commence. Est-:il un:eul des droits qu'on revendi-
que comme tHthHt'du~ qui ne tire sa réalité de l'i-
demtiûcatMndet'êtretttdttx'dt.et avec l'être Mc.a~?
S~~ngare-t-on le prinGipo de la liberté de la presse,
'eu celui de la liberté de conscience, revendiqué
par RobihsonCrusoë dans son Me? =
C'est donc au point de vue de lintérèt de la so-
eiëté qu'il fautse placer, même quand on plaide la
cause des droits de i'!ndtt)tdu, et dès lors la ques-
tioiresftte savoir âans quelieg circonstances, dans
qqelle.mesure et avec quelles restrictions ce grand
intérêt de la société appelle l'intervention de l'Etat.
Rien certes n'est plus désirable que le libre épa-
FEUILLETON DE LA ME~E
DU 0 NOVEMBRE {SM C
r
:~LA''C~~TjEU§E'BE§.~UES
..1: ',A' r
j
Enno.~deux.hcures sonnèrent cinq minutes
ap~n..pas~BHéger qu'il fût, trouvait un
écho dans. BaontûBur, et, .avant que sa main eût J
touché le timbre, la parte entr'ouvertelulH-
vratt passage, Je !a transportai, p!u'ôt qu'elle I
ne marcha,'jusque' dans men atelier e[!e se
'laissa faire, appayant sa ravissante tête sur
mon épaule, ferma les veux, et, prenant ma 1
ma&,Iamitsur~s6hcœur. s
S~ns comme i) bat, me dit-elle, mais cette
'foisc'ëst{!ebonheur._
Je'Imposai sur le divan et, gnssant à ses 1
pieds,]eiuidi8~:
–E't-ceëientoi! ma chère âme; est-ce
bien la gentii!e Martba, ma patite amie d'autre- 1
fois que j'ai devant les yeux?
Tu ne m'avais donc pas reeonnue?
?'u:es StbeUe comment pouvais-je recon- <
.°3~?, Jeune vietieuse du boutevard? 1
~B P~s ses mains simignonces et sinnement <
~model~s, et, ,!a çont?mptant en sitence, tout s
mon amour passa dans mon regard
Qu'eUe était parfaite cette beauté que j'Ido-
làtrais. EUe avait ôté sen châ'e et son chapeau, t
et sa splendide phevelure, libre de toute en-
trave, retombait sur son cou et surses épaules, 1
jaissaBtasa-racinB,sur Ja peau b'anche, un 1
r~aet'Meu&tFë; ses yeux, teintés au-dessous c
~b'Hgna-sombrë/ trace sans doute de
finsomnte de.Ia yeIHe, avaient, dans leur dou- r
,ceur, une puissance attraetive inexprimable, s
Sa ngtire,autrefois un peumaigre, formait au-
.jourd'huiJ'oYaJele.plus charmant, et, sousI'É- s
piderme diaphane aega peau, on voyait circu-
ler Ie-6ean sang italien ;.sa taiHa souple et nne
~ondûtait comme un jeNnearbre; ses épaules~t ]
son corsfge avaient cette rondeur qui fait rêver :l
~!ës artistes. La manche entrouverte de sa ro-
,be Jaissait voir, noyé dans un Qot de dentelés,
,UQ bras qu'on eût dit MiUé dans le marbre tant ¡
Reproductjion autorisée pour les jourpaux traite avec !aSoe~ des Gens de tëttrës. <
cotussement des' facultés individùeDës~ dan~h~'
cun et c'est précisén.ent a cause d" cela, qcë-1~
société se doit de faciliter aux esclaves de la pau-
-vrëté, qui ont; eux aussi, le dt'o~'detré-libres, le
moyen d'en acquérir le ~ouuo!?'.
(~uand l'Etat constitue une force extérieure et su-
perpcseo à la société, qui s impose à eltë au lieu de
,e!tie, il est a désirer qu'il fasse le
i n~p.ux serait qu'il ne fit rien.
.<<' 'aie démocratie~
~r~ ~m~MC S~!S-
M t'Mcarac~ffe.MM;
.Leibis,[tMmed.(CSiCet~e hypothèse, l'iater-
vent.ion de l'Etat veut être limitée avec soin et con-'
trôiée, parce qu'il n'est ma!heureusement pas de
régime dans_ lequel l'Etat puisse &!re regarde, en
fait, comme le résume strictement exact et. com-
plet de la société. D'où. la Nécessité de blea spéci-
Ëer les cas où l'intervention de l'Etat est un bien et
ceuxoùelteestunmal..
On y parviendra sans beaucoup de peine si l'on
a toujours présent à 1 esprit que l'idée originaire et
fondamentale d'Etat, .sa raison d'être, se lient au
besoin de se garantir de la tyrannie. Car, si un tel
estplusfortquemot,etqu'entr8 lui et moi il n'y
ait Tien qui l'arrête, qui l'empêchera de devenir
mon tyrau?
Donc, toutes les fois que l'intervoniiôn de l'Etat
est en opposition avec le libre développement des
facultés humaines, elle est un mal. Toutes les fois,
au contraire, qu'elle aide à .ce développement ou °
écarte'ce qui y fuit obstacle, elle est un bien. Ain-
si, par exemple, elle est un bien~quand, par l'ins-
truction gratuite, elle rend posstMe, chez l'enfant
da pauvre, le développement de l'âme et de l'intel-
ligence, condition première de la liberté.
Teliés sont, monsieur, les doctrines professées
par l'auteur de l'essai surl'Or~sfi~a~'OH du ~'aua~.
S'ilse trompe, qu'on le lui prouve: iln'estpasde
ceux qui ferment lesyeux a. la lumière. Mais il de-
mande qu'on ne, lui attribue pas des idées qoi ne
sont pas'les siennes est-ce trop demandef?
Agréez, monsleaf; t'assuraacèdetaes s~atifSSitts
de confraternité..
LOBtS BLANC. ']
M. Louis Blanc n'attend pas que'Rous re-
nouveUions des débats depuis longtemps
épuisés.
H y a dix-huit ans, comme il veut bien le
rappeter, nous avons combattu, de notre pa- j i
rôle, de notre plume et de notre vote, les
doctrines auxquelles il est demeuré fidèle;
mais ses'amis et lui étaient alors au pou-
voir, et les théories qu'ils cherchaient à.ap- <
pitquer à notre société française nous pa-
raissaient pleines de dangers pour eUe. Nous ]
avons fait, de notre mieux, notre devoir de <
citoyen. ]
.Aujourd'hui, le danger n'est plus où il )
était alors recommencer les polémiques de <
') 848, ce serait admettre que ni Je temps ni <
les idées n'ont marché et nous tenons, au" ]
contraire, qu'il y a contre M. Louis Btanc ]
force de chpse jugée, i
Notre contradicteur nous reproche payer de mots et d'accepter sous le nom de
coopération exactement ce que nous avons
combattu sous celui d'association. Nous
pourrions, lui ~renvoyer le reproche et lui
dire qu'il se donne aisément gain de cause j
par une dénnition singulièrement élastique j
du socialisme..
Nous pourrions demander à M. Louis ) 1
Blanc ce qu'l'entend par la soMaWM des~ v
eG'orts et rechercher si ce mot n'implique j
pas celte sorte d'union plus impérative, i
plus absolue, plus restrictive de là II-
berté individuelle qui dilTéréncie précisé-
ment l'association de là coopération. Mais à i
quoi bon des débats superflus? Si les deux ]
noms désignaient u.ne forme'identique de (
contrat et n'éveHIaient dans l'esprit que ) ]
la même idée, pourquoi les ouvriers insis- t
feraient-ils avec tant de soin sur la désigna- (
tion nouvelle? ]
L'exil que les événements politiques ont (
imposé a M. Louis Blanc, et que sa volonté
a prolongé, met obstacle à ce qu'il se rende un =
compte exact de la transformation qui s'est
operéedans les idées et dans les tendances 1
des classes laborieuses. Sa lettre nous për- <
met de juger du travail qui s'est accompli <
dans son propre esprit, qui-s'est, j
il était blanc, rond et pur. Toute sa personne
était empreinte de cette marbidesse dont le.
charme est si grand aux yeux d'un amant.
Ne me regarde pas ainsi, me dit-elle, tu
me fais frissonner.
Elle se leva vivement et se mit à examiner
mon atelier avec une curiosité enfantine. Les
tumultueux transports de mon cœur s'étaient~
apaisés. Je la contemplai avec une joie calme' `
et, jetant les yeux sur son portrait, je m'aper-
çus .qu'il n'était qu'une informe esquisse.
_EUe ouvrit la porte qui communiquait au
jardin, et s'arrêta sur le seuil en murmurant
–Que la vie serait douée ici! l
Tu n'es donc pas heureuse? lui demandai-'
je vivement.
EUe me regarda avec une indéfimssaMe ex-
pression de tendresse et me dit:
–Puis-je l'être maintenant?
Une larme naissait entre ses cils s soyeux; cette
larme, cette perle liquide, je la Es disparaître
sous un baiser.
,E!le vit son portrait et s'arrêta toute joyeuse.'
–Suis-je donc aussi beUe que ce portrait?
me "demanda-t-elle.
–MiUe fois p!us belle!
Et cependant tu avais oublie la pauvre'
Martha 1
Le erois-tu? lui dis-je avec passion. Pen-
ses-tu que si te souvenir de ma petite amie eût
6ié éteint, dans mon cœur, ce portrait, qui est
piututceiu! de la Martha d'autrefois que celui
de la grande dame d'aujourd'hui,se fût trouvé
sous mon pinceau?
–Non' dit-elte, car un jour tu as appelé
Martha, et ce jour-là j'ai été plus heureuse que
celui où j'ai compris que tu m'aimais! Ce
souvenir, ce. cri de ton âme, résumait tout mon
passé joies ;étdou'eurs; Et la pauvre petite
bohémienne du boulevard. ne pouvait espérer
davantage,
Je voulus !a prendre dans mes bras, elle me
repoussa doucement en me disant dans son lan-
gage d'autrefois:
–iN'êtes-vous donc pas .curieux, mon doux
seigneur, de connaïtrel'histoire de votre amie?.
Attends, lui dis-je, laisse vivre encore ce
rêve qui efface les angoisses du passé et m~i-
nonde de joie.
–Qu'eût donc été la réalité? murmura
Martha.
Ces mots, ce reproche indirect, me frappèrent
au cœur comme un trait aigu.
Paidonne-moi, mon bien-aimé Valentin
me dit-eUe et, m'enlaçant de ses beaux bras,
elle me baisa au front.,
u~rt~eBnissant ses doctrines, et.tout en se;
~je~fmant de la moindre variation, M.Louis .1
Blanc s'enorce d'établir qu'il n'exagère pap
et même qu'il repousse, en certaines cir-
cons!ancëS) l'intërventi.on ,de l'Etat. Nous
doutons qu'iLeùt autant insisté sur ces con-
sidérations en 1848;
Ce que notre société française a repoussé
~ce~tpjÉpoque sous~ nom do socialisme,'
ce sont l~a~~ctpmes qui voulaient faire in-
tervenir la puissance législatrice dans des
rapports qui doivent résulter de conditions
librement débattues. Ges doctrines, qui té-
moignaient peu de conuance dans l'initia-
tive et l'énergie privée, etnerespectaientpàs
sufjSsamment la liberté indivIduëHe ont
perdu aujourd'hui tout ascendant.
M. Louis Btanc nous assure, non pas qu'el-
les n'ont jamais existé, mais qu'elles .n'é-
taient point les siennes. Nous ne le chicane-
rons pas sur ce point; mais, à dire toute
notre pensée, nous sommes plutôt tenté de
croire, et nous l'en'louerions, qu'il a fait
lui-même un pas vers ce que nous regar-
dons comme la vérité. D'autres, moins en-
gagés et libres de toute préoccupation du
passé, sont,al!es plus loin encore dans cette
voie. Nous croyons qu'ils ont aujourd'hui a-
vec eux la très grande majorité des classes
laborieuses. Nous nous en félicitons .sincère-
ment, parce qu'aucune préoccupation politi-
que ne saurait p'us n'empêcher les esprits
les plus prévenuF de donner une aide néces-
saire à des tentatives dignes d'encourage-
ment.
GBCBEVAL-&AN6NY.
Le mouvement aanëxioniste qui s'est as-
cusé avec tant d'impatience dans les Çham-
bres du grand-duché de Bade, agite toute
l'Allemagne du Sud. Ajnsi, on mande de
Stuttgard qu'un certain nombre d'hommes
politiques doivent se réunir, dimanche ~') ~I
novembre, dans cette ville, pour s'entendre
sur l'attitude que doivent prendre les Etats
restés en dehors de !a Confédération, du ,1
Nord. On rémarque parmi les signa-
turcs apposées au bas de l'invitation
à cette assemblée, celles de MM. Wel-
clœr, conseiller intime; de Mittermayer,
coaseiller intime; du docteur Httzig, pro-
recteur du docteur Charles Grunh, de Hei-
delberg; ducomteBerIichingen,deMœn-
heim; le chevalier Croissant, de Frànken-
thaï; des'docteurs Beck/Féder, Kaiser, et
du baron de Edelsheim, de Carisruhe dés
docteurs Tafé!, Becker, Probst, Qesterlen et J
leurs partisans de Stuttgard ennh des dé-
pûtes bavarois Kolb 'et Hohenade!, et du
professeur Pœz!, président de !a Chambre.
L'EMt'ops déSnit en ces termes leprogram-
me de ce parti
Les signataires dscet appel veu'enUa formation
nonveUe d'un lien fédératif, qui unisse entre eiles
toutes les branches de la race allemande, maissans
porter aucune atteinte à l'autonomie ni aa déve-
loppement constitutionnel des Etats isolés. IIs~ëu- I
lent la remise en vigueur de la Constitution de
i849. Et, jusq~'à'ce que la grande union ait pu s'o-
perer,. les Etats de l'Allemagne du Sud doivent, di-
sent-Us, se resserrer entre eux et. chercher dans la
jpoction de toutes leurs forces vives et dans Far-
moment du peuple, la sauvegarde de leur honneur,
de leur existence propre et des intérêts des ci-
toyens.
Dans l'état actuel des choses, tout ce qui
sera fait en Allemagne dans le sens de l'U-
nion le sera au pro6t de la Prusse. Les Etats
du Sud ne pouvaient trouver de point d'ap-
pui sérieux pour leur fédération qu'en Au-
triche. Cette puissance étant désormais ex-
due del'AHëmagne, laBavière et le Wurtem-
berg sont placés, comme nous l'avons dit
dès le premier jour, entre un isolement qui
anéantirait leurs forces et une alliance prùs-
sienne qui les absorberait.
On ajoute que la cour de Munich a le vif
sentiment dé cette situation. Elle ne veut,
dit-on, ni rester jsolée ni se livrer ~merci,
et elle serait pr6te à adhérer au projette
réformede la Constitution proposé parla: n
XVII
'(f L'histoire de ma vie est bien triste, me:
ditMartba. Je ne songe jamais à mes pré- j u
mières années sans qu'il se mêle à ce sou-
venir comme une. vague terreur; il me semble
que mon existence d'aujourd'hui est un rêve n
que la plus terrible réalité va faire.disparaître.
~J'étaisarrivée jusqu'à l'âge de quatorze ans
sans qu'aucune anection m'eut jamais été té-.
moignée, sans qu'aucune parole amie.m'ëûtété~ j
adressée.'
))C'est.àtpi,ïnonya~.ent)n,que je dois ma
première émotion, mon premier bonheur; c'est;
.par toi que m'est venue ma première espérance,
ma première joie. Héias its m'ont coûté bien des
larmes depuis; mais toutes ces larmes ne pou-
y aient payer ce que jeté devais! Pouvais-tu
savoir que cette enfant misérable a laquelle tu
tendais le premier là main, que tu appelais ta
petite amie, avait été jusqu'alors la plus infor-~
tunee des créatures Pouvais-tu comprendre
que ce qu'elle éprouvait pour toi était plus que
de l'amour une adoration folle, l'expansion
de toutes les tendresses que son jeune cœur
avait amassées depuis dix ans, et ]qui étaient
doutant plus ardentes et plus vivaces qu'elles
avaient été contenues jusqu'à ce moment!
s Si parfois, dansées longues années detris-
tesse qui suivirent ton départ, mon cœur dé-
sespéré a murmuré contre toi, un sentiment en-
core innommé, qui tenait de la reconnaissance,
de l'amitié, de l'amour, et qui ne s'effacera ja-
ma~s~ plaidait pour toi et t'excusait a mes yeux.
–Ma chère âme, lui dis-je, oublions ce triste
passé et espérons tout-de l'avenir qui doit nous
donner le bonheur..
Le bonheur fit-elle tristement, le bonheur
existera-t-il jamais pour moi?
Puis, relevant sa belle chevelure qui ondu-
lait sur ses tempes, elle reprit son récit
< Je n'ai jamais connu ni mon përe ni ma
ma mère, et j'ignore même où je suis née. Mes
premiers souvenirs, qui remontent à l'âge de
quatre ans, me reportent au milieu d'une troupe
de saltimbanques qui parcouraient l'Italie: en
se livrant à toutes sortes d'industries inavoua-
bles. Son chef, Matteo Gapone, étattafnÏié aux
,bandes de voleurs etde bohémiens qui pullu-
laient dans la Péninsule. Elle se composait de
Nino,sbn père, vieillard aux cheveux blancs
qui dressait le~enfants au vol et.mendiait à ja
porte des églises; d'un pitre nommé Pipetti,
Prusse avani; la guerre, si ce projet était en-
core admis comme une base de négociations
par !e ta~inet Bertin ~Elle/croirait au
moins avoir par la l'espérance de conser-
ver, son autonb!h'!e;' et la cour, de Berlin
tfouveraitfdans ces combinaisons'de nou-
veaux avantages qui assureràicBt de plus
en plus sa'dominatiônsurtoutël'AUemasnë.
Les journaux aBglais publient les deux
nouvelles-suivantes
L'ambassadeur du czar s'est rendu aujourd'hui
au Foreign-QfEce pour donner à lord Stanley des
explications sur le décret impérMi ordonnant use
levée extraordinaire en Russie.
On croit généralement, dans la Ci!e, querAutri-
cho nereussira pasdansses.tentatives de concilia-
tion avec la Diète hongroise, et que des événements
graves, qui auront comme conséquence la dissolu-
tion de l'empireautrichien se préparent en Hon-
grie.
La dissolution de l'empire d'Autriche,
n'est-ce pas 1~ le dernier mot de la politique
qui a triomphé a Sadowa, et n'est-ce pas en
vue de. ces éventualités que la Russie prend
des mesure? imlitàires propres a donner a
l'empereur Alexandre .1,500,000 soldats?
On conclut, d'un autre coté, du non-rem-
placement du comte Esterhazy au poste de
ministre sans portefeuille, que le gouverne-
ment conservé l'intention dé former un mi-
nistèrehongrois.
Un journal espagnol; le ~r~M jOMM:co,
croit pouvoir donner, sur Jes dispositions du
gouvernement chilien, l'information sui-
vante
Une lettre, apportée gar le dernier courrier de
Santiago du ChtH. %t~~on)muRiquap jpar uae per-
Sant~ago du Ç~l~. ~-copànïunigué~e ~aar une .pèr-'
~sqN!e reepeetable ~e Bar
gouvernement chitien a autorisé Je ministre anglais
à informer son cabinet que ie Chili et ses aHiës ac-
ceptent la médiation de l'Angleterre pour la conclu-
sion d'une paix avec l'Espagne, honorable popr les
deux parties, j
Nous souhaitons sincèrement'que cette
nouveUe se conËrme. L'Espagne a devant
;el!e assez de questions intérieures à résou-
dre pour ne pas chercher au dehors une gloi-
re au moins/douteuse; et_quant au gouver-
nement chilien, il fait acte de sagesse en
épargnant à son pays des bombard.ements
tels que celui qu'a subi Valparaiso; Ce qui
convient le mieux à l'Europe et a l'Améri-
que, ce.sont de sincèresrelationsde com-
merce et d'amitié.
Le journal la france veut bien nous ap-
prendre que la commission de l'organisa-
tion de l'armée s'est occupée jusqu'à présent
de la question du recrutement et de la' créa-
tion d'une puissante réserve; ce dont, il faut
l'avouer, on se doutajtun peu. Le correspon-
dant parisien de l'Europe écrit, de son côté,
acettefeuiHe:
Le général conseiller d'Etat Atlardfst celui de
tcus les membres de la.haute commission militaire
qui seul prône énergiquement que notre organisa-
tion actueUe est sufnsaote pour tenir tête à la Prus-
se et à toute autre nation qui aurait la velléité de
nous chercher noise qu'il importe seulement
d'augmenter et d'é)arg!r les cadres de façon à y
loger six cent mille soldats. Jusqu'à présent, l'ho-
norable conseiller d'Etat n'a raliié personne à son
opinion.
L'indinerence du 7' extraordinaires d'hommes ordonnées en
Russie émeut l'Op:'?:!OK ?!aL'ironie du Times est-elle feinte ou réelle? En
tous cas, il ne faut pas oublier que si la presse an-
glaise peut railler encore, en présence d'une pa-
reille éventualité, nous né Je pouvons pas en Fran-
ce. Nous ne sommes pas, comme l'Angleterre, une
puissance insulaire, qui ait le loisir de se désinté-
resser, jusqu'à un certain point, des -aSaires du
continent. 11 n'est pas permis à la France, de se
désintéresser; elle ne le peut pas, sous peine de
déchéance.
Ce n'est pas que nous provoquions aucune inter-
vention précipitée dans la politique européenne,
et rien ne nous semble plus puérit que les imagi-
nations des faiseurs d'alliances, qui règlent, au gré
de leur caprice, les rapports des cabinets. Nous
disons seulement q~e la France doit se tenir plus
que jamais daas une expectative qui n'exclue ni la
epqum qui: jouait de la langue et du couteau
avec une égale audace; d'une vieille femme, la
schargée des détails. intérieurs d'une grande
femme rousse quipassait pour la femme de Mat-
teo, jouant de la vielle, chantant et faisant des,
armes, et de troispetitesfiUes, volées sans
doute, au nombre desquelles je me trouvais. '1
)) La femme rousse, que Matteo nommait Ro-
sita, était Française. Je ne connus cette parti-
cularité que quelques mois ayant mon arrivée .1
à Pans, car Rosita ne s'exprimait jamais qu'en
langue italienne, et nul parmi les saltimban-
ques ne comprenait une autre, langue. Matteo
était protégé par la police à laquelle il divul-
guait les secrets de ses afudés cet odieux mé-
tier lui rapportait quelques écus et la plus
complète impunité pour ses méfaits personnels.
f Chaque jour, la bande se rendait sur les
places publiques; grâce aux grimaces du pitre,
aux exercices ~te, Rosita et aux tours de force de
Matteb, la foule formait bientôt un cercle com- '1
pact autour des saltimbanques. Lorsque la cu-
riosité était sufnsamment éveiiïée, les deux
jeunes nlles mes compagnes se glissaient parmi
les assistants et dévalisaient les curieux; le
vieux Nino, ptacé derrière eUes, recevait dans!
ses larges poches le produit des larcins et ren-
dait ainsi toutes réclamations impossibles.
)) Malgré mon extrême jeunesse, Nino avait
déjà essaye bien des fois de me donner des le-
çons de vol; mais, sans que je me rendisse.
bien compte de ma couduite, je ne sais quelle'
instinctive fierté me rendait rebeMe a ses hor-
t'ibtesleçons. Ce vieilfard possédait un costume
d~Arlequin auquel éta'ent cousus des milliers
depetits~grelots m'attachait à une poutre, etj
mes compagnes s'exerçaient à vider les poches I
du mannequin sans agiter les grelots; l'une
d'elles, jolie ËHette de dix ans, était d'une
adresse surprenante c'était la favorite de'Nino
et de sa sœur.
Mon mutisme exaspéraitles deux vieillards,
et leur colëre se traduisait par les traitements
les plus barbares. J'avais le corps bleui des
coups de ces misérables, et cependant, coups, Ï
privation de nourriture, privation de sommeil,
menaces horribles, tout vint échouer devant
mon énergique obstination. Je ne sais qu'elle `
eût été l'issue de cette lutte si Rosita ne fût in-
tervenue.
a Cette femme, qui n'était presque jamais au
logis et qui ignorait ce qui s'y passait s'aper-
çut cependant des mauvais traitemens qu'on
m'infligeait; elle voulut en savoir la cause;
Nino et sa sœur, jaloux de l'influence qu'elle
prévision qui pressent les événements,'ht ta pré-
voyance qui's'y prépare;
<( I! n'est pas permis a la France de se dé-
sintéresser elle ne le peut pas, sous peine
de déchéance. )) C'est le journaL satisfait,
par excellence.: des changements territoriaux
accomplis en Allemagne qui fait entendre
ces paroles alarmées. S'il doit y avoir aa-
jourd'hui p!us que jamais tant de prévoyan-
ce dans l'attitude d'expectative de la France,
quelle en est la raison, si ce n'est l'agran-
dissement énorme de la Prusse, agrandisse-
ment qui n'a.paseté célébré dans la presse
prussienne avec plus de joie que dans l'Ppt-
Mt'dnMo~ona~?
LeMcr6tair6detar6daetion:
S. B&UM.
BEP~HE~ËMGTM~UES
17 1 .1.
'"AK~Mche.
Vienne, Snovembre.
Le JoMrna~ de r:M7:e déclare que la nomination
du comte de Rêve!, comme représentant de l'lialie
à la cour devienne, est, en tout cas, prématurée.
La feuille viennoise ajoute qu'on ne sait encore
rien, dans les cercles compétents, ni de cette no-
mination, ni de tout autre choix pour le .poste en
question.,
''?~t!e
Marseille, 9novembre.
Les lettres de Rome, du 7, signalent l'arrivée du
comte Clarendon. Ce personnage devait être reçu
eu audience par Pie IX. D'après ces mêmes lettres,
le gouvernement italian aurait réuni environ 60,000
hommes sur les frontières pontincales pour préve-
nir toute tentative du j)arti d'action. La-police ro-
maine a saisi divers envois d'armes. Il est question
d'ordonner le désarmement de tous les habitants
de la capitale..
Venise, Snovembre.
Le roi Victor-Emmanuel a visité: aujourd'hui les
établissements publics, les instituts ..et les monu-
ments de.Ia viUe._Une foule immense se'prëcipitait
sur son.passagë. Sa.Majesté a été partout l'objet
d'ovations enthous'astesJ Le soir, le théâtre était
pompeusement~décoré.
Le Co~'io'a dt FefiMM publie une lettre de la dé-
putation romaine, qui remercie la municipalité et
la population de Venise de la réception splendide
qu'elle a reçue du comité.
L'Istrie a envoyé une adresse de félicitations à la
municipalitéde Venise.
Les étrangers arrivent en foule.
NttMSte
Saint-Pétersbourg, 8 novembre.
Le général MouravieS'-Karki, le vainqueur de
Kars, est mort le 4 novembre.
La famille impériate a transporté sa résidence à
Saint-Pétersbourg.
Les envoyés étrangers sont de nouveau-tous pré-
sents à Saint-Pétersbourg..
'(~cnceFsMs-~u~tef.)
(Voir plus loin les dernières dépèches:)
GHMNIQ3E PQLm~ï
l~
Malgré les déoiarations réitérées du comte
Wimpfen et celles du comt&de Beustiui-mê-
me, malgré les efforts de la plupart des jour-
naux de Vienne pour ôter àtanominationde v
l'ancien ministre de Saxe .tout caractère d'hos-
tilité contre la Prusse, il paraît qu'à Berlin on
n'accepte pas de bon cœur cette modincation f
ducabinetautrichien.
La: Corr~ponda~ce pro~Mtc~~e publie à'ce °
propos un article dqnt la forme.aigre-douce.té- s
moigne assez du mécontentement de M. de Bis-
mark, et, par la même occasion, cette feuille
adresse,.d'un ton net et. impératif, des avertis- e
sements à la Saxe et auxEtats du Sud: c
Voici seulement le début de l'article auquel P
nous faisons allusion: s
c
La nomination de M. de Beust, comme ministre h
des. affaires étrangères d'Autriche, est considérée n
d'abord comme un nouveau signe des grands em- é
barras du gouvernement autricmen qui, parmi les I:
hommes d'Etat du pays, paraît ne pas en avoir p
exerçait sur Matteo, refusèrent de lui répondre;
mais là vérité lui fut apprise par une de mes
compagnes. A partir de ce moment mon .exis-
tence devint un peu plus supportable. Rosita
m'apprit à jouer de ta vielle, et chaque jour
j'accompagnai les saltimbanques. Ma gentilles-
se, et plus tard ~habileté que j'avais acquise à
jouer de ce pauvre instrument, faisaient pleu-
voir les pièces de menue monnaie sur le: tapis
des saltimbanques.
j) La vieille femme, prétendant que je lui ap-
partenais, voulut me retenir à la maison mais
Matteo, ;soit qu'il fût très sensible à l'augmen-
tation des reeettes~soit qu'il fût dominé par Ro-
sita, déclara que ceque celle-ci avait fait était
bien fait et que personne n'avait a désapprou-
ver ce que lui, Matteo, approuvait. Le chef
avait une manière d'exprimer les choses qui &t
que Nino et sa sceur n'osèrent le contrarier.
Le pitre, fut de son avis, et ajouta qu'il ne fal-
lait point violenter mes goûts, par la raison que
mon talent musical étant aussi productif aux as-
sociés que les larcins de mes compagnes, et in-
nniment moins dangereux pour la troupe, il
était bon de me laisser suivre ce qu'il appe-
lait ina vocation. Cet appoint donné la vo-
lonté du maître natta celui-ci et ]a paix se 61,
en apparence du moins,parmi les associés.
)) Je n'entrerai dans aucun détail sur les cinq
années qui.suivirent ce fait, parce que tous les
jours se répétèrent d'une façon a peu, près in-
variable. Si, durant cette période de temps,
j'eus moins à sbuSrir 'matériellement, je n'en
éprouvai pas moinS un instinctif dégoût pour
la misérable existence qui m'était imposée. Je
hejsais quelle voix mystérieuse me disait, cha-
que jour que je n'étais pas néepour cet affreux
métier de-vagabondage et de mendicité. Bien
dësfo!S,,maIgré.mon jeune âge, la pensée de
fuir, d'abandonner Matteo et sa bande me vint à
l'esprit mais où aller, que faire, ou trouver un
refuge? Et puis, mon ami, ies impressions de
l'enfance sont fugitives et mobiles, et chez elle
la puissance de volonté a des limites très bor-
.nées.
'xvni~ r
)) Un jour, à Naples, où nous résidions durant
toute la saison d'hiver, Matteo, Nino et Pipetti
.entrèprirent-je ne saisqueUe expédition sca-
breuse, quin'étaitpas du goûtde Rosita, car,
àcesujet, naquit entre eux une ,vio!ente dis-
cnssion ;lmais Tàpreté au gain de Matteo et de
ses acolytes était si.prpfonde.qu'elle l'emporta
sur l'epinion émise par Rosita. Celle-ci déclara
trouve un seul qui se crût à la hauteur des difncj~
tésaccumulëes. .7~
Ce n'est que de cette' maniëré qu'on crmt pou~r r
s'expUquer que l'empereur d'Autriche se soit d~-
dé à choisir, pour dingerlapolitiqueautrichienn~
l'ancien ministre des Etats McondaiFos;qui,daiMS~J
carrière aBtérieure, à manifesté sans doute un~
grande activité d'esprit et UBainour ardent des en-
treprises, mais 'nullement pour le bien do l'Etat
qu'il.dihgeait, et au contraire pour la perte finale
de cet Etat et de tous ceux qui entrërent'ënjela-
tionspotitiques avec lui. La BpmiBaHon;dë Ttt: de
Beust est interprétée, eh outre, comme un indice
de mauvaises dispositions persistàme's de. l'Autri-
che contre )a Prusse; on pense que la position d'un
homme qui p. été jusqu'ici l'adversaire si-décidé de
la Prusse, a la tête du inifiistëreautricKien, ne sau-
rait contribuera faciliter les reIatiGaseatre les
deux gouvernements,. ;`;
La Correspomdamc~ prouMMM~e de Berlin, tout
en marquant une grande bâte de voir s'ouvrir
le Parlement de l'union du Nord-Allemagne,
ne va cependant pas tout à fait aussi vite que la
Gszc~e ~e ~Cf0!.r, qui promettait dernière-
ment l'ouverture des séances de cette assemblée
pour le premier mois-de l'an prochain elle in-
siste seulement pour qu'à cette-époque la~es-
sipn des Chambres prussiennes,.qui commence
lundi prochain, se trouve terminée, a8n' que
l'on puisse procéder alors à la convocation du
~ParlemehtduNord..
La session des Chambresqui se rouvrira le
de ce mois, devra, dit cette feuille,.d'autant plus
se renfermer .dans les objets les plus .pressants,
qu'aussitôt après sa clôturer i! y aura lieu de soh-
ger à ta convocation du Parlement du Nord..
Les délibérations préliminaires des gouverne-'
ments et les élections du Parlement devronfétre
hâtées, autant que possible.'aSn que le Parlement
puisse ouvrir sa session dans les premiers mois de
l'année prochaine. H est donc désirable que la ses-
sion des Chambres prussiennes ae dépasse pas
cette fois-ci le mois de janvier. f:j
Là CorrespMt~aMce~~ra~ autrichienne pu-
blie la lettre autographe adressée par l'empe-
reur d'Autriche au comte Rothkircb, gouvër~
neur général :de Bohême, en quittant Prague.
L'empereur déclare qu'il considère comme un
de ses devoirs les plus sacrés celui 'de guérir
promptement les plaies douloureuses qu'il a
pu constater par.ses yeux ët.qùi sont ~e' :n-uit
delà guerre. II remercieson peuple de Bohême
des marques désympathiëel.de ndélitéqu; tut
entêté prodiguées.
Le coN!?KMK~Mg de l'eM~os~, relatif à la
réorganisation politique, de l'empire d'Autri-
che, âpres avoir été l'objet des commentaires
de la presse viennoise, passe maintenant sous
l'examen et subit la critique des journaux de
Pesth. Le ~Vsp!p seborne a reproduire lë.docu-
ment, en ajoutant qu'il mérite quelque atten-
tion.
Le ~oM, journal du parti avancé, trouve que
cette communication se tient dans des t~rm&s
trop généraux, que l'appréciation du praiet~de
Deak, relativement aux aSaires cojamunes,
est trop superncielle pour faire naître.en Ëon-
grie des espérances sérieuses. Le~ott: voudrait,
au lieu du commMK~Më, un rescrit impérial.;
L'impatience du parti que ce journal repré-*
sente est facile a comprendre, e~roo~er~it,
jusqu'à un certain point, tenté de ,la. partager.
Cependant, pour n'être pas. exclusif,"et à
moins de considérer le gouvërnë~ënt.autri-
cbien comme un donneur de belles paroles creu-
ses, il faut aussi accorder au cabinet Hnpériat
le temps et les moyens de peser et de concilier
les intérêts réciproques avantdë signerûës'eB-
gageménts irrévocables.. ''J.
Le journal l'a~e publie, à propos de la con-
vention de septembre, quelques lignes dont !a
netteté et la franchise apparentes ne feront que
difficilement il [usion à quiconque: sait ce que
parler veut dire. La réserve, présentée sous
forme d'une citation de Virgile, semble un dé-
menti moqueur donné par la En de l'article à
son commencement.. :3
Quelques journaux français, dit Ma~'< .conti-
nuent de discourir sur la convention de septembre.
Nous les laisserons faire. L'Italie est.décidée~ exé-
cuter loyalement les engagements qu'elle a pris,
comme elle en a déjà donné là preuve. L'Italie~
convaincue, en même temps, que la'France aussi
exécuteraloyalementles siens.'Voilà, selon nous,
ce qui doit couper court, provisoirement~a-tout dé-
bat. Mais après;? L'avenir a Ses secrets,' que ~Dous
ne prétendons point découvrir à travers le v6ile
épais qui les recouvre. Il nous sufËt de savoir que
les destinées trouveront leur voie, comme dit le
poète Fats otaM-MoenMMt.
alors que, puisque ses conseils étaient repous-
ses, elle suivrait le sort de ses compagnons et
partagerait leurs dangers; Matteo n'opposa
qu'une faible résistance au désir manifesté par
Rosita, Batte intérieurement, sans dout~de la
preuve de dévpûment qu'elle lui donnait.
a Tout ce débatavait eulieu ~ënfabsénce'de la
sœur de Nino et de mes deux compagnes, ~qui,
cnaque soir, sortaient avec !à vieille ~emme
pour explorer les atentpurs .des théâtres .ëUes
lieux, de réunion quant a moi, on .me croyait
endormie et.on ne prénaitnulle .précaution.
)) Si nous emmenions la Contessina,–c'était
le nom qu'on me donnait,dit :méchamment
Nino, elle nous servirait à faire Ïe~guet.. .`
s–Je m'y oppose,s'écriaRosita avec~igréur,
il est inutile de mettrelës enfants dans ces con-
ndences car, s'ils étaient arrêtés, ~ils~raitfa'*
cile de les fairej)adèr, et alors.
a–Rosita a raison, dit Matteo en T'interrom-
pant, et puis, s'il nous arrivait un accident,
nous pourrions tirer grand parti de la révéla-
tion de son existence et sortir ainsi .d'u&~ mau-
vais pas.
)) Le pitre fut de l'avis de la majorité.
B–Eveille la Contessina, dit Matteo ~Rosita,
a6n qu'elle prévienne la mère que nous ne ren-
trerons que demain, dans la huit.
))Rosita s'approcha de mon lit je feignis de
dormir. Elle m'embrassa en murmurant quel-
ques mots dans une langue que je ne cpinpre-
nais pas, et, m'appelant doucement, ~e~nt
la commission de Matteo puis/tout bas,~Ie
ajouta:
N–Si, après demain matin, je ne suis pàs~de
retour, c'est qu'il sera arrivé quelque malheur.
Dans ce cas, tu prbnteras de l'absencs la
mère pour chercher le sixième carter en
comptant de la porte d'entrée et~enlo~gjMuit le
mur; tu le lëveras~facilement; tuprendras-ce
qui existé dans cette cachette, et tu seras ~e,
ou de fuir avec ce pettt trésor, qm .~m
bien, ou de eentinuer vivre comm& partie
.passé. ~7.
BLavoixrudedeMaiteo, quis'impattentatt,
rappela Rosita dans la pièce voisine. Ëlle~me
quitta en plaçant, un doigt~sur ses lèvres, .<:p~a-
me pour m'indiquer le silence et,la circonspec-
tion. Quelques instants après, Matte6,.et ses
complices quittaient le.logis, et je. restai Iseule
dans.Ia maison .des' saltimbanques.
ARNAND~AROINTE.
(~.a ~M:~S ~M?!)
.'r~/ .I~ANNËE"
3ËO~(~MM~~3~SO
ANNONCES, S, PL. OE La BOURSE, ET 7, R~COp-~RO~
31" ANNÉE fi;
-~i~4~m~i~
BUMACX B''AEOK~'E)'BKT,. iS3, t!UE'MCKT7,!A)lIEE
Tout .ce qui eoncerno.rAdtaiQistration'duJouj'&aI dott&trc.adrcs~eî'~it
.Y~ ~s~
L'Adœmistration së'reservele di'oit de modiSer !a rëdaction des aanonces
Les abonnés nouveaux, recevront ce~ qut
a paru delà GHANTECSE DES RcES ;(~ar.eM6Use),rcman,par,M,AT~
P; ~UCMEtpf,
L~7tttn~~û; u 1 1
Monsieur,
'La PfMM du 6 novembre p~Mie un article de
vous, dans lequel vous présentez sous UN faux jour
–pardonnez-moide le dire les doctrines'emises
dans ce que vous appelez « le pamphlet fameux de
TOy~f!t'.Mf
mois le programme du mouven.eQt de 1848, j'ai
cru devoir vous adresser à ce sujet une lettre dont
votre loyauté ne me refusera pas, je-. l'espère, l'in-
sertton..
Les associations qui se formèrent fn d848 n'eu-
rent pas, monsieur, le caractère que vous !eur as-
signez. Elles furent parfaitfment libres/Personne
ne foteontramtd'y entrer; personne, en y entrant,
n'eut a y faire le sacrinco de son initiative privée,
personne n'eut à~abdiquer son droit de protestation
ou de retraite. Ces associations s'établirent sous
l'empire de statuts librement débattus et volontai-
rementacceptés. N'en firent partie que ceux aux-
quels cela convint, et nul ne fut obiigé d'y rester
plus longtemps que cela ne lui convenait.
'h N'M~'mowsieur, non: daas l'association~ tetle
'qu'elle fut recommandée, comprise et pratiquée en
.848, l'individu ne fut pas plus sacrifié qu'il ne
~est dans c~ que vous nommez la coopération. As-
~âoeiationde i848,cccpération de ~866, c'est tout
j La seule diSférence est qu'en 1~43, peur des rai-
socs qu'explique suffisamment le changement des
circonstances politiques, le désir de voir l'Etat ve-
ciren~aide au mouvement coopératif était plus ré-
jpandu qu'U ne l'est aujourd'hui dans la classe ou-
vrière. Mais il n'en est pas moins ïrai que coopc-.
<'at
~s
Et, loin d'être une chose du passé,~e socialisme,
survivant- aux anatbemes lancés contre ini, se
trouve avoir atteint un degré de développement
qt)e sont amenas à peeonnaitre ceux qui l'ont le
*-p)ùs vivement combattu. Je n'en veux pour preuve
"?. ce passage de votre article ((C'est un devoir
,i) de prévoyance et d'humanité que de mettre nos
'x ouvriers en état d6 soutenir cette concurrence
.uniTerselle que nous leur ayons imposée.)) u
Maisityousencoùte, paraît-il, de convenir que
.yosattaqaesd'ilyadix-buitans portaient à faux
il vous en coûte de vous avouer à vous-même que
.rMtoptejadiS dénoncée par vous est,-apres tout, la
'~graBdef~ah't~ des temps modernes. Vous aimez
*~6n~ à croire que le Jmouvemënfqui 'grandit sous
~~vos'yeux, s'impose à vos préoccupations, vous en-
;;velpppe, n'est pas le mouvement de 1848, et vous
cherchez à vous persuader cela ea remplaçant un
.SMttpar an mot! Etrange expédient, au moyen du-
~qaetY.ousëspérèzsans doute qu'on pourra faire jdu_
'~botaEsmë, tout'en continuant de décrier la révo-
'!M8ondont ilfut Ïe trait caractéristique! l
_QuantM'auteur de l'essai sur l'0r~att!'ss!t0f: dM
~auat!, c'est à tort que vous lui imputez de v.ou-
toir tout* absorber dans l'Etat, au détriment de la
~tberté individuelle et de l'initiative privée. Voici
à cet égardce qu'il pensait en 1848 et ce f~u'il pen-
se éhcere aujourd'hui.
'0~ ne saurait considérer u&ci'pyen en dehors
do milieu ou il est plongé. En lui 1 être md~t~Mc!
et l'être Mcraifbien difCcile de dire ou l'un Bnit et ou l'autre
commence. Est-:il un:eul des droits qu'on revendi-
que comme tHthHt'du~ qui ne tire sa réalité de l'i-
demtiûcatMndet'êtretttdttx'dt.et avec l'être Mc.a~?
S~~ngare-t-on le prinGipo de la liberté de la presse,
'eu celui de la liberté de conscience, revendiqué
par RobihsonCrusoë dans son Me? =
C'est donc au point de vue de lintérèt de la so-
eiëté qu'il fautse placer, même quand on plaide la
cause des droits de i'!ndtt)tdu, et dès lors la ques-
tioiresftte savoir âans quelieg circonstances, dans
qqelle.mesure et avec quelles restrictions ce grand
intérêt de la société appelle l'intervention de l'Etat.
Rien certes n'est plus désirable que le libre épa-
FEUILLETON DE LA ME~E
DU 0 NOVEMBRE {SM C
r
:~LA''C~~TjEU§E'BE§.~UES
..1: ',A' r
j
Enno.~deux.hcures sonnèrent cinq minutes
ap~n..pas~BHéger qu'il fût, trouvait un
écho dans. BaontûBur, et, .avant que sa main eût J
touché le timbre, la parte entr'ouvertelulH-
vratt passage, Je !a transportai, p!u'ôt qu'elle I
ne marcha,'jusque' dans men atelier e[!e se
'laissa faire, appayant sa ravissante tête sur
mon épaule, ferma les veux, et, prenant ma 1
ma&,Iamitsur~s6hcœur. s
S~ns comme i) bat, me dit-elle, mais cette
'foisc'ëst{!ebonheur._
Je'Imposai sur le divan et, gnssant à ses 1
pieds,]eiuidi8~:
–E't-ceëientoi! ma chère âme; est-ce
bien la gentii!e Martba, ma patite amie d'autre- 1
fois que j'ai devant les yeux?
Tu ne m'avais donc pas reeonnue?
?'u:es StbeUe comment pouvais-je recon- <
.°3~?, Jeune vietieuse du boutevard? 1
~B P~s ses mains simignonces et sinnement <
~model~s, et, ,!a çont?mptant en sitence, tout s
mon amour passa dans mon regard
Qu'eUe était parfaite cette beauté que j'Ido-
làtrais. EUe avait ôté sen châ'e et son chapeau, t
et sa splendide phevelure, libre de toute en-
trave, retombait sur son cou et surses épaules, 1
jaissaBtasa-racinB,sur Ja peau b'anche, un 1
r~aet'Meu&tFë; ses yeux, teintés au-dessous c
~b'Hgna-sombrë/ trace sans doute de
finsomnte de.Ia yeIHe, avaient, dans leur dou- r
,ceur, une puissance attraetive inexprimable, s
Sa ngtire,autrefois un peumaigre, formait au-
.jourd'huiJ'oYaJele.plus charmant, et, sousI'É- s
piderme diaphane aega peau, on voyait circu-
ler Ie-6ean sang italien ;.sa taiHa souple et nne
~ondûtait comme un jeNnearbre; ses épaules~t ]
son corsfge avaient cette rondeur qui fait rêver :l
~!ës artistes. La manche entrouverte de sa ro-
,be Jaissait voir, noyé dans un Qot de dentelés,
,UQ bras qu'on eût dit MiUé dans le marbre tant ¡
Reproductjion autorisée pour les jourpaux
cotussement des' facultés individùeDës~ dan~h~'
cun et c'est précisén.ent a cause d" cela, qcë-1~
société se doit de faciliter aux esclaves de la pau-
-vrëté, qui ont; eux aussi, le dt'o~'detré-libres, le
moyen d'en acquérir le ~ouuo!?'.
(~uand l'Etat constitue une force extérieure et su-
perpcseo à la société, qui s impose à eltë au lieu de
,e!tie, il est a désirer qu'il fasse le
i n~p.ux serait qu'il ne fit rien.
.<<' 'aie démocratie~
~r~ ~m~MC S~!S-
M t'Mcarac~ffe.MM;
.Leibis,[tMmed.(CSiCet~e hypothèse, l'iater-
vent.ion de l'Etat veut être limitée avec soin et con-'
trôiée, parce qu'il n'est ma!heureusement pas de
régime dans_ lequel l'Etat puisse &!re regarde, en
fait, comme le résume strictement exact et. com-
plet de la société. D'où. la Nécessité de blea spéci-
Ëer les cas où l'intervention de l'Etat est un bien et
ceuxoùelteestunmal..
On y parviendra sans beaucoup de peine si l'on
a toujours présent à 1 esprit que l'idée originaire et
fondamentale d'Etat, .sa raison d'être, se lient au
besoin de se garantir de la tyrannie. Car, si un tel
estplusfortquemot,etqu'entr8 lui et moi il n'y
ait Tien qui l'arrête, qui l'empêchera de devenir
mon tyrau?
Donc, toutes les fois que l'intervoniiôn de l'Etat
est en opposition avec le libre développement des
facultés humaines, elle est un mal. Toutes les fois,
au contraire, qu'elle aide à .ce développement ou °
écarte'ce qui y fuit obstacle, elle est un bien. Ain-
si, par exemple, elle est un bien~quand, par l'ins-
truction gratuite, elle rend posstMe, chez l'enfant
da pauvre, le développement de l'âme et de l'intel-
ligence, condition première de la liberté.
Teliés sont, monsieur, les doctrines professées
par l'auteur de l'essai surl'Or~sfi~a~'OH du ~'aua~.
S'ilse trompe, qu'on le lui prouve: iln'estpasde
ceux qui ferment lesyeux a. la lumière. Mais il de-
mande qu'on ne, lui attribue pas des idées qoi ne
sont pas'les siennes est-ce trop demandef?
Agréez, monsleaf; t'assuraacèdetaes s~atifSSitts
de confraternité..
LOBtS BLANC. ']
M. Louis Blanc n'attend pas que'Rous re-
nouveUions des débats depuis longtemps
épuisés.
H y a dix-huit ans, comme il veut bien le
rappeter, nous avons combattu, de notre pa- j i
rôle, de notre plume et de notre vote, les
doctrines auxquelles il est demeuré fidèle;
mais ses'amis et lui étaient alors au pou-
voir, et les théories qu'ils cherchaient à.ap- <
pitquer à notre société française nous pa-
raissaient pleines de dangers pour eUe. Nous ]
avons fait, de notre mieux, notre devoir de <
citoyen. ]
.Aujourd'hui, le danger n'est plus où il )
était alors recommencer les polémiques de <
') 848, ce serait admettre que ni Je temps ni <
les idées n'ont marché et nous tenons, au" ]
contraire, qu'il y a contre M. Louis Btanc ]
force de chpse jugée, i
Notre contradicteur nous reproche
coopération exactement ce que nous avons
combattu sous celui d'association. Nous
pourrions, lui ~renvoyer le reproche et lui
dire qu'il se donne aisément gain de cause j
par une dénnition singulièrement élastique j
du socialisme..
Nous pourrions demander à M. Louis ) 1
Blanc ce qu'l'entend par la soMaWM des~ v
eG'orts et rechercher si ce mot n'implique j
pas celte sorte d'union plus impérative, i
plus absolue, plus restrictive de là II-
berté individuelle qui dilTéréncie précisé-
ment l'association de là coopération. Mais à i
quoi bon des débats superflus? Si les deux ]
noms désignaient u.ne forme'identique de (
contrat et n'éveHIaient dans l'esprit que ) ]
la même idée, pourquoi les ouvriers insis- t
feraient-ils avec tant de soin sur la désigna- (
tion nouvelle? ]
L'exil que les événements politiques ont (
imposé a M. Louis Blanc, et que sa volonté
a prolongé, met obstacle à ce qu'il se rende un =
compte exact de la transformation qui s'est
operéedans les idées et dans les tendances 1
des classes laborieuses. Sa lettre nous për- <
met de juger du travail qui s'est accompli <
dans son propre esprit, qui-s'est, j
il était blanc, rond et pur. Toute sa personne
était empreinte de cette marbidesse dont le.
charme est si grand aux yeux d'un amant.
Ne me regarde pas ainsi, me dit-elle, tu
me fais frissonner.
Elle se leva vivement et se mit à examiner
mon atelier avec une curiosité enfantine. Les
tumultueux transports de mon cœur s'étaient~
apaisés. Je la contemplai avec une joie calme' `
et, jetant les yeux sur son portrait, je m'aper-
çus .qu'il n'était qu'une informe esquisse.
_EUe ouvrit la porte qui communiquait au
jardin, et s'arrêta sur le seuil en murmurant
–Que la vie serait douée ici! l
Tu n'es donc pas heureuse? lui demandai-'
je vivement.
EUe me regarda avec une indéfimssaMe ex-
pression de tendresse et me dit:
–Puis-je l'être maintenant?
Une larme naissait entre ses cils s soyeux; cette
larme, cette perle liquide, je la Es disparaître
sous un baiser.
,E!le vit son portrait et s'arrêta toute joyeuse.'
–Suis-je donc aussi beUe que ce portrait?
me "demanda-t-elle.
–MiUe fois p!us belle!
Et cependant tu avais oublie la pauvre'
Martha 1
Le erois-tu? lui dis-je avec passion. Pen-
ses-tu que si te souvenir de ma petite amie eût
6ié éteint, dans mon cœur, ce portrait, qui est
piututceiu! de la Martha d'autrefois que celui
de la grande dame d'aujourd'hui,se fût trouvé
sous mon pinceau?
–Non' dit-elte, car un jour tu as appelé
Martha, et ce jour-là j'ai été plus heureuse que
celui où j'ai compris que tu m'aimais! Ce
souvenir, ce. cri de ton âme, résumait tout mon
passé joies ;étdou'eurs; Et la pauvre petite
bohémienne du boulevard. ne pouvait espérer
davantage,
Je voulus !a prendre dans mes bras, elle me
repoussa doucement en me disant dans son lan-
gage d'autrefois:
–iN'êtes-vous donc pas .curieux, mon doux
seigneur, de connaïtrel'histoire de votre amie?.
Attends, lui dis-je, laisse vivre encore ce
rêve qui efface les angoisses du passé et m~i-
nonde de joie.
–Qu'eût donc été la réalité? murmura
Martha.
Ces mots, ce reproche indirect, me frappèrent
au cœur comme un trait aigu.
Paidonne-moi, mon bien-aimé Valentin
me dit-eUe et, m'enlaçant de ses beaux bras,
elle me baisa au front.,
u~rt~eBnissant ses doctrines, et.tout en se;
~je~fmant de la moindre variation, M.Louis .1
Blanc s'enorce d'établir qu'il n'exagère pap
et même qu'il repousse, en certaines cir-
cons!ancëS) l'intërventi.on ,de l'Etat. Nous
doutons qu'iLeùt autant insisté sur ces con-
sidérations en 1848;
Ce que notre société française a repoussé
~ce~tpjÉpoque sous~ nom do socialisme,'
ce sont l~a~~ctpmes qui voulaient faire in-
tervenir la puissance législatrice dans des
rapports qui doivent résulter de conditions
librement débattues. Ges doctrines, qui té-
moignaient peu de conuance dans l'initia-
tive et l'énergie privée, etnerespectaientpàs
sufjSsamment la liberté indivIduëHe ont
perdu aujourd'hui tout ascendant.
M. Louis Btanc nous assure, non pas qu'el-
les n'ont jamais existé, mais qu'elles .n'é-
taient point les siennes. Nous ne le chicane-
rons pas sur ce point; mais, à dire toute
notre pensée, nous sommes plutôt tenté de
croire, et nous l'en'louerions, qu'il a fait
lui-même un pas vers ce que nous regar-
dons comme la vérité. D'autres, moins en-
gagés et libres de toute préoccupation du
passé, sont,al!es plus loin encore dans cette
voie. Nous croyons qu'ils ont aujourd'hui a-
vec eux la très grande majorité des classes
laborieuses. Nous nous en félicitons .sincère-
ment, parce qu'aucune préoccupation politi-
que ne saurait p'us n'empêcher les esprits
les plus prévenuF de donner une aide néces-
saire à des tentatives dignes d'encourage-
ment.
GBCBEVAL-&AN6NY.
Le mouvement aanëxioniste qui s'est as-
cusé avec tant d'impatience dans les Çham-
bres du grand-duché de Bade, agite toute
l'Allemagne du Sud. Ajnsi, on mande de
Stuttgard qu'un certain nombre d'hommes
politiques doivent se réunir, dimanche ~') ~I
novembre, dans cette ville, pour s'entendre
sur l'attitude que doivent prendre les Etats
restés en dehors de !a Confédération, du ,1
Nord. On rémarque parmi les signa-
turcs apposées au bas de l'invitation
à cette assemblée, celles de MM. Wel-
clœr, conseiller intime; de Mittermayer,
coaseiller intime; du docteur Httzig, pro-
recteur du docteur Charles Grunh, de Hei-
delberg; ducomteBerIichingen,deMœn-
heim; le chevalier Croissant, de Frànken-
thaï; des'docteurs Beck/Féder, Kaiser, et
du baron de Edelsheim, de Carisruhe dés
docteurs Tafé!, Becker, Probst, Qesterlen et J
leurs partisans de Stuttgard ennh des dé-
pûtes bavarois Kolb 'et Hohenade!, et du
professeur Pœz!, président de !a Chambre.
L'EMt'ops déSnit en ces termes leprogram-
me de ce parti
Les signataires dscet appel veu'enUa formation
nonveUe d'un lien fédératif, qui unisse entre eiles
toutes les branches de la race allemande, maissans
porter aucune atteinte à l'autonomie ni aa déve-
loppement constitutionnel des Etats isolés. IIs~ëu- I
lent la remise en vigueur de la Constitution de
i849. Et, jusq~'à'ce que la grande union ait pu s'o-
perer,. les Etats de l'Allemagne du Sud doivent, di-
sent-Us, se resserrer entre eux et. chercher dans la
jpoction de toutes leurs forces vives et dans Far-
moment du peuple, la sauvegarde de leur honneur,
de leur existence propre et des intérêts des ci-
toyens.
Dans l'état actuel des choses, tout ce qui
sera fait en Allemagne dans le sens de l'U-
nion le sera au pro6t de la Prusse. Les Etats
du Sud ne pouvaient trouver de point d'ap-
pui sérieux pour leur fédération qu'en Au-
triche. Cette puissance étant désormais ex-
due del'AHëmagne, laBavière et le Wurtem-
berg sont placés, comme nous l'avons dit
dès le premier jour, entre un isolement qui
anéantirait leurs forces et une alliance prùs-
sienne qui les absorberait.
On ajoute que la cour de Munich a le vif
sentiment dé cette situation. Elle ne veut,
dit-on, ni rester jsolée ni se livrer ~merci,
et elle serait pr6te à adhérer au projette
réformede la Constitution proposé parla: n
XVII
'(f L'histoire de ma vie est bien triste, me:
ditMartba. Je ne songe jamais à mes pré- j u
mières années sans qu'il se mêle à ce sou-
venir comme une. vague terreur; il me semble
que mon existence d'aujourd'hui est un rêve n
que la plus terrible réalité va faire.disparaître.
~J'étaisarrivée jusqu'à l'âge de quatorze ans
sans qu'aucune anection m'eut jamais été té-.
moignée, sans qu'aucune parole amie.m'ëûtété~ j
adressée.'
))C'est.àtpi,ïnonya~.ent)n,que je dois ma
première émotion, mon premier bonheur; c'est;
.par toi que m'est venue ma première espérance,
ma première joie. Héias its m'ont coûté bien des
larmes depuis; mais toutes ces larmes ne pou-
y aient payer ce que jeté devais! Pouvais-tu
savoir que cette enfant misérable a laquelle tu
tendais le premier là main, que tu appelais ta
petite amie, avait été jusqu'alors la plus infor-~
tunee des créatures Pouvais-tu comprendre
que ce qu'elle éprouvait pour toi était plus que
de l'amour une adoration folle, l'expansion
de toutes les tendresses que son jeune cœur
avait amassées depuis dix ans, et ]qui étaient
doutant plus ardentes et plus vivaces qu'elles
avaient été contenues jusqu'à ce moment!
s Si parfois, dansées longues années detris-
tesse qui suivirent ton départ, mon cœur dé-
sespéré a murmuré contre toi, un sentiment en-
core innommé, qui tenait de la reconnaissance,
de l'amitié, de l'amour, et qui ne s'effacera ja-
ma~s~ plaidait pour toi et t'excusait a mes yeux.
–Ma chère âme, lui dis-je, oublions ce triste
passé et espérons tout-de l'avenir qui doit nous
donner le bonheur..
Le bonheur fit-elle tristement, le bonheur
existera-t-il jamais pour moi?
Puis, relevant sa belle chevelure qui ondu-
lait sur ses tempes, elle reprit son récit
< Je n'ai jamais connu ni mon përe ni ma
ma mère, et j'ignore même où je suis née. Mes
premiers souvenirs, qui remontent à l'âge de
quatre ans, me reportent au milieu d'une troupe
de saltimbanques qui parcouraient l'Italie: en
se livrant à toutes sortes d'industries inavoua-
bles. Son chef, Matteo Gapone, étattafnÏié aux
,bandes de voleurs etde bohémiens qui pullu-
laient dans la Péninsule. Elle se composait de
Nino,sbn père, vieillard aux cheveux blancs
qui dressait le~enfants au vol et.mendiait à ja
porte des églises; d'un pitre nommé Pipetti,
Prusse avani; la guerre, si ce projet était en-
core admis comme une base de négociations
par !e ta~inet Bertin ~Elle/croirait au
moins avoir par la l'espérance de conser-
ver, son autonb!h'!e;' et la cour, de Berlin
tfouveraitfdans ces combinaisons'de nou-
veaux avantages qui assureràicBt de plus
en plus sa'dominatiônsurtoutël'AUemasnë.
Les journaux aBglais publient les deux
nouvelles-suivantes
L'ambassadeur du czar s'est rendu aujourd'hui
au Foreign-QfEce pour donner à lord Stanley des
explications sur le décret impérMi ordonnant use
levée extraordinaire en Russie.
On croit généralement, dans la Ci!e, querAutri-
cho nereussira pasdansses.tentatives de concilia-
tion avec la Diète hongroise, et que des événements
graves, qui auront comme conséquence la dissolu-
tion de l'empireautrichien se préparent en Hon-
grie.
La dissolution de l'empire d'Autriche,
n'est-ce pas 1~ le dernier mot de la politique
qui a triomphé a Sadowa, et n'est-ce pas en
vue de. ces éventualités que la Russie prend
des mesure? imlitàires propres a donner a
l'empereur Alexandre .1,500,000 soldats?
On conclut, d'un autre coté, du non-rem-
placement du comte Esterhazy au poste de
ministre sans portefeuille, que le gouverne-
ment conservé l'intention dé former un mi-
nistèrehongrois.
Un journal espagnol; le ~r~M jOMM:co,
croit pouvoir donner, sur Jes dispositions du
gouvernement chilien, l'information sui-
vante
Une lettre, apportée gar le dernier courrier de
Santiago du ChtH. %t~~on)muRiquap jpar uae per-
Sant~ago du Ç~l~. ~-copànïunigué~e ~aar une .pèr-'
~sqN!e reepeetable ~e Bar
gouvernement chitien a autorisé Je ministre anglais
à informer son cabinet que ie Chili et ses aHiës ac-
ceptent la médiation de l'Angleterre pour la conclu-
sion d'une paix avec l'Espagne, honorable popr les
deux parties, j
Nous souhaitons sincèrement'que cette
nouveUe se conËrme. L'Espagne a devant
;el!e assez de questions intérieures à résou-
dre pour ne pas chercher au dehors une gloi-
re au moins/douteuse; et_quant au gouver-
nement chilien, il fait acte de sagesse en
épargnant à son pays des bombard.ements
tels que celui qu'a subi Valparaiso; Ce qui
convient le mieux à l'Europe et a l'Améri-
que, ce.sont de sincèresrelationsde com-
merce et d'amitié.
Le journal la france veut bien nous ap-
prendre que la commission de l'organisa-
tion de l'armée s'est occupée jusqu'à présent
de la question du recrutement et de la' créa-
tion d'une puissante réserve; ce dont, il faut
l'avouer, on se doutajtun peu. Le correspon-
dant parisien de l'Europe écrit, de son côté,
acettefeuiHe:
Le général conseiller d'Etat Atlardfst celui de
tcus les membres de la.haute commission militaire
qui seul prône énergiquement que notre organisa-
tion actueUe est sufnsaote pour tenir tête à la Prus-
se et à toute autre nation qui aurait la velléité de
nous chercher noise qu'il importe seulement
d'augmenter et d'é)arg!r les cadres de façon à y
loger six cent mille soldats. Jusqu'à présent, l'ho-
norable conseiller d'Etat n'a raliié personne à son
opinion.
L'indinerence du 7'
Russie émeut l'Op:'?:!OK ?!a
tous cas, il ne faut pas oublier que si la presse an-
glaise peut railler encore, en présence d'une pa-
reille éventualité, nous né Je pouvons pas en Fran-
ce. Nous ne sommes pas, comme l'Angleterre, une
puissance insulaire, qui ait le loisir de se désinté-
resser, jusqu'à un certain point, des -aSaires du
continent. 11 n'est pas permis à la France, de se
désintéresser; elle ne le peut pas, sous peine de
déchéance.
Ce n'est pas que nous provoquions aucune inter-
vention précipitée dans la politique européenne,
et rien ne nous semble plus puérit que les imagi-
nations des faiseurs d'alliances, qui règlent, au gré
de leur caprice, les rapports des cabinets. Nous
disons seulement q~e la France doit se tenir plus
que jamais daas une expectative qui n'exclue ni la
epqum qui: jouait de la langue et du couteau
avec une égale audace; d'une vieille femme, la
s
femme rousse quipassait pour la femme de Mat-
teo, jouant de la vielle, chantant et faisant des,
armes, et de troispetitesfiUes, volées sans
doute, au nombre desquelles je me trouvais. '1
)) La femme rousse, que Matteo nommait Ro-
sita, était Française. Je ne connus cette parti-
cularité que quelques mois ayant mon arrivée .1
à Pans, car Rosita ne s'exprimait jamais qu'en
langue italienne, et nul parmi les saltimban-
ques ne comprenait une autre, langue. Matteo
était protégé par la police à laquelle il divul-
guait les secrets de ses afudés cet odieux mé-
tier lui rapportait quelques écus et la plus
complète impunité pour ses méfaits personnels.
f Chaque jour, la bande se rendait sur les
places publiques; grâce aux grimaces du pitre,
aux exercices ~te, Rosita et aux tours de force de
Matteb, la foule formait bientôt un cercle com- '1
pact autour des saltimbanques. Lorsque la cu-
riosité était sufnsamment éveiiïée, les deux
jeunes nlles mes compagnes se glissaient parmi
les assistants et dévalisaient les curieux; le
vieux Nino, ptacé derrière eUes, recevait dans!
ses larges poches le produit des larcins et ren-
dait ainsi toutes réclamations impossibles.
)) Malgré mon extrême jeunesse, Nino avait
déjà essaye bien des fois de me donner des le-
çons de vol; mais, sans que je me rendisse.
bien compte de ma couduite, je ne sais quelle'
instinctive fierté me rendait rebeMe a ses hor-
t'ibtesleçons. Ce vieilfard possédait un costume
d~Arlequin auquel éta'ent cousus des milliers
depetits~grelots m'attachait à une poutre, etj
mes compagnes s'exerçaient à vider les poches I
du mannequin sans agiter les grelots; l'une
d'elles, jolie ËHette de dix ans, était d'une
adresse surprenante c'était la favorite de'Nino
et de sa sœur.
Mon mutisme exaspéraitles deux vieillards,
et leur colëre se traduisait par les traitements
les plus barbares. J'avais le corps bleui des
coups de ces misérables, et cependant, coups, Ï
privation de nourriture, privation de sommeil,
menaces horribles, tout vint échouer devant
mon énergique obstination. Je ne sais qu'elle `
eût été l'issue de cette lutte si Rosita ne fût in-
tervenue.
a Cette femme, qui n'était presque jamais au
logis et qui ignorait ce qui s'y passait s'aper-
çut cependant des mauvais traitemens qu'on
m'infligeait; elle voulut en savoir la cause;
Nino et sa sœur, jaloux de l'influence qu'elle
prévision qui pressent les événements,'ht ta pré-
voyance qui's'y prépare;
<( I! n'est pas permis a la France de se dé-
sintéresser elle ne le peut pas, sous peine
de déchéance. )) C'est le journaL satisfait,
par excellence.: des changements territoriaux
accomplis en Allemagne qui fait entendre
ces paroles alarmées. S'il doit y avoir aa-
jourd'hui p!us que jamais tant de prévoyan-
ce dans l'attitude d'expectative de la France,
quelle en est la raison, si ce n'est l'agran-
dissement énorme de la Prusse, agrandisse-
ment qui n'a.paseté célébré dans la presse
prussienne avec plus de joie que dans l'Ppt-
Mt'dnMo~ona~?
LeMcr6tair6detar6daetion:
S. B&UM.
BEP~HE~ËMGTM~UES
17 1 .1.
'"AK~Mche.
Vienne, Snovembre.
Le JoMrna~ de r:M7:e déclare que la nomination
du comte de Rêve!, comme représentant de l'lialie
à la cour devienne, est, en tout cas, prématurée.
La feuille viennoise ajoute qu'on ne sait encore
rien, dans les cercles compétents, ni de cette no-
mination, ni de tout autre choix pour le .poste en
question.,
''?~t!e
Marseille, 9novembre.
Les lettres de Rome, du 7, signalent l'arrivée du
comte Clarendon. Ce personnage devait être reçu
eu audience par Pie IX. D'après ces mêmes lettres,
le gouvernement italian aurait réuni environ 60,000
hommes sur les frontières pontincales pour préve-
nir toute tentative du j)arti d'action. La-police ro-
maine a saisi divers envois d'armes. Il est question
d'ordonner le désarmement de tous les habitants
de la capitale..
Venise, Snovembre.
Le roi Victor-Emmanuel a visité: aujourd'hui les
établissements publics, les instituts ..et les monu-
ments de.Ia viUe._Une foule immense se'prëcipitait
sur son.passagë. Sa.Majesté a été partout l'objet
d'ovations enthous'astesJ Le soir, le théâtre était
pompeusement~décoré.
Le Co~'io'a dt FefiMM publie une lettre de la dé-
putation romaine, qui remercie la municipalité et
la population de Venise de la réception splendide
qu'elle a reçue du comité.
L'Istrie a envoyé une adresse de félicitations à la
municipalitéde Venise.
Les étrangers arrivent en foule.
NttMSte
Saint-Pétersbourg, 8 novembre.
Le général MouravieS'-Karki, le vainqueur de
Kars, est mort le 4 novembre.
La famille impériate a transporté sa résidence à
Saint-Pétersbourg.
Les envoyés étrangers sont de nouveau-tous pré-
sents à Saint-Pétersbourg..
'(~cnceFsMs-~u~tef.)
(Voir plus loin les dernières dépèches:)
GHMNIQ3E PQLm~ï
l~
Malgré les déoiarations réitérées du comte
Wimpfen et celles du comt&de Beustiui-mê-
me, malgré les efforts de la plupart des jour-
naux de Vienne pour ôter àtanominationde v
l'ancien ministre de Saxe .tout caractère d'hos-
tilité contre la Prusse, il paraît qu'à Berlin on
n'accepte pas de bon cœur cette modincation f
ducabinetautrichien.
La: Corr~ponda~ce pro~Mtc~~e publie à'ce °
propos un article dqnt la forme.aigre-douce.té- s
moigne assez du mécontentement de M. de Bis-
mark, et, par la même occasion, cette feuille
adresse,.d'un ton net et. impératif, des avertis- e
sements à la Saxe et auxEtats du Sud: c
Voici seulement le début de l'article auquel P
nous faisons allusion: s
c
La nomination de M. de Beust, comme ministre h
des. affaires étrangères d'Autriche, est considérée n
d'abord comme un nouveau signe des grands em- é
barras du gouvernement autricmen qui, parmi les I:
hommes d'Etat du pays, paraît ne pas en avoir p
exerçait sur Matteo, refusèrent de lui répondre;
mais là vérité lui fut apprise par une de mes
compagnes. A partir de ce moment mon .exis-
tence devint un peu plus supportable. Rosita
m'apprit à jouer de ta vielle, et chaque jour
j'accompagnai les saltimbanques. Ma gentilles-
se, et plus tard ~habileté que j'avais acquise à
jouer de ce pauvre instrument, faisaient pleu-
voir les pièces de menue monnaie sur le: tapis
des saltimbanques.
j) La vieille femme, prétendant que je lui ap-
partenais, voulut me retenir à la maison mais
Matteo, ;soit qu'il fût très sensible à l'augmen-
tation des reeettes~soit qu'il fût dominé par Ro-
sita, déclara que ceque celle-ci avait fait était
bien fait et que personne n'avait a désapprou-
ver ce que lui, Matteo, approuvait. Le chef
avait une manière d'exprimer les choses qui &t
que Nino et sa sceur n'osèrent le contrarier.
Le pitre, fut de son avis, et ajouta qu'il ne fal-
lait point violenter mes goûts, par la raison que
mon talent musical étant aussi productif aux as-
sociés que les larcins de mes compagnes, et in-
nniment moins dangereux pour la troupe, il
était bon de me laisser suivre ce qu'il appe-
lait ina vocation. Cet appoint donné la vo-
lonté du maître natta celui-ci et ]a paix se 61,
en apparence du moins,parmi les associés.
)) Je n'entrerai dans aucun détail sur les cinq
années qui.suivirent ce fait, parce que tous les
jours se répétèrent d'une façon a peu, près in-
variable. Si, durant cette période de temps,
j'eus moins à sbuSrir 'matériellement, je n'en
éprouvai pas moinS un instinctif dégoût pour
la misérable existence qui m'était imposée. Je
hejsais quelle voix mystérieuse me disait, cha-
que jour que je n'étais pas néepour cet affreux
métier de-vagabondage et de mendicité. Bien
dësfo!S,,maIgré.mon jeune âge, la pensée de
fuir, d'abandonner Matteo et sa bande me vint à
l'esprit mais où aller, que faire, ou trouver un
refuge? Et puis, mon ami, ies impressions de
l'enfance sont fugitives et mobiles, et chez elle
la puissance de volonté a des limites très bor-
.nées.
'xvni~ r
)) Un jour, à Naples, où nous résidions durant
toute la saison d'hiver, Matteo, Nino et Pipetti
.entrèprirent-je ne saisqueUe expédition sca-
breuse, quin'étaitpas du goûtde Rosita, car,
àcesujet, naquit entre eux une ,vio!ente dis-
cnssion ;lmais Tàpreté au gain de Matteo et de
ses acolytes était si.prpfonde.qu'elle l'emporta
sur l'epinion émise par Rosita. Celle-ci déclara
trouve un seul qui se crût à la hauteur des difncj~
tésaccumulëes. .7~
Ce n'est que de cette' maniëré qu'on crmt pou~r r
s'expUquer que l'empereur d'Autriche se soit d~-
dé à choisir, pour dingerlapolitiqueautrichienn~
l'ancien ministre des Etats McondaiFos;qui,daiMS~J
carrière aBtérieure, à manifesté sans doute un~
grande activité d'esprit et UBainour ardent des en-
treprises, mais 'nullement pour le bien do l'Etat
qu'il.dihgeait, et au contraire pour la perte finale
de cet Etat et de tous ceux qui entrërent'ënjela-
tionspotitiques avec lui. La BpmiBaHon;dë Ttt: de
Beust est interprétée, eh outre, comme un indice
de mauvaises dispositions persistàme's de. l'Autri-
che contre )a Prusse; on pense que la position d'un
homme qui p. été jusqu'ici l'adversaire si-décidé de
la Prusse, a la tête du inifiistëreautricKien, ne sau-
rait contribuera faciliter les reIatiGaseatre les
deux gouvernements,. ;`;
La Correspomdamc~ prouMMM~e de Berlin, tout
en marquant une grande bâte de voir s'ouvrir
le Parlement de l'union du Nord-Allemagne,
ne va cependant pas tout à fait aussi vite que la
Gszc~e ~e ~Cf0!.r, qui promettait dernière-
ment l'ouverture des séances de cette assemblée
pour le premier mois-de l'an prochain elle in-
siste seulement pour qu'à cette-époque la~es-
sipn des Chambres prussiennes,.qui commence
lundi prochain, se trouve terminée, a8n' que
l'on puisse procéder alors à la convocation du
~ParlemehtduNord..
La session des Chambresqui se rouvrira le
de ce mois, devra, dit cette feuille,.d'autant plus
se renfermer .dans les objets les plus .pressants,
qu'aussitôt après sa clôturer i! y aura lieu de soh-
ger à ta convocation du Parlement du Nord..
Les délibérations préliminaires des gouverne-'
ments et les élections du Parlement devronfétre
hâtées, autant que possible.'aSn que le Parlement
puisse ouvrir sa session dans les premiers mois de
l'année prochaine. H est donc désirable que la ses-
sion des Chambres prussiennes ae dépasse pas
cette fois-ci le mois de janvier. f:j
Là CorrespMt~aMce~~ra~ autrichienne pu-
blie la lettre autographe adressée par l'empe-
reur d'Autriche au comte Rothkircb, gouvër~
neur général :de Bohême, en quittant Prague.
L'empereur déclare qu'il considère comme un
de ses devoirs les plus sacrés celui 'de guérir
promptement les plaies douloureuses qu'il a
pu constater par.ses yeux ët.qùi sont ~e' :n-uit
delà guerre. II remercieson peuple de Bohême
des marques désympathiëel.de ndélitéqu; tut
entêté prodiguées.
Le coN!?KMK~Mg de l'eM~os~, relatif à la
réorganisation politique, de l'empire d'Autri-
che, âpres avoir été l'objet des commentaires
de la presse viennoise, passe maintenant sous
l'examen et subit la critique des journaux de
Pesth. Le ~Vsp!p seborne a reproduire lë.docu-
ment, en ajoutant qu'il mérite quelque atten-
tion.
Le ~oM, journal du parti avancé, trouve que
cette communication se tient dans des t~rm&s
trop généraux, que l'appréciation du praiet~de
Deak, relativement aux aSaires cojamunes,
est trop superncielle pour faire naître.en Ëon-
grie des espérances sérieuses. Le~ott: voudrait,
au lieu du commMK~Më, un rescrit impérial.;
L'impatience du parti que ce journal repré-*
sente est facile a comprendre, e~roo~er~it,
jusqu'à un certain point, tenté de ,la. partager.
Cependant, pour n'être pas. exclusif,"et à
moins de considérer le gouvërnë~ënt.autri-
cbien comme un donneur de belles paroles creu-
ses, il faut aussi accorder au cabinet Hnpériat
le temps et les moyens de peser et de concilier
les intérêts réciproques avantdë signerûës'eB-
gageménts irrévocables.. ''J.
Le journal l'a~e publie, à propos de la con-
vention de septembre, quelques lignes dont !a
netteté et la franchise apparentes ne feront que
difficilement il [usion à quiconque: sait ce que
parler veut dire. La réserve, présentée sous
forme d'une citation de Virgile, semble un dé-
menti moqueur donné par la En de l'article à
son commencement.. :3
Quelques journaux français, dit Ma~'< .conti-
nuent de discourir sur la convention de septembre.
Nous les laisserons faire. L'Italie est.décidée~ exé-
cuter loyalement les engagements qu'elle a pris,
comme elle en a déjà donné là preuve. L'Italie~
convaincue, en même temps, que la'France aussi
exécuteraloyalementles siens.'Voilà, selon nous,
ce qui doit couper court, provisoirement~a-tout dé-
bat. Mais après;? L'avenir a Ses secrets,' que ~Dous
ne prétendons point découvrir à travers le v6ile
épais qui les recouvre. Il nous sufËt de savoir que
les destinées trouveront leur voie, comme dit le
poète Fats otaM-MoenMMt.
alors que, puisque ses conseils étaient repous-
ses, elle suivrait le sort de ses compagnons et
partagerait leurs dangers; Matteo n'opposa
qu'une faible résistance au désir manifesté par
Rosita, Batte intérieurement, sans dout~de la
preuve de dévpûment qu'elle lui donnait.
a Tout ce débatavait eulieu ~ënfabsénce'de la
sœur de Nino et de mes deux compagnes, ~qui,
cnaque soir, sortaient avec !à vieille ~emme
pour explorer les atentpurs .des théâtres .ëUes
lieux, de réunion quant a moi, on .me croyait
endormie et.on ne prénaitnulle .précaution.
)) Si nous emmenions la Contessina,–c'était
le nom qu'on me donnait,dit :méchamment
Nino, elle nous servirait à faire Ïe~guet.. .`
s–Je m'y oppose,s'écriaRosita avec~igréur,
il est inutile de mettrelës enfants dans ces con-
ndences car, s'ils étaient arrêtés, ~ils~raitfa'*
cile de les fairej)adèr, et alors.
a–Rosita a raison, dit Matteo en T'interrom-
pant, et puis, s'il nous arrivait un accident,
nous pourrions tirer grand parti de la révéla-
tion de son existence et sortir ainsi .d'u&~ mau-
vais pas.
)) Le pitre fut de l'avis de la majorité.
B–Eveille la Contessina, dit Matteo ~Rosita,
a6n qu'elle prévienne la mère que nous ne ren-
trerons que demain, dans la huit.
))Rosita s'approcha de mon lit je feignis de
dormir. Elle m'embrassa en murmurant quel-
ques mots dans une langue que je ne cpinpre-
nais pas, et, m'appelant doucement, ~e~nt
la commission de Matteo puis/tout bas,~Ie
ajouta:
N–Si, après demain matin, je ne suis pàs~de
retour, c'est qu'il sera arrivé quelque malheur.
Dans ce cas, tu prbnteras de l'absencs la
mère pour chercher le sixième carter en
comptant de la porte d'entrée et~enlo~gjMuit le
mur; tu le lëveras~facilement; tuprendras-ce
qui existé dans cette cachette, et tu seras ~e,
ou de fuir avec ce pettt trésor, qm .~m
bien, ou de eentinuer vivre comm& partie
.passé. ~7.
BLavoixrudedeMaiteo, quis'impattentatt,
rappela Rosita dans la pièce voisine. Ëlle~me
quitta en plaçant, un doigt~sur ses lèvres, .<:p~a-
me pour m'indiquer le silence et,la circonspec-
tion. Quelques instants après, Matte6,.et ses
complices quittaient le.logis, et je. restai Iseule
dans.Ia maison .des' saltimbanques.
ARNAND~AROINTE.
(~.a ~M:~S ~M?!)
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